theme : prise en main des normes archvistiques
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JOURNEES D’ETUDES DE L’ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES DOCUMENTAIRES AU BENIN THEME : PRISE EN MAIN DES NORMES ARCHVISTIQUES PRESENTE PAR Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Archiviste, Administrateur/Conseiller culturel Spécialiste en Communication publique et organisationnelle Le 17 Septembre 2011 Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques PLAN INTRODUCTION I – DEFINTION DES CONCEPTS A – Définition d’une norme B – Définition de la normalisation C- Les critères d’identification d’une norme II –LES DIFFERENTES CATEGORIES NORMES ET LEUR ROLE A – Utilité ou rôle des normes B – Les différentes catégories de normes C – Quelques exemples de normes III – HISTORIQUE ET IMPORTANCE ORGANISMES DE NORMALISATION EN ARCHIVISTIQUE A – Historique de la normalisation B – Importance de la normalisation des archives C – Les organismes de normalisation IV – PRATIQUE DE LA NORMALISATION A- Les procédures d’élaboration d’une norme B- Importance de l’utilisation d’une norme C- Présentation de la structure des normes archivistiques : cas de la norme ISDF CONCLUSION 2 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques INTRODUCTION Depuis des millénaires, les hommes ont senti la nécessité d’organiser leur secteur d’activité afin avoir les mêmes niveaux de compréhension, les mêmes manières d’aborder les situations, les mêmes manières de procéder et d’aboutir à des résultats communs escomptés. L’utilisation de règles fonctionnelles ou de prescriptions techniques relatives à des produits ou à des activités s’est alors révélée incontournable. L’utilisation de pratiques communes pour des résultats communs et de qualité a amené les différentes institutions patrimoniales à se rendre compte de nécessité de se rencontrer, de discuter et de s’entendre sur le minimum de compréhension à avoir sur les aspects techniques de leur secteur d’activité de façon à le rendre davantage opérationnel. C’est ce même souci qui a guidé les professionnels du secteur des archives, qui dans un premier temps, été confrontés à d’énormes difficultés car ils ne voyaient comment mettre dans des cadres rigides les œuvres de l’esprit que sont pour bon nombre d’archivistes, les instruments de recherche par exemple. Mais avec le temps, ces problèmes ont connu un début de solution et les professionnels ont fini par accepter de se plier à une certaine homogénéisation de leurs pratiques. Ce n’est donc qu’au début des années 90 que les préoccupations relatives à la normalisation ont fait jour en archivistique ; ces préoccupations sont depuis peu devenues celles de presque tous les instants, car avec l’influence de la mondialisation et du besoin impérieux de se conformer à ses exigences, la nécessité de normaliser est devenue plus évidente. Des normes ont alors développé pour répondre à des besoins spécifiques et sont relatives, soit à la description des documents, soit à la description des fonctions, soit à l’identification des institutions de conservation, soit encore à la description des institutions de conservation des archives etc… La normalisation est enfin devenue la seule voie technique d’échanges et de partages aisés et fiables des informations. 3 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques I – DEFINTION DES CONCEPTS Qu’est-ce qu’une norme ? Une norme, du latin norma (« équerre, règle ») désigne un état habituellement répandu ou un moyen considéré le plus souvent comme une règle à suivre. De façon générale, le terme "normes" désigne les règles, conventions et principes directeurs de toute nature à suivre. Ce terme désigne un ensemble de caractéristiques décrivant un objet, un être, virtuel ou non. Tout ce qui entre dans une norme est considéré comme « normal », alors que ce qui en sort est « anormal ». Déjà en 1946, Jacques Maily, l'un des premiers auteurs à avoir effectué un travail juridique sur la normalisation, précise que : " Normaliser, c'est simplifier, unifier, spécifier. Les deux premières opérations conduisent à une normalisation des dimensions, la dernière, est d'ordre qualitatif. " La norme est donc un ensemble de règles fonctionnelles ou de prescriptions techniques relatives à des produits ou à des activités, établies par consensus entre spécialistes ou experts d’un domaine donné. Ces règles fonctionnelles sont consignées dans un document produit par une autorité légitime. Les normes sont également des lignes directrices reflétant un consensus d'associations commerciales ou d'organismes industriels, professionnels ou gouvernementaux, reconnus au plan national ou au plan international sur des produits, des pratiques ou des opérations. La norme résulte d’un consensus entre des personnes les plus averties, les plus expertes dans un domaine donné, et dont l’expérience, la formation et les intérêts peuvent être très divers. Définition de la norme par la l’ISO et CEI L'ISO se définit comme (the International Organization for Standardization ou l’Organisation Internationale de Normalisation). La CEI 4 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques ou IEC en anglais (Commission électrotechnique internationale ou International Electrotechnical Commission, est l’organisation internationale de normalisation chargée des domaines de l'électricité, de l'électronique et des techniques connexes. L'ISO et la CEI sont deux structures complémentaires en matière de normalisation. L’ISO et la CEI définissent la norme comme étant : un « document établi par consensus et approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs résultats garantissant un niveau d'ordre optimal dans un contexte donné. » La norme est donc un document de référence sur un sujet donné. Dans ce document est consigné des informations relatives à l'état de la science, de la technologie et des savoir-faire dans un secteur d’activité donné au moment de la rédaction. Les normes sont élaborées par des experts travaillant au sein d'une association professionnelle ou dans une institution ; l’archivistique par exemple. Leur élaboration peut commencer par l'identification par un individu du besoin d'une norme pour renseigner ou gérer un aspect de la pratique archivistique. Les normes sont aussi élaborées par d'autres professions ; ou elles peuvent être développées par secteur. Une norme est enfin le résultat d'un consensus élaboré par un processus dit de normalisation. B - Définition de la normalisation La normalisation désigne le procédé de standardisation d’un système. C’est un processus qui atteste de l’existence et de la reconnaissance nationale et internationale d’une norme puis de sa crédibilité. 5 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques C - Critères de considération d’une norme La norme fait appel à la notion du pouvoir et à la loi de la majorité. En effet, pour qu'une norme, une règle de vie entre en vigueur dans une société, elle doit être acceptée par la majorité (loi du plus grand nombre) ou imposée par un pouvoir. Pour être considéré comme une norme, le document doit remplir deux conditions essentielles : les moyens et méthodes décrits doivent être reproductibles en utilisant et respectant les conditions qui sont indiqués, la norme doit avoir reçu la reconnaissance de tous ; c’est-à dire que tous les utilisateurs ou tous ceux qui l’ont testé doivent être convaincus de sa fonctionnalité. Elle doit alors être incontestable. Dans le cas général, un fabricant ou un prestataire de service n'est pas obligé de suivre une norme. Elles peuvent cependant être imposées par un donneur d’ordre pour la réalisation d’un contrat. Dans certains cas, le droit peut imposer l'utilisation d'une norme industrielle (par exemple normes pour les installations électriques, les jouets pour enfants, les appareils à pression, les normes pour la fabrication des appareils électroménagers, les normes pour la fabrication des chaussures etc…). II – LES DIFFERENTES CATEGORIES NORMES ET LEUR ROLE A - Utilité ou rôle des normes Les normes fixent des définitions, des dimensions, des procédures, intéressant des produits ou des services. En termes d’utilité nous pouvons dire pour l’essentiel que : La norme rend compte de la qualité ou de la spécification d’un objet ou un processus peut être testé ou mesuré ; L’utilisation de normes garantit aux utilisateurs que les procédures et les produits répondant à des exigences résultant de ce consensus 6 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques d’experts, sont dignes de confiance, sont uniformes et peuvent être reproduits à volonté ; La norme permet de décrire une entité archivistique grâce à l’identification, à la hiérarchisation et à l’individualisation des informations pertinentes ; La norme est un référentiel incontestable commun (parce que ayant été accepté et attesté par le plus grand nombre) qui offre des solutions techniques et commerciales. Les normes sont utilisées pour simplifier les relations contractuelles. La norme est enfin l’instrument nécessaire à la conception de nouveaux outils informatiques. Les normes apparaissent aujourd’hui comme le meilleur outil pour appliquer concrètement dans chaque domaine de compétence. Les différentes catégories de normes On distingue quatre catégories de normes : Les normes fondamentales : elles donnent les règles en matière de terminologie, sigles, symboles, métrologie (ISO 31 : grandeurs et unités) ; Les normes de spécifications qui indiquent les caractéristiques et les seuils de performance d'un produit ou d'un service ; Les normes d'analyse et d'essais qui présentent les méthodes et les moyens nécessaires pour la réalisation d'un essai sur un produit et enfin Les normes d'organisation qui elles, décrivent les fonctions et les relations organisationnelles à l'intérieur d'une entité. C – Quelques exemples de normes Il existe des normes dans plusieurs domaines d’activité à savoir les domaines de la linguistique, du livre et de la bibliographie, le domaine de l’industriel, la mécanique, le domaine architectural, celui de la géographie, le domaine des archives, celui de la technologie de l’information et de la 7 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques communication etc… Les normes sont élaborées soit par des organismes nationaux ou des organismes internationaux. Quelques normes du Conseil international des archives (CIA): Nous pouvons retenir entre autres normes, les normes ci-après : La norme ISAD(G) pour la description des documents d’archives, La norme ISAD(G): Norme générale et internationale de description archivistique - Deuxième édition ; La norme ISAAR (CPF) : Norme Internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les Archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles, 2ème édition ; La norme ISAAR(CPF) pour les producteurs d’archives, La norme ISDF pour la description des fonctions des producteurs, La norme ISDIAH pour la description des institutions de conservation : il s’agit ici des rôles respectifs et de la procédure de mise en œuvre de la norme à partir de cas concrets, les perspectives d’évolution ont aussi été abordées. Quelques normes ISO La norme ISO 690 relative aux références bibliographiques ; La norme ISO 15489 sur le records management La norme ISO 2108 par rapport au Numéro international normalisé du livre (ISBN) ; La norme ISO 3297 relatif au Numéro ISS ; La norme ISO 23081-1 2006 : Information et documentation : processus de gestion des enregistrements ; La norme ISO 15489 : elle constitue une directive pour la gestion des documents des organisations tant privées que publiques afin de garantir que tous les documents d'archives (records) bénéficient de l’attention et de la protection appropriées, et que leurs valeurs de 8 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques preuve et d’information sont susceptibles d’être mises en évidence plus efficacement et plus facilement, en ayant recours à des pratiques et procédures normalisées. III – HISTORIQUE ET IMPORTANCE ORGANISMES DE NORMALISATION EN ARCHIVISTIQUE A – Historique de la normalisation La normalisation électrotechnique électrotechnique internationale avec la a création, internationale commencé en (CEI). 1906, dans de Les la le domaine Commission premiers travaux fondamentaux dans d’autres domaines furent entrepris par la Fédération internationale des associations nationales de normalisation (ISA), créée en 1926. Les Etats-Unis sont alors le seul pays à disposer d'un système de normalisation documentaire efficace. Pendant ce temps déjà en bibliothéconomie, avec la Révolution française, l'histoire des normes documentaires a pris corps avec les tentatives d'organiser un catalogue collectif national. Après 1918, naissaient alors les premiers organismes de normalisation : la France se dote d'organismes de normalisation Standardisation, nationaux puis avec avec la Commission l'Association Française Permanente de de Normalisation (AFNOR) en 1926, sans toutefois parvenir à mettre en place un système efficace. Dans le même temps, les associations de bibliothécaires unissent leurs efforts, sans recourir à l'aide des états, pour créer la Fédération Internationale des Bibliothécaires en 1929. De leur côté, documentalistes et éditeurs fesaient de même. Après la seconde guerre mondiale, à la suite d’une réunion tenue à Londres en 1946, les délégués de 25 pays décidèrent de créer une nouvelle organisation internationale dont l’objet serait de faciliter la coordination et l’unification internationales des normes industrielles. La 9 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques nouvelle organisation, ISO, fut ainsi créée puis entra officiellement en fonction le 23 février 1947. La méthode utilisée par l’UNESCO et l’ISO est faite de pragmatisme, de prudence et de concertation, ce qui a permis d'élaborer un réseau de normes internationales afin de réagir promptement aux problèmes posés par les nouveaux supports et la révolution de l'informatique. Toutefois les normes restent susceptibles d'évoluer pour s'adapter à toute nouvelle évolution technique. Les premiers efforts de normalisation furent observés au niveau des bibliothèques et dans les années 1980, dans les pays anglo-saxons. Ce n’est qu’en 1986 que les normes de description en archivistique se sont révélées indispensables. Les archives ont très tardivement enclenché le processus de normalisation des documents qu’ils considéraient comme des œuvres de l’esprit et pour lesquels il leur a été pendant longtemps difficile de définir les contours. B - Importance de la normalisation La recherche de la qualité, de la compatibilité et de la sécurité sont les éléments de motivations ainsi que les objectifs de la normalisation. La normalisation permet donc : d’établir des niveaux d’uniformité, de conformité et de qualité évaluables ou mesurables ; Avec l’évolution technologique, seule l'introduction de normes, de politiques et de procédures permet aux documents générés par les organisations d’assurer : la continuité dans la gestion, de satisfaire aux exigences de leur environnement réglementaire et enfin d’assumer leurs responsabilités. En archivistique (seul un haut degré de normalisation) permet aux systèmes de gestion des dossiers mis en œuvre 10 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON dans les Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques organisations de respecter les quatre caractéristiques indispensables à savoir : être fiable, être intègre, conforme et systématique, La normalisation en archivistique rend possible le respect des exigences de ces caractéristiques qui garantissent la gestion des dossiers ou des documents d’archives : 1 - La Fiabilité : la crédibilité à donner à la gestion des dossiers doit reposer sur des caractéristiques qui doivent : permettre dans un premier classification et temps l’identification documents et des métadonnées de l’intégration, l’ensemble la des produits ou reçus par l’organisation au cours de ses activités puis ; protéger les documents et leurs métadonnées contre toute modification ou élimination abusive. En un mot, on devrait s’assurer que l’ensemble des documents d’archives sont pris en compte dans leur intégralité et ils sont protégés contre toute destruction abusive. 2 - L’Intégrité : elle est relative à une gestion des dossiers qui devrait assurer : la protection des documents essentiels à la bonne marche et à la survie de l’organisation en cas de sinistre ; le contrôle de la circulation et de l’accès aux documents. 3 - La Conformité : il est ici question du respect de la réglementation (interne et externe) dans lequel évolue l’organisation. On devra donc tenir compte des exigences des règlements, des politiques et procédures en vigueur au sein de l’organisation et de l’ensemble des textes législatifs existants. 4 - La Systématisation :une gestion « systématique » des dossiers devrait assurer le traitement complet des documents 11 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques dès leur création ou leur réception par l’organisation. Cette opération passe par : l’identification du document (typologie des documents) ; l’intégration du document dans le dossier auquel il réfère (le principe du respect des fonds) ; la détermination du délai de conservation et du sort final du dossier (tr,i élimination, conservation) ; la localisation du dossier au stade courant, intermédiaire et, le cas échéant, définitif (bureau, dépôt d’archives intermédiaires, institution d’archives définitives). C - Les Organismes de normalisation Les organismes de normalisation peuvent être constitués soit par des États, soit par des consortiums internationaux de professionnels. En Europe, la norme émane des organismes officiels de normalisation. Les organismes de normalisation sont des organismes reconnus au niveau national ou international. Quelques organismes de normalisation Il existe des organismes nationaux et internationaux de normalisation parmi lesquels nous pouvons citer : Les Organismes internationaux de normalisation : La CEI : Commission électrotechnique internationale ; Le CEN : Comité européen de normalisation ; L’ISO : L'Organisation internationale de normalisation, Les comités techniques (TC) et les Sous-comités (SC). Les plus importants dans les domaines des archives et de la documentation sont : les JTC1 à savoir le Joint Technical Committee spécialisé en Technologie de l’information, TC37 (Terminologie), TC42 (préservation des informations électroniques) ; 12 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques le comité technique 46 (Information et Documentation) constitué pour touchant au examiner domaine et de normaliser les l’information pratiques et de la documentation. Ce comité aborde des sujets tels que la conversion des langues écrites, la terminologie, la modélisation conceptuelle des données, les réseaux et interconnexions, l’information, les la documents, la méthodes et numérotation et structure moyens d’accès l’identification logique et physique à des de l’information, l’évaluation des résultats, la conservation des documents (papier, encres, conditions de conservation, reliure, boîtes d’archives, exposition de documents graphiques), l’évaluation de l’état physique des fonds et le Records management ou la gestion des archives courantes et intermédiaires le comité technique 171 (applications en imagerie documentaire) ; Le JTC1, unique (Joint Technical Committee) de l’ISO et de l’IEC (organisme de normalisation international dans le domaine de l’électricité), contient le sous-comité 23 (SC23) qui traite des supports optiques pour l’échange d’information. Le SC33 traite des Services de distribution d’applications. Le CIA : Conseil International des Archives est une organisation professionnelle mondiale de la communauté archivistique qui a pour but de promouvoir la préservation, le développement et l’utilisation du patrimoine archivistique mondial. Le CIA est de plus en plus impliqué dans la rédaction de normes. Plusieurs de ses comités y travaillent, en particulier sur les normes de description (ICA/CDS). Le CIA collabore avec des organisations intergouvernementales 13 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques comme l’UNESCO et le Conseil de l’Europe à travers le Programme général d’information (PGI) de l’UNESCO, destiné à promouvoir l’importance de la gestion des archives dans l’organisation et l’administration des systèmes d’information. Avec le thème axé sur la «promotion et diffusion de méthodes, de règles et de normes pour le traitement de l’information», ce programme (PGI) œuvre pour la normalisation en archivistique. CENELEC : Comité Européen de Normalisation Electronique ; Les organisations pour l’internet : l’outil internet est de plus en plus utilisé de nos jours et les archivistes ne sont pas restés en marge de cette technologie ; c’est pourquoi des normes en ce domaine sont peu à peu définies grâce aux travaux de trois grandes associations internationales telles que l’Internet Engineering Task Force (IETF) ; l’Internet Society (ISOC) et l’Internet Engineering Steering Group. Les normes sont élaborées par l’IETF, elles sont examinées par l’Internet Engineering Steering Group qui en réfère aussi à l’Internet Architecture Board et sont promulguées par l’ISOC comme normes internationales. Les Organismes nationaux de normalisation : En France nous avons : AFNOR : L’Association française de normalisation est responsable de la production de normes françaises et des versions françaises des normes internationales applicables à divers secteurs d’activité. Les commissions générales (CG) et comités nationaux (CN) de l’AFNOR sont des structures miroirs des Technical Comitees (TC) et de leurs Sub-Comitees (SC) au sein de l’ISO. ; plusieurs commissions générales existent dans 14 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques le domaine des archives mais la plus importante est la CG « information et Documentation » Au Canada nous avons : CGSB : Le Canadian General Standards Board ou Office des normes générales du Canada (ONGC), organisation gouvernementale de rédaction de normes, coexiste avec des organisations non-gouvernementales comme l’Association canadienne de normalisation et la Canadian Information and Image Management Society (CIIMS). Le Canada est représenté au sein de l’ISO par le Conseil canadien des normes (CCN). Aux Etats-Unis plusieurs organisations existent parmi lesquelles nous pouvons citer : ANSI : American National Standards Institute ; membre fondateur de l’ISO NISO : National Information Standards Organization, qui est l’association de développement des normes dans le domaine de l’information ; AIIM : L’Association for Information and Image Management International (AIIM) conduit des projets pour l’industrie de la gestion électronique des documents ; AES : L’Audio Engineering Society se consacre à la technologie de l’audio-visuel ; NCITS : Le National Committee for Information Technology Standards élabore des normes pour le multimedia (MPEG/JPEG), la communication entre systèmes d’information, le stockage des données, la sécurité, les langages de programmation. ASTM International : American society for testing and material travaille sur le papier et les produits papier ; BSI : British Standards Institute ; DIN : Deutsches Institut für Normung ; 15 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques NBN : Institut belge de normalisation ; JSA : Japanese Standards Association. IV – PRATIQUE DE LA NORMALISATION Processus d'élaboration d'une norme Les normes archivistiques sont élaborées par des experts travaillant au sein d'une association professionnelle ou dans une institution archivistique. Leur élaboration peut commencer par l'identification par un individu du besoin d'une norme pour renseigner ou gérer un aspect de la pratique archivistique. L’élaboration des normes archivistiques commence donc d’abord par l’élaboration de bonnes pratiques dans le domaine. Les bonnes pratiques sont des techniques ou des méthodologies qui, par l'expérience et/ou la recherche, se sont révélées fiables pour atteindre un résultat souhaité. Les bonnes pratiques sont élaborées par les mêmes groupes et individus tels que les associations professionnelles, les professionnels travaillant dans une institution ou à la Direction des archives nationales. Ce document contenant les bonnes pratiques archivistiques relatives à la pratique archivistique est porté à l'attention du Comité des normes et bonnes pratiques (CBPS), organisme professionnel chargé du suivi et de l'élaboration des normes et des bonnes pratiques et de toute activité apparentée au sein de l’ICA. Si elles sont considérées comme utiles pour les professionnels des archives, elles sont enregistrées dans la base de données des normes. Elles servent de guides ou de modèles. Suite à la réalisation des normes de description, toutes les activités professionnelles et apparentées susceptibles de bénéficier de l'élaboration 16 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques de normes et de bonnes pratiques, tels que l'évaluation des archives, la législation Archipaedia, archivistique, les les bâtiments dictionnaires, d'archives, le etc… glossaire multilingue ont l’objet fait de normalisation archivistique. Processus d'élaboration d'une norme ISO suivant Directive ISO/CEI L'élaboration d'une norme ISO est divisée en plusieurs étapes. Les éléments de base de ce processus sont les comités techniques (TC) ou leurs sous comité (SC). Le bureau technique de l'ISO est divisé en environ 200 comités techniques comme par exemple : le TC 216 chaussure, le TC 148 machine à coudre, le TC 176 Management et assurance de la qualité etc…) dont le rôle principal est l’élaboration des normes. Les différentes étapes du processus de l’élaboration d’une norme sont les suivantes : 1ère étape : la phase Proposition de la norme Une proposition de rédaction ou de révision d’une norme est rédigée à partir d’une demande d’un organisme national adhérent à l’ISO, d’un comité technique ou d’un sous-comité technique, du secrétariat général de l’ISO ou d’une organisation en liaison avec l’ISO. Cette proposition est en général effectuée parce qu’un besoin a été exprimé par un secteur d’activité. 2ème étape : la phase de la préparation de la norme C’est la phase de rédaction proprement dite. À partir de la proposition, le Comité Technique (TC) ou le Sous-comité (SC) forme un groupe de travail (WG) constitué d’un chef de projet et d’experts nommés par les comités nationaux. Ce groupe de travail rédige le projet de norme qui est appelé CD (Comittee Draft : projet de comité). 3ème étape : le projet du Comité 17 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques C’est le stade principal où les observations et les remarques des organismes nationaux sont prises en compte. C’est une phase de recherche de consensus. Le secrétariat du comité fait parvenir aux comités nationaux et aux participants le projet. Les comités disposent de trois mois pour émettre des observations et peser sur le contenu de la future norme. A partir des résultats de la consultation et sur la base du consensus, le secrétariat du comité peut : proposer un projet révisé aux observations des organismes nationaux ; examiner le projet en réunion et enfin valider le projet et le faire avancer au stade suivant. Le procédé est itératif jusqu’à obtention d’un consensus. Une fois, le projet validé, il est appelé DIS, le document porte la référence ISO/DIS XXXX. 4ème étape : la phase de l’enquête Le projet dénommé « DIS » est diffusé aux comités nationaux qui disposent de cinq mois pour voter (positivement, négativement ou abstention) et émettre des observations. Le vote positif peut être accompagné d’observations (souvent rédactionnelles). Le vote négatif doit être systématiquement accompagné de remarques techniques. Dans le cas contraire, le vote sera rejeté. Le projet est adopté si une majorité des deux tiers des votes exprimés sont favorables et si les votes défavorables ne dépassent pas le quart des votes exprimés. S’il n’y a aucun vote négatif, la norme est alors publiée. Si le projet est adopté et qu’il y a cependant des votes négatifs, il doit passer par un stade d’approbation. Le projet DIS validé devient un projet FDIS : ISO/FDIS XXXX. 18 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques En cas de vote défavorable, le secrétariat peut soit diffuser un projet révisé pour vote au stade enquête, soit renvoyer un projet en comité ou examiner le projet en réunion. 5ème étape : la phase de l’approbation de la norme Le projet FDIS est de nouveau soumis pour une durée de trois mois au vote des organismes nationaux. Avec les mêmes règles que pour le stade de l’enquête. Le projet est soit adopté et envoyé à la publication, soit renvoyé en comité pour réexamen. Le comité peut alors décider soit de proposer un nouveau projet, soit d’annuler le projet. 19 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques Procédure d’élaboration d'une norme : l'exemple des normes internationales ISO 20 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques STRUCTURE ET UTILISATION DE LA NORME La norme comprend 23 éléments répartis en 4 zones de description. Comme pour les autres normes du Conseil international des archives, la numérotation des éléments dans la norme est purement indicative et ne doit pas être utilisée pour prescrire l’ordre ou la structure de fonctions. De même, seuls trois des 33 éléments sont considérés comme essentiels pour l’échange des informations : le type et la ou les forme(s) autorisée(s) de nom de la fonction (dans la zone d’identification) ainsi que l’identifiant de la description de fonction (dans la zone du contrôle de la description). Les dates ne sont pas obligatoires. Si une fonction se poursuit, aucune date de fin n’est requise. Présentation de la structure de la norme ISDF 1 - LA ZONE D’IDENTIFICATION Elle sert à identifier de manière unique la fonction en cours de description et à définir un point d’accès normalisé. Elle comprend les cinq éléments ciaprès : 1 – le Type : on devra indiquer si la description est une fonction ou une de ses subdivisions (sous-fonction, procédure opérationnelle, activité, tâche ou transaction) ; 2 - la ou les Forme(s) autorisée(s) de nom : établir un point d’accès normalisé qui identifie de manière univoque la fonction décrite. 3 – la ou les Forme(s) parallèle(s) de nom : indiquer les différentes formes sous lesquelles la(les) forme(s) autorisée(s) de nom apparaissent dans d’autres langues et systèmes d’écriture. 4 - la ou les Autre(s) forme(s) de nom : indiquer tout autre nom pour la fonction décrite et enfin 5 - Classification : classer la fonction conformément à un cadre de classement. 21 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques 2 - LA ZONE DE CONTEXTE Cette zone contient les informations propres à la nature et au contexte de la fonction décrite. Elle est composée des éléments suivants : 1 – les Dates :il s’agira d’identifier la date ou les dates extrêmes de la fonction ; 2 - la Description : fournir des informations sur les finalités de la Fonction ; 3 - l’Histoire : on devra donner un résumé de l’histoire de la Fonction et enfin 4 - la Législation : identifier la base légale de la fonction. 3 – LA ZONE DES RELATIONS La zone des relations sert à enregistrer et à décrire les relations avec d’autres fonctions. Elle contient cinq éléments répétables à chaque fois que l’on veut créer une relation avec une autre fonction : 1 – la Forme de nom autorisée/Identifiant de la fonction associée : fournir la forme autorisée de nom et tout identifiant univoque de la fonction associée. 2 – le Type : indiquer si la fonction avec laquelle la relation est établie est une fonction ou une de ses subdivisions. 3 - Catégorie de relation : identifier la nature générale de la relation entre la fonction décrite et une autre fonction (hiérarchique, temporelle, d’association). 4 - Description de la relation : donner une description précise de la nature de la relation entre la fonction décrite et la fonction avec laquelle cette relation est établie. 5 - Dates de la relation : indiquer les dates de la relation avec une autre fonction. 22 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques 4 – LA ZONE DU CONTROLE DE LA DESCRIPTION La zone du d’ISAAR(CPF), contrôle avec le de la description numéro international est analogue d’identification à celle de la description de fonction, et les informations précisant comment, quand et par quel service cette description a été créée et mise à jour. CONCLUSION Les normes constituent des outils indispensables pour la pratique, la compréhension et la fiabilité des services et des produits offerts dans chaque domaine d’activité. Ces textes de portée internationale donnent des informations générales à suivre pour s’assurer que la pratique archivistique est bien appliquée et que les documents d’archives sont gérés selon les règles de l’art. Néanmoins la diversité des normes ne permet parfois pas aux archivistes de se retrouver vu la multiplicité des catégories d’archives auxquels ils sont quotidiennement confrontés dans l’exercice de leur fonction. Malgré tout cela, les archivistes ont intérêt à s’approprier les normes, à se conformer à leurs prescriptions pour une meilleure organisation et gestion des documents d’archives. Cette présentation n’est pas exhaustive. Elle sera suivie lors d’une prochaine journée d’étude de cas pratique sur l’application des normes dans la pratique archivistique. 23 Communication présentée par Eloïse DEDEGBE-ZOUNHON Journée d’Etude de l’ADADB sur le thème : la prise en main des normes archivistiques BIBLIOGRAPHIE Chabin, Marie-Anne (1999). Je pense donc j’archive : L’archive dans la société de l’information. Paris : L’Harmattan. Drouhet, Geneviève, Keslassy, Georges, et Elisabeth Morineau (2000). Records management: mode d’emploi. Paris, ADBS Editions (Sciences de l’information : Etudes et techniques). Duranti, Luciana (1989). « The odissey of records manager », Records Management Quarterly. 23, p. 3-11 Eicher, André (2000). Prescriptions pour organiser la gestion des documents, Berne, Archives fédérales suisses. Hare, Catherine et Julie McLeod (2003). Mettre en place le records management dans son organisation : Guide pratique / trad. Geoffrey Hare, Paris, Archimag, 47 p. ISO 15489 (2001a). 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