Produire et transformer la viande
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Produire et transformer la viande
F O R M AT IO N VENDREDI 9 JUILLET 2010 En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie 7 AU MICRO Joachim Anderson, 19 ans. Spécialiste en restauration Traiteur/euse Technologue en denrées alimentaires «Un métier complexe» Joachim Anderson: «Le peintre a sa toile, nous avons la viande pour créer!» Le moment que je préfère: PHOTOS: LDD LES MÉTIERS DU DOMAINE: Cuisinier/ère (en diététique) £ Technologue en industrie laitière Produire et transformer la viande EN CHIFFRES: Premier salaire: à partir de 50 050 fr. brut annuels, selon la convention collective de travail. Places vacantes sur le marché: aucune difficulté à trouver une place à la fin de l’apprentissage. £ POUR EN SAVOIR PLUS: Association vaudoise des maîtres bouchers-charcutiers (AVMBC) www.bouchers-vaud.ch ➜ Union professionnelle suisse de la viande www.carnasuisse.ch ➜ Romandie Formation www.romandieformation.ch ➜ Orientation scolaire et professionnelle vaudoise www.orientation.vd.ch ➜ Ecole professionnelle de Montreux (EPM) www.epm.vd.ch £ CONSEIL Multiplier les stages, dans les domaines industriel et artisanal, afin d’être sûr de son choix, de ne pas regretter ou de partir trop vite, ce qui donne une mauvaise image du métier. Le boucher-charcutier passe allègrement de l’abattage à la transformation, une étape «artistique», selon cet apprenti. A moureux de la viande en général et de la saucisse aux choux en particulier, Joachim Anderson boucle sa troisième année d’apprentissage à la boucherie artisanale de Sévery. Suivant la filière production dans cet établissement de campagne, il en a expérimenté chaque aspect, à commencer par l’abattage des bêtes, «un peu dur au début, mais l’appréhension s’estompe avec l’habitude», précise-t-il tout sourire. Vient ensuite le désossage, de la tête à la queue, au couteau, sans méthode particulière. «Chacun forge sa propre technique, il faut juste une bonne poigne car une carcasse de bœuf pèse en moyenne 300 kg et certains morceaux débités, 60kg! On doit également être vigilant, un demi-quartier de 150 kg demande une heure et demie de découpe.» Puis c’est au tour de la transformation, une étape «artistique», selon Joachim, au vu des possibilités: de l’élaboration des charcuteries (terrines, pâtés et saucisses) à la salaison des jambons et saucissons en passant par le fumage aux copeaux de bois des jambons, lards, saucissons secs ou carrés de porc, le » Formation En apprentissage dual: trois ans, quatre jours dans une boucherie, un jour de cours à l’Ecole professionnelle de Montreux. CONDITIONS D’ADMISSION: 15 ans révolus, scolarité obligatoire achevée, certificat VSG ou VSB, tests d’admission et entretien personnel. TITRE OBTENU: CFC de boucher-charcutier. PLUS: Trois options au choix: production de la viande, transformation et commercialisation. Possibilité de suivre une formation de technicien ES en agroalimentaire, de passer un brevet fédéral de boucher-charcutier et un diplôme fédéral de maître boucher-charcutier. Possibilité également d’obtenir une maturité professionnelle pendant l’apprentissage ou après le CFC qui donne l’accès à une HES en technologie du vivant, orientation technologie alimentaire ou biotechnologie. potentiel créatif est sans limite. Sans compter les collaborations étroites avec les cuisiniers et boulangers lorsque la boucherie propose un service traiteur. Pour Joachim, cette exhaustivité constitue l’attrait du métier tout en en garantissant les beaux jours: «En remplaçant l’eau dans la fabrication des saucisses par des légumes, j’ai gagné un concours. Cela montre que si l’on trouve les bonnes idées et qu’on a la volonté de les réaliser, on peut faire évoluer le métier et le faire respecter.» CAMILLE BOZONNET » Débouchés Le boucher-charcutier peut travailler dans une boucherie artisanale, au rayon boucherie-charcuterie ou traiteur d’une grande surface, dans une entreprise de transformation et de production industrielle de produits carnés. En fonction de sa spécialisation et de son expérience, il peut devenir chef boucher, maître d’étal, chef charcutier, chef de vente ou gérant d’une succursale. Il peut également s’installer à son compte. «Blitzer», c’est-à-dire former la masse liée de chair à saucisse de veau avant de la pousser dans le boyau. Là, les couteaux tournent d’une certaine façon… Le moment que j’aime le moins: Le nettoyage. On doit laver les plats de présentation et les frigos tous les soirs, la chambre froide deux fois par semaine. Ce métier est pour vous si vous… êtes attentif puisqu’on manie des lames tranchantes, rapide, pour adopter un certain rendement, et rigoureux dans l’observation des règles d’hygiène. Ma plus grande surprise: Le métier est plus complexe que ce que j’avais imaginé, notamment dans les gestes techniques, comme pour ficeler un produit, par exemple, ou utiliser certaines machines. Comment je me vois dans cinq ans: Travailler sur les chaînes dans les entreprises industrielles et visiter d’autres boucheries artisanales pour faire le tour du métier. Puis suivre un apprentissage de cuisinier. Vrai Faux Un boucher ne découpe que de la viande FAUX C’est oublier la préparation, la production, la recherche dans l’élaboration des créations carnées. C’est un métier archaïque FAUX Avec de l’imagination, on peut le faire entrer dans le XXIe siècle et le valoriser. Un ami vient d’ailleurs de créer une application iPhone pour déterminer les temps de cuisson par rapport aux types de grillades et au nombre d’invités! Le côté commercial est important VRAI Il y a une manière de présenter les produits pour les vendre. Il faut également savoir écouter le client pour anticiper ses attentes et le fidéliser.