Rêver des Jeux n`est pas interdit
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Rêver des Jeux n`est pas interdit
Conny Perrin victorieuse et ambitieuse à Bogotá ARCHIVES DAVID MARCHON SPORTS MARDI 12 AVRIL 2016 my TENNIS Conny Perrin a réalisé un très bel exploit en battant hier Romina Oprandi à Bogotá. La Chaux-deFonnière ne veut pas en rester là. PAGE 28 AIDE La Fondation de soutien aux sportifs neuchâtelois encourage les songes les plus fous. Rêver des Jeux n’est pas interdit LAURENT MERLET 19 DISCIPLINES, 43 SPORTIFS RÉCOMPENSÉS Il y a ceux dont l’idée ne viendrait même pas en tête, faute de pratiquer une discipline non représentée. Il y en a d’autres pour qui ce rêve reste inaccessible. Et puis, enfin, il y a ceux dont ce songe pourrait bientôt se transformer en réalité à force d’abnégation, de travail et de volonté. Ce rêve, vous l’aurez compris à 115 jours de Rio, est celui de prendre part un jour proche ou prochain aux Jeux olympiques. «Tous les quatre ans, la médaille d’or représente le titre sacré chez les escrimeurs. C’est le but ultime», lance, sans une once d’hésitation, Pauline Brunner (21 ans). Avec sa modeste mais symbolique contribution, la Fondation de soutien aux sportifs d’élite, dont fait partie la Société neuchâteloise de presse, éditrice de votre quotidien, permet aux athlètes de croire que les JO ne se vivent pas seulement devant leur téléviseur. La cérémonie annuelle de la fondation avait lieu, hier en début de soirée, dans le hall de la BCN, à Neuchâtel. Aux portes du Graal L’épéiste chaux-de-fonnière fait d’ailleurs partie des quelques sportifs régionaux à pouvoir légitimement ambitionner d’y goûter à court ou moyen terme. «Sincèrement, il faudrait un miracle pour que je puisse me rendre cet été à Rio. A vrai dire, je n’y crois vraiment pas», reconnaît la championne d’Europe juniors 2014 et actuellement 85e mondiale. «Je me focalise plutôt sur les Jeux de 2020 et commencerai bientôt une préparation spécifique pour y parvenir», Elle n’est pas la seule. Absente car aux Super Series de Singapour, Sabrina Jaquet est l’athlète neuchâteloise qui a le plus de chance de se qualifier pour les Trente et un des 43 athlètes neuchâtelois récompensés ont posé pour la traditionnelle photo de famille. DAVID MARCHON Jeux brésiliens. Mais le chemin est long et passe encore par une bonne performance aux championnats d’Europe fin avril. A côté d’elles se trouve Yann Moulinier. Lanceur de marteau à la base, le Chaux-de-Fonnier a intégré l’équipe de bobsleigh de Beat Hefti en septembre 2015, après avoir été sélectionné lors d’un concours. «Les JO, avant cela, étaient quelque chose d’inaccessible, quelque chose d’abstrait. Et puis, d’un coup, d’un seul, cette simple inspiration est devenue un objectif plus concret que jamais», admet le dessinateur en bâtiment, dont les futurs croquis devraient s’inspirer de l’architecture sud-coréenne. Son objectif: les JO d’hiver de Pyeongchang en 2018. La relève est en marche Derrière ces trois fers de lance, de nombreux Neuchâtelois doivent encore faire leurs armes au niveau suisse et international avant de briguer une place aux Jeux. Sans être exhaustif, on peut citer Mathias Bonny (badminton), Valère Thiébaud (cyclisme), Zélie Stauffer (natation), Camille Chervet (patinage artistique). Et il y a les autres où la concurrence ou la discipline pratiquée n’est tout simplement pas représentée aux Jeux. «Mon meilleur résultat en Coupe du monde était 32e en 2012. Il faut être réaliste: la densité est trop forte pour espérer se qualifier», livre Jérémy Huguenin, reconverti depuis 2013 aux longues distances. «On ne choisit pas sa discipline en fonction des Jeux, mais du plaisir que celle-ci nous procure.» La fondation le sait d’ailleurs très bien, elle qui soutient les meilleurs sportifs d’élite du canton, peu importe leur sport de prédilection. } FONDATION CHÈQUE La fondation a distribué cette année 77 000 francs à 43 athlètes. En 2015, 75 000 francs avait été reversés à 29 sportifs. Il y a deux ans, 33 Neuchâtelois avaient été récompensés pour une somme totale de 101 500 francs. En dix ans, la fondation a soutenu 345 athlètes, pour un montant total de 886 000 francs. Cette fondation regroupe trois donateurs: la Société neuchâteloise de presse, la BCN et le Groupe E. Bobsleigh: Yann Moulinier (La Chaux-de-Fonds). Badminton: Mathias Bonny, Sabrina Jaquet et Gilles Tripet (tous trois de La Chaux-de-Fonds). Biathlon-ski de fond: Gaspard et Jules Cuenot (Le Cerneux-Péquignot). BMX: Alexi Mosset (Cernier), Kilian Burkhardt et Yvan Lapraz (Cortaillod). Course d’orientation: Pascal Buchs (Les Hauts-Geneveys) et Baptiste Rollier (Boudevilliers). Cyclisme: Valère Thiébaud (Vilars). Equitation: Bryan Balsiger (Corcelles). Escrime: Pauline Brunner (La Chaux-deFonds). Judo: Désirée Gabriel (Cortaillod). Karaté: Pauline Bonjour (La Chaux-de-Fonds). Natation: Zélie Stauffer, Léane et Audrène Perrenoud (toutes trois de Neuchâtel). Natation synchronisée: Margaux Varesio (Colombier). Patinage artistique: Camille Chervet (Marin), Alexandra Herbrikova (La Chaux-de-Fonds) et Nicolas Roulet (Hauterive). Ski alpin: Axel Béguelin (La Chauxde-Fonds). Ski-alpinisme: Florence Buchs (Les Hauts-Geneveys). Tennis: Imane Kocher (Neuchâtel), Mirko Martinez (Neuchâtel), Conny Perrin (La Chauxde-Fonds), Siméon Rossier (Neuchâtel), Damien Wenger (La Neuveville), Julie Sappl (Neuchâtel). Tennis de table: Valentin Kneuss (La Cibourg), Barish Moullet (La Chaux-de-Fonds). Gaël Vendé (Le Landeron). Tir à l’arc: Valentin Choffat (Chézard). VTT: Alexandre Balmer (La Chaux-deFonds), Romain Bannwart (Hauterive), Emilien Barben (Chez-leBart). Chrystelle Baumann (Montalchez), Bryan Falaschi (La Chaux-de-Fonds). Jérémy Huguenin (Neuchâtel). Pauline Roy (La Chaux-de-Fonds), Sandro Trevisani (Colombier). } TENNIS Le Vaudois entame sa campagne sur terre battue à Monte-Carlo en visant le Masters et en se souvenant de son titre à Roland-Garros. Stan Wawrinka est «déçu en bien» de son début de saison «Mon début d’année: je dirai moyen-bon...» En bon Vaudois, Stan Wawrinka se montre presque «déçu en bien» de sa première partie de l’exercice 2016. Deux titres, à Chennai et à Dubaï, un huitième de finale de l’Open d’Australie perdu en cinq sets contre Milos Raonic qu’il n’a pas abordé à armes égales en raison du virus qui l’avait frappé juste avant le début de la quinzaine, et une tournée américaine encore décevante: le champion de Roland-Garros a alterné le chaud et le froid pour figurer avant les trois coups de la saison sur terre battue à la sixième place de la Race. son objectif majeur de l’année demeure une quatrième qualification pour le Masters de Londres. Aujourd’hui, il est dans les temps avec cette sixième place, à 15 points derrière le champion de Gstaad Dominic Thiem et avec 35 points d’avance sur Roberto Bautista Agut. «Il n’y a rien de plus beau pour un joueur de tennis que de gagner un titre. Je suis ravi d’avoir pu le faire à Chennaï puis à Dubaï. Mais il y a de l’autre côté cette tournée américaine qui fut mauvaise», lance-t-il. «Toutefois, je ne pense pas avoir perdu mon temps en Californie et en Floride. J’ai eu le loisir de bien travailler mon jeu. Cela va payer.» Stan Wawrinka espère recueillir dès cette semaine sur la terre battue de Monte-Carlo les fruits de son labeur. Titré en 2014 après sa victoire en finale devant Roger Federer mais éliminé en huitième de finale l’an dernier après un «non- Nouvelle tenue et mêmes objectifs pour Stan Wawrinka. KEYSTONE match» contre Grigor Dimitrov, le Vaudois entrera en lice demain face au vainqueur de la rencontre entre Philipp Kohlschreiber (ATP 28) et Borna Coric (ATP 42), finaliste dimanche à Marrakech. Comme Roger Federer, Stan Wawrinka est arrivé très tôt en Principauté. «Je suis content de revenir sur terre battue», explique-t-il. «La saison sur cette surface est très courte. Je suis très motivé. Heureux aussi à la perspective de retrouver Paris dans un mois et demi. Là où j’ai tant de beaux souvenirs. Que j’espère garder le plus longtemps possible.» Les souvenirs, bien sûr, lumineux de sa finale victorieuse face à Novak Djokovic. Il n’a toujours pas revu l’intégralité de ce match «historique» du 7 juin 2015. Mais seulement des extraits. «Cela rappelle de grandes émotions», glisse-t-il. «Je dois avouer que je jouais bien au tennis...» Un nouveau short On se souvient aussi qu’il avait, l’an dernier, porté ce fameux short à carreau que Judy Murray avait comparé à une «nappe». Que la mère d’Andy et de Jamie se rassure: Stan Wawrinka arborera un nouveau modèle cette année. Il espère témoigner à Roland-Garros du même tranchant qu’en 2015 pour réussir à nouveau l’impossible exploit de barrer la route à Novak Djokovic. «Il est évident que Novak est au-dessus des autres. Cela fait déjà un certain temps qu’il est là», lâche-t-il. Pour le retrouver, Stan Wawrinka est avec Rafael Nadal le seul prétendant au titre à Roland-Garros qui jouera quatre tournois sur terre battue avant Roland-Garros. En plus du triptyque Monte-Carlo, Madrid et Rome, Stan Wawrinka s’alignera, comme l’an dernier, à Genève la semaine qui précédera Paris. Espagnol contre Federer Aujourd’hui, pour son retour à la compétition à Monte-Carlo, Roger Federer affrontera Guillermo Garcia-Lopez (ATP 38). Les deux hommes s’affronteront pour la première fois sur terre battue. «Bourreau» de Stan Wawrinka au premier tour de Roland-Garros en 2014, l’Espagnol s’est qualifié à la faveur de son succès 7-5 6-1 sur le vainqueur du Geneva Open Thomaz Bellucci (ATP 35). } 8KJ