la coloscopie virtuelle (colo-scanner)
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la coloscopie virtuelle (colo-scanner)
REVUE DE PRESSE LA COLOSCOPIE VIRTUELLE (COLO-SCANNER) VA-T-ELLE DETRÔNER LA COLOSCOPIE CONVENTIONNELLE ? PICKARDT P.J, CHOI J.R, HWANG I., et al. Computed tomographic virtual colonoscopy to screen for colorectal neoplasia in asymptomatic adults. N Engl J Med 2003 ; 349 : 2191 – 2200. Le but de cette étude prospective était d’évaluer les performances de la coloscopie virtuelle pour la détection des polypes colorectaux dans une population à risque modéré. Matériels et méthodes : 1233 patients asymptomatiques (âge moyen 57,8 ans) ont été explorés le même jour par coloscopie virtuelle et coloscopie standard. Une première coloscopie standard était réalisée alors que l’opérateur ignorait les résultats de la coloscopie virtuelle. Une seconde coloscopie standard était pratiquée une fois révélés à l’opérateur les résultats de la coloscopie virtuelle, lorsque celle-ci visualisait des lésions non décrites par la première coloscopie standard. Ainsi les auteurs pouvaient préciser les faux négatifs de la coloscopie standard et les faux positifs de la coloscopie virtuelle. Chaque colo-scanner était lu séparément par deux radiologues expérimentés. Résultats : La durée d’une coloscopie standard anesthésie comprise était évaluée pour le patient à 95,9 min. Le temps d’interprétation d’une coloscopie virtuelle variait de 15,9 à 24 min. Les résultats de sensibilité des coloscopies virtuelle et standard et de spécificité de la coloscopie virtuelle sont rapportées dans le tableau ci-dessous ; Sensibilité colo virtuelle Sensibilité colo standard Spécificité colo virtuelle polypes adénomateux ≥ 10 mm, 93.8% 87.5% 96% polypes adénomateux ≥ 8mm, 93.9% 91.5% 92.2% polypes adénomateux ≥ 6 mm, 88.7% 92.5% 79.6% Deux polypes étaient malins dont un n’était pas détecté par la première coloscopie standard. 55 polypes supplémentaires ≥ 5 mm ont été détectés lors de la deuxième coloscopie standard réalisée après avoir pris connaissance des résultats de la coloscopie virtuelle. La valeur prédictive négative de la coloscopie virtuelle était supérieure à 99 % pour les polypes adénomateux ≥ 8 mm. La concordance interobservateur dans l’interprétation des résultats de la coloscopie virtuelle était bonne. Une pathologie extracolique d’importance clinique était découverte chez 56 patients (4,5 %) Au total, voici la première étude prospective montrant la supériorité de la coloscopie virtuelle sur la coloscopie standard jusqu’alors considérée comme le « gold standard ». Il semblerait que le seuil de 8 mm pour la détection des polypes « significatifs » en coloscopie virtuelle soit un bon compromis en termes de sensibilité et spécificité notamment pour éviter secondairement la réalisation de coloscopies standards inutiles. A suivre. H. DAHAN Institut Mutualiste Montsouris-Paris