jeux d`écriture au château de la roche-guyon

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jeux d`écriture au château de la roche-guyon
JEUX D'ÉCRITURE AU CHÂTEAU
DE LA ROCHE-GUYON
4ème ex-aequo chez les Benjamin(e)s
Le fantôme de la bibliothèque
par Quentin Dadolle, 14 ans
Collège La Salle Saint-Rosaire – Sarcelles
Je vais vous raconter la légende du fantôme de La Roche Guyon…
C’était un jour de beau temps, les oiseaux chantaient dans les vergers, les arbres fruitiers
verdoyants s’épanouissaient.
Les eaux limpides de la Seine renvoyaient un bien sombre reflet, le reflet du château de La
Roche-Guyon, un château troglodytique surmonté d’un donjon. À l’intérieur, les domestiques
et les nobles étaient au désespoir car un fantôme hantait la bibliothèque et les empêchait de
dormir la nuit.
Le nom de la jeune fille chargée de ranger la bibliothèque était Charlotte, elle avait les yeux
verts comme de l’émeraude et ses cheveux noirs comme l’obsidienne. D’habitude, elle quittait
la pièce avant la tombée de la nuit mais un jour où elle était allée ranger les livres sur l’ordre
de son seigneur, la nuit était tombée. Quand tout d’un coup, son visage semblable à celui
d’une enfant se déforma et esquissa une grimace effrayée : un des livres de sa pile s’était mis
à voler dans les airs.
Après avoir repris ses esprits, Charlotte, qui aimait l’aventure, voulut découvrir qui s’amusait à
faire tellement peur aux habitants du château. Elle pensait que le fantôme venait du donjon
car elle avait vu plusieurs fois des choses s’envoler de là-bas.
La nuit suivante, elle s’engouffra dans un petit escalier dérobé, taillé dans la roche, elle monta
jusqu’au donjon et plus tard, sa torche s’éteignit, ce qui la laissa dans le noir complet. Elle
s’engagea dans un tunnel semblable à un boyau étroit. Une lumière au loin lui semblait
insaisissable, elle continua à avancer prudemment et elle arriva au bout de ce tunnel. Là, deux
hommes armés équipés d’un haubert, d’un heaume et d’une épée montaient la garde.
Surprise, elle prit peur, descendit à tâtons des escaliers. Dans sa course, elle aperçut une
pièce cachée par la pénombre. Elle y entra mais il faisait trop noir pour voir où elle se trouvait,
alors elle décida de se coucher sur le sol dur et humide et s’endormit…
À l’aurore, la lumière rosée réveilla Charlotte. Elle observa la pièce creusée dans la roche et
vit, sur tous les murs, des trous ainsi qu’une énorme ouverture qui menait dehors. Un oiseau
au plumage gris arriva par l’ouverture pour se poser dans l’un des trous. Elle comprit alors que
c’était le pigeonnier et que ce qu’elle voyait s’envoler tous les soirs était des pigeons. Quelques
instants plus tard, elle sortit du pigeonnier pour retourner au château. Il fallait qu’elle se rende
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à l’évidence, le fantôme ne venait pas de là et fort heureusement, les gardes de la veille ne
l’avaient pas reconnue.
Elle se rendit directement à la bibliothèque pour ranger ses livres et chercher le fantôme. Elle
aperçut alors une ombre blanche passer à toute vitesse, prit peur et lâcha les livres qu’elle
tenait dans les mains. C’est là qu’elle se rendit compte qu’il s’agissait du fantôme. Elle alla voir
dans la direction ou il était parti et elle le vit assis dans un fauteuil de la bibliothèque, un livre
en main, une larme de fantôme au coin de l’œil. Charlotte l’espionna mais le fantôme l’aperçut
et disparut à travers un mur. Chagrinée par la détresse de ce fantôme, elle ramassa le livre et
s’aperçut qu’il contenait tous les portraits des rois de l’ancien temps. C’est alors qu’elle se
demanda si ce fantôme qui gémissait n’était pas un de ces anciens rois à la recherche de
quelque chose.
Il se faisait tard, c’était déjà l’heure de se coucher. Pendant la nuit Charlotte se posa plusieurs
questions sur l’origine et la présence de ce fantôme à La Roche-Guyon. Le lendemain, après
avoir réfléchi toute la nuit, elle était bien décidée à aller lui parler.
La journée se passa tranquillement jusqu’au soir. Elle entendit alors le fantôme rôder.
Bizarrement, elle eut du mal à le trouver. Enfin elle l’aperçut, essaya de lui parler. Tout d’abord,
elle lui demanda d’écouter ce qu’elle avait à lui dire. Le fantôme s’assit dans un grand fauteuil,
attendant qu’elle parle. La jeune fille lui expliqua alors la détresse dans laquelle étaient les
châtelains. Il comprit et prit la parole. Il dit à Charlotte qu’il y avait très longtemps qu’il errait
dans la bibliothèque car il était le premier seigneur de La Roche, un grand conquérant qui, à
chaque retour de conquête, rédigeait son épopée dans un grand livre brodé d’or avant de la
raconter aux enfants. Il expliqua qu’il était à la recherche de ce livre pour le léguer à quelqu’un
qui raconterait son histoire, pour ne pas sombrer dans l’oubli.
La jeune fille comprit que le fantôme ne voulait pas faire de mal mais qu’il voulait retrouver ce
livre et elle lui proposa de l’aider. Tous les soirs, à la tombée de la nuit, quand le château était
endormi, elle le retrouvait dans la bibliothèque pour chercher le livre. Cela prit trois jours avant
que les deux nouveaux amis n’y arrivent. Pour remercier Charlotte, le fantôme lui offrit le livre
en lui donnant quelques conseils pour raconter son histoire, puis il prit congé.
À présent, on raconte que le livre est entreposé dans cette grande bibliothèque à une place
de choix et que parfois, rôde un fantôme qui pourrait raconter son histoire.
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