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Belgique Primitiv : Beatboxer Odilon : Turntablist (scratch notamment...) «Oditiv» ©Gregory Navarra Les voies auditives en alerte, assistons médusés à un show dont Primitiv et son pote Odilon ont le secret. Entre beatbox new school du premier, brassant autant la house, la Drum&Bass que le dubstep, et le turntablism fouillé du second, véritable activiste de la life music, la performance est époustouflante de maîtrise technique et d’éclectisme. Mais pas que... En effet, s’ils sont de vrais incendiaires des dancefloors, les deux complices se révèlent aussi férus de transmission et de sensibilisation à leurs disciplines de prédilection. Embarquement immédiat pour un trip futuriste où chacun pourra découvrir les racines tant historiques que physiques du beatbox et du turntablism, se familiariser avec les différents types de scratch, appréhender et éprouver les notions d’acoustique, polyphonie, amplification... Une création collective requérant la participation du public clôturera la séance et permettra à chacun d’approcher les composantes majeures des courants représentés, d’expérimenter différentes percussions vocales et de manipuler le matériel d’Odilon. Quand beatbox et turntablism se conjuguent au mode exponentiel Primitiv & Odilon Primitiv, champion de Belgique de beatbox et vice champion du monde online a déjà plusieurs tournées à son actif : Angleterre, Allemagne, Pays- Bas, France, Suisse, Inde, Singapour... Il est en outre détenteur d’un bachelor en philosophie, ce qui lui a permis d’envisager son art selon un angle historique et critique. Odilon a remporté de nombreuses compétitions : Skrecz Scratch battle en Pologne (2008), Freestyle Scratch en France (2010). Il est aujourd’hui champion du monde IDA Team avec la formation Fader Penetrators. Tous deux collectionnent les premières parties de performeurs renommés : Birdy Nam Nam, Wax Tailor, Snoop Dogg notamment pour Primitiv, Dilated Peoples, Jedi Mind Tricks, Foreign Beggars par exemple et... Toots Thielemans pour Odilon. Le beatbox Le human beatbox (c’est-à-dire « boîte à rythmes humaine »), ou «multivocalisme» consiste en l’imitation vocale d’une boîte à rythmes, de scratchs et de nombreux autres instruments (principalement de percussion). 1. Pratiques traditionnelles L’imitation vocale des percussions existe depuis longtemps. Une de ces traditions est née en Inde il y a 700 ans : celle des bols. Il s’agit à la fois une méthode mnémotechnique utilisée par les percussionnistes d’Inde du Sud pour mémoriser des rythmes complexes et une tradition de « percussions vocales ». Cette technique ancestrale est aujourd’hui reprise par des artistes de jazz fusion ou de world music comme John McLaughlin, Daniel Goyone, Trilok Gurtu, Zakir Hussain… Une autre de ces traditions est celle du Kouji chinois. Certaines traditions africaines utilisent le corps des performeurs pour produire différents sons. Ils utilisent aussi les bruits d’inspirations et d’expirations qui sont utilisés dans le beatbox de nos jours. 2. 20ème siècle Au 20ème siècle, on trouve les prémices d’un équivalent de ces techniques dans le jazz, plus précisément dans le scat, improvisation vocale tissée uniquement d’onomatopées. Michael Jackson est celui qui a donné à la human beatbox ses lettres de noblesses, étant capable de réaliser des contrepoints rythmiques complexes tout en chantant une ligne de basse ou des éléments mélodiques. Puis c’est le hip hop, qui, en s’inspirant du jazz et en s’appuyant sur ce King of Pop, a intégré et davantage généralisé ces pratiques pour donner naissance à la forme actuelle du beatbox. 3. Hip Hop Au début des années 1970, dans le Bronx, apparaît le mouvement artistique, culturel et social du Hip-hop. Le human beatbox apparaît quelques années plus tard dans un ghetto de New York. L’importance du rythme dans le rap, qui est beaucoup plus présent que dans les styles le précédant, amène les premiers beatboxeurs à cette nouvelle pratique. Avec cette nouvelle musique au rythme programmé qui est l’élément principal après le sampling et les scratchs, apparaît une technique particulière d’imitation du son de la grosse caisse et de la caisse claire à l’aide des lèvres : la technique du beatbox telle qu’on la connaît est née. C’est l’apparition des premières boîtes à rythmes électroniques et l’expansion du MCing à travers la côte Est des États-Unis, et leur imitation devient le human beatbox, en français « boîte à rythmes humaine ». Il trouvera son utilité pour les MCs qui pourront poser leurs phases et leurs rythmes sans forcément posséder une véritable boîte à rythmes. 4. Évolution Simple boîte à rythmes à l’origine, au milieu des années 1980, le human beatbox est devenu l’art du DJing buccal, en ajoutant aux rythmes des imitations de scratchs en tous genres et même des samples repris à la bouche. Dans les années 1990, la tendance est à l’éclectisme et à l’imitation des chansons déjà existantes, certaines sont d’ailleurs très impressionnantes de ressemblance avec leur original. À la fin des années 1990, le beatbox a évolué à tel point que ses adeptes arrivent parfois à produire plusieurs sons à la fois. Dans les années 2000 apparaissent les premiers championnats officiels dont le premier championnat du monde en 2005. Parallèlement à la technique des beatboxeurs d’aujourd’hui se développe la recherche musicale. Les beatboxeurs utilisent aujourd’hui leur talent pour créer leur propre musique grâce à des enregistrements studios, des pédales de boucle (qui permettent de superposer une infinité de sons les uns sur les autres) ou encore des groupes composés de beatboxeurs. Le beatbox est également pratiqué par des artistes qui ne font pas de hip hop tels que Simeo, Anaïs, Ka Jazz, CocoRosie, Spleen, Camille, Barbatuques, Imogen Heap ou Nosfell. Le turntablism Le turntablism est un mot américain inventé par DJ Babu en 1995 désignant l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Par un étonnant retournement de l’histoire, le disque vinyle a échappé aux oubliettes, et la platine, à l’origine simple appareil destiné à les jouer, est devenue instrument de musique sous les doigts habiles de DJ utilisant les disques comme des banques de sons et inventant des techniques (ex : usage de plusieurs platines) pour en enchaîner de brefs passages. Durant les années 1970, les jeunes du South Bronx (New York), un des pires ghettos des États-Unis, organisent leurs propres fêtes et dansent au son de sonos de fortune qu’ils installent dans la rue. Ils enchaînent les passages les plus rythmés de disques de funk sur deux platines jumelées (ex : Kool Herc). Dès 1974, l’émulation est intense : Grandmaster Flash, connaisseur en électronique, perfectionne l’appareillage en bricolant une table de mixage reliant les deux platines, Grand Wizard Theodore invente — par hasard — le scratch ou scratching, les DJ rivalisent d’adresse et mettent au point les techniques de base. Pendant les années 1980, l’industrie du disque, dans son intérêt pour le rap, préfère mettre les chanteurs (MC) dans une logique de « star system » afin de vendre des millions d’albums. Les DJ entament alors une longue éclipse, aggravée par l’arrivée des samplers ou échantillonneurs, ces appareils permettant de « copier-coller » des morceaux de pistes sonores Les années 1990, dominées par les grands producteurs du gangsta rap, ne les ménagent pas. Mais l’essoufflement et les excès du gangsta rap réorientent le hip hop vers la recherche expérimentale et l’émulation, héritées d’une relecture de la vieille école. Une nouvelle génération de virtuoses des platines en naît (X-Ecutioners, Invisibl Skratch Piklz, Beat Junkies, Peanut Butter Wolf, DJ Jazzy Jeff), et affine style et techniques. Les meilleurs adeptes du genre, issus du monde entier s’affrontent lors d’importants championnats. Cherchant un équilibre entre expérimentation et virtuosité, certains DJ brisent les frontières du style et s’approchent des musiques électroniques comme le trip hop (DJ Shadow, DJ Krush), du jazz (Kid Koala) et du rock (DJ Logic), et même de la musique classique (DJ Radar). Liens Internet www.myspace.com/theprimitiv fr.wikipedia.org/wiki/Human_beatbox fr.wikipedia.org/wiki/Turntablism Exploitations pédagogiques possibles : - Résonateurs faciaux: localisation et fonctionnement ; - Histoire du Beatboxx et du turnablism ; - Création collective de percussions vocales. Le scratch Le scratch (ou scratching) est un procédé consistant à modifier manuellement la vitesse de lecture d’un disque vinyle sous une tête de lecture de platine vinyle, alternativement en avant et en arrière, de façon à rester sur le son et produire un effet spécial; le son devient plus aigu lorsqu’il est accéléré et plus grave lorsqu’il est ralenti. Cette manipulation du vinyle est associée à une modification du volume (augmentation, réduction ou coupure) ce qui permet de donner un rythme à cette modulation. Il existe énormément de techniques différentes de scratch et c’est une discipline encore en pleine évolution. Plusieurs techniques différentes associées sont appelées «Combos». Ces combos amènent les DJ à faire constamment évoluer cette pratique. En Bref Primitiv et Odilon mêlent beatbox et turntablism. Le beatbox consiste en l’imitation vocale d’une boîte à rythmes, de scratchs et de nombreux autres instruments (principalement de percussion). Le turntablism est une technique qui utilise des vinyles et des platines pour les lire afin de créer de la musique. Les deux artistes sont des performeurs époustouflants mais souhaitent aussi vivement transmettre leurs disciplines respectives.