Documentation Danoise Les arts visuels

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Documentation Danoise Les arts visuels
Ministère des Affaires étrangères du Danemark
Documentation danoise
JANVIER 2004
LES ARTS
VISUELS
Depuis le début du Moyen Âge, l’art danois a été inspiré par les arts des pays
étrangers, d’abord grâce aux importations
d’objets d’art et aux artistes étrangers
appelés au Danemark pour y exécuter des
commandes, ensuite indirectement, grâce
aux voyages des artistes danois à l’étranger.
Ce n’est qu’à partir de l’âge d’or de la peinture danoise, au début du XIXe s., que
l’on peut parler d’un art danois spécifique.
Les influences étrangères dans
l’art primitif chrétien
La grande pierre de Jelling, qui date de la
fin du Xe s., est la première œuvre, en
terre danoise, à exprimer un message chrétien dans un style qui remonte au paganisme des Vikings. Les œuvres d’art plus
récentes sont de plus en plus chrétiennes,
au fur et à mesure que s’intensifient les
contacts avec l’étranger.
À partir du XIIe s. env., la marque du
style byzantin commença à se faire sentir
dans l’art roman, mais les voies qu’emprunta le style byzantin pour parvenir au
Danemark demeurent inconnues et nous
sommes dans la même incertitude quant
aux origines du gothique danois qui
domine l’art sacré d’env. 1250 au début
du XVIe s. Ce sont les fresques qui décorent les murs et les voûtes de nos églises
de village qui constituent l’héritage artistique le plus riche datant de cette période.
Ces œuvres sont anonymes, mais on en
retrouve parfois des images et des modèles
dans les retables et les incunables xylographiques de l’Allemagne du nord. Ce n’est
qu’avec le maître-autel de la cathédrale
d’Århus, achevé en 1479 par l’artiste
lübeckois Bernt Notke, que l’importation
d’art allemand prit du caractère. Deux
sculpteurs de langue allemande travaillaient
encore au Danemark au début du XVIe s. :
Hans Brüggemann, dont l’activité s’exerça
surtout dans les duchés de Schleswig et
Holstein, et Claus Berg, dont le chef-d’œu-
Asger Jorn : Danois ivres morts. 1960. Louisiana.
vre est le maître-autel de la cathédrale
d’Odense, exécuté de 1515 à 1525.
La Renaissance et l’art baroque
Melchior Lorck, dessinateur et graveur sur
cuivre (mort après 1588), fut le premier
grand artiste natif du Danemark, mais ce
fut surtout en dehors des frontières du
royaume danois que se poursuivit sa carrière. Il fit notamment, de 1555 à 1559,
un séjour à Constantinople, où il exécuta
une série de dessins rares représentant les
Turcs et leur culture.
Après l’introduction de la Réforme, en
1536, la noblesse et le roi qui, reprenant le
rôle joué par le clergé, passaient des commandes aux artistes, continuèrent de faire
appel à des artistes étrangers. Le peintre
anversois Hans Knieper (mort en 1587),
appelé au Danemark vers 1577 par le roi
Frederik II, illustra l’histoire des rois danois
en exécutant les cartons de quarante tapisseries qui furent tissées pour le château de
Kronborg, à Elseneur. D’autres artistes
étrangers entrèrent au service de la maison
royale danoise, surtout sous le règne du roi
Christian IV qui fut un mécène des arts.
C’est ainsi qu’Abraham Wuchters (16081682) et Karel van Mander, IIIe du nom
(1609-1670), portraitistes sous le règne de
Christian IV puis sous celui de son successeur, Frederik III, venaient tous les deux
des Pays-Bas.
Peu à peu, d’autres artistes européens
marquèrent la culture danoise : le peintre
C.G. Pilo (1711-1793), dont on se souvient pour le style baroque tardif de ses
portraits de Frederik V, avait été appelé de
Suède, tandis que le sculpteur français J.F.J.
Saly (1717-1776), nommé en 1754 premier directeur de l’Académie des BeauxArts que l’on venait de créer à Copenhague,
exécuta le monument le plus important de
l’absolutisme : la statue équestre de Frederik V pour la Place du château d’Amalienborg (dévoilée en 1771).
Le néo-classicisme
Ce n’est qu’au XVIIIe s. que des artistes
nés au Danemark commencèrent à se faire
connaître. Jens Juel (1745- 1802), fut le
portraitiste le plus recherché de la transition entre le rococo et le néo-classicisme,
et le peintre littéraire N.A. Abildgaard
(1743-1809), reste le peintre d’histoire et
de sujets mythologiques le plus important
de cette époque. Parmi les élèves d’Abildgaard à l’Académie des Beaux-Arts, le
sculpteur Bertel Thorvaldsen (1770-1844)
fut le premier Danois dont la célébrité propagea l’art danois à l’étranger. Il faut dire
que Thorvaldsen exécuta tous ses chefsd’œuvre néo-classicistes à Rome, où il vécut
et travailla de 1797 à 1838. Modèle des
artistes danois de son temps, il joua un rôle
énorme et fut le premier Danois à avoir son
Johan Thomas Lundbye : Une côte danoise.
Kitnæs, dans le fjord d’Ise. 1842.
Statens Museum for Kunst/Dowic Fotografi.
propre musée, au château de Christiansborg, en 1848.
Le peintre C.W. Eckersberg (17831853), qui fit le portrait de Thorvaldsen à
Rome en 1814, pendant son voyage en
Italie, avait d’abord étudié la peinture d’histoire néo-classiciste à Paris, en fréquentant
l’atelier du peintre français J.L. David, mais
à son retour au Danemark, quand il fut
nommé professeur à l’Académie des BeauxArts en 1818, il ne tarda pas à se tourner
vers un style plus proche de la nature et ses
cours de perspective constituèrent le fondement du naturalisme poétique appelé par
les Danois peinture de l’âge d’or.
L’âge d’or et le romantisme
nationaliste
En dépit d’une conjoncture économique
et politique très défavorable, la vie spirituelle de l’époque qui s’acheva vers 1850
fut décisive pour la formation du sentiment de l’identité danoise. Le haut niveau
artistique de la peinture de l’âge d’or est
dû, notamment, à Christen Købke (18101848), coloriste sensible, qui fit un portrait pénétrant de l’intimité danoise dans
des toiles illustrant la tranquillité de Copenhague à l’époque.
D’autres artistes marquèrent également
cette période : Wilhelm Marstrand (18101873), dont les satires populaires nationalisèrent la peinture d’histoire introduite par
Abildgaard. Les peintures du Danemark se
multipliant, J.Th. Lundbye (1818-1848) et
P.C. Skovgaard (1817-1875) devinrent les
chefs de file des paysagistes romantiques
nationalistes.
Alors que par le passé, les artistes danois étaient allés en Italie chercher des
motifs adéquats, N.L. Høyen (1798-1870),
historien d’art, prôna dans les années 1840
que la propagation de l’art dans le peuple
dépendait du choix des motifs : les artistes
devaient peindre des paysages danois, des
monuments commémoratifs, des scènes de
la vie populaire, etc. C’est de ces idées que
s’imprégnèrent les peintres de genre romantiques nationalistes, dont les représentants
les plus aimés du peuple furent Christen
Dalsgaard (1824-1907), Frederik Vermehren (1823-1910) et Julius Exner (18251910).
2
La guerre germano-danoise de 18481851 refroidit pour un siècle les relations
du Danemark avec l’art allemand. La défaite du Danemark devant les Allemands,
en 1864, et la cession des duchés de Schleswig et Holstein furent suivies par une période de ressaisissement national pendant
laquelle la culture danoise chercha son inspiration dans ses propres valeurs.
Le réalisme
Cependant, l’accueil réservé à l’art danois
à Paris, à l’Exposition universelle de 1878,
ayant été plus que réservé, une nouvelle
génération d’artistes dont le chef de file
était l’historien d’art Julius Lange, reconnut que la faute en revenait à l’isolement
nationaliste des décennies précédentes. Les
peintres de la vie populaire, qui ne s’étaient
rendus qu’exceptionnellement au delà du
Jutland, furent suivis par une génération
d’artistes ambitieux dont les années d’études à l’Académie des Beaux-Arts s’achevaient par un voyage de formation à
l’étranger, le plus souvent en France.
C’est ainsi que Krøyer (1851-1909) et
Lauritz Tuxen (1853-1927) poursuivirent
leur formation dans des écoles de peinture
parisiennes. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne
comprirent que le réalisme était sur son
déclin. C’est pourquoi la peinture cultivée
dans les années 1880 par la colonie des
artistes de Skagen, conserve le style d’une
peinture en plein air dont les motifs
conféraient un sens nouveau aux artistes, à
leurs amis et à leur milieu. Or, en tant que
style de peinture, ce style ne rompait pas
radicalement avec le passé. La virtuosité
de Krøyer et la solidité du métier de Michael Ancher (1849-1927), qui immortalisa les actes d’héroïsme des pêcheurs, marquèrent l’apogée de cette période. Seule
Anna Ancher (1859-1935), qui avait
épousé Michael Ancher en 1880, annonça
l’impressionnisme par sa sensibilité à la
lumière spéciale de Skagen. Le paysagiste
Philipsen (1840-1929), qui lui emboîta le
pas, avait eu des rapports avec Paul Gauguin durant le séjour de ce dernier à CoVilhelm Hammershøi : Intérieur avec
jeune femme vue de dos. 1903-1904.
Randers Kunstmuseum.
penhague ; il peignit plus tard ses scènes
champêtres lumineuses, aux coloris vibrants
en prenant pour motifs les vaches de l’île
de Saltholm.
Entre le réalisme et le symbolisme
Les principaux peintres de la transition
entre le réalisme et le symbolisme furent
L.A. Ring (1854-1933), Vilhelm Hammershøi (1864-1916) et J.F. Willumsen
(1863-1958). Les motifs favoris de Ring
étaient les petits paysans dont les conditions de vie avaient empiré pendant l’industrialisation, mais ses paysages danois et
ses scènes de la vie du peuple renfermaient
aussi un sentiment nouveau de la mort.
C’est aussi le cas de Hammershøi, dont les
tableaux poétiques dans les tons gris montrant l’architecture de la grande ville, mettaient l’isolement sur la sellette. C’est le
même sentiment d’abandon et de solitude
qui domine dans les peintures d’intérieurs
construites et savamment composées
montrant les appartements où il vécut à
Christianshavn.
Les débuts du modernisme
Willumsen, artiste aux talents multiples,
fut le premier représentant de la suffisance
souveraine des modernistes. Il introduisit
le symbolisme au Danemark et devint, en
1891, l’un des cofondateurs de l’Exposition libre (Den Frie Udstilling), créée
dans le but de contrer les expositions cen-
Edward Weie : Chemin forestier. 1932.
Aarhus Kunstmuseum/Thomas et Poul Pedersen.
surées de Charlottenborg. Le groupe de
l’Exposition libre fut le premier de tous
ceux créés depuis par des artistes de tendances apparentées dans le but d’organiser
des expositions régulières.
C’est également à l’Exposition libre
qu’appartenaient Peter Hansen (18681928), Johannes Larsen (1867-1961) et
Fritz Syberg (1862-1939). Ces peintres
originaires de l’île de Fionie finirent par
représenter une libération de la peinture
en partant du réalisme. Nombre d’entre
eux avaient été des élèves de Kristian
Zahrtmann (1843-1917), artiste inspiré
dont les peintures d’histoire personnelles
frappent par la force et la liberté des coloris. Opposée à la verve de ce réalisme
populaire, la peinture néo-romantique littéraire et raffinée remontait à la Renaissance pour y chercher son savoir. Les
peintres dits Fioniens et les artistes inspirés par l’histoire, comme le couple d’artistes Agnes Slott-Møller (1862-1937) et
Harald Slott-Møller (1864-1937), se heurtèrent violemment et leur antagonisme culmina en 1907 par ce que l’on appela la
fronde des peintres de la paysannerie.
Le cubisme, le réalisme et
l’expressionnisme
Les ruptures et les scandales qui ébranlèrent l’art danois au XXe s. débutèrent en
1918, quand Vilhelm Lundstrøm (18931950) introduisit le cubisme français au
Danemark avec ses tableaux de «caisses en
carton». Lundstrøm, qui était peintre et
décorateur, s’orienta plus tard vers un culte
néo-classiciste du corps féminin apparenté
à celui de Kai Nielsen (1882-1924) et de
Gerhard Henning (1880-1967) en sculpture, mais il n’en avait pas moins frayé la
voie à l’art abstrait. Pendant le premier
tiers du XXe s., des peintres comme Edvard
Weie (1879-1943) et Harald Giersing
(1881-1927) continuèrent, dans leurs
tableaux, de privilégier les couleurs intenses
et pures au détriment de la ressemblance
avec la réalité.
Face à ces artistes influencés par l’art
français s’élevait un expressionnisme plus
orienté vers la mère patrie. Oluf Høst
(1884-1966), natif de l’île de Bornholm,
dans la Baltique, Jens Søndergaard (1895-
1957), natif du nord du Jutland, et Erik
Hoppe (1896-1968), né à Copenhague,
conjuguèrent la libération de la couleur
avec le maintien d’un motif intimement
vécu, tandis qu’Astrid Noack (18881954) exprimait la même intimité en
sculpture.
Le surréalisme et l’art abstrait
La deuxième rupture avec la tradition eut
lieu au début des années 1930, avec l’arrivée du surréalisme. Les artistes de l’avantgarde avaient déjà fait scandale en bravant
l’ordre établi, mais la réaction que suscita
Wilhelm Freddie (1909-1995) fut plus
violente qu’à l’ordinaire : en 1937, à l’occasion d’une exposition, le peintre fut
arrêté et ses œuvres confisquées furent
mises sous clef au Musée de la Délinquance
de Copenhague, pour n’être rendues à leur
auteur qu’en 1963. Outre Freddie, les principaux surréalistes danois sont Vilhelm
Bjerke-Petersen (1909-1957), qui propagea en connaisseur les idées du modernisme, Ejler Bille (né en 1910), coloriste
sensible, et Richard Mortensen (19101993), intellectuel audacieux, qui furent
tous des pionniers de l’art abstrait au
Danemark.
Après la Seconde Guerre mondiale
Le mouvement Cobra, qui fut la plus
importante des innovations de l’aprèsguerre, réagissait contre l’isolement ressenti par de nombreux jeunes sous l’occupation allemande de 1940 à 1945. Après
la victoire des Alliés, ils partirent de suite
pour Paris pour voir les travaux des artistes étrangers et nouer des contacts avec
eux. L’intensité de Cobra de 1948 à 1951
attira un cercle hétéroclite d’artistes en
majorité danois, belges et néerlandais.
Asger Jorn (1914-1973), le peintre
danois le plus doué de l’époque, avait pris
l’initiative de fonder Cobra et maintint ce
mouvement à flot au prix de grands sacrifices personnels et financiers. Mais en tant
que phénomène pictural, Cobra continua
de s’épanouir pendant les décennies qui
suivirent la dissolution du groupe proprement dit. Parmi les artistes danois de
Cobra, citons le peintre Henry Heerup
(1907-1993), un couple d’artistes : Carl-
Principaux collectionneurs et mécènes danois et leurs musées
Carl Jacobsen, brasseur (1842-1914)
– Glyptothèque Ny Carlsberg
Heinrich Hirschsprung, fabricant de tabac
(1836-1908)
– Collection d’Hirschsprung
Knud W. Jensen, négociant, directeur
(1916-2000)
– Louisiana, Musée d’Art moderne
Johannes Hage, propriétaire terrien,
politicien (1842-1923)
– Collection de Peintures de Nivaagaard
Johannes Hage, propriétaire terrien,
politicien (1842-1923)
– Collection de Peintures de Nivaagaard
Henning Pedersen (né en 1913) et Else
Alfelt (1910-1974), Egill Jacobsen (19101997), partiellement Ejler Bille et le sculpteur Erik Thommesen (né en 1916).
L’art concret-non-figuratif qui offrait
une alternative à Cobra s’est centré sur
deux grands artistes qui travaillèrent tous
deux en France dans l’après-guerre : un
sculpteur, Robert Jacobsen (1912-1993),
et un peintre : Richard Mortensen (19101993). Mogens Andersen (1916-2003),
peintre lyrique qui vécut aussi plusieurs
années en France, et Preben Hornung
(1919-1989), peintre, s’engagèrent sur
une troisième voie personnelle située entre
le concrétisme froid et constructif et l’expressionnisme spontané et intuitif.
Le dernier des grands courants des
années 1950 fut un expressionnisme figuratif qui donnait la première place à la vie
humaine, vue à la lumière des forces destructrices de la civilisation moderne. Les
premiers artistes de ce courant national et
plus traditionnel sont Svend Wiig Hansen
(1922-1997), peintre et sculpteur, et Palle
Nielsen (1920-2000), graveur. Cette vision
de l’homme a été cultivée et renouvelée
par la suite par le peintre Arne Haugen
Sørensen (né en 1932).
L’art anti-autoritaire et expérimental
Les années 1960 furent marquées par la
révolte contre les valeurs et les institutions
établies. Ce fut un artiste et propriétaire
de galerie d’origine allemande, Arthur
Köpcke (1928-1977), qui réouvrit la porte
à l’art allemand en introduisant une série
3
Les arts visuels
Documentation danoise publiée par le ministère des Affaires étrangères
du Danemark.
Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 -Copenhague K, Danemark.
Téléphone : (+45)3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533.
E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk.
Rédacteur : Flemming Axmark.
Bjørn Nørgaard : La Famille des Glücksborg,
IIe période. Tapisserie représentant l’histoire
du Danemark au XXe siècle. 1990-2000.
de courants expérimentaux. Des révoltés
qui donnaient le ton, comme Per Kirkeby
(né en 1938), Bjørn Nørgaard (né en
1947) et Poul Gernes (1925-1996) se réunissaient à l’École X (Eks-skolen), fondée
en 1961 comme une alternative critique à
l’enseignement de l’Académie des BeauxArts. Kirkeby est le peintre qui, depuis
Asger Jorn, s’est fait le mieux connaître à
l’étranger, en participant entre autres à
Documenta, et en créant une œuvre multiple qui va de la peinture à la gravure en
passant par la sculpture.
Même si les membres de l’École X ont
évolué diversement, cette école représentait un art socialement engagé, anti-élitaire
et anti-autoritaire. Le happening dont on
parla le plus : Le Sacrifice du cheval de
Bjørn Nørgaard, en 1970, fit partie d’une
série des manifestations critiques de ces
années-là. Les grandes œuvres décoratives
de Nørgaard prirent un tournant inattendu
lorsqu’il réalisa les cartons des dix-sept
tapisseries des Gobelins consacrées à l’histoire du Danemark, qui décorent maintenant la salle des fêtes du château de Christiansborg. Ces tapisseries sont le cadeau
d’un cercle de donateurs d’abord à la reine
Margrethe II, puis à la population danoise.
Le postmodernisme
Alors que Paris avait longtemps dicté sa
loi aux beaux-arts danois, ce fut New York
qui en prit la tête après 1960. Niels Strøbeck (né en 1944) représenta l’hyper-réalisme et les peintres Stig Brøgger (né en
1941), Hein Heinsen (né en 1935) et Mo-
4
Traduction : Monique Christiansen.
Maquette : Ole Jensen - ojdesign.
Reproduction du texte autorisée avec ou sans
indication de la source.
Cahier publié en janvier 2004.
ISBN 87-7964-890-8
gens Møller (né en 1934) exprimèrent le
minimalisme et l’art conceptuel. Ces trois
artistes, qui enseignèrent à l’Académie des
Beaux-Arts, ont eu beaucoup d’importance pour la transformation de cette institution, au cours des années 1980, en un
centre philosophique et épistémologique.
Des sculpteurs comme Morten Stræde
(né en 1956), Elisabeth Toubro (née en
1956) et Henrik B. Andersen (né en
1958), ont contribué à cette évolution. En
tant que sculpteur, Heinsen a créé une
série d’œuvres aux multiples facettes et
gorgées de sens, qui se réfèrent abondamment aux réflexions de son époque. Face à
cette orientation, un sculpteur comme
Jørgen Haugen Sørensen (né en 1934)
insiste sur le rapport avec le corporel dans
ses fortes sculptures surréelles.
La percée des artistes dits «jeunes sauvages» démontra l’importance grandissante
de l’art contemporain étranger. Deux d’entre eux, Claus Carstensen (né en 1957) et
Peter Bonde (né en 1958), sont tous deux
devenus professeurs à l’Académie des
Beaux-Arts, et l’évolution actuelle montre
qu’il faut désormais compter l’art allemand parmi ceux qui influencent les artistes danois. Le néo-Géo, le néo-Pop, l’art
d’appropriation et l’art vidéo ont tous été
reconnus, de même que la photographie
d’art, qui s’est élevée au rang d’un art à
part entière, notamment grâce à Krass
Clement (né en 1946) et à Per Bak Jensen
(né en 1949). Des artistes danois participent de façon constante à des échanges
d’idées forts et denses avec les artistes
internationaux.
Peter Michael Hornung
Écrivain, mag.art.
Renseignements supplémentaires
Glyptothèque Ny Carlsberg
Dantes Plads 7
DK-1556 Copenhague V
(+45) 3341 8141
www.glyptoteket.dk
ARKEN, Musée d’Art moderne
Skovvej 100
DK-2635 Ishøj
(+45) 4354 0222
www.arken.dk
[email protected]
Musée de Skagen
Brøndumsvej 4
DK-9990 Skagen
(+45) 9844 6444
www.skagensmuseum.dk
[email protected]
Musée des Beaux-Arts d'Aarhus
Vennelystparken
DK-8000 Århus C
(+45) 8613 5255
www.aarhuskunstmuseum.dk
[email protected]
Musée des Beaux-Arts du Nord-Jutland
Kong Christians Allé 50
DK-9000 Aalborg
(+45) 9813 8088
www.nordjyllandskunstmuseum.dk
[email protected]
Musée Thorvaldsen
Bertel Thorvaldsens Plads 2
DK-1213 Copenhague K
(+45) 3332 1532
www.thorvaldsensmuseum.dk
[email protected]
Collection d’Ordrupgaard
Vilvordevej 110
DK-2920 Charlottenlund
(+45) 3964 1183
www.ordrupgaard.dk
[email protected]
Collection d'Hirschsprung
Stockholmsgade 20
DK-2100 Copenhague Ø
(+45) 3542 0336
www.hirschsprung.dk
[email protected]
Musée royal des Beaux-Arts
Sølvgade 48-50
DK-1307 Copenhague K
(+45) 3374 8494
www.smk.dk
[email protected]
Collection de Peintures de Nivaagaard
Gammel Strandvej 2
DK-2990 Nivå
(+45) 4914 1017
www.nivaagaard.dk
museum@nivaagaard
Louisiana, Musée d’Art moderne
Gl. Strandvej 13
DK-3050 Humlebæk
(+45) 4919 0719
www.louisiana.dk
[email protected]
Ministère de la Culture
Nybrogade 2
DK-1015 Copenhague K
(+45) 3392 3370
www.kum.dk
[email protected]

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