Championnat suisse open hiver, La Liberté

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Championnat suisse open hiver, La Liberté
LA LIBERTÉ
SPORT
21
MERCREDI 25 MARS 2009
CYCLISME
Mark Cavendisch: «Je ne cours
pas pour être célèbre»
INTERVIEW • Vainqueur du 100e Milan - San Remo, le Britannique
a franchi un palier. Il évoque ses objectifs et son lien avec le cyclisme.
Maryem Sid’Amar a sorti le grand jeu. ALDO ELLENA
NATATION
Quatre finales et un
entraîneur «frustré»
CHAMPIONNATS SUISSES • Nicolet et Page
se sont hissés parmi les meilleurs nageurs.
JEAN AMMANN
Mark Cavendish, en gagnant Milan - San Remo, a réalisé son rêve de gamin. KEYSTONE
ARIANE PELLATON
Lors du Tour du Qatar, il nous l’avait confié:
«Je rêve de gagner Milan - San Remo, mais
Gand - Wevelgem me semble plus raisonnable.» Mark Cavendish aura exaucé son
rêve de gamin lors de sa première participation à Milan - San Remo. A 23 ans. Devenant le troisième plus jeune vainqueur de
l’épreuve, derrière Eddy Merckx. Le verbe
direct, cossu dit la détermination, et cache
l’émotivité. Entretien.
Etes-vous en passe de devenir un coureur
de classiques?
Chaque course est spéciale. Quand vous
gagnez une étape, vous prouvez juste que
vous êtes un grand sprinteur. Mais quand
vous gagnez une course d’un jour, c’est
que vous êtes un grand coureur. J’ai montré que j’étais un grand coureur. Je me suis
entraîné cet hiver pour m'améliorer dans
les côtes.
Quel est désormais l’objectif de la saison?
Le prochain pallier sera le Tour de France.
L’an dernier, j’avais misé sur les Jeux olympiques. Avoir quitté le Tour de France, c’est
le pire moment de ma carrière. A l’arrivée de ma dernière étape, dans le bus de
l’équipe, je pleurais, car je savais que je ne
repartirais pas.
Vos prétentions sur la Grande Boucle 2009?
J’espère gagner beaucoup d’étapes. Huit
me semblent accessibles. Le parcours offre
davantage de possibilités qu’en 2008. Je ne
m’entraînerai pas plus que l’an dernier
pour ce qui est de la montagne. Mais je
compte sur l’expérience.
Quid du maillot vert?
LANCE ARMSTRONG
Un contre-la-montre
incertain
Le temps s’accélère pour Lance Armstrong.
L’Américain est rentré au Texas et est désormais contraint d’engager un incertain
contre-la-montre s’il veut redevenir compétitif pour ses grands rendez-vous, Giro et Tour
de France, après sa chute au Tour de Castille
et Leon. Son directeur sportif Johan Bruyneel
a estimé possible sa participation au Giro en
mai et certaine celle au Tour de France en
juillet. Son éventuelle participation au Giro
se ferait dans «une autre optique», car Armstrong allait «quand même perdre un peu de
condition physique», a-t-il précisé. SI
Je ne suis pas focalisé sur cela. Ce n’est pas
mon but. Mais si j’arrive à Paris… Ça, c’est
mon but. Je n’en rêve pas. Je le veux. C’est
très différent.
Dès aujourd’hui, vous participerez
aux mondiaux sur piste de Pruszkow. La piste
reste importante pour vous?
Financièrement et médiatiquement, la piste n’est pas très intéressante. Mais je suis un
sprinteur et la piste m’aide à travailler et
maintenir mes qualités de vitesse. Les petits
détails de l’entraînement pour la piste me
permettent de garder ma vitesse.
Que vous apporte la collaboration avec Erik Zabel?
Il est le meilleur de l’ancienne génération.
Avec lui, on ne peut qu’apprendre. Si vous
l’écoutez, vous savez que vous faites juste.
Sans Erik Zabel, je n’aurais pas gagné Milan San Remo. On a reconnu le parcours deux
fois, il sait exactement quoi faire, et où le faire.
En quoi devez-vous le plus apprendre?
Pour gagner un jour le maillot vert, il faut
courir avec un plan, et pas seulement en
vue de victoires d’étapes. Il faut étudier la
configuration des sprints intermédiaires.
Sur le Tour, chaque nuit, j’étudie les arrivées. Je mémorise parfaitement le tracé. On
ne peut pas éviter les fautes. On peut tout
mettre en œuvre pour les minimiser. Au final, on ne voit que la ligne, et on fait parler
l’instinct.
Vous dites adorer la Belgique. Véridique?
J’aime les gens, le pays. Et les bières, en fin de
saison. En Grande-Bretagne, il n’y pas cet
amour du vélo. C’est une réalité que je ne
peux pas changer. Je ne cours pas pour être
célèbre. Mais parce que j’aime rouler à vélo.
Dans votre pays, la valeur d’un cycliste
se mesure davantage aux résultats olympiques
qu’aux titres sur route. Agaçant?
Je n’y pense pas. J’ai mes amis, mes coéquipiers, et ceux avec qui je roule. Si je roule
avec des amateurs? Tout le temps. Quand je
m’entraîne sur l’île de Man, je les rencontre
sur ma route, et je roule un moment avec
eux.
Que retirez-vous des années où vous avez
travaillé dans une banque?
Chaque jour, j’apprécie ce que j’ai. La
banque n’était pas un milieu qui ne me
convenait pas. La seule raison d’y travailler
était de pouvoir me concentrer sur le cyclisme. Dans tout ce que j’entreprends, je
cherche à avoir le plus de succès. Aujourd’hui, je sais que tout n’est pas dû. « Alles
kommt in Work » (sic).
Vos premiers souvenirs relatifs au cyclisme?
Je me suis payé tous mes premiers vélos. J’ai
tout de suite aimé jouer sur un vélo. Je me
rappelle de la victoire de Giuseppe Guerini
au Tour de France, (ndlr: à l’Alpe-d’Huez, en
1999). Il avait été touché par un spectateur, et
il finit par l’emporter. J’avais 14 ans. Quel
coureur m’impressionne le plus? Eddy
Merckx. Au Tour du Qatar, j’ai eu la chance
de pouvoir le rencontrer.
Qu’appréciez-vous le plus dans le cyclisme?
Gagner. Pour chaque chose de la vie, je pense à gagner. Si c’est une dépendance? Oui,
vraiment. A chaque fois que je roule, je visualise des moments de victoires. Le succès,
ça rend heureux. L’argent, on peut l’accumuler rapidement. Moi, j’ai envie d’écrire
une page de l’histoire du cyclisme. Parce
qu’elle perdure. I
L’exploit tant attendu, le rêve
de l’entraîneur n’a pas eu lieu:
ce n’est pas cette année qu’un
nageur du Fribourg-Natation
décrochera une médaille aux
championnats suisses. Les
compétitions en grand bassin,
qui se sont déroulées du 19 au
22 mars à Oerlikon-Zurich, ont
vu tomber les records de Suisse
comme des mouches: 23 records ont été battus. Cependant, le Fribourg-Natation est
resté en marge de l’euphorie
nationale.
«Je suis frustré», lâche le coach Vital Studer, avant d’expliquer son sentiment: «J’étais sûr
qu’avec Thierry Nicolet, nous
disposions d’un nageur capable de décrocher une médaille.
Mais il a été malade à quelques
semaines des championnats
suisses, il n’a pas nagé durant
quinze jours et il a dû revoir sa
planification. Résultat: il passe
à côté d’une grosse performance. Et maintenant, il m’annonce qu’il va arrêter la natation…»
La déception de l’entraîneur ne
saurait masquer le fait que
Thierry Nicolet a été, encore
une fois, le meilleur nageur fribourgeois avec trois finales,
une A sur 50 m dos (soit une
place parmi les huit meilleurs
nageurs du pays) et deux B sur le
100 m dos ainsi que le 50 m
brasse (place 9 à 16).
Autre satisfaction: la qualification d’Anthony Page pour la finale B du 50 m libre (15e rang en
24’’31). Commentaire de Vital
Studer: «Non seulement Anthony a réussi un bon 50 m, malgré
une touche finale ratée, mais il a
nagé le 100 m en 53’’45. Cela fait
deux ans qu’il n’avait plus nagé
aussi vite.» Sur 50 m comme sur
100 m, Anthony Page a battu les
records fribourgeois.
Relégué assez loin dans les
classements (35e temps des qualifications sur 100 m libre et 42e
temps sur 50 m), Vincent Robatel (17 ans) appartient toutefois
aux meilleurs juniors du pays:
«J’ai discuté avec le sélectionneur national», raconte Vital
Studer. «Il m’a dit que Vincent
entrait en lice pour une sélection aux championnats d’Europe juniors avec le relais
4 x 100 m. J’espère qu’il saisira
cette chance extraordinaire!»
«Maryem Sid’Amar a sorti le
grand jeu», lance Vital Studer,
qui retrouve sa flamme au moment d’évoquer les performances de la nageuse de 18 ans.
«Elle s’est alignée dans cinq
courses et elle a battu cinq records personnels, dont quatre
records fribourgeois! Elle efface
des chronos qui, pour certains,
dataient de onze ans. Maryem
progresse dans toutes les disciplines. Il lui manque un
petit déclic pour accéder à une
finale des championnats suisses. Il faut qu’elle continue à
y croire.» I
LES PRINCIPAUX RÉSULTATS
Maryem Sid’Amar - 50 m dos: 33’’80 (37e
rang); 100 m dos: 1’11’’49 (29); 200 m
dos: 2’34’’52 (23); 50 m: 28’’83 (34);
100 m: 1’02’’02 (31).
Nathalie Gaudin - 800 m: 10’03’’07 (19);
1500 m: 19’05’’71 (11).
Anne-Laure Buchs - 50 m brasse: 39’’11
(36); 100 m brasse: 1’23’’74 (36).
Thierry Nicolet - 50 m dos: 28’’62 (8);
100 m dos: 1’01’’59 (9); 50 m brasse:
31’’32 (13); 50 m: 25’’30 (30).
Anthony Page - 50 m: 24’’31 (15); 100 m:
53’’45 (21).
Vincent Robatel - 50 m: 25’’96 (42);
100 m: 55’’15 (35).
Vital Studer - 50 m dauphin: 26’’52 (21).
CAVENDISH, OU LA MUE D’UNE ÉTOILE
EN BREF
En remportant Milan - San Remo,
Mark Cavendish est propulsé dans
une autre dimension. Jusqu’à ce
samedi frileux, le Britannique s’était
principalement illustré sur des
courses par étapes. En 2008, il se
révélait à la planète cycliste, en
signant 21 succès, dont six sur les
grands tours. Le visage potelé, la chevelure volage. Sur les routes de la
Grande Boucle où il avait crevé l’écran
en décrochant quatre victoires, le natif
de l’Ile de Man se hissait au courage
dans la dureté des Pyrénées, relégué
parfois au-delà du gruppetto, évoquant la nécessité pour lui d’ap-
FOOTBALL ET DOPAGE
prendre, pour un jour peut-être songer
au maillot vert.
Cette saison, la silhouette s’est affinée
de trois kilos. Et le discours s’est résolument musclé. Mark Cavendish est
tendu vers un seul but: gagner. D’aucuns y ont vu de l’arrogance. «Je sais
que je ne suis pas le plus puissant des
sprinteurs, ni le plus fin tacticien mais
je sais aussi que, quand je suis mis en
bonne position, je n'ai pas de rival en
vitesse sur les 200 derniers mètres »,
avait-il répondu, au Tour de Californie.
Cette année, Mark Cavendish s’est déjà
imposé à six reprises. AP
Localisation des joueurs:
la FIFA et l’UEFA disent non
FOOTBALL/DOPAGE L’UEFA et la FIFA ont décidé de
faire bloc commun contre les exigences de localisation
auxquelles doivent se soumettre certains joueurs depuis
le 1er janvier. Cette règle a été instaurée pour permettre
aux organisations antidopage de réaliser des contrôles
inopinés. La FIFA et l’UEFA «rejettent les localisations
individuelles, et veulent les voir remplacées par les localisations collectives, c’est-à-dire dans le cadre de l’équipe
et l’infrastructure du stade», selon un communiqué
commun des deux fédérations. SI/AFP