un an déjà !!! par Alain Arnaud La Source a un an

Transcription

un an déjà !!! par Alain Arnaud La Source a un an
juillet-août 2009
Vernissage à La Bergerie du Forest
11 juillet 2009 à 21h
Concert flûte
et orgue de barbarie
Elie Pellegrino - flûte • Bernard Jullien - orgue et conteur
À l’église de Manteyer
Tarif : 8€ • adhérents Li Arribarem Prou : 5€
gratuit pour les moins de 12 ans
25 juillet 2009
la grimpée de Céüze
organisée par la pédale gapençaise
se déroulera le samedi aprés-midi
C'est sous le parrainage de l'association “Li Arribarem Prou” que s'est déroulé le 28 juin
dernier le vernissage de l'exposition des œuvres de Sylvie Bonnot à La Bergerie du Forest. De
nombreux Manteyards se sont rendus à cette manifestation culturelle pour découvrir la
vingtaine de tableaux exposés.
Ces œuvres très originales allient la peinture et l'objet. “C'est presque à chaque fois à partir de
l'objet trouvé que prend forme le travail qui deviendra tableau” nous dit Sylvie Bonnot. Elle
aime particulièrement la rouille pour ses couleurs et pour la dentelle qu'elle offre à l'objet, mais
ses inspirations viennent aussi des écorces, des pierres, de la ficelle, ... Puis quand l'idée a fait
son chemin, le papier de soie en guise de fond sert de “chef d'orchestre” à la suite du travail.
Alors, n'hésitez pas à vous rendre à La
Bergerie du Forest pour admirer ces œuvres.
L'exposition est ouverte au public de 16 h à
19 h du 1er Juillet au 29 Août. I
Juillet - Août - Septembre 2009 • n°5
un an déjà !!!
L
a Source a un an … décidément le temps passe vite ! C'est un peu banal
mais dire que nous sommes au cinquième numéro, déjà installés dans la
routine est un peu étonnant. Il est presque temps de faire un premier bilan
et pourtant nous avons l'impression d'avoir commencé hier ! Il faut dire que la
diversité des rédacteurs et l'éclectisme de leurs productions nous éloignent de
l'ennui … l'actualité aussi !
15, 16 et 17 août 2009
Fête votive
Acte de cruauté
Samedi 15 à partir de 14h
triplette mixte + animations pour enfants
21h Orchestre sur 2 notes
par Catherine Blanc
2e festival médiéval
Ménestrels, baladins, conteurs, musiciens, bateleurs, joutes et cascades équestres, combats de chevaliers à pieds animeront ce week-end dans le cadre
d'un camp de vie et d'échoppes d'artisans d'époque.
Un banquet concluera ces festivités agrémentées par
ailleurs de concerts de qualité.
Un événement à ne pas manquer I
Association “Les Manteyards” 04 92 57 96 53
Décès
• Nous avons appris le décès de Mme
Andrée BODIN à l’age de 76 ans. Elle
était la mère et la belle-mère de Michelle
et Jacques BONNET
À toutes sa famille nous présentons nos
condoléances attristées .
• Mme Reine ORLUC est décédée le 20
mai 2009 à l'âge de 93 ans, domiciliée
aux Gallices. Nous présentons nos très
sincères condoléances à son fils André et
à sa sœur Mme BLOT Marie-Jeanne.
Mariage
Julien GAY et Sandra
MALBEC se sont mariés
le 06 juin 2009 à
Manteyer. Le jeune
couple est domiciliée au
Clot de Saigne avec leur
fille Madeline.
Toutes nos félicitations aux jeunes mariés.
Naissances
La famille MARIN s’agrandit Enzo est
né le 8 juin 2009
Il est le1er enfant
au foyer de
Christelle
et
Alban et comble
de joie les grands
parents Martine
et Maurice.
8
La source • été 2009
Pour ce cinquième numéro de La Source
Directeur de la publication : Pascal Lagnel Directrice Adjointe :
Florence Magne Rédacteur en chef : Jean-François Lafarge
Mise en page et illustrations : Marie-Anne Lê Van
Rédacteurs : Alain Arnaud, Gilbert Guiony, Sandrine ArnaudSalgado, Maurice Marin, Jean-Pierre Aussourd, Isabelle
Revelard, L’école de la Roche-des-Arnauds, Marie-Anne Lê
Van, Jean-René Garcin, Baptiste Lafarge, Robert-André Gidrol.
mail : [email protected]
site : www.manteyer-info.fr
par Jean-Pierre Aussourd
Rassembler les Manteyards
clairsemés dans différents
hameaux en un même lieu pour
la fête de la musique !
©M-A Lê Van
Association “Les Manteyards”
Mme Catherine Blanc résidant aux Villarons
attire l'attention qu'alentours, un inconnu a
prémédité de blesser mortellement un animal
de compagnie.
Ce bon gros chien du nom de “Vasco” est
rentré chez lui, le vendredi 13 février après
une dernière “léchouille” et sans aucune
plainte, il s’est couché dans son panier …
pour y mourir !!!
Le compte-rendu du vétérinaire a révélé
qu’une balle de gros calibre a été tirée par
derrière, a pénétré la cuisse, provoquant de
multiples perforations qui ont entraîné une
hémorragie
interne.
Une
semaine
auparavant, Vasco avait reçu de multiples
plombs de chasse au niveau du bassin,
certainement tirés par la même personne.
Ce chien avait un collier sur lequel son nom
et n° de téléphone étaient inscrits ; peut-être
était-il amoureux d’une chienne dans les
environs, dans ce cas, il aurait été tellement
plus souhaitable et responsable de contacter
ses maîtres afin qu’ils viennent le chercher !!!
Aujourd’hui encore et pendant longtemps, sa
maîtresse reste inconsolable et se demande
“pourquoi ?” et “qui ?”
À ce jour, une enquête est ouverte et des
investigations sont en cours. I
À L’ATELIER • GAP. Ne pas jeter sur la voie publique
Lundi 17 à partir de 9h
Concours jeux libre 21h Bal avec les Matins bleus
22 et 23 août 2009
Tout d'abord un grand coup de chapeau à la toute jeune association “li arribarem prou” : pour un
coup d'essai … ce fut un coup de maître, l'organisation de la première fête de la musique de Manteyer
a été une vraie réussite, gageons que ce n'est que le début d'une longue série.
Dans les nouveautés, un poème écrit et aussi chanté de Robert Gidrol, qui nous a par ailleurs régalé
par son talent … bienvenue à ce nouveau Manteyard.
La découverte (pour certains) des hameaux du village, Jean-René Garcin s'est plongé dans l'histoire.
Laissons à votre curiosité le loisir de découvrir le reste du journal … entre la vie municipale (actuelle et
passée) les dates des grandes manifestations d'été : fête médiévale et fête du village, le concert d'Elie
Pellegrino, une exposition de peintures à la Bergerie du Forest, le portrait habituel, la fameuse recette,
la vie de nos écoles et quelques surprises, la lecture durera un bon moment.
Encore une fois merci à tous les intervenants. Bon Anniversaire “La Source”,
passez de bonnes vacances et à bientôt pour la rentrée. I
envers les animaux à Manteyer
Dimanche 16 à partir de 14h
triplette formée + animations pour enfants
21h Orchestre sur 2 notes
par Alain Arnaud
L
orsque cette idée folle a été lancée il y a environ un
an, peu d'entre nous étaient optimistes sur la
réussite d'une telle manifestation. Puis la
naissance de notre association “Li Arribarem Prou”
nous a permis de sceller les fondations de cette entreprise.
Ainsi est né ce projet de première fête de la musique dans
notre village.
Une idée folle en amenant une autre, pourquoi ne pas
aller jouer une aubade dans chaque hameau ? Certains
bricoleurs et décorateurs de la bande ont relevé le défi en
transformant une remorque agricole en scène de
spectacle champêtre. Dès 10h en ce samedi 20 juin, les
premières notes retentirent à travers les chemins de
Manteyer, pas toujours justes quand le char roulait (et
même lorsqu'il ne roulait pas !...) Mais les Manteyards
furent nombreux à applaudir le Li Arribarem Prou's
band lors de son passage.
… suite p.2
été 2009 • La source
1
Conseil municipal
Syndicat inter-communal
Gap-Céüze 2000
par Sandrine Arnaud-Salagdo
Réunion du 30 avril 2009
Versement anticipé des attributions du FCTVA
au titre des dépenses réalisées en 2008
La commune de Manteyer a décidé de conclure avec le représentant de
l’État la convention par laquelle la commune s’engage à augmenter ses
dépenses réelles d’équipement en 2009 afin de bénéficier de la réduction du
délai d’attribution du FCTVA au titre des dépenses réalisées en 2008.
Le dispositif du plan de relance de l’économie relatif au fonds de
compensation pour la TVA (FCTVA), permet le versement en 2009 des
attributions du fonds au titre des dépenses réalisées en 2008, par
convention avec le représentant de l’État, à accroître leurs dépenses
d’investissement en 2009 (la moyenne de référence pour la commune de
Manteyer est de 85404 €). Cette dérogation au principe du décalage de
deux ans entre la réalisation de la dépense et l’attribution du FCTVA
devient pérenne pour les bénéficiaires du fonds dès que les services de
préfectures constateront, au 1er trimestre 2010, qu’ils ont respecté leur
engagement au regard des montants effectivement réalisés en 2009.
Une exposition
L'après-midi fut consacré à une exposition d'instruments
connus et méconnus. Nous avons pu admirer de véritables
œuvres d'art et de grande valeur. Les visiteurs purent essayer
les instruments et notamment les enfants. Certains s'étaient
déplacés de Gap pour la visite. Espérons que des vocations
soient nées de cette manifestation.
En avant la musique !
Puis vers 18h30, les concerts débutèrent avec l'école de harpe de La
Roche-des-Arnauds. Ces jeunes musiciens ont enchanté le public dans
ce qui fut une de leurs premières représentations mais sans doute pas
la dernière.
Vinrent ensuite les chants de la Choraline où les voix aiguës des
femmes étaient complétées à merveille par les basses des hommes. Les
danseurs de salon prirent le relais et l'on retrouva d'ailleurs parmi
les artistes, quelques choristes du groupe précédent.
La suite du programme nous fit découvrir un jeune talent retraité,
auteur-compositeur-interprète, en la personne de Robert Gidrol.
Passer sur scène à l'heure de la “saucisse-frites” n'est pas chose facile,
mais les oreilles averties n'en ont pas manqué une mesure.
Le voyage musical se poursuivit en changeant de continent pour
aborder la musique country avec le groupe de danseurs de Manteyer.
Une belle démonstration où il ne manquait que les chariots et les
chevaux en cercle autour du parvis de notre Mairie pour se sentir
totalement dépaysé.
Retour dans les Hautes-Alpes … Changement de remorque pour le
Li Arribarem Prou's band pour un concert varié allant du musette
au blues, en passant par la variété. Plus besoin pour Hervé de tenir ses
claviers tout en jouant … la scène ne roulait pas !
Puis le rock prit place avec un groupe de La Roche-des-Arnauds
qui revisita les Rolling Stones, les Beatles et autres groupes mythiques.
La soirée se termina par l'excellent concert de D'gats une fille. Une
seule fille certes, mais une Manteyarde à la guitare basse en la personne
de Véronique.
Sans la musique, la vie serait une erreur disait Nietzsche. Une
idée folle a abouti à une journée de convivialité et d'amitié ; un moment
de bonheur en toute simplicité en cette période de crise. Que tous les
participants de près ou de loin, artistes, serveurs, graphiste, bricoleurs,
chauffeurs, soient grandement remerciés, et en particulier les membres
de l'association “Les Manteyards” pour leur aide précieuse et
constructive.
Cette journée nous a permis de découvrir que ce village débordait de
créativité, de générosité et de talents cachés. N'est-ce pas de bonne
augure pour la suite ? I
2
La source • été 2009
Subvention SPA Sud Alpine
Le conseil municipal considérant que la population de Manteyer depuis le
1 janvier 2009 est de 403 habitants décide de porter la subvention attribuée
à la SPA Sud Alpine à la somme de 310 € pour l’année 2009. Cette décision
annule le montant attribué dans le budget principal (M14) de l’année 2009.
Aliénation d’une parcelle de terrain communal.
Une demande a été formulée pour l’achat de la parcelle Section B n°386
d’une contenance de 4005 m2 au lieu-dit la Begüe.
Compte-tenu que la commune doit acquérir deux parcelles à ces
propriétaires pour la construction de la station d’épuration, le conseil va
réfléchir à la possibilité de vendre ou d’échanger cette parcelle. La décision
est reportée à une prochaine réunion.
Questions diverses
Cet espace vous est réservé pour nous faire partager vos derniers
coups de cœur ou coups de gueule !!!
Contact : [email protected]
[email protected] - 04 92 57 92 58
Brising
par Baptiste Lafarge
Christopher PAOLINI, bayard jeunesse, mars 2009
Suite d’“Eragon” et de l’“Ainé”,
“Brising” est un livre de genre
fantastique, qui parle de guerres, de
dragons, de dragonniers, mais aussi
d'amour.
Nous nous demandions si Eragon
(le héros) pourrait tenir ses multiples
promesses faites à différents peuples,
et si le troisième et dernier œuf de
dragon allait éclore...
Nous étions pressés de lire ce
troisième tome et n'avons pas été
déçus ! Il faut maintenant attendre
quelques mois encore la sortie du
“livre IV du cycle de l'héritage” … I
• Protection des sources
Le Maire informe le conseil du courrier de la DDASS concernant la
protection de la ressource en eau destinée à la consommation humaine. Il
est nécessaire de mettre en place un périmètre de protection sur les
captages des sources.
• Vente d’eau à la commune de Pelleautier
La commune de Pelleautier souhaite acheter de l’eau à la commune de
Manteyer. Plusieurs entretiens ont eu lieu avec le Maire de Pelleautier mais
aucun dossier n’est encore élaboré. Le conseil sera tenu informé de
l’avancement de projet.
• Assainissement
Un compte-rendu est
donné sur l’avancement
des travaux. La station
d’épuration devrait être
opérationnelle à la fin
du mois de juin.
Un rendez-vous a été
demandé à la préfecture
pour définir les taxes de
raccordement. I
Réunion du 26 mai 2009
Saison 2008/2009
Guy Jullien donne le compte-rendu de la saison avec les grandes
lignes des dépenses et des recettes (compte administratif au 25
mai 2009).
Recettes
414 621 €
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Remontées mécaniques
Assurance ticket neige
Frais de secours
Subvention du Département
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
327652 € H.T
11317 € H.T
6652 € H.T
70000 € H.T.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dépenses
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dépenses réalisés au 25/05/09
Dépenses engagées
Dépenses à réaliser
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
291 962 €
259451 € H.T
8511 € H.T
24000 € H.T
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le résultat de la saison sera de l’ordre de 120000 €
Les membres du SIVU de Gap Céüze 2000 doivent réfléchir à
l’ouverture pour la saison prochaine. On ne pourra pas décider
de l’ouverture au mois de novembre car il y a des travaux à
prévoir indispensables à l’ouverture. M. Chautant précise que
l’étude sur le massif de Céüze ne sera pas terminée et si la station
ouvrait la saison prochaine, ce sera encore avec le SIVU de Gap
Céüze 2000.
Guy Jullien fait le point sur les travaux à réaliser, des devis ont
été demandés : 3 câbles à raccourcir, 1 câble à changer au TK du
Miane, Caoutchoutage de poulies.
Une demande de dérogation sera faite auprès du service du
BIRM pour la révision trentenaire de la Sapie.
Indemnités Conseil et Budget au receveur municipal
Il est attribué à Daniel Obadia, Trésorier Principal, Receveur
Municipal, l'indemnité de confection des documents budgétaires
et 100% de l'indemnité de conseil, aux tarifs fixés par les textes
visés, pour toute la durée du mandat.
Décision modificative n° 1/2009
Le Président expose au Comité syndical que les crédits
prévus à certains chapitres du Budget de l’exercice 2009 sont
insuffisants, que de nouvelles dépenses ont été prévues et
qu’il est nécessaire d’effectuer les modifications suivantes (cf.
tableau). Le Comité syndical, après en avoir délibéré, vote en
dépenses les suppléments de crédits compensés par les plus
values de recettes indiquées ci-dessous. I
été 2009 • La source
7
Dans le cadre de notre projet sur l’eau, vendredi
10 avril, nous sommes allés, les CE1 CE2 de
l’école de La Plaine (La Roche-des-Arnauds) au
torrent du Rif observer les p’tites bêtes de l’eau,
accompagnés de Ludivine, animatrice de la
Maison de la Nature et de deux parents.
Pour le trajet, nous avons pris une joëlette
pour Maurine qui s’est cassée la jambe en
mars pour qu’elle puisse nous accompagner.
La fédération Handisports et M. Skyronka
l’ont prêtée à la maîtresse.
Présentation
Arrivés au bord de l’eau, Ludivine nous a
d’abord demandé quelle sorte de cours d’eau
nous avions en face de nous et ses
caractéristiques. Puis si nous avions des
moyens de savoir si son eau était polluée.
Après discussions, nous sommes allés mesurer
la pollution immédiate : la température, le
pH, le taux de nitrates et la dureté. Chaque
élève avait, soit une bandelette soit un
thermomètre et les consignes de prise de
mesure à respecter.
Après avoir mesuré les résultats sur des
échelles de couleur ou directement, nous en
avons conclu grâce au tableau du carnet de
nature, que le torrent était favorable à la vie
aquatique.
Les p’tites bêtes du Rif
Mais avant … ?
Ludivine nous a expliqué qu’on pouvait en
déduire tout ceci maintenant mais qu’on
pouvait aussi savoir si un cours d’eau était
pollué les jours d’avant en étudiant quelles
bêtes vivaient dans l’eau. On a recensé les
bêtes susceptibles de correspondre aux
critères (nous avons pensé surtout aux
poissons) mais Ludivine nous a demandé de
partir à la recherche des petites bêtes sous les
pierres … à l’aide d’une canne à pêche ? non !
d’une passoire à thé ! Alors chacun d’entre
nous est allé au bord de l’eau essayer
d’attraper une petite bête avec sa passoire ...
et beaucoup de patience. Chacun devait la
ramener à Ludivine afin de la mettre dans un
petit récipient. Tessa en a trouvé une tellement
grosse (2 cm) que Ludivine l’a mise dans une
sorte d’aquarium.
Identification
Notre collecte terminée nous nous sommes
réunis pour identifier nos petites bêtes. Chacun
a dessiné une bête (souvent minuscule) et, à
Le Pont de Mirabeau
L’ancienne route romaine qui reliait Aix-enProvence à Riez passait en ce lieu et à partir de
la première partie du XIIIe siècle, on utilisait
des bacs à traille. Ces bacs, de 19 m par 5 m et
80 cm de hauteur, étaient constitués de mélèze.
Le passeur utilisait des pieux et des cordes
pour faire avancer l’embarcation. La première
tentative de construction d’un pont date du
début du XVe siècle.
Le “Pont de Mirabeau”, homonyme de celui
de Paris chanté par Guillaume Apollinaire, a
eu une existence des plus mouvementées. Les
différents “Ponts de Mirabeau” qui furent
édifiés ont été détruits totalement ou en partie
à quatre reprises en 1440, 1635, 1843 et 1881
par la Durance déchaînée, au débit multiplié
par cent. Il fut chaque fois reconstruit.
On disait que le pont de Mirabeau (le second)
avait un pied dans chacun des quatre
départements limitrophes : Alpes de Haute
Provence, Bouches du Rhône, Var et Vaucluse)
et chacun des piliers illustrait son département
par une frise. Les frises sont désormais réunies
au centre du giratoire, sur le côté gauche de la
Durance (près du panneau directionnel de la
DDE).
6
La source • été 2009
l’aide d’une clé de détermination a identifié
“sa” bête. Nous avons donc vu que nous
avions collecté une majorité de larves de perle,
deux larves d’éphémère et un mollusque. A
l’aide d’une carte nous avons vu que si nous
avions trouvé ces trois sortes d’animaux, l’eau
était de très bonne qualité : pas d’incident de
pollution antérieur.
Puis nous avons relaché “Bubulle” et autres
bêtes dans le torrent.
Larve d’éphémère
Larve de perle
Retour
Maurine est remontée
remontée dans la joëlette et
cette fois, reine
reine du trajet, nous a conduit
à notre
notre école. Merci
Merci à Ludivine, le papa
d’Antoine, la maman de Maurine et M.
Skyronka
Skyronka grâce auxquels nous avons pu
faire
faire une très belle sortie.
sortie. I
Lorsque l’on m’a raconté cette histoire (ou
légende) j’étais exilé à Paris, avec un seul but :
rejoindre mon sud natal. J’ai dû attendre l’âge
de 62 ans pour y parvenir … Alors, pour
patienter, j’ai écrit la chanson qui suit :
Il n’est pas qu’à Paris, le Pont de Mirabeau,
Quatre départements s’en partagent un autre,
Les seigneurs du pays, quand le temps était beau
Venaient y déjeuner, se saluer l’un l’autre.
Au bord de la Durance, quand le soleil est haut,
Les grands pins calcinés ressemblent aux
fantômes
De ces grandes de Provence.
Mais moi, sur ce pont de Paris
J’ai peur de perdre la lumière,
Avant que d’être reparti
Là-bas, dans les bruyères.
J’ai rencontré l’amour, la paix et l’amitié
Dans ces terres du Var, si proches des Alpilles
Tout près de Montmajour, Manosque et
Forcalquier
D’où les mots de Giono s’envolent et s’éparpillent.
Et là, dans un grand val, quand le soleil est haut,
Un grand pin calciné ressemble au fantôme
De Frédéric Mistral.
Mais moi, sur ce pont je m’ennuie
De vous mes amis du village
Et j’attends je ne sais quelle vie
Où bien, mon troisième âge.
La maison je la vois, où vieillard besogneux
Je finirai mes jours où ils ont pris leur course,
Cassant un peu de bois, pour le jeter au feu,
Dans ma jarre il n’y aura plus que de l’eau de
source.
Et là, sur la grand-place entre vieux repentis
On se fera une longue partie de boules,
Je n’laisserai pas ma place.
Voilà, sur ce pont je souris
De voir mon âme vagabonde,
Surgir, d’un seul coup de Paris,
Là bas, dans cet autre MONDE. I
par Jean-René Garcin
Parcourir les noms de lieux nous offre la possibilité de voyager
dans le temps. C’est ainsi que le regard averti du promeneur peut
déceler dans les paysages qui lui sont familiers des traces d’activités
anciennes, de chemins en creux oubliés, de ruines abandonnées.
C
es paysages ont évolué, changé au gré
du temps et de l’occupation humaine.
Il en est de même des noms de lieux
qui évoluent au fil des époques, à l’aune des
préoccupations des contemporains.
Considérons un instant le nom de Céüse que
nous pourrions écrire Céüze ou Séüse, selon
son origine latine segusia, qui a donné le nom
de Suse ou Suze (Suze la rousse ou Suse en
Italie), sans doute à partir de la racine celte uz
signifiant lieu élevé et évoquant une déesse
chien dans une légende celte. Il s’agirait d’une
fée des montagnes équivalente de Cérès déesse
des moissons au temps des ségusiens,
peuplade gauloise locale. Qui sait si, vous
promenant par une fin d’aprés-midi sur le
plateau, ressentirez-vous une atmosphère un
peu particulière, un souffle léger évoquant le
chant lointain d’un barde gaélique...
Arrêtons-nous ensuite pour nous rafraîchir à
la source de viteterne. Celle-ci, résurgence
d’un passé pré-chrétien, rappelle ad vitam
aeternam, cette eau qui, par le baptême,
assure la vie éternelle. C’est Georges de
par Robert-André Gidrol
L’Histoire (ou la légende) dit qu’à l’époque du
premier pont, l’endroit servait de frontière à
quatre seigneuries et que les maîtres du pays
s’y rencontraient parfois lors de banquets en
plaçant les tables de telle façon que, bien que
déjeunant à la même table, chaque seigneur
demeurait dans son domaine.
Noms de lieux !
Manteyer qui nous indique ici l’origine du
nom. La montagne est domaine de
spiritualités, de magies et croyances tenaces :
“quand Céüze a son manteau, pluie ou vent
viendront bientôt”...
Plus loin, continuant notre chemin, se
trouvent les Forests qui ponctuent le piémont
de Céüse. Quelques-uns sont encore là, Forest
de Gué ou Gay ou Gai, de Chevalier ...), qui
témoignent d’une tradition ancienne de domus
foresterie, de maisons forestières, de propriétés
boisées situées hors du village (la préposition
latine foris qui entre dans la composition de
forêt signifie aussi hors de, en dehors de).
Celles-ci étaient en fait des granges, des lieux
d’occupations temporaires, saisonniers. Ainsi
la Freissinouse au temps médiéval n’était-elle
constituée que de granges dîmières, entrepôts
appartenant aux Chartreusines de Bertaud et
de forests des paysans de Pelleautier.
Il y a fort à penser que l’éclatement du village
de Manteyer est issue de la situation de ces
forests progressivement habités de manière
durable.
Fête des voisins
L
e principe est simple, chacun vient avec
un plat, un dessert, une boisson … ce
qu’il y a de simple à partager tous
ensemble. Yves prépare le feu, Gérard apporte
une table en plus, Christophe prévoit les
parasols et les enfants gonflent les ballons. Le
décor est planté dans le jardin de Dédé et
Blandine, au cœur du hameau du Serre. Deux
invités s’ajoutent aux Manteyards, ce qui
mène à 28 le nombre de convives …
À propos savez-vous ce qui se cache aux
Calandris ? Il ne s’agit pas des calendes
romaines, ces premiers jours de chaque mois
qui étaient jours d’échéance des dettes. Ce
nom de lieu est sans doute la survivance d’une
activité pratiquée dès le Moyen-Age, le filage
du chanvre, récolté sur la commune dans les
chenevières. Aux XIVe et XVe siècles, cette
activité agricole est présente le long des
ruisseaux et en bordure des champs et
chemins. Les manteyardes filaient ce chanvre
pour la confection de toiles et de draps tissés
par les tisserands du village. Les calendreurs
sont les ouvriers qui, à l’aide d’un cylindre de
bois appelé calendre, procèdent au lustrage
des toiles. Les Calandris sont probablement le
lieu d’une partie du village primitif.
Je vais continuer mon chemin, si vous le
permettez. Sans doute trouverai-je d’autres
signes d’une histoire révolue. Si vous avez,
promeneur attentif, découvert de ces traces
anciennes n’hésitez pas : tissez avec moi cette
trame commune qui nous relie. I
Ce texte est étayé par la lecture des travaux de
Georges de Manteyer, archiviste des Hautes-Alpes,
d’articles du Bulletin de la Société d’Etudes des
Hautes-Alpes et notamment de Th. Sclafert. Je
vous conseille aussi la lecture d’un livre de Gaston
Roupnel “Histoire de la campagne francaise” que
l’on trouve dans les bonnes bibliothèques et à la
bibliothèque de l’association Cultiva à la Rochedes-Arnauds.
par Marie-Anne Lê Van
échelonnés sur trois générations ! Enfin un
moment partagé.
L’hiver rigoureux nous permet toujours de
déneiger ensemble, mais cette fois-ci, c’est
avec un verre à la main et l’assiette pleine que
nous en profitons vraiment, pour écouter
chacun, apprendre des plus anciens, et
écouter le concert de Cléo (8 ans)… au
trombone ! Julie l’accompagne à la trompette
pour un morceau improvisé ! C’est qu’il y a
Initialement prévue le 26 mai au
niveau national, la fête des voisins
du Serre de Manteyer a été
programmée dès la fin mars pour
regrouper le plus d’habitants
possible … Belle réussite ce
13 juin, puisque 28 personnes
ont partagé un moment de
convivialité formidable !
Un événement à conseiller à
chaque hameau de Manteyer.
de la ressource au Serre. Une bataille d’eau
sous cette chaleur accablante fait le bonheur
des nombreux enfants. Le rendez-vous sera
fixé pour 2010, à moins que l’initiative nous
amène à renouveler l’expérience pour
l’automne … et pourquoi pas pour l’omelette
aux champignons ? I
été 2009 • La source
3
Marie-Louise et Marcel Blanc
La sagesse et la sérénité
des gens de la terre
par Alain Arnaud
A
u début des années cinquante il
rencontre
Marie-Louise,
une
Champsaurine de Saint Laurent et
l'épouse. Marylise, leur première fille va naître
en 1952 suivie un an plus tard de Martine.
Marcel commence alors à travailler chez
Buccio pour construire des remontées
mécaniques en Savoie puis revient au pays
chez Ancenys faire un peu de charpente,
puis magasinier, mécano et même facteur,
“j'ai un peu tout fait” affirme-t-il de son
regard bleu malicieux.
En 1957 le couple arrive à Manteyer et
reprend la ferme familiale du “pré la
dame”. “Oh! c'était pas comme
aujourd'hui ! Pas de chemin, pas d'eau, un
petit tracteur Farmal, des conditions
d'exploitation difficiles, une trentaine de
vaches “Tarines”, la traite, le foin, les
quelques céréales, le bois pour l'hiver, le
déneigement … ça occupe !”
Histoire de ne pas perdre de temps, Marcel
a également consacré une grande partie de
sa vie à la commune, en effet six ans
conseiller municipal avec Cyprien
Chevallier (père de notre maire actuel) puis
douze ans premier adjoint et enfin maire
douze ans encore !
En 1987, notre couple décide de prendre
une retraite bien méritée, la vie agricole
n'est pas facile dans nos régions mais pire
encore était celle de nos anciens. Comme
tous les vieux paysans, pas de transition
facile, le tracteur et les outils sont
soigneusement rangés dans le hangar … et
même en louant ses terres à Robert Para un
voisin de Pellautier, Marcel ne peut
s'empêcher de “donner un coup de main”.
Il y a cent ans : un rêve de prospérité
Il existe à Manteyer quelques
endroits paradisiaques : nichés
au pied du Fays sous le cirque de
Ceüse, Marie-Louise et Marcel
Blanc habitent un de ceux-ci.
Marcel est né au “Château” à la
Roche-des-Arnauds en 1926 …
comme beaucoup de jeunes de
cette époque, il est rapidement
“placé” chez des agriculteurs dès
l'adolescence. Il fait donc son
apprentissage agricole à la ferme
de la famille Pauchon aux
Allemands puis dans celle de la
famille Garcin aux Pons.
- une pâte sablée ou feulletée
selon votre goût
On ne traîte pas
Pour la crème :
les citrons !
- 2 citrons non traités
- 180 g de sucre
- 2 œufs entiers et 3 jaunes
- 20 cl de crème fraîche
Pour la meringue :
- 3 blancs d'œufs
- 150g de sucre glace
- une pincée de sel
4 Préparation
La source • été 2009
Pendant que votre four préchauffe à 180°,
préparer la crème en mélangeant les œufs,
la crème fraîche et le sucre. Râper les zestes
des citrons. Ajouter au mélange avec le jus
des citrons. Répandre sur la pâte et mettre
au four 20 mn. Attendre que la tarte soit
refroidie avant de faire la meringue.
Monter les blancs en neige avec une pincée
de sel. Puis incorporer le sucre glace petit à
petit. Etaler la meringue et remettre au four
chaud 10 mn à 180° pour une meringue
moelleuse ou 15 à 20 mn à 150° pour une
meringue croquante. Bon appétit ! I
Violette naine
Viola Pumila
par Isabelle Revelard
Maintenant ce dernier est lui aussi à la
retraite, mais Marcel garde toujours un œil
sur les “bêtes” de Philippe Lesbros le
nouveau locataire.
Aujourd'hui Marie-Louise et Marcel
annoncent fièrement 58 ans de mariage ! Elle
cultive un potager magnifique …
“marronne” bien un peu sur le temps qu’il
fait et … sur Marcel qui ne l'aide pas
beaucoup (au jardin) ! Lui, dit que le
La violette dont je vais vous parler aujourd'hui
est présente sur une grande partie de l'Europe.
Elle est très rare dans les Hautes-Alpes. On la
trouve, en cherchant bien, dans les marais du
Poët, dans un des marais d'Ancelle et dans les
marais de Manteyer.
Quelques botanistes l'ont vue, il y a longtemps,
à Corréo, à Gap, au col Bayard, à Guillestre...
Depuis, elle a disparu en même temps que les
milieux humides qui l'hébergeaient.
Description
C'est une plante à tige dressée de 10 à 25 cm,
sans rosette de feuilles à la base. Les feuilles sont
étroites, en coin à la base, se prolongeant le long
du pétiole. Les stipules sont bordées de franges,
celles des feuilles moyennes plus longues que le
pétiole et présentant un limbe développé. Les
pédoncules floraux portent deux bratécoles.
Floraison
La violette naine fleurit de fin avril à mi-mai
selon l'altitude. Il existe de nombreuses espèces
voisines, qui elles ne possèdent pas de rosette de
feuilles à la base des tiges.
Menace et sauvegarde
Après plusieurs recettes de plat de résistance, il était temps de passer au dessert !
Voici une tarte au citron meringuée succulente et facile à réaliser. Pour ce faire, il vous faut :
Ingrédients
Datée du 29 janvier, elle était envoyée par
La Société des Glacières, de Marseille. Son
directeur et cofondateur, M. J.-M. Castel,
proposait de construire sur la commune de
Manteyer une glacière alimentée par l’eau du
torrent du Moulin. Pour cela, il souhaitait
disposer “à titre gracieux” d’un terrain
communal situé le long de ce torrent, en
bordure de la route conduisant à la Roche,
n°59 section B du plan cadastral en vigueur,
établi en 1808. Il s’agissait, approximativement, du terrain occupé aujourd’hui
par un camping.
débroussaillage, la tondeuse et le rangement
autour de la maison lui prennent bien assez
de temps comme ça!
L'été, souvent , devant la maison à coté de la
fontaine un ami vient boire un coup de blanc
… dès le retour du froid ce sera autour du
poêle, dans ce paradis où le temps semble
s'être arrêté.
Marie-Louise et Marcel, la sagesse des gens de
la terre et votre sérénité nous font plaisir. “La
Source” vous remercie de votre accueil et
vous souhaite de longues années dans votre
paradis. I
La viola pumilia est classée dans le “livre
rouge” c'est-à-dire qu'elle est très rare et
menacée notamment du fait de la disparition
progressive de son milieu naturel, à savoir les
pelouses humides et les marais.
Concernant les marais de Manteyer, elle fait
l'objet d'un arrêté préfectoral de protection de
biotope (APPB), car même si elle y est présente
par un grand nombre d'individus, sa présence
reste fragile du fait des pâturages (Suivi de
prévention entre l'agriculteur et le CEEP).
On rencontre aussi fréquemment une violette
commune à Manteyer, dans nos jardins ou aux
abords de nos chemins. Celle-ci n'est pas rare et
elle est comestible ! ( à essayer sur une tarte aux
pommes. À la sortie du four, enduire la tarte de
gelée de coings et parsemer de violettes
fraîchement cueillies, c'est beau et c'est bon !). I
par Gilbert Guiony
Manteyer, réunion du conseil municipal le 14 février 1909. Après une heure
consacrée à l’examen de quelques affaires courantes, Séverin Chevalier, maire
de la commune depuis 1907, demanda à ses conseillers une attention
particulière. Les conversations qui commençaient à s’orienter vers d’autres
sujets s’arrêtèrent. Ménageant son effet il se leva, regarda chacun d’eux d’un
air rassurant et d’une voix quelque peu solennelle leur annonça qu’il venait
de recevoir une lettre intéressante pour l’avenir de la commune.
La lettre insistait sur “la prospérité de la
population ouvrière (sic) de Manteyer” et
faisait même une étrange proposition, pour
qui connaît la topographie des lieux :
l’aménagement d’une chute d’eau “en vue de
fournir à vos administrés éclairage et force
électrique”.
Le maire, de toute évidence séduit par cette
perspective de progrès, précisa qu’elle leur
était offerte par l’entremise d’un autre des
fondateurs de la Société des Glacières, Joseph
Martin, manteyard d’origine, né dans la
commune le 17 mai 1877. Il l’avait rencontré
à plusieurs reprises et lui accordait toute sa
confiance.
Peut-être l’occasion unique de tirer
enfin quelques bénéfices des rudes
hivers de l’ubac de Céüze
Une discussion s’engagea où se mêlaient
méfiance et espérance. La présence de ce
Joseph Martin, enfant du pays, la prospérité,
jalousée, des glacières de la Roche, la
perspective du travail procuré par la
construction puis le fonctionnement de la
glacière, la proximité de la gare du P.L.M. d’où
partiraient vers Marseille les wagons chargés
des pains de glace, et peut-être l’occasion
unique de tirer enfin quelques bénéfices des
rudes hivers de l’ubac de Céüze, levèrent les
rares réticences. On décida de donner une
réponse favorable mais sagement on exigea un
petit loyer annuel de 20 francs et on réduisit à
30 années la durée du bail.
Les choses ne traînèrent pas. Le 6 mai 1909 un
bail était signé avec J.-M. Castel, par ailleurs
directeur de la Banque Marseillaise (une
garantie absolue !), selon les conditions
exigées par la commune de Manteyer.
Ordonnée par la Préfecture, l’enquête d’utilité
publique eut lieu le dimanche 23 mai à la
mairie, sous l’autorité officielle de Jules Millon
(habitant de Manteyer). Elle fit apparaître les
réserves de 5 propriétaires du Clot de Sagne
soucieux de ne pas se priver, en cas de besoin,
de l’eau du torrent, et la ferme opposition de
Jules Faucon de la Bégüe. Ce dernier craignait
les dommages causés à ses terres, situées en
aval du chemin de St Roch, par les infiltrations
du lac de la future glacière.
Considérant qu’il n’y avait pas lieu de s’arrêter
à ces réclamations, la Préfecture donna son
accord.
Les travaux de terrassement commencèrent
rapidement, sans doute à l’automne. On peut
penser, sans en être certain, qu’à cette occasion
fut comblé un des deux bras avals du torrent
du Moulin (bras bien visible sur le plan
cadastral de 1808). On allait le dimanche, en
famille, constater et commenter l’avancement
des travaux. On repéra même quelques
rochois qui, surpris de l’initiative de “ceux
d’en face’’, se glissaient d’un air un peu
goguenard parmi les curieux.
Hélas l’enthousiasme fut de courte durée. On
apprit au début de 1910 que la Société des
Glacières avait été mise en faillite le 15 janvier
et que son “honorable’’ directeur, J.-M. Castel,
passible de prison, était en fuite ! Les
sceptiques et ceux de l’opposition jubilèrent,
doutant à haute voix, dans les cafés, de la
lucidité du maire et de sa réélection en 1912.
Les travaux ne furent pas repris au printemps
1910. Tout resta alors en suspens dans
l’attente du règlement judiciaire de la faillite.
Un malheur n’arrivant jamais seul, Joseph
Martin décéda à Marseille à la même période.
Séverin ne se découragea pas. La commune
étant libérée de ses engagements passés, le 3
décembre 1911 le conseil municipal afferma le
terrain à M. Henri Dupont, maçon à la Roche,
aux mêmes conditions et toujours dans le but
d’y installer une glacière. Six mois plus tard, en
juin 1912, une nouvelle délibération accordait
la location à MM. Augier, Dupont et Cie…
Les choses en restèrent sans doute là. Les
archives ne nous livrent plus rien sur la suite de
cette histoire. Une seule certitude, il n’y eut
jamais de glacières à Manteyer et l’électricité
n’y arriva qu’en 1926-27. En 1912 Séverin
Chevalier avait été réélu maire. I
Notes :
* Le plan cadastral napoléonien de 1808 est partiellement
visible sur le site des Archives Départementales 05.
* Pour en savoir plus sur les glacières de La Roche-desArnauds vous pouvez consulter le site de l’AGHA
rubrique “Autrefois’’ (article de Michel Clément)
* Les informations contenues dans cet article proviennent
d’un dossier déposé aux A.D.05 sous la côte E 16 M1
et du registre des délibérations municipales (années
1909-1912) consulté à la mairie de Manteyer.
été 2009 • La source
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