Juillet 1941 Fortunes et infortunes de mer

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Juillet 1941 Fortunes et infortunes de mer
Juillet 1941
4 – La bataille de l’Atlantique (et autres mers lointaines)
Fortunes et infortunes de mer
2 juillet
Sous dix drapeaux
Océan Indien – Depuis qu’il écume le nord de l’Océan Indien, le Kormoran n’a coulé que
deux navires. Néanmoins, le capitaine Detmers doit conduire son navire dans un secteur à
l’écart des routes maritimes, car la machinerie a une nouvelle fois besoin d’être entretenue.
5 juillet
Des Italiens dans l’Atlantique
Au large de l’embouchure de la Gironde – Maricosom a finalement décidé d’envoyer à
Betasom le sous-marin Michele Bianchi, dont les dommages subis en février ont été réparés.
Désormais commandé par le CC Franco Tosoni Pittoni, le Bianchi, parti le 30 mai de La
Spezia, a franchi sans encombre le détroit de Gibraltar. Atteignant les parages des Açores, il
s’en est pris avec succès au convoi SL.76 (Sierra-Leone – Angleterre), lui coulant le 13 juin
deux cargos chargés de minerai de fer, le français Djurdjura (3 460 GRT) et le grec Eirini
Kyriakides (3 781 GRT). Sur ces deux victoires, le Bianchi a mis le cap sur Bordeaux.
Ce 5 juillet, il n’est plus très loin de l’embouchure de la Gironde quand il est repéré par le
sous-marin HMS Tigris (Cdr Bone), qui le torpille et le coule. Tout l’équipage est perdu.
Transports italiens en fuite
Bordeaux – Arrivée du cargo Himalaya. Parti de Massaouah près de six mois plus tôt (le 8
janvier), il a traversé l’Océan Indien puis le Pacifique, doublé le Cap Horn et remonté
l’Atlantique Sud pour parvenir à Rio de Janeiro le 11 février. Après quelques semaines
d’escale, le navire est reparti pour Bordeaux. Ce véritable exploit va être dûment célébré par
la propagande italienne.
8 juillet
Fortunes de mer
Londres – Depuis le début de l’année, le Ministry of War Transport a dû enregistrer la perte
de neuf des navires de commerce français laissés dans les eaux britanniques après les accords
Darlan-Pound du 3 juillet 1940 1.
11 juillet
Arctique
Dundee – Arrivée du sous-marin Espoir (LV de Roquefeuil 2), que l’Amirauté française a
envoyé compenser la perte du Poncelet. Ce qui ne laisse à la 5e DSM que les Monge et
Pégase, mais l’effort fait en Méditerranée par les Britanniques en matière de lutte sous-marine
permet ce léger affaiblissement côté français.
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Contingent d’ailleurs amputé par quelques “récupérations” françaises, toujours dûment justifiées.
Ancien commandant du 1 500 tonnes Ouessant, sabordé en juin 1940.
17 juillet
Sous dix drapeaux
Océan Indien – Le Kormoran repart en chasse sur les routes maritimes qui desservent
Singapour, dans le Détroit de la Sonde et le Détroit de Bali, puis au large de Ceylan et en Mer
d’Arabie, hors de la couverture aérienne alliée. Mais le succès n’est pas au rendez-vous,
malgré l’utilisation intensive de son hydravion Arado pour tenter de repérer des proies.
20 juillet
Le danger sous-marin
Au large de la Mauritanie – Envoyée à la recherche de navires dispersés du convoi OG-67,
la corvette MN Poignard (CC B. de Saussine du Pont de Gault) est coulée par le sous-marin
U-66 (KrvKpt. Richard Zapp), qui avait déjà envoyé par le fond la veille le transport militaire
Champlain, l’un des bateaux que la corvette devait retrouver et escorter.
Les secours partis de Port-Etienne (aujourd’hui Nouadhibou) ne retrouveront que 24
survivants sur les 70 membres de l’équipage de la corvette. Parmi les morts, le commandant
de Saussine, qui a volontairement disparu avec son navire.
24 juillet
Toujours les Vilaines Sœurs
Brest et La Pallice – Pour alléger la pression de la Luftwaffe sur la Crète, la RAF commence
une série de raids contre les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau. Plusieurs attaques
sont lancées en plein jour, avec des Short Stirling et des Bristol Beaufort. Le Scharnhorst est
touché par cinq bombes, mais le bombardement du Gneisenau échoue.
30 juillet
Transports italiens en fuite
Recife (Brésil) – Troisième (et dernière) vague de départ de navires italiens pour la France
occupée. Il s’agit cette fois des cargos Africana (5 869 GRT, 10 n.) et Stella (4 266 GRT,
9 n.), tous deux dirigés vers Bordeaux.
Aucun d’eux n’arrivera à bon port : ulcérés par la réussite de la majorité des premiers départs
du Brésil, les Alliés ont renforcé leur surveillance. Le 14 août, le Stella est arraisonné à
l’ouest des îles du Cap Vert par le croiseur auxiliaire HMS Circassia : conduit aux Bermudes,
il sera rebaptisé Empire Planet. Le 16, l’Africana est intercepté dans le sud-ouest des Canaries
par l’aviso MN Amiral Mouchez : conduit à Casablanca, il sera intégré à la flotte marchande
française sous le nom de Saint-Affrique.