C 15 1.4.1 Facteurs de stress/facteurs d`influence (déclencheurs de

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C 15 1.4.1 Facteurs de stress/facteurs d`influence (déclencheurs de
1 La santé et son maintien
1.4.1
Facteurs de stress/facteurs d’influence (déclencheurs de stress)/causes
Les stimuli négatifs à l’origine d’un stress sont appelés déclencheurs de stress. On distingue les
déclencheurs:
A
physiques: chaleur, froid, bruit, faim, blessures, infections
A chimiques: drogues, nicotine, contacts avec divers produits chimiques
A sociaux: conflits/divergences d’opinions, perte de proches, isolement, rivalité, pression
du groupe
A psychiques: pression du temps, peur de l’échec, sollicitation trop grande ou trop faible
(par ex. chômage), situations d’examen
Les déclencheurs de stress sont également classés en fonction de la fréquence de leur apparition.
A
Facteurs de stress aigus, limités dans le temps: facteurs survenant soudainement et avec
violence comme, par ex., la perte de son emploi, le décès d’une personne qui vous est
proche
A Séquences de facteurs de stress: stress de courte durée, par ex. les examens
A Facteurs de stress, intermittents: stress survenant régulièrement, comme ceux qui sont liés
à une heure de la journée, ainsi le bruit d’une rue très passante aux heures d’affluence
A Facteurs de stress chroniques: stress permanent comme l’addiction (l’addiction personnelle ou celle d’un proche), problèmes sévères de couple
Les événements, respectivement les facteurs de stress, ressentis négativement, de même que
l’intensité avec laquelle une situation de stress est perçue, varient d’une personne à l’autre. Physiquement, on perçoit en général le stress là où l’on est déjà vulnérable. Exemple: une personne
fragile de l’estomac aura tendance à avoir des douleurs d’estomac lorsqu’elle est soumise à un
stress.
1.4.2
Répercussions sur la santé
Les situations de stress permanent peuvent nuire considérablement à la santé.
Stress permanent
Problèmes psychiques
Stratégies de substitution
Problèmes physiques
A
Angoisses
Troubles du sommeil
A Manque de confiance
en soi
A Surmenage
A
Alcool, nicotine
Drogues
A Abus de médicaments
A Trouble du comportement alimentaire
A
A
A
A
Dépression, burn-out, idées
de suicide
Addiction
Infarctus du myocarde/accident vasculaire cérébral,
ulcère gastrique
Hypertension
Côlon irritable
A Troubles gastriques
A Maux de dos
A Tensions
Dans les situations de stress, nous ne sommes plus en harmonie avec nous-même, ce qui met
notre identité en danger. A ce sujet, consultez le modèle d’identité de Petzold (cf module Psychologie).
1.4.3
Phases de stress
Dans le cadre de ses recherches, le médecin Hans Selye a constaté que le stress se déroulait en
général en quatre phases. Sur la base de ses conclusions, il a développé un modèle stimulusréaction. Ce modèle montre de quelle manière le stress touche l’organisme et quels troubles
peuvent en résulter pour la santé.
C 15
Module C Soins corporels, santé, maladie
1 La santé et son maintien
1re phase, phase de choc: l’organisme identifie la situation de stress et se prépare à réagir.
Quasiment toutes les fonctions circulatoires et métaboliques sont immédiatement ralenties
pour ne pas gaspiller de forces. La sécrétion d’hormones peut, dans cette phase, provoquer un
blocage de la pensée – on agit de manière instinctive; souvent, on n’a même pas le temps de
réfléchir.
2e phase, phase d’alerte: l’organisme mobilise toutes ses réserves. Tous les organes nécessaires pour repousser le danger sont alors suffisamment alimentés en oxygène et en glucose;
le sang lui-même coagule plus facilement afin qu’en cas de blessure, les lésions puissent guérir
plus vite.
3e phase, phase de résistance: l’individu réfléchit à la situation de stress. Au cours de la réaction à la situation de danger – que ce soit par une élimination active des menaces ou par une
fuite rapide hors de la zone de risque – toutes les énergies mobilisées sont utilisées. Durant cette
phase d’action et de défense, l’organisme élimine les hormones de stress. Vient alors la phase
de repos au cours de laquelle l’excitation diminue. Les fonctions organiques se réadaptent à la
situation normale.
4e phase, phase d’épuisement: si la résistance est maintenue pendant longtemps, la sécrétion des hormones de stress se poursuit. Cette situation de stress permanent peut entraîner des
troubles de santé.
1.4.4
Identifier et maîtriser le stress
Pour pouvoir maîtriser le stress, il est indispensable de bien se connaître et de savoir comment
l’on réagit dans une telle situation. C’est le seul moyen pour mettre en œuvre des mesures judicieuses qui permettront de lutter contre cette situation.
Voici un aperçu des signes typiques du stress:
Réactions psychiques et émotionnelles
Réaction physiologiques
La perception est focalisée sur les stimuli qui sont
importants dans le
contexte de la situation
déclenchant le stress.
Parallèlement surviennent des sentiments
très divers résultant des
modèles fondamentaux
de type attaque – agression/fuite – peur ou encore
sentiment d’impuissance.
A
A
A
A
A
A
A
A
A
pensées telles que «je
n’y arriverai jamais»
la tête semble vide
(black-out)
on ne peut plus se
concentrer
on ne peut plus trouver de solutions
(blocage de la pensée)
les pensées «tournent
en rond»
il devient difficile de
prendre des décisions
A
A
A
A
A
A
peur pouvant aller
jusqu’à la panique
frayeur
hypernervosité
sentiment d’insécurité
accumulation de sentiments
sentiments allant de
la colère à la fureur
irritabilité
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
C 16
sècheresse de
la bouche
«gorge nouée»
palpitations/pincements au cœur
sentiment de vide au
niveau de l’estomac
transpiration
rougeur/pâleur
dyspnée (difficultés
respiratoires)
larmes
les genoux se dérobent
les veines deviennent
apparentes
sentiment d’oppression dans la poitrine
diarrhées, nausées et
vomissements
Toute la musculature
squelettique est tendue,
on est prêt à bondir.
L’organisme est ainsi préparé de manière optimale à
la fuite ou à la lutte.
A
A
A
A
A
A
A
A
A
la mimique se fige
tremblements
grincement des
dents, bégaiement,
difficultés d’articulation
battre du pied ou
tapoter des doigts
serrer les poings
soubresauts
maux de tête dus à
la tension
mal de dos
altération de la
mimique et gestes
nerveux
Module C Soins corporels, santé, maladie
2 Soins corporels
2
Soins corporels
Introduction
Nous nous consacrons chaque jour aux soins corporels. Ils constituent un besoin fondamental
de l’être humain et une activité quotidienne que nous effectuons individuellement. Ces soins
sont indispensables à la conservation de la santé.
Cas pratique
Andrina Cuorad, assistance socio-éducative en première année d’apprentissage, travaille dans
une maison de retraite. L’une des résidentes lui demande de l’aide pour prendre sa douche.
Objectifs évaluateurs et étapes d’apprentissage
N°
1.1.2
Objectifs évaluateurs
Etapes d’apprentissage
Je peux décrire le modèle de soins
Henderson et son application dans la
pratique.[1]
A
Modèles de soins Roper et
Henderson
Je sais expliquer les techniques et
moyens auxiliaires utilisés lors des
soins corporels quotidiens.
A
Principes des soins corporels
Formes de soins corporels
A
[1] Cet objectif évaluateur n’est pas issu du plan de formation de l’Organisation faîtière suisse du
monde du travail du domaine social, mais a été ajouté par les auteurs.
Mots-clés
Activités de vie, choix de la tenue vestimentaire, comportement vestimentaire, continuum entre
la dépendance et l’indépendance, crème, durée de vie, émulsion (E/H et H/E), facteurs
d’influence, gel, habillage et déshabillage, individualité, intimité, modifications de la peau, pommade, produits de nettoyage corporel, produits de soins, produits de soins de la peau, savon,
savon à pH neutre, soin de la peau, vêtements
2.1
Modèle de soins Virginia Henderson
Virginia Henderson (1897–1996) est une infirmière américaine qui par ses travaux et son enseignement a révolutionné la conception de sa profession. Alors que dans la première moitié du
XXe siècle, la maladie est au centre des soins donnés aux personnes, Virginia Henderson propose dans «The Principles and Practice of Nursing», en 1947, un modèle «bio-psycho-social»
centré sur la personne et son milieu de vie. Elle y présente quatorze besoins fondamentaux qui
seraient universels pour tout être humain, malade ou en santé. Ces besoins fondamentaux,
mêmes satisfaits, constitueraient toujours des besoins, aux dimensions biologiques (héritage
génétique, sexe et âge), psychologiques (tempérament, émotions, sentiments, humeur),
sociales (interactions sociales et phénomènes sociaux), culturelles (race, nationalité, croyance
et lois spécifiques à une société) et spirituelles (idéologie, philosophie de la vie).
C 20
2 Soins corporels
Pour Virginia Henderson, la dépendance est l’incapacité de faire des choix de façon à satisfaire
les besoins fondamentaux, soit par une force physique insuffisante, soit par un manque de motivation ou un manque de connaissances. Remarquant que ces manques ne sont jamais complets, elle préconise de renforcer ou d’augmenter ce qui existe déjà chez la personne, plutôt que
d’accomplir des actes à sa place. L’indépendance visée serait la capacité de faire des choix de
façon à satisfaire seul ses besoins fondamentaux afin de maintenir un équilibre de santé.
En plus d’avoir précisé en quoi consistent les besoins de soutien et le but du soutien chez des
personnes dépendantes, Virginia Henderson insiste sur la collaboration des différents acteurs
de l’équipe sanitaire. Elle écrit en 1969: «membre de l’équipe sanitaire, elle [l’infirmière] aide
aussi les autres membres comme ils l’aident eux-mêmes, dans l’élaboration et l’exécution du
programme dans sa totalité, qu’il s’agisse d’amélioration de la santé, de rétablissement d’un
malade ou de secours à un mourant». Virginia Henderson insiste sur le fait que la qualité de la
relation entre la personne qui offre du soutien et la personne qui en bénéficie est déterminante
pour l’efficacité des soins. Elle préconise l’établissement d’un plan de soin écrit avec la participation de la personne bénéficiaire du soutien pour assurer la continuité de l’accompagnement,
l’adhésion et la coordination des différentes parties. Par conséquent, il ne s’agit pas de déterminer l’aide à apporter à partir de la liste des quatorze besoins, mais de partir des problèmes d’une
personne et d’identifier les besoins qui sont perturbés ainsi que leurs causes.
2.1.1
Grille des quatorze besoins de Virginia Henderson
I – Besoin de respirer
1.
2.
3.
4.
Sans gêne
Dyspnée
A besoin d’aide technique (aérosol)
Ventilation assistée
II – Besoin de boire et manger
1.
2.
3.
4.
Mange seul
Installation/stimulation
A besoin d’aide partielle et/ou surveillance
A besoin d’aide totale (faire manger, nutripompée)
III – Eliminer (urines)
1.
2.
3.
4.
Continence
A besoin d’aide (wc avec aide, urinal, bassin)
Incontinence jour ou nuit
Incontinence jour et nuit
Eliminer (selles)
1.
2.
3.
4.
Transit normal
A besoin d’aide (wc avec aide, bassin, laxatif)
Incontinence, diarrhée, constipation épisodique
Incontinence en permanence
C 21
2 Soins corporels
XII – S’occuper en vue de se réaliser
1.
2.
3.
4.
Autonome
Triste, anxieux
Angoissé, opposant, se laisse aller
Négation de soi, désespoir
XIII – Besoin de se récréer, se divertir
1.
2.
3.
4.
Autonome
Désintéressement à accomplir des activités récréatives
Difficulté/incapacité à accomplir des activités récréatives
Refuse d’accomplir des activités récréatives
XIV – Besoin d’apprendre
1.
2.
3.
4.
Réflexion
Se prend en charge
A besoin de stimulation
Apathique
Refus, résignation
1. Choisissez trois besoins et décrivez comment, à quel rythme, où et quand vous les
exécutez.
2. Observez et interrogez une collègue, votre mère ou votre père concernant les mêmes besoins. Décrivez comment, à quel rythme, où et quand ces personnes les exécutent.
3. Comparez vos observations/descriptions (1. et 2.) et faites ressortir les différences.
2.2
Modèle de vie Nancy Roper
Dans les années 1970 et 1980, Nancy Roper (1918–2004), Winifred Logan et Alison Tierney ont
développé le «Modèle de vie», un modèle qui, en raison de sa structure claire et de compréhension facile, peut servir de modèle de soins.
Un modèle de soins donne une idée abstraite de ce que l’on entend par «soins» dans un cadre
de référence donné. Cette idée se fonde sur une vision personnelle et sur une vision commune
des soins (conception des soins). Elle traduit la manière dont les accompagnants veulent pratiquer les soins. Elle est marquée par l’approche personnelle et sociale de la santé et de la maladie
(vision de la santé et de la maladie, cf chap. 1.1, p. 4) et par la conception de l’être humain (cf
module Profil professionnel et éthique) de chacun.
Le modèle de soins de Nancy Roper est constitué de cinq composantes:
A
les 12 activités de vie (AV)
les facteurs influant sur les activités de vie (ou facteurs d’influence)
A la durée de vie
A le continuum entre la dépendance et l’indépendance
A l’individualité dans la vie et dans les soins
A
C 23
Module C Soins corporels, santé, maladie
2 Soins corporels
Illustration 2
Modèle de soins
Abb. 5FAGE128_BABA.eps
Durée de vie
Conception
Naissance
Facteurs qui influent
sur les activités de vie
Activités de vie
Décès
Continuum entre la dépendance et l’indépendance
Dépendance
complète
A
Autonomie
c
complète
Individualité
té d
dans la vie
Soins individuels
di
Source: Roper, N., Logan, W., Tierney, J. (1987). Die Elemente der Krankenpflege. Basel: Recom Verlag. P. 35.
2.2.1
Facteurs qui influent sur les activités de vie
L’art et la manière dont les individus exécutent les différentes activités de vie dépendent des facteurs suivants:
A
A
A
A
A
Facteurs biologiques (physiques): maladies, développement naturel, condition, mobilité, handicaps, etc.
Facteurs psychologiques (psychiques et mentaux): apprentissage, responsabilité
personnelle, personnalité, tempérament, niveau de développement, etc.
Facteurs socio-culturels: valeurs et normes, religion, culture, langage et vocabulaire,
sexe (sexe physique et genre [caractéristiques hommes/femmes]), etc.
Facteurs liés à l’environnement: situation géographique, conditions d’habitat, température, climat, restrictions de la sphère privée, etc.
Facteurs politico-économiques: offre de soins/alimentation/formation/ressources financières, etc.
2.2.2
La durée de vie
Les activités de vie prennent place dans la durée de vie. Celle-ci débute lors de la fécondation
de l’ovule et s’achève avec le décès. Au cours de cette durée, chaque individu traverse différentes étapes de développement. Chacun exécute les douze activités de vie de manière plus ou
moins autonome selon l’étape de vie dans laquelle il se trouve. Selon l’âge (étape de développement), l’individu est autonome ou dépendant dans ses différentes activités de vie.
2.2.3
Continuum entre la dépendance et l’indépendance
L’être humain traverse des étapes de sa vie pendant lesquelles il ne peut pas encore ou il ne
peut plus exécuter certaines activités de manière autonome.
L’objectif de chacun est d’atteindre une autonomie aussi grande que possible dans les activités
de vie. Le degré de dépendance détermine l’ampleur des soins/de l’accompagnement dont une
personne a besoin.
C 24
2 Soins corporels
2.2.4
Individualité dans la vie – individualité dans les soins
Cette composante est le cœur ou le résultat final de toutes les autres. L’individualité est déterminée par la position dans la durée de vie, par l’ampleur de la dépendance ou de l’autonomie
dans l’exécution des activités de vie, ainsi que par les facteurs qui ont un impact sur celles-ci.
L’individualité se manifeste également dans les aspects suivants, à savoir
A
comment
à quel rythme
A où
A quand
A pourquoi
A
la personne exécute les activités de vie et quelles sont ses convictions et ses connaissances les
concernant. Chaque être perçoit ses activités de vie de manière individuelle.
L’objectif du personnel d’accompagnement et de soins est de saisir précisément la situation de
chacun afin de pouvoir fournir un encadrement individuel.
Le professionnalisme dans les mesures de soutien des AV
Concernant les activités de vie, il convient, de manière générale, de promouvoir les ressources
(capacités) et de fournir un soutien dans les domaines où la cliente/le client présente des
besoins. Vous apportez votre soutien aux résidents, vous les conseillez et prenez en charge certains aspects des activités de vie que le résident ne peut plus assumer dans son état actuel.
L’état de la personne accompagnée étant susceptible changer d’un jour à l’autre, il est important de veiller à une observation différenciée de cette dernière, de percevoir comment elle va,
ce qu’elle est en mesure de faire sur le moment et ce que vous devez prendre en charge.
Concernant les mesures de soutien des activités de vie, il importe de permettre au résident de
les exécuter comme il le fait au quotidien. Cela signifie que vous adaptez votre soutien à ses
habitudes et que vous connaissez ses besoins dans les différentes situations.
2.3
Principes des soins corporels
Les objectifs des soins corporels dépendent des souhaits de la personne accompagnée et de
son degré de dépendance ou d’autonomie. Leur but est de promouvoir la santé et le bien-être
du client. Les mesures relevant des soins corporels englobent les trois niveaux de prévention (cf
chap. 1.2.2, p. 7):
Prévention primaire
Promotion de la santé et conseils en la matière, directives –
si nécessaire – afin que les soins corporels soient bien adaptés et propices à la santé
Prévention secondaire
Elimination des facteurs de risque et des dangers générés
par la maladie et ses circonstances, par ex. l’immobilité
Prévention tertiaire
Prise en charge des soins de la peau et du corps, du choix de
la tenue vestimentaire adaptée, dans les cas où la personne
accompagnée ne dispose plus de son entière autonomie
Dans le cadre des soins corporels, vous devez respecter les principes suivants:
A
Laissez à la personne accompagnée la possibilité d’assumer ces soins de manière aussi
autonome que possible et conformément à ses habitudes. Il convient de préserver et de
stimuler ses capacités.
A Les souhaits de la personne accompagnée ont priorité. Le cas échéant, expliquez le sens
du soin effectué. Si elle le refuse, respectez sa décision.
C 25
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Les allergies sont des réactions d’hypersensibilité survenant au contact de substances normalement tolérées par l’organisme. En cas d’allergie, cette substance est combattue par les
propres défenses de l’organisme. La réaction allergique – et ce faisant, les symptômes – peut
être bénigne, très intense ou même mortelle.
Au sens strict, une tumeur est une prolifération de tissu. Nous distinguons les tumeurs
bénignes et malignes. Les tumeurs bénignes n’envahissent pas les organes voisins et ne font
que les repousser. Elles ont un développement généralement limité. Dans les tumeurs
malignes, les cellules cancéreuses envahissent et détruisent les cellules qui se trouvent à proximité. Une tumeur maligne peut se développer à distance, on parle alors de métastase.
Illustration 3
Tumeur bénigne et maligne
Abb. 9Huch, Jürgens: Mensch, Körper, Krankheit, 5. Auflage © 2007 Elsevier GmbH, Urban & Fischer Verlag München
Vaisseau
Vaisseau
sanguin
sanguin
Tumeur
Tumeur
Tissus
Tissus environnants
environnants
L’infection est la transmission et la pénétration de germes pathogènes dans l’organisme. Elle
aboutit en général à une maladie infectieuse. La transmission peut s’effectuer de manières
différentes:
A
D’individu à individu: infection par gouttelettes (des micro-organismes sont transmis
par l’air inhalé), infection par contact (contact direct avec les fèces, l’urine, le sang, le pus,
les rapports sexuels)
A Transmission indirecte par un hôte intermédiaire: par ex. la malaria (l’anophèle est
un moustique porteur du germe de la malaria qu’il transmet à l’homme par une piqûre)
Agents
pathogènes
Particularité
Maladies
Virus
A
A
Ne peuvent pas vivre de
manière autonome.
A Ont besoin d’une cellule hôte
pour se multiplier.
A De conception très simple.
A
A
A
A
Bactéries
A
Sont présentes quasiment
partout.
A Certaines d’entre elles
assistent nos fonctions corporelles (peau, intestin).
A Se multiplient rapidement.
A Peuvent être combattues au
moyen d’antibiotiques.
Maladies infantiles telles que
rougeole, rubéole, oreillons
Rhino-pharyngite, rhume
Influenza (grippe)
Hépatite
SIDA
A
Infections, purulence des
plaies
A Tétanos
A Inflammations pulmonaires
(pneumonie)
A Tuberculose
C 39
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Symptômes de la douleur et mesures de soins et de prise en charge
Symptômes
A
A
A
A
A
A
A
Mesure de soins et
de prise en charge
Le client se plaint de douleurs, il geint, son visage exprime la souffrance
Agitation, symptômes d’angoisse, colère, agressivité, épuisement, insomnie
Attitude antalgique, mains posées sur l’endroit douloureux
Crampes musculaires, inactivité
Perte d’appétit, parfois accompagnée de vomissements
Altérations de la perception, de l’attention
Repli sur soi/isolement, passivité, silence pouvant aller jusqu’à la dépression
La perception de la douleur est totalement subjective – la crédibilité du client ne doit
en aucun cas être mise en doute!
A
A
A
A
A
A
A
C
Signaler au client que ses douleurs sont prises au sérieux
Les douleurs doivent être clairement identifiées (anamnèse de la douleur) et surveillées
(procès-verbal de l’évolution de la douleur)
●
Où se situe la douleur? (Iimitée, diffuse, rayonnante)
●
Quelle est l’intensité de la douleur? (faible, forte, très forte)
●
La douleur ressemble-t-elle à une brûlure, un resserrement, une tension, une morsure, un broiement, une décharge électrique, etc.?
●
Depuis quand la douleur est-elle présente? (début, durée, évolution)
●
Comment le client exprime-t-il la douleur? Important chez les personnes souffrant
de handicap de la communication
●
Y a-t-il quelque chose qui calme (ou respectivement qui accroît) la douleur?
●
Quels effets la douleur a-t-elle sur la vie quotidienne?
●
Y a-t-il des symptômes concomitants, tels que rougeurs, gonflements, palpitations?
Seconder les mesures de soulagement que le client met lui-même en œuvre
Lui apporter un soutien dans le cadre de ses activités quotidiennes (voir unité thématique Soins corporels, santé, maladie)
Si prescrit: administrer des médicaments analgésiques
Surveiller les effets et les effets secondaires
Eventuellement proposer et organiser des mesures complémentaires visant à atténuer
la douleur, telles que massages, compresses chaudes/froides, homéopathie, kinésithérapie, acupuncture, réflexothérapie
Gonflements
L’accroissement local du volume d’un tissu/organe peut être visible ou perceptible au toucher.
On parle d’œdème lorsque, en cas de congestion, du plasma sanguin (fluide) s’accumule dans
un tissu. En cas de formation d’œdèmes dans les jambes, on identifie clairement une augmentation du volume des tissus et la palpation permet de sentir les déformations.
Origine: en cas d’inflammations, de blessures avec épanchement de sang dans les tissus
(hématomes), de kystes ou de tumeurs, d’allergies.
D
Rhume
Le rhume est une augmentation de la formation de mucus dans le nez qui est provoquée par
une inflammation des muqueuses nasales.
Au début, le mucus est aqueux et transparent. Il s’épaissit progressivement et prend alors une
teinte blanchâtre à jaune-verte.
Origine: Rhino-pharyngite, allergies
C 41
3 Anatomie, physiologie et pathologie
3.2.3
Le squelette et les principaux os
Le squelette humain comprend 206 os.
Illustration 6
Squelette de face et de dos
Abb. 12FAGE128_BABA.eps
Crâne
Clavicule
Sternum
(os sternal)
Omoplate
(scapula)
Humérus
(os de l’arrière-bras)
Côtes
Colonne vertébrale (vertèbres)
Os iliaque
Cubitus
Radius
Sacrum
Coccyx
Fémur
(os de la cuisse)
Rotule
Péroné
Tibia
Tarse
Métatarse
Astragale
Phalanges
Calcanéum
La colonne vertébrale
La colonne vertébrale constitue l’axe squelettique du corps. Elle transfère le poids de la tête, du
cou, du tronc et des bras sur les jambes. De par sa conception, la colonne vertébrale assure la
mobilité du tronc et amortit aussi les chocs.
La colonne vertébrale est subdivisée en cinq parties. Elle présente la forme d’un double S.
Chaque région comporte un nombre défini de vertèbres. La taille de celles-ci diminue du bas
vers le haut.
Entre les vertèbres se trouvent les disques intervertébraux. Ils fonctionnent comme des coussinets et amortissent les chocs, ils répartissent par ailleurs la pression uniformément sur les vertèbres et limitent les mouvements des vertèbres les unes par rapport aux autres.
C 45
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Illustration 7
La colonne vertébrale et ses courbures naturelles
Abb. 13Huch, Jürgens: Mensch, Körper, Krankheit, 5. Auflage © 2007 Elsevier GmbH, Urban & Fischer Verlag München
Encéphale
Lordose
Lordose
cervicale
cervicale
C1
Vertèbres
cervical
C7
Th1
Vertèbres
dorsal
Cyphose dorsale
dorsale
Cyphose
Th12
Vertèbres
lombaire
Lordose
Lordose
lombaire
lombaire
L1
L5
Sacrum
(os sacrum)
C 46
Cyphose
Cyphose
sacrale
sacrale
Promontoire
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Arthrose
L’arthrose est une usure chronique des articulations.
Causes
Le système immunitaire est responsable du développement de
l’arthrose.
A
sollicitation excessive des articulations (surpoids, sport, activités
répétitives)
A mauvais alignement articulaire (par ex. jambes arquées)
Symptômes
douleurs; elles ne se produisent que lorsque le cartilage est usé et que
les extrémités des os frottent l’une sur l’autre
A
douleurs de mise en route
A raideur
A déformations articulaires
Thérapie
soulagement des douleurs et maintien de la fonction articulaire par:
A
réduction de la charge s’exerçant sur les articulations
A exercice régulier
A médicaments: antidouleurs, anti-inflammatoires
A physiothérapie
Prévention
A
suffisamment d’exercice, sans excès
réduction du surpoids
A protection contre les lésions articulaires
A
Ostéoporose
L’ostéoporose est essentiellement une maladie liée à l’âge. Elle se caractérise par une réduction
de la masse osseuse et une rapide diminution de la substance osseuse. Les os sont alors très
vulnérables aux fractures.
Causes /
facteurs de
risque
A
A
A
A
A
A
A
A
prédisposition familiale
affections malignes de la moelle osseuse
troubles de la thyroïde
carence en vitamine D et en calcium
poids corporel insuffisant
abus d’alcool et de tabac
abus de médicaments
etc.
Symptômes
A
Thérapie
Elle est symptomatique, ce qui signifie que seuls les symptômes sont
traités
Prévention
A
douleurs; elles provoquent une restriction de la mobilité et de ce
fait la poursuite de la destruction osseuse
A risque élevé de fractures
l’activité physique prévient l’ostéoporose
alimentation équilibrée
A augmenter l’apport en calcuim et vitamine D
A
C 49
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Mycoses – candidose (muguet), mycose des pieds et onychomycose (mycose des
ongles)
De nombreux champignons font partie de la flore normale vivant sur la peau humaine. Toutefois, suite à une maladie entraînant par exemple un affaiblissement des défenses immunitaires
ou à la prise d’antibiotiques, l’équilibre dermatologique est rompu et ces champignons se multiplient, se transformant en maladie. Le décours d’une mycose dépend moins de sa source primaire que de l’état immunitaire du patient. Dans le pire des cas, une mycose localisée au départ
peut ensuite se propager à tout le corps.
Symptômes
Mycose
A
Se développe aux endroits où la peau est en contact avec la peau, comme dans l’aine,
dans la zone génitale, sous les seins, sous les aisselles
A Peau rouge, se desquamant, démangeaisons, irritation
Mycoses des muqueuses
A
Mycose de la bouche (muguet): plaques blanches sur les muqueuses de la bouche,
douloureuses dans les cas sévères
A Mycose vaginale: écoulements, fortes démangeaisons
Mycose des pieds
A
Desquamation et rougeur de la peau entre les orteils et sur la voûte plantaire, couche
de corne blanchâtre, crevasses, fortes démangeaisons
Onychomycose (mycose des ongles)
Mesures de soins
et de prise en
charge
A
Epaississement du lit de l’ongle, ternissure et déformation de l’ongle jusqu’à sa dissolution et à sa destruction complète
A
Toujours porter des gants pour soigner les mycoses
Tout d’abord nettoyer les parties de peau saines au moyen d’une lavette à usage
unique, puis procéder au nettoyage des parties infectées
Appliquer correctement les soins préconisés, la durée de la thérapie doit être impérativement respectée
Appliquer des compresses de gaze dans les replis de la peau
En cas de muguet, utiliser les soins buccaux appropriés; en cas de fortes douleurs,
réduire la nourriture en purée, ne pas consommer d’aliments piquants ou acides
Ne pas porter d’étoffes synthétiques: endosser uniquement des vêtements légers en
coton. Changer de vêtements tous les jours et les laver au minimum à 65 °C. Le cas
échéant, tremper préalablement les chaussettes dans des solutions spécialement
adaptées, porter des chaussures qui laissent le pied respirer
En cas d’onychomycose, ne pas utiliser de matériel de pédicure collectif. Employer des
limes à ongles à usage unique
Alimentation équilibrée, éviter les excès de sucre
A
A
A
A
A
A
A
3.4
Cœur et appareil circulatoire
3.4.1
Fonction
Le système cardiovasculaire est le principal système de transport dans l’organisme. Plusieurs
organes y participent: le cœur joue le rôle de pompe, les vaisseaux sanguins celui de
conduites de transport et le sang celui de support de transport. Le système cardiovasculaire alimente tous nos organes en oxygène (O2), en nutriments et en messagers chimiques. Parallèlement, le sang élimine les produits finaux du métabolisme tels que le gaz carbonique (CO2) en
provenance des organes. Dans les poumons, le sang se charge à nouveau d’oxygène et élimine
le gaz carbonique. Le sang enrichi d’oxygène est alors acheminé aux autres organes. La circu-
C 52
3 Anatomie, physiologie et pathologie
lation sanguine est activée par les contractions du cœur. La partie droite du cœur pompe le sang
chargé de gaz carbonique des organes vers les poumons, alors que la partie gauche pompe le
sang enrichi d’oxygène des poumons vers les organes. Il en résulte deux circulations: la petite
circulation (circulation pulmonaire) et la grande circulation (circulation systémique).
3.4.2
Cœur (cor)
Le cœur est un muscle creux puissant qui se compose de quatre cavités (oreillettes et ventricules) séparées par des valvules. Le sang pauvre en oxygène arrive par la veine cave supérieure
et la veine cave inférieure dans l’oreillette droite, puis dans le ventricule droit. De là, il est propulsé
vers les poumons par les artères pulmonaires. Les veines pulmonaires transportent le sang
enrichi en oxygène des poumons vers le ventricule gauche, lequel le propulse ensuite dans
l’organisme par l’intermédiaire de l’aorte.
Les vaisseaux coronaires servent à l’irrigation du muscle du cœur (myocarde).
Illustration 12
Sens de la circulation du sang dans le cœur
Abb. 18Kugler: Zelle, Organ, Mensch © 2006 Elsevier GmbH, Urban & Fischer Verlag München
Artères allant vers la tête,
le cou et les extrémités
supérieures
Aorte
Veine cave supérieure
Artères pulmonaires
Artère pulmonaire
Veines pulmonaires
Oreillette gauche
Valve pulmonaire
Oreillette droite
Valvule mitrale
Ventricule gauche
Valvule tricuspide
Ventricule droit
Cloison interventriculaire
Veine cave inférieure
Sang riche en oxygène
Sang pauvre en oxygène
3.4.3
V. = Vena
Fonctionnement du cœur
Le cœur fonctionne comme une «double pompe», puisque les deux moitiés du cœur propulsent
le sang simultanément dans les deux circulations (petite et grande circulations). Dans le cycle
cardiaque, deux phases alternent de manière rythmique:
A
A
Systole = phase de contraction/d’expulsion
Diastole = phase de relâchement/de remplissage
Pendant la systole, les ventricules se contractent, pendant la diastole, ils se relâchent.
Le fonctionnement cardiaque est déclenché dans le cœur lui-même au niveau du nœud sinusal. Le nœud sinusal peut être considéré comme un «pacemaker» naturel du cœur. Il assure la
production rythmique d’impulsions électriques qui activent le muscle cardiaque avec une fréquence de 60 à 80 impulsions par minute (au repos). Les impulsions générées sont transmises
en direction de la pointe du cœur et provoquent la contraction du muscle cardiaque (systole).
C 53
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Valeurs normale du fonctionnement cardiaque:
Fréquence cardiaque (FC)
Valeur normale au repos
chez l’adulte
Valeur accrue
60–80
Supérieur à 100 en cas
d’effort physique, d’émotion, de stress ou d’atteinte
pathologique (par ex. fièvre,
hyperthyroïdie)
Environ 70 ml
Accrue en cas d’effort physique, d’émotion, de stress
Environ 5000 ml (5 litres)
Sous effort, cette valeur peut
être multipliée par quatre
Nombre de pulsations par
minute (pouls)
Volume d’éjection
systolique (VES)
Quantité de sang que le
cœur expulse à chaque
pulsation
Débit cardiaque par
minute (DCM)
par ex. 70 × 70 ml = 4900 ml
DCM = FC × VES
3.4.4
Pression sanguine
La pression systolique est générée par la contraction du cœur. Le sang est expulsé avec une
forte pression dans l’aorte (et les artères pulmonaires). Il en résulte une pression systolique
de 120 mm Hg environ (valeur supérieure lors de la mesure de la pression sanguine).
Comme l’aorte possède une paroi élastique, elle recueille une partie du volume de sang expulsé
pendant la systole et le transporte pendant la phase de repos du cœur. Il en résulte une pression diastolique de 80 mm Hg environ (valeur inférieure lors de la mesure de la pression sanguine).
La mesure de la pression sanguine et celle du pouls sont des examens importants pour tester
la circulation.
Ecarts par rapport aux valeurs normales de la tension sanguine:
Hypertension: tension sanguine supérieure à la normale
Hypotension: tension sanguine trop basse
3.4.5
Circulation sanguine vaisseaux
A
La circulation pulmonaire est également connue sous le nom de petite circulation.
A La circulation systémique est également appelée grande circulation.
A Les artères et les veines transportent le sang dans tout notre organisme.
Tous les vaisseaux sanguins qui partent du cœur sont appelés artères. Les artères peuvent
transporter du sang riche en oxygène (aorte et artères de la grande circulation) ou du sang
pauvre en oxygène (artère pulmonaire de la petite circulation).
Tous les vaisseaux sanguins qui reviennent vers le cœur sont appelés veines. Les veines de la
grande circulation transportent du sang pauvre en oxygène (chargé en gaz carbonique), celles
de la petite circulation, du sang riche en oxygène (pauvre en gaz carbonique).
Le diamètre des vaisseaux diminue régulièrement en direction des capillaires et augmente à
nouveau régulièrement en direction du cœur.
C 54
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Se compose
Circulation pulmonaire
(petite circulation)
Circulation systémique
(grande circulation)
A
A
A
A
du ventricule droit
des artères pulmonaires
A du réseau capillaire dans les
poumons
A des veines pulmonaires et
A de l’oreillette gauche (atrium)
A
A
A
A
A
Fonction
Transporte du sang pauvre en
oxygène et chargé de CO2
jusqu’aux poumons où il évacue
le CO2 dans l’air expiré et se
charge de O2 dans l’air inspiré.
du ventricule gauche
de l’aorte
des artères/artérioles
des réseaux capillaires
des veinules/veines
de la veine cave inférieure et
supérieure (V. cava inferior et
V. cava superior) et
de l’oreillette droite (atrium)
Transporte du sang riche en oxygène aux tissus et aux organes.
Les échanges (oxygène contre
dioxyde de carbone, nutriments
contre produits finaux du métabolisme) s’y effectuent dans les
capillaires (vaisseaux les plus fins,
de l’ordre de grandeur d’un cheveu).
Le sang pauvre en oxygène
retourne dans les veines vers le
cœur.
3.4.6
Maladies du système circulatoire
Varices, phlébite, thrombose
La varicose (varices) est une affection qui touche les veines superficielles ou profondes des
jambes et qui est due à un reflux sanguin veineux insuffisant en direction du cœur. L’inflammation des veines superficielles est appelée phlébite (thrombophlébite). En cas d’obstruction partielle ou complète des veines profondes, on parle de thrombose. Les personnes atteintes de
varices sont particulièrement menacées par la phlébite ou la thrombose.
C 55
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Symptômes
Mesures de soins et de prise en charge
Varices
A
Fatigue, jambes lourdes, sensation de congestion
allant jusqu’à des douleurs dans les jambes
A Les troubles augmentent lorsqu’il fait chaud, avant
les menstruations ou en cas de longue station
debout
A Les veines superficielles sont bien visibles et
perceptibles au toucher, elles sont dilatées
A
Prophylaxie des varices
Douches froides
A Surélévation des jambes
A Pas de contention
A Chirurgie: élimination des varices
A
Phlébite
A
Rougeurs, gonflements, surchauffe de la zone variqueuse
A
Sédation antidouleur et dégonflement au moyen de
cataplasmes froids et de baumes contenant de
l’héparine, comme par ex. l’HepaGel®
A Autres mesures de prophylaxie contre la thrombose
Thrombose
A
Gonflement d’un côté de la jambe avec sensation de
chaud ou de froid, lourdeur et sensation de tension
A Douleurs se déplaçant le long des veines impliquées et éventuellement dans la zone de l’aine et
qui empirent en cas de sollicitation de la jambe
concernée
3.4.7
A
Mise au repos et surélévation de la jambe concernée ➔ risque élevé d’embolie pulmonaire
A Le client doit être hospitalisé
Maladies du système cardiovasculaire
Artériosclérose
L’artériosclérose – qui est une calcification des artères – est à l’origine de nombreuses maladies
cardiovasculaires, qui comptent parmi les causes de décès les plus fréquentes dans les pays
industrialisés. Il n’existe pratiquement aucun traitement. L’accent doit donc être mis sur la prophylaxie.
L’artériosclérose provoque un rétrécissement croissant du diamètre de l’artère dont la paroi
devient rigide et perd de son élasticité. Il en résulte une irrigation réduite des organes.
Facteurs de
risque
taux accrus de graisses sanguins (cholestérol, plaques graisseuses)
tabac
hypertension
stress
diabète
surpoids
manque d’exercice
Origine
lésion de la paroi intérieure des vaisseaux
réaction inflammatoire
dépôt de LDL, de calcaire et de tissus conjonctifs (athérome)
l’athérome se déchire et un caillot sanguin (thrombus) se forme à la
surface
C 56
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Engendre
obturation d’un vaisseau par des thromboses
angine de poitrine, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque
accident vasculaire cérébral
artériopathie de l’artère mésentérique, de l’artère iliaque et de l’artère
de la jambe
embolie pulmonaire
Thérapie
éliminer les facteurs de risque
Hypertension
On parle d’hypertension lorsque les valeurs sont supérieures à 160/90 mm Hg chez l’adulte. Les
dommages consécutifs sont particulièrement importants.
Causes
dans 90% des cas, la cause est inconnue
insuffisance rénale
médicaments
Facteurs
favorisant
l’apparition
artériosclérose
surpoids
troubles du métabolisme (diabète)
tabac
alcool
stress
mauvaise alimentation
drogues
mauvaise hygiène de vie
manque d’exercice maladies
Symptômes
généralement sans symptômes
bourdonnements d’oreilles
tension dans la tête, maux de tête
palpitations cardiaques
vertiges
Maladies
secondaires
artériosclérose
lésions de la rétine
insuffisance cardiaque
insuffisance rénale
accident vasculaire cérébral
infartus
embolie pulmonaire
Thérapie
médicaments (par ex. bêta bloquants)
alimentation
exercice
alimentation équilibrées
exercices adaptés
C 57
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Illustration 14
Alvéoles et capillaires
Abb. 20Huch, Jürgens: Mensch, Körper, Krankheit, 5. Auflage © 2007 Elsevier GmbH, Urban & Fischer Verlag München
En
Endirection
directionde
de
l’oreillette
l’oreillettegauche
gauche
En
Enprovenance
provenancedu
du
ventricule
ventriculedroit
droit
Bronchioles
Bronchioles
respiratoires
respiratoires
Espace
Espace
alvéolaire
alvéolaire
Epithélium
Epithélium
alvéolaire
alvéolaire
3.6.3
Capillaires
Capillairescontenant
contenant
du
dusang
sangpauvre
pauvre
en
enoxygène
oxygène
Capillaires
Capillairescontenant
contenant
du
dusang
sangriche
riche
en
enoxygène
oxygène
Régulation de la respiration
La régulation générale de la respiration s’effectue par l’intermédiaire d’un centre situé dans le
tronc cérébral. Dans les vaisseaux sanguins, des récepteurs envoient les taux de O2 et de CO2
à ce centre. Toute modification de ces taux influe sur la respiration. Normalement, cette fonction
est un processus inconscient qui peut toutefois être influencé volontairement par les facteurs
suivants:
A
L’effort physique qui entraîne une consommation accrue de O2 et une production accrue
de CO2.
A Les facteurs psychiques tels que la peur, la douleur et le stress.
A Les médicaments qui intensifient ou freinent la respiration.
A Les réflexes, tels que le réflexe de déglutition, de toux ou d’éternuement. Ils sont tous en
relation avec la respiration.
3.6.4
Affections de l’appareil respiratoire
Rhino-pharyngite (infections grippales)
La maladie est transmise par des gouttelettes qui vont infecter les voies respiratoires. Généralement, l’infection reste confinée au nez (rhume), à la gorge, au cou et aux bronches (bronchite)
mais elle peut également se propager aux sinus (sinusite) et à l’oreille moyenne (otite).
C 63
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Causes
A
Symptômes
A
Virus
A Bactéries (plus rarement)
A
A
A
A
A
Thérapie
Fatigue, abattement
Maux de tête et douleurs articulaires
Rhume
Difficultés à déglutir
Fièvre légère
La muqueuse atteinte est rouge et irritée
A
Mesures visant à soulager les muqueuses
Boire suffisamment
A Inhalations
A Mesure visant à combattre les symptômes: antalgiques et médicaments contre la toux
A médicaments: antipyrétiques (anti-fièvre)
A
Infection pulmonaire (pneumonie)
La pneumonie peut être modérée ou se développer au point de représenter un danger mortel.
La guérison dépend surtout de l’état général de la personne atteinte. Les personnes dont les
défenses immunitaires sont affaiblies et qui font peu d’exercice physique (enfants en bas âge,
personnes âgées, fumeurs, personnes présentant des problèmes cardiaques) sont davantage
menacées que les autres.
Causes
A
A
Symptômes
A
Thérapie
A
Vecteur infectieux (bactéries, virus, champignons)
Aspiration de nourriture, de vomi dans les voies respiratoires
En cas d’infection bactérienne:
●
début brutal de la maladie avec sensation intense de maladie
●
frissons, fièvre élevée
●
toux avec expectorations, détresse respiratoire
●
respiration douloureuse
A Evolution atypique:
●
début lent, fièvre légère
●
toux sèche et lancinante
Antibiotiques (oxygénothérapie dans les cas graves)
Repos
A Thérapie par inhalations
A
Bronchite chronique
Le tabac, les gaz irritants ou les fines poussières peuvent être source d’irritation chronique de la
muqueuse des voies respiratoires. L’organisme réagit par une production accrue de mucus.
Epais, celui-ci empêche les échanges de gaz et cause une toux d’irritation. La bronchite chronique dure dans le temps, ne guérit pas.
Bronchite aigüe
La bronchite aigüe est temporaire et guérit. Elle est généralement due à une infection virale ou
bactérienne. La muqueuse bronchique réagit en augmentant la production de mucus qui provoque une toux.
C 64
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Symptômes
A
Thérapie
A
On parle de diarrhée lorsque l’élimination de fèces informes a lieu plus de trois fois par
jour et de diarrhée chronique lorsque les symptômes durent plus de trois semaine
A Maux de ventre, crampes
A Event. apparition de symptômes concomitants tels que vomissements, fièvre, maux
de tête, perte d’appétit.
A
A
A
A
A
A
La diarrhée est une réaction du corps qui cherche à éliminer une substance toxique. Il
est de ce fait judicieux de laisser ce processus naturel d’excrétion se dérouler spontanément (jusqu’à un certain point)
Important: en cas de diarrhée prolongée, il faut consulter un médecin
Apport suffisant de liquides pour compenser la déshydratation et la perte de sels minéraux provoquées par la diarrhée
Il est également possible de fabriquer une solution par soi même: ajouter 1 cuillère à
thé de sel de cuisine et 8 cuillères à thé de sucre de raisin dans 1 litre d’eau bouillie.
Aromatiser avec du jus d’orange.
Observation du client: signes vitaux, élimination des selles
En cas de maux de ventre: proposer une bouillote ou des compresses chaudes
Soins dermatologiques de la région anale: nettoyage avec du papier doux ou des serviettes, de l’eau et éventuellement du savon ou de la crème pour les mains
Eviter la propagation des germes, contrôler une éventuelle apparition de maladies de l’intestin et de l’estomac. En présence de germes tels que salmonelles ou novovirus, isoler
le client concerné selon les standards en la matière en vigueur dans l’institution
Incontinence des selles
L’incontinence est l’incapacité à retenir l’urine ou les fèces. Elle peut être due à des perturbations neurologiques, à des problèmes tels qu’inflammation de l’intestin ou coprolithes, à la prise
régulière de laxatifs ainsi qu’à des facteurs d’ordre psychique.
Thérapie
L’objectif des mesures à mettre en œuvre est de rétablir une continence totale ou tout au
moins partielle (élimination des selles tous les jours ou tous les deux jours).
A
Etablissement d’un procès-verbal de l’élimination des selles, afin d’observer sa
fréquence, éventuellement contrôle médical
A Aliments riches en fibres avec apport suffisant de liquides (2 à 3 litres par jour)
A Activité physique, massages du gros intestin (voir chap. 3.7.5, p. 69)
A Soutien médicamenteux
Demander au client d’aller aux toilettes tous les jours à la même heure: si après un quart
d’heure aucune élimination des selles n’a eu lieu, procéder à un lavement.
C 70
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Symptômes /
formes de
l’incontinence
urinaire
Incontinence de stress: il s’agit de la perte involontaire de petites quantités d’urine (jusqu’à
50 ml) en cas d’éternuement, d’éclat de rire, de toux ou d’effort physique. L’incontinence de
stress est due à une faiblesse de la musculature pelvienne (par ex. à la suite d’un accouchement); en cas de pression élevée, le sphincter n’est plus en mesure de retenir l’urine.
Incontinence par impériosité: l’incontinence par impériosité est caractérisée par un
besoin impérieux de vider la vessie et par la perte de quantités d’urine plus importantes. Elle
peut être provoquée par des altérations cérébrales mais également par des lésions au niveau
de la vessie.
Incontinence par regorgement: les hommes en sont plus souvent atteints que les
femmes. Elle est généralement due à une hypertrophie de la prostate. Avec le temps, la vessie ne se vide plus complètement, raison pour laquelle la personne concernée doit évacuer
souvent de petites quantités d’urine. A la longue, un écoulement permanent d’urine peut
avoir lieu, qui est appelé incontinence par regorgement.
Incontinence fonctionnelle: l’incontinence fonctionnelle désigne l’incapacité ou le
manque de volonté d’une personne dont la vessie et les fonctions du système nerveux sont
intactes de se rendre aux toilettes à temps. Cela peut être dû à des problèmes de motricité,
à un environnement inhabituel ou étranger, à des facteurs psychiques ainsi qu’à la prise de
médicaments.
Thérapie
A
Il faut s’entraîner à aller aux toilettes régulièrement afin de d’instaurer un rythme individuel de miction qui dépende d’un horaire et non pas du besoin d’uriner:
●
le client est accompagné aux toilettes toutes les deux heures, durant toute la journée et ceci indépendamment de son besoin d’uriner
●
si, à ce rythme et après une semaine, le client devient continent, on prolonge l’intervalle d’un quart d’heure jusqu’à atteindre un rythme de trois heures.
A Apport suffisant de liquides afin d’éviter toute infection des voies urinaires
A Utilisation approprié de matériel contre l’incontinence tel que couches, slip spéciaux,
pants, urinal en manchon.
3.9
Système nerveux
Le système nerveux nous permet de réagir aux modifications de notre environnement, ainsi que
de gérer certains processus de notre organisme. Les organes des sens sont responsables de la
saisie des informations. Le système nerveux analyse celles-ci, les enregistre et commande les
réactions de l’organisme. De plus, le système nerveux participe à des fonctions telles que les
sentiments, les pensées et les souvenirs. Avec le système hormonal, il régule par ailleurs le fonctionnement des systèmes organiques.
Dans le système nerveux, les informations sont transmises par des signaux électriques et des
neurotransmetteurs. L’encéphale est le centre supérieur du système nerveux. La plupart des
commandes sont transmises de l’encéphale aux organes concernés par l’intermédiaire de la
moelle épinière. L’encéphale et la moelle épinière constituent le système nerveux central (SNC).
Les nerfs situés hors du SNC appartiennent au système nerveux périphérique (SNP).
Sur le plan du fonctionnement, le système nerveux est subdivisé en un système nerveux
somatique (domaine du volontaire) et un système nerveux végétatif ou autonome
(domaine de l’involontaire).
Le système nerveux régule les contacts avec l’environnement et les activités extérieur.
C 73
Module C Soins corporels, santé, maladie
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Le système végétatif est responsable du travail des organes internes et de la préservation de
l’équilibre interne de l’organisme. Il est à son tour subdivisé en deux unités fonctionnelles, le
système sympathique et le système parasympathique. Le système sympathique est responsable de la mobilisation des fonctions de notre organisme et de notre esprit. Le système
parasympathique est responsable du repos de l’organisme et de l’esprit.
3.9.1
Encéphale
Partie de l’encéphale
Fonction
Cerveau
perception
mouvement
mémoire
capacités cognitives (par ex. l’apprentissage)
Cervelet
coordination du mouvement
équilibre
motricité fine
Tronc cérébral
joue le rôle de centre de passage et de connexion des voies
nerveuses ascendantes et descendantes
siège de centres importants, comme celui de la respiration et
de la circulation, mais également des centres de commande
des réflexes (déglutition, toux, vomissement, éternuement)
3.9.2
Moelle épinière
Pour l’essentiel, la moelle épinière remplit deux fonctions:
transmission de l’influx nerveux: c’est dans la moelle épinière que passent les voies sensitives motrices et reflèxes par réactions, retrait de la main au contact d’une plaque de cuisinière
brûlante.
C 74
3 Anatomie, physiologie et pathologie
Illustration 19
Réflexe rotulien
Abb. 25© Compendio Bildungsmedien AG, Humanbiologie 2
Neurone sensoriel
Fuseau musculaire
Neurones moteurs
Extenseur
Rotule
C
R
Fléchisseur
3.9.3
Synapse excitante
C
Contracté
Synapse inhibitrice
R
Relâché
Tendon de
l’extenseur
Affections du système nerveux central (SNC)
Il existe de nombreuses affections du SNC:
Court-circuit électrique
épilepsie, crampes occasionnelles
Troubles de la circulation
sanguine
accident vasculaire cérébral, hémorragie cérébrale
Maladies infectieuses et
inflammatoires
méningite (inflammation des méninges), encéphalite (inflammation de l’encéphale), infection due aux tiques
Maladies dégénératives
maladie de Parkinson
Vous trouverez des informations détaillées sur les différentes affections du SNC dans les
ouvrages spécialisés.
Lésions au cerveau et à la moelle épinière
Ce type de lésions peut survenir durant la grossesse, à l’accouchement, suite à un accident ou
à une maladie (tumeur, attaque cérébrale).
Ces lésions entraînent surtout des problèmes au niveau de la motricité et de la sensibilité. Si le
cerveau est atteint, les fonctions spécifiques de la zone endommagée sont également affectées.
C 75