printemps - Commune d`Anniviers

Transcription

printemps - Commune d`Anniviers
PRI NTE M P S
© Anna Herrington, Grimentz
NUMERO 14 | AVRIL’14 | TRIMESTRIEL
8
DANS L’ARÈNE
avec Princesse,
Fureur et les autres
19
DE LA FORÊT AU RESTAURANT
les «remuages»
d’une famille de mélèzes
32
QUI DE L’OEUF
ou du poisson ?
SOMMAIRE
28 Recette de vie
30 Vercorin Tourisme
32 Qui de l’oeuf ...
34 Ski team Anniviers
36 Centre Scolaire d’Anniviers
38 Enquête auprès de la jeunesse
40 La jeune crèche d’Anniviers
3L’Invité
4 La Danse
8
11
12
15
19
22
Dans l’arène
Bourrique, le retour
Le ranch des Fios
A votre écoute / Notre histoire.ch
De la forêt au restaurant
Un artisan d’autrefois
44 Ici c’est le paradis
23 Anniv’info
27 L’expo du printemps
46 HC Anniviers
CONCOURS PHOTO MYSTÈRE
à la découverte de VOTRE Vallée
www.4saisonsanniviers.ch
Chapelle du Château
La légende raconte que la cadette des filles se
refusa à un mariage de choix pour le calme
de la vallée et la modeste vie des champs,
mais aussi dans l’attente du prince charmant.
Du vrai. Contrarié par l’alliance manquée,
Jean d’Anniviers la contraignit au château:
«Quand tu voudras jouir d’un peu de grand
air, tu ne pourras que descendre l’escalier sou-
terrain qui conduit au bord de la Navizance».
L’histoire ne la mentionne donc pas pour cet
impardonnable crime.
S’agissait-il de:
A. Jeanne
B. Béatrice
C. Marie
… du Château de Vissoie?
Un bon de 50.- à la Quincaillerie d’Anniviers à Vissoie.
Le/la gagnant/e sera tiré/e au sort et son
nom publié dans l’édition de juillet du
journal « Les 4 Saisons d’Anniviers ».
Envoyez votre réponse par e-mail à
l’adresse [email protected] ou votre
carte postale avec la mention « Concoursphoto d’avril » à l’adresse:
Imprimerie d’Anniviers sàrl,
4 Saisons d’Anniviers,
CP 102, 3961 Vissoie.
Délai de réponse: 10 juin 2014
© Nicole Salamin
Les gagnants de l’édition n° 13
sont Clément Epiney à Ayer et
Amos Mickaël à Sierre
La réponse était: B
2
L’ INVITÉ Pascal Bourquin,
directeur des Remontées Mécaniques de Grimentz-Zinal SA
Après avoir travaillé dans le ski au
Colorado, avoir fait un passage éclair dans
la finance lors de mon retour en Suisse, et
m’être rendu compte qu’en fait, l’environnement urbain ne me convenait pas beaucoup, je ne voulais qu’une chose : retrouver
la montagne. C’est dans cette optique que
j’ai répondu à cette offre d’emploi pour diriger la Société des Remontées Mécaniques
de Zinal. Et c’est par leur réponse positive
que j’ai commencé à entrevoir le tempérament anniviard.
En effet, Zinal a été l’une des toutes premières, si ce n’est la première, station du
Valais à « oser » engager un directeur de
société de remontées mécaniques qui ne
venait pas du canton. Cela relève bien le
tempérament anniviard : oser prendre une
décision et se démarquer des autres. Ici les
gens ont leur caractère mais ils ont l’esprit ouvert aux nouvelles idées. Ils savent
prendre une décision et surtout s’y tenir.
Pas question, une fois que la décision est
prise, de se poser trop de questions et de
revenir en arrière.
dans les Alpes ou ailleurs peuvent se targuer
d’un tel panorama. La couronne impériale
depuis l’arrivée du nouveau téléphérique à
Sorebois sur Zinal est d’une beauté à couper le souffle. Toutes les personnes à qui j’ai
fait découvrir ce paysage ont été littéralement subjuguées par la beauté du paysage.
A tel point que certaines d’entre elles vivent
Cet esprit m’a plu et c’est grâce à lui qu’est ici à l’année maintenant !
né le projet de liaison, notamment. Ce
projet, comme d’autres, l’ouverture en On a un produit extraordinaire mais on
automne, par exemple, ou l’enneigement a encore du pain sur la planche. On doit
artificiel jusqu’au sommet des pistes, ne maintenant tous travailler ensemble pour
s’est pas fait sans problèmes, sans doutes, améliorer les détails qui font la différence.
sans sceptiques… Mais une fois la décision Je pense que dans le tourisme, la chose la
prise, le projet a avancé sans que l’on se plus importante est d’aimer les gens d’abord
pose la question de savoir si cela valait le et ensuite, seulement ensuite, faire son tracoup ou pas. Et aujourd’hui, on a une réa- vail. Et non l’inverse. Et il faut oser, oser
lisation qui révolutionne complètement la aller de l’avant, faire des choses que d’autres
journée de ski. On ne fait plus deux fois la ne font pas. Si on reprend l’historique de
même piste, on voyage d’un côté à l’autre. la vallée, on se rend d’ailleurs compte que
Le Val d’Anniviers vient de passer dans la les Anniviards ont souvent été pionniers. Ils
cour des grands et devient une destination ont osé se lancer dans des projets novateurs.
capable de rivaliser avec bon nombre de Création du centre scolaire, fusion des
concurrentes.
communes, liaison Grimentz-Zinal, autant
de réalisations qui démontrent l’audace des
Le Val d’Anniviers ce sont aussi des paysages habitants de cette vallée.
que beaucoup nous envient. Peu d’endroits
Propos recueillis par Yanis Chauvel
3
LA DANSE,
instrument du diable, occasion de péché
En ce mois de juin 1937,
le jeune abbé d’Ayer, André
Luisier, est satisfait. Dans la
chronique des curés d’Ayer,
il notera que ce fut la seule
année où la Fête-Dieu se passa
convenablement, sans danse
et sans chicanes. Cette Fête
solennelle, depuis son installation comme curé de la nouvelle
paroisse d’Ayer, était devenue
sa hantise.
Fête-Dieu mouvementée
La première Fête-Dieu du curé Luisier,
en 1935, avait été une réussite jusqu’à cet
accroc qui se produisit l’après-midi sur
la place de fête. Ayant l’habitude après
toutes les solennités religieuses de se réunir
sur la place du village, près de la Maison
Bourgeoisiale, les jeunes gens et les jeunes
filles festoyaient autour d’un bon verre
de vin du glacier et se mettaient à danser
joyeusement sur les airs d’un accordéon ou
d’une musique à bouche.
Mais le jeune curé ne l’entendant pas de
cette oreille, s’opposa farouchement à ce
que les jeunes du village s’encanaillent en
dansant. Cette mise en garde provoqua
«une réaction assez forte et des bruits et
mouvements divers se sont produits parmi
4
l’assistance,» écrit-il dans sa chronique.
Finalement la séance se termina brusquement, les jeunes renoncèrent à danser et
quittèrent la place de fête en maugréant
contre ce jeune curé, empêcheur de tourner en rond.
Les raisons qui avaient poussé l’Abbé
Luisier à interdire la danse au milieu du
village, le jour de la Fête-Dieu, étaient les
suivantes :
1. Solennité du jour où l’on fête publiquement extérieurement Jésus-Hostie.
2. Encouragement manifeste à la débauche que serait pour les danseurs cette
danse publique – Les jeunes gens de la
montagne ont déjà assez de tentations sur
ce point-là.
Par la suite, d’autres raisons s’ajouteront
encore à celles-là. La Fête-Dieu de 1938
fut mouvementée et dramatique, toujours
à cause de l’interdiction de la danse et celle
de 1939 fut sujette à remontrance encore
et toujours pour le même motif : la danse.
Guerre de l‘église contre la danse
Le jeune curé Luisier ne fait qu’appliquer avec zèle le vieux combat de l’Eglise,
celui de lutter à mort contre la danse.
Obsession majeure des curés de montagnes, ils veulent contrôler la vie sexuelle
des femmes, mais également les toilettes
vestimentaires qui manquent de pudeur.
Résultat, on profite à tout moment pour se
cacher dans des mayens isolés et on danse
aux sons de la musique à bouche.
Au début du 20e siècle, les occasions de
faire la fête sont rares. Les seuls passetemps pour une majorité d’Anniviards
sont les chants pieux des processions, le
service divin animé par un chœur et un
orgue souvent souffreteux, la visite au
cimetière pour prier sur la tombe des ancêtres. Aucune réunion ne peut avoir lieu
sans bénédiction. La danse est interdite.
Chose qui paraîtra sévère seulement à ceux
qui l’aiment.
Dans les grandes villes de la plaine, le
peuple et surtout la jeunesse cherchent des
distractions dans les cafés, théâtres, cabarets, etc. Mais dans le Val d’Anniviers il
n’y a pas de cabarets. Dans cette vallée, le
plaisir est encore un remerciement adressé
à la Providence ; on se met en frais pour
recevoir un hôte et le festin célébré avec le
plus de luxe, au point de mettre certaines
familles en difficultés financières, c’est celui des repas d’enterrements, qui eux aussi
seront combattus par l’Eglise.
Le curé se trouve confronté à une culture
ancestrale qui englobe autant la vie matérielle que la vie religieuse. Pour lui, il y a les
bons et les mauvais changements, ce qu’il
faut autoriser et interdire afin de protéger
les âmes de ses paroissiens dont il est le berger. Ainsi, à partir de la vie traditionnelle,
il va faire la distinction entre les bonnes et
les mauvaises traditions :
- Les bonnes traditions, qu’il s’agit de
reprendre et continuer telles la prière, la
dévotion, le culte des âmes du purgatoire,
certains Anniviards qui trouvent toutes les
astuces pour aller s’isoler dans une grange
ou dans une maison isolée afin de s’adonner à leur passion. Mais attention ! Le curé
a sous la main une arme efficace, ce sont
les vieilles filles. Ces femmes célibataires,
autres visages ancestrales de la vie rurale,
font tout pour plaire au curé. Ces vieilles
filles ont une place particulière à l’église ;
elles portent la statue de la Vierge dans les
processions ; elles sont servantes de cure.
En ce qui concerne la danse, elles sont non
seulement les agentes du curé, mais ses espionnes. Par ces femmes, à tout moment,
le curé est au courant de qui a dansé et où.
Alors il convoque les danseurs et les danseuses individuellement et quand les réprimandes ne suffisent plus, il écrit aux présidents de commune et il cite, du haut de la
chaire, le nom des jeunes filles et des jeunes
hommes qui doivent ensuite venir se présenter à la cure. Chacun sait de quoi il en
retourne et que le curé va fortement sévir.
Dans les archives de la Paroisse de Vissoie,
on a retrouvé une lettre que le curé Francey
adresse aux présidents de communes :
Article du «Falot» dans les années 30
les âmes des morts qu’on invoque.
- Les mauvaises traditions, qu’il s’agit de
bannir comme les repas d’enterrements,
les histoires de sorcellerie, les contes et
légendes, face auxquels il a d’ailleurs une
perception ambiguë, car il y a des légendes
qui servent l’église et d’autres qui la desservent, les grandes fêtes qui sont l’occasion
de grandes beuveries et une des pires, cette
dégénérescence sexuelle qu’est la danse.
Pour faire peur à cette jeunesse et montrer
que la danse est l’instrument du diable qui
risque de les mener tout droit en enfer, on
leur conte les soirs de veillés des histoires
qui vont peut-être les détourner de cette
envie de danser.
les filles voulaient-elles l’inviter. Mais l’une
d’elles remarqua qu’il avait des pieds de
chèvre. «Mon Dieu, s’écria-t-elle, des pieds
fourchus ! – Ne craignez pas, répondit
l’homme, c’est de naissance.»
La nouvelle courut bien vite parmi les
danseurs. Les garçons se moquèrent du
nouveau venu : «On ne s’habille pas si
bien quand on porte de tels pieds.» Lui
se fâcha pour de bon : «Si vous continuez
à m’ennuyer, gare à vous ! On rit de plus
belle. C’est alors que l’homme noir devint
terrible. En un clin d’œil, toutes les filles
furent changées en chèvres. Et les jeunes
gens de s’enfuir au plus vite en criant : «Le
diable, le diable ! Sauvons-nous.»
Le bal à «DARBÈLI»
Chacun sait que les garçons et les filles de
Grimentz vont souvent danser aux mayens
de Darbèli, sur les pentes du Mont dou
Marè.
Or un soir, au clair de lune, il y avait bal,
quand on vit sortir de la forêt un monsieur
en noir avec un col blanc. Les jeunes gens
youtzèrent ; l’étranger vint à eux et dansa.
Il était beau et dansait bien. Aussi toutes
Si vous vous promenez à Grimentz et que
vous rencontrez une chèvre, saluez-la avec
courtoisie, c’est peut-être une jeune fille
du village qui a fauté en allant danser à
«Darbèli» où au «Boka». Surtout, ne lui
touchez pas les tétines, vous risqueriez de
vous faire encorner.
Du 25 au 26 décembre et plusieurs autres
fois chez la veuve Antille : cinq à six personnes. (Suivent les noms que nous ne
citerons pas, mais qui peuvent encore aujourd’hui se dénoncer au journal).
Le soir de Carnaval à la pinte de Joaquin
Theytaz, cinq à six personnes (avec noms).
À la Combaz, chez Crésence Urdieux :
quatre noms (Est-ce que Maurice Savioz
était-il dans le coup ?).
À Mottec le 19 janvier : onze noms cités
mais ils étaient quinze.
Le curé Francey termine sa lettre en priant
les présidents d’agir énergiquement pour
que ces réunions finissent.
Le jeune curé Hermann Salamin ne sait
pas comment s’y prendre avec les jeunes
gens du village d’Ayer au sujet de la danse,
alors il écrit début juin 1942 à son évêque,
Monseigneur Bieler, pour lui demander conseil. Ce dernier, lui donnera les
consignes suivantes :
1. La danse étant toujours une occasion
prochaine du péché pour une partie des
Méfiez-vous des vieilles filles !
Les menaces du curé n’ont aucun effet sur participants, un Curé n’a jamais le droit ¬
5
TÉL. 027 475 26 22 / [email protected]
d’autoriser un bal ; s’il le fait il charge sa
conscience. Pour éviter un plus grand, à
cause du manque de foi et de soumission
des gens, le Curé doit parfois se taire mais il
ne peut jamais approuver.
2. Jamais il est permis au Curé de rester
dans le local ou sur la place où on danse, ce
serait approuver la désobéissance ouverte.
3. Je ne sais pas si vous donnez la bénédiction sur la place où on danse. Si c’est le cas
et si le conseil communal permet la danse
sur cette place dans ce cas il vous est expressément interdit de donner la bénédiction
sur cette place.
4. La Fête-Dieu a été instituée pour honorer Dieu dans la sainte Hostie et non pas
pour l’offenser.
5. Le moment est mal choisi pour danser,
quand dans d’autres pays les gens meurent
de faim et se tuent sur les champs de bataille, il faut être privé de raison pour danser en ce moment.
J’espère que les autorités civile et ecclésiastique d’Ayer feront en sorte qu’on n’offense
pas le Bon Dieu le jour de la Fête-Dieu et
attirent sur la paroisse la bénédiction et
non pas la malédiction. Vous voudrez bien
porter cette décision à la connaissance du
peuple.
Pétition contre le dancing de Zinal
En 1970, après 4 ans d’activité, la nouvelle
station hivernale de Zinal se développe et
a de plus en plus de succès. Il manque encore quelques infrastructures pour satisfaire
pleinement les touristes venus skier et se
divertir. Un dancing serait le bienvenu afin
d’égayer les longues soirées d’hiver. Mais
à Ayer, le tonnerre gronde. Pas question
d’implanter un dancing. Certains citoyens
et paroissiens, sous la conduite du curé
Baumann, tiennent à faire connaître leur
avis défavorable et déposent une pétition au
Conseil communal d’Ayer. Un tel établissement sur le territoire de la commune serait
une pierre d’achoppement pour la jeunesse
anniviarde. Par la même occasion, les pétitionnaires demandent au Conseil communal d’interdire le port du deux-pièces dans
les rues des villages d’Ayer et de Zinal. Le
tourisme ne doit pas être une renonciation
aux habitudes d’honnêteté des gens de la
vallée. La pétition contre le dancing est un
moyen de sonder l’attachement de la population d’Ayer à certaines valeurs et protéger
la moralité du pays.
Le curé Baumann, du haut de sa chaire, ser-
La jeunesse anniviarde veux se distraire
monnera ses paroissiens au sujet du futur penses supplémentaires, une occasion à rentrer
dancing de Zinal :
tardivement (2 heures du matin en tout cas),
et surtout ce qui est plus sérieux, une occasion
«Faut-il un dancing à Zinal ? Il y a des per- redoutable de flirts et de liaisons éphémères ou
sonnes qui jugent que cela est indispensable durables qui aboutiront dans plus d’un cas à
au développement de Zinal. Il y en a d’autres, des mariages malheureux ou à des ruptures de
et elles sont nombreuses, et de poids, qui pré- foyers déjà existants. Ces raisons sont à peser
tendent le contraire. Qui a raison ?
par tous ceux qui croient encore avec la sagesse
Pour le savoir, voyons les arguments pour et séculaire qu’une certaine simplicité de vie et
les arguments contre et chacun jugera. Mais il une austérité de vie sont requises pour une vie
est important que chacun réfléchisse à ce sujet, honnête.»
car dans ce genre de chose, il faut que chacun
cherche à se faire une idée. Si on s’inquiète Il faut croire que les argumentations du
de l’opinion de la population au départ d’un curé Baumann n’ont pas eu l’effet escompdéveloppement, il serait logique que la même té, puisque le dancing de Zinal sera bel et
population sache quel sera le déroulement du bien construit. Mais avec le temps on peut
développement et où on veut en arriver pour se poser une question : Combien de gens
voir si elle est toujours d’accord.
vécurent dans la luxure et la débauche dans
Arguments donc en faveur du dancing : il faut ses nuits de folies du dancing de l’Alambic,
que jeunesse s’amuse et cela rapporte finan- après avoir dansé l’un contre l’autre sur l’air,
cièrement à la station et aux propriétaires et chanté par Urbain, accompagné de son
gérants.
orgue, de «Fais du feu dans la cheminée?»
Arguments contre : C’est une occasion de déJean-Louis Claude, Zinal
7
DANS L’ARÈNE
avec Princesse, Fureur et les autres
Biographie express
Justin Monnet est né en 1990. Fils de
Gérard et Gisèle, il habite à la Combaz.
Il est menuisier-charpentier et poursuit sa formation pour faire un brevet de
menuisier. Il pratique le sport (marche,
ski, peau de phoque), joue du tambour
et élève des vaches, avec un enthousiasme
communicatif.
Justin Monnet est un passionné
de vaches. Ce n’est pas exceptionnel dans nos contrées. Ce
qui l’est plus, c’est d’être rabatteur.
Comment a-t-il été amené à remplir cette Un instant de douceur - Photo Catherine Maudry - www.reinesdherens.ch
fonction ? En quoi consiste-t-elle précisément ?
lente connaissance, au point d’épater les il sera rabatteur dans 5 des 10 matchs au
spécialistes.
programme.
L’amour des bêtes
Le rôle de rabatteur lui fit rapidement enTout petit, Justin s’est pris d’intérêt pour vie. Mais il savait qu’il fallait avoir, outre de Les combats de reines
les reines d’Hérens en observant, depuis sa la force physique, une autorité indéniable Des directives précises et détaillées régismaison, les vaches sur le « poyo » de l’étable pour pouvoir l’exercer en toute sécurité et sant les combats de reines ont été émises
de Vissoie. À 6 ans, il a commencé à se obtenir le respect des propriétaires. Il pen- par la Fédération d’élevage de la race d’Hérendre à l’étable par curiosité. Le nombre sait donc attendre une certaine maturité rens, qui tient cette compétence du Conseil
de ses visites a rapidement augmenté grâce avant de se lancer.
d’Etat. Pour plus d’infos, cf. le site de la
à la bonne entente qui régnait entre lui et Le hasard, qui fait souvent bien les choses, Fédération : http://www.vacheherens.ch
Sylvain Zufferey, le vacher. Pour sa pre- en décida autrement. En 2010, en commière communion, il a demandé un veau pagnie de copains fans de reines comme L’organisation
comme cadeau, qu’il n’a pas reçu. Mais, lui, Justin but un verre à la buvette que L’organisation d’un combat de reines nélorsqu’il eut 10 ans, sa maman l’autorisa tient Michel Vocat sur les hauts de Crans- cessite le travail d’une foule de personnes :
à acheter un premier veau. Avec son père, Montana. Responsable des rabatteurs au comité d’organisation, bénévoles, propriéil fit le tour des étables du Valais avant de sein de la Fédération suisse d’élevage de taires et officiels. L’activité des officiels est
trouver, à Arbaz, la bête de ses rêves, que la race d’Hérens, celui-ci annonça que la répartie entre les commissaires, le jury et les
le propriétaire se résolut à leur vendre, tou- fédération était à la recherche de rabatteurs. rabatteurs.
ché par l’engouement manifeste du jeune Sous forme de boutade, un des jeunes Deux commissaires sont responsables de
garçon. Depuis, le troupeau, qui a pris ses proposa aussitôt la candidature de Justin. contrôler que tout se passe dans le respect
quartiers à l’étable de Vissoie, n’a cessé de Michel Vocat, prenant la chose au sérieux, des directives.
s’agrandir et la passion est restée intacte.
se montra réellement intéressé et sut trou- Les membres du jury, au nombre de 5, diJustin a été conquis tout de suite par le ver les mots pour convaincre Justin.
rigent le combat.
monde des matchs de reines. À 6 ans déjà, C’est ainsi qu’en 2011, à peine âgé de 21 Les 6 rabatteurs se tiennent au milieu de
il ne quittait pas le spectacle des yeux et ans, Justin fit son entrée dans l’arène. Il l’arène pour assurer le bon déroulement des
accompagnait régulièrement son père aux participa à 3 matchs cette année-là. Il vit combats et appliquer les consignes du jury.
matchs. Curieux de la généalogie des bêtes, que la fonction lui plaisait vraiment et dé- À la fin janvier, la fédération fait parvenir
il en acquit en peu de temps une excel- cida de poursuivre l’expérience. En 2014, aux personnes concernées le planning de
8
l’année. Une liste est établie, portant, pour
chaque match, le nom des membres du
jury, des rabatteurs et des commissaires.
Les rabatteurs
Au début du match, les rabatteurs se répartissent, un peu au hasard, dans l’arène. Par
la suite, chacun garde le même secteur, tout
en observant ce qui se passe autour et en
intervenant si nécessaire. Les rabatteurs
doivent être constamment sur leurs gardes,
pour bien remplir leur rôle et garantir leur
sécurité. Ils veillent à ce que deux bêtes qui
luttent ne soient pas dérangées par une troisième. Sur ordre du jury, ils rapprochent
des bêtes pour qu’elles s’affrontent.
Parmi eux, le chef-rabatteur, qui dispose
d’une oreillette permettant de communiquer avec le président du jury, fait le lien
entre le jury et ses collègues. C’est lui qui
transmet les instructions reçues.
Avant de rentrer dans l’arène pour la première fois, le rabatteur ne reçoit pas de
formation spécifique. Mais pour être
sélectionné, il faut remplir certains critères. Des critères auxquels Justin répond
parfaitement.
Premièrement, il est essentiel d’avoir un
lien fort avec la race d’Hérens. La connaissance du bétail et de son comportement est
un facteur capital au bon accomplissement
de la tâche.
Deuxièmement, le rabatteur doit être
quelqu’un de vigilant et de rapide, afin
de prévenir les problèmes et permettre
au match de se passer au mieux. Comme
cette activité est affaire de passionnés qui
suivent les matchs depuis longtemps et en
connaissent donc parfaitement les règles,
c’est directement sur le terrain que le néophyte teste ses capacités. Il est encadré par
des collègues expérimentés qui savent lui
donner confiance et soutien.
Tout l’art du rabatteur
Photo Catherine Maudry - www.reinesdherens.ch
C’est du sport - Photo Delphine Weigel - www.combats-de-reines.ch
Selon Justin, la bonne ambiance qui
règne dans le groupe, le plaisir ressenti, la
confiance témoignée, ainsi que la philosophie partagée sont des éléments fondamentaux du bon travail de l’équipe.
Les relations avec les propriétaires et le
public
Avec les propriétaires, les contacts sont
plutôt bons. Beaucoup les remercient et
les félicitent au moment d’attacher leur
bête. Malgré de possibles erreurs, les menaces sont extrêmement rares. C’est parfois aux injures que le rabatteur doit faire
face. Pendant la lutte, les propriétaires sont
comme envoûtés, leurs réactions sont alors
impulsives. Heureusement la pression descend très vite après.
Dans l’arène, Justin ne s’occupe pas trop
du public. Il est cependant évident que certains commentaires ne lui échappent pas. Il
arrive que le rabatteur puisse se sentir blessé
par des remarques négatives, rabâchées sans
cesse. Justin est conscient que les sifflets ne
sont pas toujours fondés. Il parvient à garder le détachement nécessaire.
Les risques
L’acte le plus difficile à réaliser et aussi le
plus dangereux, c’est de séparer des bêtes en
lutte. Tout à leur affaire, les vaches peuvent
bousculer ou blesser le rabatteur, parce
qu’elles veulent poursuivre le combat. Par
chance, il n’y a jamais eu de gros accidents
dans l’arène.
Néanmoins, il n’y a pas de combat de reines
sans bobos pour le rabatteur : pieds écrasés,
coups de corne, muscles froissés. Le lendemain, les courbatures sont bien présentes !
Justin a été blessé lors d’une tentative pour
rapprocher deux bêtes. La vache dont il
s’occupait a sauté dans sa direction et un
coup de corne l’a envoyé au tapis, la mâchoire ouverte. Il lui a fallu quitter l’arène
pour aller se faire recoudre. Il a été remplacé alors par un collègue qui assistait au
combat.
L’avenir
Cette année, Justin aura l’honneur de participer à la finale nationale. C’est pour lui
une preuve de la confiance qu’on lui fait et
de la reconnaissance que lui vaut son travail. Il en conçoit un brin de fierté et beaucoup de bonheur. Il ressentira sans doute
un peu de pression, mais il sait qu’il peut
compter sur l’expérience de ses collègues.
Pour ce qui est de sa carrière de rabatteur, il
ne se fixe pas d’objectif dans la durée. Il reconnaît toutefois que, maintenant, quand
il regarde un match comme spectateur, il a
l’impression de ne pas être à sa place…
Notre région bénéficie de l’engagement de
passionnés qui gardent bien en vie des traditions anciennes. Justin Monnet l’a bien
compris, il est de ceux-là. Qu’il en soit ici
remercié !
Janine Barmaz
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12/13 .2014
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et
le retour
Le 13 septembre dernier, les comités de
toutes les sociétés de Mission se sont rencontrés, afin de réfléchir ensemble à la
meilleure manière d’animer la vie estivale
du village. Étaient représentés la Société du
village, les fifres et tambours La Madeleine,
l’association des Amis de la galerie de
Cholaïc, le ski-club L’Avenir, la cible et le
football-club.
Le constat suivant a été vite établi : l’organisation de plusieurs « petites » fêtes durant
la belle saison s’avère difficile, tant sur le
plan de la mobilisation des bénévoles que
sur la qualité de l’animation proposée.
Les participants ont donc résolu de regrouper leurs forces pour mettre sur pied une
seule fête, associant les traditionnelles fête
patronale et foire aux livres, et ouverte
aux sociétés qui souhaiteraient s’y associer.
L’expérience, très réussie, des 75 ans du
ski-club fêtés le 21 juillet 2012 montre le
chemin à suivre.
Cette année, le FC Mission fête le centenaire de sa fondation. C’est, en effet, le
3 mai 1914 qu’un groupe de jeunes de
Mission a constitué une société de football. Afin de fêter dignement la chose
il a été décidé que le week-end des 12 et
13 juillet serait un week-end de folie ! Le
choix de la date n’est pas le fruit du hasard:
celle-ci correspond, en fait, aux finales,
petite et grande, du Mondial de foot. Un
programme chargé a été concocté : retransmission des finales sur grand écran, tournoi
de babyfoot, foire aux livres, animations,
caves ouvertes, cantines, musique et ambiance brésiliennes.
La petite histoire du FC Mission Dans un procès-verbal daté du 10 mai
Le FC Mission a été fondé le 3 mai 1914
dans le but écrit noir sur blanc, de « procurer un amusement agréable et sportif
pour les dimanches et les fêtes ». La douzaine d’articles du règlement fondateur
déterminent qui peut faire partie du club, à
quelles conditions, quel est le prix des cotisations. Au départ, il y a 7 membres fondateurs, rapidement rejoints par quelques
membres admis. Des amendes sont prévues pour ceux qui ne se conforment pas
au règlement spécialement établi pour les
jeux. Rédigé en mai 1918, ce dernier est
constitué de 6 chapitres et comprend 46
articles. Extrêmement détaillé, il ne laisse
aucune question en suspens. Son contenu
donne une idée précise de la manière dont
fonctionnait une société locale, à l’époque.
La discipline exigée est quasi militaire. Les
articles suivants en témoignent : « Art. 9
Tout membre actif ou joueur admis, présent dans la localité et ne présentant pas de
motifs d’empêchements suffisants est tenu
de prendre part aux exercices généraux de
Foot-ball sous peines de l’amende prévue.
Art. 10 Les promenades, les parties de plaisir ou motifs analogues ne constituent pas
de motifs d’empêchements suffisants. »
1923 est inscrite la décision de liquider
la société en date du 20 mai de la même
année. Aucune explication n’est donnée
quant aux raisons de ce choix.
Heureusement, tel un phénix, le FC
Mission renaquit de ses cendres en mai
1972. Des jeunes du village lui insufflèrent
une nouvelle vie. Leur équipe a été inscrite
à la ligue valaisanne comme membre libre.
Elle ne participait pas au championnat,
seulement à des tournois. Pour l’aménagement du terrain, les Forces Motrices ont dû
déplacer la ligne à haute tension, en mettant un pylône supplémentaire. Le terrain
était la propriété de la Commune et de la
Bourgeoisie d’Ayer qui l’ont donné, par
convention, en location au FC Mission.
Celui-ci a cédé le contrat au FC Anniviers
en 1977.
Divers documents d’archives, vraiment très
intéressants, ont été scannés, ils peuvent
être consultés sur le site du FC Anniviers,
dans la rubrique historique.
www.fcanniviers.ch
Mission se réjouit de vous recevoir pour
faire la fête et partager des instants inoubliables. Venez sans crainte, on ne vous fera
pas tourner en bourrique !
Janine Barmaz
Drapeau du FC Mission
11
LE RANCH DES FIOS
et le retour du cheval en Anniviers !
J’ai passé toutes les vacances de
mon enfance chez mes grandsparents maternels, Madeleine et
Alexis Revey-Martin à Mayoux.
Je me souviendrai toujours avec
tendresse des chevaux de trait
que nous partagions avec les
familles de Lucien Bonnard
et de Denis Savioz. La jument
blanche (cf. photo) se nommait
Fanny et a remplacé le pauvre
Bobby, le cheval qui a dévissé
et terminé sa vie dans les fonds
de Pinsec. Ces familles utilisaient ces puissants animaux à
tour de rôle pour effectuer les
tâches de débardage, le transfert des foins et de multiples
autres travaux.
Dans les années cinquante, les familles anniviardes survivent comme elles peuvent et
s’expatrient parfois pour trouver du travail en
plaine. L’arrivée du tourisme hivernal dans
les Alpes freine alors l’exode des populations de
montagnes. Le Val d’Anniviers change gentiment de cap et les montagnards s’adaptent aux
caprices des temps modernes, l’agriculture est
en perte de vitesse. A cette époque les chevaux
disparaissent peu à peu des paysages de notre
vallée et il faudra attendre les années nonante
pour voir réapparaître toutes sortes d’équidés dans la vallée (chevaux, mulets, bardots,
ânes). Jusqu’au milieu du XXe siècle, le cheval
était considéré comme un animal militaire et
utilitaire, seuls les paysans, l’armée et de riches
propriétaires avaient la chance d’en posséder.
Petit à petit, le cheval fera timidement son
entrée dans le milieu sportif. L’équitation et la
randonnée équestre se développent alors ainsi
que des structures de formation pour cavaliers,
accessibles à tout un chacun.
12
Gérard Revey à cheval et Edgar Savioz, Mayoux 1967
Le premier ranch du Val d’Anniviers
Après une jeunesse passée au Val de Ruz
dans la ferme familiale, et après avoir obtenu son diplôme d’agriculteur et travaillé
sur des Harley Davidson à Sierre, Fredy
Schneiter, dit Fredson, s’installe en 1995
dans le Val d’Anniviers avec sa femme
Nathalie. Le couple se consacre alors corps
et âme à la construction d’une ferme située
aux Morasses, droit en face d’Ayer. Chaque
particule de leur domaine est issue de leurs
doigts magiques. Je me rappelle de la magnifique rampe d’escalier intérieure taillée
à la main dans un joli tronc d’arbre et du
sol jonché de pierres naturelles méticuleusement ramassées par-ci, par-là. Kévin leur
fils, verra le jour en 2001. En 2009, un
glissement de terrain et un incendie anéantissent le rêve de cette famille, rien ne subsiste, absolument rien, pas même une photo ou un habit. Cette zone est alors classée
dangereuse et les Fredson doivent trouver
un autre lieu pour reconstruire leur vie.
Leur sentiment de découragement vaincu,
leur courage est exemplaire, ils se relèvent
fièrement. En 2011, un deuxième ranch renaît des cendres sur un terrain hors danger
à Saint-Jean, le Ranch des Fios est né.
Vie au ranch et produits de la ferme
Le virus de la nature, des animaux et une
passion calquée sur un mode de vie made in
USA incitent tout naturellement les Fredson
à construire un ranch au Val d’Anniviers.
Cette exploitation agricole est sans égale
dans la vallée de par la variété des animaux
qui y vivent. Le rêve est sur les rails, reste à
développer ce qui pourra un jour permettre
de vivre entièrement des produits du
ranch. Tous les travaux s’effectuent en fa-
mille, même si parfois des amis passionnés
viennent à la rescousse. Les ânes sont surtout élevés pour la production de saucisses,
spécialité du ranch et Nathalie, la fée du
domaine, cultive des baies de framboises
et de cassis pour préparer de succulentes
liqueurs. Kévin jeune étudiant, a déjà effectué un stage sur machines agricoles et rêve
de continuer l’activité de ses parents plus
tard. Son beau regard tranquille apaise. Ce
qui frappe chez les Fredson, c’est le ressenti
que l’on perçoit lorsque l’on est en leur
présence, tout n’est qu’amour et respect de
la nature, sentiment qui se retrouve aussi
parmi tous les animaux qui vivent là de
manière paisible et heureuse, sans agressivité aucune. Certains humains ont peur des
chevaux car ils sont imposants et donnent
l’impression d’être brusques. C’est faux, si
un cheval s’emballe ce n’est pas par méchanceté mais parce que son instinct ata-
vique le pousse à fuir pour éviter un danger.
Où que le regard se pose, la vue est splendide, la situation du ranch est idéale et le
Val d’Anniviers s’avère être un véritable
paradis terrestre tant pour les hommes que
pour les animaux.
Le ranch, entièrement construit et aménagé selon les normes cantonales accueille
différentes races d’équidés ainsi que des
moutons, des chèvres, un chien, des chats,
des poules et... j’en passe. La principale
activité est l’élevage de chevaux pour la
revente de poulains débourrés et dressés
au paddock. On peut aussi y loger des
chevaux en pension et pour tous ceux qui
souhaitent avoir un cheval mais qui n’ont
ni les moyens ni l’infrastructure pour cela,
il leur est possible de réaliser ce rêve en
prenant un cheval du ranch en demi-pension durant quelques jours par semaine. Ici,
tous les animaux vivent en stabulation libre
à l’année et rentrent dans leur box tous les
soirs où ils sont nourris et nettoyés avec
amour. Des activités équestres confirment
la récente démocratisation de l’équitation
et offrent à des adultes et à des enfants l’opportunité de se familiariser avec les chevaux
(tél. +4178-618 85 39 envoyer un sms en
cas de non-réponse).
Histoire d’animaux
Les moutons et les ânes sont très affectueux
et lors de l’inalpe en été, il arrive qu’ils
s’ennuient et reviennent au ranch depuis
le fond de la vallée ou même depuis le
sommet d’un alpage sans personne pour
les guider. Par la force des choses, le ranch
est devenu un refuge quatre étoiles pour
animaux en quête de gîte. On y trouve des
poules récupérées après les Fêtes de Pâques
comme Zizou qui refuse de loger au poulailler avec ses copines et qui reste toujours
parmi ses potes les chevaux. Les Fredson
ont aussi récupéré des chèvres, des chats,
des moutons et même... des chevaux !
...Le cheval est pour l’homme ce que les ailes
sont aux oiseaux... (proverbe turkmène),
alors saluons l’ouverture du Ranch des Fios et
le grand retour des chevaux au Val d’Anniviers !
© textes & photos dominique epiney regolatti
13
imprimerie
d’anniviers
sàrl
depuis
25 ans
027 475 32 70
À VOTRE ÉCOUTE
et à votre service : L’APEA
La nouvelle loi,
texte révisé du
Code civil suisse,
a été acceptée
en 2008 par le
Parlement et est
entrée en vigueur
le 1.1. 2013.
Le domaine des
tutelles se caractérisait par une
certaine opacité
et par un manque
d’uniformité.
Aujourd’hui toutes
les décisions relevant de la protection de l’enfant et
de l’adulte sont du
ressort d’une seule
et même autorité
interdisciplinaire
désignée par les
Fourni gracieusement par l ‘HOS Valais. Haute école de travail social qui a édité une pe- cantons. Ces dertite brochure de vulgarisation intitulée « DROIT DE PROTECTION DE L’ADULTE
niers peuvent insAnciennement droit de la tutelle » que vous pouvez vous procurer en nous contactant.
tituer une autorité
administrative ou
APEA voici le nouveau nom
une autorité judiciaire. En Valais, c’est
«barbare» donné à l’ancienne
l’autorité judiciaire qui a été mandatée.
Dans
notre canton, il persiste 25 Autorités
Chambre pupillaire.
intercommunales (résultat de nombreux
Sigle servant d’abréviation
regroupements) et cinq communales. A ce
à : l’Autorité de protection de
niveau, en Anniviers, les changements sont
moindres puisque nous sommes demeurés
l’enfant et de l’adulte. Cette
indépendants. 1
Autorité assume les tâches que
lui attribue le Code civil suisse
(CCS).
Historique
L’ancien droit de la tutelle datait de 1912
et a pratiquement été inchangé depuis
lors. Il était devenu la cible de nombreuses
critiques; il était donc grand temps de le
mettre au goût du jour, de l’adapter aux
conditions de vie et conceptions actuelles.
La composition de l’APEA d’Anniviers
L ‘APEA est composée de trois membres
permanents : le président (Benoist
Germann «juge de commune»), de deux
membres (Christine Torche Mercier «vice
présidente», Nadine Savioz «secrétaire») et
de deux membres suppléants (Simone
Salamin et Frédéric Zuber). Ces derniers
ont siégé régulièrement lors de l’année
2013 afin d’être au courant des nombreuses
modifications. Les membres sont nommés
pour quatre ans par le conseil communal.
L’APEA est assistée dans son travail par un
greffier juriste (Luc Epiney) qui participe
à toutes les séances. L’APEA a nécessairement pour membre le juge de commune,
car elle représente l’autorité judiciaire de
cette dernière. Au moins trois membres
doivent délibérer et prendre les décisions.
Ce qui a changé dans la composition de
l ‘APEA
Le greffier juriste n’est plus membre, il ne
prend plus part aux décisions. C’est pour
cette raison qu’un deuxième membre suppléant a dû être nommé.
Des assesseurs ont été agréés au niveau
communal. Ces derniers ont pour tâche
d’apporter une expertise dans des spécialités respectives. Ils seront appelés à intervenir ponctuellement dans des cas précis. Ils
sont : médecin, expert comptable, assistant
social, éducateur, psychanalyste.
En effet, nous sommes de plus en plus
confrontés à des événements pour lesquels
des compétences spécifiques sont nécessaires. Par exemple, des personnes âgées
avec une grosse fortune à gérer, des situations familiales compliquées…
LES PRINCIPAUX
CHANGEMENTS AU NIVEAU
DU CONTENU
La terminologie
Quelques changements sont intervenus,
vous n’entendrez plus parler de tutelle,
(sauf pour les enfants mineurs) mais de
diverses curatelles. Le ou la « pupille » passe
également aux oubliettes et est remplacée
par « la personne concernée ».
Les nouveaux instruments
Les nouvelles dispositions visent à promouvoir le droit à l’autodétermination
et à renforcer la solidarité familiale. Le ¬
15
code civil révisé donne également davantage de moyens de recours aux personnes
concernées en cas de placement à des fins
d’assistance. Le recours à des mesures
personnelles a pour but de limiter autant
que possible l’assistance de l’Etat. Pour ce
faire, deux nouveaux instruments ont été
prévus:
Il s’agit premièrement du mandat pour
cause d’inaptitude, qui permet à une personne capable de discernement de régler la
question de l’assistance ou de sa représentation juridique pour le cas où elle deviendrait incapable de discernement.
Il s’agit deuxièmement des directives anticipées du patient, qui donnent à ce dernier
la possibilité, également dans la perspective d’une perte de discernement, d’une
part, de déterminer les traitements médicaux auxquels il entend consentir et, d’autre
part, de désigner une personne physique qui
aura la capacité de consentir en son nom
à un traitement médical. D’autre part, le
pouvoir de représentation prévu par la loi
permettra aux proches des personnes incapables de discernement de prendre certaines décisions de manière facilitée.
un inventaire et d’établir des comptes et
rapports périodiques). En outre, le nouveau droit prend en considération le besoin des proches de la personne incapable
de discernement de prendre eux-mêmes
certaines décisions aussi simplement que
possible. Il leur accorde, en particulier, le
droit d’ouvrir le courrier, d’assurer l’administration ordinaire des revenus et des
autres biens ainsi que d’entreprendre tous
les actes juridiques généralement nécessaires pour satisfaire les besoins ordinaires.
La solidarité au sein de la famille s’en trouvera renforcée et, du même coup, l’autorité ne devra plus instituer systématiquement une curatelle.
Mieux protéger les personnes vivant dans
une institution
Le nouveau droit garantit une meilleure
protection des personnes incapables de
discernement qui vivent dans des homes
ou des établissements médico-sociaux.
L’assistance apportée à ces personnes devra
faire l’objet d’un contrat écrit afin de garantir une certaine transparence des prestations fournies. Le nouveau droit fixe également les conditions auxquelles les mesures
de contention sont autorisées. Enfin, les
cantons devront assujettir à la surveillance
les institutions susmentionnées.
Les nouvelles curatelles : une approche
«sur mesure» plutôt que standard
Les anciennes mesures tutélaires ne permettaient pas de prendre suffisamment
en compte le principe de la proportion- Le placement à des fins d’assistance
nalité 2 . Elles sont donc remplacées par (PAFA) en cas de troubles psychiques
une seule institution, la curatelle. Elle est Le PAFA est une mesure qui permet de
instaurée lorsqu’une personne n’est plus en placer une personne contre son gré dans
mesure d’assurer elle-même la sauvegarde une institution appropriée afin de lui fourde ses intérêts, en raison d’une déficience nir l’aide et les soins dont elle a besoin. La
mentale, d’un trouble psychique ou d’un révision des dispositions sur la protection
autre état de faiblesse et que l’aide fournie de l’adulte consolide aussi la protection
par des proches ou des services privés ou juridique des personnes placées à des fins
publics ne suffit pas. Cinq curatelles sont d’assistance. Elle limite en particulier la
à disposition et chaque mesure est modu- compétence du médecin d’ordonner un
lable selon les besoins spécifiques de la per- placement et consacre dans la loi des règles
sonne concernée. Nous pouvons dire que de procédure importantes. Enfin, elle soula curatelle de portée générale est celle qui met l’autorité à l’obligation de procéder à
se rapproche le plus de l’ancienne tutelle.
des examens périodiques pour déterminer
si les conditions du maintien de la mesure
Les mesures appliquées de plein droit sont remplies et si l’institution est toujours
permettent de renforcer la solidarité au appropriée.
sein de la famille
Les parents et les autres proches institués Ce qui demeure dans le fonctionnement
curateurs bénéficieront de certains préro- de l’APEA
gatives (notamment, dispense de remettre L’APEA fonctionne de manière autonome
16
et indépendante. Elle garantit la confidentialité des dossiers qu’elle traite. Toute
requête, dénonciation ou signalement doit
se faire sous forme écrite et motivée. En
cas d’urgences, la requête peut se faire
oralement.
Ce qui demeure dans les tâches de
l’APEA et les différentes synergies
interdisciplinaires
En ce qui concerne la protection de
l’adulte et des biens de l’adulte
L’APEA
intervient
principalement
lorsqu’une personne majeure n’est plus
en mesure d’assurer la sauvegarde de ses
intérêts en raison d’un état de faiblesse (art.
388 CCS et ss).
L’APEA collabore avec différentes institutions : le Centre médico-social régional de
Sierre (CMS) et la curatelle officielle régionale (COR).
En ce qui concerne la protection de l’enfant et des biens de l’enfant
L’APEA prend les mesures nécessaires prévues par le Code Civil Suisse (CSS) pour
protéger le bien-être de l’enfant lorsque les
parents ne sont pas en situation de le faire.
L’APEA collabore avec l’Office de la
Protection de l’Enfant (OPE).
L’APEA prend également des décisions
dans les domaines suivants
• retrait du droit de garde
• approbation des conventions relatives
aux contributions d’entretien et relations
personnelles (naissance hors mariage)
• attribution de l’autorité parentale
conjointe (parents non mariés)
• délivrance d’un préavis dans le cadre
de la procédure d’adoption et du retrait de
l’autorité parentale.
Pour terminer, il ne fait aucun doute que
la réforme du Code civil suisse s’imposait.
Ce que nous, membres de l’APEA, constatons est un surcroît de travail engendré par
sa mise en place. La complexité des nouvelles mesures disponibles, des nouvelles
réglementations concernant les consignes
et contrôles des inventaires d’entrée et des
rendements de comptes périodiques, la
modification de la procédure lors des changements de for (changement de domicile)
des personnes concernées, etc. rendent
notre travail plus pointu. Le nombre de
nos concitoyens qui traversent des zones
de turbulences est également en augmentation, l’accroissement des dossiers traités
en 2013 est de +30%. De plus, notre secrétaire s’initie à un nouveau programme
informatique spécialement conçu pour
les APEA. L’application paraît très utile
et il en découlera un gain de temps pour
la gestion future des dossiers, mais cela lui
demande un investissement considérable.
Malgré et à travers cela nous restons tous
très motivés et prenons à cœur notre tâche,
et espérons vous servir avec le maximum
d’attention et de respect. En cas de besoin,
n’hésitez pas à nous contacter. Sachez aussi 1 Voir 4 Saisons juillet 2012 : A la découque parfois l’APEA est à la recherche de verte d’un service d’utilité public
personnes désirant endosser le rôle de cu- 2 Le principe de proportionnalité est un
rateur. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à principe d’adéquation des moyens à un
vous annoncer auprès de notre secrétariat. but recherché
Torche Mercier Christine
Adresse :
APEA - Case postale 15 - 3961 Vissoie
Contact :
Tél. +41 27 476 15 34
[email protected]
Situation :
Bureau communal de Mayoux
Uniquement sur rendez-vous
3961 Chandolin
Christine Vogt
079 534 38 65
NOTRE HISTOIRE.CH
par Michel Savioz de Vissoie
tous les moulins marchaient jour et nuit
mais le tic-tac ne nous dérangeait pas dans
le profond sommeil. Quand nous passions
proche des moulins, on pouvait humer
la bonne odeur de la farine et, lorsque le
temps était venu, celle des noix.
Souvenir des vieux moulins de
Vissoie / Anniviers
Autrefois, je me rappelle que sur la commune de Vissoie, le long du torrent de
St-Luc, il y avait des moulins.
Quatre d’entre eux se trouvaient en des-
sus du «Ponnèchouït» (pont sec) et quatre
autres au «Martinet». Il y avait aussi de
part et d’autre, un foulon à drap et un foulon à orge.
D’autre part, aux deux endroits, on trouvait un pressoir à noix, deux scies servant à
débiter les planches et les poutres. L’hiver,
En ce temps-là, on racontait aussi qu’il a eu
existé au «Martinet», au bord du torrent,
une forge avec un martinet actionné par
l’eau du torrent.
Aujourd’hui, il n’y a plus que les deux
moulins de la Bourgeoisie de St-Jean et
une scierie privée. Quant aux moulins et
aux foulons du «Ponnèchouït» ils ont eux
aussi disparu. Je suppose que les gens de
ma génération sont les derniers à se souvenir de ces choses-là. Aussi, je les encourage à raconter ou à écrire ces souvenirs tu
temps passé.
Edouard Florey
Texte écrit par Edouard Florey
(1901-1985) probablement au début des
années 1970.
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DE LA FORÊT AU RESTAURANT
les «remuages» d’une famille de mélèzes
Ma famille se composait de
grands et solides mélèzes et
même les plus jeunes rayonnaient de santé.
Bien plantée au-dessus du village, renforcée par le souffle du vent et les caresses de la
neige, réchauffée à la douceur du soleil, ma
famille avait bien profité de l’arrosage naturel de la pluie. Elle avait parfois souffert
d’une météo capricieuse, mais sa résistance
n’avait pas failli. Elle abritait le chevreuil et
le cerf, l’écureuil y exécutait ses sauts périlleux de branche en branche, le merle chantait sur la cime, le pic-bois faisait résonner
son bec contre les troncs à l’allure d’un
marteau-piqueur en plein travail. L’eau du
bisse chatouillait ses longues racines à la
belle saison.
Et puis une autre famille, humaine celle-là,
a eu besoin de la mienne. Alors sans hésitation, moi le chef de cette famille de mélèzes,
j’ai donné mon accord et nous voilà coupés
au pied, ébranchés, débardés, équarris à la
hache pour former des poutres prêtes à être
superposées une à une et recouvertes d’un
bon toit de bardeaux.
Notre premier «remuage» a donné toute
satisfaction à ma famille de mélèzes transformée de fond en combles en mayen et à
celle de mon propriétaire, heureux de ce
nouvel abri.
Mais voilà qu’un drame a frappé le village,
St-Luc s’est embrasé une nuit de janvier et
cette famille a tout perdu; alors sa décision
a été rapide, il fallait me démonter, moi
le beau mayen et me rebâtir, poutre après
poutre, là en bas, au village pour servir
d’habitat permanent.
Le deuxième «remuage» s’est fait sans que
le doute ne trouble nos pensées à moi et à
la famille propriétaire d’alors. Quelle fierté d’entendre les visiteurs et promeneurs
Le Prilet dans son écrin de mélèzes
admirer la qualité de la construction. Moi, il convient parfaitement pour une retraite
le chef de la famille des mélèzes d’autrefois, largement méritée» ai-je pensé.
j’en rougis encore de plaisir en y pensant…
André et Alice, son épouse, m’ont alors
Souvent des craquements ont effrayé les en- trouvé une affectation nouvelle : tea-room.
fants, la nuit… c’était ma façon de prouver Ma famille de mélèzes s’est convertie en
que j’étais bien vivant, même si je n’avais lieu d’accueil populaire! Que du bonheur!
plus la forme du mélèze originel.
Or, mes déménagements n’étaient pas Ah ! ces années 1940, quand le tourisme
encore terminés. En effet, les autorités d’été a poursuivi son développement.
locales ont décidé de construire une nou- André était instituteur pendant les 6 mois
velle laiterie, là, juste à l’emplacement où la que durait l’école d’alors, guide pendant
belle maison que j’étais devenue abritait la les 3 mois d’été, graveur, sculpteur, animafamille Pont. Quelle idée !
teur pour enfants toute l’année et auteur
lorsque l’heure de la retraite a sonné (1).
Un troisième «remuage» s’est profilé.
André Pont m’a démontée à nouveau, pour Il apprenait aux petits Lucquérands à
me transporter au Prilet, à côté du tor- skier, là où trônent maintenant les courts
rent, lieu de tant de balades, pique-nique de tennis et la petite piste de luge. Et quand
et terrain d’aventures pour les enfants. le froid était trop mordant, il les emmenait
L’emplacement était prisé comme cam- au tea-room, pourtant fermé en hiver, leur
ping à cette époque-là déjà. Reconstruite offrait un chocolat chaud et une gourmanune fois de plus en 1944, j’ai commencé dise, puis il animait un petit théâtre-guià ressentir la fatigue après tant de dépla- gnol : quel émerveillement se lisait dans les
cements et me suis dit que là j’aurais bien yeux des enfants. Un sacré animateur cet
aimé finir mes jours. «L’endroit est agréable, André !
¬
19
Aux petits Sierrois, il apprenait à jouer
de la flûte et avait fondé le groupe Les
Pastouraux. Les mercredis et samedis aprèsmidi, il leur enseignait le ski à Montana,
tout cela gratuitement. Il prêtait du matériel pour toute la saison à ceux qui en
avaient besoin. Et dans son armoire personnelle, à l’école où il enseignait, André
était fier de montrer à ses élèves sa collection de cristaux dénichés dans les montagnes durant l’été. Ses compétences, il les
mettait au service de la jeunesse.
Comme graveur et sculpteur, André a laissé
de nombreuses créations retraçant des
scènes de la vie paysanne et des remuages
d’autrefois, des séquences représentant la
faune et la flore. Bien des phrases inscrites
sur les façades des maisons de St-Luc ont
été gravées par André, ainsi que les fameux
dossiers de chaises de la Pension Favre
(aujourd’hui Grand Chalet Favre) avec les
armoiries des familles originaires de St-Luc.
le stock du tea-room. Les livraisons ne pouvaient se faire qu’au village, puisque aucune
route ne permettait d’accéder au Prilet, seul
un chemin piéton conduisait là-bas.
Colette, fille d’André et d’Alice PontMurith, n’a que de bons souvenirs de ces
années, passer l’été au Prilet représentait la
liberté totale pour elle, sa sœur et son frère.
Une fois le petit travail du matin effectué,
les journées se résumaient à jouer et à explorer les alentours. Souvent, la maman invitait des cousins ou copains pour tenir compagnie à ses enfants. Aujourd’hui encore,
Eliane la Fribourgeoise qui a longtemps
aidé sa maman téléphone à Colette ou lui En été la famille de Gertrude et Gustave
rend visite; l’amitié nouée autrefois résiste habitait le chalet Les Moulins, premier
raccard transformé en chalet par Rémy
Salamin le menuisier de l’époque.
Quant à Alice, elle gérait le tea-room du
Prilet pendant l’été, alors qu’André guidait
les alpinistes sur les sommets pour nourrir
sa famille. Les tartes aux framboises à la
crème de Gruyère, région d’origine d’Alice,
étaient connues loin à la ronde, comme ses
bricelets maison. Le soir, à la demande, de
délicieuses raclettes réjouissaient les palais.
On cuisinait au bois, on s’éclairait au gaz
et avec des lampes à pétrole, l’électricité
n’arrivait pas jusqu’au Prilet. On se chauffait grâce à un excellent fourneau en pierre
ollaire remué lui aussi d’un lieu à l’autre et
toujours là aujourd’hui. Alice avait seule- Gertrude la patronne
ment exigé le téléphone, car seule avec ses 3
enfants tout l’été, à l’écart du village et sans
accès motorisé elle craignait un accident au temps qui passe. Exceptionnellement, la
toujours possible.
famille a passé une fois les fêtes de Noël au
Prilet, pour vivre la féerie des lieux dans le
D’ailleurs elle fut bien contente de l’avoir calme de l’hiver de cette époque.
ce fameux téléphone, le jour où son fils est
tombé dans le torrent en y déversant les dé- Bien sûr, il a parfois neigé même en été,
chets. Elle a pu appeler le médecin qui est une autre fois le torrent a débordé, l’inonvenu recoudre la main du petit. C’est ainsi dation s’est arrêtée juste à côté de l’oratoire
qu’on pratiquait en ce temps-là. Tous les consacré à Marie. Un vrai miracle ont dit
matins, les trois enfants de la famille s’en les habitants du village ! Et puis, septembre
venaient à pied au village, tirant une pe- revenu, il fallait redescendre à Sierre, laisser
tite remorque, chercher le courrier postal avec regrets les aventures inachevées et se
et les marchandises nécessaires à renflouer préparer à la rentrée scolaire.
20
Bien des années plus tard, Gustave Pont,
cousin d’André, lui a racheté l’établissement. Cela s’est fait tout simplement,
pendant que sa femme, Gertrude, était en
congrès mondial des sages-femmes à Rome,
accompagnant sa sœur Adeline Favre
(2). A son retour, Gustave lui a annoncé
la nouvelle avec un peu d’appréhension…
mais son épouse a trouvé l’idée excellente
et, à son tour, elle a animé ce lieu chaque
été, avec son dynamisme et sa joie de vivre
inoubliables ! Gertrude avait fait un apprentissage de fille de salle et toujours aimé
le commerce et les gens.
La carte des mets s’est étoffée, Gertrude
aimait cuisiner. De tea-room le Prilet est
devenu café–restaurant. Après le passage
des motos sur le chemin d’autrefois, la
route a été élargie et les voitures n’ont
pas tardé à arriver. Gertrude a engagé des
employées qui faisaient partie intégrante
de cette famille chaleureuse et accueillante.
On se souvient par exemple de Bernadette
Solioz de Grimentz ou de Berthe Salamin
de St-Luc. Bien avant l’avènement de la fameuse piste du Prilet, le restaurant a ouvert
durant les deux saisons : hiver et été.
L’ambiance était survoltée les soirs de descentes aux flambeaux, le vin chaud coulait
à flots… et il était courant d’entendre un
«tchou-hi» tonitruant lancé par Gertrude !
Et que dire des fameuses soirées de NouvelAn, épiques, emplies de chants et de rires,
de musique et de danses encore gravées
dans les mémoires et les cœurs des clients
qui ont eu le bonheur de vivre ces moments.
Gertrude proposait des spécialités telles
que les tartines au miel, le café – «zirièt»
(alcool de cumin), le café–briquette (anisé).
Si quelqu’un montrait des penchants trop
marqués pour l’alcool, Gertrude exigeait
qu’il mange d’abord, avant de boire…
Gustave était responsable des abattoirs de
Sierre, il montait les fins de semaines et les
Traineau du Prilett autrefois
puis mon lieu d’origine, la belle forêt de
mélèzes au-dessus du village. Ainsi j’ai
honoré la mémoire des Anniviards d’antan, je les ai suivis au gré de leurs besoins.
On a quelquefois dû évacuer mes habitants, par grands dangers d’avalanches.
Mais je résiste et poursuis ma vocation
d’accueil. Longtemps encore, très longtemps j’espère.
Sur une belle poutre au-dessus du fourneau en pierre ollaire, on trouve le nœud
de cette histoire grâce à la magnifique inscription gravée par André Pont : «…l’était
un vieux chalet bâti au mayen en 1708,
descendu au village l’an de feu 1857,
transporté au Prilet en 1944 et reconstruit plus beau qu’avant».
Simone Salamin
vacances. Une fois la retraite arrivée, il a
secondé son épouse à plein temps et ils se
sont alors installés au-dessus du restaurant.
Marlyse, une des trois filles de Gertrude
et Gustave a repris le flambeau à la fin des
années septante avec Michel son époux,
toujours dans le même esprit d’accueil et
de fête. Puis les années se sont égrainées
et d’autres tenanciers ont prolongé la
belle aventure qui continue et qui donne (1)André Pont, auteur de
envie aux passants de se poser un instant, - «Autrefois, les travaux et les jours»
comme si le grand âge de ma famille de - «Le «bon» vieux temps
mélèzes transformée en refuge invitait à au Val d’Anniviers»
prendre le temps…
- «Villages d’antan St-Luc
il y a un demi-siècle»
Voilà comment, moi le vénérable bâti- (2)Adeline Favre, auteure de
ment du Prilet, j’ai remué trois fois de- - «Moi, Adeline accoucheuse»
078 671 11 51 - Vissoie-Anniviers
21
UN ARTISAN D’AUTREFOIS
le cordonnier Georges Claivaz
Né en 1928 à Conthey, Georges a appris à Sierre, aux Services Industriels et la fale métier de cordonnier aux Haudères de mille a déménagé en plaine.
1943 à 1946.
La retraite venue, Georges et son épouse
sont remontés dans la vallée pour vivre à la
Combaz. L’ancienne buanderie gracieusement mise à sa disposition lui sert d’atelier.
Il a commencé par fabriquer des cuirs de
sonnettes pour l’étable communautaire de
Vissoie. Les décorations en laiton, l’écusson valaisan et autres garnitures, Georges
les achète chez Vallotton à Sion, car dit-il
«je ne vaux rien pour le dessin».
Après avoir aussi compris comment tanner
le cuir, Georges a fabriqué des chaussures
chaque jour, de toutes les tailles, tant pour
le tout petit enfant que pour la grand-mère.
Il en a élaboré des chaussures de montagne,
par exemple pour Roger Bonvin, l’ancien
Conseiller Fédéral valaisan et ses enfants.
Avec sa première femme Angèle l’Anniviarde, ils sont venus s’installer à Mayoux,
village dans lequel Georges a pu louer une
chambre dans un logement inoccupé pour
en faire son atelier.
Devenu veuf, Georges s’est ensuite installé
à Vissoie et a ouvert son nouvel atelier à
côté du Café des Alpes, là où aujourd’hui la
fleuriste propose ses arrangements.
Mais tout a changé et il semblait de plus
en plus difficile de pouvoir vivre du métier
de cordonnier; des trois ressemelages par
an effectués sur chaque paire de chaussures
autrefois, on a passé aux semelles en caoutchouc collées, plus rarement réparables et
donc de plus en plus jetables. Tous, nous
avons pris l’habitude d’acheter de nouveaux
souliers plutôt que de les faire réparer.
Georges a trouvé un autre travail pour
nourrir sa nouvelle famille, Monique son
épouse et leurs trois enfants. Il a été engagé
22
Minnit qui concurrence trop fortement les
affaires !
Dans le village d’Ayer, on a remis en valeur l’atelier du cordonnier Daniel et les
responsables ont fait appel à Georges pour
préciser les noms des outils et expliquer à
quoi ils servaient.
Sur la façade extérieure de la petite grangeécurie située le long du chemin qui traverse
le hameau de la Combaz, un peu plus haut
que son atelier, Georges a exposé les anciens
outils utilisés par les parents de Monique
dans leur vie de paysans de montagne et
Les différents cuirs de veau, de vache, de autres objets particuliers tel qu’un appareil
chèvre se trouvent chez ce même fournis- à torréfier le café. On peut facilement les
seur. Avec celui de chèvre, Georges pouvait photographier car ils sont visibles en toute
même réaliser des sacs à dos.
saison et, ma foi, ils inspirent le plus grand
respect car ils sont chargés d’histoire.
Des divers outils utilisés par l’artisan, c’est
la toute vieille machine à coudre Singer A 86 ans, Georges l’artisan–cordonnier
âgée d’environ 100 ans qui m’a le plus peut encore nous en apprendre un bout sur
marquée. Georges l’a rachetée en 1948 a ce beau métier grâce à sa bonne mémoire et
son patron d’alors et elle fonctionne tou- à son plaisir de partager ses connaissances.
jours, se nourrissant de bobines de fil de
lin.
On peut lui rendre visite, si sa santé le lui
permet, il accueille volontiers les passants
Actuellement, c’est devenu trop difficile dans ce bien joli hameau de la Combaz.
pour Georges de travailler les cuirs de sonSimone Salamin
nettes ; quant aux chaussures, c’est Mister
Législature 2013 – 2016 | Avril 2014 | Numéro 16
Famille Gillet: «Clefs d’Or»
Ces mercenaires ont apporté aux premiers
cantons suisses une manne financière appréciée et ont permis à certaines familles
de s’enrichir, même si la plupart des exilés perdaient leur vie sur ces champs de
bataille ou suite à une maladie.
soit dans la garde rapprochée d’un souverain étranger.
Spécialisés dans le combat à pied - faute de
maîtriser la cavalerie - ces valeureux paysans se sont forgés une solide réputation.
En 1929, il fonde avec 10 autres concierges
parisiens, l’amicale «Les Clefs d’Or».
Le système de mercenariat attira des centaines de milliers de suisses qui voyaient
dans le métier, non pas le danger, mais
l’opportunité de faire fortune par le butin
et la solde, de voyager, de s’émanciper de
l’autorité traditionnelle ou d’échapper à
une sanction.
Peu de gens connaissent la famille Gillet, à
Vissoie, et pourtant deux de ses membres,
Ferdinand et son fils Jean, se sont illustrés
dans l’hôtellerie de renom.
Les ancêtres de la famille Gillet ont servi
apparemment soit comme mercenaires,
Après la guerre 1914-1918, Ferdinand
Gillet a quitté Vissoie pour Paris où il s’est
marié avec une Française.
Après la seconde guerre mondiale,
Ferdinand Gillet reprend le flambeau,
voyage beaucoup et trouve dans chaque célèbre hôtel, un concierge de grande valeur,
enthousiasmé par le projet qu’il porte.
En 1952, il crée à Cannes, «l’Union
Européenne de Portiers de grands hôtels»,
avec les délégations de 9 pays. Ferdinand
Gillet devient Président de l’association jusqu’en 1968 et toute la profession
Dans les archives, il a été retrouvé que leur
ancêtre Georges Juilet (ancienne orthographe) avait érigé après 1650, la maison à
tour polygonale à Vissoie, grâce à l’argent
gagné au service de la Cour d’Espagne.
Cette bâtisse existe toujours avec son style
espagnol et est aujourd’hui la propriété du
fils de Jean Gillet, Jean-Joseph Gillet, qui
a suivi l’école hôtelière de Lausanne, mais
travaille à l’hôpital cantonal de Genève
dans les ressources humaines.
C’est ici le lieu de relever qu’entre le
XIIème et le XIXème siècle, des soldats
suisses se sont enrôlés dans les armées
étrangères.
23
reconnaît en lui le «père» des Clefs d’Or
internationales.
Aujourd’hui cette Institution a plus de
3500 membres qui représentent plus de 50
pays à travers le monde.
Dans tous les hôtels de grande classe, vous
trouverez à l’accueil un concierge arborant
l’insigne des Clefs d’Or. C’est le personnage le plus important de l’hôtel.
Jean Gillet avait une devise «Servir sans
être servile : servir avec un S majuscule,
constamment aspirer à l’excellence».
Ferdinand Gillet qui fut portier de l’hôtel Meurice à Paris, puis son fils Jean qui
occupa le même poste avant de devenir…
Directeur de ce célèbre hôtel parisien, dans
lequel a vécu, pour exemple, Salvatore Dali
pendant de nombreuses années.
Ferdinand et Jean Gillet portaient des
valeurs, les vivaient au quotidien, savaient
les partager et les transmettre à leurs successeurs. Ces valeurs, ancrées dans la
charte des «Clefs d’Or», se déclinent en ces
termes.
Nos Valeurs
L’Amitié
Partager le plaisir de se retrouver, s’enrichir ensemble de chaque expérience, dans
l’enthousiasme d’une même union confraternelle au-delà de toute frontière.
Le Client d’abord et avant tout
Je fais tout pour que les clients soient tellement satisfaits de la relation, qu’ils reviennent et incitent d’autres à venir.
La Solidarité et l’Entraide
La chaîne des Clefs d’Or est aussi forte que
le plus faible de ses maillons. Se rendre disponible et apporter son aide.
24
Le respect des engagements
Respect de la parole donnée : je dis, je fais
et je fais jusqu’au bout. Etre honnête en
toute circonstance.
La recherche de l’Excellence
J’ai la volonté de toujours progresser.
Je recherche l’exceptionnel dans tout ce
que j’entreprends.
La Discrétion et la Réserve
Je vois, j’entends ou je sais… et je me tais.
L’Exemplarité
1 gramme d’exemple vaut 1 tonne de discours. J’exige de moi-même plus que ce
que les autres attendent de moi.
Ferdinand et son épouse, Jean et son fils
Jean-Marie, décédé tragiquement en bas
âge d’un accident de balançoire, sont enterrés au cimetière de Vissoie.
Chaque année la famille passait des vacances estivales dans la demeure familiale.
A la Toussaint, la famille se recueillait sur
la tombe des ancêtres.
Mme Jean Gillet et la famille de JeanJoseph Gillet séjournent toujours pendant
les vacances dans cette magnifique bâtisse
ouverte sur le fond de la vallée.
Jean Gillet a non seulement poursuivi
l’œuvre de son père, il l’a développée en
créant des écoles de concierges.
Vissoie a été désigné comme village de
l’amitié par les «Clefs d’Or». Des cérémonies du souvenir ont été organisées en
l’honneur de la famille Gillet avec la présence de dizaines de concierges des plus
beaux hôtels du monde.
Du 29 septembre au 2 octobre 2011, le
comité international des «Clefs d’Or» s’est
réuni en Anniviers.
Des liens étroits ont été tissés entre notre
commune et cette Institution qui considère dorénavant Anniviers comme leur
point d’ancrage et le lieu du souvenir.
Les documents que nous reproduisons cicontre et tirés de la revue des Clefs d’Or,
illustrent à quel point Anniviers méconnaît le parcours d’une partie de ses enfants
qui ont fait pourtant notre notoriété et
font notre fierté, tant nous avons eu plaisir de les côtoyer pendant de nombreuses
années, y compris à Paris où une chambre
était toujours disponible pour un enfant
d’Anniviers dans l’appartement qu’ont
occupé Ferdinand, puis Jean Gillet dans
l’hôtel Meurice qui est encore, à ce jour,
l’un des Palaces de Paris les plus prisés par
les Grands de ce monde.
Simon Epiney, Président
25
Après avoir été labellisée
«Commune en santé» et soucieuse du bien-être de sa jeunesse, la Municipalité a adhéré
au projet de développement des
activités extrascolaires dans les
vallées latérales et les espaces
ruraux du Valais romand.
Merci à Evelyne SAVIOZ et à Loïc
WESSELS de vous le présenter.
Un projet novateur en faveur de la jeunesse
Dans le courant de l’année 2013, Paul
Burgener, Délégué à la jeunesse du Canton
du Valais, a soumis un projet pilote en vue
de développer les activités extrascolaires en
faveur de la jeunesse dans les vallées latérales et espaces ruraux du Valais romand.
Grâce à un soutien financier de la
Confédération sur une durée de trois ans
à raison de 50% des dépenses, le délégué
cantonal a approché les communes d’Anniviers, Grône et Chippis, qui ont rapidement manifesté leur intérêt de s’associer à
ce projet, souhaitant étayer l’offre socioculturelle en faveur de la jeunesse. Ainsi,
les 3 communes prennent en charge l’autre
50% des dépenses.
26
Une co-construction régionale
Dans ce contexte, l’Association Sierroise
de Loisirs et Culture (ASLEC) a également
été contactée par le Délégué cantonal, qui
souhaitait bénéficier d’une structure ainsi
que de l’expérience de l’équipe en matière
d’animation socioculturelle. L’ASLEC s’est
vu allouer un budget permettant de s’impliquer de manière concrète dans ce projet
à travers deux axes : l’engagement d’un-e
animateur-trice socioculturel-le à 50%
et l’accompagnement par un membre de
l’équipe à raison de 10%.
Constitution d’un groupe de pilotage
Afin de répondre au mieux aux attentes et
besoins exprimés par l’ensemble des partenaires, un groupe de pilotage a été mis
sur pied par l’ASLEC, réunissant à la fois
l’animateur-trice socioculturel-le engagé-e,
le Délégué Cantonal à la jeunesse, les représentants des trois conseils communaux
d’Anniviers, Grône et Chippis, ainsi que
la coordinatrice générale et l’animateur
socioculturel référent de l’ASLEC.
De plus, grâce à leur expérience dans le
développement de nouveaux postes de
travail et en matière d’évaluation scientifique, la Haute Ecole de Travail Social –
HETS, par la présence de la responsable
de la filière «Animation Socioculturelle»
et de deux membres de l’institut de recherche scientifique, et le coordinateur
«Animation Socioculturelle» de l’Association Valaisanne des Travailleurs Sociaux
– AVALTS ont été intégrés au groupe de
pilotage.
Concrétisation du projet
Depuis le 1er mars 2014, Evelyne Savioz
est engagée comme animatrice socioculturelle à 50% pour développer ce projet pilote sur les communes d’Anniviers, Grône
et Chippis. L’ASLEC, par son animateur
socioculturel, Loïc Wessels, obtient un
10% pour la coordination du groupe de
pilotage et l’accompagnement d’Evelyne.
Dans un premier temps
Durant ces prochains mois, le travail
mené par Evelyne Savioz consistera à aller
à la rencontre de la jeunesse (12-25 ans)
et de dresser un état des lieux des communes précitées, en identifiant quels sont
les besoins exprimés, en termes d’activités
extrascolaires principalement.
Cette première phase d’identification des
besoins permettra de définir des actions et
projets concrets à mettre sur pied avec les
jeunes rencontrés.
Une évaluation continue
Durant ces trois premières années, le projet sera constamment évalué et discuté lors
des séances du groupe de pilotage. A l’issue
de ces trois ans, la Confédération cessera
de soutenir financièrement le projet, et le
choix appartiendra alors aux communes
concernées de poursuivre cette aventure,
selon les résultats obtenus.
Evelyne Savioz et Loïc Wessels
L’EXPO DU PRINTEMPS
Biographie express
Fille de Marguerite Barmaz de Mission et
de Robert Bachmann, Geneviève BeneyBachmann est née en 1956. Mariée,
mère de 5 enfants, elle vit à Sierre où elle
enseigne quelques heures par semaine.
Passionnée par la peinture et le chant, elle
partage son temps entre ces deux arts. Alto,
elle est membre de l’excellent Oberwalliser
Vokalensemble.
Le Zinalrothorn
Du 1er février au 25 juin, la Galerie
Cholaïc, à Mission, expose des tableaux de
Geneviève Beney.
Le titre de l’exposition, Bois et Mouvance,
évoque la technique de l’artiste. Il annonce, en deux mots, les particularités de
son œuvre. En effet, les peintures sont collées sur des supports en bois, juxtaposés ou
superposés, de manière à mettre en relief
certaines parties du tableau, au gré des
désirs de l’auteur. Outre la structure originale du tableau, la manière de peindre,
par touches denses, renforce l’effet de
mouvement.
L’artiste
Geneviève Beney s’est mise à peindre il y a
une quinzaine d’années. Elle a ajouté cette
corde à un arc déjà bien garni. Mère d’une
nombreuse famille, enseignante, chanteuse chevronnée, elle a toujours dessiné.
Essentiellement des portraits : d’abord de
ses copines de classe, puis de ses élèves et
de ses enfants. Pour la peinture, elle a commencé par des paysages, des montagnes
surtout, et le val d’Anniviers. Ensuite ce
fut le tour des tournesols, des chats, des
combats de reines, des chevaux et, enfin,
des portraits, essentiellement d’enfants ou
d’étrangers. Les reproductions de vaches,
réalisées à partir de photos, ont rencontré un vif succès. Les propriétaires aiment
reconnaître leur bête et sont fiers de la voir
ainsi figurée. Certains tableaux sont exécutés sur commande.
Geneviève se réserve des heures pour
peindre chaque semaine. Pour s’adonner
plus longuement à son art, elle profite
des vacances qu’elle passe, chaque été et
chaque automne, à Ayer, dans l’appartement qu’elle a hérité de son père. Ce der-
nier le tenait lui-même de sa mère adoptive, Thérèse Genoud.
Encore des projets
Aujourd’hui, après avoir suivi des cours
à l’Ecole cantonale d’art du Valais,
Geneviève Beney aimerait bien se tourner
vers la bande dessinée et, peut-être, le dessin de mode.
Le vernissage de l’exposition se tiendra le
samedi 5 avril, à 11h. Possibilité de déguster un menu concocté pour la circonstance. Bienvenue à tous !
Janine Barmaz
3961 St-Luc
Tél. 027 475 13 48
[email protected]
www.sport4000.ch
27
RECETTE DE VIE
Depuis l’essor du tourisme, au
fil du temps, un grand nombre
de personnes en provenance
de différents pays vivent au
Val d’Anniviers. Zinal, par
exemple, qui comptait 6 habitants à l’année en 1960 et 110
en 1970, s’est métamorphosé
de village-mayen, habité de
manière périodique par des personnes originaires d’Anniviers,
en village-station, habité toute
l’année par des personnes de
divers horizons.
Comment se réalise cette conjugaison d’ici et d’ailleurs ? Quels
sont les ingrédients de la recette
de chacun ?
Après une recette portugaise, bosniaque,
italienne, canadienne, française, argentine,
allemande et anglaise, je vous invite à découvrir la recette de Maxime Popoff.
mai 2010, Maxime
(15 ans), Valentin (12
ans) et Estelle (9 ans)
apprennent par leurs
parents que deux mois
plus tard ils vont tous
partir pour Zinal,
cette fois-ci, pour y
rester. La décision est
prise. Le rêve va devenir une réalité.
Comment as-tu vécu
ce changement de vie ?
Lorsque j’ai su que
nous allions nous
établir à Zinal, j’avais
de la peine à y croire.
Avec mon frère, nous
ne savions pas ce qui
nous attendait. Nous
étions tristes de partir
et de quitter nos amis.
Nous avions peur de
débarquer dans une
nouvelle école sans
connaître personne.
Mais, le lendemain de
mon arrivée à Zinal,
une fille que je ne
connaissais pas et qui
est devenue ma cama- Maxime Popoff
rade de classe, m’a
proposé de me faire visiter le village et de
m’expliquer l’école. Cela a été pour moi
très positif.
A l’école, au début, j’étais sûr que j’allais
devoir m’affirmer pour être apprécié. A ma
grande surprise, déjà le premier jour, tout
le monde venait vers moi avec sympathie.
J’avais l’impression d’être dans un film. Je
n’avais jamais vécu cela auparavant : être
aussi bien accueilli.
Né en 1995 à Bruxelles, Maxime Popoff
connaît Zinal depuis toujours. Il y séjourne
avec sa famille, chaque année, si possible,
en été et en hiver, en profitant au maximum
des possibilités que la vallée leur offre. Mais
au fil du temps, les retours de vacances
deviennent difficiles. La famille a du mal à
rentrer et, en plus, chaque fois, il fait beau!
Les comparaisons fusent. D’un côté, il y a
le quotidien avec la pluie, les transports en
commun, la pollution et les bouchons. De
l’autre, il y a une vallée avec ses paysages
magnifiques, un village où les gens te saluent lorsqu’ils te croisent dans la rue, des
élèves qui se rendent à l’école en bus sans Comment est ta vie maintenant ?
devoir quitter ce beau décor, la gentillesse Depuis que je vis en Anniviers, je me suis
des habitants. L’idée fait son chemin. En fait beaucoup d’amis très vite. Ici, on pro-
28
fite plus de la vie. L’hiver, on a les pistes.
L’été, on peut se balader, à pied ou en vélo.
L’école se termine à 14h30 et alors, on a
encore le temps de voir ses amis. Les jeunes
peuvent sortir le soir sans courir de risques.
C’est une qualité de vie inimaginable en
Belgique. On peut tout laisser ouvert : les
maisons, les voitures. Tout le monde se
connaît. C’est vraiment super sympa. J’ai
l’impression d’être en vacances.
Actuellement, je fais un apprentissage à
l’Hôtel Europe. J’apprécie d’être près de
chez moi. Plus tard, j’irai certainement ailleurs, dans d’autres pays. Pour le moment,
je veux rester ici et bien profiter de Zinal.
Comment vis-tu la distance entre ton pays
d’origine et ton lieu de résidence ?
Je vais voir ma famille et mes amis en
Belgique, au moins deux fois par année.
C’est un plaisir de revoir tout le monde,
mais aussi de me rendre dans les endroits
que je fréquentais auparavant. Faire un
petit tour dans mon ancien quartier, une
promenade en vélo et, bien sûr, manger des
moules, une bonne barquette de frites avec
une vrai bière belge qui ne coûte rien du
tout.
Par contre, je n’ai pas gardé de bons souvenirs de l’école. Dans ma classe, il y avait
trente élèves. C’était difficile de travailler.
A Vissoie, on était seize en 3e du cycle. La
mentalité est différente. Les enseignants
aident plus les élèves et prennent le temps
d’expliquer.
avec de beaux couchers de soleil.
Mon arrière-grand-père était russe. Il est
né à Kharkov (Ukraine). Mon grand-père
est né en France, mon père en Californie
et moi en Belgique. Je suis orthodoxe et
parle russe. Je l’ai appris avec mon père à la
maison. Dans l’hôtellerie et dans la vie en
général, connaître plusieurs langues est un
avantage. J’ai été à St-Petersbourg pour la
première fois, l’année dernière.
Mes racines sont belges-russes. Je me vois
comme un arbre qui pousse à un endroit et
dont les fruits peuvent aller loin de l’arbre.
Mes racines sont où je suis né, mais maintenant je vis à Zinal depuis plus de trois ans.
Parfois, j’ai l’impression d’y être depuis
toujours. Mes amis me considèrent comme
quelqu’un d’ici.
j’espère trouver le bonheur où que j’aille,
avoir la chance de le vivre pour moi et mes
proches ».
Quelle recette souhaites-tu partager ?
Les moules & frites belges avec de bonnes
grosses moules de la mer du Nord et de
vraies frites.
Recette de «Moules & frites» pour 4
personnes
Coupez 2 oignons, 4 carottes et 4 branches
de céleri et faites-les revenir dans du beurre.
Ajoutez 1 verre de vin blanc. Après avoir
gratté et lavé 4 kg de moules, mettez-les
dans de l’eau froide salée pendant 1 heure.
Faites cuire les légumes et les moules dans
Est-ce que tu gardes un objet de ton pays une casserole à feu vif. Faites-les sauter
d’origine chez toi ?
jusqu’à l’ouverture des moules. A servir
Je garde des photos, des bières et des pra- avec des frites «maison», mayonnaise et
lines. Si les Suisses font les meilleurs choco- moutarde. Bon appétit!
lats, les meilleures pralines sont, sans aucun
doute, belges.
Quels sont tes endroits préférés ?
J’ai fait beaucoup de randonnées avec mon
père. J’ai été dans toutes les cabanes et puis
aussi sur le Bishorn. J’aime beaucoup les
Plats de la Lée et Sorebois, en hiver ; le Roc
de la Vache et le Petit Mountet, en été.
Pour moi, Zinal est le plus beau village de Quels sont tes rêves ?
la vallée.
Réussir ma vie, comme tout le monde.
Laisser une trace sur terre.
Où sont tes racines ?
Je n’avais jamais pensé vivre un jour en
Je suis né en Belgique et je suis fier de mon Suisse. Alors j’ai envie de dire : « peu
pays. J’adore ses terres plates, ses plaines importe où mon destin me mènera, mais
Texte Adriana Tenda Claude
Photo Ludmila Claude
29
NOUVELLES LIGNES DE BUS NAVETTE À VERCORIN
et une palette de gratuités
L’Office du Tourisme de Vercorin, par son directeur Arian
Kovacic, informe qu’une palette
de gratuités et des lignes de bus
pour se rendre sur les pistes de
ski de Vercorin ont été mises en
place par la commune de Chalais.
Depuis le début de la saison d’hiver,
Vercorin propose deux nouvelles lignes de
bus navette gratuites et le fonctionnement
durant tout l’hiver de la ligne existante
Téléphérique/ Télécabine (qui fonctionnait en semaine uniquement durant les
périodes très fréquentées jusqu’à cet hiver).
C’est donc trois lignes de bus gratuits qui
sont à disposition de la population et des
hôtes de la station dorénavant. La commune de Chalais finance ces lignes à hauteur de CHF 170’000.- par saison, ce qui
représente un investissement conséquent
dans la mobilité douce et le confort de nos
hôtes en particulier, nous indique Arian
Kovacic.
Le but de ces lignes est de permettre aux
skieurs de se rendre au pied de la télécabine
sans utiliser leur voiture, de tendre vers un
développement écologique, mais également de désengorger le centre de la station.
En effet, la station de Vercorin est géographiquement très étendue, ce qui dissuade
logiquement les skieurs à s’y rendre à pied.
C’est pourquoi, les deux nouvelles lignes
desservent deux quartiers du village éloignés du départ de la télécabine, le Mont
et les Liches. Un départ chaque trente minutes est prévu depuis les différents arrêts
des deux lignes.
La troisième ligne faisant la liaison entre le
téléphérique et la télécabine est quant à elle
plus destinée aux skieurs de la plaine ; elle
effectue un trajet chaque 15 minutes, à la
cadence du téléphérique Chalais-Vercorin.
QUADRI (%)
PAPIER NON COUCHÉ
0
90
0
10
10
0
95
0
0
0
0
100
trajet en Téléphérique est offert et donc
également gratuit. Pour finir, des bus
navette, également entièrement gratuits
vous transporteront entre le Téléphérique
et la Télécabine. A noter que les cabines
Vercorin / Crêt-du-Midi sont complètement neuves. Chaque cabine offre un
confort dernier cri avec ses dix places assises, une vue panoramique exceptionnelle
et une rapidité de transport permettant de
profiter au maximum des pistes de ski.
De Chalais au pied des pistes de Vercorin
gratuitement
Pour les personnes de la plaine souhaitant
aller skier, Vercorin est le lieu idéal. Tout
d’abord, vous pouvez parquer votre véhicule sur le parking entièrement gratuit
du Téléphérique de Chalais. Ensuite, si Un gain de temps et d’argent considérables
vous achetez votre abonnement de ski, le Pour les Sierrois et les villages alentours,
Vercorin est la station de ski la plus proche
porte à porte. Non seulement vous pouvez
vous y rendre de manière entièrement gratuite, mais en plus, la station offre l’accès le
plus rapide à sa télécabine pour un Sierrois.
En effet, il faut compter 7 minutes pour le
trajet Chalais / Vercorin. Puis en prenant
le bus navette gratuit fonctionnant à la
cadence du Téléphérique, encore 6 autres
minutes pour atteindre le départ de la télécabine. Il faudra compter encore 10 minutes de plus pour arriver au sommet des
pistes (Crêt-du-Midi). Au final, il faudra
compter au maximum 25 minutes depuis
Chalais pour pouvoir commencer à dévaler les pistes de Vercorin, et ceci sans avoir
déboursé un centime de plus que la journée
de ski et en ayant fait un geste écologique.
Vercorin Tourisme
30
QUI DE L’OEUF
ou du poisson . . . ?
«Un îlot de bonheur», voilà comment
Raymond, chef pisciculteur, et ses copains
pêcheurs décrivent la cabane dans laquelle
je me trouve en leur compagnie en cette
froide soirée d’hiver. Et ce n’est pas moi qui
vais les contredire. Il flotte ici une atmosphère de camaraderie qui transforme les
heures en minutes.
Peu d’habitants de notre belle vallée
connaissent l’existence de la pisciculture
d’Anniviers, pourtant elle existe depuis
plus de 20 ans. Au début, cela a commencé comme un jeu, une plaisanterie entre
copains. Raymond, avec quelques amis
pêcheurs, décide d’essayer de façon très artisanale la reproduction de truites. Contre
toute attente, ça marche et peu à peu le jeu
devient très sérieux. Nicolas Savioz met à
disposition un terrain de 4000 mètres carrés dans lequel sont creusés successivement
quatre gouilles, l’eau provient d’un surplus
d’eau potable gracieusement mis à disposition par la commune de Vissoie à l’époque.
L’actuelle commune a bien sûr continué
dans la même direction. Aujourd’hui, tous
les poissons mis en rivière en Anniviers
proviennent de la pisciculture d’Anniviers
et tous les ans c’est une demi-tonne de
truites Farion, la seule espèce autorisée, qui
est remise en rivière dans la vallée.
Les chiffres sont vite impressionnants
quand on parle poissons. En effet, chaque
année, ce sont près de 150’000 œufs qui
sont sortis des femelles et mélangés à la laitance des mâles. Sur ces 150’000 œufs, un
peu plus de la moitié va éclore. Le processus d’élevage commence donc par la fraye,
le mélange de la laitance et des œufs, continue avec la maturation des œufs dans des
incubateurs puis, un mois après l’éclosion
de l’œuf, les petits poissons sont placés
dans une des quatre gouilles de la pisciculture. Ils ne seront déplacés qu’une seule
fois pendant les quatre années que durera
leur croissance. Passé ce délai, intervient
32
Purge d’une truite
la mise en rivière. Les truites ayant atteint
la taille légale pour la pêche sont réparties
entre une trentaine de bénévoles qui vont
se placer à différents endroits de la vallée de
façon à n’oublier aucun affluent. Les truites
sont remises en rivière en octobre, après la
fermeture de la saison de pêche. Elles ont
ainsi jusqu’au mois de mars pour s’habituer
à leur nouvel environnement.
en Anniviers comme dans la quasi-totalité
des vallées du canton, la reproduction naturelle des truites est impossible, notamment
à cause des lâchers d’eau des différentes
centrales hydro-électriques. Pour l’instant,
elle ne fournit que les truites mises en rivière. C’est toujours la section de pisciculture du district de Sierre qui est chargée des
lacs de montagne, Moiry notamment.
La pisciculture est une structure très impor- Mais la pisciculture n’existerait pas sans
tante pour l’écosystème anniviard. En effet, ses bénévoles. Aucun membre de la secTubes incubateurs
tion Anniviers, qui travaille en collaboration avec le district de Sierre mais en toute
indépendance, n’est payé. Tout repose sur
le volontariat d’une trentaine de bénévoles. Et ce n’est pas le travail qui manque
car une pisciculture c’est une surveillance
de chaque instant. S’il y a 17 nourrisseurs
qui effectuent un tournus pour nourrir les
poissons tous les jours, Raymond, lui, doit
venir tous les jours pour s’occuper de ses
poissons et notamment contrôler la quantité d’eau dans les incubateurs.
Raymond et ses trois comparses qui m’ont
accueilli à bras ouverts insistent beaucoup
sur le fait que la pisciculture c’est avant
tout une équipe de bénévoles sans qui rien
ne serait possible. Mais pour eux, ce qui
est aussi très important, c’est la transmission de leur passion pour la pêche. Tous
les ans, certains élèves du cycle de Vissoie
ont la chance de participer à une journée
de pêche à la fin de laquelle ils vont griller
le poisson pêché. Cela permet aussi d’assurer la relève et la pisciculture compte déjà
L’équipe de la fraye
plusieurs jeunes bénévoles motivés. Si vous (079 385 10 01) qui se fera un plaisir de
souhaitez découvrir cet endroit insolite vous accueillir.
situé sur la route de la Step en-dessous de
texte Yanis Chauvel
Vissoie, n’hésitez pas à contacter Raymond
photos Jean-Louis Claude
33
LE SKI-TEAN ANNIVIERS EN IMAGES
34
CONCOURS DE ROBOTS
la classe de 4Pb se distingue !
Bravo à toute la classe 4Pb et à leur professeur, et parole aux élèves pour la description
des étapes de cette aventure technologique :
Le samedi 09 novembre 2013, c’est une
délégation de petits Anniviards super motivés qui investit les locaux de l’Ecole des
Métiers du Valais. Les élèves sont accompagnés de leurs familles et ont été préparés en
classe par leur professeur, Frédéric Zuber,
titulaire de la classe de 4Pb, qui sera leur
coach tout au long de cette journée sédunoise. Organisé par l’Ecole des Métiers du
Valais et la HES SO Valais, les élèves participant à ce concours doivent tour à tour
imaginer une construction nouvelle, calculer
un rapport de démultiplication et programmer leur robot. Pour ce faire, chaque classe
reçoit 3 kits de construction LEGO NXT,
un logiciel de programmation simple ainsi
qu’un cahier pédagogique.
Réception du matériel
Adrien et Léo
Un jour, en salle de classe, nous avons vu
trois boîtes grises. Nous ne savions pas à
quoi elles servaient. Nous avons demandé
à notre enseignant ce que c’était. Il a dit :
«vous verrez plus tard».
Alors, nous avons fait quelques exercices
de français. Quand nous avons dû ranger
notre matériel, nous avons eu peur car on
a cru que nous devions faire le ménage …
Ensuite il nous a déclaré : je vais vous dire
ce qu’il y a dans ces boîtes, ce sont des
robots sur lesquels nous allons travailler
jusqu’en octobre.
Nous avons aussi appris que nous allions
réaliser un film, apprendre à programmer
nos robots et participer à un concours !
Construction des robots
Eloi, Brayan, Bruno et Alvaro
Le premier jour, nous avons eu de la difficulté à construire notre premier robot.
Après une semaine, nous avons commencé à comprendre la marche à suivre.
Il y avait des élèves qui étaient plus forts
en construction et d’autres meilleurs en
programmation. Celles et ceux qui maîtri-
saient le mieux expliquaient à leurs camarades ce qu’il fallait faire.
La Programmation India et Ana-Sofia
C’était drôle les premières fois. On ne
savait pas tellement comment faire, alors
les robots tombaient, tournaient en rond
ou alors on oubliait de brancher les capteurs. Des fois, ils partaient trop vite ou
trop lentement, alors on a beaucoup ri. Il
fallait vraiment de la patience pour réaliser
ce qu’on voulait programmer. On pouvait
les faire parler, tourner, reculer, avancer, recommencer, et frapper une balle grâce aux
capteurs. Il y avait les capteurs d’ultrasons,
photosensibles, sonores et tactiles.
www.tzoucdana.ch
36
Le Film
La remise des prix Axel et Loïc
Abigail, Elisa et Marie
Tout d’ abord, on a peint le décor. Ensuite, À la fin du concours, nous avons eu un
on a cherché une image de la lune sur grand stress. Il y avait la remise des prix
Internet. On a collé le décor sur le tableau ... Il y avait quatre trophées. Un pour le
noir. On a tourné le film. Cinq élèves concours, un deuxième pour le film, un
avaient un texte à lire et les autres faisaient troisième pour l’ambiance et le dernier
les acteurs. Lors de la remise des prix, on a pour l’esprit d’équipe. Tout le monde a
gagné la coupe du meilleur film parce que reçu une médaille. Au bout d’un moment,
le jury croyait que le robot était réellement le présentateur a appelé la classe 4Pb d’Ansur la lune. https://www.youtube.com/ niviers. On venait de gagner le premier prix
watch?v=BQv2GCwn49s
pour la qualité de notre film! Toute la classe
s’est levée pour partir chercher la coupe.
La journée du concours
C’était un moment fantastique ! Ensuite
Vanina, Noé et Noah
on a fait une photo de groupe. Quand on a
Le matin, nous nous sommes rendus à dû partir, tout le monde voulait toucher la
Vissoie pour organiser les voitures. Puis coupe. Durant les jours suivant le concours,
nous sommes partis au concours de robots chacun a pu prendre la coupe à la maison.
à l’Ecole des Métiers à Sion. Nous avons Pour nous c’était formidable !
pu visiter les ateliers de la journée porte ouverte. L’après-midi nous avons été à la salle L’annonce
de concours, nous avons dû jouer contre Ricardo et Bastien
des élèves des degrés 4P à 6P. Nous avons On a été surpris par l’annonce mais vraiterminé à la quatrième place du concours ment contents. Il y avait des élèves plus
de programmation. Il y avait 20 équipes, âgés que nous car le concours était pour les
on était contents ! Après le concours, nous classes de 4ème à 6ème primaires. C’était la
avons été à la remise des prix puis nous première fois qu’on faisait un concours de
sommes rentrés.
robots dans le centre scolaire.
Geneviève Constantin-Zufferey, directrice
Kathy Berset
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37
ENQUÊTE AUPRÈS DE LA JEUNESSE ANNIVIARDE
des 30 dernières années
En 1983 déjà, une enquête
détaillée avait été réalisée
auprès des jeunes de 10 à 16
ans quant à leurs espoirs, leurs
souhaits, leur vision du futur en
Anniviers.
Il en ressortait un attachement certain
pour Anniviers, un intérêt pour les métiers
de la construction et une attirance toute
relative vers les métiers directement liés
au tourisme. Les professions en lien avec
le monde de la santé et du social attiraient bien des aspirations, mais la réalité
concrète de ce que pouvait offrir notre vallée à ce propos paraissait encore bien floue.
Cette étude, analysée avec précision par
Philippe Chauvie du bureau SEREC peut
être consultée au centre scolaire.
En 1994, l’Association d’Intérêts d’Anniviers (AIDA) présidée par Urbain Kittel a
lancé un grand questionnaire adressé aux
15 – 25 ans, puis organisé un forum le 5
mars 1994.
Différentes personnalités ont présenté
des thèmes touchant directement la vie
régionale,
- Simon Epiney «l’aspect politique du
tourisme, l’énergie électrique en Valais,
en Anniviers, le retour des concessions
hydrauliques et places de travail»
- Pierre-Alain Oggier «l’environnement
naturel – écologie»
- Stéphane Decoutère «la situation
économique»
- Frank Wagemakers «l’hôtellerie en
Anniviers, historique, situation actuelle et
perspectives»
- François Genoud «le secteur de la
construction et de l’entretien»
- Yves Salamin «les remontées mécaniques
en Anniviers, historique, investissements
et perspectives»
38
- Alexis Tschopp «Présentation de l’Ecole
suisse du tourisme à Sierre, son évolution,
les emplois dans le tourisme».
Puis des jeunes ont proposé leurs travaux,
- Annick Epiney et Francine Melly «Penser
pour demain»
- Pascale Savioz «Questions pour un avenir
proche»
- Etienne Voutaz «comment repenser autrement l’avenir».
Cette journée – débat du 5 mars 1994, animée par Bernard Crettaz, n’a malheureusement pas provoqué les échanges constructifs attendus… peut-être le programme
prévu était-il trop rigide et la place laissée à
la spontanéité trop restreinte ?
Que pensent ces jeunes de 1994 des discussions de l’époque et de leurs espérances
d’alors ? Où en sont-ils aujourd’hui ?
Satisfaits, déçus ? Il serait intéressant d’en
savoir plus.
Enfin, en ce début d’année 2014, un bref
sondage auprès des élèves en fin de scolarité obligatoire renvoie les résultats suivants : la majorité choisit à parts égales une
profession dans les secteurs construction,
santé-social, commerce, la minorité dans
les secteurs artisanat ou artistique. La plupart ne savent pas s’ils pourront rester en
Anniviers mais souhaitent au moins revenir régulièrement pour les vacances.
Voilà le résumé d’une partie des enquêtes
menées auprès de la jeunesse de notre
région. Le centre scolaire en a probablement organisé d’autres depuis sa création. Puissent ces travaux ne pas tomber
dans l’oubli mais servir de réflexion à la
construction de notre futur.
Simone Salamin
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LA JEUNE CRÈCHE D’ANNIVIERS
fête ses 10 ans
En janvier 2004, Catherine Cinter s’est vu
confier l’organisation cette nouvelle structure officielle, à la demande des différentes
communes de la vallée.
Avec 2 collègues, elles travaillaient 3 jours
par semaine et la crèche fermait pendant
les vacances scolaires, ce qui s’est révélé
assez rapidement poser un problème de
décalage avec les besoins de la population
vivant en grande partie aux rythmes saisonniers du tourisme.
L’adaptation s’est faite et le nombre de 40
enfants d’Anniviers accueillis au début
est passé à 140 dix ans plus tard ! Bien
sûr, tous ne sont pas à la crèche en même
temps…
Après avoir suivi un cours de gestion
d’équipe, Catherine, déjà professionnelle
de la petite enfance à l’époque, collabore
aujourd’hui avec 14 collègues, 1 apprentie
(la deuxième formée à Vissoie) et 2 stagiaires, ce qui représente environ 8 postes
de travail à plein temps. La crèche fonctionne du lundi au vendredi et ne ferme
qu’une semaine à la mi-août pour permettre les nettoyages à fond.
Quant à la structure de l’UAPE (Unité
d’Accueil de la Petite Enfance), elle va
enfin pouvoir rejoindre le bâtiment de la
crèche à la Machigeaz, après 2 ans d’occupation provisoire de la buvette de la piscine
à Vissoie.
A Vissoie, la nurserie d’une capacité de 10
places accueille les bébés de 3 à 18 mois, la
crèche propose 26 places pour les enfants
de 18 mois à 4 ans et l’UAPE disposera de
30 places pour les enfants de 4 à 12 ans,
soit jusqu’à la fin de l’école primaire.
Il n’existe pas de liste d’attente, mais nurserie et crèche sont au complet en hiver
et ne peuvent donc même pas servir de
dépannage.
La nouvelle loi sur l’accueil de la petite
enfance est ainsi respectée en Anniviers,
tout est en place et fonctionne de façon
optimale.
Une fois l’an, des rencontres sont organisées avec les parents; certains paraissent
alors soulagés de constater qu’ils ne sont
pas les seuls à avoir besoin de telles structures. Ils en prennent conscience lors de
ces journées et comprennent ainsi que la
plupart des familles d’aujourd’hui sont
bien contentes de pouvoir bénéficier de ces
services.
Le constat est simple, l’évolution de la
prise en charge des enfants suit la même
tendance que celle de la société actuelle en
général, qu’on soit citadin ou campagnard,
habitant du plateau ou de la montagne.
Le but de ces journées est bien sûr de
montrer ce qui se fait avec les enfants
tout au long de l’année : chants, mimes,
danses. Les petits sont toujours très fiers
d’apporter leurs créations à la maison…
40
au point que certains parents ne trouveraient plus d’espace libre pour exposer ces
merveilles…
Les concepts pédagogiques sur lesquels
se base le travail effectué à la crèche de
Vissoie s’inspirent de deux grandes figures
de l’éducation :
- Maria Montessori dont les idées
peuvent se résumer par cette phrase
«apprends-moi à faire tout seul» et qui va dans le sens d’une maîtrise de soi ;
- Christine Schult, rédactrice en
chef de la revue «Les métiers de la
petite enfance». Elle propose de
reconnaître l’enfant comme digne
de respect, tout comme l’adulte,
de verbaliser tout ce qui se fait
avec l’enfant, d’être au cœur de
ses émotions, de mettre l’enfant au
centre de l’attention du personnel
éducatif. Cela peut paraître évident,
et pourtant, dans la pratique, cela
demande écoute et observation
constantes pour être véritablement
disponible à l’enfant.
Les balades sont d’ailleurs prisées par les
éducatrices et les enfants de la crèche, tant
de découvertes et de curiosités s’offrent le
long de nos chemins !
Pour le dernier carnaval, les enfants ont
fabriqué leurs instruments de Guggen, le
fil rouge de l’année étant la musique. Un
jour, quelqu’un est venu jouer de la trompette et une autre personne de la guitare
pour les éveiller à ce monde.
Catherine se réjouit de préciser que le travail en crèche est très diversifié, les débouchés sont intéressants. Par exemple, une
employée a suivi la formation de « praticien
formateur » ; ce milieu permet de franchir
des étapes selon les attentes de chacun.
Dans ce processus, les stagiaires amènent ceux qui parlent une langue étrangère. Les
leurs questionnements, étant au plus résultats sont concrets : moins de pleurs, de
proche de l’évolution pédagogique par frustrations.
leurs études.
Un autre concept apprécié par le perUn autre axe de conduite de la crèche sonnel de la crèche se nomme «Youp là
d’Anniviers est l’utilisation du langage des bouge», mis en place en Suisse romande
signes avec les plus petits, comme pour les pour prendre en compte les problèmes liés
malentendants. Certains parents, comme au surpoids. Deux éducatrices ont suivi la
des professionnels de la crèche ont éga- formation durant cinq jours l’an dernier.
lement suivi cette formation donnée sur Il s’agit de mettre en valeur tous les mouplusieurs samedis. Ce langage donne une vements du quotidien grâce à du matériel
très intéressante ouverture également pour subventionné. En juin 2013, lors de la journée de rencontres, différents postes proposaient aux enfants ensemble avec leurs
parents de pratiquer les exercices présentés,
avec récompenses à la clé. L’importance de
ces mouvements de base se retrouve à l’âge
scolaire, où les manques sont rapidement
relevés. Le concept encourage le développement de places de jeux à l’extérieur, ainsi
que l’utilisation d’escaliers, de cordes, etc.
La motricité des enfants est là au départ,
naturellement, il s’agit de leur donner la
possibilité de la développer au mieux, plutôt que de vouloir les protéger et faire à leur
place.
La crèche est contrôlée et son fonctionnement approuvé régulièrement par le Service
de la Petite Enfance de l’Etat du Valais.
Cela représente un bel aboutissement du
travail en profondeur effectué par toute
l’équipe en dix ans.
Pour fêter dignement et
joyeusement ce dixième
anniversaire, le personnel de la
crèche propose un après-midi
spécial le 14 juin prochain. Les
informations seront portées à
la connaissance du public en
temps voulu. Attention de ne
pas les rater !
On ne peut que se réjouir de l’évolution de
la Crèche d’Anniviers durant la prochaine
décennie. Alors, rendez-vous le 14 juin
prochain et… dans dix ans ?
Simone Salamin
41
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«ICI, C’EST LE PARADIS»
Lors d’une fête à Mission, Christiane Büchler m’a appris que,
comme elle et son mari, beaucoup de gens font le choix de
devenir citoyens d’Anniviers,
une fois qu’ils ont mis un terme
à leur carrière professionnelle.
Cela m’a intriguée.
Pourtant je ne me suis pas lancée dans
une étude statistique, sans doute riche
d’enseignements. J’ai simplement rencontré quelques personnes pour comprendre
ce qui a motivé leur choix et découvrir le
chemin qui les a conduites jusqu’ici. Merci
à Christiane Büchler, Anne et Roland
Divorne, Florence Guignard, José Irmiger
et Pierre Wagnières, pour leur joie de vivre
et les instants particulièrement enrichissants qu’ils m’ont permis de partager avec La montagne est belle…
eux.
Pour tous, la montagne et la nature tiennent
un rôle essentiel dans le choix d’habiter ici.
Pourquoi et comment ?
Elles ont même droit à de véritables déclaAu cours de ces cinq entretiens sont appa- rations d’amour. Florence assure être tomrus plusieurs traits communs. Tous mes bée raide amoureuse du soleil et du paysage,
interlocuteurs ont choisi de vivre ici, parce lors de son premier séjour à Chandolin.
qu’ils s’y sentent heureux. Ce sentiment Pierre aime l’énergie qu’il ressent dans cers’est manifesté, puis renforcé, au fil des ans, tains lieux de la région et dit avoir véritacar tous connaissaient Anniviers et y séjour- blement besoin de la nature et la montagne
naient, bien avant de s’y installer à l’année. pour vivre. Christiane et son mari ont
Chacun, en effet, est propriétaire de son éprouvé un vrai coup de foudre pour le raclogement. Les unes, comme Christiane et card qu’ils ont habité à Mission. Roland a
Florence, l’ont acheté, les autres l’ont fait utilisé le mot sidéré pour décrire l’effet que
construire.
lui ont fait les montagnes, quand il a séjourChacun a commencé par passer vacances né, pour la première fois, au Bouillet, à la
et week-ends en Anniviers. Puis, un jour, la fin des années 70. Pour José, vivre à Saintdifficulté à s’en aller rejoindre leur lieu de Luc c’est tout simplement être au paradis.
résidence habituel a été trop forte. Et la décision de vivre ici s’est imposée, comme une Et les gens accueillants
évidence. Le projet a été mis en œuvre, dès Sur le plan relationnel, chacun se plaît à
que la retraite a été atteinte. Seul José a gar- relever la qualité de l’environnement hudé son appartement de Lausanne, afin que main dont il bénéficie. Florence, qui habite
sa femme puisse s’évader quelques jours, Chandolin depuis juin 2013 seulement, l’a
quand l’hiver lui pèse un peu, et qu’ils éprouvée bien vite. En novembre, elle s’est
puissent y retourner, si jamais leur santé les cassé la cheville. Vivant seule, elle a heuempêchait de continuer à vivre en altitude. reusement pu compter sur l’aide du voi-
44
sinage et l’efficacité du CMS qu’elle qualifie de « petit miracle ambulant ». Avant
de construire à Mission, Pierre a résidé
durant de longues périodes à Zinal où il a
tissé des liens avec beaucoup de monde. À
cette époque (fin des années 90), il a participé à des émissions télévisées traitant de
la séropositivité et de l’homosexualité. Il a
alors pu constater que, mis au courant de sa
situation par ce biais, les gens l’acceptaient
et que certains portaient même sur lui un
regard protecteur. Il s’est senti soutenu et
aidé. José dit qu’en Valais, il a trouvé une
qualité qui se perd ailleurs, l’hospitalité,
une hospitalité qu’il trouve même assez incroyable. Anne est la fille d’un Melly d’Ayer,
elle a une ribambelle de cousins qui vivent
ici. Elle fait donc partie d’une «tribu» locale. L’insertion dans la communauté en est
facilitée. Quant à Christiane (qui a aussi
du sang anniviard dans les veines et de la
famille à Vissoie) et Rudi, ils se sont rapidement fait un réseau. Selon Christiane,
il n’est pas difficile de s’intégrer dans nos
villages, il faut juste « faire ce qu’il faut
pour que les gens te connaissent et soient
capables de mettre un nom sur ton visage. »
Trouver sa place
La réussite de l’intégration de toutes ses personnes est, sans aucun doute, due, en premier lieu, à leur désir d’y parvenir. Preuve
en est que tous manifestent de l’intérêt
pour la vie locale et les sociétés qui la font.
Ce n’est donc pas un hasard, si chacun est
impliqué dans une ou plusieurs d’entre
elles. La palme revient à Pierre Wagnières
qui est membre des comités de l’Université
populaire, de l’Association Culturelle de la
Tour d’Anniviers et de la cagnotte du café
de Mission. Il fait aussi partie du Groupe
des Aînés d’Anniviers. Il a joué avec les
Compagnons de la Navizence. Enfin, il
donne de son temps, comme bénévole,
dans diverses manifestations. Dès leur arrivée à Mission, en 1985, les Büchler sont devenus membres du ski-club, puis, à sa création, de la cagnotte du village. Au moment
de la retraite, ils ont rejoint le Groupe des
Aînés. Aujourd’hui, Christiane fait partie
du comité du groupe et de la cagnotte. José
Irmiger est, pour sa part, secrétaire des Amis
du pont suspendu de Niouc et membre du
ski-club de St-Luc. Anne Divorne a déjà
intégré le chœur paroissial d’Ayer-St-LucZinal. Avec son mari, elle est membre, depuis quelques années, de l’Association du
Jumelage Anniviers - Montferrier-sur-Lez.
Enfin, Florence Guignard est assesseur auprès de l’Autorité de Protection de l’Enfant
et de l’Adulte d’Anniviers, en tant que spécialiste en psychanalyse.
Fières et imposantes, nos montagnes séduisent
Croire avoir saisi le fond d’un être en une
heure est illusoire. Pourtant le temps passé
avec mes différents interlocuteurs m’a laissé
une impression générale forte, celle d’avoir
rencontré des gens de qualité, enthousiastes et heureux, qui ont trouvé leur place
dans notre vallée. La solution pour y parvenir est peut-être celle proposée par José: «Il
faut chercher à s’intégrer sans vouloir être
valaisan !»
En 1984, Anne et Roland Divorne ont
transformé en chalet l’écurie que possédait
le papa d’Anne, Aloys Melly, au Bouillet.
Ils y demeurent à l’année depuis novembre
dernier. Ils viennent de Renens où Roland
a fait longtemps de la politique. Il y a été
membre et président du conseil communal
(assemblée législative). Il travaillait comme
cadre chez Philip Morris. Il est heureux
aujourd’hui d’avoir du temps pour lui.
Janine Barmaz
Florence Guignard est née à Genève où
elle a fait des études de psychanalyse. Ayant
épousé un Français, elle a vécu et exercé sa
Quelques repères biographiques :
profession à Paris, durant une quarantaine
d’années. Elle a pris le pari de finir sa vie
Christiane Büchler a grandi à Montreux. à Chandolin et d’y mener à bien divers
Sa maman était de Vissoie. Petite fille, projets, dont l’écriture de livres en relation
Christiane venait en vacances chez sa tante, avec sa profession.
Rose Bonnard. Elle a donc toujours connu
Anniviers. Son mari, Rudi, qui apprécie José Irmiger a vécu à Lausanne où il a fait
la montagne, le ski et la marche, a tout de carrière aux CFF. Il a gravi les échelons qui
suite aimé la vallée. De 1977 à 1985, ils l’ont conduit de chef de gare à membre
ont eu un petit appartement à Vissoie, puis de la direction au service des horaires. Il
un raccard, transformé, à Mission où ils a exercé son métier avec passion. Il a acont vécu jusqu’en 2012. Aujourd’hui, ils compli plusieurs missions de coopération
habitent un appartement, à St-Jean, qui en Afrique, organisant le transport, par
offre davantage de confort et est plus facile train, de céréales. C’est en 1978 qu’il a fait
à entretenir. En 2000, ils se sont installés construire son chalet à St-Luc où, avec sa
en Anniviers et ont quitté définitivement femme Ida, il réside à l’année, depuis juin
la Tour-de-Peilz où ils vivaient avant de 2001.
prendre leur retraite.
Pierre Wagnières est aussi vaudois.
Enseignant, il a travaillé dans diverses
localités du canton, dont Château-d’Oex,
son village d’origine. Il a découvert Zinal
enfant, quand il accompagnait son père qui
y venait pêcher. Dès 1993, il y a loué un
appartement où il passait de plus en plus de
temps, surtout à partir de 1996, quand il
n’a plus pu enseigner, du fait de sa séropositivité. Depuis 2008, Pierre vit à Mission,
avec Jean-Christophe, son compagnon.
45
LE HC ANNIVIERS
prend congé de l’hiver . . .
A l’heure du bilan, Merci est le premier ponctuée d’un 6ème rang et peut-être un
mot qui vient à l’esprit.
record du monde du nombre de poteaux
et lattes réalisés, l’exploit ne fut jamais
Car oui, cette saison a été empreinte aussi proche que lors du premier match à
d’entraide, de soutien, de coups de main Monthey.... Avoir mené 5-2, puis 7-5 à la
et d’amitié. Merci à tous les gens, actifs, 50ème minute, les dernières secondes (à
entraîneurs, enfants, parents, sponsors, 5 contre 3) furent les plus pénibles de la
personnel communal, supporters, etc... qui saison avec une amère défaite 8-7... Quoi
permettent au HC Anniviers d’avancer. qu’il en soit, notre groupe saura rebondir
Peut-être est-ce là la leçon à tirer de l’en- l’an prochain. Un Merci tout particulier à
traide anniviarde.
Jérôme « coach Mino » Savioz, fidèle parmi
les fidèles, qui remet son tablier d’entraîLa saison sportive a été rythmée, très ryth- neur en chef.
mée, notamment avec la croissance de
Benoît Epiney
notre mouvement junior. Loin des débuts
un brin hésitants, nos bambinis et nos Prochain événement du HC
piccolos ont représenté fièrement nos couleurs, avec un engagement inconditionnel Anniviers :
et de nombreuses victoires à la clé. Merci 24 mai tournoi inline à Ayer.
également aux parents et aux familles qui
n’ont eu cesse de nous aider tout au long
de l’hiver. Cette solidarité est le gage de la Le HC Anniviers recrute !! Nous sommes
réussite à venir.
à la recherche de jeunes pour étoffer nos
contingents, notamment pour les années
En 3ème ligue, la saison s’est terminée pré- 2000-2001-2002. Merci d’avance de
maturément au premier tour des playoffs prendre contact avec M. Baptiste Solioz :
face au HC Monthey. Après une saison 079/285.48.20 Notre avenir en dépend !
46
Classement des pointeurs
Salamin Mathieu 23 points
Hug Anthony 22 points
Droux Nicolas 19 points
Viaccoz Pierre 18 points
Viaccoz Jonathan 17 points
Viret David 10 points
Solioz Baptiste 8 points
Melly Jérémie 6 points
Salamin Thomas 5 points
Classement de la saison 13-14
Rang
TeamRen
Vic
Vic.+
Dé.+
Dé
Pts
1
HC Sierre 161600048
2
HC Sion-Nendaz 4 Vallées II
16
12
0
1
3
37
3
HC Monthey-Chablais 161100533
4
EHC Visp Lions 16900727
5
HC RED ICE/Mart.-Verb.-Entr.
16700921
6
HC Anniviers 166001018
7
HC Sion-Nendaz 4 Vallées III
16
4
1
0
11
14
8
EHC Raron 16211129
9
HC Lens 16211129
IMPRESSUM
BIENVENUE AUX NON-RÉSIDENTS
Abonnez-vous !
« Les 4 Saisons d’Anniviers »
Comité de rédaction :
Christiane Favre (Conseillère communale)
Jérôme Bonvin (Président Ski-Team Anniviers)
Christian Caloz (Président FC Anniviers)
Benoît Epiney (Président HC Anniviers)
Franziska Andenmatten Zufferey (Présidente Montagne-Club Anniviers)
Paolo Marandola (Imprimerie d’Anniviers sàrl)
Rédaction : Janine Barmaz, Simone Salamin, Adriana Tenda Claude, Yanis Chauvel
Correctrice : Ursula Surber
Impression : Imprimerie d’Anniviers sàrl, Vissoie
Remerciements : Commune d’Anniviers et tous les annonceurs
Mode de parution : trimestrielle Tirage : 2’100 exemplaires
Tarif : 50.-/an (4 éditions) en Suisse
et 100.-/an à l’étranger.
Adressez votre demande par e-mail
à [email protected]
ou par courrier à
Imprimerie d’Anniviers sàrl
4 Saisons d’Anniviers,
3961 Vissoie.
Des journaux sont à disposition dans les différents offices du tourisme d’Anniviers
et de Vercorin, dans les bureaux communaux d’Anniviers ainsi que dans la caissette située
sur le bâtiment de la poste à Vissoie, à côté de l’entrée d’Anniviers Tourisme.
Petite annonce
«À vendre: livre de collection, retraçant une
histoire du Val d’Anniviers, illustré par le
peintre Edmond Bille, sous la plume de
Charles-Ferdinand Ramuz.
mond Bille, gravés par Charles Montbaron,
et de 4 glyptographies d’après des tableaux
du même artiste. Reliure illustrée de l’éditeur en carton recouvert de papier gris. Fr.
1’200.--
Edité en 1908, ce livre référencé, est l’un
des plus beaux ouvrages des montagnes À contacter Jean-Philippe Héritier, Rue du
valaisannes.
Lucet 33, 1962 Pont-de-la-Morge - tél 079
762 20 29 - [email protected]
Description du livre: Lausanne, Payot et
Cie., 1908. 27,5 x 36,5 cm. EDITION
ORIGINALE ornée de 54 dessins d’Ed-
47
S
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LES E IERS
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D’
MELLY constructions sa - Zinal
MELLY Raphy sa - Ayer
EPINEY Armand & fils sa - Vissoie
SALAMIN construction sa - Grimentz
SAVIOZ André sa - Vissoie

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