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Titre : « Le burnout entrepreneurial, phénomène méconnu du champ entrepreneurial »
Ben Tahar Yosr, Doctorante en 2ieme année, ERFI, UM1, [email protected]
AEI - 7ieme congres – Octobre 2011
Résumé
L’entrepreneur est un créateur d'organisation. Il y joue tous les rôles et assume toutes les responsabilités.
Les relations sociales, les émotions, les connaissances et les opportunités sont des éléments à prendre en
considération dans l’étude de l’entrepreneur car ils affectent directement et indirectement le niveau de
stress ainsi que l’impact sur la santé de l’entrepreneur et celui sur l’entreprise. Les recherches ont tenté de
comprendre le phénomène entrepreneurial en partant de l’idée que la personnalité de l’entrepreneur est
différente des autres. L’approche par les traits de personnalité le caractérise par un locus of control
interne, un leadership, un besoin d’accomplissement, et une grande indépendance. Il puise sa satisfaction
de son implication dans les activités de l’entreprise. Cependant, l’environnement entrepreneurial porte des
facteurs médiateurs du stress notamment la solitude, la surcharge de rôles et la surcharge qualitative et
quantitative de travail. Face à un stress aigu subit pendant une longue période, le burnout peut s’installer.
Ce dernier est à la fois un syndrome médical et un concept de recherche. Il comporte trois composantes :
l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la baisse du sentiment d’accomplissement. Le concept
de burnout intègre l’approche transactionnelle du stress où il est défini comme une transaction entre
l’individu et son environnement. L’évaluation subjective des demandes, le coping utilisé et la durée
d’exposition, influencent le niveau de stress. Le burnout affecte la santé physique de l’entrepreneur avec
une prévalence plus importante des maladies cardio-vasculaires et coronariennes. L’impact sur la santé
mentale touche l’affect, avec des sentiments de tristesse, de fatigue, d’épuisement des ressources
émotionnelles. Il heurte les cognitions avec des pensées dépressives, des difficultés de concentration et la
baisse de l’estime de soi. Les répercussions du burnout se reflètent dans les attitudes adoptées destinées à
mettre de la distance avec les autres. L’isolement, l’anxiété, l’irritabilité, le manque d’implication et la
baisse de la satisfaction au travail font partie du tableau du burnout. Ce syndrome a été identifié pour
diverse professions, mais la question du burnout entrepreneurial comme facteur influençant la survie de
l’entreprise et la santé de l’entrepreneur n’a pas été étudiée. La cause de cette négligence est due, entre
autres, aux approches de recherche et au déni des entrepreneurs de leur santé. A la lumière des résultats
des recherches sur l’impact du stress sur la santé physique et ceux du burnout sur la santé mentale de
l’individu, il est nécessaire de poser la question des facteurs entrepreneuriaux et des conséquences
professionnelles du burnout de l’entrepreneur à l’aide d’outils adaptés.
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Introduction
L’avancée des travaux sur le stress et ses effets nocifs sur la santé permettent actuellement de proposer
des outils de diagnostic, d’évaluation et de gestion. Il est intéressant de noter que malgré toute l’attention
dont profite cette notion, peu d’études sont destinées à examiner le stress chez les entrepreneurs.
Toutefois, les rares études menées montrent qu’ils se disent plus stressés que les employés et qu’ils
rapportent une auto-évaluation plus négative de leur santé. La réalité du stress professionnel de haut
niveau justifie de poser la question du burnout chez cette catégorie socio-professionnelle. Le burnout est
la conséquence d’un stress professionnel aigu et prolongé. Il affecte négativement les émotions, les
cognitions et les évaluations des personnes. Ce syndrome peut conduire à la dépression et au suicide. La
puissance d’évocation du terme burnout reflète les souffrances des personnes et la traduction française en
terme d’épuisement au travail ne rend pas complètement compte du concept de burnout (Mauranges et
Canouï, 2001). Le manque d’intérêt pour la question du burnout dans le domaine de l’entrepreneuriat
peut être expliqué en partie par l’explosion des travaux sur des aspects positifs de la personnalité des
entrepreneurs. Ce qui les différencient du reste de la population est enraciné dans des capacités
individuelles à travers lesquelles ils évaluent positivement les situations d’incertitudes, de risques,
d’opportunités et autres. Ceci leur permettant de faire abstraction du stress. L’image qui s’en dégage est
celle d’une personne indépendante, autonome, avec un leadership, un besoin d’accomplissement, une
confiance en soi, une adaptabilité et une motivation importante. La réussite des entrepreneurs accapare
une grande place dans la recherche et soutient leur différenciation du reste de la population en mettant en
avant leur personnalité atypique et un système de croyance salutogène. Néanmoins, ce type d’approche
ne permet de capter et de comprendre les interactions de l’entrepreneur avec son environnement, les rôles
de ses connaissances, ses émotions, ses apprentissages dans l’évolution de ses décisions
entrepreneuriales. La centralité du dirigeant propriétaire de petites et moyennes entreprises impose de
porter un autre regard sur eux. La création d’une entreprise peut être considérée comme la création d’une
organisation (Gartner, 1985). Elle englobe les aptitudes cognitives, émotionnelles et sociales et peut se
prêter à
assimiler des bases théoriques différentes comme toile de lecture pour expliquer certains
phénomènes (Johannisson, 2009). Cette approche de l’entreprise et de l’entrepreneur permet de connecter
ce dernier à ses relations sociales professionnelles ou pas, aux tâches qu’il effectue dans l’entreprise, aux
rôles qu’il doit assumer et aux conditions dans les quelles il exerce son travail. Tous ces éléments sont
nécessaires pour comprendre l’effet des différentes interactions sur la santé mentale et physique de
l’entrepreneur.
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1. Le burnout
Le burnout a émergé dans le cadre professionnel à travers des observations de volontaires dans le champ
clinico-social. Il résulte de l’écart entre un idéal de changement et la réalité de l’environnement de travail
(Freudenberger, 1974). Il a été repris, étudié et développé par les psychologues du travail et des
organisations. Ces recherches ont permis de mettre en lumière, entre autre, la relation entre le burnout et
le stress professionnel. La psychologie sociale propose de définir le burnout comme un syndrome
d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de faible accomplissement personnel (Maslach et
Jackson, 1986). Le développement théorique ayant été principalement en psychologie, les professions
visées par les études se concentraient sur les professions de soins et d’aides sociales où l’empathie et
l’engagement sont confrontés aux conditions de travail (Truchot, 2004). Depuis, le spectre des
professions touchées s’est élargie aux militaires, cadres d’entreprises, avocats, enseignants et autres.
D’une manière générale, le burnout est présenté comme un syndrome d’épuisement émotionnel, de
dépersonnalisation et de baisse de l’estime de soi. Il se déclare dans toutes les professions où une relation
avec autrui est engagée (Schaufeli et Enzmann, 1998). Il s’exprime notamment, par une fatigue, du
cynisme et une réduction de l’efficacité professionnelle (Maslach et Leiter, 1996).
Les différentes recherches sur le burnout peuvent être classées en deux courants conceptuels. L’un
propose une conception du burnout comme un état. Cette vision est appuyée par un outil d’évaluation
validé et largement incorporé dans les recherches, le Maslach Burnout Inventory (MBI). Il englobe les
trois dimensions du burnout : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et l’auto-évaluation
négative. Les ressources émotionnelles de l’individu sont épuisées avec l’idée qu’elles ne peuvent pas
être reconstituées. La dépersonnalisation est la dimension inter-personnelle du burnout. Elle se traduit par
un désengagement dans la relation à l’autre avec le développement d’attitudes hostiles. L’auto-évaluation
négative reflète la diminution du sens d’accomplissement et de réalisation de soi. Elle correspond à une
perte de confiance en soi. La seconde approche, proposée par certains chercheurs comme Edlewich et
Brodsky (1980) et Veniga et Spradley (1981), adopte une vision en processus cumulatif dont
l’aboutissement est le burnout. Le processus est divisé en différentes étapes. La personne est enthousiaste
et n’hésite pas à se rendre très disponible pour son travail. Cet engagement répond à des attentes
professionnelles importantes qui sont confrontées à la réalité des conditions de travail. Après un épisode
de stagnation, les attentes sont revues à la baisse et le mécontentement commence à s’installer. Les
stratégies pour faire face au stress ou coping sont encore efficaces, mais les frustrations se multiplient et
les rendent inopérantes. Désormais, les compétences personnelles sont remises en question. La personne
est de moins en moins disponible. Elle n’est plus à l’écoute des autres. Pour tenter de faire face à ces
sentiments d’inefficacité et de besoin de mettre de la distance, la fuite de l’implication est la stratégie de
coping qui domine. La phase finale est caractérisée par l’indifférence en réaction aux frustrations, la
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baisse d’énergie, l’insatisfaction et le pessimisme. Elle s’accompagne de troubles psychologiques,
physiques et somatiques. Cette vision en étapes est intéressante dans le but de donner des clés de
diagnostic pour l’individu et les médecins (Cote, Edwards et Benoit, 2005). Pourtant, il est difficile de
différencier des stades au burnout et de démontrer qu’il passe obligatoirement par différentes étapes.
2. Les incidences du burnout
Le burnout se manifeste au niveau émotionnel par la réduction des ressources émotionnelles, au niveau
attitudinal par des attitudes impersonnelles, détachées et cyniques, et au niveau auto-évaluatif par des
auto-évaluations négatives des capacités et des compétences personnelles. Les trois composantes du
burnout sont rattachées à de nombreux problèmes de santé physiques et mentaux (Burke et Deszca, 1986;
Maslach et Pines, 1977). De nombreuses études ont révélé que le stress et le burnout sont des facteurs qui
augmentent significativement le risque de développement de troubles physiques et psychologiques (Mc
Grath et al., 1989).
Le stress professionnel est à l’origine de plaintes musculo-squelettiques. Les entrepreneurs rapportent
plus de troubles musculo-squelettiques que les employés, notamment les hommes plus que les femmes
(Gunnarsson, Vingärd et Josephson, 2007). Le stress est immunodépresseur, il rend les personnes plus
vulnérables aux infestions virales (Kushnir et Melamed, 1992). L’exposition au stress augmente les
risques de troubles et accidents cardio-vasculaires. Cette amplification est expliquée en partie par des
mesures de rythme cardiaque plus élevées au repos donc une arythmie cardiaque (De vente et al., 2003),
par des inflammations causant une arthérosclérose, un dysfonctionnement de la contraction du ventricule
gauche et une ischémie (diminution de l’apport sanguin artériel) du myocarde (Lerman et al., 1999). La
deuxième partie des facteurs en relation avec les troubles cardio-vasculaires est résumée dans
l’augmentation du niveau de cholestérol, de triglicérides et d’acide urique (Shirom et al., 1997; Melamed,
Kushnir et Shirom, 1992).
Un certain nombre de somatisations accompagnent le burnout. Les plus récurrentes sont la perte
d’appétit, les maux de tête, des douleurs à la poitrine, des troubles gastro-intestinaux (irritation stomacale
et diarrhée), des troubles du sommeil avec l’insomnie et l’installation d’une fatigue chronique (Burke et
Deszca, 1986; Melamed et al., 1999). Cette dernière explique la hausse de risque d’accidents de la route
qui a été révélée chez les personnes souffrant de burnout (Sökejima et Kagamimori, 1998).
La détérioration de la santé mentale, liée au burnout, est spécifiée par la baisse de l’estime de soi,
l’irritabilité, l’anxiété et le sentiment d’impuissance, changements de personnalité avec des attitudes
cyniques et agressives, le manque de concentration, la baisse de la mémoire avec un manque de précision
et l’augmentation de la désorganisation (Maslach et Jackson, 1982; Kahill, 1988). D’après une étude
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menée en situation simulée, les personnes vivant un burnout prennent des décisions plus rapidement que
les autres et s’y attachent fermement (Mc Gee, 1989). Ce qui exprime une atteinte des capacités de prise
de décision.
Au delà, des retentissements sur la vie individuelle, l’apparition de certaines addictions (tabac, alcool,
tranquillisants, drogues) et celle de problèmes sexuels sont liées au burnout. Ceci signifie qu’il déborde
sur la vie privée en affectant directement la relation avec le conjoint. De plus, de sévères troubles liés à
l’anxiété et à des comportements dépressifs peuvent amener au suicide.
3. La relation entre le burnout et les conditions de travail des entrepreneurs
En moyenne, les deux tiers des propriétaires dirigeants d’entreprises sont des hommes. Ceux-ci
expérimentent, selon les conclusions de plusieurs études, des niveaux de dépersonnalisation plus
importants que les femmes (Ogus et al., 1990; Greenglass et al., 1990, Schwab et Iwanicki, 1982;
Anderson et Iwanicki, 1984). L’une des explications est la norme sociale masculine qui se focalise sur les
valeurs de la force, de l’indépendance et de l’invulnérabilité (Greenglass, 1995). Une autre explication
découle d’un grand besoin d’accomplissement qui fait partie intégrante du rôle masculin. Ces explications
ont un réel retentissement dans le cas des entrepreneurs qui sont décrit comme ayant un besoin
d’accomplissement important et un fort leadership. Ils puisent de la satisfaction et la reconnaissance de
leur masculinité dans le succès de leurs accomplissements. Les hommes sont aussi plus cyniques, plus
hostiles et plus méfiants pendant les épisodes de burnout que les femmes (Greannglass, 1998; Greenglass
et Julkunen, 1991). Pour Solomon (1982), les sentiments de colère, d’hostilité et d’agressivité sont une
part inattendue du rôle masculin. Les stratégies pour faire face aux situations stressantes les plus souvent
utilisées par les homme sont les attitudes négatives, agressives et anti-sociales (Schaufeli et Greenglass,
2001).
Ces résultats rejoignent ceux d’autres études, où l’aspect désocialisation des personnes vivant un burnout
est mis en avant (Jackson et Maslach , 1982). La fuite de la relation avec l’autre est liée au fait de ne plus
pouvoir tolérer les frustrations. Elle s’accompagne d’irritabilité, d’attitudes négatives, de la baisse de la
confiance en ses compétences et donc de la détérioration de la qualité du travail fournit (Kahill, 1988;
Maslach et Jackson , 1982; 1985). Le burnout affecte la vie sociale des personnes et submerge leur vie
familiale. Il en découle des tensions entre les deux (Burke et Deszca, 1986). L’interface famille/travail est
l’une des principale source de frustration. L’utilisation des nouvelles technologies de communication et
d’information rend perméable la frontière entre vie professionnelle et vie privée et augmente par la même
occasion les sources de tensions. Pouvoir assurer des tâches professionnelles hors du bureau ou de
l’entreprise augmente indirectement le temps de travail et réduit le détachement des fonctions
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professionnelles. A noter, que la capacité à se détacher du travail est le reflet de la capacité à faire face au
stress.
L’extension des jours de travail est associée aux maladies cardio-vasculaires, une auto-évaluation positive
d’un état de santé général faible et de la fatigue (van der Hulst, 2003; Carusco et al., 2004). La surcharge
quantitative de travaille est corrélée avec un manque de sommeil et une fréquence de diabète non-insulino
dépendant plus importante que chez les groupes de référence (Sökejima et Kagamimori, 1998). L’étude
de Gunnarsson, Vingärd et Josephson (2007) conforte ces résultats notamment chez les entrepreneurs qui
rapportent plus de problèmes de santé que les femmes entrepreneurs et employées. Les troubles les plus
cités par les propriétaires dirigeants de PME, dans l’ordre décroissant, sont : les troubles musculosquelettiques, les problèmes de santé mentale et une santé générale faible.
En tant qu’initiateur et porteur du projet, le créateur investi beaucoup de son temps dans le
développement de l’entreprise. Cet engagement se fait au dépend des activités sociales et du temps passé
en famille. Les entrepreneurs ont les moyens financiers de pratiquer un grand nombre d’activités de
loisirs, mais ils sont peu nombreux à en profiter. Le stress professionnel est une réalité quotidienne, il
correspond au départ à un état de tension qui stimule le travail. A la longue, sa persistance produit le
surmenage et la dépression (Valeau, 2006). Pour Adebowale (1994), le temps passé en entreprise et
l'immersion dans les activités professionnelles expliquent en partie le stress des propriétaires dirigeants de
PME et leur satisfaction au travail. La satisfaction est en relation avec le besoin d’accomplissement et
d’indépendance. Elle catalyse l’implication et l’engagement dans le travail afin d’assouvir des ambitions
généralement démesurées (Adebowale, 1994). L’engagement peut être expliqué par l’investissement
financier, l’impératif de rembourser des créances et l’obligation de dégager des profits. Il est à l’origine
de la solitude et de l’isolement (Gumpert et Boyd, 1984). Ces deux éléments affectent négativement la vie
sociale des entrepreneurs, leur santé mentale et physique. La priorité étant donnée à la vie professionnelle,
le temps consacré aux amis se réduit et la qualité des relations s’en ressent. Les propriétaires dirigeants de
PME sont constamment dans des relations inter-personnelles, ils sont entourés mais pas des personnes en
qui ils ont confiance. Face aux soucis, ils se sentent frustrés de cette solitude et en deviennent irritables
surtout qu’elle fait peser plus de pression sur les décisions individuelles dont la portée est collective.
Ceux qui déclarent se sentir seul, rapportent une plus grande fréquence de troubles physiques que les
autres (Gumpert et Boyd, 1984). D’après une étude européenne sur les conditions de travail, les dirigeants
de petites entreprises rapportent de hauts niveaux de stress et de fatigue (Benavides et al., 2000). Certains
auteurs évoquent des sentiments d'insatisfaction, des symptômes tels que l'anxiété, la dépression et
l'irritabilité (Afzalur, 1996). Pour Naffziger, Hornsby et Kurato (1994), les dirigeants continuent à assurer
leurs fonctions dans la mesure où leurs attentes sont satisfaites. Ils peuvent avoir envie d'arrêter mais
hésitent à se désengager compte tenu de leurs investissements antérieurs. Ils se sentent alors comme
prisonnier de leur entreprise.
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Le propriétaire dirigeant de PME, assume différentes fonctions au sein de son entreprise comme celle
d’employeur, collaborateur, fournisseur, client, emprunteur, vendeur... Ces rôles sont à associer aux
autres rôles de parent, de conjoint et de chef de famille. Cette multiplicité amène à une surcharge de rôle
qui influence négativement l’évaluation des évènements stresseurs (Pearlin et Schooler, 1978). La
surcharge de rôle correspond au fait de recevoir de nombreuses attentes légitimes et non incompatibles,
mais leur réalisation dépassent les ressources individuelles (Katz et Kahn, 1978). Dans le cas où les
attentes s’opposent ou que les informations disponibles sont insuffisantes, il y a conflit de rôle. House et
Rizzo (1972), cités
par Ram et al. (2011), ont souligné que les conflits de rôles dans le cadre
professionnel sont sources de stress et réduisent la satisfaction au travail. Cet aspect de la valorisation
professionnelle semble pourtant être un rempart pour face au stress dans le cadre du travail.
Parallèlement, assumer différents rôles signifie la multiplication des relations interpersonnelles qui sont
elles aussi médiatrices de stress (Gumpert et Boyd, 1984).
4. Quelle approche pour aborder le burnout des entrepreneurs ?
En entrepreneuriat diverses approches ont donc été développée pour aborder le phénomène sans aboutir à
un réel consensus. Cette diversité permet de pouvoir toucher certaines réalités ancrées dans d’autres
disciplines, comme avec le burnout. Des théories économiques ont été mobilisé pour expliquer et prévoir
les retombées de la création d’entreprise. Ce type d’approche considère l’entrepreneur uniquement sous
l’aspect d’agent économique. D’autres, analysent les caractéristiques du management entrepreneurial
pour comprendre comment les entrepreneurs atteignent leurs objectifs indépendamment de leurs
motivations (Stevenson et Jaillo, 1990). Certaines approches développées dès les années 60, empruntent
un cadre théorique à la psychologie pour décrire le processus créatif en analysant l’entrepreneur comme
individu. Elles intègrent l’idée que le vécu, l’environnement, les motivations et les valeurs du créateur
d’entreprise font partie de l’unité d’analyse. Toutefois, l'essor qu’elle a pris s’est traduit par des études sur
les traits psychologiques de l’entrepreneur.
Rares sont les études qui font le lien entre les conditions professionnelles et la santé des entrepreneurs.
Dans le champ de la psychologie sociale et organisationnelle, les relations entres le contenu du travail
donc la surcharge qualitative et quantitative, les relations sociales et l’organisation du travail avec la
détérioration de la santé mentale et physique des individus, ont été examiné. Les entrepreneurs ne
semblent pas être épargnés par ces résultats. Leur travail occupe une grande part de leur temps et ils
vivent un stress professionnel quotidien. Ils subissent l’influence sociale qui véhicule des valeurs de
réussite financière et relationnelle comme des récompenses des compétences personnelles. Pour ceux qui
réussissent, il y a certes une reconnaissance sociale mais ils vivent une solitude et un isolement important
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qui leur pèsent. La solitude affecte leur vie personnelle et les éloigne de leurs amis. Elle est aggravée par
un perfectionnisme ou un besoin d’accomplissement important qui ne les aident pas à réduire la charge de
travail et à profiter d’activités de loisirs. Ils sont nombreux à se lancer dans la création d’une entreprise
pour assouvir un désir d’indépendance, mais dès lors qu’il faut dégager des profits pour payer des salaires
dans une situation économique toujours incertaine, la pression sur les décisions est grande et
l’indépendance illusoire. Pour les petites et les moyennes entreprises le rôle du propriétaire dirigeant est
décisif dans la survie de l’entreprise. Mais, les études en entrepreneuriat se focalisent uniquement sur les
entrepreneurs qui réussissent pour les différencier du reste de la population. L’approche par traits de
personnalité a joué un grand rôle dans l’image de l’entrepreneur actuellement. Les études sont
nombreuses et les résultats aussi. Pour Gartner (1988), la divergence des résultats de cette approche est
due à un manque de consensus sur la définition de l'entrepreneur. Plusieurs auteurs ont critiqué la
dominance de ce type de recherche dans le champ de l’entrepreneuriat (Van de Ven, 1980). Elle réduit
l’entrepreneur à un ensemble de caractéristiques intrinsèques sans prendre en considération son
environnement et les interactions qui le caractérisent.
Dans ces conditions il est pourtant difficile d’aborder le burnout chez les propriétaires dirigeants de PME
ou plus globalement les entrepreneurs. D’une part ils sont dans le déni de leur santé et d’autre part la
littérature les présentent comme des personnes capables de faire face au stress voir qui s’en nourrissent.
L’étude de la personnalité des entrepreneurs a eu pour résultat la construction d’un portrait de la
personnalité d’un entrepreneur comprenant à titre exhaustif : un besoin d’accomplissement important, un
locus of control interne, une perception des opportunités, des orientations dirigées vers les objectifs, un
leadership, une résilience, une tolérance à l’incertitude, une indépendance, plus importants que chez les
employés. Il est aussi endurant, autonome, innovant et optimiste. Ce qui donne l’image
“d’un
personnage plus grand que nature” (Gartner, 1988). C’est autour de ces valeurs que le mythe de
l’entrepreneur s’est construit.
L’une des idées les plus répandues véhiculées avec le mythe de
l’entrepreneur est celle de justice. Les récompenses individuelles sont une mesure des compétences
personnelles (Ginsberg et Bucholz, 1989). Cette symétrie résonne comme une forme de justice dans un
monde concurrentiel. Pourtant, pour un nombre important d’entrepreneur cette symétrie est imparfaite.
Les observations d’Osborne (1991), ont montré que ce mythe peut conduire à la déception ou à la
catastrophe pour les entrepreneurs qui l’adoptent et qui ne parviennent pas à réaliser les objectifs relatifs.
L’écart entre les attentes et les capacités d’accomplissement dans le cadre professionnel est une cause
certaine du burnout. Les tensions individuelles qui sous-tendent à cette situation ont des répercussions
négatives directes sur la santé mentale et physique de l’entrepreneur, des effets néfastes directs sur sa vie
sociale et familiale et des retentissements désastreux sur la survie de l’entreprise, des emplois, des
employeurs et du réseau professionnel. L’étude des traits psychologiques part de l’idée que l’entrepreneur
doit nécessairement correspondre à ces critères. Elle nie le fait que les traits de personnalité mis en avant
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dans une situation changent lorsque celle-ci est modifiée. Elle s’oppose aux résultats d’autres approches
qui montrent que l’entrepreneur apprend en faisant et que la pratique améliore les compétences
individuelles. Elle est confrontée aux statistiques qui montrent qu’un certain nombre de créateurs
d’entreprise se lancent dans cette activité à cause d’une situation antérieure de chômage. Son échec à
éclairer le processus entrepreneurial a créé un vide dans la littérature qui attend d’être comblé (Mitchell
et al., 2002).
Gartner (1988), met l’accent sur le fait que l’entrepreneur fait parti d’un processus complexe de création.
Il propose une approche organisationnelle dans laquelle l’organisation entrepreneuriale est l’unité
d’analyse. L’individu y est considéré en fonction des activités qu’il emploie dans la création et le
fonctionnement de l’organisation. Dans leurs travaux, Stevenson et Jaillo (1990) présentent une vision
différente de l’approche organisationnelle. Le facteur déterminant y est la poursuite d’opportunités saisies
par l’individu seul ou dans une organisation, sans considération pour les ressources qu’il maîtrise.
L’apport de cette approche à la compréhension du phénomène entrepreneurial est que les entrepreneurs
saisissent des opportunités qu’ils transforment en création d’entreprise. Pour Shane et Venkataraman
(2000), deux catégories de facteurs influencent la probabilité que certaines personnes trouvent des
opportunités : la possession d’informations nécessaires à identifier l’opportunité et des propriétés
cognitives nécessaires pour l’exploiter. Vue sous cet angle, l’entrepreneuriat peut être considéré comme
une intersection ou un lien entre les individus, une opportunité et les modes d’organisation (Busenitz et
al., 2003). Dans ce sens, l’approche cognitive amène des réponses sur les structures de connaissances
utilisées pour évaluer les décisions dans l’objectif de transformer les opportunités en nouvelles créations
(Mitchell et al., 2002).
“Si l'on considère que l'entrepreneuriat est un ensemble de pratiques et d'habitudes qui guident
l'entrepreneur, il est alors possible qu'il corresponde à une carte cognitive ou bien à des théories
personnelles” (Hjorth, 2003). L’étude des pratiques, des habitudes, des connaissances, des opportunités et
des caractéristiques individuelles ne sont pas toujours suffisant. Hjorth (2003), propose de reconnaître
l’existence d’irrationalités chez l’entrepreneur, telles que la passion, l’émotion, l'immédiateté et
l’improvisation. Penser l'entrepreneuriat comme une création organisationnelle prend en considération les
réseaux d'activités incrémentés des relations personnelles et reconnaît que les facultés humaines,
cognitives et émotionnelles, contribuent à l'adoption de nouvelles formes de pratiques (Johannisson,
2009). C’est en cela que cette approche paraît intéressante pour aborder la question du burnout chez les
entrepreneurs. Elle permet de toucher aux éléments constitutifs de ce concept, aux facteurs qui y amènent
et aux conséquences sur toute l’entreprise.
Johannisson présente l’approche sous le terme “entrepreneuring”. Elle suppose une connexion directe
entre la pensée et l’action qui s'accorde avec la compréhension de l'entrepreneuriat comme étant associé à
la spontanéité et l'immédiateté. “Entrepreneuring” se focalise sur les actions, les intéractions, leurs
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sources, le modèle ou la modélisation et les résultats. Le lieu de travail, où les dirigeants passent une
grande partie de leur temps, prend du sens à travers cette vision qui met l’accent sur la prise de décision
en relation avec les liens sociaux. Le contexte organisationnel est proposé comme le lieu de l’analyse. Il
est intégré et partagé dans la réalité collective, encastré dans l’histoire et la culture. Il se manifeste et se
transforme de manière personnelle et à travers les face à face (Johannisson 2000, 2007; Johannisson et al.,
2002). Les membres du contexte organisationnel participent quotidiennement à la vie locale. Ils
acquièrent la vue d'ensemble nécessaire pour la prise en compte des différentes opportunités et
ressources.
Durant des épisodes de stress, les ressources personnelles et sociales de l’individu sont mises à
contribution pour y faire face. Lorsque celles-ci sont insuffisantes ou épuisées, l’entrepreneur est face à
une souffrance englobée dans le concept de burnout. Ses manifestations sont comparables à celles de
troubles psychologiques et à la dépression, ce qui rend son diagnostic difficile surtout pour les
entrepreneurs. La difficulté de poser le diagnostic du syndrome de bunout est due au déni de l’état de
santé général des propriétaires dirigeants d’entreprises. Le burnout prend sa source au travail (Maslach et
Leiter, 1997). Il est le résultat d’interactions entre des stresseurs inter-individuels ou organisationnels et
des facteurs individuels (traits de personnalité, attentes professionnelles, croyances, …) (Truchot, 2004).
Sur la base de l’évolution de l’environnement de travail, des mentalités et des attentes, Farber (2000)
propose de différencier les formes de burnout à partir de la nature des pressions qui s’exercent sur
l’individu. Il suggère les formes suivantes : un burnout épuisement dans lequel l’individu est confronté à
trop de stress et à trop peu de gratifications; le burnout classique ou frénétique où l’individu travaille de
plus en plus dur jusqu’à l’épuisement, à la poursuite de gratifications, d’accomplissement; le burnout qui
apparaît à causes des conditions de travail monotones et peu stimulantes. Le burnout est multiforme
(Truchot, 2001). Quelque soit sa forme, il intègre le stress comme étant le résultat d’un déséquilibre entre
les exigences de la situation et les ressources de l’individu (Folkman et al., 1986; Lazarus et Folkman,
1984).
Les éléments qui permettent de définir le burnout en tant qu’état comportent la source des symptômes,
les éléments dysphoriques et ceux étiologiques. Les symptômes sont causés par l’environnement de
travail, la perception de la relation au travail et les relations au travail. Les perceptions sont négatives car
l’individu a des attentes professionnelles inappropriées et des exigences émotionnelles excessives
(Schaufeli et Enzman, 1998). Ce sont les éléments étiologiques. Le burnout est synonyme de cognitions
dépressives et de pensées négatives à l’égard de soi (Maslach et Schaufeli, 1993). Ils incarnent les
éléments dysphoriques caractéristiques. Le burnout est un concept tri-dimentionnel. Cette pluralité
nécessite une approche globale afin de pouvoir appréhender les trois dimensions et leurs conséquences
qui se reflètent au niveau mental, physique et social. Une définition donnée par Maslach (1981) de ce
syndrome est qu’il est le résultat d’une exposition prolongée à un stress professionnel aigu.
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Selye (1956) donne une définition intéressante du stress comme “le résultat non spécifique de toute
demande imposée au corps que l’effet soit mental ou somatique”. Conjuguée à d’autres approches du
stress elle donne une vision englobante des éléments stresseurs, des réactions et des facteurs influençant
ces dernières (Paulhan et Bourgeois, 2008). La réaction face à un évènement est fonction de l’importance
de l’émotion ressentie. Ce qui signifie que l’évaluation subjective est à la source de la réaction (Lindsay
et Norman, 1980). Les différents rôles sociaux joués par l’entrepreneur sont aussi important dans
l’évaluation du stress (Pearlin et Schooler, 1978). Les relations interpersonnelles sont à l’origine de la
surcharge de rôles, médiatrice de tensions et de stress (Gumpert et Boyd, 1984). Afin de pouvoir gérer le
stress, la perception de contrôlabilité est impérative. Le contrôle passe par l’évaluation des ressources
personnelles et sociales (Folkman, 1984). Les ressources sociales correspondent à la perception de la
disponibilité de l’entourage social, l’aide matérielle ou immatérielle. Les ressources personnelles de
l’entrepreneur sont principalement son système de croyance. Lorsque les demandes environnementales
sont jugées dépassant les ressources de l’individu, l’évènement est perçu comme nocif et menaçant le
bien être (Lazarus et Folkman, 1984). Les personnes mettent en place de manière consciente ou
inconsciente des stratégies diverses pour faire face au stress. Elles se traduisent par l’ensemble des efforts
cognitifs et comportementaux destinés à maîtriser, réduire ou tolérer les exigences internes ou externes
qui menacent les ressources d’un individu . L’efficacité de ces stratégies dépend à la fois du processus
(souplesse et degrés d’adéquation avec la réalité) et du devenir psychologique et physique. En fonction de
la perception de la négativité de l’évènement, des stratégies utilisées et de l’exposition à l’évènement, la
personne subira un stress plus ou moins important.
Conclusion
L'intérêt pour l’étude du burnout dans le domaine entrepreneurial est double : social car il touche aux
conditions de vie des individus d’une société et économique vue le rôle important qu’assurent les PME
dans le développement économique régional et dans la création d’emplois. La santé physique et mentale
de l’entrepreneur se reflète dans la santé de l’entreprise. La présence de stress dans le cadre professionnel
est un terrain favorable au développement du burnout. Le stress professionnel affecte négativement la
santé physique des entrepreneurs en augmentant la fréquence de certaines maladies cardio-vasculaires et
certains troubles notamment musculo-squelettiques. Le burnout quant à lui, touche plus l’aspect mental
de la santé. Il entraine l’épuisement des ressources émotionnelles, une fatigue chronique, des pensées
dépressives et des attitudes négatives voir agressives à l’égard de soi et des autres. Ce type de situation
met en danger directement la vie de l’entreprise. Le propriétaire dirigeant est au centre de toutes les
activités professionnelles. Il transmet sa motivation et son enthousiasme à ses collaborateurs afin
10
d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Son implication dans l’entreprise lui permet d’en tirer de la
satisfaction mais elle l’isole de sa famille et de son réseau social si important pour l’aider à faire face au
stress et au burnout.
L’étude approfondie du burnout chez les entrepreneurs, les facteurs particuliers qui peuvent y être
rattachés et les conséquences professionnelles possibles apporterait un éclairage sur l’échec de
l’entrepreneur. Elle serait aussi un moyen d’approcher le phénomène entrepreneurial d’une manière plus
englobante, en le considérant dans son environnement en interaction avec lui même et avec les autres.
L’environnement présenté comme un contexte organisationnel, donc le réseau social à un moment donné
dans une localisation donnée, offre des opportunités d’apprentissage et de création à l’entrepreneur mais
aussi un soutien social. L’entrepreneur appréhendé avec son émotion, ses croyances et son réseau social
est un entrepreneur ancré dans la réalité. Combiné à des outils provenant du champ de la psychologie, les
apports peuvent être très intéressants et transdisciplinaires.
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