La Dre Eveline Gaillardetz, médecin de famille – L`engagement d

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La Dre Eveline Gaillardetz, médecin de famille – L`engagement d
28/4/2014
Profession Santé
La Dre Eveline Gaillardetz, médecin de famille –
L’engagement d’une jeune praticienne
Par Denis Méthot le 25 avril 2014 pour L'actualité médicale
Chaque semaine, la Dre Eveline Gaillardetz
fait une douzaine de visites à domicile à
Verdun.
Au Québec, comme ailleurs en Amérique du Nord, les résidents et les jeunes médecins de famille semblent
démontrer moins d’intérêt pour le suivi des clientèles atteintes de maladies chroniques, particulièrement à
domicile et dans les CHSLD. Cela pourrait toutefois changer.
Le manque d’intérêt des jeunes médecins pour les soins à domicile des malades chroniques a été souligné en
septembre 2013 par les auteurs du rapport du Comité de transformation de l’enseignement des soins aux
personnes âgées de la faculté de médecine de l’Université de Montréal.
Cette situation ne s’applique pas au secteur de Verdun où, avec quelques collègues d’expérience, plusieurs
jeunes médecins se sont donné une véritable mission, celle d’offrir des soins à domicile. C’est le cas de la
Dre Eveline Gaillardetz, diplômée en 2011. Originaire de Bécancour, elle a fait sa résidence à Verdun et a
choisi ce quartier montréalais pour y donner des soins gériatriques et de soins de fin de vie à la maison. Par
son engagement et son dynamisme, elle pourrait être une source d’inspiration et un modèle dont le secteur
des visites à domicile a besoin pour relancer cette pratique et lui redonner ses lettres de noblesse.
« Les soins à domicile, c’est l’hôpital à domicile. On veut pouvoir donner les mêmes soins et les mêmes
services. On devient un chef d’orchestre et on parvient à éviter à ces personnes des séjours inutiles à
l’hôpital. »
– Dre Eveline Gaillardetz
L’hôpital à domicile
Les sept membres du groupe de médecins du CLSC de Verdun faisant des visites à domicile ne prennent pas
de rendez­vous de complaisance. Tous les patients qu’ils traitent à la maison sont très malades. Que ce soit
pour des soins palliatifs, de la démence, des maladies cardiaques ou pulmonaires, ces patients se
retrouveraient souvent à l’urgence sans ce filet de sécurité offert par le personnel médical et infirmier. Il n’y a
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pas que la lourdeur des cas qui les attend. Les logements où ces personnes demeurent empestent parfois la
cigarette et, dans certains cas, il y a des punaises de lit. Nous sommes loin du cinq étoiles de Rockland MD !
La Dre Gaillardetz et l’infirmière pivot en
soins palliatifs, Diane Normandin, au
domicile d’une patiente. Les deux
travaillent en parfaite complémentarité.
Pourtant, rien n’arrête ces médecins. Certains cas touchent profondément la Dre Gaillardetz, comme celui
d’une femme de 44 ans qui vit seule, est atteinte d’un cancer qui se propage, et veut vivre coûte que coûte !
Le jeune médecin tient mordicus à ce type de pratique. « Les soins à domicile, dit­elle avec passion, c’est
l’hôpital à domicile. On veut pouvoir donner les mêmes soins et les mêmes services. On devient un chef
d’orchestre et on parvient à éviter à ces personnes des séjours inutiles à l’hôpital. »
En entrevue, la Dre Gaillardetz insiste sur le rôle des infirmières et sur l’importance du travail
interdisciplinaire. À Verdun, infirmières et médecins travaillent en symbiose selon une méthode éprouvée. « 
La prise en charge des patients âgés, vulnérables, non ambulants ou cancéreux nécessite une équipe
d’infirmières béton, indique­t­elle. Elles sont les premières à se déplacer et à évaluer les patients. Elles font le
tri, assurent le suivi continuel, déterminent la pertinence d’appeler le médecin ou pas. Comme nous
prévoyons toujours les symptômes et les complications, que nous instaurons des plans d’action et rédigeons
des ordonnances en conséquence, les infirmières ont une grande autonomie. »
« L’infirmière nous apporte sa vision des soins, complémentaire de celle du médecin, ajoute la Dre Gaillardetz
avec respect. Nous avons besoin de sa présence. Quand j’ai commencé à exercer, j’ai davantage appris avec
les infirmières qu’avec mes collègues sur plusieurs aspects. Elles ont une conception très pratique des choses.
Leur présence à domicile est essentielle et elles complètent bien ce que nous faisons. »
Téléavertisseur
Chaque lundi, la Dre Gaillardetz se rend au domicile d’une douzaine de personnes qui lui ont été adressées par
les infirmières mais, comme ses collègues, elle peut être contactée en d’autre temps en cas d’aggravation de
la santé d’un de ses patients. « Nous avons un téléavertisseur et nous pouvons toujours être rejoints, dit­elle.
Si l’infirmière constate que le patient a des symptômes qu’elle ne peut évaluer, elle nous appelle. Nous
sommes souvent aptes à régler des problèmes au téléphone. »
Néanmoins, il y a toujours un médecin de garde parmi les sept membres de l’équipe du CLSC de Verdun qui
peut se rendre au chevet d’une personne en grande difficulté. L’urgence, l’hôpital, c’est le recours ultime.
Promotion AUPRÈS DES RÉSIDENTS
La Dre Gaillardetz croit tellement dans les vertus et la nécessité pour les médecins de faire des visites à
domicile qu’elle en fait la promotion auprès des résidents. « Lors d’une présentation aux étudiants en
médecine à l’Université de Montréal, j’ai dit que lorsqu’on veut s’occuper des personnes âgées, malades et
vulnérables, on acquiert beaucoup de compétences et de connaissances en se rendant chez elles. On peut
leur offrir une panoplie de soins à la maison et on réserve l’hôpital à des interventions techniques. Cette
pratique nous amène à devenir très polyvalents. On acquiert aussi des habiletés humaines, on se rapproche
des plus démunis, on les accompagne dans leur fin de vie. Quand ils sortent d’un logement où ils sont allés
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rencontrer un patient, les résidents ont vu autre chose, un monde où ils ont pu devenir des acteurs et faire
une grande différence. »
L’une de ses collègues, la Dre Geneviève Dechêne, estime quant à elle qu’il est faux de penser que les jeunes
médecins ne sont pas intéressés par les soins à domicile. « Si on améliore la rémunération, si on leur
demande de passer moins de temps dans les hôpitaux dans le cadre des AMP et que l’on valorise cette
pratique, ça ne peut que fonctionner. L’autre condition est que les UMF leur montrent comment faire un suivi
à domicile en accès ouvert (advanced access) », croit­elle.
La réaction positive des résidents qui découvrent cette forme de soins avec les médecins à domicile du CLSC
de Verdun donne à penser à la Dre Gaillardezt que cette exposition ouvre l’esprit et les cœurs. « Ils vivent une
expérience humaine intense, vraie, et ça les motive. Je pense qu’après cela, ils ne peuvent que démontrer un
véritable intérêt pour les visites à domicile. »
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