Limiter ses dépenses en chauffage2009-10-26
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Limiter ses dépenses en chauffage2009-10-26
Limiter ses dépenses en chauffage Ce document provient de l’Agrithèque. Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, n’est autorisée que dans le cadre de l’usage privé du copiste ou après autorisation obtenue auprès des Chambres d’Agriculture de Bretagne. La maîtrise du poste énergie passe avant tout par une bonne isolation, une parfaite étanchéité et la gestion des eaux périphériques. L’isolation Les objectifs de l’isolation Les volailles sont homéothermes. Avant d’être emplumées, elles sont très sensibles aux stress thermiques froids (5 premières semaines pour le poulet et 6 pour la dinde). L’isolation thermique d’un poulailler permet de rendre les conditions d’ambiance intérieures les moins dépendantes possibles des conditions climatiques extérieures. Cet objectif doit pouvoir être atteint tant en hiver lorsque les températures sont faibles, qu’en été lorsque l’on est en situation de coup de chaleur. Toutes les parois du bâtiment doivent être isolées, et plus particulièrement le plafond et les soubassements. D’autres facteurs que la température doivent être également maîtrisés : vitesse de l’air au niveau des volailles, hygrométrie, poussières, gaz et température de la litière. L’unité de mesure Le coefficient de transmission thermique (k) : flux de chaleur traversant une paroi de nature et épaisseur connues, d’une surface d’un mètre carré, pendant une heure, pour un écart de température entre les 2 faces de un degré Celsius. Il s’exprime en : W/m²/degré Plus il est faible, meilleure est l’isolation. Exemples en poulailler : - Toiture : 0.35 W/m²/degré - Murs et soubassements : 0.60 W/m²/degré En élevage avicole, l’isolant doit être résistant : Au feu et à l’humidité, Aux dégâts des rongeurs et des insectes, A la pression lors des lavages. Les principaux matériaux isolants utilisés en poulailler Les fibres minérales (laine de verre et laine de roche) Elles sont utilisées en isolation de toiture entre le matériau de couverture et le sous plafond intérieur. Elles ont un bon rapport prix/efficacité. Elles sont disponibles en rouleaux ou en vrac. Les polystyrènes expansés Très sensibles aux attaques de rongeurs et d’insectes (ténébrions), ils sont utilisés dans les panneaux sandwich entre 2 faces de fibre-ciment (ou autre matériau) ainsi que dans les bétons banchés isolés. Les polystyrènes extrudés Ils ont beaucoup été utilisés en isolation des plafonds dans les années 70, sous la forme de plaques rainurées de 0,60 m X 1,20 m pointées sous les pannes. Très sensibles aux attaques de rongeurs et d’insectes, ils ont été remplacés par les panneaux de mousse de polyuréthane. Les mousses de polyuréthane en panneaux avec 2 faces protégées par une feuille aluminium (souvent 1,20 m large X longueur du pan de toiture ) C’est le matériau qui a été le plus utilisé en isolation de toiture de poulailler depuis le milieu des années 80. Les parties du bâtiment à bien isoler par ordre de priorité La toiture : Elle représente 65 à 70 % de la surface totale des parois. Elle est à ré isoler en priorité lors de la rénovation, on veillera à laisser une circulation d’air en sous toiture (entre l’isolant et la couverture), afin d’éviter les phénomènes de condensation. Attention, certains assureurs ont des exigences par rapport à la tenue au feu des isolants des rampants qui doivent être classés Euroclasse D au minimum. Produit Laine minérale en rouleau Technique Coefficient K et coût Simple mais il faut sécuriser le chantier. L’ensemble des tôles de la toiture doit être déposé. Le rouleau complet sera posé et agrafé à la panne du haut. ! pas de pare vapeur si le rouleau est posé sur une laine existante (ou le lacérer). Si l’on pose sur un isolant rigide existant, le pare vapeur sera côté chaud. 0.30 pour une épaisseur de 140 mm 3 à 4 €/m² hors pose Technique rapide à mettre en œuvre par une Très bonne isolation Laine minérale équipe spécialisée. Elle ne demande qu’à avec l’ajout de 170 à projetée en sous découvrir une rangée de tôles par travée. 180 mm L’artisan veillera à laisser une zone libre pour 13 à 15 €/m² toiture éviter que les tôles cintrées ne soient en pose comprise contact avec la laine minérale. Isolation en sous plafond avec des panneaux rigides Technique qui a l’avantage de redonner de l’étanchéité à la sous toiture et un aspect net. Il faut démonter ce qui est suspendu au plafond. La fixation du nouvel isolant peut s’avérer délicate ! au plafond existant qui peut se retrouvé coincé entre deux isolants. 0.40 pour une épaisseur de 60 mm 14 à 17 €/m² hors pose Isolation par injection de mousse de polyuréthane en sous plafond Technique qui redonne de l’étanchéité à la sous toiture. ! Rien ne doit être laissé au plafond, aucun câble électrique ne doit se trouver enfoui dans l’isolant. Le produit présente une certaine granulosité qui peut compliquer le nettoyage ultérieur. 10 à 12 €/m² pour 20 mm d’épaisseur (faible) et 13 à 14 €/m² pour 30 mm Les soubassements afin d’éviter l’effet de paroi froide (périphérie du poulailler plus froide provoque de la condensation) Pour isoler un soubassement sur un poulailler existant, il est possible de projeter à l’extérieur de la mousse de polyuréthane (+ peinture de protection contre les UV) Coût 12 € par m² en 3 cm épaisseur (classement au feu M3) + 6 € pour la peinture de protection Les parois : pour un panneau sandwich constitué de 2 faces de 3 mm de fibrociment, associé à 60 mm de polystyrène expansé de classe 3, le coefficient K obtenu est 0,58 Réfection du sol Le sol : généralement en terre battue, il doit être bien drainé (fossés en périphérie du poulailler) et si possible constitué en partie supérieure d’un matériau alvéolé type sable. (éviter au possible les sols humides et argileux). retravailler le sol (labour ou rotavator) ragréer avec du déchet de carrière (on évitera la terre arable et les terres trop argileuses), que l’on mélange avec environ une tonne de chaux pour 1000 m² L’étanchéité Les poulaillers sont des bâtiments à gros volumes, sur lesquels le vent a une emprise importante. Ainsi, plus le bâtiment est dur à chauffer quand il y a du vent, plus son étanchéité est à revoir. Pour cela, il faut veiller particulièrement à leur étanchéité en période de démarrage de bande (réglage des câblages trappes non déformées, pose de joints sur les ouvrants, colmatage des entrées d’air parasite par de la mousse de polyuréthane). Le coût de ces interventions pour 1200 m² est d’environ 600 €, soit l’équivalent de moins d’une tonne de propane. La gestion des eaux périphériques Une pluie de 10 mm et c’est 10 m3 d’eau qui se retrouvent aux pieds du poulailler. Il faut évacuer ces eaux de pluie, pour éviter les remontées dans le bâtiment, donc les fermentations de la litière, et pour une bonne tenue du sol, dans le temps. Déterminer la goutte d’eau, les pentes et les points bas Le niveau de la goutte d’eau correspond à l’endroit ou l’eau tombe du toit et touche le sol. Il faut ensuite repérer la topographie des lieux et les pentes permettant l’évacuation de l’eau. En effet quand l’eau est récupérée par une gouttière, un caniveau, un drain…Il faut ensuite prévoir des fossés secondaires pour évacuer le tout vers le point bas. Comment gérer au mieux ces eaux ? fossés Rigole bétonnée gouttière avantages Faible coût inconvénients - entretien à réaliser régulièrement - maintien difficile de la pente - désinfection possible - possibilité de bâchage de l’intérieur du fossé - peu d’entretien - coût élevé - la pente se conserve - réalisation plus difficile pose - facilité de nettoyage et de caniveaux bétonnés de désinfection des abords Facilité de pose - coût élevé car il faut plusieurs descentes et puisards de collecte - pérennité dans le temps ? - n’absorbe pas toute l’eau en cas de fortes précipitations - nettoyage régulier à faire Le meilleur rapport qualité/prix est aujourd’hui le fossé bétonné avec prolongement du béton jusqu’à la paroi latérale permettant d’améliorer la décontamination des abords. Tous nos remerciements aux partenaires de cette étude ainsi qu’aux éleveurs qui ont fait l’objet d’un suivi.