Mise en page 1 - Blair et le Peuple de Gauche

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Mise en page 1 - Blair et le Peuple de Gauche
et le peuple de gauche
Nouvel album : La Pantomime des Bouffons
Sortie le 12 janvier 2012
Label : Les Disques Bien - Distribution : Abeille Musique
Blair et le Peuple de Gauche - punk acoustique bourgeois
Le premier album de Blair est sorti il y a si longtemps que plusieurs historiens
sérieux estiment aujourd’hui que ce chanteur n’a jamais existé. En son temps, « Les
Choses ne sont pas bien » (Bond Age records, 1995), s’était pourtant vendu à plus de
3000 exemplaires, alors que les quelques personnes qui affirment avoir connu Blair
le décrivent comme presque totalement dépourvu d’amis.
Depuis quelques temps, un second opus attribué à « Blair et le Peuple de Gauche »
circulait pourtant sous le manteau, sous le titre « la Pantomime des Bouffons ».
S’agissait-il du même Blair? L’inconfort des compositions, l’immaturité manifeste des
émotions, la nonchalance bourgeoise du positionnement moral tendaient à l’établir,
malgré les relents plébéiens de ce curieux titre.
Qu’importait, en somme : aujourd’hui comme hier, c’était le même combat qui se poursuivait sous l’étendard de Blair : celui qui devait conduire à la réconciliation finale
de la Chanson Française et de l’Idéal Bourgeois.
Blair : les origines
Il est possible aujourd’hui d’esquisser un historique du phénomène. L’écriture de
Blair est née dans un pavillon de banlieue riche, d’un défi d’adolescent puceau dans
sa baignoire, un beau matin de printemps: du bout de ses doigts formés distraitement
au piano classique et de sa plume de bon élève, il entendait assortir violence et musicalité, marier douceur et flatulence, conjuguer révolte et bourgeoisie. Avec des mots,
avec des notes, avec des instruments tout doux, Blair allait reconstituer une sorte de
musique punk de synthèse, qui ferait mal au cerveau sans abîmer les oreilles. Il s’agissait de fournir à son trop-plein d’énergie boutonneuse un exutoire satisfaisant mais
formellement convenable, et proprement catholique.
On parle aussi d’une famille de musiciens, auteurs-compositeurs, et d’un premier
groupe, The Pouet, fondé sur une approche bruitiste et une non-maîtrise revendiquée
de toute technique instrumentale – dans une perspective à la fois punk et dadaïste. Le
dessinateur Jake Raynal (auteur des pochettes des albums) fait partie des rares
humains à avoir approché Blair à cette époque. Il se souvient d’une jeune créature
autiste, frêle et discrète, affairée devant son piano du matin au soir comme un hamster
dans sa roue, ne paraissant pas souffrir de l’absence de toute relation humaine.
La pomme de terre
C’est que le jeune Blair a une ambition : accomplir sa bourgeoisie dans le nihilisme,
dans le non-désir, dans l’abolition de tout sentiment. Vivre dans la simple contemplation du réel, depuis un poste d’observation au confort minimal. N’importe quoi, un job
de fonctionnaire dans une ville moyenne, un petit appartement, de quoi manger, et
satisfaire ses besoins physiques élémentaires. Besoins dont les relations sexuelles,
naturellement, ne faisaient pas partie : elles eurent supposé un contact social, et la
construction, pour entrer en interface avec autrui, d’une personnalité, un acte
vulgaire auquel Blair n’eût pu s’abaisser. Il serait une pomme de terre, ou ne serait
pas.
Et puis vient janvier 1993 et le réveil soudain, brutal et douloureux : non, décidément, il n’aurait pas le courage de son idéal végétal. Il lui faudrait vivre, affronter
le monde, devenir un individu – avec tant de retard, tant de handicaps, tel un pays de
l’Est plongé sans ménagements dans l’économie de marché ! En larmes, dans sa petite
chambre de la maison familiale, sans faire de bruit pour ne pas réveiller les invités,
il compose alors « Pomme de terre », épitaphe désespérée de sa jeunesse perdue.
Peu après, il assiste à un concert du groupe « Les Editions Suco », et en acquiert la
conviction qu’il est possible de chanter certaines de ses compositions sur scène,
Quelques représentations s’ensuivent, puis la rencontre – décisive – avec Néry, les
Nonnes Troppo, et le label Bond Age. « Pomme de terre », malgré son inspiration tragique, fait rire. La chanson circule, conquiert les ondes de Skyrock par l’entremise de
Supernana, et atteint les oreilles moqueuses des adolescents des 90s. Beaucoup s’en
souviennent aujourd’hui avec nostalgie, comme des tubes des Musclés ou de la candidature Balladur.
Les Choses ne sont pas bien
Suit un album, Les Choses ne sont pas bien, chez Bond Age. Sorti en 1995 sous le label
« la collection du couvent », enveloppé d’un papier craft estampillé « Nonnes Troppo »,
le disque est parfois confondu avec une production de ces dernières, ce qui vaut à Bond
Age quelques lettres d’insultes. On y trouve notamment « Et alors ? » et « Une bonne
guerre », inspirées par l’égérie de Blair, Docteur Pierre, mais aussi toute une galerie
de personnages rabougris, infirmes ou asociaux, de « Guglu » à « Guignol » en passant par
« Petit Régis » et « Gontran ». L’album se conclut par « Bourgeois qui pète à table », carte
de visite du chanteur sur laquelle s’achève le plus souvent, encore aujourd’hui, les
concerts du groupe. Blair, comme Elvis, part ensuite au service militaire, ce qui ne l’empêchera pas de se produire en costume de gendarme au Divan du Monde, en première
partie des Nonnes Troppo – ou de croiser le chemin de Sttella à Mâcon.
Le Peuple de Gauche
Initialement accompagné par Jean Cortès (Djangology) à la contrebasse, Blair se
retrouve bientôt flanqué de deux individus chevelus et barbus : Julien Besse
(Lab°) à la basse, et Emmanuel Reveneau (Editions Suco, Lucid Brain Integrative
Project) à la guitare. La formation se produit régulièrement, dans des lieux plus
ou moins probables. Au début du XXIe siècle, Julien Besse, occupé à des choses plus
sérieuses avec le groupe Lab°, cède la place à Jean-François Domingues. Le Peuple
de Gauche se stabilise.
Jean-François Domingues en représente l’aile sociale-libérale. Guitariste et
bassiste doté d’une vraie formation, on peut dire de lui qu’il « sait la musique ». Il
en joue, il en arrange, il en compose, et il remet de l’ordre dans le bordel. Immigré
de la deuxième génération, il croit aux vertus du travail, de la méritocratie, et
d’une concurrence des talents libre et non faussée, dans laquelle les branleurs
de gosses de riches dans le style de Blair se feraient écraser comme des merdes.
Les motivations profondes de son engagement dans le groupe ne sont pas claires,
mais le résultat est heureux.
Emmanuel Reveneau incarne quant à lui l’aile gauche anarchisante. Ce polyinstrumentiste distingué consent à consacrer un peu de son temps et de son génie à l’accompagnement des absurdes compositions blairiennes, quand il n’est pas absorbé
par ses autres activités – en particulier la conception et l’exécution de performances totales où la grammaire traditionnelle de la musique dialogue avec la
seconde cybernétique dans un maelström de rétroactions maîtrisées : c’est le Lucid
Brain Integrative Project, une expérience qui marque à vie les chanceux qui la
vivent.
Blair et le Peuple de Gauche ont depuis parcouru la France et la Belgique d’un
train de sénateur, de Bruxelles (Botanique, la Madeleine avec Philippe Tasquin) à
Annecy (Brise-Glace) en passant par Rennes, Chauvigny, Châtellerault et divers
lieux parisiens (Sentier des Halles, Miroiterie avec Tristan Edern-Vaquette,
l’Entrepôt avec Tante Hortense, la Java avec Philippe Tasquin et les Disques
Bien…). On peut les entendre régulièrement dans la petite cave douillette du
Connétable, au cœur du Marais.
La Pantomime des Bouffons
Au début du troisième millénaire, Blair enregistre, avec le
Peuple de Gauche et quelques autres (Thomas Caligari, Dylan
Bendall de Lab°, Sonia Cordier et PS Lewis de Sérieyx…), son
deuxième album. Sorti sous le manteau par le biais d’un site
internet indigent, La Pantomime des Bouffons attendra 2012
pour voir officiellement le jour, par l’entremise bienveillante des Disques Bien.
Le titre fait écho à la consternation d’Ammien Marcellin,
officier romain sous l’empereur Julien, devant la décadence
artistique, intellectuelle et morale de la fin du IVe siècle.
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www.myspace.com/
blairetlepeupledegauche
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Sur cet opus, on retrouve des chansons où l’auteur communie
avec les cloportes dans l’auto-dénigrement joyeux, l’angoisse
et la résignation – tout en préservant miraculeusement une
certaine forme de dignité. Les enfants (« Les ourses
d’Elisée », « L’homme aux trois sexes »), les gnomes (« Les
petits nabots »), les minables (« Déchet », « Fin Août ») sont
toujours présents ; ils s’incarnent aussi désormais dans des
figures historiques (Adolf Hitler, Frédéric Nietzsche), et
sont rejoints par d’autres : jeunes filles plus ou moins
mortes (« Berceuse », « Chanson très courte »), gastéropodes
(« Les escargots »), amants philosophes (« Chenet »).
Musicalement, le style de Blair résulte de ses tentatives
d’imiter les auteurs-compositeurs de la pop anglo-saxonne,
qui ont si bien su, au siècle dernier, allier bourgeoisie de
fait et révolte de façade, au bénéfice d’une industrie dont le
discours plaintif et désuet devant l’adversité ne peut qu’attendrir aujourd’hui l’homme de cœur. À ces influences
s’ajoutent celles, mal comprises, de la musique occidentale
de la première moitié du XXe siècle, ainsi surtout qu’une
propension inexplicable à compliquer les choses au-delà du
raisonnable.
Au chapitre des références prétentieuses, s’il faut absolument en citer, on retiendra Georges Brassens, Frank Zappa,
Dick Annegarn, Elvis Costello, Fedor Dostoïevski et Paul Mac
Cartney. Mais vous n’y entendrez sans doute rien de tout ça.
Label
Les Disques Bien
Natacha Aulnette
09 53 11 24 92
06 87 94 34 11
[email protected]
www.lesdisquesbien.com
Photos: Clémence Bloc (p.1), Chrystel Caparros (pp. 3-4), Jake Raynal (p.2)

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