Une surprise ou une leçon locale de démagogie

Transcription

Une surprise ou une leçon locale de démagogie
La réforme des rythmes scolaires au Mesnil-Saint-Denis :
Une surprise ou une leçon locale de démagogie !
La grande surprise des parents !
La proposition faite ce mardi 11 juin fut une
grande surprise pour les parents présents. En
effet, le premier projet présenté par Mme
Aubert prenait en compte les revendications
des fédérations de parents d’élèves. Il
s’agissait principalement de l’allongement du
temps d’accueil périscolaire (garderie) et de
ses conséquences financières pour les familles
et de la cantine du mercredi midi.
Aussi les parents ont-ils pu croire que cette
réforme des rythmes scolaires n’aurait aucune
incidence sur leur organisation et sur leur
finance.
Le premier projet proposé maintenait
effectivement les anciens horaires, à savoir fin
de la journée à 16h30. Quant à l’aspect
financier, jusqu’aux élections, Mme Aubert a
entretenu le flou sur cette question, arguant du
fait que les aides de l’Etat n’étaient pas
encore totalement finalisées.
Ce discours a laissé croire aux parents que les
coûts de la réforme seraient pris totalement en
charge par la collectivité. C’était aussi une
démarche pour ne pas se mettre à dos une
partie de l’électorat à la veille des élections
municipales et éviter un débat sur une
question centrale de notre démocratie locale, à
savoir celle de la fiscalité. Ce dossier avait été
donc bouclé avant le début de la campagne,
assurant ainsi la paix avec les parents d’élèves
voire leur vote.
La question du mercredi, toutefois, n’avait
pas été réglée.
L’illusion entretenue en faveur
d’un projet périscolaire de
qualité et gratuit pour les familles
mesniloises.
Pourtant, depuis le début de cette réforme,
toutes les communes savent que les
conséquences de la réduction quotidienne du
temps scolaire porteront sur le temps
périscolaire. Or ce temps est de la compétence
des collectivités. Son organisation devient
alors un enjeu politique local à la veille des
élections.
Les
collectivités
doivent
effectivement assumer le service après vente
de cette réforme du temps scolaire. Elles
doivent prendre le relais du ministère de
l’éducation nationale qui jusque là assurait la
garde des enfants jusqu’à 16h30. Les
conséquences financières sont énormes si une
commune veut assurer un service de qualité
(proposition d’activités éducatives qui ne
seraient pas de la garderie)
Pour le Mesnil-Saint-Denis, le coût de cette
prise en charge est de l’ordre de 300.000€ par
an, sans transfert de financement de la part de
l’Etat. Ce sont donc les contribuables
mesnilois ou les parents qui doivent le
financer. Cela représente une dépense
supplémentaire : 3% d’augmentation du
budget de la commune.
A la veille d’élections municipales, c’est un
sujet qui peut fâcher. Aussi, le choix a-t-il été
de contenter les revendications des parents en
proposant des temps d’activités périscolaires
avec des activités éducatives, en éludant
toutes les questions concernant les financeurs.
Opposition de la liste de Quentin
About à cette solution.
Sur ce dossier, Vivre Ensemble au MesnilSaint-Denis fut la seule liste à prendre
position pendant la campagne. Elle avait fait
la proposition d’appliquer la réforme des
rythmes scolaires en organisant un temps
périscolaire avec un mode d’accueil
traditionnel. Durant cette campagne, nous
avons tenu ce langage de vérité car nous
étions conscients de l’impossibilité de
financer un tel projet compte tenu du niveau
élevé de notre fiscalité. Une fois élu, nous
avons maintenu notre position que nous avons
communiquée au conseil municipal dès le 17
avril 2014 et en commission éducation.
Revirement de Mme Aubert une
fois élue maire !
Mme Aubert, élue de justesse nouveau maire
du Mesnil-Saint-Denis, doit alors poursuivre
la mise en œuvre de cette réforme dont elle
espérait au moins son aménagement, au
mieux sa disparition. Aucune de ces
prévisions ne s’est réalisée. Au contraire, le
gouvernement maintient la réforme.
Ce retour à la dure réalité a lieu le mardi 11
juin 2014 lors de la réunion publique
présentant aux parents les choix faits par la
nouvelle municipalité. Coup de théâtre : Mme
Aubert présente aux parents notre solution, à
savoir la mise en place d’un temps
périscolaire classique avec arrêt des cours à
16 heures.
Que s’est-il passé entre la campagne
électorale et ce mardi 11 juin 2014 chez Mme
Aubert ?
Elle a été élue maire la dégageant ainsi de
toutes ses promesses. Elle considère que la
responsabilité incombe à l’Etat qui n’assure
pas les financements. Pourtant, depuis le
début, toutes les collectivités en sont
informées. C’est pour cela que certains maires
se sont opposés fortement à cette réforme,
notamment le collectif de maires dirigé par
M. Fourgous, maire d’Elancourt.
Dans cette affaire, nous avons perdu deux ans
de travail sur un projet qui ne pouvait pas voir
le jour. A ce niveau, nous pouvons parler de
faute politique de l’ancienne équipe
municipale. Avec ce revirement, les familles
doivent improviser des solutions pour faire
face à cette nouvelle donne pour la rentrée de
septembre 2014.
Ce dossier nous révèle des méthodes de
gouvernance loin de nos principes,
notamment celui qui doit habiter tout homme
et femme politique : « Gouverner, c’est
prévoir » sans faire de démagogie.
Nous espérons que cet exemple n’annonce
pas les méthodes qui seront à l’œuvre dans les
autres dossiers très importants comme ceux
de la ferme de Beaurain et de l’urbanisme.
Nous serons très vigilants pour l’intérêt
général du Mesnil-Saint-Denis.
Stéphane Djaadi
Conseiller municipal « Vivre Ensemble au
Mesnil-Saint-Denis «