Saint-Germain-en-Laye, le 17.04.2015 Madame la ministre de l

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Saint-Germain-en-Laye, le 17.04.2015 Madame la ministre de l
Saint-Germain-en-Laye, le 17.04.2015
Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
La démission de la deuxième directrice de l’ÉSPÉ de l’académie de Versailles jette un trouble
supplémentaire sur la confusion que nous dénonçons depuis maintenant plusieurs mois. Quatre
équipes se sont succédées à la direction en moins de deux ans. Malgré les efforts déployés, force
est de constater que les différents partenaires de l’ÉSPÉ de la plus grosse académie de France ne
parviennent toujours pas à s’entendre pour mettre en œuvre cette mesure phare de la loi de
refondation de l’école qui a permis la création des Écoles Supérieures du Professorat et de
l’Éducation.
La gravité de la situation impose une sortie de crise rapide et définitive. La logique de
« balkanisation » qui prévaut dans notre académie depuis la mise en œuvre de la mastérisation de
la formation des enseignants, sous couvert d’autonomie des universités, nuit gravement à la
qualité des enseignements et à la formation des futurs enseignants et personnels d’éducation.
La logique de « pôles » fragilise l’application de la réforme. Au lieu d’œuvrer à la construction d’un
projet commun et partagé de formations innovantes basées sur le potentiel scientifique que
représente l’académie de Versailles, les autres universités partenaires ne voient dans l’ÉSPÉ que
l’occasion de récupérer les personnels de l’ex-IUFM intégré à l’université de Cergy-Pontoise en
2007 pour la mise en œuvre de certains de leurs masters. L’ÉSPÉ ne peut se construire sur une
telle instrumentalisation, indigne d’un partenariat entre pairs et contre-productif.
Les représentants des personnels déplorent que les conditions n’aient pas encore été réunies pour
permettre au potentiel de l’ex-IUFM d’entrer pleinement dans la dynamique des formations de
l’ÉSPÉ. Tant que les universités partenaires considèrent ce potentiel comme un dû qui devrait être
mis directement à leur disposition, l’ÉSPÉ ne peut pas remplir les missions qui lui sont confiées
par la loi.
La nouvelle vacance de la direction de l’ÉSPÉ de l’académie de Versailles doit pouvoir permettre
une remise à plat de la structure de gouvernance. La création de l’Institut d’Education a été une
mesure conservatoire et non confiscatoire. L’obstination qui a prévalu à minimiser son rôle, à
marginaliser ses compétences et à limiter l’action de certains de ses personnels engagés sur des
missions de pilotage à l’ÉSPÉ, a entrainé la situation de blocage dans laquelle nous nous trouvons
à nouveau. Au-delà du découragement et de la tension déjà signalés au dernier conseil d’école du
30 janvier 2015, la colère des personnels prévaut actuellement.
Madame la ministre, conscients de l’enjeu politique, nous vous demandons solennellement que
l’esprit de la loi soit aussi garanti par votre représentant dans l’académie de Versailles : il est
temps de la doter d’une ÉSPÉ capable de répondre aux nouvelles exigences de formation aux
différents métiers de l’enseignement et de l’éducation.
Nous vous prions d'agréer, Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche, l'assurance de notre engagement à la cause du service public
d'éducation.
Les représentants des personnels de l’ÉSPÉ de l’académie de Versailles