Des chevaux trouvent une seconde vie en Italie

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Des chevaux trouvent une seconde vie en Italie
Nature et Animaux
Samedi 31 Janvier 2015
BIODIVERSITÉ
outre-mer
Les récifs coralliens :
un enjeu visible
Les récifs coralliens jouent un rôle important dans
la biodiversité et ont une valeur économique réelle.
Des élus commencent à en prendre conscience.
EXPORTATION
1
sauvés de la boucherie
Des chevaux trouvent
une seconde vie en Italie
Taboue dans de nombreux pays du monde, la viande de cheval reste populaire dans le nord de l’Italie,
où un couple essaie de sauver certains des chevaux condamnés en leur trouvant du travail.
L
La barrière de corail de la Nouvelle-Calédonie.
Photo AFP
es élus d’outre-mer ont été
D
primés pour leurs actions de
préservation des récifs coralliens.
Le conseil général de Mayotte et
la commune de Saint-Paul à la
Réunion ont reçu dernièrement
au ministère des Outre-mer la
palme Ifrecor (Initiative française
pour les récifs coralliens), décernée pour la 4e année.
Dans l’île aux parfums, une surveillance d’éventuelle prolifération d’étoiles de mer mangeuses
de corail a été mise en place avec
les bénévoles d’une association.
Par ailleurs, des professionnels
forment les habitants amateurs
de plongée ou les touristes pour
surveiller le récif et décompter les
espèces présentes.
La sensibilisation des élus
locaux « reste un travail de longue haleine, car ils sont dans une
nécessité de rattrapage économique qui se fait sur de vieux modèles et souvent au détriment de
l’environnement », reconnaît
Aurélie Bocquet, du comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la
nature).
Pourtant, les récifs coralliens et
leurs écosystèmes associés – les
herbiers et les mangroves – permettent d’atténuer les effets du
changement climatique. La fréquence et l’intensité croissantes
des tempêtes frappent de plein
fouet les territoires ultramarins,
dont la plupart sont en zone tro-
PÊCHE
picale dans les trois grands
océans de la planète.
Les barrières de corail et les
platiers préservent les rivages des
fortes houles, voire d’éventuels
tsunamis, tandis que les mangroves participent à la stabilisation
des littoraux et jouent un rôle de
piège à CO2.
25 % de la richesse
de la mer
Les récifs coralliens, « c’est
0,2 % de la surface des mers et
25 % de la richesse avec 4 000
espèces de poissons, 800 de
coraux et tous les invertébrés que
l’on peut imaginer », rappelle
François Letourneux, président
d’honneur de l’UICN France.
« Ce sont aussi les nurseries
des poissons que l’on pêchera
ailleurs », souligne-t-il. Pêche,
tourisme « bleu », bio-prospection à vocation médicale : l’Ifrecor a mis en place une évaluation
de la valeur économique des écosystèmes coralliens.
Dans la répartition de la valeur
financière totale des services liés
aux récifs calédoniens, la protection du littoral pèse pour 67 %,
avec notamment la protection de
11 200 logements, surtout à Nouméa, la pêche (loisir, vivrière ou
commerciale) pour 22 %, le tourisme pour 9 % avec 1 650
emplois directs, la bio-prospection pour 1 %, de même que la
recherche et l’éducation.
Tony Gerardi
sauve
des chevaux
de
la boucherie
et les
recueille dans
son ranch
à Vigone,
près deTurin,
où ils
trouvent
une nouvelle
vie.
Photo AFP
La sélection est un crève-cœur
pour Miky Daidone : « On ne
peut en prendre qu’un et tous
les chevaux n’ont pas les caractéristiques psychologiques ou
physiques requises pour travailler. »
Tempérament docile
La plupart des chevaux qu’ils
sélectionnent sont de race comtoise, des chevaux de trait de
taille moyenne reconnus pour
leur tempérament docile mais
élevés désormais principalement pour leur viande.
A leur arrivée au ranch de
L’Estancia, les chevaux sélectionnés ont droit à un peu de
calme pour récupérer d’un périple traumatisant, puis le dressage commence.
« C’est Tony qui s’en occupe
parce que la plupart de ces chevaux sont sauvages, ils peuvent
être agités et cela peut être dangereux », explique Miky Daidone. « Ensuite les nouveaux
GÉNÉTIQUE
propriétaires viennent apprendre comment poursuivre le
dressage. En général, cela prend
environ trois semaines », ajoute-t-elle.
Les chevaux sont alors appelés à une nouvelle vie. Certains
deviennent des montures,
comme animal de compagnie à
la campagne, dans des centres
de randonnée ou dans des fermes auberges. D’autres sont utilisés pour des attelages ou pour
des promenades d’enfants dans
des sites touristiques. Il y a
aussi en Italie un intérêt croissant pour l’usage des chevaux
dans les thérapies pour des personnes souffrant d’anxiété, de
stress post-traumatique,
d’hyperactivité…
Henry Finzi-Constantine est
un grand supporteur de l’initiative du ranch. Lui a fait le choix
d’utiliser des chevaux plutôt
que des tracteurs pour labourer
la terre dans ses vignobles bio
de Castello di Tassarolo.
avec « trouverlebontaureau.com »
Les vaches françaises ont enfin
leur
site
de
rencontres
depuis le 1 janvier
er
Interdiction de rejeter
les prises en mer
Les pêcheurs français s’inquiètent de l’interdiction de rejeter
certaines de leurs prises en mer,
entrée en vigueur le 1er janvier,
craignant des conséquences économiques et un difficile travail de
tri. Cette réglementation européenne, prise dans le cadre de la
Politique commune des pêches,
vise à éviter le « gaspillage » que
constitue le rejet à la mer de
poissons trop petits pour être
commercialisés, ou bien d’une
espèce différente de celle pêchée
par un bateau en particulier.
L’objectif est d’inciter les
pêcheurs à améliorer la sélectivité
de leurs techniques pour ne pas
capturer de poissons inutiles. Peu
d’études ont été menées sur le
taux de survie des poissons rejetés en mer, mais il semble « assez
faible sauf pour certaines espè-
a plupart des chevaux de
boucherie de la région turinoise sont importés de
France et, contrairement à une
idée bien ancrée, ils sont loin
d’être tous de vieilles carnes,
assure Tony Gerardi et son
épouse Miky Daidone.
Installés à Vigone, près de
Turin, ils ont sauvé du boucher
depuis quatre ans une quarantaine de jeunes chevaux en
pleine santé, en les dressant
pour aider aux labours ou à la
prise en charge d’enfants hyperactifs.
« Les gens pensent qu’on ne
tue que des chevaux matures,
voire même vieux […]. Mais
dans la grande majorité des cas,
ce sont des jeunes chevaux qui
sont mangés, parce que leur
viande est plus tendre », explique Miky Daidone. « C’est pour
ça que chaque année, des milliers de jeunes chevaux sont
importés de France et abattus en
Italie », ajoute-t-elle.
Il ne s’agit pas d’essayer de
mettre fin à ce commerce.
« Pour moi, les gens peuvent
manger ce qu’ils veulent et il
n’est pas réaliste d’essayer
d’interdire quelque chose qui se
fait depuis si longtemps »,
explique-t-elle. Le projet est plutôt de montrer qu’il existe des
alternatives parce que ces chevaux, au-delà de la qualité nutritionnelle de leur viande, ont des
aptitudes utiles.
Après avoir trouvé quelqu’un
qui accepte de prendre un cheval, Tony Gerardi et son épouse
fixent un rendez-vous avec les
importateurs locaux pour choisir l’animal qui bénéficiera de
cette grâce de dernière minute.
ces », explique Laurence Fauconnet, chercheuse à l’Ifremer de
Nantes.
En 2015, le « zéro rejet » entre
en vigueur seulement pour les
poissons pélagiques (thon, sardines, anchois…), le cabillaud et le
saumon de la Baltique, et les
bateaux de pêche industrielle,
avec sûrement quelques exceptions. L’interdiction doit ensuite
être étendue à toutes les espèces
d’ici à 2019.
Mais pour les pêcheurs français, il s’agit d’une « fausse
bonne idée, très compliquée à
mettre en pratique », explique
Hubert Carré, directeur général
du Comité national des pêches.
Car les pêcheurs vont être obligés
de trier et de stocker à bord ces
poissons, qui seront décomptés
de leurs quotas de capture.
En deux clics sur Internet, Sylvain Frobert, éleveur français de
vaches allaitantes, a trouvé un
prétendant pour Anita, Henriette
ou Désirée : Bariton est un taureau charolais et géniteur parfait
pour agrandir son troupeau. La
plateforme « trouverlebontaureau.com » ressemble ainsi à un
site de rencontres classique.
Après avoir entré sur ce moteur
de recherche le profil de sa vache
(âge, race) et les critères sur lesquels il souhaite améliorer son
troupeau (lait, croissance, développement musculaire et aptitude
au vêlage), l’éleveur accède à une
dizaine de photos de taureaux.
Avec pour chacun un arbre
généalogique sur cinq générations et des données statistiques
rigoureusement référencées.
« Auparavant, on devait se
contenter du catalogue en papier.
Le site est bien plus pratique et
régulièrement mis à jour », se
réjouit Sylvain Frobert, qui élève
160 vaches charolaises à SaintPrix, dans le centre de la France.
Un nouvel outil accrocheur pour
cet agriculteur 2.0. Car, entre
Bariton et Désirée, l’amourette
demeurera uniquement virtuelle.
Une fois son choix établi, Sylvain Frobert s’est adressé à sa
coopérative pour commander la
précieuse semence du « bellâtre »,
vendue sous forme de paillettes
estampillées d’un code-barres
pour la traçabilité. Comme lui,
seuls 15 % des éleveurs français
choisissent l’insémination artificielle pour leur troupeau, plutôt
que la monte naturelle. « Cela a
un coût et demande beaucoup de
travail et de surveillance pour
détecter les chaleurs des vaches
prêtes à être inséminées », explique Sylvain Frobert.
« Aujourd’hui, l’éleveur est
bien souvent tout seul pour
s’occuper de la ferme. Il lui faut
donc des vaches dociles, qui
puissent vêler toutes seules, sans
son intervention ou celle du vétérinaire », souligne Pascal Soulas,
responsable du programme Charolais Univers. D’ici peu, de nou-
Sylvain Frobert choisit des géniteurs sur internet pour agrandir son troupeau
par insémination artificielle. Photo AFP
veaux venus devraient faire leur
apparition sur le site, comme des
taureaux charolais aux gènes sans
cornes, adaptés à la conduite en
stabulation. Et d’autres dont la
semence sexée garantit l’obten-
tion, au choix, de veaux uniquement mâles ou femelles, pour la
boucherie ou la reproduction.
TTE
2
le chiffre
62
Le Zimbabwe exportera
au moins 62 de ses
éléphants à l’étranger,
faute de financements
suffisants pour garantir
leur sécurité et à cause
d’une population de
pachydermes en forte
hausse dans ses parcs
naturels. « Le Zimbabwe a
reçu des fonds du CITES
(Convention sur le
commerce international
des espèces menacées
d’extinction) pour
exporter des éléphants
vers des destinations
appropriées,
dont la Chine »,
a annoncé l’Office des
parcs nationaux du pays.
Des acheteurs français en
voudraient entre 15 et 20,
des Chinois pourraient
acheter 27 éléphants et
les Emirats arabes unis
15 autres. Plus de 300
éléphants étaient morts
l’année dernière, victimes
de l’empoisonnement de
leurs mares au cyanure
par des braconniers.
Quand
la grenouille
accouche
Dans les profondeurs de
la forêt tropicale indonésienne, des scientifiques
ont identifié une nouvelle
espèce de grenouille qui
accouche de ses têtards au
lieu de pondre des œufs. Si
les scientifiques ont longtemps pensé qu’il s’agissait
de grenouilles particulières
qui donnaient naissance à
des têtards, ils n’avaient
jamais vu ces créatures
s’accoupler ou accoucher.
Ils en ont eu la preuve
quand un chercheur a
attrapé une grenouille
croyant qu’il s’agissait d’un
mâle, et qu’il a découvert
qu’il s’agissait en fait d’une
femelle qui portait avec elle
une dizaine de têtards nouveau-nés.
La grive à pieds
jaunes sauvée
par la justice
Le tribunal administratif de Basse-Terre a suspendu la chasse de
la grive à pieds jaunes en Guadeloupe, une « espèce menacée »,
a-t-on appris de l’Asfa (Association pour la sauvegarde et la réhabilitation de la faune sauvage).
Cette association guadeloupéenne avait saisi le tribunal
aux côtés de l’Aspas (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) après « 10 ans
d’actions vaines de sensibilisations auprès du public, des chasseurs et des pouvoirs publics ».
Les spécialistes estiment à 49 000
le nombre de grives à pieds jaunes
dans l’archipel guadeloupéen, sur
80 000 au total dans les Petites
Antilles. Ce petit oiseau n’est présent que sur quatre îles au
monde : Montserrat, la Dominique, la Guadeloupe et Sainte-Lucie. Mais il n’a plus été observé à
Sainte-Lucie depuis trois ans.

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