Avantages défensifs des Reverse Convertible Low Strike
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Avantages défensifs des Reverse Convertible Low Strike
PAGE 12. INDICES | | Février 2011 | Produits financiers Avantages défensifs des Reverse Convertible Low Strike Les investisseurs dubitatifs face à la reprise des marchés actions ont la possibilité de revisiter le grand classique du marché des produits structurés. PIERRE-YVES BRETON Co-responsable Clientèle Suisse Tradition Produits Structurés [email protected] L es produits structurés dits «à barrières» représentent toujours la majeure partie du volume d’émissions en Suisse. Ils sont concentrés sur des maturités relativement courtes – de 3 à 12 mois, et des sous-jacents actions ou indices. Le rendement de ces reverse convertibles, autocalls ou phoenix, repose presque uniquement sur le risque en capital pris par l’investisseur, matérialisé par ces fameuses barrières de protection. En effet, la notion de «produit à barrière» est un raccourci pour désigner un instrument financier par lequel l’investisseur prend une position vendeuse de put (option de vente) sur l’actif sousjacent (actions, indices, «worst of») du produit en question. Cependant, et parce que ce profil de rendement est plus rémunérateur, la quasi totalité de ces produits sont conçus à partir d’un put «à la monnaie» auquel on adjoint une barrière activante, la barrière «knock in». Dans les faits, le put est activé à partir du moment où la barrière est franchie par le sous-jacent – en observation continue pour une barrière de type américain, en observation à maturité seulement pour une barrière européenne. Dans le cas d’une barrière américaine, en cas d’activation, l’investisseur devient vendeur à maturité de cette option de vente, et si le sous-jacent termine en territoire négatif, il va donc subir une perte en capital égale à la différence entre le niveau du prix d’exercice de cette option et le niveau final du sous-jacent. Bien sûr, si la barrière n’est pas touchée ou si le put n’est pas exercé (le sous-jacent termine en territoire positif), le capital demeure protégé. LES MÉRITES des barrières européennes par rapport aux barrières américaines ont longtemps été vantés, mais force est de constater qu’en cas de forte correction, la perte peut être douloureuse car l’investisseur peut se retrouver acheteur du sous-jacent à son prix au lancement alors que le produit était censé le protéger jusqu’au niveau de la barrière. Il est heureux dès lors de rappeler qu’on peut construire des produits similaires mais plus défensifs. Il ne s’agit pas de montages alambiqués, de doubles barrières ou autres, mais de se positionner sur des options finalement moins exotiques car sans barrières d’activation. Au lieu de vendre un put dont le prix d’exercice est le niveau de l’actif support au lancement, l’investisseur a la possibilité de vendre un put dont le prix d’exercice est inférieur à celui-ci. On ne parle alors plus de Reverse Convertible à Barrière mais de Reverse Convertible «Low Strike» c’est-à-dire fondé sur un put «en dehors de la monnaie». La protection ou non du capital sera ici constatée uniquement à maturité, de la même manière que CE TYPE DE PRODUIT STRUCTURÉ PEUT ÊTRE CONSTRUIT DE DEUX FAÇONS: AVEC LEVIER OU SANS LEVIER. COMPARAISON DE REVERSE CONVERTIBLE Rendement 0% x1.25 80% 80% + C1% Performance du sous-jacent x1 x1 20%+ C2% C3% 0% Low Strike avec levier Barrière “Knock in” Low Strike sans levier pour une barrière européenne, mais en revanche s’il y a perte en capital, celle-ci ne sera calculée qu’à partir du prix d’exercice et non à partir du niveau du sous-jacent au lancement. Par ailleurs, ce type de produit peut être construit de deux façons, avec ou sans levier. Sans levier, la perte en capital sera de 1% pour 1% de baisse du sous-jacent à partir du prix d’exercice. Avec un levier de X%, pour 1% de baisse du sous-jacent par rapport au prix d’exercice, la perte en capital sera de X%. Si j’ai investi, par exemple, dans un reverse convertible avec «low strike» sur le DJ Eurostoxx 50, avec un strike à 80%, et que l’indice ait perdu 30% à maturité, je serai remboursé (hors coupon) à: 90% du capital investi dans la version sans levier. 87,50% du capital investi dans la version avec levier: 100% - (100%/80%) * 10%. Bien entendu, comme un Reverse «Low Strike» est plus défensif qu’un reverse à barrière, l’investisseur doit être prêt à sacrifier quelques points de rendement. Ce mécanisme simple permet ainsi de pouvoir mettre en place des stratégies très défensives pour peu qu’on accepte d’aller sur des maturités longues (3 à 5 ans par ex.). Ainsi, face à des taux d’intérêt très bas, on peut concevoir actuellement à partir de la vente de deux puts sur le DJ Eurostoxx 50, des produits à taux variables, qui sont des alternatives intéressantes à des placements obligataires classiques… Il est ainsi toujours intéressant de revoir ses classiques, afin de s’écarter des sentiers battus, pour explorer et utiliser à bon escient le potentiel des produits structurés, malheureusement trop souvent cantonnés dans l’esprit des investisseurs aux grandes campagnes de distribution de produits standardisés.