TIGF revue de Presse - sictame

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TIGF revue de Presse - sictame
Total entend céder sa filiale gazière TIGF, inquiétude sur près
de 500 emplois
AFP 16 octobre 2012
PAU (AFP) - Le groupe pétrolier Total entend céder sa filiale TIGF (Transport Infrastructures Gaz
France), responsable du réseau gazier du sud-ouest de la France, suscitant de vives inquiétudes pour
l'emploi de quelque 500 salariés chez les élus locaux et les syndicats.
Lors d'un comité d'entreprise (CE) extraordinaire à Pau, le PDG de cette filiale, Daniel Lauré, a affirmé
que Total avait pris cette décision après une réflexion sur les "nouvelles conditions du marché européen
et particulièrement le plan de réorganisation du transport de gaz engagé en Europe", selon un
communiqué de TIGF.
Le PDG a précisé qu'il chercherait un acquéreur "capable d'assurer le développement de TIGF" et que,
"conformément à ses pratiques de gestion sociale responsable, Total sera attentif aux engagements qui
seront pris par les acquéreurs potentiels en matière de préservation de l'emploi, maintien des
dispositions sociales, localisation du siège de l'activité à Pau".
"Cette cession est très compliquée et nous avons l'intention de la rendre encore plus compliquée en
menant des actions stratégiques d’opposition à ce projet qui nous semble mal préparé et précipité", a
réagi Patrick Mathieu, représentant FO et porte-parole de l'intersyndicale FO-CGT-CFDT et SICTAME
UNSA de TIGF.
"Total commet une erreur", a estimé David Habib, député-maire PS de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques).
Le groupe "veut se désengager, c’est son droit", mais il "doit exposer ce que serait le projet industriel si
TIGF était repris et apporter les garanties sociales et industrielles", a souligné M. Habib, pour qui "les
conditions d'acceptation de cette cession ne sont pas réunies".
"La période de crise aujourd'hui rend inacceptable qu'une société comme le groupe Total mette en
difficulté l'avenir de 460 salariés (...), alors que TIGF est aujourd'hui une entreprise florissante", a jugé
Frédérique Espagnac, sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques et adjointe à la mairie de Pau.
Dans un communiqué, les sénateurs et députés PS des Pyrénées-Atlantiques ont souligné leur
"opposition à cette cession".
La vente "de cet actif peut entraîner une déstabilisation de (la) sous-traitance, majoritairement implantée
dans les Pyrénées-Atlantiques" et "remettre en cause la filière d'excellence, les géosciences, stratégique
pour l'ensemble du Béarn", ajoutent-ils.
La conseillère générale Josy Poueyto (MoDem) a estimé que "la responsabilité des parlementaires PS
et du gouvernement est aujourd'hui engagée" et a mis en cause le ministre du Redressement productif
Arnaud Montebourg, "totalement silencieux dans ce dossier". "Qui ne dit mot... consent !" a-t-elle dit.
Le sénateur Jean-Jacques Lasserre (Union centriste) a indiqué qu'il poserait sur ce sujet une question
d'actualité, jugeant la décision de Total "inacceptable".
Le groupe avait annoncé début août mener une "réflexion" sur une cession de TIGF, filiale qui gère le
réseau gazier dans quinze départements du Sud-Ouest. Selon certaines estimations, cette vente
pourrait lui rapporter entre 2 et 3 milliards d'euros.
TIGF avait précisé que cette réflexion était motivée par l'évolution des normes européennes, en
particulier la directive concernant le marché du gaz, tendant à renforcer l'indépendance des
gestionnaires de réseaux gaziers face aux producteurs, ce qui obligerait Total, producteur, à se
distancer de sa filiale.
La perspective de cette vente a suscité de fortes inquiétudes chez les élus locaux et les syndicats. Ces
derniers ont lancé quatre mouvements de grève depuis début août.
TIGF emploie directement près de 500 salariés et exploite 14% du réseau français de gazoducs. La
société assure aussi 13% du transit des volumes de gaz nationaux et dispose de 22% des capacités
françaises de stockage de gaz.
Total, qui veut donner des gages à ses investisseurs, avait annoncé en septembre la cession à venir de
15 à 20 milliards de dollars d'actifs entre 2012 et 2014.
1 Pau : Total annonce officiellement qu'il veut vendre TIGF
16 octobre 2012
A l'occasion d'un comité d'entreprise extraordinaire qui s'est tenu ce mardi matin entre la direction
générale et les représentants du personnel de TIGF, Daniel Lauré, Président de TIGF, a fait un point sur
la réflexion du Groupe Total quant à son rôle d'actionnaire de la société.
Voici ce que dit le communiqué rédigé par TIGF à l'issue de cette réunion :
« Les nouvelles conditions du marché européen, et particulièrement le plan de réorganisation du
transport de gaz engagé en Europe depuis 2012, conduisent le groupe Total à repenser sa position
d’actionnaire. Dans ce nouveau contexte, Total va rechercher un acquéreur potentiel capable
d'assurer le développement de TIGF. Conformément à ses pratiques de gestion sociale responsable,
Total sera attentif aux engagements qui seront pris par les acquéreurs potentiels en matière de
préservation de l’emploi, maintien des dispositions sociales (CCNIP et accords collectifs), localisation du
siège de l’activité à Pau. »
C'est donc la première fois que Total dit explicitement qu'il souhaite céder sa filiale. Depuis plusieurs
mois, les salariés palois de TIGF manifestent leur inquiétude.
" Par ailleurs, malgré les mouvements sociaux observés depuis août dernier, la direction de TIGF
s’attache à minimiser les perturbations à l’accès au réseau de transport et à celui du stockage, afin
d’assurer le service de ses clients en toute sécurité ", précise le communiqué.
Vente de TIGF : le monde politique béarnais condamne la décision de Total
Les réactions viennent de la gauche comme du centre. Et sont l'occasion de
nouvelles polémiques à venir...
SUD OUEST 17 octobre 2012
Les réactions ne se sont pas fait attendre, hier soir, à l'annonce officielle de la vente de TIGF par Total.
Les cinq députés des Pyrénées-Atlantiques (dont Martine Lignières-Cassou et David Habib) et leurs
deux collègues sénateurs socialistes Frédérique Espagnac et Jo Labazée rappellent dans un
communiqué qu'ils sont « opposés à cette cession. Nous connaissons la fragilité des engagements
qu'évoque Total dans son communiqué quant à l'emploi, au statut des salariés et au maintien du siège
à Pau. Total ne donne aucune indication sur le nom du repreneur », remarquent les sept
parlementaires PS qui, après avoir vu Arnaud Montebourg, assurent qu'ils prendront d'autres initiatives
pour que Total renonce. De son côté, Olivier Dartigolles pour le PCF lance : « Total est issu d'une
volonté publique, il faut le renationaliser. Le gouvernement doit agir et ne plus se contenter de
discours. »
Côté Modem, Jean-Jacques Lasserre, sénateur, et Josy Poueyto, conseillère régionale, ont aussi réagi
dès hier. « La décision est inacceptable. Total ne peut pas abandonner de cette façon le territoire qui a
fait la fortune du groupe pendant des décennies », écrit le premier, qui annonce qu'il posera une
question au gouvernement.
Plus incisive encore, la seconde lance : « La responsabilité des parlementaires socialistes et du
gouvernement est aujourd'hui engagée. Comment pourront-ils expliquer un tel abandon ? Où est passé
le ministre du Redressement productif, totalement silencieux dans ce dossier ? »
2 Total veut lâcher le transport et le stockage de gaz
TIGF, qui exploite un réseau de 5 000 kilomètres, est bien mis en vente par le groupe.
SUD OUEST 17 octobre 2012 Par Bernard
Broustet
Total l'a officiellement confirmé hier : le groupe
pétrolier va « rechercher un acquéreur » pour sa
filiale TIGF, qui gère un réseau de 5 000
kilomètres de transport de gaz dans le SudOuest, ainsi que des stockages de 5,4 milliards
de mètres cubes à Lussagnet (40) et Izaute
(32). L'éventualité d'une mise en vente de TIGF
(500 salariés) avait filtré cet été, avant d'être
démentie, puis confirmée par le groupe. Elle est
devenue officielle hier, à l'occasion d'un comité
central d'entreprise.
Total avait acquis TIGF lors de son OPA sur Elf en 2000. Le réseau avait été constitué lors des
décennies précédentes et notamment après la découverte de Lacq, dans le cadre d'un partage du
territoire national entre GDF et Elf. Du coup, TIGF a le monopole du transport du gaz dans un quart sudouest de la France, 14 % du gaz consommé en France passant par ces canalisations.
TIGF est très rentable, avec des profits avoisinant ou dépassant chaque année 100 millions d'euros.
L'entreprise a un gros programme d'investissement, incluant le renforcement des capacités entre
Lussagnet et Captieux (33). Et elle n'a pas eu de mal à trouver 500 millions sur le marché obligataire
pour le financer.
Turbulences sociales à venir
Pour expliquer cette mise en vente, Total évoque l'évolution réglementaire. Du fait des directives
européennes, une plus grande séparation organique a dû être opérée entre la maison mère et la filiale.
Mais juridiquement, rien n'oblige pour l'heure Total à vendre TIGF. Si le géant s'en sépare, c'est surtout
pour dégager les ressources nécessaires à des investissements d'exploration-production de plus en plus
coûteux. Le groupe a d'énormes bénéfices et distribue de gros dividendes, mais il dépense beaucoup.
Total pourrait peut-être retirer jusqu'à 2 milliards de la vente de TIGF. Mais des turbulences sociales ne
sont pas à exclure, même si le groupe souligne qu'il exigera du repreneur le maintien de l'emploi et celui
du siège en Béarn. Depuis les premières rumeurs de désengagement, quatre grèves ont déjà eu lieu.
Comme le souligne Patrick Mathieu, secrétaire (FO) du comité d'entreprise, l'intersyndicale redoute qu'à
terme, les engagements ne résistent pas à des mouvements européens de concentration.
Par ailleurs, certains avantages sociaux (mutuelle, prévoyance, etc.) sont liés à l'appartenance au
groupe. Compte tenu de la mission de service public assuré par TIGF, les organisations syndicales ont
déjà saisi le ministère de l'Énergie. Les semaines à venir pourraient être, sinon explosives, du moins
chaudes.
3 Le comité d'entreprise TIGF vote le droit d'alerte
La République des Pyrénées 2 novembre 2012
Social Les organisations
syndicales et les élus du
comité d'entreprise de
Total Infrastructures Gaz
France (TIGF), réunis
mercredi matin à Pau,
autour de leur direction,
ont voté un droit d'alerte.
Ils ont désigné le cabinet
Legrand Fiduciaire pour
procéder aux expertises
demandées.
Inquiets de la situation de
leur entreprise sur le plan
de l'emploi et sur le plan
économique après la
décision
de
leur
actionnaire, Total, de
chercher un repreneur, ils
ont demandé l'accès à un
certain
nombre
de
documents : étude sur l'environnement de TIGF sur le marché gazier international et sa place dans le
groupe total, cahier des charges de reprise, liste des investisseurs intéressés…
Ils ont demandé à être informés au fil de l'eau de l'avancée des dossiers selon un calendrier précis ; liste
des investisseurs intéressés pour le 19 novembre, synthèse des dossiers fin novembre, "short liste" midécembre. Ils ont également demandé au groupe Total d'inclure dans le cahier des charges un certain
nombre d'exigences des salariés (pré requis). Elles concernent notamment le maintien de Total dans
l'actionnariat de l'entreprise, le maintien du siège et de son activité à Pau (1) et la possibilité de
mouvements de personnels vers Total.
Ils attendent des réponses pour la semaine prochaine. Pour montrer leur détermination, les syndicats de
TIGF concoctent une démonstration de masse d'ici fin novembre hors du sud-ouest. Au cours de l'aprèsmidi de mercredi, Patrick Mathieu le secrétaire du CE a rencontré avec une délégation de la Fédération
Energie-Mines de Force Ouvrière deux conseillers techniques du cabinet de la ministre de
l'environnement et de l'énergie, Delphine Batho.
Il leur a dit que les salariés préféraient, à défaut de rester dans le groupe Total, un repreneur industriel
plutôt que financier. Pour lui, il existe d'autres options fiables en dehors de l'espagnol Enagas et du
Français GRT-Gaz. "Les messages sont passés", confiait Patrick Mathieu.
(1) TIGF a obtenu le 5 octobre dernier le permis de construire son nouveau siège dans la zone Europa 2
à Pau (près du centre Jean-Feger de Total). Le bâtiment de 9 770 m2 d'une hauteur de 15, 30 m sera
édifié sur un terrain de 2,5 ha.
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