Le mariage et le divorce de demain

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Le mariage et le divorce de demain
..
HENRI COULON & RENÉ DE CHAVAGNES
Le Mariage
et
Le Divorce
de Demain
PARIS
ERNEST
FLAMMARION,
26,
RUE
RACINE,
ÉDITIWH.
26
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LE
JL\ HJAGE
ET LE DIYOH.CE
Il E D E 11A 11\
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EN PRÉPARATION
LA FAMILLE
tlllnE
COUIoI
ET
B.
el. GRF.VIN,
DE DE)L\Jl'\
IIIPRllllERIR
DE LAGIoIY
suce'
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i-:- .,.,'
K
HENRI COULON Il RENÉ DE CHAVAGNES
--.
I)E ])Ei\L\IX
PARIS
:ER~EST
FLA?lDIARIO~,
26,
D;~oits de traduction
lt:.::JlJüytl,
y
flUt-:
tDlT~Ull.
RACINF.,:!G
el de reproduction
reserves pour
compri~ la Su~d~ tlt la ~urvege.
tous
BANCO DE LA REPUBLlCA
IlIUOTiCA LUIS-ANGEL ARANGO
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A VAXT-PHOPOS
C'est un devoir, nous semble-t-il,
pour l'écrivain,
J'indiquer,
au seuil de chacun de ses ouvrages, de
quelle substance cet ouvrage est l'ail, et cc qu'il prétend",
Celui-ci, que certain::; plumilifs « entachés de liltl~ra·
tut'e ", selon le mot de Nietzsdw, l'efuseront Je considérel' COlllme un « livre », n'a qu'une ambition: mais
elle <3sténorme: c'rst (~elle d'étre ulil,; et d'une utilité
du/'able el !/,'/l¡:¡'n.l,',
La I¡hel'lé et l'équité \'raies, voilil, étayés SUI' un
faisceau d'idées et de faits fort riche el fOl'l :mggestíf,
les deux éléments essenlieb el assez nOU\'eanx de vie
el Ii(, }.Il'o::;péritéqu'il apporte ail mariage cl au divorcc
modernes, tant discutés, tant décril~s; l't IIU'il leul'
(Ipporte par des solutions pI'atiqncs el U~gales,
Il ne s'u¡.çil plus ici de filandreuses dissections psycholo¡{iques, ni d'anecdotes
hien parisiennes
enfilées
selon les formules courantes, délayant et illuslranlles
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VIll
AVANT ·PHOPOS
unes et les autres les considérations
superficielles.
paradoxales ou audacieuses, d'un seul écrivain, plus ou
moins qualifié, - mais bien de l'opinion de toute \j le
ëlile. El c'est de celte dernière opinion - inconle3tablement la plus valable - que le titre quelque pnu
impératif de ce volume tire ea justification
et son
tlulori té.
Quant à l'essai politiquo qui précède celte étude, on
en saisira la liaison avec le sujet principal el peul-ètn
lïmportance ... en le lisant.
C'cst cc dont, ledeurs, nous vous prions.
H. C., R.
DE
C.
:\'o\'clUurc 1908.
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LE
LE lHVORCE
DE DE\L\lN
CIIAPITHE
~i la
1
HépubJiqul!
dlc-mènw,
([ui P"lIsl'nt
t'lh:
S:l'¡r,\
s;lit ~f!
et)lllpl'cIldn~
I(! 1)f'j'X de .....llllnlJ11c'.s
('t .agÎSSI'llt.
At.FttUl
Ill': \'10;';'"..
Le 11 janvier
H1(\(;, devant l'assemhl(~e
aceoutuml~e
de ces sortes de cér¡~monies,
I'Acadl~mie franl.:aise recevait M. f:tienne
Lamy. El ~1. de Fl'eycinr.t, dlurgl~ d'uccuciUi,' le rl'cipicndaire,
lui tenait cc lan~a~e :
" \'o!'; d(~huls dans la vie publique
furent prl'coc('S.
Yous comptiez à pl~ínc vingt-cine¡ ans lorsque VI,S compatriotes,
fiers de volr'e .jeune talent, YOUS el'l\'oyèrent
en 1H71 sié~el' à l'Assemblée
nationale,
Vous apportiez
avec vous l'ardeur,
la confiance,
la belle tém(~rité de
YOlI'C ë\ge. ,"aIre
IH'emie!' acte fut de pl'opaser
une réforllle des sCI'vit:es publi('s ([ni devait. f'ntl'aÎrWl' la rl~duction
dn nombre
d(~s foncliOllr¡;¡ires.
Itéduire
le
nombre des fonctionnaires,
ah! monsieur,
vous preniez
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2
LE
MARIAGE
ET
LE
OH'oRCE
D.E DE!\lAI;,</.
là un singulier chemin pour arrivÚ il. la popularité!
Votre thèse, un instant, parut sur ie point de triompher,
L'Assemblée s'étaitlaissée
séduire. M, Thier-&,en la personne d'un de ses meilleurs lieutenants,
st~tait laissé
vaincre ... Mais ce ne fut qu'un succè:,; de tribune. Le ,,:- .
nombre des fonctionnaires,
vous le savez, n'a pas pré- '.
cisément diminl1t~ depuis cette époque' .. '
u ¡\vec le méme courage et plus d,.) bonheur, vous
avie/. entrepris de. rénover les procédés par trop traditionnels de l'administration
de la marine. Vos collègues,
aisérnentconvaincus,
vous chargèrent du rapport. Avant
de le rédiger, vous avez voulu - précaution louabl€: en contrÔler tous les éléments, une enquête dans les
ports et les arsenaux fut jugée par vous nécessaire. La
commission vous adjoignit deux: de ses qlcmbres, et
vous voilà lancé, il. vingt-sept ans, mandant les amiraux à votre barre, les étonnan t par la précision de VOB
questions et ramenantleur
attention sur des faits qu'ils
n'avaient pas suffisamment remarqués parce qu'ils les
voyaient tous les jours et que rien n'émousse le regard
comme l'habitude. La séparation de l'Assemblée nationale interrompit vos travaux. Vous lcs repreniez dans
la Chambre de 1~7ti et enfin, en 1878, vous déposiez le
fameux rapport sur le budget de la marine que vos
successeurs invoquent encore; - ce qui protIve la justesse de vos idées et la difliculté des r~formes.
« Quand on relit ce document à distance,
on se rend
compte de l'ell'et qu'il devait produire. Jamais l'administration de la marine n'avait été scrutée avec plus drfermeté et d'un œil plus sûr. Vous promenez le scalpel
du chirurgien à travers œt organisme compliqué, VOtIS
en montrez les parties malades; ici la pléthore, ailleurs
l'anémie; là une circulation trop active, plus loin un
commencement
de paralysie. Examen courageux qui
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1.\
l'AILLlTi¡:
DE
LA ()f:~IAGtJGIE
ET
L'ÉLITE
.,
,1
('OI'l'cspondait à urI étaL d'esprit que vous définissiez
d'ullll1(,t : " La Fmllce avait trouvé au fonù de ses dernicl',; (V~';(Is.tres la fOI'Ctlde se connallrtl, " Pül'llli les
}loillts pl!'lthOl'iques, ,'ous signaliez en particulier' c('s
,',.sel'\'iccs ir¡'évl'reneieuse1l1ent appelé;; « parasites» pal'ce
qu'ib \II' l:ontrib\1(~nt pas beaucoup il notre puissünee
navale, el e(~s' \<' ellll'loi,; il tl'ITe " oÙ s'absorbait
le
IlltlilleJI' de no,; re:ssources et sc Jt~veloppajt indt'lIIwnL
le }lcI'sonne!. Car, il l'inverse de la nature qui lT\~ll
!"ortí;!nll puur la fonction, Il's atlministrati0ns
tl'OP
SOU\'L'llt tendent il lIiulLiplier les fonctious pour l'organe, afiu, ('01l1I1lll VUUS dilllS, de le juslititll', l'arùe",,\:,,; tout, VOlb ¡'éclaulÍez la dartt\ qui estoo besoin
impériclI\ de votre (\,;¡H'iL;vous vouliez quP le budget
fÙt k luiroil' tidele de,; faits et que le conlrl"le parkmen1airc plit liuremellt s'exercer dans une f)l~stion qlli
u'i\vlil J'ailleurs ,¡'¡en il caeller: ('al' son 11011Il';lel(:est
IlI'O\el'ltiale. L'e\iglll1c(~ n'dail pas noundk
et la pr,'lteutittn e\cessive : près J'un demi-siècle avunt vou",
le plu:; illustre de \'os prt'~déccsseursdans ¡'artde :;oo(.!\:r
les budgets dl) la marine, M, Thiel'';, fai::;ait cntendre
les mêmes dO!t;UUCIlSet adre:;sait les mêmes oLjurgations, Yous lHl pouvez dO[ll~ dl'e surprIS lJU'à votre
tOlll', vous ayez laissé quelque uesoone il vos sueet;:;seu!'s .... , »
Cette histoire e:;t suggestive, elle e:;t caractéristique,
elle e::iLdiglW de ligurer avec honneur ('U marge de
¡'11istoire padementaire
do ce Lemps, ù'en étre m(~llle
la meilleure illustration, Lien que la plus pÙle peut-èt¡'I~
eLla plus mod,"rée, CeLLe histoire, eu nn mot, est repl'ésenLative Je toute uuc époque, de Lout ulll'égime,
ou plut,"t ùe l'erreur fondamentale
d'un régime. Elle
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.~
LE MAillAGE ET LE D1vOnCE DE DEMAl:'l
est un exemple singulièrement
significatif d'impuis·
sance politique, d'impuissance démagogique. On atteml
aujourd'hui
encore les réformes déclarÚes nécessaires
par l'auteur de « Nos fausses Républiques. J) Aussi a-ton pu dire que la monarchie de Juillet avait été remplacée par la seconde Hépublique, l'Empire restauré,
puis renversé à son tour, sans qu'un gouvernement
eÙt été capable de réaliser des réformes demandées
depuis 18301
Mais, ces faits, pour qui veut en voir et en étudier
sérieusement
les causes, n'ont rien de déeoncerLant.
Ils ne sont que la conséquence logique d'un' mal qui
n'a cessé d'aller croissant depuis un siècle ,et qui a
atteint aujourd'hui
son complet développement.
Mal
donl il n'est que temps d~ dénoncer toute l'étendue,
toute la profondeur et qu'il faut allaquer comme un
fléau mortel.
La France est aux mains des démagogues. SOIlS leur
loi exécrable autant qu'implacable,
toute raison et
toute justice sont méconnues, loute liberté est niée ou
méprisée. La vie politique tout entière est corrompue,
les pouvoirs sont confoqdus, les droits intervertis ou
usurpés, les lois bouleversées,
bàclées, maquillées, les
appétits seuls élevés à la hauteur des lois. Rien de
constant,
rien de respectable, rien de grand, rien de
fécond ne résiste à cette tourmente funeste qui n'a
d'autre objet qu'elle-même, qui trouve dans sa propre
stérili té et dans sa propre vulgarité ses principes de
vie et dontle spectacle pour l'historien,
pour le philosophe surtout, est un sujet de découragement
et de
désolation.
Ce mal, au surplus, n'est pas nouveau. On peut dire,
pensons-nous,
qu'il est la tare inéluctable des démocraties prématurées ou vieillissantes. Platon n'en signa-
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L:\
FAILLiTE
ilE
LA
nl~!\{AGOr,IE
ET
L·(~L1TF.
;)
laiL-il pas la tyrannie comme le produit dégl~néré du
gouvernemenl parfail qu'il rêvait. Le tléau, formÓ dans
l'oligarcl,ie,
« pousse il l'esclawl.ge
l'État démocralique Il. Et, par ce tléau, expliquait-il Ù sou ami maucon, « j'enl,'nds ceUc foule de gens oisifs el prodigues,
dont les UliS, plus courageux, vonl il la lète, et les
aulrcs, plus lâches, marchent à la suite. Nous ayons
l'ompal"5 les P¡'Cllliers à des frelons armé" d'aiguillon,
et les seconús à des frelons sans aiguillon, Ce;; deux
l!sp\~tes l\ïlOmmes font, dan,; lout corps politique, les
1l1Ômc:;rava~es que le flegme el la hile dans le corps
humain. , Le sage législateur,
en hahile médecin de
l'f.:lat, pr¡~ndra à leur égard les mêmes pr¡\culltions
qu'un homme qui élève úes abeilles prend à l'é¡.çard des
frelons. Son premier soin sera d'empêcher
qu'ils ne
s'introduisent
dans la ruche: el si, malgré sa vigilance,
ilS s'y saut glissl's, il les détruira au plus tÙt avec Jes
alvl\oles (IU'ils ont infesl¡"s, » Cl~ sonl,~es frnlons qui,
presque pxc:lusivcment, sont Ù Ja tète ,ks all'aires. " Ll's
pins ard\lnls pal'lenlel agissent, les autrns bourdonnent
aulollr de Iil.lrihune el ferment la bouche;', quiconr¡uc
voudrait o\l\'rir un avis contraire ... (1) »
Pl'i's d'un r1emi-si¡~cle aupil.ravant, Aristophane avait
eu J,) courage de railler furieuseID('nt le d¡;mago¡:;ue athl)nien si redoulé, Cléon, dans plusieurs scènes de ses C/I1'l'I/IÙ,,¡,s, d'une
tl·lle verve ,'engel'esse, d'une trueulenœ
si puissanle que Shakespeare,
plus tard, s'en inspira.
C'est dans cette imp('rissable satire dont\ristophann
du', jouer lui-m(·me le rMe principal, bnt la fl'ayenr de
If) r.a nrpuMir¡lfe ou l'l:'lal-Liq'c VIII, l"tgP t~(l, ,- Al'ri'~""n
maitrp, Aristote, <lans sri l'oli/ir/Ill'. refusa le nom lJe (\(,mllcratie
à l'ochloaat¡', OU glluvernement
de ln. pli'he « 'lui !lait en étouffant }" liberté, 'lui vit dans l'allardlÎe et '[ni \Il""l't ,'fi cnfantnnt
nn tyr:m, »
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fi
LE
MARIAGE
ET
LE
DIVOr,CE
DE
m,MAI\;
Clpon était grande, même parmi les t'om\:~Jiells, qllt)
Démosthène tra(,ait à un vendeur de boudins, choisi par
lui pour libérer la République,
ce programme poli.
tique: « Il n'y a qu'à user de roueries, tout brouiller, ~
attirer le peuple par des caresses de cuisine et le duper.
Vous avez, outre cela, d'autres excellentes qualités pour
le peuple:
la voix forte, l'éloquence
impudente,
le
génie malin et la charlatanerie du marché. Croyez-moi,
vous avez tout ce qu'il faut pour le gouvernement
de
la Hépublique ".
L'espèce démagogique ainsi définie pullula dans les
Assemblées de la Révolution; elle brilla sous les traits
du Conventionnel montagnard Fouehé, de l'abbé Siéyès,
du comédien Collot d'Berbois, du bourreau Carrier, du
comte de Mirabeau lui-même, du terroriste dépravé et
prévaricateur
Burras, de l'impudent Danton, de l'immonde Marat, du cynique Père Duchêne '(Hébert), enfin
du prodigieux sulpicien Talleyrand-Périgord.
Mais Napoléon en étouffa le germe en mêmH temps que celui
de la liberté. Ce n'est qu'en 1848 que ces politiciens
éhontés et sans vergogne, ces irréductibles ennemis du
peuple trouvèrent dans le suffrage universel un instrument meneilleux
de duperie et de domination.
La « romantique»
Ré"olution de HH8 irrita profondément les plus grands penseurs.
Henan s'écria: « Le
déluge vient, calfeutrons l'arche sur toutes les jointures >l. Et Carlyle, le sociologue pUissant dont les
efl'orts ont tant contribué à préparer la prospérité britannique contemporaine,
dans un plan d'om'rage préparatoire il ses « Pamphlets du drrnier joltr ", déclara:
« Le ùroit de vote pour tous est du délire. Seulle
vote
de l'intelligent est nécessaire. » El, prl~\'oyant jusqu'à
quelles extrémités se porterait ecHe invasion démagogique monstrueuse,
bien qu 'épuisé par le trayail, la
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maladie el les chagrins domestiques,
il entreprit de
la eh¡ilier; il le fil avec un!' ardeur prodigieusc~, une
virulence rl une amertume inouïes (1). « On aura dil
beaucoup de ehoses, écrivit l'!'xcellrnt commenlateur
de Cnrlyle .. \1. Edmond BarthèlrlllY, quand on aura
r.llnst<lté qur cr qui frappe surtout Carlyle, dans la
d¡;mo,:ratie l~ontel\1porain(', el ce ,[ui lui semhlait la
l'aUSe dl~ hi"1l dl'''; maux et de bien dps faits rq1;rettables quïl constatait de son temps, c'l'st !'1¡{IIlS ,fil
SPllli I/LI' 11(([ I isuu'.
« La sentimentalité
hUlllanitaire n'est que le produit
tardif d'un monde finissant, riche et savant à rexei~s,
accablÚ sou~. trop de f¡H;ons de s(~ntir. de connaîlre~ et
de jouir, " Le sèlltimentalisme,
pOUl' l'auteur du Cha/'tisl/u', n'est que « la vertu (\l;s imb('eiles, le zdl! des ineapables (~t roste~ntation des fripons. )) Son fam('ux
/lolll/l/det
SHi' k, ))i'islJl/s-mlJrfNl's
est unl~ « magistrale
analyse de notre phi\;tnthropic~ contemporaine - ;n(;puisable mi~re nourricièl'e de la ml'diocI'ite:" d(~l'incapaeitÚ et de la hassesse, qui n'a de duret(~ que quand il
s'agit de l'intelli¡.((·nc'e et du ml'l'ile personnel n.
Cadyle a¡;eahlt~ ù'il'Ollie el de sartasmes le La¡:=:sezfaire qui pst]" fl\~ultat ¡le er. s!'lltimelltalisme mor!,ide.
Le Laisspz-raire, }llIlS Il' ~(~l'gent de ,,¡Ile, telle l'st la
formule sociale de no,.; f!;ou"el'nements t¡miLles : « Fonclioo nl:~gati\'e qui peuL \,irn sllflire tant q\W tout va
hien Ù !'inltirieu!' et il l'e,tél'ienr,
tant f[llr, parmi
l"inertie gl'n,\rale qui se COlllPOS(~de la satisfaction
avcugIP dl', elasses riches et dl~ la résignation mueLLe
I A l'al'[1<kl' "1I1'(ll'C I'''pini,)u
tI{' La\1l:lI'tiul', Eu ""ptl'Il11)¡'l'
!SíS, il sc {'(¡nli,," a un :lIui : « La Hl-¡Hlulique est tI:U1S les \'~gis.
scrnent..; tll' ['('nfanl'l' [" pius l'erilleus",
Serait-clle
IÜ'" "":lnt
terlllc·! Il '-[(:j)t!lIf/
¡ff'
1l01(.li
rie {fi rùrtilit~r f,t dl! /ri lt:,{/iltl/' ¡¡ /tÚS
('0/'001
.••.•})
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¡.¡
LE MARIAGF. ET LE DIVORCE
Ilr. DEMAI:-'-
des classes pauvres, les rom'entions tiennent leur r(de
sentimental, tant que, parmi la routine des diplolIllLies
eL les sourires des chefs d'etat, les fictions internationales remplissent
leur emplüi précaire;
mais qIIJ, au
premier péril venu du dedans ou mena.Çant du dehors,
confesse sa sordide impuissance
et sa mesquinel'je
misérable. ,1
"Cesgouvernements,
conrJutCarlyle, manquent ,('inldligence.
Le talent spirituel embaI'qué là-dedan~;, la
vertu, J'héroïsme, l'intelligen,~e, peu ienporte le ['lnl,
n 'cst pas proportionné.
»
Aussi toutes les institutions politiques sc sont-,'lIcs
trouvées faussées pal' cette incapacité intellcctuelle, La
démagogie a fait des ChambI'es, a-t-on (,<Jscrvé ailleurs, « un entrepÔt public, un bazar ouvert à tous, oÙ,
sous prétexte de travaux législatifs, toutes les chim·'rcs
et tous les appétits en lutte dans le pays viennent chercher leur formule etleur ornement, ce dont ils s'a'l torisent et ce dont ils se parenl »
« C'est dans
les régions les moins nobles et en
somme les moins qualifiées qu'il faut aller chercher
les origines sociales de ces gouvernements,
danE la
masse des intérêts bas, dans la foule des talen ts qu ~Iconques, dans la multi tude de" faiseurs, d(~s hàbh~l 's,
et des intrigants.
L'éducation politique a perdu toute
vigueur; elle n'est plus que la suite d'un systÓ(le
d'éducation générale où tout est combiné pour meUre
en valeur les aptitudes
superficielles et pour faire
réussir les médiocres. C'est l"\ducation 1'ltélol'icie¡ ·lt!
caractérisée en ces termes: "Silence, dirait-on, signilie
llnnihilation
pour l'homme moderne (1).' Des mals,
encore des mots, voilà ce que l'on demande. Parkz,
(l, j'amphlets
du Vernier
jour:
f.'loi!llellcepo{iticienllt'.
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LA FAILLITE DE LA DÉ~lAGO(;IF; ET L'(;LITE
!l
parli'z, parlez: Sï¡ se trouY(~ un talent, qu'il aille lout
Pllli('l' Ù h langue
et fasse de la mëlodie avec cet
organp. Si vous avec quelque faculté, parlez-la, sinon
c'est la mort, et il n'y a pas de faculté qui tienne! l)
" C'est'tlOe habitude invét¡;rée en nous, confirm(~e par
toules les sortes d'¡~ducation, de considÓr'er \,¡,~lorflwnte
comme la manifestation
par excellencp. du talent
humain, Tous les programmes universitaire,; sonl fonJ('s Sllr cette considération,
et la socid¡;, lorsr¡up nous
y pnlrons, coulirme avec ses salons littéraires. ses romans il la modl" ses gazelles, son éloquence parlr.mentaire, la grande Ic(.'on que nous avons re0ue, D'antr()
lec;on, en fait, nous n'en avons pas aujourd'hui.
¡;:tant
donnée une ~{¡~n¡;rale insincérité d'esprit durant plusieurs gén¡~rations, vous trouverez cer·tainement le ParIeur installé à la plaee d'honneur, tandis que I'Agisseur (1
l'este obscu\' ".
La formule de Heaumarehais,
il peine modifi¡~e, est
donc toujOlJl'sjuste, dC'plorab'ementju,;le,
el trouve plus
q ue jamai~ sa plei ne appli cat ion, ~Ié(li(l(;f(~ et }illrltlll [,
l'homme HlTi"e il toul.
Cest a!c,r,;, nOtls dit ~I. Eùmond Bal'llt¡"lemy, que, dans
l'anxiété ¡l¡: ce spectacle, se pressent SalIS la plume de
Cadyle t<lnt de dénonciations
rr'(~missantes J/~ dogmesfantômes, de formules mortes et de (( toiles d'¡¡raign¡:e
constitutionnelles
", tanl ¡J'apprécialions
vigoureuses
du f!1¡;rile et du démérite et que jaillit enliu rappel passionn('~ Ù ('('I.tc Yaleur', à cc Talent, Ù eelle Intelligence,
qui, pour Carlyle, e:;lle grand fait réel, permaofmt, intr'ins¡"q\w, auquel il faut toujours co revenir apl'b
toUtl'S Jes f;onfusion,,; et loutes les fictions.
« La pleine marée des ll(·mocraties,
avee ses facilités
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10
LE
~ARIAGE
ET
tE
DIVORCE
DE
DEMAI.\:
et ses uniformité:>, s'étale sur un fonds de con 'poverses
sociales, d'âpres et tumultueuses formalions his',wíques,
dont, aujourd'hui, qu'il n'.\' a plus d'histoire en quelque
sorte, dans ces sociétés contites eo leur honheU" humanitaire, - en leur malheur humanitaire,
eussions-nous
écrit ici, sans nous abandonner
à la cruelle ir.mie de
M. Harlhèlerriy -J'on il trop oublié les signitic.llifs et
tragiques aspects. Elles sont toujours là cepertrlant,
sous le large flux inconscient, ces assises lourmentées,
où veille toujours la force inquiète et redoutable q Ji les
fonda, « volcaniques
récifs marins toujours prds à
surKir il la surface unie, dans un horrible dNerleloent
de lames, sous la poussée du flot de feu (1) ! ))
Vingt ans plus tard, le 2.t mni 1Sfin, il la veille du plébiscitc, le grand homme d'Blal W aldeck- Housse1 u,
qui n 'avait alors que vingt-trois ans, adressait à sa ml're
('ette profession de foi, singulièrement
clairvoyante ·}t
courageuse:
« Les transports de la foule, les désirs, les vœux, ho,
effOl·tg de ce que j'ai l'orgueil d'appeler le vulgaire, mIl
sont totalement étrangers.
Rien de tout cela ne ml.
touche, parce que, pOl,lr moi, rien de tout cela n'est vé ..
ritablement intelligent et qu'il n'en peu t rien sortir d'cf··
ficace .. J'ai le malheur de croire qu'en politique comme
en tout autre chose, il n'y a d'issue qu 'avec l'intelligence
et par la vérité absolue. Les faits, les év(~nemenls. lorsqu'ils ne sont pas produits par une yolonté conscienteet
inteIlígente, sont pour moi comme non avenus. - Pendant deux siècles et toute une éternité, on ferait des
élections comme celles-ci: on ne changerait rien aux
(1) MNCW'(' de Fl'ance,
(No 20!í,
1"
jllnvÍ<'r
19Û{i.)
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dr·,.;lin¡~e,;l'olili(IlIe.~ dn la Francc. Parmi les millions de
t:i1oYt~nsqui Yont voter, yen a-t-il l'l'Ill qui s<tl'hent clai·
rempn!, pour y ¡\!rc al'I'iYt~,;par le I'aisonncmcnt, le hut
qu'il faut poul'suivrc et quel est le l'psultat qu'il faut
aUeindrt~ '! .J'en dnutc. Demandez Ù cpu:\-ci pourquoi ils
votent !JOur Bancel; ils rr~pondront: pal'cl' f!u'Olliviel' a
trahi: - Ù. ceux-là, pourquoi ils yotellt pour Ho"¡lrfort;
ils rr;pondront : pour protestr'l' contre le 2 j)(·I'l'mbre.
Comhi(ln vous diront: " Je vntc pOl\l' tri (:andidat parcc
qu'il eomprend (~tprut poursuÎHe mieux que tout antre
le seul résultaI. qu'il faille I'echercher : le t1'iomphe de la
vérité ct de la justice politique'! » ]\Jais qui dont', combien d'entre eux su\'(~nt ce qll'f~st cette vérité, ct ce
qu'est cette justice, comme elle sC formule, quel est le
gouVeJ'lH'I1'H'ntqui cslle plus proprp et Ir~seul propre Ù
la faire triompher'! .le ne voudrais pas r('pondre qu'il y
en ait cinquante. Si YOUSdern;llldez aux uns: Qu'est-cc
que la I\r"Jluhliquc'! ils vous dit'olll: « C'est l'anarchie»,
les autres:
« C'est le gouvrrnenH'lIl
du pt'uplc ", les
autres:
«
C'l'st la vengeance
", et le pins grand
nombre:
" C'est moi, c'est UIlC place pour moi, un
minisU're ou un bureau de tabar. »
« Je cl'oi,; sinei'l'emcnt quïlrw
suffit pas de renvcrscr
cr~qui est mauvai,; pour arrin'r au hien; il faut COIllIH'cndre cc qui est bien; il faut savoir enllllllenl ail cmpÔchcra le l'clour du mal. En d'autres tcrmes, je crois
fi lie le salut n 'cst poinl dans la destl'udion d'un pou voir
quelque cOl'I'ornpu flu'il soit, mais dans l'arnr'~lioralion,
ùans l'instruction de ceux qui sont Ir's gouycrnÚ;; ".
Lc soir du 2'1 mai, \\'aldcd,-Housscau
écrivit à son
J'rÜrc, el il exprima Ùpl'cment, fortl~ment, tout son mécon ten temcn I :
Il Le pcuple
n'cst pas plus capable qu'autrcfois ¡j'une
politique de raison.
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12
u;
MARIAGr. ET LF. DIVORCE DE ))E~IAI'l
« La question
qui se posait dait celle-ci: qu'est-ce
que la démocratie'!
Et l'événement
a répondu:
e'est
l'eXa!7ération sans principes, l'emportement sans r.onnaissances acquises et l'ambition sans cOl/scimce. C'est
Rochefort, UD pamphlétaire
à qui son dévouement et
son sacrifice ont rapporlé cent millo francs. C'est Raspail, un imbécile quand il était jeune, un mourant énergumène aujourd'hui,
C'est tout ce qui a dé exill;.
Aujourd'hui il suffit de s'être fait proscrire, d d'avoir
été déposel' sur le rocher de Jersey le baiser que donne
le Fellah à la poussit-re quand passe le grand vizir.
\( Il Y a un homme qui a fait argent de tout, qui a
spéculé sur ses sentiments et sur ceux des autres, pour
qui les misères du peuple sont lIn fonds qui rapporte
trois cent mille francs par an, pour qui l'exil, cette noble
chose que tous respectaient
~ie~' et qu'ils déshonorent
aujourd'hui,
est une pose et une exploitation, el cet
homme-là est devenu le grand maître et comme le Vieux
de celte montagne qui serait la jeune démocratie, Il
suffirait qu'il eÙt contresigné la profession de (ai d'un
Hochefort, qui n'a pas même de conviction, pour qu'il
soi t accepté el fêté!
« Il y a lin homme qui se nomme .Jules Favrc, et cinquante pages entieHées vonl prévaloir
contre seize
années d'une vie de luttes donl on ne peut méconnaître
ni le désintéressement,
ni la portée, et parce que cc
nain que la réclame el le prestige du lointain ont fait
géant a reçu la bénédiction hypocrile d'UD nouveau
grand-prêtre,
c'est au Figaro qu'il faudra chercher des
hom~esqui personnifienldignemenll'idée
républicaine
et les espérances de l'avenir!
« .Je le déclare la main sur la conscience,
si jamais j'ai
le moyen de le faire utilement, j'aurai un plaisir incomparable à prendre ces deux ou trois crapauds dont on
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LA FAILLITE DE LA DÉ)[AGOGIE ET L'fun;
1:J
fait des fétiches et à leur fourrer le nez dans leur venin
et dans Icurs sottises, Tu vois que je suis en colt~re, mais
n'y a-t-il pas de quoi'?
« ,Jules Favre ÜliminÜ, peu importe!
Marie ml'connu,
c'est dans l'ordre des l'hoses, Garnicr-Pagl's,
l'apMre
j usqu' à l'al.mégation de la seconde Hépubliquc, aban- .
donné el trahi, toul cela spraillriste.
Mais ce qui m'irrite, c'cst qne cc triomphe de J'absurde et cette vicloire
de la nullill" nous rejettent il cinqnante uns en alTi0l'C ct
que ces malheurcux Ill!; lJenlcllt ma f{,ipublique. ))
Dans \lile brochure intitulée e,? (Izti Ille les lIi'puDU/II/CS,
\Yaldeck-Housscilu
qui considérait lu politique
nOn cOIflme un « phénomène de parade ou de sentiment ", mais il l'égal d'une science, obsPl'Yait encore:
La t'orme rí~publieai ne est le régime des pcnples faits,
non celui dcs peuples cnfants <(u'il faut contcnil' et défendre. Le gouvel'Oenwnl de lous exige la capacité el la
virilití~ de lous JJ.
II
Les hommes de UHH ignomient les conditiolls nécessaires de gouvel'Oement. Ils n'avaient su, selon la fOl'mult) de l\1. de Tocqueville, ni se sel'yir, ni sc passer du
su/l'rag'e uniycrsel. lb en furenl, a-t-oll dit, les inévitabb; victimes \¡ans la suile. ~Iais nous le SOllllllCS
encorl~ bi(~Il daYanta;;(~. :\OtlS le sommes de J'usage
ní:faslc flll'en pllt faire la démagogie dans notl'e démocralie ¡1l(\lnql1(~e, Le bilan de la démagogie, ,\ l'heure
acluell,~, t',;t un Lilan de mdait::; plus hunteux et plus
navrants lcs uns que Ic,; autres, un bilan de faillite plus
scandaleuse, plus formidable et plus gravement désorganisulI'ic,~ prul-dre
qu'aucun aulre de lllÓll1ll espèce, Il n'cntl'e poinl tlans le plan de cc simple essai
d'établir h! délail de celte faillite, Elle sc ré\'dc assez
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14
LE MAillAGE
ET LE DIVORCE
DE DE~AI.'i
dangereusement
aujourd'hui
dans le mépris des lois
constitutionnelles
et des lois organiques, ou dans une
interpretation
fallacieuse qui les dénature complètement
et fait ùe la Constitution de 1875, constitution avorlée
d'ailleurs ùans le plus essentiel et le moins démocratique
de ses desseins - nous entendons le rétablissement
au
pouvoir d'un prince de la maison ,j'Orléans - une
Constitution morte, laissant le champ libre aux entreprises démagogiques
les plus audacieuses el les plus
outrancières.
Aussi bien, a pu écrire ~f. George Thiébaud (1), depuis que cette Constitution orl{~aniste nous
régit, « aucun système rationnel el posilif de gouverne·
ment, applicable à une démocratie républicaine,
n'a été
ni produit ni recherché. Le parti dit républicain et par
surcroît démocrate n'a pas ressenti ni connu ce besoin!
Il a trouvé toute faite une charte royaliste, conçue el
combinée dans le salon des princes, l'apportÓe et volée
par leursreprésentants
à l'Assemblée Nationale, clle lui
a suf/i! Elle lui a paru excellente, du moment que les
princes c'était Lui et qu'il en pouvait acmeUl'er le seul
bénéficiaire. Il s'est donc contenté de s'asseoir dedans,
de s'y verrouiller,
sous la protection du suffra~e restreint, contre les surprises de la démocratie el du huf[rage universel, et, comme cette constitution contient,
malgré tout, des dispositions pré\'oyantes, dont il aurait
pu éprouver
quelques troubles,
il s'est linalement
arrangé pour que celles-ci fussent de nul elret, lenues
pour inexistantes et non avenues'".
Les pouvoirs exécutif et législatif sont liés de telle
sorte l'un à l'autre qu'il leur est également impossible
d'échapper
à l'oppre;:;sion démagogique,
Le pouvoir
exëculif s'exerce dans la dépendance absolue du légis(l' l.a C/'i,e du l'u.rle;¡¡elllw'islIle,
-
,La llevae Iteó(lollladaire,
;! llUÜ 1~08.)
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LA
FAILLITE
ilE
LA
n~:lI(AGO(;¡t~
ET
L'ÜITE1:;
latif, lequel [~:;t lui-même l'esclave du suffrage universel, lequel à son tour est accapar(~ par les déma¡,;of!;ue::;.Yoilù le cerdo affreusoment
\"Îticux, VOiHl
l'abîme d'incohh'cnce
ot d'aventures
dans lequel nous
nous d,~baltons depuis plus de lrente ans, l\os 1IIodernes
Cléons étendent leUl's pron;dé:-; d'inquisition aux aet!'s
du plu,; modestl! des Mectl'urs uus;;i bien qu';\ ceux du
Con;(~il de::;Mini;;tres el du Pl'ésident di: la Hépublique.
Ce co'w;cil fut-il compos¡':, to¡Üol'mémcnl au vwu de
PHl\, \Jam, do;; plus remarquables dt':miul'gcs, que la
foul,~ parlemcntaire,
seulement capaLle d' u opposer de
soLLes querelle;; », ne le laisserait pa::; « a~il' n.
Qudle valeur peuvent conserver de::; pouvoirs aussi
indi:isolublement enchaÎllíis, dont l'action csll'igoureusemenl tOndanll}(;e il ¡Ù~lre que llí"'~alive, deslrudive
d Jlwnson¡.çère'! El même quelle si¡.;ni ¡j('ation, sinon
t:elle du n('allt dans l'agitation la plus d('sol'dollnée el
la plus folle!
Quant aux <':locleurs, on sait ce qu'en ont fait les lois
éll~dol'ales secondées par les padis politillUCS. EIle~
ont (!sc¡¡moté la moitié de leurs voix, moins uno. El
les l)!'aleurs de carrefour,
ces histrions
juslemenl
l1êlris pal' Carlyle, « dontla pensée même est un rnenSOllgl~» envel'S eux et envers nous, ces « sÎ1rs h(,ruuts
de ¡'Uille » pour tous Cln!X qui les suivenl el qui savenl
avec lew' sciencc d<luhi~rent sur l'ignorance ella crédulité des majorités et en firent, dans tou::; les sons, leul'
all'¡¡i¡'e » ,1).
Le sutrl'Uge universel,
en l'ait, n'est donc pas le
sutrr¡l,ge nnivel'sd. Etla représentation
nationale, conséquemment,
n'est pas la représenlation
nalionale,
1(
1 En
t:iKK, 1<1 CUlll' dp- Lls""liun
l'ut 'l jU;l<:l' MIli ,\Irail'cs
dedul'ales,
En 1:IÚs, elle dnt en c,\pcdjel' ~,uuu,
.','om; u'a vous püs ti" c'lllle electoral!
de'
[mudl':;
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16
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
« Un curieux
diagramme
introduit par M. Demolins
dans soh ouvrage sur la SupérioriiP des Anvla-Saxuns,
rapporte Elisée Reclus, montre combien la représentation dite « nationale» de la France correspond peu à la
constitution
méme de la société et quel « mensonge
conventionnel D elle est en réalit(~. Les députés n'ayant
pas appartenu dès leur naissance à la classe bourgeoise
sont en intime minorité, une, deux dizaines, trois tout
au plus. Les autres peuvent être r¡)partis en cinq
rubriques,
dont quatre s'équivalent
à peu près par le
nombre: les propriétaires
fonciers, parmi lesquels les
délégués de la petile propriété sont rares ou inexistants; les avocats; les autres membres des professions
libérales (journalistes,
médecins et professeurs);
puis
les fonctionnaires retraités ou démissionnaires
(omciers
des armées de terre et de mer, magistrats, diplomates),
dans les rangs desquels on peut placer les notaires et
les avoués ; enfin une cinquième
catégorie, moins
nombreuse, comprendrait les financiers, industriels et
négociants»
(1).
Si la démagogie, par la corruption des institutions
et des hommes, par la mise à l'écart des éléments les
plus sains et les plus valables de la nation, est arrivée
aujourd'hui à son maximum de pouvoir politique, elle
a fait en même temps la preuve de sa eomplète débâcle,
par un maximum d'incompétence législative, d'impuissance réformatrice et créatrice. 1'oute,3 ses prome,;ses,
toutes ses billevesées,
toutes ses niaises chimères,
(i) L'lIollll11e et 1<1 Terre. ¡:Elat modeme, p. 201.
Et nous ne disons rien de l'l boufl'onneri0
ÙU 1II0de Je volation u,ile à l:t Challlbr" et {lll Senat, qlli permit à un sénatelll'
de l'ester sepl ans « ""ns mettre les pieds au Lllx"mb()ul'~ » d il
certains dÚplIll's de \"IItp,r eontinuI'lIelllcnt
pOUl' :!'. p01l1' 41 et
mêUle pour ::;2 de leurs collègues.
(tes
L',?les pw'lementaÍl'es.
- ~1. L\luis ~Iartin. le JOl/l'ual,
\1 août 1908.)
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LA FAILLITE
DE
LA
OI::MAGOr.IE
ET
L'hITE
1ï
toutes
;;;(~S revendications
grotesque;:;
(~t saugrenues,
toute sa creuse et sinistre
fa('onùe, toute son HI'rogance
cf tout son cynisme,
tout a mis(\rahlernr>nt
(-choué.
Mais son intolerable
dictature
n'en est point atteinte,
ses appl,tits
('ef"Curants n'en sont guère contenus,
ni
son abjecte vulgaritl~ interdite,
L(~ sOI:ialisme a fait faillite, C'cst lin de ses ap"tres,
t!("eourag('" ~L Eugi~ne Fournièrc,
qui l'avoue
et (pli ('n
confl'ss(:
les fanles.
cc Nous
n'avons
su, (~cl'ivil-il,
diseiplillcl'
ni noire
pelbt'~e, ni notre l'Mee, Si, après
trois Hévolutions
qui eussent dli nous en éviter le pél'il,
nous eourons
à une catastrophe
qni n'aura 'rien
de
révolutionnaire,
sinon le déeor de violen('c, c'est il une
fausse et étroite
traùuction
du marxisnw
que nous le
devons.
Tl'aduire
j\a¡-\ Marx par B¡an([ui,
ramencr
l'immense
mouvement
économique,
politique,
JIlor:lI,
social dt~ l'llumanit(~
moderne
aux lignes ll'op simples
d'une lulte de elasses,
simplifiée
encore par lInc croissan te prdérence
don nl~e aux moyens de violen('(~, voilÙ
noire faule,
Pourquoi
l'avons-nous
cOlllmise '1 P(l1'I'I~
(Jill? HallS
Sf)/lIIIlf?S
lous d(~s }.JOlilicicns,
tOllS, y compris el
surtout
les anarehistes
du syndiealismc,
el que tous
nous avons cru qlW la conquèle
de I'Elal, pOUl' nous en
emparer
ou le détruire,
suffirait
il toul et IHlUS donnerait tout ". Les socialistes
indépendanls
« \'ogunnt,
d{'semparl~s, de Briand il ,Jaul'ès, et leur nl~ant, dans le:;
derniers Kl':lnds d(~bats politiques
il (ité laml'ntabln
., (1::,
Le radIcalisme
ne vaut pas mieux, C'esl anssi un de
ses membres,
M. ClJarles Bos, ([ui le reconnaîl."
La
1) ,. On (\i"tinguc
unc !l.i d'csprit
socialistc,
!;I:ri\"il ~1. "auri,'!:
Ajanl tl:ln:"\ la t;,'(lIull> lltJvue,
;J n~ sj.~nt~ qlle ."'io!l :1pplit-alillIl
e:-it
immédia!"men!
reconnu,:
iuqlJ>s;;iblP.
C'c,t
lIlIe jUU1('ut d"
Baland,
c'c,! un!: 1t"'OlllUti\'('
S:lI\S biellt~;;,
UIl" ¡'\¡¡Illi'l'!:
l'(>[ar:t-
llallt dans
le \'ide.
II
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1H
LE
~IAIlIAGE
ET
LE
DI\'OnCE
DE
DE)lAIN
faihlesse et l'impuissance
du parti radical, Ócrivit
celui-ci, malgré le chiffre énorme de ses membres, ne
proviennent que de ces causes: absence de principes,
mépris de la liberté, appétit des faveurs, docilité aux
ordres du gouvernement,
intéréts personnels préférés
aux intérêts de l'Etat» (1). Et « la double faillite du
parti socialiste et du parti radica!, conclut le vaillant
directeur de la Revue sacialis!!?, nous mène à la r{'action ».
1\1.Fournière omet de nous dire quel genre de réaclion nous menace ...
L'épée, pour le moment, du moins, n'est gu(:re probable ni possible. '1'lIais il est lIne arme pllIS redoutable
encore dans les combats modernes et qui a gris l'hahitude de tous les triomphes:
e'est l'argent! La démago~ie trouve en lui son maître d'hier, d'aujoUl'd'hui el de
demain. Car il n~est point de tyran quin'ailson
maître.
Le fait, pour la démagogie, d'ètre constamment
et entièrement aux ordres de la plouto('ratie ou de l'oligar.
chie financière, comme on voudra, est, en m{'me temp;:
que son châtiment, le signe le plus cerlain de sa servilité et de sa bassesse. C'est ce qui a fait dire à Anatole
France que le Parlement n;est qu' « un faible renel
de la richesse»
et que « les ministl'es sont dans le~.
mains des financiers. dans la proportion de lelIr lmis.,
sance». Ces financiers p-slinwlIl les démagogues il lem'
juste valeur, à la valeur de leur influence sur les foules
et lelO achètent
au poids de cette influence. Ainsi
(i) Gil Illas .,t2 octobre i90').
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LA FAILLITE
ilE LA J)~;~!AC;Or.Œ ET L'ÜTTE
t!1
l'allianre des heaux parleurs et des gens r'iehes constitue toujours la majorité»
(1),
«
~ous ('Cf, deux puissanees \'énalrment alli{'rs, un mal
non moins signífiratíf et qu'il rst d'ailleurs de leur
inU'rÎ'1 <lr propager ind,'diniment, est il oDsprnr : ("est
le fonctionnarisme,
Endoetl'irlt;s par ICUJ's repr('srnlnnls írr('sponsables,
;j() 00
au moins des d()(:feurs,
tous ceux qui font pal'ti¡! de;; rnajorit¡;s, sc' persuad('nt
Yolonticr~; quc l'appol'l <le lcurs voix dans les urnrs
{·lectoralc>.s I(:ur donnent 110 lilr¡\ sufíisant pour postuler
des plus minimes aux plus hautes fondions de l'Etat.
Chaque citoyen yeut en avoir son lambeau, et l'occupation ¡¡ri ncipale des ~ens qui out déjà 1(~lIl'fonction
officielle est dl' classer, d'¡;tudiel' et d'apostiller les
demandes dr, ('('I\X qui rérlalll(~nt ilussi leur plu('e. Le
budget n'a-t-ill'as pay(; - d penl-{:l¡'.) paie-l-il (\11I:ore
- un ín.;pecteul' des t'Ol'l>!Sde 1'î1(~d'Oue~~anl, laquelle
conlien!. en lout ¡wil arbres, cinq dan~ ll~ jardin du
enr(~ el troi", dans le cimdièl'(~! II
Quant aux capacités, il n'en sunrait dre qUl'slion.
~e\'uit-il J(>c~nl d'c\igl'r (hm sOlls-agenl des qualités
et unc compf'·tr'nl~e que J'on lie dl'mande point Ù un
ministre:
La crise du fonetionnal'isrne, c'cst-Ù-dire son
extcnsilm illimil.t,c il ('.lllt el ,', IOIlS, pat' qnoi les df~ma¡.;0hUCS p(>uvcnl, pour quPlquc temps encore, contenir
la furie de lu('I'¡~pareux di'cltainl'c, a tIRSeons("luenl'es
non moins d("plorables, non moi ns dang'l'rellses que
eelles du régime lill'llIe donl elle dc'~c(lUle: (:'('st I'acl:roissemenl ¡nsens¡; d'une dasse hybride de priviIt'gí~s
et de pHI'asiles, de non-valeurs et de t'aiu(;ants, suspendus
(f
'1
Eli,,"e
Heclus,
I'Hommc ct ln Tcrl'e.
J.'E/fI/
MOr/C)'llf,
l', 21~,
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:20
LE
MARIAGE
ET
LE
DlYORCE
ilE
IlDIAIN
aux mamelles nourrieières de la République, indéf(~(:tiblement aux gages des pires gouvemements
et qui,
autour d'elle, laisse succomber avec un mépris féro':e,
les initiatives, les énergies, le.;; valeurs, les volonl(~s
créatrices, La pression exercée sur les go"uvernements
par la multitude des solliciteurs est telle que « l'acquisition de colonies lointaines est due en trilS grande
partie au souci de distribuer
des fonctions )l, Sur
2f¡O.OOO Français qui résidaient en Alg(~rie, en umn, (1
comptait plus de 51.000 fonctionnaires,
soit envil'on 1)
cinquième des colons (1). « Ceci rappelle l'inscriptioll
ajoutée sur une carte au nom de la « ville" d'Ouchouia, la colonie urbaine la plus mél'Ídionale de L\nHrique et du monde: « Soixante-dix-huit
résidants, tau,;
fonctionnaires»
!
Or, ((non seulement le fonctionnarisme n'aide pas au
travail économique de la société, mais ill ui est doublement nuisible, d'abord en gênant de toutes manière:;
l'initiative
individuelle
et même en l'empêchant
de
naître, puis en retardant, en arrêtant, en immobilisant
les travaux qui lui sont confiés »)" Si les complicatiom
et l'inutilité de la plupart des tl'Uvaux adll1injslralif~
ont de quoi désoler les sociologues, la morgue et J'insolence extraordinaires
des «préposés ») prètent abondamment à la verve des satiriques. Afessieurs les Rondsde-Cuir dont Courteline nous a tracé des portraits
inoubliables,
sont des êtres auxquels rien de stupide
n'est étranger. "La morgue du « rond-de-cuir ») qui,
protégé par un grillage, peut se permettre d'êlre grossier envers quiconque,
l' « esprit " du magistrat
s"excrçant aux dépens du prévenu qu'il va condamner,
la brutalité de l'agent faisant la rane ou « passant Ù
(1) Lnui" Vi~non, l.a Frallce
en Alr/à;f'.
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LA
FAIl.LITE
DE
LA
Il(;MA¡;OGIE
ET
L'ELITE
21
tabac " les manifeslanllO,
mille autres fa~'ons arrogantes
de l'autorité,
voilà Cl~ qui maintient
l'animosiV'
entre
gouvemants
et gOU\'f¡'nlis. Et il faut remarquer
que ces
faits d'occurrence
joul'nalière
ne s'übritent
pas derrière
la loi, mais d(~rri('re dfS d('c:rels, des circulaires
ministérielles,
ùes comIlwn laires,
des
règlements,
des
alTêttls prMecloraux,
et autrcs " (11 dont Courteline
a
dit que la O¡;tiSl) " sc¡'ait sans limites si la h(;tise des
hommes dwrgés
de les appliquer
ne les d(;passait
de
ccn t coudées »),
Mai,¡ il faut faire gràœ
à quelques
catégories
de
fonctionnaires
compétents
dont nous n'a\'ons
point à
traite¡' ici; ct aussi à plusieurs
autres dont la sagesse
pallia les fautes d.'s politil'iens
de la troi,;ième
Hépuolique, (idee à eux, nous démontra
l'an dernier Paul
A.dam, « la nation put, sans trop de dNaillancl)s,
1'~VOIncl' treutt) ans, si piètl'es qu'eussent
él.", sauf deux ou
trois, ses meneurs
successifs,
oubli¡'s aujonrd'hui
" (2).
:\Olh
n'ayons
point dit encore,
au cours de ce long
lll'éambule,
l'essentiel,
l'C qui dépasse en gravité tous
lcs elrets de l'oligarchie
financi(~re et de ses a.:olytes,
la dl'magogie
etle fonctionnarisme.
(luelle classe sociale était la moins capable de l'(~sis!.l'r aux entrain{~lllenls
délllugogil¡ues,
favorisé"
par le
systi:nw de « l'efrronLÚ " I;¡) Ledru-Hollin,
si Cl~n'est la
das,;!) oU\Tiá(', le facile et. malll'able prolétariat'!
,\ vce
lui, ni pl:U ni prou d'csprit
critique
il !'cdoutel',
!luI
1) E1i",,' Bedu>,
C/,lal .l/ode!'l/l',
:! l:,vn/Jit;oH
de,..•
· lUrlc/iol/flaires.
l·} decclIlbl'c
·1~)Oï .
l', 211¡, 21~ 1'1 :'1:1.
(La ller~lLe Ilt'/J{¡oJJlud([il'f~,
(:1) Pl'oudhon.
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':!~
LE
~(AH(AG¡';
ET
LE
IHVORCE
Dl:; DEl\lAI:'l
inflexible dialecticien à appréhender,
les sophismes les
plus grossiers etles plus vicieux assurps, au contraire,
de réunir de fanatiques zélateurs, d<3grouper, sous leur
mirage, des poings solides, des poings irréfutables,
toute une armée de sectaires forcenés et inconscients,
prête Ù couvrir de sa pitoyabre bonne foi, de sa crédulité obstinée, de son incompréhension
décevante, les
louches manœuvres de ses meneurs avinés el ricanants. - Ce prolétariat ouvrier ne constitue-t-il
pas,
d'ailleUl's, la majorité numérique indispensable,
dans
cha(}lw (~ireonscription électorale, ¡tU triomphe des péroreurs. Le plus rpauiable etle plus nombreux. On s'employa donc ¡'rle circonvenir, à rengluer, dans l'artifice
le plus rudimentaire
qui soit, le plus quelconque, le
plus passe-partout,
le moins gênant, de phrases, de
formules et de clichés.
Les procédés de Pantaléon Gamhade - pour ne pas
nommer tiamhetta - en qui Villiers de l'Isle-Adam
flagella la turbulence et le néant des parlementaires
démagogues, ¡¡rent 110r(>s. Cc hé¡'os du Socle de la statue
avait re(~uei1\i sur des houts de papier deux cent cinquante-sept mots de sept à huitsyliabes,
choisis parmi
coux qui « portèrent»
dans ses discours.
« Cc sont, par exemple:
gO/lve;'/uJlI!(>nllll,
f.Unsliluliunnel,
l)(l/'lcmclltal'isrne,
cOllcordataire,
da1ls
celte
enceinir', etc ..• Il a mis ces bouts de papier dans un
chapeau, et il lui suffit de les remuer ensuite, d'une
main légère, pour donner des combinaisons de phra~es
à perte de vue, et sans qu'il soit besoin (raucune idée
:lUtre que celles que ces mots ont l'air de représenter
par eux-mÚrnes (1\. II
(1; \1. lIenri Chapoutol,
Il. :Jt.
Villiers
de I'Ist.~-Ad(/m,l'/:'criv(lift
elle
l'hilosufJhe,
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;\us<;i, fort de tels succès, Pantaléon
Gambade
put-il
éCl'il'e il ,;on pl~l'e, vieil ';pieier mé¡'idional
:
" l'lu::- on l'lllel d'idt~es, plus O\l s'émiette!
~loins
ùonc on parait
sél'ieux,
puisqu'on
;:e livre dans ses
ídl'es, ehaeun(~ d'elles semhlant
donner nolre llI(~SUl'e !
« Done, jl1l1tuis d'id,;,~s ! ;\ chaquc
douzaine
(l'ann('~es
ùc sllpr,"malie,
j'e,;pl~r(~ bien pouvoir' dÓlil'r le pa)s d'cn
ÙlTO\l\Tíl' ¡!tIC, mai" ce qui s'appell,~ tllle SI~I¡{':' dans
LOlls les discours (]Ile J'aurai 1)['Ononcés ...
« :\'a~anL
pa,; le tl'mps dc discuLe¡' avec la lliai:;,eríe
pubJi'[Iw, je suis \it'~Ll'¡'miné il èl\'l~ en parole,;, lOlljours
el I¡ul/lld
1H1:lHe, dc son
avi,;, comrn(~ lin nommé
Lyt:uri-í\ll' m'en a donn(~ l'excmple,
auLrl'fl'is ... On ne
!Il'an:usc¡'a
pas de llllllre répéLlI, cal' J'aurai I(~llll'ri le
éllol'lne
1,~n'avoi¡' rien dit .. , ufill (1,: /II: ¡"IS ':{¡'': 11I1;]Ji'/ SI;.
)l
lll.t\rh:rü
llont: an peuple en ce;:; Lerlllcs ,;Ùrs :
{( Fl'l'¡'I.';, J(~ !loi ,lisaiL:
.Y(lIlS vIJululls;
yous diLes :
J(~veux; j(: ,'ic\l"; voll:; di('(~ : Il faut ! ... Quoi '!.. , (Ju'esLce'I ... 1.1.111 raul-il'! ... Il fallL la Scienoe !, .. Il' l)['ogrès!
la vie pOlll' tO\l:;! le 1i1,¡'I' ùl'lvcloppement.
Ùl~ ('''aeun
st:/on sC" apliLIIJC";, dan,.; Iii g¡'üllùe f¡¡¡niJle sociale!
II
füuL III IllIl/i,~,.e!
oLc., etc .•. ¡.
Et il ajoule :
« Et c,~::; paroles,
toules gonllées pour moi de puissance et ]"01', ,ie les arliculcrüi
d'un Lon eL d'un organll
qui finir'onL pal' faire croil'e à la Fl'au('e ('blouie que
.loi
'I/W!:I,;
¡J(JlI/' les ([';Iil/i,.,
les III'/Iilie,.,
,.¡ l'Il iWïl¡,/ICl'
l,; S"'IS dI/liS le.~ '¡C/es dllldl!fs.
Oubliant,
dans son Lroubl(~, de Ill!: ÙelllanU(:r mes ddinitions
et lI\es p,lpi¡~l'::;,
elle ne VITra pins en lIloi que l'illL'I"llcw'IIU:IIIC,
l'inventeur i'/I:sl";/'I;,
le ChrisLuphe
Colomb de ccs vocables
vermoulus,
dl'l\1ndés a vaul [P Délll¡;e, el donL la vO~\Ie
est de re ~Ou¡'. »
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~i
LE MAHCAGE ET LE DIVOBCE
DE DEMAIN
Mais cela est peu encore pour l'engeance démagogique, Il ne lui suffit pas de plier sous son intolérable
despotisme la nation tout entière, d'y arriver par ulle
négation insolente autant que cynique de la liberté
individuelle et de la justice, de créer et de mllltiplil~r
indéfiniment pour le prolétariat ouvrier des privilèg'Js
exorbitants,
autant et plus, parfois, que ceux de l'a:lcien régime (1), de faire enfin de la démocratie, seIcll
le mot de Byron, une aristocratie de voyous! IL lui faut
aller plus loin I il lui faul, par mesure de prévoyanc(!,
de conservation
de ses pouvoirs, par peur du mépr::;
public auquel elle est vouée, mépriser elle-même [J.
première, mépriser ceux qui diseol quelque chose, ceu:{
qui expriment des idées!
C'est là que nous voulions en venir, Et voici la question que nous voulions arriver à poser: Qui donc sauvel'a la France de la curée démagogique à laquelle ell 3
est en proie? Qui donc fera cesser le malaise intensa
dont sou/l'rent la plupart des organismes économiquE';
de ce pays, et qui rend, ainsi qu'on J'a constaté récemment, la vie plus difficultueuse, plus pénible pour tou~,
toujours « plus ehère", saBS compensations ni appoint;
équivalents (2)? Qui donc apportera aux mœurs politiques un peu de probité, un pHUde sinc(\rit~, un pen
de dévouement
aux intérêts publics'? Qui donc redol¡nera confiance à l'opinion,
depuis si longtemps lass~
des clabauderies
électorales?
Qui donc entreprendl'l
avec méthode, avec cohérence, avec compétence, J'0l'·
ganisation
rationnelle
et réellement
libérale de n(l,
(1) D'ms unc confércncc
faitc. il ya quel'jues
mois, il Chicng(,
le profe;;seul'
Barrett
Wendell pllt soutenir 'lue de nos jOllrs le
proletariat
e,;t la classe privilégi.}e.
(2; Lcs aliments indispensahles
ont augmenté,
depllis cinq am,
dans la propilrlion
stupéfitlnte
de 25 pOlir 100 (Enl(uête de
l'Ecla;,,, janvier
1908.)
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L,\ FAILLITE ilE LA DÉ)L\GOGIE
i:j
ET L'Ürn;
institutions, la refonte de nOs Codes, dans un sens plus
humain et plus équitable?
Car tout est il reprendre,
tout est il recommencer,
depuis que le néfaste coup de force de Napoltion - de
cet impérial for'han qui fut tout ce que des esprits sottement hypnolis¡;s ou césarieo:; \'OUdl'ool, sauf « UII génie
intellectuel" (1) - brisa l'effort sublime des hommes de
Hn, replongea la France duns l'état de servitude dont ces
hITOS etleurs
inspirateurs avuient tenté de I'afi'ranehir,
\Jn ¡,>crivain fOl'I modéré, dont nous parlâmes au
début de cet essai, ~1. Etienne Lamy, a porté sur l'aventurier de Brumaire le jugement le plus accablant peutdre, dans son impitoyable concision et dans sa ferme
"implicit(~ : « Le système impúrial, en s'écroulant, a-t-il
úcrit, n'a pas même laissé une fondation sur laqudle
l'avenir puissc rien élcver j pas un de ses trÚr.es, pas
une de ses limiles n'a duré, Et slll'luul,
la [fralldl: l¡¡¡;fle
l.'gw;e ¡Jo), le dix-/ntÍlil;me
sÏt!cle au dix-llcuvihne
a dl:
ouóli¡je,
{'avènelllp.lIl
de la
d.:moC!'ulie
)'1!lldu ¡dlls
lent
et
1¡{us doulou/'p.u,r.
« La stérilité de cette o~uvre évoque la vision de tous
les pays ravagés, de tout le travail anéanti, de t(IUSles
foyer" ddrllils,
dl' tous les bonheurs perdus, de tous
les intérêts publics ou privés qu'elle a écrasés, TOlls
¡;lèvenl contre clle une plainte tClTible, car ils avaient
droit de n'élre sacrifiés qu'à un intl~rd plus dpVl~, et
cet intérêt n 'apparail pas, Cet immense vide de bonheur,
de rieiwsse el d'existence LI été fait pal' un seul hOlIlnll~,
pOlir un scul homme, Alors apparaît l'impiétl' d'une
telle ¡lIubilion envers la patrie, envers le ¡.;elll'e humain, ,\Iors apparait la lIlisère Je ce victorieux, incapable de faire durer son rêve plus lon~temps que les
Ii Allalülc
FI'aIlCl',
Le Lys ,.ouye,
p, :;0,
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2H
LE MARIAGE
ET LE D1VOBr.E
DE IlEMAI:'I
humbles vies sacrifiées ti une chimère, et la conscience
se soulève contre les vaincs conquêtes, quand, dans
l'Europe sanglante,
elle contemple derrière le mensonge
des noms
victorieux
le;; charniers
de la
gloire(1). ))
Et cependant, il s'est trouvé, il se trouve encore des
écrivains pour cúlébrer le fétichismt~ napoléonien, pour
proposer à notre admÎI'ation tous les faux gestes de cet
inconscient cabotin, toute sa sanglante turpitude, son
ivresse de tyran romain, qui subjuguèrent la France au
point de lui faire renier ses véritables traditions, de la
faire renoncer à l'accomplissement
de sa noble destinée
et de la laisser, au lendemain de rét~roulement de celte
gloire de clinquant, d(\semparée, il la mel'ci de toutes
les tourmentes et de toutes les aventures.
:\ous n'avons pas seulement à r¡~constituer sur des
bases autres que celles d'une centl'alisation policière
oppressive, toute notre organisation administrative qlli
procède encore entii~rement
de la Constitution
de
l'an VIII et qui perpétue une sorte de « bonapartisme
dÓmagogique D (2) où s'alimente
frénétiquement
le
I}(~polismc. 1\ous avons encore à rc\ iser toutes nos lois
et, en premier lieu, le Code civil dont :\apoléon, à
'1) 1'.!moiJ/s des JOIll'S
passés,
A rappeler
encore
l'opinion
que formulait
Proudhon,
apri,g
avoir lu les Mémo¡"cs
de Thibaudeau
sur le Consulat:
« Bonaparte apparait ruse, fourbe. menteur,
sO\Jvpnt très petit: trelllLhnt comme
une chouette
en présence
du Illoindre
selllbJ:\Ilt
d'opposition,
.. Jos{'phine lui reproche d'être jaible et IJIlbillan/,
011,1'0111' mieux dire, indiscret. Le prenlÍer Consul bavarde, interrOlllpt, berne, eerase tout le monde;
il:l. toujour,;
r:Üson, et
toujU\ll',; a.Yee les plus lll:l.u\'aises raisons. Amollrcux de la représentation.
tIc la Ii vrec, du faste, de l'étiqudte,
COIll/lIe une vieille
comtes,;e;
plein de mépris pour la Hevolution
et l:t Lihel'tf\, de
dedain pOUl' lt1 philo';0l'hi,'
et le pcupk
Charlatan accompli dalls
toutes ,;es HclioIlS ... » (Carnel -IO, ~2 Illl\". IH:)~.
2 l'iel'l'e llaudill.
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U
FAILLITE
liE
1..\
Ilf;~IAGO(;IE
ET
L'J::L1T1;
:!ï
Sainte-Hélène, osa dire que rien ne retracerait, ce Code
donL l'esprit, dans son ensemhle et dans son uniLé,
n'est point nÙLf(~,ce Coùe qui est une négaLion de tant
de justes droit,; indiYÍdllds, el, en parliculier, uue nL'galion absolue de lous k; dl'Oils féminins (1).
;\OIlS dl~\TOnS, après les pouvoirs
j\;.J'cuLif eL lé"i;;latif, réorganiser le POUVOil'judiciaire dont les elTeurs,
pour IWpas dire plus, ne sonL plus il complcr (:!). :\ous
devrons -- el c'cst là l'o..'U\TCla plus essentielle, la
plu:; COIII¡.!cxe, partant la plus négligée - d(,tcl' la
France lrUne j~dueaLion naLionale, philosophiyue
et
scienLiliqll", capable de former fOI'I.('llleut ll~s espl'iLS eL
de guider :;ÙI'emenL les ,·onscienees.
\ous d':Vl'ons
assurel' l.~s dl'oits du tl'avail intellectuel ct malt'l'iel, ks
assurer pal' une législation
nouvelle, puisque, aussi
illconcc\'able quc œla puisse paraitre, C(~s,lroiLs ¡.;t~nél'aux des cr,"¡llc\ll's d, des producteurs,
Ù l'heure
aduelle, sont légalellleut méconnus.
I'UUL'
le.s ¡'édu"tcurs du Code ;\apo!t"fln, le travail lI'éLait l\u'ulljus
'/ll11ius!
Alls::ii n'y ¡¡¡'enL-ils allusion que dans l'article t ¡HO, ~l la section du loua~c des domestiques el.
oU''l'i'~rs: .' On ne Iwut engagl~r ses sel'\'icc~ qu'il
temps, ou pOUl' unc j'ntl'epl'ise ddel'll1int'p',
EII dchors
de cet artide et de nus ré¡'entes lois puvrières, plus ou
moins mal fait"s, le travail n 'c;;L JIll'me pas rel,;onnu,
dans le Code, tomllle 1111 mode d'a('quérir la propridé.
La fraude, la r,onl'us:;iuu, lc vol, l'abus de confiancl',
l)
j; !Jan" la seancc dn COllscil dl,;[;.l ,lu .\ \'Cn,J"llIiail'C.
an IX,
k pt'l'111il'l' Consul dit J¡nl..;qlll~ltlcnl :« E~l-(c qUI' VlHI:-: llL' fl'l'ez
p:IS 1'I'''oll'II/'I: "/,¡';'SIIII<'"
1'''1' la [CIlllll"'! Il f'wl 'pI't'ilc sadIe
qu"'n '''rt:lIll tic I'L tulelle Il,, ,;a f:uuillL', l'Ill' l'a-sc Súth celle Ile
son IU:ll'¡. »
(~) y"il' la rdl)l'llle ]>ro(1os':'L' pal' I'Ull [le nOlh, ,l' Henri C"uIon, (l:tn- le .IulIl'twl dll f" St'ptl'llll<rc I~/ull.\(:o/l,.'Iillll'l
le ¡UI'!}
(.'OJllIIU~
jld'idicliulI
llltir¡UP
el en Louit,:)
IIlulit~J'(,:J
•.
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iH
LE MARIAGE
ET LE DIVOBCE
OE llEMAIN
quand ils sont bien pratiqués,
voilà des modes que
reconnaît le Code, mais non le travail!
Or,]a création d'un code du travail, création qui d,~it
étre dégagée de toute préoccupation
politique,
Ii lÏ
réclame beaucoup d'expérience ouvrièl'e et patrona]e~t
beaucoup d'esprit juridique, est, pour la vie écollt)mique de ce pays, une question des plus urgentes, une
question vitale.
l! en est bien d'autres encore qui appellent de sériel'ses et de complètes solutions: celle des syndicats doc t
il convient, après en a"oir éloigné les anarchiste~;,
d'étendre les pouvoirs et de fixer les responsabilités,
(! fi
vue d'obtenir une organisation
réelle du travail et de
l'industrie
en France (i), celle des impùts dont le sy,tème injuste et absurde est à transformer entièremenl,
celle de l'assistance,
qui n'est ni ]a moins vaste, ni ¡ 1
plus aisée, et dont il faut avallttout (;carter les humiliants, les déprimants
procédés philanthropiques
d
charitables, pour y substituer des mesures de dignit.;,
de prévoyance et de féconde solidarité ...
Or, nous ]e demandons encore, qui prendra souci dl~
toutes ces réformes, qui les réalisera?
Nous avons vu de quoi les démll.gogues, dans ce sens,
étaient incapables. Et il n'y a pas là-dessus à ergoter, ¡,
équivoquer un seul instant. Hien de positif, rien dE
valable n'a jamais été fait par eux, dans le domaine,
fondamental du Droit. « Dans l',~xuhérance apparent o
de certains programmes,
écrivait Waldeck-Itousseau.
(1 i « "i nous avions laissé les organisations
ouvrii,res
il leur
t:"lche propre, si nous !te les avions pas annexèes
pendant trenk
ans il notre politique et il nos comites.
"anarchisme
ne s'y serait
pas mis, et nous compterions
\ln pe\l plu;.; de 000.000 ouvrier:;
'~l)nfedèl'es au regal'Ll des 2.000.000 de s~'ndiLJUI;:; anglais et lie:;
1.800,000 syndi<lués allemands.
»(:\1. Eugène Fournicre.)
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LA FAILLITE
ilE
LA "ÜIAI;Ol;m
ET
L'I::I.ITI-:
::m
dans son Testrtllll'IlL jwliLi(JllI' (\), c'est Ir défaut d'¡;ludes,
(:'('51 la stàilitl~ qui se dissimule ... Ainsi s'explique un
;;ingulier phénomène dont JC rccomrnand(' J"ohs('rvat.ion
aux statisticiens,
il ;;¡l\'oir quc, dans res (ii", dernières
nnnl;p~, qui ont. YU commencer on finir trois législatures, ['œuvre l'l;fol'matrice a d('cru il mesure que grossissait la phalange de ceux qui prétendent ttvoi¡' I(~
secrd Jes réformcs ... »
La sl"paralion des r:glises et dn ]'J~tat, ('l'lt(' s(~paration qll'on a prÙnéc comme une l'dorme
capitale,
0'(';;1,1'0 d(dinitive, ljue hieo peu de ehos(', et pas même
lasépal'ation intégl'ale qu'oo nous avait pI'omise. L'instruction primaire obligatoire el gratuite Il'est. en réalit{~, ni oLligatoire ni eflkieote;
pour la plnpart des
enfants qui la re~oivcnt, elle n'est, suivaot le mot de
Lu('i(~n Desea \"l~S, qu'une i¡.;nol·ance acq uisc (:!.),
Quar:l ail\. lois dites oU\Tièl'C" \loi" sur lc repo,,¡ hehdomadaire,
sur les assul'ances, etc.), incohérentes
el
inapplicables, elles n'ont réussi qu'à apporler un P(~II
plus de troubll' duns la "ie économique, dl-,ià si bouleversée,
II n'l'sI, pOlir 00\1" tit'el' de ce g.iehis, pour ('onjure¡'
les (Tislls el la ruin'c ilu\.quelles nous sommes cl1tr~inl'S (:3;, pour ¡'établir SlIr des assises sain('s, justes el
1; !\lÜi¡,
l' " SI,,':lI
j,j~'l'on,djts
[lol'lé, ,ur lcs lislcs de I~JOI), .¡ I.UI'1 nt'
s:1\'aiellt ni llre ni l~cJ'in' el L:!~',l~a\,LjcIlL il peine lire. Et si l'on
COlllIHtr,· I'C:-; t'hil\'l'e:-, aux l'l1i1rre_~ an\t~rinul's. !ln t'onsta.te
en
(IUlt'U l(lll' non :-:rulrlIlpnt le~ pI'ogrt':s ¡je lïnslrlll'lion
<,o Francl'
re,lent
slati"un~'irc~,
m~is même qu'ils st>mblenl <J.\(,il' l'ecuk,
Cn p'lI'eill'~s\1l[¡lt,
"l'l'i,,, \'in:l;t-cinq üns ù'instl'u('tiun
obli~"toit'l,>
est v,,,'it;bkllll,ul,kcou"Cl'taul.,,
Le Telll}Js \~l juillet l~IUK,
1;;) En LK,:;, I"s ,!él'c[)St'S puhliqucs
s·(.·"'\'"i'·nl
'L :! luilli'lrds
\ln million,:
en l'.IU', "Iles «tteignirent
;\ milli'U'1b ~IK~
millions.
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:-llI
LE MARIAGE
ET f_E DrVORCE
nE DE~fAr:v
fOl'tes la vie sociale. qu'une minorité autorisée, celle de
l'intelligence, celle de l'élite.
L'Élite, de tout temps, a tout cré{\, Elle est la force
¡.çénératrice et salvatrice des nations. Elle en est. la
conscience, elle en est l'esprit. Son domaine, dont tous
les autres dépendent, est celui de la. pensée. Or, « tout
se meut en vue de la pensée et tout est mù par la
pensée, parce que tout est dans la pensée, et que la
pensée est le tout, mais le tout dans sa forme parfaite
el dans son unité absolue (1). »
Wen de plus avéré, rien de plus certain, par const\qllent, que la puissance spiriluelle de l'Élite. Est-ce à
dire que les pouvoirs
politiques
aienl reconnu,
à
quelque époque, celte indéniable et libre puissance et
lui aient donné, dans rf:lat, la plaee à laquelle elle a
droit, c'est écrire la premi¡~re.
Nous savons bien que non et pourquoi lïnflUl:nce de
l'f:lite, si elle ne fut pas toujours écartée, fut plutôt
occulte et systématiquementrestreinte
à certains objets,
soit que celte l~:!ite dédaignàt de revendiquer des titres
officiels, soit qu'on redoulÚt de lui en offrir, sail enfin
qu'elle sc désintéressât
elle-méme,
par dt"goÎ1t des
mœurs politiques régnantes,
par dépit, parfois, d'être
méconnue, des questions sociales. Ce que fut la vie des
élites, nous n'avons point à le dir'e ici, il le ¡'edire plut6t,
car maints écrivains s'y sont emploYl's avee beaucoup
de véracité et de talent.
Paul Adam loua. magnifiquement
les Dix sous lesquels Venise prospéra cinq cenls ans. Cinq cents ans, à
,"enise, « contre toute la barbarie du monde, une élite
confiante en ses ministres arrèta les efIorts des Barbares, organisa Je commerce el la banque des peuples
ti; 1Ip-,(iel. Philosophie
de I'Es],,'i!,
t. 1,
C•• \L,
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LA FAILLITE
nE
LA DhIAt:OGIE
ET
L'¡::UTF.
at
méditerranéens,
puis, après la prise dl' Constantinople
par lps Tures, assuma
le le~s byzantin
et df~meura la
cité type de la eiYilisalion ocridentale,
»
Ce que nous tenons seulement
à rappeler,
r'csll'unanimi"ml~ des plus grands philosophes
el sociolt)gucs
il
pl'éce,niscr
rnv¡~nemenl
de I'l~:lite au pouvoir,
tomll1e
Ilnc indispensable
el fondamentale
loi d'Etal,
rationnelle et in\1exiblr.
Platon
cOllfiail Jo g()u\'('rnell1(~nl
de
SOli f:tal idéal il Ilnl~ IIrist()r:i'lIti,~
/()¡uNe SIi/' III jusIÚ',',
c'est-il-dire
aux 10 meilleurs
rllstÓs toutc leur vic fidèles
il la nia ,illl0 fondau\l:nlale
: le devoil' est de fairc tout
ce qU'ail jUgl~ le pllls avantageux
à I'ftal. " Et il dl'~montrail. la }10s,.;ibiliVo de (~e gouvprnrmenl
philosophique
par
de profondes
f'onsidt"rations.
Chaque
eiloyen,
disail-il,
ne doil s'ullonner
qu'Ù uoe fondion
dans
¡'HJt, ;'l celle pOlll' lallllelle il est nl~, Le gon\'l~rncmcnt
csl accl.'ssible il lOIlS, L\;ducalion
« !"l'anllira ll's nalures
hipO dOllf"P";,, il quelqllc
classe que les enfanls
nppartiellnclIt.
et sera sV'rilr. sur les enfants
mal nl'~s, de
qnelqu(' pi're r¡UI~cr soit. )) Srlnn Ipul' aptitude
ou leur
inrapaeitl"
l!l"llltlnt.l'él', les jl'UIH'S ~('ns Illontrront
ou
l!l':,ct'ndl'/Iol
du premier
nrdrr. au Sl'rnnl! et dn second
au l'l'l~mil'r, AillSi, le,,; citoyens « vel'I'ont que l't'>ll'valion
dans l'nn\¡'e
\lolilic[llc d social bl au prix de lrur
pro~rb
physique,
intdlrl'lue[
ctmoral.
» Et l'(.:tal sera
« aSSlll'l' d'0trl~ loujour,-;
dMendu et gouy('rnl'~ avec zt-le
l'l pal' les plus dignes. »
I.e vt'orilable iM'al de la H(ovolulioll, scloll M. Aulard,
qtW nous avous le,.; meilleures
rai,.;ons ,Ir. croire,
fut
l'onformr
Ill!' ,oie
il el'ltl' conceplioo
: til'rr du peuple ml'me,
de s('leclion
scientilil[lw,
1I11e(ll'islocrntie
:,1).
1) La (,.1rk ,1','1,'deur. t'n 1,:1\1, ('l"i! "ilhi ¡¡¡"ll('c
: « Je jure
el je pr"Ill('!>; tl(, Il<>U"llIlll"I' (jUI' l'eu, qu,' j':Ulr"i l'hoisis
"n lllon
t'llll'
et ('{¡n,ri,'nl'l' rollll1\l'
les 1'1\l~ ,h~n,'s tll' ¡'t l'ontí:mc(' PH-
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3i
LE ~IARlAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAli\
Pour Carlyle, c'est la question des questions. « Que
l'homme apte soit choisi, écrivait-il
eu lHJO, dans
quelque rang qu'il soit trouvé. Tout ce que la démocratie
a jamais voulu réside là : l'acquisition d'une aristocratie
de plus en plus vraie, ou encore d'un gouverneme¿t
par les lVeilleurs. »
« II est tragiquement
évident pour moi, déclarait-il
encore, que notre premier besoin, qui renferme tous
nos besoins, est celui d'une nouvelle, réelle Aristocrati(~
de fait; au lieu de l'imaginaire,
dMllnte aristocratie
de titre, contre quoi l'anarchique monde se soulève de
tous côtés. })
Fait assez piquant: plusieurs membres de celte aristocratie nobiliaire, consultés, à ce propos, lan dernier,
répondirent
dans un sens entièrement
conforme aux
vœux révolutionnaires.
Le prince Aymon de Lucinge
produisit celte définition:
« L'aristocratie
eiÜ et doit
être la tête, l'édite d'un pays, dans le sens le plus large
et le plus lilléral du mot. Se renouvelant
sans cesse,
elle reste forte et se modernise en même temps. » Le
marquis de Dion s'exprima en termes identiques:
« II
faut prendre aristocratie dans le sens le plus large du
mot, c'est-à·dire
gouvernement
des meilleurs, quels
qu'ils soient et d'où qu'ils viennent. » Et le comte Jean
de Castellane parla d'une « démocratie idéale élaborant
librement
ses élites. Encore faut-il, ajouta-t-il,
que
cette démocratie sache rester sourde aux sollicitations
des esprits anarchiques qui font appel aux pires sentiments et aux haines de classes pour dominer un pays et
brimer une moitié des citoyens avec l'autre moitié (1). ,¡
hli'lllC, S·1ns a "oir été ddcrmine
Jlal' Jons, PI'OntCssc,;, soli kitalions ou menaces.
»
V. aussi la J)Ù-IIll'atiol1 des Droits. (AI't. (,. \
(1) Enfluétc JI, la. Vie heureuse (juillet 1\JÜi:.
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tA
VAlLLTTE
HE LA DEMAGOGIE
ET L'ÉI.lTE
:~;~
C'est pourtant cc que fait aujourd'hui la démagogie;
elle ne se contente pas de hrimel' les intellectuels,
infOl'tun(~e minorité d'une minorité, numériquem'ml
d(~sarml~e ; elle s'elforee encore de contrarier leur fonction et de discréditer leur valeur. Partout oÙ il.,' a
profit, elle fait toul cc qu'il est en son pouvoir' d(~faire
pour sc substituer il. eux. Dans vingt journaux, leur retirant, }l,H' son intl'usion,
toute légilime prépondérance, elle ('onquiert, du mème coup, vingt \r'éleaux
admil'ablelul'nl
propiœs il l'abÚtissement des masses.
({ Les scipnces, les lettres et les arts disparaissent
Ù pnu IlI'll'; ÙU journal.
Les faits diycrs el la politiqup
niaise des S('ct!!S j'encolllbrent seuls.
"Ella mOl'alit.l\ rapidement décline (1). »
Si les démagogues purent aussi aisément piétiner les
droits des íntelleducls,
t'est que ceux-ci ne constituent
ni une classe ní un parti. Leur faiblesse est dans leur
ùisper'sÎoJ], daus l'exilgl!ration
orgueilleuse
dr. leur
individu,disme
qui ne voulut point se rendre aux
lJécessit(',~ bienfaisantes de l'association .et de la solidarité. L,lUI' premier devoir est de réagir contre cc
défaut dallruisme
dans la dMense de leurs intérNs
moraux et matériels. (lue chacun d'eux renonce donc
line bonne fois à loule naïve prétenlion il l'omnipotence
et qu'il aille fraternellement
à ses semblables pour les
seconder et en ètre secondé. Ene entente « solide, d(dinitive, inl~branlable " est plus indispensable
encore
entre les ('léments intellectuels d'uD peuple qu'entre
ses éJÚments ouvriers, puisque (~'esl de ['¡:lite intelh~ctuelle que viennent toute imlmlsion, tout accroissement,
toute prospérité.
AussitM crtte entente rl"alisée entre ses membrp.s,
(1 Pnlll A.lnlll, '-rI Jloraie
de la
f'rllllce,
préfn"e.
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:l1
LE MABJAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAl'"
l'élite, pour rpmplir tout son devoir social, devra en~agel', avec la démagogie, une lutte sans merci, et n~en
point appréhender
l'amertume
ni la violence. Car il y
va du salut du pays et plus encore de celui d'une des
civilisations les plus précieuses el les plus fécondes du
monde (J).
" La Civilisation, écrimit Henan il. Berthelot, a Ót(\de
!.out temps une œuvre aristocratique,
maintpllue par
un petit nombre; l'àme d'une nation est chose aristocratique aussi; celle ;¡me doit être guidée par un certain nombre de pasteurs officiels, formant la cOlltilluit{~
de la nation (2). "
En prenant contact, par des actes, avec le peuple.
I\Hite aura à dissiper les préjugés des foules à son
égard, à ruiner le crédit et le faux prestige ùes déma·
gogues, à les combattre ,'igoureusement
SUI' tous le~;
tCrl'ains et dans toutes leurs prérogatives lls\I['pées, il
faire cnlin, devant le sufl'rage universel, la preuve d,'
sa supériorité el de sa compétence ëducatl':ce et or~¡¡Jlisatrice.
C'estlà le point dl'licat de la que'stion. Combien d'in·,
tellectuels, mème tri~,; sincèrement désireux d'apportE j'
une collaboration
assidue il l'u'lIvre gouvernementalll
et ll~gislative, hésiteront devant d'aussi rudes obligations, devant l'ingérence
et le contrÙlc quelque peu
humiliants de ce qu'on Il. puérilement llppelé la SOUVllraineté populaire (3) ..•
~1: :\uu;; ne s'turions omettre ÙC I'ilppeler ici rll'Uvre genéreu. e
de \1 ,1. lzoulet, la Ut" moderne, dans llllluelle celui-ci pO"'l e
lil't>lJiéllle
(l'un juste é,/uilióre
de l'Elite et de III Foule et s'<'I'\'O\'t:'l, e1l d'lolissant
III I';gitilllilë
du '{¡'oit de j' Uile il <liri.!!:cr a
Cile, de nwntrcr à. la dt'nlOITutie la n>i¡, ùu sallll.
',:!¡ LeUre Ju;!(j \'éVl'ier 1Kïl.
(:l) \lile si '1llelque sophiste
il la Bourget lluUS opposait
lu "épugnancc J'une élite prétentieuse
(JOUi' le peu d'inlcllc¡;luulité
IlëS
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Mais, oulrc que celle in~t:'ren('e et que (~e contrùle,
en
rt:alité, sont bien ficlifs --les Li{'mago¡.jues II' saYl'nl pertinemment,
on ne \'oit }las bien le 1I1O)<'n d\
(~cha}lpl~r, sans lomber
Linns ¡'¡ll'hill'aire,
partanl
dans
lïnjusliee,
Lem' principe,
d'ailleurs,
peul aisémPllt
:-,e
jnslífier,
à conditioll
ù'dre
intcrpr(;lé ralionn(>llt~menl,
{( La souycraineté
populaire,
a encore {;cril !tpn,H1,
¡Jaus lin COIlIl111'nlail'('il lin Oll\'l'agr d(~ (;:Il'lIier slIr la
J/O)'I/le ,\wi({/", n'est au filllli (/lw cellt~ d{~ Li raison publiquc,
Et la raison
s'exprimc,
lion pal' Il' suffrag'(~
ayeugle de la foule, IJlais pat' l'opinion
raisouu{'e
de la
partie de la nation, sp('cial(~ment
applil¡u(~B allx ("ludes
administratives,
el pur I(~ vœu des difl'l'l'cnles
da:-;ses
del'Ïtoyens.
"
Il ne samai!
don\' Nre question
de l('nir rigncul' ail
sull'rûge uni,'ersel
encore
in\\duqlll'
- eomml~ le fil
Proudhon:
l, - J'erreurs
ùonlla démagogie
d la ¡'("aclion sonl ;;l'ull's responsables;
il faut lIue !'{;¡ilc IJ¡.S (1'1'vraux IlI'l'p[\l'I~ la raison popldairc
il l'étude et ¡\ la discussion
JI~S problèmes
él'ollomiqncs,
et quI' les lois
Úlcdorales
soient Illoditi\;es de tdle sOl'le r¡u\~ Ir;; vot,·s,
cxpriJil('s pal' {'a[¡~gories de jlrl)rl'ssiollS
pt ù'aptitlldl's,
et appli,/III's
il des ol>jl'ls nettement
définis,
jluissPlIt
avoir lInc ,.;i¡..(llilicalioll et Ulll> vah~ul' (:!).
Cc qu'il faut seulemcnt
sllpprimer
comn1l' lInc parfaite illCpli\~, 1:'c511c yole ùe lous sur tout, c\'st-¡\-dirl',
IIIUl's i'"lit;'1I1t's,
11"'1< l'Ii !'epondl';"lI';
'ltIl' ,'\'sl ¡,n"'i-('IIH'lll;,
l'l,lit"
'l'Ill 1")\';""1 d,' J'1'nd,',· ['l''; lnllr,,,; l'Ill'; inll·lle,cluell.·..; "t
noll,; I!li l'al'flt'lInitln..;
['d ;lIIln' l'!,('('''l'tc
d,' ¡'autcl/!' d •. L',¡"e,,,',,
tlt' la .'c;I'nce:
« .\yant
d,. l,r'lt'l;tlll{'l'
qUI' JI' ~a!:l' d'lit
~I' t'l'nft'l'Ul!'!' lians
la pen"H'l~ pure, il f-¡ut 1"trL' IlieH :-;Ú¡, qU'ldI a è¡i1¡;"'\'
tl)lIte~ lt,~ Chal¡;'t'~ de fail't' putcud!'!'
Ii! \"(¡lx de la l';lî~IlJ1.
»)
1)« Lr ¡,,:tI/d,' n';, j'\lllais
r"il I/Sa~l: jll,~i'ln(', lIII,ral, inkllldf'; la ";lIIlYl'l':lÎlll~te.
Il; Cal'uel1
tl. Il u/t\'cudt\'t,
I s:i:!.)
,gent,
(2 \"o\ls u'ayons pllinl .:\ f'\'cllt'I'I'lrcr ici It~s luetllcul'l':-; l'l'f(JI'IIJ(''';
.
<"!c('lol'al('s.
,
(ln
lr'jllH:ra
['('pcndant
,l'Ill'
l'''l'l'clIl!t('e
dc n:t
iltI-
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36
I.E MARIAGE
El' LE
DIVORCE
])E DEMAIl'\
('n fail, sur ¡'¡en, vole qui n'cxpI'illle pas autre chose
que la salisfaclion
niaise de l'électeur d'avoir reflété
sou ignorance dans celle de son mandataire (i), Cette
suppression-là
démasquera
complètement
l'impéritie
des démagogues et précipiLera leur déchéance.
Que 1't~liLefasse, dans ce but, le premier geste libérateur, en allanL généreusement
ail peuple
qui ne sut
pas encore aller à elle, Et qu'elle confonde, par ce geste
courageux et désintéressé, ses détracteurs,
Les plus fourbes d'entre eux pourraient
encore
objecter: " Soit, vous respectez les droits du peuple.
Vous ne cherchez point il soustraire l'élite à ~on jugement. Seulement, comment recruterez-vous,
t'omment
sélecLionnerez-vous
cette é>iite, 3utrement que d'unf,
manière arbi traire?
Nous aurions beau jeu, bonne; gens, pour vous répondre: Et les démagogues qui vous bernent, les avezJ)
vra~c quelqnes opinions autorisées 'lue l'un de nou:; recueillit
snI' '~elt,' 'Iuestion. !'.'ons n'avons pas davantage il préconiser Il
fonnation d'une Cour suprême, analoglle à celle de< ~:t;Üs-Unh,
puisque celte Cour, tant que nos lois COlnstitulionnelles ne ~el'or.t
l'as révisées, serait sans objet. " La base nons man(lue. POLI'
ceux qui aiment ln justice et qu'inquiétent ["" continuels abus
de pou\'oir commi:; par le Parlement. ¡'l Cour supr"mc arnericaille apparaît ainsi comme un remede decbif et inapplicable.
C'cst le supplice de Tantale ... » (André T,\I"([íeu, l.a vie (/1(.V
mals-Unis.
)
(1 Tu seras marin, dit le mandant a1l mandataire. - Je Si Iai
mftrin, quoique notaire ou proressem', ou industriel. - Tu sel as
militaire. - J'ai passe par le régiulPnt. - Tu seras financier. Yolontiers. - Economiste. - Qui ne J'est? - Ingénieur. -1 'ç.·;t
facile . .-:. Ag¡'Onollle. - Tout de même. - Diplmnate. - 1'(,11''1uoi pa:;? - Péda~ogue. - Cela Y'l sans dire. - Juriste par;u¡'croit. - Autllnt qUi' toi-même. Je serai tout cela comme tu l'es
toi-lll,·me. Je veux dire comme chacun de vous tous l'est luiHH·~lnc.
Braves gens! Pauvres gens!
Fournière, 1,(1 e/'Îsl'
du :10 mai 190~,'
(\1. Eugtme
hel)(.Lollladail'c
d/l
l'a¡>[emC/llw·ísme.
J "¡nte
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LA FAILLITE
DE LA DÉMAGOGIE
ET
:37
L'ÉLITE
vous choisis de votre main ou se sont-ils brutalement
imposés à vous '! - S'il nous faut un despote, nous préférons Prospéro à Cléon !
Mais il n'y a arbitl'Uire que là oÜ un incapable s'empare de la place d'un homme intelligent. Les éléments
d'appréciation,
au SUj¡lt de ce dernier, nc peuvent faire
défaut Etl'opinion
publique « cultivée» ne ]leut h~si·
ter il. Msignp.r sans ambages les plus qualifiés et les
plus mél'iLanLs, ceux qui, sollicités de résoudre une
quesLion re:isol,tissant il leur fonction, ne sc dérol)(~runt pas piteusement, comme ce député de la Somme,
qui, eonsullt'~ en janvier dernier sur les l'dormes électorales, répondit:
« .le dlisi/'c 1;/1'C mieux Gel/lii'!!
avant
d,: ¡J1'CI1Ùe une décision (1). »
L'opinion eullivée, aujourd'hui,
semble définitivement lasse des dl':magogucs, de leur déloyauté, de leur
ignol'anl'e, de leur boufl'onneric, Dans certains 'd¡;partements, la proportion
des abstentions
au:>..élections
s'élevr jusq u'àHl pour 101I. En 1U1I6, SUI' 11 ,:liO,:di électeurs inserits, il y eut ï,:2H!J.lili!1 non voLants (2;. Ce;;
chillh~s peuvent donner il méditer aux h¿¡bleurs de cabarel::; sUI'leuI'lin prochaine.
Que l'¡~re de l'élite a!'l'ive: lJu'elle nous élllve nu culle
de la rai:;on (3), de la science (f, de la l¡bel'Lé, dl: la jus(1 :\1. \iou, dél'uV, ,le la SUlllllle \Le .l/nlin, :¡ j'lIlvier l'HIS·,
2) \1. A, Val'eUUt', dépllte, rappurteur
dc la Clll1llllissi"n du slIl·
fl'a;":t~ lloi\"orscl.
:J « Il faut bien 'lue h ,lémueratic
suit d',ill"rtl le ~"ll\'el'ne'
mcnt de la raison, puisque le proh10lJ1c f"ut\(J.Iuenlal qo'cl'" nous
I">s" ,', luule heure est de Illettre I 1")UlIlle eu dut de H' ,""UV"I'ner lui'lll"llll',
,el'lIl la llltJYl'nne tles fa,;ull0s eOlllllluo,·,· de r,¡j·
SOOO(lIl~nt. » (Piseotlr;
Je \1. CIl'llH'nCl"'u tI,'vanL l" 1lIOnUlJ1"nl
"Ien) il);, 1ll'-'l1luil'e de :-;cl1eurcr-Kestner,
11,11 f':'\Ti"I' I:)IJS,
(¡ • Lit sei,'])ee est la hienf,ilriee
tIc l'lllllllaniU, ~
« Elit. r,;e);II11" aujuLIl'dllUi,
á la I"is, la. direction
matérieU •., la
dil'cc',iou intellectuelle
et la ,lirectiun mundc des sul'iél<'s, .(DisoO,
•
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:m
LE
MAillAI;!::
ET
I.B
!ln'OIlCI::
DE
¡JE~IA¡N
tice, de celte justice en dehors de laquelle, selon la parole de I\laeterlinck,
« l'esprit
el. le caractère
de
l'homme, tout son être moral en un mot, ne peuvent
vivre ni agir". Et qu'elle répande, qu'clic vivifie parmi
nous, le goÙt de la cullure, de la sUl'humanbante
culture, en laquelle l'individu
doit chercher ses plus
hautes et ses plus profondes jouissances
en ml~me
temps que la réalisation intt\gl'ale de sa destinée .
.Nous n'avons dit dans cet apel"-~uqU'line faible partie
de ce qu'il y avait à dil'e sur ce vaste et capital sujet
qui, d'ailleurs, n'est pas celui de ce livre. Nous n'avons
voulu qu'établir dans ses grandes lignes la théorie dont
proeéda notre Comité de J'Morme do mariage, dont il ne
fut qu'une application.
Si les .intérêts individuels et collectifs lésés n'attaquent point encore de front le monstre démagogique,
ils réag-isscnt de millt, manières conh'e « les contrefa~'orls de la dt\mocratie » ; ils essaient de suppléer par
des initiatives opportunes et multipliées à J'impropriété
des démag-ogues c, aux tàches d'organisation
(1) ». Des
groupements t\conomiques intéressants,
comme le Parlement commercial, le Comité rt'~publicain du travail, la
Ft\ùéralion nationale des employés, la Fédération des
commer~~ants-détaillants,
toutes les variétés de Mutualit(,s, sc constituent et, soutenus par l'opinion, répondant utilement à d'impérieux besoins, atteignent rapidement il une vé¡'itable puissaRce avec laquelle. bon gré
t'ours prononcé
pal' :\1. Marcelin
Bcrthel{,l,
il ia Sor!JOnne, Je,
~¡ nOY'''llhre
I!lOI, il- l'occasion
de son eillllll;ltlknairl'
sdenti1]((1](',)
-.1. Eugène
Fuurnière.
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L\
I'AILlITE
nE LA nhIAGOI;¡r:
ET
,:f:r.l'n:
;H'
mal grl:, l¡~ Parlement
sc voit tenu ùe compte!',
.'Iais
l'action de ces assoeiations
n 'cml,,'as;;!' que tI!'s i IJtC'I',\ts
particuliu's
l'l momentanés,
"ul1(~ d'entre
elles
n'avait
encore
prÚll'ndu
rail'e
(PU\Te ICogí·dali"l', tlétermilH'r
av!'c ilut<lrité, en l)uel'luP.
matil~re, des droits pt des dC\'(lirs, les ('ormul(~I' Slll:I'În('tell1l'Dt el clnircment,
COll1llle ils doi\'(~t1ll'C'ln) ,¡ul'idiqucllIent,
Pl imposer
tJ¡(·oriqu('menl,
du moins se" ù(~císiolls au:>.:Chambres
inl'Oll1(l(~t(~ntes, 'j'!'1s I'ur<'nl
ccp!'I1\lall' II) \';¡racll~I'C et le hut du Comitl': ùe I'(':forlllc
ùu IJwria,çl', ~ous (TÚmeS plus ur¡{(Onl d'élahore!'
sur
c{!t1e ({lw..;tion IllÙI'(!I1lCn( débattuc
un projet
(le loi
d'apldieal iron imJlll:(liatl' 'llll~ de nous altardl'r
¡'¡ ¡a I'(!chcrche
d'ulle
Constitutiun
nou\'ell(!
qui, pOlir (otre
Útablie d ado[llf:e, l!f'maodel'a
tout le g¡;nie d!' fjuclq\ll's
grands hüll1l1leS et taule la cOlnpf("hcllsi\'('éncr~ie
du
peuple,
L'l'xp\:ri\~nc\~ que nous l'imcs, cornnw on ya I¡! yoir,
sanctionna
Il\'UreUSClllenL nos ¡Ù\',('s, \ous la !'/'/10Uye!ICl'ons SUl' d'autres
questions
aussi pl'l~SS<lntes, et Je:..;
pl'ilH:ipcs
l'onsLitulioouds
s'en
dÓHagl~r'()nt, il kw'
heure, par sUl'croit..,
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CHAPlTUE
~ÉCESSlTl~
ilE
II
LA Rl~~'ORME
DU MARJAGI:;
Essayoll." de réformer
les mœurs par les
lois. pu.f,que !lOUS,,·art·i~'(Ins pas à aclu.TJ/tr
le)
[oi,(
á
110.')
mœurs.
Lo Code d'HamrnuJ'aùi,
;lppliqlJ~ il hl '0ciété chal«(éCDIW, il y a qUiltre mille ,lllS,
" paraît humaiu tH regard de tjuctq'IUII/US de 'lOS l,."islatiolls
modernes.
/.a.
femme hait /1111reJJltllt prntégÙ qu'dlt ne
t'est encore Cft bu{{(couP de ¡;"ntrees) $011.
illdt.;penda'tce
Üad r;arantie ln flombrt
de
<:as
n.
« Avant
tout, n'accusez pas les femmes d'être ee
qu'elles sont; c'est nous qui les avons faites ainsi, tléfaisant l'ouvrage de la nature ell toute occasion.
« La nature,
qui pense à tou t, a fai t la vierge pour
être amante; mais à son premier enfant ses ehev(ux
tombent, son sein se déforme, son corps porte ulle cicatrice; la femme est faite pour litre mère. L'homme"'en
éloignerait
peut-ètre
alors, dégoûté par la be~lUlé
p€'rdue; mais son enfant s'attache fi. lui en pleun nl.
Voilà la famille, laloi humain('; tout ce qui s'en éc¡rlc
est monstrueux .•.
« La civilisatieln fait le contraire
de la nature. Dans
nos villes et selon nos mœuI'S, la vierge, faite pOUl'
courir au soleil, pour admirer les lutteurs nus, comme
à Lacédémone, pour choisir, pour aimel', on l'cnrenne,
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:->~;CESSITI~DE LA 1\1~~'OR~1E[lU MAIUAGJ,;H
on la verrouille; cependan t elle cuche un roman sous
SOIlcrncifix ; pâle et oisive, elle se corl'ompt devant SaIl
miroir, elle flétrit dans le silence des nuits celte beauté
qui l'étoull'e et qui a besoin ùe grand ail'. l'uis tout
d'un coup on la tire (k lil, ne sachant rien, n'aimant
rien, désirant tout; une vieille l'endot:trine, on lui chudlOte un mot obscÙne il l'oreille, et ail la jette dans le
lit d'un inconnu qui la viole, Voilà le mariage, c'est-àdi¡'e la famille civilisée. "Ainsi s'exprimait déjà Musset,
jl y a près d'un siècle.
11 serait puéril de se dissimuler que l'institution
dn
mariage traverse en ce moment une phase critique,
\{oIJlüncÎl'rs et dramaLisLes proclament. àl'enYi sa faillite:
c'est alll~r un peu loin.
Enqudel' sur la faillite du mariage, d(~clarer celte
faillite, c'est pose!' il faux le proiJlème redoutable de
l'union cies sexes, Toute société normalement
Ol'ganisée, en etrel, repose - c'est un truisme qu'il devient
nécessaire de l'épéter - sur cette union, SUI' Ic mariage qui trou\'c son origine lWTllIlÏlle,
en dépit des
plus absurdes légendes, simplement (~t naturellement
dans lïuslillcl de conservation el de reproduclion
commun il toules les espèces. (1)
Le priucipe du dl'Oit civil, qui étail le príncipll du
droit écrIt el du dl'oil coutumier de l'anciennc France,
réside dans la défense de la femme COllt¡'C clle-ml~me
el contre le mari. Cc pI'incipc, qui a eu ou pu avoir de
ll'l's grands a.vantages au trefois, perd beaucoup de sa
valrul', aujourd'lllli, cn présence ùes mœurs nonvelles,
de l'instruction et de l't~dllcation donnée:; il la femme el
(lui l'onl fait sortir de son inf{~riorité, l'ont développée cérébralelllcnt,
lui Ollt assuré non pas l'égaliV, ¡¡YCC
(1
liuII
Y. le ""pi,le
tlll
,,{((riWI",
t'\pusé ,le J'hisLuiru dUlll1J.l'i"fle, dans
de :\1. Paul .\bn\lll. (pages 1:¡ il ;j:l.
l'fL'U/II-
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t~
LE
)IARIAGE
ET
LE
DH'onCE
DE
DE~IAI:'\
le genre mélsculin, mais une \.~ajJacitédont il faut tenir
compte. Comme le dit M. J.-,Joseph Renaud, auteur' fécond en la matière:
Fait pour une autre époque, le mariage n'a pas évolué, tandis que nous nous transformions,
et il ne SélUrait convenir à la nôtre. Une i¡¡'égalité monstruellse
y
règne en faveur de l'homme. Il n '0:;[ apparemment basé
que sur l'amour. Il donnp, lien il des marchandages, à
des calculs au moins grotesques et facilement infàrnes,
Il ne se maintient que par l'inobservance continuelle dl'
ses lois. \)
Il ne faudrait cependant rien \,xagérer. La situatior,
est moins mauvaise que sous les règnes de Louis XV et
de Louis XVI, que pendant la Révolution) y compris ln
Direetoire et mème le Consulat.
N'oublions pas qu'à la fin du dix-hùitième siècle. Ull
homme dont la parole avait line certaine portée,
Hivarol, a pu dire et écrire que le mariage était unI:
coutume us(\e qui ne tarderait pas à disparaître.
Li,
Hévolution .est venue, une réforme profonde dans ne:;
lois civiles est intervenue et Je mariage existe toujourE ;
il il cent ans de plus, grâce Ù la situation nouvelle qui
lui fut créée pal' Je Code civil...
Il y a cinquante ans, toutefois, on recommença
1
l'attaquer et ~chopenhauer enseigna à la trop vertueUi;e
Allemagne :
« La femme
est un animal qu'il faut battI'e, bil:n
nourrir et enfermer ..•
« Les femmes devraient
s 'occnper de leur intériem;
on devrait les bien nourrir et les bien vêtir, mais rIe
point les mêler à la société. Elles devraient aussi ~I)'e
instruites de la religion, mais ignorer la poésie et la
politique, ne lire que des livres de piété ou de cuisir'~.
De la musique, du dessin, de la danse et aussi un T'Hl
(1
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de labl)ura~e el d~ jardina~e de temps en temps. Je les
vues en Epire trayailler il J'entretien des roules avec
succès. POUl'quoi non? Ne fanent-elles 1m,;? ~e sonlelles pas Iaitíi~res '?
" T¡¡ndi,; (!lH' J'homme domine direl'lemenl
par son
inlelli~(~fil~l~el par sa force, la femme a toujl)Urs rCl:Ours
¡\ des liloycns inuirects, nlin d(~eonqlH;I'ir l'homme.
(( Cd intél'ét qu'elle PI'CUU aux choses exlérieu/'n,;
n'est <JU'U1W feinle, un ddour de la coqucttc/'ie et de la
sillgel'í(~, Chamfort a dil, uvec just()sse :
a Elle,; sont faitl',"; pOlir commercer
avec nolrc faiblessl', ayec notre folie, mais ilon an>e notrc raison, Il
existl' enln) elles el ¡Poi hommes ues snnpatliies d'¡;pidermes dlrés pcu dl) s,\mpathie d'c,.,pl'il. d',lme et de
cara(:!l"re, »
a Elll~s sont
le Se,tllS scr¡uiOi', c'est-il-dire
le sexe
second ùestiné Ù êlre tenu il I'(')cal't et a\l second plan.
a Cpsl en que fircnl de tO\lS temps les nnciens elles
peupl(~s orienlaux;
mieux (IUC nous ils s() rl~Il(laient
CO/llpl<:du r,''¡r,-s('eondaire qui ('onyient aux femmes,
a La vieille ~nlanlcl'ie frane,:aise etla soltis() gnl'/nanoclm\tiennp nous ont conduits Ù la plus stllpide des
v(nél'ation;;, Ou "Cil il \'ons-nolls l'dire; '!
" Lps femmes sont devenues plus m'rogantes el plus
impertinentes:
elles font penser aux singes sacr~s de
Bénal·i.'s <¡ui sc fToir.nt tout permis parce qu'ils ont
cOlls(~ien(;e de leur dignilé sacro-saintc et de lell/' inviolab i1iV'.
« En Oecident,
cc ([lW nnus ¡¡ppelolls la drl1lu: se
[¡'ouye dan;; nnc position eomplèlelllenl fausse, car la
femme, le se,rus sl'I/lli()¡,
des anciens, n'avait droit ni à
la vénération ni aux hommages et (~tait tenue dans une
position bien inf(!ricure ¡'¡ celle dc l'homllle. Supprimnl'
la dame, remettre ee zél'o à sa place, serait une excel-
¡Ii
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44
LE MARIAGE ET LE lllVOl\CE
DE DEMAI;;
lente réforme politique et sociale. La dame européenne
est une sorte d'être anti-naturel;
dans nos maisons, il
ne devrait y avoir que des femmes d'intérieur
el. des
jeunes filles apprenant leurs fonctions defutures ménagères, que l'on formerait au travail et à la soumission,
au lieu d'en faire des êtres pleins d'insolence.
« Si les femmes de la classe inférieure
sont plus à
plaindre chez nous qu'en Urient, c'est parce que nous
avons des dames. ))
Nous supposons que Schopenhauer
ou, du moins,
ses disciples - s'il en conserve - n'oseraient pIns
émettre aujourd'hui ces opinions, Quant à sa formule
célèbre:
.
« La femme est un animal
à clleveux longs et à
idées courtes », elle n'est qu'une boutade sans conséquences.
La situation nouvelle qui va être créée il la femme
dans le mar'iage, l'obligera à uneéùucation plus sérieuse
el plus complète, à une instruction supérieure.
" A mesure, en effet. que, de par les mœurs régnantes, la femme est laissée plus libre ùe s'adonner à
son naturel,à mesure ~ussi que, par lïnitiation à la haule
culture, elle csl plus admise à dÓvelopper ses faculll~s
propres longtemps
engourdies,
nous nous apercevons
de plus en plus combien elle est !lUire el combien elle
nous réserve de surprises el de révélations. Il y a là
toute une llore psychique, aux trois quarts inconnue,
Ilorc d'ombre pendant tant de siècles, un peu languissante encore et sans couleurs, mais qui ne demande
qu'à se lever et à s'épanouie, pour peu qu'elle voie et
aspire le soleil. Et c'est nous qui sommes destinés il.
voir se ranimer et fleurir de toutes ses fleurs mystiques
l'àme de la femme, ce véritable" jardin secret )).
" Qui ne sent ce qu'apportera de nouvelles puissances
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dans ¡'''!HOUI', la femme enfin rh'élén Ù nOl!S eL;'( dl(~même? En elfet, tant qu'elle n 'est pas née pleinemenL Ù
la vic inU'rieul'e, il ne peut guêrc) a\'oil'cntre lllOmme
etla femme qne lapossession physique sans rlipercussion
lointaine dans les profondeurs de la spiritualit(~. Supposez-les tous deux au contraire l'gaIement quoique
divprsenwnt dh'eloppés al! dn(lans : alors se consomme
1:1.communion des ('onseiences; alors sc multiplient,
innomhl'ahlt'ment,
Jans le j(~U des affinités secrí~lcs, les
invi,;ibk~ ¡'CIH:ont¡'cs et les subtiles élections; alors,
vraimenl, le l:ouple hUIllain f(~eonde par l'esprit la
misère des heures et éternise la vir. Lrh'e en y faiiîanl
sourdl'c lïntini l
« SUl' la nature psychique
de la femme, deux ,'onccptions principales ont ('OUI'S. Pour les nns, la fcmme
COmp,ll'ÚC ¡\ l'homme apparaît
identique en nature,
mais illl'gale en degré; de sorte qu'elle ne serait qu'un
homme aOl,)indri, POIU'ne pas employer telle expression
dis{'ourlois\~ : un homme manqué, Pour d'autres,
la
femme apparaît identique en nature et égale en degré.
l~gale ou inl;gale, mais toujours semblable, je ne saurais adopter al\eunc Je ('cs Jeux conceptions, Pour moi,
hl femme est de nalure ditrérenle el méme inyurse,
mais dl, vnlelll' équiYalt~nle. Inverse el équiyulente,
telle est ma formule, telle cslla théorie que j'essayais
dl>jà d'esquisser en :I.HHI, et qui Il 6tÚ largelllenttl'uit('e
en ¡¡ma pal' M, Alfred Fouil\('e,
" c.llllllle
on le voit, dans celle conception, lu femme
aeql\iel" lout à coup line valeur psychique incalculaule.
El de ('nUe valour, e\le arrive lentement el pmfondément ;'t H~ r(~ndre compte. Cen esl donc fait dé~ormais
de l'alternative insultante, « ménagí~re ou courtisane, »
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lfi
LE MARIAGE
ET LE nn'Olle!';
ilE nr.)IAlè'i
L';lme féminine a conquis sa digniU; mentale ou morale,
laquelle ne s,lUl'ait manquer de se tl'aduire tÙt 011 tard
en accroissement de dignité légale, car le passage est
irrésistible du psychique au juridique.
Quand et comment? Dans quel sens et dans quelle
mesure? Ce n'est pas à moi qu'il appartient de le décider. Il me suffit d'avoir propoBé le principe:
un
accroissement de conscience chez la femme ne peut pas
ne pas déterminer un accroissement de dr'oit » (1).
La femme a donc cessé 011 cessC' d'être inférieure à
l'homme. Elle ne doit plus être pour lui l'inconsciente
el frivole poupée, le « petit oiseau-chanteur»
qu'il
accueillit trop longtemps dans sa demeure; et, d'ail.
leurs, elle ne l'est plus. Ibsen nous a fortement montré,
sa transformation
profonde dans deux de ses drames,
"faÙon de Poupl!e et les Revenants, où, suivanlla juste
observation de M. Edouard Rod, il a fait « le procès, non
du mariage, mais de la façon dont le mariage est compris n. Dans Jlaison de Poupée, « on voit un mariage se
dissoudre tout à coup, pll;rce que la femme s'aperçoit
que son mari est une créature d'autre espèce qu'elle,
qu'ill'a méconnue,
(IU'il est incapable d'appr("cíer son
('(1~uret de lui faire dans son estime le ¡'ang auquel elle
a droit: et elle le quitte, plutôt que d'ac(~epter, selon
son expression, la vie commune avec un étranger. »
Pourquoi
donc le mariage traile-t-il encore cette
femme évoluée en incapable!
" La femme, dit Hugo, est civilement et moralement
esclave », Cel âge, pour elle, est encore un âge de servitude. La per;;onnalité autonome n'est pas créée.
« La subordination
sociale de la femme, écrivait
Stuart Mill, surgit commr un fait isolé, uu milieu des
(l
,1 :II. Jean Izoule!, La jililtite
dllllllFi!/!le,
p. :\1 et
slli\'.
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:\~:C~~SSIT¡:; \lE
LA RI~FOmIE Il\"
~IARL\r.E
.\ï
in:-iLiLulion;:;sociales Illo(!ornes: c't~st une lacune unique
dans leur pl'ineipl) fondamenlal (liherl(" coneuncnce),
c'esL k seul veslige d'un vieux monde inlellectuell'l
moral, déll'llit pUI'touL, mais conservé en un soul poin!,
celui qui, lll'écishncnt,
présente l'intl~rêt le plus univl'rsei. Figurez-vous
un dolmen gigantes'¡tIe
ou un
Lcmpl(~ dl' ,Jupiter olympien il la place qu'occupe SaínLI'aul, servanL au culLe quoLidien, tandis qu'autour de
lui, Ill:' (;glises chr0liennes ne s'ouvrimient
lIll'aux
jours r(~ri,~,;.,)
« Et ('otte se¡'viLudo passe
inaper~:ue, pr(:eis,'~lllent
parce r¡u'dln nst invél"rée, fondament;¡]e,
« Parmi nous, sa sen'itude
n'est quepolitique,
civile,
(~c(\nomiq UC, inLdkcLuellll, morale el se" uel\c; C(¡mbien
d'esprits,
Jusqu'à l'l':'; derniers temps, remarquaient
cela: Les faits sociaux actuels d(~scen(.il~nt des faits
socian\: <tnLl'rieurs: les idées couranles sonL li[~l':;aux
l'aiL:; :;O,:illU"; les lois Ile font que sllnt:liolln(Jr les
idées, sans !.Jue rien ait été jamais libremeut délibéré
et ratiollndll'lll11ut oq,ç'lnisé. ,\illsi une tradilion, dont
l'originl.' peut l~ll'e un llccidenJ, vil vient il dre ,:onsidi:I'l:ll comme une nalur[~ essentielle .. ll)ignoll~ ici qU()
lï:dncation des f(~mllle:; él précisémcnt l'0llt" ob,;et de les
furme\' ;1. eel llssujeltissl'n1ent.
Enlin, Ile s¡(vunS-lIous
pas, aI,ri~s Yau\'cnllrg-ucs, (llW la senitude ahaisse les
¡[lIIes.i i1squ'ù s'cn faire aimer ~ " (1 J.
La f(~lllllle, disons-nous,
n'a pas besoi n d dre prol¡"gt'e, si elle est telle que nous lit souhaitons et que
nous vOl¡]ons la voir s'élcver. La felllme ('st apte "
Ji\'igl'l' sa Yi", il adminisll'Cl' ses lll'opl'es atl'ail'cs, el
1l1l'me cell(:s ue safaJl)illl~; "'l'sl cc qU(~nous rrl~t(:ndons.
l\lais il fauL reconnaÎlrc que la protet:lion (lui la couvrll
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~H
LE
MAIIIAGE
ET
LE
mVORCE
OF. DEMAIN
rn('Or'c il. J'lieure actuelle constitue un important avantagc pour elle, \lne charge excessive pour le mari, responsable des fautes de sa femme « même à l'égard de
celle-ci ", et quïl est nécessaire que cette protection
disparaisse complètement si l'on veut que la puissance
de lafemme soit augmentée.
L'idée de la réforme du mariage est ancienne:
on le
devine ... (1)
Dès 1¡RH, d'Antraigues écrivait:
« Pour donner
aux citoyens la plénitude de leur
liberté, pour rendre celle liberté utile, il faut que les
enfants puissent se marier à vingt ans ou à vingt-deux
ans, sans la permission de leurs pères et sans que ceuxci puissent les priver de leur légitime et d'une pension
alimentaire;
mais après avoir cherché à éloigner le
divorce, il faut que la loi l'établisse, quand ce cruel
moyen de se séparer pourra être mis en usage ».
Et Cailly, en 1íH!l, s'écriait, dans son recueil de
« ~I'rier~et plaintes de femmes malmariées
)) :
" Quoi, le mariage est'une société légitime; et dans
cette société, l'un est tout et l'autre n'est rien 1 Ils ne
font qu'un; et une moitié de cette union commande,
l'autre sert! L'une opprime, l'autre est opprimée et ne
peut cesser de l'être ».
Ce n'ôtaient encore là que de timides observations;
l'idée mûrit (2); M. Viviani la dé"eloppa vigoureusement, en 11-199, à la Chambre, dans deux discours, et
en ces termes :
1) y. Ics critiques
formulées,
dès Ic HI' sií'cle. pnr Hnhelnis
~lonl:tigne,
¡lUis au XY/Il', pal' Voltairc
et Hou-;s"au,
dans
J'/:"volulion
du Jnfl1'iu,'le (pages 6:' il 81).
\:!) Happelons,
seulement
pour mémoire,
la call1pap;ne c¡'¡èbl'c
,Il) ~1. A. "aquet, de 1816 (l1884.
et
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t\f:CESSITÉ
DE LA RÉfOR,\1E
Ill'
MARIAGE
4\1
« Si la Société a la prétention
de vouloir dMendre le
mariage par la force brutale de la loi pénal(', pourquoi
ne ra-telle pas su ùdenùre a\'ant, par la force morale
de l'exemple?
« C'est elle après tout, qui avait la garde de j'institution. C'est sa faute si, de chute en chute, l'institution est
soml)l'ée, si l'union d'amour ct de volontés est devenue, cn Licn de:; cas, un contrat commer('ial.
« De 'Iuel droit, cn effet, mcttrait-on
nu r[lng des
clause" esscntielles du rontrat la lidélité,
s'il cst \'l'ai,
\-illuf les exemples que donne le pcuple, que l'aristocr'alie
et la bourgeoisic capi taliste on t fai t ùu Illaria~e un
contrat brutal et précis commc rachat et la vente, oll,
seulement par hypocrisie, on fait semhlant, dans les
p;rimaces du Ilirl, ùe toucher le \'II'Ur, pour mieux
louch'lr la dot.
« Quelle peut ètr'e en fait et en théorie
l'altitude,
l'opinion du socialisme contemporain sur l'uuiou lihre
el sur le mariuge ~ Personnellement,
je m'incline respectueusement devanll'union
libre, taules les fois quc,
par sa persistance
et par sa dur\'~e, elle n'a pus le
curactere d'unc union occasionnelle, car alors 1}lIepeut
égaler le mar·juge lui-même par sa moruliló .....
t< Puisqllc
les I\poux qui so sont librement unis l\~
sont par lu purole donnée et non par' Ic lien légal.
« Mais je m'empI'esse
de proclamer - el c'est h le
fond Ut) notr¡! pensée - que l'uníon libre, en général,
pleine de séduction pOllr la femme, l'st, en IlIémt)
temps, pleille ue pér'ils. Pal' l'union libre, la ftllllllle est
livr('o Sans défense aux capriœs masculins. Par l'union
libre, si la femme peut conquérir
hÙtivement line
pla('(~ i11l foycr, clIc n'y a jamais. sauf ù'llOnnl'ables
exceptions, qu'uno place pré('uire el 1111mili(·e.Prl~c¡li!'(~,
dans la jeunesse où clIc tient sa place de sa p¡;rissable
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50
LE
MAillAGE
ET
LE
DrVORCE
ilE
llEMAl\
beaut(;, et humili(~è quand vient la disgl'àce de râ~e,
cm' alol's, clic tient s~ place de la pas~ivit(; de 1'I101Ilme,
ou, ce qui est pis, de sa pitié ~
« Nous aYons rêv6 pour la femme un autre avenir,
un autre l'l'de, l\ous' voulons, en lui donnant l'égalité
économique, cr.LLeégalité sans laqueHe les autres droits
sont de ridícules chimères, lui permettrp (fêtre maîtresse d'elle-même, de développer librement sa personnalité, de l'(;gler librement sa vie, par l'accord du
double vœu de son clJ'ur et de sa yolontè.
« Et jusque-IÚ,
jusqu'au
jour cù eeLLe idée aUl'a
triomphé, jusqu'au jour où, suiyanl la grnnde parole
de Beaumarchais,
la femme ne sera plus considérée
comme « mineure pour ses biens et majeure pour ses
fautes ", jusqu'aujpur
où nous aurons fail cela, et sans
qu'il yait la moindre contradiction entre nos efl'orts
présents et notre idéal lointain, Hon seulement nous
maintiendrons
le mariage, mais nous le fortifierons,
(~ar il est la ¡.;arantie suprême de la femme contre le
caprit,c de l'homme, car, pour la femme et les enfant;;,
il est la t:it~ldelle viyuntp- dans laquelle la mère doit
s'enfermer. »
On voit le chemin parcouru pendant ces trente dernières annl;es ; il est considérable,
Nous voulons fortifier le mariage, et non le détruire,
pal'~e que nous estimons, avec des écrivains féministes
de grand bon sens, comme Mme Henri Schmahl, que
le mariage est, pour la femme, une question capitale
el qu'il importe par-dessus tout, [,our elle, de savaiI' s
le mariage de l'avenir lui assurera, comme lípouse e"
comme mère, lÏndépend¡wce
etla dignité que sa personnalitl~ nouvelle exige et qu'elle ne trouve pas dan"
le mariage actuel.
A.insi que le dit Mme Schmahl clle-même : Il Il resll:
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NÉCESS1T'É
!JE
l.A
Hh"OHME
))Ii
MARlAI;E
;;1
à corriger
les lois el à le~ metlre
en conformill"
avec
les mœurs el les besoins
nouveaux, .. Cal' d(\ ¡':lvI'nir
du m'll'iage dl~pentl le salul du t'oye\' el dl~ la r¡ullilk.
))
« Quand
la femme est riclw, obsenait
1I(1I1'Y 1-'011lllli(~r, elle se marie assez fat:i\(~rllenL el It' mari¡¡~t, ¡di
assure son pxistlml'l~ mat('l'ielle,
réSel'\ï'
t'ailt· ¡HIUl' It,,;
IJI'u';'1ues accidenls
linanciers
et pour les t'I!'"ndrelllt'nl,;
si fl'érIllent:; en noire pays de grand luxc rl d¡~ 1'00'l.UIWS
l'apitl"s,
mais mal ;hsis¡~;;. ~rulrm('nt,
le lllari¡¡;.:(~ d'argcnt, I't\gle prcsl{lw allsolue dcs h¡¡utes d¡¡sses el de la
hourFcoi,;ie
riche, porte l'Il lui. pal' son ori~ine
lIlL'lIle,
des g't'rlllps de de~lrurlion
et de 1I1alhl'ul'. Les f(·mmes
n'y trO\lvl'ld. trll!J ,;ouvenl
Ilnp existrnt:('
toll~l';d.!(~ <Jllt~
par des l't~signntions
lourdes Ù parler,
ou P¡¡I' des t~ompromis
blÜlllilbh·s
el hUlIliliants.
Quand
.it~ songl\ il
cette d{'linition qu'on a donnée du mariagp
Ildinition
il
la(¡ualle sourit nol\'c cspI'it ga\llois), (¡u'il 1'';1. :c \lnc inslitution lJt~t:l.·ssail·r trmpt"l't"e pal' ]'adulti'l'l~ ", ,i(~pl'()uvr
une tI'islps,;t~ iudi¡.;-nl·'('. Cal' le Illal'iahl',
¡¡iusi cntt'ullll,
n'l'st qU\l\lC dOIlIPur il laquelle
nulle
rl'mme
lit) St)
('(~,;ihll(,l'aiL SilnS l"inconscienle
t'uI'l'uptioIl ail !10!h ont.
fait desu'ndrc
]'alayjsulI~ pl Je milit,u.
« L(~t;¡' de mariag(',
qui reslc slljl{>¡'icul' ,;ol'ialenH'nl.
n'est donc pas lO\ljOll!';; pour l,~s remnws !lB ,',lilt 111~Ul'eux. Eur-o\'c Ics filles 01' hourg-t'oisie,
hit'Il den',cs Illais
:;ans dot, ne p(~uYenl.elles
pas loujou!'s
y atteinlln'.
'Juant
aux fi!les pauvres,
lorslluïl
leul' al'l'iYt~ dl' ::il'
ma\'ier, elles sont, six ou sept fois sur dix, les "idimes
de J'alcoolisme
h!'andissaut
dans la das,;c' oU\Tii-l'l',
dans une efl'\'oyable
propOl'liou.
Oue :-.i elks veuleut
gu.p;ner leur vie par le travail, en race de 'luelk~
dil'liculll~s ne se trouvent-elles
pas '! (¡u fail grand bl'uit. Ùl~
quelqll('s
t~entaines, de quelque;; millip\,s dl~ fml1lnes, si
vous voulez,
qui ont cOIHJ.uis le dI'oit dl' hagncI'
leuI'
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;,2
LE
MAI\IAGE
ET
LE
DI\"OIlCE:
DE
DEMAl;';
vie dans des métiers, jadis réservés aux [hommes
journalistes,
téléphonistes,
typographes,
médecins,
Mai¡:;l'ouvrière, qui représente l'immense majorilé des
travailleuses féminines, voit chaque jour disparaître
son labeur manuel devant les progrès dumachinisme,
C'est une peau de chagrin qui se r(:trécit à chaque découverte de la science.
« Le propre du monde féminin eontemporain,
c'est
l'hésitation et le regret. 11n'y a guère d'honnête femme
qui ne trom'o, à quelque heure mélancolique de sa vie,
qu'ellc a trop sacrifié aux idées acceptées par la société
et qu'elle a. trop cher 'payé ce lJu'elle a eu de respectabilité. Et je erais aussi qu'il n'y a guère de femme libre
et de courtisane qui, entre deux fêtes, ne pleure de ne
pouvoir entrer dans Ile monde régulier, dont quelquesunes forcent les portes par des mariages,
La vérité,
c'est que les lois civiles et sociales, n'ayant plus une
sanction religieuse suffisammentJorte,
sont battues en
bl'èchc de tOlItes~parts, »
Irons-nous
aussi· loin';qu'Auguste
Slringdherg,
le
célèbre dramatistc du Nord, et dirons-nous avec lui:
« Je suis pour la suppression
absolue du mariage dans
l'intérN
de la femme et de l'espi)cc en général, car
aucune loi extensive ne pourra jamais sauver une institution corrompue, basée sur l'hypocrisie et l'égoïsme.
Maintenant, une réformeaussi
importante demanderait
une réforme de la Société et de l'éducation de chacun.
Tant que le capital sera tout puissant, on n'élèvera que
des petites bourgeoises insignifianll~s, pour le mariage,
des ouvrières ou campagnardes
abruties par le travail,
pour la. prostitution,
et, d'un autre côté, des hommes
qui ne ch('~chent qu'une chose: exploiter les premières
el joui!' des nutres 1 »
l~videml1lent non.
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NÉCESSIT¡:;
ilE
LA ¡d;FO/,)IF;
Dl' MAillAGE
:¡;¡
« Lll mieux, seloll ~J. Jules Bois, serait de lravailler
à la réfl)l'me du mariage, d'en faire une as;;ocialion
sage, prud'~nle, jusle, loyale, oit la femme lrouverait
enlin des droits égaux tteellx de l'homme, association
donl l'adminislrateur
et hl ehef ne serait pa~ ohli¡!;'ltoi.
renwnt rJlOmme, par ce seul fait qu'il est homI1le!
Il Malhcul'eusement
les meilleures lois rl'~alise/'ont peu
ùe progr'Î!s pour la transformation
(\11 mariage, tant
que ]a fl~mmc n'aura pas suffisamment
développé sa
consl'ien(~e. ,Je n'ai cessé (le le I'('~pélpr dans 1'/~'ce llIJU1'I!1lr. et dan,; de r(~cente" ~onfél·ences.
Tant que les pré~
jugés r.!gneront sur ré(\¡l(~ation dèS jellnps filles, tant
qu'unl' l'orle inslruction, secondée par II/lC éducation
e1airvorantc,
et par IInc certaine connaissance de la
vie, /lC leur aura pas appris il se suflire il dles-mémes,
s'ill/! faul, au ]ieu dp eonsid('rpr la chasse au mari
conHIlI' ]cur IInir¡ue (~a/'l'i¡!rr., il y allra pr.u d(l llIaI'iages
sorl.ahlr.s: les soufJ'rancl's etles plaintf'sne s'arrderont
pas. La femme ne veut plus se stlumettre C0Il111Wautrefois; mai" est-clic clt'~jitprde pour rindépendaUt~e'? Celte
crise intermédiaire
qu'elle tl'ilverse est, je (~rois, ]a
cause ]a plus clirecte de l'universel
J1H~;'onlentemr.nt
soulev,~ I'(fntre l'union ]Úgale.
« La solution lente, certes, mais plus sÚre et plus
pratiquc que tout autre, me paraît pouvoir se rÔsumer
(~n deux points;
l° Donner à]a femme, par des lois successives, des
droits égaux il. ceux de l'homme clans If) mariage; la
liberté de Kérer ses biens, sa conscien('e, sa personne
et ses idées, le droit cle tutelle pour ses enfants, droit
confil'll1l> par I'Üducation et la protertion
meilleure
qu'clle pourra leur apporter, du fait (IU'ellc aura pu
par elle-même d(>velopper et amüliorer Sil propre personnaUté;
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¡il
LE
MAillAGE
ET
LE
DIVORCE
DI:
DEMAIN
i" ])onner ¡'l la jeune fille et il la femme toutes les
possihilités <l'instruction, de métier et de travail, leur
facilitel' l'accès il la vie extérieure, même à la vie publique, afin qu'elles deviennent
autant que l'homme,
dos unité" sociales utiles à leur.~ familles et il la
ci tl'~(1 " »
C'est. parce que nous concevons le mariage comme
UIW mise en commun
de deux bonnes volontés et de
deux responsabililés
libres, que nous réclamons énergiquemenl, pour la femme comme pOllr l'l:OlllIlle, cette
égalité de droits et de devoirs qui, seule, peut assurer
au mariage \lne valeur nouvelle et durable.
Cf' n'est trop souvent aujourd'hui
qu'une entente
al'parente d'intérêts et de convenances,
un désaccord
r(~el et profonù de sentiments
et ùe pensées. Que de
mauvais mariages résullent de l't"ternel malentendu
entro l'égoïsme invét(~ré de lïlOrnme, et la passivité
plus ou moins inconsci(~nte de la femme! Il ne suffira
pas, hélas! d'ell'acer de la loi quelqucs injustices, d'y
insufllpl' un esprit d'équité: il faudra encore et surtout
qu'une
éùucation
nouvelle et rationnelle
éclaire et
fortifie peu à peu l'Ùme féminine (2), sans omettre
d'améliorer la nôtre, bien entendu.
A l'homme ùe ùevenir plus désintéressé de la question d'uq~ent, d'avoir le courage dl) se marier jeune,
(1 Î " IJuel excellent
conseiller
un honune ne trouverait-il
pas
,Iarh sn f,'IIIIIl" ~i l'Ile savait l'l'm,cr! »- « La remllle b plus parralle, >il1i\'ant les i,li"" ùe I'édul'ation
¡edu...!le, LÜs,a, son partenaire i.'ok d'ms les dangers de la vie, et lJientÙt eourt rb'lue de
l'ennuyer,
» (Stendhal,
/Je l'amou/',
page ~II~,)
(:!~" I':u' l'èdul':ttioIl
aetneJlI' des jl'UIleS 1iJl6, 'lui est le fruit
du hasal'à et <luplus sol orgueil, nous lais:oon, .,isi,,,,, chez l'lies
Jes facullés
les plus brillantes
et les plus ril'/H's en bonlu:ur
PIlUI'
t'lIes-1I11~'Il11'~ et pOl1l' nous.
(Stcndh; l, IJ¡' (fllJlOlll',
p. Hiti.)
\, T\Hlte:-: llí¡:-i ilh~t,S :-'\11' lES feIllffiCS
l1tJllS Vil'UOI'Ill
l'Il FraOct'
du
call~ch¡slJ1C de ll'()i~ s·ous ... )) l¡'Lem, Il. lVV.)
1)
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:liF.r.ESS1Tl~
IlE
LA H¡:;FOIDI~~ Ill:
~IAR[AGE
:;:;
selon son cœur, au lieu de chercher
la bonne, la nwilleure atrai\'l~, qui n'est·;si souvent que la pil'e el 'lue la
plus honteuse;
à l'homme
surtout de reconnaître
dans
ecUe ({u'il épouse, mif'ux qu'une /'O\llpagn[~ de plaisir,;
el J'habituJe,;,
de J¡"sirer en elle l'amie, l'as,;oei(~e sÙre
etloyale,
(:JI1C;\Il'icl' premi¡~l'e (lr~s enfants.
C'est ce noble d/"sir que Lucien MïLlllfeld lit yaloir
dans une /I'UV1'I~, au sujet Ile laqnellll ~1. Paul Adam
1;(,l'ivit r{~f:l'rnrnent : « .\u conr;:; J'un
admirable
livre,
L\swci,!e, le ~rand l"l:rivi\in mOl'l ttlul. jeune, Lucien
Mïill1'elJ, a d(;montr(~ qU('lI[~ puissilncp pouvail aClJul;rir
dan~ le monde modcme
un couple d"pollx
laborieux,
avides
Je faire triolllphe!',
aycc ses C'/¡;lnces paz,ticulières,
ItlS idl'cs Jont il estl'expression
hnmaine,
Celle bihl!' du mariage e:itutile ;'! I¡l'l', Elle enseigne
<lUXsentimentaux,
incapables
de vi\'l'I' lillres, solitaires
et volnges,
quelle
sorte
Je t¡(che ma¡!;i:itrale
savent
accomplir
les maris el les femmes
Jans \ln esprit de
l,
cr(,ation Il "" Quc l'homme
apporLe Jonc fl cellll /I'U\'l'e
d'ell'ol'l.s eflllllllllns
eL J'intime
solidaI'iL(',
unI' conscirnl'e plus haule de Sl~:i dl'yoirs ,\ lui, Ù(~ ses Jroils Ü
elk,
Le maringe
n'l'sI. si violemment.
allaquÚ flue parce
/[lle son imll1oralit.('~ Jonnll
pl'Îse :1Il sarcnsme
el au
hl¡\me. Tout c(~ qui le moralisera
lui donnera
l'han(:[l
de dUI'(;P el de f{)l'I:e; toul el' /lui le d(lconsidl;r(~ra,
COll1llW le diw)!'Cc' ncluel,
l't'l'a l[~ jl'l! de l'union,
non
pa,; lil,re, mni,.; l,I"'I't,til'!'.
<>lIl'-r.i a déjà de nombreux
pal'tisan:,
qui,
las d'alLend!'!.~ de:; lois la libéralion,
J'ont. demandÜe il leur seIlle f:onSl'¡f'nee.
<)uelqups-uns
se silnl mont!'!.;::; di¡.;nes ùe l:etLe nb,.;olul~ lihert,'" pleine.
lIwnL <;Ollscil'nl..; d,'''; !'esponsabilil¡"s
graves qll'elle COll11) \1. 1',,"1
At!:llll, ¡,II
.1fond,' ,l,'
/'flJl/O,"',
l" 12.
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poz'le, et mt~me ont su donner l'exemple ù'une moralité
extrÔmement l~levée.
Tel le grand r~lisée Reclus, adressant à ses filles et à
ses gendres, le jour de leur mariage illégal, celte allocution 1Ij(~morllble :
« Les enfants bien-aimés
qui nous con\'oquent pour
nous prenùre illémoin de leur union, se marient dans
la plénitude de leur liberté; ils ne vil~nnent point demander hnotre parole une confirmation de celIe qu'ils
ont prononcl~e dans le fond du cœur. Leur tière volonté
suffit, mais il leur plaira certainement
d'entendre la
voix du père Ù l'entrée de celte vie nouvelle qui les
attend.
Il VOUS
rendrez à ceux qui vous aiment celte justice
que leur tendresse n'a point été tyrannique.
Dans ce
groupe de parents qui vous entourent, il en est qui
eussent préféré voir votre mariage accompagné
des
cérémonies légales; peut-être même un certain serrement de ('<pur s'est·il mêl(~, chez quelques-uns d'entre
eux, à la joie que causait votre union; mais lous VO\lS
ont respectés, aucun n'a voulu vous obliger à suivre
ses idées: au-dessus de la divergence
des opinions
s'est maintenue l'intégrité de votre droil.. L'épreuve n'a
servi qu'à nous rapprocher
les uns des autres et à
nOlls faire aimer davantage. Les pères et mères ont
senti dóubler leur tendresse, les fils el les filles ont
senti croître leur dévouement. Restés libres, VO\lSn'en
Mes devenus que plus aimants.
ti Encore en ce jour,
vous êtes vos propres maîtres.
Nous n'avons point à vous demander de promesses et
nous ne vous faisons point de recommandalions.
Vous
êtes responsables de vos acles. »
Nous n'entendons point nier la force de tels senti-
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:'iÉt;ESSlTé
!JE LA RÉFOIlME
DU MARIAGE
;)
I
nwuls d ùe lelles jd(;t~S; nOllS les cstimons sculcllwnl
extrêmemenl exceptionnels.
Bienheureuses les familles
oÜ de telles eauses produisfmt de trIs cHels. Nos arri{~repctits-n,;veux en seront encore, h{Jas! à les compter.
Le mal'ia~e Il"~al, '·ertes. n'a pas, ipso /¡¡rlli, le priviF!ge de l'amour profond et durable. Et il ne l'aura pas
tant quo les {'poux ne sc seront pas transfol'lnés,
selon
le vœu de :\ora. il tel point que leur « union devienne un
t'I'(I; maria¡;e.
" Mais il offre des garanties, une manière
de sL'clrit(: nl'ccssaire encore au plus grand nombre.
:\OU5 p:~llsons d'ailleurs
que cc mariage, amélioré par
unc loi nouvelle etrL'cllement humaine, peut comporter
la Iiber:{·la plus étendull, temp(~rêe seulement pal' les n(~cessit(;s úes justes relations sociales, En d'au\¡'es lel'mes,
nous prétentions quI' la liberté v(~ritable, effectivc, peul,
tout aussi aisément que la tyrannie, s·or~aniscr.
L'antiquik
a sllbi les lois de Dracon. Il n'c;;t pas
impossible que nous connaissions
un jour d(~,; lois
ratiooudlrs,
libérall~s, souples et équitables.
Nolrf)
conception modcl'lle du droit scmblerait dcvoir nous y
conduil'c. :\Llis combien songent il la nécessi[{~ tle plus
(ln plus pressante tir ces lois, depuis si lonteml's promisl's. Combien surtoutles
préparent?
Ainsi le mariage ne peut plus être « l'adultère l(~gal
fond(: sur d'abjects intérêts », que tant d'écrivains et
de sociologues s'achal'llèrent il tlétrir.
« SnI' la ¡.çrandc roule de la vie, disent les ;\Iargllcritte,
l'homme et la femme doivent marcher la main dans la
main, coura~cusemenl,
avec confiance el tendresse,
s 'ópauIan t ci 'un (;gal dévouemen t. Sou hailan;.; qu'ils
aillent, pderins il cheveux blancs, au tCI'mc du voyage,
jusqu'aux eontr{'es rnyslél'ieuses d'oit l'on ne revient
plus; mais si le malheur veut qu'ils cessent de s'aimer,
dc sc comprendre, s'ils se trompent, s'ils se blessent,
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i>H
LE MARIAGE
ET LE DI\'ORCE
DE DE)IAIX
s'ils s'outragent,
ne les condamnons
pas il traîner
comme des for(~ats le boulet de leur double haine. Brisons leurs fer". Leurs consciences, leurs cœurs, leurs
chairs ne peuvent être asservis;
la route est large;
qu'elle soit libre! ,)
« Le mariage est donc plus insupportablr.
à la femme
qu'à l'homme'? se demande M .Iacques Flaeh. Oui, le
mariage, tel que nos mwurs et nos lois l'ont fait, une
union où rarement la jeune fille est mise à méme de
choisir, en pleine indépendance d'e:'prit et de eœur, où
il n'existe pour les époux ni égalité de droits ni {~galité
de devoirs, où la femme, au lieu de devenir l'égale de
l'homme, devient son inférieure, souvent sa victime, où
elle doit la fid{~lilé sans pouvoir l'e:<.iger en retour, où
elle perd il la fois sa capacité juridique et la libre dispo?ition de son avoir, où le régime du droit communcelui auquel se trouvent soumis 200.000 ménages sur
2!-lO.OOO qui se forment bon an mal an en France - est
le régime de la communauté qui mel jusqu'au gain de
la femme il l'entière disposition du mari, si bien que la
fenune, dans les milieux ouvriers, en est souvent réduite
il demander
à l'union libre la sécurilé que pour son
avenir l'l celui de ses enfants le mariage légal ne lui
donne pas. Voilà où, selon moi, la Róforme doit parler.
C'est-il-dire qu'elle se lie étroitement
Ù l'amélioration
de la condition de la femme, à la refonte de nos lois,
sur ce très grave sujet. CeHe amélIOration, ceUe réforme, j'estime' donc "- n'en déplaise à heaucoup de
nos gracicuses féministes el de leur~ émules de l'antre
monde (je parle du nouveau, croyez-le bien), - j'estime
qu'clIe doit se fairc non pas aux d(\pens du mal'iage,
mais à SOli avantage, el je eonclurai en disant que le
v{~ritable intérêt de la société n'est pas dans l'avènement
tif' l'uniou libre, mais au contraire ùans la reR(~n(~ratiOri
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ùu mariHgc, sa rég(\nl~ration lointaine par la poursuite
(~n commun d'un iùéaluwilleur,
sa ('(;¡.;énération imml~diatc pil!' plu;; de prudence avant, plus de constance
aprils, el surlout par le l'eJèvemellt de la femme au niveau du l11¡lI,jdont die doit l'eù(~\'enir, comme dans
nos chansons de geste, i'égale etl'usso¡;iée, pel' et COffipayne "
La nllle plaisante, - elle n'esl pas déplad~e dans un
sujet qu'ou a par (¡'op dl'all1atisé, - nous est fournic
par ~1. E, LintillHl.c, dnn,; une Icttt'c adr(~ssée il M. ,1.
,Ioseph-Ilcnaud,
cn réponse il I\:nqnéte de celni-ci sur
la faillite du lIlaria¡..;e : (( Je ne vois, llil-il, (IU'Une moditicittion il apporler il la forme présente du mariage, et
celte moditicalion,
¡;'est - et je n'ai pa,; (le fill(~ à
marie!' -- c'est l'aLolilioll de la dot, ùe la ¡.;r'o,;se dot, si
V(lUS voulez, Elle dl'~g-raùe J'épousenl' ù'ahord. Ellc
dépra \'0 l' ("pouse SUl'tout.
« l.a pl'ste du foyc!' moderne,
c'c,.;t lï:pou-ie dot(;e,
(:\;,;t J'II,C'''' dlllll/fI,
Elll~ éLuit au,;"Î l:dlt: d(~l'antique,
Planll: <'l 'l"rence l'avaient dit aVHIlL1I11ui.Ce n'l'n \':-it
pas f!loil1:i vrai, »
« La COîlllîlunaul.t':, a {~c!'it Emile Arallas, es! peutdl'C le pir\' I!'orn¡>e-l'ú'il qui existc dans nos lois ..•
Cette ¡;urnmunaul": aLusive eL lllenSOIl1-í0r'~,oÙ souvent
la feml\1(~ apporte tout ce qu'die possl'Je, tuut ce qui
constitue Ic fonds commun, uÙ clIc IlC pent dispo,;er
qn'ayec la permission du mari qu'('lle a enrielti, el dont
elle Il(' sort q\lc dépouillée etl'uillée. »
Il I!IW pandt
pas, disuit, d'uutre part, l\L nibot il la
~f){:idc\ de ¡';gislation compü!·(',e de Paris, q \le les chau~elll'~IIts int¡'oduits en An¡,lelerre par les lois dl! 'lSill
et Je IHH:2 coincident le moins du monde avec un
alraiblissCllwnt de l'esprit de famille, el e'cstll1êllW IInc
eha.':'>eeuricuse il remarquc!' que les puys qui professcnt
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liO
u; MARIAGE
ET
LE
IHYOIlCE
ilE
IlEMAI:\'
le plus gl'and rcsped pour le foyer domestiquc, ont dé
les prcmiers à réaliser l'émancipation
totale de ln
femme dans les actes de la vie civile (1). »
Toutes les manifestations
législatives
modernes
tendent, avec une égale nettetf;, à assurer à la femme
mariée une plus grande liherté dans le marillge et une
s\\curité plus complète dans la déf.;nse de ses intérNs
économiques.
Ces manifestations
sont les premiers
symptômes
d'une <\mancipation progressive de la femme mariée, à
laquelle nous entendons contrihuer de tout notre pouvoir, par la proposition
d'une ¡'éforme complète des
régimes matrimoniaux encore en vigueur.
Nous croyons que les solutions que nous présentons
sont propres à amener quelques améliorations dans la
vie conjugale et familiale de notre pays.
Leur adoption, d'ailleurs, n'aura pOlir e(fet que de
nouS faire rejoindre,
un peu tardivement,
maintes
1t'!gislaLions étrangères, dans une voie oit nOllS eÙmes
jadis l'honneur de devancer tous les peuples ...
Qu'on en juge plutôt.
in I.a
/<'¡¡WIC
dCl!alll le l'ai'/emelll,
I.ucien '-ullle, p. 2~~.
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CIL\PITIlE
III
L"~X<lln()ndes principales
I(~gislalions européennes
démonlre l'cxistcI}('C (:ertainc d'une proportionnalité
pre,.;que muthl'matir¡ue entre les facilités aCI'ordées par
la loi nux époux à I'¡~garll du divorce, d'unü part, et,
d'autl'e part, la capacité ùe la femme mariée et J'importanœ des droits reconnus Ù U:pollse soit sur ses biens
per:-.onnels, soit sur les économies rl'alisées penùant la
dul"]c ùe l'assodation
conjugah~ ',1),
Le n')Uveau Code civil tll/ellt(wd concède ù la femme
mariée une autonomie beaucoup plus acceutuée que le
droi t fl,tm¡'ais,
.\u mari allemand appal'lient : « La décision úans
toutes les affaires intéressant
la vic conjugale»:
mais
cette décision n'est pas obligatoire pour la femme, si elle
constitue un abus des droits du ma¡'i : (Ir: plus, l't~p()nse
a " le droit clIc devoir de diriger le ménage commun;
ell(~ est obligl'c au travail dans la tenue du ménage et
dans ],~s atraircs du mari, lorsquc ce lravail est d'usage
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LE MARIAGE
BT LE llIVORCE
nE
DEMAIN
d'ap['ès la situation (les l'POUX »; elle doit cncore,
{(dans la sphère de sa maison, prendre soin des atraires
du mari et de le repI'Ósenter: et les actes juridiques
qu'elle 'fail dans cette sphère valent, comme s'ils étaient
u\'l:oll1plis par le mari, à moins ql1'~ les circonstances
n'indiquent
le contraire;
le mari peut restreindre la
capacité de la femme quant à la gl~slion du ménuge,
sauf appel au trihunal de tutelle (1). »
La femme allemande, « pour disposer d'un bien
appol'l(í Cil mariage, a hesoin de l'autorisation
de son
mari» (art. t:m:;); cependant, les articlesl WIi el suivants la dispensent de l'autorisation
maritale dans un
grand nombre d'hypothèses,
autorisaLíoll (lui serait
nécessaire il la femme fran~:aise, no'.amment : « pour
accepter ou répudier une suecession ou Ull legs, pour
renoncer à la réserve successorale ou pour la confection
de l'inventaire
d'une succession à elle dévolue, pour
refuser unc offl'e de contrat ou une donation, ou pour
faire un aete juridique à l'égard de son mari. » Enfin
l'épouse aLlt'mande n'a besoin de nulle autorisation
pOlir eXc¡'cpr une industrie
ou un commerce.
D'un
alltre côté, lc Code civil allemand rejette comme
régime de droit commun lIotre eommunauté
légale et
même la communauté rÔduite aux acquêts:
le régime
qu'il adopte est un mélange de la séparation de biens et
du r(;gime de lion communauté, (lui laissc il la femme
une grande liberté d'action (2).
Le divorce par consentemcnt mutuel n'est pas admis
dans le droit allemand, mais le divorce par la volontl'd'un seul et pour cause déterminée s'obtient bien plus
(1) Code civil aUeman,l,
(al'tides
1:;:';.;\ 13:i'i.lraduits
de la (il'ass(~l'ie).
(2) Stendhal
e,til"ail
'lue l'Allemllgne
est k pays
plus ri!) mal'iagcs heureux.
l'al' Haolll
olÍ
il yale
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LE
MARIAGE
ET
LE
Il¡VORCE
A L'(:TIlANI;EH
li:¡
fadlcmenl qu'en France; en dehors des cas d'adulli~re,
d'attenlat à la vic, de démenc() incurable et d'abandon
du domicile t'onjug'ul, un des époux peut, aux termes
de l'article i3liH, « demander le divorce lorsque son
conjoint, par la violation g'l'ave des devoir;; du mariage ou par sa conduite déshonorante
pt immorale,
a ('.aUSI·~un trouble si profond dans les relations
eutre les <'pOIlX qlle la continuation
du mariag'e ne
selJlh'c plus possibleJ. )\ La r(:dadinn élastique de cetl('
f{)l'lllule·, qui se rapproche sensibll'~mt'nt du texte proposé par :\DI. :\1 argut'l'j tte, rlans leur projet sur l'é!aI'gisselllenl ùu divol'cc, permet ainsi au juge ù() prononcer Je ùivorl:c dans bien des cas oÙ il serail repoussl;
par les lI'ibunaux fl'anl.'ais. La pro(~l:dure allemande du
divorce esl du reste inlinimcnt plus ;;imple que celle
mÚmc qui résulte en France de la loi du IH aVl'ilIHHli,
Eu .\ 1l!J11'I1!1'l7J, la loi du IR août I HHi, en refondant
le,; lois antl'~ricures, compli'le I'l'rnancipalion
de la
fcmme : L\nglaise
mariée csl capable d'acqu(·rir, de
ùl"lpnil' el d'ali(>nel' par testament ou aulrement tous
ses hiens, meublcs el immeubles, comme si elle n'était
pas marit',ù et sans l'intervention
d'tll1 tuleur quelcon'lue. La même loi reconnait il la f(~lI\me le droit de
COR:if:rVl'rCOIIlIl1(~
sa propriété sépal'¡:'c et d'en ùisposer
Ù son ¡':'TÚ tous lcs biens, meubles el ill1l1lcubl('s qui lui
appartiennenl
ail jour de son mariage, ceux qu'clic
<let¡ Uil'l't pendant. la durée d() l'association conju¡;alc, y
cOlllpris tous gages ct salaires, les produits de son (~OIl1mc::ee 011 ur. son indusl.l'ie, et l'HU:'\:ljui lui adviennenl
pal' succession, donalioll ou legs (1). Le rt'gimc légal
l\',
de
la tl'a<llldil.lJ1
{'¡fli,'III/ioll
,l,' l'eU"
COlllpIU(P,
l(Ji rlans
le llull,'lil<
ti" III Suci,'/é
l. Xl, l'. H:l.
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li.1.
LE 31AHIAGE ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
anglais est donc le régime de la séparation ùe biens; il
e::;tappliqué sans restrictions.
Le divorce, réglé en Angleterre par les actes du
2H üoût1S;J7 et du 2 août 1858, ne peut être prononcé
que pour des causes déterminées
: l'adultère
de la
femme ou du mari, la cruauté (c'est-à-dire les excÙs et
sévices d'Une certaine gravité et même le refus de
fournir à la femme les objets nécessaires il sonexistence) et l'abandon sans excuse pendant plus ùe deux
ans. Mais une loi récente, en vigueur depuis le 1" janvier 189ü, organise une procédure rapide pour certaines
situations spéciales ainsi déterminées:
10 Le mari a été
condamné, pour sévices envers ~a femme, il une peine
dépassant deux mois d'emprisonnement:
2,0 la femme a
été abandonnée par son mari ; :~ola femme a quitté son
mari il la suite d'excès /'éitérés ou de refus délibéré de
pàurvoir il son entretien et à celui de ses enfants mineurs. D'ailleurs, une vive agitation se manifeste en
Angleterre pour faire dispa/'aitre l'anomalie qui existe
entre la capacité et la liberté de la femme mariée et la
sévérité relative de la loi sur le divorœ.
Le régime de dl'oit commun, en Autriche, est le régime dotal (1). L'usufruit de la dot appartient au mari;
cependant, si cette dot consiste en argent liquide ou en
choses fongibles, le mari en acquiert la propri(~té.
Chacun des époux conse/'ve son droit de propriété
antérieur au mariage et n'a aucun d·rait, soit slIr ce que
l'autre acquiert, soit sllr ce qui advient à cclui-ci d'une
maniÙre quelconque pendant la durée rle l'association
conjll~ale. JI y a présomplion
)(!gale 'lile la femme a
(1 I;ode •.ivil aull'Îèhien
de 1~11.
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LE :IIAIHAGE ET LE [)l\"Onn:
(i5
A L'¡hRA:\GEII
confié il son mari, comme;;' son représentant
l'adminislration
de scs biens propres:
mais,
l':'gal,
à cet
égard,
le mari est considéré
commc un mandataire
ordinair(l,
Aussi. le ["(;~ime ll\gal aul¡'ichien
est-il lrès
différent
du ¡'('gime dotal fran(.~ais, sauf pour la portion
ùu patrimoine
de la fCll1me qui
forme
l'objet
dunc
de dot. !l'autre
part, Il~sAUlI'icilicns non
pell\'rnl ohlt'nil' le divorce pOIlI'(les motifs
graves e'" les lt'ibullau~
sont autllris,',s ¡\ prol)oncer la
ùissoluticn
du mariag-c il la demande
dps deux (~POUx
« pour aversion
invincibl(',
))
constiluli(,n
catholiquc,;
La
¡Ir'{9ÎIIU,?
droit
fra/wais
rl'ginw dl' la
nou
plus
a
C!lU
sur
sen('
le,; l'i~gles
l'al' le
et sIIr lc
l("gnlt~: elle lI'a l'as modifié
d,· l)olre COd¡l civil sur h~
!'autol'Îsalioll
<:fllIlmIIU,llll,'
ln l('xt(~ primilif
I.it cne,)re, l'al' cOllséqupnt,
divlll't'(',
maniai l'l
lit
r()['rnUl(~r5
m:ll'italc
Ir.
t'I'¡~ill1(,
pui,;,;ant~t~ lJ)i1"ilil]n Sl~ tl'lIll\'t'1l1
mall'Îl'II ¡UII'·
monil~ an'l' la lui du di\·()['('P..
En out/'(~, I'p.xcdlclll{~ loi' du:1O a\Til lH!lIi pe¡'met
aux h0Il1I11('S tlt' plus dt, \'ingt-d,un
ans, df) sc marier
« SI/liS lli'II/I'
Il ¡j,',llilllli'I'"
1,· CUIIS"IIICII/,',,{
,l,: {"I/I'S })Ill'(,llls
;,
1;'
II
Eu 1,'s}W:I'/l', ;'1 défaut de eontrat,
les époux sont répulés l)l;Irié~ S,lUS le r,"gimc de la comlllunauté
d'acquds
:~" La feIllm(~ ('st souIllise
de la fa/;on la plus
droite
Ù la puissau{'e
marital!!.
La loi espagnoll)
ne
(1)
v.
~)
Code
}p;-;
])f/t'}(II/.'Hf"
l'j,il du:H
fllt
juillet
'·¡'(J.ffi/·'
ISs~',
.••
·•
l~HlX. p;tg:n ";,'1:;.)
1'''1' Le\"'.
(St'pft'rllhrt"\
Ir;lIluit
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lifi
LE MAHlAGE
ET LE DIVOncE
prévoit pas le divorce,
de corps •
elle n'admet
DE DEMAIN
que la séparation
...
Le Code civil italicn impose il. la femme l'autoritÚ
maritale.
Il ne détermine pas de régime légal; il s(~
borne à organiser le régime dotal et le régime de la
communauté qui ne peuvent être que conventionnels.
La doctrine et la jurisprudence admettent qu'à défale',
de eontrat le& biens de la femme sont régis par ki
principes
de la paraphernalité.
Les, deux conjoin',
doivent contribuer aux charges du ménage, chacun (Il
proportion de sa fortune. La séparation de corps c,t
seule admise en Italie. Mais le Gouvernement italíen a
pris l'initiative
de l'introduction
du divorce dans la
législation et il paraît décidé à faire triompher procJwinement son projet.
Le reglme de droit commun est, en i\'01'/:,?rjf?, le
régime de la communauté
de biens. Toutefois, ccl.le
communauté
diffère essentiellement
ùe notre communauté légale : ellc sc compose de cc que les époux
déclarent y apporter, et des produits de leur travail ou
de leur industrie;
elle est administrée
par le m¡,ri,
mais celui-ci ne peut, sans le consentement
de sa
femme, en aliéner plus du ùixième à titre gratuit, et
le consentcment
de sa femlllc lui est inùispens'blc
pour donner, engager, aliéner ou louer des immeubles
ruraux apportés pal' elle à la communauté;
cJwque
conjoint a, d'ailleurs, sauf clause contraire, l'adm; listration de ses biens propres (1), Les cau~es du di\<)rce
(1) Loi du 19 juin 1888.
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L~
MAHIAGE
ET L~
(m'OHCE
sont l'tldullère, l'abandon,
les condamnations pénales;
riser le divorce cn cns de
t;poux, après une séparation
reprès'~nlali(Jns faites par le
autori Lés ci viles,
A L'':;rIlANGEH
li7
l'absence, l'impuissance et
de plus, le roi peut autoconsentement
mutuel des
de Irais ans, préeédée de
ministre du culte et par les
~\Ii\'anL le Cod(~ civil pOl'lU!lllis
du 1,'r juilletIRfl7,
la fClllmc esL sonmise il la puissanee maritale Ja plus
l'igou!'eu~e, elle r('~r;ime matrimonialll'gal
e~t cdui de
la COI;l/nllnault'~ dc bi('ns du « mariage suivant la coutume dUl'oyaume ", c'est-Ù-dir{~ le !'égilllc de la eommunauV' de tous les hiens prÓsents et futnrs; sallf dans
qud'Jlles
t:as prévus
pal' la loi, l'administration,
taut de,; Liens de la cOlllmunaul(~ (lue des Liens propres
Ù la femnw,
apparti(~nt exclusivcment, au mari, Lc
divOl'C'J n'existe pas cn Portugal;
la s(;paration de
corp" y c,;t seulc reconnue.
Le r0f);irne lt"~al ('tnbli par Jp Code ci\'ill'USSC ('st celui
de la ,,(~pa[,ilLionde biens ab,;olue.
Les époux sont complètement
¡odl"pendants rlln de
l'autr¡, ail point d(~ vue de J'administration
ùe leur
patrimoine personnel et chaeul1 d'cllx peut aliéner ou
hypothéquer
ses hicns comme bon lui semble, sans le
consentement
de l'autre. Cependant Cl) l,t~¡:{ill1ell"gal
n'e,,!. g-u('r(' qu'uII r(-gimc lh('(ll'iIJlHl : ('11r('alité, dans la
plllP,ll't d(',; l'as, le,.; ('poux jOllis,;cul ('Il Cl/llI1nUUùes
bi(~ns appal'kuant
à d¡;u;un d'eux, et ks ("Jnjoints se
tr(luvl~nl ainsi soumis ¡\ défanl de (:onlral il Ilnc sorte
de eommunaut(~ de l'nit. Entre personnes appartenant
fi. la ¡'digion orthodoxe, le divorce peut ètre prononcé
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6~
LE 10URIAGE
ET
LE
DlVOHCE
liE
DE~[AL'i
pour adult¡~re de l'un des conjoints, impuissance ou
stérilité, dégradation
civique ou absence;
mais le
divorce pal' consentement mutuel est interdit.
En Roumanie, une loi toute récente vient de fixer.
comme chez nous, lama.i~rité matrimoniale il vingt-etun ans pour les deux sexes et de suppr'imcr les actes
respectue u x,
La nouvelle l[jgislation du divorce prescrit qne lps
Úpoux qui divorce¡'ont par consentclllent mutuel perdront chacun la moiti(, de leur f'Ol'tulle an IwoEt de lenr:;
enfants; mais qu'ils en conserveront la jouissance jusqu'à la majorité de ces del'Oicrs,
L'époux {'ontre lequelle divorce sera prononeé devI'a
céder h ses enfants le tiers de son avoir cn nue-p¡'opriété,
Le nouveau Code civil SllisSI? auloris(~ Ir' lllat'iuge h
vingt ans pour l'homme et i\ dix-:JlIit ans pOUl' ]a
femme, 11appl)l'le au droit commun lIue inn()\'alioll importante en l'l'quérant le consent(~m,~nt de la mère au
mm'iage de son Iils ou de sa fille.
La séparation de (~orps est reconnUt~ ('omme unr mesuro intrrm6dínire.
Au bout de trois aus l'un des
époux, même le coupable, pourra exiger ]a conn:l'"ion
de eeUe st'\laration en divoree, si les callses du dÚsaceord subsistent encore.
Quant au di\'orce, la Suisse est actllellement
rn
Europe le pays qui l'admet le plus largement
(1).
L'6pollx 10s\\ par el' divorce pourra l'xiger non seule·
ment. des dommages-intéréts
pOlir prÓjlldiec ll\at\'~ricl,
(t) ~1. AlI'red
,',t1cn,.i, L'Application
rl~ la l(Ji <il! 'Iit·o,·ce. p. :101.
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LE ~I.\RL\I;F,
mais
aussi
unI)
ET
LE
indemniU;
DI\'ORCE
A L'(:TRA:-lGEn
sUPIMmentaÏ1'u
(i!l
pOUl' tort
moral.
Chaque époux reprend
,;cs biens qucl que soit son r(~ginw matrimonial.
Eu prinÓpe, la felllme rCjll'enùra son
nom d;~ famille.
« La condilion
liI)érall~ fail,~ ¡"¡ la femIlle suissfl dans le
mari;q~f', d'a]'ri',; ¡,l rutul' COlI,' civil, dit (~nco['e :\1. Valen,;i, "PI'a dOllc l'Il harmonie
avec la I,;gislation
large
du dirol'f:e. »
Ln llli ,mf;dflisf~ reeonnall
à la f(~nwlC mm'iée sa pleine
capa •.il(·~ per,;onnellc,
Elles cause,,; ùe llivurc,} admises
pal' ('die Ini sont nomvreu,;(";.
Enfill, pal' rordollU;lllCI~ ';llll\'eraine
du;1 juillelHllIi,
le priuce de JJIJIIIlCU
a intl'oduitle
divol'l:c dans les lois
•.iviles de la P-I'iucipauté.
« Le divorce,
écrivait ùan,; son rapporl
:\1. Houssel,
cOllsdle¡'
d'¡::tat - Porlalis
l'indiquait
au Tl'Íbunat
1',;1 ulle f'OlIs,;qllI'UC(~ du prillcipe
ue la liherlé
des
cultes el de" ('ouScil!n('(!,;, (lUI' la I'l'incipauli'~
de Mon(1eo, de lo u'; les I~:lab de l'Europe,
a dl~ la ])l'emière à
prodallwr.
»
- Celte Pl'iu<;ipauté ya plus loin: die entend donnel'
aux autre,; pays l'e:\.elllple des progrès
kgi,;lalit',;,
réalisés 7'I:ientili(llInmenL
La Il;gislation,
dit excellernmentIe rapporlcul'
de la nouvelle loi, dans lous les pays
(lui ont I'OllqJU awc la dil't'l:lion rcli¡.;-icuse, Il'e,;t plus
guidc') par aucun principe
redain;
il est temps que
l'esprit
dil'edeur
de la ~ciencl~ anime les institulion,;
Pl prenne le gouvernement
de la société humaine,
»
La nouvelle It¡gislation
monl"gasllue
« admet - avec
l'
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iO
LE ~IA (UAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMA]"
l'adulti~I'e de l'un ou l'autre époux, les excl~s, les sévices,
les injures graves etla condamnation à une peine afflictive et infamante - des causes de divorce relevant d'un
tout autre ordre : l'aliénation
mentale, l'alcoolisme,
)'{~pilepsie, la syphilis, ces efl'royahles lléaux de la
famille et de la société )l.
Celle innovation essentielle, proposée par le Comité
de réforme du mariage dès 190G, a une importance considérable. Elle réalise bien « la plus hardie mesure de
prophylaxie qu'on ait encore essayÜe pour améliorer
l'espèce menacée dans ses sources ,).
..
*
Il n'est pas jusqu'à la prétendue barbarie musulmane
qui ne nous donne des leçons de libéralisme.
« La femme musulmane,
une fois mariée, jouit d'une
indépendance presque absolue, en matière économique.
Elle peut possl~der elle-méme par héritage, par dot ou
par tout autre moyen, et elle admini~tre librement tous
ses biens personnels. C'est un bienfait
diî fi la l)olygamie. On cont.:0it, en effet, que ùes régimes analo~nes
à notre communauté,
même r(~duite aux acquêts, sont
impossibles dans un ménage qui, llígalement, peut être
un ménage à deux, à trois ou m(~me quatre épouses légitimes et où il peut y avoir, outr(, les épouses légitimes, des concubines
esclaves ell nombre illimité,
mais dont les enfants sont, de droit, héritiers légitimes. Ainsi les droits économiques de la musulmane
sont entiers (1). »
(i) M. A. Th:tlalllas. Le Féminisme
¡;"", i" SPl'lclllhre i!lOG.)
... cO;lime ell Tw',/uie.
(CA •...
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LEMAIlTAr.F.ETLEOIYORCEAL.ÉTI\¡\:-ir.ER
71
On peut donc conclure, avec le professeur Bridel,
qu'aux points de vue numérique et du droit positif, la
sÚparalíon de biens est le premier régime de l'Europe.
Il ne cpsse pas de triompher à d'écrasantes
majorit(\s,
quand I~e !l'est pas à l'unanimité,
à tous les congrès
(i8f11, 1 !100, 1!JO:!).
Ainsi. sauf quelques rares exceptions qu'expliquent
facilement la persistance atavique de traditions nationales iJlYl~tél'ées ou l'opposition de la doctrine caUIOlique il l'institution du divorce, partout oil la loi consacre dL nouvelles exceptions à la règle de l'indissolubilité du mariage, clIc se trouve infailliblement amenée
à angmentc!' la capacité de la femme mariée et il
étendre radian de I'Üpouse dans la gestion des afl'aires
du m(~na¡.;e, « Le fait, ùl~r.lare M. D{)pinay, parait démontré hislOl'iquernent et, pOUl' ainsi dire, géographiquemen', .':" »
\ 1) /lceltl'
1//1
So Ir/l'iltI.
fGIJ:L
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CII.\PITHE
LE
l:O~IT(;
llf.
Rl~FORMC
IV
ne
~IAIIL\GE
Sa constitution,
Le Comité de réforme du maria~e fuL eon5Iitul'~ il. la
suite d'une importante
enquête, faiLe par l'un de
nous (1; à {¡il /lias en 1nœ" sur un projeL de loi dÚ à l'initiali\'e du pl'ésident lIIagnaud, Celui·ri, s'inspirant de la
pens(~e de M. Paul Hervieu, leq uel dans une proposition
qui eut quelque retentissement
demanda l'introduction
du mot al/wu/' dans l'article 212 du Code civil « •.. poi.
gIll',e d(~sable d'or jeté dans les yeux Je la justice en
m,lOiÙrp d'ironie eL dl) défi » (~), .;Plui-ci, disons-nous
assoria le moL (¿mOllI' ail maL )Jllu'ia:¡1' eL il en prolil<t
pour donner à cc demier l'ampleur inh('rente il l'idél~
même Iluïl comporte et dégagée de toute question d'in·
térêt. Estimant que le seul mariage qui commence el SI!
fonde exclusivement sur l'amour est l'union « dite sottement libre ») que les législations antiques, plus posi.
tives, plus réalistes que la nlltl'e, reconnaissaient
« di·
gnement»,
il voulait que ce « mariage ) fÙt constat:
par l'oflîciel' de l'état civil et devint source de « droito
familiaux », au moins au regard des ellfants. II voyail
dans Celll~ rdol'me, unc réparation partidle de l'injm·
lice cnmmi:>e cm'er::; certains ilres particulil'l'emer,
.1 :\1. I\.,n(, de Cf¡a\'a~ne~.
Iknl'Y ll.:ltaillc,
(~:\l.
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intél'essants, puisque, soumis aux obligations de tous
sans en pOSfH\dc'r lons les droil::;, ils ne doivent leur
situation sociale qn'à lcnr ¡'mcrgie, qu'à leur lravail,
qu'Ù leur intelligence,
Et il espérait que « la femme
trouvel'ail dans la légale union libre, infiniment plus
facile à oblenir que le mariage, line précieuse garantie
d'avenir eontre les contiéquences de la séduction ctles
ent¡'ainUllcuh
de la passion n, \1) St.:lon lui, son projet
devait Ji¡'(:ciser la législation actllüllemen t en yigueu¡'
sur l'union libre, laquelle est reconnue et sanctionnée
pal' lc ClIdp, en ce sens quo « la loi autorise la recherche
de la. IlHl,lernit(\ naturelle », El, avec raid!) de M:ll. Bérl'nger et Itivet, il proposait d'élendrè ce principe il la
recherche de la pal.prnit,'·, « Lf~jOlll',concluait-il. 011 ('('ci
sera promulgué, l'union libre tiera enlin reconnue, l'our
n'ètre pas insolents à l'éç;ard des humbles, YOUS devrez
mÔme l'appele¡' mariage; et pour a\'fJi¡' line police sociaJe sérieuse, \'ous adnwllrez enfin que cetle union
puisse s'~ ct1nstatcr au pr¡'mlable par simple proeèsverbal, sigol\ des int\\ressl:s sur le regislre de l'état civil
et se ¡'Olllpre de la mème manière à la l'er¡uÜte Je tous
deux ou !lt(;¡ne d'uu seul. Alors le Code portera non
seulemeutle: lllol, mais la }Icllsée ÚI.' l'a I/lOlli', »
L'occasion, aUcndu!) par nou;;, de S.1I:'II' Ù nouveau
l'opinion de toutes ces queslions dans le Dut d'obteuir
1: Ikjh, I't'(,ud !:(I11, <Ians son 11"lil,; SUI' /,1/ .1/(sli('l',
,Ialls {,{
H,;t'ullllioll
l'I d'III.' ['l"[jlis',
"\";tit ¡,,'UPO';,' «d'illl!lo,,,1' all con('lI.
!Jiu'tl ""I'Llln,'s IIldl,l:atiOlls», d'Ill' l'intl"l'd ,les J'cIJUIICS
el el,'s
euLlll(,; natlll'"I,;, " Tout "nrant 11<; en e()n<:ubin"~"
"','rivail-il
IJ<Jl'lel'ait d., droit le nlllll ,i<: s(lll P"l'C sui\'anL
'masillle : I.~
IHlll'/'
csl '/I¡f'IH
('vllc'nIJi/¿tllllS
detllOllsl¡'(ll.
Le [H"rC \:ull\"uhin,
lll~
1Il1;l1W 'Pli' le p"l'e IIl<ll'i". serait,
en outrc, te!lu de pounoi!' a la
i'l
subsi:;L:H1(c
"t
'l,
l','ducation
de ~a progénitul'e,
)¡
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7i
LE
MARIAGE
ET
LE
DIVOnCE
DE
IlE~IAl:'¡
enfin quelques résultats, auxquels les tentatives individuelle3 précédentes n'avaient pu a!Joulir, dait propice.
l'ious ne la laissÙmes pas échapper. Nous ouvrîmes, auprès des écrivains et des soeiologues les plus qualifiés
par lcurs œuvres elleurs tendances gén(;reuses et réformatrices, une ronsultalion qui aboutit,confl)rmément
il
nos prévisions et ¡\ nos désirs, en décemorc t90;;, !lIa
formation d'un Comité, lequel prit le titre de Comitl~ de
réforme du mariage.
Pour celte nécessaire réforme, pour l'aml'lioration du
sort des enfants naturels et des (jl1cs-m¡~rcs, (Iu'exigenl
non seulement les principes de justice el de bonU:aux·
quels la société moderne sembl(: enfin vouloir obéir
mais qu'imposent encore tant de douleurs, tant de dé··
tresses jamais apaisées, l"abaisscmcnt
de la natalité.
l'inquiétante mortalité infantile, les juristes et les psy·
chologues les plus éminentsse groupèrcn t spontan/~menL
Ainsi ils aflir{l1èrent, en une magnifique manifestation,
leur volonté formelle de s'intéresser
directement,
d:
prendre part même à « l'organisation»
sociale jusquelà incertaine et flottante, hasardeuse
et il'rationnellt .
de remplir enfin la véritable fonction qui incombe il
l'élite el que nous nous sommes eflorcés de définir, au
début de ce livre; la rechere.he etln réalisation de l'hm'monie sociale par les voies de la vérité, de la justice d
de la liberté.
Nous ne saurions trop les remercier ici d'un efIort ,i
nouveau, si significatif, si fécond qui leur a permis de
refondre, en vingt-deux séances, tenues hcbdomadaircment de janvier à juin HlOl;, tOlite une législation matr··moniale caduque et d'élnblir -- ce que le Parlement
j IIsqu 'ici fut impuissant Ù Maborcr - lin premier projd
de loi complet de quatre-vingt-trois
articles donnallt
plpinC' salisfaction il tous les esprits lihéraux, donnnlll
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LE cOMr:·¡'·; DE Rí-;FOH~IE Dl:
ni
MAIHAt;¡':
au Code
cet as~cnlinH)nt moral sans leql1cllc~ règles
de drr,íl ne ~auraient I;tre v(~l'iln.blemenl eflica('c~. "
Ayunt de dOn\wr un apcr/:u úe qudqul',;·uue"i dcs plus
impo¡'tantes ~éune('s du Comill:, uous 1'1'''yons \ltile dc
pré~cnlf'l'les memJJl'cs dn Comité ou plult\L dl' rnppC'ler,
pour chac\ln d'(·ux, lcs (l'U\TeS qui jll,;lilij'¡-cnt naIre
UPPt': illpur compdeuce (1).
(i
M. Paul Adam.
M. l'i1ul\dnm est \Ill manicut' d'i<l¡\es dain'oynnt
et
enthousiaste, ronscienricux
et sind'¡'c d dont le g(~nic
de ppr:masioll el de ('onqudc cst il'l','~sisti]¡¡o. Il s,;dllit
le kdcllr allf'si 1'0mpl(,tl'mcn t que ri nlcrloclIlcUI' par la
ricltt,s~C de scs illlag'('s, pal' la beaulé de St,s symboles,
Pi\! l"iIlH,"niosil¡" de sr,,;;ral,;nnncmenls,
pal'l;1 varil't(~ el
l'¡'.!l~yatioll de ses }lrl:ol'eupal ions.
tl '-;\'st dounl: aux letll'cs « avee une IclllJ ft'ént:sic de
br'LlII!.I'"lInc ll'lle f(¡li(~ d'all¡'uisl11e, lIU lel oubli dc ses
ín¡('l'ds, qu'il y nvail de qnoi stup01icl' et seanf¡uli~er,
s'ib n'daicnl il. l'abri tlu l'ClllOl'ds, tous les Charn\¡alots
(k la lilt,':ratlll'(~ illdllSll'iellt~! "
l,.~ai,.;i l'ur C('Ue sorte de dl'~lil'cidl'olo¡;¡I[uC ([u\'PI'OUv~nt sculs k;; (,Ill;; dc la liLll'l'ulul'e <le puiSSitnCe el qui
donnc la récllll1IH:II;;ndu gL'nie il l'CIlX qu'il nI: tuc pas,
\Oll:'>avez \'oulu r(,lIdr(~ ,,¡;;iblt,;'t IraVt,l';; vingt volume;;
lïdé,~ qui a s"lIlcnu COII1IlWuue colonne "el'll~bl'ull:
toule l'al'lnalul'l> ÙU monde madcl'/H', cc leil-l11otívdc la
>,'('Jl'mplion pal'l'¡¡llruisllw qui dc;:.silj(' son l,l'ait éblouisI I ~Il ¡'UlllfIlTndl':t
tl'nu.'" l'\I'Ju;..;,i\'l"Il\l'nt.
:tllX
(}ll\Ï';I~èS
:lÎ .••
¡"'lllcnl
dan..; \cs
qUI"'
Illlt1:-.
l"a}lid(·~
IIC ll\Hl~
l'..;qlii ...~t
t'Il
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pa~
"onl ~ui\'l'e.
Il <.':-:l ¡}':llltl'CS
qui
el :111ùí\'íll'l'l',
il" nlls 1"lIlÍn('nh ,·"llah"l'a'rllr~
('lln"'::t('r(~;-;;111lllaria:.!n
rls[1C'cls,Ir in \ ie el ,J •. t'II')nTC
1\11"n"lI~ ¡wuns ('l'Il int"l'l'~"ant
~
(1(: sÎ:;:Il;drr,
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iti
u:
MAillAI;!:;
F.T
LE
DT\'OHCF:
[lE
DEllL\J:\
sant à travers toute la symphonie de vos livres, \'ous
avez rt~ussi, eommevous l'aviez lii~relnentpromis, à faire
œuvre d'art Il en inscrivant un dogme dans un « symbole ".
C'est en ces termes que Camilte MaucIair précisaavec
force et lyrisme le sens profond et rigoureux df.!
l'œuvre de M. Paul Adam (1). Et celui-ci, avec trop de
modestie, lui répondit:
« Le rOffill.neillr lèglw il. l'avenir
une observation de son tempérament. C'est sa vie méme
qu'il oITre au sociologue ainsi qu'un objet d'expériences
subtiles. En cc sens, il collabore ti l'œu vre sociale, peutêtre efficaccmell t. »
Sociologue, Paul Adam l'est lui-m{~me uutantque 1'0mallcier et autant qu'historien. N'a-t-il pas inscrit, dans
quatre romans d'un intérd « romanesque » continu,
la Fora, l'Enfant
d'A usti?)'lit:, lrt Ruse, .ci Il Soleil
de Juillet, la synthèse inlf!,r¡rale des idées Cil France,
pendant les trente premi~res annl',f'S du dix-neuvième
siècle (2). » Et sa collaboration
il l'œuvre sodale
et
artistique est mnlaisée à analyser, h mnbrnsscr, tant
elle est abondante et complexe.
L'auteur du Serpent /loi¡' s'intéresse et sait vous intéresser il tout; rien d'humain, selon le mot de Terence,
ne lui est étranger. Il estl'écrivain éclectique par excellence. II entend réagir contre la torpeur de ceux qui
tournent le dos il la vie et à leur époque. Il aime l'action
effective et s'y line avec ferveur;
« Nos écrivains,
déc1al'a~t-il, ne semblent pas assez se reudre compte d(~
]'(~poque il laquelle ils vivent. Elle est cependant admirable. La venue de la science au dix-neuyiÔrnc sii~clc a
apport'" une nou velle source d'émotion dan:; not¡'c vie.
(1) Le III <ll'C~lllhl'l'
1~)OI;, il lïsSlll'
du J'a.uqueL
Jlar les amis et le,; ¡¡t1ll1íl'ilteur,; de p¡¡ul Adam.
(~J Chu.rles-lIenry
lIirsch, 1~03.
l,ni
l'lit orgllni,.:,·'
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LE COmTl~: DE RÜOIDIE
Dt: )IARU(;¡';
¡¡
La :>cient:e elle:> lhéories
libérales
ont creus<Í enlre les
temps modernes
et les temps passés lin abîme aussi pro·
fond qU(' celui qui séparc les temps chrétiens
des temps
pillen;;
[l).
»
La \'il' actuelle
est fprlile en sujets
inédits,
en tendane!'s )lflll\'cIles
~lont il convient
de recherl'lwl'
l'origine, de diriger', aulaut qu'il est possibh',
l(~ sens. Paul
Adam 1'(,ll1plitt()utt~S II~SIlllcstions
qu'il lui erJO\'ient de
trait.~l' de la lllmiiTc de ses pensl'~es qu'il exprime
inU;gl';d'lll1f'nt, sans allénuatioll
ni faiblesse,
qlldllue paradoxales qll'elles
pllissCllt
parfois de\'oir paraitrc.
Et il
lt~s (,"[>l'iI110, 'luoiqu'en
ùiscnl (:{~rtains C(~nSelll'S impuissants, dans un st~le « rollu,.;te ilt gracieux,
incisif et
musil:al,
dired
el ¡'affint·,. Ses lines
contiennent
la
frcsr¡ue spacieuse
ni¡ dans l'amplitude
de la phrase,
le
rythme plein sllarmonise
il l'ul(':e, Ils eharrjent
des coull'urs, des sen~at.ions,
lin trésor ùe pensées original(~,; d
l'abondance
du d¡':\'ersemenltonnnt.iel
né romp!. jamais
la s:;ntaxI: c]assill lle que pour apporter aux grammairiens
el am, artistes k tribut ~.rurw conquêle
opportnne
(~:.
['¡Illl ,\dam combat nus tares,
lias l'iLlienles. nos tradition~ [>l'sanle:" notre mortelle ruutíllll, « 1101,.,' vieil.
lesse
avec lInl: éllcl'gie
bien am¡"l'it:aine
: {( :'Ious
S01\1II1CS des vieux ... s'(?cric-t-il
il son rcloul' ù'Amériqll'~' Taille pellr fige notre sang ùans les veines. :\'ous
mas'luons
notre ,'ounrdise
avec des mots humanitaires,
paei tiques, "
,( :'ious dt~daihnolls
la l'oree el 11IHI5 prêchons
le
S(~I'OllI'S aux faibles.
Mais les Arméniens
continuent
d'¡'[rc mas':.llTl'slll
\[m:':'; avoir montré
la générosilt':
des milliardaires
)l
)l
,..l
1 LI !ilh;,'r¡11U'('
d I:/¡;l('lc, \'t'lla,\',
(J CJI"I'It'~·III'nl',\'
{·fJolt'INP{)j'(ljJ/f~
de ~1\1. (icol'p:<'s I.e CarùlInncl
\1.
lIirsch,
I!IU:I,
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7H
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE IlE~L\IN
américains en faveur de tout ce qui est producti f, il
ajoute: « En France, les riches ne se dépouillent guère
qu'après leur mort et p¡'e;:que toujours en faveur des
hÔpitaux ... Le rachitisme, la tuberculose, la scrofule
allèchent
toutes leurs sympathies.
l{¡en pour les
forces réelles de la nation, pour lc' pau \Te écrivain
qui meurt de génie dans sa man;;ard~, rien pour l'inventeur méconnu qui vieillit sur 501\ Œuvre, dont la
réalisation
mulliplierait
l'aise humaine,
rien pour
l'explorateur
qui veut créer une ville dans le désert
técond ... (1) »
Dans un autre ouvrage, il critic\lw l'excès de sentimentalisme qui nous afl'aihlit, qui nous dl~tou¡'ne aussi
bien de l'action productrice que de la pensée créatrice
et dont « la grande endémie nationab : l'amour»
est
responsahie,
.Mais il s'agit de l'amour, lei que nous l'enseignèrent
trois siècles de litté¡'ature et de romances.
« Classiques
et romantiques,
écrivains de l'école
sensible, disriples de George Sand el de Lamartine,
tous répétèrent à notrejeunesse
que le but essentiel de
l'el1'ort devait èlre l'asservissement
d'une <Lilleà no,:;
désir,; ùe prol)l'iété. Se promener ¡'l deux au clair de
lune, par le clwmin du bois, en sc répétant des niaiseries banales el sempiternelles,
se jurer des mensonges emphatiques
el vains, se promettre
l'un il
l'autre des vies heureusement
moins aliénables que le
couple ne les rroit d'ordinaire, échanger des promesses
fausses d des hypocrisies lyriques, se reprocher ensuite
la fragilité de res supercheries,
se l¡'ahir, se venger,
sïnjurier,
s'abandonner
brutalement,
parfoi,:; se haIr
au poi nt d'employer le vitriol, le revol\'e!' et le couteau ¡
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voilà ee qui consomme, h(~las! le meilleur de notre jeunesse fr;Ill~·aise.
« Tout (~da pour di,;simulel', sous un wrbiage inutile, la ~'1line convoitise {lue l'on a simplement d,} s'unir
pat'les corl's, au grè d'un appétit nature!, innocent.
"Ce"t
lin granù malheUt' latin (lue Il~s amants se
refusent h raYl~u neL el candiùe de leul' goÙL pUUI' la
volupté !lue, pOlit' la Call1al'aLlcrie jouellse de:>sexes,
« J.1~S JI'asqlles
de loute une abominable comédie,
inspil'le pat' k:> divagations des anciennes littéraLures,
alfubknllrop
laidement nos beaux instinds » (1),
CeLle comédie est aussi le résultat (.l'un dogme ùemeuré longtemps iJldiscuté, sui\'unllequel
les lilles de
la bourgeoisie
furent persuad(ocs de ~ cOtH.:evoir la
eommllnion charnelle comme une incongruité».
" l'our avoir rendu la volupté honleuse, ignoble el
cacllC.\¡':,la llIorale chrétienne condamnedes malheurenx
à l'ignohle 1),
l'lus ù'lliLerté dans l'amour, el cdui-ci repremll'a sa
vraie fae~ de llllllii~re el de heaul(~ et relrou\era
toute
sa puissallce créalI'ice, au ,;ens le plus universel du
mot. l'lus de franchise aussi, d~ tette « franchi:,;e nécessaire (lui reud lliOmn¡(~ pl'l'eil'ux aux homme.s
El
[¡OUS alll'ons ainsi le::>bases Yl'ritables, saines el justes
du ¡f¡[lI'ia,,\~ de ueJJlaill {lU¡ !>ourm élre au,;,;i parfait,
aussi hal'J)lOnicux dans l'an:ouplemenl
joyeux des
COI'pS'1ue dunsla pénétration admi¡'able des ÚlI1SCiCllees,
.\ cau:;\' de raJIIOllr faux et niais pl'écl'~de1l1IlJelltdénon,~é, de cet amOllI' mortel qui ,l cslle gralld professeul <l'infamie ", il cause de lui, {(des IJOIllIIII\Spleins de
('oul'ag(~ et {i'ayellir ee:;sent l.JrUSljucIllenl de poul'suiyre
les tins élevées de leurs espoirs. lis s'alangl1i,;:;cnt
lo,
,1
l,a Mo/'ule
de t'(I'd/JUr. p 6.
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HO
LE
MAI\IAGI,
ET
LE Dl\'ORC8
DE
IlEMAI~
auprès d'une créature nigaude 0\1 féline, Ils se canten·
tent de flasques embrassades, de caresses animales, de
paroles imbéciles et de sobriquets enfantins, Ils attachent à leur essor le poids sinistre d'une maîtresse larmoyan te et incapable ...
« C'est dans l'amour
imbécile et quotidien (lue nos
races latines dilapident le tI'ésor de leurs volontés. ))
« Une mauvaise éducation
passionnelle atrophia de
celte sorte les <lmes, avilies ensuite par l'abêtissement
d u sport sexuel, par les douleurs in utiles et bêtasses du
sentiment, enfin par la défaite du m,Ue après la trahison
de la femme. »
Et Paul Adam donne aux jeunes gens cc conseil hellement audacieux
; « Soyez done des voluptueux
savants et raffinés qui n'érigent point de temple aux
servantes de leurs joies, qui ne s'endorment
point à
lenrs pieds oisifs, mais qui vculent, pourchaque
instant de plaisir, une cOllvive nouvelle)) (1).
« Eclair(~c par lu transformation
dïlldialla en Emma
Bovary et en l.a Parisiellll{?,
souhaitons que notre jeunesse ne se laisse plus leurrer par les fa.usses amoureuses des salons, ni par les maiLresses scntimen tales.
Tout 11 élt\ rl\vélé sur le mensonge actuel du cœur par
les romanciers du dix-neuvième siècle» (':2).
Quant aux sentimentaux
incorrigibles,
le mieux,
pour eux, « est certainement de s'unÍl' à une jeune fille
avenante et gracieuse, très instruite,
élev~e duns un
milieu sé"i)rc, capable des petites vaillances qu'impose
un revenu modeste, mais apte, un jour, il triompher
par toutes les élégances, si le sort se déclare. Peu
importe qu'elle ait ou non la dot. Son <lvoir et sa droi(1) I.rt
Morale
d,'
['a¡¡¡()1l1',
(2: I.a Morule de l'amuur,
II.
p, ¡:l.
}l.
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ture
permettront
ecrtainemcn
t d 'ae,! uérir ce qUI man·
1 \,
¡:aul('ur
des rd/l'es
d,! JJlllllisil'
propose
encore
ce
mag-nilique
¡([('al au m;ll'inge, « Composcr
avec l'autre
(~Isoi un ,,"cul car'aeli'l'e
qui sï0u(¡u(~,
s'instruit.
Vouloil' devenir' il dl'ux une pprsonne dOUI~(' d'(~nergi(~ meil¡eul'l~. Souhailer'
d'dl'e pour' l'aulre l"excm¡de
du bien,
lui sacl'ilier afin de lui i1ppl'endl'e lapossibilitÜ
du sacrifiee. L'aimel'
pOll/' la s(:iencp qu'il vous communique
et pour celh~ qu'on implante
en lui. Communiel'
ensemble, non seulement
pal' l'amour,
cc qui est l'eu,
mais par l'identité
dt~ l'ell'ort, la m("rnc re(:herclw
du
nai.
Scntir quP, si l'on mCUl't, on continuera
de vine
cn J'aull·e. Til'PI' dc l'amoul'
une amili(',
IInc estime,
\lne seicllce, \ln d¡'~\'()\I('mcnt, \lne pens!"c, \lnc émotion
sinci:l'e, Sc ùI'~pouiJl('1' pell à pcude l'alllourscntimental,
p01l1' s(~ l'I:\dil'
d'lInl' sagessc
manifeste.
Fonder ensem!!l!) une lI,'un'e utile aux homm('s;
et la Cht"l'ir de
tOllles SI)S forces et llli eOIl:-iacrel' toute la puissanco
de
deux ('(.eUI'S exaltl~"; IHU' l(lul' passion mentale:
pllis, le
joUI' oit ro'une
atteint son Lut, procréer l'enfant qui la
perpduera.
Voilà cc que le mariage
pOlit offrir de
qlllT:l"
gr'and» \~.'
SlIr Il' d¡yor,:/' ,1. Paul .\dam ('Cl'it :
" Le ,jOLlI' oÙ le mariage
ne poul'l'a plu,.; gUI'I'e èlre
sOUIH'Ollllé d'hypocrisip,
ill'l"cllp6rel'a ses inlluenecs
morales, Loin Ij'èlre conlrail'l',
pal' cons('(luent,
Ù l'iIInéliol'atil.lll d"s mœul':" le divorTe ne peut qUI~ le,; sel·vil· ...
« En dd,¡u'l'assant
le;,; ¡imes passionnées
de I'hypoerisie, par I'applieation
spolllanée
du d¡"oree, la loi les
conll'aind¡'ail
au courage de leur opinion. Elle,.; conl./uel'-
1 /.(/ JJ(J",,/e
\~) l,a .\lo,"(!tl'
dt' f(li/wur,
[l. J í.
(/(~ (IlHlt)l(r, p. l,"
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82
LE )IAHlAGE
ET LE
DlYOnCr.
Of. DE)IAl:'i
raiellt ¡¡lors la no!Jlessp. de leul' franchise; ce qui es .
. Lien la plus belle des morales» (1).
Voici, enlin, l'opinion qu'émit, cn réponse à notr,~
enquête, M. Paul Adam et oÙ il définit avec nelleté et
logique les responsabilités
et les droits de la mère dan:~
la société libre de demain:
«
Mon ('her confrl~re,
,J'estime que, dans la soci{'té prochaine, la fell1m,'
doit yiyre libre, indl\pendanle,
('gal!' dc r1lOmme Cil
toutes dioses. Par consl\quent, il sied qu'elle affirm.'
dès à prl\sent les responsabilités
que la uatUl'e lui dl"
cerna. Nul n'est socialement, c'est-il-dire relati,'emenl.
libre que s'il se reconnaît l;lpte il. eette ¡ibel·té, sans re·
courir à la compassiou des voisins, à leur donlination.
Aussi, me semble-t-il que la ferIlll1e rendue mi~re n.
doit s'cn prcnd¡'e qrÙ¡ Plle-rnl·m,.~ de l'aventure. Elle
consenti. Les conséquences lui doivent incomber.
« L'homme
n'a rien à voir, une fois passé, dan;.
l'aY(~njr d'un enfant dont, matériellement.
et positive··
ment padan t, il sera toujours difficile d'¡"tablir l'auther '
t.ique ascendance. C'est dire que je trouve réactionnair,·
et funeste toute tentative de la loi pOlir retirer il lie
femme l'entière responsahilil(~ de ses aIllours et de sa
maternité.
Loin de l'élever on l'avilit. Il n'y a l'ien dl~
honteux. à engendrer, au contmire!
Qui engendre Ill~
peul être considéré comme une victime, mais comnl<'
une donatrice généreuse, honorable el louable; voir,·
glorieuse. L'"f:tallui doit de la gratitude, non pas 1I1l"
réparation.
(l Bien à VallS.
Q
« PAFL
(1:: ta MOl'ale de l'amolli',
(:!) Gil fjll1.~, n septembre
AIlAM
"
(~î.
p. ;l,j,;.
l~lO'j.
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LE COMITÉ
DE llI:"ORME
DI'
MARIAGE
H:¡
~1. Paul Adam, (lui, par sa volonté, son sav'Jir et son
talent, oecnpe l'une des pI'cmières placcs parmi ceux
qni p"épareut un avenir meilleur, eut, comme WalùeckHousseau, cclte générosité supri~mc de desccndre dans
rari~lJe pnlitique par altruisme.
En lHH!I, il ballail au premier lour dc scrutin un
ancien prt">fetdu JI) mai, ~agnait toutes les voix socialisles de è\ancy et de la banlieue, trois mille sul1'r'agcs,
malh,~urcus('ment
inft;rieurs Ù ceux des paysans qui
élurent dépntl\ l(~ur principal courtier en grains ~
En 1\llHi, il ent encorc le coura~e - fort méritoire,
en vl:ritÚ - de défendre dcvant les élcctcurs du Xl" arrondlsscment
dc Pal'Ïs, nn programme indépcndant ct
scientifi<luement économique.
L'lin de nous (1) suivit
celte dCl'ui0re carnpagne et eut l'occasion d'observcr lo
tumulte sJ},!cial dcs r,;unions publiques et des llIanifcstalion,; dont « le pcrsonnel sc recrute presque entil~rcment parmi les souteneurs. "'ul, en cfl'et, ne les égale
pOUl' acrJampr ou bien abrutir proprement
l'orateur,
ericl' « Vive teti » ou « \ïve Celil)) jusqu'à se "ompre I(l
gosier, mOYI'IInanlunc piète de cent SOUS)) ('21.
En dépit de I'hostililé stupide d systématique
d,~;;
uns pOllr « l'homme de leUres, pour Je journalisle aux
mains hlanches ... n, de J'incomprl~hension désoJantc du
plus grand !1omhrc,UIIlO sutl'l'nges furent obtenus en
quin7.C jours.
Commc nous revenions un soir d'une réunion parliculiÙremcnt violente et que nous déplorions le persistant/rion/jJ}¡" rlcs 11I,;dillCl'es, PUIlI Adam nOllS dit:
1) \1. H. ,1" C¡'a\':¡gn,'"
:! /.(/ .lJor,,!r rI(' l'omuIf",
l'
·1.ï,.
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« Le,; Minislres d()naicnt
Nre choisis en dehors du
Parleu1Pnt, dans l'élite de la nalion,
- Cetle méthode ne I'er'ait point l'affaire des toutes
puissantes m:¡joriV's, Commcntlcur
l'criez-vous entendl'c raison "?
- En fondant un groupe parlclllentail'e (lui défendrail celte !1lI"lllOde,
- S\)l'ail-clle jamais (:0I11I11'iscpar le sull'ra¡.!;cuniversel"? \'y V('IT,lit-il pas unc re::;tridion ,\ sa souveraincté? \'(·st·cc pas lui d'abord qu'il fautl,\;rOl'lllCl"? ))
!\lais allez donc préconiser
la rl'¡'OI'me dl! su/I'l'age
universel il unc assemblée de citoycns f¡'ançais qui,
dans lc dél irc carudériSl il¡uC dcs Óleclions, 11lIrlent perpl)tuellcmenl.l'/l/ll'l'llIIlioJ/alr?,
s'abreuvent dc mots ronflants \·t vides, - d'alcool aussi! - et qui ne savent
quc sau¡..;]oLc['ct verser des pleurs de lJ11'lodrame Sl!r
les malhcnr,; dl! pI'olétail'e décrits, d'(IUe voi, pâleuse,
par un compagnon inconscient, ignorant ou roublard",
M. Henry Bataille,
Il a falll! lc succés (>datant, indi;;culablc dc .l1a1Í1I7Il
pOUl' consacrer
délinitivcm('nt
lc talent de
~l. Ilenry llulaille, pur lcttré, écrivain d'unc ddicale,:;se
exquise, poète el arliste d'une sensibilité aigui\ et très
subtil psycliolll¡";uc,
L'autcur du .lfast/Ile avait commis cdtc imp¡'UÙCllCe,
cette inconvcnancesans
nom de se tenir il l'écart d'un
cel'tain groupe, accapareul' du « mal'ché lill(:'rai¡'c et
ul'ti;;l.ique )), dl) ,( coul'Liez',; " - l'expri:ssion est dc lni
- éll',Ulh!'!'S et fUllcsles Ù tout ar't. Li) rancllne dc ces
indu"triels dut s'apaiser dC\'ünt l'u:u\'re nou\'clle, hardie, originale et l'orle qui llhligea, ;;elan l'avcu ml'me
(:nlilJ/'i
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LE COMITÉ
DI, HÉFOIDlE
Dl" MAHlA(~E
H::;
de M. Catulle
Mendès, la « justi!:e il l'enthousiasme
,).
« Il y a, écrivit
le poète du IIr:rUl l'/I!/({~¡r:, du si douloureux
voyage,
I'hulTlanit(~ et lit \'l"¡'itl~ seull.'llH'nL en
art. " Elles sc dt\(ngent,
dnns une atmo,.;ph('rc
de lumineuse et <-lémouvante
beauté,
de T/lH SIIi!!¡, de la J-"~
lll'euse, de ¡'EIII'hall/entent,
de JJUiJ!!l/l
C/)/i&l'i,
ces
dt'ames admirahles
oille gt!nie dmmntique
dressl), selon
son propre
rêve, « vaste eL sim ple ;'t la fois, si neè¡'e
toujours,
l(~ vrai s(~ul dJ'ame, Jv drame des consciences
nt <\1.1dl~still, })
\lIllS .1/mllllll
C/I/i/n'i,
« sorte de f¡'e'"que gl'nl;l'ale de la
femme
", Henry Bnltlillc montre
justement
ceci: « La
femllle ob(:issant
;'t ÙI~S fonetions
pnssionnl:'~s
d pnssagill'es qui sont successivemcnt
en l'Ile, .. Au contrail'e
de l'homme,
affirme-t-il,
qui peut se d<~\'ou(>l'il unr, idée
pa:-fait(,IlH'I1t en dl'hors
de son destin ou de son bonheur personnel,
Olt qui pellt rc,.¡trr tidèIP il line idt:e, il
un iù'~allllèl1le apr¡~s son accornplis~(~mcnl,
les femmes
S('lll des /i,l/'liiíles
IlllI/llellltll/l;I'S;
elles Iwu\'cnl sc hauss(,r ,jusqu'à la pire abnl'galion,
nwisellesll(~
sout jamais
r¡lW des hèroïnes
d'ocl:asion,
aVh: la passion etle PU!'
instinct
pOUl' levier.
Elks sont ]lOU"¡S<"I~";
plll' d(~s l'orces
inV'l'icures,
des d,"\'ollemeuh
sans ¡¡mit!',.;, Inais ce sont
HL des
ml:talllorp!losc,;
l('mp("'ail>(~S quel 1('111' inspire'nt
]('5 llI,\stl':ri!'ux des;;eins de la nature dont. l'Ile,.; soutles
mcrveillcuscs
sel'van(es,
La ¡¡¡¡::,sion qui les a fait agir
uue fois morLe ou simplcm(,nl
détruite,
cll(~s retomheut au dCgl'l: moyen du therrnum0tr!'
dl~ la vic, avec
parfois
la plus aLsoltw
con truùiction
d'a tI ¡Lude. Elles
allendnnL
pntiernrnent
de la vie UIH: autre, utilisation
de llmr,;
rOI'CCS .••
»
Tel est le principe
t:ssenticl
llont il cunvil~nl de se
p<:netret' avant d'abOl'der
toute question
relative aux
l'apports des se,\es. « La femme, dit cneot'c le Jmron de
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l:)li
LE ~lARIAGE
ET LE mvonCE
nE DEMAIN
ltyshe¡'gue, dans le quatrième acte de Maman Colib1'i,
n'est pas un être indépendantetlibre
comme nous, elle
est asservie il des lois de nature qu'uucune civilisation
n'a encore abolies et n'abolira jamai;;. Elle est une suècession de fonctions absolument
contradictoires.
»
C'est il la conciliation de ces fonctions, ti leur enclwinement harmonieux
tout au moins (lue la sodété doit
travailler, si elle veut éviter « l'amns des drame,;, les
instincts lûchés, les deuils, les dissentiments effrayants,
les irréparables \"érités, » Et M. lIenry Bataille conclut
par la voix de M, de Hysbergue, en pressentant « une
plus mâle et plus júste sagesse qui diminuera d'autant
la somme des douleurs courantes. »
L'auteur si « ingénieux à se souV('nir, il sentil', ù
souffrir» de la C/wmbT'e blanche nous entretint de celte
amélioration
indispensable des mœurs et des lois dans
une leUre où il généralisa
les questions
que nous
posions avec une ëloquence entraînante
et convain-
can te :
(( C'est par des lois, par des loís seulemcnt que la
société parviendra à modifier peu il peu les lois primitives qu'elle a promulguées
et qu'elle sent, chaque
jour, devenir plus insuffisantes - il supposer qu'elles
n'aient pas été de tout temps par trop rudimentaires.
Celle du mariage est du nombre. On l'a amendëe par le
divorce;
ce n'est qu'un premier pas; petit à petit des
satellites de lois paraîtront, qui auront pOllr elfet d'atténuer les grands crimes de nature qui sont à la base
du Code. Le projet du président Magnaud fait partic de
ces satellites inévitables, Tôt ou tard l'hlllllHlIité en
arrivem il une conception de l'union des êlres plus en
rapport avec le respect de l'individualité cr, de la vic,
qui est son but et son honneur. On s'étonne vraiment,
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à Y rt'dléehir quelqUt~ peu, 'lU'UIl rouage aussi arriéré
que l(~ mariage, lPl qu'il fonctionne
el malgré les
si':~des (lui j'ont ÎIH;O!'pOl·•.• Ù nos mn'u!'s, n'ait pas été
amélioré sensiblr.rn/;nt
depuis que les lois semhlenl
s'impr"'gucr
de 'lu,'lque psy<:llnloKip, Ile t¡Ut'll}llC inquiélud,',
YOil'(~ de C¡lIt'I'[lws
\'('lIlO!'tl..;.
La f;llll/~ 1'\1 rovil'nt ~
la (;.)uul'di;-;c el il 1;1 l'oulilH' dl~ la hOUI'g('oisjl~, qui ne
q\W conlI"~ le trop de lib"'l'alisll1c
aceOl'llé Ù
(;('ll"~ iuslilution,
et qui n 'u ll1l:me pas Sll utilise¡' le
divorce. C(~pel1d;¡lll, (;onslalons que, depuis quelques
anl.é,'o,
k Illaria¡.;'~ subil
une d,':pn"(;ialion
morale
illdl~nia}¡le
: 011 dirait.
qun 1'I1OIlllUü chcrl'lw
oh.;,'u!','·J'I"dallll'¡'ail
fi t'n d,jg,'lg"'!!' 1\:l'l'Cll!',
lll('lll
lw[tutl). ¡.'astre de l'union
garde!'
110m' n'cn
lilJ!'I~paraît
Ù
'lue la
111O¡'izon, -
mal dégrossi,
el il faul a\'ouel' l!llt' la <!uo,:;lion
Il'osl pas rninec - mui:; eutin il paruît,
¡\\'(:C d,:'j¡'\ dl'S J'l'gards humains. La Famille ::'e dégage
'1',ls::,i de ses IiU1i les de cUlwcntion.
Les 1I100UI'S s 'ama ..
limide,
qu'il
souli'w
ÙOUI.'lIt
I,ks~es
plu:,
simulenl
la
accueillanles
...
el
gut:I'e,
COllll11e
,jl~ ~;\ \¡llul'~('()isi(~
<'l y voit
C(':<:ilt':
Bref,
lIn
CXI'II~eJ'
le lI1¡u'iap:,:
leu!';;
Ile
fai.
sat.isfait
je le disais il l'illstant,
que la masse
'lui y t¡'OIlYd la eon,;id(~ra-
!lloyenIll~
d,~ ses
ne s'elI
r:ws! vieux lllonde,
vieux
d"ur! ... ~<:llopcnhauel' t.ion
r~·likni Je pellpk
pOIl!'
pIn:; anlil[UI';; aI)(lIJar;l~s. l'Ii
salisfunt.
AlloDs aux réformondl'. now,l"t!ant
et bouun de::; pllil<.t::iophcs les plus
";"IIS0s, sinon le seul et qu\' la ¡nade a tl'Op san'itié, je
!ll
sais ponrq uoi à ce ¡":;I'OS boul'Llon i\"fL' de :\ id'lsche
- a dit nellCIllent:
« II l';;l inulile
d,~ disputer
sur la
])tll,'"r;ami(>, plli-;'1u"~1l fait elle (!xisle P;ll't()Ut, ¡ll/f'
s'iJ~Jil
'/JI/'
(le rl)l'.1iJ/I¡S/~I"
1l11'Y a pas (k \'("I'itablcs monoga1JlC:;:
tou;; nous ViVOllS de et danfS la polygamie,
Si
\'Iwl1lmc va vcrs plusieurs
femmes, ::mivanl son cœur
d ses hesoins, il cst strictement.iustc
qu'il soit libre; il
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HS
LE
MARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DE~I.\lN
seraitjuste,
en const;quencc, qu'il ;;;oit aussi oblig(~ de
se cha¡'gcr de plusieurs femmes. Certes ce sel'a diminuer Jeurs rôles, à ces femmes, que de les ramener au
rôle naturel de suhordonnées, mais enfin, on "crra disparaître de ce monde la damc, ce monsttunt de la civilisation européenne et de la bêtise ~ermano· cbrétienne,
avec ses ridicules prétentions
au Ikspect et à 1'1I0nneur! Plus de dames, - mais aussi, plus de ces pauvres et malheureuses
femmes désemparées (lui l'emplissent maintenant l'Europe! "
« Celle derÍliÙre phrase a trait au projet du président
Magnaud - qui n'est qu'un point et viJ'gule de la loi
future. Le point est beaucoup plus loin encore.
« Pour ma part, je ne dis pas (lue je sois l'ennemi du
maria¡.çc: on n'est l'ennemi que de ce que l'on combat,
et je n'ai point de goût pour la propagande,
On ne
combat aussi que lorsqu'on peut proposer de substituer
une forme à une autre forme: or, je rE'connais qu'en
l'espèce, tout ce qu'on pourrait proposer en remplacement du mariage civil semble pluV.t \':Igue; il peine
entrevoit-on quelque chose qui serait commc l'ell1>c~)i.çt¡,('ment
respcctueu.l:
d'un am01J)', De plus, il faut constater que le mariage, bon ou mauvais, es!. pOUl' la plupart des hommes une nécessité sociale - pOlll' tous
ceux, en tout cas, et ils sont nomOl'eux que l'indépendance et la Jibre disposition d'eux-mêmns
n'ont pas
placés au-dessus de la société. Je me contente donc ùe
ne pas l'aimer. Le peu que j'ai écrit jusqu 'id, clame en
son fond, l'irresponsabilité
et la libertlí de l'amour, et
s'il vous intél'csse - personnellement,
nc'n pas \'05
lecteurs - d'avoir de moi un avis d(~taillé sur le mariage, je vous renvoie justement
en noyembre, il ma
pièce du Vaudeville, la ¡Jfo1'che ¡"ltptia/e, ail vous trouverez sur ce chapitre, I}on mes idées elles-mèmes (je
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I,E
CO~lIT{:
ilE
RÉI'OIDIE
Ill;
MAHlA(;C
l'ln
ne fais pas dl' théÜtre ¡'¡ th(~se) mais les fonLlements
sur
lesquelles
elles s'étaYl'nt.
« Croyez,
mon cher confrèr(~,
à mes sentiments
les
meilleurs,
« IIE"ln BATAILLE))
(1),
rit J/ai'tli"
f\'lI})lir¡/e
,1
Quel titre ùoulour,:usement
suggestif
~I, lIenry
Bataille choisitlÜ,
pOUl' mettre l~n
~<:i'ne « lïllélul'lablt~
tarc ') ùu mariage.
« CeUr pii~ce, J¡"clara-I.-il,
roule sur le don dl~ sui d(~
la jt~Unl~ !ill(~ el SUL'le ùrame illl,"rienr
nanant
d(~tanl
,L'L111ts pl'oyincialrs,
mai::; belles el al'dente::;, qui sont
les yiclillH~::; obscures
de cetl!~ institution
telle qu'elle
fonctionnl~
('II('I)!'¡~, ,le }luis enl'ore dire que la fatalité
ÙI~ « J'jnh'ital,k
alllClUI' "se j(~tle, dans la pii~('(~qui nous
ol'cIII'e,
SUL' lin l'lre Jdieal
el. Illuehant el l'ahal. Le
pau\'\',~ dl'C d'amouI' tlll'ud d'amour,
»
La marche nupliale,
pOlll' hien des .i(~uncs tilles, esl
une lllal"'he
ail suicide:
el nous ne croyons ]las trahir
la pClbée de ~1. J:atailll', en Ji,;anl qu'il faut entendre
e': dl'rnil~t, 1''I'llle plus lwut-drc
dans SOli sens figurli
qUI~ dan,; SOli "cns propre, Au suicid(', c'csl-Ù-dire
il
rall('.t1Jli:-'~('li)('nt
de JeUI',";l',':\'es, de leur ¡dl"al, dc loule
IClll' "il' :;l'lltimentale,
dt"I:ue dans un preluiet' choix,
Anéanlissl'I11l'nt
que h~s mensonges
pr¡'~alable,; dc l'¡~ducalion
religieuse
et tous les préjugés
sociaux
font
croi¡'e irréparable.
C'cst Ù ce spectael(~ poignallll't
tragiquu q\W M. Henry Bataille nous fil assistel',
Certains
n'l'n
YOUlllrenl
pas comprendre
toute lu hautaine
1'01'1,"(' ...
~
l. /;;¡ nias, '2~ sCI,lcmlll'l' I~IU:;.
',~) (Juanl il la remo'l' !!ur, qui triompha
celle 'lOnee m'·BIC il
III R, na¡"'tIll'e. ral'l'0rtons
liddl'Olpnt
l'explication
,¡u'en donna
per,;unnelleIllcnl
~1. Ilat:tille, 1\Illn titrp, écri"il-il,
«,I"it. <'Ire pris
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tlO
LE
MAIUAGE
ET
LE
DI\'OHCI';
ilE
DEMAI:'\
M, Jules Bois.
Par ses éloquentes el courageuses confé!'<:\nces (i),
par ses livres et notamment par l'tue nOlwr:lle, le premier en date des ouvrag-cs fralH;ais sur l't~rnancipation
intellectuelle
de la femme et sa mission de maternité
d:IIH un sens eX:lc[ lOt dans le scns mélal')¡o('ir(l1C lc l'lus large,
puisqu'il
s'a!!it en l'('spèee d'un dr,' 'lui fut nu ~ur l:l l:II,le ¡l
mo,Ii,I"s de,; p"intres
comlll" dans la ,'ie, C'est 1(' 1111, nou puint
obscènc ou di'dm. c'cstle
uu ;:r:I\'e el S:ll'l'é, 1.1.' titI'" .'sl nll'mc
triplcmt'nt
md¡lpIJOrique,
ear il faut CIICU'I' ajullt"r â l'in,'onseiellte ¡"'roine, 'lui tr,1\'ersc ma pièce, celle nudi[¡' primili,'e
et
originelle d'line (\lue l'id", sculemcnt
de st'n inslilld.
sans :lutre
parllre '1"C cdle mystcrieusc
et précaire hl'aule.
« A c<'llé d'die,
\'ous\'errel
« les \'étus
", si l'un peut ainsi
i'al'ler, Ics .'t.res "nrichis.
nou seulement. de la fOI'ce soei:de, mais
,le t.oules lcs cristallisations
,,~cula(rcs
d,~ I'ei'pl'it, de toutes les
ressources
assouplies
de III conscience,
a\'cc, dans J.:urs 111:1 ins,
Ics armes habituclles
qlli leur sont propres,
p:tl'lllÏ ¡.osquelles le
mal'iuge peul être considéré
comllle la plm forte, C:),l'il est bien
uli¡'~ d'ajonter
'Ille IlWS idecs sur cc chapitre
ÚU luariage,
avec
ou sans .\ivoree"nc
sontp:),s ,:elles úe 'Ion"icur
Bourgct. ))
,:II. Il¡tlaille :t natnrell"luent
placé le (kbat che/. l,..s arlisles 'lui
« sont \'l'aiment des individnaliU:s
Iibrcs par .I¡.flnition ¡', El il
a fait eXl'l'illlH ,¡I'und'cux
ces nohles idees: « Le ùevoir ,le I'artisle est dc I'"slituer â la vic t,)ute sa rl'alltrj, de l'l'jder le faux,
le fadict"
l'onvenliolls
et pr¡"juges, pOUl' n'¡dlCI' 'ln';'t );\ "érité,
c:),r ('Ile "."Ille cst l:t bas" de tout, la soul'ce de notrc in,;pira!ion
comme dc noIre amour, Aiuu'r la fenuIle d., cette manii~l'e-Ià et
respecter
en t'Ile tout ce qui est vrai, mlÏf, lllstinclir et nu, c'est
pein,lre cn':Ol'e lil un ¡lllmirable
tableau.
\' ous devon,; allcr il la
femmc nature el ¡l l'amour lihre, non point dans le s"ns rc,,'u de
ce mot, mais dans 1.: sens qui veut significl' amour libl're,lihérp.
de tous les I'I'i:Jugcs, ùe toutcs les faihlesses d donwllltl'exemple
à ceux qui u'eu onl pas les Illoyens Il'une joie indépendanle
et
robus!.e. "
Et ,1. ilaUtill" cundut
: "'1:1 pi;'ce punl'l'ait donc i:ll'e dcdÍl'e il
la gl,)ire d"s instinctifs,
de ccs étres qni délÜ,nnent dans les 1'1'0fondeurs illconscicntes
de l'âme, la l'lus grarde Le:llllc dUlllonde
moral. Ce sont eux la force J:¡ plus belle de 11l. vie, et l'exemple
le plus per;,;uasif. » (Le JJati/l, :!1 fev!'Ïer 190~,)
(l, A la llodiuière,
en l~n\-lS\l5, ¡t\'e'~ M, Léol'o\ù Lacour.
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LE
Cl)MITf;
TlE
II~;FOR~IE 1)('
)IARl.U; E
\11
sociale, M, .Iules Bois a él!~ l'un d(~s principaux
initiateurs ùu ¡.:;rnnù moun~m('nt
de « consciel1('e )) féminine
qui est aujolll'ù'}¡ui
hien près d'alteind['c
son enlier développement
el qui contribuera
pour ulIe grande
part
h l'heureusc
lmnsfor1l1ution
de la sol:iétl'~ contemporalllC,
M. ,Iu',cs Bois ne ,;'est pa,; conlcnlÚ
dl~ l'llI'1\îUJc'r la
lhl"orie de ['hrHlI1eip"lion
fémininp-, II l'a I'elll'l':senlée,
l'c\.le ¡>¡llall,~ipation, dl'j,'¡ agissan te, ('omLaUallk,
ellet:[ive, El I:'csl 1.11 Fr:II/11ltJ ¡WIlI;,'I,:,
el Cl/'~ 1/(Jlll',:/le
!)(JII/!?IU'.
Dans le premier
volume,
par pdi l:-; r(;ci Is, ,)uh',;
Buis 1l(,US lllolltl'e I'C\'l' nuuvelle se cOJllportallt
souvent
au rehotll,s dl) l'ancienne,
l:a1' ("l'st k senliJllcn~
dl: son
inkgl'il(;
per,;onnelll~,
ll~ scrupule
de sa dignillí (lui la
conduisent
et la fm'[ilicnl.,
L'aulre volume, dans la préface duquel Mal'ccl J'n',vostr(:('Olloutlout
Cl~ (lue les Vif~¡':ll's ("f'II'S uoi\'cnl
à
.Iulc,; Bab, est plus curieux en(:orlJ, Ce,;t \'ériL1ull~ment
I'œuvrc d'un IH'éclIl'seur,
Le litre n'est pas trop fOI'1. et
c'est une justice
il. I'eudrc il J'auteur
du 1'1I;",H'i111
ú"s
,'fI/"'ss'.'s
qui ('onnl1t lïn¡.\mlill1de
dl''; pl'(~llli"~I'CS lull.es,
qlle J(~ l'l"lllploy(~r. La 1I(J/iI,(>Il,.
'!ltll {1.'1li' qu'il
d(''Coll\'l'il
el. an¡tlysa devient dl' moins en moills ['arc: le.; r¡iJ1!lOl'ls
entre J'llOmme d la femme se modilient
1l1¡'~IlJlldans le
('oupIe,
L\"pollx Ull ramant
Il'a plu,; ¡l S(~Scl'¡té,; \Ine
sode de r(~lIet amourcux
ou conj\l¡.\al, unc p;ls,;i\'ilt~
qu'il moùèle, mai,; \Ille autre
indiyidualilé,
une aulre
conscience
avec laquelle il doit compl('!'. Ainsi, cel'laines
joie:; intimcs
du foyer antique
di:-,paraissent.
Mais ,Iultos Bois eroil ayl'C l'lli,;llll (1111~l'dU' J/o¡w,.fI'J
dou!,:/[,'
SI't'a J'"iglli!lOIl n(~ecs,;airl~ pOlll' l(~ ¡.;ralldissemeHt dl' J'homme
moùerne
et futur.
Alin de s'adapter
il cc:, conditions
nouvelle::;, pOUl' l'dell il' une compagne
qui ne sera plus une sujette,
mais line rivale ou une
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\l')
LE
}IARlA(;E
ET
LE
n¡VOIlCE
DE
DEMAI:'\
alliée, selon surtout son altitude I~tson caractère illui.
l'Adam nouveau sera réduit à développrr des qualités
encore sommeillantes.
à devenil' il la fois meilleur,
plus beau et plus fort. Le surhomme jaillira de la douJenr nouvelle.
L'auteur de la Douleu1' d'aimel' a pris soin de dénnir son « f(·minisme n, tel'me dangnreux, sur le sens
et sur la portée duquel on a fort ergoté et que cel'taines femmes, plus 011 moins exall\'es, sc sont consa··
crées, se consacrent
encore à ridiculiser uvec une rare
application.
« i\'otre féminisme,
déclara Jlll(~s Bois. est oppo'ié
il l'adulation
de la femme, au cuite égoïste de ses faihlesses et de ses caprices. Notre f,jminisme veut être
noble, désintéressé, virilcar, selon ce mot de Nietzsche que je prenais comme exergue pour mon roman
« L'li'lemelle Poupée»,
« seulement
celui qui est assez
viril affranchira dans la femme la femme ... » Notre
féminisme, c'est unl' collaboration
masculine loyalement oll'erte à l'effort féminin vers J'indépendance et
le bonheur. Il serait louable à ceux qui jusqu'ici abusèrent surtout des privilèges de la force, de lravailler
il. lib(~rer leur vassale de J'ignorance, de J'inconscience,
de la peur, de la frivolité qui sont :;es ennemis intéricurs et des lois partiales ou des préjll~{'s iniques qui
socialcmell~ l'oppriment.
Nous ne youlons que su liberté et son épanouissement
lotal. Qu'elle choisisse
enti n sa destinée et qu'elle prononce la formule de
son être! Il
Quuut il la mondaine, il la fcmme il la mode, à la
« dame ,) que Schopenhauer
accabla d'invectives et
d'ironies, l'auleur des ¡Voces de ,'';a{/wn la désil:íne
comme l'{uue même de J'antifémínisme .. Jules Bois puise
ses principes de généro5i~é émancipatrice
dAns les
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ceuvrc~s ùes plus illuslres défenseurs
des vel'itahles ù,'oits
de lafemme
: V, lIugo, G, Sand, Stuart-Mill,
Bebel, Villiers de l'Isle-Adam,
A. Dum¡¡s IiIs, lb"en, Bjllrnstjernclljiirnston,
.'tlm'iil Deraismes,
Olivc Sehreiner,
Saru.!l
(jl'und,
Tolstoï
ùans son propre
mysticisme
(lui
l'a l'ai l. « S'¡¡tt,ll:hrr aux nol.Jl{~s eauses féminisles
» alors
qu'elles ólaicnl enCOI'e " sons les voiles >l, (~t il se l'ose!
l'dIe passionnante
([ueslion : « Le salut de notre humanité ::nasC'uline, si compI'Omis
par nos vculer'jes,
nos
orhul~ils. nos soliludes
intellectuelles,
J'ail Ilotre COlllpagne
fut jalousement
et ahsuroement
exclue, qui sait
si nous ne le devrons pas il l'amour
lihre el consC'ienl
de la (¡rande
Ami{~'! "
L'drort
quc Jules Bai:; a fuit (~I1faveur de celle libl~ration,
le temps <[u'il y il consacrë,
le lalent qu'il ya
prodi¡..;ué, lant COIllllW (:erivnin
(lue ('OlilIlle conféreneier, sout el ,'esteront
ses plus Leaux tit['es de gloil'e :
e·'~sl. llar eux qu'il juslitie
le lIlieux cette helle devise
du lllystique
qu'il il fuite sienne « ~ïvJ'eJ c'est dUllllel', »
..
Ù
Voici 13. r("ponse
notre cnl! uèle :
que
l'auteur
du J/i1'Clcle
1IIOd,,¡'JIf'
lit
" Plaignez-moi!
J(~ ne saisis pas très bien le projet
de ioi du président
~Ia~naud,
I.l'l du moins que je le
Jlrl~ssells il tr[(vers les citations
et les interprétation:;
qU(~ j'cn ai lu, Je [rO\lye lju'il manque
de netteté,
de
dadl\
J 'dlicacité
pratique,
et il me parait entach(', d'un
sen tilllentalisme
i nu tile,
" Ce 'lue YOUS appelez
fort jolimen t « \lne loi
d'amoUl' )) [fi'apparait
contraúictoire
en soi, car la loi
et surloutla
l('galité n'ont rien il faire contre ni, hélas!
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~ll
LE !tIAI:rAGE ET LE IJrrOnCE
(lE !IEMAI;>;
l'amour -l'amour
toujours essentiellementlibre.
,"ous m 'objecterez l'intervention
hardie ~t généreuse de M. Paul IIerviell au moment de la révision du
Code. Mais c'est tout autre chose. Il est indi¡.;ne que le
mot d'amour et que la chose - la dirine « chose ))
prinf'ipalement
- ne soient pas inclus dans l'org-anisation normale du mariage. Sans l"amour, le mariage n'est plus qu'une affaire, et l'acte d'union un rite
d'esclavagt) féminin. Si l'amour a Je droit de dédaigner
le Code, celui-ci ne saurait lui ¡'cndre le même (j¡',dain.
« Cc n'csl pas tortes que je mécounaiss(~ Je scntill}('ut
altruiste qui a inspirÓ sa loi au (~élèbrc IJl'(;si(ll~nl.
Mais je suis de plus en plus porté ¡\ croire qne les
intentions do pitié, les hantises de bonlé, quand elles
s'évadent vers la chimère, sont les rrdoulables indices
de la décadenc() des peuples. Ces velh'·ilés inutiles
n'onl rien à faire avec la volonté v('ritable toujours
féconde, Un exemple qui est d'ailleurs une critique
il notre égard:
Lí's « Lois ouvriè¡'es » (I'f)tnlitrs, assurances,
responsabilités
des palrons,
elc.) onl étÚ
adoptées depuis plus de dix uns par 1'.\lIcmagne autocratique, milital'isle el llielzschÓenne. C'lclsl maintenanl
à pei np- <} II<' la France dÓmocratiqlw,
nipublieuine,
altruiste,
pacifiste, etc., va comrnencp-r il s'occupcr
des relrai tes ou Vl'ières, .. Méfions-nou;; donc du blufl'
de la pilié!
« Mais revenons au projet du bon et pitoyable Juge.
L'union libre h~galjsée par un officier d'état civil, ce
n'est plus J'union libre, c'est une sorte de mariage au
rabais, à la grosse, humiliant pour la femme sur laquelle res le suspl'nduc la menace de la i";¡J1ldiatiulI,
car on lél;'alisera moins l'union que le droit de Sl'
séparer le plus facilement possible.
pOUl'
«
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« Il est vI'ai que celle mesure
permettrait dobttmir
du p,'re pOlIr les (~ofaol;; quelques
suhsidc~:
mai,;
voilh juSlf'IlH'nt 1(' poiot faible de la loi, L'homme
au
crClll' dll1', qui con,~cot il pI'oliler Ile la jcuoess('
rt de
la beaut,~ d'l1ll(' " ('ompagn(~ >l, san,; lui dOOnf'I' c(~ t¡tl'C
aux ypux
dl'
aœeptera-t-il
tl'U5,
de ,<.;el.'lisser lier par
un contrat,
si I'aihle soit-il,
mai~ 'lui lui impo,;(' ùe,,;
devoirs'?
_" La femme
qui exir;C'rait ('cIte mis¡"l':lh\('
~aranlie,
sc vl,rrait
vite ahandono.\c
ou cxcill~rait la
méfiancl) d,) ,;on lrisle pal'lclIail'e,
il qui surtl)ut pal' surprise el pal' supplicalion,
elle ul1l'ait t(ml('~ !l'arrar!wr
f!U('j({lWS hril,l's .1e c()nl:e~~ions.
a (¿uel ¡ospritll\yal,
qu('1 "O'UI' dl'oít ne r¡"puh'Il¡'I'ail
il Cl~quarl Ircn~ag(,lI1cllt,
il eettl~ lergi"crs.diou,
Ù ce
bail Îlls"lit("? C'esl lk l'animalil¡;'
je IW dirai"
pas
« ré¡..;l,'~e n, luais e\.cuSI~(', :ii l'on vcu,t llétruire
lk fond
en ('oulhl,' l'illslitution
du llIariuh'e, la rpllll'laCl'l' pal' le
bail Ù tel'lne - ec qui d'ailleul's
Ul(~ pumlt
sans Lcaull'~
et sans idéaL
apr'·;; lout il faut conwnir qU(' lï\llCil Il1nio,; l"loi¡.(n,"¡~,-POllrtluoi Ilr pHS "',,n rapporlCl' h l'excdlenl
ll'ilyail qlll~
publia SIII' "C 1It'~n1l' M. Luci('o LI' Foyer 1'1 qui (he les
mauitt\
lIlilis
,;l'Illide en •..·tl'C de moius
condiliulS
de (~l~l
Cllfía¡';<'lll('Il!
11I'o\'isoire lk telll~
qlll' la fl'll1lIW lIC 11Uis;;l~l'II dl'e la dllpl~'!
" ~a\'l'z-nl\J,~
dili¡\r? Ll'ballcht~
la patl'l'llill\ n,
llui deillelll'era
vahue, l'espoir
"P
de l'union
dl~ la
«
fal.'(l1l
libre
<':0-
ret:herclw
tll'
« C'est
U1W I('nllalll'l'
Ill'illll:OUP ll'op Ya¡..:ue, el lIll'me
maladroile
l'lllaïve,
vers la I¡'~halisalil)n dl' la reChel'(:hl~
dc la patcl'llÎ tt',.
" Là ¡'n¡'OI/'
110llS ,\\'011;; l\lt", dl~"allcl'" par d'uulrl's
peuples,
II1,dgTl' le Pl'l'SI"v0raot
ell'ol'l du t'()/ISt:i[II'lli()1I1l1
¡[,'s 1"'1I1I1U'S t'l Ùl' soo sC(;I'l!laire, l\hne Anil de SainkCroix.
L';\lIl'111.'lgne pl 1',\nglclpl'I'c
adl1ll'tll'nt
la re-
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nô
LE
MAIIIAGE
ET
LE
DIVO/lC¡';
DE
ODIA!:';
cherche de la paternité qui, nonobstant ([uelqucs .¡bus
el certaines tracasseries,
est une loi de nécessité (~~de
justice.
« C'est il la recherche
de la paternilÔ qu'il faut
aboutir, et ici même. au (lil Rias, j'ai indiqué, au cours
de mes articles sur le rôle sncirl.l de la liml)¡¡~ (1), quels
projets de loi judicieux ont été déposés il la Chambre
et comment le bon sens fran~:ais peut rendre prati'j Ile
ulle réforme aussi ulile au relÙ,'ement de nos mœurs.
« .J ('l,ES
BOIS,
»
M.. Jules Bois lance une pierre, oh! Ulll~ toule petite
pierre dans notre jardin ... l(;gislalif! C\~stle fait d'une
méprise f¡îcheuse sur le sens d'ull mol. .. c( {Tne « )i
d'amour », écrit-il, Ill'apparaît contradieloire (~llsoi.., »
Nous brûlons du dési r dïnlcfI'(Jmp¡'e ici S'a démon·tralion el de lui poscr celte question:
" Q(¡\'ntende:~vous donc par une /oi'! ;\;ous tCllons essenticllement
1.
le savoir, d'autant plus que ..... tenez, qllelques lignl';
plus loin ..... vous reconnaisscz la nécessité de caer. .
prendre l'amour dans le mariage légal. .. »
En proposant l'él¡¡boration d'tme loi d'amour, nou,
désirions que cette loi nouve//,? ('tit (lile
d'amour,
c'est-à-dire
d'humanité
et dc justice, l~t n01l C¡U'C!lll
édictât des règles chimériques pOlir Hi cO)II,'f? l'amour,
El nous nOlls hnsiolls implicitement,
pOlir soutenir
cette proposition,
SlIr la conception model'ne du mot
loi: « Règle prescrite
exclllsiveml~nt à un Gtre moral,
c.'est-;\·dirc intelligent, libre et cOllsidéré dans ses rapports avee d'autres ètres ", et SUI' ces deux principes
('noncés par I'¡¡ufeur du f)iscolo's slIr rlil'i~/illl' de l'ill<!galill.;, « principes dont l'un nous intéresse ardemment
; 1) Parus
eu 190:l.
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LE
CO~IITÉ
DE
IIÉFOHMB
ni
Dl? }\AnIAGF.
;\ nofl'f' hicn-{.lrr, el il la eonservation d(' nOlls-rnèml's,
etl'autre
nous inspire une répu~nallcp. naturelle à voil'
périr ou soufl'rir lout l~tre sensible, et prinf'ipnlernent
nos H'rnblables, )'
~ous
créions dunc celle cxprl'ssion
" UlIl' {oi
d'(I1Il'JUI'
",
par opposition au pril1<'ipe des jUl'iseoní'ultf's l'omains qui « assujettissaient
indilr{~l'(~mment
l'homme el t.ous les aulres animaux h la J11hllC loi,
cxpl'rssion des l'arrol'ts génl~raux (~tah]is par la naturn
enr\',~ tous ll's (~tl'l'.-;anillll's pOlll' kUl' (~()mmlllle consl'r"alion. ')
L;l contraùiclion.
lïllo~i:ime,
l'auom¡tlil'
si¡';-lIah;s
par l'auteur des l,silius dp. tlude existcIII dont: n:dlemenl, non p3S daus notre projet, mais hicn dans le
Code civil 1'0I1IIliW-¡¡OI)()(,:Olli'?il,
et c'est cl'lui-(~i qu'il
faut raormcr,
au sens militaire du IllOt,' cu l'cxduant
de la vil' civile, en l'abandonnant
au pass('·.
M. Armand Charpentier.
L'auteuI' de rkvlIJlUi{1'
du {¡oll/¡r>ur
fut appf'l{' au
COlnit(~ de r("fol'n1l' du mal'¡a¡.;c pal' M. J. ,)oseph(trnaud, Cil fl"Hier 1 \HIG. C\~st Ull l'oll1anciel' dou [¡IÚ
ù'un polémiste, m'delll dans la ùéfensl~ des idées et des
causes auxquelles
il valla une foi absoluc, parfois
1D¡\me cxtrÔl1Icment virulent.
Comme tous les {~l:rivains
¡ibl'l'aux d dOIl(;s de quelque sup(~riorité iutelll?cludlll
qui sc pn"sent¡'renl aux {'leetions lé~islali\'es, il échoua
hl'illammf'nt il relies de l!IU(i; mais cet {,c!lee n'affaiblit
nullement son zl'Jf' ni ses convictions pl'Ofondes l'Il la
fjI'OU{I;
da
/)1'L'oi,',
Puur ¡\1. ;\. Charpentier, ¡'¡mino futuI'e aura pour condition essentielle la malernil{' l¡hl'c, « L'honneur dl' la
7
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!lH
LE
MARJA-GE
ET
LE
DTVOIH:E
DE
DDIAl:'i
f('mme, tel que n0\15 le concevons, se modiliera profonMment. Le mariage, basé sur l'harmonie des pensées,
la communauté des intérêts vitaux el, l'amollr des enfants aUl'a une noblesse et une solidité qu'il n 'a jamais
elles (i). ))
M, Lucien Descaves.
L'auteur audacieux de la Casel'lle, Ile SOIJS-o!fs, des
le dramatiste
novateur et talentueux des
OiSl'llU;J' de Passafjl?, hl chroniqueur
alllrte et judicieux,
le défenseur généreux de tanl de .;auses justes et
pitoyables qu'est M. Lucien Descaves, nou!; Úcrivit :
H1Hlllur¡;s,
1" décembre
I!)(l!j,
" Monsieur et cher confrère,
11m'cst impossiblepour
le momenl de répondre à
votre enquête, mais.le vous envoie bien volontiers mail
adl)()sion au Comité que vous avez fOl'Olé.
« Votre sincèrement
dévoué,
«
« Lt'î.IE:'i
DEseA VES. »
M. Descaves, malheureusement,
se contenta de celle
adhésion de principe¡ nous eûmes le regret de ne point
le voir prendre part à nos travaux.
M. Jean Finot,
:\1, ,lean Final a "u faire de la Revue l'lin des organes
les plus vivanls elles plus nourris d'idées d'aujourd'hui; il cut notamment
la témérité particulièrement
'.1) La Beauté
<iu elevoi/', p. 24\).
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ΠCO)lll'F:
OE /l(:FO¡nn:
IlU ')IA/lIAGE
!H)
rlan~rr(lllse pour lui de ('omhattre Ir,; préju~és I't les
~useeplibjli t(;S dl~ ses pl'opl'es ahon nés, en OllVl'ilnt, en
iH!IK, Il's colonne,; de ('I'tte H"¡'II"
hune call1pague dl\s
l\Iargueril.lú la\'OI'aLle à l'Úlal'gissement du div()¡'(:c.
L'écri\'ain n'cst pu,; moins intéressant (,hez M. Finol
que le dire('teur. El c·p.sl un fait ([ui ;;ufm ¡'t le singulariser, parmi quelques autre,;, forhans millionnaires, qui
conquirent
,'('l'laines feuilles au lll·jX dl' rOl' amass(;
dans la yenle (k, sar',; de plâtre ou des IJoisse:tux do
charbon et autre,; dnnrées, el qui dirigent ('cs ù¡"plorahles (1 Dilll'nales )), ces abrutissants
et prétentieux:
prospe('t.us. ¡\ la fa~'on de l>outiqlll'S d'épicel'ie, ¡l\'el' l'autoril(: etla e(~rtitude 1""I'asanlcs de gen;; dont la llullité
est déllnitive, tIf\ gCll" pOlll' qui Stendhal est Ull nouveau
I'(~dacleur, Maeterlin('k un jeune plumitif élran¡.;m· "
En l!lln, M, Jean Finot fut un des prf'miel's. II) prnmiel' Iieul-l~trc, Ù pr,"coniser l'entente cOI'diale, dans un
OU\TW{(~ : ¡"¡'(1I1('(lÍs
,,! .1 t/:¡lois oil, « :lpri?..; <¡twlqlJ('s
d(\toUl'S at\r(~ilblt!s, il ('ol1l:lut avel: force iL b n,"cessitl:' d'un
!'appl'oclli!mcut
entre les dl\UX grands peuples
aIliaw:<: qui, dans son ('"prit, doil prélude!' ¡\ la fondati,ln des f.:lals-lTnis d'Europe.
I'ms il l;cl'ivit un,· /1/¡il'islJji/¡¡"
dl) la /l)il:/Úi¡,:
que
~1.(,uslavc I\ahn signala COlllme un " lllilllUd dl\ vie n.
« lleprcnanl
dans l:e li\Te un eerlaín nom!Jl'e d,) théories
que la sci,)nce conlernpOl'ainc pUI'ait justifIe!', raulenr
en düduit qllC le corps est immol'te!. La Vil) nr. disparait
pas avec la mort, le trépas n'l~st qu'une lran"fol'lnation
dr notre être, IIu'une ¡':tape dans ]'(:\'Olnlion de la matièl'C vivante,:'tl. Final {>tablit par des ll'·rnoig'nil.:,'('s nombl'r'ux et dignes tIr. foi qne si la maladie lill/l'aine' des
soull'l'éll1ces parfoi;; terribles, la morl, ()l!e, n 'e::;t ni
horrible ni douloureu"e. Le dédain du tr(ipas ('st un sÙr
mc.yen de prolonger notre existence. D'ailleurs la dur¡lc
Il,
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100
LE
M.AllIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMAI~
de la vie ne cesse d'augmenter et M. Finot prétend qn"il
suffirait souventd'infiltrer
aux hommes la convictÍ<.n
qu'une vie ùe cent cinquante ans les attend pour qU'Ul
grand nombre d'entre eux arrivassent à les conquérir.)
Dans une œuvre capitale : Le Pr·t!juil': des rae!?:.
œuvre qui provoqua une polémique retentissante
entr('
le professeur
Charles Richet et M. Finot, celui-cI
« passe en revue tous les caractères
qui ont Üté sucees·
sivement indiqués comme différenciant les races. l'
prouve d'abord combien est nrbitmire et subjective la
prétention de caractériser
les races humaines par un
de ces Irai ts. Il se livre à une analyse appl'ofondi(~ de
ees entit(\s qui s'appellent la race ar1jelllll? et la race
latine. Il n'a pas la moindre peine :1 démontrer qu'elles
sont purement chimériques. Ce qui ressort du travailde
M, Finot d'une façon encore plus évidente que la suhjedivité de l'idée de la race; c'est l'erreur de la prt\tendue inégalité innée des races humaines (i). Il
Aussi M. Jules Bois put-il déclarer en commentant cet
ouvrage (/ que ~1. Jean Finot doit êtI'e chaleureusement
félicité d'avoir le premier opposÚ des arguments et des
faits il ces rêveries caduques auxqnelles il n'est plus
permis désormais d'ajouter foi. Son livre, ajouta-t-il,
n'est pas seulement une œuvre de hanle philosophie et
d'érudition prodi~ieuse, c'esl une bonne action et un
geste de courage»
(2),
(1) N"ovicow .
• Beau livre, eCl'ivil encore M. Gabriel .\Ionud. II Il lllontré
admirahlement
surtout la vanité de tous les raisonnemcnts
lJas"~s
sur J'histoire
d¡,s peuples cUI'up •.•ens. Les chapitres
SUl' la f"illite de la psychologie
des peuples, SUI' les Aryens, les Gaulois,
lt's ';enuains,
les l<'ran~'ais méritent
d'étre lus et médités
pal'
tous les historiens ... » (Revue his/orÙ/lle,
novembre
19,15.)
(2': L<l l'hilosophie
rie la longevite et lo l',·e.ill!jé cle.• I'nC"S Wllt
aujourd'hui
traduits dans presquc toutes les langues.
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tE
!\l. Jean
ter'mes :
«
CO:\lITI~
ilE
H1:;l"lJIO!f:
¡<inot a répondu
Ill;
M.\HIAGE
à notre
enquête
101
en ces
Mousieur et cher confl'ère,
« La civilisation
et la monogamie sc trouvent en
désacl:ol'll '~ompleL A mesure que rune progn'sse,
l'au tr'c baisse, On a constaté un phénomène analogue
chez lei' animaux eux-mêmes.
Le canard sallvagl~ est
toujours mouogame:
line fois domestiqué,
il dc\'icllt
polygame. Les mariages des dl'cs humains l(~s plus
affinc's par la civilisation,
ceux des artistes,
des
hommes de I,ettres, nous étollnent toujours par leurs
" exceutricités >l. lIue faut sc fiel' aux besoin,; naturels
de l'hOrIlllle, comme le demandent certains de vos collaborateurs, il moins d(~vouloir tomber dans une sorte
de pr'(omiscuitl'~ w·nérale. Il y a, d'autre part, Iïndividualitti humaine avec ses droits incontestables.
Le devoil' .lu [,"gis!atelll' est d'harmoniser'
les intérêt,; de la
société avec les appêtits l(;r;ilill/l~s de l'individu, Envisageant la question Ù ce point de vue, on pOlll'l'<lit facilemcnt <1lI11',]iorcrles !l'ois (~lérnenLs fondamentaux
ùe
votre loi ù'amour.
"1° En ce qui eonccl'l1C le di\'orce, celui pal'la volonlÜ
des deux partics est loin de répondre aux asvimtions
de l'homme moderne, Il est ùiftieile d'admettre
qu'une
épouse ùu un mari doivent rester éternellement
I'ivés
l'un ù l'autre, tant qu'il ne plaim pas à un des conjoints
de briser les chaines, Dou(' le divorce par ln volonté
d'ull seul'? Et pourquoi pas '! Il suffira seulement de
limiter la volont(' individuelle
et de la faire agir en
BANCO DE LA REPl.,IBLlCA
IlaUOT6C.A lUIs· ANGEL ARANGO
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10'i
LE
MAillAGE
ET
LB
DIVORCE
DE
DEMAI~
dehors de tout caprice momentané
de la chair ou Ile
nerfs. Lorsqu'un des conjoints manifestera sa volon',6
de divorcer d'une façon conséquente
pendant troi3
ans en déposant la même demande tous les six moi~;,
devant le président du tribunal de sa résidence, L
divorce devra être de droit accordé.
« 2" La mère d'un enfant naturel doil, quoi qu'on CIl
di:-ic, trouver proleelion aupI'ès de l'J~lal. On doit lui
aecol'der la recherdlC de la patel'nit(\. Toutes les déela·
mations sur l'égalilé des deux sexes ne peuvent nou~
cadler ce fait que la femmc esl aduellemcut
bien plus
faible que l'homme. Laissons donc Ù l'avenir le soin de
privel'la femme de la PI'otcction qui lui est encore nécessaire de nos jours. Quanl aux enfants naturels on
ne fera jamais assez pour égalis(~r leurs droits avec
ceux qui sont aeeordés aux enfants légitimes,
« au Hosle la question des enfants adultérins;
je vous
seandaliserai
en vous disant que je liendrais il leur
a(~C01'del'les mêmes droits qu'aux autres enfants naturels, y compris les enfants légitime3 eux-mêmes.
Qui
de nous voudra soutenil' qu'ils savaient les conditions
dans ltlsquelles ils sont venus au monde') Alors, le pOUl'quoi de leur punition et de leurs humiliations
nous
échappe. Et le repos sacré des familles'? On tonnait
cette phrase qui cache beaucoup de vilenies el n'en empêche aucune.
« Je n'insiste pas de erainte d'èll'e long.
« Veuillez agréer, monsieur et cher confrère, avec mes
vives félicitations pour votre initiativ'l, mes sentiments
les plus distingués.
« JEAN FINOT.
))
L'auteuI' de la Science du BOIl.heur put se rendre
compte, il. notre Comité, que nulle proposition, pourvu
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u;
CUMIT~;
ilE
R~;FOHàlE
qu'elle fût motivée par un principe
IJl'
MAHlAliL
10:\
équitable,
-- ce qui
était le eus puur toutes le,,; sienllcs - n'élait ùe nalUl'(l
Ù nOlls scandalise¡',
puisqlle,
toul au ,:onll'aire,
nuu,,;
nous étion,,; groupés
pour les slbI.:Ïle¡' el le::; ùdendre,
M. Léopold Lacour,
Ce ¡Ú'sl qu'en ll-l!l!i que M, l,(;opolù Lal'our trollva li¡
l'm'Olule délinitive
(k :'00 féminisme,
forlllule '1u'il jns(Tivil cn tl1le de son U?U\Te la plu,; J'cmarquable
: /'11111/[(l/lisl/Il:
i!l/';!Jj'((l,
l'l donl
il l:onla en ('(;s 1<:('ll1eS la
découvc¡'u:
: ,( Ayanl il parlc¡' (le la l'O-l'du";diun
au
COl/gri',; féministe
inll'rnalional
qui S(~ tinl il Paris Cil
av¡'il dernier
(Il'l%, .ie dis de mon " fémini:-ime )) : son
vrai nom serail:
II'UllIlllisl/w
iIlU;fjl"¡{, l'our la premii:l'c
foi,; j'elllployai,;
('t'\te formule
devant
un pnblic,
.il'
n'av¡·.is pa,.; cu la ('hance de la rencontrer
l'n tI!'s ronlï·rCUI:<',", pourtaut
l,ieu //lUllII¡lis/cs.
rait,'s il la HOllinii're
plus d'ullc ann/:(~ allp:!r<tyant ,janvier-mars
tH!l:i). Elle
ne 1O'~ yint 'lIW dl:s mois apl"\s ees di:-icollr,; prononcés.
,le sl~ntais k Jllilnque, :sur ma ùocll'inl',
d'uni) l!(.finilion
fld,;,//IuiI'.
lllll'étail
clail' que le nlll! ji;/ItÍllisl/tl',ll'ailleul's
l~llUI\'Oqll(" ne rendait
qu'unc pill'lie,
la lllf,ins lH'I'sunnelle, de ma pensée, :\'~' a-t-il pas. nu sUI'plu,.;, <lin:rs
félllinisll1t:s,
dan,.; Il: H'ns meu1/.' où les Hc\'cndicall'iœs
el Jeur:> alliés masculins
prcnnent
le term,-"! On a \'Il
naître, voilà deux ans, un l,;mi¡¡iSllu;
r!Lrr'linl.
Il ~. avail
lh'.ià el. de¡,uis longtemps
un ¡ÓUillisll/l;
()IJ1(I'!J'~(li.' •• , un
l,l/lÚllislllc
sUf'ialis!e,
(Juand, au d,"Jml de l'autolllne
de
lH~I:;,.l'eus la satisfaction
\donl. je clJmllll'\l~ais
:1 dé.~espÜrer) de tI'ouver et' (lue je c!w!'(:!w¡s,
« il s'cu
allait
temps, » eOlTInw on disait jadis. Cal'. en d(c",mh¡'c, line
Revue peu connue,
mais que je recevais
el lisais,
la
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l(H
LE ~IAHIAGE
ET LE DI\iOHCE
DE OEMAI¡';
/(evlleimmorlalisle,
annonça.it son prochain avatar sous
le nom: L'HumanÏl" inlégmle. »
M. Lacour a développé, dans L'Humanisme inlégral,
avec une hardiesse fort ehaleureuse, ses idées sur la.
nécessiU' de l'~lfranchissement
de la femme, sur le rÔle
de celle-ci dans révolution sociale el mOI'ale. « Une de
mes thèses, écrit-il, c'est que la f('mme alrranchie par
elle-même,
développée dans le slms de ses facultés
naturelles, enfin l'ell'Olwées ou recli/Ùi,!s, sera l'artisan,
plus que l'homme de la Cilé future .• Ie suis convaincu
tI'Op raisonnablement
que la I{évolution nouvelle, entreprise et pOllssée paI' le Masculin seul, comme fut
celle d'il ya maintenant plus d'un siècle, ne réussirait,
¡JOur le mieux, qu'à fonder un ordr.} de barbarie nouveau dans plus de justice économique, UII profit du
travailleur
seulement.
L'ouvrière
l'esterait serve du
mâle dans l'usine, à l'atelier comme au foyer. Surtollt.
lil l{(~volution serait matérielle, non morale aussi, non
intellectuelle, comme il faut qu'elle soil.
« On ne changera
pa:;; les idées tanl que la femme, el
avec elle l'enfant, l'selnvcs du maître domestique (père,
mari, amanl), n'auront pas, dl) ]elll' droit 111l1ll1lil/,
reconnu, respectè, fait passer pOUl'jamais dans l'esprit
et dans le Cll'lll' de l'homme, la nolion clail'c et IH'Ócíse
de l'essentielle vérité morale: savoir qu'il n'y a pas de
droit contre le droit, qu'il n'yen a d'aucune sorle pour
personne contre qui que cc soit - la Justice dant uni~
versellc ou n'étant pas.
" L'alfl'andIissement
de la femme serait la première
leçon nécessail'c pour élever l'intelligence, pour ennoblir
toute l'àme ùe rouvrier, du paysan. Libérée, la rni~re
líbèrerait l'cllfant, et ce serait ln seconde lc\:on, COlUpléawntaiI'e ùe l'autre, de verlu presque égale. La
llévolution (ou l'évolution) morale sera l'œuvre, aux
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LE
CO~IITE ))¡,; lÜ;Fl)Il~1E
Dl'
10:;
MARIAGE
troi" qua\'ts, du Féminisme. Pour la Hévolution économique, il y sera de moitié. La condition première d'unc
Ilévolution totale, réellement humaine, ("e:;t la lilJ(~ration de l.1 FI~mme, »
En JIlé'.rKede ce lin'c d'idées, " telle une sorle d'illustratiou donnée à ce li\Te », 1\1. Léopold Lacour il dudié
le . , originc;; du féminisme
contemporain
daos un
ouvl'a¡.\( tri~3 attrayant, intitulé : J'rlJis jÓItIl!l'S
Jr' la
/kL"lJlulilJl/,
" C'cst dan" la llévolution
fl'lUlf;aise, y
dÚ1l1011
tl',~-t- i1, que se trouvent
les "l'ri table:; ori ~i nes
dUlTlou,emcnt
f,':milliste al'luel; cal' si Jïu(:e {{uïl y a
égalit,': intellel'lllelle eutl'e l'lJomml: el la femme esl
bien ilntér'ieUl'e il la Il(:volutioll, si elle précéùa le Chl'istianisfl1<', e'('st selllellle1l1 du jour Olt flll'ent Jlroclamé"
les Droits de I1lolllllle, du jour, ail moins Olt se leva
SUI' le (Honde la gr'ande espéranee de l'élllancipntion de
I'holl1me, qll'Ul1l: dur/l'ille
parul el put pm'nitrc de
I'érllan\:ipalioll parallèlc de la l'emlll(~, suiei" ¡l'lIiI l/lrJllVI~I/U'iI/I)I)({i'I:ssa!/u
de ¡":illi,~L'I'
celle /It¡;sr: iu/r;[!/'lIle.
J)
Lr's troi" ¡Imuneipalr'ic()", assez mél:onuucs,
auxql(()lles l'auteUl' de j'U?PS L'r.r:U",~ consacl'U son étude,
sout: Olympe de {;ollg'es, TiJél'lligne de :\11::ricoul,td
BOSt: LacoJlJbe. « Ulympe de nougcs fut la Ill'cmièl'c,
par'Lli les Ilt"ro'¡[l(~sde la f{¡;vollllion, il demandel' à
celle-ci ¡1'étre logillue en [lI'oclamant le,.; droits de la
femme et de la citoyenne, Elle tnl~'a lIue Ut:dUl'ntion dl'
ces d¡'oits, Elle esl le gl'¡llld aieul féminin du Féminisme illtéKral.
" lh(:l'Oignc de [\H:rieolll't, la jolie grisette, gl'ispc de
patriotisme, 1'l'!>I'I;:;cntel'enthousiasme
d'ulle partie de
la France l'hníniuc pour la }{(wolulion, aux premil:res
annt:c,¡ de celle-ci, petite madame Holand de la r'ue, du
club et de J'émeute, « Minerve» bohème d'un mysticisme de la liberté dont madame Roland fut la Minerve
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t06
LE illAIHAGE ET LE DIVORCE DE DDIA¡ri
grande bourgeoise,
Enfin Rose Lacombe, l'em'a9';~
Lacombe, la plus intéressante dé ces trois femmes, e~"
supéricure aux deux autres eomme document révolutionnaire, avec le club tout féminin auquelle nom d.?
cette Pyrénéenne est attaché, aycc le club des Jlepubli,.
caines l'/!volutionnaÏ1'cs,
dont ltobespierre eut peur. »
Dans une série de conférences qu'il lit l'an dernier
au G¡'and-Orient, M. Léopold LacoUl' défendit avec une
éloquence soutenue, avec une méthode rigoureuse
et
une documentation
très approfondie,
la Hévolution
franl,;uise contre ses détracteur:'> d'aujourd'hui,
depuis
Taine jusqu'à Bourget, Jules Lemaître, Charles Maurras et l'étonnante phalange dë Lictian ll'anraise. Il
s'éleva avec force contre ceux qui veulent creuser un
abîme entre l'ancien
régime ët la France contemporaine.
Il démontra que la llévolution avait seulement aidé
la France " iL fonder l' ordre de choses vers lequel trop
lentement, mais consciemment,
elle se dirigeait (1).
Michelet, Lamartine,
Hugo, saluèrt~nt la Hévolution
comme l'avènement d'une œuvre commencée et préparée par les siècles passés, Et Henan manifesta, dans son
Avenir de la Science, une vive admiration pour l'émancipation nationale ¡'éalisée par la H.¿volution dans le
seus de la Raison. « Ce qu'il importe de constater,
disail-il, c'est cette incomparable
audace, celte merveilleuse et hardie tentative de réfol'mer le monde conformément à la raison ... »
Mais « le plus grand malheur do la Hévolutioll,
observa M. Lacour, est d'avoir rendu Napoléon possible; et si l'on essayait de nous consoler en nous disant
qu'après tout, sous une certaine optique, i'iapoléon, cc
¡)
,1 I'remiCl'e conference Ju. Hevolution politil/ue;
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u;
COMITÉ
DE RÉFOHME
'107
DL; MARIAGE
futla Révolution il cheval, je répondrais que la part de
vérité renfermée dans ce mot est précisément ce qui
afl1ige le plus notre afilour de la ltéyolution; car elle
n'est dev¡~nue ce cavalier, ce César, qu'au mépris de ses
principe~ de justice, de liberté, d'humanité;
et cc
qu'elle a donc promené par l'Europe monarehique
et
féodale, I'fl'rayée, houleversée, ce n'est pas son ,[lile
libéralricll, mais seulement le triomphe d'un al'l'iv': de
son militarisme final (1). »
\ous
rl'¡:Ùmes de M. Lacour la lelll'c suivante;
«
Monsiem' et cher Confrl'l'c,
,le l'avoue iL ilia honte, j'ignore le !,rojet de loi ùu
IJrl:sid¡mt Magnaud, « relatif, me dites-vous, Ù la régll« laris:ltion l(~gale de l'union lihre. "
« Ct que je ¡;aiSOllCroissavoir,
c'estque le Code eivíl
est Ù refaire. Il cst il refaire dans l'inll':rd de la femme
et dalls ¡'¡llui de J'cnf~\nl, et au,;si dalt,; lïnt(:l'd de la
C0ll111lUnaU
ti': sociale,
\'. I.a famille repose encorc sur ll~príncipc d'mltol'ité:
<lUIOl'it0maritale, autorité paternelle, C'est (!n cllnlmdiclíJll ¡¡WC nos iLll'cs Lie liLerl{~ el d'ég,dité. Le mUl'i él
la femme, le pi!!'c el la mi~re lé~alc!l1c\ll éKaux à tous
points de vue, et tou,; les enfants Jgaux d¡~val1t la loi,
eux aussi, tous dant lIalu¡'e!s, je pense, et pal' suite
légilimes: voilà ('C que je désÏ1'e d'ahord.
<\ I'uis je dirai
volontiers, avcc un sociologue des plus
inslruits et ùes plu,; sages, Leloul'I)eau : " Si pell de
familles peuvent on savent donne¡' il. ['enfant une saiuc
edul!ation physique, morale el intellectuelle, que, dans
«
l, ~ll1alrièllw
ICunfh'cnce
(la
ne\oluti"ll,
la Patrie
cl
lïlu-
IlLlllitÙ;.
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fOl'{
LE
~IAHIAGE
ET
LE
DIvonCE
DE DEMAIl'i
ce domaine, de larges empiètements de l'État, petit (lU
grand, sont probables et même désirables. »
Il Et cependant,
je ne suis pas étatiste. J'espère que
celle intervention de l'État, désirable aujourd'hui,
ne 1\\
sera pas toujours; autrement dit, que le milieu famili&.
s'améliorera peu à peu, jusqu'à pouvoir suffire ...
« LI\OI'OLO
LACOl!H
"
(1'.
M. Maurice Leblanc.
Depuis qu'il il répliqué au célèbre policier anglais
SI,lerlock Holmès en lançant son Arsène Lupin ... aux
trousses des lecteurs, M. Maurice Leblanc a été sacré
Conan Doyle français. Cette singulière mHamorphose
ne saurait nous faire oublier l'écrivain séduisant. nerveux, lyrique même, de l' t.:1Il/wusiasme, des Heures
de mysth'r!, de Voici des ailes! ... , de r;ucule-Ilouge
80 chev(l1I:¿' et de tant de contes spm'li(s « ornés d'amour,
rougis de sang, dédiés à la nature, Ù la force et il la
beauté physique. »
Pour nous, M. MaUl'íce Leblanc est surtout le dramatiste émouvant de la PitÙ}.
Le sujet de ce drame, écrivit M. Emile Faguet, « est
un des plus beaux du monde.
« C'est le sujet
d'Anwureuse; c'est l'histoire de la
femme insupportable par amour, et, du reste, par stupidité.
« II est trÙs scientifiquement
observé et démontré
que l'amOllI', chez une femme du reste bête, devient
une espèce de maladie, ayant pour caractère la monomanie absorbante;
c'est unc espèce de /}oulimie senti,1) Gil Blas (26 décembre
tuo;;;.
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l.E r.rnIlT(:
}lE
Id:FOIUm
Ill; MAillAGE
1I1q
m(~ntal,\, L'homme doit appartenir
tout entier à la
femmc amoureuse et elle ne soufl'l'e ni qu'il ait une
pensée ni qu'il ait une occupation C{ueleonque qui ne
soit PDSelle-mt\me. »
Une jalousie aussi insuppol'table devient nt\cessn.irernrnt de la méchancet(·,
et du geme
le plus
atroce .
.Jarques, le ht;ros de M, Leblanc, « n. précisl:ment
(;P0113('~ line
de ces boulimiques,
comme le lIlari
tLlnuJw'cuSi?,
comme le mari de I'Hl/f'ail!
Mallule. Et
vou~ voyez d'ici la situation. liermaine
ue lui pet'lIlet
aucllu ami; les ¡¡mis distraient de la femme.
" Et (¡ermaine cst jalouse de la petite Marianne,
jeU\1\' cousine de Jacques, que Jal'ques et Germain!'
onl. l'ecueillie parco que sa 111ère fait la fde, C'ost une
(. )"ctte
Mais comme elle esttrès hon petit ¡;art;on,
.Jatqu\'s aime mieux causer avec elle qu'avec sa femme
qui est toujours orageuse comme l'Adriatique et ombragé'llse comme la Forêt noire,
« .Jacques est auteur dramatique;
il a fait jadis une
pii,ce qui, rcfuséc aux BoufTcs-du-Sud, il eu lin suceÙs
t"normc Ù la Comédie-Franc;aisc. Germaine lui a intcrdit
de travailler pOUl' le tlll"'Ùlre parce que tl'availler pour
10 tbl~;Ure, c'l'sttrawlÍller
pour les aetrires Il! l'ntr!'r en
l'elalions iwec ellcs.
« .Jacques ayant
ócrit subrepticement
une Coméùie,
Germaine l'a d(~nichée et l'a lue avec attention, à la
suile de quoi clic l'a placée Slll' Iln Leau feu ùe bois
qu'clic a at'li,'é ayec tous les souftles d'Éole qu'elle
uvait SOIlS la main .
.( Jarques, ret¡'Ollvanl un vieil ami à lui qui revient
ùu Tonkin, (~lIetrouve tout de suite les t¡'ois ou quatre
phrases cinglantes, nécessail'cs et fiuflisantcs pOllr interdire la maison il cc Tonkinois,
)l,
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j
10
LE MARIAGE
ET
LE
DIVOnr.F.
DE
nE~lAIN
«,Jacques ronge son frein; il le ronge parce qu'il a
pitié. Il est pitoyable en se rendant bien compte que
toutes les faiblesses inspirées par la pitié auront pour
elle! de rengréger la maladie mentale de Germaine et
cela ne laisse pas de l'inquiéter.
« Jusqu'où
ira-t-il? 11 n'y a pas d'autres termes à
celle situation que le complet abrutissement
du mari et,
du reste, la folie furieuse de la femme (1). )1
Voici la réponse
que fit il notfe enquÙte M. Leblanc:
( Mon cher confrère,
« J'estime que tout ce que l'on fera pour modifier le
mariage dans un sens plus libéral, constituera un progrès sérieux et que nous devons tous, selon nos moyens,
concourir il ce hut.
( D'ailleurs, qu 'on le veuille ou non, c'est précisément
dans ce sens que les mœurs ont toujours évolu(\. Seulement, on s'en aper~~oit davantage aujourd'hui,
car
jamais il n'y eut d'époque qui se soit efforcée aussi ardemment de penser selon la vérité et d'agir selon la
justice, jamais d'époque plus libre que celle où nous
vivons.
« Je parle du moins pour la France qui, depuis vingt
ans, a gagné CIH:ore sur les autres nations en esprit el
en générosité. Un président Magnaud ne pouvait s'affirmer rl ne pouvait êlre compris el soutenu qu'en
France.
« Je crois, d'autre part, qu'i! ne faut pas se faire d'illusion : le mariage libre légal porterait une atteintr
(1 \1. Emile Fuguet (Journal
des Dë6al.~, il IlHuHlOO¡.
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u: r.O)lrr(: DF. nÜ'01DIE
m(lrtl~llc au mariage
Lraditionnd.
projet
du prt'~:;idellt ~lugnaud
dl~JI1(:nL
t 11
Dl' )L\J1L\(;F:
Et C'I~st pourquoi
le
me séduit
si profon-
« ~IA{,HlCE
LE\3LA:'iC,
))
M. Sébastien- Oharles Leconte.
« Cc quI'
nous
voulons
simplement,
r(~pondit
l'au-
teur de \'/;"~Jli'it r¡ni ¡)(ISSf? et de la Tel/llltioll
d,' l'Iunnllu?
à W,I. (i. Le Cardonnrl
et Ch. Y ellay, c'est plus de .i ustice, plus de ¡'<lison et plus de silyoir.
C'est que les
hommes
deviennent
meilleurs,
pal'c(~ qu'ils
seront
moins malheureux.
Cet idéal n'est inf('rienr
à nuenn
nutre pt est digne de lr~ntel' les poèles,
}wislfu'i/
n'l'si
priS r hl": 1 ¡"Il. ))
;\1. Sd.lustien-Charles
Leconle,
qui fixe en des vcrs
d'lnl? pUrl?tl'~ classique
des pc usées tl'lnunanitl\
et ùe
.iustice, est de ceux qui, selon ses propres d(~claratiol1s,
« ont eomp¡'is qu'aujourd'hui
la pOl'sie, enlin ntlranehie
par le magnifique
dIort des grands pOI~le;; du s~'mbolisme, de\'ait ue pas rr.ster en arri¿'rc du mouvement
de::; id"'e;;, qu'en aucun Ùge de l'bUm¡luitt; il n'y eut plus
d'nng-nissr., mais jamais aussi plus d'espoir 1),
El il a précisl! ainsi la noble mission des poètes non\'Caux: « De son antique primauté
la France vaincue n'a
gardé qU(~ la n1('moi¡'e éblouie de sa gloire passl\e. !lIais
elle demeure«
~otre France éternelle
", elle esL la forge
de;; idée;;, l'atelier cyclop(~en de la Rh'oluti,)n
mOOtliale.
Que les poètr.s I(~ comprennent
enfin, ella France pt ln
It'''\'olulion
auront des poètes dignes d'elll';; ~ »
« Hien des [1r¡"occnpations
dl? cc temps ne nOlls doit
t>trr (otranger ... », dÓelare le poNe du,""(wy ¡{'l.INdus!',
dans sa préface Ù cel ouvrage.
Puis il exprime,
comme
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11 ~
LE ~IARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DE~[AIX
tous ceux qui ont quelquc profondeur df) Pf)IlSPC, son
inquiétude de l'avenir:
(( Que nous réserYe demain '! »
Nos efforts n'aboutiront-ils
qu'à une réadion barbare,
qu'i\. une r(\volution féroce?
La d{~mence humaine
ménage-t-elle, én de soudains sursauts, un réveil formidahle à nos rêves? - Rappelons-nous
qu'une grande
civilisation a déjà succombé UDe fois, c(~lIe du monde
antique. Qu'cn subsiste-t-il aujourd'hui? - Bien, sinon
quelques chants de ses podes, quelques œtnT(~S de ses
artistes, quelques travaux ùe ses penseurs. »
Aussi M. S.-CIl. Leconte voudrait-il I'alJi,~[' ceux qui
pensent comme lui, faire taire le bruil des vaines qlWl'elles, pour marcher (( vers la conquêtl) de l'avenir po;;sible, fraternellement.
»
M. S,-Ch. Leconte préside le Tribullal ci vil de Dt,!e
avec un souci constant de l'équité, du respect. dû aux
droits individuels, avec une méthode et une pe!'s~icacité
très promptes à découvrir les mobiles psychologiques
les plus secrets, avec une conscience scrupuleuse
et
avertie, - conscience qu'oll souhaiterait trouver chez
lous les magistrals, comme la sÚre garante de la moralitÜ rationnelle et édifiante de leurs jugements.
Quelques jours après la constitution
du Comil(;'
M. S.-Ch. Leconte nous adressa la lettre suivante:
21 dé~elllbl'e
100.,.
"J 'ai l'honneur de vous envoyer mon adh{~sion sincère
au Comité que vous avez formé pour la ré\'Îsion des
dispositions de lois relatives au mariage, elc ...
« .Jevous renvoie au double titre de ma~iSl.ral. el. d' ('rrivain. Les écrivains ignorenl généralement
nt presque
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pI'ofessionnellement
le Code, et les juristes ignol'cnt
souvent l'art d'éaire,
pl'lifl~ssionnellement aussi. Leur
eollahoralí,)!1 peul seule assurer quclt¡ue popularité il
votre belle wu \T(~.
« Yeuillez a¡.;réer l'assurance
de IllCSsentiments atfc('tueux el dÚvoués.
u S~:IJASTIEN·CllAHI.ES
LEI:o:\n:,
« 1'l'àid"1I1
dll 1','iólUlal
civil de /I,;l" Jura:,
»
Ur, 1\1.:-.-CII. Leconte fut un de nos collaborateurs les
plus préci,)ux el les plu,; assiùus, et llOUSuppréciànH:S
égalenwnt sa ('ompélence jUI'idi(lue el :ion taienllitlt:rail't:. ,\u~,si pOllvait-il énollcer sa boutade comm,) une
règle, pOllr ll1ieux souligne¡' l'exception llU'il y appol'tuit. Nous soul¡aitons qU'il son exemple celle heureuse
, except:on se ll1ultildie ¡¡uUtnt purmi les (':criYüillS que
panlli ]e:; j ul'istes.
M. Lucien Le Foyer.
1\1. Lucil:il Le Foyer est un avoeut qui aime pDssionnt:mentla discussion, qui s'y complaît, qui s'y ingÚlie,
ayet: unI: nlalignité toujours en éveil, il. s(~l'ier dûs cas,
il. fllullipliür des ohjedions, àjustílier celles-ci avec UUl'
miuutie el une auouúilu!:C d'ar!:)umenb
incroyable,
parfois iaitünte, à :;aisil' ¡(,'ec unejoie jamais dissilllulée les moinùres impel'feetions de toutes les propositions, de tous les \'wux, Je toutes les réforll1es ...
Seulement, lorsque à son tour il en produit une, il
l'étaye solidell1ent, il analyse toutes les hypothèses
auxquelles elle peut donner lieu, il la tOUl'Oeetl'etollrne
sous toutes ses faces, il en pI'évoit toutes les conséquences et même, comme nous le dit un jour, il. un autre
¡;
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114
LE MARIAGE
ET
LE DIVORCE
DE DEMAIN
propos, M. EJ. Haraucourt, (( les conséquences des conséquences ..• II Au~si attend-il
l'adversaire
de l,ed
ferme. Il faut reconnaître
qu'alors son assurance, ~on
impel·tinence même, sont fondées, s'appuient surcne
logique précise et formelle, qui n'est plus vaine ni
stérile ...
C'est dans ces conditions qu'il présenta, dans-cs
brochures, les conséquences juridiques de la contami.c ation syphilitique,
qu'il discuta de « la guerre et de la
paix par des chiflres », qu'il s'affirma paciliste, qu'il
étudiû. le minimum de salaire en Belgique, qu'il pa;'la
de la tolérance dans les uni v('rsi tés populaires, qu'il
élabora enlin, en partant de ce principe que les contrats
de mariage doivent être temporaires, un projet de ,,)i
auquel M. Jules Dois rendit un jllste hommage (1).
M. Lucien Le Foyer est membril de la cinquième sou;;commission extra-parlcmentair{!
de réforme du Colle
civil, ùe celle extruOl'dinaire commission dont les quatr(vingls memures restèrent dispersés pendant plus d't, il
an, et dont nul ne peut dire re que furenl, ce que SOllt
les hypothétiques
travaux ... Aussi M. Lucien Le Foy('~
qui connaît suffisamment
le parlementarisme,
trej>
peut-être, fit-il décider que la commissiun accueillerai t
les rapports écrits émanant de l'extérieur, de l'initiativt:
privée (3). Quelques députés ont déjà pillé conscien··
cieusement les œuvres de celle-ci, de notre Comité eparticulier.
On réserve probablement
le démarqua~':
complet pour le jour où cette Commission intro4vabL
devra rendre des comptes, sur les instances de quelqUi!
fâcheux ...
'
de M. Julcti lJois, !J. \l:í.
(2) On sait, cn elret, que les législateurs
parlemcntaires
peu·
vent seuls proposer
directement
au,;. Cl1amIJl'cs des I"'ojets dt
(i) Voir 1;1lettre
loi.
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LE CaMoJTF: ilE RÜ'OHM/':
DU MAIlIAt;F;
1{,j
M. Pierre Louys.
PolI' la ¡.;râcc et l'intuition
poétique;;,
pur le eharm(~
ù·lInr. érudition
l('gi~r'! et é"ocatriec,
J'eeonsfitutire
ave,: une :-ia\'antl~ ùdicate~se
>l, par' sa fr.r'v<~ul', par >;011
amouI' enfin pOl\I' la Beauté antique.
]\f. Pierre Louys a
t'ait re\'ine
dan,; ,;on (PUnI', fresque nw¡..;niliquc et in<,:ol1lpal'aLle, ùans toutc ICl1\' "('rit",, Ir. mOlldo d l':.hne
unti<lucs,
Les 11I"rornes qu'i! a peintes, qu'il il th:I'~('S en
Il'a,t,; ù<;tinilif,;, dans celte (, frcs(luC » IJwrveilleuse,
sont toujour,;
lJ\'l~'sentes Ù nos mémoi¡'e,; qu'clIcs
ravissent d,' leur,; \¡~'ItlIlCS profanes,
de ICIII'S h,\JlInes divins,
l'n charme
délicat,
myst,"rieux
el IroulJ!ant (:lI1ane de
tOllles ce;; ,,¡;;ions : voici !lililis, qui chaille ddil'ieu;;elIIent " en unl~ trentaine
d'élégies,
rlli:;loire
de slln
amili(; a\'cc lIne jllllOC lilll~ llc son ;l~¡\ qui SI' lIoItl¡llait
i\Ina,;idika.
» \'ail:i
Byhlis, donl ll~ ù<:S(;,;pojr' d'amOlli'
flltt.dque
Je coU\';;ùeseslal'Illc,,;
inlari:-;sabl¡',; s'('k)'l1isa
(~11fontainc,
voici la pelite nymphr.
U'da « qui vivait
sU!' I,~s bord,; du t1euve Eurota:-; » l'l'lui
l'Ill avc(: le
Cy¡m'l, une si ('tl'an~e avcnture,
-- Cnlli"[,',, l'il'OlliqUl'
cLel'cheu,;e,
[larlJli les ranlncmenls
1ll0del'Ill'S, d'Ulle
\'oluI,té l'/,:,'lICIJ/(,I//
nouveJll', CaJlist.'>, ;'1 Iaqllell(~ J'aUI(~UI'
I'l"poud, navré el malin, ('11 lui a/l'ranI ... l!ni: ci¡.:ardle!
\< ;\[ous arOIl;;
commecJI'é par tOlll oul']il'l', Et Jluis, nous
1'(~inVelllons. C'est ce qu'ou apJlclk l'histoire
dl: la civilisation
moJl'rne.
\'oici l'¡¡fin d sU!'I(Jut .\p}¡roùile,
dontla
grande ¡(llle, bl'ùlantc
el \'Olllplueuse.
palpite el
lr'iomphe,
il travcrs les siècles, étel'nc!lcmcu
t.
C'cst duns la préfacc d'i!phrodili: quc Pierrc Louy::; a
dl:velopp(' la pensée directrice
de sun œU\Tc.
(l
»)
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liH
LE MAIllAGE
ET LE DlVORCI:: DL /)E~IAJ."
lYabOl'd, il Y démasquc les hypocrites délradeurs
de
la morale antique:
({L'amoUl', avec toutes ses conséquences, dit-il, était
pOlir les Grees le sentimentle
plus vertucux ct le plus
fécond en grandeurs.
Ils n'y attachèrent jamais les
idées d'impudicité
et d'immodestic
que la tradition
isradite a importées parmi nous avec la doctrine chr(~tienne.
« C'est donc par une supercherie
consciente et volontaire que les éducateurs modernes, depuis la Itenaissanee jusqu'à I'heUl'e actuclle, ont représent('· let morale
antique comme l'inspiratrice
de leurs étroite,; vertus.
Si cette morale fut grande,,;i elle 1l1(;rit\~,en elfet, d'dre
prise pour modèle et d'être obéie, c'est précisément
parce quc nullc n'a micux su distinguer le juste de l'injuste, selon un critérium de beauté, proclamer le droit
qu'a tout homme dc rechercher le bonheur individuel
dans les limites oil il est borné par le droit semblable
d'autrui, et. dÓc!arer qu'il n'y a, sous le soleil, rien de
plus sacré que l'amoul' physique, rien de plus beau que
le corps Illlmain.
«Telle étaitla morale du peuple qui a báti L\cro(Jole;
et si j'ajoute qu'elle est restée celle de tous les gmnds
esprits, je ne femi que constater la valeur d'un lieu
comnllln, tant il est prouvé que les intelligences supérieures d'artistes, d'écrivains, d' hommes de guefl'e ou
d'hommes
d'l~tat, n'ont jamais tenu pour illicite sa
majestueuse tolérance. »
L'auteur des ..1vclltul'cs extraordinaires
et si savoureuses du Hui Pauso/e, pousse cette observation jusqu'à
ses plus extrêmes limites psychologiques
et émet ce
principe: « La sensualité est la condition rn~·stèrieuse,
mais nécessaire et ITéatrice du développement intellectuel. Ceux qui n'ont pas senti jusqu'à leur limite, soit
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pour Jrs aimer, soit pour If's mnlldirp, les exigenres de
la chair, sont par Iii mt'me inrapaLks de enlllprend¡'()
taule l'étcndllr
dt's exi~ellr('s de I'pspI'il. j)p m(>nw r¡ue
la 1)/';\111(\ de l'¡inw illumine tout un "isa~p, dl' IIlt'me la
viriJil,; du rorps féconde seule le ('erY('nu.
,( Mieux ent'ore : il semblp qur le f{('ni(~ d(',- p('uplrs,
comll,p cdui dl's individus,
soit. d'(~t.rl~.a\'anl. fOIlI, sen511('1. Toulps ks "illes qui ont r,',~n{' sur le mondr,
BnhyJonc, Ah'\undl'ie,
,\lht'nes,
BOille, Y(misr,
Paris, (1I11.I"t,\
par ruc loi ~{"nt\ra]¡o,d'alitant pllls lice!leicus,~s
r¡u'pllps
dai('llt plus pllissilntps,
eomme si Icur dissolution ("lait
nóres"ull'l' ;'1km :-l[JII~l1dellr, Lt's l'itl'S oÙ le lt"gislateur
a prGl.endu implanter
uní] yerlu nrtilieiclle,
étroite pt
imlll'OUlIcti"c,
~e sont
\'lIes,
ùès lc premier
jOllr,
COIl-
ùnlllnl""s
il ln mort totale.
« Il ('U fut ainsi de Lacéd(\mone,
'lui. au milicu (lu
plus pl'odigil'\l\ essor qui ail jamais ('dm',': Lime humaifl(>, entre C()('intllC (~t Alexandl'ie, cutre Syrn('usp et
l\li'(~t, ne nous a laissÓ IIi un poète, ni un peint¡'c, ni un
philosophe:
ui un hist.orie\l,
ni un sa\'ant,
¡'t peinc
le
renom populaire
d'unc sorte de Bobillot qui se lit tuer
HYPé: lrois cents
hOmlllC:i
dans \lU ¡J(',tilé (k monl.'lgncs,
s:lns ml'me rt"ussir Ù vainer(', Et c'est pOil!' rela qu'apri's
d.'ux milJ..
¡mnl"es,
mCSUl'<J.nt
k
nl~'ant
de la
\'Cl'tu
spal'-
tiate,
nous
pou\'ons,
selon
I'c\hortation
de IlI'nan,
"maudirelesol
of¡ futcette
maitressl'(l'el'l'eurssombrrs,
d l'insulte!' parce qu'elle n'est plus ¡¡,
Aussi l(~ poète d'As/m'I,;
e:il-il trt'S peii:'\ímiste sur nos
tI!'st ínt':es :
« Verron:,;-nous jamais
re\'eni¡' les jours d'Ephi'sc rt
lIélas ! le mondc modern()
succombe sous UII en\'ahissernent
de laideur. Ll:s ei\'iI¡salions remontent
ycrs le nord, enlI'eul, dans la Dl'ume,
lians le fl'oid, dans ln Doue. Quelle nuit! un peuple vêtu
JI:
C~'rène?
se drmande,t-il.
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1tH
LE ~IARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
de noir circule dans les rues infectes. A quoi pensel-il? ün ne sait plus, mais nos vingt-cinq ans frissonnent d'èlre exilés chez des vieillards.
« Du moins,
conclut-il, qu'il soit permis à ceux qui
regretteront
pour jamais de n'avoir pas connu cette
jeunesse enivrÓe de la terre, que nous appelons la vie
antique, quïlleur
soit permis de revivre, par une illusion féconde, au temps oÙ la nudité llUmaine, la forme
la plus parfaite que nous puissions connaître et mème
coneevoir, puisque nous la croyons à l'image de Dieu,
pouvait se dévoiler sous les traits d'une courtisane sacrée, devant les vingt mille pèlerins qlli couvrirent les
plages d'Eleusis j où l'amour le plus Eeosuel, le divin
amour d'oll nous sommes nés, était sans souillure, sans
honte, sans péché; qu'illeur soit permis d'oublier dixhuit sí¡\cles barbares, hypocrites et laids, de remonter
de la mare à la source, de revenir pieusement à la
beauté originelle, de rebàtir le Grand Temple au son des
llütes enchantées et de consacrer avec enthousiasme
aux sanctuaires de la vraie foi leurs cœurs toujours entrainés par l'immortelle Aphrodite ».
On comprend que M. Pierre - Louys ait préconisé
ardemment la liberté pour l'amour el pour le mariage.
En 1900, il proposa, dans un esprit de justice et de liberté feconde, l'adoption des mesures suivantes:
10 Combattre par l'enseignement
moral l'opinion
abominable qui represente la maternité comme pouvant
être, dans une circonstance
quelconque,
une faute
contre l'honneur, un Mat illégitime et infamant.
20 Garantir pendant le temps de la gross,~sse et trois
mois apri~s l'accouchement les ouvrières et I,~sservantes
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tE
COMIT~:
J\F. Rf;I'ORMF.
DU MARIA(;}':
1 Hl
il gages contre
tonte possibilité de renvoi, fi. moins de
faits ù{:liduE'lIx 011 criminel,; dÚment constatés,
:1" D,;el'¡iter que le ('crtilicat
de honne ,'ie et mœurs
dans le ~ens oÙ l'on pntend gÚnl"ralc~llwlll cette expression, ne pOllrl'a dre en aUl'un cas exig-0 ':1 r'''tt:' ~le l'extrait dll '~Il,;ier judiciairn qui 0st d¡\c1arè suflisan t.
-i" CrÜt~r, sur !Otlt¡~Iï:LPndue du territoire, des nourr¡ceries d'enfants assistés oÜ l'on reeudllem jUSqll'Ù la
deuxième ¡mUt"e tOllt enfant nOllveau-nÚ qui, par l'indigence de sa mère, sc tI'oll\'t~rait en dan¡..;el' dl' lllort.
;i" '\ccot'de¡' les uroib du mariage ,'1 tllul roupie qui
exprimera lihr¡~ment la voloult'~ de s'unir de\'<lllt I'oflicier do l'dat civil, sans frais, sans ddai, sans pr'oduction d,~pi¡~c('s\ et sans aucune soumhsion au ('OIlsentement d'llnli('rs (l"
Le pt'ochain roman de M. Pierre Louys, l'S'Viii;, sera
uo Il(,u\'cau plaidoyer pour ln. J¡bcrt(" on plut(',t pour la
{J'il II' hisl! de I'amoul'.
L'nutl~ur de la Femmr el le ¡)(II/lill
s'opposa formellemenl, au pr'ojd du prí~sident :\lagnaud, Et il nous donna
de l;dle apposilion le~ raisons l'xccllenl('s (Ille voiei :
« L'union libre l(\~ale » est une monstruosibS d(~l,l[)gage. Toute union libre qui de\'iendraitlégale
cesserait
d'être librr et perdrait ainsi le seul charme qu'elle
puisse am'ir aux amants enllümis du mariage,
(. M. Magnaud s'imagine qn'après le "ote êvrntucl de
sa loi, les jeune,; lilles séduites soupireraient:
« .le 1'1'1/./;
!Jif'lI, 1I!rtisr¡uïllll'I'1I
sliÍt dOIIIU; IIClf', )) fJudll~ singuJi(\rc
snppositioll: Le,; jill(~,;s{·dui tes diront toujollt's: « JI' 1'1'11.1:
bi'~II, milis que ]1/;¡'Suln¡r:
III' I,; sac/u',
» C'e::l exactement
lc contraire.
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120
r.E
MARIAGE
ET
lE
llIVORCE
DE
DEMAI:l1
« A quelque
classe qu'elles appartiennent,
elles nt
pratiquent jamais l'union libre dans leur propre quaI"
tier. Elles émigrent de Grenelle à 'Iénilmontant
comm\~
d'autres vont du Parc Monceau il Florence, et ne re··
noncent nullement au mariage futur, lequel ne sera
possible que si leur premiÔre union est restée secrète.
M. Magnaud croit qu'elles pensent à l'enfant? C'est justement ce qu'elles prévoient le moins. :\on mariées,
elles escomptent leur stérilité volontaire, et, si elles
SOllt naïves sur ce point, ce n'est pas leul' séducteur qui
les d(~trompera. Quelle estla jeune fille qui, avant de
c('der, exi~era de faire inscrire sur un registre officiel
la trace IHcrnelle de sa faute, pour être agréable il un
enfant dont elle ne veut pas être m(~['eet qui n'est même
pas conçu?
« Celle qui oserait prendre
une pareille résolution,
nous la connaissons bien; c'est la fille la plus pauvre,
c'est celle qui ne peut plus acquitter les droits du mariage et qui prend l'union libre comme pis-aller : et
c'est. encore la fille persl'cutée dans sa personne ou
dans celle de son amant, la fille qui, de quinze ans à
, ,,¡ngt-et-un
ans pour elle, ou jUSI{U'Ùvingt-cinq ans
pour lui, ne peut pas épouse¡' l'homme de son choix,
sans le consentement
des deux familles. Pour l'une et
l'autre de ces m&lheureuses,
nous pensons qu'il y a
mieux il. faire que de créer un faux mariage louche, inférieur et méprisé. Accordez-leur le véritllble mariage :
supprimez les frais, les délais, les oppositions, les obstacles de toute nature que la loí amoncelle comme par
pla isir entre les fiancés. et que votre loi bátarde laisserait
subsiste¡', Ainsi, vousaurez fait une œuvre bonne; mais
celle que vous projetez est mauvaise, précisément parce
qu'elle aurait pour effet de reculer encore la réforme
capitale que le peuple attend et que vous lui refu5ez,
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LE r:OMITI:; IH: ¡lièFOHME
DU ~lAH'Ar,E
12\
n'aillems, les objections se présentent en foule.
Dans celte " lInion libre l(~gale ". puniricz-vous
l'adultère? Sil est puni, l'union n'est plus lil)('(~ du tout. Et
sïl est Impuni, comment impose¡'cz-vOus il un pè¡'c pulatif les enfants d'une fille qui a la permission ll~galc dc
courhel' avec tout k monde?
l'our donncr il ::;on p¡'ojet unc autorit('~ traditionllrll(', ;\I. \Iagnnud prétcnd que le concubinat allrait ('oté
« rl'r:OJ1n\1 par toutes les II;gi~';[atiolJs antiql1c:'i, " Par
.ar¡uellc~ ~1. l\Iat.;naud \'cut-il avoir J'obiigeance Je
nous lc dire '! ¡::tait-ce cn Ühiopic ou chez le ¡'oi de
Thulé',' Il est aujollrdïlui
démontré que, ni en (irèœ,
ni ¡"¡ Home. le concubinat n'entrainait
(l'dfets civils.
L'institution
dll faux mnrii1p;e est m(oùil~vall', b~l,¡lllti ne et dm" ¡"lllle,
L'homme qui J'a codifil':e, Cil :i:l:l,
est le mÜmc (¡ui, quatre ans anparavant,
en dispersaut Jes (;coles d',\thimes,
avait an("anlí la Ill'ns¡':(~
l(
l(
il nI ir¡ 111:.
PIEHHE
I.Ol'YS,
M. Maurice Maeterlinck,
On pro<.liguc si aiS(':lD(:nt, si "ilem(mt les louant.;l's
i1ujoul'dïllli,
et pour <.les gr:ns si peu dignes, qu'on
("pr('lI\,p une gÔne tl'ès vive à USè¡'des mèmcs ternws
pOUl' d:l,'Ob¡'er l'll'uvre
J'un éc!'ivain allssi gr'and que
Maeterlinck. Et cette ~ène est t(~lle que, voulant reùlJnner' à c,~,;tel'lnes une signification rare l't úleVl~(),on
les emploie avec une maladresse, avcc IInr lourùcUl',
avcc UI1ampbigoll!'isme fades et déce\'ants,
:-:culs, les grands écrivains savent pade!' comme il
convient dcs érri\'ains les plus admirables. Chacun sait
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10)C)
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAI;II
que nous dûmes à Octave Mirbeau de connaître Maeterlinck dès umo. Le premier, dans la presse française,
l'auteur du Calvaire osa exprimer tout son enthousiasme pour le jeune poète.
« La v('rilé, écri vit-il, est que personne
n'a plus de
clarlé dans le verbe que M. Maeterlinck. Pour le comprendre en l'intimité de sa pensÓe, et l'étrangeté de ses
analogies, il faut, en quelque sorte, épouser ses ¡\tats
d'ûme et se vivre en lui, comme lui-ml'me se vit dans
les choses.
« Ce n'est qu'une
affaire d'intelligence,
une affaire
d'¡lme aussi, non pas m(>,med'âme sœur de la sil-\nne,
mais d'âme qui a senti quelquefois comme la sienne.
Alors, ce livre' (Serres chaudes) s'illumine et nous illumine de clartés éblouissantes. Et l'on n'est plus élonn~
que de ceci: c'est de n'avoir pas su soi-même, tant
elles paraissent
familières et simples, donner à ces
pensées, à ces visions, à ces sensations, la formé inattendue et lumineuse et déliciense snprêmement qu 'clles
revêtent, sans cesse, SOIlS la plume de ce sensitif vibrant qui est, cn même temps, un merveilleux
el
unique artiste ».
El M. Mirbcau cita ces poèmes ml~lancoliques.
intenses, poignants, qui s'intitulent:
l' I/(¡pilat, Cloche
il plongeur,
Regards :
o
ces regards pauvres et las 1
et qui sont comme des litanies de la douleur humaine.
« Connaissez-vous,
même dans 1eRpoésies d'¡':dgar Poó
si admirablement
traduites par M. Stéphane Mallarmé,
quelque chose d'aussi rare et d'aussi sublime'? Et tous
ces regards qui désormais vous hantent, n'est-ce point,
en raccourci, la plus complète, la plus multiple, la plus
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inquiétante
èvocation
de l'infinie tristesse,
de l'infinie
pitié de la vie? (t) »
Plus lard, en 1!I02, quclques
jonrs avanlla
p!'e!lli¡~rc
représentation
de cel incomparable
ehef-d'¡cu\Tl\
: Péll,:os et J/,:/isande,
au ddlUt de la scmaiuc
oÙ nous
eÚllH'S ( la joie lr¡~s douce et tri~s forle, non (l'aimer davanta;;,; ~Iactel'!ind"
cc (lui est Íll1possible, mai" dt: l'admirer,
dans l'enlllOU::iíasme
de lous, !~l ù(~ l'acclamer
SllUS la l¡'¡pk face de son d{~licieux el puissant
gï~nie
d(~ pode,
de philosophe
el de dramal.lIl·ge
», Oclave
~Iirl'eau dil encore tout ce qu'il ressentil
({ de sensations llüuves r.t p¡'ofonùes
d infininwnl
pnr(~s, el naiment humail1f's,
en (~(:outanl clIanle!' I:es pauvres pdi tf>S
Ùmes, doulourellsr.s
et charmantes,
el qui, dans leur
balbnlienH'nl,
contiennenl
tout le dlarme
du r{:ve et
10Utl: la douleur de la vin. »
<JudIe ¡'motion Ínl'onIllte
el sup(~riel1re vous <':treinl
il la lecture d'(!'u\Tes telles II'W le 1'1";X(/i' ¡{fJ,~ hlt1nhl,'s,
S((!)e,';s,?
i?l /)eslil/,,',!,
le l'Pllllil,' CI/sene/i,
oÙ Maell'l'lind,
« d'une
main ll'gère
d care:isanlt:,
mais d'un
CIl:Ul"fel'llW, S'aYanl~e ¡\ Inn'cI',; les obscurités
de la
consc:ience humaine et fait la lumière ,lans les profondeurs dl! llnus-ml~mes ... », où il nous montre les r("alités,
les mystères
inquiétants
el tous les phénomènes
de
noIre vic intérieure,
où il nOlIS l'évide tout(~ la ¡.(l'andelIr
et. toute la ddl'cssr.
de ('elle vic, où pnlin
il nons fait
comprendre
que le prohlÔmc humain
(~,;l avant tout et
par dessus
tout un Ill'oLlèmc
de (:onseienee.
« rne
seule cilo,.;e importe,
dit Novalis,
c'est la recherehe
dl:
Ilolr!: moi tran,.;!:cnd(mlal
». Le
devoir
J" clmqne
hummo est de dÙcou\Tir et. de dl'veloppcl'
en lui, lHll' un
ef1'ort incessant
de sc,.; fueultt!s, sa propI'(' I'SSp.nCl: spi(1
/,.> Fi'¡u,'o,
~í
allÚt
1 KI/().
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l::H
LI, )lAIlIAr.r.
ET
LE fllVOlleE
Dr.
flf.MAIN
rituelle, sa propre dívinité, celle de son âmè, source de
toute sagesse. « Au fond, Ócrit l'auteur des .1vt?ugles,
nous ne vivons que d'¡jme à âme et nous sommes des
dieux qui s'ignorent (1\ ».
Et, plus loin, parlant de l'élévation
naturelle de
J'iÎme, il "joute: « N'est-ce pas dans l'amour que se
trouvent les plus purs éléments dp beautè que nous
puissions offrir à l'âme? ;2) »
La suprématie de la pensée et de l'amour sera don(~
la loi prrmil're de la moralB naturelle et libre de demain, suivant laquelle ('hacun pourra connaîtrc et
goûter le bonheur. « Aujourd'hui
que la missioll de
l'espèce se précise, notre devoir est d'éliminer tout cc
qui n'est pas directement
favorable au développement
de la partie spirituelle de notre être ...
II faudra bien que notre morale se conforme quelque jour il la mission prohable de l'rspèce et remplace
la plupart des restrictions
arbitraires et souvent ridic~ules dont elle est tissue, par ces restrictions logiques
et indispensables.
Car l'unique morale d'nn être ou
d'une espèce est la subordination
de sa manière de
vivre h l'accomplissement
de la mis"ion génél'Ule qui
lui parait confiée (:1). »
J'lIais de telles œuvres ¡;chappent ù. l'analyse; il faut
les lire, les relire et les méditer longUl)menl.
Ce sont drs recueils et comme des évangiles de vérit(;s humaincs l~nnoblissantes qu'il ne peut être vain
de consulter aux heures d'angoisse.
Ils offrent à tous
l'idéal le plus vrai, le plus pur, le plus fécond qu'on
puisse concevoir. Ici encore, pour ne pas affaiblir la
pensée de Maeterlinck, il faut le citer:
H
11) 1.-. 1'l'éso¡' de., llllmhlcs,
l'- 13~).
:,:!; l.!, 1',.';so/· <les 1//lml,les. l'.
(:{) f.,· Templc
enseveli,
;¡(I';.
p. lH:1.
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" Le royaume de l'amour ('sl avant tout III grand
royaullle des certitudes,
paree que c'est celui (Iii Jes
Ùme,; (\Ilt le plus dl~ loi;;i¡'s, Ici, elle;; n'ont vraill¡cnt
pas au',re dl0,;(J il faire ({¡Úl se reconnaître, il s'allmire¡'
profondément
el il s'interrogé¡',
les larmes dans les
yeux, ,~omm(J dejeunes s(~~urs qui SI) ¡'etrouvent, tandis
que lts bras s'enl¡'elacent
el que les lèvres s'ent¡'cIToisellt si loin d'dies .. , (1). "
¡;illltcur de .I/mt/Ia rtlll Il a, de ./o!/:r:l/e, de Lu P¡,illcesse ,I/,li,:illl!, que Léopold Latour considGra Justemcnt
C011l111\' l,~plus Kl'alld auteur
drall1atill'w du dix-ncuvii~lll<Jsiedl~ avec .\, de ~llJssd, pade ainsi de la destinl'~c de la fémme, dalls l'amour, dcstinêe ¡\ laquelle
elle :le livre, aVI~C tant de simplicité et ù'abandon
:
(( Dès qu'clle aime, la ùel'l1ière des l1ll(~s pos"ède quel(lue chose que nous n'avons jamais, parce que, dans
sa pcns\~e, l'amour est toujours êternel...
« Un dinlit que son ilme est toujours à porlêe Je ,..;a
main; die est pl'Gte, jour et nuit, il rl~pondre aux plus
haules exigences ù'uue aull'e âme; el la I'aDI~ou de la
plus pauvre ne se distingue
pas de la rall~'ou des
reines ... d) »
Mais l'intelligence féminine lui parait moins remarquable;
il la. jUKc ml~l11e avec UIH~ ('cl'lainc sêv('·
riltÍ : ,( La femme, déclare-t-il, esl un él!'e d'urncmeut
ct ù'imagination;
elle n'a pas Cncore fait ce qu'clle
doil fairc. ~Iaintenallt, elle va fai¡'e la toilette de son
intelligence, comllle elle a fait jusqu'ici la toilette de
son COI'I'S. ~on tOUl' est vcnu d'ornel' I~erlains aspects
de la vic mentale, Seulemcnt, il fauùra que d'avord elle
ait une vie mentale propre, ce qui u'est pas ellCOl'e le
(1; Le
[",;sUi'
des
lIamMcs,
\~, l.,' J'n;su,' tics Hu ",Mes,
p, ~I;,
l'. ~1·~:1.
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12G
LE MARIAGE
ET LE DIVOHCE
DE nEMA IN
<:as. Les femmes, depuis Mme de Staël, ont acquis des
nerfs. Il ,,'agit maintenant d'acquél'Îr un cerveau (1). »
...
C'est par la transcription
de tout le chapitre úe La
sincérité
que nous voudrions
terminer
cette trop
bl'ève analyse, tant cet admirable chapitre expose avec
une clarté, une force el,une humanité men·eil1euses,
l'idéal même, constamment,
ardemment poursuivi, ell
dépit des pil'CS désillusions, par tous les vrais amants,
idéal que nous souhaitons
voir devenir l:elui de tous
les époux.
« II n'y a, en amour, ditl'auleur
de L'Intelli,gellce des'
lleu/'s, de bonheur durable et complet que dans l'at:mosphère
translucide de la sincérité parfaite. Jusqu'à cette sin¡;érité, l'amour n'est qu'une épreuve. On
vit dans l'attente, et les baisers elles paroles ne sont
que provisoires.
Mais celle sincérité n'est praticable
qu'entre
consciences hautes el exercées. Encore ne
suflit-il pas que les consciences soienl telles; il faut,
en outre, pour que la sincérité devienne naturelle el
nécessaire que ces consciences soient presque égales.
de même étendue, de même qualitl~, el que l'amour
qui les unit !:ioit profond. Aussi la vie de la plupart
des hommes s'écoule-t-elle
sans qu'ils rencontrent
l'time avec qui ils auraient pu être sinet-res.
« Mais il est impossible
d'être sincÙrú avec autrui
avant qu'on ait appris à l'être envers soi-même. Celle
sincérílè n'es!. que la conscience el l'analyse, devenue
presque instinctive, des mobiles de tous les mouve(f) ~l\1. G, Le Cantonnel
porainc. l'. 2~~I,
et Ch, Vellil,)',
J,a lillÙalul'e
contcm-
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lE
COMITÉ
DE
Hf;FORME
nu
MAHIAGE
12ï
ments de la vie, C'est l'expression de celle conscience
que l'on peut mcUre ensuite sous les yeux de l'être
allpr¡~s duquel on dlCrche le bonheur de la sincérité (1), »
Mais il ne faut pal:; cl'OÍl'C que la sincÚrité, ainsi
I>tendue, ait pour but la perfection morale, Elle mÙne
dans des régions plus humaines et plus fécondl~s, La
perfe(:tioll
d'un t:Ul'aclère, telle qu'oll la comprend
Ctll'ore ù'hahiludl',
tend il I:;upprimcr toutes les passions, « C'l'st-Ù-dil'e tout c(~ qui constitue noll'c force
vitale primitive, le fonù même de notre énergie d'existenee lj ue rien ne pcul remplacel', "
Ce qui imp(!rte, c'est de connaître, dans leurs ddaib
et ¡\lUl'::' seerets, les passions, les vices ou les défauts
lJu'on possède: c'e;;t « d(~ lcs ,"oir a¡.;ir d'assez
haut
pOllr qu'on puisse les regarder sans crainte qu'ils ne
nous lenVCl'sent ou l~chappent il. notre contrôle pour
allcr nuire inconsiùérément
il nous-mêmes
ou Ù CI'UX
qui n{)us entourent .. " LïlOmme, suffisamment SillCèl'C
enver~ lui-ml~me, n'e:-;l point tenu de I'êtrc avet: tont
le mondl~, S'il est incertain que la vérilé que vou:-;
allez dire soit comprise, taisez-la. Quoiqu'en puissent
dir() les l\1o!'ali"tcs absolus, di~s qu'on n'est plus cutre
eonsGicncl~s é~ale,;, toute vl!rité, pOlir pl'odnit'e l'ell'et
de la vérité, demande une mise au point. Le l'ègnc de
J.t sinel~rilé ne COmll1Clll'C que IUl'sque cette misc au
point n'est plus nécessaire,
On entre alors dans la
l',"giou Pl'¡vilégiée de la confiancc et ùe l'amour. C'esl
une plage dl~licieuse oÙ l'on se retrouve IlUS, oÙ l'on se
haignp ensemble aux rayons d'un soleil bienfaisant.
.Iusqu'à cettc heul'c, on avait vécu SUI' ses gal'd('s
eommc un coupable, On nc savaiI pas enl'Ol'e que Lout
(1
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1::8
Π~IAIHAG8
ET
LE
DI\'ORŒ
ilE
IlEMAIN
homme a le droit d'être tel qu'il est; qu'il n'y a d,lUS
son esprit et dans son cœur, pas plus que dans ,"on
corps, nulle partie honteuse ...
« On n'est
plus seul dans le mystère de sa conscience; et les plus misérables secrets qu'on y découvre,
loin d'attrister comme naguère, font aimer davanta,'e
la douce et ferme lumière que ùeux mains unies y
promiment. »
01', nous redoutons cette sincérité bienheureuse;
« nous craignons longtemps
que ceux qui nous aimen.
ne nous aiment moins si nous leur révélons ce qu,
nous osons à peine nous révéler iL nous-même. »
S'il en est ainsi, « si celui qui reçoit l'aveu ne peul
s'élever jusqu'à. nous aimer davantage pour cet aveu,
il ya malentendu dans notre (lmour. Ce n'est pas celui
qui fait l'aveu qui doit rougir; mais celui qui ne comprend pas encore que par le fait même que nous avons
confessé un tort nous l'avons surmonté ».
Et M. Maeterlinck conclut excellemment:
,( Ne craignons pas davantage que cette sincérité
absolue, cette double vie transpar1mte de deux êtres
qui s'aiment,
détruise l'arrière-plan
d'ombre et de
mystère qui se trouve au fond de loute all'ectioll du. l'able, ni qu'elle tarisse le grand lac inconnu qui, DU
sommet de tout amour, alimente le désir de se connaitre, désir qui n'est lui-même que la forme la plus
passionnée du désir de s'aimer davantage, »
Ce grand lac inconnu " n'ouvre sur l'amour ses
sources salutaires qu'au moment de la sincérité; ear
la vérité ùe deux ètres est incomparablement
plus féconde, plus pl'ofonde et plus inépuisable que leur:>
apparences, leurs réticences el leurs mensonges (1), »
.\
".' DUll'de Jl1rai", IJ, :142
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LE CO)llT¡:: DE Hh'OR)lE
M, le président
Lm
De ~IAHIAGE
Magnaud,
C'est l'ur la proposition de MM, Paul et Victor Margueritte que l'ancien président du Tribunal ù(, ChÙteauThieny fut prié d'adhérel' au Comité. A la suite de l'ouverture de notre ellqnde, dans (lil /J/I/,~, il nuus adressa,
en ¡n¡mière de commcutaire et de d,'{ense do son pl'ujet
de ¡(Ji: la lettre suiy¡mtc :
" CII'dean-Thier!'I',
«
l~ juillel·t!IOi"
Monsieur,
« \' ous a vcz bicn voulu mo soumettre quelques observations au sujet ùe l'article publié r(;cenmll~nt dans le
JOlll'IW[
et (lui demandait que l'union librc flit consacrée par la législation comme cr(~atrice de droits familiaux.
l( Vous me demandez d'abord si je pense que mon projet puis:3e aboutir ultérieurement
à la recherche de la
patel'lli[¡", Ces deux ,¡uestions ont d(ls rappor'ts étroits,
je l,~ reconnais;
il l'st difllcile de toucher' à l'une salis
prlrlel' de l'autre; luais elles restent tout de mémc bien
dill'érenles, La recherche de la p,Üernil'~, dont il faut
élcndl'e la possibilité légale, au muins dans ccrtains
cas, resler'a lOUjOUl'S,pOUl' d'autres eas, une procédurc
périlleusc;
à moins <¡ue la plrysiologil~ fasse ùes prorrès teb, que l'on puisse, il l'inspection seule de l'enfant, déterminer le père, On n'en est pas eucore IiI.
« La constalation
de 1'1I11jr!1t !if)}'/! par l'oflícier de rl~lat
tivil simplitiel'ait le problèmc, Elle attribuerait Ù l'enfant les mêmes présomptions
de liliation que celles
dont bénétiri(~ aujourd'hui, avee exeès, renfanL né dans
le mariage. Parla
facilité etla l'Upidité de sa conclu\)
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130
LE
MAIUAGE
El'
LE
DIVORC¡;;
DE
DEMAIN
sion, eUe per'mettrait il la femme près de succomber, de
mettre le soupirant au pied du mur. « Je veux bien,
dirait-elle, mais qu'il m'en soit donné acte )1. L'accord
ainsi constaté, aurait son titre, bien plus sûr que toute
possession d'état, pour la démonstration
de laquelle il
faut nécessairement
avoir recours il des t{~llloignages,
mauvai,; moyen de preuves, surtout en ces sortes de
malières,
.( Un homme éminent que je regrette de ne pouvoir
nommer, faisait en outre à mon système le reproche de
tendre à l'institution
d'uDe dualité de mariage, l'un
supérieur, considéré (celui d'aujourd'hui),
l'autre de
moindre allure et de moindre moralité. « Ceci serait
contraire il. nos tendances égalitaires et démocratitlues, Il
ajoutait-il. Il me semble que cette objection ne porte
pas, D'abord l'union libre ne serait jamais obligatoire
et ne s'en serviraient que ceux Ijui le l)uudi'ai<:¡¡t, avec
ses conséquences.
Et quant à l'idée que le public s'en
ferail, si elle était malveillante au débu!., elle s'atténuerait certainement
à l'usage, N'avons-nous pas aujourdllUi uos pur'itains d'aristocratie,
qui ne veulent voir
de mar-iage respectable que là où le prêtre est passé, et
qui aflichellt un mépris de snobs pOUl' le Buu-juge civil,
le seul légal'! Pourtant, c~lui-ci ne s 'cu porte pus plus
IlIal, et les gen::; les plus ûminents et le~; plus honorables, les plus sincères surtout, savent bien se contenter'
de lui et négliger volontairement
les bénédictions iuutiles des p¡'èlres.
« Si ou m'objectait
aussi que l'union libre, telle que
je la conçois, serait vraiment trop fragile par la facilité
donnée il. sa dissolution, je réjlondrais que ce n'est pas
là un oilstacle sérieux et que le mar'iage::;o dissout très
facilement par le divorce, sauf perle de temps et d'argent.
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u:
CO~lITE
DE
RÉFOIUlE
Dr
MARIAI;¡';
t:l1
« D'aillcllI's,
quelles que soienlles législations, elles
venonl :-e former et vine de bons el de mauvais ménages, Ce ne sont pas Icssanctiolls
légales qui unissent
les Úpom: ; c'est leur bonne volonté, ICUI' instinct, le
sentiment
du dcvoir ct J'all'eclion pour les enfants
commun,;.
« Je l'rnis que l'union
libre ne l¡;semit nullemcnt
ceux qui veulent, il tout prix, du mariag(~ aetuel, et
([ll'd'.c donncrait UlIC famille et des parent,; :1 Lien des
déhi,,,,é,,,
« \'euillez agl'l:m', 1ll0nSiCUI', l'assul'Unce de maconsid¡'~ralion la plus dislinguée,
{( Prési den t
MA{i;-;Al;ll. ))
011 vcnu plus loin quc Je présidenl
~Iagllaud renoll,.:a
son projet pou!' se l'allie!' à celui de nolre Comité,
ll¡'cnon,:a aussi il SOli" petit tribunal» et il son rt,le
d(~ll1ilgisl¡'at ['~quilaùlc et miséricordieux,
pour 1I1onler
sUI'Ia sei:ue polilique oÙ les decteurs du r¡uatril~me al'rondisseluent de J'mis lui oll'1'ireut un aull'e r"'lc ...
lJuclquc tcmps aprè,; son éle<:tion, il lit uu Comit(;
les déchu'ations suivantes:
« A mon grand rcgl'ct, je ne puis as,;isll.'¡' !'('gulíèremcnt à vos s¡'~atlccs, mais jc suis ll'ès minutieusement
vos ùd¡als elles l'omptes rendus dc YOS tl'uvaux, Toul
ce (lui tend il simplifier, il darifier le CoÙ(~,ll'Ouve ('n
moi Ull appl'Obateur ['(:solu. Ce n'csl ù'aillcur~ qne pour
mdtrll mes convidions,
mes théol'ips en ¡,mtique, que
j'ai ul:ceplé le mandat de député {¡ni me pel'n1Cltra de
mllnif.-~ster, sinon dl: réalisc!' mes plans dc réformes.
Cc u'(·sl l'lus aux juristes. i1UX CerYI'aUX imprégn¡':s de
la leellOique ùes lois qu'il faut s'en rapporte¡' cxclusiVl'm(~nt pOUl' l'épuration dcs textes alourdis d'('mpI'unts
fails aux eoùes cn honneur dans des sueiétés disparucs,
Ù
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1::12
LE )fARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
c'est aux hommes libérés, conscients des nécessités,
des aspirations
nouvelles des sociétés modernes, aux
hommes de bon sens en un mot, à transformer l'esprit
et la lettre des Lois. »
.
MM. Paul et Victor Margueritte.
InterI'ogés sur les tendances dominantes de la littérature contempOl"uine, MM. Paul et Victor Margucl'Ítte
répondirent:
« Nous croyons que le roman s'intl~ressera de plus en plus, non à la vic reslrdnle d'une minorité, gens du monde, gens de plaisir, mais i.t la vie collective, au grand mouvement sodal qui entraîne les
idées il. cette heure (1). Il
Ecartant donc ici les ouvrages romanesques el même
historiques
des Margueritte,
nous nous bornerons il
rappeler au lecleur la série des œuvre;; dans lesquelles
ils exprimèrent
le plus ncllement, le plus directemellt
leurs préoccupations sociales: les Femmes Jlouvell(~s, oÙ
ils {( s'étudièrent
principalement
à réclamer pour la
jeunc fille le droit de choisir librement et après déliLération son époux)) ; le P1'isme, ce réquisitoire
contre
le mariage d'argent, oÜ ils s'essayèrent à noler « a\'c(:
l'antique égoïsme masculin, et cet aveugle amour des
mères qui est un des vices de notrc education familiale,
et ce culte avilissant de l'argent, qui est une des tares
de notre mariage contemporain
1); et toutes leurs
études sur le droil, pour la femme mariée, de disposer
de ses gains, sur la rechcrche de la paternité, sur la
s{~paralion de biens, sUl'le divurce, au ~ujel duquel ils
,1) MM. G. Le Cardonncl
et
Ch.
\'ellllY.
/.(/ ¡,iItÙl!lul'e
COil-
temp0/,((ine.
Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
~oulinl'cnt une polémique mémorable contre ~l. Paul
Bourget, le cdèbre et redoutable IndissoluLle ...
MM, Pnul et Victor Margucritte firent paraiLre dans
un volume intit.ulé : (Jllel'lllf!S id,:es, toute lcur cam·
paKne sur le diyorce (1). Le persé\'(;rant pt (;nel'gique
pll"ort que les deux couragcux Úcri\"ains accomplirent
pour oUYl'ir, scion lell!' pr'opre expression, la Bastille du
Code, apparaît
dan:-> cpt ouvrage,
dans toute ~on
ampleur. Pendant leurs dix ann{'es de lutte, ils aiguillonni'rent,
ils stimuli~rent l'opinion,
ils suseitèr(~nt,
non de:->griefs personnels, mais des idées g(~n(;rales, ils
exposè¡'ent de;; faits, ils en appelèrent
« de tous <:es
procl~s mal jugés, dn ('eUe basse et cruelle chicane des
vuutOUI'''; et des hiboux du palais, au grand jOllr de la
discllssion, à la (~onscíen('e de tout. citoyen libre)). Contre
eux, de~ annthÙmcs fulminèrent.
M. Paul de Ca~sagnae
aflirm;l fi u'ils instauraien t pour rh umunit.é l'un ion du
chieu el de la truie. Ils publiÙrenl alors I.rs /Jell,v ¡,ir.s.
Puis il:; :-\'adr(~ss('l'eut de nonveau aux d(~put\"s (~),
1\1. (,nsta\'p llivet déposa sUl'le hll!'eau dr. la Chambre
lenr pé~ition que toute la presse reproduisit.
Avec la
eollalllll'ation du procureur Bulol, ils (daLorl~rcnt en fin
un pl'ojel de lui résoh'ant le divorce lJal' IlI'lii/T'es.
La pÜlition fut enterl'l~e dans les cartons, La pl'OpOsitian de loi demeura lcllre morle .. ,
Inerlie déplorable contre laquelle prOlcstèrentjuslcment les Margueritte dans la lellre qu'ils nous adressèrent el que voici :
« "'JUS applaudissons
de gran!l CD'ur au genercux
projet du pr(~sident Magnaud, Avec lui, nons croyons
(1) Il, cOllllllcnci'l'cnt
(~) lléj., ils avaient
iJrc 1:)00, IInc J>l'cmi¡'l'c
cctte campagnl'
cn lS:/S dans la lipL'lte.
publié, d •.trls lc F;yfll'O du 1" di,cClllLetlJ'e 01lVc"¡c
aux sénal.'urs
et t\cplltés.
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1:n
LE
MARIAGE
ET
LE
lJIVORCE
DE
DEMAI:l
très désirable la légalisation facultative de l'union Iib'e,
Elle garantirait la femme, puis l'enfant, pOUl' lequel la
¡'echerche de la paternité qui s'imposc serait à l'aveni¡'
plus ais(~e,
Mais pourquoi les Chamhres ne pensenl-elles pa:> à
cet Úlar~issement du divorce, pm' consentement mutud
et par la volonté d'un senl que, depuis si,E ans, nOll5
avons rédamé par tous les moyens dont dispose l'écrivain: al,tides, brochures, lettres ouvertes aux députC;
el aux sénateurs, pétition el proposition de loi; par 11\
roman, dans les Deu,c vies, et cet hiver, par une piècl'
de théÙlre, le Cœm' et la Loi, à l'Odéon? L(!gálison;
l'union líb¡'e : ce sera juste, pratique, de tous point"
excellent.
(( Et parallèlement,
¡\ moins qu 'on ne désire voir Il!
mariage mourir de sa belle mort, ou devenir, de plm.
en plus, selon la forte expression du romancier anglai~
Hardy, « une assoeiation abjecte d'intérêts ", moralisons-le en le rendant plus facile il contracter et moins
difficile à rompre, délivrons d'uu esclavage souvent
odieux la femme, loujours, l'homme quclqucfoil"o, et
l'enfant dans tous les cas.
« Codifions sur la loi d'amour (Hcrviell) ou d'affection
(H, Bataille), A côté de l'union libre leyalisée volontairement, le mariage libre,
c(
« PAUL
et
VICTOR
\fARGt5ERlTTE.
Il
Les auteurs de Une lpúr¡ue motivèrent fortement
leur proposition de loi, tendant à l'élargissement
du
divorce. « Quand il y a l'irréparable,
écrivirent-ils,
un
fossé de haine et de bOllC, ¡\ quoi sert de s'y rouler sans
fin? Quel bénélice en peuvent bien recueillir l'individu
amoindri, la société ravalée'? Le mariage forc\i, la
ehaÎne au bout de laquelle deux ennemis se débattent
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LE CO:lllTf:
DE
RÜ·OR~IF.
DI'
MARIAGE
13;'
est UIW C01H:eption fians f¡'~rté, il laqlldf¡~
les 1,,"'1/1;':"" suuiji"s,
\lll idl:al infÓrieur
;" celui de J'ullion libre, " II n'y a pas d,~ mariage,
dit la
l'Ji, lorsqu'il
n'y a point consentement,
» Consentement ,iailli du cu'ur, renaissant
de Jui-m<'IlIr. tous les
j')l1r,; de la vir; manifestation
ren()u"l~l\:l~, JH'I'manente
de la yolonté d'Ótre unis,
,( ;\ous ellt('flllons
déjÙ le:; ohjl:dions,
,l Toutes vil'lInont
du pas~H;, du fond d'uu pass(: de
et agonisent,
L~ ell/ill/{s
will
s.l\wrstitiun
r,'ligil'llse
et de
Toutes sont le,; voix, déguisée,-;
0PPI'I:s,;iulI llla,;ndine
: l. II
dogmatisme
jUl'idir¡lH'.
ou non, de la séculaire
JI ." il enCOl'e les ohjl:dions
de ,;elltiment
" l'OUI' 1iJ)(':rer q nelllue,; malheul'eu,;es,
:
n 'allez- vous
pas ouvrir la pOl'te toute grande
il l'inconstanl:c
des
hommes'!
Les femmes,
q\lC vous
pr\:lendez
dl·fendre,
n~ seront-elles
pas YOS premières
\'ictimrs'l
:\'011:; répondrons:
« ,'ll) devl'nl'z
pas sOlldain
plus r.\ministcs
qur les
f, Illllle,;!
« :-:-ans doulp,
il ya dcs résign":l'';,
il y il df'''; salisrail(~s. Il y a relies
qui, malhelll'l:uses,
s'a<:cI'o(,hent
cLlUtant plus aux Ll;néficcs sociaux
d ;'t la considl"raLion hourgeoi:;e.
11 y a cdles qui s'accomlllodent
dl! la
lnl.\('aIH'e Ù!:S Il1wurs, cell(~;; dont.lc IlwI'i COU\'l'f: l'amant,
pal'mi le souril'e cumplice des salon,;, "el\f!s qui, paisíhlrml!nt,
aLt,'llrl1t il deux, il lrois, ¡'¡ (\l"llrp!
Cdll:s-lil
sc-nt les yerfueu,;es
ennemies
du di\'I)ITe.
Celles-là
ti,'lln"1l1 au I;i.:lle qui les ahandollllf',
i, rildidi~I(' qui les
t.¡')JIIjJC, il l'exploitcur
qui I(~s ruioe. Toul plut,',t que de
1'('l\lll'tl'rl' ¡'¡ leUI'S pr\;rogali\cs,
comme s'il y ;(vait qlldqur ficrt,; il ne ;-;e cramponner
qU'il un h;\s orr:;ueil, Ù dc
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:t:U¡
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
l>E l>E:\IAIN
l'égoïsme, à de la boue! Comme si, l'union disparue, le
mariage avait encore une raison d'être 1
u Est-('e pour celles-là qu'il faut plaider?
« l'íe sont-elles pas plus dignes d'intérêt,
de compassion, ces milliers de femmes que le lien conjugal
étrangle, celles qui, opprimées, asservies, :¡spirent à
l'air libre, il la propreté morale, fallÚt-il la payer par
l'amertume d'une vie solitaire?
" ;'\ous sommes de ceux qui veulent pour notre compagne un peu moins de protectrice, d'insultante
pilil',
un peu plus d'impartiale égalité.
« l'ious préférons
la chaine qu'on brise il la chaîne
qu'on rive.
- Mais c'est la répudiation? murmure-t-on.
- Oui, c'est la répudiation
?'éci¡J1·0'lue. Au reste,
l'instabilité,
toujours possible, et des deux parts, ne
deviendra-t-elle pas, précisément, un ga¡.;e de stabilité '!
Car le cœur humain est ainsi fait, que s'il se blase sur
(;C qu'il a, illicnl
à cc qu'il crainl de perdre. On mettra
plus de prudence à se choisir, plus de soin il se garder.
- Mais le capital organique de la femme? Yous allez
l'abandonner,
diminuée, llétrie?
- Eh! eh! Qui parle ici? Ne serait-Cee pas le vieil
homme aux ataviques instincts possessif;; qui voit dans
la vierge UIle proie, dans la femme une p¡'opriété '1••• On '
épouse les veuves, n'épousera-t-on pas les divorcées?
« Il est odieux, il est révoltant
qu'à notre époque un
être puisse encore s'imposer à un autre, et par bassesse
d'âme, vengeance, cupidité, haine, le cloue à lui jusqu'à
la mort (1). »
Quant à la procédure actuelle du divorce, l~s Margu~rille en lirent une rude eritiquc :
(1) J.',;[w'f/isse¡¡¡elll
du diIJol'ce,
(l.
U.
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u:
CO~IlT~:
DE
RÉFORME
DU
MARIAGI::
i:li
« La vieille machine
judiciaire,
aveC' ses rouages
grin~ants e~ ses ressorts rouilhis, n'est plus en 11[\1'monie ;lver. nos hesoins,
u On vouùrait
du silen('e, on a le Palais bruyant, les
potins c;lloll1nieux des couloirs, l'l~clat des plaidoiries,
dans le mllrmure des salles d'audience:
Indifférents,
eurieux, amis sont IÚ, s'emplissentles
oreilles, en ont
¡¡Il'in la hOl\l:he. Le compte rendu public des d('bals a
bean èll'(' ;,ntcrdil : trop lard, le mal e,;t fait, l'écho
retentir, il tel point qne des coups de revolver, lrop sou·
venl, le pro!Ol1F;enl.
(' On voudrait de ln propreté, on a de la boue. La
Doue! Elle lache les assi¡.;nalions, les requêtes, les eilalions, les ordonnances,
les exploits, les placds, les
procès-verbaux
d'l~nqut~les, les jugenwnls,
les arrêls ;
elle envahit les {,tudrs d'avoués, oÙ, du patron jusqu'au
pdil der!:, chaeun plaisante lrs infamies lout au long
articulées. Elle s'accumule dans lrs bureaux d'avocnts,
dans les olïicines d'huissiers,
dans les innombrahles
grdfe,;;, (dIe s't:tulc et déborde sm la hart'e des tribunal!\ el des Cour,;; d'appel~ .. ,
« On \"l.ludrail de la rapidité,
on u les lenteurs de la
pl'oeéùur~, l'encombrement
des rÔles, les remi..,es de
Illois l'Il mois, avou¡':s, avocats se con('('l'tant pour le
JCI1\"oi aux calendes ~I'('rl[lIes, si hien qlW ùes proci:s,
qlli devraient
être termint\s en quelques sernainl's,
dUl'ent des années 1
« Et ce ralvllire, il faut encore payer pOlir le gravir,
payer lri:s eher! Le mar'inge est gratuit, le divorce est
Ol1(\reux, Trop (le gens vivent de ces tristesses el. de ces
hontes. L'I;:tat lui-ml;me s'en cllI'iehit, comme si la
soufl'l'anec pouvait ètre une source d'imp'Ît! ('1) "
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13H
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
Las d'attendre, las de prêter confiance à un Pallement indifférent « pour tout cc qui n'est pas pl.lleforme électorale ", M. Victor Margueritte se présenta
aux dernières élections sénatoriales.
Le suffrage IllStreint, lui -même, IOfJigu~llIenl,
le méconnut, bien qu'il
fÙt de ces candidats qui, ainsi qne l'éCl'ivit .Iules B(.is,
CI au rebours
de tarit d'autres, réclamèrent les suffra¡:es
ùu peuple, non pour prrmdre, mais pour donner. Il
Cet échec normal est un succès, un exemple signi 1catif, tout au moins, pour la réforme du pouvoir légi,latif que nous préconisons.
M. Octave Mirbeau.
« Grand, de fortes épaules, une figure hâlée et comme
fOllettée par une perpétuelle bourrasque,
des sourcil;;
broussailleux
en apostrophe entre lesquels sc crew;)
une profonde cicatrice en zigzag, des cheveux ~;abraIlt
le front, des moustaches drues de grognard, un mentoll
carré, tout le bas du visage agressif, fait pour happer 1(,
morceau el. le retenir, d'épaisses narines palpitante!'.
les yeux bleus très clairs, profonds, pensifs et tendres.:
c'est Octave Mirbeau: une sorte de tourmente anar~
chiste à fond de bonté, la r(~\'olte du rê\'e contre la réa··
lité mauvaise (1). »
La bonté d'Octave Mirbeau! Parfaitement.
Mais i'
faut la comprendre, la chercher au fond de ses impré.
,;ations, de ses satires et de ses pamphlets dont ils ne
sont que la paradoxale expression. Toute son œuvre est
\lne àpre et vigoureuse protestation de sa sensibilité
,1) ~1. Paul tiscll,
La ¡kvue . \:; mal's
1<10,).
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LE
COMITl::
nE
¡¡(FORME
or
~IAHIAGE
13!1
fl'ois::;\',c,de sa tendresse m('connue, dl' son intelligence
exaspérée, coutre la sotti,;e el la vanil(l ambiantes,
l'ontre la fausslJlÙ, J'iniq\lill~, la tyrannie el la laideur
rl'gnanles. Et Octave ~lirLeau pr'oleslc, de loute sa couragense sin'::('rilé, ¡n'ce une violence, parl'ois mÔmp avec
une oulrance, qui, loujour,;, lui sonlnalurcllcs,
({Il fut
loujours, dit ,1. HolH'rl (Il) 'lachi(~ls, d'instinct cl de
naissance, I'homB1/' des idl;es exln;rnes. Pas \ln dn s(~s
lin'l?" qui ne ~oit un liyre de révolte ou de haine. Mirbeau sc prl'sente il nOlls comme le briseur d'entraves
par t:xcdknce. »
'lais croit-on 'lu'il brise, (IU'il dl'moUt pOUl-le plaisir
de dénlOlir 0\1 de ({prendl'e IJ, selon la d(lVbe de l'A/i/II'
Jules :¡•.. Ses cris de ré\'olte et de haine, remarquez-le,
ne s'adressent
qu'aux représr.ntants
« des thl~ori('s
caduques, qu'aux viei!les rcnOlllmt':es injustes, » cn un
mot, qUil tous les J/llIwrÚs he¡'!/I!rs qui cOl'rompent
l'rai'ondl':tnent l'organisml~ so¡;ial. AusHi Sl:S plainles
sonl-e!ll:s a!l1(\res, angoissantes,
sinon dG,.;esp(:rantes,
lt Les uour¡:;-eois, (:el'it. _";,;III(~ticll
1/0ril dan,:; son journ:d, dëtt:"tent les ouvriers, les oU\'l'iers d(,testent les
vagabonds:
les vag¡lIJOnds cherchent plus vag,lbonds
qu'cux pour avoir atlsHi quelqu'un à d(\testm', il mé'p¡·i,:;er.
Chacun s'aeharne Ù rcndre plus irréparal)lr. l'cxclusi.vi;:;me homicid(~ des dasses, plus Útroit l'espace de
bagne oil ils meuvenllellrs
chaînl'S Úternelles .. ,
« Lcs malhcllI'eu\
¡lllxquels vous \'oulez montrer
I'in.iustit'll de lelll's misi'!'('s et leurs droits imprescrip!ibl(:s il la révolte, SI: I11t'dicnt, VO\l5taument
le dos et
VOl!S l,,'cnnenl pou\' un l:Lr(l dangereux ou pOUl'un fou.
n y LI l:l une force d'inel'tie, forlilié(: par des siÙc}¡ls et
des sii cles d'atavisme religieu;; et auto\'itait,(', illlpos¡.;ihle h vaincre, L'homme n'am'ait qu'à étendre les bras
poU\' que ses chnines saulent; il n'aurait qu'à écarter les
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H,(I
L"
MARIAGE
ET LE Dn'oRCE
DE nEMAl:'>
genoux pour rompre son boulet; et ce geste líbÜralclur,
il ne le fera pas. Il est amolli, émascult' par le mensonge
des grands sentiments; il est retenu, dans son abjecl ion
morale et dans sa soumission d'esclave, par le men·
songe de la charité. Par elle, le gouvernant et le pr( tre
perpétuent
la misère au lieu de la soulager, démcl'alisent le cœur du misérable alllieu de l'élever. Let; im)écilcs, ils se croient liés à leurs souffrances par ce bien bit
menteur, qui detous les crimessociaux
cstle plus grL'ld
et le plus monstrueux, le plus indéracinable aussi (1).
I'ourtant, Mirbeau ne se laisse pas dominer par le
sentiment de « l'inutile)l. Dans la vie, dans le rOmL'l,
il poursuit son œuvre de haine, (mlendez par lil de pU! ification et d'édification.
Car. comment purifier sar s
hrÙler, comment édifier sans détruire? Il combat d·?s
abus, il révèle des infamies, sans se soucier d,~s
attaques yenimeuses;
il fait connaltre et défend les rl\yolulionnaires,
c'est-ii-dire les novateurs en littératurcl
et en art: Jean Lombard, Il qui ne connut de la luttn
que les angoisses et les heures de long découragement Il
et « à l'œuvre grandiose et farouche
duquel il rendit
un suprême et magnifique
hommage;
Maeterlínek,
Rodin, Claudel, Maillol, Claude Monet, Camille Pissarro,
Cézanne, Renoir, Degas ... (2)
LOl'squ'èclata, en février 190:;, le scandale provoqué par
la publieation d'un livre hardi de M. Duruskam, Mœu?'s
dp- magistrats, M. Mirbeau, consulté sur les meilleurs
moyen:: de recruter les magistrats,
exprima ce vœu:
cc Refondre le Code civil dans un sens plus humain;
en tout cas, le débarrasser
de ses obscurités qui entretiennent l'esprit d'iniquité. ))
l)
»)
(1) S¡;bas[ien lluch, p. 28~.
!~) Voir ('nco!'c un vigoureux
panégyrique
I/úmmes du JOUI' (n° :n, :l odobre 1~IOS),
de \lil'bcnu
dans
l.AS
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Intcrl'ogt~ p;lr nous, il répondit (1.) :
« Je suis partisan de l'union libre, entièremenllibre.
C'est la loi ùe la natme. Mais nous n'y arriverons que
progressivement,
par étapes.
- Il s'agit de comprendre, comme vous l'avez dit, que
la société entière ne doit tendre qu'h un seul but: l'illdivid,t li!Ji'f? f~l /tell/'fll.r.
- C'est cela. Qunnt allx enfants, il serait juste dll
leur assurel' à IUftS un état civil (\galcment honorable;
il serait eneore lo~ique de leur faire porter le nom de
lcur mère. D'ailleurs, le préjugé h l'égard des Iillesmères et des !lnfants naturels a bien diminué, .:'ious
touchons la des questions (l'éducation fort complexes" .
Questions essentielles et qui priment tout !•.. Mai:; qui
s'en occupe, en France ? .. ¡'Iious mOUl'ons d(l notl'e littérature sentimentale
et I·olllanesque. Les Amérieains,
dont cel·tains d'entre nOus se mor¡uellt, se gardent bien
de s'adonner à cette ¡ittl"rature facile. Ils ont d'autt'Cs
eonœptions,
ù'autres ambitions,
plus neuves, plus
grandes. Des liYres comme: /Je SaJl-Frl!lu:iscu
au Callada, nous donnent ulle haute iù('~ede lel1I'~ mœurs, ùe
leurs travaux gigantesf{ues et inspirent d'autres réflexions ([u\lla lecture des romans (le ~Ime Uyp ....
« Si llOUS eontinnons
de suivre la voie SUI' laquelle
nous glissons aduellement,
nous somurerons comme
Athène,; !
« Le Parlement
('l'oit avoir accompli line granùe
œuvre en faisantla séparation ùes Églises d'avec rf~tat.
Quel changement importlllll nous a npporté celte séparation? »
Le virulent autellr de [,'s .1/!,ail'es SUJlt /t:.~ a/I'aircs
vint vers nous et affirma:
(1) thl
JIlas ; ILi od<>ul'c
lUU:,;.
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H2
LE ~IAHIAGE
ET
LE
mVOHCE
liE
DEMAt:'l
« ·0/1 nc peut rien e,çpére/' de durable
si VII lit met
pas une ene/'yie el/orme ti /'éül)luliolll/p./'
l'ellsci~IIWlllellt.
On n'ose pas publier en France les statistique;
des
illellrés parce qu'elles indiquent une plus grande )1'0portion que dans les autres pays. Il y a, notamm. ~nt,
plus de soldats illettrl\s en F¡'unce qu 'en Allemagne. Ou
a cru fail'e un progrès chez nous en chargeant ridiculement les programmes
universitaires.
II faut d'abord
mettre l'enfant en état de comprendre la vie. La hast de
tout, dans un État, c'est l'inst['uction
ùe I'cnfant. 'Ir,
notre Hépuhlique ne fait rien pOUl' lui. Je connais des
im;tituteurs, des universitaires très intelligents. Demú 1dent-ils des choses logiques? On les considère COIllwe
des révolutionnaires!
Notre enseignement
public a
changé d'étiquette, mais il est toujours clérical ...
- Dans ces. conditions, tout est à créer, puisql. ~
l'État, par indifl'érence ou par incapacité, ne fait rier..
Dites donc aussi par cakul!
s'écria Mirbeau.
L'f:tat, mais c'est tout ce qu'il y a de plus imbu de préjugés de toutes natures. Nos gouvernants vivent encort
avec cette idée qu'il faut abrutil' I(~peuple pour le dominer! Quelle étrange nation que la nation française!
Le moindre incident se produit-il:
il nOU:-iab;;orbe pour un instant - au détriment
des événements les
plus capitaux.
Nous ne rêvons que de plaies et de
bosses. Nous sommes un peuple guerrier. Voil¡'t notre
unique qualité! Seulement nous dernandons à nourrir
ces rêves guerriers ... derrière des bureaux de fonctionnaires 1 »
A. ce moment, Octave Mirbeau, pri~ d'une pens(~e soudaine, se dirigea. vers une LibIiotll!~que, prit sur uu
rayon deux minees volumes et nous les tendit:
« Tenez, je veux vous faire conllaÎl.re une méthode
de lecture qui a été inventée tout récemment
par
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Mlle Janicot, la sO'lI!' du docteur Janicot. L'histoire de
sa d('COUVI~I'tec~t tt'ès amusante:
Cn JOUI', ;'\ SaintJ;:liClIlll>,clic assistail<\ une conférenee sur ,,~H¡¡ll1'~¡e()is
~rlllil/¿"lIl1l1e,
faite P,l!' uu vieu\ comédien, Celui-ei, rn
eommenlaut la scènp du maUre de philosophie, (~mit
l'iM'e qu'on en pourrai! tirer un(~excellenlt: m,~lhoùe de
lecture. :\llle ,lanicDt l'di ul cette ob::wnation, la médita.
Elle ll'ouva alors cette m(·thode ¡¡dmirabl('. avec laquelle
on l)l~ut [tl'pr,'uùrc ;'¡lire ,~n ({ualre mois aux enfants les
plus ol¡t\l~, aussi !Jiel] qu'au" adultes,
« L"rnploi en a él<" ordonn!: POlU'le''; soldats illellré,;;
les résullats sont suq>l'(mants. La ml'·t1lOJI~ fait Hwrveille parmi les Brptons les plus arri¡':rés, les plus
fruste~;. pal'mi ceu'\ ¡¡ui, arrivant à la caserne, ¡;taient
incn.pables de dirl~ lcur' nom et qui ne savaient r(~, pond['(~, ln baissant oJ¡slí nément le,; yeux, 10r';(lu'On leUl'
uetn,¡ rllbi tIa profc::;.,ion de leurs parent,;, que: " Tcrre.,.
lene ... »
« .'iotez (PHl celte rnéthode rationnelle,
hasée ::;ur'
J'artÎeulatioll)
la décomposition
et l'enroukment
dl'S
élémeuls du langage, l'n,;eígne simultalH':rrwnt la lecture, l'é(Titur\l, 1'01'lhographe et méme la diction. Certaines ,\col¡'s primail'(~S doivent l'appliquer' pt'ochainement, cplks du J1loim; oÜ l'inspecteur, auteur lui-méme
d'uno.' nH;lhodl~... lit: s'y opposcra pas: )Iais OB peut
l'sp¡'~l'l~rbeaucoup de l'instituteur qui, CD principe, est
in(!t:·pendanl. Il faut lui donner conliance et le débarrass'!r' de la terreur de son inspecteur.
" Cette m¡'~thod(', voyez-vous, e'e,;tle salul,!
(, Fait l'uril~II'\:, MIl(~Janicot en a~'ant parlé il un pédag();:;Ill~atll{~ricai u, cel ui-ci trouva (ju' die était u lili~n.ble
pour' l'il l,lIlgue : il la lr'ansl'0sa illIJIJétliatement. Il :;el'ail à souhaiter qUI: la }Jl'Opaganue de cette m¡':thode fût
au moins ::;imullanée, en France et en Am~rique. Seu-
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144
LE MAillAGE
ET LE DIVOIICE
DE DE)(AI~
lement, étant donné que c'est une chose géniale, une
des plus belles découvertes de ce temps ettrès simple,
due à une pauvre fille sans défense, il faudra beaucoup
de temps pour l'imposer chez nous;
« Pensez donc, le jour où tous les Bretons sauraient
lire." quel pas serai t fait!
« On nous parle sans l'esse du moujik russe, incapable de comprendre et de faire une Hévolution ... Mais
le moujik n'est pas plus arriéré que le Brelan!
cc Si nous mellons tant de temps pour accomplir des
réformes qui pourraien t être réalisées très rapidement,
c'est que nous gaspillons la plus grande partie de nolre
activité pour des clloses secondaires. A l'heure où nous
sommes dans une situation si émouvante, si tragique,
où le r()le de l'Europe tout p,ntièl'e est en jeu, où tous
les regards se tournent avec anxiété vers l'Asie et l'Extrème,Orient,
que faisons-nous ?,. Nous nous occupons des rapports d'Antoine avec la critique, des aventures de Gallay et d'autres incidents du méme intérêt ... »
M. Charles Morice.
M. Charles Mariee est un des très rares « critiques»
de notre époque, critique d'art et critique lilléraire, qui
méritent réellement ce titre par l'étendue de leur savaiI', la profondeur de leur jugement
et la qualité de
leur sensibilité.
L'auteur de ce livre remarquable:
La
Littérature de tout Il l'heure est un excellent critique
parce qu'il est un véritable poète. <J Puissamment construite, il écrit A. de Vigny, l'âme du poète relie el juge
toute chose avec une large mémoire el un sens droit et
pénétrant
l).
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l.E
C;O~lITÉ
DE
/l~;FOHME
nl"
14,i
)IAIHAGE
Ln {lrinlr'c des .v(¡[('¡'¡¡¡ll;.~ sug~éra à Charlrs :'lorice
la tll,"ditution Irl pins nobk, ln plus touchante ella plus
compli~t(~. " Par ee livre, ¡'~crivit M. (¡'.-Jean ,\ubry, 5\;elaire da\',intage la dif?;nité de pens(~e de Chades Morice, l'une des plus attachantes et des plus enthousiastes
figures de la critique d'nrt de cc temps. Dans IOlls les
mouvemfnts
intellectUids auxquels depuis vingt ans il
se méla, il affil'fna haut¡~ment, bravement,
tOllte sa
pensée, sans r¡'o[icence. Dans maintes revues il donna
la mrsul'l!deson e:;:pritlucide, harmonieux el ennamm(·~.
Olle ù'(l'lJYres pénetl'I;(~S, (I"C d'etrorls ac,'omplis, depnis lHhli, où il sc faisait l'aptill'e de l\;(:ol¡) symbolisle
jnsqu'à ce jour oÙ ses articles du JI'TOU'I' ,le Fr'(m,:!;
alte::itenl la constante probité, si rare il. Botl'e époque,
dn critiqlw et de l'écrivain.
l(
¡;historien le plus véridique de \'rrlaine, le conlident de tiallgnin, nous li\Te aujoUl'd'hui sa y('n(;ration
pour Canièl'e en une suite de pages les plu::i valablement ('mues de lu c!'Îtique d'art aeluellc. Cal' l'artistc,
non point seulement, ni le poète qlle fut Carl'ièt'e, mais
()ncore l(~philosopllc et JïlOmme social qu'il fut, devinrr.nt bientÔt. pour Charles Moriee, l'0'!lIÎt:wl(' objet
d'une affection il laquelle répondaitla
donce sympathie
du peintre dont !'efl'ort s'unissait au sien pour celle
noble entreprise des FNes /wlIlflilU'S
(1). »
On peut trouver dans le titre mÜllle ¡fUn'3 revue que
~1. Ch. l\1orice r('~digcaít scul. il y a quelques ann¡\es,
l'A el ¡un lIulIwÙlC, l'explication
de ses plus actuellcs
pensées SUl' les sentiments
de eoncordll, de réconfortante et feconde solidarité qui deVl'aient uni¡'les hommes
ilu·de.;sus et en dépit des steriles qucI'cllcs d'opinions,
« L'homme
model'Oe, dit Charles ~Iori(:(', s'est el'ëé
t
J.e ....;f~f/(euJ' ~l:)jaO\"i(':l' 1!lU"7'.
10
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tMi
LE
MAIHAGE
ET
l.E
nHnHCE
nE
DEMA!'"
l'isolement dans la foule, Pour réagit, contre cet iS(llement funeste et égoïste, unisson,;-nous
dans notre lllisère méme et dans notre courage,
dans la cer \itude aussi de posséder de grandes richesses colll'ctives, les IÍliraclcs de la poésie, de l'urt, de la
IOcience, et les prodiges de l'amour et de la han té, )) d
il ajoute: « L'homme vrai, l'homme ,;onscicnt, prudellt
et juste, large dans sa compréhension,
l'homme amou··
rcux de l'bumanité et souci~ux de travailler pour Ull
long avenir d'oÜ serait drlínitivelOcnt proscrite la violence, n'est pas né encore. L'àW~ moral de l'homme
n'a pas dél'a;;sé l'ingrate, l'llljroïque et folle, la naïvc
minorité. Ce dp.testable esprit de r(~aeliol\ Sans pitié est
parmi les plus fécondes causes de notre drplol'able dispersion qui fait de nous d(l vieux ,)\lrants perdus dans
la Huit. C'est lui qui entretient parmi nous les passions
nt'lgatives; c'est lui (}:uinous a permis d'accepter comme
des réalités humaines ou comme df-'s fatalit(ls et celte
fausse d abstraite hiérarchie fictivement abolie par la
HÚvolution, mais solidement réinstaurée par la bonrgcoisie, et ces tléullx inventés par des ambitions personnelles ou des avarice;; collectives:
la gnerre, la tyrannie e¡~pitaliste ... »
Or, il ne tiendrait qu'à nous, par un ellort que nQUS
nous imposerions mutuellement,
de nous grouper pour
une action commune, pour une action humaine, ayant
pour but de raire cesser, ou, tout au moins, d'atténuer
nos dissentiments,
d'éteindre
nos oiseuses et vaines
disputes qu'l'nrantent
la. vanité ellïguownce.
Avec
un pru de volont{" \ln peu de lumière, un peu ùe bonté,
écrivait simplement George Sand, le gell!'C humain se
remettra.it. dans la route qui mène à la justice et au
bonheur sur la ten'e )),
La vie, dans la haine et dans le mépris, est odieuse;
(e
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possibililé
hl'ureuse
rl;side dans l'amour
et dans
l'indnlg'l'nce.
{( La vi(~, ('cril (~neort~ le l'ode dl' .Yoa¡YU!/, (:'(~~iltoull'p qlli l'dit' Il' lien imn1t.'IISI' pt slriel Je
l'atllOlIl'. La \ïe? C'l~sl j'art il qui h~ soin <1 ,:l(: cOlllJ1lis
dl' tellir Iicn eL plaf'l~ de sa définitioll
impossible,
en
rendanl
sensible
J'unilé dl' tous SI'''; (:¡t'ments,
Et c'est
le pode qui esl l'ol'llonnaleur
des rl~tes, le 111a¡,rc des
c01""!I1or,ies de la l'e1igi(!fi d(~ hl vie, )}
Sil
M, Ch~l'!('s ~lori('e, (llli él line connaissance
Iri's approfondie dll droit et 1I11:'lllCdl' la jurisprudence,
-' ilrt"di·
gea p'~lIûant plusieur,.; années, avec beaw:oup
de I:OIllpétenl'lL la cht'onif{lw judiciai¡'(: (¡-un gr,lIld jOllm;¡] Ilu
maLin .- 1I0US aÙl'cssU, au snjPl de notl'(' enqude,
lrs
judieiellscs
observatious
suivalltcs
:
{(Avo·vous
jamai:-; vu lOlIlbt~r }'{·tinc;elle de la foudre
ou d'IllIl' ¡lllurndle
dans un champ de bl(~s mûrs ou de
J¡ruyi'l'(~s si'e)¡l~s'! LïlH:endie
aus"ilùt
(~('.latn, et d'ordinaire ~.~ pJ'0J>ilg(~ :1\'('(: une rapidilÜ
tr.lJc lJll'i1 est bi(~n
inulik
ùe tente!' la Illltl~ eOlltrc J'invilwilllr.
fléau, .Je
('['ois q!le si j:wlI1is, dans la majesllwuse
grange JlI(~ine
d'hcl'bt's a['iJes que nOlls nOIllIllOns le Cude, p,"ndrait
J'amollI' ,la ehose,
011
rnt~IIlC Je mot seukllll'nt;
il y
serait allssill',L « eUIllllle est le feu parmi les bl'andt~S ",
selon la Lelle expre,.;sion J'un auteur andell,-Cc n'¡~st
pèls,je Ill(' ItÙte deledire,qu'en
trüitalllninsí
:\f 1I"rvieu
Pl ~r. ;\lagoaud d'inœudiaircs,
je l'!'dpllde
les tlutnlgcl',
« BI·marlllle1.-le
: toules nos lui,,, 0111pour bul exclusif
la :-;au\'llgardc de la P¡'op['idÚ, II s,~rail trop aíst'~ úe le
M'montrer,
et qui en duule'!
On pOUl'!'ail m:~lllC) prétend!'" flue (~ett\' vue si rl"duite
faiL l'unit.'· d dans un
œrlaill
sens, peut-dre
pas lr(:,; humain,
la lH~auté sin-
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1--tH
LE MARIAGE ET LE ¡¡¡VORCF. ilE DEMAI:'i
gulière de notre léKislation romano-francaise.
Mai "
comment concilier les principes brefs et rudes du droi t
ainsi compris avec les suggestions de la sensibilité, ql! I
sont irréductibles
au style de l'édit ou de l'ordonnanct,
« Il faut choisir.
« Je sais bien qu'à ce choix l'esprit moderne se refus:
et que, profondément
- et très heureusement!
-atteint par la pensée de Rousseau, il voudrait être
« humain », sans toutefois renonc'~r au bien-être maté·
riel, à la certitude, dans la jouissance. C'est pourquoi
IlOS lois rÜc(~nlcs sont si mal faites. Le Code ~apol(;on:
dans son cn:5emble, est superbement impitoyable, massif, indivisible et puissant comme les monuments
du
plus grand instant de Rome. Il a échappé à Rousseau.
H.ousseau nous a rejoints avant-hier, mais il nous tient
et nous possède. Toutefois, nous lui obéissons mal en
gátant le Code. Mieux vaudrait élever un autre édifice il
eÙté, d'un autre style .. - »
CHARLES
MORICE.
M. Marcel Pr~ost.
Marcel Prévost est un romancier moralisle. « C'est-à·
dire, explique M. André Maurel, quïltraite
des mœurs,
des règles qui dirigent l'activité libl'e de l'homme. D
Il en traite mème en écrivain qui est resté homme de
science, en professeur de pathologie interne, selon la
juste expression de l'auteur de Poème d'amour.
(( Les rapports entre l'homme et. la femme, le rôle
social de la femme et son rôle intime, la répercussion
dans le cœur de la femme de ses nécessités physiolo¡-{iques, et, par suite, l'inl1uence considÚl'able dans la vie
de l'homme de ces dispositions,
l'avenir que détient la
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LE
COMIT~:
DE
HI~FOI\ME
Dl.: ~lARIAG¡:;
1í9
jeune fille et, par suite, si l'on veut le bien des générations futurH" de veilleI' il la formation de ce j(~une et
frais cerveau, aussi hien qu'à l'épanouissement
de ce
('orps, futur ¡.;;{~nél'atellrdes races de demain, Voilà, je
crois bien, r¡'~surné(~ ('n ses id¡':cs diI'ectriees, toute
l'O'uue de Marcel PrÚvost (1),'» Cette (['uYre, Marcel
Prévost la con~ut trÙs tÙl. Il eut, dit son ami Camille
Vergnin!' « sur nomhre d'Úl'!'Í\'ains, l'awmta~e de savoir
de Lonnll l¡eure cc Cju'il voulait, et de le vouloir avec
lIne f'erull'lÚ jamais démentie. II sentait en lui une force
il'l'{:sistillJe qui lc~ poussait vers le uut nettement aperçu
et il en lllarquuít les ¡':tapes. »
Le .'i,/n'ilioll, C!lIIllr:!u'lIr:, JflUlr:1Ituisdlr: JIlUrre, ('(Jt(.il/(: ].(wm, I.c .lJollli¡¡ ¡J,: l\'a:;ro·etlt, Li: ..llllria!}/! d,~JIl[iel/lle et surtout Le .¡'udill secret, fUI'ent une longue, mais
logiqlw préparation à son œuvre capítak, 1,l's Vierues
¡"urles, qui est quelque chose de plus qu'une contrepartie dp:,; IJell1i- Víer:J/~s, M,u,the annonce Frédl~rique et
Léa. Elle s(~révolte contre le mariage qui l'a contrainte
il « l'abdication
de tuute pensée personnelle)) ; clic le
rompt de sa seule volonté: « Séparation. divorce, rupture ;1yee la sanction de la loi, ou sans la loi, puisqu'on m'u mise à l'é(,art, dit-elle, je m\m vais, .. ,le travaillerai, je donnerai des le~,ons comme quand j'étai;;
jeune fille. Je me chargerai t.oute scule d'¡'~lever Yvonrw,
mais je ne subirai pas plus longtemps l'outrage de celle
vie à deux oÙ l'un des deux trahit l'autre, »
" Cette loi de dissimulation et de mensong(~, ('crit l'auteur de La L'(Jil/l'.sÚnl/ rl'llIl al/tallt, est nécessaire: elle
prÓsidera aUll1ariage lantq lie celui-ci sera un acte social.
OÙ il Y il rite pt cél'émonic, il y a apparat et leurre (-z).
;il Andl'':'
\2.
:\laul'f'1.
I.e Jr¡nlin
.'ec','el, p,
Hi.),
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1,iO
LE
MAHIAGE
ET
LE
Im'ORCE
liE
DDIA1N
« Les jeunes filles, ajoute-t-il,
jouent là un aS:iez
triste rôle de dupes. Le liancé dcs mal'iages de cony}nance, pOll1"VUd'au moins vingt ans d'expérience, perl~e
aisément les trames innoeentes de la jeune fille ... c'e,t
l'acheteur en éveil eontre les roueries du marchand. "
Cette pitoyablc destinée de tant dejeunes filles émut
profond¡'ment Marcel Prévost; il résolut de les aider',
s'en allranchir, et ¡¡leur oO'rit, eo ~uise ùe bréviaire,
les Lettl'es à François(~.
En tMe de cet excellent trailé d't~ducation, il inscrivit
cette déclaration:
« La jeune Iille Illodeme pressent les
destinées de son sexe. Au moment d't'llll'er dans le
monde, elle entrevoit ce qui delOeUl'c confus même
pour ses éducateurs
: que l'instant
historique est
solennel. La jeune Française Sllt'tout, í~duquée d'après
les méthodes qui ne soot pas sensiblement
modifiées
depuis plusieurs siècles, perçoit aussitÚtle désaccord
cntre son í~ducatíon el sa fonction dans la vic. glcvée
dans une pénomhre quelque peu claustrale, ses yeux,
d'abord éblouis, soudain se dilatent. Le champ de son
idéal s'agrandit; en méme temps, elle prend plus nettement conscieuec des nécessités pratiques, On dirait
qu'une aube très pure l'inonde: J'horizon s'étend, et le;;
plus proches objets précisent leurs contoUl'S, .. »
Fran(;oise, aujourd'hui,
est mari¡\'3. Et son oncle
vient de lui adresser' une nouvelle série de lettres qUI,
pOUf nOlls, offrent un intérêt particulier. C'est un recueil
fort !iubstantiel et plein d'excellents conseils pratiques.
Marcel Prévost y note, avec une aimable et judicieuse
bonhomie, la répercussion
de la coquetterie sur ces
trois liens du mariage: l'intérêt, l'amour et J'habitude;
il Y préconise la réforme du costume f(~minin, "dans le
sens de la simplidté, mère de la \'í~rjlable élégance; il
Y traite du choix et de l'arrangement
de la demeul'e, de
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1.1-: CO~llT~;
ilE
I\Ü'OR~IE
Dl'
MAillAGE
151
l'arL douhl(~ de ne pas vieillir et de vieillir, des relations
et ùe (:(·lIes il évill'!', el dl' hien d'aut['e~
elwses non moins uliles. Mais il y dudie surtout.
avel:
toute son hahileté dc l'omancicr
et taule sa c1ail'yC.y<tncc
de psyeholo¡.;-uc,
la (¡uestian
capi tale, celle de l'amouI'
dans le lllariu>-;c, aJ110ur qu'il eonsid¡~l'e comme « la dl'
de la YlllIt(. cou.i ut('ale (1; ... " Aussi pari a¡.;-<.'·
t-ill'upi
nion
de l'aulllcrvi,'u
aU!'!'I's de qui il collabora
aux travaux
dc la COll1!l1is:-ii,¡n de la I'MorIllc du CUlle eÏvil que
M. Vallt'. réuuit ¡,n I!HI't, el cOlllpll~-I-il I'UlIlfJllJ'
parmi
les ohlii~nlions 1,,~'('i!,ro\lu(,s dcs ('[lOI.IX, en même trul!'s
<¡ lI'il raYl' l'{/f/l:is~II¡¡('f;
du nOmbl'(~ des devoirs de l'épou:;c.
Cm', dil-il, 1( il faut que lc mari choisisse
eutrc l'amour
et l'o!ll,iss¡iI1cc de sa femme \~L ,)
L'auktll'
de JJOl!s¡"Il1' iJt JJadallle
J/%cll
cherche
à
¡¡xer ll's p!,pscrípliolb
rs:-,entiellc5 J'une"
bygiène mol'ale» dl' lamour
dans le mari a ¡..;c.
En Fl'aoce, " <.lt'puis ellvil'on uu siî'c!c, lrs gl'nél'alíon"
Ù(~ feounes
et les gélll'l'alions
d'homlllcs
ne Will lJll,~
f'O/l/'I)J'lf'IIiI¡'x
,;¡¡
La faute «n est aux IlIlI'lll'S el il l'éducation,
Les [cmoles ouI Ulj(~ Sl"l'ieuse avancc lllorale
::íur l"Il1'S l'pUll", ('<':it donc Ù elles de willer SUI' ramOllI'
conju¡..;al. " ¡<nll'dcuez
l'aIllour du mari, lcm' dit MalTd
Prévost,
en vous efl'(lI'l:anl de I'e,;lcl' POllt' lui la plus
plaisante
et la plus sonhaitable
des femmes.
~lais SlIl'tout, ne né¡..;ligc,z pa,; d'elltl'(:lenil'
VU/I'I? lll'l)pn;
((/110111',
flui, ln;, ne ¡}('prnd r¡IW de \'ous Cf; n. A un(~ f(~mmc qui
i'ient son honhcul'
conju¡..;al menacé,
notre ('pistolai¡'e
propose cette 1'1';.;le de l:onduilt, : « N(, .iamnis faire de
Sl'¡'OC avant d't"I'í' sÙre: ne jamais accl'ptrr
síleuciellse-
il (·lJoisíl'
)l.
1 .).I'ltl'f'_" (i FI'{//I('!li,e
t~ l.etln's II. Fit/IP"lrl."I'
:;I 1,1~1!,','." Ù ¡;f'r{¡i~,)J',,,f'
,.l' Letl,.e ..,· il FnlJlffJise
p. :::1.
p. '¡Il.
/!u/,"Ù:P,
fi. ~l:.!.
¡Iuu·jt!e. p. t 1;;.
OUI/'u;/',
))/flri,;(',
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LE MAillAGE
ET
LE DIVOHCE
!lE DEMAIN
mentla certitude ... (1) J) Nous voiliL nu chapitre dólicL~
de l'infidélité. En celle matii~re, l'('pouse a à combattre:
« avant, l'occasion; - après, l'inertie ou la vanité l~). )
Jl est j usle de dire que l'occasion, entendue dans son
sens le plus frivole el le moins défendable, c'est la
femme, toujours éprise d'idéale félicité, qui, le plu¡;
souvent, la provoque, la femme à qui Prévost reproclH:
d'avoir" dressé le piédestal oÙ s'érigent les statues de
don ,luan, de Lovclace, de Valmont, dc M. de Camors (:l), » de tous ces vulgaires et détestables séducteur's, ses inavouables maltres, ses ennemis!
Dans les circonstances
qui exigent des explications
complètes, les époux doivent faire preuve vis-il-vis l'un
de l'autre de courage et d'une entil:re sincérité, Cependant, Marcel Prévost, prenant fait de l'état actuel des
mœurs qui diffÓ¡'encient encore sensiblement l'infidélité de la femme de celle du mari, conseille à toute
femme exclusivement
l;prise d'un mari qui pent se
passer d'elle, la résignation silencieuse. Voilà un silence
bien humilinnt, bien chrétien, Il n'y a aucune raison
sérieuse pour qne l'épouse se l'impose humblement,
comme une esclave. Si sa conscience lui dit qu'elle
peut, san~ déchoir, IIser d'indulgence
et pardonner,
cette conscience même, pour peu qu'elle soit ferme,
comme elle doit le devenir, lui .ordonne de montrer
qu'elle n 'e~t ni dupe ni ignorante de ces infidélités, et
qu'elle les excuse de la même hauleur philosophique oÙ
l'homme sait si bien se placer - et avec quelque intérêt en plus - pour s'absoudre lui-même. C'est parce
que la femme accepte encore passivement,
en apparence, du moins, les infidélités du mari que celui-ci s'y
!il Lellt'es
FI'w/coise
In((/'Í!;,>,
(2) 1.f'iI"r8
F¡'ullroise
1lIllt'i,'",
(3) LeU/'es
Françoise
/l/W';';",
p. 121l.
p. 121.
p. 1;!3.
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LI:; CO)llT~;
ilE
HÉFOR~1E
DG :IIAHIAGE
1:;3
laisse trop souvent entraîner et que, par une conséquence ~ingulière, son inlidélité, à elle est jugl;e avec
plus ùe rigucur et d'intransigeance,
Les infidMités de
lïlOmulP el ùe la femme :;ont Úgalement, selon les cas,
cxcusal>les ou répréhensibles,
Que les époux s'en convainquent:
Il'ur conscience et leur di~nité y gagueront; etle nomhre de ('GS infidélités diminuera,
])"ailleurs, Marcel Prévost a si bien compris la
nécessité de rendre le devoir de fidélité I;~al pour
la f(>mml~ el pour le mari, qu'appelé rel'cmmenl à
résumel' ses idée,., SlJI' le mariage, il écri\'it ccci :
« :;C'\'I!rité ('sale pOIll" la défaillance
de l'(~pou~ et dll
I"I;polIse ou indulgence égale, suivant les l'a,.,; mai,.,
';Va1it,; \1), »
Cne jeune femme, désireuse d'accroître sa valeur et
son bonheUl', de faire prospél'er son intellectualité par
relllreti(~n d'une culture gl;néralc, doit (>laborer un sérieux progl'amme de vic, raisonnabl(~, utile, proportionné Ù ses forces. « Faire, s'entenù conseiller Fran~'oiSt~,CIl (lue vous avez expérimenté que vous failes le
mieux, ce qui VallS él valll dans le passé le meilleur
équilil.¡¡'e physique et mental;
agir ,.,ur les circonstances (~nVil'ollllantes pour les accorder le plus possihle
avee \'OS goûts: \'oilà toute la pbilosojl\¡i(~ ùu bonheur,
En d'autres termes, et sans cruinle d'elltassl~r les métaphores scientifiqnes, nous diron::; qu'il faul : premièrement, déterminer son meilleur « milieu de eulture » ;
secondemcnt,
s'ell'orcer
ùe le l:Omposer et d'y
vivre
(i).
»
Enfin, ~Iarcel PrÚvost entend prévenir Fran,.'oise d'un
(, dangel' enJémiquc dans notre pays : rext.:l~s de passion
I IJIII' L'fllfl 1(' l/l/frior/e:
;;!' LeU/'cs
il f1'tlJ1~'oisc
Le
IJill/'ip.e,
Jult!'llul
;~~ ¡WU';
1 :JU¡) •
II. :2.0.
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fiH
U~ MAillAGE
ET
LE
IlIVOIlCE
DE
DEMAIN
maternelle. Les rnèt'es françaises, dit-il, au vingtième
siècle, ont voué au t'r'uit de leurs entraillc5 un amour
presque maladif. A cet amour, elles se sont sacrifiées
elles-mêmes; elles lui ont souvent sacrifié l'amour conjugal; et finalement elles lui ont ,,;aerifié les enfants
eux-ml~mes. Car, pour que l'enfant venu fût plus heureux, elles ont renoncé aux maternités futures; et le
bénéfkiaire
de ce sacrifice, gardé, couvé par les parents avec une jalousie inquiète, s'est souvent étiolli
dans une vic médiocre, le ressort dl' son activité personnelle étant brisé dès la jeunesse », Aussi Marcel
Pr(~vost pose-t-il ces deux principes {,xcellents :
(1 10 Une femme
normale, à la fois épouse et ml~re,
doit être plus épouse qU9 mère.
« 2° Sacl'ifier l'époux à J'enfant, à quelque degré que
ce soit, est un acte imprudent et immoral de la part de
la mère.
« La femme moderne
Ile doit pas être condamnée
exdusivernent
à faire la e}¡aîne pour perpétuer l'espèce.
Elle doit accepter~ chérir même le devoir d'être mère,
parce que la malernité esl l'épanouissement
de l'amour
et le terme de l'évolulÏon féminine. Mais c'est un llrÚjugé de races rudimentaires
ou de civilisations antif(~ministes que de finir le rôle de la femme au moment oÙ
commence celui de la mèr'e. ))
Pour conclure, Marcel p~(\vost engage Fran~:oise à
réaliser sans tarder toutes ces réformes. " Vers l'affirmation et l'accroissement
de la personne féminine,
écrit-il, évolueront les mœurs elles lois du mariage, cela
n'est pas douteux. Et, comme de coutume, ce sont les
ffill'UI'S qui prt\céderont
les lois. Car l'élaboration
de5
lois est soumise il des lenteurs dont la vie impatiente
ne s'accommode guère. C'est pourquoi je vous ai dil,
chère Fran~:oise : « N'attendez pas la promulgation
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LE
cn MI TI::
ilE
H~:FOID(E
Il!.'
1:>:¡
MAHIAGE
officielle d'un Code civil revisé pour réformer
ml'me I(~mal'ia~(~ ùans VO/l'/! maria¡.)I~... »
vous-
« (luelliolllllw
normal ne prdl~rerait pOlir cl11l1paglle
une amie c(lnscicute, intelligente,
cullivl:c, responsable, à IInc ,iolie pcrruche dont toutu la morale est
limit("e aux \Jarreaux de sa cage? (1) »
Comme une consér¡uenee logique de toutl~ sa carrière,
p['l!vost voulut entrer au :-il:nal pour y faire
luÚrir, selon la remar(llIe d':\ndré Maurel, les fruits des
grainl:'; qu'il avait Sl'Il1(~es.Les électeurs, normalement,
comme ils le firent ¡Hl[ll' Paul Adam, \ïclor l\Iarg'ueritle,
Armand Chal'pentiel',
l'écartl'!'enl.
Il eÙt cependant
[\ccompli au l'arleu1l:ul une besogne nt':cessaire. Espérons (p'un jour --- et sous un régim(~ polilique meilleur
- ill',u'(·nmplira.
« 1\os lois IH: pl'uvent
que tirer uu l\l'ofit extrème
dï:lre pas,;l"l''; au eri¡)lt~ de ces (~erveaux-h ... II eÙt ('lé
prolit;lLle Ù nous tous qlll: des idl'cs de lal'¡.;e humanité,
(les parok,; t':¡Jairées d'homme dont III llll~tie!' est de
regarder la vie, rayonnassent el relentissent duus cette
enceinte nil l'abstraction,
trop souveut, dumine.
« La place d(~s hommes de lettres,
arrin's il. la pleine
matul'il.(: de l(~lll' vie en lIlème temps llue de leur talent
est !Ji(~n dans nos supr('müs consei Is. Le Parlemrn t
n'ajoute rien ;'t leur gloire, ils lui apportent lcur renommée, leur expérience ct leur esprit (::!;. »
M,ll'cd
1 1.I'lIITS
ri
Fl'un~:ui."'T
IJlllri/;(',
p. :.!~)H ;1 :H1::,
,~' ,,\1,111'1'\/;llIl"'1.
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'I"l'
\1, \1. f'","\'u,[
fil à lIotrc
,'II'1Il¡"[C
¡j'Ill'
L\p-
penrliec.
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156
LE ~IAHIAGE
ET LE D1VOHCE IlE DEMAIN
M, Jules Renard.
« L'auleur de Poil de Carotte el de l'Ecorni/lclll' est
grand, solide, roux, flegmatique, concis; un front inquiétant et comme enceint; des yeux qui vrillenl. Il
créa vraiment un « sourire nouveau ", le sourire pincé,
mais pinel; jusqu'au sang. Il saisit les petils gest~s qui
révèlent les grosses canailleries;
et les pauvres alliLudes des Yices féroces; il guetLe les moindres grimaces
du snobisme, avee I'àpreté d'un observateur suseeptible
qui prendrail pour autant de reprodJes directs les manifestations des travers d'autrui. C'est ainsi qu'il veut
qu'on le dise, « le bon écrivain par excellence (1). Il
Mais il est convenu que M. Jules Benard est un humol'isle. Humoriste, si vous voulez, roais à la fa~~on de
Courteline el de Trislan Bernard, c'esl-à-dire,
le plus
sou\'ent, très pénétrant philosophe,
D'un humoriste, cerles, celte saillie de l'auleur de
Cor¡uecigTues : « Pau\'re langue française. oÙ le mot
IOItTllUí'e
s'applique également au dnnière des femmes
et à l'esprit des hommes! » et mêml~ celle-ci: « Malgré
notre désir d'avoir des ailes, nous ne pourrons jamais
voler. Heureusement:
l'air serait 'vite irrespir'able " (~; ;
mais, d'un philosophe plutôt amer, eetLe rél10xion, également de J. Benard: « C'est l'homme que je suis qui
me rend misanthrope » ••• et bien d'autres.
« Si les classiques
sont ceux qui ont exprimé des
vérités générales dans un langage parfait, Benard est,
à coup sÚr, un classique. L'Entant, de Vallès, est un
1) :\1. Pierre Veher. X .. ,
(2) E l encore ccttc autre de l'1:'collli/lew'.
rite: « Je tâche de connaître
au sujet
dc Mürgue-
sa pensee d~ derrière les reins ...
J
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LI:
t:OMrT(;
DI';
HÚ'OR~lE
DU
Hi7
NARIAI;¡;
livre auquel on ne peut rester indi ¡férent, mais les obser"aUons y sont un peu dispersl>es : la forme, par cndl'oits, nl~chil. ,\ eÙtt\ de passages superbes, il y il des
longueurs. Dans Puil d,! Cm'otte, il n'y a point de déchet". Et Hobert de Soma, trGs justement, il dit:
« Il faut lire le li\Te pour se rendre compte que Poil
d,~Caroltr! n'est pas le fr¡~I'e d'un des enfants eéli,hrcs
de Dirlwns ni de I'Hl/j;lIIt
de Julr~s ValJi~s. II ne soulIre
pas d'un lllartyrn exeeptionnel;
son existcnce est
atfreusl', Cil restant eoutumièl'c,
Les passants ne remarqucn f.l'¡tlUCil d, f.0YiWtla maison. ltiúll ne tl'anspire
dl) l'intt',ric'llr; ils ne voient de temps il autre qu'une
tète rous:-;e, bouffonne, et ils rient (1;' »
.Jl11es Renard a peint, a\'cc sincérité et avec émotion, la nature etla vie rustique. Ses paysans sont classiques,
« Dc la campagnc,
il a tout vu, tout montI'tJ en des
images si nettes, si sobres, qu'elles ont l'air de ne plus
être d(lS irnag-es, qu'dies s'incorporent
;1 la réalit(,
mî,me ...
« Il n'ya
rien dn pIns délicat, de plus mis au point
que beaucoup de ses descriptions d'animaux (2). ))
lJlII:I,liqlll's,
les flOSI'S, lJislui1'l'!s
,\'allll'l'{{i's,le
VljllP.l'01I
dlll!s S.l ViUIlI!, la ¡,rlllle/'Ile
soU/'de, les Philippe,
Crilll'!
ril! Vilh!!e, sonl d'exquis petits chefs-d'œuvre,
finemenl
et pati'~lllmenl :,iselés, où la merveillcuse
qualítl\ du
style s'allie toujours à la minuticuse exactilude el il la
vive ol'ig-inalilt', de l'observation.
Cha/llJe uDlH\e, de mai à oelobre, ,Iules H(~nard séjourne il. Chitry-les-Mines, pelite commune de la i'iiè\Te,
(t) /.f/
l~)
IJOl'S,Ù:
I"'mi
POjl1ilfli¡,c
Ilachdin
l't
le L.'I,·i.'I'illP. ...•
·el/little·nlill.
Ile ¡"/'allce,
1" janv¡""
.,.I1ucure
1~JUS,.
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lijH
LE
MARIAGE
ET
LE
DIYORCE
oÙ il Yécut ses années d'enfance
DE
DDIAIN
el dont il fut (Hu mairt!
(~n HIIl~,
Au village, dans ee village qui, certes, est le plu:;
sagement administré de France, l'auteur de PlaiÚr d,~
l'OIIt]l1'e
est un homme politique, Il « gère les intérêts dl!
sa petite (~ommune rurale comme (Ill oflicie, » Et même.
« il donna très longtemps, chaqu(~ dimanche, à 1'1~'cI/(,
de Clamer!!, sous le titre: ,llot d'i'Ci'it, une série dE
réflexions sur des sujets de morale et de politique, il ln
portèe des lecleurs ordinaires de ce journal.
« Pour ses compatriotes,
le maire de Chitry-les'line:,; est « monsieur .Jules» tout court. I]s l'aiment,
pour la plupart, mais comme un être mystérieux,
« Monsieur ,Jules Il est délégué cantonal, président
d'honneur de sociétés. Et cet homme qui sait « presque
se taire » il s'en vanta par écrit - pour un rien,
quand on le sollicite, y va de sa petite conférence, Il
croit que des pensées saines, e:>.primées en public,
vont ainsi se loger dans les fronts bas, sous les cheveux
en broussaille.
Il ferait volontiers un sermon laïque,
et je l'ai entendu, à une distributi)Il de prix qu ïl présidait, pl'ononcer un discours ému SUI' la llt\publique.
cr Jules Henard silhouette
ses compatriotes
en ironiste, mais j(l vous assure qu'il l,)s aime, car ce prétendu misanthrope,
cet homme en r(~alit(\ « peu commode» porte à l'humanité un amour presque ingénu, Il
proclame volontiers quïl faut èl!'e han, la bonté n'a pas
de plus sincère apologiste, A un ami qui lan(;ait un jour:
« Vous, vous n'êtes
pas nÔ bon, mais vous l'des
d(:venu par un constant etl'ort.
.Jules Benard, qui se sentait devint;, répliqua:
-De ma vie, on ne m'a fail si beau compliment (1), »
(1) Louis l'aillllrd.
\fo'(/u/(Jsio,
nO :¡:l, -
1" Ùc,:elIlùrp, 1:10,.)
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En Ili\el', l't'cri"ain
de Nos (1'Il/'rs (',¡¡mu'llI's r('siùe il
Paris, dans la paisible l'lle du HodH'r. CcsllÙ <[ut' nous
le renC(lnll'Úmes.
Lorsque nous J'eÙmcs mis au COl1l'ant
de notl'(' campagnc
et de nos projels,
il nous rl\pondit
nelten1l'nt
:
(( .11' suis partisan de l'union cttiP la désunion
('nti¡~r('mellllibr(~s.
Et je n'ai qu'un regret - (;tant heureux
pal' fl'{:;,/l'{l.
et pur quel hasard'? j'cn frémis!
- C'(~st de
JIl'Ùtrllll1arié,
surtout
religieusemcnt.
Autour de moi,
les h(~lh sont pcrsuadl;s
que je suis hcul'l~uX parce que
je suis mm'il;, (juc\le sottise!
~i .il! eroyais que le Pal'P
I'Út. ca",SI'r mon
mariage,
je lui (·'crirais ... pour
l'exemple!
"
M, ,Iutes B.cnard dit cela ù'nn
ton lrÙs mOdl'l'l!,
avce l'¡t:-,surance tl'anrluille
ù'tll1 homme pl'orollll,'~ment
cOllyaincu,
Il ujouta :
« ()uclle
dlOse plus st.upide que t:et.t(~ eonsérration
el celle e'lnsiùél'at.ion
d('manù('~es (~t accorlh;cs
.HI rnaria¡':'l~ ael uet? ()uoi ùe plus al'lifít'id?
C'est. H\'et: de
tdles formules,
il"'!; d'aussi
\'aines cl\l'l'~monics, qu'oo
prétenJ
lier d relp-nir Jes gens! Lai"srz-It>s ùont: s'ainwl'
librer.wnl,
s'('pollser
pal' amour, cornille le l'l'nt la plupa!'t (les pa~'sans, \"l\~'ez nos liiln¡;és \'ilLlg('oi:: qui S'CUI"
lJl'ilS~ellt I'ralH:hement
en publi¡;, sans fausse honte; je
Ile ('(lonais l'as ùe spcdacle
plus beau, ni pins (':mollyan!.
En ri~gle géo(~ral(', je lile rallie al! (ll'incipp- du
pl'l"sill(~llt ~éré de Iti\'i~res,
que Valls n~llP-Z ÙP-l1l'exposl~r : '( JI fanù¡'ilil entrer Jans le ll1[\ria;.:;p-aussi aisé!lwol qu'on en sort. » i'ious supposons,
bilm l'ntendu,
la r(>forme ùu diyor¡;e, ùemilll(\(le
par les ~larg\1erilte,
il.ccomplie. A propos, oÜ en soot-ils,
les ~[arguerit.tc?
-
Leur pièce: L,: CrI'W'
1'1 IrL
'-oi, el
¡I'Ul'
livre:
()uel-
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HiO
LE MARIAGE
ET LE DIVOnr.E
ilE
DEMAI:\"
'lllr.S id,:r.s, ont produit une grande impression.
Le di··
voree pur consentement d'un seul rencontre eepcndan ,
quelque résistance, parce qu'il côtoie de très près L
répudiation.
- Il faudrait pourtant l'admettre,
pour certains cas.
Quel supplice plus grand que celui de vivre auprè~;
d'une femme qui n'a aucune place dans votre vie, dam;
votre cœur, dans votre esprit, et qui ne veut pas
divorcer ~ Je l'ai dit aux Margueritte:
« Je vous donne
ma parole que si je m'apercevais qu ïlme reste Ù vi vre
line trentaine d'années peut·être,
sous le même toit
qu'une dame antipathique, fût-elle d'ailleurs pleine d'un
tas de vertus, aucune loi ne m'empêcherait
de filer
demain matin. Le bout du monde n'est pas loin. Et je
ne me considérerais
nullement comme un malhonnête
homme. Même si j'avais des enfants! Quel enfant, dès
ràge de raison, ne vel'rait avec plaisir son père et sa
mère se séparer, dût-il, presque orphelin, ne suivre ni
l'un ni l'autre, plutÔt que d'assister toute sa jeunesse au
spectacle stupéfiant d'un ménage d(. prisonniers ennemis? Le cas s'est Pl'oduit dans ma famille; les deux
époux sont restés trente ans sans se dire un mot! Mon
inter"ention a été inutile.
« Les réformes
à faire, continua J'auteur de Sourires
pillCI:S,
sont extr(\mement simples. C'est inouï que nous
n'avancions pas plus vite. Au moment du muriage, par
faiblesse, on fait des concessions:
par exemple, on \'a
se confesser. Or, bien des beaux-parents,
si on insistait,
se contenteraient
du mm'jage civil. Ce qu'il faut, c'est
crIÙ?l' des mœurs. Si j'étais libre, si j'en avais le pouvoir,
voici ce que je dirais aux jeunes gens de mon village:
« Unissez-vous librement,
faites une simple déclaration
il la mairie; et quand vous aurez des (~lIfallts, veucz les
déclarer. C'esttout ce qu'on vous demande. »,J'ai voulu
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LE
CO~IITÉ
IlE
R¡::~'ORl\IE
Hi1
DU MARIAGE
tenter quelques réformes, comme maire. Tout de suite,
on m 'ac¡:usa de briguer un siège de conseiller départemental, de déf,utl'. Je n'ai pas cI't/e //lodestie."
Lorsque
je marie mes paysans, je leur fai::> le discours le plus
approprié,
le plus CI ,Jules Renard)) possiLle; je les
fais sourent pleurer. Moi-même, je revêts dignement
mon écharpe, je fais hisser le drapeau à la mairie, Jt'Ssaye enfin de donner il. la cérémonic un cet'luin caractèrc de solennilé. Jc leur lis aussi le lexte de la I(Ji,
auquel ils ne comprennent
rien. (:a n'empêché pas
quc lü SOil', ils sonl saoÙls! Que voulez-vous? JI faut
donner à ces gens conscience de leurs devoirs, de leurs
véritables devoirs individuels. Tout se réduit ici à une
que~tion de morale, Soyons donc libres, sincères el
naturels! Aimons, non pas avec honnêtelé - cc mol a
aujourd'hui un ;;ens lrop sirupeux, trop bourgcoi5mais avec loyaulé. InLerdisons-nous autant que possible
les infidélilés malpropres, les passades.,.
- El la quesLion des filles-mères'!
- Elle est également l'art simple. Il suffirait de si peu
de chose pour obtenir une amélioration.
Dans mon "illage -- je vous en reparle, parce qu'il esl pour moi un
champ d'l~xpérjences (:onLinuelles - on me signale une
fille donl le "entre grossit: CI Qu'allez-vous fail'e'! me
demande-Loon 'l... - ~taís absolument rien. Tant mieux
5i celte fille est enceinte. ¡'\'est-ce pas son droit? Je "ais
faire seulement tout mon possible pour qu'elle ne l.ue
pas son enfant.
.J'ai écrit récemment au procureur de
la Hépuhlique en faveur d'une pau"re fille, qui avait
commis un infanticide, faute de secours. Elle u'a été
condamnée qu'à Lrois mois de prison; et mainLenant,
elle vit lraqquille. Il faut donner confiau('e à Loules les
mères, les 'encourager;
les secours qu'on leul' accorde
sont insuff¡~ants à la ('ampagne, .Je pense mème qu'on
l)
JI
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162
LE MAillAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMA1:'<1
devraitles rl\compenser, lenr dÚccrncr .. , que sais-je ..•
une médaille de mérite, par exemple, surtout aux lillesmères; car, enlin, physiologiquement,
ce sontles enfants
de ces dernières, les enfants de l'amour qui sontles
meilleurs.
Les préjugés
à l'égard de ces pauvres
femmes sont incroyables .. l'ai entendu, à ce sujet, un
motadmirable;
une fille avait accouch{! sans sou/Trance :
Il
Bile a l'ait ~:a en deux coliques, dit-on; une hon nNe
femme aurait crié toute la nuit. »
« Il faut abaisser l'âge l(~gal du mariage,
sans touterois tomber dans l'exagération,
et supprimer le consentement des parents. Qu'est-ce que le mariage des enfants peut bien faire aux parents'! lis n'on t qu'une
raison d'intervenir:
c'est au sujet de~ biens pour la
sauvegarde et l'accroissement
desquels on sacrifie tant
de bonheurs. Je laisse mes enfants entièrement lihres:
ils sont très heureux; on ne leur cache rien. Ils connaissent le secret défendu de leur naissance; et, à la
campagne, je lcul' montre comment les lapins vont an~e
les lapines. lb lrouvent <;a tr(~s naturel. Vire que c'est
sur une telle sottisc : le secl'cl de la procl'éation, qu'cst
hasèe toute notre édueation. Elevez donc les gal'<;ons et
les filles ensemble. C'est en leur cachantles choses les
plus naturelles qu'on éveille l'Il eux Ilnc curiosité sournoise et Illabainc ...
Il Pour améliorer
le mariage, il suffirait de trois cents
ménages donnant l'exemple La réforme s'uecomplimit
ainsi cn fail, avanl de l'ètre en droit. D'aillcurs, au point
ùe vue religieux, bcaucoup de cUl'és - ù la campagne,
du moins - comprennent lrès bien la chose ell'enoneeraient tl'ès aisémen t il. leurs cérémonies. Certains me demandenl: « Croyez seulement qu'il y a un Dieu ... - Oh 1
mui, le\lr dis-je. vous ¡.javez, je n'y tiens pas. - Et laig8C1.-nou:; faire des sermons comme vous des discours. })
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LE
CO~IlT~;
DE RÚ'ORME
Dr
MARIAr;E
Encore line fois, je Ile tO!l\pr(~nds P;¡S que toutes
réfu¡'mcé n'aboutissent
pas plus rapidellleuL
"
163
tes
M, J. Joseph-Renaud.
Toute l'originalité
de ~I. ,1. .Ios<,ph-Henaud
rl·'.;idl~ pOUl' nu,; \¡,)u!eval'llil'r's
- dnns son monf)f:le d dans
~on t;})('"." ('n n:c!outt: follellll'nt
tetlt: dc!'nière:
aussi
1<,,, iJl~t's, k talent Je l'excellent
t!'adul'll'ul'
d'Ost:ar
\\ildr., ,out-i/,;,
de te filit, 1()IIl'~S univcr:"31Iell1t'nt
par
tes IIIi;¡,',!';t!¡l<'s fnn to¡;hes aux men t a i itt:s d':W'ûdécs,
allx 11l"'UI'S singulières,
lllaniarlues
ri,licu!':s !'I dl':jdt":s,
qui se passt'ut ctl'cpa,;scnt
aVCI: de lJL:tils rir!'s et des
gr,¡'IC0.Sd'¡'ysU'riques,
de::; c1i<:lIl',s aussi simplets,
aussi
nilVl'anh
que leu!'s l'l'l'SOnnes,
"n ltarlll"nicu'(
équilibre C(J.trl: Ir':-; faculté,.; l'hysitIU(~S et intc:llpc:luelles
cOllstitue,
l,our ces paU\TeS gens, uue allolllalic
qu'ils
OllSl'neut,
inL"I'dib, l'l dont il,; sont illCilp;ll.Jlc~ de dÚcoll\Til' la lui iutél'ieurl'.
'::eriy¡¡in très adiC, ,1. ,1. ./osrph-Henaud
¡'('p,lIld ses
¡dl'es si1llultanément
ùans hl (JI'esse, dans Je l'oman,
dans dps (;onférenl:es
(>1.au tl1éÙl!'o,
F("',minisle de la pl'cllli¡":c'() heure el de la bonne manièrp, I'auleul'
du l.ïlll;/l/al/)U¡"I/IIIf:
tlu .I/Uj'íu:¡e
,'onyertit bOll uOlltlJc'e de cOllfrl'C'['S qui, ù,'puis,
s'illuslrí,,'cnt daiS k f.!;ellre, .. ( La fP.lllme, dit-il. doit. devenil'
peu ,'( pen lihre,
Cr:llc funeste
protel'lillll
lll:lsl,;uliIW
l'ayilit d l](~ ¡IIi bisse
IIi initiative,
ni rl:sl'0nsabililé.
LI liberlé
re,~lillwl'a
;"r ¡'('selave bon pl'esti~e,
lui ouvrira un champ J'action et de pen;;I:'c il11ml'n"I~.
" Ih'''pousabl(',
elle sera grave dan;; la J(,,'isioll.
Comment
eesserail-e\le
d'l,tl'e celte enfant insiguifiante
qui pullule dan::; la foule et qu'on relrollvc
rn sl'rulant
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j64
LE
IIIAIlIAGE
ET
LE
DIVOHCE
DE
DEMAIN
même l'élile, si ellE' ne peut agir que par l'intermédiaire de l'homme, et si les conséquences de ses ades
ne concernent que lui. L'êlre merveilleux qu'elle esl
'virtwl11ement, ne deviendra réel que par la liberté;
l'éducation
nouvelle, seule, serait inefficace, » Sur la
famille, hl. J, Joseph-Henaud
formula ces .iudicieuses
f{'~nexions : « La famille s'appuie sur des raisons biologiques fondamenlales,
Elle ne peuL pas plus disparaître
que la procréation,
que la vie même: elle ne peut que
se modifier, que changer d'aspect « comme les platanes
changent d'écorce », selon un mot de M, lzoulet dans
un développement
sur lil Heligion, Aujourd'hui,
elle
est faussée, viciée par le mariage, union d'intérêls el
non d'amour, vrai syndicat « d'égo'¡sme ». Mais qu'à
ce mariage, succt~de l'u nion supérieure que nous venons d'indiquer
et la famille se transforme
dans le
sens le plus heureux. A une formule artificielle, vénale et d'csc\¡nage,
succède une formule naturelle,
libre; ce n'est lllus 1/11 syndical
d·illlél'I:I.~.
mais une
Wl/ll/lll11lwll:
d'aspirations qui lais~e place à toutesles
nobles variélés d'amour uni ver:;el. )\
Le leeleur appreclera le libéralisme et la juslcsso
des conceptions do l'auteur de ¡Yol¡'e-f)ame
de Cytllt?l'e,
dans l'élude suivante que celui-ci voulut bien rédiger
à notre intention:
Je pense le plu;:; grand bien du projet de mon illustre
ami le président
Magnaud. J'ai écrit, en faveur des
idées dont il commencera la réalisation,
trois livres;
l'un porte co titre antilhétique
: La Faillile duJ/ariage
el l'Cllitlll (ulurc. Or, le projet Ma311aud scm un pre-
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LE
comn:
ilE H~;FOIŒE
IlL' ~IAI¡¡AI;E
Hi::>
miel' pas légal vel's I'Pnion future qui, j'y insistt', n'est
pas l'union liorc, ..
L'lJnion lihre, si vantée parde nomlll'eux tIll~oriciens,
est un contrat privé où la loi n'inten'ient
ni pour l'enre:;istrer ni pour en faire respecter les clauses;
les
conjoints s'unissent
et se quittent selon leurs consciences, Mais peut-on, si optimiste
que ¡'on soit,
complel' sur {(I'honnÙteté ') ou mème la simple" lucidité » des const:i~nces? .. ,\Iors, plus ne serait besoin
dans les contrat,; commel'l:iaux,
de notaires et de
ju~es !... C'est supposer le I'etour de l'tige d'or! ... \otez
(Ire, dans le temps présent, cette union mobile favorise encol'e, non l'êtl'e que le Code oarbare infériorise
déjÜ tant, c'est-à-dire
la femme, mais l'homme I'llúmme qui sait si bien suiYl'e son plaisir et sc dlirober ensuite aux responsabilités_
Ce que j'appelais I'UHio/! (uture
n'est autre que
l'l;nion libre devenue légale, c'est-il-dire non seulement
dlclal'ée à un officier de l'état-civil - selon le lll'ojet
!\Iagnaud - mais qui comporterait
un cont.rat pour les
personnes.
Cc n'est pas une succursale du mariage,
mais une nouvelle formule du mariage
Au point de vue des biens, le mariage ac:luel revêt
ù!'s formes très diverses; il s'adapte il toutes les volontés des contractants,
mais ('eux-ci ne peuvent
engager leurs personnes que suivant un seulmode,
La
société otrre il tous, si différents soient·ils, une mÜme
institution, d'une l'uJimentllirc simplicité rigide, incapable de s'adapter à la complexité croissante des indiviùus et il leurs tempéraments
diyers. Elle nr. leur
pI'end pas « mesure )),elle leur impose la « confection ))
du mariage, confection qui ne I'omporte mèmr. pas,
comme il la Belle Jardinière,
au moins trois modèles
pour trois tailles, mais un seul! Aucune I'ctoudle n'est
1
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H}Îl
LE ~IAIIIAt;E
ET LE DIVORCE nE DEMAl"
possible, sauf de tout déchÍl'er pUl' le tli\'Ol'ce! '" Que le
client soil gigantesque,
minuscule,
fl'ileux, bossu,
obèse, squelette, le même vêtement ùoit le parer, Et
loi, religion, mœllrs sont là pour le contraindre L"
Belle Jardinière'!
que di"ions-nous:
le drap pl'l'le,
s'élargit, se contracte, il finit par aIle]', Qu'on s'imagine plutl)l lin cmpereul' ÙU moycn-ilgc \'olllant cuirassel' tous ses soldats, depuis le" Suisses géants jusqu'aux petits et sccs Ibères, avec le lIll'me modde
d'armure!. .. Le mariage est cette armure-IiI! .. , Voi,:i
deux i~lI'esde telllpi~ramenls, de ¡},':sirs. de faiblesses, lin
forces,
ù'éùucalions,
d'alavisnws
absolumcnt
contraires; cc qui charme l'un, exaspilre l'autre; ce qui
est bien fait pour l'un est pI'ison pour l'autre; médicalement comme psychiquement,
il serait mortel de les
traiter de même, Cependant, tous deux devront trouver
leur félicité dans la mr~me institution massive, avid,',
immuable, définitive! Quelle impossibilitl\!..,
L' ¡'/liol/ {utW'I! sera aussi un contrallëgal enregistré,
mais ail l'H11I1 I/lllllJUserll
alltUlu'
1)(110111':,
ail l'on
pourra s'engager dans la mesure et scIon les conditions
que l'on voudra; les !ianc{'s rétabliront eux-mêmes et
à peu pl'ès comme aujourd'hui
pour le contrat de maria~e relatif aux seuls biel/s. Elle pOl1l'ra présenter les
combinaisons les plu;; diverses, se décl'l;ter plus stricte
encore que l'union actuelle ou ne créer que des liens
légers. Lï::tat n'interviendra
que pour rejeter les COI1ventions qui pourraient
présentel' un caractère soit
ill/lll/llain
;dan;; le sens large du mot) ou qui inférioriseraient abusivement \ln de;; conjoints - et pOUl' les
fail'e respecter, ainsi (lu'il faitl'cspecler
uujoUl'd'hui les
contrats pour le;; Liens .. , Ce mode d'union sel'a une
demeure que ehaque couple sc construira. Ù sa. guise,
au lieu d'en prendre une toute faite, dem,)ure modifiable
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même et abandonnahle
el qui jamais ne sera prison .....
On voil que collc lh(!orie n'admet
pas la co-exi:;tenee
de l'union ¡¡l!l'c et úu mariage.
COllt.re le maria¡.çc aduel,
les griefs :-iont nombreux,
mais penvent se classer:
1" fait par uno anlro époqne,
il
n'a pa~ ¡;Yl)lné, tandis I¡UC tonles les autres institntions
et !lons-rn(~rncs se Iran:;fol'lllaion
1, ponr la simpl¡~ raison
qn'il est pllcore cO!lsid(;ré romme
nn saer('mcnl;
~"une
injustice
1l10llstrnense
~' I'('gne cn fav(!uI' de l'homllle;
;¡" Il n'est
lfU'appa¡'omment
basé snI' l'al/lOU!';
V il
d()nn(~ lieu ¡\ d(~s calcu!';, il des marchandages
iufÙmes,
il ';JI' sc maintient
que par l'inollscnanr('
eontinlldle
dp ses lois; :i" il cst un, rlldimcntaiI'cmcnt
simple,
tandis
que les individus
sont ¡\ l'infini
ditlérrnts
les
UliS des autres
ct I:omple\cs;
(i" le divorce
est lino
issue (~Iroit¡~ el intl'ouvah[p ...
A la ¡oJ'lnule
SllrannÚc du mariage
ilclucl,
il faul
pl'Og¡'essiYl'n1t'nt
faire suceéder
une fonnule
nellY(~,
adaptée il nOllS, à notrc rie, il nos scntimenls.
2" En attendant
el pour répondrc
il yolre dCll\ième
question,
je pr(,nc la protedion
absolue de tOlltc mi-re,
qu'elle soit mariée
0\1 non,
ct surtout
:;i clle nI' l'est
pas, La loi el Jes llllJ'UrS de France ne défendenl
vraiment ni 1;1.jeun(' fille, ni la femme, ni la mi:('(~... Tonle
mèl'(' doi t ne reuconlrer
'1 u'aide el. rcspect. Et cl'la, non
par pitié, mais par justice.
JO L'introduction
du mot « amour»
dans le Codc a
une portve considé¡'able.
~1. Paul I1crvieu fil Iü ll'U\'l'C
dl~ rÓvolulion lIaiI'('! En effet, dllUX conceptions
du maI'iage sont:
1" Ou hien il est. une association
librement
conscntie
d hasl'c SUI' l'amour;
2" Ou hien il l'sI. lin
devoir et doit se mainteni¡'
par ('ollll'll'il1f"
/llOi'I¡/"
en
dchol'S mÙw(l de ¡-amour,
Lü prcm¡i-re,
humaine,
ratinnllrlIP,
J'ut ('(.]Jl' d(' !llO/ill'; de la f{('\'o!llrioll
('( dl'
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16H
LE MARIAGE
ET
LE DIYORCE
DE DEMAIN
l'ancien droit germaniqu'e. L'autre, issue des Pères de
I'J~glise, essentiellement chrélienne, est celle du moyenâge et d'aujourd'hui.
Rompre avec la première, c'est
romprc, en ce point, avec l'f;glise. avec l'horreur de
l'amour qui éclate dans l'esprit et la lettre du christianisme. Sainl Augustin disait: « Il t!st bail à l'homme de
rie pa.ç toucher de femme; toutefois que chacun ait sa
lemme et chacune son mari. » Les Pères de J'J~glise ne
différenciaient
pas L\mour
et l'Impudicité ... De tous
les motifs invocables pour légitimer une séparation, la
plus grave est la disparition de l'amour réciproque
sans lequel le mariage devienL une monstruosité.
Lorsque des époux déclarent:
« Nous ne nous aimon~,
plus
et souhaitent se séparer, la loi qui prétend les
contraindre
à resLer unis, est nettement
immorale.
VoHA, certes, une opinion qui risque de scanàaliser
fortles bonnes familles où l'union de deux fortune>
et de deux corps, sans union des cœurs, est le phéni>;
souhaiLé. Les blanches jeunes filles qui épousent
de cette façon se livrent à la prostitution, simplement;
etles jeunes hommes qui épousent sans amour une
dot méritent la « classique casquette à trois ponls. »
Taule la morale de l'Amour chanle dans celle mélodieuse phrase de Thaïs:
« L'Amou)' est ulle vertu Tare et j'ai péché, non ]J'Ir
lui, mais con/re lui, mon père, car il défend 'lu'on se
donne à qui ne vient pas en son llom. »
l)
.f.
JOSEPu-RE!'iAUIl.
MM. J.-H. Rosny.
Après que les Hosny, outrés des excès du natll ,'al¡sme, se furent séparés de Zola en écrivant, avec I3,m-
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LE
UI~I1Tl;
Dl': I\ÉFOI\:IIE
Dl'
1li!l
MAillAGE
netain, lIescaves, P. Marguerille et Gustave Guiches,
leul" Malli(eslr
des Cillr¡,
ils émirent, touchant ¡'(lutI'C
cltOse qui devait succéder au naturalisme, celle théorie
dont procéda toute leur œuvre:
(( L'autre chose, c'est une littt\rature plus complexe,
plus haute ... C'est une marche vers l'élargissement
de
l'esprit humain, par la compréhension l'lus profonde,
plus analytique et plu,; juste ùe l'univers tout entier et
des plus humbles individus, acquise par la science et
par la philosophie des temps modernes. La vérité n'est
pas dans les extrêmes ... L'autre chose sera aussi une
réaction contre le pessimisme qui résulte surtout de
l'incompréhension
des éléments constitutifs
de son
époque et de l'époque elle-ml~me ... L'antre chose, ce
sera aussi une réaction contre la morale évangt\lique
rapportle
par les Slaves, contre le reniement de la
civilisation et d u progrès au bénéfice des idées de
renoncement. ))
Celle théol'ic synthétise
bien
comme l'a écrit
M. Georges Casella, les caractéristiques
de l'œuvre des
Rosny et ses tendances humanistes. Cette WU\'1'e ~ est
social,~, puisqu'elle éludie el prévoit une é\'olution;
sp.ip.IIli/i'luc,
puisqu'elle vante le progrès et en étudie
les causes; ¡m;¡lÍslo/'ir¡llC,
puisqu'elle
recherche les
premiers éléments constitutifs de la Sociélé ; picturale
et par conséquent JisycltOlog ¡r¡lle, puisqu'elle dépeindra
la vie entière et jusqu'aux
plu3 humbles individus;
0l)limisle,
enfin, toujours,
puisqu'elle empèchcra la
résignation el proclamera la beauté des ell'orts patients
qui ne Hum'aient êlre stériles» (1).
Celte U'uvre considérable,
si riche, si puissante,
si
1
(1) Le" C.!lébl'ités d'auiu111',z'!lui
Casella, p. 1~.
: J.-II.
lluSI/!/.
par
George,
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liO
LE MAillAGE
ET r.E DrVOIlCF. DE DEMArN
variée, débordante de vie et même de lyrisme, écrite
dans une langue souple, exacte, harmonieuse, color,'" ,
saisissante de vérité, s'impose dünc il l'admiration pri¡cipalement
par l'unitÚ directrice de pensée qu'elle
dénote, par la préoccupation constante qu'elle signifi~
de se¡'\'ir d'exemple et, pO\ll' ainsi dire, d'illustratioi}
à une mOl'ale nou\'elle, plus équitable,
nohlemellt
humaine et scientifiquement lih,~rée, Nous ¡If! connai~,.
sons pas encore nettement les lois de celto lIIoraln
rationnelle,
Mais·les Hosny, de toutleul' POU\'Oil', veu,·
lent aider il les Útablir; et ils y tl',n'aillent avre d'autar
plus d'énel'g'ie qu'il,; sont persuad(>s de J'inlll1l~nc('
sociale de l'artlittéraire.
« Ce sujet, déclari~rent-ils dans la préface il ¡;¡II/P,:·
1'ieuse BOlttl!. (1), n'est point de ceux qui laissentl'Ùm'
emprisonnée
dans \ln rêve de heauté glaciale, dan'
l'étroite tour d'ivoire des rhétol'il'Íens de J'Art pow
l'Art. II est pour cela trop trempé dans la pauvr(~
humanité, trop palpitant du sanglot des />tres.
« Eclair() d'un rayon de génie, il aurait pu trouhle)'
pl'ofondÚment des âmes, agiter lIue (\Iite, et wllabol'el'
à la (o1'lnation d'un (;tat 1)lOral.
cc N'est-ce
point, d'ailleurs,
la forte aventure qui
arriva dans tous les siècles à l'art littéraire,
d'agir
pubsamment
et sûrement, plus proche la vil'! que de~
doctrines, sur la destinée humaine? Si du milieu naît
le livre, qudle puérilitÚ de nier que le liYI'p, expression
plus tangil,le des tendances, réagisse sur le milieu,
comme si l'on niait que la loi physiquo ou la maehine,
nées de la seience, à.leur tour aidt'nt il la genès() de la
science future ... » Quelques années plus tard, à propos
lies :1mes ¡Ici'dues (<¿), ils affirmèrent:
« Les Allies }l':/'(1 lH!I\,
:! lIS ~I~J.
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LE
d/lI's
i)1I
/llUl'ltle
ilE
lU::FOH~IE
!lU
Iii
~IAKIAt:E
sont point \eU\'I'C dc dilettanle.
lío p,..;prit y
e,;pl'it d'altruisme,
de solidm'ilt'"
':1//'
JlO/lS
'I'~
SOUfIJl~,
l/'nvIJl!s
t:o:IllT{;
IllIi
¡{,!sitll';/'f]SSI'J'
I/I)IIS
SI?
11j"'luI
Iir>
IIf
t"lsk
¡'h'fJluliuJI
¡,e.
t<
;\t)u,; ,.;omIlles aux limite?s oil ln critique
scieutifiqlle,
Il~ pc;;,;imismc
el l'il'Onie ont nc¡;ornpli km
wU\'l'e. L'nnricllol'
morale rrOUltl <1\'1'1' la IIIÚt;l[l]¡Y,;i¡¡ll<' el la J"'ligiou
dnntl'lle
sn réclamait,
Elle n'a plus
de l,a-.,'''''
(l Elit, enf,?rme ll""'(':,isaircmenl
ùes choses \'l'!n!;rubit''; (·t d!';; \'éril,'s
pl'ofond!?s;
notre ,'¡vilis ltinn n'aurait IIlI "i\'l'n s'il cu Nait autrcI1l"nl
- ('al' la lI10rale
1',,1 la conditioll
m'\mt~ dll ln vie socialf' !'t prt'sfl'w sa
sy l)t)U Y m ¡".
t< ~1<li:,i rf'S \'(·rit,··,; nous
ks sl'lllons
seulement;
(lOtiS
n 'cn avons aueu nr "'"lllaissrlllce,
« Li, :-',·i<'tICI? Ill' ('Oll1ll1t?uce
<{ue de s\ diriger. Les
rl'?aclíùllllaires
('! Il?s pessimistes
en fonl [,(~pl'o(;heallX
sét\'<lul,;; :\1. Frant·t? dl"l:ochl~ les Irait:-; de l'ironie la plu;;
IUllliu('use
qui flll lkpuis
Yoltair('. Ils onl bien raislIn,
1.1'" s<I\'<lllh SI! S(JIlI trop v<lntt\s de tC'OUW'l' la loi mOl'ak
all Jal¡oratoire.
:\Lti,; clic nous viendra,
Le;; {lC';;simisles
,,¡('¡¡>nls el le;; aimables
Úmulrs de :\1. France y ('onlribUC1'Olll,
" Ils sont 1(';;bons deslrudeul'';. Ils /i"11 ,/,! l'e-'llll"";"
cc.; csprits
in\'illl'ihles
(lui, s'('lrol'~';¡ut nux solutions,
n"lIIt ;";lli'l'f~ III joisir ùe ¡,ire ni ùe s'in(ligner
- pas plus
¡¡Ii'Ull
chillli,.;I¡>
df';; fllmis(niC's
d(~ .;;cs I'OrnllC'S,
" Ils fon 1 St' Iii ira \'I'C pl ilS de vi "aei ll~le l)I'soi n ùe
\'oir dail' rI l'llrgenl'(' d'appel!'r il la :;I:iencc ll10ralr
les intelligence,;
rll!'s
!;nrq.;ies.
chnnSOll dl' l'oule et lit chansün (k bataillt-o,
\( ~1C\is, d,lIl1f:! il ne fauùrait pas s'co I(:nil' illa t:hansan, Car il n'y a au /llIld rien (le risible ni de rn{'pri« C'esllit
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1i2
u;
~IARrAGE
ET
LE
Dl"ORCE
DE
DEMAIN
sable dans les êtres ni les objets. C'est chose de surface, comme le Bien et le Mal.
« !\Iellons-nous
du parti de ceux qui pensent que la
science morale n'est pas constituée, mais doit se constituer.
« Les autres sciences sont en bonne ·position. Elles
ne reculeront plus et s'illellr re~le des progrès inlinis à
accomplir, on voit bien qu'elles les accompliront avec
une certitude et une vitesse qui étanéhcront l'ardeur
humaine. Mais justement, le malaise moderne vient de
la disproportion
entre leur mnjestueux accroissement
et l'évolution incertaine de la sociologie. Si elles ont
suffi à renverser
la sanction métaphysique,
à nons
défaire des axiome~ religieux, elles n'ont pointla puissance - au moins directement - de nous faire connaître les lois d'une morale précise.
« Pour nos consciences,
pleines des fantômes 'du
Bien et du Mal, tout agitées de lïnfluence héréditaire
des dogmes, de la morale mystique, l'attente est douloureuse.
u On ne saurait
faire assez diligence pOlir en sortir,
on ne saurait trop exciter les esprits Ù refaire pour la
science morale l'admirable travail qui s'est fait pour la
physique, la chimie, la biologie. Le c1wmp est merveilleusement vaste, la matière scientifiquement
nem"e.
Depuis le mémorable essai de Comte, la philosophie a
fait un effort considérable;
il s'en faut que cet ell"ort
réponde il. l'importance
du problème. La philosophie
conviera toutes les intelligences et les yolontés disponibles. Et la littérature n'y sera point en surcroît:
peut-il être inefficace de dépeindre la Vil? momie'! "
Les Rosny s'y ellorcèrent dans ces A me:: pCl'dlleS ou
plutôt, comme ils le dirent, ils y furent contraints, pris
par leur curiosité incessante, par leur goùt ardent pour
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la morale quïls recherehenl naturellement comme élément ¡le beauté et de !/!!aulé ¡{¡'(olUltique. Ces .el mes
}J(!rdu/!,,',
c'est « l'attentat, la mort de Beyssières et le
saeriliee de l\oland envisagés comme des actes aveu·
~les. Cc n'est pas la colère, mais la tristesse (lue ùoit
excitc]' l'exagération de leurs actes. »
Au rehours ùe taule une catégorie de romaneiers
spécialisés dans la culture intensive de l'adultère, les
Hosny s'occupèrent
peu de ce sujet. Et, s'ils en traitèrent exccpliounellement
ùans L'ilutrc FCl/l1ne, ce ne fut
pas pour raconler, du double ménage que fait l'adultère, celui de la maîtresse, mais celui de la femme, Les
Rosny pcnsèrent c( atteindre ainsi à une intensité ;qur,
le récit de l'adultère même ne permet pas de concentrer
sur la Famille Il (1).
Quant au ménage de la maîtresse, les Hosny en étuùièrent la ... /!u}J/urc.
" A lutter contre IlIl )luile (Jui, dès l'adolcscenCl:,
a
CIlIIVC/IU
l/vec s(Ji-)J(I~lIw
de toute Í¡'¡'C"'lJOII.w/Jilitl!
el de
tOllle
iIlCtlIlSI(I1lCC
se.LueUes, écri,'irent-i15, notre compagne ne dispose plus que ùe l'arsenal des faiLles: la
ru,:.e, le mensonge clin. fraude. Les plus fières, les plus
lo~ûles et les plus nobles sonl ùonc, pa¡' définition,
vamcues. El les meilleurs parmi les hommes, à leur
tOUI' sonl victimes, car on altend d'eux unc conduile
incompatible uvec la faiblesse humaine, et ils sentent
taule la misl~l'e de leul' insuffisance futaie (2), Il
Dans un roman ultérieur, ils écrivirent en(;Üre :
« L'idéal de la femme est dans la fidélité. Même
oo'
(Ij !:.llll,'e
~, /:"e
Ft'IIt/IIC, I>l'cr;¡,~C
(IK~:".
pl'dacl' (IS'n,.
HII1"l!I'~,
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lí4
LE MARIAGE
ET J,E DIVORCE
DE nEMAIN
les perfides, même celles dont le~ sens parlent trop
fréquemment,
même celles qui ont vin~t fois trahi,
conservent
au fond d'elles le rêve des liaisons éterfi(~lIes, de même que les plus loyaux, les plus purs,
les plus tendres des jeunes hommes ont en eux l'instinct SaUVa!{Hde la polygamie ... Tel'lui sera cependant
fidèle, part dans la vic menteur:
telle qui sera il l'excè;;; capricieuse et déloyale, débute avec une foi vive
dans la durl'c (1).»
Les crèMeurs de Vomi/'eh nous présenli>¡'ent maints
t'ouples vainqueurs de ceUe primitive fatalitt\.
" Marie Cl-erfault résistera au séduisant Vcrteil (Jour
se donner il Farniès, dans une sorte de Ilemi-saeriliee
qui se transformera en confiance et en douceur (2).
« }~ve Bavière
hésitera longuement devant d'autres
partis avant de distinguer le véritahle amour d'Uélier (:!); Ilndomptée,
cnlin, fuit le seul homme vers
qui son in.'ilinct l'attirait,
parce qn'JI refuse de lui
donner la preuye d'un désir de fidélilt'~ : le mariage (4).
Danid \'algrai\"e, près dl~ la mort, unira sa proprc
femme it son ami IIugue"s, parce qu'il sait (lue cdui-ci
est le seul être qui puisse donncl' à sa compagne un
bonheur durable ('i). »
f:voillLionnistes, les ItOSIlY, consl;r¡lIemmeut,
sout
opportunbtes,
uans le sens le plus l'igüureux, le plus
scientifique du mot, eL de la manière la plu:; p"op"e it
favoriser sùrement,
heureusement
l'éyolutiolJ plutôl
(1) ¡;/Iérifur¡1? (I!J02).
I:!',
LI!
CllI'lIlin
(3) Le Hila/Ùr¿[
('l) L'[ndoíllj1l¿e
\J) Daniel
"'(/If/UltI'
\1110L
(1~8Î.
Jt·Wí-;.
)S!J I ,
Fal[/I'llive
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qu'Ù la tl'(lublcr el il la conlrarier
pal' de~ 1l\(~S\ll'e:; trop
Îlllransi,jeanles
011 pr¡"llluturéc:::;, Et c'esl parc(' qu'ils
sont opportunistes
lbll~ cc ~;'¡~IlSet de cetle maIlii~re
qu'il,.; ditl'¡'>rencicnl la Bontl\ impl;rícusc,
conlinuelle
el
f(~condc, du sacrifiee,
aussi eXI'l'ssif cI inutile p!lur l'individu I[lW }lour la SOÓéll;,
« L';¡hrlf;gatioll,
dit Daniel \'nlgrai\'c,
est un enfantillage lIly,.;tiqul'. ",i k Lien était un s(1n'ilil;l', toute la lnOrak p(Tirait.
»
Le lIicu, selon l1lUnHliuc jl1sliee, c'est l'Allruisnw,
consl;que!1CP logique et fortifiante
de l'indiviJualislOe
bien cOlllpris,
« L'individualisme,
discnt les anleuI',;
ùn J1ill1l""U{,
f(~¡'onde l'altruisme
en mOI'ale, j'OmlllC le
socialisme
(~n sociologie,
Il y a IIlbnc l""lldl'Hlion I',',,:ipl'Of[Ul' de run pal' l'autr!', (:ar cc n'est pas seulement
J)fJlli'
la pratique
d,: l'alll'l1¡sflw,
mai~ J'Ill' elk qne l'on
pcut vOl,loil' fo!'titie!' son indiyidnalil(',
"
C,, ~olll \:I'S ,érilltl)ll~:-i el ~Oll\'Cllt si l'élliu)¡~s dc\'oil's
de l'illùividu
tItUlo>la vir. sociale {llll! les 1It)~ny (lul !kmonl!'!",,;, exalll"s el adnlil'aukll1elltlU¡"
en lllmi,''!'e claU:-i
1111 de Icu!',; dCt'uiC'r:-i rOllllln:-i, si¡.;nilicaLinnwnt
iulilul¡'~: .'''U,' I,: ti(¡'dl~l/il
\ 1),
I.l: l!,)clf>l1I' SlIinL-Clail', aH!l: un J¡':vouI'm(:nt (~xlt'ème,
\lm: gl'náosité
nalurdle
el inla,-;:-able, y accomplit,
san:::;
f¡¡il.lil', ::u lutH'lle f¡k]¡(~, pris entre"
dix t'lr"s (lui v¡\'l'nt
dl' llli, ¡;f~/({f'1I1 l~lI \'¡\Te et qui, pOli!' soula"er
1l'1ll'S ;;ourfl',IIIl'I'S, eèl.pi¡,'(' leu!',; el'l'eur,;, payer h:ur:-i ÚIllI¡:s, ¡>,l'i:/':1I1
SOli elfort el s'indignent
de Sol lenlcul' » (:!},
De:; dive!'s "'tres qui (:cument une sOI:iélt el enll'a~
vcnt l'efl'orl des éncl'g'ies hOIlI1I~les, uu }Jcut se demandu!', déclarent
les Hosn,y) si les pil'es ne ~i{)nt pas ceux
I(
(l, 1~JU(;,
~J) SOl/S le
IlL¡'(I~(w,
l', (i,
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Iïfi
LE MARIAGE
ET LE DI\'ORCE
DE DEMAI:>;
qui se lamentent, quémandent,
veulent à toute force
vivre de la pitié ou de la bénévolence du semblable.
Ces gémissants carnassiers de l'altruisme réussissent à
prélever des parts si nombreuses
subsides, en pensions, en emplois fictifs, que toute la machine sociale
en est ébranlée. Leur plus terrible clTet est l'usure des
forces vives. C'est par myriades que les êtres généreux
sont supplantés, exploités, abattus par les suppliants.
A leur contact, à leurs sollicitations frénétiques, il l'infernal travail qu'ils dl\pcnsent pour ne rien faire, toute
jusLíce s'énerve. Ceux qu'ils apitoient se meurent il les
soutenir. Ceux que l'étalage de leur misère laisse indifférents seront limés par leur patience et, de guerre
lasse, s'en débarrasseront
en les recommandant
aux
puissants ou aux riches. Les innocents philanthropes
verront leurs bonnes intentions paver l'enfer des secours mal donnés, des prix attribués aux plus vils, dci'
établissements
charitables grugés par une vermine impudente, A tous les deKrés de la hiérarchie humaine, au
cabinet du ministre comme dansle ménage de l'ouvrier
pauvre, celte vermine pullule, entrave l'équité,
rend
les devoirs vains et presque grotesques,
fait mourir
d'épuisement,
de dégoût et de désespoir des légions
dïlOmmes énergiques (t). Il
Saint-Clair ne se laisse point sar.I'i/Ùw par cette vile
.multitude;
il n'accepte pas la douleur stérile, il se refuse à la subir telle quelle; il la hait vigoureusement,
« ainsi
d'ailleurs
qu'elle l'exige elle-même.
» Car,
II aimer
III dOl/lew', e 'est en (aire une i oie, et alors
qu'cst-ce que la douleur? »
Il s'elTorce de l'éviter, parce qu'« elle ne mène à rien
de fort » ('Z). Il entend les conseils de son maître, le
en
(1 Souslr. /'al'deau, p. f~3•
.~) 80/1.' le /¡I/'d(,"/I,
p. :l~.
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1.1:; CO:UlTl~ DE IlÉFOBME
iï7
DU ~IARIA<;E
viellx praticien Lan¡.;ucranx. « Si le devoir exiiitait, lui
dit celui-ci, ce ne ~eruit jamais que de portl~r selon sa
force. Comme le surmenage intellectuel, le ~urmenage
alll'uiste porte à la pül'alysie génél'ale ou Ù uni) folie
quch:onqlle. DeY¡lIlt l'immensc gouffre de l'!tumanité
soufrrante, fI uel devoir de pi tiÚ serait asscz un devoir?
Il faut m('nuge!' sa destinée, si on le peut, «[re lal'ge
pour soi-m(~me, Le reste viendra ]lUI' suraoit.
En sc
né¡.;Jigeallt, en attentant à sa force, on perd en Lien
futur cc <{u'on el gaspillé en bien présent. ..
fI
Allons ~ rctirez votre C!trist caché sous des J.lhrases
positivistes. Donnez-\'uuS votre pa!'t d'abord, sans lésinel'ie; ensuite sculement. donnez aux autres. Et soyez
SÚI' de ceci - jp rai <:onstat¡'~paI' unc observation
hien
suivic: n nc sort (lW:'U! flÍc/! 9':I/,:ml du sacrificc (1), ,)
Saint-Clair lutte em:OI'Ccontre les primitifs f,}roces,
les incollseicnts, les harbarcs, les créatures de proic, de
lIailW et de mcurtrc qui font" bandt! il part dans la. société humaine
pour y perpétucr la plus eJl'l'U)'ante, la.
plus dÚ~espérûnte iniquité,
L'amour upporte enfln Ù l'existence
forcenée ue
Saint-Cla.ïl' la joie et la [¡cauté « et aussi l'illusion de
croitre n. Pit!' lui s'ac<:omplit la destinée incertaine,
Saint-Clair aJors ee sut quc ce n'est pus lc bonheur qu'il
avait dcmund,\ ¡lU passé ni <¡u'il dcmauduit au futur: il
I"tail prê>t pOlir sa chul'¡.;e d'elrol'ts, pour' son faix de dé\'ouements, - il sut élu'il Il'échapperait Jlas aux rudes
lendemains, aux tra\ll.ux: "uns répit, à la faiblesse des
siens, iL la contl'ainle sociale, Ù toute:,>les inCCI'titudes el
à tousles sou<:is, - lIlais il ((/(¡'(tlt
eu SOli ,wlail'c, le seul
qu'il
c/il }lositivf?lI!1?1l11:rllllu,
le selll deJllI {I(¡ll'ivution lui
C/Îl dOl/Il': le dr.':IOÜI (l'WII? p,I:ÍslcIICI!
(lV07'lr;r~»
(2).
1>
(\;
~o,'~s le {'Il"deIlU,
:!\ ~(rUi
if' !cu·dc({ut
p, ::!1J.
~).
;)~S.
I~
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1iH
tE
~IAHIAGE
ET
LE
I\lVOliCE
nE
j)E~IAIN
..
Lcs Hosny nous (\erivil'cnt :
" 1\0115 venons hien tard r Tont a (;lt~dit et reùit. II
gerait abusif d'appuy(~r sur la p,~dalp. Bornons-lJolls;¡
émettre quelqucs VŒUX:
« JO Aucune entraVt~ ail mariage db; qlle nlOmmc et 1
femmc <luront atteint ICI'lr majOl'ilé. Ni autorisa.tion de·
ascenda.nts ni paperasses.
Hien ([u'un extra.it de l'ael'
de naissanl'e.
1( ~"
Le rl;,~íll1e malrimonial :Wl''''le r(;gimc de la s(··
paralíon de ¡lien;;. La femme el l'homme disposeron
ehaclIn ùe leur,; bicn;; respeetifs el de leurs gains.
cc 3" Facilitt's nouvclles appol'lÔ(~s;1\I divorl:e.
POlir lps fille;;-mèl'e:'o, nous souhaitons que l'tlat, 0\;
plulM la commune, intervienne
plus efficaccment en
IClIl' faveur.
(( On pO\ll'l'uit établir un imp"t " de secours» sur les
cMibalaires aisés.
" En ¡'evandte, nous voyons de graves ineonn\nil>nls
il admetll'e la recllCrehe de la patcl'nité. Les lilles honHèles, loyales et liè¡'í's sc refusel'ai,~nt à en tirer nn bÓnt;¡)ee: les autres déplllier;¡ienl, p'-lllr en prolill'r, uno
industrie peu recommandablc.
« .J , -II. !los:'1\". »
M. Séré de Rivières.
Ce fut au Palais, à l'issue d'une audienr.e, que nous
reneoulrÙmes I'an(~ien président de la sixi\mw Chamhre,
le « Bon .Iuge » pal'isien à qui revieut l'honneur d'avoil'
inaugur(\
avcc le président
Mugnaud, une jurispru-
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LE r.O~IIT(; nE 1l(:FOR~lF. ln: MARIAr.¡;;
Ii'l
<lence nou\'plle, vrainwnL humaine,
bas('(' ~ur UI1(' inlcrprÍ'lalion
équitable
(Ir J'esprit des lois, dans Ir srns II'
plus large,
le plus ,',1('\";, le plus fuvol'able
(>nlin aux
oppl'im,',s,
aux innombrablp.s
victimi'S de J'l'~oïsmc et
de la mis,"!'(',
Db; qlle UOIlS I'r¡',nw5 mis ail courant
de l'ohjet
d(~
noIre visile, ~1. S,;!',', dp ¡{ivii'l'es éca!'ta, apri~s nOlls en
avoir fait remarquer
l'abonoance,
dl) volumineux
dossiers quïl
examinait
asee Hne résignation
soudante;
puis il s'appuya
familil~rement
slIr SOn bureau, croisa
les j,uillws et répondit
¡\ nos questions,
Il s'exprimait
ave(' dOIl(cur, cherchant
parfois srs expr(~ssii)ns,
tout
en cal"~ssant sa barbe d'lin geste nonchalant,
a~rl'~mentant 51'S .iudi(~ieux propos
¡J'ohservations
spit'ituelles,
de ('ilations
littér3ires,
d'aperl:us
philosophiqlll's
qlli
faisaient
les déli('!'s ¡Je cet enll'ctien
: nOllS nous
croyioll!-', en Y{~ritl;, ellCz quelque
rhtlteul' disert,
disciple dl' Platon,
eL noue; goÙtions
profondé-m(!nL
k
ChUl'fil' rI'nne' telle l'cneonLre.
La conwrsation
s'engagea
slIr la proposition
dl'
~f. Paul lIenicu :
« CI'1t(, proposition
pst nne non\'ealll,;
11'¡lg (1I1i-il·ni/p.,
nous dit lo « Bon .I1l~1~)\, ,le ne s:lI~he ancllne cilsuisli'lnl', "¡ans allclIn temps,
qui sc soit oppos,;e ,'t lïdt\c
d'amollr,
pas pins d'aillelll's
qu'à l'union lilll'c, Si ma
1II1~mniJ'c ne Ille trompr
l'ilS, il me semhlr
bien qnp.
saint '\llgllslill,I'Utl
lks plllS cl'~lèbres I'Ùt'es de l'f:¡.;lisc,
VI"I~ut à Carthage
an't; son file; naturel,
¡,\ùL'odat, sans
l(\In cl'h fûl. pOlir SI'S contemporains
un sujet dr, s(~andaip-. El puis, je \,OIlS dirai qur jc n'aime pas bl'allr:nu{l
('e mol. rI'ul/ion
lilm', Il faudI'<lit trouvc!' unI) autre
I'xprcssion
l'L'pondant il la lIlême idl"e, mais ne froissant au,~llne sllsl'cplibilitt;.
- Le ,',ml /'<1/ rl' Iwi"ll proposé pm'le c!odf'lIr Toulollse '?
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1HO
LE MAR[AGC. ET LE DIVOHCE
ilE DEMAI:'\
- Pas précisément. Ces termes ont quelque chose de
brutal qui enlève celle sentimentalité
nécessaire en
amour et ¡\ laquelle on tient par-dessus tout. Je préconiserais volontiers une convention matrimoniale unique.
accessible il tous, exempte de toute entrave; je désirerais qu'elle pÚt s'établir sous quelque forme que ce soit
et que la preuve pût en être rapportóe, soit par un acte
sous seing privé, soit par témoins devant les tribunaux. Et, il défaut de convention, j'admettrais la sanction pécuniaire des obligations naturelles contractées
envers la femme par la cohabitalion prolongée, dans les
conditions de dignité analogues à celles du mariage.
- Mais croyez-vous qu'un projet de cc genre puisse
constituer une réparation sérieuse Cil faveur dlls enfants
naturels .?
- A mon avis, il y aurait lieu de compléter la loi de
1H!l6 en assimilant complètement
les enfants naturels
IlUX enfaols légitimes,
en autorisantles
grands-parents
et méme les collatéraux à s'associer à la reconnaissance
desdits enfants; il est pénible de constater combien,
dans certains milicux, l'homme a peu conscience de seS
devoirs. l'ious sommes assaillis par des demandes de
divorce, le plus souvent introduites par d()s femmes.
Acluellement~ nous n'avons aucun reCOurs contre le
mari ou ramant qui refuse de verser une pension alimentaire, nécessaire pour élever ses enfants. Le séducteur disparaît deson atelier, de son usine: Serviteur l. ..
OÜ il n'y Il rien, le roi perd ses droits. Cet Nat de choses
est encore favorisé, surtout dans le département
de la
Seine, par la jurisprudence
qui val·ie constamment
et
constitue un vél'ilable maquis dan:,; lequel les avocats
seuls ont intérêt à se retrouver.
Entre celle jurisprudence compliquée et l'homme fugitif, l'enfant n'est
accueilli que par cc que j'ai appeIÚ... I'assis/Illlce péni-
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LE COMITi;
DE RÚ'OR31E
HH
nu MARIAGE
lentUllre. Aussi suis-je partisan de la reconnaissance
forc<,e des enfants, au Illoyen de la recherche de la paternité qu'il faut autoriser par une loi nou\'ellc.
- Quelles const'queuces sociales résulteront, Ù \'otrc
avis, de ces diverses réformes du Code civil '!
- La disparition de l'infanticide el la repopulation,
qui inlt~ressent au plus haut degré la collet:livit(~.
« La réalisalion
de toutes ees réformes dépendra
beaucoup de l'amélioration des mœurs. :\ous avous bien
besoin de nouvelles lois, dans ce pays de misère, conclut \1. Séré de Hivière5, pour servir de soutènement à
notre vieille société fran~~aise... »
M. le président Dilte, auquel nous avions demandé
üpinion sur le projet de loi du président Magnaud,
nou!-- ¡¡vait répondu en ces termes:
SOli
" Paris,
«
le il' juillet
¡(JO:;,
~Ionsieul',
« .le regretle
bien vivemenl qU'iL raison des exíw'n('es de mon service, très lourd en cc moment, il me
soit tout il fail impossible de vous envoyer le petit travail que vous \'Oulez bien me demandcr. Mais, si valls
n'y voyez pas J'inconvúnients,
je vais transmettre votre
leUre et volre questionnaire
il l'un de mes excellents
colIi~gues qui a tout sp(~cialement étuùié les questions
dont vous vous préol:cupez si justcment. Mon collè~ue
sera tri:s heurellx, je u'cn doule pas, de trouver lInc si
merveilleuse occasion d'cxposer et de défendre les idécs
qui lui saut dlères,
" Veuillez agrÚer ..•
«
IL
DITTL
,l
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J H2
LE MAillAGE
El' LE DIVORCE
Dr; DEMAIN
Cc collÙgue était. .. M. Sér(; de Itivières lui-même
qui, en guise de complément à la conversation
que
nous avions eue avec lui, nous adressa la lettre suivante:
« I\lonsieur,
« :Mon président et ami M. Dittc veut bien me passer
le questionnaire que vous lui avez adressé pour avoir
son sentiment sur l'union libre et sur le projet de loi ùe
M. le pr(;sident 1Ilagnaud.
« Déjà interrogé
par vous, j'avais exprimé la pensée
que cette question ne pouvait être ré:iolue que pUl' des
solutions latérales.
« L'union libre échappe non seulement
à toute solennité, mais eneore à toute règle. Elle vit en marge de la
société, et, si vous reculez cetLe marge, elle lt'unsporlera plus loin son camp de Bohème. Dans les milieux
libertail'es, un geste paternel suffit iL la consacrer et
l'amour fait le reste ... tant qu'il dlll'c.
« L'union libre finit par le commun aecord ou par la
volonté d'un seul. Dans le second cas, il se peut que le
conjoint répudié soit irréprochable et qu'il éprouve un
préjudice.
« Il est alors obligé de recourir à la justice sociale,
car, s'il se faisait justice à lui-même, il s'exposerait à
des peines qui aggraveraient sa souffrance.
« Est-il besoin d'une loi pour autoriser celte sanction '?
Je ne le crois pas,
« Les tribunaux peuvent connaître de ce~ quasi-contrats. L'immoralité n'est pas dans l'amour, mais dans
les promesses violées, dans le men~oIlge el l'auandon.
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(1 SI'IIlS,
lt~s enlants soulrrent
sans rCl'oul'S - les ent'¡llltS a\'OUl''; luais Ilun I'C"OIl:IUci - nl's de l'es liaisons
plus UI) moill,; ll1'ololl~éc,;, pt au,;si les enfauts m0COllllUS
nt'S du '¡':¡';Il¡f/l:1lt1'1I1
des lilles minl~uI'I:S.
a \)e\'alll.
eux SI: dI'L'SS(', toujollI'''; infr¡lnebissable,
l'ul'tide ;¡\O du Codc eiyil. Il I'audmitles
as:;imiler
aux
l'lIfanh
Ilalurt:ls
autheutitl'll:";
qui, aujuul'dï1l1i,
sont
[¡éril.il'r;.
C'('s!. ¡;elle loi (lui ::;'illljJO,;e, :\lai,.; j'en ,'ou-
urais Ulle aulre pom' SilllplilieI' le m¡lI'ia"e lui'UH~UIl', l't
jïmis
tri:,; loin dans l'elle YUil~. 11 faudrait. enlrer dans
1(: lllal'ia¡.:e au"si ais(':menl f1u·on.cu Hl!'l.
\"cuill(~/. ;If!;r,"e¡', mU¡b¡eUI', l'ex[JI'l',.;sion
de me,.; seutiulCnts l,;,.; l'lu,.; di::;till¡.;ués,
M. C.-M, Savarit.
l'oi:ll', I'lIIl¡lIH:il'l', Cl'ILitjill', c!II'Olli'llll'U¡' politiquc
el
S¡;iClllilitIU(',
~\. C.-)(. Sa\'aril
e,;t Ull(~ des personIlalités les plus complexcs
du joul'Ualisluc
eontemporalll,
Il a publié en tH!II; de,.; J.d/I'/'s
SIl/'
('¡{IICI//lUII
'lui
l'meut I")I'L I'l'mm'qu,··(:s dans les milieux pédagogiques.
Cne importanLe
nouvelle
de lui, intitulée
l.1l
{¡,:aa
1Jl((/'ir(~J'"
('~t line jll,.;te critiqlw des in¡;roy¡Il)les
formaliLè; all:l:'1udles
IWlI\'ellt {'Il¡;Ol'e dOllner lieu ('(,I'Lains
mnl'ingls,
~()IIS le pselldouy IIlC de )lalll'ic(~ d',\\'I'ay.
illit rl"t'cmment \lOlraitI'e ulle ¡¡istoi¡'(: du ¡;/¡evalil:I' de la Ual'!'!.:
POIII' wOllll'';I',
à l'aide dl) doeulIlellts
autlJellliIIIW,;,
; 1 ~l.
d'appel.
~,~I'('
d"
Hi\'i0I'e~
est llujuul'<.lhui
l:ulJ""illcl'
il la Cùu!'
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1H í
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
l'alroce crime judiciaire donl fut victime cel inforluné
chevalier. Et illira de celle tragique histoire de vigoureuses let;0ns contre l'organisation
judiciaire d'alors
comme d'aujourd'hui.
Mais son ouvrage capital, jusqu'à ce jour, est une
PhilosojJ!tie du droit oÙ il faut voir l'œuvre d'un véritable juriste et d'un puissant penseur.
Celle (J'uvre comprend notamment une exposition de
la Philosojl!áe du dl'oit, de H(\gel, J'un des plus considérables ouvrages de la pens(~e moderne.
Dans ses pr{~liminaires il sa Philosophie,
M. C.-M. Savarit démontre le sens profond de l'œuvre r("volutionnaire allach(\e il la délivrance de la raison dans J'homme
et il la réalisation de cette raison dans le monde. Et il
lie à cette (J'uvre la révolution accomplie dans le domaine de J'esprit par les deux granùs maîtres de la
pensée allemande: Shelling et surtout I1égeJ. « A J'extrémité de celle révolution spirituelle,
observe-t-il,
l'homme sc savaitlui-même
dans l'idée, il savait que
c\~lait par sa propre activité et pour sa propre Gn qu'il
réalisait le monde, »
M, Savarit étudie plus loin J'évolution du droit, depuis
le d¡'oit divin sacerdotal jusqu'au
droit purement
humain dont la volonté libre esl le principe. Et il
reconnait, avec I1égeJ, dans J'intelligence
la notion
de la volonté comme de la liberl.é, ce qui J'amène à
rÓfuter les théories égalitaires,
fÚcheusement reprises
en
1fHR.
L'in('galité, écrit-il, qui estla loi de la nature, est
encore plus celle de l'esprit, particulièrement
de la libert(j (et de la volonté, qui réalise celle-ci), dont on
pourrait dire qu'elle est l'inégalité absolue. Les lois,
égales pour Lous, sonl la sanclion sociale de celle inégalilt\ puisqu'elles prÙ,·oicnt les activités inégales que
«
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peuvent se ùonner les hommes et les peines inégales
qu'clles comportcnt (1). II
Et il aiùutt~ : " II faut dOllc revenir de l'abstraction à
ln réalité. !'aisir la liberté en elle-même, c'est écrire
dans rholl1l\1e, dans l'intelligence qui la détermine et la
volonté qui la réalise. "
Traitant du bonheur, M. Savnrit estime qu'il est un
d(;sir gt"néral, « dont l'objet est déterminé par l'inte!lig-ence totale du sujet n. Et il en conclut judicieusement
uvcc :';ietzsclle (2) : « Le bonheur est ainsi complètemcnt subjectif, puisque c'cst J'homme même qui détermine s,)n propre bonheur, qui juge et pratique ses désirs selon sa propre activité. Aussi est-cc une maxime
contre laquelle on ne saurait trop s'élever que ce!le qui
consiste à vouloir fairc le bonheur des uub·cs. Il faut
laisser chacun, quand il est sorti de l'cnfance, faire son
IJonheur soi·même (:l). »
!\l. C.-M. Savarit a toules les qualités nécessaires au
ll~~islateur: c'est pourquoi, sous l'actuel régime démagogique, il ne l'est pas ...
Le docteur Toulouse.
Médecin des Asiles dc la Scine, dirccteur du Laboratoire de psychologie il l'l~c()]c deR Ilautes-¡::tudes,
le
docteur Toulouse est encore un publiciste fort distingué
dont les L'lude,l' sociales font autorit(L Dans un ouvragc réccnt, où son expérience professionnelle s'allie à
se:; diverscs compétences, il a exposé les principcs d'une
morale s(~xuelle rationnelle tout à fait remarquable.
Ce
'l' CHU/'ope
~:!)AU/·ore.
politique
et liltét'aÙ'e,
tollle Il, n' :1, ]l. G:;~.
:1) !.'fll/·o]le
politir/Ile
elliIlÙai,.p,
tome 11. n' 3, l'.
¡:5fl,
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Hm
u;
~IAI\IAGE
ET
LE
DIVOIlCg
[ol:; OEMAI~
Ji\'l'e, intiLulÓ: COllw¡clIllm'/Il,?}'
lIll t'S/I1'il,
est un guid,~
pratique, propre il diriger lu pe(':;OllnaliLé de chacun
« dans I'adi vité la plu:> favorable il son bonheur et il Sé
plus haute réussite morale» (1).
Le docteur Toulouse estime <pICla plu part des reven·
dications féminines sont justifiées:
« La femme qui y a intél'Í!t, dit-il. peut prendre la
liberté J'allure et úe parolr. de 1'J101lI1Ile, fumer all
dehors, fl't;qu<~nter assídÙment les cafés eL les ¡'éunion:;
publit¡ues. Ces actes ne constituent qlle le I'e\'èlelllent
tres w\tèl'ieur J'un sexe. Elle peut ,'nt:Ol'L' se liucr au:..:
occupations réservées jusqu'à C(~joli[' aux IIOIIlllles.
« Il n'y a pas de raison
J'}cisi'e pOUl' cwpèchcr la
femme d'être médecin, avocat, ingénieur, el même d'accl\der aux fonctions politiques, Toules les incompatibilités mises en avant par leurs adversaires sont Lien peu
solides. Michelet la transformant
en IIll d('e piloyable
que sa blessure mensuelle empêchait de prendre part à
une activité ordonnée, raisonnait. en senlímental.
Et
comme la fOl'ce musculaire
esl. d,~ moins en nwins
nécessair{!, cette infirmil.{, ne parait pas un ohstacle bien
grave, surtout si l'on songe que, JilllS cl'l'lains puys,
c'e::,t la fl'mllle qui est pliée aux tl'uyaux les plus durs.
Tout cela est, - comme je le répète souvent, -- alTaire
d'éducation et de convention; eL j'ai Jt\montré que les
femmes, dans révolution actul'lle, ne pouvaient pas
même se croire à l'abri de certaines obligations militaires.
t( Dans l'activité
économique, les deux sexes se mêleront de plus en plus; et dans le jeu de la lihI'C COllcur'"
rem'c, on sc rendm toujours compte de celui ljui est le
(1)
« :'Ibniîeste
cuntrc
une
douzaille
l'épanducs », <lit encore de ce line
:\1.
ú'cl1'eul"
Ellli]"
~clli'ndeJllcnt
Fuguet. .,La_Jieuue,
:1" auùl1UU~,)
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1)lus faible et l,~ 1lI0ius aple. La femme qui p;\lira en
cerlains
poinls se purk!'a d'elle-lI11~Ille aux endroits
olt
l'adiyité
lui sel'a plus aisé(~ el plus fayol'able,
"
i\ous I~Ùm('S, ¡l\'ce le Ilodeur
Toulouse,
Slll' les Ilueslions matI'imollialcs
qui nous occupl~nl, line I'OnH'rs:\lion ùans laquelle il nlJUS fi l parl ùe ses idée,; toucbanlu
n
nOllveau genre de nllltral.
UPlwlé pal' lni CI)I/f,'((l
d'IIIII'iI/.
(( ;\Ion ;\Vis, nOlls dil·il, esl ([ue la l'dul'llIe l)l'Oposée
pal' Jl~ I.l\'(:"idenl. ~[;l¡;naud est il¡[(~I'cs:;anle, gl:'nl~rcu:-;e et
[ré,.; lilJ\'1'nle l'n sui; mais, si elle aboulissait,
elle lai:;serai l sul,:-;i"tl'!' ent:ure les deu x t:a::;le:-; lIlalriuwnialrs
l'or111L'I):;pitt' le:; dellx ,;urtcs d'uniuns
: le « mariage
légal " el l' « lInion liurc ll'gale »; la première
deviendt-ait le mat'iage des l'it:[¡es ella :;e(;ullùe Il' Illal'iage des
pauYI'Js, lltue pal'ail que l'on poulTail éta!Jlir une formule [llus simple ne comporlalll
qu'ulle ::;eule forllle ùe
mariage,
ul't:cssiule Ù tous,
-- El ('elle formule serait '!
- Ll~ l~ontl'at d'union,
-- <Ju'elll('nù(~z-\'Oll:-> l'al' contraI (l'uniun '!
- J,~ veux ùil'e qu'entre l'union lé¡;alc trop stricte el
l'ulli"lI libre lt'Op IÙc(¡e et sans ¡.çal'anlil', il y a plac!'
pOUl' line convention
plus simple el plus ju~lc, ùont Jes
elilu"es Jluissent varil,r au gr'('~ ùcs parties, TO\ls les joUt·s
dc.'! traités et des sot:iétés se eondueut
eutl'e particuliers
l,our llleltt'C en commun
leur argent ou lel1\' activité en
yue des Lénélices.
Les :;tipulatiuw;
yarient
,¡l'ce lcs
a::;socll'S, Duns le contrat ù'union,
leI qUl' .il' le cOIII:ois,
il Cil !:icrait dc ml'mn.
La kmmc
n(~ ,.;e douncrait
quand elle sc ùOllnerail - qu'cn posse.~sion d'lIlle con\'l~lIl.ion ¡":'gulière lui reconnai:;::;anl
un dédit, l'Il (;as de
r('siliuli<ln,
et une aidl~ suffisant¡:
pOUl' de\'et'
Se::; eufant::;, Clw(;un y mentionnerait,
(;OIllIllC ùans les autre:;
associations,
le:; stipulations
en rapport
aVH' sa valeur,
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188
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
ses d()sirs et ses besoins. Ainsi, dans une affaire industrielle, l'associé qui apporte l'idée ou le travail cherche
à se faire réserver certaines garanties. A. lui de les
demander et de n'accorder sa personne que lorsqu'il a
son contrat. II est en cette matière des complaisants et
des habiles. Mais tout cela est affaire privée il débattre
entre associés. De même c'est il la femme il demander
ce qu'illui faut; libre à elle d'être peu exigeante, librQ.
aussi à elle de l'ètre beaucoup. Mais autant d'unions,
autant de contrats possibles,
- Mais un pareil contrat ne s'établirait
qu'entre
parties n'associant exclusivement que leurs intérêts? Il
n'est, croyo~s-nous,
en rapport ni avec nos mœurs ni
avec nos sentiments. Pensez-vous que des amoureux,
sur le point de s'unir, oseraient se proposer un tel
contrat de commerce?
- Oh! libre à eux de faire ce contrat aussi simple
que possible et même de ne prendre
aucune garantie.
- Et ne croyez-vous pas que ce contrat ne serail
profitable qu'à l'homme?
Les parties contractantes
présentent physiquement
et intellectuellement
tant de
disproportions 1
- Pardon! Pardon I Dans l'évolution actuelle des
mœurs, la femme s'émancipe de plus en plus; elle doit
prendre, en conséquence,
une part \jgale de liberté et
de responsabilité.
Vous voulez dire que le contractant
le plus faible devrait être protégé et ne point être abandonné au caprice de l'autre, n'est-ce pas?
- Sans doute!
-- Là n'est pas la question. Et je m'explique. Transportez celle conception dans un autre conlrat et dites,
par exemple, au palron d'une industrie:
« VOIlS êles le
plus fort dans l'association, et par cons(>quent, s'il arrive
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LE
comTÉ
DE
1\(;I'OIl:ll:E
DU ~IAH[AGE
tH!.I
qu'un de vos trayailleurs ne soit plus capable de continuer sa beso~ne, même pour des motifs où vous nc
serez en ricn responsable, vous lui consenere/"
ind('¡iniment, sa pltu:c dans yotl'c maison, car cela sera plus
humain. » Le patron vous dira: " Certaincment, cette
maniè¡'c d'agir serait louable, Mais cela esl, lm d¡'dlnilive, mon alraire, Que l'on m'astreigne à des obligations cn rapport ayec ma rcsponsabilité,
cela est juste.
Pour k restc, j'entcnds être maitre de mes sentiments
de gÚnél'osité et je ne puis accepter d'être lié pour la
yie en vers un de mes collaborateurs. »
« Je sais parfaitement
que l'analogie entl'e un contrat
de trayai! etun contrat de mariage puraîtl'a lointaine à
bien d~s gens qui n'ont pas l'habitude de considérer les
faits - au moins par le raisonnement - en dehors des
formes sentimentales
habituelles.
~Iais celle analogie
n'en est pas moins certaine. Et c'esllà ljuil faut voir
l'origine du conflil acluel. Le mariage tend à enchaînel'
les gens malgrl~ eux; et, la raison n'en app~u'aissllnt
plus impérieuse, les individus fuient, naturellement,
le
mariag(~. II ne sed de rien de lcur dire qu'ils ont tort,
uu lieu de rcdlerchel' un moyen propre à atl':~nuer les
eflds ùe relle pralique en ce qu'ell(~ Il de contraire :lUX
inlérèls aelueb de la société, l'n eommc['<:anl n'aurait
pas plus de succès auprès des clients qui le d(!laissel'aient s'il se contentait de leur reprochel' leul' abandon.
- Il ne s'¡¡¡;it pas, dOdeur, ùe lier Íllddlnimellt les
g<~ns au !lom d'un sentiment qu'ils n'¡'!prouycntplus,
mais simplement de Ics contraindre il des oLligations
en rapport avec Il~urs responsabilités,
obligations auxquelles I homme n'a que trop de tendances ;'.\sc soustrail'e. ~ous savons comuicn, dans certaius milieux, il
11 peu cO!lscience de ses devoirs;
si l'on ne croit pas
devoÏ\' protéger la femme en raison mème de son ins-
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IDO
LE ~1,IRIAGr. ET LE 1lI\"()l\c¡,; DE nOLI!'l
l¡ueL lIatUl'el ou à cause d par d(jpit peul-(~tre de lïnd,'~pendance q u'elle conq uiert, indl"pen dan re forc(~men t
limitée et dont l'homme, fi un ceJ'tain point de yue,
ser[l toujours le maître, qu'on défende tout au moins
l'enfant, toujours irresponsable,
qu'on le préserve le
plus possihle du malheur. La soe¡(·t(·., il.ùt;faut ùu p\~l'e,
a le deroir de l'élever. »
Le docteur Toulouse parut perplexe, Au bout d'un
instan t de silence, il nous r(~pondi t :
« Evidemment,
il y aurait lieu d'étudier l'utilité de
quelqll(~s ri'gles ayant un inll;rÔt génél'al, en rapport
avec le v(~['itable earactÓre du contr;il d'union.
- Ces ['i~gles sont essentielles, aflirmons-nous.
Elles
sont plus impOl'tantes, pour la socidé, que la con\'('ntion maLI'imoniale elle-même. Convention ou contrat
peu nous impOl'te le nom. Mais votre contrat d'union,
comment le réaliserez-vous?
- C'est aux particuliers il. le mettre on pI'atiquc, Cne
solution nous sera fournie le jour oÙ Ull t'ontl'at de ee
genre serasoumis aux tribunaux; ce jour-lil sc r(>soudl'u
jl~galef11'~ntla question, Il est po;;sihle qu'un tel eontrat
soit anllulé par lin tribunal. .Je ne k pens(~ c(~pelldant
pas, puisque la loi du lrr juillet U10) sur les associations reconnait formelkmenl
des associalions ayant un
aulre of¡jPt qu'ull intérét matt;riel. Elle dit e'~ci : « L'association est la convention par laqudle deux ou plusieurs pl'rsonncs mettent en commun, d'unp. fa~'l)n pel'manente, leurs connaissanees ou leur activité dans un
hut autre que de partager des bénéfICes. )) Si done le
juge ne conteste pas le eontrat d'union, il n'y aum pas
hesoin de faire de loi.
- Tout dt;pendra donc des juges (lui, les premi0.l·s,
auront Ù se prononcer sur ce sujet. Certains pourront
donner Ù yotrn contrat une sanction J,"gale, s'il eontielll
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ll'~
r!:lIIS"";
indi"p('nsabll's
1'110111'(':¡j'allll'PS
d nald,'"
aussi, n:JI'
sull:-:istrra,
donl
non;; fI;ldi(¡n~
II' C'ontr.,lrronl.
('omml'
lonl
formant,
;'1
llli
d'n n ¡on;; aYI'C ti' mal'iaf!,'(' ordi n;lire qui
CIl n'r:,l
oonl: qu'apri'!') un prl'\J1irr .iu~rmrnt
que Il~('(,n ll'a l,l'II n i n n pOllnn, s'i 1 r,;t ;!l','1'fi t"'. pas,:r.r tino,:;
Irs 1111.1'111';;
d f'(' sub"lilllCl'
-
:\l,,;olnllll'ul,
prll;\
IWII ail mariaf!,'1' ¡U'tUI'!.
))
M, Octave
Uzanne.
1"1I11'¡"I;t·nn di)'1' rpw M. ()CU1YI~Czannl'
l'cul·,'lrl'
1'J¡0n1I\lL' ,"nn
:-il'nl li\Tr,
ne IlIi ,kp/;¡il'i¡il
qu'il
")lll.'lll,
qll'il
fllrllll'
pas, pui';l!l1r,
il ('II
J¡¡
Cl'Ur app[',"cinlioll,
,'si Ull ,(n'il
l'nll'r
[ou;; Ir,; IlU\Ta¡"::I';;
aime an'll;.dénll'lll,
la
dl'
\'I)lout,',
hlail in\'i,,,'ibl\!
I't I"l'~l
Il,
Slll' l'inrrlie
Cl~lil'l'l" c'('s!
"l'histoire
d'nn
,"'1)11
I'sy,'l1olofiiqull
dl'
« \lnl~ vil'.-
ll<"¡..::oÙl'III; SI'I11-
A I¡"',se I,{ 11'1111111' \1).
h fr:lllrn(~ fr:1oc:lise
depui,; il' !lIIl,"('1l ¡if-i¡~jusr!U';'1 J'hr.llre pr('s!'nlll.
Lt¡,ti\'nnll!
aillsi
'(Ill'
\I¡sloir!'
~l, ¡;znnn(~ slll
(lun
'IOIlS ¡'¡¡lloll;;
Avnnl
de
(\('I'oi,'
" dil'!' ,-III' l'ail"
"lIir',
la CllllllllClIl'('l',
\In ('mira""
I'¡\I'("I~ Ik
f10!1'(!
gal'l~ ("
a\l public:
I'l
I<H1SSI'S attrails,
il
cc
l'slilllil
Il' 111',dit,
<t\'el'
d U11l'\'ig'lleur' ¡'ar'I!S, en IIllr panl~ I¡aulainr,
(i,;III"r,t1ilé
¡neonslalllp,
ill:-;;\i~iss;t1)lc!
Public ~...
Voll;' ¡l'Il lan,l;ï}(',;,
»
Ill'I"srntl'I',
l¡islllrill;':¡'¡¡l'!w
m()rd;¡I1I,~ l'l d"!Sa\¡\lSI"I~(lui \':lut ú'drr
" l'ul'lie:
palTr
,"YI1II1I'''1' de ';I'S opus,'u\¡>" di,,!'!'s et qll'il
l'elll"":;,~II\J>, sl'!on LIYl'1I mèmr de SOIl ¡lIll':llr,
loirc
l'sI
dll l)loin,;,
nlollslr.!
¡"no/'me qlli
rilpl'l'l,"e,
aff()\<'or, fri\'olr,
ainsi
a tanl
r¡ur
1'\1-
lt'criYail
(l'orl'ilks
el UI'
,"Inlll prin', des ~'cux!
Pnblic 'lUI.' ¡'''I¡;lilli¡
!\r;\I,1I1a¡'el,ais
d
'[\Ii
si irolliqu!'llIl'!1
fil
qllC~Ch;\Il¡i'ol'l
I I'l si \'('1'1('11\('11
t
Sl' ¡J,'manda ùe
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1(12
LE MARIAGE
ET LE DIVORCI,
DE
DEMAIN
combien de sots peut bien se composer la totalité ...
Pauvre Public, foule vague et flottante, océan d'incertitude humaine au gl'é duquel se confient tant de
naïves espé/'ances, masse impersonnelle,
à la fois benoile el tyrannique, innocente et féroce, composée de
débonnaires et bourgeoises individualit[;s; le proverbe
n'est poinl mensonger affirmant que celui qui le courlise ou le sert peut, certes, se vanter d'avoir un mauvais maître, ))
Puis l'apostrophe reprend, plus violente encore:
« Public inconscien t, toi qui fais les modes, les fortunes, les réputations, les gloires, aussi facilement que
tu les subis, être hybride, en même temps m,lie et femelle, qui donnes et rc(:ois l'impulsion etdont la nalure
de courtisane montre toutes les provocations et toutes
les viles passivités; public, société anonyme, ridicule et
lilche, qui, tour à tour, semblable au minotaure
de
Crète et aux moutons de Panurge, imposes les volontés
farouches et meurtrières ou emboîtes le pas niaisement
aux hist/'ions de la réclame qui te captivent; pitoyable
puhlic, toujours dupeur ou dupé, en défiance de la supériorité qui passe, nalure de laquais devenu maître,
tu donneras longtemps encore tète baiss(~e dans lous
les pièges de la sottise, dans tO\lS les cloaques de la
grossièreté,
dans tous les bas-fonds de l'immondice,
dans tous les faux lalents de la charlalanerie, tant que
les pitres et les banquistes dÚpluieront sous ton mu(]e
de bête délirante, les écarlales cOllleurs qui (;veillcnt la
brule ou le elinquan t paillelé qui éblouit les alouettes. »
Enfin, la péroraison,
d'une émouvante
sobriété,
comme il convient:
{( Public, divinité vulgaire et méprisable CI ui mels le masque de l' opinion, je jette ce nouveau livre il tOn amusement ou à Lon dédain; te sachant
inconstant, je le brave, semblabl.e àces philoii0phes qui
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LE
l:O~llTf:
1J1~
¡Ü:¡:olom nu
)lAl\lAGE
193
ne sc soucient poinl de la ¡¡délité de leUl' maîtresse el
penseut qae la conliance protège micux la féauté que
l'incerl.iludc ou la jalousie ne la conservent .• le ne
viens dont; pas, en Lonne foi, dans uue humble préfaœ, classique auteur Ù genoux, pour te demander
grÚcc .. , .k ne rédame ni indulgence IIi pardon, ni celte
ridicule lJiclHeillttnce llui e::il l'extréme-onctiOIl
morale
que tn distribuc,; aux faibles qui t'encensent. 11 plaît à
ma :iiucéritl: de te prO"oquer,
de donner des coups
d'épt'!c dnn,; le vide de ta raison sociale: Sottise el O",
de faire fLJu,f'inon Lalle dans ton espril de corps immatériel. de foueller rail' oÜ flottenl les fantasmagorique,; outrecuidances
et de me rebellel' enfin eonLI'e ta.
puissance, faux Dieu qui éc:lipses le Veau d'Or! - invisible moteur de la roue de la Fortune! »
Le satil'ique a.yant ainsi parlé laisse place il l'historien
el au dl!corateur, unis chez :\1. Octave L'zallne en la
plu;; harmonieuse
{'ollaboration,
Le très Jin et très
a.verti {¡ibliophile qu'cst M, l;zanne, illustre, en elfet,
lU¡-I1l~IIlele tcxte de ses livres de gravures Gl}wo·dl,;c.ç
d'uu seu~illlenttri;s artistique,
« J'ai l'lon'"
dit-il, il ce propos, de t;rouper en un
mème puint l'a.rl de (;oncevoir, de traduire el d'imprimer l~ne pensée il diverse;; dates el dans certains milieux
de nc.trc histoire l¡ttél'aire et morale; j'a.i l~galement
apporté tous mes soins il l'illustration de chaque début
ùe cl.apitre, espérant donner la sensation visuelle des
f¡'onti"píces ue jadis, et faire il la fois l'éducation artisti(IUC, pltilologillue et physiologique
de quelques le(;teurs qui aimeront à s'égarer dans ce pa.noruma descriptif de nos mœurs nationales. II
\'oilà de bien Lonnes raisons pour fa.ire lire et vuir:
SOli ,1It.;sse la Femme, ainsi que les autres ouvI'ages de
M. Octave Czunnc, qui ne sont pas d'un intél'M
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i9 i
LE MARIAGE
ET LE 1)[\'OlleE
DE DEMAIN
moindre:
La Fí'nnçnisl' du SÙ!d,', lfi Mií'OÙ' du II/onde,
les MWllí'S ser:rl!/es du X ITII/" sj ..;de, ll!s Ol'l/elll,'nts
d/~ la
(!?/I!me,
le /la¡'oíssien
dll
cc/iIJ((/(Úre,
/lJ'í¡:ú-/JI'I/I:
dl!
l'!l))w/li',
olt:,
M, t;znnne
rl:pondit en ces tel'm,~s à notre enqnî:lt'
« Le procès du mariage est vicllx comme le monde.
Lcs pères de l'Église n'ont pas éV! les premiers à le
condamncr;
toute l'antiquité
dressa ses épigramnll!S
contre le conjungo, A notre époque, la loi du divOI'CI!
ouvrit une Ll'èche énorme dans la Bastilh~ matrimoniale,
« Il est certain que l'institution
est gravement atteinte,
De l'absolutisme elle s'achemine vel's l'anarchie,
« De Bonald écrivait:
« Le mariai)e est civil sous le
rapport des int!;rêts ; il est religienx sous le rapPol't de"
Illlles; il !lsL « animal» ou physique sous le l'apport dn
COl'pS,
))
L'union religieuse n'est plus qu'nlHl COI1\'eIHlIlCe;
l'union hàtarde des int!;rêb prédolllinel'il
tonjours;
quant aux relations physiques on animal!!s, le Il'gislateur s'elrol'l;u jusqu'ici de les contrarier plutôt qu 'il ne
favorisa lit loi naturelle de séleftion,
.( Actuellement, le sacrement ùu mariage e:il fort ('Il
baisse dans le monde .. , je di¡'ai même dnns ll~s dcux
mondes. En Angleterre, une consultation faite, il y a
quelques an nées, par le [JaU!! 7d"(Jí'lIph sur cetle qucstion : /s 111111')'Î I!¡e a (aitlll'(!?
J.c IIIIU'W'J1! I!st-ílllílfi
(nillilr:?)
prouva que l'immense
majorité des correspondants
considérait
l'union
légitimement
c.msacl'ée pm' les lois comme une banqlleronte
lllorai"
pour l'un des deux conjoinls nu moins, sinon pOUl' 1'1111
«
I
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et l'ault'l), eommp, lin licn Illessant ceux qu'il unit, ou
comme une lolerie ail J'homme joue sa liberté t'l la
remmc~ son bonheur,
« .I'ignMe le pl'ojel de loi du Ill'l\siclrnl :\Iagnaudrclnlif
il la r,:·gulal'i,.;alion
dl~ l'union libre, Toutefois,
en un
pays eornme Ir. nÙlr!), essr~nlielll'menl
ral'oral¡le au bon
plaisir du J'hommu insoll"ipux lJ'oblenir la reehel'clJe de
la palr'l'nill; pt d'nec'ol'der cflwlquu pl'Oll'clion ¡\ la fai1¡le';;;I' félllinÎlH); dan::i une sOI:il':lÚ ulll'a-l'r;ubte
et galantl:, au ll:auvais sens du mul, donl les (:Ia:;,;rs dil'igl:anles IlC sont d("\'Ol!l;I'S qu'aux llIal'ellanùag'~s
des
dols, aux c'mY(~nall('C:i d,: fortune el L\11 lai:isel'-courro
VCI'~,la plo,.;!i!utioll ÙC toutes le;; jolie,.; P,IUVI'C;;SCSsalis
¡'clu¡.:;c !¡onol'o'II¡!,' l'os,;i¡¡]e contre l'afllux dll yin:, j'e,;liJIll: (iUO lc''; ]1I11IVoil''';pulllil''; n'oui pllls la lIJ1tiUÙrl~auloril," JlOUI' (l";l'I' dt'-lill1ill~r les lJ0nn,'s 011 les mauvaise,.;
11111'111'';
e', qlll) la scule rlJol'me logillll': dont il Jluissl)
,'.Irc ,\u('slilJU est cello de la, s¡'~paration ù¡':linili"e ùe
la \I{ll'all~ l'l de l'!":[;ll )J,
« T 1111ll: I"',;lo ne: peut ("ll'C)qu'IiYPo\'I'ile
I'('pl;ill'age.
L\~lli[;t.:c du Cütlc~c:iyil sell'onùrc, lai::islIlI,.;-le s'abÎmel' el.
s'e:'l'l'iCI', JI esl tOlll oulil\[' fl rCI;onstl'llil'e.
D'ici 1<'1,
l[lIïl1l.IiJI'tenl les nnl'iag(:s
;'t la dal'r.mpl',
!.os unions
Jill!',;,;, l\'~ pie,b-de-nez
aux sacrement,;
r.iyib ou religi,'ux '? (II,il:lIn peul, salis se C0ll1pI'OI1l1'l1I'l', ligil' il sa
gui:;L' ¡Jans ll~ bouillon dl~ cullul'o si COI'SI':ùe 110tl'n h'olulillu, Ou lll'ut ,,¡\Te le plus llOnndcment
du mond\: il
la foi~; 1111'S du mariage
el clu ('dillal.
Combif'n de
hl'a\'(':i ol estimables
personnes
cn lémoignent t Honni
soit qui llIal y voit!
«
(l, Gil nllls r1(; déccmbrc
I!JO:;),
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1 DG
LE
~IAHIAG E ET
LE
DIYOIICE
ilE
IlULI
IX
Mme Avril de Sainte-Croix.
Mme Avril de Sainte-Croix est une des personnalités
les plus notoires et lcs plus sympathiques
du féminisme. Elle a su conquérir, avec unc habileté toute diplomatique,
dans les commissions
masculines,
une
place importante et enviée; elle a fondé une OEuvi'e
lihÙalrÎce
admirable;
cette œuvre es! consacré(~ au
relèvement des Fantines ct des Maslowas qui sont la
proie pito~'ablc de nos villcs tenLaculaires; die esL la
représentante
auLorisée et écoul('e d'un groupemeuL f('~minin considérable,
le COI/seil
Illltir¡}U¡[
dr?s FCIiIJIU'S
/rfHlç({isr?,~
(i:l.OOO membres), (lui la délégua à la d(!rnière conférence de La Haye í,1).
Mme AHil, ainsi qu'on l'appclle familièrement, séduit touL par!icuJi('remenl
les esprits ... maE:culins par
son bon sens, par sa mesure et son équi té dans l'exposé de ses revendications,
dans leurpoursuite,
- qualitl!s qui la difl'é¡'cncient profondément
de lu majorité
de ses sœms ... en féminisme, dontl'exaltation
le plus
souvent irrl·fléchie et « l'anti-masculinismc
intransigeant sont plus puérils et plus ridicules cucore (lU'irritan ts.
Dans une J>rdace à unc hisLoire du Fémin'ÎslIle
que
Mme :\ vril IiL paraître récemment, 1\1. \ïctor MargueritLe exprima son admiration
pour la "uillante fondat¡'ice de J'(E'uvre lióÓ'lllrice,
pour l'êtrc de charme et
dc bouté qui, depuis toujours, met au service des opprimés son l·nergie souriante,
l'apostolat dc son esprit
droit, si ncL, de son tWU¡' chaleureux >l.
1)
l'
(1 ~[IllC A \Til <le ~ainlc· Croix cst ];1 scule ft'IllIllC '(IIi fut appeléc iL ["il't' I'al'tic dé la COIllIllission cxtra-parlcmcntairc
dll rcgilllC
dc:-;
1l1(L'UI'S.
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I¡'."l'e dl~ ~llllC Anil,
écrivil
cneol'c l'auteUl'
de
1/fi/I",'ILcs,
li\Te nl;cessaírc,
nous rÓvde le progrè~ ÙU ,;'jnlimenl
de 1":r¡lliva!cilCl:
PI/¡illillC,
" Cc n'est
pas seulenwnl
un corps dc doell'ine, thi'll1e Ù rcvcnúi.
cation,;
l'0llr th,':oriciennes
ínse:\U¡~es, C'(~iit UIl vivant
enseml:ll~ olt les idl"es s'incarnellt
en faits, 0([ les rÓvcs
sont. cn I¡'<lin de devenir réalitt:s,
Ces cxi:-íten<:cs de sacritices et de Inttes toml)('es l'une npri:s l'aut)'c sur la
l'oule ol,s('urc,
le.~ roil;¡ ra,;scll1blées
eu éclat,ll1l faisceau, C~s ell'orl;; dispersés
,¡pparaisscllt
d'ensemble,
chaine sOl1ple d forte qui lie dcs milliers d'élr,~s, d'une
('omm,lIli()n ardente,
dan,; letll' ,¡:;¡:ension \'crs rèf{uilé, »
~11l1'],\vril signale el d,':plore, dans cet olinagc,
l'imprévo:;anee
de la Uh'olnlion
qui, (1 moins clairvoyante
qne I'l::gli,.;c ", ne tcnt:1. point de donner satisfactionaux
a~pir;dilJ:1,; de la femme,
les d¡':daigna
m0ml~ « el surtout, ran~e impardonnable,
ne sut pas comprenùrc
quel
me['\'~illeu:\
appoint la femme conquise aux inslitutions
nOlIy,)lIc;; pouvait
('lre pour elle n. I'llis elltJ propose
aux fC'ministes fran':aiscs
I'exemplc
des femmcs américaines d')nl"
Iïùt:al clair et précis,
droits el dcvoil's
('gaux, l'lit toujours
ù'llne logique inflexible))
et dontla
fermeté évita Ù L\lnérique
du .\ord « la hOllle de la réglementation
de la proslitution
), (1),
LI:
Fr.mlll('S
La sc('!'(lairc
génél'nle
du Conseil nntional
nous lit
l:()I}lIaître son opinion sur di\'cl'sCS questions
familiales
d'lns \Ille conveJ'sation
nourrie
de fails émouvants
et
repI'('iil'n lali f" de J'(!\'ollanls vices soeiall '\ :
" LI''; l'éfol'n1!'s
que nOlls réclamons,
nons dit-elle,
iIlI'~'l'e;;senl sUl'loul les gcns du peuple, I'Olll' cux, et'I'lains oustades
sont infranchissables,
Je COllnais ainsi
..1~
/'1'
F¡i¡¡!Ínisll"',
{J.
~1',:J', J IIU,
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Hm
LE MARIAGE
ET LE DI\'ORCE
flE DEMAIN
une malheureuse
femme mariép- dont l'histoire
est
navrante, Tandis qu'elle accouchait il ]'J,Úpílal d'lIll
deuxième enfant, son se\~ond mari violait la lille q\1'e1It~
avait eue ¡J'ulle PI'cllliÔre uniOD, Elle demanda, pour
divorcer, l'assistance judiciaire;
plusiems magistral,;
appuyi!rent sa requde, L'assistan(:;~ cependnn!. lui fut
refus(;c, son infùme mari rayant ':~galell1ellt s(,Jlicilée
eL .. ohlenllC, COIllme chef dc familte!
I( L'nfI'aire
fut plaiMe et un premier jugemcut confia,
en raison de l'immoralité
de ce chef de famille, les
cnfants il la gnrde de la mÔrc, l(. pl're, au bout de
quelques mois, vola Je ùerniC¡'-né que ceUe malheurClIse vcnait de sevrer et disparut.
Aujourd'hui
clIc
est totalement vaincue, anéantie, n'ayant plus aucllnc
ressource.
Ellc reste sous la dépcndance
de ce mari
qui, d'un moment à l'autre, peut surgir elllH~nJt: ... la
tUPI'! Il n'existc aucune loi préventive qui puisse la
protégcr dans cette ell'royable situation.
Le procureul'
génél'al, auq \leI je m'adressai il :::ion sujet, Ille fi l celte
r(lpOnSe cxtl'aol'dinaire
: « Quand une tentalivc de
meurtl'c alll'a eu lieu, vou~ viendrez me IrDUn!!'. ))
« .Ie vous citerai
enCOI'C le cas d'un jeune homlllc
qui avait sMuit une petitc ouvrii're et l'avait I'endue
enceinte. IlIH'omit le mariage; et sa milI'e ne lit pas
d'objection,
Seulement
ce jeune homme travaillait
dans une maison de commerce qui n'accorde que six
jours et demi de congé par an à ses employés. Il dut
faire des démarches suns nombre, les bureaux n'l-tant
jamais ouverts à ses heures de liberté. Six mois se
passáent,
la jeune lille ar.;l:oucha. Deux mois après la
naissance, jt~ proposai auje\lne
honlfile de facilitel'
son mm'iage; il me I'épondit (¡u'il ¡¡vait c!J¡¡nt;(! d'opinion. Il avait subi l'influence de sa ml~re qui préférait
un mariage plus avantageux.
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« Eh ¡,ien, à mon J'cr\J~e J'Auteuil,
une :¡uantité de
Iillcs-Jl\i~l'es sout dans Il' 1111;IlIeca~,
« Ces e\I'mplp,; moutrent
qu'il faut non seulement
ouvril' la porte Ju mariage, mais fuire il la femme une
situatioll bl~alll'Oul' plus digne J'elle 'fiJe celle qu'elle a
actuelleml~ut, ([u'il faut ouvrir également la portc .....
dll di H'!'CI',
« Il y il acluellcnwnt
une di1l'0renl'e profonde entrc
la condition <le l'holllllle et •.elle de la femJlle, 01', il ne
doit Y'avoi¡' I!U'Une morale et qU'Uil druit égal pour
Jes det. \" sexcs. Taut ([ue ne sera pas admise cette
eon~l~pliol1, l<t femJl1c, et tout particulièrement
la
fernnw J'épudiée, scra maintenue Jaus un l"tat dïnf\~J'iori té dans la société.
« QlIiWt aux fille~-mi'l'e5, ou ne pourra jamab
trop
raire III ¡ptll' (a"euJ', C'est J'opinion de toutes les
l'elll1l1(>:;([ui se sont oL:cupée,; de edle ùouloureuse
r¡uestioll, Le Couseilnational
des fl~mmes a voulu que
le \1l'(~micl'projet de lui ùépo:;(: en son nom sur le bul'l'au de la Ch¡ulILre fùt relalif il l'aulorisation
de la
rÚI:herehe de la palernitl~. Ce pl'ujet (:taulil pour l'homme
unc responsabilit¡': que celui-ci avait jl1squ 'ici ('ludée.
Conlll,e mcsure deI'llière, il faudrait créer une caisse
de matl:rnitl~ ouverte il toutes les mi~res, de manière à
assurer des ressources poU[' tous les enfants JUSqU'il
J'lige ,:icolairc, COlllllle en Suis,;e, C'(~st-à-dire jusqu';).
trcize [Ill;, L'cnfant passerait ainsi successi\cment
de
la crèche à la maternelle, puis à l'éco¡'.:, C'e~;t il partir
de L:l'ltc dernière l\uïl relombemit le plus lourdement
à la charge (lc la mère, La eantine seolnire ne représl'ute, l'II efl'et, nullement, pour l'écolier, l~e que la
crèche rl~pr0sentc jJOUI'le l¡ébé. 11serait donl: illotíique
dc supprimer toutu indemnité au moment de l'entrée à
l'école. t:ne femme sc tire encorc d'affaire: uvec dcs
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200
LE MARIAGE
P.T LE DIVORCE
DE DEMAIN
bébés, mais avec des enfants, c'est impossible, Or, il
n'y a glÚ're que la MriÏSOH de /{r'lu(j'J tempol'ail'f! qui les
accepte, C'est une exc\'plion, fi. cet égal'd, les œuvres
de bienfaisance privée ne font pas plus que les œuvreS
d'assistance puhlique.
« Si la question,
de six à treize ans, est d'un intérêl
extrême, c'est Ù partir de treize ans qu'elle se pose dans
toute sa gravité. C'est au moment où l'enfant quille
l'école qu'il auraitle plus besoin J'ùlre surveillé etsoutenu; un apprentissage
sérieu~ d\~\'rail le meUre il
même de gagner sa vie. Or, à treize ans, le garl;on
comme la fille, abandonnés par I'~tat, ne sont plus secourus par les œuvres de JJicnfnisancl) privée. 1\os
écoles professionnelles
qui, actuellement, sont surtout
fréquentées par desenfants
de la petite bourgeoisie,
devraient être résenées
aux enfants d'ouvriers et admettre un certain nomhre dïntern{~s pour les cas spl~ciaux (parents disparus ou indignes), L'augmentation
incessante de l'cnfance crim inelle ou débauchée n'a pas
d'autre raison que celle-ci:
la lacune existant entre
l'école et l'atelier.
« Enfin, je souhaite
vivement que l'on introduise
dans nos écolr.s la co-éducation qui donne en Angleterre et surtout en Suisse des résultat:; merveilleux,
Par elle, on arriverait à une harmonie dans le maria~e
qui n'existe malheureusement
pas aujourd'hui.
»
Mme Bertault-Seguin.
Dès la constitution do notre Comité, ~(me Bet'laull.
Seguin, femme de lettres fort distinguée,
venue d'un
pays - L\mérique - ail les formalill:s du mariage et
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dll di"ol'('(~ sonl des plus siml'lifj(·(>s,
nOlb o/lrit, avec
toute la gl'Ùce (l'un grsle sillcl'rl~ rl spontané,
sa c01laLorati'lII de félllini,;t(! d de puhliciste,
En plu:; d'idl'~es
pratiques,
hardies el inp;énicuses,
ll'oh,;enati,m,;
juùicieu,;e; et originales,
nous lui dÙmcs de voir propager
nos intentions
et commenler
nos
¡'dormes
dans la
presse) ang'laise rt am('ri('üine,
AVI'I~ ,;on opinion,
,\/lIle Tll~rtaull-:-;eguin nous aùms,;a,
SUl' notre pl'ii·re et après une résistance
qui honore
extrl,Illcwent
sa moùestie,
ces trop brèves
nlltes bio,graphiques:
« En lH!l2, j'ai pris la réùaction
en chrf d'un joul'I1al
à :'ie\\·York,
direction
que j'ai gardée jusqu'en
IHfl!l.
Auparavant,
j'avais
composé
un dictionnaire
francoanglai",
avec prononriation
phon{'lique,
II l'usage des
Anglais et des Am('¡'icains.
Puis, je lra{luisis et publiai
il l'1ew- York les ClJnl!?s du lw/(li
de Dauriet.
Dès mon
retour en France,
j'écrivis
quelques
cllrouilluC5
pour
Ft:I/IÍII'¡,
puis je collahorai
à une importante
revue allll\'
I'icainl', lO/l'H I1l1d COIlI1II'!I'
Depuis plusieurs
annl!eS,
je sni" nb:,orh,',e (,olllpldcment
par la rédaction
en chef
de 'J'llles, magazine
am{\ricain
qui reproduit
les 1'0lIlans
el nonvelles
des principaux
écrivains
européens susceptibles
d'intéresser
le public mondain
des
Üats-t:nb.
« ~Il:; idl;es, vous Ils connai,;scz,
Faciliter le mariage
dans
loule la mesul'C du possible.
Fai¡'c jouer à la
femme lB vérilahle
rÙle qui lui incombe,
c'esl-tt-dire
en faire l',"galc, la collalJorutrice,
l'amie de l'homme;
fail'r. 'Ille tous deux se ('omplèlenl
intellcctudlemcnt
el
llloraluncnt
el qlle de le nI' tout harmonieux
résulte un
élat de dIoses privées et sociales
plus juste,
plus homogène.
Faire du wnriage
une association
de senti-
BANCO DE LA REPUBLlCA
, 1I1L10TECA LUIS· ANGE~ ARANOO
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202
LE
MAillAGE
ET
LE IlIVOHCE
[JE
JlE~L\I;-'¡
menls, de principes, d'idl'es, de but, avec égalitè de
droih pO\lr IïlOlllme et pour la femme,
« Quant à la questiou
du diyorce, autant de (,as diff{"renls, aulant de solulions difl'érentes: mais je juge
que tOlItes les fois qu'il y aura des causes s{~riellses, et
celles-ci sont plu;; noml)l'euses <'[uou ne le CI'oit, le
divorce sera tout indiqué. Pourquoi Jai,;ser sous Je
joug de lieus indissolubles deux ,:,tl'~Sse méprisant, se
haïssant, même iudifl'l'rents l'uu Ù l'uutl'e seulpllll'I1t '!
La chaîne est lourde déjil lorsqu'il y a l'afl'ectiou et
l'l'stime, elle le devient trop <'[unnd il lI'ya plus par-.
faite compaliuilité.
L'existence d'un ou de plusieurs
cnfau!s n'est guère \lne objection, il 1ll0U avis, Car,
ne vaul-il pas ccnt fois mieux qu'il,; voient leurs parenls sl~l'arrs <¡ue de vine dans cct cnfer qu'cst un
ménage dl'suni et d'apprendl'e ainsi les tl'is!esses de la
yie à la source mème qui aurait dù Jeur eu enseignel'
le,,; heaulés seulement'! ,l'estime au~~i qu'il faut laisser
essayer de recommencer
la vic ceux qui ont fait ou
l'roienl a\'oir l'ait fausse route. Eux seu!:; en subiront
les conséquences les plus grandes, s'ilg se trompent à
nouveau,
«
C,-C, BEIITAULT-SEGCI:'i.
»
Mme Oddo-Deflou.
!\lme Oddo-Dcnou fut une femme suL\'ersive dès le
plus jeune Ùge. Si on lui eÚt demandé, alol's qu'elle
était jeune fille, il quoi elle rèvaiL, (~lll~eÚt répondu: A
la philosophi(~, il la ling-uistique, Ù la sociologie et au
dl'oit: Et elk eÙl aisément pl'OU\'<"qu'ellt~ faisait mieux
encore que d'y rèver. Sul'flsalll moLif d'etl'arement pour
des jeunes filles fl'ançaises. Son pèl'c lui ayant enseigné
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le,; J'l'l'mi,,!';.;
(,[,"Incn!,; du latin, ellc sc jH'l'l'pelionna
lan"lIi', apprit k grel: "ufi'~I',~ll)('nt
se\ll(~ et ¡\l'quit.
presque
sans aÎÙ(l, les COllIWi";";¡UlCCS
nl'~LC,;sail'cs {JOlll' se fHil'c l'('('c\,oi¡', ,'n Itl7(i, lJ¡\l')leli¡~l'C
l~s-sci"nl'es,
puis Lae)¡,'líi:!'e l'S-le! tres, L'opposi' ion et
elI(~-IIl"'I1",I' Ù,w,.; celte
les
s de ses
ins!uJI:'
fe mlll!';.;, d'\ùérs
imbus,
pal'('nb,
fort
line
i\l'l'il~l'l'e;;, et qui
':()lllld(~
,!<:c!ll;ance
\'(:lll\l(',,'hi:rent
d,' continucr
dau::; Ull(~ hll'ultt:- pO\lr y
1)1'(";,/uc
t¡lírcs,
s'ill";l:ril'e
SUI'
le r,.]" des
ron;;id'~raí('nt
se~ SI)\:,:0,.;
lI11i\,I~rsi-
.Ian,.; eL'lk \'oie d de
COIHlllél'il'
,lc uouy,'aux
¡.;raùcs,
,\pri,':, Illl sl"jonl'
('U
,\n¡.::I¡o[(·l'l'c,
elle I'(~\'illt ¿. l'ilJ'i,~,
s'y Illal'lil, d, au !Jûut ÙI: I)('U de Iell1pS, !olulJa dan,; un(~
sode d" mal¡ulíc Je Iallf.;'lIl'lIl' qui pal'alys;) p,'udant des
Hunl"'''; son al'li\'it,'"
,\ jWille 1:I)lllJl1Clll:ait-ell(.' ¡\ s(~
I'e)ucltrc
qU'Ull
)¡¡¡"al'llllli
I'l:,\,("!a l'existl'llL'l',
aln!':; t',lut"
r,"(;I'ntL',
Ji! ¡..J'llupe fl'Jllilli~ll~ /.'1 "';"{,,{u¡,,f'
'/"S I"',II/U'S,
que dil'i~l:ait la l'(':-;!'L~lll:t' ElI¡,;,"lIie l'otullié-l'¡erl'I:,
Suns IWI'drc 1111jou!' ..tk S'Cil l'lit l¡l 11'()II\'el' pt l'L'sta,
jusqu'i .. la Inorl dû colll, ap,',trc, sa cl)lhil)I)I'ull'Îl:e
vL f'OIl
anlll' •
l,: r;/OUj'" /i'UII~"¡i,, ,rl.'lu'f,;.~ It!/Ili10111 "11 :ilnll'r,'s,;anl
aux qUl'stiOll::i relati\'es
au sort
de la feullue,
sc COIl:iacl'l.' spl·'cial"llwnt
aux
réfOl'lIIl's
ù'ordrc
juridique,
Cc r;rollpc
qui rait jil'ÛUVC
d'unl~ g'l'an,le activité
\'t a d'\¡¡'l ¡¡ri,. lJliliull'';
iilili¡lti\'cs
Oppul'.unl'S,
il édité cn 1!)O;¡ la ll'aductiulJ
dG la longuc
pr('~lacl' de !'OllWilgl; dc J,-,!. J;¡¡¡;j¡of,'n : I.,~ IJ,'uil de {u
ElI(~!'¡,n,ln,l.'1l ¡:-;!/H,
íli,,(.o.5
(lui,
'¡f(il~
IJ/"I'"
Lilitaliou
"011
a\"\~IlII'
.\I:I.'C
(UHI()I,
I¡ui ('sI, " aVOl: uu"
rcUlIlW,
1111 ¡.;¡q",~
Ü'c:'pllir
réltapour
»•
IklLJU
fél1lil'i,.;I(':i.
Paris
OU\Tagc
{'((lIli'jlti/!:,
du l'w;,,:¡'~de la
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jlris
notamment
de Bruxelles
Pill't
il. dl'
il ccux
(HI!)I
llUIIl!J!'L'II.\
d" Londrl's
et d(~ lJel'lill
¡;()llgl'l:S
;IH!JV), de
:IV(1) . ...:....
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20'1
LE )IAIlIAGE F.T LE m\'onCE
DE DDIAI:';
Les rapports qu'elle il rédi~é;:; pour ces cong¡'ès, aiml
que ses illlll'cs tranlUX fragmentaires,
ont la plupart
pour sujets des questions de droit, paI' exemple: l'inCll'
pacÏl¡; l¡;gale de {a femme
lllflrié:e, les óil?ils d¡~ la fmll1n.~
mari';e (réforme du ré¡.;ime matrimonial de dr'oit com··
mun), la ¡'I?clu:rche de la paternité,
l'accession des (emme::
ri la [utelle, le divorce.
En 1\1()(\, !\lmeOddo-Deflou a fait pnraitre un livre:
1,1' SeJ.'llalisme, qui est une critique plutÙt virulente de la
prépondérance et de la mentalité du sexe fort, en un mot
du lw/rinrcnt.
S'il faulen croirela furie des atlnqucs de Mme Dellon,
c'est dans tous les domaines, sciences, lillérature, arts,
morale, philosophie, et non dans un, que noussommes
exécrables, Nous aurions, entre autres méfaits désnstreux, dt\lourn{~ la grammaire de ses voies naturelles,
imprimé au langage un raraelère faux ou incomplet;
nous nous serions attribués, « par la force, le monopole
de tous les travaux susceptibles de donner l'argent, les
honneurs et le pouvoir », et nous n'aurions « réussi
qu'à organiser, sous le nom pompeux ùe science, qu'une
vaste mystilication dont on a vite fait justice, lorsque,
la dépouillant de l'appareil hiéroglyphique
qui voile
mal son inanité, on envisage sa vraie slructure, sa consistance réellc l) fl).
Voilù qui est bien joli. Mme Oddo-Detlou, heureusement, est une femme trop cultivée l,our se prendre au
ton foudroyant de son proprepamphlet.
L'anathème est
sur nous. Mais on voit bien que Mme Del10u ne chevauche son destrier' de ~ucrre que pour nous épouvanter;
pOUl' nous réduire à composition, elle se croit ohlig(;e
aux plus folles outrances. Peut·être eût-il élé plus inté!.l' ],e ~ullalis¡¡¡e,
p. ¡:;ô.
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ressant el plus habile, - au lieu de nous lllontl't;r l{Ue la
femme, tout l'OU1I1Wun hommc, étuit Je taille il faire le
coup Je poing, litteraircment
parlant,
-- de Il1Gttl'e en
valeur!.l
capacité intellectuelle
Je la femmc et J'élc\'er
un Ifll)llum~nt iL la gloire dc son ceneau,
san,; omdtl'e
dl~ célél,rer les WLl\'I'e:; de ce cer\'eau
dans le passé el
{rCll l,<:rascr, fl'iI ya licu, rll~u\'r(~ ,;Jliritucl!l~ lIlu!'culinc .. ,
~Inw (leLlo-Dellon
publiera
prochaillcmentullc
séric
d'étuùes
de 1111l'UrSsllr l'amour
etl'ullion
libre, le~ Illn.l'ia!!;l', lc di\'orcl',
l~t sous cc titre (lui, ¡'l lui :;cul, cst
toule lIné I'é\'dntíon
: F';¡llillish'¡'Ù:s.
La table dcs chnpitr('s Jú <:c nou\'cl OU\Tilge est fort réJouissantc,
Ou y
lit, pal' c"'ClIllllc, ceci:
( Il. - I;amoul'
dilllS la haute.
«
l'l'cm icI' solo : Elle,
solo: Lui.
« Dcuxil'me
« Dno : Elle cllui.
« IV, -- Les jlroùromes
du llliu'j;Jge : an bal, au baiu,
(( \1. -- Trüit(~ complet
des ùC\'oir:i de l'épouse,
il
propel:'; dl~ lit l'cine Hortensc,
pur un antiférniniC'tc
plu~;
noloi ['(~IIlIC notaLle.
« VIII. Jalousic
conjugale:
oribine
lIn e')rsel. l)
,"oi/¿¡ de Lien Lonnes ... l'élllillisterics!
Quand elle n'cst pas la plus sUI'prenante
d(~,; humoriste,;, ~llllc Odùo-l)dloll
est une 1¡'0::;t'age el très eOIllpdec¡te rdonnat¡'ice,
En juin ùcrnicr,
clIc 1I pl'i:i, avee
Mnlls
V. \'inccu!
et ~Ial'guel'ilc
DlII'and,
l'iuiliali\,c
ù'or;.iiluiser
un Congrès national de:; droit:; civils cl du
sull'l.'ütíc des femmes:
1).
1 Y. ¡'(:'I''''''; '1\1e ~Illlr Où,lo-Denun !il f,]Ie-IIll'lùe ùe ce
:;ri", Ù;¡II'; La L',úerl': tL'u¡JiJliull.
(;\" :1, lllili-jllin 1~U8,)
(.')11-
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~Oti
Llè MAHTA(;E
ET
LE
llIYOHCE
liE
nEMA!:;
Mme Hèra Mirtel.
Par'mi les femmes auxquclles le fl~minisme doil heau.
coup, il serait injuste
d'omellr'~
Mme lIél'a Mirlc!.
L'dru!'t pCl's,'vél'a!lt, I'œuyre- ùe ln fondalrice de 1'L'1Ii'?II!I' sOlltlllul
connlls : e'es! la moindre des raisons que
nous puissions
donner,
nllll;; qui savon;; combien eel
dIor!, il de notilla'cuse;; heures, fut J¡Ór'o'jlluc etcoml,ien
cette tCUYrc est intéressante,
pour en parler,
Son milieu, son enfance, son \'?ducation, rien ne
semblail dl?voi¡' pl'l~pare¡' Mme Il,;r',è Mirtol il la carrièrc
qu'eUe e01IJ1'üs"a et oÙ elle cul à soulenir' Il's plus rudes
combals.
A six ans, on l'enfermait
nu couvpnt; et on l'y laissa
s',,'xercer il ;:;es pr(?ll1i,~res rl'vollrs pendant neuf ans (1),
Aprl's quoi, clIc put étudie¡', dans II ne ¡'l?b ti ve lilw¡'!l-.,
la pbilo:;nphie,
l'exl"g'l?Se et la mllsi(jue,
" Qual\([ je
pense, a-t-elle ('(Til il cc propos, à toulc;; les portes sur
la 11l1l1ii'rl'qui me furent ouvertes à la fois, je comprends
mon ('!¡{ouisseml'nl.
Le IH juillet lHH7, tlale fatidique,
1111 al'liefe tlu ('(!I''rr'sjiollrll/II!
lni l'én:;[a le 1'¡"mínislIw ¿1I11Üicain, Cl' trait
de Inmij'l'e la !H'(H'll'll profondplllent
el lui inspim un
r~s,(i Sl(,' III Illil:slioll
/¡'I/li¡¡islr:
qu'elJ,~ ('lIroya inconlilll'nl il :\\l:xandre
Dumas fils, Elle élait dl! L~'on, et
l'anll'ur de F1'Illlcilloll
devait y passer, aux ycnx de la
hOllr~e()isi,~ el plus ('ncor,~ qu'il Paris, pour un grand
r(~v(llulionnaire,
Elle a, depuis, heureusement
rPllil~ (~('
p,\;J¡Ó do j.'unesse,
Le c,,~IÙbre ,'cl'i,ain
lui répondit
paterncll'~lllent
: « Petite HIle, venel Ill') voir, \'ous avel
>j
'1
\11ll" Ih-l':l
Ve;}I,. lLlI'"
(l'ontl:)'c.
lin
\lirk¡
:[ ('onk
CIJlOllV:tUt
k"
1"'I'lIeil
so(drran¡'[';
Je I"'ÙJlllS
de la vic
Ït,lilllk:
:lIt
cou-
I-'(t'((o','
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dll talent; mais il ne faut pas faUl'het' votre J)I':~en herhe.
!lfÚrisSllz. ))
Ln. ¡¡('li t e ti 11<: fi) Úri t da ns le tm vail et dans la rl'~IlI~xion.
Et, ('omme pom la !-)ardel' d'une rencolllt'e
n\l~C son
dangercux
et trop illllslrll cOl'respondant,
le;; l il't'onslances\'appeli~rcnt
çn Am0rif[lle,
Elle y ¡¡OUI'';I;Îvil S(~s
l''! lIùe,:, f¡"ministes
¡¡enllant
huit ans, an COUl'S desque!::;
elle 11'011",;'1le moyen de fonder une ¡'~C<'¡f~
dn IíIles l'our
la eol(¡uie fl'an(:aisc ,"t :\Iexico.
\u rd(¡Ill' de cd
exil, elle pt'it conlact
avec les
g-rOU!Hl:-'f,~ministes
fl'arwais l't, en a\Til 1U0:1, fonda
rH'lle/llc.
J.:l:nèentl)
: f~'esl la ¡..;ranllc pensée de sa vic, pcnsl'e
qu'elle ¡Jdenù avcc arJeur el (lu'l'lle sert ,'yec p¡¡ssion.
Elie ,', dl~lilli l'enlellle
sous celle clnire Pl juste formule
inscrite ']0 tél<l Je sn revue:
« Entento \'l'ul dire accord
<!elI';'nc f,':rllinine eld('l',imemasl~tdÎu('
daDs Ll:;OC¡I~t0.
II ¡',lUt que la femnw niL voix aux I;ow;(,ils de la nation;
son illlluencL' doil dre Ll.VOlll':e,Ollverte et Hon o(:eulle. ,)
El l:]le il 111~velol'Pé en ces termes
son prog'l'amme:
« LI's fl'lllm/'s,
pell èl\'l:rlic'; el mal 0l'!ai¡'l'C; S'.II' lClIrs
inll"rl"b y¡':ri lallles, sont encore I'démen t le plus l't~I'l'tletain: <llll!'io!líl'lic
d,: leul' cauoSe. Lcs bnul¡'s a'J¡J¡,S, les
fa¡:;lli,"~ !clll' sont oll\'('rles;
mais les PI'¡"ju.;'és lClll' (~n
fL'I',lIt'nl Lll~C¡'S, l:llf~ IIwtdnlill',
une clIltUl'C Sl1ut"l'iellreS
SI)lltilkllt int;()Jllp,dibl,~s u\'et: Ics devoirs dl la l'emrne,
quc l'on
a loujours
coutume
ù\:nvisager
comme
dlllllltlJk,
tfc\oirs et pOllr l'nccomldi,;,;enL~lll
desquels
IIIH' <'l1l1urc, lInc mentalilé
m¡"diolTc semblenl
"lIftil'c.
T;lnt I[lW je lrav¡ÙI de la femmc sel'il exploité
et mal
r,:,ll'il,u,\
laolljl1'il
sera ll1at('l'iellellH:nt
impossible
de
,,;\TC ;lvet' le Illis,"['nlJle salaire allribl1l'; à la pluparl des
l¡'avaux r,~millin~, tous ll~s ('¡forl,:, de lib¡~nl~ion sel'Onl
vain:, rt stériles. C'c~ au nom ùe celle enuse nohlemenl
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~()8
LE
MAHIAGE
ET
LE
11l\'OH,:E
IlE
IlEMAI:-i
humaine et d'un droit sorial iU\'iolable que nous allon.
inviter les femmes il devenir une fOl'ce intellcctuelle
e',
morale apte à s'imposer en face de,; lois qui nous an("an'
tissent socialementell(~galemcnt.
C'est pOUl' cette ŒU\Tl2
de dignité et d'éqllilt] que nousallons lutter par la persuasion et par l'entente, »
Mme 1I(;ra ~Iirtel n'a point failli il celte belle ct corn,
plexe Wehe. Et ellea tenté d'y intéressc!' passionnément
les femmes en leur révélant la grandeur et méme la
suprématie
auxquelles sut s'ólever la femme ùans le
passé, révélation bien propre à émcl'veiller les hommes,
tout en lem donnant l!lll:l<!ue i;ujel Ü'!Jutnililé ...
Hévélalion qui prétend il un caractère scienlifique et
qui ne tendrait h rien moins, si elle l~lait pOllssée jusqu'à ses plus extr(~rnes conséquence,;, qu'à substituer,
par un renversement
imprévu, brutal et singulier, le
règne féminin au règne masculin, une servitude ahsolue
il une très relative et ùont il n'apparaît
gui~re qu'elle
réaliserait lïd{~al propo:;é par :\lme ll{;ra Mirlel ellemême.
IlÙtons-nous de reconnaÎll'ü que h P:ll1':'gyriste du
matriarcat n'est pai> inconséquente il (O point et qllC, si
elle célèbre avel: une ferveur un peu excessive un culle
naturel malheureusement
perdu dans l.'.!nuit dos temps,
("est moins par désir de le rénovel' ùans ses rites par
trop ùépounus de signification spirituelle, que dans le
but d'entraiuer la feIllIDe moderne il une culture sérÍeus() et ùe lui f/lire entendre la néee.3silt; d'acquérir
une pCI'sonmdité réfléchie, Point d'enlente,
parlant
point J'barmonie
entre les sexes, sans un apport de
pel'sonnalit{;" à peu pl'ès équivalentes.
Or, celte harmonie,
plus que toutl) autre, nous
importe, Comme le dit très judil:ieusement
Mme Héra
!\lirte! : « clIc peut arcélérer l'essor des r.ace;; vers leur
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LE comH:
ilE
:WD
1\1':1'01\)11:1)(; MAH1AGE
deslin';lIpl'ricur.
Et c'('sl au llom, ajoule-t-ellc,
d'ull
f"1l1ini',llle il la fois ",L:ielllili'!lI(~, l'conollli'/ue
d iù{:al
quP. nO,h tléll'irolls la baille el la tyrannie
entr(: les faL:t('urs ('¡;~llIX de I'({rl' ilumain, pOli[' ll'lIte!' de substituer
¡'[ lelll':; n("{'a~[('''i ri,'alil{'s faites de tyrilnnil'
el de mcnson~c~, l'lJnion eonscien((! et lo.,'ale, l"ac"ord
de lcurs
g{'nil!S diY(~r", l'amollI' Pll'cnlente,
))
.\ussi
:-'Ime 1I,~rn. ~Iirtel prolesl(~-l·c!ll~
¡¡'CC for'c,!
c:onlr(' la d"'Jllorabl(~
incrlie
('éminine
fr¡¡nç¿¡ise
r¡lIi
r('[¡¡rdc lay,\nl:nll'nl
de celle ('re {'{'conde ù'{'galilL-,
eon"iCil'ntC'('t intelligenle.
« Que dc fcrnrnp.s supéri('uremeul dOIl,:'es et ('n posscs,;ion
dc I(~ur inù('pcnùant'e
mat,;ridlr,
écri\'ail'I:lle,
il l'occ;lsion
de I'olly,}rlu!'e
du
COU1'';de ~lllle Cmir. il la ~or]¡onn(',
sc contentenl
d'¡¡cqu,"ril' le ,-erni,; suffisant
~lll\ s(l('('0s d,~ salon,
(!uanll
clIcs pOlll'l'aielll s'orienter
¡lYee bnnltcul' \'l'I'S de,; situa(l
1)
tious éIe"l'cs, "
~llIw IIt'm ~lirlclne
nl'¡..;ligp. poinl la parok,
comm()
moyen de Pl'ofl;lgatí()n
lk scs ¡d(les. Cest \ll1l~ grande
conr'~l'r.n('ièf'{~ dev~\lÜ rt'~l('rnl'l. .. pu!Jlic:
et c'l'sl IInc
1'(Hlr':'rcncii~re courageuse
r¡ui afrronte volontiers
le pél'il
dr,; Y('I'itps dangcl'cuses
il exprimer,
l'udanlun
soil' de
~Ial'ia Drrai';l11e,; ,1;. elle osa dénoncer,
avec UIlI! nùmil'ab!,; vigucu!', le r(:gnc, .. du pt'(:lre, e\ploÏlelll'
dn I'l'incil'" r,"minin.
« La plus éll'lOentaire
rxpél'icncc
de la
qllp',;tioll, dit-clIc, nou,; prouve qu';\ tous le,; IJllinl,; de
YU(' l\~lilp. ft'lI1inill(~ estnn pouvoir du clel'g(\r¡ui (~Uabuse.
A!Jus l¡,oS ¡:onfidcllces
rCI:ues au tri!Junal de la I,,:'nilcnce,
ahus dans l'enlretil'n
d'un faux el anormal
id(!al qui
cnu,;isle ir soutnrllre
la femme ;\ eelt,~ ('ou,i,'lion
utl'olan:c que, suplTieure
ù la foule, elle u'a pas sa place
l' L" lU jan\'i,,¡' 1 1)" C'llllt'J'rnc,'
rail" :'t h Illail'jc
lPs alls!,i,',', ,Il' I'.\s"",';alitln polyt",'llIli'llll',
/ll'nllol
Stlll~
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210
LE MARIAGE'
ET LE DIVORCE
DE DE)IAIN
dans le monde; que pourvue de passions trop vi res,
elle s'y perdrait.
« Je n'attaque
pas ici, continua-t-e1k,
l'individu irresponsable
du mal qu'il sème, mais tout un torps,
toute une formule de domination
r"trograde
qui a
faussé les religions naturelles en excluant la femme
du deoil divin. Et c'est contre ce corps social parasite
du corps vivant et produeteur
que je m'dl've en affirmant : « S'il est un mÙle auquella femme doitl~tre rebelle, c'cst au pI'être >l.
Après avoir rrOUvt\ par l'exemple de "aria Deraismes, que la femme, en révú\ant \~llfill SI'S facult\\s,
ne sera pas la rivale de l'homme, mais qu'elle :se er(:era
une place bien il elle dan,; le plan ,'oeial, ~fme Iléra
Mirtel conclut pnr une remarquable
prort'~sion de foi
d'ulle noble etlibre cnvo](~e :
« Faites place, messieul's, à la femme qui vient fiáement vous dire:
« Je Dl~ te jUl'e plus rob¡'~issance en
compensation de laquelle je me cl'oY:lis en dl'oit de lo
trahir, mais tout cc que je .iurel'ai lilll'\'llwnt, je le tienùrai,
« Donne-moi l{~smoycnsd'ôtre
lihre ,\ifl'nnchis-moi d\l
silence, 1I Il (~r(;é('n moi un útre de myslél'e el d'Únigme
auquel tu t<~ sens rivé comme un l-I.l'anger à \lne
inconnue. A1!'ranchis-moi de l'ignorance, Elle cntretient
en moi l'dl'e immoral el inconscient qui te ll'ompe,
_ AlTranchis-moi de la par(~sse de rœuvre vaine, du
salair(~ insuffisant. Ils ont suscité l'étre de proie ({ui te
guette de son ombre et ravage mortelkmcnt
ton cœur
etla chnir, Ma voix doit s't\level' à cÔté de la tienne dans
les I'éuniom; publiqlWS oÙ de gént"rcux e,poil';; s'agitent.
Et tu connaîtras aloI'::;celle que je ~;uis, JibreJlwnt Vl'aie
et en n n ¡,(,vélée.
« Je dois partager les travaux qui t'absorbent,
m'ap~
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Lf: CO)IIT{;
IlE H~:FOHMI-; Dl' )IAHIAGE
:tH
pJiquer aux scienees
qui le passionnent.
('lle lumière
es! en moi, elle doil.iaillir.
L'dre I'l"pult) fra~ile il qui lu
ue/llandilis
tunl dc forces nt\galives
d'(~nduranee
el de
passivil(\
tanl de g,"nie réparalcUl',
en silence, des Ùt)saslr(~s aecul11ul()s par trs guerres
el les d,"snrdres
Pl'i\,(.s, cct dl'C l'l'pult; f¡'a¡.çik doil manifester
sa forCl~ et
¡'associ"I' h la tiennf', n,"rolllant
pal'foi,; les lradili~)t)nellcs Jlrl'lércnl't~s,
('Clll~ t'anime nOllvell,'l11cll!
l'l'~\'t'dt;(~
1(' heul'~e et te bll'ssc tl'une apparen<:e de rivalill'. \e te
]¡¡Üll )las d(~ la <:on¡];lmnf'r, ohscry¡~ et cOlllpare, EIII~ n'a
plus le :;olll'irc l'l'signé,
la foi a\'eugll~ d(~ ta mère, le
front p(~nc!¡{~, le savoir limité
de tes aïeules,
mais la
main qll'elle tl~ lend pst pIns librc et plus sÙre. Inutile
dll t'avilir au r,',je de courtisau
pOUl' la eonqut\rir,
Au
(lIIl"I'il adulateur
qui ,'llcI'che il. surprenùre
scs scns et
SOn Ctl~nr, dIe préfi~l'a en toi le loyal (·ducalcul· dont elle
,jera an:;;;i Je lendl'(~ Inaltl'C, dans le généreux
¡'~<:!Jange
tic YOSvukurs
tiivcrsl's eulin appareillécs,
Ail ! que son
rl'¡.çue a.'('ivl~! Et Jluis:,iez·yous
n(~ pas la méconnaître
I
"ous la I'l','oullaltrez
¡\ ces [¡'aits : Son sav()ir esl moins
j1I'~danl 'Ille l'ignol'anl'C,
sa vel'lll moins fl'i1¡,;'jle que I'illll'ansigl,lllcr,
son orgueil
moins aveuglément
rcuelle
(¡tw la n~lIllll'ie de la serve qui vous domiJle de son
i1hjedion.
»
Deux Illois apl'i~,j la fondation
tiu Comit() de Héformfl
tiu ~Iariage,
~lll1e Ht~ra Miltel nous aùressa une longue
lt'ltre, \'0I'ilablc expos('~ de sa th¡"orie &m'les origines uu
mariage,
1I1l;orie d'une audacieuse
originalité,
mais à
J¡!lIuclle nous Ile saurions
entièrement
souscrir(',
:\ous
n'avons
point, d'ailleurs,
il. la disculcI' ici.
Voicil'esscntiel
de cette théorie:
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21i
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
ilE IlEMAY:-;
« Il n'est plus permis d'ignorer après les preuves irréfutables que Hachofen, Lubbock et Morgan en ont
données, en documents multiples et d'authentieité
incontestable, il n'est plus permis d'ignorer que le matriarcat, ou règne de ln m¡~re, fut au principe de;; temps
la s~llrce de la civilisation humaine. Et le mariag(~,
c'est-il-dire l'union garantie etassel'lnentée de la femme
et de l'homme est d'institution
féminine, tnnt à cnu~e
de la date et des régions oÙ il prit naissnnce, qu'en rai·
sou des sacrifices auxquels la femme dut se soumettre
pour conqu(~ril' le droit de voir son union avee un se\ll
garantie contre le désir brutal de tous (1). Sans faire de
l'érudition facile, nous pouvons affirmer et d(~duire logiquement ceei : « Qui avait le plus d'int(~rd il mettre fin
il la période de promiscuité primitive Qui assenissait
la femme il tous les mâles de son clan, el au delÙ, s¡non la femme?»
Elle fut la première,
d'après \'arl'on, Hésiode, Polybe, Pline, Tacite et bien (l'autres,
d'apri~s la fameuse tradition arabe J'apportée pnr Strabon qui nous la montre fatiguée JUSqU'il la mort par les
excès du mille, elle fut la première il r(;clamel' l'abri
ù"un seul contre tous. Et c'est par une série de sacrifices, dont certaines survivances persistent dans nos
mœurs, survivances
dont Irs pratiquants
et pratiquantes ignorent l'origine et les causes lointaines,
c'est par une série de sacrifices que la femme olJlint
peu il peu Je dl'oit d-èlre à un seul et tenta d'imposer
graduellement
la réciprocité de fidl-lité à son unique
époux. Il entmit dans le culte mèllle que J'on rendait
à la maternité de considérer comme une ofl'cnsc aux
~l Lcs phI" ancicns contrah
en pleine r":g,\ï'le IIw.ll'iarn!;',
relroll\"(',,, ('cm"nt,'nt
" n""c!Jol'i"
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LE C¡l)ln~:
DE 1l1:;¡'-OH.\IE UU )IAHU(;¡';
::H3
divinitl;S
fl'conde,; celte limitation
du don de soi \1).
" .\ussi voyons-nuus
en principe,
la fl'lllm(~ obligée de
conspolir
Ù être une fois }Ja¡' an Ù tous,
pour ol,tenir
de n'appartenir
qu'à celui qu'elle
a choi:·;j le reste de
l'annt'c.
I'uis ce sacrifice annuel ost remplacl) graduolJt.l1lent par un don de soi-mt~me à tous une soule fuis
ayant le muriu¡oe el ain"i l'cxpiation
précédait
l'union
et no l'a(:compagnait
plus, Enfin Llspirante
au lIlariu¡oe
on arriye à pouvoir prior une autre femme de se P['osw
tituor à tous à sa place, ['ne casto s¡l(':ciale e,;t ehargée
alors d'exp!er
pOlir les ln'ivilégiées
qui n'oxpient
plus.
La plostilution
est fondée, Et la casle ofi'erto aux désirs
que le mille n'assouvit
pas duns la monogamie
subsiste
enco['e, C'est une des lamentables
survivances
dunt je
pUl'lais tout à rIwure.
El. vous avoueroz que ll~ ri:gn¡~ de
l'hOlllmo, sous lequelnou5
plions depuis tant de siècle,;,
a llwintenu
la p['ill1iti ye iniy,uité.
Sans d.lul.e ce rl:vo
s'ost illustré par des gestes assez nobles, tels la dénonc¡ati¡,n de la tyrannie
de J'homme sur l'hommo,
l'abolition de l'esclavage,
la proclanmtion
de la dig-nité et de
l'inviolabilité
de la pérsonne
humaine,
Cependant,
entre
toutes les baslilles renversées
par le règne du pèt'e, il
en I'cste une debout et bien close: celle que son instinct
a drc:-;:-iée et séculairementreferm(:e
sur les victimes de
sa d'·'pra"alion.
L'antique
casle charg('e de l'expiation
subsiste,
je le ['("pèle, el plu~ ùarbares
que l'antiquité,
nos rnaitrcscontelllporains
jeltentle
mÚprissur
lacaste
d'hiérodulcs
que la snge etmalriarcale
Égyptc Ile considérait
pas romme
une institution
délinitive,
mais
camIne une conecssion
tempOI'aire
aux inslinds
graduellement
disciplinés
de l'homme.
l'lIais le règne de la
mère, si eS:3enliellemen t ci "ilisateur,
fut aùoli. La mère,
(1 \ !l'l\;hufcn.
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214
LE ~IAIIIAGE
ET
LE
DIVOHCE
DE IJEMAIN
la femme, qui, r(jgnant, avaient r('ussi à imposer à
l'homme un contrat d'union assurant la d(\c(mce des
IllŒurs et la pureté des races (1:, la mère, la femme
vont s'entasser comme vils troupeaux SCiUS la tente des
patriarches, des p(~res, des époux, d,!s fil;:, jadis en tutelle eL deven us rois, ))
l'OUI' l'originalitti
de celle thèse. nOlls appcl;lmcs
Mme H. Mirtel au'Comité; et elle suL y faire preuve d(~s
qualit<js les plus séduisantes de conciliation en m(;nw
temps que d'une compétence aussi aimable que précieuse sur maints sujets qui firent l'objet de nos discllssions.
Mme J.-E. Schmahl.
Mme J.-E. Schmahl débuta dans le féminisme aux
côtés de Maria Deraismcs. Elle collabora activement il
l'œuvre des Libérées dp. Saint-Lazare.
Mais c'est en
um:! qu'elle fonda la sociéLé à laquelle elle devaiL consacrer toute sa ténacité, tout son sens pratique, toutP.
sa logique, tous ses efforts, Celle société avait nom:
« l'Avant Courrière
", et se proposait deux buts extrèmement précis:
obtenir pour la femme le droit de
servir de témoin dans tous les aeLes oÙ lo témoignage
de l'homme est prévu pat' la loi. et, pour la femme
(1) Témoin,
ccs fnl'mule, t1,~ cnntl':tt;: rc .1'011\"", J,lns tle Irt',
authentiques
papyl'lIs (~olés P,11' Hévilll)lIt ,fan" '<)/1 OllV/,;¡g" SIII'
le IJl'oit égyptien,
l'al' Patmct lIan:; COllditiVIIS
j/ll'idÚ/lles
rie 111
(elllm.e dans 1'/:"Y.1¡ptr. UnCieHlle,
pal' Teillon ¡Ltn:--:O,'iyille
du til(/I'il/fiee!
de 1(1 II/mill,o, (l:\l' ~I;l"i'éro (1!(ll'!I"IlS
l'ris.>,' : " .1" -ni;: il tOIl
sen'jc."
dit 1'1 fcmlllc, pel'sonue ne (lonl'I'~ Ill'''n ,;('arl>:l' )l, Plli,
ces fOl'lllulcs "n m'\gc sous Bocchoris s., cOlllpli:lcnt 'Iuclques ~ieci"" pin:; tarll upl'è, lIa!'Ïus pal' ce lextl' : « ru IlC p('UITaS le Sl'l'vil' d'tmc allt¡'c cn dehol's dc !\loi. ••
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LE
C".\IITI~
DE
n~;f'OIlME
nu
~rAmAG~;
~l:>
marit"e, le droit de toucher
le produit de son travail et
d'en disposer librement.
CCe; deux réformes
fUI'cnt r('~alisées, la premil~l'e, db 1H\lï, la seconùe,
piU' ln loi du
1:: jllilld l!loï, doutuous
pill'lons plus loin ~I l.
~Illle .I.-E, :'chlllilld il é(Tit une série d'opuscules
sur
III 1l1I!.'.,{ ;(!l1
d,· ¡,¿ F"ulllle
(1 H!);¡,
¡,Iji','i'Jí'i{é
d,' la
F(,U/lII'~
p¡;);¡, l,' TOI!'ui!
,JH\J'f),
le p,·,'ju~I'; d,'s .•...
'f'.'·e.1
):-;:!:;, i l""lIi,
,[;1 ,li'(¡';II!j"
{IH\I(;., {,'s ./el/I/I·s ,•••.
·"J'cfo/{es
r
(IH\''';, H SUI·lt~ proldl'l1le de l'éií'ulité de la feul/lle dans
le lrayail, pl'üLll~lIW qui, selon sa just(~ (~x\,re",sion, est
le
Ilu~ud du fÜ'lIini,;me
". El elk I:ollal¡(we ,'[ J'importants or~l\nes francais,
auglais,
llml'ricains.
~a pensée, écri"it
jJllle lleliou, jaillit avec force et
pr,"cision, et néanmoins
avec ampleur,
Elle IH~se borne
pas ¡\ émettre d'ingl:'nieux
¡¡pel'~:us: quand une fois elle
a touclJl'~ 1111 sujet, ('Ile le crcuse jusquc dans~es
fondement:;. ~on stylp., u'une vi¡.\ueur que nous ne (IUalifiel'On;; pas d\~ virile - n'onblions
pas C[uP. c'e"t l'impétueux auleul' du S,'xlIfllislJll?
qui !lade - (ear le Sl~~dlfort
est loin d'I'1! <l,'oi!', eornme il le croit, le monopole)
cs!.
ehaud eL l~oIOl'~, sans tltr[~dation.
»
C(
(f
Voici les r(~ponses (IUC Mnw
bien fa il'l~ il nO!.I'c enquê!.e :
J.-E.
~dllnaj¡1
voulut
« .Ie pense flue II' projet du président
~Ia¡.;n¡¡ild serait
super'/Ju si unl! lé~islatul'e
l;t:lail'l:(~ voulHil, selon le VIPII
d'I;:mil,~ Accolas,
introJuire
la. .Iustice dans Il! mariage, »
« .Je 'Toi" cel'tainement
qu'il vaut mieux, en tout étut
q
(1, Y .. el cllJ.pitl'e
Y.
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216
u;
MAillAGE
ET LE DIVonCE
nE /lE MAl:\'
de cau~e, pour les enfants llt"s hors mariage, eomme
pour les autres, pouvoir' t'~taLlir leur liJiation.
« Au point. de vue individucl. au poinl dr, vue social
et· au point de vue putriotique, il est Lon que les
citoyens soien t nés de pi~res el de mères connus. La
promiscuité sexuelle, la clunùestinitt' de l'amour, l'incertitude de ta parenV~ sont nófnstes à lin peuple et
capables de mener il sa ruine la nation la plus l:ÍviIis('e.
« La nwilleure
garantie pour une femme contre la
séduction rl'~side avunltout en su propl'(> dignil<\ et dans
son ind("p(~ndanee éeonomi(!ue : (~nsuile d;lI1;; la "csponsabiJit(~ directe de l'homme, dans les conséquences,
[oules
k~ 1'00/S1;'lllellces
de l'acte scxlwl.
« La redlerche
de la paternité, loutes le,; fois que là
mère y consent, et dans ce cas, l'obligalion du dc\'oir
paternel, seraient des réparations sérieuses en faveur
des enfants nès hors mariage.
" Le projet úu présiúent MaKnaud a, il mon selJ~,
l'incollvénil:nt d'61l'e une loi d'atcrmoiement.
Le::; VlTitables l'(~rn\~desme pal'ais!'icnt {'[J'C' :
« 1" La rccherche de la patel'llílt',;
« ~o (lever à dix-huit ans l'âge de discernement
pour
la femme;
« a.. Permettre
à la femme elle- même de se porter
partip- ci viiI' pour le dommage matériel il elle callsé;
« ,lO La r("forme des lois du mariage,
surtout au Jloint
de vue de l'autorité maritale.
((.1.-E.
SUL\IAlIL.
»
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Mme Séverine,
Touk 1'(I'uv!'" ¡\ll Sévcrine, son (J'U\'l'I' dl' rUIU,lIH:ii'l'l',
cún1Tl1é son ("tnTI) de publici~lc
- I'Utll' l'l I'¡¡ult'c "'c
t:lll1fUlldenl. ¡['a¡lIcul',; - s'inspirc ùe Cl:,; deux }lI'illCi]>l'';
qu'cllr.-llli"I\I~
il fOl'Il1U¡I~';: l. Tout Ij(ll'tl~ est un !Jiellrilitcul', pui""lu'i! ai,hl il oublic!' ~ ~Iai;; plus ,'nene celui
'lui, s,tailiunt
l'orgueil de se VOUC1'aux chilll:~l'l)~ SIl
nenclw SUI' IÏlumanité
ù'un geste f!'atel'lH']: » e~ : l. (Jui
,~lPPUI'l(~¡\ Iloln' I1l1>nde fadiee uu pr.u ùe l'("alitl:' rustique, IlllnnlJlil) plll' l'urt, UIl IWUlk \,("I'ité traduite a\'el'
émotion,
an:!: sillcéril(',
avec fuu¡.çue 011 llll',ilneolic,
suivau', le tClllpérUlIlcnt per::ionnel, (':-.1 (:Ulllll!e le ~al1lur¡Lain vuisin ll'une: bataillc. qui \'t'r:-:iel'ail ;'t !Joirc aux
blessés, »
SI"\'E'rine il rui~r, (Ians 11'IlSei~nl)llwnl I'l"volulionnaire du ¡';l'ilnÙ pamplJldaire
,Jules \'allt)s, la l'oree el la
!:onYil'tioll n0¡;essail'('s ponr soulellir les rudes cOlllbats
de la plum(' eL mt'llle dr. la l'lIe, 1'0111' J¡'ofcnd"(l I('s
inuoIIJlJl'id,]cs
yictillles (hl I'.\ulorill)
el de L\I'¡';l'lll,
pO\l1' pl'o:cslel' conll'(~ les pers(~(,lIlions dl''; ~Llldianls
slnYr~, des ,\nnl"nicns,
ùrs I{ussrs, coul,'(' les igllo/llilIies Je la jUl'iùietion
ljui « Ll'oie: », 'lui Il ll10UÚ en un
clin d'œil, san;; s"arl't'ler, ,l'lin mouvell1l'nl coulinu ('[
1l10nUlOlle, J'hunneur,
\';I\'l'nil' de,,; ¡¡aunes geIls, " ¡HlU1'
fairc l'!ll,'ndre enlin, parmi l'injustice et le c¡'imc universels, la wanue voix Je la PiLi,;, rspoi¡' de Lous les
J11is"'li\bl~~s, de la Pilié qu'elle d(linit aÙllli,'ablement
ùau,.; se::. l'II~/¡;S 1I1 /s/ir/t(l'"
: « EII!' ë¡¡'re el divinisc
le
1'1l~Urdes hOIllll1('S, celte }li[i~ ~ainle qui cfl'uce le;; discorde.,> de la lrisLe llumauÏll),
supprime
SIl:; haines,
aLsoul ses cl'¡mes, paye la l'an~on de Lcndres:-ie qui
1
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21H
lE
~IAI\IAGE
ET LE DIVOIlCE
DE JJnlAL'i
rachète les pires erreur~, les pires ini({uués, permet ,H
monJe de sulJsister enCOI'e, Je n'()tre point émielté,:
travel'S I'unive!'s, pal'le pied indigne du Destin, de n'élr'
point broy\) par le tonnerre vengeur.
« Elle console les agonisants,
fl'rme leurs yeux d'unn
furlin~ caresse, accourt à l'appel des blessés, Jes bercll
dans ses bras comme (le;; enfants malades, panse dOlI-cement leufs plaies hideuses, fait (j'une de vie, enfin,
oÙ Je f1(~auavait fait (I'U\Te de mon! Elle bIle lllal b(mi
des heureux, l'éveil lancinant de leur conscience, le
sens ùouloureux qui les rattache il la masse des misérables el des soufl'ranls".
Il
Pal' ses actes, aussi généreux, aussi francs, aussi
courageux que ses pensées, par la tendance constante
de sa vic vers la justice, vers la vérité, vers la Lu1J/Ù?re",
Séverine m('rile de prendre
place dans le
groupe bienfaisant de ceux qui, ,sdon la paroll~ d'Elisée Bedus, " ont consacré leur exi~tence à diminucI'le
poids des douleUl's imméritées qui ('~cras(~ntle monde. »
Sur le mariage, Sh'crine a écrit, dans son livl'p : /;'1/
marche .. " ces lignes énergiques : « D'oÙ vient dOllc
celte intervention de la loi; celle par'tialitl\ en faveuI' du
fort contl'c le faible; cc vieux reste tle barbarie qui entache noll'c pselldo-civilisalion!
...
« :.\C c\lerehcz point! II en est ,le cela comme de
l'autoI'ilÔ paternelle, comme de la hlinignité des chÙtim¡~nls qui frappcnt les parenls boul'I'eaux ou les maris
chnUl'ineul's,
« C'csl le legs de la vieille législation
romaine:
le
ponvoir ¡¡¡imil¡:, du cheC de famille SlIl' les "il'ns; l'enfant ]ll'''¡Jl'i';¡r! du père, la femmc ¡)I'''pri,'I,' dl) l'l)jlOUX.
\'oilÜ le fiTand mot IJch¡\ : propriété! Car c'cst l'instinct
de IJoSsession encore, qui sc retz'onve an fond ùes
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crinw,; de r"yer. Il ;1:3,.;ur(~ - le,; ('oupalde,.; l\'spi'l'enl ùu
moins, ell""\'i'f}('llwlIl,
SOIl\,'I)!,
leur donne rai,;on lïmpll'1il~ 011 la ¡JI'('::;([ue iJllpullit,', ,lu [,,!'l'ail, Ceux qui
le commelleul,
in\'cslis
d'un(~ sol'l(~ de mandal
}¡'~¡.)al,
lr.ur sí'llIblr.-l-il, ne I'l':iSelllenllli
les ap¡,r(;lIl'l1sions,
Hi
les 1'('IIl0rl!,.; d"" ,.;illl!,I!',.; mOI'II.]s. Il",lllcuup
SOli', l;lonn¡"s
de::; pOlll"suil('s;
il" (TO~';1Ïl~l1t a"oil'le
"dr,JiL ", ,-- <¡\le ce
fruil de ]l,ur:, eulraille,; ]l~ur ajl¡ladl~ll¡lil C',mnlr. ]¡;;;
pl'OdUl ,; dl~ [,'Ul'
éfait. 1;',
[tulllI-'lnc
La sLagnation
(:11;(1111',
q\le "l'll(~
lilre 'Ille Illor!()~I'
de;; luis ll'oulJk
mlJ'ur,; d 1'1'IJ\'()qlll~-
ll<'<[ui,;ilion
(;()U"ll¡.;a[e
ou I,~ h;1111I1~
J,
lhngel"eUSI~IIl('1I1
les
ind';liuinwnt -- [;t I"UilW d'llll ¡'ay,;, " ¡:ne Ealion a besoin du
,;abrl~ 1>11de l'idl"e, ',"lTi\,lil ,/IIIl's \"alli;s Jaus ll~ C¡·¡ ,I'i
¡"'Il},ll'
du le,' lI()\"l'llll)\'e
\,\H::' LïJ\~e, ils [a rU\lI\~nt dans
Jes p,"riodl's Illllglll'S,
bdes, IOIll'des, (lui J'emp;Ul'nl et
la llll~nl. I\\,,,tl~ ll~ ~ahre, íjui coupera ln g<",rgc du ';llcia¡i";Ill!', lltai" qlli f'1I11';i1"I'il
le parlemcllt!
;¡
El ~l',\'t'ri Ill' \', \ll\ll Il' II \ a, Jan ~ ses ,\"O{I'S rI' Il il " ¡",-,¡¡0"IlS!',
ccs furle,;
paroll's,
('n dt~t;laranl
: " l'ellsez·-,\": ,]';li
l'cll"r()i Jl) Cl':~ar el ll\(H'l'I'lIr de "l'ihi're : e'est l'un ou
l'alllrl~
[UC rcci:lc
l'horizon,
.\ moill~ r¡lll~ ks (;ariJarl's
n'arri\"lll.
le,; Barbarl'~, crl'alt'urs
dl: ci\'ili"aliollS
nou\'clle;;, ,~:\lerl1liuateurs
d'uu monùe pourri!
1(\I'''qu'el]I~
Sl, Ill'o]ong';
l)
(( En principc,
IlUlI::;
dit l'an •.icuul:
c'JllaJ¡¡)J'alrÎ<.'e dc
Vallè,;, In¡"')1le nOll::; allillllcs la \'i~iler, je ~ni,; ¡¡\"ec \'()IIS
pour la ,,{'I'ormc dl's lois du marillge,
l"is don! ,Î;li ,"olt,
lI1oi-m("mr. \l1l1' ,,¡ctillll',
\Ille Il SI'1'\'e n. rai
(:'1111111 ln
maria;.;c
salls
di\'orce,
A Ligc de ,;cil.e ;I!lS c~ demi,
j'étais nWl'i{'l',., pOUl' tOlite la "ir.! Song-ez Ilont; : il <:l'tlf~
('poqlle,
c'dait cn -1Hï~, les époux qui Ile s';limaient
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2:W
LE
~IAHL\(;E
ET
LE
IJlVOI\CL
ilE
DUIA1;';
plus n'avaiellt d'cspoir de délivrance que dans la mort.
Aussi, j'approuve lt~s efrorts de tous ceux qui tentent de
libérer le mariage. Tout ce qui tend à supprimer le
mensonge et l'hypocrisie dans les rappol'ls sociaux est
bon. Il n'y a ricn que je haïsse plus quc le mensonge.
Tout ce qui contribuera à introduir'e l'amour, j'entends
la passion entre les ètres, sera excellent.
- Certains pl'étendent qu'en III1IIulIIisllill
ainsi les
lois, (ln provoqucra un déchainelucut ùe passions qui
dégénl~rera rapidemcnt en une v{\ritable déuauche.
- C'esl faux, Il se ITÓera une moralu sociale plus
digne, plus propre, plus réelle que celle {lui règne
aclucllemunt. Est-ce qu'il sera plus immoral de changer
de femmes que de maîtresses, de maris ¡!lIC d'amants,
de « challger » enlin que de « tromper»?
«L'honucur
est absolument
le méme au musculin
¡lu'au félflillin, Je crois qu'il y a des hOll1l1Jesqui se
I'espeetenl autant que des femmes. Et puis c'est une
lelle erreur de placer l'honneur uniquement
dans le
sexe, ail l'oint de vile de l'amour .. Ie suis l'our la liberté
absolue des deux sexes, vis,it-vis du mariage, Du
moment oÙ l'amour n'est plus, q¡;e font ensemhle les
conjoints (l),? Il vaut mieux un homme qui s'en va qU'lin
homme qui reste contre son gr,í. Pas d'aumÙne en
amour. Tout ou rien .. Je suis pour la théorie de la porte
ollverte!
« Ce qu'on l'edoute réellemcnt, croyez-moi, ce Il'est pas
le déehaînement
des sentiments, c'est lu C()nlll~i()1I des
'1) A rapprodler
de ces phrast's de Skn.tlIaI : « la lidelit.:- de~
fellllllcS dan.; Ic m:triage,
lorsqu'il
n'y a ¡Ji],; d'amou!', cst 1'1'0balllt'ment
une chose rontrc naturc .•• (/'1' l'aIllUlll', page ~i):;. « Il
n'ya qu'un
ulOYl'n d'obtcnir
l'lus <lc f¡delilli d •.,,, f"UIlIll'S dans
le Iwu'j'tge : e'e,[ de donnc!' la lillcrté ,lIIX jeun,·, ¡¡II,,:; ('.! le lli\"ort'l' aux gens maries. Il (Idem, p. 20G,) :\I!tüns que l'.lllWll1' date
de I~~~ ...
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illl':¡',:{,~, La dot ~ (1\1(' UL'\"icndl'n );1 d,II, la ('!to,:;c la plu,;
irlllIl()ndl~ dl' la s()('il'l," lllntl'~rn(~'! Cl'lk qlll',;liol¡ di' la
dot (',;l (j'lin (,olllique "ini,;ll'o quant <II1Xl'OIlS""Jucn"I~';,
lllais exll'<lol'llinnirn, (ln n(~snit!,n,; ce rp\ïl ~' a (I,~ courli"au(,\,l(' (\;\11'; l'(~ducalion (lelllelle di'S jeullo,;; lillps :
Icurs lllan0¡..:-es dans l(~monde sont inl'ro~abll'';,
I'eoscz"ous fil! on 11'111'eosei¡";lw ln. dignil{', la liel'l(;, <JII'OIl
lc'ur dUlIlle ln notion de lellr \'alollr'? :\on, (,II ¡Pllr
apprend ¡'\ f¡lirc « ¡l~ l'iche rn,n'ingü,
» SL \'ou:\ ¡'<lisiez
d'une de ces jrlllws lille,; ,"aIre maîtf'c,;~(). d'line f;u:olI
011 de J'aulr(~, \"OIlS ln 1'l',tl'ibueI'iez,
Comme 011 \"c',l \'(lIlS
la dOI1l/f!/' Cil lllilf'i<lgr, on vou;:; olrl'e une ¡';TOSS(l';l)II1111e!
C'cst <Ill';si ¡¡de que la guerre: ¡fail\cuf's,
lOllt se ticnl.
~"vcz-\'U\¡'; que, ,1.11\5 Je 1llonde mililaire,
il ex\slaitdcs
usuric\'s ([ni !H'ucuf'nient aux besogneux
la dot rl"¡..;le¡)\elllilir;~; Il: ~'l"n('l'al Andl'(' iLtl'l'S bien t'ail de la snppl'illlL'l' \1,', :-:l\jl]ll'illleZ la dot: le mal'j n'aura plu,.; tic
lllOtifs ùe 1'('s\l'r, J.1l dut ri I'I/I:¡'itll!)'?
s/Jill {,'s t1'~ll"
¡;r,)',~
".(lf~H ,';, Il ti llUl ,'i fl~/f' !
« y l) 1I'CIlJ'oj el ('am par tr., Ille d jtcs-\'ous, la lt"gi 1:rnn t ion
(k tous les enfants dil...; nalurels
>l,
EI1 hien! ce sunl
ks col![ll,;ranx qni s'opposcnt
allX 1'('fOrllles favorables
¡lUX enflnh
n"L\lI',~ls, ks eollall"\'aux <¡\Ii ¡:;uclll'nll'hérita~e, (lui gnettent
J'al'¡.;ent, seli! Di,~u contro le(lUt'l il
soiL ddclltln de hlasphémc\',
(1 l'nules
les enll'il\'l's \'icnllr.nt de li1,
E, qne pI'OjllJsl'l'iez-YoIIs
en fa\'cllr des filll'Smi'res 'f
- ¡;i\\l1;"I1"nlation (les seco\ll':'> accord('s pUl' Jcs 1l111Ilicipalit(,,.;, Un dOlllllJ \'ingt-ciur¡
fraIlC;:; pal' 11'ili1e~lt'e Ù
unc lilk-m,"rl~, {"('SI dél'islli\'e. Partant on Illl"prise )cs
1'(}
f(
(1 1.:1 CI1":l11,,',' !J('ke, en
pl'l·~'illn.
l"IHI'
r';\Til'l'
1!llh,
"
""te- h
IIl1'IlW -IIi"
k..; tlfïit·it..:l· ...•
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~~2
LE )IAHIAGE
ET LE J)JYOHCE nE
nEMAJ;'i
filles-mères, on exploit(l leur situation, Dans les bureaux de nomrices, on donne un Liers de moins aux
filles-mÙres qu'aux femmes mariées, sous prétexte que
celles-là ont moins de besoins! .J'excuse les fille:; qui
se fan t uyorter! ))
EL I'anci(~nne ùirectrice du é>i du fI(nl}JII! eoncluL
énergiquement:
« Avant de s'occuper des enfanls qui
yont venir, la loi deHait d'abOl'd s'intt;resSCI' à ceux
qui sont là! »
Ses travaux,
(lue Ir. leeleur se rassure:
nous /le transcrirons pas
ici, in c.rlel/su, les eOll1ptcs renùus de nos séances.
Com/lIC nous le disions au début de cc chapitre, nous
ne youlons donner de quelques-unes
de ces réunions et
de l'intérèt des opinions et ùes arg'uIllents qui furent
discu[(~s qu'tllle idée un peu suggcsti\"(), On trouycra,
dans les chapitres suiyunts, uu exposé plus complet de
nos rNol'mes,
Quc si l'on nous (Iemande l'histoire du COJl1ilt;. nous
l'(;pondrolls qu'ayant eu le l'arc bonheur d'aJ!Oulir, il
n'en èut point. Car nous ne saurion~ faire dat des (IUeI(lues ddractcurs
oblig('s que sa ycnue inopinée souleva dans la presse, dans la bon nt), dans la sainte
presse, ni de ce1'laines abstentiolls de haute cOn\'e!lance, comme celle de 1\1. ArthuI' i\Ieyel' qui nous refusa
son conconrs en disant:
« Au (¡'lIIloi",
!lOI1S ne pal'loll~ jamais du duel, des
enfants nalme]!; et des rilles·mèl'es. »
Ce (1ui til s'exclamer l,) Cri de I'm'is :
(1 Les pr<'~jl1g('sde l\LArthur
~Ie'yer! J)
Quant au « piHorl'sque
», si pris,;
;lujol1l'd'hui,
;¡youonS qu'il fut par nOIIS un peu négligé. Nous ne
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ùisll'ibu;il1WS nul insigne, eL ne connûmes ks congl'ulu·
l,Ilions ~anglolanll~s (LlllClIn hanqllcL :\ulI'C pl'enlit"r(,
r,\union l'lit lieu il (,'il t/lus, les suivantes chez l'un ù,,~
nous! l} : elles n 'eurenL ù'aulre caracll~l'e (lUI' celui de.;
assemb!t;,?s ail l'on 11'llvaille an;c foi. ~1. J, .I0';I'ph-Ucnaud en a Il~at:t\ el' pClillnhlpau
:
« Ve;, ({¡'cdi, Cill/! ¡¡CUI'l':>,('hez M" J1pl1ri Cl)ulnl1, Cne IOl1!-'uc table droile, il lapis "('rl, qu'on diraiL ,le
haccaraL O\l de rou!eUp, s'cnt()ur(~ de ;:.;'('n,;a.'!'is, sans
)';llcau Lu,- m,lins, mais lil"'I'c\lX ilutant que dcsjuucnrs.
I)n s'l'/onlll'
(lue nulle voix de c['oulJicr ne pSlllmodie,
'lu'cn
IIIH: ('\l\'elln
loul'noy,lOlu
eL à Cilsrs noircs et
l'OUg'~s nulle hilll) nc ,'i!'l~,ollc ~.. , Cr·st simplcnll~lIL, cn
s,'.'ancl', lc rOlllit,:
¡WIll'
1'1 ¡"'I'0i'l/lI'
dlllllll¡,ill!If!!
..• \'oici
Il' ],r,:,"idcnt ~01"" Ik Bi,'ii'n','. I'nlIIOIl:-iiaslt· el l('(lace ;
i\llllC ,\nil (le Saint(:-Cl'(Iix ; 1l1('S lroi", Ill'ilIanls ('[lIl1al'lHks d· ,'oIlJi!;il ["'111iuistr : 1.lll'il'n L(' hwrr, L'~()pold
Lacour, ./u}('s !loi", ; \'oil'i \ïrlll!' ~\¡lr~uI·!'illl', le pr(~siùent 1.l'1:(,n(,·, I1111J!!lkrtault-~('iíllill,
,',],"¡';:llllr eL gl'aeicus(~; le puLli('islC
~avarit,
le docklll'
'] olllcu,se,
Pierre LOllYS, Ilr>Ul: dl~ C\¡av;¡¡.;ne~. ,¡l'an Finol. et le
p¡-('sidcnllln
Comit!.., I1rnri Coulou, --l'l Vl.1il:iS!:\'crillc,
lnujoJ!I',,, ('U "'11\/'1' l'OUI' le 1Jl'1el.lL> I!¡en, ~ével'ille ;\ la
]lilru!e IUJllinl'(ISI? ~ "
Puis,
p,lrIanL dll prOf!l';¡mlllC de n!)::; lr:1\':\Ux,
~1. J, ,Ios"l'h-I\pnaud
njollll1it :
" T:it:h',~ ('OIlSill("ra\'\(', lIll'me pOUl' ('PS lllagislrats
et
ces ("f'l'iY,'lillS donl le plus jl'une !je, ,Toi", bi"n qlle c'est
moi) s'a¡'lllli¡o Hlf c!"UZ" ails d'('luc!ps,
d(~ l'l',tlcxiull,
ll'observ:lIj,\n,
de IJI'opa¡.;n.nc!I', 1111"lllePI'U!' dc:; (l'llulle;;
CO!l1l.1I~celLe lJ1p\'vr>illcuse ~';\','rill('.l'ylllollis';l'
I]lli "ait
el 1J!'~"()lt Lout, eOIl\l1lC ~ll1le ,\\Til cie ~ainle-CI'():.\ ,¡ui,
(l,! ~[" lleol'i COIlI"n.
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'l:H
LE M"RlAGE
ET LE D"·OI1r.I;
ilE IlnlAIN
l'Il ses (I'II\TeS de réd~mplion
féminine,
acquit J'expérience
qu'avait
Dallte
retoul'
ùe r¡~nrer,
comme
Mme Bertault-Seguin,
qui nous apporte
d'Amérique,
fl'aíebes et puissantes,
des idérs, d(~s lois, des théories,
des violcnces;
comme
Mme Jeanne
:-:chmahl,
cette
grande féministe"
(11.
Les ~larg-lIeritte
appr¡\cii~ren t en ces termes la composition du Comil¡\ :
« Sans doute,
ce Comité n'a pas pour lui la majesté
d'une il1\'cstiture
officielle et il n'a point {'onséct'ation
J'Etat.
Mais 1<\ sc hornc
son inf¡;l'iorité,
Et il a ('et
[¡Vantagi) indiscutable
d'étre un groupement
spontané,
\ln faisceau de bons vouloirs et d'aspirations
générellses, Che/, lui, point de cote mal taillée, De hauts fonctionnait,cs
de la magistrature
011 du barreau
n'y figurent
pas (bien que notoirement
rétrogrades
et reactionnaires)
du fait seul de leudonetion,
« Autre mérile:
le ft'miniSffir- dans ce qu'il a de meilleur y e~f l'l'présenté,
Di's femmes de \~œur et de m{orite y
revendic¡ul'ntles
droits dr- ces deux sacrifiés du Code: la
ff'lllIllC, 1'('Bfant. Et les trois bons jllges que l'opinion
('Út vu avec plaisir sii'get'à la commission
officielle, place
Vendôme, peuvent faire entendre
leur voix courageuse,
« Le Comi/,i dl? ¡"fo¡'ml? du /Il(lI'Ùl~je
a pour lui eette
bonne fortune
encore
: illdépr-ndant
d'idées,
aucun
pr6iu~t\ ¡J't\ducalion,
de caste, de métier ne le paralyse.
Ceux qui vipnnent
il Si'S réunions
napportcnt
aucune
prl~occupation
dl! texte el de la lettre, Ils ne tminent
p,h a\'ec eux le poids lourd de la pro('\"durc et de la
jurisprudence,
lis n'ont
pas vieilli lhns l'atmosphère
desséchante
des salles d'audience,
dans la poussièl'e
et
la cendre
de;; bibliothèques.
Ils viennent
de la vic
(r ':.lcjioll
r'-'vricr
1911i,),
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LE comTl~
ilE
R1~rOH~F. Ill:
2:W
)IAHlA(~E
vivanl(~, donl ils connaissent les wisi'res, le:=;injustices,
les soufI'rances : ils appo['tcntl'esprit
des mœurs qui
vivifie la formule ard[aïque des lois.
« Ils Ont pour eux celte fo['c{~: ils répondent
à l'atlente du grand nombre. Ceux qui cspèrent peu ou point
de la docte, de la grave assemblée juridique des q uatrevingts mcmbres; r.eux {lui savent que l'audacc d{~splus
harllis y s(~ra {,tou{l!;e sous la pusillanimit(;, la routine
dl' la majorité; ceux qui sont payés pour sr. Ill{>{]erde
l'inertie parlelOelltaire
d se renùent comple que les
Chamhres n'agiront que sous Ullr. Pouss{;e tenace et
ruissantl~ (l,; l'opinion, ccux-là - et ils sont I{:¡.;-ion
d{:jà - '\(\ tournent vers le COInitl: ,le j'lIoi'lne
dl( 11111'¡'¡'/Ue, nrs
cc petit groupe révolutionnaire
qui, sans
s'allarde~ aux er['eu['s et aux iniquit(',s d'hier, marche
hravement yers la vériL{' de demain
(1).
l)
I.e Couilé, dans sa prcmi,'re séance, 3.)'anl décidé do
s'occupel', en premier lieu, des facili\(',s (luïl conycnait
d'apportm' au mariage, Mme Avril de ~ainle-Croix présenta, Sllr l:elle ['dorme, le rapport suivant dont les
principe~. furent adoptés, à la seconde séance, le J janvier Hlm,.
/I'/ll/Jorl
rie
J[1I11'
Avril
dl' .I.,·'lÍllle-Cl'oi:l'
SIIl'
I,'~/i/rililris
,i 0p/Jm'lei'
IlU
lIW)'ir¡fl",
,le mr;;'llis forl birn rendu compte, lors de n\Jll',e ))1'(.ddente ~;¡;allCr, dr. la presque térnérit(~ lJu'il y avait ¡Jr.
ma part il al'eepter, mettant ma snulr. c'\I)(;['iencl' l~n
faen dl' vos connaissanœs
techniques, dn fairr. ln Il'ad
J.e
./úl/I'/IIII;1:i
fénierl!IOli).
,)
1"
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2:W
L~; MARIAGE
ET
LE 'DIVORCE
DE
DEMAPí
vail que vous me demandiez sur les réformes urgentes,
quant aux mesures qui précèdent Je mariage, l'union
comme cerlains d'entre nous prMèrent lq nommer. Si
malgré cela j'ai accepté cel honneur, cíest que je croi:i
qu'il ei;t néces.saire qu'à côté de gens armés de loule la
science juridique, la simple prati(Iue ail aussi sa place.
Mc basant sur ce que je vous disais déjà jeuùi dernier et ce que je crois être l'opinion de quelques-un'
ici, - ceux que leur profession met le plus souvent en
contact avec les réa1it¡;s de la vie - j'ai voulu, dans le'
propositions de réfol'mes que je vous soumellrai, lenil
compte bien davantage des réformes urgentes, et faci,
lement réalisables, que présent.er un ensemble de (;on,
sidérations philosophiques
sur l'institutionmême
d
mariage.
Pardonnez-moi si je me sers encore du mot mariage
au lieu de celui d'union qni a été choisi pour le rem·,
placer, mais je crois que c'est bien plus dans les choseH
que dans les mols que nous devons faire des réforme~"
D'ailleurs, pour être compris de tous, il esl utile, in·
dispensnhle
même, que le mot mariilge suhsiste __
puisque c'est le mariage que nons voulons libérer dl':;
serYi tudes anciennes.
Il est bien entendu que dans les quelques proposi·
tions que je vais vous faire, ce n'eslni le régime ma-·
trimonialc'est-à-dire la vie dans le mariage, - ni hl
divorce, c'est-à-dire l'évasion du mariagc, qui est Cil
cause, mais simplement
les modifications il :lpport(,~
aux formalités qui le précèdent.
Excusez-moi, si, simple profane au point de vlIe Jll
dl'oit, je ne vous présente pas toujours mes idées SOl"
une forme lri~s juridique. Celu n'uura du l'este (IL ~
peu d'importance,
puisque, ainsi que Buckle, le gran.l
historien
anglais, je crois que ce sont surtout k)
o
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dt'!l11oli,;srul's qui sont des r¡\[ormateurs
- et que, pm'
(,ollsé(jul'nt,
cc sout surtout des supl'l'l'%ions
(lue je
vous PI'oposerai.
Ceci dit, el saus youloir \'OUS I'lltretcnil' des fn'ojots
de loi qui ont ét(, dt"!10s¡",; ¡'t la Chambrc ou au ~(~nat
dl'puis yingt ans - y compris
Il' dl'l'niel', "('lui de
I'aobl; L('mil'!" - j'arrivcrai
il Cf) qui estle hu, d,) notre
l'L'un ion "'allj ollrtlïlu i,
\'oiei donc I(,s l'dormes
(JI! plutM ks aLro::;-ations
(¡tll' jl~ prupose :
Suppression
¡lllrl' et simple des artic:ks r,a, Ii l., fi;),
(¡(i, li~', (i~, (j~¡ du Code dvil, ayant tl'nit aux pulilic[ltiOIlS, al'tichah(~ dau,; les mail'ies, oppositions,
-- suppressions
(¡u i (:omporteron t t"galellj('lIt
cdles
tll'S
al'tidt's cOl'ollairc,; 1 ï~ :l 1ïU inclu,;jYClllelll.
Il faudrait ("galcment que le "oUSl'lllellwnt pour le
mari;,~() puisse
(otre donn(! silI1plellj('nt
ue\'illlt UII
olïir.i,!l' ù'Ótat-citil,
un notaire, ou ¡HU' Silllp](' klll'e,
II faut ¡;ga!emcnl --- et iti j'ai en YUC la l"'g'l¡]ilJ'i';¡Ition ill c:t'll'clIlis, en \'IW (le l'a\'enir lk l't',poux SIlI'\'ivilUt
011 dl's ()Ilfauts
--- r¡U(~ le mariage
pllis~c ,"Lrc!l'dt"lm',
hors a maison (~omlllune eL salls plluli('itl'"
Il serail ('¡.;-alclllellt utile de supprimer
dan,; les ades
d(~ mnl'ia¡';-I) toute mentiofl qui n(~ s('r'a plu,; ¡¡/':;O]UIllI:fll
lll','e"saiJ'l!,
Ainsi '¡ue le proposait ~1. Till'hollriedl,
je pen';l) qu'il
est (!t',,,irable, pOllr faeiliter 1',)uLr(!e dans Il~ milriil¡!,'e,
touL (,n ,~yitantla p'il,\gamie,
'Ille l'a(:tl' ùe naissant;(·
porte lm marge la dalp dl¡ mariage,
En outre, je ('!'Oi,; 'Ille Lon,; les ades, (~xLrails ù'adl's,
de jugements
de tonte llature nécessaires
al! lllill'i¡lg(',
dl)\TOnt ,"trI) rendns ou rele\'l~'s sans frai,;, ~;nr papicl'
liore,
Le~ articles qui représentent
déjà pOUl' les gens
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2.2.H
LE
MARIAGE
ET
LE
DlVOIlCE
DE
DDIAIN
ay:mt des loisirs ou des notaires Ù leur disposition des
fUl'lnalitÓs ennuyeuses,
deviennent ,Je y,íl'itabll'.s obstacles pour l'ouvrier ou l'employé, ([ui, souvent, pour
ne pas dire presque toujours, ne dispose d'aucun moment de liberté pendant la semaine, c'est-à-dire les
jours oÙ les bureaux de l'administration
sonl ouverts,
Pour cc (lui pst des papiers nécessaires Ù sc procurer,
il me semble que l'article iD pourrait étre a\'antageuscment remplacé par celui-ci:
., L'officier d'état-eivil se fera transmettre par voie
administrative
et sans frais, sur la demanùe de,.; futurs
conjoints, l'acte de naissance de chacun d'cux. )}
POUl' l'acte de notoriété,'
qui demande la signature
de sept tt~moins, il nous semble que la même réforme
pourrait êl1'c faite que celle apportée à l'article iO par
la loi du ti avriI18!:li. Une décision du juge de paix
du lieu de naissance, du domicile ou de la résidence
pourrait remplacer les précédentes dispositions.
L'article t,H, âge de majorité, resterait intact. Mais
dans l'article HJ, dispense pourra être accordée par
lejuge de paix pour motifs graves, grossesse, incouduite
des pal'ents. « Les enfants mineurs ", etc, conscl'v(i.
Pour les enfants assistl's ou moralement abandonnés,
le consentement
pourra Nre donné, en dehors du juge
de paix, par l'Assistance publique, la société ou l'œuvre
qui est revêtue de la puissance paternelle.
La femme ne perdra sa nationalit{ par le fait de son
mariage que si elle déclare vouloir appartenir au même
pays que son mari.
Passl' Lige de vingt-et-un ans, tout individu pourra
se marier sans le consentement de ses parents et Silns
ees sommations respectueuses
qui aggravent toujours
la situation au lieu de l'améliorer.
Voilà quelles sont, pour le moment, messieurs, les
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LE LOmT~;
DE RÉFORME
De MARlAGL
229
raC'I'flleS que j'f'nvisage
comme
les plus urgentes,
.Je
sais bicu 'Iuïl y '~n a I~U dehors de cela et au-dessus
de
eelH qui 1111~'I'itent d'èlre soulevées,
~Iuis, je le répde,
ce n'est (¡tIC Sl1l' les formalités
qui précèdent
l'union
quej'ai
voulu aujourd'hui
lll'UrrdCI',
J,~ pense que si nous obtenions
ces réformes,
qui
ont rail' d'ètre bien rdrogl'ades,
nous illll'ions beaucoup
fuit; nOll"; aurions,
en tout cas, éloigné de.3 abords du
mal'iilg(~ dl's obstnrles
insurmontables
pOUl' d'aucuns,
Du rl!sk,
je crois (IU'il y ¡¡umit un grand danger,
si
nousd,'!sirons
rl~ellell1ent aooutir il des réformes
plutôt
qu'donner
Il! monde par nos audaces,
il eflaroucher
le
pul¡lic - les femmes surtout.
LOrSljUe nOlls leur parlerOfl3 de rt'd'ormer 1(, mat'juge,
toutes nous éC(JUteront,
pui~;que oeuucoup
y voient la sauYl'garde de la famille;
tundis que lorsque YOllspal'iel'E>Z d'union, elless'efrraiel'on:., disant,
non sans quelque
raison,
que ju:;qu'iei
la fl!rnme a pre,.;que toujours
dl! la victime de I'nnioC/
liore.
!Ju r('ste, cc n'est pas seulement
pour Paris que nous
youlons
traYailler,
Si, dans les grands
centres,
ces
union:; sunt rl'l"qnentc:; - moins
pourtant
qu'on YOUdl'ait le prdendl'e
- leur nomore
devient
tout il fait
infime 10I'sl[u'il s'agit
de la province,
de la ca([[pa~ne,
Cal' on nl' peut appeler une union la renconLre
fortuite
de deux dl;sirs au bord d'un champ
ou dans une
¡;hambre dIII',te!.
Fai:;ons donc que l'entrée dans le mariage soit rendue
aussi facile et au:;si peu onéreuse
que possible;
nons
aurons
pal' cela aidé à l'accroisscment
des unions
fonMes SUI' l'amour,
les seules vraiment
di¡.;nes,
Assainissons
le mariage
ensuite,
en accordant
aux
deux époux memes
droits, mémes devoirs,
responsabilités
égales,
Nous l'aurons,
par cela,
rendu
plus
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230
LE ~AHIAGE
ET LE DIVORCE
DE IlEMAIN
habitaule, moins immoral qu'il ne l'est actuellement.
Et, (!nlin - cela est essentiel - élargissons-en
la
pOI'[() do sortie en facilitant le divorce - le divorce,
qui deviendra la séparation digne de deux êtres com;cienls et nl' sel'a plus l'abominable
comédie qu'il est
actudlemenl.
Cc faisant, on aul'U tellement agl'andi, assaini, aéré
le mariage l{u'il ne restera plus des odieuses murailles
qui l'entourent que juste ce qu'il faut, tant que le sentiment de la justice ne sera pas suffisamment développé
au milieu de nous, pour protégcl' les faihles, c'est-àdire les enfants.
Le 5 janvier t!IOli, également,
donna lecture d'un projet de loi
législation familiale. Ce projet,
cieux, figure dans l'appendice de
Des conditions
requises
M. Séré de Hivièrps
embrassant
toute la
singlllii'remcnt
audacet ouvrage.
pour
contracter
mariage.
Ces conditions furent discutées dans les troisième
et quatrième réunions, tenues les 12 et 19 janvier lBOü.
La question de la perte de la nationDlité, qu'entmÎne
le mariage actuel pour la femme mariée à un étranger,
donna lieu Ù cel échange d'observations:
.Ii/lle Li v,.il de Saillte-C¡'oix. Pourquoi la femme
perdrait-elle sa nationalilé '? Cette pr~scription est une
trace du sel'vage romain qu'il faul supprimer. Salis y
avoir consenti, la femme se trouvc soumise à des
législations
étrangères
quelquefois
moins libérales
enCOI'C qnc les lois fran~:aises. Ainsi, supposcz le cas
ù'un',~ Fran(:aisc épousant un llalien; l,) divol'cc lui sera
in terdi t !
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Mill" Sà'l])·ille. Ueor!l;e Sand a laissé ùeux pelilesfillcs. L'une d'elles a épousé
un Italien
ùont die ne
peut i1ujolll'dïl\li
sc séparel'.
- Elle cas ùe la duchesse
de lIaufrcmont
qui, avant
le \'otll de la loi du ùivorce,
dut SIl fairl~ naturaliser
~axol1ne, pour pouvoir divorccr!
J/·~>JI¡{I)¡1.
Actuellement,
il ya confusion
enlre
lcs adl!s Ile mariagll (:lranger,; el rran~·ais.
JI, I.I/cie/l
I.I! Fo!/e/'. - Mai,; nous ne dcyons prolégCI' 1/l1C la ft'll1rnl~ franl.'uise, Jl1ari('e en Fr¡lI]{'c,
.II ..•.. :,;1',; de HivÏt;f'{:s.
- 1'0Ul'lIUoi cela? ,j(; YOUÙl'uis
que la Frauce fÙl, il cel ("gard, 1In ¡iru d'::Isile.
Des formalités relatives au mariage,
Le mainticn
inùispensable
de rl~IlI'cgisll'I'IlIellt
des
aeles d(~ mariage
p«r les of[i<'iel''; de I'da[-(.:i,'il,
pl'O\'oqua quelques
objeelions.
JI. :";,,,; ri" Nit'i';l'es, - La ri'gle I1rl\\\'clle ,loit 1;1\'1,
h, malohlge lilJl'c, t'l l'ext'cplilll1,
le 1ll<\l'iage ellrl';.:;isll'Ú
ou nul[trit,. l'oint de cé\t:obrnlion, poinl lIt' CO!l::;t',I:J'alíon!
Jlml'
.<,;,;/'I'¡'itle.
ConsidÚrons
I'enregisll'cul'
des
mariaF:es
un ,lisll'ilJUlenr
aulolllali(lue
~
Oui, mais n'y mctlons
pas.
de ~1al!\'aiscs
pièces,
,;nns quoi nous CO!UlIlcllriolls
une cS"ro(l1ICl'ie, II sel'ait peu intéressanl
de i'an¡riSCI'
dcs ades i1l(~'gaux.
.1/.
eOlllme
1.llI·i"11
I.I! Frl/)CI'. -
Lc mariage
doit-il être cdébré
puolí(IUemenl'!
lelll'
e,;tla l[ucSliün
capitale
qui ful posée al! d,~'IJlll de la
cinquii,mc
séance, le 21; jauvier J9{Jü. Le fuu¡.çucux 1)1'('sident Sér() de Hivièl'(~;; üll\Title
dél'at L'U d(!dal'allt :
({ Je ne suis l'as l'ennemi
de la o;~[('IJl'ation du mariage. Mais je la vcux libre, que son Cilrattèl't: soil fa-
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2:j~
LE
MAHlAGE
ET
LE
DI\'ORCE
Il¡'; DEMAIN
milial, à l'exemple d'Elisée Reelus, ou philosophique ou
même religieux, Je veux que celle cdébration
échappe
à la rÚglementation de la loi. Pas d't)f(kian t lé~al!
Le ¡Jl'àident Sébastien-Charles
Leconle. - Il faut
étab] ir une distinction entre la cérémonie célébrée à la
mairie et l'acte de mariage enregistré par l'état-civil.
J'ai vécu en Angleterre oil cet enregistrement
n'existe
pas, et j'ai pu me rendre compte des inconvénients de
cette méthode. ñous devons demander la tmnscription
des actes sous seing-privé,
faits par les conjoints, sur
les registres de l'état-civil.
AI. C.-J/. "(ml/·it. - Evidemment. Sinon, la bigamie
et la polygamie relleuriraien t.
¡JJ. Pie/Te
Louys, très doucement. - La bigamie
n 'est pas un crime.
Le président 8él'é de Ilivih·es. - Ainsi vous vouloz
soumettre
Ù la publicité
qui résulte nécessairement
d'une transcription
SUl' les registres
de l'état-civil, des
conll'als privés qui ne regardent que les individus.
Jf. C.-.JJ. ,"¡ava¡'it. - Le mariage n'est pas un contrat d ord['e privé. Il donne à l'individu sa per50nna~
l¡té jurjJirl ue. C'est un contrat solennel. La société
civile est intt\ress('e à son existence.
JI' /{r:m'i COUIOll. - Je refuse de reconnaitre
au
contrat de mm'iuge une inlluence SlH' l'l~tat. Vous at~
tachez au mariage une idée politique qui ne lui convient pas. ñous voulons la liLerté individuelle la plus
étendue, et nous considérons le mariage comme un
contrat priYé ordinaire. Il ya vingt ans que je défends
cette théorie.
Le p/'ésident
8/;/'é dl' llívÙ)(f!S. - Actuellement, lorsqu'une jeune fille présente à un t,'ibunal un contrat
pl'iYé authentique, le tribunal dt~clJ.re ce contrat immoral. Elargissons donc la morali té officielle 1
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LE c(l~l'r¡:;
VE
¡¡Ù'OI01E
DU MARIAGE
~3;j
JI. C.-J/, SI/L'Ol'it. - Ne perdons
pourtant
pas rle
vlle le Lul du 1I1ariu¡:e, qui e::;l de fuire dps enfants, auxquds no u::; JI~"()nS, cn premier lieu, assnrer nn l~lal civil.
ilfe 1/1:111'; ('''l/lulI.
Lc but du mariage,
lei llue
nOllS k cnnsidl"rons,
est plulÚt que {uus lc::; enfant::;
soir.nt ~l(>"l',s, Certe::;, lcs ade:i ùe l\\tal-civil
ont uue
ndeur 'lue !lons ')(~ nions pas; jc suis mème pal"tis;lIl
dl) te que ,Îappdlcrai
lin " casier civil».
:'ious ne voulons pas supprimcr
ln famille, mais J'l'tendre.
Jc de!Ilande ,lU comité de volel' S\lr le principe
suiv:.lI1t:
L"
iI~'lI'ill.rJ"
est
'!lI1 1:llll{l'Ill
d'¡j)'({i'f)
priel:,
'Lc 1;01lIité approuva
celle dèlinilion,
t'l, l'unaniOlit(;,
moins ulle voix: cclle dc ~l. C,-~t. Savaril.)
1.1' /II',;sieloll
S,:/',; el,: lIiei,:res. - Compldons
celte
dl'~[jnilion, en d(;darant
({UC le mariage
csl fOl'rlll'~ par
toul urIe d'nit I'I;sullenL l'identité
des conlr¿~clanls
et
IcUl' il,t.)nlion ùe s'unil' pour la vic.
JI. J. JUSC¡¡}I-1!ell1wú, - ,Je propose un amendement
il cc nouvel article.
Je désirerai~
que les conjoinLs,
jusqU'à dix-huit
el "ingt-el-un
ans. fussnnt obliW'~,; de
donlll'r denx fois leur conscntcmenl
: la. pl'emii~re fois
c:hacul1 ;;('p<lrérnenl, en la scule pré,;ence
du maire,
et
la s,'c')ntle foi,; comme accoutuml~. Ainsi nou~ garantirions bcaucoup
de jeuncs gens conlre lïnlluellce
que le,;
parents ('xer¡;cnt encore SllI' eux au moment dl1 mariage.
,11" flci//'i
CUU!IIII,
-Ceci e~t une moùification
;1
l'article
ï~; du Code civil, qui a trait il la cdL'Lration
même du mariage.
Itéscl'vons
cet amendemcnt.
.1/. Pi,:i'/'c LOIl!ls.
-," .Je pense qu'il serait
bon de
rcmplac('r,
dans lc texte du président
Séré de It¡v¡eres,
le mol: ill/nt/ioll
par celui, plus nct el plus affirmatif,
de ev!o/II,:,' et de supprimer
l'expression:
¡JOw' lu. vie,
un peu ll',mé¡'aire .
.1[. Poul .lial'Ullaille, - FOl'llwle d'aulant plus témé-
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231
LE MAillAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
rail'c qu'clIe constituerait
un nouveau mQyen d'opposition au divorce, que la plupart de nos magistrats
seraient t¡'OP heureux d'employer,
Le lwésidellt Sér¿ de Rivicrcs. - Je l'avais adoptée
dans lc but d'éviter le contrat temporaire, la « location
de service » (3, Ii, H) dont notre collègue Lucien Le
Foyer est pm·tisan.
,11< Hell1'i Coulol!. - Nous pourrions dire: ... et leur
intention de fonder une famille. Mais c'est encore bien
poncif, et assez présomptueux
pour des conjoints de
cinquante
ou soixante ans! Arrêtons-nous
donc au
texte suivant:
lor: maria!)e est un conlrat d'01'dre privé. Jl esl furmé
]Jill' lont acte ti où résultent
l'identit,! des cOl/tractants et
leur l:ololllé de .~'unÎ1'.
(L'ensemble dé cet article fut adopté à l'unanimité,)
foc président
Sebastien-Chal'les
Lecol/te. - Cependant, pour avoir des effets civils et une date certaine,
ce contrat devra être transcrit sur les registres de l'élatcivil. Par cette simple transcription,
nous concilierons
l'indépendance des parties ct les nécessités dc l'état-ci vil.
La discussion reprillc 2 février, eH ces termes:
loe plÚidcnt
8Ó'é de Rívièl'¡:s.Nous avons déclaré, dans notre dernière réunion, que le mariage est
un contl'at d'ordre privé. Là-desslls, on nous accuse
dc favorisel' l'union libre, Je réponds à eette accusation
par un mot: Le contrat est, en cffct, privé, mais la
cohabitation est publique. Ce que nous voulons, c'cst
un l:ontrat libre, qimplilié, d'un usage facilc pour lous
ceux qui veulent fairc ICll!' devoir,
lA ])1'f:siJent •.,'¡jbastien-Charles LeêVnte. - Nous sup-
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LE
C())\ITI~
DE
Rl~FOR)1E
ne
~IAH(AGE
::!a;;
primons la c{~rÓmonie ciyile, mais nons conscrvons
tonles \t:s ¡prantics dn mariage. Nous nous préoccnpons sn<'loul de facilite!" le mariage aux indig(~nts.
I.,~ }JlÓido¡1 S,:",: d,} Ilit'ih'es.
Je dl'manL!c que
l'ade sons seing-pt'iy{~ non lranscrit constilue une proml.~SSI~ de mariage, dontla
ruplurc sans motif valable
cntl'uÎnt}l'a des dommGg(~s el inlérèls au profil de la
femme.
1,1: ¡'J',;s;d':'li
:";"/J({s[ir:i1-Cluu!i:s
J.eeol/le.
- Il me
SClllllle lln'îlesl i!lulile d'inst;I'l~¡' cettc disposition dans
I'arlil:k (PIC nous aYOns \'otl\. La jurisp!'ndl'lIce eonsidt;rel'<l n{'ces."'i1il'cment cet acte comme la plus forte dl~s
prl;sum ptions.
J,f! JJi',:sidl'lll
S,:¡,,: d,: Hivit"J'es. - Jc me mèlic de la
jUl'isp¡'ndence, et j'ai peur qu'¡\ ces promesses ('erlains
Ilwgistntls
n'opposent
eneore l'exception de l'ordre
puLlic ou des bonnes mœurs que, du ¡'este, k Code
s'absti,~nl de définit'.
¡\}. /(,'1/': de Cít(!f.'I/~JI/(:s,
Cn de nos adhél'enls,
:\1. FonlainL', l'é(lad.~ul' principal ¡\ lu I'r(~fecllll'e de la
~('iue,
nOlls t'~crit Cl~f:j :
1.,1 nl:cc~sité d'exi;,-er la p¡'euve de l'authenticité de
cet arle quelconquc,
et sn. rédaction en des tlJrllleS au
moins intelligibles
sera une source de difticlllll~s de
toutes nallll'CS, \uus avons déjà poussé
jusqu'à
l'extrt"me la manie de tout enregislre!', JUSqU'il l'cnregisll'(~mellt des enre¡.çistrernellts;
Je gràce, arrêtons"
nous à temps. Ce qu'il faul faire, c'est simplifier,
écourter l'acte LIe mariage. Il est de (luarante-cill(]:
ligue;:· l'Il France d de cinq lignes en Belgique, dans
le I.U\l'lI1bollrn, ('1I Suis!'e et aillellrs. On pourrait I)l~utêtre demande¡' qlle racle de müriage l'Ùt sill1plrment
la conslatation, par l'ofllcier de l'élat-civil,
ùe la volonté de ,;'unir manife¿lée par l'honune el par la femme.
'!
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2:U:i
LE
MAIllAGE
Er
LE
JHVORCE
DE
DEMAIN
Le respect de la volonté d'autrui pourrai.t être introduit
dans la législation et ne ferait qu'ajouter à la dignité
du mariage civil ))
Le JJI'ésident Sébastien-Charles
L('Confe. - L'article 7ti
du Code civil nous fournira la formule demandée de
l'acte de mariage. Celui·ci ne contiendra que les mentions essentielles sur l'identité et le consentement des
contJ"llctants.
Nous pouvons reprendrc maintenant la question du
domicile, que nous avions réservée la scmaine dernière. Ce contl'at de mariage devra-t-il
être transcrit
sur les registres de l'état-civil du domicile des deux.
parties Oll seulement de l'une des parties? La transcription aux deux domiciles me parait être une nouvelle et inutile complication.
Le préside'~t Sé1'é de Rivières. - Je désirerais que
l'on substituÚt le mot ¡'àidence à celui de domicile. La
définition juridique du domicile est exlrêmement
restr¡etive.
Si vous l'adoptez,
vous empêcherez,
par
exemple, le mariage in e.drelllis el hien des régularisations; VOllS renurez la transcription
impossible aux
colonies. Enfin, vous conlraindrez
bien souvent les
parties à l'aveu de situations pénibles.
Lr: JJI',;sident Sebastiell-Charles
Leconfe. - Oui, mais
le mot ,.esidellce cst dangereux au point de vue pratique.
IJI, A 1'1Iland Charpentier.
- On exigera loujours des
pal'ties des preuves d'identité:
carle d'électeur, acle de
naissance, elc., etc.
JI. C.-M. Saval'it. - Du moment oÙ l'identité est
certaine, il n'y a pas de raison de repousser la substitution de la résidence au domicile.
Lf? président Sébastien-Charles
Leconte. - A condilion que la mention du mariage sur les actes de nais-
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LE C<)~I1n::DE RÉFORME
Dt: MAnlAI~E
~:{ï
~anl'I.' dl.'"' partie;; continue à drc raite, ainsi que l'exige
la loi (I,~ I Hm.
On e'\arnina ensuiteJes cas d'oppositions llulllaria¡..;-l.':
M. ,•.•
·':/msIÚ!ll-Chr¡¡·les
l.ecul/lr?
J'(~n demande la
supprl'sslon.
:11. lIe,,,: d,~ Clw('(U/Ilr?s. - ,I(~me rallie, au conti-aire, ¡)
J'opinion du dol'leur Cazali~, de )(me ~l'vcrille, rn demandan t (lue le com ité retienne trois cas d'o)JJ>osition
au l1lari¡\gí~ : ¡',lvarie, la tubel'clllo,;e et la fuli(~. C'est
l'intl~rd d le devoir de la so(:iété de s'opposer au ma~
riag(~ de,; fous, des tuberculeux et des avaril~s. La santi\
est un bienfait primordial et inestimable
dont nous
IÙ\,"('n;; pas le ùroit ùe priver nos enfants.
AI. (Je/w"! "~'lillle. - ~lais une loi qui interdiraitlc
mal-iage aux syphilitiques et aux tuLereuleux serail un(~
loi de suspect;;.
jlhll~Jlulall/t-S';gllil/.
Elle entraînerait
une r(':v('~lation publique de leU[' état, peu ú01icall' .
.Il. C.-.JI. Sl/v(L/'i l. - Yoilà, préeiséll1ent, dl~s que;;tion~ d'ordre pI'iv(\ sor lesquelles on ne peul lt·'¡..çif(~rer.
JI. /1 rll/lllld· Charpl?lllier.
l'\ous ne pouvons pas
inlerdire le marlilge aux phlisiqu('s et aux tuberculeux,
puisque leurs maladies ne sonl pas ineurablc·s.
Ji. Il(')¡,: d,: CllllV(/~Jnr?s. - Je demandll qu'un cel'tifieat dll santÓ soit exigé des conjoints allll10ment de l'enregislremen 1de lellr r.ontrat de mariage. 1\e poi n tex iger
(~C r.t~l'lificat, c'est autoriser
légalement la {~ontaminalion cttoulr,; s,~s con,;t'~l}uenl~csd'orel"" priV(~ <:lsocial.
l,' })iÙitl,'n/
S,:/¡(/slicn-CI¡r¡J'il?s
Laollle.
Je suis
OppOSl' au certil1cat médical, bien qu'il sail exeeIlent,
je Il: reconnais, en th(~orie. D'abord, nous voulons éta-
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2:m
LE MARIAGE
ET LE IllVORCE
DE DEMAIN
blir un I'l\gime de liberté. Les deux ,~atégories (les avariés et les tuberculeux)
que vous condamnez sont
dignes d'int(·rÔl. Il est impossible de créer, dans la
société, des classes d'individus qui :;eraient des parias
- sans qu'il y eÙt de leur faute. Leurs enfants, d'ail·
leurs, peuvent en valoir d'autres.
Le Jll'ésidt'llt Sél'é de Rivi"l'es.
- Il est, dans des
corps malades, des cerveaux 'trÙs puissants. L'exemple
de Pascal, atteint de neurasthénie traumatique, à la suite
d'un accident de voiture, en est une illustre preuve.
JI. Reni! de Chava.1Iles. - Mais la loi ne doit pas consacrer des exceptions morbides.
I,e ¡m!sidellt Séúastien-Charles
Leconte. - Un certifificat médical présente peu de garanties.
Il pourra,
peut-Ôtre, être obtenu de certains praticiens peu scrupuleux, même par des malades en pleine évolution. A
la tyrannie des parents, il ne faut pas substituer une
auto~ratie médi cale.
« Si, cependant, vous étiez d'avis contraire,
il faudrait
que ce certificat ne pÙt être accord(\ que par trois médecins désignés spécialement pOlir cette fonction dans
chaque chef-lieu, chargés d'une mission officiell,' de
contrÔle, présentant, enfin, toutes garanties.
!II. Octave Uzallne. - Un nouveau genre de rcvision!
I,e }Jl'I:sidmt 8i!bastiell-Cltarle.~
l,ecfJlIte. - Ce serait,
hélas! l'inquisition
scientifique. Et ce serait bien compliqué et peu pratique.
I.r! pi'ésident Sàé de Riviè1'es. - Bornons-nous, aujourd'hui, à retenir le cas de démence.
« L'internement
du futur époux, tOlltefois, ne saurait
suffire, la loi de fH3H rendant cet internement
trop
aisé; l'opposant aura la charge de provoquer l'interdiction et d'y faire statuer dans le délui qui sera flxé par
le jugement. »
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~\Ir h's i!lstances Je l'un de nous (1), estimilut que la
santl~ es'. la seule rÍt:hes::;e dont il ne puisse l~trè vain de
ùem:\n,lcl' le partap;e uniyersel, on r,~yjnt. dans la
s('ptièm,' rl~union, SUI·ln question du certificat d,~sant(\.
Mab 'Irl1e Oddn-Deflou nous !'(~pondit : (( !lIais c'est une
entra \"(~fI ue v(Jus vl)nlrz apporter au mariage, Les parlieuliel';; sont libres d'exige!' cette garantie si J,on leur
semlJlc; mais on ne pellt la leur imposer.
f.c lJi',:sidl~1l1 ;:),ihlls/il?ll-Cha¡'/eg
!,C,:Oil/f',
Dans Ull
article fort sérieux, publié par la Ill!/)uc sl'iI?Jlti(il}ue, le
doclcllI' Yalentino affirme que les (\poux avariés sont
des épollx Je choix ...
J.e (i',:sideilt J/ogllnud. - On peut dre aval'il' pendant UIH' période Je son existence, sans le savoir, C'est,
du mc,ills, Ull jeune ml~de(:in très distiugu(\ qui me l'a
aflirm!·~.
LI' /it'hidc¡¡[
~I;'I":
de llivi':l'es.
Je crois avoir
trou\'!', une solution qui donnera satisfaction ;', la juste
lhèse '{lw dúfenù notre ami de ChaYa!íne~. :\e retenons
ancnn ca" d'oj!po~ition, Il1Ümc la dt\mence. Considérons
que la maladie es!. assimilable il l'erreur sUl'la lll'rsonnp
que pl'l·voil I'artide iHO du Code civil. Ainsi, nous discuterons, en même temps que le chapitre [\', quelles
maladies : dl'mence, avarie, épikpsie,
lulJel'l'\¡\nse,
alcoo1isme el autres aussi essentielles, ppuvcnt légitimer la ùe1\1and(~en nullité ùe ma!'iage.
(Le Comit(· adopta, ¡'tl'ununimill\
cetle solution).
Al" /Jclli'i Couloll. - ;'\OllS ùevons t~ll('orc revenir, anjourd'hui, sur l'adoption d'une formule simplili¡'~c d'acl{~
l)
(1, \1. H, de Cha\'!!¡;nes.
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:! tu
LE MARIAGE
ET LE DlV()/lr.E
/)[
nEMAIX
dl> maria~c, formule flue nous fournira, ajns~ que, le
déclarait, la semaine derni¿Te, le président Leconte,
l'article ï6 du Code civil.
M. New; de Chauagnes. - Je demande que cel acle
contienne lrois menlions essentielles sur l'identité, le
consenlement des contractants
et le régime malrimoniaI adopté par eux.
M. AnI/and Cltarpenlier.
- Vous vOilIez que ('el ade
soit un guide pratique du mariage.
Le pl'Óident 8¡id de /liviáes. - Mais vous ne POU\'cz
le rendre olJligatoire, sans quoi, vous détruisez notre
conception nouvelle du mariage, que nons considérons
tomme nn contrat libre et privé.
¡)f11l'~ Sr.ltmahl. Mais c'esl J'union libre que vous
légalisez, avec une hâte peut-être excessive. Savez-vous
qu'en Angleterre, les facilités apportées au mariag(~
n'ont pas amélioré le sort des femmes ni celui des
enfants, que ces facilités ont été nuisibles aux Françaises?
Ale /Iel/1'i Coulon. - Madame, en Angleterre,
il y a
deux modes de mariage. Or' nous n'cn voulons qu'un,
nous n'en admettons qu'un, celui qui supprime les situations irrégulières!
¡,e fil'¡isident SI;)'/! de Rivières. - Ce que nous voulons,
c'est élargir Je cercle des devoirs, faire tomber les
(\goïstes dans le domaine de la responsabilit'{~.
Le ¡Jrt!sident Alagnaud. - Notre projet de loi est tou t
en faveur de la femme.
" Plus nous facilitons le mariage, plus nOus pl'Otl"
geons la femme, puisque nous lui donnons la possihilité de fa¡r'e enregistrer
sans délai, dans le moment
mÎ~me de la passion, son mariage. Par là, nous lui fournissons le moyen de réaliser immédiatement
sa vo·
10uté. Et., de pl ilS, nous songeons il (:l'Î~er des droits
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LE (f)~lITf:
DE R¡::FOID1E
Ill'
tH
)IAHIAGE
familiaux pour tous les enfants, C'est dans cc demier
but que .j'avais proposé
la régularisation
I¡"gal,' de
l'union libre eOllsid(~rée comme un deuxième mOlle de
m¡¡¡'i¡¡gr- l';g-itim,~. Ur, c'est (:e modl' que vous ;tdupte/'
uniquement.
Yoyez donc à quel point je suis ¡¡n~e
vous:
JIlllt
~GhillUl¡{.
Yon:> avez autorisé lu jeun,~ fille il
contrader
mariage h parti!' de dix-huit ans, sans le
COllSI:ntement des parents'! 'lais (:'est beau('oup trop
[¡'JI. Le jl:une ;\g(: des mères
iotlue d'une façon désastl'CUS2sur ¡'dat physiologique des enfants.
,1/ . .1 i ¡wllld C/uli'}Jelllici',
II faut cependant, dès
que le cu:U¡' parle, dès que les sens pnlpitellt, donner
aux conjoints la faculté de sc marier. Pourquoi voulczvous aussi que l'enfaut soit la conséquence immédiate
et obligatoíl'e du muriage? Les naissauces ne '¡erraientelll:s pas SI: produit'e seulement dans des (,(lllditions
suffisèlutl's de Lonhcur?
Mc l/('lIi'; COlllu/I.
Jamais la question physiologique
n'a ét~: ainsi discutée, rnèmc dans le dl'oill'omain,
AI. 1.""/iULd Llll:UUt'. - i\ous pensons trop Ù la petiLe
bourgeoisie.
Les filles du peuple de dix-buit ans qui
ont dps amants sonl extrèmernent nombreuses.
AI" /lemi CUl/Lolt
'1). - Quant à l'indieation dans
l'acte dc mariag!', du régime adopté, j'estime qu'au
point de vue de la sécurité des époux et des tiprs, il y a
intérl:t à ce que cc rég-ime soit connu. ,J'adIlICLs, hic:n
entendu,
que les parLies puissent disposer de leurs
biens, sous tuuLes les formes possibles d'actes
I,e /'I'.'sid'~1I1 •••
·:';/Jl/slicll-Chal'les
L/'COllk.
- Si, cepl'n1) Iblitiillle
reunion.
Hi
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212
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
ilE DEMAI~
dant, nous ne conservons qu'un seul régime, celui de
la séparation de biens, la mention devient inutile.
Le pi'ésídent Sél'é de Rivières. - CeLLe mention,
d'ailleurs,' est illusoire, quant aux effets vis-à-vis des
tiers, puisque les actes de maria~e ne sont jamais
communiqués, si ce n'est aux tribunaux de commerce.
J1f" I/Wl'í COt/lon. - Il est inadmissible
que les tiers
ne puissent être rensei~n(~s. D'autre part, nous ne pouvons décidel' aujourd'hui quels régimes nous maintiendrons. La discussion serait prématUl'ée. Votons sur le
principe suivant: On (¡noncera, dan:; racte de mariage,
le régime matrimonial adopté par les époux.
(Ce principe fut adopté par le Comité, sauf par le
président Séré de Rivières.)
,ll" Henri
Coulon. - II est nécessaire, maintenant
que la première partie de notre projet de loi est à peu
pr('s terminée, que nous revenions SUI' l'article t:;6 du
Code eivil et que nous fassions nous-mêmes un article
qui dMcnde notre projet de loi.
DJ [/I'I!sidenl .')';/'/i de Riv¡'~i·es. - Je propose la sanetion de la responsabilité des fonctionnaires, bien que je
n'i~nore pas que teLLe responEabilit{ soit un leurre sous
la Hépublique comme sous l'Empire ..
Mc !leI/ri Coulun. - Mellons que l'officier de l'état
civil qui aura contrevenu aux r¡~gles posées dans notre
projet de loi sel'a passible de dommages et intérds.
Le ¡Jr/:sidelll Séóastien-Charles
Lr;colîte. - Et s'il est
insolvable? Je demande une peine plus ¡çrave, la eontrainte par corps,
Me lIenri Coulon. - Mais il n'y a pas d'inùividu vél'itablement,
complètement
insolvable.
L'article
1382
nous donne beaucoup de garanties.
AI. Viftm' Marguaítte.
- Ainsi, nous 1l0tLon::lentre
l'amende etla pri!;ion,
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LE
COMIT~:
ilE
¡d:FOHME
DL' )IARIAf;¡':
243
¡JI. ()l'/llVP. U:;alln,:. - Le fonctionnnire
coupable pourrait êtr(~ h[;lmé, el, il la suite de trois hlÙrnes, rl\\"O([I)(\.
il!. S,:)',: d" Ifivihes.
- C'est la peine civi/[ue : suspension
de~ fonctions,
suppression
des lh'oits nectoraux, aYee appli('ution
de l'artil'!()
41;;1 f'l de la loi de
sursis, que nous devons adopter,
Le pr('sidcnt
Leconte rt"digea I'mtide
.-.;uivant, qui fut
voté ~l l'unanimité,
moins
une voix, ceUe de ~1. l'nul
l\1ül'gueri Ltc :
« Les olïi('i(TS de l'éLat civil ([ui aumieuf
eonLrcwnu
aux règes posL'es dalls les articles précéden ts I':¡unon t
être frappés des peilll)s civiques Il!'l~\'ues pal' I'al'licle 4~
du COlk p{\llal, salis prt"'indice des ¡[oIlÚnagc" Pl intl~rêts dont ils s{)ront passibles
à la rCl[Il{;te lIes pèlrLirs. II
:II' I/"/lri L'UIl/UiI. - Illlons res le il discute¡' k ehapill'e
des demandes
e11 nullité de. mariage,
Il I't"sulte d'une
cOII\"cr:-'ation que quelques-uns
d't'litre 1I0llS ont tenue
avant
séante,
lllIC vou:; scriel. disposés
à I'ail't: des
maladi()s
¡[•.s (;as de di,'or(;e.
Ain~i, IIOUS supprimerions ()ulii)l'cmentl('
(:\¡¡¡pit¡'e IV du Code civil.
I.e lJ/":sid"1I1
.'1,:"t! d,~ Ili¡;i,~,."s. - J'avais demandÓ, la
s{lmainc dC1'Ilière, que la I!1nl;1l1i0 ft'tt ilSsilllilabl('
;\
l'e1'l'eu¡' SUI' la pcrsonne pré\'llI~ ¡;ar l'¡lrtid!)IHO du Cod!)
civil. Bcau(;()up de cas ùiflicile"
Ù faire admdtrc
l'our
obtenir
le di\'orec,
I'alcoulisme,
pitr ex Cm pIe, pourraient
l("gitimel' la demande
en l1ullilt; d,) mal'iage.
A
l'artide
IHO, j'ajouterais
le paragraphe
suirant
:
« Est i\ssimilée
à rerreur sur la personne,
l'errCIll' SUI'
la santé de la persollne.
Le mariage pourra ètl'() ;llla(lu(\
pal' celui qui aura épous() fi son insu un individu atteint
de maladie eonstitutionnelle
ùe llatu!'e Ù ('mill'l'lll'!' ou il
vicier la génl',ration,
et notamment
d'impuissance.
de
démence,
d'avarie,
ù'épilepsie,
de tuhe¡'('ulose
ou ¡['al-o
coolisme.
"1.
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2·H
L~ MARIAGE ET LE Dlnll\CE
bE
IJEMAIN
Al" Henri Coulon. - Je crois qu'il est dangereux
d'étendre ainsi les nullités du mariage. Les etlets de la
nullité sont plus préjudiciables que ceux du divorce.
Aje lJertault-Ség!tin.
- Et, notamment, pour les en·
fants qui en pâtissent.
A/me Oddo-lJe/loll. - De plus, le projet de M. Séré de
Rivières laisserait une latitude énorme et dangereuse ù
la jurisprudence.
Le jm;Údent S'!ré de Rivières. -- Hemarquez, cependant, que l'action en nullité n'est plus recevable au bout
de six mois.
,Il. A ¡'/Jlal/(l Charpentier. - C'est lrop ou ll'op peu.
Le président Séúastien-Charles
Leconte. - Je l'am
propose ce texte transactionnel,
qui me paraît moim
dangereux :
« Est assimilé il. l'erreur sur la personn!',
le cas ail i
serait l'CI~O[HlU que l'un des conjoints était, au mamen!
du mariage, en ¡\tat de démence, ou atteint de syphilif.
eontagicuse, ou úe tuberculose également contagieuse
ou d'épilepsie, el, dans ces demiers cas, a dissimulé Së
situation de sanlé à l'autre conjoint. »
Ou bien, supprimons toutes les nullités, el réservons·
nous d'en faire, le cas échéant, des ,'auses de di·,
vorce.
Le président Sé/',: de Rivières, - Vous élargirez diffi··
cilemenl le divorce à ce point de vue. Et vous VOUi;
heurterez pareillemen t aux difficultés medicales q u(~
vous redoutez.
Ale Hel/I'i Cuulon, - C'est que vous considérez les lois
du divorce telles qu'elles existent ,~tnon telles que nous
les ferons.
Le ]m'sident Séúastien-Charles
l,eeOllle. - La nullitti
est une affaire du moyen-àgc.
M. Léu}Jold 1,ucuw·. - Qui :sent l'Église!
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/,~ !!1'(:Sitll'lI/
:.•;,:/'1: d~ /(¡1!ii!j'e,~,
Vous la I'epoussrz
pnrce I}lWvous y voyez un pi¡~ge catholique!
JI" l/1'IIi'i ('oulon, - La nullité n'est qu'une for01ul(' :
Oll ne prul r01pt\('hrr par un mol un fait.
I.~ !l}'Ilsid"ilf
5';':"'; d,' Rivi';"I'S. - AlOI'';;, maintenez
lout au moins I'oppo;;ition, en l'as de ù(!mencc, t('lle quI'
nons J'avions vol!;(~il y n quinze jours, "
Le lomill' adopta celle solulion et termina ainsi la
pl'emil'l'c pal'lic de ses lrdvaux, dite de cc J'entrc"e dans
le mariage, "
(Juelfjucs jours apl'!'os le votr de ce projr.t, nous rc'.'I'lmes, d'un cc vieux petit emplo)'¡\ de I'état-ci\'il ., I'inlt;r('ssant(~ leltrr. suivaule :
cc ¡;arlid,'
U de volr(~ projet dl' loi me parait mèeonnaill'e ll's vl'rilaLI!'s iott"rds d'une classe de la population appl~lée ¡'¡ devenir de plus en plus nombreuse, crlle
des prol(\taires libre-penseurs
qui ne frl'ollt appel ni ail
milJisU~rc du prl>tre, ni à celui du nOlnir(' pour sceller
Il'ur union,
cc La plupart
d~ ces bl'U\'cs gens sont incapahles de
rédigcr I)UX-II1¡\mcs, avec rcxaditllde
d(;sirallle, le
contrat rri\'('~ visé pur "otrc artieIc !l. ()u bll'lI ils
s'aùl'csset'ont à un intermè<liaiI'c qlli sc fera paycr', 011
bi\~1lil,; 1"Lablironl eUX-lI11\mesun document informc oÙ
seront estl'Opi¡'!üs leur dénomination
et ('¡dIe de Iellrs
par¡'n ts el que la mairie ne pourra pns \'alablem(~n t
trans('l'ir(~ ,
\( I'lIisquc celIc-ci doit intervenir pour authenliqurr
le conlrat privl', ne serail-il pas pllls simple et pllls
avantageux de donncl', à ceux qui le d(;sircnt, la f,wultÚ
de faire directement cnre~istrer racle de lellr mariage
sur les rr~i:'iirCs de Jï1at-('ivil, aussi Rommairemf'nl et
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2411
LE
MAI\lAGE
ET
LE nH'ORCE
DE
Dl':MAIN
aussi simplement que cela sc passe pour les naissances
et les dúcès '!
« Il suffira que les parties, entièrement
maîtresses de
Jeurs jou\' et heure, se présentent quand bon leur semblera, munies d'actes de naissance délivres gratuitement. Pour peu qu'on se décide à mettre en usage dans
les villes populeuses des registres ad hoc, imprimés
sllivant une formule concise, l'acte de mariage sera
dressé séance tenante, valablement et correctement, en
cinq minutes,
n'ayant occasionn~ aux contractants
qu'un unique et bref dérangement,
alors que la procédure, en apparence simpliste, instituée par YOS articles
~~cliO coùterail, dans la pratique, aux pauvres gens il.
qui je fais allusion, plus de démarches et d'argent, pour
,¡l'river à des actes dans lesquels foisonneraient
les erreurs si préjudiciables
au public toutes les fois qu'il
y a il.justifier de son identité l'OUI' des questions de
succession, de caisse d'épar~ne, de pensions, de posle,
d'inscription sur les listes électorales el tant d'autres
dont je vons fais grÚce.
« Bien entendu, les personnes qui prN¡'reraient s'en
tenir à votre système en auraient le droit.
« Les futurs époux auraienC la faculté d'opter entr(:
deux procédures déterminées,
ru ne par vos articles H
et 10 et l'autre par un article supplémentaire
à trouvel'
et dont voici l'économie:
« Le contrat privé prt\vu par l'article H et la lranscril>
tion ,'isée par l'artide 10 pourronl être remplacés, a,
gr(j des contractants, par un acte dressé par la mail'Íl:
sui\'ant une formule sommaire sur la production
dn
leurs actes de naissance,
« CHÉHET
»
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LE
C{)MITI~ liE
Hf:rOH~II::Dl" )I.\HIAI;E
24 ï
Est-il besoin de dire (PW nous nous f'onformÙmes
à
ces justes i)bservat ions.
1\1. Pierre Lou)'s, rl'lpnu Ù cdte épo'_lue par les ('I;pNitions d':11J/lIu¡{il'~,
à !'OlJl!ra-CumiIIUI\
nou:-; "'l'ri\'it I"gakl1leut:
« ~i j'ayais élé prést~nt, j'alll'ais disl'uté (:I~l'tain('" dispositions des arLi"¡I~s l, J etl:1 dn projd puIJlit\ el' mal in.
« A di:..:-huit aus, un jcUlw homllle
peul. êtrc liecncil~
(~s,lcllre:i eti's-..;('itmec"
d dc\'euil' éducatellr.
Au lllí'nlt'
Úge, il prut s'cngagel'
dnns l'al'lnée
~ans le e(Jf¡senll~lIlent de ,;on p'\r(~ et den~nil' rapidement
sous-ofliL'ier.
Mil~ux cncore, h dix-sept
an:o, il peut I"!re 1I0Illm:' aspirant, c'cst-il-dire
officiel' de mal'ine
¡j'en (rIHI\'C plusieurs expmplt's dans la ùernii~re lisie nayale\.
Dans un
combat, I~Ucas de mort fIe se,; chefs, il l!l'end le commandemcnt
pt peut envoyer à la mortlout
un I;fj\lipage
ou l'aire fusilll'r Ct'ux (lui ne se haltl'aieut
point.
Il
semble qu'il y a là uue responsabili
tl~ publique
singulii'rel11enL pllls gl'a\'c qlle la I'csponsal¡i1itl:
prin;e qui
rt"sultcrait
lk son f;tahli,;sell1cnl
par mariagl'.
" Sans 1ll1'me aecordpr
Ù la jeunes~e
aulant
de ('onfiance qUI: la mariul' lui en ll;moigne,
j'aurais
demandé
qu'onli:\;\t
il di:\-hllit ans I'Ùge auquelun
lils pl;Ut contrader
11Iéll'iagr "ans ln eonsenlement
<le sa mi~re.
" En (:'~ qui l~onc_nrne l'article
I:l, je ne lll'l'xpliqlle
pas pour'luoi
on a distingué
pal'mi toute" ks sl'ctions
de la palhol(lgi(~ les maladies
mentales
l'OUI' l<>s laisscr
soulllise,; il l'opposition,
Cc sOlll jusleml~nt cnl¡'~s que
j'aurais
1'~eartl~I~Sentre toutes,
ear si llOU~ sa\'ol1s tr(:s
Lien cc quc (:'est qu'un
phlugmon
ou qu'uno
tllherclllose, nous ne savons pas du tout cc que (:'(',;t quc la dl~_
menen o II la manie.
;':ous ignorons
j use¡ u '¡), l'esse nec
même de la force nerveuse
et il plus forte rai;;on la na-
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24R
LE
~IAHIAGE
ET
LE
DI\'ORCE
DE
DEMAI!\'
turc de ses maladies. C'est le pôle inconnu, la terrl~
inexplorée de la médecine, et nulle part les erreurs d,'
diagnostic ne sont plus faciles ni plus fréquentes.Il faul
bien admettre qu'un fou qui trouve à se marier est UII
homme dont la folie est au moins douteuse. L'article 13,
s'il est adopté, aura pour conséquence les jugement~
les plus iniques. Qui veut noyer son chien l'accuse d,)
la rage: qui voudra garder sa fille l'accusera de folie,
et on entcndra développer de:; syllogismes comme ce·
lui-ci: « Ma fille possède 500.000 francs. Elle épouse un
jeune homme qui n'a pas le sou. Donc, elle est folle. l
Et hien des tribunaux jugeront ([u'en elTet cette jeun,:
fille est folle.
« PIERRE
Lo¡;ys. »
L'application de l'articlf> 1:1 n'aura pas dc telles con·
séquences, puisque l'opposant, comme nous l'avons vu.
sera tenu de provoquer l'interdiction du futur époux.
Des obligations qui naissent du mariage (1).
Le ¡m:sidenl 8¡:baslien-Cha1'les Leconte. - Je propos?
de remplacer le chapitre V du Code civil pnr les articlc'
suivants:
1. Le mariage, au regard de la société, n'a d'autre fin
que la fondation d'une famille, l'entretien et l'éducatioil
des enfants.
Il. Les deux époux ont des droits et des devoirs iden·
tiques et ~gaux.
Ill. Ils se doivent mutuellement
fidélité, secour".
assistance.
IV. La nécessité de l'autorisation
maritale est supo
primée.
, \, 1\" réunion, O mars i!J06.
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LE
CO~IIT1~; DE
RÉFOR)¡r;
()I'
MARIAf;E
2i\l
\" Les époux doivent nourrir, entretenir
et élever
leurs enfants,
Les :\rtieles 20~;il :!ll du Coùe civil sont maintenus,
Permettez-moi d'exposer mes motifs:
Le mariage serait inutile si les enfants naissaient
sans l'intervention de l'acte sexuel.
Le mm'iagn n':wrnit aucune raison ù'totre si les (mrants, il l'llPurc de leur naissance, étaient tous neYt'~s et
maj(~lIl";, Cl! (~tat de Sl~ cOlldllirc.
Dans la situation actuelle de la France et de la société fl';¡,n~'aíse, le seul point important ('stla crise de
la nalalil('~ [\¡;~raYl':c par la mortalilt', infantile, ell'('ducation SI upidc donn¡':e aux enfants qui naisspnt encore,
aux pllls l'al'es survÍ\'ants, La France est mourante.
C'est dont: au point de vue dl~ l'enfance et de l'éducation (¡., l'enfance qne nous sommes oblig(~s dc consi(\lor'CI'le
m:lria¡'::l',
AF I1"l/ri
('OU/UIl,
Le mariage n'a pas pOUl' lin
('xclUSÍ\'I,' Ùï'!eYCl' J(~S enfants. Les époux s'associent,
dans la S()('i01l~,J'abord p<llll' ('rl:'cr UIW forr'c, V" soli .r
Ir. l))'f:.~id"l/t
.'¡:f¡u8Ii"Il-Clwl'les,!.eclIlllr..
-- De toules
fa~ons, il est inutile d'introduire
l'U})IOU1'
dans le marí[\~c Ip~;)l. Cccj est une affaire de mœnrs, cc n'c,:t pas
une ajruil'l~ dl' h\¡;islation.
Il faut f.wiliter le mariag-e, parce quc l'union liure
est g(~lIl:'l'akmellt ioréconùe, et que ses produits sont
souycnt inféricurs, Ù callse des muuvaises conditions
de leur {,t!\I(:atÍon.
Il l'nut donner aux deux épollx des droits égaux. Ils
ont, eu ROll1n1l',d¡\jà les mêmes devoirs.
En l'éalitl\ nous nc ferons que sanctionner
cc qui
existe déjà dans la pratiquc de la vie,
Dans tou.; les ménages, ("cst le plus énergique, ¡:'est
I,}mieux adapté aux circonstances
de la vic qui com~
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250
LE MARIAGE
ET LE DIVOHCE
DE
JJM1AIlX
mande. Combien de femmes dirigenl, le ménage 1 com
bien de femmes le font vivre 1 •.
JI- Henri Coulon. - Je voterai vos articles 2, :l et il.
l.:article 4 est inutile: la suppression de l'autorisation
maritale résultera de nos votes ultél·ieur¡.;. Toutefois, je
remplacerai,
dans l'arlicle 3, le mot secours, qui a un
sens charitable déplacé, par le mol (!id~.
En outre, je demande le maintien de la pension alimentaire, dans tous les cas, à titre de garantie entre les
memhres d'une même famille. C'est un lien, un témoignage de solidarité que nous deyons conserver.
¡}J. A rmand Charpentier. Encore faudrait-il savoir
jusqu'où s'étendra la famille. Je limite¡'ai l'obligation
de la pension alimentaire pour les ascendants
à leurs
descendants.
M. Victor Afarguerilte. - En d'autres termes, à la fa··
mille directe.
JI. Neill! de Chavl1gnes.
- Les enfants ne devraient
être tenus de faire une pension alimentaire à leurs pa·
rents que lorsque ceux-ci auraient rempli vis-à-vih
d'eux tous leurs devoirs, c'est-Ù-dire les auraient nour··
ris, entretenus et convenablement
élevés .
.fe vous soumets donc le texte suivant:
« Les enfants doivent des aliments
à leurs père t t
mère et autres ascendants
qui sont dans le besoir"
lorsque ceux-ci ont rempli il leur égard les obligatior.s
prescrites par l'article 20 ,) (ij.
M. VicIo;' J/argllCl'itte. - Ceci me paraît assez jusle.
Tant de gens abandonnent
leurs enfants et se perm<.ttent ensuite de leur réclamer des subsides.
Jle HCllri Couloll. - Les enfants doivent toujollrs
soutenir leurs vieux parents.
w
1) \'. notre
projet
d"¡oi,
d(lns l'Appendice.
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LE CO:\IITE
DE R(:FOR)!E
nr
MARIAGE
2:il
AI. UO}lnld Lac(Î1!1', Vous posez là un principe
hirn dangel'eux .
.I!. L/lÓc/I Le Fvye)'. - .le voudrais que l'obligation
ùe nourrir les enran ts résull<it, non pas du mal'ia¡;e,
mais du fail seul de la paternité.
JI. UO}JUld l,ac01l1'. - Je suis tout il fait d'accOi'd
avec M. ùe Chavagnrs, mais je pense qu'il serail hon
dc remplaeer, dan::; ::;on article, la conjonction IOI'sr¡w:
pal' la IOl:lItion " moins 'Ille, qui caraelél'ise mieux fe cas
ù'exccption dans lequel nou::; rangeons les parents indigne,;.
JI. 1 ï"IUI' Jlrn'!/uel'illr'.
-- J'estime
celle restriction
indispensahle,
Np /lr'Ill'¡ (,1/11011, - Mêmes indignes, les parents ont
droit allx aliments!
.1/. /1: /iI'hidf?lIt
."\';/J(lslien-(,'/wrles
lA!<,olltr',
Le
texte ùe Chavagnes ouvre la porte à l'arhitrllirc
des
juges .
.11.r"o/)old I.rtWllI'. - !\lais si vous ne faites pas la
l'l'striction (IU'il nous propose, Ir:; jU3es, par at.lvisme,
seronl IOlljo\ll'S l,'nlt'~s de (Ionnpr raison aux parents
contre l,~,;enfants,
M' I/"I/i'i
('''¡¡{U/l, ::.i la pension alimentaire n'cst
pas foul'llie par la famille, elle devra l'être, par la soda!;.
JI, Uo}¡¡¡ld 1_llcow', - Pr(~cis6ment; la société s'oc~
cupe aduellcrnent
du sort des "ieillal'ds; ("(',;l bien le
momenl d'¡¡lll'ger les charges familialrs.
JI' III'lI/'i Coulon. - :\lais il y a Ir ca,:;des parents
qui n'ont p" éll~\'er leurs cnfanls.
JI. lJ'o}iIIld 1,lu:ow'. - .'ous pouvons « adoucir ", si
vous le voulez, le tex te de 1\1. ùe Chavagnes, en spécifiant quu les parents ne pourrontl'éclamer
une pen:sion
alimcnlnil'e s'ils ont manqué manilestellle,1l
el volulIlairement aux obligations prescrites par l'arlicle :W,
BANCO DE LA REPUBLlCA
IlIlIO TBCA lUIS· ANGEL ,,~NGO
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252
LE MARIAr.E
ET LE DIVORCE
OE DEMAI'í
•
Le Comitt\ vola à l'unanimité,
moins deux voix,
celles de Mc Henri Coulon et de M. S .-Ch. Leconte, l'article suivant:
.11'1.21. - Les enfants doiv~nt des aliments à lr:tIí'S
p"l'e ct I/u'rc cl nntres rUI:cndants qui sont drms Ir:br:,win,
rl muills '¡lU! rcu,r-ei aiclll manqué manifestement
et VI)·
lonlai/'Clllent au;r obligations prescrites par l'artide .'20.
La pension alimentaire en faveur des beaux-pères et
belles-mères,
que prescrit l'article 206 du Code, rencontra peu de partisans.
M. Lucicn Lc Foyer. - Voyez la situation d'un individu sc mariant deux ou trois fois et ayant, de cc fait,
plusieurs beaux-pères et belles-mères h entretenir!
,1/. Sébastien·C harles Leconte. - Ce qui est fâcheu x,
c'est que nous ne puissions légiférer sur les beaux-parents et leur interdi¡'e taule action sur les ménages,
Sans les belles-m(~res, il y aurait P'3U de divorces.
M" lJrll1'i Cl)uÚm. - Puisque vous avez créé une exception pour les parenls indignes, vous devez en étahlir
une semblable pour les enfants ,!galement indignes;
sinon, la réciprocité ne serait pas égale.
AI. Fielo/' Margueritte. - Quelle que soit l'indignité
des enfants, les parents en sonl toujours responsables.
Mais les enfants ne sont pas tenus à la réciproeité.
M" flen/'i Coulon. Hemarquez que, au sens juridique, le mol enfant ne comporle pas de limite d'âge.
M. [ucicn ¡Je Foyer. - Il serait bon de limiter, pour
les parents, l'obligation des aliments, à leurs ènfants
majeurs ou ('mancipés, pour faire contraste avec l'article iO qui concerne les enfants mineurs.
11faudrait encore excepter lous les cas oil les enfa'! (~
refuseraient de travailler.
¡)J. ViclO/'
.1fl1l',?llel';lte. Ces cas de misère volon·
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tail'[~ ~()nt pr(~vu~ par
sul'fil',l de ll1aintcnÏl'.
l'article
::WH du Coue, qu'illlous
Du second mariage (1).
JI. 1.';"}Juld
LUf'fll/i',
1\OI1S ne pouvon::;, pui::;quc
nou~ accordons
aux époux des uroits l'gaux, interuire
Cxchhi\"emcnt
il lu femule, comme le faitle Code ('ivil,
d(' se l'l'marier,
peudantles
di, mois (lui ::;uiventla di~solutiofl (rUll premier
mariage .
.JI. O"¡I/VI~ C~IIIIII'~.
Il ya cependant,
Ù. cc point
(k
vue, cntre le,.; époux,
une ditrérence
d'ordre
physiologique dont nou,; devons tenir comptp.,
JI" 1Ie1/I'i Cmt!o,l. - L'article
;H~ du Code civil J'l'~pond il bien des olJjnction::;, ('n spécifiant
que le mari
poul'l'a d¡\savouer
l'enfant
s'il prouve
que, pendant
le
temps qui il couru depui::; le Iroi::; ('entième
jusqu'uu
cent qll;¡tre·vingtii~mr.
jour avant la lIaissaflce de l'enfuut, il était,
soit par cause d'éloignement,
soit pal'
l'ell'et d(' C¡UClqIW accident,
dans l'impossibilité
pbySiqUI~ de cohabiter
uvec sa femme.
I,e 1)i ,;.,idel/l S':/Jflslir:lI-f'lwl'lcs
'-CUir/t". - ün évitera
toutes le,> causes
de con testatlons,
en main tenant
le
délai (IC' di).; Illois,
JI" 1I"I1I'i "'uuloll. - :.'Ious pouvons respectel'
j'¡\galité
Je,.; r!l'oits des époux, et maintenir
nette la situation
Je
l'enrant,
en disant
: Les deux (~p(Jux ne IWuVI~nt contractcl' un nOllvcau milr'iuge qu'uprès
dix Illois révolus,
depuis la dissolution
du mariage
précCdcnL
JI. fJcI'wl~ "~(l//JIe.
Je fcrai observer
au Comité
qu'avant
la dissolution
du mariage
les époux ont pli
vivre séparé;;,
IY. l~'
l'nmiun,
!ti lllal',
l~IOti.
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2:;4
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
M" IImn'i Coulon. - Dans le cas d'accord entre eux,
le délai serait supprimé.
M. C.-M. Savarit. - Et si l'un des conjoints est
mort?
JJe Henri Coulon. - Deux hypothilses peuvent seules
se presenter. Dans le cas de divorce, il est indispen·.
sable de maintenir un délai. Dans le cas de mort, il est
tout au moins décent ùe simuler une certaine douleur ...
Du reste, l'accord peut ètre testamentaire.
La séparation de biens obligatoire (1).
JI" /lei/ri Coulon. - La femme est apte tI administrer ses propre~ affaires, et même eelle~ de la communauté, c'est ce que nOlls prétendons. Les modifications
des conventions matrimoniales
qui rt\gissent le mariage pourront à elles seules le rendre ce qu'il a ¡~Ié et
cc qu'il ùoit être. Il ne doit resler que ùeux r¡'gimes : le
rl\gime de la séparation de hiens, comme régime de
droit commun, et la eommunauté univer~elJe.
JI. C.-J/. Savaríl. - NOUf; devrions scinder le régime
de la séparation de biens en deux parlies. Dans beaucoup de cas où la femme, travaillant avec le mari, n'a
pas de salaire propre, il sera très difficile de fixer la
part de l:hacun .
•U· 11m/ri Coulon. - Mais chacun contril.me aux
charges du ménage suivant sa capacilé. En Angleterre,
la séparation de biens est absolue, même pour les cul·
tivateul's.
JJ. C.-J!. Saval'il. - J'admets la séparation de bien!;
tolale avant le mariage et la communauté
d'acquèt~i
pendant le mariage.
M. L"opold Lacou/'. - Comme il n'y a pas d~ bien~
(1) 12', {:l' et H'
réunions, mars 190/;.
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LE
COMIT{;
nE
RJ~FOR~IE
nt:
MARlAf.E
2:;,;
avant le mariage chez la plupart des époux, la I))'Opositiun ùe ~1. ~avarit esttdle que le régime réel de la pluP¡¡¡'t Je::; époux sel'ait CII('OI'ela eomrnullaut(\ CI) qui ne
rnodilicrail en I'ien la loi actuelle,
.I!. (:.-.I!. S'II:r!l'il.
l'OUS
pourrion~ trouver ulle
fOl'lne nou\elle Je communauté où le mari serait simplement administrateur
des biens.
Cdte propusition dL'chain" une véritable tumpd(l.
Fl'élllisi'el de joie et. .. d'donnement,
,', fl"lIlillbtes!
Tous les reprb;entants
du sexe répnté fort (dont
!lIme Odùo-})cl1oll cOlllbat si Ùprewen t la prépondérnrl('e) protestèrent
avec indignation contre celte nouvelle manii're de perpétuer la puissance l(\;ale du mÙle.
Des exclamations
sc croisèrent, dont il fut impossible
de notel' les auteur,; ;
« Cntelrégillle
serait ulle nouvelle source de procès!
- La femme, éternelle victime, ne pouI'l'ait sc raire
rendre justice! ... J)
I_,~ }}/'I;sidelll
S,iúaslic¡¡-Chal'les
Leeollle. - .Iamais la
loi lI'est appliquée llans l'intérieur du Illtinage, Celui
qui sera Ii' plus apte, administrera
la comIDunauté.
Chacun gardant ses biens et ses gai ns, le partage ne se
fel'a qu"~n ('as de dissolutiun du marillge.
MIIIC
,I-;';v'!l'ille. Peut-être pourrions-nous
créer un
régime provisoire restl'ietif pour les cinq prùmières
années de mariage, les '\poux deyenant libres ensuite
de choisir une nouvelle forme de répartition des biens.
Au début du muria~e, la femme donne ses biens avec
trop de facilik Au bout de cinq ans, elle saura mieux
cc qu'elle fait: précaution d'autant plus utile que Llge
du mari,.lgc est abaissé il dix-huit ans.
M. C.-lJl. 8avm'il. - Nous pouvons dire (¡ue lorsque
les époux se marieront ayant l'âge dtl majol'ité légale,
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~'J/i
LE
~IAllrA(;E
ET
LE
DIVORCE
DE
l)E~IArN
c'est-à-dire avant vingt-et-un ans, le régime obligatoire
sera celui 'de la séparation de biens.
1111111: 8,;verine. - Il ne faut pas craindre de restreindre
la liberté on matière d'argent. C'est une façon d'empêcher les gens de se ruiner. D'ailleurs, chacun pourra
toujours échapper à cette restriction par des dons de la
main ti la main.
¡lI" lIelll'i Coulon. - A mon avis, une semblable restriction doit avoir pour corollaire la liberté du choix
des contrats pour tous ceux qui ont dépassé rà~e de
ringt-el-ull
illlS .
.11.. \ ¡'IIl(llld Cltw'JH?l1tiel'.
Les conjoints auronl-ils
le Jl'oit Je changer leur contrat pc,ndant le mariage '?
,lI' IIc1lI'i Coulon. - Évidemment.
Ce droit existe
déjà dans le Code allemand.
Le¡J,.ésident Séóastien-Charl"s J.l'collte. - Je demandE
que la s(;paration de biens soit obligatoire dans tous ICE
cas, Si \'OIlS la laissez facultatin:,
ello paraîtra injurieuse aux époux; elle ne sera pas appliquée et l'on retombera dans la commllnaut(! réduite aux acquêts avec
tous les avantages réservés au mari.
JI. LI/cien Le Fuyel'. - J'estime que la séparation dlO
biens peul êlre le rf~gime légal, mais no doit pas étre le
régime unique et obligatoire. Notre projet de loi, libé·
l'al en ce qui concerne les personnes,
ne doit pas êtrE
dra-conien pour les bicns. Nous devons tout d'aborè.
adopter le prindpe de la liberté des contrats, puis élablir un régime transitoire,
enfin préconiser
de nou ..
veaux régimcs libéraux.
¡l/me Sévaine (riant), - Cet homme parle bien, maÜ,
c'est un Gir'ondin!
LI? lJ1'f!sid'>lIj Sébas!ien-Cha1'les
Lecon!l? - .le vom
propose le texte suivant: Le régime légal obligatoire dl
mariage est la séparalion de biens.
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LE CmllT(:
Dr. RÉFORME
nt;
2:iï
MARIACE
(cê texte n'obtint, tout d'abord, que trois suffrages:
ceux du prb;idellt Leconte, de Mllw Sl\verine et de
M. de Clwvagnes.\
Jfllw 11 ci'il rie ••.•
·aiJlle-CroÎ.t'.
- .Je pense que nous
devrions adopter le texte du Code civil allemand .
.1/. I.Hcien f.r: Fayel'. - Le Code allemand s'est {~vidClIlment préocl~upl\ des droits des ticrs; une clause
ilnalo¡:.ue dOIt être l:ontcnue dans notre article. Il csten('tll'll l\vidl'ul r¡ue) lorsqu'une madi [icaliou <:ontl'LlctueIle
aura llcu, le,., 111\:lllCSformali ll's qui ont accOIllpagnê le
lll'l:millr I'outmt dl'vront accompagne]' le second.
JI. L'. ·.J/. Sllw,.il. - ASSUrl~lIlent,puisque k" I'ontrats
non enregistrés ne sont pas opposables aux tiers. l'lais
II' eIJapilI'c ¡";l-néral ùe:-;contrats, tel qu'il est dauli dans
le Code, l'st parfaitl)ment applicahle aux contrats de
Ill¡lria~e,
J/. J.lici'-n Lr; Foye,.. - Il nous suffirait Je conserver
l'article 13Hí, en le modifiant de la fa~:on suivante: « La
loi. :-;ous les ré,;e~rves ci -dessus, ne I'l'gi t l'a:-;sol:iation
conjugale, quant aux biens, qu'Ù d{:faut de conventions
sIJl~ciales, que les vpoux peuvent faire comme ils le ju~unl il propos, pourvu qu'elles ne soient pas contraires
au principe de l'égalité des dl'oits entre les époux. ))
I.:(~llefoi:-;, nous étiuns en possession d'hne formule Ü
pCIl pl'i:s d(Wniti\'e. Mais les avis furent l~ncore si parlahl':s qu'aucune majorité ne parvint il s'affirmcr dans
l'un al! l'autre sens.
,\ cd instant, rl:ellement psyclLOlo¡¡;ique, l'II' Coulon
entra en séance, s'informa etlll'il la parait :
.Il" ¡hl/ri COU/UII. - Je n'admets pas la liberté des \:onven lions ('n mntiilre d(~con tl'Ut de mariage. ,Je pense que
l'union moderne implique nécessairement
deux formes
de contrat.s ; la séparalion de biens avec la capacité civile
f7
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2úH
LE MAHIA(;E
ET LE DIVORCE
DE nEMA]:\"
complète de la femme, telle qu'elle r(;sulte de la loi de
t893, et la communauté qui deviendra universelle avec
certains tempéraments donnant à la femme la véritable
place qu'elle doit avoir dans le mariage, au point de
vue des biem;, sous ce régime.
Je supprime donc la communauté réduite aux acquêts,
le régime bourgeois par excellenc(~, le plus dangereux
et le plus inJuste; le régime sans communauté, fort peu
mis Cil pratique, et d'ailleurs sans intérêt; et le rl'gime
dotal qui, pm' l'inaliénabilité
qui y est attachée, porte
nlleinte Ù un principe fondanwntal de notrc Mat social,
le principe de la libre circulation des biens.
Cc son t les mœurs que nous vOlIlon~ réformer par la
loi, et nous repoussons pour l'union des sexes ces calculs et ces marcha·ndages qui sont le résultat du régime
actuel.
Je ne puis donc approuver la liberté des contrats, il
caUSI~des dangers qu'elle comporte.
M. Lucir!/! re FOYf?r. - On peut faire cette objection
pour toutes les libertés.
Me Hel/ri Couloll. - Je renoncerais ml~me Ù la communaulé, pour ne conserver que la séparation de biens,
à l'exemple du législateur anglais. Cdui-ci a procédé
pour les inll'rds des femmes mariées avec une audace
extraordinaire.
En quell[ues ann(\es, l'épouse anglai~e a vu établir la
séparalion absolue de ses intérêts pécuniaires, abroger
toutes les conséquences de son incapaeité et proclamer
son l'mancipation dMinitive.
DClmis la loi du t"l' janvier 1883, le régimc de l¡¡ loi
aI1glais(~ esL eelui de la sl\paration de biens, Rvee la
complde eapacité ciyile de la femme. L'Angleterre ne
s'en lrouye pas plus mal; voilà un exemple encoura.geant pOUf la réforme que nous sollicitons.
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Mi/U' .1 uril dl] ,""uin/c-Ci'OÍT.
Je d{~sirerais savoir
:-;i, :-;')U5 le r0gimt: dl) la s('paratioll
de hiells, la C0Il1Il111llautl' (I'acquùls SITa supprim0e.
Si l'r."valuation du tra~
vaild(llncstique
de b. femme n'est pa,; faite, (lue dltlyicndra :,on dl'OI't en l'as dl' dissolulion
du IIwl'iage '!
JI, I,tu'il'/I
,-" FIi!JCi',
- Celte l)valual ion pOUl'raill~tre
faile l'n prenant
la moyenne
ùes gaills d'une 1Il0uagi~re
accoll[lli,;santle
llll~!lle travail.
11/111'5 .Ic,'il
Je Suill/l'-CI'vi.1:.
Ce serait ravalel'
la
femt:}(~ au niveau d'une domc,;lique
ou ù'uuc sa]¡¡ri(~e.
J/III'~ :"¿ue)'inl?, - Ce trl\vaillll)
hl femme puu1'l'ail dru
cons:J0re
COlilll1!: l'r.':quivl\lenl de la Tl1oilir." uu du tiers
des ¡.:aills Jl¡ mari,
J!"/<, ,lcl'il
ele ."I(i/l/,:-Ci'uÎ.L
La felllllle du peuple
sel'a dl~ plus en plus mallleUr(~llSe si son mari a conscielH'c lfll'il la paye.
11 ~. a ()ll h'ance, d'après les statislicllIl'S du ministi'I'8
du CC>lllmert:\', {íO pUll!' tUD des femmes qui SUlIl uLli¡..;0es
de sU)¡H'nil' Ù leurs ¡¡esuins.
01', celles lie ces femmes
qui ¡ICeOlllpli"sClll daus leur ml'nage
un elk['l permanent, cOllll'ioucnl
;'¡ la l)l'ospérité
ùe la famille.
1/ y a
licude
I(~ul' en tenir compte en cas de liquidation
des
Lien~.
JI. J. ]IJs"}JIt-/(I'illl1ld.
j)'autnnt
plus (IUl', Jans le
peuple,
hil~n souvent,
la femme esl la cou~ciL'nce du
lo¡.;is.
Ji. ~ïcl'"' .1/1//':/III'/'iIl15.
-Ct'pendant,
lor;,qu'uno
felHlIle esl dépensière,
il serait inj uste d'obliger
son
mn['i ~t un pal'la¡.!;t~.
lVII,,! •.1 c/'il
dr: ,'·ailllc-Croi,~:. -. La femme P(~utl'lrc
pare ilIl'JI¡ C n t Jr'·,,;("C l'al' son lIlari. ::;'ils ne s \'ulenùen
l
point, ils divurceront!
A/.
. hiera
S,;/I(ISlir!l!-Cltai'les
nlol's d'une
amende
I.econ/c.
-- Le divorce sc dOllle l'lus ['i('be.
pour le ('oujoint
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260
LE
~IAHlAGE
ET
LE
DIVORCE
ilE
DE~IArN
!ri. C.-J!. Savaril. - Voici, je pense, un tex.te conciliateur : cc Dans le cas oÙ aucun élément ne permettra
la liquidation des biens, celte liquidation se fera par le
pal'lage (;gal des acquêts entre les époux ... »
jJle Henri Coulon. - Des b('néfkes réalisés pendant
le nwringe, et non des acquêts, et il moins qu'il n'y ait
eu quelque stipulation contraire.
(Le ComitÚ approuva
à l'ullanimil'~ les al,ticles du
chnpih'c n de son projel de loi.)
JI. S,;bllslien-Charles lceollle. - Ainsi, IIOUS avons
termin(~ l'examen des régimes matrimoniaux.. La discussion de toutle fatras du Code, y compris l'incompréhensible pz'éeiput convcntionnel,
nous est épargnée!
La suppression de tous les régimes autres que la séparation de biens, entraine, en efld, l'abrogation de
cent quatre-vingt-quatorze
articlcs du Code civil. Quel
éclaircissement
el quel allégement ~
On no verra plus soixanl¡J-huit procès en séparation
de biens inscrits au l'Me d'un Iz'ibunal, pour un geul
jour. Seuls, les notaires nous maudiront...
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CIIAPlTlŒ
LE MARIAGE
ilE
y
IlE)IAI:'i
cc Ugalernent,
en l'an de ~r;îce HIOí et après la f;éparation de I'Églisr- et de J'f:tat, notre mal'iagn fl'¡¡nr-ais
demeure anlTÓ à l'indissolubilité catholi([lle, Le di\"orcc
Of!'l'!)le mÔme i~nominieux spectacle de Loueuse procédure, d'incroyahles délais ou la facilit(; comique ùaecards consentis, L'incohérence
des tribunaux
et des
('ours ri'¡z;ne aussi despotique,
La récon('iliatio!1, ce
pit'ge il loup, agrippe toujollr!> les imprudents,
Les séparÓ;.; lh~ l:orps oppriment de leur intolt)ranc() j'eluï des
('onjoinls qui veut divorcer, Le mariage lég¡¡l resle
tOUjOll~'; III hagne pos~ible, pour J'édiflante éducation
des enfants, le bel exemple social, Ir- profit de J'espèce.
u Précédant
la loi tardigrade,
les mleurs, elle,;, ont
adouci la ùureté des liens officiels et ouvert les fenêtres
il l'air, all soleil, il la vie. Aucune contrainte ni menace
n'ont cmpêché quantité d'épouses
malheureuses
de
sortir, ';11 faisant un pied de nez aux magistrat.s, de la
cage oÙ on l¡,s bouclait. Ceux qui peuvent divorcel' divorcent : ceux qui ne le peuvent pas diyorccnt quand
mème, en fait. Et voilh beau temps que les gendarmes
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2li:2
LE
MAillAGE
ET
LE
!JlVORCE
DE
DE~L\I;-;
ne ramènent plus aulogis J'éponse qui refuse d'y vivre.
Qu\!lle soitla conséquence d'une union malheureu5e et
y romí'die, ou qu'elle procède <l'un principe et d'un
plan de vic réIH'chi, l'union libre progl'esse et progres5cra chaque jour davantage,
Déjà elle conslilllp. un
dixième de:; unions. Elle nombre des cnCants naturels
s'él(~vc [lVC'~ rapidité. Dans les grandes villes, il. Paris,
nolamment,
il repr(\sentc un tiers des naissances.
I3eaueoup de femmes s'aprr~~oivent que l'union libre
leur apporte l'amour, refusé si souvent par le mariage.
Si elle ne les proll'ge qu'insuffisamment,
par contre
elle le:> opprimc beaucoup moins que l'union j¡"~ale,
Ikmeurer liore, c'est Iluelque chose,
(. Et bien plus vite encore court l'opinion.
Elle él.
pris, ces dernit'rs temps, un prodigirmx essor, Elle ae,
célère les mœurs et harcèle les lois, Tous les ôlres
consèienls, même ceux 1}1Iiont le moins soull'ert, se
rendent compte que nous ne pourrons longtemps eocore vi\Te dans le men,.,()n~e de notre Code el de nos
coutumes bourgeoises:
on sent bien que l'institution
du mariage ne peul se survivre qu'uu prix de modiflcations radicales.
« Fait pour l'homme,
notre mariage est, au milieu
des idées modernes,
Iluelque chose de vétuste et de
discordant. Façade recrépie, grands mots, idéal menteur, sourire et grimace. »
Ainsi s'exprime M, Paul Margueritte, et son prs;;imisme n'a rien d'exagéré (1).
Chez les peuples dits civilisés, le mariage esl devenu une teUe criante monslruositt! pour certains, qU(~
ll~s au(eur~ dramatiques ont pu se ~am·ser il. qui mieux
mieux de ('.eUe union parfois si baroque du pl'l' (~ldu
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1.1.: )IAIIIAGF.
DE
DEMAI!'i
moulin, du bœuf el du cheval, dl) la gran¡;r et du ccllicl', de la jeunpsse et du magot.
Pourquoi les (J'UVI'(~:-;de tous les ~rands romancier~
et d!'s plus c(;\(~hrcs auteurs comiques, depllis Aristophan" jllsqu'il nos JOUl'S, sont-elles
des peintures
de
mo'uI'''; 011 ll~ maringp apparail SOIIS SOli vl':li jnur, aYI'I'
]0S CI'illlf'i' qui t'l"su\l¡~rent de \'escllwage
qu'il fut?
I'a:'re que, clwz les nations ci\'ilis('p:-:, on Il ou]¡lili
l('s sl'ules lois qui o.oivenl prl~sidel' an Jl1aI'iage, c'est-h(lire I'atliran('e,
le dl;sir ('Omrnlln, la ('onnais'ianec
mutuelk et l'entente sans Pl'I!Ssion. pOUl' s'altal'!¡l'l' ;l de;.;
con"id01'aliolls dl! rlll'lllnr, dl' milil!u, dl' (:ast(' ml'me.
II ~;('mbll', HlljOlll'll'hui C'lIc:orc, <lue le ..• l'lIrallls ;-;oicnt
avanL Lout, 1l1,"mc~au-delà de la ll1ujOl'itl", la PI'Olll'ic"t<\
aÙS(¡lIW dc's parents,
Cc'st un non-sens
humain el une abel'l'ation
qui
lroll\ent
leur explil'ation nUnc, les idé,!s reli;.?;i,;usps et
dans les vrstiges du droit romain. Dalls ces mariages.
la nature,
()sl-il bl'soin d,~ le dirc, (~st sU:l'i(il',C et
nombl'e d'entre cux ùemeurent
sl,'Tilc>", dOllc' rlln('sll's
pOUl' la socic',té.
Lp mariag(~ Ù I'l'ssai, leI (jIJl' le pl'illir¡uell!, lps hahitants-de Cc)"'au, \C?" Ethiopien:; (l, C'l \es ;\/illp:¡H'il(~s, pst
Il Le Illa!';;I,;.!l: ¡J{.~ f:lIljllpiell~ (·:--1, en
\la¡:--;, ¡'Il. I',dl, un. nc s'l'n :-,i'l'l pt't"l}l1e
indi:.;soltlld,~.
l) ..tIlS l:l fll';lliqlil.',
priIlI'ipL'.
Il.'l";,
(1
lingue ..• Le JillUX, k Yl'ai 1l1:ll'ia.!..{l' ;t !OtIS re .• c·;tral.'lèl'l''';
\',d"n[;'I'j"t.
\'''L1S aIl,,/. Il'lJll\'VI' Jt, 1""'"
dc 1" j"IIIlI'
fill(', "Ott:, l:l lni tl~·HI;ln~k/.
{'Il lll:\\·i:q ....:\·, Oll hi! \d1\\' l\l'U\ nulail't':-; Otll'e
'lui ll'lll' C,'I'I'c ....l'uud,
fHll't·;...
dt' )(>, ••• 1{11('•.IÎlllls
d'ar~t'llt,
un iIl\ ill' :-,,('''; :¡uIÍs ;t rl·:-.ltl,n~l', lin Ill' \:1 Iii ;'\ 1\'!;"H";l' Ili ;1 1:1 11Jail'i{'. (~·I'SI....•
"lilc·lJlcrtL
Jlll''';l[llt~ L,. \ j(~illl's~(' a¡lprudlc IllH~
L,=-, t'illIU\.
1';q)PHl'k
d'llll
'¡"'l'k
SllJl.~L' 11 il
C()~ltl':¡{'lel'
l",rllll'Ur'l
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¡d:tit, <[IlC
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Ta'llll\l
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sc I'Clll;ll'ivl',
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Yi,'ill,l' ('n"l'mille.
1'''0 ¡Jc-ir"
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ë<: lllUIIl<:ll-l'"
\'in,~t:I¡IlC
il
n'u
brist'
ll'anl'hnstjf~
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2fH
LE MARIAGE
ET LE DlvOHCE
nE
DE~AIN
un exemple particulièrement
probant d'union, en principe non définitive, mais le devenant le plus souvent,
gráce aux efforts communs des conjoints vcrs la perfection.
L'habitude de la prévenance, de la courtoisie, de la
déférence, vis-à-vis l'un de l'autre, les I\motions partagées, les concessions
réciproques
et surtout la vie
vécue en commun, dans le labeur comme dans le loisir,
lient pell à peu deux êtres qlli n'étaient pas cel'taius de
se convenir et scellent plus fortement leur mariage que
tous les sacremen ts laïques et religieux.
neuons-nous
admettre un jour le mariage sous
celte forme, avec, pour sauvegarde de la famille et de
la société, un entérinement
de la cohabitation
et une
simple constatation de la naissance des enfants '?
C'est ce que semble préconiset, et avec plus d'audace
encore, M. Léon Blum, dans sou livre sur ... , nOlls allions
dire contre le mariage. Ce line, trÙs finement écrit,
oÙ s'exprime, tantùt avec ironie, tantôt avec émotion,
toujours aVllC sincérité, une pensée très pénétrante,
très subtile, ce livrc, disons-nous,
est un ouvragc bien
singulier et où l'on retrouvc difficilement le critique
séduisant et averti de En lisant et de A u tlu;¡jtl'e. On
l'y retroll ve cependant, dans ce qui fait, pour M. Jules
Renard, les délices de ses critiques : dans ses excp.s.
Voilà bien le procédé essentiel de 1\1. Léon Blum. En
littérature,
c'est exquis. En morale, en psychologie,
c'est tout autre chose.
L'auteur des Nouvelles
Conversati(ln.~ de Gœthe avec
Eckerllwnn
demande « en toute candeur» s'il ne vaudrait pas mieux que, meme pour les femmes, les exiavee elle 'lu'à un ,ige qui I;lait.
'lullnd il cuL reconnu qu'elle dait
tique. »
des deux c<Hés, canuuique.
d
pOUl' lui ¡j'un hon conseil puli- ,
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LE MAHlAGE
DE DEMAI~
2(;5
~enr('s de l'instinct, les épanchements de la jeunesse,
sc ùonuass 3ut cours IlYt\ntle mariage, c'e:;t-1t-dirc à une
époque oÙ ils sont" sans dommage >l, à son sentiment.
« 'lu'u",mt
le mariage, écrit-il, la femmr ùépense
donc toutl~r qu'il y a d'ardent dans son instinet, tout
ce qu'il y il de mohile dans son ('aprice; <¡u'dle (-puise,
pnr un nombr,) indl·terminé d'aventures, et peul-èlre par
une seule - I:ar j'ai r(~ser\'é pour plus de clarll'\ les cas
aIL l'ínslind
polygamique
peut Re satisfaire par lin
m(-me amour - <]u'clk use sou inquí<·tude sentimentale, son exp,':rienee avide et toujours en quètc, qu'elle
consnme cc moment ùe la vie oÙ la vie parailln plus
pr("cieuse el la plus eourte, oÙ toute heme qui n'est
pas donnée il. des sensations
puissantes pilrail une
heure <luti(:ipée par la mort, oÙ J'imagination ajoute
t<lut de f('I'I'e il. l'élan des sens, oÙ l'ol'{.;ueil donne tant
de prix aux I){fres du CWUI', »
Puis vi<:ndront l'¿Îge, la falil-\'u(~ et l'ennui, le malaise et II) MgoÙt. Ce sera le moment p01l1' la femme,
délivrée ,Ill « sa ~ourll1e » el « rassasiée de passion»,
parvenue enlin <Á la maturilé matrimoniale
- ù'Úpouser (1) .•.
Yoilit sa tl1l~se, voilù son système, sommaiJ'mnrnl
expos<':, milis ennn lri:s exactement el dans ses lermes
propres, On peut le eondamner, et ("csl ec (llW beauI'OUp onf. fait, ¡J'un trait, sans même le discnler;
l'abondance el le poids des objections qu'il provoqlIll semblenl d<lyoir dispenser de les prodiglwr. ~ous nons y
emploierons pourtanl, moins pour le sysli,ll1c qne pour
51'S « ennsid(,rants
., lesquels sont exacts, judicieux,
ex\¡'Ùm(,ment r0tlécl1is el dignes, par conséqucnt, <le la
plus vive altention.
l
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::!Iiü
LE MAillAGE
ET LE
D!V(lRCE
DE UEJ,lAI~
;\1. [,('on Blum, d'abord, a raison de signale!' comme
la plus grave et la plus fI'équeute de toutes les désharmonics, dans le mariage, ,( la désharmonie physiqJe,
r'cst-à-dire
la mauvaise adaptation des corps, le Q1[Uvais améullgcment
du plaisir»
(1), Et l'histoire du
singe de Cassan, de ce singe que Balzac dans sa j'l. /ÚI)/o:lie du Jlal'ia!l'~ I~onsidéra Cümme le « symbole <1;\S
maris », est toujours ulile il. rapporter,
Les jcunl~s
hommes sont malaùroits,
brutaux;
les jeunes lill"s
sont i¡.;norantes el ù'autant plus difficiles à ... aborde'.
Il y a là un défaut d'éducation
rÙcheux qll'aggravcd
cncore lo::; exigen(:es de quelques hommes égoïste,.
C'est, en cfTet, (1 auprès de simples proslilu(~es que \3.
plupart de nos jeunes gens aUI'ont pris leurs le~~oIls
d'amour.
C'est d'elles qu'ils se seront instruits
1
l'œuvre la plus difficile peul-IHrl) que puisse assumE: ~
un homme:
prend¡'e une viel'gc, l'accoutumel' à Ull
acte dontles plus averties ne soup/;'onnent pas encart:
toute la singularité, eveiller dans des sens neufs toute,
leurs ressourccs endormies, til'CI' de la pudeur une vo·
lupt(~ nouvclle ',-2;. » 'l'l'OP de maris sont <lnpii·tl'CS initiateurs. Aussi les séùucteurs professionnels su\'cnt-il:;
fOl't bien « que les jeunes mariées sont pour eux la
proie la plus facile ». Etmème, ajoute spirituellemen
~L Blum, « ils savcnt que la fidélité de la femme, pour
précaire et fragile qU'aIl la supposc, u'cst qU'lin attachcment physique, qu'elle suitla naissance du plaisir,
mais nc la ùevance pas. Ils savent qu'une fcmmo est
:-ans defense quand elle s'est habituée aux réalit(is de
l'amour, sans s\ plaire encore, quand la pudeur particulière (lui naît de la volupté ne s'est pas encore subs(1)
/iU
;\/a";"(I'"
(2: Dit ,l/(/I'íWle,
1'.\:1.
l'. 'iL
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u:
M.\HL\I;¡':
OE IIDIAIN
titnl:'e ¡'t la pudcur PI·rdtH, de lïnnocence
et q\le, n'ayant
plu,.; son honnelll'
dl' vie!'ge, eUe att8nd
encorc
son
llillllle\ll' d'ilmntll'(,llS(~ (1). "
VoilÙ it) I't"l'il fort c1airl~lllent l'xposé au mat·¡ sans
t'xp('ri,'n':(~, .\ lui ,rassurer
,.;on r('l)Qs d son plaisir
par
la ('ollqu"tc~ rol III'tllellse tle ,--afemIDe. (¿II'il :-;el'('rsuaùe
birn de l'importanee
capitale
dl' celtc
'·lItrcp.'i:w
el
qu'il y al'l',)rk
10th ";l~;;ell'ort,.;, tout"s ._(_'s !'(,;;";OUI·C(~";
d'ingt\niosir(',
de tl'll,h'e ha¡'ilctl~, de souple,.;,.;e, de p(~r,.;l'i('èlcit(\
d,~ '¡¡'.\¡('atl' P(·I,,.;l·~"érancl'. LI' lIoll1llrc de,.
~:.;anarelles
('n dilllillllcl'a ¡j'autant!
L'hollHJlf' lui-ll1èml~ e,.;t rl'l~(I11eIl1IlWnt relJllté pal' la
lJa,.;se s(~n";l1alil"~, par la V\l]¡.;;u'ill~ de l'ertaiucs
femmes.
" Le sYSll'lllc aduel
illtertlit
,1l1X filles d',lI:'lu¡"rÍl',
avant le Illal'iage, un,' l'xpérieIH'c
mL~1l1CthC'oriqllc dl~
l'amou!',
El. (.l'autre part, par un l'n'et dt~l()lImé, il l~mpl"dle la plUPill't des hommes dl' se prOCtIl'('!' dans (les
('ondition,,; (:onvellah¡'~s edlc cxpI"I'iclIce (1\I'il faut bien
pourlanc
qu'un dll'; dcux époux po;;",'de ':!,:. »
,\ou,.; i>ol¡jwili~rjon,; ml'ml) flue tous d('nx la POs,;(~.•
dassent.
I\s y pa\'vil~Il(lrollt,
r¡'~pond i,,;i .\1. L(;,m Blum, au
l/out Je di:.., dl' quinze, de vingt annl'~ps (L1VI~ntur(',;,
M. Blum, qui enlr~n(l ètrc un (\ pen:icur
Inoral ",
s'l'st-il ,ll'fltandé cc ([ue puulTaient
êtrc, ÙitO"; I\H:1t p!'¡"¡;enl de no" mU'UI'S, Cl~,;aV('lllur,·,.;, ces (\ liai,.;olls pulygamit¡u 'S s('cl'dl'S ). pl;\(','·p,; en dcho!'s (le loute ol,ligalion, ,.;cit. It;¡.;alc, soit (;(,ollomique,
soit mondain!.' l:l, '?
El quel ¡.;ellrfl ù,· l'¡lrl('lIilirc,.; - qui. s'ils n'élail~nl (1(\jÙ
professionnels,
le deviendraient,
- pour!'ail'nL
y l'cnI:Olllrl'l' cx<'lusiv('nwlIl
e,~ux (l'Ii, na'iV('lllcnL
li\T('-
<."
.:!'
IJu
.l/al'¡(I:/(',
JJiI.
.l/urilf!Jl',
JIII/"IU!/l',
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p. -;::.
p. ~~.
p. ~;:S.
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2.6H
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
raient? Ces mœurs nouvelles ne rejetteraient-elles
pa~
inévitablement « les jeunes gens, du plaisir vénal, au\
louches contacts, aux habitudes vicieuses, à l'ignob1'passivit() que ce mode de plaisir comporte»
(f) el
auxquels, précisément, on se proposait de les arracher?
M. Léon Blum, passant cette fois toute mesure, déclare compter sur les jeunes filles pour faire aboutir III
mouvement qu'il préconise. Quelles jeunes filles oseront se jeter de l'excès d'austérité,
Ollon les retient
encore, dans un excès de libertinage dont leur intuition
naturelle, leur pudeur, leur prudence, leur feront pres··
sentir tous les dangers? Evidemment, toutes aspirent [.,
la liberté; mais la liberté sans garanties, que !\l. L
Blum leur propose, ne tarderait pas à dégénérer en ur,
dévergondage effréné et d'autant plus révoltant qu'elle,.
en seraient les plus sÚres victimes, elles et leurs en~
Cants.
Il serait trop aisé, vraiment, de s'affranchir de toute
responsabilité,
pendant dix ou quinze ans, sous prétexte de sérieuse préparation au mariage, On voit trop
le trouble, l'effronterie
et le c) nisme qu'une
telle
licence apporterait dans les mceurs, pour qu'il soit néces~;aire d'insister.
Souillées dans leur sensibilité, dans leur chair et dans
leur conscience par la bestialité déchaînée de certains
màles, nos jeunes femmes ne tarderaient pas à s'insurger, à déclarer nous ne savons quelle grève vengeresse
des amantes et des mères - dont, d'ailleurs, on nous a
déjà menacés - à nous faire payer chèrement enfin les
crimes de quelques-uns.
C'est un terrible danger auquel il faut sérieusement songer, et qu'à persister dans
notre iniquité. dans notre insolente suprématie, vis-à(1) Da Mllrill.'!e,
l'.
HS.
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LE
)IAI1TAGE
DE
DEMAJ:l1
vis de la (, plus faiblc », nous accumulons contrc nous
des rt'~;;(!rves d'amertume et de haiue dont le ddlOrdemenl, lJuèlque jour, pourrait }¡Í('n nous frapper et nOus
contraindl'c il. n:csul'er notre proprc ignominie!
Que nous voilà loin du but harmonicux poursui\'i pal'
~1. Léon Blum! Et quc bannie soit sa réforme si elle
doit aboutir au camp ùe nos viragos, de nos mnazones
insexu¡)'~s et décervell~es!
Il e"t indt'!níable que les jeunes filles ont bc;;oiu d'aimer pour rt'!v[Jcr, mbnc Ù clics-mêmes, « la réalit{! de
leur raraclè['c pl~rsonncl », Or, l'obligation eruellc oit
on les Illet il ¡;haquc moment de leur vie de « renoncer
Ù l'aIllOllr qui lente ou au maria¡.ie, les entrainl' presque
fatalell1l'ut à ('pou::;el' le premier homIlle qui les désire (i) ",
Et rien ne devient plus douloureux pour certaines
quc « . (~ don de soi», parce qu 'il est « t'(~lard¡)jllsqu 'au
moment oit il peut devenir un cas de eon:oicience, "
Les parents, bien enlendu, sont dans une large
meSUN responsables
de cet ('lat présent. « Il y a de
rexei:ô et souvent de l'aLsUt'dilé dans leur tendressc
jalouse et passionnée ;'2), »
« Et cependant,
il est vrai quc pour les filles le temps
(1) Il rt"lIltc d'''nl' r('t'cnle l'n'luête intcrnatíollid,'
'lIlV {'I (hw>,/!
-- cela ]st lllcl'oyable,
tuais cependant
d'unc '1uthentidt"
rigoul'cuse -- rs¡ Il' IIll'illell('
dl's <l[jeuls
J/UllJ'inlOlliau~'.
Elle a fait
î ln:tl'lagc:-; Slll' 100, t'.n. Alll'tlla~np.:
H:; :-;\11' 'luO en Sui ..,se; B3
POIU' 100 "n France ct dllns les colonies;
80 I'n '\lllcrilju(, ; 7U en
\iri'",]:
¡:\ en I\elgi'lue;
11 en Autriche;
10 pn Italie;
ü!l en E:i11:1¡.:-n,':\;;; en Anglderl'e,
en Hollande et en 1\11lgarie; ,jO Cil Hus,il': ;;:¡ l'Il llongl'ie;
;¡;l ,'Il Dllnelnark
et en ScrllÎe: ;;\ en Suede:
¡iU en E;..ryptt:;
·lS en Turquie;
·'tU dans Je ~IoIltcnl'g-ru,
l'l ;W en
1
~()r\"l·gl~.
1.11 \'aISl', cnfin,
est, de toutes
plus <tU IUill'ingc ~•.• »
(~' Du MaJ'iw¡e, p, l:jO.
les danses,
celle
« <[ni l'urie
le
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270
LE
)IAI1I,\I;1':
ET
LE
DI\'ORCE
BE
BE~IAI:-;
habituel du mm'jage se recule de plus en plus. L'intervalle s'cst donc progressivement
accru, et tend à
s'accroître encore, enl1'e le moment où elles sont
prd(~s à J'amour et le moment où le mariage les donne
à lin homme. Le stage imposé à la virginit¡; s'l'tend aujourcl']JUi sur une période presque aussi longue que celle
qui restera départie à la plupart des femmes pour aimer. » Les ellet::; de cette attente prolon~ée sont évidemment déplorables. « Les HlIes qui súuJl'ril'ont le
plus nc sel'onl pas les plus perverties,
mais les plus
saines, <14 contraire,
celles chel qui la fonetion
sl~xuelle n'cst pas dévoyée et rl~clallle son usage nature!.,)
« Quelle étrange
barbarie, s'écl'ie l'auteur
de ees
justes observations,
d'interdire
à ramoul' une vierge
jetée dans le monde et à qui tout parle d'amour (1)! »
Voici maintenant quelques arguments scientiliques :
Le professeur Mctclwilwlf' cc considère l'état de virginité comme éminemment nocif il l'espèce. 11 y voit la
SUUI'ce d'une sorte d'intoxication
permancn te, et la
melllbrane bymen lui paraît constituer,
tout comme
l'appendice, un de ces organes désal1'ect(~s qui nc sub::listent plus que pOUl' notre mal. Si je rai bien compri-s,
il voudrait 'lu'on débarrass¡Ît au plutôt les /illes de ceUe
doison fàcheuse, fût-ce autrement que par l'opération
naturelle et dans le seul inté"ût de leur hygiène et lie
leur santé. Il est bien certain qu'à mesure que s'accroit
pour les femmes ce stage de la Yirginit(\ pr(\alable, on
voiL se lllUlli pli el' chez elles les ,~as de déséquilibre
organique, de neurasthénie,
de consomption. f¿ueIque
chose paraitaujourd'hui
rompu dans.1'équilibre ùu eorps
féminin,
et c'est une exception digne d'être nott;e
(1
IJII
.lh'l';'iI!", p. ~:O.
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LE ,\IAHLII;!;
ilE
nDIAI:-I
271
qu'unc I't)fI1J1lC parfailcuH'ul
saine, el don! le sysll~m(~
nUI'\'CUX fonctiol1lw nO['lilalcmenl,
sans exaspéralion
ou
sans aleuie ).
»
(juaul
aux dislradions
que
savent
s\ll:conler
les
demj·vier~cs,
el que M. Marcel PI'¡':voSt a dénüuc'~es,
elles « 11(' ~,onl ~ul:re faile's pOUl' réparer
l\;quiliure
nerveux,
IlOur 1l1Oi.lt'-rel' le truuble de l'imagination
ou
dcs sellS liil)11 n'est pi!'.: ;'( ('el l:'gard (lue Jes s¡J.tisl'a('liuus inCtllilpldes
ou ddoul'nl~es
". ~1. Blum voudrait
sauvcr' Je,.; .Il'uue,.; filles JI) ccs conlacL:; 011<:1I,;ants.
Il Je \"t~UX,
dil-il, ljll'l'11es ci'dcnt franchelllcnt
,"¡l'iustiud, qu Id>., aillent au bout delcurs Jésir:;, qU'llles se
donul:nL l[;".lld il leur eu vient l'envie;
mais je hais
qu\dJes ~;e Jdaillcnl
el sc JI':Litcnt, et quc le calcul ou
la ('raint,~ leur ticune
lieu Je cllllSLdé.
Entre ces lH'a'
t.i1Iue,; ¡Il,':n;¡~ilrcs, 11l'og¡'es::;Ïves, dontln
litnite c~! fixée
d'avance pal la prUdl)llCC, lion pal' la l,udclII', el le don
cOlllianL 'Inc jïma¡.;inl),
je vois toute la dilláencc
du
vice d d.' la wluptl'
\;¿), »
« Le J.':sír répríml'~ peut provoqucr
des allenations
plus ,;ill~ulii:rl's
el plus complexes.
Le:; jeulle;; filles
qu'une f,IUs:::e t':cluc¡¡tiou [>ou~:;e à la yie l'cligit:u:;e, cdlcs
qu'un illlpdueux
ue"oiu Je dévoucmcnt
culmlue
à dl:S
sacrilice~
démesuré:;,
(,î::il~" qui conl'onLkl1t,
(;lJITlnH:
Doro/by Ikuoh,
dalls jliJJl':lIlllt'CIt,
de (jcot'ge Eliot,
l'mlmil'al iOll ou la soumi:;::iiuu spiri tuelle il"ec !',lIJwur,
souL les -.-ictimcs d'un daL de surexcitatiou
imagiuative
oilje voi.; l'exIll'es~iol1
Jélout'uve
de I'éllloi :;e;..uel )l,
Chez ell!':;, la :;cn:;ualilé dévoyée
:;e tI'LIIlSI'Ut'JlIe 1)11uue
arJeul' ièéak.
« Vaus le dlOix d'uu IlW)", lïd'~alisllle
seul mainli,~n-
1) Ou -'J(p·ú;!!,"',
i:2) Vu JIarÎu!le,
p. :!i:L
p. ~jH.
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2ï2
LE
MARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DE~IAI:-;
dm fermement ses exigences. Est-il nÓl'essaire d'ajoutr~
que l'instinct prendra sa revanche et qu'on demandera
à l'amant, avant peu d'années, cc qu'on avait jugé superflu de trouver chez l'époux (1). »
« C'est une des superstitions
de l'esprit humain, disait
Voltaire, d'avoir imaginé que la virginité pouvait ètr'~
une vertu ». C'est pourtant celle absurde continenc,:
qU'aIl exalte encore dans la campagne et dans les faubourgs. " En province, c'est-il-dire parmi trente-cin']
millions ùe Français sur trente-huit,
toute fille qui
devient amante" fait line faute» ; le tcrme est signifl·
catif. l.es commères ne la reçoivent plus. On la fuil
Parfois on l'insulte. Si elle est domestiq ue, on la chassl'.
Si elle est institutrice, on la dl"nonce; car lafornicatioll
est un péchl\ mortel, même chez les anticléricaux (2). "
Selon le paradoxal
réformateurdu
mariage qu'e!;.
M. Léon Blum, la première obéissance ;\ J'i nstínct devrai l
précl:der la formation de cette mOl'alité factice.
la
vil'ginité, rejetée gaiement etde bonne heure, n'exercl~rait plus celte singulière contrainte faite, à la fois, d'l
pudeur, de dignité et d'une sorte d'elTroi » M. Blum d
nous, en tombons d'accord, mais pour nous ::;Óparl.r
aussit6t, avec - nous en convenons volontiers - ur 3
égale intransigeance.
Pour lui, le mariage devrait clan
la vie passionnelle;
pour nous, il doit l'inaugurer.
Et
nous nous excusons de nous approprier ainsi, pour Cl
netteté de la discussion, une th¡iorie, une vérité aus; i
naturelle,
aussi évidente, aussi lumineuse par cll:même et qui eut l'honneur d'êtI'e illustrée de maints
piquants exemples par ..• Molière. « Si la plus granda
des folies est celle de sc marier, je ne vois rien de plus
e(
(l. :!S.ï.
Louj"s, AI'chipeZ,
(J I Du Jf¡uiflf/e,
(2) Pierre
[l.
!\S.
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LE MAHI.'.GE
, 2i:3
DE DEMAIN
milI h I)t'OpoS que de ln faire, ('etlp. folie, dans la saison
Olt nous d,~vons Nre le plus sage. )) C'<,sl. 1<,hon sens ljui
s'expI'ime
là par la voix du seigneur
C;ÚI'onimo. \ous
somIues tout à fait confus de le rappeler
Ù un esprit
aussi fin que 1\1. Léon Blum. Le Parlement
lui-mt~me,
ainsi que nous le verrons
plus loin, a déjà compris les
raisons puissantes,
conformes
au sen's logique et formel
de la vie, qui commandent
d'autoriser,
de favoriser
le
mariag'~ di,s Lige de l'amour, ..
« L'¡i::;-e de l'amouI'!
S'écI'ie :\1. Léon Blum, follement
amusé,
comme
il convient
à un maître des requêtes
au Con~,eiI d Üat,
par la paU\'I'etl~ de notre preuve .. ,
parlem(,nt3i¡'e;
mais attendez
donc l'Ùge de raison!
Cessez, en fin, de vous fOlll'voyer!
Le mal,jage n 'est pas
faiL .. el~ puis, tenez:
lisez mon livre! ))
~ous avons repris pieusement
la bible matrimoniale
que nous tc,ndait M. Léon Blum, et nous nous somme:-\
e/l'orcés à nouveau d'en découvrir
les véritl's,
Or, voyez
cc qu'il advient de ]a plus essentielle:
« Il faut que la franc\¡Ù:,e commence
t!'lL pour être
utile, pc,ur rester possible
(1), Il
Il s'agiL, vien entendu,
de la complète franchise,
de la
f('anchise
intl~gra]e, si l'on peut dire, qui ne se bome
pas aux illoIs, Car, a.joute justement
M, Blum, " ]e courage de tout dire n'est rien sans le eourage de toul. accOlllplir. La franc\¡ ise partielle ou tardi ve est plus p{~ril]euse que ]e mensonge
même (2). »
Voilà 'lui est indiscutable.
Eh bien: ~1. Léou Blum a
inscrit
hl. condamnation
de son système
dans son
propre texte, dans ces quelques lignes, Qllcll(~ franchise
s(~rait jl(lssible
aux époux,
(~puisé5 d'avcntures,
<{u'il
1) /)u
l;!; /)u
.l/lLl'i"!/!,,
}l.
1 jj.
,lIu,iI/Y". p, !\J:l.
Hl
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274
LE MAI\1A(;g
ET LE DIVORCE
DE
IInl.\I:'o1
r.ous propose, et quelles raisons ces époux, même d(~sil'eux d'une absolue sincérit(~, ne croiraient-ils pas avoir
de se ménager? ... Enl1'e eux subsisterait, plus ou moins
éelairci, le mystère du passé, et à l'àge pr<\cisément où
1'011 commcnce il. vivre, en grande partie,
sur le passé.
Cette « seule réalité humaine»
(il leur échapperait
donc. Ils seraient Sans passions, sans forles ambitions,
sans espoirs ni désirs. en un mol, lassés de tout. Que
J¡;Uf I'cstel'ait-il de positif, d'actif, il mettre en commun?
nlt serail m(~me le prl;l(~xte de leur union, devant un lel
néant?
M. Léon Blum, cependant, s'accorde il conclure, uvec
line héroïne de Tolstoï, kalill : Il Le bonheul' dan,; le
mariage, c'est l'époux, les enfants, le foyer, le tra·
vail (:2'. »
Nans ne nous attacherons pas plus longtemps il. rMuLeI' M, Léon Blum par lui-même. Dans ses contradiclions, nous trouvons simplement
la preuve de son
cntilTc Lunne foi,
l! esL il remarquer,
loutefoh;, (lu'lm sc marianl
jeunes, les époux s'aborùeronL le plus souvenl av,~c un(
égale inexpé['ience, :\ous voici, SUI' un poinl, ùe ravi~,
de M. Blum, qui écrivit: « L'hurmonil~ physillue [Hl
s'établit dans le mariage qu'à inexpt~rience égale Olt
qU'll connaissance commune, »
Mais .. , les enfants!
Que deyiennent-ils
dans 1;1
société de M, Blum '!
Il Y a là de sérieuses diflicuItI\s économiques, Elle;,
n'embarrassent
pas un seul instant notre sinKulicl'
rdol'lnalcul',
non plus que I,~s questions légales, tout i.
(1) ~1. .\. France,
(:2) Du .Illll'illfl""
J.c 1.!1'
l'UII[II',
p. :2::2.
p. 30~1.
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I.E )IARIAf.F. DE DE~IAI\
fail secondaires,
¡\ son avis, et aux(!udles
il ne saurait
:;'attar(kr
au-ùel¡\ du n(~cessairl',
Cnlcmps
\,¡(,llllra, ùit-il, oÜlous les enfallls qui naÎll'ont scronl
assur('~s ù'~ \'i\Te, oil la snr:i(~l(' s!.'ra en
Jl1l'sure ÙI~ remplir
('e de\'oir alinwnlaire
qui prime et
doil cn tous cas supplÚcr
cl'lui dcs parpnts ,) :" Hien,
"~ViÙ¡!nHnClIl, ne sCl'a plus simpl(l, lorsqlle les h"gislatCl\l'~. elles (~(:onoll1istcs, pa!'lIli lesqucls !II. Blum n'enI(~nd roi n I ,'.ln,' cOlllpl,~: I'allro!! 1 d,.~lI1onIl','" ..
El puis, qUI: diabll:, il faul dr'c de SOli temps el ('omprendre
i'[
demi·mol,
" Sans doule, on il r!cs eufant::;
quand on ('II yellt, mais (m a-l-Oll quand on rJl'l~fáe n'en
pa,; avoir'
ou '1uaud
il serail
(lanhl~reux
(lu'On cn
l'ill? !~)" La tOUl'IIUl'l' est. bahiln aut;lnl que Jll'udente,
Elle arr"~lle la eerliludl',
une ('erlitude
qUI~ i\l. Blum,
Cil ¡]';I'il de sa Lonlll' volonlé, ne peut donnCJ· ...
AU:isi y ,"chappe-I-il
¡:n prolc"tanl
cOlltre l'bypocrisil'
l'elative ¡'l « certaines
calé¡.;ories ù'acles donl pllrsonne
ne veu l ,;upporler
(lU'on parle, mai;; IIue toul.le JJlOnde
prali'lIIC,
C¡:s acks,
a.ioulc-t-il,
pal'i¡jtl'Onl
¡¡¡¡lureIs,
quand l' I¡¡}hilude en sera, 11011 pas plus l'l"l'andun, mais
plu:; libl'l:lIleul
I'ro¡;]alU(~(!, quand
on rll' considÚrrra
plus e gl!nl'l~ dl: 1'I'(;('ilulions que j'l'nll'IHls vi~er comme
uuc~orle
de sel'l'd
hOllt(~ll.\, mais corilllle l'exercict'
du droit l(! plus ]("¡.;-ilinw, Di:,; qUI~ nous eu avons le
pouvoir,
nousa\'ol)-;
Il: dl'oil de transfOI'Jil('r hpl'ocréalion l'II un acte l'l>ll(,dli el voIonlain',
el il esl prodigieux que des (Tl'atUI'Cs peusanl\~s
a¡t'nl pu, pendant
tanl d,~ ::;iè¡;]e,;, linl' il l'accolllplis:ielllCnl
ù'un illslincl
l'al'te le plus ~ra\'¡'
qu'il lem' soit donné
d'accomplir ,:.l), '
TI J'II J!I/ril/!!/',
:!) Jill .l/.t"Ùl:/f',
(:~ - /)f' JfflJ'¡fl.'l(',
p. :;l~
p. ;:l~.
p. :: Li,
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2iB
LE
MARIAf;E
ET
LE
DIVORCE
DE
llE:lIAI\
« Il n'est pas plus difficile ni plus choquant d'apprendre à ne pas avoir d'enfants que d'apprendre
à les
faire. » Il ne nous appartient pas de dire si cette affirmation est plut6t le résultat des désirs de M. Blum que
de l'actuelle réalité scienti fique?
Cette réserve faite, nous ne saurions omettre de signaler les excellentes
observations
de l'auteur
du
Ma¡'inge sur les maternités précoces qu'il faut, autant
qu'il est possihle, éviter parce qu'elles ruinentle
honheur conjugal.
« Concevoir
avant d'avoil' joui de
l'amour, ne recueillir du mariage, au lieu des joies
attendues, <¡ue les dégoûl.s de la grossesse elles souffrances de l'enfantement,
voir se déformer un corps
qui n'a pas encore servi, ètre mère, en un mot, quand
on n'a pas encore tout à fait ceSSt~d'être vierge, quelle
monstl'ueuse anomalie, et il faut toute la docilité des
femmes pour que la colère ou'la haine ne s'ajoute pas
il leur désenchantement.
»
Nous touchons ici à l'un des vices les plus graves de
la famille actuelle. « L'absurdité des mariaf4"es réduit
trop de femmes à n'aimer passionn(iment
que leurs
enfants, Toutes <:elles qui n'ont pas aimé leur mari,
toutes celles qui n'ont pas cu le courage ou la chance
de tromper leur mari pour un amant aimé, oÙ voulezvous que passe et se réfugie l'instinct passionné qui
était en elles? Elles transporteront
SUl' l'enfant cette
force d'amour sans emploi, et elles n'en sauraient faire
un plus mauvaisusage.
Elles adol'eront l'enfant comme
elles auraient voulu pouvoir adore)' un homme; elles
chercheront,
dans cettlJ exaltation
qui paraît sans
risque, à la fois une consolation et une revanche; elles
set.onl des mères amOUl'enses, Mais ce n'est pas ainsi
qu'il faut aimer ses enfants ..
« Quand
on place dans un enfant tout son reste de
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LE ~IAIIIAGE
ilE DEMAI:'i
':!.Ï7
bonlleur, comment garder le courage d'un renoncement, d'unf~ sépal'alion '! On fera donc peser ~ur lui Ill.
plus redoulable
de,.; tyrannies, la tyrannie de la tendre,.;;;e; on enchaînera sa libel'té pal' sa reconnaissance,
pur sa p¡ti(; .. , Cette h¡,.;toire est de tou,.; les jOlll'S, mai~
ce n-est pas ainsi qu'on fait les hommes.
« Le l'eport d'une passion dl;voyée rend impropre à
l'efl'ort réOéchi
de l'éducation
les épou~es privées
d'amouI' (1). "
!lIen de plus vrai, rien de plus ju,.;te, ril~n de plus
CO\1I'ammcnt nanant, hélas!
(ln l'oit par l'impol'tance des ('itation,.; que nous
ycnons lk fail'e et pal' le soin que nous ayons apporté
il ks analyser fidèlement, l'intl;rèt qlW nous attachon,.;
à rouYl'age (le ~1. Blum. C'ost écrire que nous regretIClns yi\'C'ment I'arhitraire d'un système qui a port¡\ et
continuera
de portor le plus grand tOrt il une (t'uvre
pal' lunt de points remarquable,
L'errcur capitale de
1\1.Blum - qu'il no u,.;permette d'expl'illlcr sinci~t'(~lllent
toute notre pens(~c - a ét¡j de traire qu'en dehors de
sa :u(·t!1ode k mariage (:tait irrdormable,
d'afl1l'IlIer
« fi ue le mariage correspond
il la fonction"
par lui
délnie, " ou qu'il est dépourvu de taule valeur et de
lout sens (~ », de faire enfin une rè¡.;le absolue de la
sl;paratioll du mariage d'avee l'amollI'. Nous savons
bien <{11'i1 a pris soin d'apporter il cettl) règle des exceptions; mais ce n'en est pas nlOins une loi qu'il a prétendn fixer pour la majorité. Loi insensée. loi inapplicable! Lié par I'¡"troitesse extrême ùe son système,
M. Blulll s'est tI'Ouvé tenu de ('onsidérer le mariage
S(JlIS sa forme la plus traditionnelle
el ùe supposer
(1) J),t Mariaye,
(;!) Da JI/triage,
l', :\:!X,
p, :::l:L
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27H
LE )IAHIAGE
ET LE DIVOIlCE
DE IlE;lIAI:"I
immuahle celle l'orme, tout extérieure.
C'est exactement le contraire qui est conforme à la logique des
choses.
C'est l'institution
elle-même qui a besoin
d'être « accommodée
à ses lins », >.'omme toutes les
institutions
humaines;
c'est le mariage qui doit être
profondément
modifi(~, dans son prindpe,
dans son
essence,
assoupli, libéré, rendu compréhrllsihle
et
habitable pour tous. M, L. Blum en défend l'entrée à
tous les amants; mais il ne prend nul souci d'al·l'er la
ùemeure, de l'améliorer,
d'en rail'e unc maison du
bonheur, Tout son effort échoue au pieù de la prison
lamentable que nous connaissons, ~a réforme n'est pas
celle dl( ma.riage, puisqu'il
y traite de tout, hul's du
mariage. Il y a méprise pour lui-même et pour le lecteur ..
M, Léon Blum reconnaît, après ¡:ela, qu'on peut
arriver aux mêmes fins que les sienne;; « par un usage
Judirieux des mœurs et des institutions
actuelles. "
~Iais il souli!\'e l'objection d\m homme aimé d'une
vierge et qni serait parYenu lui-m{~me il l'àge rnatl'Ímoniai, fixé dans sa théorie. Eh bien! l'on Ile pent vraiment rail'e r¡~po~er tout un système sur une telle hypothi~se tirée eHe-même de ce système. Ou la vierge en
quesl ion renonce!'a à cet homme, ou elle se donnera à
lui avec ou sans le concours des formalités légales.
Celle exception ne fail que confirmer une règle qui
n'est pas celle de M, Léon Blum.
Mme Ellen Key, le célÙbre romancicl' scandinave,
dans un livrerécent : De l'1t1ll0tO' et dUlllal'iar¡e, défendit
une thi~se plus conforme à la vél'ité; « (,lIc ,cntend I'onder le mariage sur t'amour, et, par mariage, elle entend
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LE
)IAHIAGE
D~: IlE)IAI1\
loule union libremenl
consenlie
el pesée avee rl'dlexion,
qu'clic ait une forme I'eligieuse,
civile 0\1 ne rel¡~ye que
dll choix des inlél'ps:;L's, sans participation
de la familtll
011 dl:
la sorirté,
L'amour
sellI, dit-elle,
ùOllne au
rnari¡)~e,
Icmpél'é
pal' le divorce
de ('or¡"'l'nteIIlenl
mutlld
ou d'unirlue
voionté, sa noLles-;e l'I sa raison
d'úll'c,
\'n dOIl dl, soi, librement
consenti,
esl stml ]e
\Tai don; la nolion des deyoics et des tlruits conjugaux
,1 cl':¡k la plac(l Ù ('dt(~ gran(\¡> pensée
que la (¡'¡{,:Iil,: Il"~
J)I'1l11 [,'I'j1lI":'?,
'l1l'il
1'I/IIIIIl
1,,,,/lJ/(';i'i,'
ci ¡¡(¡/lGI;''''
1'¡/I/llU'~
J
(¡Ill',
"
Le doelelll'
"or<'l, dans sa iI/'Ji'alc
SI',('/ll'l/,',
Jit, lui
ausSI:
« L'id,'~a¡ de J'd)¡j(llle
sexuelle est ,lssurl'went
une
union 1ll\)nO¡pIlll' gratilil'c
de quelllues
tmfants, reposanl :iur, un amour d Ulle fidélité d\ll'aliles des deux.
cM\',s, JitUS Jaquelle
J'!lOwme est il peu prl's de six il
douze ¡\IlS plus Úgé que l,l felllIIle, d oil tous deux sonL
sains
ld. I'ühu,;[¡os, L,l dlO:;e lI'esL pitS aussi r3l'e que
l'at'lil'lll('Ll
uo,.; pes,;illlistes
modernes;
l'Ile n'('~1 pourtant l'as exlrl'lll~ll1l'nt
fl'l:'C[ul'nte, CepcDdant,
pOUl' (lue
cclt\' union soiL lout ,\ fait CI' qu'elle doil elpeul
\~Ll'(),
elle \1'Jit ('ll'l' c0lul'lèlcment
libre, c'esl-Ù-di['c
¡lue les
dC\lx ';POtIX doivenll'tre
aosolumeut
égau\ ell droitsel
(I\le l(~ mal'ia!,e
ue duil ¡\tre lié par al1t'Une cünlraiute
lé¡.;nle exl(;l'icUl'c,
aulre
(lue les ùeYllir.'; des pal'ellts
eny!;r,; 1(',.; enfants
(IU'ib engendrent.
]Jaus cel ord['e
d'idée.;,
la s"l'arntioll
des Oil'US, et l'eslimation
exnde
el ju,;te de tout travail accompli
par la femme aussi
bien tj\le p<t[' I'IIOmmc sont absolunlent
nl:ces~;aircs.
cc 1.1,'5 ,;onlr,ils
yolon lairl's de mariu¡..çe dui vent être
pnr'ticulièl'ement
I'el:ommandús;
car la ùécÍ"ioll
mutuelle
volontaire
de rt.:<.;ter fidèle l'lin Ù J'nuIre et ùe
fonder un foyer solide pour les enfanls engendré,;
('slla
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2HO
LE
)IARIAGE
·E.T LE
DIVORCE
DE
DE:IIA1:'\
forme la plus belle, la plus vraie etla plus naturelle de
toute union sexuelle. Pourtant, on ne peut jamais pré~
voir tout ce qui arrivera plus tard et il faut veiller à ce
que le divorce puisse s'accomplir facilement dès que la
vie commune n'est plus supportable
ni utile. Pour le
divorce, la volonté d'un seul ou des deux époux doit
pouvoir. décider. Le premier cas est triste. mais moins
déplorable que le maintien forcé d'une union que l'un
des conjoints ne peut plus supporter,
« L'État et la loi ne devraient
pouvoir exiger que
l'acl:omplissement
des d~voirs des parents envel's lcUl's
enfants.
« En allant
vers l'individualisme
de plus en plus
accentué, on peut croire que l'avenir nous réserve, la
femme ayant p~u à peu conquis des droits égaux il ceux
de l'homme, une très grande latitude dans les unions.
c( Alors, adieu pr(~occupations de fortune, de situations, d'intérêts d'aucune sorte. On se mariera parce
qu'on s'aimera. Le choix et la connaissance,
n 'obéissant plus à des mobiles dïntt'~rôts, seront plus libres et
plus faciles, el l'on verra moins d'unions précaires et
vite conclues, de peur que l'affaire ne craque, oÙ l'on
épouse au hasard des demi·fous ou des né\To:,c;s, des
avariés mal guéris ou des tuberculeux infructueux.
« Le consentement
des parents sera de moins en
moins exigé et les familles se formeront plus rapidement. Elles se déferont plus vite aussi, le divorce par
incompatibilité
d'humeur ou par consentement mutuel
apportantla
possibilité de ne pas enfermer éternellement des c~pouxqui ne s'entendent plus dans un ménage
deven'u un enfer. »
Que devra être, dans ces conditions,
demain '?
le mariage
de
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2H1
Il faut,
selon les excellentes
propositions
de
Mme Anil de Sainte-Croix (1) :
Que l'entrée dans le mariage soit rendue aussi fadle
el aussi peu onéreuse qne possible; on aur,l ainsi aidÜ
à l'accroisst'menl
des unions fondées sur l'amour, les
seules \Tiliment dignes,
Ensuite, il faut assainir le mariage, en accordant aux
époux ml~mes dl'oils, mt~mes devoil's, responsahililés
t'gales, Ün ['amu pnr cda rendu plus habitable, moins
immoral qu'il ne l'est aelue\lement.
Et enfin - t:ela eeit essentiel -- il faut en élargi¡' la
porte de sorlie en facilitant le divol't:e, le divorce qui
dcviendra la s('paration digne de lieux êtres conscients
et Ile sera pius l'abominable comédie tlu'il est a\·tuclle~
men l.
Ce fuis'Inl.. on aura tellement il¡.çrandi, assaini, at'rú
le mariag:e, qu'illle restera plus des odieuses lllurailles
qui l'entoUl'eul que juste ce qu'il faut, taot que le sentimen t de la j llstice ne sera pas suffisamlUen t dé\'dopp(~
parmi nous pOUl' p¡'otéger It'S faibles, c'est-il-dire l(·s
cnrnnt::;_
1\OUS"oulons !'cnùrc le mariage si désirahle et si fadIe ù'ae(';~s (lue per::;onne fie puisse avoir line raison
l'llíSUl/ll(¡/)/e
de ne pas sc marier.
Le mariage, tel qu'il a fonctionné jusqu'à nos jours,
fut ù'essence purcment
religieuse. Les l'apports des
sexes, si Je'di¡-als, si troublants dans la réalité, ont Hé
réglés d'une ra~on péremptoire
dans deux mauvais
petits vers (~ que l'on enseigne tOlljours ail caléeltismc :
l:l.I·u\T(~ de chail' nt~ t1¡"sil'eras
Ou'en maria~e seulemcn l.
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2H'2
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
liE
DEMAIN
,Cest ainsi que !'É¡.disc a résolu, pour l'éternité, la
grande énigme amoureuse qui tourmente depuis des
siècles le cœut' humain! ... Quelle naïveté et quelle puérilité !."
Le premier remède que l'on ait pu apporter à celte
situation a été de donner aux couples malheureux la faculté de se disjoindre par le divor'~e, POUt' avoir fait ré,
tablir en France le divorce, M. Na'Iuet a mérité la gratitude de ses contemporains,
;¡Iais, tel qu'il a ét!; voté, tel qu'il est pratiqué actuel,
lement, le divorce est loin, bien loin d't~tre le remède
idéal. C'est une toule pelite porte ouverte sur le mariage,
si étroite el si basse que bien peu encore peuvent,
passer. i\ous nous proposons de l'élargir et de l'élever
Le mariage, à nos yeux, n'a rien de sacré ni d'étel'
nel. C'est un simple contrat légal - guère plu,; impor
tant que le contrat qui lie deu), commerçants
- e
vertu duquel un homme et une femme s'associent. La
grande erreur des religions est d'avoir voulu imposer ;¡
cette association
un caracti're d'(~lernit(;. Elle est ,~t
elle ne peut Nre que provisoir(~, comme toute c}¡o~,J
humaine,
Mais, si le mariage n'est pas sacre, l'enfant né de
l'union de deux êtres l'est, quels que soienl ces êtl'e~;.
Ce pelit être inconscient a droit à taule la bonté .le
l'humanité et à toule sajustice .. rusqu'h ce jour, on s'ut
trop préoccupé des parents et trop pell des enfants. Nol.s
voulons lenter de rétablir enlre eux quelque équilibr.).
Pour cela, nous donnons à l'enfant toutes les g.lrantics possibles et nous facilitons aux conjoints h~'Jr
évasion du mariage, II imporle vraimenl peu qu', 11
homme se marie dix fois, si tel (·st son bon plaisir: l'l~;;sentie[ e:ót que ses enfants n'aient pas ;\ soull'l'ir de :ct
élat de choses.
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LE
Mi\IHAGE
I.f
!lEMAl'i
Voici, du reste, ce que nous proposons
comme modifications
au mariage
actuel :
L,~consentenwnt
des p¡~I'C et mère ne sCl'ait l'lus
exigible (lue JUSqu'il ¡'úgr. Jl~ ùix-huit
ans P'IUI' la Jille
et dl vingt-et-un
iUlS POli!' le fils,
Pa~st' ce terme, toule líbel'té st'rail ¡tl:corù(c Ù Jajcuness(' ()t ;" I'amout',
Plus d'ad(',; resiH'elueu'(,
par cOlls~ql!('nt:
"il!' ils ne
::ionl qu'une
dr'Ti'sion, né st:rv(~n! qu'à Jl:tr'uil'c le t'esIH:c1.dt''; enl':lllls, ,', provoquer
le courroux
des pat'cnts;
ib dal'gi,;sent,
sans profit pOUl' les lins ni pout' les
aulrl'';, ic 1'0"SI\ dt~ Jllt;Sententc,
SUPI'I'l'ssioll
;tthsi,
par contr'c-coup.
des paperasses
de toules naln!'cs cxig~cs pat' hlS mait'i<,s, des innombrables
tracassl:l'ies
administmti\'cs,
qui
faisaient
éerire il Pit'l'r'll LOIIYs : « La fOl'tcr'csse dll !llariage est
une phtl:c l¡ll'il fallt ClllpOl'ler contrc tous, .\\';lnl d'(.blcnil' la pt'l'mission
ù'dl'c
utile'"
son pa~ 5, eu foudant
une famille de plus, il faut satisfaire
\lU Code ,;urunnl',
nn fis(: allx ('clItI.JOur.hl:';, uuc fallJilll~ '~¡!;Oisl(', avan: ou
haineuse,
nue hiérarellil~
(k supl\ricIII's
traeassier's
ou
malyeillanls
;1). n Don!', UllC l:nJ!lomic illappt'{~,:ial'¡c
de temps, de cour'ses vailles, de démardws
t:l d'argent.
Enfin,
le mariage
ceci cst esseuliel
el constilue
une rÚvolulion y('rituLle (!ans nos coUtUIllCS et lias convenlions
S¡¡I'¡.lIln{~es, - le mariage
ees,.;erait ù'l:Irc un
contl'a! d'ol'.lrt) public.
Il jlcr'drait sou ('arac[ÙI'(~ dû sal~r'('mcnt
laïque,
célébré
solennr.llcl1lent
ùevant
le
maire,
teillt
de son éeha!'pe;
et, ¡'l l'eJa, comme
le
remarquait
justement
lIelll''y ~Iaret, il nr. perdrait
pas
¡!;!'allll'dltlSl:, il ¡..;a¡':;lIcr'alt ¡¡¡uV.t eu discrdioll
d eu di~nité,
.m
1 AI'('Jd¡",I, p. 1;:,.
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284
LE MAHIAGE
ET LE IJlVORCE
DE OEMAIN
Les cérémonies nuptiales actuelles, en dret, procèdent encore des cérémonies antiques, oÙ la jeune
fille, de l'esclavage paternel, passait Ù J'esclavage marital. Sa virginité en faisait le prix et acquittait la rançon ùu marché. Combien d'âmes délicates préférl>raienl
que ce j our ne servît pas h une exhibition de bêtes curieuses, n 'évoquât pas à l'esprit de tOllS des ima~es d'un
déshabillé f¡icheux et des plaisanteries d'un goût plus
ou moins gl'Ossier. On se marie, mais on se marie pour
soi; est-ce un motif pOUl' s'offrir en spectacle aux badauds excité:; !
Donc, selon le vœu de notre Comité, plus de cl!léhl'ation officielle, plus d'estrade à lamairie, plus de lecture
ânonnée du Code, plus « d'allocution peu écoutée et
mal sentie d'un bonhomme en. écharpe ) (1). Le mariage ne doit plus être qu'un contmt d'ordre prin:,
formé par tout acte d'oÙ résultent l'identité ùes contra~lants et leur volonté de s'unir, Pour avoir des ell'ets
civils et une date certaine, œ contrat devra simplemenf
être transcrit sur les registres de l'état'tivil.
L'acte de mariage ainsi allégé des publications inu·
tiles, d'un dossier fastidieux et encombrant,
compor ..
lerait seulement:
Les prénoms, noms, professions, Ùges, lieux de nai~sance et de résidence des époux.
Le consentement
des père el mère, ou du tuteur,
lorsque la fille aurait moins dE' dix·huit ans et le lils
moins de vingt-et-un 3ns.
Enfin, le consentement des époux,
Une pareille rédaction, im}1t,sée au Code restaur.\ et
rajeuni, donnerait au mariage sa véritable significa' .. on
1) ~L\1. Donnay
scènc IV, p.
et Dcsca\'cs,
Oiseaux de l'llssuye,
actf
III,
un.
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LE MARL\GE
DE nEMAI:'I
2H:J
laïque, sa di~nité humaine. En le facilitant, elle I'Margirait an prolit des iUV'I'ds légitimes de la femme et de
l'enfant. sacrilil~,; par l'union libre. Le mar·jage ainsi
compris serait le plus simple, le plus naturel, le plus
noble des contrats d'ordre prin).
Aujllul'd'ltui,
la femme fran~.aise qUI l~pnuse un
étranger perd sa nationalitl'~ et, par suite, la pt'otedion
de no, lois: clic tombe arbitrairement
sous le joug de
la lt'gislation (ln vigueur dans le pa)'s de son mari,
quelqlll' arri(;rl,e, quelque cruelle que snit c(llle législation. ;\'ou,; demandons flu'elle ne puisse perùre sa n(\tionalilt'~, par le fait de son mariage, que si elle ùérlare
vouloir appartenir au ml\ll1e pays quc son mari.
« Li, triste odyssée d'une jeune Fran~aise maril,e il un
Chinois - odyssée bien connue de tous les Européens
~l Pékin el rapportl'e
par M. H. GCl'Yais-Colll'tellemont,
nous {'lclaire, à cc propos, SUI'la position des f(·mmes
d'Occident fourvoYl,cs dans les gynéc¡',es d·.\si{!... Lorsque ¡'¡;POllX, jeune mandarin, fut rappell~ à Pékin, « les
complitations matérielIes ci les pires torturcs morales»
commenc\,renl pOUl' sa. jeune femme. " Introduitl, dans
la famille de son mari, elle perdit une à line toules ses
libert¡;s, dIe tomba sous la domination de sa helle-mère
à laquell(', ainsi qu'il est ù'usage dans toute famille, en
Chine, elle ùevait le re::;pect et l'obéissance absolue. Lit
mall'nneJoignait
il la mér.banceté légendaire de,; beIlebmi!l'es chinoises, la haine instinctive que lui inspirait
cette blanche - scntiment partagl~ pal' tous II,S élément~. féminins de la maison:
SWLJl'S, belles-.'i<curs,
tantl!S, cousines et parentes pauvres qui form:Tcnt une
ligue ,;onlre la malheureuse"
fille des diaLll's ù'Occi-
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2Hli
LE
MARIAGE
ET LE
DI\'OHCE
!JE
DE:dAI:'\
dent
L'époux, rapidement
repris par l'invincible
indolen.ee asiatique, ne réagit que faiblement: puis vint
il trouver tout naturel qu'on obligeât sa femme à vivre
tout il l'ail à la chinoise, c'est-il-dire
en recluse. Et
même, impressionné paI' la réprolHltion dont il sc sentait l'objet du fait de son mariage avec une Euro~
p,;enne, il épousa une jeune Chinoise qui devint offIciellement sa seule lég-itime épouse, sa « premi¡~re femme .'>.
La Fran~'aise fut rell'guf~e au rang- de (~oncubille, dut
obéissance à la nouvelle venue et son enfant Ile lui
appartint plus. Il deYinl l'enfant úe la
premii)l'e
f8mrne » qui est considérée, dans la famille chinoise,
comme la seule « mère de tous les enfan ts nés au ch8f
de la famille, La douleur aigui~ que ressentit la pauvre
femme dans son cœur de ml're fut atroce. (idee à des
prodi!)cs d'ingéniosité,
clle pUl'Vint à faire jeter lInc
letll'e il la poste française, Mais sa ml~re se heurta il un
obstacle qui semblait insurmontable.
Comment réclamer la protcdion fl'an<;aise, puisqlw la nationalité était
Pl'rdue pal'le fait du mariage?
« Enfin, il la "uite de laborieuses
démarc'hes de notre
ministre Cil Chine, le mandarin eon.sentit il laisser partir son épouse blanche. Celle-ci s'embarqua
an,c sa
JJlère pour la France; pal' suhterfuge, elle put même
eriHnener son enfant. II
De tcls exemples sont éminemmeflt signil1catifs etles
lois qui ne s'opposent pas, par des mesures préventives, ¡\ de telles c.ruautés, sont des lois caduques, dont
nulle routine ne saurait empêcher l'abrogalion.
)l.
I(
)l
Mais il Y ü loin des vœux que nou~ venons de pr(;scntcr aux résultats légaux obtenus,
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LE
MAl\IAGE
Of.
iHï
llnlAI'i
D"'SOI'ffinis (t~,
et nous pouvons bien 11\ dire, nprt·s lp
rapporteur
tlu Sénat,
~1. CalalllKlIe (:!", grÙt:e \ln pen
¡\ nos ell'oris. le m;u'iane ne ":cl'a plus pr,'~c,'~dl: ,[ue ,rune
publi,'alion
au Ji(~u tle dcn", el il (loul'l'a dl'l, CI:Ic',Jll'(:
déslc ùi'iit'm[~ jour sui,'alll
l,('lui dl~ cell,~ (luJdiralion,
faite dan;; la commune
oÙ l'nn dl''; "'P'lll'i lIura son
domi,'ill~ ou sa r,',,;iùclll'e,
Les enfanb
¡îgés ùe Yingl-cl-un
an,; r,',\'ol\1s Sl'ront
encor('.lcnqs
j IJs1In'i1II'cn tc ans ùe jnslitil'[' du eonsenlcmcnl ùe leul's pè¡'c d lIlèrc. Si cCllx-ci k rcrlL';l~nl, J'in1,'TCS';"
lenl' fera Ill/liner l'union
projetC',: el pouITa se
marier t~'l~nte jonrs apl't's juslili,'aliülI
¡Je' r.etlr noliliralion.
'ln\hellrclIsemcnl,
ci par la f;ll1lc Ju ;;'l'nal, unc ('1\11\plicalioll
l,ien innlile c,.:l apporll~e lIa!' l'clle lIouvdlc
loi
¡, l'article
\:d du Coùe civil, que la Chambrc
avait
abrog,'"
a S'il,"
a di,;scnlÍmcnl
enlI'C des par,~nls tli\'or'~l;s 011
sl'~par¡"s de corps, disuil cet al'liek,
le ['()nsenleult'ul
ùe
cpjui ù,~s l>pOllX au }.Irol;t (\urIue! le tli\'()l'L:e ou la sl~pa.ralion :\\11'<\ dl') prOIlOIl"l" ('t qui il la gal'de ùe l'l'ufant,
suffira
"
C'd,'i¡ slIrtisanl,
cn ell'ct. La COIl¡¡lli,;~i()n du Sl:na.l,
il la suite de lfllld'IUC;; ,'['iliques
talillollnes,
fit ajouler
ceci: « Faule de r,'unir ces deu" conditions,
l'clui de,o.;
¡¡¡'re 1'\, J11¡~rr qui consentira
au lIlaringt' }l'llll'\'n dlel'
l'nuIre dc\'n.ntle
lribunal ùe pl'l~lllièl'e in:-lanc.e sil"gcant
en e!i;unhI'c du conseil;
lc tribunal
cnlllllt',lcnl
scra
celui du dOlllieile de la pl'r"onne
l¡ni il la g[lrù,! de ren~
fant;
il stalucra
en audience
puulilj,ue
el en dernier
ressort.
'
,1 l.IIi Illlll\'"II1, dll :!l juin Ill0', On 11'1111\,(,1';1
l'Appendice,
:!' y, 'OH I"'l'l",d dll :!:I d,"'Clllhl't' l:lIl",
ccl.l'
I"i ,hn'
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iHH
LE
~IAHlAGE
ET
LE
mVORCE
DE
DE~IAIN
te ('omité de réforme du mariage évite, dans son
projet, ces distinctions
fastidieuses, en reconnaissant
une valeur égale aux consentements
du père, de la
mère et du tuteur, D'ailleurs, nulle opposition ne sauruil plus entraver le mariagc au delà d'un mois. Alors,
Ù quoi bon pousser lIla discordc le;; paz'cnts et faire intervenir le tribunal? N'est-ce pas là line méchante et
vainc mesure qui ridiculisera l'autorité parentalc et le
pouvoir judiciaire plutÙt qu'elle ne les consolidera?
La notification du projet de mariage aux parents récalcitrants sera faite il. la requMe de l'int(,ressb par lin
notaire instrumentant
suns le contours du deuxième
notaire ni des témoins qu'exigeait l'article 1:;1. du Code.
Qu'cst-il besoin de notaire dans celte notification aussi
plaisante qu'injurieuse,
toujours superfétatoire?
On
voit hien que certains vieux sénateurs d'un autre âge
ont tenu làà corser la paperasserie,
sc sont fait unejoie
Illali~ne de rétablir quelques-unes
des saltes enlravcs
su pprilll(,es par les arlicles pr(·cédents. La sim pie notification en la forme ordinaire des actes administratifs,
d'abord approuvée en première délibl)ration, parul insuffisante à ces incorrigibles Dandins, il ces peu vénérables ancêtres. « Le notaire instrumentel'a.
monsieur
mon fils, el nous verrons bien si vous épouserez celle
gueuse ¡ » - Comme cela sent furieusement son père
Poirier!
En cas d'absence el surtout en cas de morl des parenls, le maquis pI'océdurier ne perdra rien de son
horreur (t).
'.I! !Jeux fulur; conjoints
de moins de :10 ans qui aUl'ont ¡J('l'c1u
leUJ's parenls devronl encore réunir dix-l,eur papiers dans je cas
le plus simple
: deux acte,
de nai,Sltn,:e
dalanl de lllOins ,le
tl'Ois mois, ,leux certificals
de résidence.
plusieurs
certi lica b ¡le
. non-opposition
dans les mairies
oÙ les publif'llions
onl été
failes, un linel
militaire,
qualre actes de decès des parents, huit
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LE MARIAGE
2Sfl
DE DEMAIN
Quant à la cél(;bration publique devant l'officier de
l'état-civil, elle est maintenue religieusement,
c'est le
cas de le dire. On ne renoncera pas de si tM à cell(l
lamentable cérémonie, il. cette consécration grossière et
si pénible des engagements les plus intimes et les plus
délieats ...
On voit qu'il y a beaucoup à reprendre
dans cette
nouvelle loi et qu'elle ne nous donne qu'une satisfaction fort incomplète (f). Selon les propres déclarations
de :\1. Catalogne, elle ne constitue qu'une étape appréciable dans la réforme du mariage, qu'une étape bien
timide, bien craintive, bien timorée. On ne peut s'emp(lcher de déplorer la néfaste obstination de quelques
vieillards hors la vie, qui fit cette première réforme si
chétive, qui retarde ainsi indéfiniment
la libération
totale du mariage, qui oppose enfin aux simplifications
les plus naturelles et les plus justifiées un entNement
ine¡lIali fiable ...
« Calmez-vous, nous répond-on;
il n'y a pas lieu de
tant protester. L'abaissement
de la rn:ljorÎtt\ matrimoniale il vingt-et-un ans est une réforme essentielle qui
se sllrlil il elle-même et qui n'ira pas salis danger. Combien de jeunes gens, plus ri"hes d'illusions que d'expérience, vont faire des folies!
-- Votre pusillanimité,
répli,!uons-nolls,
est Lien
attendrissante;
mais elle nous navre. Faut-il vous rappeIrr que celle audacieuse réforme, qui va, suivant
vous, répandre l'abomination de toutes les désolations
adcs de McÚs (l('~ ;.:rands-parcnls.
Coût tolal : "O francs au
moills. ~1.Jacfjucs Bertillun ,le Journal, Iii aITil I!IO~).
(Ii Cependant,
,lepuis Cju'l'lle est lJl'ontt¡);:nl;l', l" nomb!'" dcs
mariages,
!'icn fjl111 Pat·is. s'cst uceru du cillrjllir;¡¡iP,
de sa, !lIEur.
« Ct'tte aug¡llcntation
considérablc
s'cst prodnite
prc"lue
tout
cntii'!'" dan~ lcs nrron<lisselllcnts
pauvres dc Pari,. » ~l. JaCl!UCS
llcrt:llon
.le J01(/'I!((I,
Ir. avril I!jO~.)
i'J
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290
LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE !lEMAI:'l
et de tous les dévergondages
dans nos familles, est
appliquée depuis de longues années en Allemagne, en
Russie, en Angleterre, en Belgique, au Portugal, au
Danemarck, dans le Luxembourg,
où l'on peut, dès
l'âge de vingt-et-un ans, contracter mariage sans aucun
consentement des ascendants.
En Serbie et en Suisse, le dit consentement n'est pas
obligatoire après dix-huit et vingt ans. En l~cosse et
dans la majeure partie des États-Onis, nul consentement familial n'est requis. Or, aucun de ces pays n'est
encore en proie il l'anarchie. Mais il n'y a pas tel qu'un
Fran<;ais pour s'effaroucher d'une IIlesure de vraie liherté! Il nous faudra faire évidemment notre l;ducation
de eette liberté et des responsabilités qu'elle comporte.
C'est là un ordre de choses tout à fait ralionnel. On ne
peul vivre il l'état de société, nous le répétons, que libres el responsables.
Les difficultés que rencontreront
les jeunes époux imprudents
ne sez·,)nt-elles pas toujours prérél'ables il la perle prématurée de leur sincérité, de leurs espérances, de leur enthl)usiasnl(~, gÙchés,
souillés dans de l:Ylliques aventures, ruinés par un précoce scepticisme'? Pierre Louys, rapportant ce mot d'un
père: « One femme en vaut bien une autre )), S'écl'ie :
(l Ah! Vous croyez cela, vieillards!
Le jour oÜ vous brisez la vie de votre enran t, vous croyez qu 'il sc guérira,
qu'il pardonnera,
qu'il oubliera el qlle vous réussirez
plus tard à jeter dans son lil une dinde grasse ave(: un
porlefeuille d'actions! Combien en pOllrrais-je ciler qui
sont morts sans avoir voulu se consoler ainsi 1 )) (i)
« Nul, pas même l'Étal,
pas mêmü un père, n'a le
droit de séparer deux êtres jeunes et sains, lorsqu'ils
ont exprimé leur volonté de s'unir. ))
(1) Al'chipel,
p, 11t;,
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LE MARIAGE
DE DEMAIN
2M
Cne autre loi, promulguée le 1:1 juillet1907 et relative au li{jf'(' salaire de la femme llwriée et à la cuntributiult (/".~ ,'/J()l!,J: au.]; c!/(!I':jes du lIléll11:¡e, mé¡'itc quelque
alleution,
bieu qu'insuffisante,
confuse et bm'oque,
comme la plupart des lois parlementaires
de confection
plus ou 1I1oins récente (i).
Peu de proposi lions furent aussi ballottées, remaniées, ajournées,
triturées de toutes les fa,:ons <lue
celle-ci, Elle fut faIlleuse romme l'un des types lps plus
sugge::.til's et les plus malmenés des tergiversations,
des atel'll1oiemenl",
Je l'incllrie parlementaires.
Elle
restera eOlllme un exemple curieux de cc que deviennent, daus les mains de législateurs aussi rélrogrades
qu'iuCllll1pèll'nls, les ¡'dormes les plus simples et les
plus é\luitables.
Dès IH\I1., M. Uoirund présen tait, sur cc sujct, un
texte ,l,;SCZ sommaire (lui rut vuté pal' la Chamb¡'c
en iH~HL 'l'l'ansmis au Luxembourg,
ce texte disparut,
::iuivant l'aveu même de M. GOUl'ju, des ordrcs du jour,
et ne fu~ jamais rapporté. « Cependant, ajoutait l'honorable sénateUl' dans sun cxpusé de 1 VOU, nou~ croyons
avoir entendu dire que la eOlllmissiun qui en a.vait Óté
autrduis sabie aurait repris depuis peu l'duùe du Jossier. ,) '...!uepensez-vous ùc celte reprise discrète d'un
ùossiel', lllllri par dix ans de summeil tuut au plus '!
Qu'en tel'IllCS délicals ccs choses·là sont dites 1
Quelle réforme, quelle libémlion cependant eùt pu
paraître plus urg'cnle, d'une nécessité plus impérieuse,
ù un Parlemcntrépublicain,
animé dc quelque humanité
(1) Y. égolemenl eelte nouvelle loi ¡Jan:; l'Appendice.
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2H2
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAI'"
et de quelque logique? Quel droit plus légitime, plus
indiscutable
pour la femme, que celui de recevoir le
produit de son travail personnel, d'en user librement,
sans contl'ainte, ni contrôle, de le protéger contre les
entreprises d'un mari paresseux ou dépensier'!
L'activité et la valeur économiques de la femme, sans cesse
croissantes,
ne fortifient-elles
pas chaque jour davantage son droit fi celle propriété?
.( Il faut compter, il.
l'heure actuelle, dil M. Gourju, plus de deux millions
de femmes mariées qui travaillent et gagnent un saluire. Dans l'inl{Tèl de la femme, du ménage, des enfants surtont, an nom des grands principes de justice
et d'égalit{~. il f¡¡ul protéger les salaires de la femme
mariée, il faut proclamer le li[¡re salaire de la lemme
mariée. »
Il faut le proclamer",
après l'Angleterre, les ÉtatsUnis (ifl9ô), la ltussie, l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne
(H)()O), la Suisse, le Danemark (18HO;, la l'iorvège (lR99\,
la Suède (lH9H), la Belgiquc (l!IOO), la Roumanie,
la
Serbie, ln (fI'Ùce, pnisque, de plus en plus, la France
prend posilion dans la voie des réformes ... « il l'arrièregarde des legislations européenne,;
• el même améri·
caines !
111.Gourju reconnait que le droit ùe la fcmme sur ses
salaires e;;,[ un échec au prineipl' général si longtemp~;
intangil..,le de l'incapacité de la femme mariée )), principe auquel il préfère, d'ailleurs, apporter ... des exceptions plutÙt que de pénibles arguments de défense.
Que ne \'a-[ on jusqu'au boul de hl réforme? QU(:
n'abolit-on, comme nous le proposons, cpt odieux principe romain? L"!tlalilé civile des de u:!: se.t'es cUlIslitue Uil
jJl'il/(:i¡)c /'ondlllHcllllll
d'J droil ?nad!')')/c,
Le conlras.~
entre l'incapacité de la femme mari(:e ella capacité de
la femmc libre forme l'un des traits les plus caractéri,;(1
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LE )IARIAGE
DE DEMAIN
':wa
tiques de notrr l(\;..(islalion ; c'esl un de ces cas remarquables d'application de l'id(~e dominante dont. les rédacteurs du Code civil ont tiré l'or¡.çílnisntion du maria~e et de la famille. L'esprit qui a pr(~'sid(~ il la r('~ùaction des lois du Consulat et del'Empire n'était plus l'esprit de liberté qui avait animé d'une ardeur si généreuse les premit~res années de la Hévolution.
On eÚt évilé, en s'inspirant de ces simples donn¡\es,
les complications, les restrictions et toutes les atténuations injustes et ridicules, encore incluses dans la nouvelle loi.
Cette loi donne iL la femme mariée, sous quelque régime que ce soit, " la libre administration
des produits
de son travail personnel et des économies cn provenant.
Elle peut en faire emploi en acquisitions de valeurs mobilièt'es ou immobilières.
Elle peut, sans l'autorisation
de s,)n mari, aliéner,
il titre onéreux,
les biens
acquis n.
Cette capacité ne lui sera cependant accordée que si
clic exerce personnellement
une profession distincte de
celle (le son mari; mais clic lui sera refusl'e pour l'administration
des gains résullant
du travail commun
avec son mari; ce qui revient, en termes clairs, il apporter une double entrave, infranehissaLle, sinon une
intel'diction, à l'association légale la plus natut'clle, la
plus dl~sirable mème, celle de deux époux,
L'r.rtic:le 2 pl'évoil, avec une sollicitude tOllchante, le
cas oÙ la femme abuserait des pouvoirs - inouïs, en
vérit'3, -- qui lui auront été conférés, et se livrerait, à
l'exemple de quelques maris, à des imprudentes
ou à
des ùissipations, Le mari pourra, dans ce cas, lui faire
retirl~l' ces pouvoirs. ~Iais l'article ne dit point comment
la femme pourra s'opposer il une mauvaise gestion de
son (~poux et maître. Il serait intéressant de combler
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294
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN.
cette lacune. On arriverait ainsi à faire planer Sur toute
III vie conjugale d'époux incapables les sanct.ions maladroites Oll bouffonnes des tribunaux.
Donnez donc à ces époux, une bonne fois, comme
nous ne nous lasserons pas de le réclamer, des r-esponsabilités et des droits idelltiques et égaux. Et finissez-en
ainsi avec toutes ces insolubles chicanes.
La. femme pourra aussi esten en justice sans autorisation, dans toute51e5 contestations relatives aux droits
qui lui seront reconnus par la. nouvelle loi.
En ce' qui concerne la contribution
des époux aux
charges du ménage, « faute par l'un des époux de subvenir spontanément,
dans la mesure de ses facultés,
aux dites charges, l'autre époux pourra ohtenir du juge
eh¡ paix du domicile du mari l'autOl'isation de saisir, ar!léter et de toucher, des salaires ou du produit du travail de son conjoint, une part en proportion de ses besoins. )}
Notre comité a fixé cette pal't contributive à la moitié
au maximum des revenus ou des ¡.(ains de la femme;
c'est à la fois plus prudent et plus équitable.
Ajoutons enfin que les dispositions de cetlp- dernière
k>i pourront être invoquées méme par les femmes mariées av¡mt sa promulgation.
Mince compensation à treize années d'attente I
La plaie des \Jnions françaises, pOUl' reprendre les
idées générales de ce chapitre, c'est la dot. Pas de mariage sans dot, dans la bourgeoisie du moins. C'est
rUlle des plus graves erreurs de l'ancien 'fiers-f:lut.
« Les relations 5exuelles vénales, ditle docteur Forel,
comme les mariages d'argent, le cOlll:ubinat payé et la
prostitution sont immorales, parce qu'elles sont le pro-
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LE
~IARIAGE
DE
DEMAIN
duit de l'exploitation,
de l'appétit sexuel de rárgent,
parce qu'elles eonduisent à la corruplion des individus
el qu'elles excluent l'amour.
« L'argenl corrompl
en somme toule nolre cullure,
en f¡¡dlHant l'exploilation
de l'homme par lïlOmme,
dans lous les domaines. C'est là l'ennemi principal do
la morale sexuelle. "
Dl~plus, la dot, il faut bien s'en rendre compte, csl
un vérital)l~ leurre. Dans un grand nombre de cas,
elk n'existe que sur le f'onlrat de mariage et sa réalisalion ne sc produit. jamais, Si elle sc produit, cette
réalisation miraculeustl csl pré('éMe, accompagnée el
suivie des prétenlions
et de;; exigences de celui qui a
apporl( la (lot il son conjoint et qui pense pouvoir tirer
de ce rait une superiorilé
Ù son (~gard. On ne peul
imaginc!' le nombre de ménages qui ont perdu leur
tranquillil(
il cause de III dot. Paul Adam, abordant ce
délí(~al problllml\ s'exprimait en ces termes:
« Le {enace espoir de s'allier il une personne riche
détournl~ les jeunes gens des fian~~ailles prématur6es.
Ils ont tort. La pluparl des dots bourgeoises ne dépassent gui're 100.000 frunes, ('e qui rapporte :l.OOO francs
de rente annuelle, Au prix de la vic actuelle, cette
somme n'est pas suflisunte pom' payer l'ennui de cohabiter avec: ulle ('réatllt'e sans eharme, ou de caractÙre
inégal, ou trop jeune pour l'homme qui crut devoiI'
attendre l(~s avanlages p{:<"lllliaires de l'¡'¡ge mûr, afin
de justifier la re'1uète d'une dot équivalente.
Une enfanl, curieuse de toute la vie, s'accommode mal d'un
('sprit s6rieux, d(~jà blasé sur les plaisirs et désireux de
repos. L'incompatibilité
des humeurs apparaît rromptement, puis les aventures f¡(cheuses (1). »
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296
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DE~IAIN
Il eût pu ajouter que, plus la dot est élevée, plus
l'exigence de la. femme est grande et que, dans la plupart des cas, c'estla grosse dot qui oblige le ménage à
un train de vie rapidement
ruineux. Les femmes qui
apportent trois cent mille francs de dot et même cinq
cent mille dépensent toujours le revenu de cet apport
et même au-delà. Il ne peut en être autrement:
elles
ont été élevées dans un luxe et des habitudes de dépense qui ne seront jamais satisfaits pur les revenus
de leur dot. Aussi combien_ serail-il plus sage el plus
désirable, à notre avis, de ne considérer la dot que
comme un accessoire souvent nuisible et de se préoccuper de toutes autres questions lorsqu'on veut convoler en justes noces. D'ailleurs,
nous comptons sur
l'obligation du régime de la séparation de biens, dont
nous allons parler, pour éloigner les coureurs de dot
et pour rassurer les jeunes gens sérieux qui n'épousent
pas pour faire une fin, c'est-à·dire
un mariage d'argent!
Pour répondre à su. véritable destination,
un coùe
civil devrait présenter
une suite d'institutions
juri··
diques, toutes logiquement déduites les unes des autres
et appuyées toutes sur les mêmes principes essentiels.
Une l¡'gislation composée de dispositions incompatibleo
ou reposant sur des bases opposées, ou mème seule··
ment différentes de nature, manque de la cohésioll
nécessaire pour constituer une œuvre durable et pour
donner satisfaction aux aspirations
d'une grande nation.
Sous ce rapport, comme sous beaucoup d'autres, le
Code civil français estloin d'atteindre à la perfectioll.
L'égalité civile des deux sexes, disions-nous
plus
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LE :lIAIIIAGE
DI, DEMAI:'i
haut, constitue un principe fondamental de droit mdeme. Le Code civil attribue en effet à l'homme et à la
femme les mêmes facultés héréditaires;
pour mieux
garantir les droits de la femme, il abolit l'usage des
renonciations
aux SUcc(~ssions futures et les substitutions destinées à faire revivre entre les enfants les
dislinctions
d'àge ou de sexe admises par l'ancien
régime; eIllln, il reconnaît à l'homme el à la femme
une égale capacité de contracte!'. Mais l't'galilli civile
cesse dans les rapports
conjugaux;
en s'engageant
dans le., liens du mariage, la femme aliène une partie
de ses d!'oiLs et sc soumet il une v('ritable incapacitl\
temporaire,
incapacité qui disparaît du reste avec la
raison qui lui a donné naissance.
Une nouvellr, conception du droit, basée sur une
admiration
r,xcr,ssive du droit romain, et provoquée
par de,; lendances politiques alar,; nettement aecusl"es,
a introduit dans la loi civile le principe ¡}'autorilÚ el
l'a pou:,sé jusqu'à ses conséquences les plus extrêmes.
Le Code civil soumet donc la femme il la puissance
maritale, ùontla jurisprudence
a fait depuis une vérilable tntelle .i), et il fait du mari, non seulement le
chef, mais encore en quelque sorte le maîlre absolu
de la communauté, proclamée rt'~gimc de droit commun.
Le premier p.·ojet de Code civil, rédigé par Cambacérès à la demande de la Convention, ne parlait pas
de la puissance maritale et reconnaissait par suite à la
femme mariée la capacité intégrale de contracter sans
l'au Lorisalion de sail mari ou de justice.
Il admettait,
il est vrai, la communauté
comme
régime légal; mais il ajoutait:
« Les époux ont ou
exercent un droit l(~gal pour l'administration
de leurs
(i) Gi,}e, Conditio/!
ete lu
lemme.
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2DS
LE MARIAGE
ET LE DIVORCI:
DE DEMAIN
biens. Tout acte empor.tant. -vente, er¡gagement, obligation ou hypothèque sur les biens de l'un ou de
l'autre, n'est valable s'il est consenti par l'un ou pal'
l'autre des époux. »
{(Les actes ayant pour objet de conserver les droits
communs ou individuels des époux peuvent être faits
séparément par chacun d'cux. » D'autre part, l'article 2
du titre II du même projet consacrait le principe de la
dissolution du mariage « par la volonté persévérante
de l'un des époux », et l'article '2 du tilre VI autorisait
le divorce par consentement mulud.
D'ailIeurs,
la loi du 20 septembre t ï92, alors en
vigueur, appliquant
déjà l'idée d'égalilé auxrelations
entre conjoints, déclaraillogiquement
les époux égaux
dans la faculté du divorce, et permettait à chacun d'eux
de réclamer la dissolulion
du mariage en al)¡;guant
l'incompatibilité
d'humeur.
Or, l'attitude des rédacteurs du Code civil à l'égard
du divorce devait naturellement
être toute différente
de celle des membres de l'Assemblée législative et de
la Convention.
S'ils n'osèrent pas aller jusqu'à proclamer l'indissolubilité du mariage, ils entourèrent le divorce de restrictioQs nombreuses destinées à Cil rendre l'usage fort
c1irllcile; !lon seulement ils réduisirent le nombre des
causes pour lesquelles il restail désormais possible d'y
recourir, mais surtout ils en compliquèrent
à l'envi la
procédure, en imaginant des formalités si Dombl'cl,lses
que souvent elles constituaient
l'équivalent d'une fin
de non-recevoir (l).
Au point de vue historique, par conséquent, il une
loi favorable au divorce correspond
rationnellement
(l.
Jtt'pinit.\',
1I1'/'1I~
,III .\'()f(¡i'ial,
l')n~.
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LE ~IAIlIAGE
DE DEMAIN
2nu
une légi,;;lation octroyant illa femme unr, capacité compide et lui attribuant une initiative semblable à celle
du mari dans la gestion de leurs int(~r(~ts respectifs.
Si le projet de CamhaC(\r(>5 se raUadlC à la communauté et ne se prononcr, pas en faveur de la séparation
de bien~, qu'il aurait dù logiquement allopter comme
régime de droit. commun, elle ou tout au moins ses
causes, c'est qUl-) le principe de la séparation dlJ biens
n'dait pas alors nettement compris, et que le,;; traditi()n~ nationales l;taient encore assez fortement enl'acin(;es dans l'esprit, mèmr, des Conventionnels les plus
avancés, pour faire à leurs yeux du maintillll de la communautl~ eoutumii're,
une obligation l,"gislalive inC'·
vHable.
Au l'ontraire, dès que la loi restreint la faculté du
divorce, comme l'a fait le Code civil, elle aboutit fatalement à lïn'-'apacitl'~ complète de la femme et à la
subordination
exclusive de l'épouse au mari, non seulement pour l'administration
et l'ali(~nation des bicn,;
communs, mais aussi pour l'administration
dl" S('S biens
propres,
Cest fIlI'l~n elret toules ces idées Mcoulent les unes
des autres: si le principe de l'égalitl; des sexes et le
principe de la libprté indiyiduelle
sont sinci,rement
rpconnlls comme la def de yoÙte du droit matrimonial
et fami.ial, ib enlraînent
comme const\quences, à la
fois la suppression de la puissance maritale et l'étublissennnt du r(~gime l(~gal de la séparation de biens
Oll de tt·ut autre r('gime analogue; la lc\gislal.ion basée,
au contraire, sur Je principe général d'aulorilt\, conduit
infuillilJlcment ti. l'illcapaciV~ de la femme et il la mainmis!' du mari il la foi.., sur le patrimoine commun et
sur la fortune per:-;onnelle de l'épollse.
L'éyolution des mu'tlrs introduit successivement
le
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300
LE
:IIARIAGE
ET
LE
IlIVORCE
DE
DE:IIAI:oi
divorce dans les pays les plus réfl'aetaires à l'idée de
la rupture du lien conjugal par la volontlj des époux
ou de l'un d'eux; mais la praLique du divorce ne tarde
pas elle-même à transformer
les mceurs. La multiplication des cas de dissolution du mariage est, en effet,
il faut bien le reconnaître,
une perpétuelle
menace
pour la sécurité de l'avenir de la femme. Lajeune fille,
au moment de la célébration de son union, doit savoir
que, même si elle n'a rien à se reprocher, elle pourra
devenir la victime, comme le mari, du reste, de circonstances rendant inévitable le divorce: elle ne doit
pas ignorer que le mariage ne présente plus pour elle
une garantie de durée. La prudence la plus élémentaire lui fait donc un devoir de ne rien négliger pour
se rendre compte des exigences de la vie, de manière à
se trouver en mesure, si les circonstances l'y obligent
plus tard, de diriger sagement sa fortune el celle de
ses enfants et de pOUl'voir à l'entretien de ~a famille.
Un véritable apprentissage pralique lui est nécessaire:
l'extension de sa capacité juridique et de son autonomie
à l'égard du mari lui en tient lieu ou le eomplHe. Celle
idée, jointe au développement
progressif et salutaire
de l'indépendance
de la femme à l'égard de l'llOmnHl
dans la société moderne et à une généralisation,
parfois excessive et erronée, du principe de l'égalité des
sexes, justifie cette sorte de parallélisme fatal en tre
l'accroissement
des droits de la femme mariée et l'élargissement du divorce.
..,.
l,es dt?uX époux ont ries droits et des devoirs Ùj(WX; Ir?
¡'éfjime {t;t¡rtl obli,r¡atoil'e du mariage est la sépal'ation de
biens.
femme llla/'Ù;e a le plein eracice de sa capacite
âvile.
'-a
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LE
:\IAJl1AGE
DE
JO!
DEMAI:-'-
Voilà l'essentiel de nos vœux.
N'ous ne saurions les développer plus éloquemment
que ne le lirent deux de nos plus dévoués collaborateurs, les ~I(trgueritte, Leurs conclusions
sont les
nôtres; cédons-leur, avec reconnaissance,
la plume, il.
la fin de G(: chnpitre .
•• En donnant il l'homme et i:tla femme des droits et
des devoirs identiques
et égaux, on ne fera que
cimenter et qu'ennoblir
l'union, Une odieuse inégalité
disparaîtra,
que seules des loi~ vétustes perpétuent,
pour l'amoindrissement
de la nution. L'homme n'y
perdra que de révoltants privilèges. La femme y gagnera chnquc jour en dignité, en sécurité, en saine et
ferme éduCltioo personnelle,
La famille, étayée sur
des bases nouvelles, devenue plus individualiste,
verra
S'élargir l\~champ de son adivité, augmllnter sa force.
De quelle aide puissante pourra. être dorénavant la compagne et la mère cxcr~:ant au g['andjour celte influence
naguère réduite à s'essayer timidement dans l'ombre 1
Quels nvènements de virillravail,
de gaie initiative, les
généralions nées de celte famille nouvelle apporteront
à la nation, hicr amoindrie, agranJie demain!
II Associée
à l'effort quotidien, prenant sa part offidelle de direction, de responsabilité,
tout en continuantà aS5umer sa lourde, sa magnifique Wehe physique
et morale, c'est ainsi qu'une autre t\'e se dessinera,
plus sédui;;o.nte encore, par('e que plus intelligente el
meilleure. Au scntiment úe son infériorité, \'ous aurez
substitué la conscience de son équivalence. Dans l'ennemie sournoise, fa~onnée par des siècles d'oppression,
s'éveillera lihre la tondre el forte amie. Nul danger
dans cette liberté. La f,(rande loi est là pour la tempéret', l'instinct suprême: perpétuité de l'espèce, élan
souverain de la ,'ie !
B~NCO DE L,tl, REPUBLlCA
UOISCA
LUIS. ANGEL
ARANGO
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3U2
LE
MARIAGE
ET
tE
DIVORCE
DE
DEMAIS
{( Que voyions-nous dans le mariage uctuel, l'ancieL
mariage? La femme, citoyenne pourvue detous
SE;;
droits tant qu'clIc est jeune ou vieilIe fille, les' perdait
jusqu'au dernier du jour oÙ elle passait sous l'autoríl,~
maritale. Majeure, elle devenait, ùu simple uui prononcé il la mairie, eût-elle quarante ans, fût-elle troi~
fois veuve, une mineure en rigoureuse tutelle, Elle Ci:J
pouvait, elle ne peut ni citer en justice, ni douner, !i
recevoir, ni ali{~nel', ni acquérir ... Quanù le,; cautraIs
de mariage n'avaient pas pris de mesure,; restridive,.,
sauvegarùant
bien faiblement ses biens, elle était la
victime de cc d(~plorable régime légal dc lacomfilunaulé
qui, sous prétexte d'entente et d'union, est le pire dl:s
tl'OlIlpe-l"tcil, la rapine érigée en règle. La diversi ,é
des autres r{~gimes de biens, loiu de remédier à cel..e
plaie de l'argent, la compliquait, l'irritait encore.
Résultat, la femme épousl,e le plus ::;ûUVCllt1~3t
gardée, hélas 1 pour de viles rai"ons. Toute une cornl?tion des mœurs, due à ces facilités de la con\"oitise et
de l'égoïsme, La dot viciant, de son appàt, le pl'inchc
même de l'union,
« Avec les réformes proposé·!s, toule celle iusan Il;
et cette sauie tombent. Un vigoureux coup de be ai
chasse du Code, au litre
du contI'ul de mariage el.
des droils respectifs des époux ", plus de deux celLts
m'lides qui étalaient oÙ ils u'uvüicllt que faire ln
ignoble marchandage.
1( Avec la séparation
de bien:>, seul régime légal lu
femme cesse d'être - qu'y perdra la morale? - cdte
proie dotée, cette « affaire » qu'auI
yeux de I¡mt
d'hommes elle représenlait.
.\vec la capacité ci\'ile,
elle redevient, mariée, ce qu'elle était la veille, ('e qll'il
faut. qu'elle soit pour que la ju:;tice soit: un être cc IScien t et libre.
1(
1(
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LI> ~IARIAGE
DE DEMAIN
30a
Et que la susceptibilité
masculine se rassure ~ Car
on ne nwnquel'a point de se dil'u ;
{(C'eslla lin du rn<lriage. l'lus de communauté, plus
d'union!
cc L'éviùence crie que la communauté,
dans cc qu'elle
a d'équilahle el de doux, subsistera toujours, en fuit.
Duns le~, ménages unis, naiment unis - les seuls qui
soient intéressants -l'humme
ùemeurera le conscillcl"
le guide. On continuera il meUre en commun l'argcnt,
la confknee et l'ufl'edioll. Dans les ménages désunis,
eh bien! lïntll~pcndance de celle qui, longtemps I~ncore,
demcurerilla l'lus faible, scra du moins présCl'vl;C.
{(Le I'Ú~imc de la cOlllmuuauté de biens - voire de
la (:orlJmul1~uté réùuiLe i.lU'" acquéts, soluLion L,Harde
OÍ! :;'esl al'l'Née la cOIll/llis:;ion officielle de réforme du
Codo chil - ont l'ailleu!' Lemps et lcurs preuvcs. Systèmes u'.li:;ibles dontlcs
inconvÚnients sont élablis el
dont les LlVilntages se chiffrcnt par ùe l'injustice el de
la douleur.
cc Mill" rui:; plus ('lluiLublo, plus simple, plus clair
uslte l'éoilllC de b. sépal't\lion dp, Licll~ .. \u ~1J1'plu,;,
deux ('l'nls mlllions d'holllmc:;, en Europe, l'ont-ils
adopté.
{(Un saiL que la jurispruùence
interdittoutc
asso¡;Ï¡¡lion ciyile et commcrciale entre époux; la Loi ùl;sormais les ,:lulori.scrait, achevant de faire de noLre COII!panlle, UU.llStoute lu fOI'ce ùu tcnue, l'({ssuri¿e. "
c(
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ClIAPITRE VI
LE DIVORCE
DE DEMAIN
Le dlVOrC(}
mariólp;e.
1)8t
n(~en même Lemps quo l,
VOL T AIRB.
Le divorce rend le mariage plus digne, plus fécond,
plus souple, plus conforme aux mouvements des sociétés nouvelles et aux besoins de t'esprit moderne.
Moins tyrannique, moins daqllemuré, le mariage d(vient non seulement plus moral par l'équitable r('parlition des droits et des devoirs entre les époox, mais phs
abordable, plus attrayant, plus compréhensible.
Ceux
qui ne -voulaient plus y entrer, parce qu'ils le considtiraient comme une prison éternr-lle, y trouvent mainl+
nant une issue, par où échapper il l'incompréhension,
à
lu discorde et au malheur.
Quoi qu'en dise M. Paul Bourget, on n'échappera (lIS
au dilemme posé avec raison par M. A. ~aquet. Ou celte
espèce de papillonne qui pousse les hommes et les
femmes à se prendre et à se quitter - malgré les lois
qui le leur défendent - est le résultat fatal et saDS
inconvénient
des erreurs impossihles il éviter dans le
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LE
IHI'ORCE
nI::
()E~IAIS
mariage; et alors. pourquoi donner des inconvénients
gravc~ il ce qui !l'cn aurait pas sans les entravcs qu'on
y apportc?
Ou bien cette papillonne est un mal auquel il est
urgent de remédiel', Et alors, il est D(;c.essaire de le
laisscr sc développer librement;
car, c'est seulement
lorsqu'aIl en connailra l'étenduc qu'oll comprendra la
néeess,I.;Í d'y porter remède et qu'ou trouvera dans
J'opinion publique, agissant sur I'llOmmc comme elle
agit de nos jours SUI' la femme, le scull'cmède possible
et effica('e,
Le mariage, même imlissoluble, n'est pas un lien
pour ceux qui veulent le rompre et dont les mœurs
sont dépravée:;, La libertl~ absolue n'est pas un obstade
à la fiddité et à la constance; bien plus, il notre avis, la
libertç est une cause de constance; grÙc() Ù ellc, les
époux sont obligés de veiller sur leur conduite, et la
crainte de l'abandon incite à une foule d(~ l'on,'cssions
et de prévenances réciproqucs, susceptibles de l'établir
l'entent.J daus les münages les plus troublés.
Il ne faut d'ailleurs pas attacher il la loi une puissance qu'elle n'a pas. Ce qui oblige les époux il vivre
ensemble, ce ne sont pas les principes écr'its dans le
Code; c'est lcul' amour r(;ciproque ou, touL au moins,
ce sont l'cslime et l'amitié, nées de la cohabitation,
laquelle fait apparaître
les défauts, aussi clairement
que les qualités; cc sontlcs diflicultés de la vie matérielle, l¡l situation occupée dans la sociét('~, el aussi et
par-dessus toull'u11lour ]Jour les cnfants cn faveur de
qui on e3t disposé il faire les plus granùs sacrifiees.
Par le divorce, aucun de ces élémenls si puissants à
perpduer
la vic conjugale ne disparaît; bien au contraire, illes consolide, illes fortifie,
« Les raisons de ne pas s'cnlendre en vivant ensemble
ilo
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306
LE
MARIAGE
ET
LE nIVOR<::E
ilE
DEMAI:>I
et du fail qlle l'on vil en~emhle
B(JUlles mêmes pour
Lous les ménages, ainsi que l'a fOI'l bien montré M. Léon
Blum. Quant aux accommodements
par quoi on tente
de faire durer ceux-ci, ils n'assurent point le bonheur.
Il Est'(~e un ménage
heureux que celui oÙ l'un dispose,
0\1 l'autre
sert? Commcnt trouver dan;; cet état sans
dignité la satisfaction du cœur? On se lasse d'être obéi
plus vite encore que d'obéir. Le d¡;goÎlt d'un ùes deux
époux répond à l'anéantissemenlmoral
de l'autre ...
« El pourtant,
ajoute logiquement M, Blum, sauf le
cas d'une rupture prompte, vous Il 'avez g'uère le choix
qu'entre cel asservissement
oÙ le mariage sc dégrade,
et ces conventions résignées où il dépéri t (1).
u Ici encore, souvenez-volls
que l'instinct est vivace,
et que les traités conclus de la meillcure foi du mOllde
restent à sa merci, Au premier soulÏle d'aroour qui passera sur la femme, loutel> los ressources de sensualitl~
et d'énergie qu'ellc a dù l?'interdirc de déployer dans la
vic conjugale s'en échapperollt pour chercher ailleurs
leur emploi. La vie conjugale lie sera plus que ce
qu'elle esl en réalité dans presque tous les mal'iages,
un semblant, une formalilé S<105 importance, ('Ollvrant
le néant d'existences
assoupies, ou dërohant le seel'cl
de vics dont le sens et le bonheur ne sont plus Iii ,i). 1
Ledivorce est une institution I:Onrorme aux principe;;
de la libertó individuelle, qui devraient former la Las(~
de notre droit public, qui sont censés le faire et sur
lesquels nous ne saurionsjamais
trop insister, estimanl
qu'ils sont nécessaires à la vic de la sociétÚ moderne
L'indissolubilité
du mariage I~st la négation de Ii
liberté individuelle;
elle constitue un de ccs contraI:;
l)
(1) Les douloureuses
ré\'élations
(le \1"'" All'ing,
d'llJsen, en sont un inoubli:dltc exelnple.
l'l) Du Mari/zge, l'. 136,
dans
les Uev'-
lla¡¡{",
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Le
IllrOI\CE
nE
DEMAIN
;1O¡
personnels,
aujourd'hui
heureusement
disparus, qUI
permetlaien t l'esclavage et les vœux éternels.
On ne pourrait maintenir relte indissolubilité, tellement elle semble exorbitante et conlraire aux principes
fondaml~nlaux de nos civilisations modernes, que si un
inlérêt socinl sUJll~ricur Ôtait en jeu, JI n'en est rien.
La famille, et, par suite, l'ordre social, trouvent au
contl'ail'e, dans sa suppression, des garanties qui leur
manquaient.
POUl' nous en convainl're,
nOllS n'avons qu'à nous
rappdu¡' que le divorce, après avoir existé durant de
longul'~; années cn France, y est r\"tahli depnis vinp;tcinq ans, sans quc ni la famille ni l'ordre social en
parniSS'~llt soufl'¡'il',
El SI nous jetons nn regard autour de nous, nous
nous al'(~rce\'ons que tons les pa.ys oille divorce a droit
de cité - et ce sonll!';; plus nomhreux - présentent,
au point de vue social et au point de vue familial, les
symptlJlUeS les plus rassurants,
Le di \'orce n'a donc poinl pour efl'et de délI'uire la
famille: ('clIc-ci, bipl1 au ('ontrnil'c, l'i>t abs(,lument
inll'~rl'';S{':Pil sa pl'l~scllce dans nos lois,
TOIIS \ps ~rid~ [lcellmull"s contre Je divorce,
le sonl
Úgalcment eontrr la s('parntion de corps.
Pour d¡'e logique, il faudrait donc proscrire l'un et
l'aul1'e moyen Je dissoudre le mariage, C'estla tlièse de
l'absolu, Elle il été soulenue brillamment par des moralistes, pal' des philosopllPs, lels que Prondhon;
mais
jamais personne n'a song(~ ù. l'appliquer dans aucune
législation;
rr~p;li."e ellc-même, le vérilable champion
dl~l'indíssolubilitl"
a toujours admis a.u moins la s(;parntion (k corps et un r¡;gime extrèlllemcnl
large de
causes de nllllitG du mal'jage.
La question ne peul donc se poser sur te terrain,
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308
LE
MAillAGE
ET
LE
DIVOHCE
DF.: DEMAI!'!
et l'on revient fatalement à la proposition suivante:
Quel est le régime préférahle, du divorce ou de la
séparation de corps?
Nous rèJlondons, sans hé~itation, le divorce.
La séparation de corps a tous les inconvénients du
divorce, sans en avoir les avantages; et, de plus, elle a
des inconvénients que le divorce n'a pas,
Void comment s'exprimait M, de ~Iarcère, un modàé
s'il en fut, dans son rapport sur le rétablissement
du
divorce:
« La séparation
de corps, c'estle d(\règlement de la
vie, ou le célihat forcé, c'est-il-dire
un état contraire
soit aux lois sociales, soit il h nature humaine. Que
si, céùant il des impulsions presque irrésistibles, leS
époux créent chacun de leur cfJlé des liaisons non reconnues par les lois et condamnées par les mœurs, quelles
sourCt'S de douleurs secrètes'?
Que s'ils demeurent
dans l'isolement, quel désert pour eux que la vie, quelle
séchcl'esse pour des cœurs obligés de refouler les sentiments etles besoins les plus impérieux; quelle situation péniLle, pour la femme surtout, qui souffre égaIement et de la malignité publique et de la compassion
qu'on ne lui épargne guère. Il
La liberté même que la loi oflre aux époux séparé~,
de corps est trompeuse. Ces époux se surveillent,
Sí:
poursuivent de leur haine. Ni dignité, ni sécurité pOUl'
l'un et pour l'autre, La loi prélend les maint(~nir dan:;
un étal honorable et la société les repousse.
Le divorce, lui, les repla.ce dans un état acceptable.
puisque la loi consacre les liens nouveaux qu'ils pour·
ront former, Il substitue la réalit0 au mensonge et, cr.
l'endanlles époux à eux-mêmes, illcur permet de rega·
gner la considération du monde par l'usage qu'ils Ceron t
de leur liberté reconquise. La séparation, au contrairf~,
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LE nrvORr.E DE DEMAIN
ao!)
les maintient dans l'impossibilité
d'une réhabilitation
ou dans l'inexorable situation d'un malheur immérité et
sans fin.
« Le divorce, a dit madame de Stai-l, laisse la possibilité de trouver le bonheur dans le devoir. »
Les ]('gislateurs
laïques, quand ils donnent pour
raison de l'indissolubilité
du mariage l'intérêt
des
enfants, savent parfaitement que telle raison n'est pas
de logique lég-ale, puisque, dans aucun cas, la loi n'a
preventivement souci de ceux qu'ils invoquent.
Le divorce n'a apporté aucun trouble dans les m(\nages ouvriers. Bien avant la loi de 1884, et sans jamais
sc préoccuper de la législation existan te, l'homme et la
femme sc quittaient quand ils étaient las l'un de l'autre
et allaient contracter de nouvelles unions, nécessairement irrégulières,
sans aucun souci du sort légal de
leurs enfants nés ou à naître.
Le divorce n'a aucune influence sur le peuple, parce
qu'il n'a, cOlllme le mariage, hélas! d'intérêt que pour
ceux qui possèdent et qui, de ce fait, ont des droits à
régler.
Dans la classe ouvrière, le sort des enfants était
malheureu\ autl'rfois comme il l'est aujourd'hui.
Ceux
pourtant donlles parents, gl'âce à la loi sur le divorce,
se remarient légalement, sont plus heureux que dans
les unions libres qui suivnient les séparations de fait
du temps passé,
Chez les paysans, on divorce peu, on se sépare peu.
On préf¡~re continuer à vivre ensemble, en se détestant,
pour le plus grand malheur des enfants auxquels on
donne un funeste exemple, Et l'on agit ainsi pour ne
pas partagel' le peu de biens qu'on a et dans I'espoil'
cupide de conserver line grosse part, en survivant à son
conjoi nt.
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:W.i
LE MARIAte
ET LE DiVORCE
DE DEMAI:';
Dans la classe bourgeoise où le divorce a une Impor.
tance directement
proportionnée aux intérêts d'argent
à dÜbattre, on se séparait de corp¡; autrefois. On ne vivait pas plus chastement
pour cela après la séparation, et l'enfant assis au foyer illégitime ne pouvait
guère recevoir un bon exemple,
Nous savons que
quelques exceptions confirmèrent cette règle,
Aujourd'hui, on divorce; la situation ùe l'enfant es':
sensiblement
la même qu'au temps de la séparatioll
de eorps, si les époux divorcés entendent sc mal con,·
duire. Mais elle devient meilleure si ces époux consti'tuent une nouvelle famille, sérieuse et honnête, a
fóyer de laquelle l'enfant sera mieux que ne pouvai "
l'être le plus favorisé des enfants, dans le concubi·,
náge qui résultait presque fatalement de la séparatlol¡
de corps.
Mais, nous dira-t-on, des enfants naîtront de ceS non·
velles unions. Et la jalousie sévira au sein de ces nouvelles familles contre les enfants du premier lit.
Faible objection qui ne suppolte pas l'examen,
Le concubinage d'êtres jeunes peuL dl'e aussi fécond
que le mariage le plus légitime, Le sacrement ne rend
pas prolifique, Aùjourd'hui, la possibilité'des mariagl:s
légitimes permet de sauvegardel' les droits de chacun.
Autrefois, le concubinage produisait une famille illégitime, slins droits en apparence, mais plus dangereuse et
plus armée, malgré la loi, - ce que ne nieront pas ceux
qui connaissent
le cœur humain, si libre, si indi~dpliné, el parfois si violent qu'aueun frein ne peul le
retenir. Les enfants illégitimes en lutte avecles enfallts
l>3gitimes, des conflits d'aflections, des conflits d'in',érêts, voilà ce que provoquait l"ancien régime de la
séparation de corps, Que l'on juge maintenant
si o: us
avons raison da dire qu'au point de vue des enfants,
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LE DIVORCE
DE DEMAIN
3H
est souverainement
injuste en accusanlle
divorce
d'avoir créé une siluation dangel'eu5c.
Le 50l't des <'nrants, en cas de divorce, est forl approchant de leur so!'t dans le cas d'un second mariage
après lu mort d'un des époux; et alors, cOlIlmo le dit
l\'aqueL: " Ou les secondes noces sonl un mal aL:;olu
pour les enfants, et non content de pl'oc!amer l'iudissoluLilitl\ 11umariage, le législateur aurait dÙ - comme
le conseille le fondaleur du positivisme, Auguste Comte
- décfl\lc¡' le veunge perpéluel : ('e décret, qui aurait
imposé la solitude et la cJlasteté aux veufs, n'aurait
certtlÍnemenl pas été vexatoire à un plus lIaut degré
que celui qui les impose aux séparés de corps, et les
enfants de ces ùerniers ne sonl pas moins intéressanls
(Ille ceux de,~ lll'emíers.
« Uu Lien ll's secoudes noces nous présentent plus
d'anllltahes
que ù'inconvénients;
c'cst l'opinion
du
législateur qui le,;; a permises en cas de dissolution du
mariage par la mort, el alors pourquoi ne pas l'econnaître qu,~ les 1I1émes avantages peuvent se présenter
lorsqu'il ~'agiL d'époux dont la Lrulalitt~, la violenee Oll
silllplementl'incolllpatiLilité
de caractt~res onl rendu la
vie commune impo,;sible.
« II n'y il pas de moyen terme;
si la loi yeul èlre
logique, elle doit proclame¡' la I(;gilimité du Jivorœ ou
décréler le veuvngc perpétuel )) (j .
00
,1; ~l.
~a'ltlet. ,'n exposant les idées directrices
de son tiernier
: l'c/'s {Tlliol,
Ii!,}'!', '. rependu
pérclIlploireuwnl
¡¡, I"Jhjec1.1011 tj¡',',e d,~ " 1'intl'ollnction
anprès de,; enf,mts,
par UII m'triage snbser[uunt,
d'un beau-père ou d'une belle-mi-re, ))
" COlllmurt se l'ail-il, alor", a-t-il demandé, 'lue de tous tr:lllpS,
dll'/. Inns lPs peuples t:idlb,;" les ll:cri,lalions
aienl uulol'i'e les
~crolldL's
HUI ç"; t'Jl cas de \ ell \'~l~C '!
" Il ya l" ¡¡rIe l'l,ntradidi'lll
iJ"kniable;
el dIe ",I d"liItant
plus frapp!ll:tu 'lue ¡" nOllllll'c des "poux (lni divorcent
,'haqne
année cst dc heaucoup
infLorienr à celui des veufs ('Il t'cre dl' sc
liHu
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312
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
Entln, ainsi que le fait judicieusement
observer
M. Léon Richer, on ne tient ordinairement
compte,
lorsqu'on raisonne
de l'intérêt des enfants, que de
eeux qui étaient nés au moment de la séparation;
et
nullement des enfants il naître.
L'indissolubilité
du mariage et le régime de la séparation de corps sacrifient absolument ces malheureux
enfants; c'est donc la société qui, si le divorce n'existait pas, créerait au nom de ses prétendus principe:"
moraux, toute une catégorie de bâtards maltraités par
la loi, puisque ces enfants, nés après la séparation dl~
eorps, ne pourraient être qu'adultérins.
Voilà. vraiment la morale publique et l'intérêt
d/,
toule une catégorie d'enfants singulièrement
protégés ')
Reste l'argument tiré du domaine de la·religion.
Celui-lù, à proprement parler, n'exisle pas. Le diremaric\' ll. Et. I'0nr hien établir ecHe l:ontradirtion, il Il oppem
les ,tntisti'lues
des veufs il cclles des divorcés (statistic¡ut"
de 1!104 . II en résullc que le nombre (les veufs c,;t quintuple J"
celui des divorci's. ¡Je plus. les dcux einquit'mes efi\'iron dl ;
époux divorcés sont slins enfants, trlndis que un cinquième seulement des veufs sont dans ce cas. " CI' n'est donc pa,
i03.!13S veufs qu'il faut eompnrer il 2l.10ll divorces, !l0UI' C01lnaître le rapport entre les cpoux aptes il se remarier et pourv1I";
d'enfllnts provenant (Ill veuvage ou du divorce, c'est S:J.i50 d,"s
premiers à i3.0ij(¡ des seconds.
« Ainsi. 'Ille six veufs, pourvllS d'enfants, se reconstituent un
foyer, nos philosophes chrétiens et n(·s professeurs cie vertus ( vi'lues n'y aper\:oivent aucun mal. :'.lais qu'un septième - '¡fi
divorcé, celui-ci - en fasse autant, ils riéclarent la societé (n
danger ».
A l'argument tiré du prétendll intéJ'(,t des femmes, 111. Naqll~t
répond également par des chilfres. Depuis 1884, ce sont toujollrs
les femmes qui ont tenu le record des ruptures conjugal'l'
« Contre 4 hommes demandant le divorce, il y 11 cu : en 181~,
¡¡ femmes; en \890,1;
,en \!lOOet en ,t!JO·i, 5 D. Et la divorcée f se
remllrie avec une telle facilité, l{ue sa nuplialité pour un 'Ige
donné est supérieure Ù cclle ,ies j.'>.mes filles et ùes veuye, ».
f.c .fou,.""l,
H juin
lHUH.)
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LE \ll\'ORCE
DE
IlDIAIN
313
vorce n'est pas obligatoire,
et les catholiques
sont
libres de n'en pas user. De plus, ce n'est pas le divorce
que l' Eglise catholique moderne interdit en France,
c'est le I'emariage qui, selon elle, constitue un adul·
tère.
L'Eglise actuelle n'a d'ailleurs pas à se préoccuper
d'un contrat civil qu'elle ne reconnait pas. Le mariage
civil n'cst rien pour elle. Les époux nc sont véritablement unis que par le sacrement
qu'elle leur administre. Or, il n'y a pas de trihunaux civils qui pui~scnt
détruire ce que I'Egli5e a fait dans cet ordre d'idées.
Enfin, la séparation de corps étant maintenue
et
possédant, depuis la loi de iR!-:l:!, tous les avantages qui
peuvent résulter du divorce, sauf la faculté de contracter une nouvelle union, la conscience des catholiques
doit être rassurée; etleur liberté est complète.
Mais il n'est pas sans intérêt, pensons-nous,
d'examinCI', ;.\11 point de vue historique et canonique, l'opinion de l'Eglise catholique sur celle question; elle est
en contradiction absolue avec les principes de la pri·
mitive Eglise chrétienne qui, plus fidèle à la parole Je
Jésus-Christ, l'avait appréciée d'une façon toute dill";·
rente.
Jamais la religion chrétienne ne fut mieux obéie, plus
respl'clée, qu'à ses origines: la longue suite des martyrs en est une preuve certaine. Ur, le divorce a été
pratiqué par les premiers chrétiens.
Ri(~n ne fut mieux constaté que son existence dans
l'Empirc d'Orient, depuis le règne de Constantin qui,
le premier, embrassa la foi chrétienne au quatrième
siècle; etl'usage en était également rrpandu, à la même
époque, dans l'Empire d'Occident et en Gaule.
Jusqu'au milil'u du siècle suivant, le conscÍltement
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314
LE ~IAIlIAGE
ET LE DIVORC)~ DE DE~AIN
mutuel sans même la bénédiction du prêtre suff1sai;
pour former un mariage. Il n'cn fallait pas davantagf'
pour le dissoudre.
Pour s'assurer que la suppression du divorce parmi
les chréticns est l'œuvre de la politique ct de l'ambition
dcs papes, il suffit de considércr la conduite de eeuxci, à difI'!\rentes époques, à l'égard des princes mêmes
qui en fîrent usage.
Il serait assez difficile de concilier leurs opinions. On
les voit applaudir à unc suite considérable de p¡'inccs
qui promulguèrent
unc infinité de lois favorables au
divorce et contraindre
d'autres souverains à abroger
ees mêmes lois. Ils canonisent Charlemagne et cxcommunient Lothaire, oubliant que plusieurs saints du
Nouveau Testament avaient dh,àrcé, ..
La religion catholique adopta le divorce jusqu'au
dixième siècle; l'Eglise Grecque lc maintint plus tard, ct
même le très catholique royaume de Pologne, jusqu'à
sa disparition.
Théodose Il et Valentinien III, touehés du sort des
enfants qui restaient après le di\'or(~e et souvent sans
subsistance,
sans cbercher à donner plus de consistance à un engagement qu'ils supposaient
form(~ par
des personnes raisonnables, Voulul'ent qu'à l'avcnir, le
mal'ia~e ne pût être rompu sani formalités. Ils exigèrent
la constatation du divorce par un aete solennel.
Mais le mariage lui-même - ceci est plus surprenant
et digne d'être mis en évidence - ne dcvint un sacrement que sous l'empereur Léon VI qui astreignit, à la
demande des papes, les époux à recevoir la bénédiction ecclésiastique,
dès le début de son règne,
en HH6.
La l)l'emière de ces deux réfol'lllCs, l)galement capitales pour l'J~glise, fut reprise par l'¡~mpereur Justinien,
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LE Im'oRCE
DE DEMAl~
:U.;;
dix-huilit'me empereur chrétien. Si le divorce avait été
condamn(; par l'Eglise chrétienne,
c'était,
il fallt
l'avouer, line occasion uniquc de le fuit'e disparaitt'e de
la législation impérialc. (}1' - oh! surprise, - nous
voyons cet empereur Justinicn codilîcl' les règles du
divorce Cil même temps que celles du maria~e.
Justinicn admellait la volonté mutuclle commc {~fJ.uivalunl :;eule Ù tous le:; gl'iefs, et, conforlJl¿uwut à la
raison, opérait lc divorce d'unc union à laquelle les
parties rcnon,:;\ient d'un commun [\l:cord,
Il dail humain de sccout'ir ccux quc des raisons sccrNes désunissaienl
el qui, pal' resped d'eux-mêmes
ou pal' cnÚnte du scntillwnt pulllic, prd\'~raicnt demeurcr Ics viclimes d'till chagrin d{~voranl quc d'cn diyulgucr les f~ause,;, La voie du diyol'ce par le consentement mutuùlleut' était ouyerte; clic s'accordc d'autant
Hlicux ¡¡.Yccla saine mOl'alité, qu'en bt'isant 1111 joug
devenu insllpportable,
elle éYite les haines (lui éclatent
loujout''; il la suitc ùes l'eproche::; fails cu public el elle
conSCrve à l'Etat des membres qui pcuvent cncor •.' lui
êtrc utill's.
Le SUl:(;C:iseurde J llsti nícn, ,(ustín Il, dans une l"ovelle
placée parmí celles dc son prédécesseur, voulail également que le con::;entell1cnt des dCllx époux fitt un motif
suffisant pour dissoudre le maria~c, inùépcndamm\~nl
de toutc ault'c raison Il ful conduil iL prolllulguer celle
loi par lc spectacle des lllaux soun'crts par dcs époux
oblig()s de vivre cn inlimilé, quoique divisés par un
Ùt:'goùt ou unc haine insurmontable.
\( Car, disait-il. si I'nn'e(~tion mutucllc fail le mariage,
il esl juste que l'opposition des c,)¡'ûctères en OplTi\ la
dissolution, pourvu que cctte conll'uriétu soil suff1:;amment prouv('c dans I'acle de divorce.
Le ::;oin pris pendant les dix premiers sièclcs de la
l)
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:JHi
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE DE DE)IAIN
chrétienté de formuler une foule de lois tendant à réprimer les abus du divorce, sans qu'aucune essayât de
le détruire, et le soin même que prenaient de sages législateurs de COnser\'cr au divorce son intégrité, sont
une preuve bien victorieuse de sa légalité,
Charlemagne, que l'histoire compte au nombre des
grands hommes el la religion au nombre des saints, eut
cinq femmes: Himiltrude, qui ne fut que concubine;
la fille de Didier qu'il répudia aprÜs une année de mariage; Hildegarde,
Faslrade et Lintgarde.
« Aprl~s
ceHe princesse, Charlemagne eut plusieurs concubines
et quelques enfants naturels dont on ne sait pas bien le
nombre)} (1).
Si la loi de l'indissolubilité
avait existé il cette
époque, l'Eglise aurait-elle canonisé un souverain qui,
plusieurs fois, y aurait contrevenu?
Un des Capitulaires de saint Ch¡¡rlemagne porte que:
« Selon le précepte
de Dieu, un mariage légitime ne
pourra étre séparé, excepté pOUl' cause d'adultère, si ce
n 'est du consentement
des parties, et cela pour le service de Dieu ». Ce Capitulaire reconnaît donc deux caf
de divorce; le rappel qui y est fait du service de Diel
ne peut signifier, comme on l'a prétendu, l'obligalior.
d'enlrer dans un monastère.
Le moine Marculphe nous a conservé dans son re··
cueil de Formules, datant de 6ï2, le modèle des lettres
qu'échangeaient
les époux qui voulaient se séparer 0\1
divorcer : « Attendu, disaient ces lettres, que de:;
causes certaines et prouvées donnent lieu au divorcl~
enlre Je mari et la femme, et que ee n'est plus la charit,·
chrétienne, mais la discorde qui règne entre les deu:,
époux, ils ont CI'U devoir se séparer. A ces causes, il"
(11 ~1. Buchez,
Encyclopédie
du XIX' si.'cle.
Vol.
!I,
p. 18H.
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LE DH'OReE DE !lEMA!;';
31ï
sont convenus par les présentes
IcUres, que chacun
d'eux pourrait à sa volonté passer soit dans un monastère,' soit dans les liens d'un nouveau mariage».
Il ne s'agissait donc pas seulement d'un privilllge de,;
rois, mais d'un usage général, pratiqué avec l'assentiment du clergé, et qui, même, dégénérait souvent en
licence.
Ce fut. plus tard, un manque extrême d'haLileté, de
la part de l'Eglise, que de tenter de réprimer l'aLus du
divorce par l'excès directement opposé.
La puissance des papes augmentait rapidement.
Tous, animés d'un même esprit, cherchaient à conquérir moins des terres et des sujets, que des institutions; d le mariage, qu'ils avaient dabord négligé,
devint un de leurs plus riches apanages.
Par une usurpalion prudente et lente, par des menées s01JI'des el détournées, ils élevèrent progressivement le pouvoir spirituel au-dessus du temporel, ils se
rendirent seuls mailres des conditions et formalités du
mariage et seuls juges des cas de dispense et de cassation.
Pour altriLuer a II pou voir ecclésiastiq ue cette nou\'e!le autorité, il fallait SOllsll'aire le divol'ce au pouvoir
civil. On jugea plus avantageux de le supprimer .••
La chose était assez malaisée.
On ne pouvait, pour les hesoins de cette cause, invoquer les préc(~ples un Christ, puisqu'il
n'en écrivit
poinl.
« Inutile de faire obsencr
combien l'idée d'un livre
religieux, renfermant
un code et des articles de foi,
était éloignée de la pensée de ,).\sus » (t).
Quant à l'hisloil'e de la femme adultère, elle ne
)) llenan,
lï~ d~ N,us, p. l,ti;
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3tH
LE ~IARrAGE
ET LE DI\'ORCE
DE nlD1AIN
prouve qu'en faveur de l'infinie sagesse de celui qU(~
Renan glorifia, comme cc le fondateqr des droits d~ k
conscience libre
(1).
Un jour, on crul l'embarrasser
en Ini présentanl;
une femme adultère et en lui demandanl comment i¡
fal!ailla traiter, On sail l'admirable réponse de Jésus.
La line raillerie de l'homme du monde, tempérée pal
une honlé diÚne, ne pouvait s'exprimer
en un tl'ait
plus exquis. !lIais l'esprit qui s'allie à la granùeur morale est celui que Jes sols pardonnent le moins. En prononçant ce mot d'un goùt si jusle et si pur: « QUi'
celui d'entre vous qui est sans pédlé lui jetle la première pierre 1» Jésus perça au C(l'ur J'hypocrisie, et du
m¡':me coup signa son arrêt de mOl't " (2).
Les conciles entreprirent donc de légif{;rer.
Le concile d'Arles, tenu en 31i et composé de
600 (;vèques, n'osa pas d(~cider de' la question. Il se
borna il conseiller aux époux de ne pas se remarier du
vivant l'un de l'autre;
c'était un premier pas vers le
syslème souhaité des papes.
Cependant, les pères de l'Eglise se sl~pari~rent sur celle
question; au quatrième sièr.le, saint Amhroise et saint
Epíphane se Mclarèrent pour le divorce; sainl Augustin, dont on connait la jeunesse dissipée, pencha
pour l'opinion contraire;
mais il avoua que les avis
Maient parlagés et l'Ecriture sainle un peu obscure à
cet égard.
Sans prohiber ouverlrmént
le divorce, les papes y
substituèrent
la cassation, substitution qui ne gênait.
en rien les rois, puisque, quand UII hymen leur déplaisait, il Jeur étai t indifférent de le faire dissoudrc par un
l)
(c
(1:1 Renan,
(2¡ Henan,
l/e de .JësllS, p. 2[f;.
de Jéslls, p. lU:.,
l"je
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LE
IlTVORCE
fiE
flDIAIN
divor~e plultlt que par une déclaration
ùe nullité,
pourvu qu 'i Lfùt ùissous .. ,
C'est ainsi que Louis-le-Gros se sépnra de Ludane
de Rochefort;
Louis-Le·,leunr,
d'EU'onore
d'Aquitai ne (11 ,;2 : et Ph il ippe-Auguste, ti 'Ingel hurgo. 11 suflisait de trouver 011de supposer un degré r¡1Il'lennque de
parenté. Ce"t ainsi cnlin qu'Henri LVlit anIlul~r son
mariage, d'avl'j' \largllp.rite ne Y"lois. Ponrquoi ces monarqu('s lI'o~aient-ils (lire leurs vrais motifs, alors que
PCl'soLlle ne IllS ig-[Jorait? Pourquoi recourir il un subterfug-(J indi~ne de la morale r.t de la reli¡.;ion, il des
menson¡.j('s publies qui souillaient également h boudl(J
des rois el ror'eille dps chefs de la chr(·tientt:'? Les
cll'els du divor(:e rt de la cassation sont kg m('mps; les
moyens spul.., diffh·pntj l'un esl direct el. fran(~; l'autre
est ohlique et mensonger, et c'est ce dernier qu'on préf(¡rait: Sans doute; c'est le seul qui donnait il Home
une jurididion
el des (\pices.
Les dt:'cisions des conciles qui interdisaient
le divorce ont insensiblement
prévalu sur celles qui le pcrmetlait~nt.
On cumple au nomhre des canons des r.onciles de -;n,
les cOlIstitutions <tUribUl"es anx aptllres el. dues, en
réali t(" il IcuJ's sur.cesseurs;
clics s'opposa ien t au divorce non motiyé; mais elles l'autorisaient
el mt'me
le prescrivaient
dans le cas de culpabililtj
de ln
femme (1).
Le concile d'Ehil'e, en :ll:l, ()xeommnninit. Ir:=; femmes
qui, ayünt quitl(~ ¡RUI'S maris, sans sujet, en ('pousaienl
'1; II n'e,t ¡:n, l"'rmi,
de n'l1Yoycl' une f"IIII1!" n"ll ,.,oupable:
mai, c"n'CITCr <,,,lit> ,!lIi " "iule
la I,,¡ ,le la n,II"rl', ,"",¡ ,'¡"leI'
1" IlIi ,,"¡-mi'nl>.'. Hell';¡ndwz J'l'lte "P"""l' t1P. "'>Ire r]¡.1il', ,'.11' cC
1I'\"t l'II"; ;duj''';
un "itle
,\Illls¡lln nux ]J'tr"lcs dl' 1.'\ Bible,
IIHli"
un cnnclIli,
COIIsliluliun
1I},os{oli'jlle.
Ilcellei¡ ,les (:')[1"ilc8, de
I.ahbé, t, I.
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320
LE
~IAHIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMAIN
d·autres. Il leur permettait donc implicitement
le remariage en cas de ruplure justifiée d'une première
union (1.).
Celui d'Arles, en 31.4, conseillait
seulement aux
époux dontles femmes avaienl été adultères de ne pas
se remarier, quoique les lois le leur permissent (2).
Celui de Néo-Césarée, en 314, ordonnait au clerc dont
la femme avait commis un adullère de la répudier (3).
Les conciles de Gangres (4), en :.líO, de Miseli.'vc (1)),
en 402, ùe Carthage, en 407 et d'Angers lU), en 4H:I,
condamnèrent
le divorce (7).
Ceux de Vannes (8), en 4fj1), d'A,~de (\-1), en ilO6, de
Tolède (10), en 681, l'auiorisl~rent.
Vn autre concile de Tolède, en GH3, déposa l'évêque
de cetle ville qui s'était opposéau divorce du roi Egicaj
un canon exprès formula des vœux pour la prospérité
de ce prince.
Le pape saint Grc\goire Il, en í20, dans une épilre
mise par l'Église parmi ses canons, permit au mari,
dontla femme était hor's d'état de satisfaire au devoir
conjugal, de se remarier (H).
Le synoùe de Soissons, en ï4:j, autorisa les époux à
quilter leurs femmes adultères (12).
(1) /Iislù;"e
des Conciies,
par lIerlllnnl,
Lolhh,;, t. 1. p !jj1.
\2; 1I~1'1ll., ibitl., p. il, LaL., t. 1.
(3, Herm., ibid., p. 83, Lab., ibill.
(4j Hcrlll , ¡bid., p. i3~, Lab., t. II.
l¡¡' Lab., i/,id.
,ti) Herm .. ibirl., p. 261, Luu., t. Ill.
(i) Herm., ibid., (J. 211, Lab., ibid.
(8) IIt·rlll., l. A, p. 2ô'i. Lab., t. III.
,\1, Herm., il¡ici., p. 318. Lab., t. IV.
(10) Hel'lll , ibid., p. 45\. Lab., t. \'1.
(11) Herl/l., ibid., p.411.
(U, IIcl'lll., ibid., p. 492. Lab., t. \,1.
l. II, l'. 1;0. l\ecueil
<le
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LE
DIVOHCL
DL
IlDIAI:'I
Suivant le concile de Verberies, tenu en j:)~, le mari
pouvait quitter sa femme si elle avait conspiré contre sa
vie, et en prendre une autre (1); et la femme ùont le
mari avait commis un adultère pouvait prendre un
autre ,\poux (2).
Le concile de Compiègne, en 7:->6, autorisa h~ mari
d'une l'\prellse et la femme d'un lépreux à former de
nouveaux liens (:1).
Le concile ùe Rome, en 8':W, permit l(~divorce pour
cause d'adultère (!~);cette autorisation l'ut renouvelée,
dans une lettre, par le pape Nicolas lar, surnommé le
Grand. (~·n8:;9 (:».
C'est ce m(ime pontife qui s'opposa ensuite, en RflO,
aux désil's de Lothaire; on vit trois conciles approuver
le divorce de ce prince, et un quatrième
le condamnerU).
Les trois conciles de Bourges, en 10:11(i), de Reims,
en 10'1'1 H), et de Houen, en 1072 (U), prohibèrent le
di YOI'Ce, mais celui de Dalmatie, en 1HJ9, ex igea qu'il ne
fÎlt prononcé que par un jugement de l'I~glise (10).
Enfin, Alexandl'e Ill, consultt\ par des prélats Îran~~ais,
l'épondil que:
(¡ Quoique
l'f:glise romaine ne fût pas ùans l'usage
de dissoudre les mariages légitimes, si la coutume de
l' /lCI·Ill., ¡bici., p.
~'/lel'lll,
t. II. p.
(3; IICl'lIl., ¡¡,id., p.
(í", I/CI"1Il., t. III, p.
('i; I/CI'Ill., ibid., p.
;;00. Lab., ibicl.
:.;(13.
010. Lau., l. \'1. p. lG:í!).
·\U. LaI •. , t, VII.
9>'
(lí) l.'oncilc ,rAix-la-Chapclle,
HeCllcil de Labbé,l.
VIII. Second
Concile
,fan, la JllÙllle ville, illiri. Concile de ~Iclz, Hcclleil
de
Labbé. t. VIII. Concile dl' I10IlJC, ¡Md.
·7 lIerlll.,
¡bid., p. 177. Lah" i{JiIl.
',H Ilnlll, il)Íd., p. l~ü. Lab., ihitl.
:J, 11<-1'111., ¡¡';.l .. p. Jllli. I.ab., ibid.
(iU; HUllI., t. Ill, \l. ~H:j.
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:l~:!
LE
~(ARJAGE
ET
I.F. DI\'ORCE
nE
IlEMAI:'\
les dissoudre existait en Francr, elle pountit y être
tolérée (i), »
!tien n'était donc moins formel ,iusqu'alors quc la
jurisprudence
ecc\{~siastique sur l'indissolubilité
du
maria~e. L'usa~e du divorce se p(~rdait dans rf:~lisc
latine, tandis llu'il Ôtait conservé ¡tans toute l'f:glise
grecque. Le concile de Florence. assembl(; en U::W,
pour l'extinction
du s(~hisll1e qui divisail les deux
Églises, décida que la diversité de.; ol,inions sur h'5
objets de discipline n'était pas un obstacle àla r(~union,
et que les Grees pouvaient conserver le diyoI'cl' ;~1. Cn
concile g(~néral en eût-iltoléré le maintien dans une si
grande partie de la chréticntÓ, s'il aV<lit ('1(' c:onlrairc
aux rÙgles des Évangiles, lesquelles d'ailleurs « cment
d'abord un caractère tout priv¡í el. une autorit{: bien
moindre que la tradition» FI) '!
Cependant, ce même concile consu,'ra, dans J']~:glise
latine, l'indissolubilitÚ du mariage; mais, comllle celle
consécration était en même temps cd!e dUlllallteur d'un
nomhre inlini de mariages, il permit aux {~poux la sêparation de lit et de tablp, llIeSUJ'Cau~si immorale (Iuïmpolitique.
Rome continuait à étendre son pouvoir, 101'SI{Ue Luther
parut, en 15tï. Il profita des abus de la puissance temporelle des papes pour attaquer leur puissance spirituelle; il eut l'adresse de IOder ;1 un grand nombre
d'erreurs sur ia foi, dit un auteur anonynw du siÜc!e
dernier, quclqucs vl~rités ~ur les mœurs: la religion ne
(1) Licel romana ecclcsia non "onsl1evit proplcr malclkh
lcgitimi conjl1nctos
rlivid¡,rc,
si lamen com,l1dudo
gcncralis
:,!rlllican", ecclcsi," l13bct lit cjlls1110ndi matrimonil1'"
dissol\"all1!', 110S
lIai ient.el'
tnlcl'alJi IllllS.
~) L',bh.-"
LXIII,
I/is/ni,'"
du ~('¡'iÇiil"
tirs
li,',','s,
par
~laiI11-
}¡Q111'!!.
':\,'I\cnan,
l"ie de Jésus, p. 1jl;,
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LE
[)InlTICE
DE
))DIA
y;,;
:l~:l
regrpUcI'ail pas aujouI'crlllli ses innovations, si laraison
n'avait Cil ;" Sil fc"Jicil,'r (}p qu¡.}qlles rdo!'mes uliles.
Du nombre de ('PS d,'mii'I'es futlt: !',"lahliss('l1l'lnt du
di\'OI'(,Cl,
Le di\"1rct~ flll. rncol'e la ('ause du s('his!lh' d(~1',\n;;lcl.er!'I~,III'u!'i \111 quitl:ll1l, ;Ir!"'s vin~t. ;lnS dl' mariage,
lIllC prill(,I',~sC VI'!'IUVlh", l:athrl'ine
lL\l'a¡!;on, l'our
épousel' A!llll' ,Ic, BIlII'yn, S:I lT1;Jitl'C'SSC',
IW dl'vait pas
inspil'('I' il ,.;oul'C'uplC'¡",;JII('Ollr (lïntc"l'('l. Crpc'ndanl. la
Caus(' <{n'il d('d'l'ndaiL ("l<Iit !['op hC'lll~pal' dlC'-m"'llIc,
pOlll' 'l'l'il pÚl h¡j lIuil'l' P,l!' :,il condllilp J'CI',.;nnn.'III': I'l
lc-s:\n:.!;hi" 1I'(,lI";S(~Il'
.i;"lIai,~ h\'nl'i";I" II's alllOUl'S('I'\lI'II('s
d'lin IllOllilr'(Ur (1¡;ball('J¡(',si e1ll's 11('1"111'
avaient 1)('1'mb dl~!'(~':onqu(~rir Il'''; (II'oits de la naturp (~t(le la rai-
son.
Pou!' al'l'("lp!, le ('ou!'s de [aut de rprles diverses,
],¡::~lis,' ol'gallisa J¡, ('1l1I('ill' g(~nl''1'ald,) Trenlr, qlli dura
dix-l,"il ;111.';, dl) I;i\;i ,'¡ J:;lj:l. 1'1fui SU(;('I'SSiWlIlLUIlll't"sid¡~l'al' lroi,.; ponlil',-',,;.
Le ~:!íllilld
J:J(i::, Ir>,;(·'.lllllllis"airp,.: nnll1ll1¡"Sp01l1'la
r("da(:lillll ,I'è": ,:anon,; "'Ill' I!' lI1arin;;(~\,r."st~nl('renl, (~nt['c
allt!'I''';, ¡.' e,lIlOn slli"allt : ({ ~i qudqll'nn dit qlw le JiL'n
dll maria;.;' 1"'llt ('[l'.' !'lllIlPIl pOUl' l'anse d'b0['t"si!', d"
cohabitation 1';11'[1('11';('
011d'ail';L'llI'C alrl~(:I¡"!'dl'. I'Il1Wdes
parties, qu'il soit alln!\¡"'IlW,»
Les 1I1:'II1C';con1l1lissairL's u'ayairnt pas crll düvoir
Ihe!' dll IJlOt ana!\¡('lI1c dans lin autrc canon I'l'lntif ;III
divol'.'" pour (';¡W;(~ J';¡dIlIU'!'I'; mai" cellx qlli (',taient
l'ill'li":nlls de lïndi,;slllnbilit(,
dll rnariagL', 11I,"mcd,tns
1'(, "ilS,PI'O[IO:""I'L'nt la r,"d;¡dion
SUiVatlt<: : ({ ,,¡ quelqll'lIn (lit qlle lc li(>1\dll mariage pelll '''!I''~rompu pour
cans!' d'adult(,l'l', 'lu 'il soit anatll(\II1l'. »
L'ass'~Illhlé() fut :-iul'p!'isc de yoi!' condamner le di\'ol't:e
admis par le cutlr Justinien:
quclqncs prélats YOII-
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321
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
lurent, par resp(~ct pour l'opinion de saint Ambroi~e el
de quelques pères de l'Église grecque, faire suppI'ilIlC.'
l'anathème,
D'autres observèrent que les Grecs pratiquaient le divorce, sans qu'ils eussent jamais été coodamnés ni blâmés par aucun concile, et qu'il {allait
éviter de leur callser le moindre préjudice, On modifin
donc le canon, et l'anathème
fllt seulement pl'ononcè
contre celui qui prétendr.ail « qlle l'Église se trompe.
quand elle enseigne que l'adultère ne dissout point le
mariage ».
On voit que les sentiments
des pères du concilE
étaient partagés, et que le canon, rédig(~ d'une manière
prudente, incertaine et enveloppée, s'il dit que l'opinion
de l'indissolubilité
n'est pas une erreur, ne dit pas que
l'opinion de la dissolubilité en soit une (i).
Ainsi, l'indissolubilité du mariage n'est pas un article
de foi, même en Italie. Elle l'est bien moins encore en
France, où le concile de Trente n'a jamais été reconnu,
oÙ les parlements ont longtemps défendu aux avocats
d'en citer les décrets, oÙ la Sorbonne et l'Université ne
permirent
jamais d'enseigner
conform(~rnellt Ù ses
canons.
Nous avons cité fidèlement les d'~cisions des conciles
et des papes; sur 32 canons qui traitent du divorce,
13 seulement lui sont opposés, et i {}lui sont favorables.
Devant cette variété de sentiments
des pères d\~
l'Église, des papes, des conciles, qui pourrai t ne l'as
embrasser l'opinion qui, à arguments égaux, est p;¡r
elle-même la meilleure? Combien doivent {,tre surpri,;,
qui ont cru jusqu'à présent que la religion s'était de
tous temps opposée au divorce!
Il est inutile de rappeler ici le:; noms de tous les
(1) .voles sllr le Concile
de TI'ente,
illlpr. "n
l~lI,
p.
:¡:iK.
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LE
IHVOHCE
fiE
nEMAI"
chrétiens des deux sexes qui (lnt étÓ l'anoni<;t~~,aprÜs
avoir fait uSll~e du divorce (1 l. Ces prenves, en rendant
plus vives les contradictions
où sont tumbés les papes
il cet (~gard, n'ajouteraient
rien an triumphe de Dotre
cause.
Ainsi, sommes-nous fondés à estimer que roLjection
tirée du droil canonique contre le divorl'e ne peut plus
0lre soutenue, et que les \Tais éléments de disl'ussion
sont cellX lIant nou,; DOUSsommes déjà occupés, el qui
ont traít à lïnll'~rêt des mll'urs en général, à rintl~rêt de
la femme, à I'int(;rèt des enfants.
Le divorce dt\finitivelllent étaLli parmi nous exige, au
point de vue législatif, de profondes modilications.
La jlI'emiÙre r(>f'orme qui s'impose, celle sur laquelle
doivent portél' Lous nos elrorts actuch c'est le rétahli:'isemen!. du di\'oree pal' consenlement 1Il1lturl, entr)llrl~ de
toutes IfS garanties légales qll'il comporte.
En demandant Cl~rl~taLlisserncnt, nous n'entenùons
pas dérendrll une IlJi qui permelle allX époux de ne voir
dans le rnariag'~ qu'une union passagère, qu'un lien
h\gitime ai:'ié à rompre, pui,; ;'1 renouet', à tout instant.
Ce que nous voulons simplcment, c'est qne la dignité,
la liberté, la consl:ienee, la valeut' Illorale, sOl'iale et
effeclive ùllla personne hnmaine, soielll cOllsaerée,; et
rcspcc~(~es dans l'cnga~ement du marianl', COlllllle dans
tous 1(~5 autres engagements;
c'cst qUI' la loi tienne
compte dans ce contrat de eel'lainr.s (~\·cnlualilt··s prl!judiciahles il rune dcs deux parties eontl'aclanles, quelqucfoi,; aux deux, comme cIle le fait dans tou,; lc~autrcs
contrats; c'cst quc, dans cc cOlllmerce supérieur des
(1)
cr.
I'Jlisloil'e
e.:clésillsIÙ¡ue ella
Vie cies .'aill/s.
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::l2H
LE
~IARIAGE
ET
LE
D1VOI\LE
DE
DE~(Ali'I
àmes et des corps, des intelligences et des sentiments,
dont nous admirons la noblesse, chaque fois qu'elle Se-'
manifeste, il y ait au moins les mérnes garanlies (lue
dans le plus vulgaiz'e commerce matériel.
Pour s'opposer au divorce par consentement mutuel,
il ne suffit pas dl! pZ't;lexter de la nature parliculière dn
contrat de mariage; il faut encore indiquer en quoi Uni!
telle particularité peut faire ob:;tacie il une telle modilitation,
La législation fran~'aise, p<~ndant vingt-trois ans et
sept Illois, sou:; la Hévolulion el ";OIlS le 11I'ellliez'Empire,
admitle divoree par consenlemenllllulu('],
De lH:H il 1H:¡:i, lorsque des proposilions de lois sur le
divorce furent présentées il la Chambre des DépuU~,.;et
prises par elle en considération, la questioll du main tien
du divorre par consentement mutu~l ne fut U1i',ow pas
discutée, tant ce mainti8n semblail alors juste et naturel.
II en fut ùe m(~llIe, en 1H'tH, lorsque M, A. Cz'émicux
demanda le rétablissement
pur et simple du titrt~ \l du
Code ci vil.
Le mariage est lIll ('ontrat personnel au premil~r chef,
l.Jarce que les obligations « corporelles"
qu'il entraine
engagent, non seulement la personnp physique, mais
la persan ne morale, et deviennent, 101'squ'elles cessent
d'étre volontaiz'clllent consentie,.;, les plus monstrueuses
el les plus tyranniqucs.
Le mariage est un vl'ritable
contraI d'association, et il doil se /,('!soudre comme les
contz'ab de celte espèce peuvent ::ie résoudre dans Ic
droit frazll'ai,;.
Le;; lnt("I,,'>I';desadversaires
du divor("(~qui sont Ilat.urdlenll'ntles
adyersairc,.; du divorc'~ P;l!' COllsClIlelllellt
mutuel, se relOUl'lIent conlre eux: Jt.s inlért~ls de la
famille, dt~ la liberté de conscielll"~ des dissidcnt,;, et
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LE
l>l\'U/lCE
DE
llUIAl;';
:¡:2ï
des c3.lhuliques
eux-mème~,
plaident
en [anUI' du divorce pal' consentement
mutuel.
Hie:! des personnes
(lui acceptcmicnt
le divorce par
consentemcnt
mutlwl sans discussion,
si elles savaicnl
en q \loi il consiste,
l(~ rcpous:;cnl
égalemenl
sans disclIssi(ln, parc(l 4u'elle:; attriLuent
à ses promotc\lrs
dcs
projels qu'ils n'ont pas, parce qu'elJes s'imaginent
que
le divorœ
par ellllscnteJ11cnt
mutuel SI'l'a quelquc
peu
al\alíl~lle
il l'uniun
libn',
qu'il
donnl~\'a aux époux la
faeullt·: d,~ sc quill(~l' sans motifs,
ct qu'cII(:s
voienl
dans n~tt(~ facilité de l'u[>ture des liens conju¡';élux un
éléIl1I'llt de dissolution
de la famillc.
Parler dl) lu sorte, c'esl sc faire une l~tr¡1I1~Cidée de
la nal.urc humaine,
et c'cst en même temps se faire II¡W
singulière
illusion
SUI' la puissance
de eoercition
du
mal'l(lt:e.
Le mariuge n'cst poinl une loi coercitive.
Lorsqu'un
épou'. veut abandonlll:l'
son eOllj1liut, si d'aillnurs
ecluici ,\' cOILsent. il n'y a pus de puissance
soeial(l qui l'en
puiss:: ernpÙchel'. :\ous SOIll1l1l:S, par consl".qucnt, autorisb; il Lli¡'c fI ue si lïIllllwnse
Illajorité
ùes époux
UClllCUl'Cnt (mis, c'cst pour des motif,; lout autres
que
ceux qui l'l~sultent ùes dispositions
de la loi.
Ils deIllcUl'cntunis,
nous le répétons,
parce I[Ue l'habitude, ralllitit'~, il ddaut
Je passion, qu'ils éprouvelltl'un
pou\' raul\'(~, leur ('U fonl ulle uéœssill';
ils demeu\'ent
unis parce qu'il:; out pour leurs enfants
une afleetion
des l'lus YÍ\'cs, et que celte affection
est pour eux un
lien IH'uncoup plus solide que tous ceux que l'on peut
trouver dan,; tpl ou tel [l.1'ticle du Code; ils demeurent
unis, paree qu'ils ont l'un yis-Ù-\'is de \'¡lUtr,~ dl's obli~aLiun::i PITuniail'cs
qui rendent
les sl~par¡Jions
tr(\s
coÙteuses.
Mais ce ue sont jamais les difficultés
légales
qui ll~;:'embarrassent.
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:liH
LE MAillAGE
ET LE DIVOIlr.E
DE DEMAIN
Le jour où le mariage ne subsisle plus que par l'effet
des textes qui s'opposent à sa rupture effective, on peut
dire qu'il est bien près d'être rompu. Il y a lieu de se
demander,
dès lors, si la liberté introduite
dans la
famille ne serait pas là un gage d'ordre au lieu d'étre un
élément dedissolution (1).
En matière de divorce, les mœurs sont plus puissantes que la loi.
Le législateur ne doit pas essayer de parler atteinle il
ce que l'expérience de tous les temps a démontré ètre
immuable: sinon, il risque de tuer le sentiment du respect de la légalité dans la population, en faisant des lois
inévitablement appelées à être violées.
Si donc le divorce par consentement mutuel n'a pu
être empêché, il vaut mieux le reconnaître dans le Code
quede se donner la vaine satisfaction de le proscrj¡'e en
principe, alors.qu'on ne peutIe proscrire enréalité.
Nous n'avons pas à examiner si la société trouve plus
d'avantage à ce qu'il se produise des divorces ou à ce
qu'il ne s'en produise pas, mais à savoir si clle est intéressée Ù cc que les divorces 's'efl'ectucnt avec ou sans le
concours de la loi.
Il nous paraît difficile de soutenir qu'il y ait avantage
pour la société à ce que la loi soit transgressée.
En ce qui concerne les enfanls, il n'ya rien de plus à
dire contre le divorce par consentement mutuel que
contre la séparation de corps etle divorce pour causes
déterminées.
Bien plus, le droit de garde el de visite, les questions
d'éducation et d'enlretien, seront nécessairement mieux
r~glés par les parents décidéS au divorce l'un et l'autre
que par les magistrats,
qui ont en celte matière un
(1) Nnr¡uet, Du Divorce, p. 49.
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LE DrVOnCE
nE
IlEMAI:>I
32\l
pouvoi¡' discr{~tionnaire
absolu dont la pratique de
chaque jour nous montre lp danger.
Sans renseignements
suffisant;; ni certains, ils disposent du sort de malheureux
enfants, en se fixant
uniquement sur le mirage de leurs jugements, rendus
dans les conditions de probabilités
les plus superficielles. C'est ainsi qu'ils confient, avec un automatisme
de plus en plus inquiétant, il l'époux déclaré par eux
innoeent, des enfants qui, {¡ien souvent, trouveraient
des garanties beaucoup plus gr:lOdes à tous égards,
près de l'époux considéré par eux comme coupable.
Dans l'intérèt pécuniaire des enfants, le divorce par
consentement mutuel est aussi nécessaire.
En efl'et, le consentement mutuel suppose nécessairement le désir ou le besoin réciproque de divorce¡'; or,
qu'arriverait-il,
sí cc moyen était retiré aux époux? Il
leur resterait d'autres voies, notamment celle des mauvais traitcments
: ils remploieraient
d'un commun
accord; ils sc distribucraient
les rôles, l'un attaquerait,
l'autre ne se défenùrait point ou se défenùrait faiblement et le divorce serait le résultat cherchl: de celle
collision
grote,;que,
Le divorce par consentement
mutuel permet, au contraire, aux (ipoux de poser préalablement leurs conditions et de s'entendre sur ce qui
doit êt¡'e fait pour les enfants; ils en décideront excellemmcnt, connaissant mieux lcurs ressources el leur
situatioll que les tribunaux ({ui sont souvent trompés
el toujours ignoranL<; du '·Úritable élat des choses.
Le divorce par consentemcnt mutuel est aussi plus
avanta¡jcux. pO\11' les enfants que le divorce pour causes
détermin(~es, au point de vue de leur intérétmornl.
L'int,jrèl moral! Quel intérêt plus pressant peuventils avoir que celui de sauver d'un éclat fâchcux le nom
qu'ils doivent porter dans le monde'! S'il importe
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330
LE
MAillAGE
ET
LI,
DIVORCE
DE
DE~IAIN
de jeter lin voile oflideux sU\' de gl'aves (;carts qui nn
permettent
plus Ù des époux de vivre enscmble, n'estce pas SUl'tOUtdans le cas où ces {;pom; ont des enfants?
;\'est-ce pas dans ce cas qu'une rupture scandaleuse
est la plus funeste '!
Il est ellf:Ore de l'intérêt des enfants de ne pas voir
des éll'Ungers prendre place dans la famille, de n'être
pas scandaljs{~s par la divi:;ion qui ri~gne daus la maison
de leul' pèrn el úe leur Ill'~l'e ; et il ralll. se souvenir que,
sans le divorce par consenlcmrnt
Inutuel, beau¡:ou]l
ù'¡;poux malheureux
n'oseraient demander la dissolulion du mlll'iag(~.
Hien dOUL:, dans J'ordl'e moml, ne s'oppose à celle
réforme.
(lu nOll5 dil': " L(~poux qui a dOllllé lieu ¡'l des pltJinles, ne cOllsentira jamais ail divorce: jamai,;, l'al'
exemple, le consentement
ne sera donné pal' le 1II111'i
qui aura maltraité son épollse, n'I'Ùt-il d'autre motif
pOlir le 1'<I'lbl'r que l'intérêt de ne p;IS rc:o;titue¡' la dot:
cc molif portait ilull'cfoi:; les maris il COIllLattl'e les
ùemandes cn sl;pal'alion de corps, »
Pour bien sai:;ir la réponse <lui a (~t(:faite il celle
objeclion, il est nécessaire dc distingue!':
Ou l'époux dcmandeur veut couvrir, par le cansen tempnt, UIIC ¡:ause déterminée
de divorce; ou il le demande pour un motif que la loi n'a pas mis au noml.)I'c
ùes causes Jélermin4c,;.
Dans le premier cas, si l'autre cunjoint refus{~, il reste
au demandeur la ressource de le p')ursuivre, Son m¡¡lhcm n'est donc pas sans rcmÙùe.
Dans le se<:ond cas, il n'y aura pas, il la vérité, dc
divol'l'e ... par consentement
llIuttd,
Mais il SCI'a loisiLle au I'c(!uéranl de faire prono'lc(~I' le divorce pOUl'
iUL:ompatibilitó d'humeur ou dc caractère.
C'est une
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LE 1)\\'01\<:1';
nr
lIDIAI:';
:1:11
latitule
nUlIyclle quïllrOuYCru
dans lIotre projet de loi,
011 a .lit eucot'e : « I'cut-Ofl ,,'ahurcl'
Jl~ 1,,- siu('("ritÚ
du COII:'ieutclllClllIllUlud?
L'('j1ou'\ qui :it~ \'erra llll'nad'
pat' St,n conjoinl,
cunsl~tllil'a-l-i\
librement'!
El peul-on
reJ2;arder comme
\lUl' ca\lSt~ l('¡..;ililllt, tlL> Llt\'orce UII
COlhl~IlII'lllt'lll alT¡lI~\¡I" p:,r la \¡olcn('!) '? "
Celic dilïit.:ull," 1I\~st pas <lu:;,;i ;:;Úricus!) llu'dl'l pcut
Il~ P¡lI¡IÍIIl' an pr"llJi,T al"'l"\.
J)'a,JlJl'll, "Il Ile t.:,:II,:"il pa,; POIIl"IU'Ji lï')l{ju>; loul'1l11'1I1( s'uI,illi¡lIn'rilil
il YUlduit, JCllWnt'l'l' aH!!: SOli
tYl'(\I1: Ils yiult~rlt'l's (III'on (~'\el'ce CotJtl'(~ ¡ni cl qlli lui
pl't"sa¡,,;cul IIIl a\'l'nit, 1ll¡¡JIIJ!tll'e'ux, nc peu\'eul
(lue lui
t'"il'G d(:,;ir(;1' de Sl~ d,'¡..;a~,'l'.
-- El si ,;cs l't'llll.:ipes lui d()llll(~nl de la l'('pll(.;IWIlt:L'
pOlIt' Il' diY(lI'l'l', '?
:-:'ïl ('Il 1',-1 ain,,;, il y a UII alltrl~ llioYt~11 : Jc,; lllall\ais
pron'"It'..; dont ou ¡¡ lI,",'~l'n\,~rs lui I'autoriscnt
',demandet';:;a ~";)lariltjull d,' ('orp",
~Iais ,;UPPU,;OIl,; 'Ille dl~S tllOlifs qll Oll Ill~ pui,;,;,: P"'ll(~11'('1' III Jdt'I'lIlilll'rd
¡'( l'l~;:;tCI'dans l'UUiOll C(III.illgall~;
Jan" lette /J~ p(¡L1li'~(~, le~ "iolences
Illl:IIJl',; ne le fUl'ceI'nlJl pa,; il let j'(IIllIII'I~.
Le ¡';l'aud illcuuÚ'nient
du di\'ol'cl~ pOUl' cause,; Jt':tCl'IlIinée~, c't~"t lïul!"I""iIJilité
de l'Obtl'uil', \';IUll' ll.; POll'"'IiI' adulini":I'!'t,
J",; l'i'l~UH'S jUl'iJiqu'",;
("e"t, par
suite, 1"'Xl'\ll,;ioll tic C¡IS oil il c,;L ll(~cl'ssairl"
l,l',l,:e au divorce pal' conSl~lIklllCllt ullllucl, I,~di"urce
Ii'csl pas rCI1f'~l'lIll' daus le pelil lllllfliJl'(: dl.: causes
ùèLel'IlIiu{;{'s qUI! la l"i daiJlit ; il a ¡iclI loutc>; le,; fois
'Ille Je,; l':p"U\, l,al' dl's t'~Jl1'l'U\'l'S ,;p,''('i;'',~s l'l d'llne
"III,,"t' sldïi,"i1llte. PI'llll\l:nl [ll"l't'rllptoil'l'IIWrd
que la \'Ïl.:
COllllIIUllC Ictil' est J"\'CllI!l' in:-ill[lpurtalde.
C'est
Jalls lïul":l'd
supÓ'ielll'
Jes famille;:; que le
1("gi,.;lateur de 1HU:; ;.t\'ait rang(~ le cOllscn\cIllenlllluluel
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332
u;
MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
des époux au nombre des causes de divorce, C'est dans
le même intérêt que la commission parlementaire
dont
M. Léon Renault était le rapporteur, avait persévéré
dans celte voie.
« Si le législateur de 1803 admetlc
divorce par consentement mutuel, disait M. Léon Renault ..• c'est parce
qu'il reconnaît que parmi les causes justificatives du
divorce, il en est de si graves et de nature à entraîner
pour l'époux défendeur
(M. Léon HenauH ¿¡urait pu
ajouter:
et pour les enfants) de si funeste::; conséquences, que son conjoint, victime d'attental odieux,
peut, à raison de l'élévation et de la daicalesse de sa
conscience, préférer les tourmen ts les plus cruels etla
mort même à l'éclat et à la manifestation
publique de
ses légitimes griefs. »
Supposons qu'un époux attente à la vie de son conjoint et que celui-ci puisse fournir la preuve de celte
criminelle tentative.
L'époux innocent consentira-t-il
il révélez' publiquement eelte cause pour obtenir la rupture de son
mariage? Li\Tera-t-il ainsi l'époux coupable il la justice, an risque de souiller sa famille tout entière par la
condamnation infamante qui le frappera?
Tout honnête homme, toute honnête femme reculerait épouvanté à ridée de se lib{~rer par de pareils
moyens. Et cependant,
il eÙt été inadmissible
que
l'ópoux innocent fût placé dans cette cruelle alternative: ou demeurer à jamais attaché à ce qui a uttent\) à
sa vie, ou compromettre
gravement sa f¡¡mille.
La loi ne pouvait pas ne pas se préoecuper des cas
de cet ordre; et c'est pour cela que le divorce par consentement mutuel avait été admis.
L'objet direct du divorce est de remédier aux malheurs domestiques des époux. Or, on sail que ces mal-
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LE
lllVORr.E
DE
:1:1:1
DEMAl:'l
heurs tiennent le plus souvent, non il de;.; fnils précis
qu'on puis:'ie articuler et prouver, mais à une snite de
procédés déplaisants: de contrari(\tés irI'itantes, de traitements ho~tiles, d'oppositions de goÚts et d'humeur, il
des passions inconciliables, Vivez qUfdqucs jours dans
une In[lison qne la dis('Ol"de tourmente et que la hainé
habit(~; VOllS y vencz ou un (;POUX hypocrite qui comble
sa c01l1jJarçnc d't;¡.;ards SO\lSles Y\~\IX des Nrangers: et
q\li lui distille le liel de la jalou,;ie, en particulier, de
cette jalousie dont l'aliment propre « est b conscience
d'une dil1Úence de caractères ou d'une disproportion
d'états J) (1), ou \lnc épouse ¡¡rtifieieuse q\li masque
ses vices sous le voile de la dét'cnce publique: souvcnt
ml'llle sous cC'lui d'une filus:ie tl'ndre . :;se, el qui déchire
d'autant plus le cœur d'un JI1al'j e:itimablc qu'die sait
lui MCI' le droit de se plaindre, La contestation la plus
O\ltr;l~f'an\C, la plus vive q\lcr\'líl' n'attrnd,
pour
recornuIenl'cr, que le momcnt oit 1(',.;/(;1I10iIlSS\'I'ont
("carIé;;. Le;; enfants seuls, c'est-à·dirc
ceux-lit llIL'JIl(~
qu'il :-eeait le plus important d'('loignrl' de ces scènes
d'amel'tume eL de douleur, SOup(.~onnellt et Ilienl"t connaissent ces discol'des si funestes il IcuI' (~ducation
et il lcurs HIIl'urs'! Oit Cst le fail qu'un mari, qu'une
femme puisse poser, puis prouver' ; oÙ est celui qu'on
puisse juger?
R\~duire à (les faits précis les causes de
la sépar,Üion et du diyorre, c'e,;t doue, le plu;; suuvent,
ne rien faire: (:'est proposer un relnède qui ne poulTa
guérir les IIlalheul',; les plus fréquent,;, le,; plu,; l'l'uds,
les plus intolt"rables (':L
Or, comllle (l1lne s'arrête, dans le systi~me dcs causes
indMerrninl:'es,
qu'à la volonté, soit d'un scul des
(1) :11. J,·,.m BlUIll, /)11 .1/''''¡({(/I',
(:l) llbs'.:natill¡h
de 1" CUUl' ùe Cassation
divorce I"H cun:;cntelllcol1l1utuel.
SUI'
le principe
du
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:l:l~
LE MARlAGF. ET LE m"OReE
DE nF.)IAl:-l
époux, soil des deux, el qu'on donne;\ cette yolonl(~ la
sandion qu'elle réclame sans juger des mOlif" qui la
déterminent, le divorce peut êlre demandÚ méme pOUl'
des canses que la loi n'a pas IH·(~vues.
Le di,'orce par consentcmrnl
mutllcll('Yi~ II'S obsta('les qui pem'ent rendre le divorce impossihle, en fait,
hien qll';lutorisahle,
rn droit.
Enfin, les pl'ocès en di"ol'cr ou rn sl'pnrntion de
corps portant encore, pal' un sot pl·éju¡.çé, quelque !)J'éjudie!! h la famille, si l'époux demanJclll' - mal~r<\ le"
sacriliccs que efl choix lui impose - a aSS0Z (l'abnl!¡.;alion pOlir ne rcrouril' qu'un cons('ntem!!nt mutuPl, les
int(;rds de tous seront le plus efficacement sauvr¡.çnrdés.
Le mariage est un contrat per;;onnel. La (:onsl'qllcllcc
de sa nature particulière est donc qu'il doit pouvoir sc
r¿soudre non seulement par consentement mutuel, nOIl
seulement pour des causes d,'~lerminées, mais pm' la
\'olont<; pl','sistante d'un seu) dl'S conjoints. C'esllit C!~
'lue la loi du::¿O septembre li!l~aynit con"'acl'\~ par ~on
;tl'lide :1.
f( L'un des époux
peut faire prononcer 1(' di,'ol'ce SUI'
la simple al\(~gation d'incompatihilitl- d'humeur ou de
('(U'acli~re. ))
C'est l'~nlement Iii ce que reconn<1it - moins explicitement, il est vrai - la loi prn.,sienne en ndm(~ttanl
an nombre des callses du divOl'CC « l'aversion profonde
el invincihle de l'un des époux pOlIr l'autre>, "
C'est liL enlin ce qui pOllssnit l'\apoléon 1"' dont, en
cette cireonslance, l'opinion nr, préyallll pas ail Consei
d'Etat, ¡'t demander le maintien ùans le Code ùe J'article :l de la loi de 1í~J::2.
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LE DI\'ORr.E
DE IlE'IA1'i
CCLe ll~gislatrur
ne peu 1. I.arcl(~l' plus longl('1l1 ps il
inscrirC' dans la loi rln divorce CI! molif de rin('ompatibilitt; ¡J'IIII!fli'ur qu'on a hontc~ de nomm!'!',
mais qui,
par de "dains arlilil:'~s, ('sI. c¡uolidirnlH'ffi('ltl,
clissimu!\\
c1alls loutes les S('lll('nc'('s d!'s ma~istl'als
\1' , »
L'irJ(~olOp(ltihilit¡'!
d'hl1ll1eur
est bil'n, (~Il L'fret, Ir
motif c~;l('h,:'die plus fr"'cllwnt clu IlivorC"C': aussi, n'I\(;sil;it1lf's-ll'lllS
p,'!s Ù l'inslT:l'r
C"om1l1r unc C;lllS(' fl'l'lllcll •.
clans 1\oln' tlou\'!'!ll' joi, A lïll'url' aClul'Il!', loul lui srrl.
d,~ mas'llle,
(J(I'C'St-t'C', en ('[l'rI, dalls la plupart c]l's cas,
qll'UIl •. ,njnl'(! ;;I'n\'(', sinon un[~ simrlc~ (,olls,'~quC'nc'e de
l'illc:clIl1l'alil,ilil,'·,
Les s,'~\'icrs n'ont pas Ill' SI'II~ si J'on
s'1'1l1!'lItl Pl si l'on s'aime,
I.'adujli~r(! sc pardonne,
allssi
!lil'lI l'infiddílé
dr lïI0Il111W que celle de ln fClIllllC :
s,~ule J'mcompatibilit<;
d'll\lIl1rul' rsl ir¡'éparablc,
i1'l'c;lll"'dial¡le:
on I,rut mt'ulP dir!' qu'elle est. la callse 1'1'('mi,'I'l' dl' 1.0\1;;le,.; div(lrl'C's,
:-:'a l'l,:[)nn<lissatlc:(~ ¡,"¡.\al(: 'llpprinH'
Ul! j!l;nihk mcnSlll'':;'', ])1' plu,.:, Ù l'arbitraire
ílll1ll01'nll'l (k,:ollc<'l'lallt
du jll¡.\(·, elle :;ubslil\11' lc~j'lU r"'¡c;ulicl' dl! la loi,
Enfin,
(,ll,~ permpl
d'<ll~qlll'!ril' la c(,I'ti[lld,~ que le
diYllI'('C n'rst P,IS cl[~u¡¡¡nc](',pOIlI' d('s f:nnlr,¡ridé,;
Pil;;sag("r(";,
mai,; bien parce qlle Ir,.; c¡u'ad,'!'('s
incc,mpa[¡ble,; d,'" deux ¡"l,o\lx \le peuvent sc \,pnCfJutrrr sans
SI'
hless(·r.
1;(' di\'lll'ce
exiger'nit,
à nOll'p avi;;, dpIIX ans dc d¡',I<lis,
i1\'ee d,>;; déclm'ation,,,¡ r0itér{'cs ùc six
,\iu,.:i ';('rait aprli(IUI~ ll~ principe
dc
la p"I'~onue humaine
qui ne se vend,
ne se I."'de Ù !Jrr'p';luit,\ dans un pa~'s
!le!,; sont abolis.
On
¡)('
v('!'l'a plus
le martyrr
J'une
mois en six mois,
l'inalií'n;¡hilit,',
de
!li ne S'<ll'\II·te, ni
oil les "(I'ux {:frrfemllw exploiU'(\
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330
LE
MARIAGE
ET
I.E
IlIVORCE
DE
IlEMAIN
trahie, opprimée de toutes les manièl'es, battue parfois,
enchaînée au misérable qui la garde comme le bOUl',
reau sa prisonnière et jouit de sa torture, On ne verr;.
plus, pareillement,
un galant homme, lié au nom, ae
souvenir, aux fautes d'une gueuse. Les fers du bago.?
tomberont. 1I0rs la geôle, les « rcscapp{~s )) du mariage
vers la liberté, vers la vie 1 s'écrient Paul et VictOi'
Margueritte.
On ne verra plus cette monslruosWí qui a survécu ii,
l'abolition
de la loi interdisant
il l'époux adllltèrl
d'épouser son complice: des époux }{'gitimes maintenus dans l'impossibilité
de reconnaître
des enfants
adultérins,
leurs enfants, les enfants de leur chair et
de leur cœur, de leur soutfranCI~ el de leur amourI
Adultérins, les malheureux
petits t On les flétrit de ce
terme stupide, eux irresponsables,
avant la vie. Et plus
tard, alors que leurs parents sont rentrés dans la légalité, sont mariés fort bourgeoisement,
ils expient, sans
raison particulière ni générale, pri vée ni sociale, bêtement, iniquement. Ah! non. On ne verra plus cette insanité barbare.
L'incompatibilité
d'humeur!
La divergence de tous
les goûts, le chao de toutes les idées, le ronf1it des caractères, l'opposition
des volontés, l'aigreur, l'âpreté,
le dépit, l'hostilité sournoise, les rancunes sourdes, les
éclats brusques et virulents, les scimes qui ne durent
pas une heure, ni un jour, mais toute la vie, qui, toujours, reprennent apri!s de courts répits, le duel acharné
de deux êtres qui ne se comprennent pas! Que ceux qui
'en ont sou/J'ert, qui en souffrent, à chaque minute d'une
existence damnée, disent s'il est un pire supplice, une
cause plus juste, plus impérieuse de divorce?
Celle cause absorbe toutes les autres, les façons différentes de comprendre la religion, la morale, l'éduca-
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LE
III VOIlf:E
!lE
DDIA!:'i
:¡:¡7
Lion des enfants, les règles de l'existence que chacun,
plus ou moins, s'impose; elle suppose les rf'pulsions de
l'esprit, l'éloignement
physifJUC, les froissements
continuels qui deviennent si énervunts Ù la longue, qui sont
intolérables comme
frottement d'(\pine::; ou l'usure
vive d'une plaie,
Aussi 1\1,Léon H.kher a-t-il complètement
raison de
dire:
« I,(~De"oir veut qu'un h011lme, qu'une femme, à qui
répugnent les obligations conjugales, ne l'este pas soumis honteusement
aux servitudes (cc Ile sont plus que
des servitudes) qu'impose J'orl:Óment la cohabitation,
«
Et je parle, en m'exprimant ainsi, non seulement
au nom du devoil', mais encore au nom du devoir reli-
un
gieux,
,1'ajout!' que je parle au nom de la pudeur,
Pus plus, entendez-vous
bien, que vous n'Mes tenu,
par b')Jlt.'~de Clt'ur, d'épouser lïlOll1me ou la femme qui
vous aime, mais que vous n 'uimez pas, je ne vous regarùe comme ooligt',s de l'ester la femme ou le Dlal'¡ de
l'être que vous avez: cessé d'aimer, que vous haÏ::;sez
peut-dre.
« L'alllour seul enl':','e aux relations sexuelles le cara{~tère de brutalité et de déoü.uchc, les moralise et 111spu·
rifie.
{( Di·s qu'un 110rnme se donne il. une femme, ou une
fenl1ne Ù un homllle sans amour, avec un sentiment de
répulsion, quand Lien même fe serait p,u' d(',vouement,
il y a prostitution, dégl'adation. »
Et il ajoute:
« Si les obligations
de la parenté sont g¡'andes, ce
que je ne nie pas, vous lI'avez il. ,"ous préoccuper que
d'une chasü : la manière dont je le::; remplirai, PUU/'/'IL
queje Ile d¡'serle ¡)(lS la triche qui m'incolllf¡(·,
f¡. d,'oil que
«
«
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3:38
LE MARlAliE
ET LE DIVORCE
DE DEMA11<
je p¡¡sÛde el '/U,; vuus Ile pouvez /lU! t:Ontestl~I' de disposer
de me:> 11!T¡!Clio¡¡s, de ma ]J(TS01/lIe, reste entier. Illle (!lut
pas, SOltS }J'I'de,¡;{e-¡Ju droit de l'f:ntal/t,
alll/uler
le IÜuit
du PI:'}'C, rouler aux pieds celui de [olilère,
l/IL droit l?1t
I~'alll li)/ I/ulre.
Et si l'cl/(allt est 'Jm'lwti, la suci,j(¡; n'a
riel/ à del/LUllder
d,' ji/us. »
.Justes paroles, excl3llents principes
qui mél'ilenL
ù'être obêis.
On divOIT,) trop, préll'ndenl,
SUI' le vu d'inexactes
statistiques,
les adversait'es ùu di,'orce .. \ celle objection nolre nouwlle loi r('~pond...
- Comment cela '?
En supprimant
la clause élastique de la loi actuelle
excès, s(~vices, injures gr'uves, ce lot hOlllron et triste
d'interprétaLions
baroques,
urhitraires,
discordantes,
où le juge patuuge; boue suns nom des plaidoiries,
incohét'en ce de la jurisprudence:
\'('ril l': à Lyon, f:rreur
à Bordeaux, le même llloti f de ùivorce accepté ici, repouss(~ là, sans autre cause que la fantaisie du tribunal
ou de la cour :1).
l', \UI1'; ('n d"nnel'ons
sCI11elllent d!!u~ "~clllI'¡e'
Cne f •.'lllIlIC avait ubtelltl~ a raison des ~l·,..il·l':-;: Ih~:..;on liwl'i. lt~
,[iYOITe " 'un profit. :'liais le jngelnent
a,.."it dl' I'l'nlli¡ p'lr (k!':tul. t'" 'lui l'el'lIut ;tU Illal'i. inlerné dan:; ulIe ln"i,un de s"nte,
,It: (l'''l'[iel' d'0I'I'0siliuJI
le dit jUb('lllent.
Elluellli Iln Ji"ol''''', il ne
youlad, Ù :lllnll1 pri.\". ln;;-:cl' h".; licu...; tic son Ill:\riugc. Le lriIJllnal, pli 'LI,)I'lt 1\10,.;. lni ,[uulIa ",tt,,¡;«:tioll,
en pl'dend""l
'lu',.>n
Illl \Iullv"il
lui im[lIlter
le gl'iel' lil'l' d".; violc:n"l"
'lU'" ;ll'.lit
(~.xl·l't:ees :-;(1)).:;tli~l'l:l'llelJ.lent.
Aiu;-;i, il y;" )¡(,ll dl' di;-;till.~Llt·l' l'ntt'e
le uHlri qlli, "lin ,j','sprit,
J.¡"t sa (l'nllll!! et (" ulari 'lui, Il "yant
pas son lihre arbitre, Sl' liHe à de" ;I.-le;:; de Yi"lene •.. Dan" le
prclIIier ca~, il Y a uw!if :\ divorce, mai, il JI'Y en l, p~IS dans Il'
secoull!
L'anlre cxelnp]e n'cst. ",\' Ul<>ins 1','nlrr,'lwL
l.'n :'IL 1\ •.. 'lui
()Yilill~puusé ;'1 Paris une :dklU;¡UI;l'
el ,Iv¡dl t'tl; ,-ivre- ;ttl Da.rit:mark,
vit pronuncl'r
""ulr"
lui le ,Ji l'uree t1;¡U~ ,'" [l"Ys avec
J,,'rmission
il !:t fe\lluw seule tic Se I'I'u13ri,'1', l'e '1u'dle lit trois
lllOis a¡ll'¿>s. :'lIais cela était nul <lU re ~Il/'(J de la loi rl'an~aise.
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LE
11\vollCE
Les sel des cuuses d(;lermi
DE
DE)IAI\
lll;es (lui, l'l'con nues fóndées,
rendront
le divol'ce obli~aLfJire, seront:
10 L'ud Illli~I'e j
:!v La comlaffinulion
~l une peine
afflictive
el infa·
ffiUIlLl~;
;1" La ';ondamnaLion
il une peine ¡;orr"clionnelle
pour
vol, escI")querie,
ablls ,Ic conliance;
¡, ¡;;thalldon
vulunlail'c Ju domicile (;olljugal¡,eudanl
u':U'I.,lll~;
;j" L',diéllaLion
TlH'nlale de I'lln des ';puux, ayunL enlraill"~ suu inlernellleut
el "un inlel'dictiuu;
Ii" L'j, I'o¡.;'nerie illv¡'ot';rée,
les malaùies
vénéricnnes
oraYCS,
Lp,; t¡'ois pl'(~llliL'I'('S cuuses
s'expliquent
d'eIlesIllêm~s, pui';(fll'dles
upportl:nt
uvec elles la l'Uine du
foyer, la ù,;collsiu,"r"Lion
momie
el la r('pulsion
récipl'olllle.
La qn;ILrii'Tlll' c,;L UIW pl'l'u\'c purliculii'l'ellwnL
significalive dïncolllpali/¡ililé
d'humcurs
ou de célI'acl0res,.,
Le.; deux dl~l'Ili0rl~S ne se justilienl
pas Inoins, lJUisqU'('III'S 'on,;t:llll;nl
ue::; l't~rlllenls de u(:¡.;énél'cscence
et
de d""lruclion
pOlll' la falllill(1 el pOlir la I'ace. Il faut
ellleudrÍ',
Ù ce sujet,
le doclelll' Toulouse.
~(LI lin \'i,.;(~e, (~eli\'iL-il il propos ùe la l'''~,:enLe 01'ùonnalll'e
([IIi institue
ll~ di\'orce ùans la principaulé
de
~lon;¡,'n, (;,;1 lu 111l;';l1I'(~de prolection
de la famille,
1.0¡''';/¡11e la maladie
¡j'lIl1 eonjoint
esl de naLurc ('OIl1l1w;a folie - ¡\ éb!'anler la sl:clIl'iLÚ du foycr 011
eomme l'alcoolisme
- ~l ruiner
la santé des auLrcs
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la Cûur ti appeL)
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:110
LE M.\RIAGE
ET LE DIVORCE
fiE DE)lAIN
et il favoriser la naissance d'êtI'es mal formés, l'autre
conjoint peut demander le divorce, et celaest équitable
et sage,
« 11 est en effet déconcertant
pour l'esprit moderne
que le droit de vie - dans une société où chacun est solidaire de l'imprévoyance
et de la malfaisance d'autrui,
- soit, abandonné sans limite, sans contrôle,_sans sanction aux,plus ignorants, aux plus imprudents, aux pires
immoraux,
<" L'aliénation
mentale empêche l'union mo.ale des
époux et par là rend sans objet leur mariage ...
« Il est Lon de rappeler que l'aliénation mentale a.été
inscrile dans la loi du divorce, en Prusse et en Suisse.
Le danger de l'hérédité ne suflirait pas, pour l'épilepsie,
à justifier le divorce. Pour l'alcoolisme, il est l'lus marqué. Le docteur Legrain a noté, chez 50S individus
~us d'alcooliques, outre une p~oportion élevée d'individus atteints d'infirmilés
et de troubles menlaux el
une mortinatalité
fréquente, 52 fois l'épilepsie. Ainsi,
pour faire un épileptique, il est plus sÚr de boire que
d'être atteint soi-même de celte névrose. En outre,
l'alcoolisme chronique est une cause de délire, d'actes
impulsifs et criminels, et la volonté j:me un grand rûle
dans la production de cet état.
"
« Il n'est donc pas de maladies qui juslifient mieux
une instance en divorce. »
Il semble même au docteur Toulouse que l'on acceptera prochainement
toule maladie comme cause de
divorce, à charge par le demandeur de prouver qu'elle
compromet gravement le but moral et physique de
l'union:
« De deux choses l'une:
ou le conjoint sain a l'esprit
de dévouement - et ce n'est pas sa faculté J'abandon
qui lui fera déserter le foyer d'un 1',pOUX che'ri, - ou il
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LE
III \"0110;
lJJ;
IlEMA 1:-;
:nt
n'éprouvera ni amour, ni pitié, - et alors pourquoi
riv(~r il SOli malheureux compa~non ce mauvais inlirmiel' qui ne fait son devoir que par la coercition de la
loi (1)?
J
i'iO\lS supprimons
ainsi la séparation ùe rorps dont
nous avons fait précéùl'mment le procès .
.\ujourd·hui,
le divorce est devenu la régIe pour les
époux dbmnis, et la s(!paration de corps n'apparaît plus
que comme une exception que quelques femmes vindicatives ou esclaves de leur confesseUl' persistent
à
rt"c1amer pour maintenir leur conjoint dans des liens
insupportables.
Le devoir du législateur de mettre un terme il un pareil aous est d'autant plus impérieux que le divorce ne
p(mt hlesspr aucun sentiment religieux. II n'annule, en
elret, que le mariage civil; et celui des époux qui continue à croil'e Ù l'indissoluLilité de son mariage I'eligicux
reste libre de ne pas se remarier.
I'ourquoi contraindre pendant trois ans un mal mal'ié
il se pri vc/' du plaisir naturel et légi time de fonder un
nouveau foyel'? Il serail temps de faire disparaître de
nos Codes ce vestige de la subordination
de la. loi civile
à la loi religieuse.
Puibqu'on ne légifère plus au nom de Dieu, ni au
nom du I'ape, la loi laïque ne peut plus interdire ni
même retarder pour qui que cc soit, les joies de la famille légale.
La séparation de corps ne correspond it aucun intérêt
social; elle représen te, au contraire, un anachronisme
(1 Le VivoJ'('c de J'l/i,~on, Le Jow'nul
(:J janv. l:JO~),
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34::!
I.E
MAHlAGE
ET
LE
nIVORCE
DE
nr,)IAI:\'
juridique, et elle engendre d~s situations fausses et de~
nais5anc~ illégitimes.
IndÚpendamment
des considérations
morales,
Iii
logiqne politique impose l'abolition de la séparation de
corps, pui5f(ne le Gouvernement et le Parlement ont le
même programme
dr laïcisation de toutes les institutions publiques.
1\ou5 ne prétendons point que ces rúformes satisfas·
sent entiÙrement la morale rationnelle. La f<l,nteen c,.;t
au Droit, dans lequel nous fûmes tenus de nons Cllrí~rmer. Du moins, nous sommes-nons cíforc\'s ùe nous
rapprocher du bul ¡'¡ atteindre, but que le Jodeul' h1l'd
précisa fortement en ces lel'mes :
« Les limites du Droit et de l'Ethique ne sont pas ndtement tranchées. La sphère dn Droit cst seulement
plus restreinte: il ne peut pas exiger ni condamner tau t
ce que la morale peut atteindre, Les lois et leur eOI1trainte sont un mal nécessaire;
ce sont ùe \'él'itaùles
bl~quilles pour le sentimenl
social dMeclucux
de
l'homme, Elles ùoivent Ure limitées à un minimlllll indispensable. Les devoil's élhiques sociaux ne pourront,
au contraire, jamais être assel. fortement éduqués, ni
assez Imulelllent développés.
« Une humanité
idéale et sélectionnél! de l'avenir
devrait graduellement en venir à relflplacer le DI'oit pal'
un sentimen t du devoir instinctif et parfaitement
éduqué.
»
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C11.\PITBE
':J n rr:J'I:BE
F:T U:S
CIIDlr" j'AS";IO:'\'ôEL..;
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J'OIl
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01'11:1
Ct'ilHl'g
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dt' ('{~ mot v¡m'cut. (les écans
d(~ };¡ hainf'.
Lïtldulg-cllr'c
p(l:fr ('('9 ('",mes
I,st odicllsf>.
Elle sig-uifie (lue nous n'nU"dlOn.'"
point ;'1 h
vic huuwino 1(~ prix qUi' sorinlnl11{ ut dit'
Y:1I1t.
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FranC0 d0plliS yingl-I:inq
ans
d la nl','(>""il('~ bipnl'ai..;ant.p de son l',ile ,~t:lIItaujouI'd'hui
gl;n(~l'a:emrnt
adrni..;¡', il rnn\'ient dl' P()\II'Slli\T'~ l'rtpplidll
prilwipe
qu'il c,)Oli"nt
d dr faic'e
enfin dísparailre
du Cod,' les arl.idl's qui sont l'II contl'adidio!l
fOI'!U0]J" :1\"('(' sa nalnl'p
mt'me. :\ou" youlons
parkl' d0s ;ll'lides ¡,('Iat.ir";;l racllllli'I'I', n['tidl.'s ({Ill) les
1(~gisl:LCllJ'S d,~ 17!11), Jo~i'IuCS
;IY0,' 1('\11'''; prilll:ipl's
cation enlih'c
('omm,~ 1)('. 1r sont. pas 1'~UI'''; ù(~plorabl('s
Sllr'~I'SSeul's,
:tvait'nl abro.,,(;,;, l'n LIll'me temp.'; 'l'/ils ,·>tahlissaient. le
di "MI' ~,
Chacun
(.••." sandions
du Cn¡J'l pl'~n;¡l, qu'on
en J1)oins illv()(luer,
lant
Icur ridicule
de plus pn pllls il l'(;g-al de Il'ur sllJpi¡J(~ fTuant('.
connaît
ose dl' main,;
appnraît
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3.B
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
\lE
DEMAIN
Suivant elles, « la femme convaincue d'adultère subira
la peine de l'emprisonnement
pendant trois mois au
moins et deux ans au plus. Le mari restera le maître
d'arrêter l'effet de cette condamnation,
en consentant à
reprendre sa femme. Le « complice" de la femme adultt~re sera puni d'emprisonnement
pendant le même
espace de temps, et, en outre, d'une amende de
cent francs il deux mille francs. » Quant au « mari qui
aura entretenu une concubine dans la maison conjugale
et qui aura été convaincu sur la plainte de la femme', il
sera puni d'une amende de cent à deux mille francs.
En revanche, « le meurtre commis par L'époux sur
son épouse ainsi que sur le « complice )l, à l'instant oÙ
illes surprend en l1ag¡'ünt délit dans la maison conjugale, est excusable. »
Ainsi, l'homme seul a, implicitement.
le droit de tuer
et de noyer, dans le sang des deux « complices ", son
déshonneur. La loi, intéressée à la bonne exécution de
cette œuvre de bourreau, le protège, la loi - admirable
euphémisme - l'excuse 1 Que VOllS semble-t-il de la
1I101'alité de cette légale folie rouge?
Les lt\gislateurs de iRlH, cependant, avaient d{~cidé
que l'adultère des époux serait égaIement trai té en matière de divorce. Le Parlement, depuis, n'eut point le
loisir d'achever cette réforme. Ni le bruit ni le scandale
des exécutions
~aritales
ne parvinrent à le tirer de
ses préoccupations,
à jixer, un instant, son attention,
exclusivement
concentrée sur de plus dignes, sur de
plus graves sujets ...
)l
La loi civile s'est substituée en France, quant au
mariage, il. la loi religieuse. Elle seule sanctionne défi-
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niti\'enwnt
J'union conjugale; l'Ile en ri~gle l(~s conditions dans un contrat synallagmatique.
Ce contrat civil,
semLlable à tous les contrats, prévoit, autant flU'il est
possible, toutes les situations qui peuvent se produire.
Il prévoit notamment l'inexécution des con\'ention~ par
rune ou l'autre des parties, el il en fixe les conséqucnce~, tnnt au point de vue des époux et des enfants
qU',l cl'bi des intél'èts. Il décide que celui qui en amène
la résiliation par sa faute est tenu de réparer le ÙOIllmage ('ans(~, soit pnr le paiement d'une pen~ion alimentaire qni peut être du tiers du reveuu de l't',poux
coupalJ!r, soit par la perte des avnntages matrimoniaux
qui peut être, selon les conùitions sociales, une perte
consiùt',rable,
Ce mariage civil se suffit i11ui-mème; il n'y est point
parl(· de rt"pression Pl'nale. dont il n'a d'ailleurs nul
hcsoin, La sociélt'" toutefois, semble rl'l'onnait!'!' lies
d!'oils autres que les siens, supérieurs aux siens, drs
ùl'oits de natme, ou, si vous préfl"rez, des forces le plus
souvent incoercibles;
surprise des sens, tourments de
l'inconnu, orages physiolo¡{iques, InngucuI's nllrvellses,
caprices même, simples caprices, au sens chal'lnant du
mot.
Et clic ne se dissimule pas les ordinaires d(;goùts de
l'union forcée, qu'il,; aient suiyi ks premiers temps dl!
lllul'ia¡:;e 'lU qu'ils soient n('s chez la femme 011 clll'z
lïlomlllc la nuiL même de lelll's noces, ou encore que
les ann(les IllS aient amenés lentement, puis augmentés
sans cesse. Elle sai t toutes les raisons qui excusent le
mépris de la foi jurée, poussent aux révoltE';:; irréparable:" ou rendent irrésistibles les tentations.
Coups de tête, ùéfaillances,
vengeances s('crètes,
rien ne J'étonne, el bien qu'elle représente une convention rigide, clic s'accommode à merveille du souple
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:Hf¡
I,E
~IAHIA(iE
ET
LE
DIVORCE:
liE
DEMAI:-¡
train de ce monde et des victoires fatales et innombrables de I'JnslÏncl sur la Loi.
n faut que le mari ou que la femme qui ont été
trompés la somment d'agir.
Mais pourquoi consent-elle
alors à sortir de son
inaction'? Pourquoi va-t-elle f)(,f,rir comme une voleuse
la femme prise entre mille, entrf' cent mille, et qui,
très iniquement,
paiera pour toutes'? Pourquoi eondamnc-t-elle, comme lIll voleur. le « complice n, pI'is,
lui aussi, entre cent mille autres, et chargf\ pour tous
du rMc de victime, d(~ houe hnissaire?
Et pourquoi ('ondamne-t-on
encore pÓeuniairement
- l'adultère du mari ('ommis dans ta maison conjugale
ne pouvant î~tre puni de prison, - cet homme et cette
femme, qui ont fait ee qu'ils ont YU faire autour d'eux
tant de fois sans répression '?
Parce que la société cst tomhl'e celle fois sur un
homme ou sur une femme qui voulaient une vengeance
et qui, ayant entre les mains un(~ manière bien simple
d'cn finir, Je di\'orce, out voulu poursui\"rt~ en police
correctionnelle
Je père ou la mi're de leurs cnfants,
quitte ensuite, leur vengeance satisfaite, il rppou:-;spr ln
rupture du lien conjugal. Est-ce pOUl' eeJa ([ue les lois
pénales ont ('té (~dictées et la salisfaction
de l'es vengeances isolées peut-elle justifier Je maintien dans nos
codes des arlicles punissanll'adllHî!re?
Si ce n'(~sl pas une vengeance, c'('s! lin pr'oc,;d¡': ulilis¡j par le poursuivant pOlir J¡Útel' la solutiun de sa
demande en di vorce. et éviter d(~~ frais .i udiciaires :
jolie hesog-n" impos{'e il la SO(:il:!é et à ,ns ma¡.çistrais,
Eh hien: en dehors de ccs d(~ux hypolhi:ses, le procl:dfj ou la vengeance, il n'yen a pas d'autre, et rOll
aurait par suite bien de la peine il n{IIISpersuadcl' que
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les articles que nous abl'oge,)U;; sont. n(~ccssaires
mainlf,nir
rint(~gl'il,'· etle respect
de la famille,
pour
~l. I'aul Aùam, I:l'penù¡llIl, eSlim,· l'es p,':nalil,'·,; insurfisantrs,
A l'abu,; qu'dies
fayorisenl,
pOlll' qud'luesUlb, il r(~plit{uc p;t!' un abus pour 1" g,'~u('l'alil('~ ; et il
prl~ccnis[~ cel abus comme
la sanclion
n('c,~ssairf~ de
r,\llulli~I'p,
r¡ui, Ù sr;; Yi'UX, « psl cssellli(~II('fn(~nt
I(~
melhOn~f'
", de tous les adulli'res
r¡u'i1 condamne
,l\'e(~
un(~ 'xlraordinail'c
yiolen,'c
rigoristr,
:lVCf: 1111f'sainle
hOl'l'rur de la pn,;;;ion el des" honteux allachernents
de
la chail' el du lIlonùe, .. ))
L(~ virulent aul.(~lIl' dl~ la ,1romll' dl' l':ll/lIJ/Il'
prt'·tend
qlW la justice,
« au licu de IH' recherchet'
11':;adulti'rcs
que :-'U1' la re(lut~11' de,; maris,
dcvrLlil., sponlan(':mf>llt,
m!'llrl' allx trolls;;es
Ùf>Samours
illi,'ilcs ses limii'rs dl'
poLct', faire c!lllstall't' le,; lla¡.\'rant,; dnih ("_jl['ononccr,
d'orlie,', I('s divorces
l'~¡.\'a\ellwlll const""\1li/,,; h Cf>';~or[¡'s
de pJ'O(~i's-verhaux
l>,
M, Elllile F;¡gu¡·t. qlli d¡;plore pt
cont!amn" le;; Il1I~fails de l'a<lultèl'(',
tout autant qu"
1\1,Pa111 ,\da111, Ill"sil,' rOlll'lanl il If>sui\Tl' .I\1SII\1c-I;\, El
ill)ltsl~r\'(~ lri's finemrllt
: " \'"ni,' dil'l~ il \1n Itlal'¡ complaisant:
l( \',)lre fClIIllW vous trompe;
cela vous e"l
:'gal on vous (',,1 prolitnltl,';
dans h~s dplIx cas \'fIUS
<l t>!l':-'
uu ,'ibin
!l101bi('Ul' f>l n011" 1;1Cnlrl'Olb ; r,'llwr" l'it~:r.-I'OllS,J¡> "'~ r¡1If> nous ne YOU" ('oll'rollS pas \'ous" mL'lIw ", il 1,\ \'i¡':Il,~ur, ,j';\(,l'crterais
l:da, l'Ihis ),l'nir
dil'Ü à quelqu'un
qui nI' sait J'icn : « \'OllS êles c" que
« I~ lllaJ'is sont
qud'IU(~/'oi,; et nO\1'; traduisons
votre
" épou;;e en plJliel' c(l['rer.tíonn..]l"
", c'est bien dlHicat
et aussi c'cst bien cl'ue!. O¡', ('omme il est a,;sez difficile
de savoir, le plus sOUYl'nl,
si un lIlari ('st complaisant
Il
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:HH
1.1-: MARIAGE
ET
LE
DH'flBCE
ilE
DE~IAl:'i
ou s'il esl avcugle, c'est, daus ["US {¡:s (:as que la
mesure conseillée par M. Paul Adam serait terriblement
délicate .. Je demanderais
à M. Paul Adam de creuser
son idée, de l'approfondir,
de l'analyser et de présenter
là-dessus un projet de loi en forme. )J
Nous entendons bien la véritable pensée de M. Paul
Adam, sa pensée profonde
que rejoint la nôtre.
Comme nous, le magistral historio~raphe
d'un ¡Mal il.
travers les liges a foi dans la possibilité du règne de la
sincérité, de I'ah"olue franchise, parmi les homme",
griwc au'quel pourrait s'anéantir le séculaire « mensonge vital » et se réaliser le merveilleux paradis de
Swedenborg (1). L'adultère dissimulé, secret, dans un
tel âge de pureté spirituelle et sentimentale,
de j ustiee
universelle el ù'universelle liberté, serait inexcusable,
abominable.
Et nulle objection ne saurait plus ùtre
faite à la nécessité de u la rupture préalable et franche
au grand jour )), pour les époux d(~sunis. Mais est-ce
donc le meilleur moyen de préparer cette ère idéale que
de menacer, que de condamner
les amaIlts retenus
encore par mille traditions, par maints scrupules héréditaires, que de les contraindre il une fl'anchise immédiate, brutale, fertile en conséquences tragiques, que
de leur refuser le temps de dénouer des liens que la
pitié, parfois, leur rend encore respectables! Ce ne sont
rien moins que des exécutions que demande M. Paul
Adam. Elles n'apporteraient
qu'une
franchise contrainte, désastreuse,
qu'une pauvre justice momentanée, le plus souvent fatale et qu'on ne tarderait pas il
:,1) « JI fuut que l'atmosphère
spirituelle
se transforme
Ii tcl
point autour de nous qu'clic linisse par ressembler
il l'atmosphère des beólux pays <lu sit'c1e d'or' de S\\'ctlcnl>or~ "ti rail' ne
pel'fiwUa iI l"lS au mensonge
de sort il' de III bouche, » ~Iuetrrlinck, I,e Tnisol' des Ilumbles, p, 2i:l.
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L'ADCLTÈHI:;
ET
LES
CRDlES
PASSII)"i"iEL~
;¡¡!}
ùélester.
Il faut d'avorù
y préparer les générations
par
la réforme
des lois, ùcs mœurs et surlout
de l'c·ducation (1" C'cst il celte dcrnit'l'C il réaliser Jafrand\isc
uniyel'sclle de l'amour.
Car jamais
la franchise
ne naquit
de l'oppression.
Elle ne peul résulter
que de la justice
et de la liberté quc no u:; demandons.
En ces mat¡i~res,
laconscienl'e
seule ùoit faire loi. L'intet"'Clllion
de la
socidé ne peut êlre nlOlivl'~e que pal' un dommage
il elle
caus',~~. Ce ll'(~sl Ims le ca:;, qnoi <¡n'cu éCI'j"e M, I'aul
AÙ'l111, ;'\ tdie \Ireuvp, <¡Ul~les \'l~dat:lelll'5 dn Code euxmêmes l'efusèt'l~lll de donner au millisti:re public le ùroit
ùe ¡::'iillll1i5Cer dans la pOUl'suite cnr;ag('~e par le mari.
La famille lI'est plus la cellule immuaLle:
el fel'lnée
des temps lwimilifs.
« ;\ous
ne sommes pllls au temp5
oÎl la descendance
d'un homme
s'ubritait
toul cntière
SIlUS Jes peaux de Louc de la tente, assemùl(~(~ aulourdu
fo,' '¿l', prol('gée pal' 60n chef, son maill'l~, son père (2). "
Et le mainlien
de:; « Jignl'(~s ", inùelllnes
de sang « étran~er ", importe
moins il la société que la lransmission
héréditaire
d'un esp¡'it élcvé el (.l'une conscicnce
noblc.
COlllvien
de « lignées
", d'aillcu¡'s,
qu'un
san¡.; dit
éll'UD6cl' a ¡'eviviliécs el non corrompues;
~1. {'au} Adam
(1) C'l'tail aussi l':wi,; de Stendhal.
11 ,;vllluÚLJ.il 'Ille /.:S jennes
fíl1e~ fus,;enL mises ~L llli'lllC de cvllmÚLl'e les j,culles I1llll1111('S,
dans ,les soir,'",s sl,,;cÍlLks. el, pal' snill', d,' faire lln chuiJ' libre,
1l1lÙ'ctllt'lltr(·~IlÜcbÎt~tl'prlluvl~, d'/l!llf/({¡,i.«
tJllt'llpll ..
=~jellIlcs
fdkg,
ajlllllaIL-il. iLuriLienL des 'LlllQIIl','; JllaIIICUl'eUSl'S, IlIiLl:; Je IWIllhrc
tirs 111;.u'lSlI'UIJ'IH: ..~ pl (lc:-, lll:tllvab I1H':nngl~s dilllÎlluer:Ill
¡tans
lll1l'- illllllense propol'liull,
AlOI''; il ,;l'I';lil lllOin,; ,1I'SI11'O" .ll' d\l'l'c!.er iL puni!' Jïllliddili,
¡¡al' la /tullte:
h loi ¡\,1"1I1 aux ¡cunc,;
feJlllne,; : « Yous ''''el. elwisi \'vlre lll;lri ; ,u)','].,luÎ fidèle, » ,\Iurs
j'adlllettl'ais
h l'''ul''llile
et h l'UnÍllOlI l'dl' ¡es Lri\'un;LUx ,le ec
qUt~
l\~:-l
Anglais
appellent
{:FiNli/lal
COIIl.'c¡'srdiull,
l'. :!l.L, .J .-J. BO\l:-,:-,e-;\\l a.vilit COJlI"ll un
il. ce ~\1Jet, Sa L,.I/,'" " ,11. ,r,tl~,''¡it'ri,
Ùl'ssl'in
(Pelito;
Il
{lJe l'.lulOul',
analugHl:. \'011'
",J¡ef~-d'll'u\'r";
l'. ;!:l~.)
V; M,
(>j.'IT"
LOll''',
,Irt'hi}i..l,
p, l~~.
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a:;o
LE
MAIllAGE
ET
LE
lllVOIICE
DE DE)IAI:'I
<lot-il don" oublit\ J'exemple famcux, l'apporté par Plutarque, de l'austère
Lacédémone,
où les épollx qui
craignaient de ne pouvoir donner de beaux enfants ti la
patrie, choisissaient eux-mêmes un beau compatriote et
l'olfraient comme amant à leur femme. Déclarr.r que
l'atavisme paternel est généralement noble, tandis que
l'atavisme de l'amant est menleur (?), est pu(~ril et bien
peu scientilh/ue.
La nature se soul~ie bien de celte
arelmïque distinction entre le ma!'i el l'alliant. Les
espi!ces, les races se mêlent selon ses desseins Inj'stérieux. Hormis les unions de dégénérés,
toutes les
unions « électives» sont excellentes. Et la science, en
même temps que l'amou!', y souscrivent.
La femme, évidemment,
doit accepter les l'ansé·
quences de sa passion. C'est pourquoi nOlls la voulol/s
rendre il la fois libre et responsable. ~[ais, pour quelle
raison:M. Paul Adam affirme-t-il, avec une durcté vraiment pt\niole, que presque toutes « préfèrent les détours iufect::; de la ruse. )) ;\'est-il pas plus juste de dire
qu'elles y sont (luelqucfois contraintes par les npcessités économiques
et surtout par ICllr admiraulc dévouement maternel.
C'est pour eons(~¡'ver et sauve·
~arder leurs enfants qu'clIt~S subissent encore la violcnce et la eruauté de certains hommes. JI y a quclque
inconséquence il le leur reprocher.
¡\in,.;;i I'adullè¡'e ne doit plus èlre un délit, plus Oll
moi ns sévl~rerncn t et toujours aousi ..•.
emen t rt'prim(',
mais !ln motif péremptoire de divorce ofl'ert illa loyauté
des époux, A eux de décider ou non de la ¡'uptllre de",¡nt leur conscience, a ..•.
ant d'en appeler aux trihunaux.
La loi, (lui est l'expression de la justice, " laquelle n'a
point il prend!'(' parti n, np doit pas !lCIIJVOil'1(~lIrimposer ce diYOl'ce. On /l'admell¡'aít pas llLe loi ([ui ol}ligerail ¡lU mariage; 011 Il 'en peut admc ',Lre da\'ant'1!)e
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L',I,nu
Thn: ET
LE-: t:HIMES l' ASS¡O;,/:>iELS
:351
une qui oli.i~e au ùivorce.
C'est u\'ant tout, dans l'un
camille dans l'autre ras, une allaire de libre volont(;,
Toujour:-, est-il (pie la théorie de M. Paul .\dam jure
5in¡:;ulièl"~nellt
avec toutt~ son tl!U\Te ct IIlt~me avec
toute,; le,; autre;;. pal'til~,; Ùt~ sa JJo¡'(de J" l'.\'1I01!1'.
A
ùëfaut
de jusliticatilJll,
lWUS ne [H!ll\·ons y ln,uver
ù'explicali,)ns
qu'en dehol's de celte "'U\'l'e. jl. Faguet
estime <[U'l Ct~ volullle « e,;l dl'~,;i",n(: au lOlll l'relllier
rallg, et I.I"U1l' av(~(: ([upl'lue
indi,;cr0lioIl
1'0111'un de;;
pl'i\ lk \(!l'tu d,Iut dispu"e
L\cade'mie
f1'lllI,:aise, » Ce
sl:l';lÏl, ;¡ lI'Jll'll a\i5, trop ou ll'UP peu. M. I'aul,\dam
bilr(~l'a cll'tainenwul,
un jour,
ce fÙeheux
dmpilrc
eon,.:u dans une nuit de mauvais souge",
Lrs ljuo;!ques moi,; lk prison, les <[uelques l'enlailles
de francs ll";¡mende l'rononc('s,
qu'il s'agi:3::ie du mari
ou de la lelll!lW, "out odieux ou ridicules.
\·oyou~, ,1(Jnt~ 111aintenalll
si IIOU'; lrOll\'lJllS, dan,; le
lexte Illt'llle ,les ¡ll'tide,;
du COlk ill~n;d, qui ue (Ol'J'es110lllleul ¡Jus il nos 11l1l'1Il'~, le;; r,lÍsulIs (lui peuycnt dé('iJl'l' lk ;1~\Il l11ainliell.
La :-;(),'i,"L.·' ,'()nsidèr(~ si llien Ll(lulti~r(~ COl\1I1H: un
dt"lit pl'i\é <¡u'(dle ill'('Ullnc,', Ù la 1.)I't:'l'o~aliYl' la plu" iUlpUl'lanll'.
la 1'111';rCIIIJulabl,,, llui lui (~,;t I't's('1'\·(·~'; l'our
Lou.:' le,; ;lUtl'I'S cl'iuw" el d,·,lit,;. Flle a, en l't'alitl~, ilbdi'lu{, son .h'oit d(~ pO\lI',;uitl' (~lItre lcs l\1aius d'un particulier, puisque
lui ,;eullwutre'l'l,lll1l~r
uue r¡'~pre,;sion.
C'e,;l il b~,olument anorlllal et eou lraire au x }lri uci \lI'S de
la loi p(",1aI(~ lels que 1I0U" le;; cnlllprelIOlls
(~U :-;('I),"l'al ;
de plus, ce pouvoir l',orbilanl
el absolu. est dOIlIH; eel'lajncmell~
¡\II plu,; IJlau\'ai,; ju¡.;e, il eelui qui ne peul
l'ollsiùéJ'eJ' ks L1Ïls ¡(vce le calme el la tranquillité
né-
BANCO DE L
IlauOTI5CA
A REPU811CA
LUIS - ANGEL
ARÂNGO
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:¡;;3
LE MAHIAGE
ET LE DIVORCE
DE nE~[AIl\'
cessaires au justicier, il. celui qui en soufI're et qui devient ainsi juge et partie pour son propre cas.
A un second point de vue, on a créÚ un délit. relatif;
dans le même cas, un mari poursuivra,
un autre ne
poursuivra pas: c'est là une véritable perturbation,
~n
véritable énervement de la répression.
l'lous savons bien que le mari dénonciateurne
peut
exercer aucune action-et que c'est à la société seule, représentée par le ministère public, qu'il appartient le
eondamner. Mais c'est une sublllitéjuridiquc;
le III ri
est il ce point rnaitrc de l'action qu'il peut J'arrête, il
toutes les phases de la procédure et même, pouv,"ir
unique, suspendre les effets d'une condamnation PI,)noncée et faire cesser l'auto¡'ité de la chose jugée (n
pardonnant.
'
Pour comprendre davantage encore l'immoralité d'un·
tel système, il faut savoir que le mari, même bénélciaire de l'adultère de sa femme peut néanmoins faire
condamner le « complice» par lui exploité. Le pire e=t
que celle immoralité esl légale E:l qu'il en rejaillit une
certaine honte sur la j uslice el pur suite sur la sociét:.
Autre singularité:
Si la femme a commis un adullére, elle pourra étn
poursuivie;
mais si celte femme a elle-même un mad
qui la trompe en entretenant
une concubine au domi·
cile conjugal, ce double adultère désarme instanLan('··
mentIe l(~gislateur; la société se décla¡'e satisfaite dl:
régale culpabilité des époux 1
Quant aux enfants, ilne peut rien yavoir de plus pL
niLle pour eux et de plus regrettable que la comparu·
lion de leurs parents en police correctionnelle;
le scandale qui éclate dans ces circonstances,
ne peut qUt~
rejaillir sur leurs fronts innocents.
La loi, Loujour:;
aussi étrange momlisalrice,
condamne,
dans l'inl¡)rÓt
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L'AOrLTf:RE
ET LES CRBŒS
I'ASSIlINNtLS
;)1);1
de l'enfant, le père ou la mèl'e coupable, mais les absout
tous dellx lorsqu'ils se sont mutuellement
trabis, toujours dans l'intérêt de l'enfant! Que penser d'une
telle loi?
On sait que, grâ\:e aux circonstances atténuantes toujOlll'S admises, la peillc prononcée contre la femme
adultère l,eut être réduite à moins de six .Jours de prison et rnl:me simplement il une amende dontle ruinimum est de 16 fl'Uncs, AujoUl'd'llUi, ln tendance générale de:; lribunaux. est de n'appliquer
qu'une anlende,
le délit d'adultère ayant perdu à leurs yeux toute gravité, ce qui est assez logique.
L'adultère, nous le répétons, est la violation d'un
simple c(,ntrat civil, violation qui doit avoir' pOUl' sanclion la pronnnciation uu divorce et de toutes sc" conséljuences, C'est, d'aillellr's, ce que semblaient avoir compris les léh"islateurs de lH1H Cil abrogcantlcs articles uu
Coue ciyil qui J'éSel'vaient aux triLunallx le droit de pronon¡;er ulle peine l'antre l'épouse adullÙl'e cn même
temps que la séparation de corps ou le dirorce, touJOUI';;, il (;::;t\'l'ai, sous réserve du droitlllissé
au mari
d'arrête¡' refI'et de la condamnation, à la condition qu'il
consellte il reprendre sa femme. Abrogcr ces artieles,
c'était laisi:'er entendre que rOll ferait l¡ientÙt dispamitrc ceux ùu Code pénal. Le Sénat, malheureuscmcnt,
s'y oppu:ôa.
Celle l'l:formc, prÙpos(;e par J'un de nous (1), \'n lHn:l,
futl'eprise '.ln 1891 par M, Viviani. L'auteur de l'J/ùJJlnLt;Femll/p.,
interviewé à ce sujet, répondit en démOlltranl
la nécessité de rester dans la logique dl!s choses. « Ou
vous d\iclarez le mar'iagc indissoluble,
(lil-il, et alol's
vous frapI-H~l.lout acte y contrevenant
de certaines
{Jj
~l' Henri Coulon.
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351
LE
MARIAGE
ET
LE
nIVOI:CE
!JE
BEMAIN
peines, ou vous le réduisez il l'éttÜ de simple contrat .!t
alors vous devez placer les parties contractantes da' s
les conùitions qui régissent les engagements mutueh:.
Or donc, que fait la loi du divorce, sinon de placer Ig
mari el la femme dans ces conditions?
Un des del';
contractants perd « pat' le fait d'adultère », le droit Cl
continuer il jouir du contrat. le contrat est rompu.
C'est tout simple, Que viennent faire ici les peines COI'
rectionnelles'! »
gn l!l01, 1\1, \"all(':, alOI':; ministre de la ,justice, dl'
clam il la tribune du Sénal que ces pénalités devaienl
être supprimées,
l'adultère Ile devant plus èlre consi·
déré comme un délit. El l'article 2!ll; du Code civil,
interdisant
il « l'époux coupable » de « se marie;avec son complice H, ce méme jour, fut abrogé, Excel,
lènle mesure qui « aide/'a les sincérit(·s
volontaires (1). H Mais les J¡>gislateurs populaires, par UnE
incolls(:quenee
qui leur est habituelle,
ouLli0rent le
complément aussi logique qu'indispensable
de cette
réforme, à savoir l'abl'Ogalion des articles du Code pénal corre::;pondants.
Il en résulte qll'aujourdÏlUi
encore les (( compliccs "
d'adulli:re peuvent s'épouser, Ù moins quc le mari délaissé nc les ait, selon son bon plaisir, tués ou obligés à
retarder l<.lurunion, en les faisanl emprisonner. Et nous
présumons, sans grande témérité, quc no,; pal'lemenLaires lai::iseronllargementle
temps aux ,;pécialistes d(l
la scène de tirer quelques drames el quelques yaudevilles de celle exceptionnelle, de cdLe riche situation.
L'adultère du mari ne peut dre puni que ùans un cas
absolumenl particulier, celui de l'entretien d'une concubine au domicile conjugal. Enh'dicu et non simple
',') ~l. l'alll Adalll,
I.a ,\Junde d"
l'aOlo/Ii",
p
il.),
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iutl'odud.ion,
dont: installation
]lOrs de h, absolution
permanente,
Ù
dem(~ure;
rOlnplMe.
Lïnjuslil:c
de celte Il1l'Sllre est llagrante;
elle est le
Ipgs d'lin loiutain ¡¡aoisé. Dans lcs lois anti(lUC~, Il' :,10t
adllltÜt~
u'a jamais
flu'une signifit:ation,
l'adllltt're
de
la f'elllll1
et k, 1','~pJ'(::isious l'r.lig-i(:uses, lc:s l'rescl'íp.
lions, Jc~;condamn,ttiuns
jlldjc:iail'l's n'ont jamnis qu'un
ohjet, le c!¡Ùtirncnt de la ft:mn¡r,. " POlir dlc, au moyen
f);
¡\g-c,
I'i:mpl'isolIn(:ml'nt
elle esl. surprise
éll~rnel
dans lin L'OuI'cnt, et si
en pleine
fante, permission
pOUl' l'l:jlllUX ('~'aller chercher
:iOIl (ils et
se fail'e i\s~istel' par
lui dans II: meurtre
dl' sa m¡~t'C(l}. )) (Junnt à l'adulti'rc
du mari, Ù peine l'sl-il nOllllJ1l:, 1 tH'Ore moins puni.
!lien de pllIS simple:
l'adulti.'I'() UlI m,u'i, clid et seigneul',
n'(:tail qu'ullc faute vis-it-vis de lui-m,"mc, tout
ail J>I\I~vi,,·Ù-vis Ùll p,'rc uu IIIl ¡Hari dl~ ~a complice ;
¡nais qUHnt il sa femme,
il ue many,uHil pas fI co y,uï!
lui devait, pui"<1u'il tH.: lui del'aill'iell.
,\in,;i (IUl' le disait Hoederer,
dans la ùiscussion
du Code, un estimait
qu'il ~erait contraire
au:\ bonnes llllf'tlfS d'aulj)['iser un,:
fcmnw ;\ sc plaindrc
que son mari la nt:¡.)li¡.>e et que se,;
ue
suins
SOltt
I'lni:mllle
inscrivant
pOUt'
\Jne eoucubinc.
proposition
que eoHe de ,:(~Slé~isbteLlrs
dans une loi du
el de la fomme
p.n lllalii~l'e
(l't'il ,;-a!)it de loi jll':n<llu,
contrai!',:.
Le.; Cf,usÎ'qllenœs
dil'OITü
l'égalité
qui,
dl) 1Ï1Omme
(i'adulli'rc,
ùél'p.ndcrd, 101'';une diOiposilion absolument
de l'adullè¡'e,
nous dil-on,
ne sont
pas les mêmcs pOUl' l'J¡omme et pour' la fl'mme : dan"
un eas, le mari peut sill1plemenlavoirdes
enCanls adultérins, mais il pr'ut les dt'SaVoLler; dan,; laulre ('as, un,
mari peut downil'
le pi're ùes enfanl:; adult~L'ins
de sa
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Jal;
L~ MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
fèmme. Or, ce n'est et ce ne serajamais une disposition
pénale qui pourra empêcher la femme o'introdúire des
bàlards dans le maria~e. 11 vaut donc mieux dans l'intérêt de tous rétablit· l'égalité entre rtlOmme et la
femme en matiÙre d'adultère,
au point de vue pénal
comme au point de vue civil. On peut le faire en faisant disparaître toutes les dispositi.)ns pÚnll1es, si l'on
admet not['e théorie sur le mariage, considéré comme
un contrat civil se suffisant à lui-mhne,
Et maintenant,
qu'est'~e qu'un crime dit passionnel '?
r(~polld plaisamment
M, Paul
Adam: CI C'e~t la devise du romantisme ", dont nous
héritéimes, comme nos lois de la cruauté et de l'iniquité romaines,
« Aujourd'hui
le m(~canicien qui tue la brunisseuse,
ruc Botzaris, nI' cède ;\ la sauvage¡'ie 1Il{:diévale que
~r<Îcc aux dl'amcs de Théodore Barrière, d'Alexandre
Dum:ls, de d'Enner.\·, \:'1 il I'¡nlluentc de la littérature
hugolicnne. Il se \'oit ainsi pareil avx per,;onnagcs de
lhéàlrc. Ignorant les poètes, il rechcrche la cél('~hrité de
l'adeur par les moyens qui la procurent aux lueurs de
la I'ampo,
« Avant le romantisme,
l'amour l'tait une chose
joyeuse et libertinc. La théorie de la nature prêchée par
Housseau, Bernal'ùin de Saint-Pierre,
Haynal, les encyclopédistes, avait prescrit aux amants Je libre choix.
Mais, les invitant à la volupté, elle nc lC1Ir prêchait ni
l'hypocrí,.ie, ni la farouche possession qui s'arfir'me le
fer au poing. Maris et amants usaient de tolérance.
LeuI's amies les quittaient sans qu'ils résülw'senl de les
mctt¡'c incoutinent il 11101'1.Ils respectaient
le li¡)le
« ¡}lysl(;¡"~ ,.¡
S(lll,?
!l,
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L'AOtLTÈRE
al'hitre
bras
ET LES CIlDlES
de la 11I'lle volage
qui
se
PASSIO:\':'iFLS
plaisait
rn
:~~ï
d'autre,;
'l.
Cdtc « eXf[uise complaisance»
réKna:1u temps de la
Ill'volution,
ùu llil'celoÎr'e,
Le crime
passionnel
était
rare, " \\'ertiler
n'n pas conquis la France avec les alliés
Je IHU et dl' lH10. Inutilement,
I'AdollJ/u: de Uenjamin
Constant
plc((rniche .. ,
l'
Après Watcrloo,
les Allemands
Occup(~nt la France
jusqu'en
IHUi. La Cour les fde, Ils ont ramcné
le roi.
LCIH' ¡\me est initit:e pm' les fashionubles.
¡raillellr's
(¡'dhe
el ~cliiller posse'dent
l'essentiel
pour persuaùer
lt: !-;(',nie, lIugo s'inspil'{l úe \\ïelaud
ct d'Cillant!.
J1 leur
elllpt'UIIte la ballnde,
L'appareil
afl'rellx Úll lIlo~l'n ¡¡gc
ressurgi'"
Voici vcnues toutes lesfian(:éesdr:
la ~Iorl. Du
rornulltis\J1e
allemand
nait le romantisme
frnn~'ais qui
s'adjoill', le sens de la cruauté maure, italienne
c:t e::ipa¡.;nole. Quand ¡\lexandr<, Dumas fils écrira sa I)!'oc"urt~
J'I/e-fll, sans duute ne saura-t-il
plllsguj·[·c les origines de
son aphorisme
brutal. Pas plus qur. ne Je s,wen! lcs lIlcurtriers de nos boulc\'al'ds
et de nos 11t',tds g,ll'nis fI), »
On \ln saurait rien reprendre
ft cette ingénieuse
intcr·pr,'·tation
Jilt()raire,
Le crime dit passionnel,
c'cstle
crime: t~e la jalousie
et de la hainl:, sentiments
que le
romantisme
"0 eGlI1plu! stupidclllent
il l·é¡(~br'3r. « La
jalousie,
dit encore excellemment
aux femmes l'auteur
de la l'm'CI', ('st le mauvais
désir' de l'homme
qui veut
posséder'
votre csprit,
ainsi que Je bélail du IJUtin.
Elle estla simple
sur'\'Ïvunee
du mou\'cment
sauvage
qui portait l'ancNrc
il (jtrangler,
cn la fécondant,
la femelle sur'pr'be au détour de la rocbe. On ne sait quelle
aberration
sentimentale
consacre cette rage d'assassinat
passionnel.
l>
(l :\1. I'anl Adam.
¡/{
,l/ol'l/le
de
l'.II/JOIlI',
p, ~1.
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;~1>~
LE MAH1AGE ET
LE mVORCE
ilE
DEMA!:\
Et ceux qui tuent ne peu\"ent prl'~lendre il moth'lr
leur crime par l'amour; cal' ils ¡¡'aillll/ient
}iluso
« Voilà. qui est immuable JJ, au <lire fortement Óta\è
d'une femme de leUres de tall'nt vraiment oriKinll',
AUI'el. « Que le monsieur qui tue ne se croie plus héro"
dit-ellc, et le fait-divers lIeuril'a dïlUmanité au liE I
d'exhaler la défroque romantique.
L'homme moderl],~
qui s'écoute et n'écoute que lui saiL que nul amour,
m~me exaspéré) n'a conseillé le (('ime et n'y conduil.
sait que pI'ès de la vengeance, à l'approche de la ehaí¡
(elle toujours innocente) les bras men<.lt;ants se d(icris·
pcnt et sonl envahb par l'impuisHlnCe de lluil'C. 11 l'au·
lirait, quand l1iOmme se grise des exploits d'autre:;
assassins"
d'amour ». qu'il entende ce ai avcrtí;;seuJ'
de la conscience ravahie : « Tu le déclasses, Il n'y a plu"
un homme, vivant au milieu dl) la sociéll~ pensante, qu:
admette un seul cas
l'on puisse tuer l'ètl'e que I'Ull
aime; oÜ on le puisse avant d'êlrü déchu par un vice
attei~nant le libre arbitre, paI' un vice étranger il. l'amour, par un vice anti-soeial.
« L'amour
I'Ùt-il passion cons(lille la sUl'humaine
faiblesse, Il ne peut que la patience et le respect
de la vie ehèl'e, L'amour ne peut que les larmp-s ou
l'amour.
« Il ne sut jamais que sc donner tort.
« Que les juges le disent et qu'ils modi'l'('nl leur cl(\menee, en lisant de meilleurs auleurs, i"ious ne pouvons payer toujours le faux lyrism.~ de jadis. Ceux qui
tuent, fussent-ils amants, hommes ou femmes, sont
aSflassins sans udjeçtifs et je voudrais dire sans sexe.
Ils devaient en avoir la tarc au pouce, au front 011 dans
la peau, l]s pouyaient yioler le I'(·sped. dll sourn~ humain et se salir les mains un sang d',~la faiLlessc, Ils ne
savaient se venger autl'ement;
ils Il,a\'aient pas J'es-
oÙ
¡)
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pl'it, p":" ¡J'J scnsualit,;,
L,'urs
mains
ne tremblaient
pas
devant I'ilícon~,:ience
adorable
de la clwir, ùüvant le
pli terdi,', d'une jeune bouche: ils n'étaient pas amants;
qu'on les dl¡îtie; \'oilà le crime (1). \)
Or, les ju¡;es qui ne c(:ssenl de protesler, aycc une
ohstination
r\~\'{'latric() de la plus indiciule
tr:rrenr,
contre
la suppre:-:sioll
de ch¡llier
:-;ionnds
les
(TilneS
comme
de vi')]cllcc
les
a\'eu~I,:
de
la peint:
de mort, hien loin
qualili¡;S de pasdangereuses
manifestations
fanssemcnt
plus
et de sauvagerie,
Cil
acquittent
unanimement,
ahsurdernent
les auteurs
que pare il
leurs ~'pux nous ne savons qucll() iglloble allr,"ole. Le
jury dl: la Spin!:, hier encore, acquiLlilil un mtlri eoupabl<: d'avoit, tUl: J'amanl
de sa femmc dans des circonstanccs
pill'liculi''I'emt'ut
oùieuses,
« Ce mal'i, 1'3ppartl:
lIlI
clll'lHli'lIl1'ur
""!',
{rl's
aYI,!,ti
dl'
:-;01\sort,
mais
voulait cOUl'ir aucun risquH commc « ju."ticier 'l,
avai': jugé bon de se raire entOlll'Cl' d'a,,"l:s;;c1\r,;; ceuxqui
Iii:
ci, gr<Îce
Ù l<~Ul'
l]oI'1hre, s'{'taient
a;;":llJ'(";; tir la per-
sonnc de ramant
l~ll'avaient
olrcrt, aillsi solidement
maiutenu
el r('dllil il l'impnissance,
aux coups de revol\'t'l' ùu m'll'i
outragé,
C\\tail hien une eXI;cution, dans
tou~e la forcc du tel'llle, puisque
le bourreau
opérait
en pleinú sécurité,
avec raide de gendarmes
volonlair-t·:,; (:¡\, "
1; Am'cl : «II n'y a pa" ,k ('rinH'" ¡,,¡,;,jnnnrl,;».
I.p ,'elll/'W'
\Ili fl'" iL'I' 1!llIj:.
\:!I \1. 1',\\Il 1;'\\1I"t, I,e tlroi! (lU. "¿eu!'!,.,,, I.a Lil¡prlé
S janViCI'
'5)
l!ll~
.
AlItl'j~ t:Xt'nll.}1]
La C"m'
de :-;:ill\"a.~rrjc
Ill:1.dtalc
:
,ras"i,,:-
dr n':1I1'e, ¡" 1, j:U\\iCI'
l!IO:i. :""I"ittailun
jOlll'nalit>1' :)el~U~t~dt' deux :)..¡ ...;a:-.:.sjnal~. ¡fuue tel1latj\ï~ lra~;--:.as:--in'Il ..t t¡" hlc,sures
volomlaírc<,
I.r, \"jclilllr~ chient "1 frlllllle
el I"\lll;¡nl
de celle-l'J, 11n nOllllllU Frl'cy,
'lui la p'Hl",ait
,l l'inconduite,
« Oscar
BunnUlIVrie¡', I':U;CllSC, ;C rendit,
le.:2 oct"hre
I~Oj,
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360
LE
MAIUAGE
ET
LE
DI,ronCE
DE
DF.)IAlS
Dumas !ils lui-même
protesta il maintes rcpt'ises
contre la tolérance ùu Code pén¿tl en celte matière,
tolérance que le néfaste sentimentalisme
des jurys
transforma
en un véritable et constant encouragement
au meurtre, " Cette loi, déclara-t-il
en lH!14, que je
trouvais h'iste et misérable, an temps oÙ le divorce
n'existait pas, je la trouve bien plus anormale maintenant que le divorce est rétabli. Comment se peut-il
que, dans l'adultère, le meurtre reste excusable au
point de vue de la loi, alors que cette même loi Il supprimé l'indissolubilité
du mariage, » Et il s'effor~a
de justifier le dénouement tant incriminé de son drame,
!trmé ,le 50n fusil, vers s"pt heures du soir, à Ja maison
de
Ilére)', Celui-ci s'y trouvuit avec sa maitrcsse,
ainsi 'lu'un autre
galant ,le la dame, le nomll1è Yvon
Lu IllJison était close,
" Il invectivit d provo'IlFl Férey, PUi5, p"rsonne
ne lui ayant
répondu, i!Jan,:a des pierres sur les fcnétres et, grilce aux ell'orts
qu'il fit sllr l'un dcs contre,-ent.;,
réussità
l'oulTir;
alors, il tran,rs
les vitres 'lui "olèrent en éclats, il til'a plusi~urs
coups de feu lÍ.
l'intél'Íem' ,lc la pi'-",c OÍ! sc trouv:\ient
la fcmme [¡onnouniel'
et
ses comp:lgnons,
rn de ces coups atteignit Yvon, qui fut lég,'rement hless,', il lit t"tc, éteignit)a
lampe et occf\sionna
rie nomhrel1~ 11t~g,\ls.
« Bonnouvrier
(pli voulait
une ven~e,tnce
pIns complde,
rljchilla Sil femme, Fére,;' sc décida alors il oU\'I'ir; ruais, il peine
se ]wés!'nta-t-i1 SUI' le seuil de la porte qu'il lut atteint en pleine
poitrine
pal' un coup (Ic fusil qni lit bitlle et le foudroya.
La
femme Il"nnouníel'
ayant voulu sortir il son tOUl', fut atteinte
pal' dcux ('oups de fen, I'nn IlU hl'us gauche, l'autre ¡\ la p:¡rlie
droite de I'ahdomcn,
Elle laissa tomber son enfant 'lu'ellc portai t
dans scs hr'ls et s'cnfuit sons un hangar sitné il environ 200 Ill"tres du IiI'U du !'I'ÍOle, oÙ elle rendit le dernicr
soupil' '{uelqucs
heures pIns ta!',!. sans avoir re':n le moindre
soin, Yvon, prudemmoot, était resté dans la maison Férey, Bonnouvríer
ramassa
son cnfant 'lui gisait blessé sur le sol et le transporta
chez lui.
q Puis ilrdoum1l.
sur la !'oute et se mit il guette!'
Yvon. "ais
("est su!' un passant qu'il tira: un hOIlI¡mger 'lu'il prit pour le ga\cmt dont il vonlait tirer vengeance.
II le blessll I!'ri'·veIllcnl.
« ¡;(/ln'l (l'ac'lllille¡;¡enl a flI'OI'0'lllé des applaudissements dans
l'rwdiloil'e.'
Il
(J,e Droit,
"'·21,
2'; janvier 1nOX,)
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L'ADI;¡:rf:n¡.;
ET LES cRIME:; I'ASSIONNI':r.S
:~(il
la Femme de ClrlUd,:, en disant:
« :\on seulement
je
pl:1ef~1'1. fl'mrnc dan;; dp;; ('ír¡'onstao('PR lont il fai t particulières, mais je la place sous le régime d'une loi
"qui S'('8t interdille droit de délier» et qui sc dt~da['e
impuissante
à remédier à cet élat de choses. Il est
donc dair' que le jour où la loi pourra y remédier en
Il déliant
", le conseil devra lÎl.re lenu comme nul. Eh
bien! ee jour est venu, est venu depuis lon¡;temps déjÙ,
puisque nous avons le divorce depuis dix ans. »
Les tr.rmes mêmes de 1'article :ii4, communément
(ll'lri du nom d'article « l'Ouge n, prêtent à llnl~ particulière J'(~probation. Ils se ressentent
des condition:;
qUelqUl~ peu arbitraires dans lesquellcs ils furcnt votes,
en mÔme temps qu'étaient établies les pénalilts conlre
l'adlllti~re, nun prévues par la loi du ~5 septembre" í!lL
Les dèbats du Conseil d'I::tat, qui sc tJ'ouvent relat{~s
dans les proeÙs-verbaux
des seanccs du .•i; oovembre lhOH et du 7 février uno, étaient diriges - (~tc'est
tout dire - par S. A. S. le prince arclti-chancelier
de
l'Empire.
Ce~ proci~s-verhaux font foi de l'irritante pur'tialitt\
ùes !f·~gi"lateur;;... imp(\riaux, pOUl' la femme el de leur
constante préoccupation
de protéger exclusivement le
mari, « blessé, selon les termes savoureux de M. 1\'lonseignat, ùans son amour-propre,
dans sa }J /'opl'i,;[,; et
son amour. ))
On ~. relève c(~pendant cette observation du comte
Htlgnullù :
« Il serait scaodaleux
qU'un mari fit condamner sa
femme comme intidèle et que, néanmoins, il ne youlÚl
pas rompre avec elle »; Ù quoi le comte Tr'cilhard,
fidde aux principes du Code Napoléon, se I¡¡Ua de répliquer : « Il faut laisser libre le mari qui veuL faire
chCÜier sa femme, sans divorcer ni se séparer. ))
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:lG2
LE MARIAGE
ET LE llIVOHCE
DE DE:IlAI:>I
Singulière 1ibert{~, inspirée plutôt des lois bar¡'arl~,
de l'ancienne Itome, de Lycurgue et de Bolei;las, du
coutumes efl'royables des Saxons, des Péruviens et do
la plupart des peuples orientaux, que des usages de
l'ancienne
France et surtout de la Gaule où les eoupables n 'étaicn t tenus qu 'à des réparations pécuniaires.
La vérIté est que l'artiele « rOlJge Jl ólpporte, selon
l'apprériation
de Bedel, line exception terrible il ce
pri ncipe que nul ne doit se venger lui-mème. Et dans
quel cas apporte-t-il cette exception '!
Dans celui de meurl¡'f! commis par l'épOll.l' ....•
« Le mari seul a ce privilège.
Chez les Homains,
la loi Julia donnait au père le droit de tuer sa fille et
le complice surpris en flagrant délit dans sa maison ou
celle du mari, l'0urvu que sa fille flit sous sa puissance
et que l'un des deux coupables ne fÙt point épargm:.
Le mari ne pouvait tUl'r que son riw¡J; encore fallait-il
que celui-ci fùt Ilélri Mjà par un jugement ou qu'il
appartint à une classe méprisée. -- Pour meurtre do
la femme, l'époux ol¡tenait gràce. »
Sur son épouse ainsi que .~U? le c01l!¡>li('!? Ii l' instant oÙ
illes surprend ..•..
« Si pourtant un des coupables
s'l:chappe et que le
mari entrainé par un premier mouvement
le poursuive quelque temps, l'atteigne et le frappe mortellement, il est excusable : Incontinenti
videbitul' orcidissl1. »
.En flagrant ti,;lit .....
Mais, pnr exception à I'artir:le -H du Code d'instruction criminelle, on ne devrait pas réputer ici flagrant
délit le cas Ol! Ics prévenus seraient poursuivis par la
clameur publi(!ue; elle peut ètre men~ongère et s'MI'e
pronont:ée témérairement.
A Atht~nes, le mari pouvait
luer ~on rival ::iurpris Èv ep'Yl», comme Jisaient les lois
«(
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L'ADl'LTf:RE
ET LES r.RnIFS
PASSIO'óNELS
:H¡:l
de Draeon et de Solon, Mais il n'avait f!\W le droit de
réclamel' une l'éparation pl:'cuniairc, si la femme avait
succomlH~ sous la force, On redolltai t plus ln séduction
que la brutalitl~ )l.
Ce mcurtre cst r:r;rllsaóle.
« L'cffet de l'"xclIse
n'est pas ici dll soustraire le
m(~\ll'tril'l' il touk pl'ine, mais de ne le rendre passible
que d'lInt~ l:onda!llnatioll simpll'ly!ent correctionnelle,
suivant I'ar:iclc :l~ti du Coùc pénal. Ainsi, Ù la diflérenl'û du droit rOll1ain, le mari !l'a pas chez nous le
droit dll tuet'; il en l'l'suIte que la femme et lû complice
ont C'}lItl'C",es attaque,; le droit de légitime dl'Jense " ')),
,\i!lsi l:et article est dangereux en lui-ml'nw par le
droit, ([u'il sl:mble donner et qu'il ne donne pas, Il n't:,st
pas inulile de rappeler, en ('ire!, a\'c(: M. l'alll liuulot,
qtll; l'exl;US¡; 10galll ne fut cré,';e lllle \,our aS,;l!r('r une
répre5,;ion. On ¡;raignait « qu','! défaut dl~cette disposilion, en un temp,.; oÙ les (:il'(~onstance,; att.inuanles
n'exi,;tai,'nt l'th 'ellu,sne dall'nt que de IHfîJ:, le jury,
devaot I'l'1l0I'Illit(; de la peine, l(~:; travau:( forc,',,;, ne
fÙt ¡mwn,'; il lonjours prononcer l'acquittl:ll1"nL » Ur, III
jury, daos sa hâte, dans son délire d'acquitlement
aulomatique, nie non seulement ces intentions, mais encorc
la lettre même de la loi, en n'c~\i¡;eant pins les conditions spédales que nous venons d'éllumél'cr ,!l qui rcstrtdgrwnt furflleltrrnen lIe droítl,;gal, si non moral, à l'implinit.;. Cel al'lide, ¡'ltons égarù,;, est donc un leurre. On
ne voit pa;; bien, ù';wlrc part, [>rJurquoi, s'il de";rit subsister, on ,Úlcl:ortlerait pas il la femme, sans les ml'mes
restridions,
rcxellSl~ ¡('gale. Hien ne peut justilier la
diITl:renl:e adnelle de Iraitement; il n'y a aucnn inl('rl\t
!-'ol.'ÏlIl supérieur
pOlir J'un pllls qlle pour l'autre sexe,
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:l6,~
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE nE~IAr",
L 'Angleterre a toujours vécu sous l'empire de la législation que nous voudrions voir introduire en France;
il faut reconnaitre
que l'adultère n'y esl ni plus ni
moins fréquent que chez nous, bien qu'il n'y tombe
que sous le coup des censures et pénali tés ecclésiastiques, ]11'0 solute anirnœ el 1'cformaliolle
rnOl'um,
Il
constitue un simple délit civil. Le mal'Í qui demande
le divorce pour cause d'adultère
de sa femme doit, à
moins de raisons particulières
agréées par la Cour,
poursuivre
en même temps le complice; et la Cour
peut, soit condamner ce complice à uneréparation
pécuniaire plus ou moins considé¡'able, saille renvoyer
des fins de la plainte; le mari n'est pas admis il réclamer du complice des dommages.intérêls
par une
action séparée, une fois l'action pénale « abolie ».
Nous refusons, dans tous les cas, Ù un mari le droit
exorbitant de condamner sa femme el son semblable à
mort; pOlir nous, comme pour beau(~oup, la vic humaine est inviolable; nous sommes opposés il. la peine
de mort, même pour les pires gredins. Par suite, il
nous est impossible d'admettre qu'un individu se fasse
prétendûmenl
justicc lui-méme par k meurtre, alors
(lue le principc qui domine la loi est qu'on ne so fait
justicc soi-même dans aucun cas (1).
(1) « Dnn~ une conscience qu'une saine et vivante lumière a
suff]sll.Inmcnt pÚnl'trée, dit Maeterlinck, on ne rencontre plus dL'
préjugés qui exigent des larmes, ou d'injustice 'lui veuille le malheur, Il n'y règne plus de dieux qui ordonnent des supplices, ni
d'alllour qui demünde des cadavres. lO (Le Double Jardi/l, p,12\,)
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.\P})EN})I(~E
M, Paul Bourget et le mariage indissoluble il
I.'aut<,ur ,le Cn dicolTc ,'"t, croyon,,-nous,
le dernier
tl{~rl'nst)ur, en Fr<lI)c'~, ti,: !'indí;;soluhilit,:
tlnlllariage,
Crtle
rnólnvaise cause a le pitl'\lX avocat 'lu'dle mérite, I'rohablel1l1nt las d'ètre battu, le pUlllTe honllne erut <lc\'oir réermm,'nt qnilll'l' la trihune du romalll'icl'
l'our cell(~s pius
f'f~'eDtissantes du théÙtrc el de la pre:;se. Ce dernier avatar,
vrJil1Jent, vant 'lu'on s'y anNe.
Ot' dU!le, ~1. l'anl lIoulf!el, s()llicil,~ l'ur le pins h1'U~'ant
joul'lIal du matin, prit sa bonne ¡¡IUllle d'¡[cadélllil'ien
et
""'I'i\'íl, "!lIre ,111(1'('5SIlIC!llldll':; niaiscl'i('s, ('<,ci:
La 1'05s¡I>ilité ,le rompre !l~li,~n du mariage il üussit,;l Jiminu,', le
s"ns de l'acccptation
;.'i) uans ulle [¡1l1li><l'honllnes et ,le
f,:mllles qui ¡[\'lÍenl contl'ilcl,', ,les UIJiOll"; tll<"diucrement
LeUt'eu",-s, mais supportahles,
Ces Itolllme,.; pt l:es reOlme~
lI"ml plus voulu les ~uj>pol'll'l'. Il;; en sonl sorlis pOUl' ,,'cnga;ZH d;tn~ ,le llouvcl!l's unio!}s 'Pli n'dilietlt
l'as SUI":,'¡enrcs aux }'l'cmiiTf'S 'Ipt'cn sa\'cz-\'oUS, nllJllsict1l' lIollrgel'l)
el oÙ ils ont été plus mallll'\ll'l~uX pilr cctle Jél'cption '.inIl
,IÎ
p!lluphlct
'lue nUU" pllbli,\nw"
"n partie>, linns III
,ln (~ fénier
l~JO~, ne fait point corps Q\"pc
nol¡'c u\l\'l'il¡.:e, :\"'anmoins, nuus ;I\'ons cru puu\'oir le l'eprouuirc
i,'i, }lOUI' k <Iiv''l'li';'''ln,'n( <lulcdl'nr.
¡'elite
Cc petil
J(ë}'ub!"//lI'
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:W6
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE IlEllAIN
venlt;e pal' vans, monsieur RO\lt'get~) -- a main,; qu'il,. n'aienl
essay,: nn(~ troisième expt;rience "(plu,.; malheul'(,use encor"
que la st'conde, n'est-cc pas, monsil'ul' Boul'gd o?;
La s/llillít,'· (k Ct' raisonnement
serait ¡'·hranlt'·c par le I'lllS
I"'g"r c(Jlnrnentaire.
:llieux vaut sc tairt' d admire!',
'1;lis voici quelque chose de plu,.; fort:
" Si la France ¡~st, de fait, rOlllaíne,
il t'st absul'úe dl' ll'~
pas la tl'ai(,('l' rOlllllle telle".
u A UIlI, r;ll:e d" tl'aditions
!'/lmaillc,:, dlJnll'JnS de;; l/li,; de
type r"nLliJl, il llluins qu'il ne S'lit hie)) d¡"lHontl'é ¡¡\le (','s
¡IIi.,; salit in,:ompatil'¡es
«\'t'C U'YulUlioll lllot fort 1l1;¡J
cumpris,
t'lIlre I'al'enthl~sc,,;, pilr la lIIa/orito" d,' t:t:ux 'lui
1'i1l'p1itluent il b sociologie, Qui dit ,"voh,lioll,
dit l' han¡.;emenl pOUl' dul'I'l', c'est-à-dirc
ptlllJ' nnintellil'
rf'rlaill'~s
fonetiolls ',sselllielles,
ll,s¡¡ul'iles lle doivent
¡"i1~ Chilll!!el',
:-;in"lI 1'(o[1'l' l1I"u!'l'ait.
Il Pli l'l~sulte (¡UC la ¡oi d\;vùlution
n'est 'Iu'une drs fOl'lIles
de la loi de l'OIl~liIW'(',
IllIlli¡lell..;emenl;¡flil'llIl"e,
el:S tellll's dl'J'llier:;, l'al' le Ljologi~tl' I)uinton.
Dans l'esl'¡"ce,
la I"i traJiti"llllelle
<lc rilldissoluLilitè
du
ntal'iaqe se tI'OU\'C être la loi ÙCpl'''gl'l\s. Enl'ic" ,\III"sl'lli, le
c\;!t~ure I'sychiÜtre
italíell, per:;ûl\lIag\' ¡WU ~\l~pec\. de d,''/'icalislTle, d;¡l\s s;, vigoureuse
hl'ochlll'f~
l'cr la pU/CI/ÚC'!
,';:ul
tli/'u/'ziú
:i;,"lJes, fl'atelli Cal'Íni;, l'a démontré,
II !;'I~~tfondÚ,
l'OUI' clln¡j'i1ltl'e l'intr"duction
du divorce (lallS la l,'·gislutilln d,' SOli pa.)s, Sl\l' IlIW stutisti'IUC
lJíe' ~aisi~"ante . .Ie
l't'grette
d,· n'elJ ar"il' pas noté les chilrr"s. ¡nais \'IIUS les
retrouv~l'ieï.
j"(l'ilement.
Morselli il dOlle dahli 'j1lP, Jans
les pay.~ oit k divol'ce existe, le nOlllbre (Ie~ crilllinels,
des
fous el des suicidÚs est Pl'op"l'tionnellt,rneut
d('cu¡d,;, chez
le,; dire.r,· •.·s, l'al' l'apport. au l'este de la population.
De
¡Í<-ux l'h/Jse.~ t'ulle, en conclut-il:
(( Ou le t1i"orce l'st, fiOUl'
ceux qui J'ou[ pl'ali'lu"', un élt"ment pn,hahlt:
dl' lualll\:uJ'
t:l de d(~(:h¡"ance,
ItLl bien
ils Ile ]¡; pratiqueut
'JlI"
parce
'juïls
sltut,
pOlIr
la plupart,
tles pr('Jisl'0"Í'~ il cette
déch¡"lulle, Dan" le l'rl'lui,'!' cas, la loi esl mauvais,.'. Dans l.,
secoud CilS, ]('~ifÍ'rcr pour ùes geus Jlmt le plus graull
nomLre est d'ulw qualit(, humaine inférieure,
ce n'est pas
progresser,
c'est l";gl'l:ssel' .. , )1
Ah! lIlonsieur
Bourget, qui nous uwntl'era
mieux 'lue
YOu:; combieu
de sottises ()II peut amilS";I'r en qudi¡ues
lignesl COlllllle
,,¡ V\lIlS aviez craint,
ceHe fois, de U'1'1l l'oint
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.\1. I',H'L
ROrHn¡,:r
ET LE MARIAGE I\'PlSSOLl,'BJ.E
:Wí
.lire
p"l'sonnellement
assez,
vous
fites
appi;\
\'nus,
:II. !lOlll':!t:t!
vous,
UlI lIatinlla\i,,,tp~
VOIlS, UII Illonarchiste
inlt"g-l':d!
- :1 1'0tr;l1l:.:'~r!
YUlh iU\""1u:\tl's
ks nilllineb;,
\ •.~s fn'ls,
I•• s sllirid;'s
(,'I"lIil1l"¡Jilps~
:l1;¡i,,, il Y a \OIl:.:lel11i'S
'lile rli¡>z nOIlS, :II. (lilrklteilll,
uu sOI'ir)ln~lI"
qlli \O\lS 1'\'Ssell1b¡'~ 1','IllIIIp
UII 1"1';'1',', usait
t'ait l'!lIir ;'¡ "I~S lllalll"III'''UX
ks IU"'pos ¡lill'ü'JlIP'; d ""l1lradidoil'l's
'lui t'ûnH'!;;iÏ¡'1I1.
EIlllIiez :II. 1),lIkheilll,
1111111sieuI' lIllur:.,:et;
\,"u,
y (roll\,pl't'Z,
ail
s,'ns I,~ I'\IIS 1'1'''1'1'<: qui soiL plls:iii,¡l',
,les "\ltl"l'S all".!dl1tes,
'.
Les relut',ll's,
]'0\11' \'''IlS el ]¡(JIll' \1. :llm,;"lli,
k <,;,I,"bl'l'
1i''IIl'f:'"
¡(:lii"II,
""Iii
,ll~ I'l11wsl(ts
ill\'<:lIlitlus
cr,:,:p,;
ttlllt
(',xl,r;'.;
l' ItI\' 111,'1' l·"
11(:tI:llles;
l~t C,'IIX 'lui ,tll Ibellt
SOllt
d'iIJ1III"II,lt:s
.I,',<""U,"I"',, 'lui appd\t~ut
1;1 111"1'1 :\ ;.:rand,s cris.
¡;I':;('" I'u'h
snit 1'('11dll,: : \'lillS soull'niez
11:I;.!u"re d,'s 11t111SL'llS IIl1lillsn·'juui:-;
.....
ilnb!
'\Iais, 'JÜ \'tlUS ,~tes [¡~ plus \"':IU. ¡;'e,t '¡tlall,l
\,,)US l'al'I,'z dit
l,il,I,,¡:islt'
(Jllinloll.
1.:'1, "U v0rik,
l'UliS "ks
illC"llll';¡r:¡\d,'.
\'"1" ("ll1n:lis"inlls
tll\i:\ \'ulnt 1Il1"l'ris tI(~ lÏli~l"il'''
,le ¡:rall"(',
d,~ 1:1 gr:¡III1II"ire
(l: I't dll ~'~ns COllllllUl1.
I¡alls UII d,,' V'JS
1'((1'1 t~~ (j(l\'l'.:.i~e~, SO¡<¡[)/ùfJ/c
el ¡¡If,:t'!L(UI"C:,
IIl'IlSillll
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1111" l:I':UII d" J,al'll'l',
lif: \'''Ih
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¡¡"liS 1I¡"lItl'l'l'
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"UI1S :ll'iez
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..iairl'lIll'lIl
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"1\ 11I"!Ilt' 1>-1II1's lllle I'(llre i;.!ll"r"lll'l~
1'1',.,1">\1<1"
d·Ari";lott.-,
la I',liliil,'
d" H,tr,'
r:¡¡~(}ll. \1:lis ""liS \'tlici rel"'II11
¡Jaus ,le Illt'illelll'cs
\'<ti,'s,
D,"jil, y"US ,'n 0It~,., :\ 1..!lIil¡j"n.
11,"\;":, '111" \'ullS Il: ""nll;lis",~z
Inal!
El e"IU¡II"
il est J;i(]It'IIX
'11!l:I':',YI'1I111r';,
l,lUI' rois de I'ltts,
to!lrl!!:;'l
\'t)ln' nillrlls¡On:
(..!II"I':i'_'I,-\t1II'; ,[Ullt; 1 •• :,..,il1 .le 1'''111'1'''1' :Il. C.,!uint"lI d:l1ls celle
nll';li •.t' t
I.c,; loi" dl' t:(lllslanel'
I'''ysiu\'';.;i<¡tw,
l"'IIIl-¡] y,¡IIS Ir' dirc,
l"lS;"~
raI' llli " s,'I<t1l ,Il'" I,('illeipes
d"IIL 011 11" 1'(:111 "II"UI'I~
1II"'IiI','('
LI ]'''1'1;''',
'llli <,_t II<'.ut,0Ir"
illilllil,"t'.
,',~s ["is, ["in
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t"'lIlil'IlIt'llt
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"II ¡<Ii r"UI'IlIS";¡1l1
la
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,ulle(:";lilJt:1S
Lit'llle
11lI',,':¡uis:II,:.I:',yoIllliulI
c"L Ilui\"'l's,'lI,'
d la ¡;ttllstil¡ll'"
:llIS"i esl IIl1il'l:r,(:lll',
ua""
(1: Vot.re dernier lll:olugisllll'. ¡,ulIlQJlci'11lf·/lIp.nl,
hari,n¡(',
,liredl'¡I1".Ü
ùÜi\'e dll pdil-IIl:I!TI',
:,i,
c~l un pur h:ll'\t)II~, nullS
Ül""'S
o:--:uns diJ'e ...
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:'HlH
LE MAillAGE
ET LE DIVORCE
DE [)E~ATN
La constance est le pivot du maTIf"ge, elle en e~t la ri1i~"II".
« Elle e~t le régulatem
de I'(~volution; mais il n 'est si
bon régulatvur qui ne se trouve cutminé, parfois, pal' les
mouvements de sa madlin'~. Il est possihle que la c'onslance
elle-même soit emport(~e l'al' ulle loí dï:volution
l,lus f!énél'ale que cdle c~ontre la(¡uelle elll' lulle dircrlemcut.
Ce
systi~me a pl'oùablernent,
lui au~~i, c,¡mUle le sol('il, Sil
constellation d'Hercule.
« La Cc.tl1stall('e est. 1,\ rais'm
de I'évolutioll pt l't"\'olution
est la condition de la constance (1 :'. »
Plus nnïfqu'ullejeune
fille qui sel'ait san~ t'lchl', vuu~ donnâtes encore t{:te haiss¡;e dans le panneim que vous tendait
perfidement M. (;ustave T,:ry : " Le vice de la loi actuelle SUI'
le divorce ne ti¡mt-il pas il nn défaut .l'adaptation,
parce
que nol1'e socit':t,~ est romaine, l'ar la loi et pa/' la {oi? "
vous d'~llIanda-t-il.
Alors, ~Ùr de \'OUS, sans h0silatioll aucune, tel, il Delphes,
ia pythie, vous rendiles cel ora.:le : " CC'lIllllent, muusieur,
si la France est romaine 't
« :\Iais pal'faitl'HIt:nt,
die est rUlllailw .. »
Pal' (¡uoi I'cst-elle~ Pal' les lois de .lustinien dont s'in~pil'a
Je droit couturllier
de J'ancirnne
France, pal' :;es autels ou
pal' les coups de hoUe ùe :\apol'~Qn '1
:lIais est-ce ¡¡'¡ tout,: ln. Fl'ance traditiollndle'!
Est-(,p Iii.
surtout la rraie Franc'" tl'adili'Jl1nelle'!
La v';¡'itabJe tradition
frall';ais¡~, ct'/I,~ qllt' vous feignez
puérilemenr
de méconnaitl'e,
n'est-ellr
pas l'InUIt dans la
lutte constante
pour la concluète des justes lihertps. 1'0nlmun,des,
puis nationales,
dans nlw P(~lï)":luelJe rt"roJte
contre la lyrannit~ religieuse l)t monnrcllique,
coutre tous
les genres d'oppression
el dl) servitude (2:.
Vous avt~z pr(~dit, sous-l1laitrt~ BOllrgd (slllls-maill'(',
il
cause de Taine, VOllSnotls COIllI"'('lle/,l, le trioll1j.!,e de ];¡
France tmditionnellc
sur la France révo!utiunnain',
\'0115
ave1. cu raison pal' exceplion
et ,allS le saroir, car vons
n'êtes pas nlOins fort que :\1. Jourdain;
c'est la tl'adition
,'1) \1. Rémy de Gourmont, ¡¡Ile I,oi de cOIIs/allce ill/pllee/uelle.
:2) Dès le lI1u,ycn-:h,:e, le ¡.clIple réagissait contre la tyrannie
des st:igneurs. dans ses assemulées,
sortes de conseils municipaux.
les
yérlÙau.(
de paroisses,
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M. J'An
But;l\(;ET
ET LE ~IAnrAr.E
J:'<D1SS0IXIII.E
;¡(¡H
1""1,>1¡lionnain',
c'est la France líht"l'atl'ic,~ qui triolllphi'l'a.
VoiJ;tllolre'
grande loi d,' conslan",~ sociale, 'lui est la. raison d" noln' ,"yolutioll. ,le notre inceSsullt" J',~¡¡clion conlre
tO\1S I;;s r,"¡,dllles d" rl';.;ression,
CeU" loi ',le constauc("
il !a'IuclIe vous n'a\'ez n;1I droil d"
rair,-' a;'[lt:l, nous l'ohs,'rvolls
encore cn ctlllsid,"rall', la nalure
humain,·
COlllllle illllllU<lhl'I en Si,:; illt"it;t!des
1ll,"l;lI11orplH>ses. El n'HIS nI' 1)I)SOIl:; pas 1:'1 un vaill llaréldoxe, Lu
I,sychulogie,
l'Il lurluelle IOUS "ers;\tI'S si J,'ul'llcllwnt,
nO\1S
IIH>lllre I"s variations
d.'s caracli,loIó<s, leur llIobilité,
leur
évolutiun,
,'illcertitude
des senlilllcnls,
Je IlJi"Callisllll' sin¡.:ulier, ,:t;lllplex"
d d,;cullcNtallt
de la H'IISibilill" pt les
raisons
du C(PUl' que ht raison,
souvent, ne connaît p<1s.
Aussi !'ill(,olllpatilJiliV'
est-elle ,;videntn l'lItrc le ¡lliJlcil,e dn
l'illllnual-,ilit,',. el la r,"alit¡~ Jt~ 11011'l~nature.
Cett,-' (":idcnc(> Illèrnl' Ile ;;aurail YOllS Irouhkr.
Vou:; t~lcs
llu'-'¡'l':tnJal)¡'~,
vou,; ,;les Il Illp(~lIétr<1hlc, v"us dt'S lïndissolubIe, VOll, 1~lt'Sle \ase ('los t~l('rllel, Elle royaume dus Cj"I1X
vous appivticnt.
:lIais, an raíl, "il di'Lh!f'.:tlï'Z-V<'llIS {Ill n!JSCI'\'I'I' la lIalllre
hUlllaitw'! \"us lI·aiIUI'f. l'as Il's l'au\T('s.
,1. ,\lirhC'all 111.>I1S
il Cl\l1jjt'~ !J,'IllII' f"IlII11e d" ch;ullhl'e IJlli s',"I;lil ('nJ¡;¡rdi,' ;'l
vous pos,'r lIrl<' '1l1<'SII"1I '1lli la t,,"rllleJlI;¡il,
an slI.jd d'nlll'
d,! S,'S i1I11i(~" aV'lit n~I;1I d,~ VOIIS cell(' '¡t"dili,,:ul'IISU rt'p'JllS" :
« Je IW n, l\CCIl[H: I';¡S dl' Cl'S ;lIlIt'S·!;'t ... Ce sont (k 11'01'
l'dites
Ùllle, ... Ct' Il'' sonl IJJ\"IIIl~pas dl';; ÚIIII'S .. Ell,:,; ne
sont l'ilS dl! !'<'Ssl\rl Jt' Ill" I'sycll<,lo~i,',,,
" Elll' (ïlJlll'ril'luC,
dans "otre milí":l, " Illl lln !'l\1I1111l'n¡'n il t,tI·" une ;lIllC OU';'J
pal'lir de cenllllille
fran!'s d,' I'Clltl'S (1), "
'
\ous ponlili<'z ,Iollc 1'0111'unI' lI1inoríV' de I'rÍ\'i¡,"gil~s r"rlIlt'll1t'nt résllllls Ù IlJul cOlls,'n'cl' ct. prin"il';t1t'IllCIII,
la d'JI
'Ille la sollicilude
dilin,' Il'ur olll'iL ('11 p;\tur,', I.'indissulu¡'ilik, l'DIll' l'lIX, "'" \ln I'l'itl\'í¡,,' "i[;il. Ils \'UIIS bl;IlÎsscnl.. Ils
font mienx,
il~ l'l'US acliNt·nl. l'l rt:'I'<1ndf'nt l'US "Il\Tag"s.
Entre llons, ib \'OllS d"i\,ltlll!,i"ll
('elle ¡Jtlfil(~sse.
¡,,,;; felllll\t:s - tuuj"urs
,'elks <¡Iii sont des ;'IIl"S, ¡,i,'n (~nlendu ..- font 1';1'''' Ellt's "ons lisent. \..lne "t!lill'Z-VOUs, \'"tl"~
llldho,le
hOIll"")IHtlli'll.l"
¡"S allu¡'~. rus p"illllll"S ,tu 1',~cI\t;,
l"in el" les en dd'Jnrllf'I',
Ir..; 1'ilvisselll.. ¡':¡l(~s s'y cUlllplaii"lIl.
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370
LE r.lAIHAG~: ET LE DIVORCE
Elle:; n'l~n sl'nLent
le
IJOilll
prudigieux,
LI
nWllOlunic
OEM.\IN
liE
fa~liclil!use,
¡-arlilkp,
ElI.~;; adorent
,;n vous .- ce llIot
d'Émile Au¡.;iel' e~l cru, milis
d,'dinilir " k "1)(;11011
triste ll:. " II n'y a ril:ll il faire il cdll.
EL puis. il y a la raison '1111: "Ous Ill: ditps pa:;,
Vous ¡\les " indissoluble"
l'arec 'lUt' l'il1't.lissolubilit{,
du
m:ll'iag" n:pusanl,
le plus suuy,ml,
SIIl' un IIlClbon¡.;", eelu
des tianr;ailles
oÙ l'on se t)'ompe le plu:; eOlllpli:lenwnt
¡,,;;sil,lp SUl' Sil P''l'SOIlI\l'
el sur SI'S bíc:ns, cOlldnit
u,··c,::-s"ir.ment il un antre
llIenSúIlW~, :'1 cdui d" l'adnlt;'I''';
Pl 'lile, de
)'idiclllP
CI: lllel1songc-L'I,
saus
p;¡r!.'r
dl: bien rl'autres,
Y,,\1:i
ay·,z
Sans r"duIti')'e,
la lIla.i,'un·
pal'lie dl' \'fJlre ,,·nIT'! ...
¡i!\'l~ le camp,
puur
parll!l' dignenH.·nl.
Et ¡¡y"C clIc, v •.•lre
ílllluol'taliU:.
VOUS
lie l"IUY"Z
pas aduleltn:
•.,-la, VOUS Ill'
POl1V('Z snppOl'll~1' cc cuup,
Il'op I'llcl<: pr,ur vus vi,~ux j(I111'S,
Et \'OUS VOIIS ("'Tjez : ({ :-'au\'ons, -all·"OIIS l'adnItiT¡d
,e
Vt:C\1,
CÜIllIII"
1l00b
COIllI'l't'llûlb
-;a: \lais
IVullf'I.,
¡¡""'iIez-le d.nc'
Ail 5ul'jllus,
ceux il 'lui la vie '·olll;nUII.~ 1'~1 den'llnt'
into'
}t'l'able, qU'l'sI-et:
flní' \'01lS "11 fa',!,·" '! \'"us kul' dil,'S
Il S •.nltlr"z,
l'our la l''',missiou
d" y()~ p.·· •. h,··s, 1'('UI' 1"':\1'1111'1 ..
qu'iI"ulII'iclIt
dl' d'JllIl"!' il \'oscllfanl:i. "l'II I'x<:lllltll'
d,· di·Sl~lIlil1lI'n! Jll'l'l'é!ud,
Ik hain,', ti,· !,,"!e:, sort,·s d,~ viklli," ~
)Iais \'(I\1S II's d("goÙlcI'f'Z.
J'al' íl\ilnCI',
du lllal'!a~p,
C!~l"i
ellf;lIlls-L'I'
\'ous l,·s 1·'li:I.•~r'·z ,Jal)'; ks l'undili,tlls
k~ !Jllls
llt;plol'al¡l,'s,
\'OIlS
.'Il
f,'n'z d,· l"·tits anan'his:"s,
('''lU
Il!
vot!'è l.ucíl'lI ¡Jal'ras 'j1w I,~ [)\¡}tlil',
i\ v'"lrl~ ~l'illlde.;l.n ,'.-
faction,
a('clama si
vigoul'l'uSI'UIPl.1.
l\,"lI"'chiss<:z
.Ione Ul-Ill'sSJls,~OJs-ll1,lllrl'
IlI¡Jlr;:d.I ..:'1 ",IU'
ùra n:ieJlx l'OUI' YOU;; 1J1W dl: failT du ¡lll'idr,· (:2 ".
Ciu', s":l'i,~us",u"IJI,
tjn'esl-l"~
OUI' \'"Ire l'oUlan, qu'('·;t·('('
'I"!' V'otl'l' c"Ill,'·di"
-Ill'
/'11 '.'¡I'O";'
;- Il<: l'ilV't'U 1ll'\lue df: ~l. d,~
Mun, c'est le d':'v¡:J"l'lJt'I,wltl
d'U.l'· i,J,':e ¡¡'. \1. d,·j:"nald. l'un
de \'05 jnelraLlûs
gl'ands-lu,tiIU::;,
all<Jud vous "IJ1J'1'I111 lt,·s.
COlllme
\'OUSS;!Vt·z,
r¡uclrjuo:!s I'dil!'~ d,liS"" \,,,ici •.•·Ile d,··lt:
« Le .¡¡\'ol'ce suppose
dlts individUS, d, Ir' lllariage Llil, r1u'y
en il plus! Et Clïlttl duo in carl/(' Will ¡:l.:." P':lIt,d\'t~n .•.· ail-il
pas nécessaire
d'emplo~'''l'
II) lltin,
¡"'UI'
':X¡>I'illH'1'
Hl!"
(1) :'IL Oda\'l: :'Ilil'heau, J.1t li:'il./c"8, p, :\:1:"
!) 'I(~lne apl'¡~:-' l'Emi.f)f'(;, croy(:z-nlJu:-;, sltrtonl. apl'l~:-) ri
,:1) L,'uis1alioll
P"illlitivv,
liH¡o II, ch. \l.
lelle
¡n'!II'{;,
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incldie. lli.'r-il'J¡· au,l¡¡"jl'l1x, Yt'l\lS¡Illado,",'s d" 1I0!l'; Ltil"~
l'llllo"el'
I"s en,'Ub d,~ 'Mn' <:I;IIl. L" v"'ril"~ csl. 'Iup ¡,·s
(v·r,·os(,!ll'.' d,' Jïudi""luuiljl,;
dit 111'll'ia:.:('
';;I''I'ili''lIl
l'ill,Ii\'idll, '·U n<usall\. d,' le lil,,''I'el' d!l Illa!\J'~IlI'c"n.il\~,tI. /I,··li!J"'I'PIIH'lIl,,··I'··~'"illl,I{·l\I, YO!lS,'·t'l'j,II,·,; : .,1.:\ ,.•··I'it,··,.• \. que
k,;soi,d¡,alll d "I\'II~"lIl':; d,' I'ludi,idu SIIllts"s l,irl'sL~"~ll'u<:k!ll'.'. l'IlS 1" f';t'Jlíli,' (',1 j'"l'l", "\·,,t,;'¡·dil'" ¡,]IIS !'h'lilllll(, pt
la rt>Inllll
tlllL ('11 ('}¡.'/l'illl
Illl
\1')11 !1("1'\~ el \Ill\~
Illlllfl('
Il/l"rt',
I'IIIS, ;'y,·nl
"l," ('U'·llI,'IIII'S d,~ j¡"!lS ,"/,'1!l:<, ils ont l'II dl'
!JllllS,·"i'.utl,. l', I'llh ailS'" la 111'1i""ll¡¡hond,' ('Il illdividualil"·s d" "'[..'11'. C"'Sl Iii ,1,"li"itÎOlt IIIÙIlII' d['s l'aC,"S f"l'les.
Si, ail '·'¡!lII.lÍl'·,
I'e\' \J'"1l111e
l'i. e,~\l" r"IUtlll~ lI!ll \·•.
·/·u dan'
d,' 1l1'!l\,;tlS('S1"I!ldiliOllS ralllilia}es, il y il Ill';UII'Oltp dl'
chal,",." 1"'111''III<~ [..s "llf"lIls jsslIs d'cux slIi,',,1. ,J,'s il!llividll~ ti, '1II'di",'I"" 'I!l;i1il,', IIIOl'a!e I'l ]Jal' suite tI"s 1'l,:llwnh
iui'<"ri"lIr" ¡J" I;~~",·i"·l,'·. l." !,"c:i"'¡'llcul' ~('i(,lIlili'IIII'. "II ]>1""i',·nc" dlll\!' fl¡'~eJ'\';ili"" au~.,i illdisl'n[alde, peul-il ¡"~sil('l"!
CI' "u'il ,·IIi'I'('Ii,'. e,· "'''111.
'.k" luis I'!";disl"", cUlIf"IIIl'" aux.
,'''lldi[h II'" 1[1"1"':q,,''I'i'''Ii'e l!li ,1,"III"lltn' ,"0[1'"k 1,11lS
pl'Ou;!ldClllt'ul
;'i1iu\':--,. (:'t'~l dU\II" ~(~ CIJUrOI'IIII'J'h
la J/fll/(¡'c
sUl'irtle
'J'"' de ¡,"~¡!"'l'<'/' .I·¡¡I"m\ Pli \'1l(' J" la {'¡ullill,· !:" "
)I;ti" \·"il:. qlli 1l·""\.l'lilS .III l"lll s"l'iJbli'IIIC, sUlIs-mail!'"
I;"\II'~' 1
.. ~'Il¡"III"lil,
"""lll"1l1. ne, \UIlS ,~I"s·'·"us P;ISapej',:n
'111('la .i"'¡""'" ,te> ""
d"l'lIil'l'
l'ilisIlllll"IIl"lIt
Cll.!I!;;¡IIIl;lil
(II ull' \" t l',' : II,'.ur j,. '?
L'l'''¡ I,',,"tlï'l"l' "Il' II,' dt' Lt r¡Jlliillc 'Ill" L[" jll'I'lIll'ltl'e;'t
l'lIOIIII!.': 1::1;'1
J¡, f"JIIIII" 'Illi vj",'nt d;lns dl' lllillll'ai . ,es "unLli·
lillns f'¡dlll j,tI"s, ('·","·~·djl''' "IIi 11r.s"'lI"'Il,l('llt
l'as, L[" SI'
st''1'a/TI'1'0111'
r"nlln 1IIICra'tlill,' IIIl'illl'ul'c, "aj'¡¡ld,. d,' l'l'l)dlli\'<2d,·,; indil'idll;tli','·s d" ,al'·ur.
:'i"'xl~"'I"'IlS }'a~ llllll,:r"i~ Ic ¡"'UI·"it· dl' j;, ral11il],·,!ans la
r"I'IlIalilill d(' 1'illdi\,¡,JII. 1.'1ralllill" "llllll'il>\I" ,'¡ "I'l[(' fOl'luél[¡IIII, "III: ," S;lltl'ljt \' ~1I1'1i1'''.
Ellc oll'n: un "'I'I'ain d" ''I','¡s,'111"(',
t'.i,'·lIlillls ,¡" l'I"'l'al"llion,
,lï·LlI'lJI,tli"rl. C'est la
\','\"lll," in,¡i"jclncll" 'lui. scuk, lèslCill';¡ld., Llo:1""1''''1' ¡acons('¡'.'II"t· (·t} 't,·s¡,ri¡ d,· c:llill'Ull :ll"ur 1'olllJ,Jdd"'\"'¡"!';'''IIIt''nt, d,'
ks }'''1'11II',\ I"ur ,<I11S
IlIlnl dl'grl", t'IIIillll't:n d,'·~a;.:'·1'
1,.· '"'·'lli,'.
e,· s"lll L\, SOU"lllilill'" l:u\\l'gl:l, r!t·s \'t"rilt'·s IlIill'" fui,
","IIII'lln;"s.
S,lul)'l'I'! 'Iuc' lWUSIIJnsislíullS pas..
,>.,
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II
L'impuissance parlementaire ~\),
1. -
I/OI/l/llI'S
}Jalit ¡r¡ues .
.Je nl~ nil' 1'.1,-; rl~lal d" crise
1nor,11" 'Ille frilWI'S" en c('
llIoment
le I';¡rl,'menl.
Encore
faut il SI' ¡.:ardl'l' d(~ l','x;¡~él'el' et d'i/ltriJ,ul'l'
ses causes an l'ar!('IIH'nl
tunl seuL.\
\Tai
dírl\
l'dl"
ni~e ('sI. dans le pay~, Pour nl"Il"r la halaille
""nlre
}¡o l'I,"ri'~albllle,
Oll l'il SUrçhil\lP'I~. CllllllIll~ un (,rganíslll" iilta'llll" diills ks sllnrt'l'S
,l,~ vil', i] a I""il:.'i av('c 1i,',vl'l'.
El ilujnnr.}llUi
(lue la IlItte s'achi'v,'
pal' j,"limillation
du
lili/l, il alTil'" il nu dal lie ci/low I't dl' l'l'(lOS 'lui fail un
r.ünll'aslt'
illlpressionnant
a\'(~(' l'i/gilation
éllli.t"ri"url'.
Les (jueslitllls
,¡ni vous oCp.npcnl
sont bCi/uCllu!'
11Ioins
simples:
IInpslions
liscalcs,
r¡u(~stions
(~t:OIl()lllitllll''',
IJUCSli(loS dl' I'viili'lue
exl('l'ieul'C.
II n'y' a I'ipn là 'lui doi\'p IlOUS
: 1; En'llll'le Pllbliee pal' ~1. Bcni, tic Cltalagne,;. d,ms l.a ¡¡evIle
,11II'; "\Till:)O~.
Le rpICsti{)nnairp proposé d'Jit le suivanl :
1. - l.ïlllp!lissrtuce
du l'a1'lelllrnt
il rrmp,lir \·"IaJ.lt~lIlent :,;nu
r"le ll"~islatir, n'cot-clic
pas.:l I'ntre avis, le r,Jitd'un \'ice constilutionnel,
n""cssitant
unc ¡'¿forme électo,'ale ill1pl)l'tanle?
II. - (}lIclles ll1udilicalions
uP!'o, teriez-vous,
en cunse'luen,;c.
au l'c('.rulpll1Clll, illorgal1is,.tlinll
pt ail' I'OI!\'oirs des Challlbres'?
Ill. - ¡:"tlllleZ-\'OIlS
'[II'il y aillicu
dc f:tvori,.;er la creatiun
,J¡, ligu!'s ci dl' eOlllit,;s pxtl'a-I"lrl.'nl!'ntair·'s,
suscepliLles
d'agir
sllr l'opiniun,
I't. par suite, tl'inl1uencel' Ics Chall1hl'CS rn \'Ile des
l',"' ffll'IlI"S
nl~.··(>$~;1
i re ~ "?
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3ï3
p:\s~íllnll"'r,
r.e n,~ ~(¡nt plu~ uos uerfs '¡ni :"1I11!l,'n .lcu, ce
sout nlls 1'.~f1pxiuns, noln~ I'éltil:nce, noll'e sagard/", ,\ut:\ul
il y l'ut dans nus Inttl:s de c(Jli~l'e d,"chalnée,
ilulant il (,lut
dl: sanl!-froid dans cc laheur difllcile, El c'est ce 1',1III1e 'lui
d'~COll\';'e mil'llx la r(~alitl~ de la I'ie [larlculClllaire,
Aujourd'hui on ({l'mande au Parlement
un travail appli']ul',
On l(~
voit ahsorh:' pal' la heso¡.;nc l"lectoralc,
Les COllrses dans les
llIinistèn·",
h's r'~(Jol1sl:s aux nernandes
innoll\Lrahks
d,~ la
clicnli'le,
les 1'C),I'a;.;csfr,"'luellts,
pre''lue
incI'ssauls
JHIlIr le
pllls ~l'alJ..l n'iull)re, ,¡ans ICIII' cil'ClJ!Jsrril,tioll
1e\L1'1'1I1"\'eIlL
la lihel'V' de tcmps et d'esprit
dont ils out besuin.
VoiJ;'l le lIlal.
Qlltd cslle l'eult"dc '! /le l'em;~tle absolu, il n'y cn a pas. II
fandm tO¡joul's roulpt.·¡, ¡n'cc les exigences
,le la d"'Hlocl'ati!', Elles ne (eJ'(lnt IjIlC grandir, lIIais il serait cependanL
possihle
d'atl.;nlll!I'
dans line lal'ge IlleSlll'(, la sel'liludl~ dl'
/'t',lu,
Le scrutin de liste avpc la r<'pr{'scntation
propurtionul'll,'
Ille semble 1.: SI~1I1moyen po,=,s¡¡dc. Le sl'l'uliu dt~ lisLe lucLtrait la \'ale~ll' intpJlecluelle
de I'lIOlllUW au-dessus
d,' S,l
valeur de cOlllplaisance,
La I'crrt"senLatiou
Jll'tljJ,)rlítlllllelle
corrigm';¡il ]¡, tyrannie du l10111Il1'(~,
Enfin, ilu-dpssus de lont. cela, il raut r1aCl'r I.•..cnvrc d'éllucatiou l' diti/jlw du pays.
Il est l/IIIP'~ ,]u'il d/lnne Juoíus llïmporlauet:
il. 1,1d(\cla¡Ilation qu'au trilvail, aux flll'lllul,'s lJll'aUx d,"bats cOI1C1'ets,
"ux id(~I'S nl'J)1)ll~IlSCS qu'aux iUlt"I't\tS Ilalionaux,
tluclljues
vllyagl's ('n Auglelel'l'e
nous serllut salulaires.
,\llons-)'!
],ollrgeois
el ouvriers,
en car¡l\·all(~S. Allulls-y
cornllJl~ il J'école,
l'n:'IHE
Ih:/Jltlc.:,
1111111:>;,
Auciell
lIIi"islrL.
Aux Ir/lis lJue;:tillns Ilue La 11CL'IIC wc l'aiL l'lwnucur
de
me poser, perllJettcz-moi
de l't"l'oudl'!~ tr~s Dri'\l'elll"nl,
puisqu'aussi
!>ieu voilà quinze
ails que j'y ai 1'l"I'I'UÙll par
avaur.: daus la Hevllc tic" [)r'/(,); ,llO/Irles.
1" lIui:
il Il'Y a l'as de doul(~ 'lue l~e qUI' I'IIUS al'l'''¡''7,
" lïllllJ\lÎ~sanl'"
du I';ll'il'ull~ut " l:sL I,~fait d'uu
l'ce 1'\lUStiLutiollnel
» eL 'IU'UU0. " rdorlul~
('Ieclorak
imp IrLlIlL,,»
est n,"cessai re ;
'j
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:Jï;.
LE
MAl\lA¡;E
ET
LE
Il\YûhCE
DE
))E~IAI;\j
:!' Il faUtlrait
ù'alJonlréduil't'
l,) Ilolllhrü des membrés
J"s
deux Chambres;
faire Jans ll~ S,:llat UIlÜ part i la repr,;sc
taliun
des"
forces socialr.s
" - j'ai dit ailleurs
cornmellt
on y ]lI>lIrrait pourvoir;
faire
I~lil:e la Chamhre
Jes d';PIItt~S au sCl'utin dl! list.! avec rcpl'éseulatioll
proporlinllnell,',
ahr(,gpr
la dUI'ée dcs sessiom;,
alin de I'el'mt'\lrc
aux d('put"s
et ::iénatellr,;
Ile nl' pas vine cxclusin,ulCul
Je la 1'0lilÍllu,' ;
linliter
il la fuis l'omnipotence
du Parl •.'ment pal' line COlll'
supl't\mc
illlil,~e Je cdle des Etats-l'nis,
et son "Iuni-incompétence
Cil assoeinnt
le Conseil
d'Etal
¡'¡ I'éli¡bol'aliou
d, ;
luis:
:1" C,'rlaiuement
: il ya li"1l ,It.' pl'ovoqucl'
nl1 !Il0nvelIle¡,;
d'opiniolI
n,ussi fort qUIt pO::isihll!, cal' dll'; rl"['urlllPS de CI'
gcnrt), s'opériult
SUI' le Pal'lemeut,
IlC s'ol"''Iel'ollt
jamais
,II'
lïntl;rienr
du Parlcmenl,
san,; une !'O\lss,',e ail \lne pressio
du dehors.
- Au surplus,
lllesalllis
et llwi, nous y travail,
Ions.
}>"ur terminer,
laissez-Ilwi
aj"nlcl'
que, le IllaI Yil bien audelit de ce qu'on
croit
g"n<',ral"lIlfnt.
Il ~;a¡.;it, ni plus ni
moins,
dl' la crise tle rE/at modernc, crisl' prh'llc
di's ¡ullg'
temps
1':11' I('s meillenrs
rsprits,
ilJlnOllt,(,C 1',11' lïntuitioL
d'un
Carlyle,
I'llnlil'tllÚe
pal' l'obs\~l'\'alion
t1'un SUlllner
~[aîne, ùiagnostiqu,~"
et dpcrite
l'al' d'autres,
IJe tl"::s hilllt;,
probli'l11es
Illllitiqnes
['or(eron t bicnt,it
et de l'lus cn l'lu;
¡'atlcntion
dL's peuples
: cOlllpalibilit\~
du r<',;:ime l,arll'men,
taire avec le suffrage
univcrsel,
Je Iii loi du nOlllbre avec
Ip,s conditions
du !,l'o!!!'i,s 011 silu!,II,mcul
de rOI',!rl', ,le la
d{'J)wcratir.
avec la discipline
militairc,
ill'PC la lil.>t,rlt'" avel~
la scicnl:e ...
elc .. , clc ... Ce u'est
!")i¡1l ilujounl']¡ui
le
11101l1tt11t ù'cn
,l¡seuler;
VOllS ne nv le ùemilndez
l'ilS, el
\'ous me le dernanderirz
que je vou.; del!l¡ultlcrais,
lIl"i, ¡'l
,',tudicI' d il. r,;jl,~chir encore.
:l-Iais vous ferez hi"il .11' Ics agitl'r, (lloul
le IIWIlt!C kluit
l,jen
Il'y peus!!!',
ilvanl, que cr. soit cux qui ntlus agitent
(s'ils n'out déjit eonllnencé),
CI.\HLES
Ih::xo¡;;-r.
/J,}¡mtJ de la ."Jeine.
VOUS voulez Lien, mon cher confrère,
me àemantl,'r
mou
opinion
sur la \( fétillile parlementaire
",
Faillite
pal'lemcntail'~,
voilà \lU bien ~l'OS mol.
\lui dit
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r:DII'nS"A~I:E
:Jï:;
PAIU.r.MF.~TAIHE
[aillit.,
dit cessali"n de pairl11f'nls, ùdtes (~ll sou/l'rance,
PI'OItI"''''''S Irahies .. It_, v(,is ¡'¡"Il dcs ,l<',l'uV·s. Olt 1I1('IIt•. des
s,'·nal'·llr,; •. ¡ui {"'Ill 1',l1H[""I'(lIlle il It~!l¡-s,·n~a;;t'IIl,·uL'. ~I;¡is
,!Il'il faill" ,illl'ihIH'¡' au r'-'gilJle 1',lrll'll1ellt'lil'e la 1I"pOnS,I¡,ilitt; ,l,' C'" d,"faiJI'l1\1"'s iIldiyidlll'!i<-s
ou ¡-,,¡I"dives, ,,",sl
cr 'lui :l·cst. ,\ 1lll'S ~'l'lIX. IIi d'-·lll"lllr,-., Hi i'-,,,sild,, il d"'llllJllIr"c. [1 y a, par 1,1falll,' d,·s J¡',IIIIlll'S. par la 1">["1',i<-- IHauvaises h.i1.;I".} •.·s, 1"11'l'a¡'sl'nl'(~ d" 11I('lhl/dcd d,~ ,Iis('i¡dille
!llora!!', 111\1:''I'i,;" 1':1I'¡'~II,,~nt:til'l', ,!lIi .1\11,', il \'l'ai dir",
.\l'i'ltil"Il~!""i[h
1'1 ,¡IIi !l'a 1"'l1t-,'II'" J"'S "II("'I',~ all"i'll
"'II
¡.dl'l/;l.y.-'J"', ,\\ai-. d,· la II1alóldr,-sse d,''; 1ll"":_'lllicit'"S,
Il'' "I/Il,IIt'>[I"
l'as 11'('1'l'il" it !'illlj>erfi:l'lil'll
.Ill 11t"·"'lIlisIlIf'.
Les (',ll'S"S d,~ ""11" (,I'i-" SI/ltl !lllllti¡,l •.s. l." IJ.lY" Il'' 1J's
dislin~~c(~ 11,"~; t'rH'urt'
11t\lt(I~;
lll~\i:-.,
daus tC¡{h )1';-; p;ll'IÎs }ltdífi'llll",
"" "J"""\',(("llI'S ótll"ulif" COlllllIPn'-¡'IIi:1 l," d"·m,~I•.,I'.
I;ull(' ,J,,, 1,I\lSi11iI'tll'lanll', li"llt "11~,\'sli'II\t· ,',¡,,{'[til'itl, Le
muill" 'J\I'"u I,"is,,' ,J,'II,;¡II<I.·I':' ,Je, \'P!II',··,,'nlallls. (""~I llt~
\'CI",,""PI,l •.{' licl,'·l"1i1i'111I;l uali',lt <Jlli k\l{' d,'·}.'-:!Ill:. P'JlIl'Ull
!t'II'1". "" S,,,{\·,,\'''iu,·l ..·. ,\ l'l""ln,
1'1',"sl'\ll", I:{ C1'alll¡'l'I~
ll't'~L
l'il:' ~t>ltlf'IIH'llt,
~;-;il't'
ail "':\'lïllillll11ill'dllillill,
k·
luil"uir
],,;,,: dl/ltI 1 "rhit l'I",[",(la,
1':11,· .'stIJll .i" III' s,is quoi, où
~e \'1'1I:'[.-1l1tl'tll' '''\I\''IIII,'s
10¡1!l1I,"St\I'óllllli,]IHS
d •. '1lwl'111"s{'tlIIIÎI,:S l'I-,,,'ill"'''\I:\.
inl"l'l'"S",S elll('(~ l,: I'C¡¡P},- el s',,.;
,',lu~. LI' ,'" ¡¡Lill d.. li-II' II<: 'iul1il'ilil p"s ,'[ Iii"',, cr !t,s t!1:1'1I[.'.'"d,·, sl'l'vit\l.!'·' 111l·:'¡t:S.OU il ¡'¡"Il '\l, il !'I'XI""li"\lCi,', qu'il
,'·t"it, Illi ól\lssi, f'"I.-"·' póll' J,..; int,"n"ls l'al'lil'ltli"J's et l'al' ¡"S
Jl\"rl'h:luda~"s
,"It,do\'ólllx. Ci' n•. SI'I';1 ri,'n L,il'" 'lUI' dc
r"l[ll'h""r
[lU SlTltlill l'al' l'autl'c, si I'Oll II'~ protlt,; Ih" dl~
j',)(",,,,,ioll 1",111'\,1l[1I1,reI,'s li.'us '1l1i "U:llil""l
tl'oí' dl'ûit,·In"llè le, d"'l'lIl,"s ;'IIX ,'íl't'UI1"'1il'ti"lIs
adlll·II,·,,;
si l'ull Il'~
d{-lrllit
I';IS 11\10'·lil'l""I"Jtllla¡¡,.,:
fatale Clll!',' II' nlllld,l't: des
al')'tJlll\i:-'St·llll~lIl...; l'l ('{·lui t!t'S ~i;',~'l;:-;parlt'llll'll(íti["('~;
si l\¡n
lU' ~lll'll\'illl"
l'a ...•
, ,'nJin, It~s ,'llllPS ¡J,. d¡'~du sysli'll1t: majoritain.' t\t l,;s 111atl'li;!l\Drtllílf,:r,;-;
lle:-; st~('(lnds L<)ltr~. (.!u'un
.',t;¡]'¡¡~SI~dllnc, l'Il IlIi'lIle tclnl's, le ~nlllill
.le li~k I't la
]'('l'l'-'o;cnlaliûn
l'I'Op"rtilllll\'-'!I.';
<IU'II(I 1',"duisl: Ii: Illlm{¡re
des d"jJul,"s; 111\alll'a enfin d,·., Ci';lllll",·s
'llli sei,,"l \'l'aiment 1'il\la~1' I't lllJIl pas, COlllllll' il JII:lll aiTi,!'!', 1;1'\11·jratUf" de la nali"ll.
:lIais Slll'pllsnns a¡",ntnl<li •.s "I'S l""f,,rml's ,'l,','lurales, dont
.i" nt~ m';rllnnais p~lS,1I,',la.s!la ¡Jiliicullé. Combiell Je vices
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:nü
LE
MARIAGE
ET
LE
VlI'OBCE
ilE
J)E~IAl:\'
!'neore l'esteront à corriger dans les mœurs parlementair,'s
pt glluvel'llementales!
On a tl'ansformp le mandat politique en \lile profession
hr¡:wrr\(~nt appointée,
on a im~gin{' la c!'t"alion rie retraites
pOUl' les s"'nateurs et les dr'put"s, l.a vie publiquc, au lieu
rr,:tre la clJOse dc tous, tend ainsi Ù J.~venir le mOllopole
de qu.d'lues-uns,
Si l'on n'y pren.1 garde. un divorce se
pl',"parcra peu ¡'l peu cntrc le pays et le;; 1:1'<llI1br(,5,
Il I'aut al'1\lcher la llOlitique ¡lUX pol¡tll'Îr'!)s: car, s'ils
l'accapareut,
ils líllirout
pal' d(,goùt0r un jour lol Fnl11cI~
des lil>crU,s parlementaires
et pal' rt'\cilJc.r Cil elle Ics instincts césaricns,
J'ai entendu
d'exc-,ll>'uts rt"pllldieaill ..•,
frapp"s des progl"'s du mal, .sr>utl'uir qu'il l'onvir~ndl'ait
d'intr'rdire,
a[lri,s un el~l'tain temps, la r"(,1i:;ihilil" d,'s
sénalellrs d des M'put,'s, ~alls aller jllS'jIlC'!,'t, on [ltlUlTail,
tout au Ifloin~, enlever aux sessions parlemeutaires
CI'
cal'acli,re dl' lJt'nnancnce
qui fait, d(~J'ext'rcie,· du mandai,
le plus a~sujellissant des rndierg,
I.a Cham:'l'l~ cruirait i1I'Oil'perdu sa jl'lll'n,',c, si elle lI'avait
pas si,',!!," plusieurs hellres, dans Ll chal"lIt' d dans J¡~ bruit,
pOllr (,hhort'l' line loi <JUI·kOlliJlle. COlllllle' si clalls 1'l)l'(.1re
politique,
:'Ol'ia¡ ou JillanCter, il ~' al'ilit matil,¡'(' h ¡r'gislalion cOlllinu" d comme si l'évohtlion d'un peuple exigNtit
tOllS les jours UI\(! I'('glt~mentoltion n"ul'l'l1c !
Cdle
pr'rl'é·tuellt,
préscllct, et n'tk
l'i1ille agitalion du
pouvoir lr~(!islalir trouhlent
prorolllj,"ln'~nt ¡',I pplil'ation du
régime pilrleIllentaire,
Elles ont pOlI!' ill""'ital>l,~ r')ns("ju'~n('''
d'annihiler
le pouI'oir exét:lllif et d" ulirwr tl.lUle auto!'iV,
~OUVl'l'!Wlllen
tal."
,~n" plus "Il plus, les dé'pull',s s',ll'l'of!enl h, droit Je COIllmander
¡¡llX i1dlllinistraliolls,
.le plaur
leurs favoris d
leurs parents, de peupler les bureaux dl~ leurs cr,\tlures, Ile
plus "II plus Jes ministres
prennent l'habitude '¡'r'.xilll1iner
les questiolls du seul point de vue qu'il~ pré"ullH,nt d.ûvoir
plaire il ¡t'ur majorité, Les meilleurs, llilrcelt"'s pal' les mOIlIhres d\! Parlement,
s'inf.;"nient il éviter ¡es afl'air'!'.s, Chacun
d'eux st' I'enrel'lne dans SOli d¡"partemcnl minislt''l'il'l ill'PC le
désir de, SI' lII'·na¡.;,·'r !.¡uelques suc""s d,· t."iiJlIU", ,l,' ¡':<l¡.!Ill'r,
au iJé'soin 1"11' tics concessions
Licht'use,;, ln; sympathies
de St,S suhürdonnt"s,
d'l"chapper ilussi Icn¡.¡l,'mps rj1Wpos'
sil,l!'. allx dil'lirult,:s d d" les lIIcll,'(' !'.n I',~s('rve pOUl' son
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L'll\IP¡;rSSANCE
;¡ï¡
PAIlLEME<'iTAIH8
f'ucct'SSCU!'.
L'iJpt' <le ;.!"u\"t'rnelllenl,
qui iml'li'll1f~ l'cspl'it
dl' sllliùi¡l'it",
le St'ns de la tradition,
II) coura;.!e ,11~S¡'csponsitl,ilit,··s, <l'usemcit
inscusihll'llll'ut
et il faut que ~1. Auga;.!u('nl',
d •.·ji¡ r''''''[1U
du sll('ialisllIl'.
l't'vienne
ellquite
de
:I\¡[(la~ascill',
I'0nr
que
lloUS I)l1tendilllls
pl'onOnC'~I'
I)ll
Fr¡¡nce k Iuol ,l'auloriU',
Iucoh{'rl'uc,'
et anarchie,
lout ('da ne datc pas J'hicr,
Je
mí' pl:,is
llll'n1<' il reronn¡¡ill'l'
qun j" lnillis!i,!,í'
al'fur!
il
fail, "II mainles
circonstances,
re qni (-[¡¡il hUlI,aincllIcnt
pDssil>lc pou!' d,"uo[1",CI' le mal el pOUL' !'enrayr!',
:llirux quc
tout :tlllrr,
:II. Clclllcnceau
en il sondé
la llrol'ondellr
et
cOll'l,,'is
la g1'avitt'~. Il r.sl ll'mps
qnc loutes
]¡~s ¡'onnf's
\'olonlt"ssc
gruupenl
[luur c~sayer de le ¡.m"'l'il',
H.\ DIO:\D
SèHaleur,
1'01:\1":,\1\1::,
ancie"
'uc'nislre.
rai pu¡'li'" en IH~!lnnc
ttu,lc
snI' le rdahlissemenl
du
scrutin
de listl', je u'ai fH)int rhan~'"
¡l'avis : c"~st le seul
scrulin
politi'lne,
lc seul sCl'Iltin
ljui puissc
donner
un'~
ass,'ll1t.I,"c
puliti'luc,
jJ<'nt'~nds
IIJJ'~ ;¡SS('Illl.'¡,~(~ (lui suhordOline tonjours
d n~solurncnt
les inkn'ts
particuliers
il
Iïnl>'rd
:.:,"n{,raI.
I.c sy,ti'IllC
Illajorilairc
ne donnc
l'as la rer¡¡,,"sentation
('¡¡ade d,~ la \'olll[1l,', nationale.
Il faut compl:,ter
le scrutin
dl' listc par la l'l~pl'l~sentation
proj>orliol111fdle.
L(,s llIa.iorit,~s
s(, '~rlJienlloujuur",
il quelque
opinion
qu'elles
appartienlIl'nt, {'ll~rnell,~s, La rOllc tournc
ccp,·ndanl.
POUl' Illoi, j'~
Il'ni j>"inll'ha¡'itude
d'attendrc
ù'clrc OPJ1rilll:~ r<JUI'l't~el;¡lllf~r
l'" 'lui
Ille paritilla
jm;licl~.
I\pyr.nons
anx principes
et organisuns
les partis políli<JlIl's
;\ lil IllUd,~ angl¡¡ise,
JOSgl'll
RF:¡:\,\CII,
jJépule.
I.(~remi'dr. ail Illal qni vous 1\J',"occupe est dans nne am(\liorntion
dcs mll'urs
politiqncs
du pays, dil'licile
il l"'alisf'r.
nli,is tn',:; Il"','cssail'l:
etl,eitueuup
plus inlj>orl¡¡nll~
(lue lont
k j'este.
ALI;:-',I.''''IlE
HIIlIlT,
de l'Ar:adémie. franfaise,
Depute.
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3iH
LE
;IlARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMAI!\'
E~I.-e(l que \'OUS n'exag{,rcz l'as uu p"u '!
L'impnissance
dn Pa¡'lement, ditcs"\'(Jus'! lli;lb¡c! On peul
sc dirc ¡;¡'S chnses-lit h soi-mt~mc, mais", ils ne sont pas
polis (lu tnut dans cel endroit-ri,
dit llri,l'oison,
royons,
sous Waldl'.:k-Housseau,
HlllS COlllb(s, U'(lll\ï'Z-VOus que le
Parlenll~lll S" m"ntri.lit si ineapahl,~ de" 1'I'l1lplir valablement
son ¡',îl¡! l,"gislatif»'~
~lais nous ave>!); Ii' bonheur aujonrd'hui d'avoir il la t¡~[¡, du goun'¡'llerr.ent
~1. Clemenceau,
Tout se pi.li¡~,
Qualld le goU\'Crllement
sait Cf' qu'il v"ut, le m('canisme
parlementaire
ne fonctionne
pas si Plal. O(f'¡"'Z-VIlIJS,
an
contraire, le luxe u'un chd fantaisisle;
HJt!S oMi('nur,!?
.les
gentil/f:s ..;escomme l'afTairl~ des refrait¡,~ oU\Tii'rf's,
" .\Icssi¡'urs, dit au Sh1ut le :\Iinisti·r •., \'"ici UI) projd qui
s'appli,-[uf'ra p:lrfaitelllent.
If su/'lit qu., n:lal-'impns,'
un"
d¡;¡wns(~ annuell"
de (leux cent stlixante
millions.
Cda
suffit, mais c'esl indispensable,
Bonc nons vous dl'l11;J1ldons
de vote!' le projet l,n limitant la ù':'pense anlluelle ;'1 cent
millions, "
L(~ S¡'~nat r"'ponù : " Il Y a dans vo,¡'e !'a¡"ollnement
quelque dlose que je ne saisis pas Ir¡'.s hien ~ " Stupf'ur
g"'lll:rale. Tout s';¡rrNe aussitÙt et on fait le rond, cornnw
dan~ la l'Il" anlour du chl'val abattu, pour <:Ilerchel' la cause
de I'nccid'·IIt.
Cet .~xellll'¡" ¡"claire admirablement
le n1f.tif principal
de
I'jl1lpUiSsallc,~ parlementaire,
Les deux rninistÚres W;ddeck
et Comhes ¡¡vaillnt une autre méthode.
Ils ne la cachaienl
pas. Ce n'l'sI pas un secret. Ils ne posaielllpas
POlll'I',;nergie
ni pOUl' I'¡¡utoril';, p;lr ils IHaíent énelgiques
et possédaient
de l'autorité,
Ils aflirlllaiellllri's
haut 'qu'ulw fois d'accord
al'ec la majorit.~ parlemelllaire,
ils l'ntendaiult
l'associer il
I'œuvr¡~. Leul' conception,
paradllxale si vous vou¡',z, (;'étaít
que ['e:,,;cutif a l'OUI' fonclion d'exé¡;ull'r
ks v"¡,,nt,;s dl¡
j)urlr>menl.
Ain~i I,~ Parlcment se senlait r¡'.~ponsa¡,lt' devantles
('¡e,'·
teurs de la Lonnc marche des afJ'aires, Combes ne se g¡lnait
pas pOUl' le lni rapIH'le¡' du haut de la tribulIe, il l'o¡;rasion.
Ce 'lui va\llm¡'~\Ix cnco!'e, la llla¡ol'it,; n"l'ublicaim'
p!'enait
con>,CÎenl'" de sa rC~l'0nsahilité
\'is-it-vis d'c,le-m¡lme,
I'!
aussi prenait plaisir, uonnant l'illlpubioli,
il voir la Udl"
avanCel' chaque jour.
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L'nlPV¡SSA:\CE
I'AI\LEME~T AlIŒ
I)U il ch;ln~'-' tuut
cel~, l." chefllu "ahiud
J'nit anjol\l',lïnti
parad,~ ,\'allll'riV', ,1"'ller~i,', dïllitiatil'e,
~lais la h,'sogne
ulile a "/"'s'-,\'ellx-j" '¡irl~ par 1;\ quïl n'y a rien il f'han!.!el' dan,; nos
lllb ,-'l<'dlr;¡lr-s~ l'as ,lu tOIlt. ,l'y v'lis dl~ grands I'in~"d ponr
y l"'lu,"di,·I', j,; IIlC suisiuscrit
¡lU group{~ lle la 1'1'!,r(';;entalion
prop"l'li'),lllI'lle.
\'uns IIIC disl',~nsl~re/_ Ile vous 011 '¡'-~IJlonlrt'r
les a\"a(ll:t#!P~.
IJul) y',IIS dil'ait ;dors Ch¡lI'lcs IIcllllist'!
(:ne
'I\]c,'d"l"
l:n
,\
111I'1l"',n! }1<J,ll'
1:" Ill'opOS,
B"Il'lisl,
"Il ,U'I,"galion,
I'r"'s'~II\<:r sa prot,";:('e,
.:0111' CI]"I'¡,';;
illi
I'l'ul'0l'li'\I]u,'II/"
" ,lc II' d'lllandl'l'nis
l'as
.il' Il" s;lis l'as ep qll(~ ,",,~l!
y
1:1J11l¡1l
"
h"II1'l,S
je
jalll'li,
J1';]i
f\ll I'i,'n
I·~sa~·l~,.il~ doi:; dil'l:!
II('ndanl ¡"S I'¡u'an",'s,
Telll'z,
dl'u)[
.¡atn;lÎ~
t'I\lll'\~:
'Tai,
ne·
mais
Clelllcnl:e:tU,
1I1il:UX, ri[ll/ste
,\011,
[I"'U',"'I'
l'a
la llepl'i"s"lll¡tlion
Ill" fl"uuel'
1,,',.,I',,';;,,{'ur ~ 'lais
la .'r¡li!', les el1ill'n's!
~i je ¡-om-
l'dl' ;;('III;lill"'!
vou!Cf.-YO]IS
\"1\\lS
S"('('l
IIlnl]
"ni, :lll la!d"¡lU !loi,', Ù
1'1"'11.1.-, j" 'n'lI'cltc!
\'OllS 1'''1'1'1, d'ici laId,' lIe I;I~noist, ravi dl' 1'".'casiond'rnS,'i:,;III'l'. Il I'r"n)!'t
le s"''J'd.
" \I"i, dil Cl'·IIl'.'llrl~au,j'~ 1lI"'lI
liel,,' ~ 1.(' SCi'\'I'l!
,\llolIS dOlle! JI' \lC sais pa", je le clis, et.ie
d
d('lIlall,I,'
Y"Il.'
lI'l'Il:]
li\l'OIl
IWilSI~1.
m'al'l'rellll"!
lii"ll
[1lH'
lO
dcpuis
¡"\lS I.'illllllilllj'arlel'!
:"'¡Illin
,l" Ihte
('xe(' 11,'n l,~,
\!d¡'" ,j', '.iells
une l'" f,,¡'nl!'
;'1
d
VI'U"
rf' lemps-Ut,
I'r0l'0l'lioDlli'lk,
dire
;', 111011
;lvis
l¡'s aul.lï'S.
1•. relllHlvellemt'nl
ll~ r"llouv •.•llellll'llt
jamais
Benoisl
,
'lue
l'lus
('¡~
voiL'1 un., l'l,forme
II est
n','sl l'as suflisant.
illlpol'lanlc
l~n I:clle
IllaW're
que t('llks
C'c,t
partiel,
parliel, VOll,S ovlc\I('z t1IW cnlltímP.thoùc suide, UIICtr;I,lition,
'('¡\lit
qu'il u'tlxisll) l'as, vous ¡¡VCZ des Ch¡UnVrl's 'lui sc
s\ll.'c;'d,~nl.
,J¡¡i,s la 1:1I;u)]l>l'c ,11'S ùé[lUl'~s \I'('xisli~ l'as c;ornm(~
01';';111•• V¡V¡tllt.
('¡ti' clIc Dl' ùure pas,
A\'I'l;
nuit.' "k
(r;I\';¡il, llll"
,\\ IIt,;EL
Sr ..\lIl,\T.
JJ¿pute.
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3HO
LE
MARIAGF:
ET
LE
Dl\'ORCE
DE
nE~IAI~
pli<¡tw votre prl~mière question, Certes le parlemen(ari~r,le
français I'st une machine aux rouages compliqués, aux fre i,tements nombreux, à la marche nt"cessairement
lenle. C,!pendant, l'œuvre accomplie depuis-tl'en k ans sous ce régirr '!
est consi<lórable et ft!conde, nous l'oublions
trop. Le mot
d' « impuissance»
me paraît donc excessif.
Je suis néanmoins persuad,\, comme vous-mÙme, l¡Ue de,
modifications
importantes
s'imposent,
lion POlll' rdormel
l'essence même du r('gime, mais pOllr en faciliter le fone·
lÍonnemenL
Je voudrais voir le nombre des députés sensibl'!ll1ent l'l',·
ùuit. 1\'o.us sommes beaucoup
trop nombreux
aux s(,ance~
de la Chambre et le sérieux des discussions en soufTre fré·
'lucrnmenl.
Les séances du matin - qui soult'vent si sourent les critiques de la Presse pal' leur etTecti f rrstreillt de
mrmbres - sontcrllesoÜ l'on fait l'arrois le plus de besogne .
.Ie crois qn'il serait possible de r.;aliser cdte réformé en
1l1t1me temps qu'on étabJimit le scrutin de liste, et c'est Iii.
une seconde modification qui me parail désirahle.
Il faut
soustraire aulant que possible Je dépulé à Ja pression individuelle de l'(~lecteur,le rendre moills dépendant des bom mes
et plus lidèle au programme
,¡¡t'aux int,;rèts personnels de
ses comlllettants .
./e suis ainsi amen.~ tant naturellement
il votre troisième
'Iucstion.
I.a ha~e naturelle et nt\cessairc
du pal'lementarismf!
est
l'opiuion. Pour donner naissance il un ¡;arlement organiquc,
en quelqlle sorte, il faut que le suffrage universel
ait luiml~me un •.' organisafion
qui lui perrnclte dB dégager ses
volontés et ses tendances. Je trouve .lollc d.isimble la cl'éation de ces ligues. ùe ces comiU's extra-;)arlementaires
ùont
vous parl •.,z, Le tl'avail des Clwmbr.!s nc peut qu'en recf~\'()íl'
line utile impulsioll.
En résum(', je (Tois à des réforll\(~S indispensables
dans
l'organisatiou
de ¡¡otre régÍllle électoral
et pademcntail"~'
mais je me rduse il désespérer
de Cl~r('gime, qu'i! "st
d'usage .le criti(¡lH'l', mais qu'il serait impossible de remplaccl' ~a¡¡s lombcr soit dans l'anarchie
soil. dans le (',"S;lrbllJ" .
.li"u:s
SIE\;¡.'HlEU,
Dèpu.tc, ancien ministre.
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L'UII'\:ISS,\;liCE
II. -
Philnsuphes
PAllLE~lE:-;TAlI\E
et sociolugues.
Le .ion!' Oil .Je ,pns l'humanité
opprimée
l'al' lt!s mœUrs, les
lois, les p,ur<Jirs
polili'luCS
ou relibicux,
,j'üi Je ,lroit ùe Illl'
rérollet'
(,.Jutre !P.s mO'Ill'S, les lois, les pouroil's
dont elle a
,\ se plaindro',
Ell a,¡;issanl ainsi, je Ile rl"'l'oge prts il la tradition,
lJlais je 1<1.continue
d(~ IIlun mieux
en essayanl
de
pJ'(~udl'e
¡da,:(' parmi
ceux
(lui ont
r("\'l'~ d'instl'ldl'c
les
i1ummes,
cie ks ¡'t'ndr"
J\1l'ilkurs
('t pal' cuns(!l/uenl
l'lus
Ilf'UI'('IlX !
~lais C3 l'Ille, .il! ne l'nis le ('eulplir
seul. il me Cl1lt (~ll'l'
enlonr(',
souleuu,
cncourag(',
il faut que C('UX ¡lui S<1.I·(~ul1'."
<¡ll" j(~ IW :;;1;5 p<1.SaJ'Jln~nncnt
eux aussi [lUX ;I\ltres cc qu'il
faut qu'ils ~qc,henl;
aussi. suis-je amené
il fail'c appel ;1 \lne
(,lile il ¡¡¡(!lH·lle la France cunliera
son sarl;
el il y a ur~(~l1c(~
ill'drt.
,I(~pal'lag'~ donc cOIllpl:'lel1lent
l'opinion
ùe Paul -',Llln et
1,1 \',/ln'
TOllII's les 'IU(~sti"ns "or:ialcs
ont r"t,~ (["battues
(Iepuis I~~!). l'Il s;lil donc [,ien oÜalle!'.
011 fail,ioll(~t'an
ParkIllpnl 1111('0'.1" !1('allcoul' I'·o{' illlportant,
IHllll' ¡r~'1uel iln'a
l'as
"'l(~ o!'~;.Tlisl". f.'~S Ckun)¡!'",.; sii'gent presque
('n p",rmalll'nct',
C'cstllU ,,1111;:; la(ollslilllli"n
ùitl)u'ellcs
ùuil'f'nl t'>lre r'~lInil~5
1lt'lIdanl cinl) mois cltaqlw anll,',e; c'esl hi,,1I sufti~ant,
pour
indiqll<:l'
¡'olienlalion
politique
du Con\'erncmenl
ùans
kr¡lll~l "Ile,; onl conliancr!
et aU'lIlC'! il fanl
rendrc
,on enti¡,l'c líl,'~rll" d'aclion
cI d" I'('rrutemenl.
La \',~fo!'me ('dl'dOralc n'a, ,'l Ill!) n a I'is, allcu Ile i!fl portance
; 5~'S ti! IllC ':'~IISi la irc,
sC\'lIlin
d" listc, sl'¡'ulin ,l'u'rrondisscltll'nt,
j'(~pr"'st'ntation
p\")["lI'lil/nnl~lle,
tous sont aussi mauvais
ct nl~ ch,lIlg¡:rair:\11
¡'n rien 1(> 111;11dont nOlls sllull'rons;
l',: qll'il f;.tul transforme',
(,'est la f¡¡~oll JonI la nation esl gouvel'l1(e.
II f;lIlt raire pas-;el' au secnn,lplan
la tjueslion
pl/Jilir¡1li'
l)lIi Jl't IIU'II\1" illlp0I'[;lncc
tl'i's r¡:l,tli,'p.
pOlir ,c ~rouper
~lIr
1(' tcr:'ain
"'COIIO/lli'llll! ('n YUC dt'S l',";dis"tioIlS
"ociales
les
plus COIll¡di,t,'s pl S;IIJ~se i'l'étlc':lIi'cl'le
moins du llltJl1lk Jes
opillions
p,¡lili'lll"S
t'll'tdigiellses
de I'hacllo.
C'e,t [,'l ce que
Il' pal'klllt'lllarislllp.
ur:lnel ne l'l'ut pas fair •., car il srnl tl"'.5
¡'i(~n ,¡lIïl y perrll';liltoul
son pOlll'oir.
A llll~ul"_~ l'l't':sellt,~, lïllI¡JUi5~ance
Ù\l l'al'lelllel,l
Ù relllplir
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:3H'l
l,l': ~IAHIAr.E ET T.E !ln'onCE
ilE IlDL\!\
son l'Ml', légi"latif p;of d/~montl'{oc et résulte incolltrslahl¡·
menl de "a d,"fectueuse organisation.
Du I'cs[¡, les d';putés ( ,
lr.s s,':nateurs ne représentent
pas le pays, mais tics colerie;
d'int/~r¡\[s et <.l'app,~tits jamais satisfaits (/ui sc sont ernp,ll'{\e7
du mouvement dérnocratil/ue,
Ilrike il l'augmpnl;¡tion fOl'lnidable des fonctionnaires;
loin tic songer aux inf,;!'(lts du
pays, ces représentants
ne veulent gard('1' hl pouvoir qUI'
pour l'ulíli,,'~r en faw,ul' de leurs inU'r/lls personnds,
¡:histoire nous appl'"n(1 'lue ]ps Assell1ld,\es uOlubr,;u,ses,
fusseut-ellps ,:ompos{,es dïntelli¡,:\'nCls su p,"rÎ"ul"·;O, onttoujours dé impuissantes
il créer. Que dir" aujolll'dïlUi dans c"
sens, lorsqu¡: l'on examin() la conl['osilion du Parlemt'nl'~
Les M'putt:s clIcs s(\nateurs ne sont l'lus ,¡ue ks COllllllissionnairesde
lt:Ul'S électeurs, d leur ;o,~ule et Ilni'lU(' pr{"'ccuputiO!1 pst. la r6,"lediou. Absor!Jr,s par I'"urs 'Juerellps de
"roupes et ICllrs compHilions autour des portf'!'t'uille:; minist"'!'Îels, ils ne se préoCcllpent pas d!'s (!ues!i(tlls <.lïlltt~}'(~t
,,:'n6ral ;et, d'uill'lurs, le VOUlllSSllllt-il;,.l'orgaIJisation
mèm,·
d,:s Challlhres les mettrait dans I'imp"ssihilit(,
¡J'ahoutir. I.e
plus press(, snmit, SUI' ce l'oint, de sUI'prinll'r tOutl'S /,'s for1Il,llit,;s inlltik,~, suppression
qui nf' ¡Jel'll1dlrail plus all~
¡¡.('orllws I,:s plllS ()ssentÍt:¡¡es, C0!111nela l'dora!!' dll COlle
tI'instruclioll
t'l'iminelk
et celle ete la modification
de la
condition [,"gale tic la femme, tle s'ell,lol'lnit' I¡(,ndanl plus
de viugt aus tlalls les eal'lulls. Il lalldrait aussi dilllillul'l' 1"
nombre d,~s ,;Jus, pour J'eu,!t'() leur Jll,uyoir pllls ..rtirac",
laisser le ;.!ollvernement
gouVet'llel'
et Ile ¡Jolln/'!' a\lK
Chambl'(~s 'lue le dl'oit de l'ontl'ôle; {l/HIl' cela, il ¡II: faudrait
pas qu" Je pouvoil' ex,',cutif fût l'o\¡Jig/' des ll1undatairrs ¡]()
la natioll, ('omnle ill'est anjl)ul'd'hui,
siluatiou f¡ui paralys/:
les pouvoirs et les initiati\','s.
Il faudrait. .. mais je Ile \"~llX
pas !UH laisser enll'aÎnel' et forulult't' !ll/·n PJ'l.Jf(I';¡!llIIW('fll1ll'Id Je I'Num!"s; ce serail. IroJ! long,
POUl' trt'ltlÎlI"r, ,ie Cl'ois que les 11l('illeul'C',s ¡'{'[flnn"s,
celles Jont lit l't"USSil'l imp0l'le le plus il lu g¡',lllJl'ul' UU
puys, Ile I'()uvent que gagner il l'tl'e 11l,,"pilr(.t'S, ,U'fentlues,
soulenues pal' J/'s Comites extl'a-pul'lelll enU, il'es compo,s,'~s
de ('omp('lencps inuiscutaldes,
lJui prt"se'ltel"4ut, pilr sllitr.,
tout.:;; les g<lranties qu'on Ilt: peut Jelll:lndel' au l'l't'sound
pUl'kmentüire,
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~,tnS voul",,'
d"'l'r"<.:i('l' uutr.; lll.:SUr" l'ulilíl"
<{ue poul'l';til
av"ir lell,! <Ill tf:llI~ j't"fOI'III" ('lecturale,
je cruis qu'il s"l'ait
\'ain '\",'11 alknJre
lllll'<'1I1i"lc eflicill'e il notl'" slt;l'ilitt;
¡';gisl¡¡liv,', l.•..\liai, ;\ IllUIl s"ns, est !Jo'aucollp
plus 1'1'01'01111. 11
li"nl
~\";¡1I1 10l~1 au ¡l,"sa\'roi
,1¡IIlS ¡(''lu,:l
se Ir,)u\',:nl
le;
cOllsci('n,,'s
d ,\ ['exli'l'nlt'
confusi"ll
Iles i.!t',,,s, Les '."Of!ccl'ti-JIl~ les ¡.lllS di\'('r~('s,
l,'s l'lus I:"nl\'adicloil't's
~e heurtenl
dans
l,'s eSl'l'ils
el ";',' liellnenl
11Illt.ncllcll",nl
"n ,c"IH·\'.
C"III111t'1I1 !l",S !"',~i"Jat'~u\',.; Ile sel,¡j"II[-¡),.,
}I'IS i\lll'ui~";;IIl[s
'lu:lu,II,'
¡"lYS ('st ,'1 en point. incertain
~ur fI' qu'il duit \'011-
loi \' !
Ce don[ il llll' I'a\"\\[
"IIl"ll!
,¡\"i" )"',.;,,ill. "'I'St d'ilpp",'nd •.• ,', s': \'(:,'01luaÎ!I'(;
1'1111''' }e,.; lcnúa1lces
"ppos,',,;s
(lui
l" ,.;olli,'i!(,lll
d h ,,,il' lin l"'u cLtir cn l1li-lllt\¡¡¡e,
O\' c\',.;1
1111¡,,"sulla:
'Ill!' 1'1111ne SilUl'ait obt/'ni]'
l'al' 111\silllj1!P ¡¡('tilk!', "ul1~lil"litlnl\l'I,
si }¡al,il(:lIwnl
I;"lllbill'"
qu'il !,lIis~"
t"ll't' •
.Je IW I'liis l":l'"ndn'
<[ll'~ fl11el'lUes Illol,.; il V¡)S 'llll'~!ioll~.
'1l1i s"l'''nt
1'"l:':II,·,,!!'))1
,'xallliu,'."s
d:tn~ 1'1111d,: J11"~ 1'(''','II'lin" "1I\T;I~I''', ,.;\11' l" !'/'I)U"""
r!¿lIlul:rilti'jlll:
L'Il /.'I'alllT,
J" Illll, ',\"\I~ ;(I'UIIS l,,'s/lin
d'))Il" 1',"I'UI'lIlI' "'¡"cl, r,tll', lIlais
il ,,~l d"lll"\I.\
<{II(' lloS d,"I,ul"'s \'l',\,i1!t'llt rCI1\""~"1' un iu"d"
,[· •..!t·C.NII :tll'IIl,,1 ils dlli,,'n(
l,'ul's ,sii'""s,
II (',;1 dU\I(ellx
¡lll",j '111'\s veuilll'lll
l',"dllin: klll' I'¡o!'l"; 1l'III1I,n, {'[}" l'aIllell"l' ,'¡ "I'!lIi dt's s,"nalt'ul's,
;2' l." U¡¡III¡Ul'I' denail
l'f:sul!el'
d'llll ¡¡JOd.· (le v"latiull
!,1'''I'0rti('jIlJl"II,',
"ll, dl, I']IIS, lIll lil'l¡dl'aÎl
"uIII!,I" d" ;..:1·01l¡"'llll'lItS
aull'l:s 'lu" les l'l'lil"~ li¡'C'"I-;I'I'il'liuflS
"'llllllllllla!<os
11\1 d''1'arlcllI,'nl<lI,'"
l." ~"'lIal, ¡¡\I li"ll d','tr,'
un" dUll),lll('1'
d,' !il CllaI111,,,,,,
d,'n,lil
,'II" I;l l'\'I'I'¡;S"III;t/ilJll
d"s ;":l'alld~ "n,al"'s
illl,']}¡'rlll"J" 1-[ Ill,t/o"l'i,·j.; d,' la lIalilll1.
:¡" Ii l' Illt CII""U!';I;":'·1' ttlulps les ¡¡s,o •.ialitll\S d ll;":lI':s qui
Il\'u\'el\l
a:!i" SUI' ¡,." "'I'l'ils
Cil l'al'Clll' ,I'UII I',"gilll" d •. ,jusli,'(', el,/<: \Tai,' li}."rl,'·. rUI'\li,.;saul
"OllLlllt d'opilliqll
I'"ut
s"1l1 l'oITl'!' ¡""; l'1'I'l',',scutilnls
du pCUI>!":1 ";!~l'\'il' les \,l,¡jS
illU'l"\b
du l)t'UI"'·.
ALll<u¡
Jb:mbre
h)\ll.l.I::¡';,
clc
t 11l~tit/lt.
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¡¡¡He
LE MARIAGE
ET LE DI\'ûRCE
DE OEMAIN
PartisaIl dlI sc.!'utio ,"I,~ listr a'"ec l'('pl""51~nlatiillJ {l1'''\I"rtionnrlle, je ne cruis pas cependant 'Ille cdte l'Morille ÔlectOl'ale suflise à gU1'l'il' la démocratie de ces trois maux: le
favoritisme
el la politique de clicntt'de, l'incompétrnce
gén':~rale des élus, I'ab;;encc de mdhode
dans le travail
législatif.
Ces maux, d'où viennent-ils't
De ce que notre moteur
politique en ,~st encore aux J'ormes ;;imples, rudimentaires,
unitaires,
llni'"et'selles
du temps oÙ le souventin n'accomplissait qu'un~ fonction primaire
.Ir d<"frnse de lUlIS el .le
chacun par la pulice, le ll'ihuIlal et I'arllll"e. et'laille
1'<lIl
temps où l'enseignemeIlt
élait laissé aux prètres, l'assistanc.; aux moines et l'hy¡.;iène aux animaux errants, Vu'on
lui compare le nôtre, où la société s'organis,~ de plus cil
plus selon la loi de divisiun du travail, el uÙ tant Je tÙt:!ws
nouvelles incomlJ/'.llt ¡\ l'Elat de pal' le \'ouloir et surtout
les hesoins du souverain collectif. et l'on s'alH'rCt~\l';l Clue
noIre dt~llIocr;ttíe est eucore it naître ,.•'~ritahlerncul.
'íous avons deux Chambres (lui se douhknt sans grande
nt'cessité, et (Iontla similitude
dans la foncliun flppal'ailra
lllípux à J11(~Sllrl~que le sentiment
d:'llIo(;l'atiqu(' Cl'uîtr:t
dalls le pays" l)ellX ChalllLI'I~s sont honnes qlland il )' il lit
I'II11l'Onn,· et la 1I<\ldesse ,j'un c(,II", la hOllrgeoisie et Ir
peuplt, .le LIllll'e, Elles valent "'galcnlrnl,
lorsque J'unc
d'd¡ps a pOIl\'IJir cie r¡"parl·r les faules que COlnlDet l'autre
pal' entr;1Ínempnt
démagogique
ou panique I'¡',aclionnail'c,
ce 'lui ('st 1')111. lin au fOlld. ~Iais, en lUatii~l'(~ l('gislatin~
pure, qllilllll rlles s'opposent,
nolamJllcnt
les lltilr,'s, ce
n'est pas 'lu,~ l'une soit plus comp(,tent(' et l'aull'e moins;
elles 1'('PI'l~'s'~nlent simplement
des moments différents de
l't~\'(>lution natiullille,
'faut <¡ue l'iw;litution
d':lllOcrati'lu,~ l~l"¡jt c(Jnt,~stéc, e!les
olJt ,~u ainsi lellr raison d'dl'e, Aujourd'hui elles sc W\IJI~nt,
d ces deux moiliés de PI~nMope laiss,'nlllll(;
loi alllmdlle
de tous vingt. ails SUI' le lll,:lil'l', Pourquoi 1H! pas di\ i~t~1'
leuI' t[,ilxail el J>Il11I"luoine pas faire de l"une J'elles la r,,pr('sl,ntatiou,
{'luc par les associations
et les ('(¡rp' tecltni(/lll's, de toutes lr's t:.at'~gories Je l'acti\'Ïi'; nal.ionale'~
Iln;lI1t aux liguC's et comÍt,;,; <:xlril-pill'!l'lllelll;lires,
dont
la (¡(('he est Je cr"~('r des courallts d'opinion el .le peser sni'
I(;s Chamhres, la nwilleul'e preuve de leur utilitl' esl dans
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L'IMPurSSA~CF:
3H¡i
P AIlLEME:'>IT AIllE
ce ~iln[l!e fail : I,'s on\Ti"l's ont ('11la jnrilliction
pl'udïlOmmale hien longtemps avant les ernploy,~s, Pourljt\Oi'! Parce
qU(~ceux-f.Í ne ~ont syndirjlH's qne depuis p(~n.
,\ppclons,lone
¡'¡ l'association
tons !('s in,lividns, plaçons
l'associiltion ('nlrc l'indi\'idu qui n'esl pas asspz el l'Etat qui
('st trop, installons-la
dans I'Elat n1t1Ille, et plus libre sera
lïnJi\"Í'!u en mèmc temps que l'Etat plus utile il tous.
Eccba; For·!l:\l~:RF.,
OireNtftt'
de la
fi
lleYCit: Son'alfl'o'le
J.
lo Jf) ,;U·S kllcm,'nt
pilrlisan
,It~ la r{>forme ,"Ieclora]e,
qll'apn'.s t-lrc 1111,~
soutenir,
en P~\Hl, la repl'l'·sentation
propOI,tionneJl,· en Belgique, ,j'ai fondl: CIl 1900 lil Li!Jue de la
1'<'Jid,'Cllfr/fion
]l1'oporti'iIllle/leiJ.
Paris. LïM'e a fait ùu chemÍn
,l"pnis cette date.
20 ai L;t Hp.prl'srnlation
propol'tionnelle;
bl Ponr le moment, ril~t1.
La COllstitntion est bonne; mais il fallt I'ollloir et savoir
s'cn scr':i r.
3" I:n ¡NUVernemrnt librc cst un gou\'l'l'Ilement
des opinioll~.
Le~ li.!l((~Sctlcs ,'olllil,;s sont inùispclISHhl"s I'ùur,li~cuter
el pl'opil¡:er les qucstions dont le Parlement ,luit enl'cgistrol'
Irs snldillns 1'1'('l'ar",es au dchors.
Yn:s I;vy'rl',
ancien
miIlÙ.tre.
Le vicp. ,Ic noll'c pal'lemental'isme
r"sÍ,le, cc lUe semble,
Jans l'ol'¡mnisation
,le ('(lile tks dp.ux Chamhres qlli a J(l
pouvoir, la Chamul'e des t!t'·pul,',s.
Cn M'puU', ,·'est 1'0111,l'lin arrondissenî<'nt,
el ill'st cens'"
rr:pr(·scntel' la nation. \.lui ne l'oit qu,' 1ll,11lleIf) d,"pal'lf'nwnt
serait une cil'mnscril'tiontl'op
petill', d <¡ur, s'il se poul'ait,
une ¿'Iection national" Je\Tait Nre fait,· par I:t nation en
hloc'! Faut,~ de mieux, il sr,rail sage de faire ,le nos d"partemcnts ,[nuw ou quinw gl'OUpVS n:gillnnllx. "out chacnn
Mirnit, an scrutin d" liste, quelques dizaines di. 1¡'~pUt,~s, II
faut qU'line circonscriplion
aitlJe(lIIcollP
,/,Cl,'ct'JlIl'S et beaucoup d'élus; ainsi les contacts indi"iduels
5,·\'(.nt S,lnS importance;
ainsi Pierri, sera non r•..
In de l'alll, mais I'{>lu
d'une idé".
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:¡tlH
LE 1\I.\RIAGE ET LE IIlI'OHE
ilE Dr':~L\I1i
\' ous devinez ((ll(~ .i" suis pOUl' la repl','senlation
proportiollnelle.
Cal', impli'luant
la s,)lídarit'" dc tOllS h's ,',Indidats de même opinion, elle ohligp l'deeteul'
,'¡ pens,'r
à
l'ill.'c d'ahord.
Equilahle
en soi, la représentatioll
proportiollní·lIc
est
aussi lIlomlisantc.
Elle r('lld inulile la dill'alllatioll poliliqut',
Tandis que le sysli'lIll~ aduel eons(·ill,~ au candillat d'"stoml,cl' ses opinions,
e1k lui iip¡H'Clld (¡ ¡,our dpnller ,lu
relie r.
Elle f~st un stimulant dl' la \'je polili(j11<'; dh,' "'l(,int l'ru à
Iwul'lIsag¡' dt' l'abstentioll;
ell" 11I'J\U'IU'· la 1'1'01';1;':'1
ud,' e
partis, ¡:'cst-i\-dirc la propag,lIlde dïd,'es.
V"us d"IJlilndez s'il faul ral'ol'ist l' la ('l''''alipll d,'s J.ÎUlI·'
pl Cumik, extl'a-p¡¡r1l'lllenl;I¡I'(',~, llui. sau,_ ,\plIl,'; Pl', l'i,.1
ni' susdlcl'a mi.·ux les ass,wiatipns,
I"s hll)nl"'III"llls,
['agilali,.>n pal' la p!UllIC pt par lit pal'o¡", 'lue la lkIJl,;'('lIlaliu'
}l/'(I/;orlioilllc/lC.
~nlpa\'ti
ne pOlll'J'a j'lm;¡is l'I's[,>, ni inacti,'
plJu\' la propagande,
ni roulilJil'1' ¡Hdll' le pr"!-!\'¡lInnJ(~,
La llc¡mjsentatiol!
}il'OportiOilnclle
I,,'nl ('.1\'(' ol'galli"l;p
¡;e\on IIIl syst¡~m" silJ]pll~ Pl dair, p')UI'\'ll (lu'on I'PIFllII'e ;,
!'id,',(' "¡¡¡lit' lJue le nombre des d:'pnV's t!lJit tu,,, Jixe,
'lu'on ¡.. fusse val'iél' SI'¡'lIl le 1l0mDI'I' des votants, l'II sil\ge
de dt"put"l'l'lll'¡"sel1terail,
pal' ,'x,'mll"', :!:;.llOO\otcs \'illablr._.
L,-' l'I'Cl'ul<,mcnt Je la Cham!·r,· I'~! inf,'ricnl' Ù ce qu'i!
t!';\l'ftit ,'.IJ'l·, piU'e(" (¡n'il y a trop de tI·'.pnt'-'s, puree '1IW des
h(llllmeS d" "aknr reculrnt tlevantlt:s di'penses, II':; r;iliglles
el les humiliations
tll' la l'andidalul'I',
parec 'pl'cnfin, ill'sl
l'lus ¡l\<lllta~r.ux d','ntl'l'I' au Shul. Il es! ais"~, Ri on ¡..
\,'ttl., '\',' r,',.Inire le nombro dl's d,"pul,'s (,'est (~e que sup1"'sC mpn "hilll'\) dl' :!:i,OIlOvoix pal' sii'g,'¡, tIc l.·ul' donner
lInc indemnit,', l'lus fOl't(, qu'aux s,;nalelll',-;, d';\¡'ro[-:I'I' 1,'s
lois pui'ril('s sur le cUlIlul 'lllanl ¡'( rl'lldl'l' lil Cillldi.l;lturl·
lI" .•ins rf'blllilllte, cc sera IÙ ('lIcore ftn ,¡il'ni'ait .le la l'cpr,',·
sClltation pl'oporlionnelle.
cal' la can.Jidallll'e dl's pel'sonllt's
sera rel11plat'l·(' pal' la c,lIl1lidature .I,'s partis. L, 1'I'I'I',"St'lIl¡¡lion PI'0I'0l'tipnnd¡"
fcra II'ailll'lll'S al'l'ircl' "Il \("le .le listl~
\,·s pel'SOnllilliV's ll'lill'tlUilulcs, pt j'llnai.; UIl pill'li lW sl'ril
¡[t"¡:;ll'ilt':, ('Oll'llll" il ilni\c aujourd'hui.
:-¡plrc C"Il~lilulion,
nos his il\lssi, l,eUI't'ni. "I)lIll"ll'l<>r
hil'l\ tI,.·s ,lIl\,"li(¡I';¡tion,;, I'l il sel'itit ais,', ;\ chacul\ dl) I'OUS
,'n\'f'yer L't·,\essus d,'s volum(,s de 1.(·,U\x [""les. Je nw CI)Il-
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ilree bas" lelTilol'ial"
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1"II!''' 1l11lI"I)";"
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III,III,i,l'I'
d,· IIIllS
d';¡('Cdl'd
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11';"d'rl 1,"~i~Ltlir,
¡¡ill"¡
Clllllpli'll',
"1 la FI',III"I',
l,''; jllll"¡rl¡¡ul,'"
;111"11.1
illlj,¡¡ti!'1l11111'1Il..
\"'1'1111'I"/lilll¡
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illl/Il,rlalll<'s
1','fol'llIl's
';1I111l'l'il','1 1¡¡II,:,:lIil' l,'
I'ays,
,\ "Il .i1l:':"1' pill' ,;,·S ,l"l'lIi,'I'''
1,I'ndllils,i,.
Il" \II:S ¡'II''IIIII'nll'l1t '1ll'il y ¡¡il 1111¡llt"'l'd
l1atilll1iil. ni 1l1l~1l1(,1111ÎIII."·l'd
Ijlll'¡"OIIl!II,,'l
¡'I
la
mil<'
dlllllh'l'
ldlls
,le
l'apidil,"
el plu,;
de
r'-'ClJllw¡';
'1Íut, I';bi,;/ati\(~.
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3H8
LE MARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMAIN
Je suis convaincu que les trois quarts des lois qne fait .,
Parlement, jettent heaucoup plus lle trouble dans la sociél.~
et lui causent bien plus d'embarra~ qu'elles rll, lui appoJ'tent de moyens de réaliser un progri~s quelconque.
Franchement,
quand on jette on ,;oup d'œil sur la natuI ,;
et la qualitÚ des produits
législatifs depuis moins ole di::
ans:
lois sur les congrégations,
sur la s{:paration dh
Eglises et de l'Etat, sur le repos hebdomadaire,
la loi è¡za!i:ment que l'on pré,pare conc.ernant l'impôt sur le revenu, 1\
faut avoir un optimisme à la I'angl,)ss pour l~tre saisi d'er;··
thousiasme et pour presser les Chambres de continuer,
1
d'adiver cette besogne.
Touks ces lois sont en grande partie innpplicabl,:s et in"
coh{~rentes; il fallt y revenir h c.baqlle instant potll'les lll'
difier, les ro:dresser, les interpI',:ter,
Cn ounier
quelconque,
qui ferait de la besogne de el:
genre, serait, an bout de trl's peu d,~ lelI1ps, abandonllt! dl:
su clientèle.
Malheureusement
il n'y il aucun moyen pUUl' II, pa~~.
d'expl'imer son jugem('nt SUI' tous ,:es prl)(luils \{~gislalit\
Aux ¡',lecLions, il \"Ilte, surtout dans les campagnes, par ole:;
raisllJls I't1\'I'Il1'~nf.administratives,
:--i le I'Crl'¡'Cndlllll, ,'lllTllll,'
je le d(,¡¡wnde depuis vingt, ans dans Illon line sur l'Etc.
moderne, existait en France,j'ai
la certitude que loutes ('E~;
lois auraient dt\ rt~pûusst~es pilr lil consulLalion populair(
la seule mHhodc qu'ait le peuple ,1(' se prononcer l¡ùremer.
et efficacement sur le mt'ri,te et l'opporlunitt',
des lois.
\lien luin dUllc ùe vouloir \¡àler le tl'availlégislatif,
.il
consid('rerais,
'tuant il. moi, comme un grand bienfait de l,.
l'etarùer,
'
Je \'Oudrais que jamais on ne pÙt dÔclarer l'urgence
SUI
une loi fllndamentale,
que les trois lectures fussent de rigueUl', Je désirerais que le Conseil d'Etat fût consult(; S\ll
la fl':daction des amendements
ad(,I'V's et introduits
sail
pal' les commissions
l,"gislatives, soi t au ('llurs des séance,
Enfin, je tiens absolument au rc{crcnrlum,
<¡ui seul poun I
un pelllimitl'r
les désaslrellx
(;Il'eh de la jlrésompli'>ll el
de lïgnorance
du législateur.
On fait trop de lois et l'on d,',core ùu nom de réforme>,
nomhrc de bouleversements
irréll¡',chis.
Ce n'est pas par les lois, ni par les Parlcm,mls, ni pal' le-
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t'IMPUISSANCE
PARLEMENTAIRE
gllllV\'l'llellll'llls que les l;i)\'i,:l"'s progressellt;
c'est l'al' les
,lI"cUU\"~t'tes S<;iclltili(IIl"S, p:ll' !l'sappli"alit1Ils
inllustridlcs,
Jel;lju('jlcs l'xigent les nll"s dies ant!'ps l'initiative inlli\'iduelle, l'a.s,-ociali,\n liu!'t' et la fOl'1llatioll inë,~ssantc ùes
c¡¡pitaux.
,"oilil environ l!'(~lll,' ans '{ll'Un d(~s pr'~mi(:rs pcnseur::; ùu
clix-llCU\'i"llle s;ède ~;'est ,"len', "ontre " 1;1granlle superstition poliliqll" ) ; il est d"'[llor¡¡¡,lt~ qu'elle r'\f;ut' plus que
jamais; la ,.t',volnliol1 'lui la Jt~lruir¡¡il reudrait \lU ill1lJ1ense
service ill'humauit,',.
P"\:L Lr:l\lIr-Ilr:,\I'I.IEI',
.\:embn~ de tllistitut.
Sans Nno, tant s'cn faut, un adlJliraleur passi()lIl1t'~de noIre
systi~mc j,"gislatil, .i': n'¡¡JllIels pas lïlllpuissal1et' absolue du
Parlcllwnt il remplir son l,Ole .le faisl~ur de ¡oi" .le J¡, cruis
iucapable d'up':rpr il coups de décrets la I'l~Vollllion >:;(,riult';
¡¡¡;Iis je crui,.; quïl I'"ut opt"r"r tIes \'l"!Ol'lll",' 1I11~1lJe
1'1'0ronùe,.;, puisqu'il a d{',i;\ 1>11voler:
I'illslrllclioll
primaire
oblif/flloire
et !fI'ataile,
de i'J~ylise et de l'l'lat,
la loi
,'lO'
les -'!Ilu/il:ats,
!tI ''','lltlration
etc.
C'est llIèllll~ celle cruyance qui I\l'~ pel'luet (k ré¡lllDdre
aux qu,'stions que \'OIlS !o'aùress,'z sur les l!I0Y"¡¡"; de rendre
l'¡¡divil,: pal'lenH'ntaire
l'lus ¡,apille d plus rrcontle.
ï,e (l"i llW sl'1l1J.¡h~.!t'~,;irable puur atteindrc ,'c but '! Avant
tout, une n:formtl ,',Iectol'ule susceplible
tic relldrc
plus
t'xade, plllS loyale, plu>:; COllrUrlll'~ il1a jusli,'" l'ex¡,ression
,k la \'olollt,~ nalion¡¡lc; une reJlr~;;,.'ntaljon IJI'ol"ll'tiunnl'lIe
(lui el\ljll:ch., ¡'('tuull'l'ment
des minorit('s;
une ('g;;lis;tlion
aussi parfaite que possible d!'s circonscriptions,
lle lilt;on
(Jue tel '}('pill'tcnwnt ou td quartiel' ,le grandI' ville n'ait
l'il"; ulle l'art disproportionn(oc
au 1I01I1I,re ,ll' ses habitants,
l'ui;;, ::;i l'un lIIainti •.nt dl>llx CI¡¡lmUl"',;, CI>qui l'lut ln'oir
son uliliU', 'lue l'tme \~malle d'un sl'lïllill particulier.
par
exemple qu'elle soit la l'el'rt"selltation
ùes inl"l,,"ts divis,~s
"n gl'oupes, non plus t,:rritol'iaux, mais I'rofessionneb;
'lue,
,1" plus, •..1Ia('ul1e, en dehol''; d,~ cc qui dl~\T;l P"SSl'I' l'al'
l'uue et l'al' ¡"lUl!'I', ait s:¡ "t)lllpét"nce lletlt'\II\'nt tl,"lillil~.
Ensuit(;, '1IW, dalls le fOllctiunncment
uu 1lll''''anislIlc parlementaire,
il n'y ait plus pressioll perpétuelle de l'"xécutif
sur le j,"gisl'ltiL que, par cxelllp¡", tnut pro.iet de loi M'pos(~
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:mo
LE
MARIAGE
ET
LE
IJlIORCE
OB DE)IAIN
pa!' les ministres
passe aux !liai liS d'lIIIC Commission "0111
-il dericlldra la chose, comnw ,;ela :'iC pratique !ln Suisse si
bien ,pw ll~ministère n'ait I'I1lS, l'OUI' chaque I'l'ojrt dat. )l'Ú
pal' lui, il pose!' la question Je contiance et à f¡IUSSer ¡¡in:;! le
vote dt' ta Chamhre ('''nsult!~e.
Qu'cn revanche le législatif n'exerce phlS Je pression Id'pétuelle sur I'<'x(~clltif en intel'v(~[Jant sans Cl'ssc Jans I';dminisllïition,
en délibérant
sllr d,~s c1IOS!'S tl'int('!'èl ¡<l<d,
en jd¡lnt il bas un ministÜI'c lout entier pour la faule ,1 \11\
seulministre
ou d'un suhall!'!'llc,
A l'CS modificatiolls inlhicures
il l'ollví"ntll'ait d'••n iljuu"r
J'aut!'es,
(ll/aut pOlU' tJ'~jcl de 1'Cl/lcll/'(~ Jial' dCfi/''';,'_ 'Ill,r 111(/:'1-'
des citoyells, la puissancc qu'ils r!<:/¡'!Juent ,i ICll1'-' /,c/,r«c¡¡ta/l(s.
roid qllP)¡lues-unes Ile celles 'IU)je ~<ll1haikrais :
1" lIecrécr line pr,'~se vJ'i1imcllt ind"'1,,'ndallk,
'lui
e
scrait plus sOlllllisc aux caprices d'un baill,'UI' de funds <lll
aux brusques changt'lllents
tl'orit:ltalion
d. <le p(~rs"nnd
amen(,s par uu dt~plac"luPlIl de la lIlaj<ll'it," parllli l"s po.-Sl'SSClIrs d'actions.
P,'ul-ètrc faudrait-il
'11H~il: (';I!,ital J'Ul!
journal fl'¡t fOI'trI,; ,I'actious I1tlIllÍnati\'cs lpli nt' l'"u!,l'a¡clIl
,~tre c(,dées, Iransf,',I'\:ps à d'aulrl's salis l,' ellll~I'IlI,~meut dt:;
autl't's soeidail'l's.
On aurait chanee d,' l't'lIdre ainsi ;\ L
prcsse l'autorité 'lll'elle a pel'ùl¡r~. Cilr, s'il est Hai qu'Id/;
c~t Cl) (.tat tic mieux I't'lllplir tIU'autrcfoj,; sa [tJudioll d'ínforlllatrícc, il n'est pas moins \Tai tJu'elle rCIll[dit triaI SOIl
autre fonction d'¡IVI'l'lisseuse d,~s 1")lIvoirs publics el d'(',lu '
catl'ire polili,¡tle de la natioll.
~o COllstitllrT - pour mencr à ¡'i'~ll chaque l'dorme miS(
ill'orl!n' dn jOlIr -- II11C Ii[llll? lJ/'ol'isoire el s!n;ciole, qui ('cntl'alist'I'ait les l'[Jort,; d,. tous l!'s citoyt'us d';sirclIx d~ la faire
aboutir. Cela, S'lUS pr(',judicr des glands partis, dont les
vastes l'rogramnles
SOIlt. utiles POI\;' t.racer unI' direction
gélll:~ra¡c, mais (;pal'pill,'ut les fur('I's lit; leurs l1i!'mLrcs s\lr
lrop de dcsider¡lla h la foi,s.
:¡o Enfin b¡ss!'!' la f;tCltltl~ ou imposn
l'obligatioll, suivant
les cas et suivant une prtlCt;Jurl) so͡:ncus",nt'llt
l'(;¡.;ke, ti,.'
SOllll1t'!tl'(' au peul'le, T'Il!' voie dc /'C!,C¡:tillill!íl,
le~ lois l('s 1'1\1-;
illlpo!'taules;
el r!,('ollll;¡ílrt~ il Uit ¡Hlmb¡", ddcl'Illiué
d,'
~it¡JY('IlS le droil d!~ !'(~digl'r Ull<' ]l1't>I)I¡:,iti<lnd,. loi, l¡\li
devrait ,~ll'e soumise telle (IUclle aU volt) Je la ¡¡¡¡(ion, (Iimil
dï¡litialil',',
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\. DII'I:¡S:iA:-iCE
l'ARLEME:\TAlHE
\")\1'; trouverez ces ¡,!t"f'SdÚ"¡uppt'~,·s ùalls le llcrnil'l' \'0Inml' <J1lI~
,j'ai l'u¡'lit~ œlll' ann(~e a\'(~" ù,~ j"U1w~ a\\lis SIl\lS
l"~ lil)'l' ,l,> : l.,' Sociali.'1lw ,i {''''/IUC,
Il ,'sl po,sil,l,' <[Ul' lllut CCI,¡¡\Il [,nissl: Sf' I',d!'!' salls h
(;OIlHll,,,tillll ,rlllW CIl\1slil\1allt" . .Il' II'y ,'ois 1"1S,j'iIl"llnl'énient, l"llll'\'1I ,[u\'lk
sllit ('(~n 1I1l/1I1'I'I'ns,'Pl IlIlilJII<'II":ilt
CO/l,iitWli/k,
II u':( ,j,llll'lis ("l,'~d,',,'jcl(' '¡tIC la Cllllstillltilln
Sl:llIi-lIlO\1,lrc[¡i,pw oÙ L\SS"lllhl,',,~·,l,' I~Î 1 a \'oul\1 "\\lpriS"llllcr la I••..
l'uldi,pe.
d('yt'ilit reslcr ,"I"l'lll'llcllwnt
illlmllahl,~.
(;~,1I,,';1<";
Hrx.\H/i,
J't-u(c.(çcur au, (.'fJi¡¡·A"· de
Il\.
-
¡,,.alll'C.
f:'CI';VII;IIS.
l" .J" n·,is slll'lllllt <[Ul'iïl\11,nissallf'C,III l'arl"IIII'lilli"'llt;'1
sa IlIau\',,j:-,, ""1I11'",ilioll et 'Ille, 1,,\1'CO\1·,,"'IUt'nl,"'l'si
11l"ill" 1<1
"IlIl,lillllioll
<[\Ji,"II\1;I\1\'¡lÍ~'~<[ueI,·s ('II"'lelll'~ qui
IIlilll<JlI"lllo;l dïllt,'lli:!"IIC"
d JI' s"llliln¡'nls ,"Il'\"~s,
:!" C''l,,'¡:dalll, .i,' l'l'ois <JlI" si la l"'I'I',"sl'lI\at¡<>1ldt~';Illilll)l'il('s ,"I¡¡ t .'r::;¡nis('(' ,.¡ si l¡'~ ,j"'I'IlV's ('tai"ul lr'lis roi"
Illl¡ins uuu¡].I[·l:II~pt ks ,,'uat('1I1'sdril" rois moins, lIll ¡¡lirait
It)l:illt~1I1'"("'SlIl!U,', ,lo, l'l'oi,; aussi 'lu,' Ir. I'n:,id,'nl
d" la
1\('l'u1<liq1lf'd,'nail 11,1'1'
I'llIs '1u'il Il(~l'ail, ,',I¡¡,,[ dl/ul"" qu'il
n't'1l 1\S" all"\lUf'llll'lIl,
de,,; droits ¡'t)nsid,'raJ,les '!II" la
C"llslilll.i,)Jl lui cour¡,I'f!,
::n (lui. tr¡'s "'1I1.'I'l!i,!uPl1Itml,
1':1111.1':
l;'e
F,I(;I'1':1'
t'.1 tcttlt"mic
.1,.
fUlll(¡¡;'SI:..
ruc SP1\I"1'1"~II("'ul'alill!1 chez Ir ..• ¡¡I'IPlJl'.' ,les sulrr<1g('~
uni\"'I's('! UII J'l'sll',.i"t : [il"'I' l'l111,',' qu'ils J)(~lJ\'eul.
,lu run.
Jid,'/l. I ne .;rule 1'1,,"OC['IlI'¡¡lion
,·!tl'Z le call1lid'll : se rail'c
(' I i l'" ou )'t',,', 1 ¡l'l',
l""
Hi"u :,ll'e~ "\ ,I'aul,llll I'llls \1l1!1"I,lld,'ssonl
"Hf'l'lillns
;1["'11" ,·•.·.éd,·. LU"s II" 1'1I11I,
¡Ill l'l'sI", <[Ill: L\ ('1I"Ii'·ln!'r. ~:l
""'.,\ Ill' I';¡ít : dalls 'Tl "llli,'/I"IIlt;lll
d"s ""'I,,'líi, I'''l'li,'uli,'l'~, l,' ¡',Iill <if' ,',"I','llil' ~C lll¡¡U;.:" l'II Ill'r\,,', I.;¡ "U1'l',('d\1
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392
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
budget suppltie à tout et suffit il tous, Tyranni(~ gloutonlle
ùe l'électeur, docilité de l'Plu, ou vice-versa, 011 ne sort ras
de ce cel'cle vicieux, de cet étroit horizon, L'électelll' fail il
loi et l'élu ne fait pas de lois. Ou, pour mieux dire, le plllS
souvent, il n'en fait que d'occasion,
bilclées, incomplète,.
On vit au joUi' le jour. on végHe.
Le remède '! Ah ! le remt~de!, .. l'OUI' mon humble part, je
n'en vois pas, sinon dansce
lointain palliatif de tous l,~s
maux, l'éducation,
une ::aine et virile l~ducation, qui nOIlS
éloignera petit il petit - est-ce possible'! - de notre amour
invétéré du fonctionnarismc,
de h vie casanière
et saIL,
risques, de cette rouline de menus mensonges
et de mi,
nuscules intét'Ns avec laquelle nous nous cachons, à nom,mêmes, la simplicité, l'énergie, la d l'oiture de J'cxistt~nce,
Peut-Hre en regardant moins terre à tern~, saul'ons-nous
distinguer un jour le Hai du faux, le bon d le mau\.li,
berger'! lIIoinsde représentants
et mienx dlOisis, el lIéliV\'''~'
du harílssant,
de l'aveuglant
sow:i 'lui, actuellement,
ledisperse et les déprime,
telle semb;c étl'C, théoriquement,
la solut.ion, Mais en fait 'f
'foutes les dernières lois votées pÚ le Parlement fran.;ai>
témoigncnt d'une prépamtion
insuflisante, d'une ignorance
profonde,
eL du souci de plaire il l'decteur
par dc bas
moyens. Je ne vois pas 1,1possibilit.:, d'empêchel' tout cela
avec I'éleclion au suffrage univcrse],jUSqlÙlU moment
du moins oÙ l'éducation
de I't~Iectcur sera achevée. Jus'lu'à
cet achèvement,
il me semble qu'on alténucl'ail l'impéritie
Itigislative des Chambres en faisant préparer les lois pal' un
conseil non élu: pal' exemple le Conseil d'Etat.
IIL',nef.!.
PI\I'\'O;;r.
VoLre question ne laisse pas de nous embarrassel'.
JI y a
èvidemmellt
des cas où l'impuissance
parlementaire
est
manifeste.
Cela se voit particulièrement
dans ks circo!lstancr.s oÙ lit l¡¡,pl'll' individuelle est en jeu el aussi dans la
pcrsistamc
extraordinaire
de vieiJles forlllalil,;:; vaille,,; et
a~açalltes.
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L'JMPlJISSA~CE
PARLEMENTAlIlE
lluanl ¡lUX.grall<lcs l'd'ormes pulitiqUl~s et sociales, ,ïestime (IU'dl.>s doivent
i':tre r(:alis(,es uniqllement
pill' la
vulonk du corps ('(edural, j'entcnJs'
ceUes qui /'elt'¡:clIl du
poul'oil'
l.i!Ji.,latif'.
;'I(ollSS')lIlrneS alTiv,',s ;'\ line {~jloque oÍ.! il serait utile tlul:
l'initiative
inJi\'Ítluell.~ el J'action Jes groulles \'t"allsassen t
des ¡'Monnes prali11lles, illdl'p¡:ndantes ue ('¡Iclion politique
et Je la l¡\lelle ou du bon vouloir gouvernemental.
:\/, Alla/ole
France,
, ('II11llnistre que .il' vOIlS demanderai la perlllissioll d" ne
l'as nommer, Ille dit l'au kur Jes (Jpillion"
dc JI, .ldrÚ/IIC Coi'jllard, Pl avec lelluPi .ir: m'pntretcnais
1 (':Cl'mlllcllt de la situatiun que vous d':'plol'cz, me \'t"pnntlit :
« I)UI: voult;z-vous
Ilue nous fassions '! l.e Illiuistl\¡'{' tics
Financ'3;< est dans le:; granùes sociétés de t:l'l'dit, le minist,"re de la (;uerl'c e,st dans les Commissions,
celul de l'Instrudion puLli'lne est nnslitut,
celui Jc la JlarilW ail Creusot, et ainsi .le suite, "
t<
Lrs ministrcs
lI'ayant aUI'unl' action, ll~ Parleme!lt ne
peut tlolln'~r d'impulsion,
Il en ;¡ toujou!'s ¡'l'" aillsi. (lu ne
m'objectera l'exemple ni tl'August,:, ni tic Tihi~n:, L'iutelligence lit: Tibi,:'c (:lail remarquaLle,
plus encore 'Ille Ill: le
pensait TcH:ite, Il n'''lI a pas moins (,U~ \'aincu, aussi vaincu
que Il: Sénat 1Il,:me, La l'Íchesse, C,IllIllIe lonjou!'s, l'il cm·
purll~". Ce sont les financiers ,[ui gouvernent
Cil Ü'III!lS .Ie
paix, et les militail'l~s en temps Je guelTe, Lc Parlemcnt
!l'est, si ¡'on peut tliI'(~, qu'un fi.líble rellel tic Iii richc:,:;e. El
les !llinistres sont ,Iuns les mains des nnancicrs,
dans la
projJürlion de leuI' Jluissunt:{~.
- :\Iais, c'pst 1;\ un "'l¡tl d',l\'enlure
ljui appelle l'aventure,
t< .le Ill' k nie pas, ,Ir: Ile l'l'ois pas, cepeudant,
il.la I'0ssíbilit,; tI'une l'l"al'liou Illonarchiste,
1.1'5 id/'!'s I',"publicaiues
ollt t!'op pl'ofonuL:ment
pé\lGll't~ [Jallni nons. La question
cUIl!stitutionnelle qui vous [JI'(:ouupe esl singulíèrelllellll'lus
complexe en F1'ilnce qu'il l'étranger,
el nularnlllPlIt qu'cil
Angll'leITl' .. , IndivitluclIemenl,
d 1"lur le lllomenl, je uc
a
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3H4
LE MARIAGE
ET LE DT\'OHCE
DE DEMJIl:'<
vois l'as ce 'lu'on pounait
faire, L(~s réformes (~lccl(¡rale:;
'Iu'on a propos(~es sont jnsignil1anl(~s.
La re¡m'·sentatiol.
pr0l'0rtionllt'!Ie
elle-mûme n'apporterüil
aucuue amélioralion s,'rittusc.
- Le v,"ritable obstacle aux I'Morlllc;; ralionnelles,
,Iemandai-jt'\, n'esl-il pas le sulfrage univprsel '!
Oh! je lI'adrnellr;lÏ jamais tlu'on louc.he au sufTl'age unj\'crsel! J(, rnconnais
lou(efois (IUll ÚI)UIll' des n'sullals fort
1l1(,Jiocres, '
- 1'01'1 logil¡1ws, l'l'plí<¡U,lÏ-jl', puis'luïb
('manenl des
majorilf:s
populaires,
ltllcore íncap; ..bles .le Jiscl!l'Iler le
mÓríle el L:t cOlllpdellCI', nÚcessaints pOllrt,lnt ill! ¡'-'!-!islal'~ur.
La souvcrail'el'"
du peuple l'sl donc UlI 11~lllTe, I'uis'ju'elle
J'arme d'un poul'oir qu'il ('sl illll'uis~allt, lui ou ses représenlanls fonn,',s ;'1 son imagc, ;'¡ bien eXl'l'c"r.
« COlllmenl
voulez-vous rcm,',dier ,'¡ cdlt~ ¡llllllltalie '! Ille
(1'~II1¡IIII]a,h sou tou!', M, Frallce.
-- Pal' U/I" I'l~'forlllc du pou,oir lt'gisialif, sui\'anlla'ludl,'
r,e pouvoirsemilconlié
il.UlJ'~,~lile J'en'\ll~e pa!' \'(lit' de sÜ!e';lion sCioOutili'luf', dans toul,;,; If'S classt's, selon lï/l,"al de III
I\l~volulillll, il une \1.l'istoi:l'otic low/de, c,.nform,;lllcnl
¡tU 1'!l'U
tI.) Plalull, Sil/' la Justice.
" C'pst un s\'sti~m" rationuel.
:'tlais je 11','n l'ois ('oint d'exÍ),'/,iel1t:e d,m"s le passé, El,.h !I1o;¡ ~'ens, ':est un t1,"sa(l
VilJ1tílgl'e
.. - os,'!'ai-je arguer d,~ la premiè!'e i11'plir,alion 'lue .j'en ai
l'aile, en foudanl le Comit,'· pou!' la J'('¡'orme ,lu lwu'Íage'! Ce
Comilí, a (la[)l,ré un projd de loi salisfaisanl el [orlll(,(:e5sairc sur une malière donl le Padernt nI ne s'étail "l1i,re
Sotl (' i(·~•
• J',lpproul'e el,til'remt'lll votrc initiatiVe (,Il celtt) afTair,~.
!lIais, t"onVl'llt!z qu'il dait ais,~ de J',"uni!'· des cOllll'élenct's
sur le mariage. El puis, uulle passion Ile ,ous di\'Ís¡lÍt. l'as
mê/lJe la !'f'ligillu."
_. J'ai eOlll'![WnC'"l'il!' le mariage, pl'l',,:isément pour "'I'iter Il' plus (le dif!inrllt's ¡ll>~sil'¡e. II "itl. •.~lt',\Ti,inlt'llllllaladn.lil dt' l'air" ¡"chouc!' lI1t1nl'riucipc su!' uut: !,',l't1I'JlICr{'ll\.ll<'~,'
COlll¡tl"X",
« )1 l'aul.lllil~t1" t'n ,,¡l'et, l'l'lllnH,nC('1' 1·~5I't"l'onll"s pill' le~
plns l'aci¡"s. ¡;el'(~ullaul, ,oll'l' sy,;(i'ln(~ ¡¡o¡lj,r('tendrc
;\ J'l'soudrc If's pl'o¡'¡¡"nws sociaux les plus al'llus,
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I.'DIPl'I~~Ar-;I;E
l'AHLE~IE:'iTAIHE
II Y I'r,"ten(!. i'i"us travaillon~,
llles ami~ d moi, il la
('ou~tiluli"n
,LlIltres
"(lmil<"~~, el, en pl'emi"l' lieu, (I'uu
c"luik P"IU' la I"'gi~hli"n
du trav;¡jl. Cl'lk ""gislatiou
qui
n','xi,;te l'as ell,'()l'e en Fl'auce, au,;si illv!'ai,.;elublald,'
'lu"
cda pni,;st~ par;lilt',', ,'sL illdi~pellsablc;'¡
lit vi,) I",:,-,n"lIIi,[ue,
Ù sa pros péri l,'"
" Eh bien! \'(lllS \'''IIS hcurl,'r!:z
;'¡ ulle gl'allde dirti"ltll<;,
Les "1l\'ri,l's u,' \'I'nlellL l'as de c"utruL de travail,
UulI p[us
'111" I,~,; ¡<atrlllls, (['aillt'llrs,
- l," o\l\Ti,'rs
soc.ialislrs,
du,
IIl1Jill~, parer <[u!', s" c()nsid,"ranL eOlllm" des l't"\oluli"unaitTS, ils 1I"'IIl"II.\cni
r,',,,udre
le ('''Iillil .\11 l'ilpi1al d du
Iralitil"u,'
j,al' UlIl' r(,\'"luti'>Il.
C'e,t 1'(' !c"lIllit 'lile VllllS
rl'll'"u\'('r,'/.
I,ari'>lll. l'ali')III,
vous trouve!'ez
11111'tll;lj"ritt'·
dé['¡~lld'l'l1 l,' "'IJ.iL¡J el Illl" lllill"I'¡V' d"lIlalld;Jtlll¡1I1,'
II()Uyelle "l'!~;llli.;al¡'lll, \'"In' al'isl'leJ'atil'
d,' It;gi-l"s s'~ra donc,
e!le aus:,i. ~IIX gages d,'s lillilnci,'l's,
- :lIais l'Il!' rdllserail
plutÙt dl' 1,"gif¡',J'(,l', si on ""lllaillui
illlP"S!'I' ('('Ite ,,'rvilud,',
a':"l'l't,;1' dt's ,1';III'I!.:"gnt';, II [;111drait '1llt~ r"i'illi"lI
""IIJ¡<l'it 'Iut' ,'('lI,' arist"''l'ali,'
s,'ul,' t',;t
I'apable de d"I"l' 1;1 Fl'allœ d'un" "!'gaIlbaliulI
r;lli"nIlt'!I(',
,"quita!,I,'
<'l j't"CI¡"III"lIl libl't~, /'0111' ('r. '1l1i ,'st d,' nos
"'illlil"",
1"111'"ill'lI'li,I't, ,'¡ïit:i'~lIx ¡l'ur "S'llr,' lïnd"'1I"lldillll""
nit'll 'III" nos l,rllp"I,-ilillll" ¡,"¡.:i_J'lIiv",; "'¡"Ill adr,"s,',l's
allx
COlllll1i-,jllIlS
l'arll'IIII'lItilires
,Iollt I'Ollt sl'l¡J('1lI1'1I1 p"l'ti(~,
S"!1.I11la justt' n'llIar,!u •. .le :II, ";dpllal'd I'!dl!'tan, l,''; d,"PIII,"s
Il's pllls inlri,,;ulls,
II"IIS Il,' nOlls illusillllnons
l,as 'Ill' IClIl'
sort ilIllIl('diat. .\"IIS \'''UIOll~ SillIpl"IIl"lIt
dl.lllll"1' d"" illdicaliolls ¡dill's IJnllr Ln','nir,
",rell s¡lisis I,iell ¡'lItililt:, l't'l'rit, apri~s Ull ill,t;ml .le n".
1\¡~xi(Jn, 1',;1I1ill"1I1 0cri"ilill. rn cUlllit,', dl' C,' g"IIl,' trpll\'''l\lit pellt-,~lrl~ 11111'solution a.'ccptil¡>le Ù lil '1IH',-linll "l' !'illll"ll
SUt' l" )'1'1"'1111.C"l'tains corps ~avallls sont 1111eXl'lllpl,' dl' la
pussi Iii IiV, ,It'" ~l'Ollpt'lIll'n ts quI' vous pl'C'cunisl'z.
:\lais il
nous Lludl'ilil d,'s p"ssil>iliV,s extl't\mel!ll'nl
pl'or:lirs,
;';ous
SOlllllll'S d"lIs UII,: I'¡',ri"l'" (le Conslilllantl',
,'l IIOIIS ayons
"il'll le s"lllilltl'nl
tl',"lrl' dans celll' p"'l'i"d,~, ..
TOIl(t'~ ('cs '1l1l'slillllS d"llIatllll'lll
d,'s t',',II,'xilllls ;,U:'('1l1dl,'s I'Ul'illi'lIIl1'",-IIIUIII'IIll'lIllil"'I',tr,'""
:-i 11I1IS""liS "II
I'n'tll'Z ;1\1 sllllrilgt~ IIni\'cl','>'1. \nllS I'rol""j'lt'J'I'I,
d,' ,-il ]Ji1rl
un" 1""I'lllll~ viul'~lItl', \'''il;'¡ la silualioll,
,l,' la ,juge, .l" \'OUS
l,' rl'p,'tl', plllll' l,' 1ll01l1l'nt, du IIlnillS, in,o]lIld(',
"
\<
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:ltl6
LE
MARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
lJE)IAIN
Ainsi conclut III. Anatole France. Et nul, parmi ceux qui
l'écoutaient
ce malin-là, ne le contredit (1).
Quelques joul's apri~s la puhlicati')ll
(k cette enquête,
plusieurs groupes parlementaires
dénoncèrent
furieusement
notre partialité flagrante et ne lIlanquèren t pas de qualifier
'nos intentions
de ... réaetionnaires.
~Iéprisabl('s contempteurs d'un r'~gill1e i ncolllparable, nous avions omis sciemment
d'en iuterroger les plus redoutables défenseurs.
Disons donc,
l'OUI' notre justificatioll,
les noms de ceux de ces champions qui, malgré nos ohjul'gatiollS pressantl~s et répd(~es,
(1) Au moment oÙ nous terminons
la correction ~es épreuves
de ce livre, parait en librail'ie l'histoire de J'Ile des Pillgouins.
Puisse celle histoire, où s'cxerce' avec la finesse et la justesse
que l'on sait, l'ironie la plus savoureuse et, souvent, la plus
mordante, réaliser, selon le vœu diserHement exprime, par son
auteur, après la métanlOrphose des Pingouins, celle des Français
en hommes .., plus réllechis et plus sages,
Anatole France caractérise en ces termes la démocratie ... pingouine: « La démocratie ping-ouine ne se gouvernuit point pur
elle-méme; elle obéissait il Ulle oliga¡'chie ¡illl1llciáe qui faisait
j'opinion par les journaux, et tenait dans lia main lcs députés,
tcs ministres pt le président. Ellc ordonn'J.it sou\'erainement des
finauces de la république et dirigeait la politique extericure du
pays" (p, 17.,)
Quant au gou\'ernement, « en tl'Ois l11otS,il ne sa\'aitl'ien, ne
voulait rien, ne pouvait rien _ (p. 22'.),
L'auteur de SllI' la pieNe
blanche satirise encore, avec une
verve merveilleuse, les guerres industrielles, et surtout les financiers qni, toujours chez les Pingouins, " devenaient par leur
insolence et leur cupidité le tléau du pay" qu'ils dépouillaient et
avilissaient et le scandale d'un régime (IU'ils ne songcaient ni à
détruire ni à conserver, assurés qu'ils éhient d'opérer sans entraves sous tous les gouvernements _ (p, 1S2).
La ¡u,tice sociale, dans de telles conditions, «. c'est la défense
des riche;;ses » (p :¡081.
Le culte d" la richesse, (( regiulC f"nd,~ 8111' cc qu'il y a de plus
fort dans la natul'e humaine, l'orgueil et la Ctlpidite ., (p. ::\lS\
impose comllle 4 fin unique de l'existence" .,1). f,UI), aboutit à un
état de ChOS06monstrueux, à l'anéantissement de toute culture
intellectuelle et de tout art, il une sorte d'apogée de « l'industrie
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L'IMP¡'¡SSANr.E
PARLEMENTAIRE
;¡9¡
s',tl .•,;lillrl~nt,
sous
divers
pl,,;textcs,
de nOlIS 1'/'pOIlÙI'I'
~DI. Combes,
lI •.•uvier • .laul'i"s, P. Deschanel
(1), t;, Hanotaux,
t;. Houand,
F, Charn1l's,
jlillerand,
F. Buisson, (;. I."y"u,'s,
Ilelcassé.
~(essimy,
Stceg,
Vall,",
lJn s,,\11 prit - verual"mcnt
- la ù"feusr
.Ir l'actuel
fonclionncrn,~nt
du sull'rage
uni\'l'rsel
d ùe SI'S rl"suliab,
:'\ious
avons nl>mm,~ :\1. Camille
['c¡!Ptan .. ,
" Le sullragl' univcrsr.!,
nous (lit-il, a toujours
enyoy,', ¡lIa
Chambrr
des ,1';]luV's \'l',rolïllateurs.
- P,¡rhlcu'
lp.s caudi,lats
(pli "Il PI'oll1l'tlni"I1t
Il' plus!
" Cc sont cl'rtaius
politici,ms
et partil'ulii'I"'lucnt
c,oux
'jui fUI'ent apl'cll;s
;Il't'xécutif
(lui le tru1I1pi.rcnt.
..
- .'iDUS vuil;¡ tl'accord.
,( ... en faisant ¡'ctou\'
Ù la boul'geoisie,
par vanité,
pOUl' l"
plaisil'
d'ttre
compliment,"s
pal' le TCII/Jl." jlais tous c('ux-lil
tOll1u"r('(],. et furent tot.1lel/lClltahantlonll('s.
\'oyez (;alllhl'tta,
Hoche,
Yves Guyot.
Cc sera I,~sort ur. CIl'meuœall,
l'uc
fois tomul\
il n'('xistl'ril
l'lus, .. Clelllcucean,
.. Ulll' l,elle 01'ganisa.lion
dont il ne l'l,st" ]las !{ranu'l'host'",
- Cumment
t'xpliqllt'z-vous
son rl:I'i¡'('l/1l:11t si lIlatlenuu!
" l'ill' la. ]leu\' du I'olllbismc
d de sa poplllarit,'"
:'\iolls
avions
I.'O(III1ICnC'; ;\ glluvl'rnt.'r
pour
l,> 1"'lIl'le, Il il 1'11[11\1
trouY!'r autr,~ chose. Et pllis, il est u!'venu si sl:r.pti'lue ... )1
SIII' la <[lIl'stion ,les deux Chilll1lll'l.'s,
l'ancien
rnillistn'
dt,
la ~Ia'ine SI' montra
cncore
plus catl'gori'lllc:
" Le S(,uat, nOllS lalll:a-t-il,
n'a qu','¡ se tellir
trallijuill,>.
S'il nous ¡'t"sist",
llOUS provuqucrons
la \'1'l"ision cOllslitutiollll!'lIe
ct nous le supprimerons!
Il est illutíl".
Vous coninf:',me, do luxe hideux n, nu ri.gne
» (p. ::~!l,.
AllIl's interviennent
les anarchistes
: les atteutat~
,e IlIultiplielll;
des ('nvahis,;eurs
barbares,
enlin, achelenl
l'",uvre
tic
dc,trltcliun,
Puis, des l'DnrIu(.rants, à lenr tour, rewnst¡'uisent
et
s'enrJ rhis,ent
déllll'Slln;IiICIlI .••
En Ifaulres
pagl.'s, Anatole Fr:mee rapporte
des prupos délicieu"¡'~lllent usés, é('han~ês dans le salt)n de llHHj;ulle Clarence,
snI' l'all1l<Ur el eertainl's
;¡bSUrllites inherentes
au mariage ainsi
IIu 'à I",'duca tion des li Iles.
(i. ~L De,chanel
nous lit s(ln,il' 'luïl al,tit "-'prim,) son opinion
sur h rdorllle dedorale
,lans la préface Ile "JIl line:
¡'olili'/Ile
illlërielll'e el él,'allgè,'e.
menrtrirre,
d'une
«(
Ile \n. sJl(>l'nlati(¡n
InideuI'
iUlllJCn ..;e I.'t
rûguli¡-'I'c
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:.l!IR
LE
~IARlAGE
ET
LE
m\'OncE
DE
nEMAI;';
naissez les résultat,; du pl(!biscite qlW ral'enne a ol'ganis,',
dalls sa circonsaiption
; 1;;,000 francs ponl' les dépuU's,
!l,OOO pOUl' les sénateurs.
Et même rien dn tant, a·t-on r('pondu, C'est le bon mO)'í'lI de forcer le Sénat à voter nos
rUol'mes ; il n'y a 'Jll'it lni parler révision. ,)
A d'antres
aussi, !II. Pelletan,
il faullra
parler révision .. , (1)
;1) Complétons
cette série d'opinions p~r celle 'lile ,'jent ,l'exprimer !Il. Jules d'Auriac,
dans une (!Iud" intitlllée
: Lill l)llss~ '1
¿'AvenÍ/', e!ltUbliée
plU' le journal J,! .~ih,I~,
!II. d'AlII'iac ," monll'e avec netteté la " persis!llncl!
singlllil'l'e
de la f('od~lité ,lans la société du vinf(lii'llIe siè,'J" o', f"llùalité '111i
n'l'st ¡Jl'l'S "ni de se ùéll'llir", ni ,r,~ll'e ddt'lIile»
p, ~,:n,
Elle "ltfJil'l!lC, edil' pcndslance,
daIls la « !llam-lIlise
de III
v¡"ille nohl"sse slIr la lerre ». lllain-ntÏ se qui, ¡[¡¡IlS \t'lit 1'''lIest
,le la I'mIlc", l'al' eH'll1ple, f:lit le d"Uelain
lIl:titrc des e¡cdiol},;
ù:lns Sil COIllIllllll¡' el /lll:fIlc' ,lans son C'1mon. EJle s'aflirllll' CIIcore dans If ];¡ forcc 'lIlC l'cspl'it
r..Iig¡,·lIx consene
au milicu
de nUlh ", furce tcIle que lc clJrislilmisme
v¡\Ta, IIU muin,
cumme <,,\Ille extt'rieur.
« talll qU'ail lie lui <'II ,lIli'll J,a.; sul,s/i11/" ¡¡II 'W/re » (l" 1 U:i ..
Ulc S'aJïiI'lIlC enfin d:lllS la survivance
de la conslillltioil
f"oùal"
,le la !Jl'('priek.
qui Hlélintienl fort desu\':1.nt:lgcIIsc
la situation
du paYS/.tn, dlIn, la cùntinllik
depujs J'ancien regime de I'el'j.
tabl,'s dynaslies
tl1ul'geoises,
d sUl'lout dans 1'/,,;n;di/,: ries ¡,JII<:liolls.
pl'indpalclllcnl
des fonctions
poli',iqucs
«,Il l'St, "n
France. cnl'iron cinq cent mille familles dont les cnf~n\,; SOIlI
ainsi places ,ravan"!',
peu ou prou, il condition
de satisfaire
;,
quelqucs eXlllllcns fuciles " (p. 13~'.:,
C'est ,;Ul' quoi sc funde :\1. d'Aurin!: pOlir fJl','sagel' le 1'"lc de 1:1
hOlll'~('(d~ii~ dans
la [o\(I(~i(·tê de l'avt'nir. La J)ùllrgl~oj~iCt t~crit-jJ.
Il continuera
dl' dil'ig,'r la France conllllC ,!Ile le f;lit depuis X!I,
de !tail' "'S da,,"'s
plus affine,'s qU'CIll'. de Illeprisel' cclles qui nc
lc sont pas assez, ,\ux uns conIlU'! aux alllres elle l'efusc!'1I t¡.ule
part aux alIai<,cs, ct le rl-'gilll(', plIl'" dll tHm Illentl'lll' de d'~lIlocratic. I'cstera ce qu'il e,t depuis ccnt ~ns el ,;III'toU! del'uj, bill,
le gOlll'e"llI'lIH'nt "'unc cl:tgse, lIlle oligard¡¡l'
)) (l" ln:;).
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III
Quelques
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t"l'Ill1' 'Ill" d,' I"Ulllilllllll';"
1"'l'l'duit,',
\11\,' IIlliull
t,I'Llnl. ;\
il
"/'!ll'/'UX,
non s,~u¡':",('uld'lIl1
d'lln
d'Il11 "t<I~1' I'lns
('ollln',
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IIlutu,'I,
1111'111/'
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IIn(' "llilliullll'rxrllll
!tos d"\1); s,' rUII'Id,'-[l'lll.
ll1ill'iag"
J'aud,.,it'luïll'1':SIl\I;',l,¡'os"rais
)'0\1'1' '1\1f'stl'lIl11ail'"
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~ul1\'l'nlll'
P;IS Llllll"',
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m'llou"I"'1'
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.iOO
LI': MARIAGE
ET
LE
DIVORCE
ilE
DDIAIS
laureau d son veau, JI' coq el ses pOllssill", l., bOllc et son
chevreau t Il C\,st par la gestation, )Jar l'accouchement,
pal'
l'allaitement,
par toutes les caresses, les soins, les sacrifices
que ¡'enfant appartient à sa mère, et, quand la femme saura
se sullire, au lieu de rechercher
la paternité,
elle revendi·
quera, au contraire, pour elle seule, le droit de sa matcrnité.
!liais mÔme alors, l'enfant
resterait,
hélas! encore la
victime; car, dépourvu du nom de son l'ère, on le traiterait
de « biltard )l.
i\fais, pourquoi
donc le nom d'un homme
est-il plus
honorable que celui d'une femme? Et pourquoi, en sc mariant, l'épouse pI'end-elle donc toujoUl'S II' nom de SOli mari,
au lieu que celui-ci adop!.e le nom Je sa fCIllIIW·! Voici line
loi il voter et que, très respectueusement,
.if~ propose au
pr{~sidellt ~Iagnaud,
Que tous les hommes en se mariant prennent le nom de
leur femme, De cette façon, l'enfant s'appellerait
toujours
du nom de sa m¡~re. II n'y aurait plus de distinction entre
ceux qui ont un pÙre et ceux qui n'en ont pas j il n'y aurait
plus d'enfants naturels,
Enfants naturels! Sainte ironie!
'..)uoi de plus b,'au, de
plus nobl(', ciPo pIns charmant que ce terlUe dont on llétrit
les pdils '!
t..!llant h moi, ne pouvant plus l'el!f-venÍl', héhls! une
enfan!. naturdl!:', je ne me souhaite qu'une chose: c'est
d'êtrc et de rl'sll'l' unQ. femme naturelle I
MYRL\~I
H.\llll y (1),
..
*
. ~
HA Y.\I0:"D rOI:'<CARf:
Excusez·moi,
mon chel' confrf.re, je ne connais pas tr."s
bien le projet de loi de M.le pn:sident \Iagnaurl. Dans ¡l'f¡uel
de ses jugements ra-t-il dt~posé'!'
Les députés s'arrogent, il est vrai, si souvent le droit dc
l'eviser les Mcisions df~justice qu'il est p"rmis il un juge de
réclamer, en l'l'tour, pour ses collègucs et pOUl' lui, le h{,néfice de l'initiative parlementaire.
(1) (;il Blas (20 septemhre
1!l05).
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QUELQUES
401
LETTIIES
Mais il) suis, L/uant il moi, tri,'s vieux jeu. C(lmme avocat,
je nc Jell1<lIl,le ;\ la magi,"ll'atur,~
'lue des arrêts,
d, t"i1llll1C
sénateur,
j'aimerais
assez L/ue les Chambres
lisscut de Lonnes
lois. Je me ,;uisdouf:
Lorné, jllst¡lI'ici,
h t:lUJil'I' la proposition
de mes colli~gllt;s Bérenger
et Gustave
Rivet SLlr la J'(:clll'rche
de la pateruilt"
et je IUC snis, l¡epuis lOllgtelUl'S lVià,tléclal'é
partisan
Je lem idée,
Lorsque
:\1. le ]ll'èdJent
:\lagnallJ
sera J¡',ciJémellt
¡¡',gis¡aleuI', -- ce I¡Hi, jc pensc,
IW saurait
tarllcl'.
- j'examin"l'ai
Sil loi d';llllollr
èlvec lïnt,"l'êt
(ILl(~l!l'inspirent
toutes les manif,~st¡¡ ti,ms de son adi vi t(~ ; mais, ,l'al'l'<"s le pl' Llque j c connais
Je celte « rÚfurme
", je crois bien que je Ile ¡,l vütel'ai
pas.
Je De eOl1lprcn,lr,lÍs
gu"~re. en eITet, (Ille la société moJern'~ cm ['l'lill t<ll il u Jrlli tlOmain la ti uali V' tles unions lé!)ales
et l¡u'on institni1t,
Ù d,té
des"
JUStl:S nO('I~'; ", une ~nl't!; de
mal'iag(~ h la détrelll]lt'.
comme k "t'oll<~ubillal
'1 latin,
J'ai
déjJ. "U quelque
cllOse d'analob'ue
0.11 projetl!.;
.\1. le prt'~si<lent ,\Iagllaucl
dans
1<:s novelll'H 1~ et -;1- de Justinicn.
Je
ne I'l'ois pas n,"t'csHairc J'aller chercher
k progrès aussi luin.
B'~revel., nwn rhcr ¡,ourn\n',
l'aSSUl'illl':"
Je lOes IIIcijleui", síOuliluenh.
H, P,)IXC,\lIÉ
(1).'
...
)1. J.\c<!rb
FL,\GII
(:!'
:\\nnHieul',
E(t'UHt'Z-IllOi d'avoir
tard,; ;l YOUS I't;ponlll't'.
J'ai t':lé, ce
mois-ci,
fOI't ab,;orh(: pal' le Colli.gc de Fr;lnce.
Vu moment
'Ille l'ellqut1te
qll(~ \'ulIS al'cz oUl't'l'lr
nr porle
l'as SUI' UII I'l'ojt:! j,¡,:n délini et UIT",!,'" je nc ¡lUi::; flue ml'
r,'~f';l'cr il l'opinion
Ilu" j'ai t;mise, il y a 'lueL¡ues
unn,;es,
Slll' fC sujet,
qllallll une cllqut'le
;¡nulogue
fut entreprise
pal'
~1. Jflsel'h,lIenauJ.
:\Ion sentiment,
au l'und, n'a pus \'arit'~;
je k pn',ciscrai
sculelll('nt
SUI' ,ll~ux points:
'.0 J'estimé (IUl' la recherche dl. la Jlaternjtt'~ - dont j'ai
l' (Jil IIllls
,~(; dcc.elllbrc
j~IO¡i.', M. PuinC<:lri. (¡;-ait t1'abord
'l,IIICI'" au Comil," il titre de melIlure actif; mili:; s{'s nomb'>"uses
()Cl:t1!\lllions rayant
eltlp~dlé
t1'assisler
lLU~ séan¡:"s,
il dut, à
nlltr~gr:111drcgret, dunner sa délllission.
(:! l'rofés.¡ellf
de Icgisl:Ltioll lJOlllpar'-,e lIll r:"lli'~I' d" France.
BANCO
DE LA REP\J~UC"
•• 1I0t&C.A l
UIS _ AI'lGEl
ARANGO
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,\02
LE ~IARtAGE
ET LE DIVORCE
DE DDIAIN
toujours admis le principe - devrai" surlout ètre f.md,"c
SUI' la possession
,l'(;tat, et j'admet; mis un,~ p/'ésomption
lf!¡alc, non pas a.ussi absolue peut-':'lrc que celle qui M'coule
,lcs ,iustf'S noc(~s, mais s'en l'approchant,
en I'aveur des enfants nés d'unions
irr{'guliÚres durab'es,
dontles
parents,
en d'aulres termes, vivf'ntllwl'it(tlcllicil,~,
2° .Jf' r,r(Jis que, pour cOl'I'iger UTI vic·, radica] du lUiU'iage
dans lcs dassf's populaircs, il serait essentiel ,[" supprimer
soutr('l:illl'~ matrillloniallcllal
d de l'"rnwlln'
aux époux
d'adopter, par unt' d,¡claration devanl r..flid<:r ,le l'(,till-civil,
l'un des typcs d,',lInis pal' le 1'¡gis!¡l!"U¡' - types nit une J'evision du Co,h' civil ,Ievraitl'éaliser
amsi coml'li·tell1ent que
possibll' la parité de ,lr(lit des ,¡poux. :'il le ¡[;;e, ni m'~lllt' h,s
oftieiers minislt"l'Íeb (gran,l obstilCle toujours il prévllil' !),
n'y pc!'drairnt ricn, !Jui::;que, aujourd'hui,
I'lll~ ,les ,Ieux tiers
des !lla!'i;¡¡.;e~ ~t~ font sans contraI, et '[lit) I"s sf'ub úroits
OOl:!'eux et lucratifs pro\'ienIj(~nt de::; lih;ralil<;;; (;ntre époux
ou pou!' ca.u~e dl; mariage'. Cela ne conceflJe que les gens
riches qui continueront
il raire des contrats lIolal'i,',s.
Croyez, je vous prie, mOllsieur, h 1ll'.,S seutimenls
bien
distingués,
~l"n chp!, conf'¡'è!',',
l'ne union libre soumise il 11('5 loi!'> 1I'(:,t pIns \lne union
lihre, Ce tlui fait la Sp~dlllitt, et, selon certainl', la lwl,lesse
de J'union Ii!>r,', c'cst pl'écisfÍl1lent que l'engagenJ('nt est pris,
de l'un ¡\ l'autnl des conjoints, (levuntlellJ SCille ronsCiCIl\:e.
lli~s 'Ille "OllS réglemcntez
cet engagem,mt
d (IU'Une contrainle J' inlt'nient
pour le présent ou l'av"nil', en n't'st plus
l'union lib\'t~ IIlIe vuus lIloúiliez, mais bicn le lll;lriage.
D'ailleul''';, vuus conna.issez mon opinion SUI' l'union lihre:
elle se fait t"u.iours auX dépens ÙC la pla, (aiÓ/e, - dr la
femme. ,k Ill' vois (lone nul inconv,'nient
Ù la rilpprllcher
du mariagp légal.
,1) Gil lilas \~ti <lél~elllbre IDO:;),
(2) I;;¡ IIll/s ~::Ijdécembre
1\W:;),
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IV
Projet
de loi du Comité,
CHAI'ITIlE
I'llEMIEJ\
Du mariage. - Des conditions requises pour
contracter mariage .
.\IIII!''-':
l'IU·IIIEK.-
L'Ii"lIlm'~ alallt
dix-liuitól\1s
révolus,
Li r"lllm'~ :lV'lllt quin;(1' ,IIlS I'l'~\','¡us, [JI' 1't.'UVl'llt l'lIlltt'actcr
mariage. X';'lIll/lllins. ¡l,'st perrllis:lll ju::e d,~l'"ix du tlolllil'ill\ ,!lo l"~II()IlX.'lui
pOUl'
~r('S~l':-:.";D
J'I~cla1l\cunl~ di~pens'~,l',".~e,ie ¡':\n:'mler
•
.\1:1. :2.
La fCIlIllW \11;l'l'l'dm :;a nóltln\1alit:, l'''\' ¡., rail
d,' SlI', m'll'i'lg" l">1tlracV~cu Franc", Oll d'~V'lllt I(~s alllorít,;s
rr;lIJ,·,í,,·s il ¡'0[rallg.,¡', <[UI'~i ,'JJeJ¡':c1a\'l~
I'"ulolr
all
1l1l"1J1l~
Alli.
q\lP ~llll
}l;l~'~
II /l'y ¡ll'a~ ti" 1l\'I\'Îa~c ¡,¡r'tlll'i!
:\.
CllIl~I~Jll-ellH~nl
"l'parlt;lIil'
Illari.
n'y il. pas de
.
.\111'.l·. -- Oll n" 1,P.llt t:lIl¡[\'ó\"(,,[' Illl """'Dlld mariagl:
al.IllL LI di~SlIltltillll tlll premip.r.
.',1\1', :i, L,' lils 'Illi n'a l'as all<'int Li;.:" l~e villgt-d-un
'ln" 'll"'Ollll'lis, la filt.>. 'll1i Il'a pits ¡¡lt,·illL l',ig'~ de tlix-huit
ail" :l<,t:utl'l'¡i~¡ n'~ l'l'llV"llt ('ontt"ll'tl'r m'u·jag'l sans le con'"'ntt'll,,,nt tic ("Ill' 1""1'"tlll ,ll.' ¡"llr llli'l'e 011 d'l kul' tuteur,
sant'
l~n
C~lS
{le
:.,:ro...;,sps:--:e,
En ,'as d,' divor,'!',
'l'If' du CI.lOS"IlICIlII'IlL
,lo:
\"1'. IL lill!'l'
II l.;ll'
¡"-; "lIranh ¡¡·'lU!")!1\.,'l jllgdl's '~l'''llX '11Ii ell aura.
cell\i
le,
.\111. ~,--
En
líg'lll'
dírl'l'tl',
II.' l11:tl'i;l(!e
t'sI pruhibé l'lItrc
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404
LE MARIAGE
ET LE DIVOIlCE
tnus les a:;ccnùauts et descendants
degré.
ART. 8. - En ligne collatérale,
entre le frt're et la sœur.
DE nEMAIN
et les
alliés
le mariage
au
même
est prohiué
CIlAPITHE Il
Des formalités relatives
au maríage.
ART. (J. - Le mariage est un engagement
qui est formé
pal' tout acte d'où résullel!t l'identite de,; contractants et leur
volont¡, de s·unir.
ART. 10. -- Cet acte doit ,'tre transcrit
gratuitement
SUI'
les registres de l','tat-civil de la résidence de l'une des parties.
l'ne formule facultative d'engagement
illli'rilll(; doit ,}tr(~
remise gratuitement
dans toutes les mairies, il toutes les
personnes en faisant la demande,
AlI'f. 11. Le mariage contracté ell pays étranger eotn)
Français et entre }irançais et drangers
sera valable, s'il a
dl; cíMlul'é dans les formes usitées dans le ¡¡;IYS et que le
Fr,l[\l:ais n'ait point contrevenu aux dispositions
contenlles
dans les ul'tides pr{,cédents.
AllT. 12, - Dans les trois Illois aprt:s le relour du Français
SUI' le tcrl'il(lil'e de la Ilépublique,
l'acte de mariage contractt' en pa~'s étranf(er sera transcrit
SUI' les rl'gistres
de
l'élal-cidl
dtl sa résidence,
ARl'.
1:1. - Le droit de forme¡' opposition à la transcription de l'acle de müriage sur les registres
de I'dat-civil
appartient
,lllx' plus proches parents ou, il Icur (.!t'faut, au
tuteUl' du mineu\' ou u.u procureur de la IV·publique.
Cettl'l
opposition
\)l' pourra
avoir lieu qu'cn ca;dc
J('l11ence du
futur époux: elle ne sera jamais reçue ¡¡U il lu. charge pur
l'opposant
de provoquel' l'interdiclioll
et d'y faire statuer
du.ns le délai qui sera fixé pal' le jugement..
AIIT. 1ft. L'ol1icier d'état-civil
sc fera tmnsmctlrc
par
voie alllllinislrativl~ et sans frais, sur la demande des futurs
conjoinb,
['ade Je naissance de chacun d'(,ux,
ARl.I:>.
-' Le consentemcntdu
P(\I'C ou .le la Ill'~re ou du
tuteu\' contienJm les prénoms, nom, prufession et résidence
de celui qui aura concouru il J'acte.
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1'1l0,lET OE LOI Ile
CI))lITI~;
-10:;
Ali)'. (c., -- On éIlOIl(:()!'a dans l'acte de lIlal'ia~": t" i<~s
pn;nolfls, 1I('IIIS, l'l'ofl'ssjons, ¡Ige, lieux de O:\iSSílnCe et l'ési~
dence des ('poux;
:!o Le COIlSf'ntrment dlls Pt'l'l: Ilt l1I<\!'eou luteul', IOl'sque
la Jill!' él llloins de ¡[ix-huit ans et le fils moins ur- vingt-etun ans;
;¡o Le cons¡:nll'ment
des époux.
11 seUl fait mention du ma1'i;lgr: en mélrgr: lie I'acle de nais:-anec drs ;'jloux •
.-\1("1'.17. - Les oflicir:rs de I',',tut· civil Cjui auraient contrcvenu iUlX I'<"gles pos,"cs duns les articles I'récI'dents POUl'l'ont ,~lre frap1'('s des peines civiques prénl¡~S pal' l'article ·k!
dll Code p,"nal, sans pn"jndicl' des dommages et intér,~ts dont
ils s"rout passiLks il la n:,¡u(~le des parties.
ClIAPITll1:: III
Des obligations qui naissent du mariage,
,\111'.
IR. -
Les drllX l'pOUX ont dNI droils et Iles devoirs
("gaux.
,\IIT.l(J.
Ils SI) doivent rtluluellelnent
fhI0IiU" aide el
assi~ta\lcc.
A,;)' :!O, - Lr.s I"punx contractl:nt l)ns(~llIh[••, pal' le sl'nl
fait du mariage, I'ohli",ation d(~ nourrit', entrctr.nir I't (~le\'er
leurs pnfan ts,
AilT, :U. - 1.':5 cnf¡trlts doivent ,lcs aliments il Icurs phI:
et Ill",re d autres ¡¡s<:enLlants qui sont dans le besoin il
moins <lue ceux-ci airnt rnanqu,', manil'estement
et valontail'l'meut aux ol,]if!alious prescrites pal' l'article 20.
]'l" leul' eût':, les pl're el 1O,"re ou autres
as'~elJdants doin;Lt,les uliments h leurs enfants majeurs ou (~rnancipés 'lui
SOllt dans le h,'soin, sauf en r:us ,l'indignit(, (lcs l'urants .
•\BT. :!2. I.I:S aliments
ue sont accord(~s qur dans lu
proportion
t!('s besoins de ,:l'!ui 'lui I¡,s l'l'clame et de 1<1
for[UlH: tI<' c('lni 'lui ks dllil.
\1iT. :z:¡
l.orsllue celui 'lui fc)ur¡lit /lll c,dui 'lui I'el~oil
,lt:s alim.cnts est replacé dans un ,"lat tel 'IUll l'un ne puisse
l'lus en donner ou que J'aUlt'l, !l'en ait plus ¡.esoin, e!l tout
0\\ partie,
la décIHlrg(~ ou rÚduclion I'cut en ¡'ll'l' demandée,
ABl'. 2L - ~i la personne qdi ,Ioít fournir des aliments
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.~OI1
LE
MARIAGE
ET
LE
J)\\,OnCE
ilE
IlE)1 AI~
jllslitit· 'lll\\!lll ne pcut pa~'l\, la lwnsLoll ,diuw\ltairp,
I" tribunal pourra, en f'Onn,iÍssance de canse, nr,lonne¡' <¡U't'!Jfl
recelTa dans sa ù(,¡neul't', lJ.u"~Il,~nourrit'a d enll'l~tí(,ll,lra
celui an!ju('l ell,' dCHa 1J¡~Saliments.
A[IT. 2:;, - Le tl'ihunal
prunnnc"l'il
('g:tl\~ml'nt si le p"re
oula mi'rc qui offrira de ¡'('cevoi¡', nonrdr et ,~nll'et"lIil' ,lans
sa '¡l'men!'e, l'enfant ilqni il dlwl'a tl,·s ,llimcnts, dllHil ,lans
ce cas {>tl'l~d¡spells'~ de payer la pellsioll alimentaire.
CIIAPITIlE
IV
De la dissolution du mariage.
Ar\T. 21;,
L,' mariage sc dissout
époux ou pal' lE' di\'orce.
par la lllort ùe l'un ,les
>-
Cil AI'ITRE
V
Du second mariage,
AIlT, 2";, - Ll's ,\poux
nE' p{'uvent ('onl racler llll nOUVe,Ul
m,triage qu'a!,r'·s dix mois rh'olus, dl'pui;; la dissolutio\l du
mariaf!t; }ll'éCI',dent, saut' s'il y a accorrl entre eux.
CIlAPITHE
VI
Du régime matrimonial.
AllT. '2~, - Le r,',gime ¡,"gai obligatoire
lu mariage esL la
séparation tle hiens.
Anl', '2\1 - Chacnn
tles '~I'OHX contrihue
aux chargl's (lu
mal'inue, suivant ll's convt~ntion,; contl~nues en leu¡' contrat,
et s'il ~I'Y il pas de c'.lntraL ou si, dans le conteat, il n'y il
pas .le convention SUl' ce point,
la femme conll'Ï bue il ces
chilrgesjus'lu'à
f'onC\11'rt)f)ce tic la moili,'· .le ses ¡'{'venus ou
de ses gains,
ART. :lO, - I.a f'emmp m:ll'i.Se il le plein
l~x"rdce de sa
c.apaeit,'· cirile,
AllT,
:!I. -- !.t)l'StjllC I'Hn d0S t'poux il laissé la jouissance
<10 SI'S hi!'l!.'; Ù 1',IUll"',
ef'llli-ci
lI'l,st tenll. soit SHI' la delllanrll' '1He son conjoint
pOHlTilít lui fair", soil ;\ la dissolu-
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1'1I0,IET DE LOI Dl' CO~IIT1:
ti"n ,lu l'lari;,,,,,', '11l';'t\;¡ rel'r"'~l'lllali"1l
ll,,~ fl'lli(~ rxi~la\\I~,
d il Il'esl poi'll lOlllptabll'
dt) l'eux 'lui aUl'ollt l'l"· I'I'(}~Olllll11'·~
,iu;''1lt'alol'~ .
.\Hl', :l~, -- L,,~ ,lEux ('lInjninls
HIlt.' ~()l'il',t,',
ci\'ilt'
olt
I'c\tv"nL CUl'llle\' f'nlil'
('UX
('II¡llllll>I'¡':alr.
AllI'. :l.l, -- lIal).o;II~t'as "il ;¡u<'llll,',I"'Ill,'nl u,' Ill'l'I)Il'ltl';¡ la
I¡,¡\\i'\atilln
'\IS bi\'lls ~l1i"lIll. 1';,rlil'I" ~s 1'\ oÍ! il I\'Y al1ra
P;I' ('11.\,' ,lillltla!;lIl\
"'!I\II';I;''I', I'dll'
li'lui.lali')1l s" 1'1'1';\
l'al'
le pada"" "'",al 1'111,.·I"s "'1"'1\'\ .Ie,; ¡""II,"lices 1',',;t1is,'·s111'11da 1\ 1 le 11/;/ ri,/¡':"'.
CIIAI'ITHE
\"11
Des causes de divorce,
,\1<"
:li, -- Ix" ;ll'li"I,"
Il,¡' ;', :\I~ ,111 1:,,,1,· "~il I ",nl
abl"':';I". 'lIIl1,',,,;t1"III"'ll
al'I"'~,',s l,"; al'lirlrs :\:\1',;\ :U~Iel. :\~ i
du LIl.l,' 1""l1al.
,\I\r. :¡:"
l.,' '\i,'(,r,"';1 11'1\ILlr l,· "on"<:nll'1TI('nllllut\t,,1
des I',I'"U x,
.\1\1'. :\,;.
1.'1111drs "'l'"UX 1"'l\l fai"t) prllllol'C!'1' le
di.l'"r"I', P,'1l1'in"lIlllJ,alil,ilil,"
d'lll1ll\"ur 0'\ d,' ";¡I'adi'rr, Sl1r
t11H~ tl,"t.'lar;tlittll
1'I',il,',],!"t'
dl,' •...
îx. lllllj..; l'Il ~ix 11Ini:-:. )I1.~lldilllt
drux an".
,\1\1, :1~, - L"" "au"I'S 'lU', 1'1'1\\','nl in\,0'lu('r I"s "'poux
d,.'I\\anll"urs d'lui,
)'l'I'lIl1llUI'S fOlld,"I',", I'('n.\"nl '" Ili','n''''
II}.I i!.!;llr ,i!",· ;'(1)1 t :
l" 1.';\'\,1111'("';
:!" 1.;\ ,"'n.\alllnalilln
;\ ¡¡,]" ""illl' afllidi,',· Pl infam<'\nte;
:1" La" '1I.t:llllll;ili"lI
;\ 11111'
]<,'in,' 1"'J'J'l'ditlllllellc f)(,ur
f'SCl'11l111t·
-¡'>' abll~ dp ¡'/Il1li;¡IlI'(';
,í0 L';¡I';lIl'~,')1I "''¡''IILôli''1 ¡[I) ,l"mieil,'
(·l)Jl,illgall'l'n.lant
,.,1,
¡J"UX
;111:-- ;
!iu L',t!i,"llali"Jl IlIeJl!;t!" ",'l'ulI
.t",,, 1~i'''llX, a~'anl cnlraint',
Still inlo-l'l1"III"IIL l'\ '''II Inl"I',li\'lilJlI
:
Ii" I.ï\ïn~lll'l'je
ill\·I·'t(·r(.'.Il~:-; lllaladi{l~
\,f"n,'~l'il'll11f'S gl':t\'0S.
1:11.\ I'ITHE
l'Ill
De la procédure de divorce par consentement
,\K'I'. :!K, -- L,; ,lil'r,rcl: p,:tll,~trc
mutuel.
~l<lll1ispal' con~,·ntp.ll1l'nl
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40S
LE
MARIAGE
ET LE
mVORf:E
DE DEMAl~
mutuel dr.s '~ponx IOr~t!llC le mari a \'ingt-cinq ans an llloillS
et la femnw au moins vingt-et-un ans.
AlIT. 39. - Le consentement
mutuel ne sera admis qu']près deux ans de mariage.
AI\T. ,íO. - Lr.s époux qui voudront divorcer par cónselltement mutuel, devront, au préalable.
faire inventaire ..~t
estimation de Ir.urs biens, meubles et imllleublr.s, et régl(,('
leurs droits respectifs sur lesquels ils seront libres de transiger.
An1'. 4L - Ils denont
constate l' pat' écrit, en mên>~
temps:
1 A qui les enfants de leur union seront conli,~s, soit
pr.ndant le temps d"~preuve, soit apl'(.s le divorce prononc(;;
2° Qur.llr. somme le mari dr.vra payer il s:). fr.mllle pendard
le mt~mr. temps, si "Ile n'a pas de revenus suffisants pou
suhvenir à ses, hesoins.
AnI'. 42. - Les ,~poux dl~ci,¡'-'s ¡'¡ divorcer par consente,
ment rnutur.1 se prl~sr.nteront ensemble
et r.n pel'sonn,·
devant le Président
du trihunal de leur arrondissement
('.
lui feront la d'~claration de Icnr volonté.
AlIT, -'.:1.- Le jnge I.~nr donnera lecture du titre du Cod,.
qui I'i~f!le les" Effets du divorce" et leur d(~ve!oPl'el'a toute;;
les consl"(lur.nces l('gales de leurs d,·~marchr.s,
AnI'. 4\.. - Si les t~pC'ux persistr.nt dnn;; lem résolution.
illeul' sera donné acte, par le juge, de ce qu'ils demandent
le divol'cr. et ':i consentent mutuedlement.
Ils sernntlenus
;(
cet instant dr. produire la convention préVlH' pal' I'arti"¡e -'.t
et le jUfw en ordonnera le dt~pôt au gl'effe ain~i que ùe leul
acte de mariage, et des actes dr. nais~ance et <J" d(~cès <Ir,
"nfant;; n(~s cie leul' union.
ART.t;;. - Le juge fel'a irnrn¡',diatr.ment <Jl'esscr pal' SOli
greflier lin procè~-verbal délaill!; de Lout ce qui aura l',t,~dit
et fait. Ce proci~s·verhal et Ii's (Iit·ees ci -dl'SSUS indi(IU,~e"
serontllt"pllS(~SaugrefTe
du Trihunal.
ART. 46. - Cette déclaration
sera renlluvl'lée trois foidans I'annl~e, de trois en trois mois, nans la prerni¡,rc qUillzaine, des quatrième, sepW'll1e et dixj¡~me mois, Chacune d,·
oes drrlarations
sera constat~r. par le .illgr. clans un (Iro(,èsverbal M,posé au greffe.
ART. l.í. - - Jlans la quin7.airw th jour ai! SlOl'arévohll\
!'annre à comptcr de la prcmiÙrc d("claratiolJ, lo,s í'PllUX so,
0
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PRO.lET DE LOI D1~ roMIT\~:
Im'~l:lIlel'onl ensf·mble ù,,,'unl le président du Tribunal. I.t~
jll¡';l\ "t· r"l'a I'pllleltre pal' Il' !"J'clli.~r les prOCt's'VC¡'\!:IUX '~l
les pii·ces annexl'es. Lt.~s¡,poux re'luércroIll
alol's ,lu magistrat, chacun s{'pnrémellt, \'¡llhnission ,lu di\,OI'('(',
.\1\1', -t~, -- 1I1f'llr sem. J."lln{· acte de ¡,'\\r ["l"quhitinn par
\1' juge, I.c ¡..(rellil'l' .lu tribunal dl'csseJ'l. U1\ dernicr proci'sverbal qui ~(>rasign{' pal' "'s parties, par le .iu~e ptll' grellier.
Anl'. VI. - Le juge m!'tt¡'u d.c suite, au bas d,~ ('C [lr()cèsverllDl, un(~ 'lrdonnance
portant qn!', Jans les trùis jours, il
sem l'al' Ini réf,"I'I" du tnut au Trihunal en J:l. Chambre ,lu
Conseil, SUI' h~~ conr.]usinns pal' l"crit ,lu pro\.:urt'\1\, de la
B,"puhliquc, auquel ks pii'!:!'s seront, il cct cl1'e\., communiqu{~,'s par le greffier,
ART líO, .. - SI l(~ procurcur
lIe ln. B"~publiqu,' trOl\\t: .IaIlS
lps pi¡~('es 1<1l'rpu\'c que les deux ('poux .-.taient :'¡gt'-s, le
mari dp ,'ingt-rinq an", la f"IIlIIIP ,Il' vinp;t-et-\III tlnS; qu'ils
ont fait ]elll' I'rcmip-re t!('"laralion:
IP¡':'1 c('tlp ,"p0'lnl' ils
.~t:l.ient m,ui¡'-,s depuis d.,ux ans: 'lue le \.:llllspntCl11ent mullir.[
il ,~té l'xprim.' quatre fois dans le cOllrs de 1'<lull,',p ,lans les
conditions pl'p.;critps par lit lni, il dOllllera ses conclllsi.-,ns
cn c'~s termes:
La loi permc\.; dans lc cas "¡¡ntmire, SI'S
condllsions
s(,l'oul en ces termes:
La loi empe'dlc,
ARL :; 1. -Le Tribullnl. SUI' le rd¡'-'r!', nI' pourra fair"
,l'aulres \('rilkati"ns
que rdl,'s indiqu¡'''~s par l'urtide prt'~cédent. Si lc;; parties ont s:\(isfait aux conrlilions il1lpos(~es
l'ur la loi, le Tribunal a.dmettra le divorce el Pli ordonnera
la transcripli,m
suries registr!'s de 11~tat-cÍ\'il, en lIHl.rg'~de
\',\t'te de Iflariag:e, et œ dans le d(~lai <!'tm Illois :'1la ,ldigence du grcm!'r du Trihunal.
!lans le cas I'tlntrail'(" le Tribunal d.'c\arel'a qu'il n'ya
p:\S
lieu ,l'admettre
le divorce d donnera Ir. 1Ii1,tif d(~ Si\
décision,
ART, :;2. -!.'appel ,1\1 jugl'Ill!'lll qui aUl'ait 11('clalt' IW
pas y a-:c'¡r licu il atlmpttl'c lc di\'Orce ne S"l'a r,·rc,·abl"
qu'autant
qu'il sera. interjeté pal' les deux parties, el néanmoins pal' actes st"parl's, dans les dix jours au plus t,it, pt
au plus tal'tl dans les vingt-trois j(lur5 d(~ la dat., du jugeIllent dl' première instance,
AH'r, :;:\. _. Les adcs
d'appel
seront r,"ciprllqucmcnt
si!,nit¡'~s tant il l'autrc "'poux 4\1'au ProclIl'l!ur de la. Bt'publique,
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·HO
LE
MARIAGE
l':T U:
DIV()I\CE
IJE
DE~fAI:'l
.\HL ,,4, Ilans Irs dix jlJurs, à compter .ùe la signilit-ation qui lui aura (tt"~faite du s\~cond acte d'ap!lPl, le 1'1'0curcur de la I\t\Pllulíque fera passer ail Procureur t;{'!, irai
l'exl,,"dition
du jugement <'l des pièces SUI' le:;quelles í. est
in(enrnu,
Le Procurcnr
(;énéral donnera ses conclusÍ'lns
pal' (~crit t!;lUS les ,\il'. jonrs qui ~uivrollt la rt~ception d(~s
l'í('~ces et dans I('s t,;rmes indiqu'·s pal' I'al,tide 50.
Le Président ou un des conseillers compnsalltla
Charr.ll'c
du Conseil (le la Collr d'appel rct'a un rapport ¡'¡ la CoU! cn
Chambre (ln Conseil, et il sera statué dans les dix joUl's qui
suivront la remise ùes conclusions du pl'(¡curC'U1',
ClIAI'ITIlE
IX
De la procédure de divorce pour incompatibilité d'humoil'
ou de caractère,
Alrr, ;¡û, - Le divorce pour incompatibilité
d'humeur .:u
d(~ eararti're
Il(! sera admis qu'apr,\s deux ans de maríag(·.
A1l'r. 'ii. -- l:rpollx
qui veut formel' une demande ,.Ie
divorce pOUl' incompatibilité
d'humeur ou de caraclr'~r(' 1\\";'
scnte, en personlP', sa rcguí\te au Pr,'sirlent dn Tribunal (, \
au jugP. qui en fait l'onction,
En cas d'emp.;chemcnt
dÙnwnt conslatt" le magistrat 1·'
transporte assisté de son greff1er au domicil~ ,le J'époux Sl .
sa ({emande.
AI\'I', ;í!:!. - Le juge, apl'(\8 avoir clltrndu le demandeur
(',
lui avoir fait les ohservations
qu'il croit convenab¡m,
Ot',lonne au has de la !'('quèl" qne le; I'al'ti,~s comparaîtront
devant ¡ni iln jouI' et ¿ll'heur,' 'Iuïl indi'Jllr et commet un
hnissier pOUl' notí!lel' Ira citations,
AnT. ,il). - Le juge ,Ioit l'al' ot'donnancr
permettant
dl,
citer, antOl'iScl'I'0poux
delll;lnùeut' ;\ l'l~síùel' s{;pal'l'~llwnt, s
la demande Ini Cil est rai te ..
ART. GO. - La relju{'le et I'orùonnance
sont signi(\(:es en
tNe de la citation donnée Ù I'I~pOUXdMcndcllt' tl'ois jours
au moins avant le JoU[' fixé ponr la comparution
outre les
délais de distance, le tout Ù peine de nullit(~.
Cette ritation C:it délivrée par huissier eommis el sous pli
ferm(~.
AllI'. û1. -- Au jour indiqUt~ le juge entend les parties en
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I'HI)JET nE LO! Ill.' CO~llTJ.:
\Il
pl.l'~l)Ule; si J'un,; ,rl'll,'s s" Ir'HI ,'e dan,; \'IIIIi",s ..•¡lo¡¡il(' d ••
se r'.'lldl'" au!)!'"..;duju;.;<o,,'" 1l1il"i..•
lr;¡[ ,I"t"I'IlIiIl" le li,'1l1l1\
"er;\ I."ut."c h cuu,ilialilln
ou '¡II111l1'""Ill\lli,;sillu
1"1111'
l'lll<'Il.lre'I" d"l\.n'¡eul', 1'\Ii,; leiug'" ,IIIIIII,'\'a 1,'dlU'" du lilre
du I""¡'~ 'lui r'·!..
d., les l< 1'\1',,[,.;
du ,li\'"r"I' " d '¡I~\"'\"'Pjl"I\\
toUtl''; ks I'('\)S,"'II\"\\<"''' ¡'·:.;:aks'llli l'II r"..;ul\"1I1.
Eu "ao.;'\I~ nll1\-I'II11,.iJialillll lIU ,k ,1,:1',11\1,
il r.'I1,1 IlIU'
lIr(!o:lJIU;IlI,'e 'lui "IIII"lal •• h 1lIlll"'IInl'íii;lli"ll
IIU l,· ,k'fillll
('[ <¡ri in\il', 1"..•I',PIIIIX;', SI~I'I'pr"s"I\I('1' '¡,','alll IlIi six IIlllis
¿[1'1"i's,
;\':el: CUlllllli",jlln II'Ull huis"il'1" pUll/' l,'''' il,'\, ,'¡ "t'tI,·
\)llu\,.lk dal" .
.\11, Ii:!,
1.11
.iu;:c slatue pal' cell,) 1I1"]IlIlII:lIIC,'SUI' la
~i11"(k l'l'uvislJir'l ..J,·sellfa1\(';, "Ill' Iii l'elllise ,I,'s (oIfd" pel'S(/lllll-!...•('[ s'il \' :1 lil'U sur li\ d"lllallde I['atilllellls,
Cdl,' 1I\',lllntlall"" Cs( ,'Xl','utllire l'al' 1"'<lI'i,sinll : cIl" "st
SII,e""ptiblc "apill'l
d0.\lSl,'s d'"'I:lÏ, th,',s par I'arlid" ~\J\I du
CIl,l., ,1" I'r,,,,,.·,IIII"I'.
;\\\1". li:l. - ,\11¡'IIU( .1" six mIlis (([ Slll' ,.j\;lli"ll par "huissj,'r cOlTlmis, I,'s )1i11'li,'sSI' I'rl"sl'1lI1'r"'ll d"\OllIll" .ill~e. :-,i
Il' ,¡,'kn,ll'lll'
11" ,.ulllllilraíl l'as, d,"CIIII S<'l\¡ dUlIlI'" (II\1lre
l,Ii. [lllis It, .ill~'· lix,'r;1 UI\l' II"U"..!!" "IIIl!p;¡rll\í"lI
;'¡ ,i\ lII<1is
SUI'UI'I' 1I1lult,lk cit;¡ti"\I \1"1'1111
lillÍ"i"r
I',IIIIIIUi"
,\\\1. (jí,. -- Ll 1Ii1'Illl' P\',,,"'dlll''' SI'J';(SliÏII<I d,' six 1\\ois
('II si~ lllilis I,,-,ur les ilull'/''' I"I'I"')""S, Chanu!" ,l/'s 'l'Fllre
I,'il~ltil'll~l,l Clllll{l;tl'lltill});:; '::;I'lïl {'Otlsti\t
!1,ïl'lL· .ill~l~ ¡\ans un
l'I,'),:i""'¡'l'I,al .\,',!",,,,, ;1\1;1n'¡1'/,.
,\1<1,Ii,.,
,\I,r"s h ,1"l'lli,"rc "1J1l1l':lrulioll, lt~
,iu:':I~rellV"\T;1
I"s \I;.lI'li,'", ,j,,"';lIll ¡,~ (rihun,L! 'lui .11'\"1',\prl\\lIJ\I'· •..•
1' le
d,l'oree ¡,[n"dl'ra
la 'Iuesli<lll dl'S ••l¡\";l\lls 1,1'¡"s ;¡\illlPnh
s'il y ;1 li,'u.
,\IlI, 'dj . ..:... L,' ll'illlmaI I'cll,lr;¡ 1111
.iu,C!;"lIl,'ntnOIl 1T1Olir¡"
"¡¡ilS la qUillï,;lilll, dl( 1'I'I}\'"i P,II' [" ,i1l;':1';e" .iu:.!elll('lll n.,
l'''l'a pas sust'I'J'lilde ,\'apll<'¡, S;\<l1'"III' Lt q!ll"lilJlI ,l,'s '~\I1'111[,;
I'l tl••s ¡tlillll'llh, cll';¡!>!'..! n" S"l'a pas ~11SIH:lIsil';111
l'0i1\( ,l,' vu" d•. lit lralls':l'il'ti"1\ ,Iu di"Jt·':/·.
AI\J'. (,7.
1,';II'Pl'l ,lu jugt~IIlP1\l('1\ ,." qui COnC,'I'IH~
la
'l1ll.'S(illll Iles /'lll"allls I'l (¡.,,~;tlilll<.lllh "<.Il'il,;1I;.!'~(',¡lIlllle l,'"
appel;; ol'dinnil"l'S.
,\HT. 1;:-\,··
~i [ï'[lIlUX ,-,,)llll'" k'IU,'1 ¡" Ili\,.I\'I:n ('sl (l,'n¡;lll,l\~
y a"'lui"Sl:': ail 1',>!I)"S
Iles fIJI'IIl,dit,',s ,·i·d"''''SII~, III dl'lll;l11de
renlrcra (!ans k C;IS
illsl;lnce,~ par I'ons"I\(',,'IIII'lIt IIlulnd
l:{'
J""
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'112
u:
MAIlIAGf.
ET 1.E ))IVOnC¡;; liE OF:MAT:';
et les M'};lÏs "'coulés dUI'¡tnt la prellli;~!'e instance seront
I',"put,:s \.llables. Néanmoins les questions relatives aux: enfants et aux I,iens qui n 'auront pas été r.:gh1es comme en
matière de (livol'ce par consentement
mutuel, resteront soumises ilia juridiction
des tribunaux
civils eomme il il été
dit ci-de8slls.
CIJAPITRE
De la procédure
X
de divorce pour causes déterminées.
AUT. 69. La proc.~dure de divorce pr."vue l'al' Irs art. !jí
1160 indusivcment
est applicable au divorce pour caUses
détermin{·ps.
Ar\T. íO, - Au joUI' indiqué, le juge entend Jes pal'lics l'Il
pl'rsonne; si l'une (l'elles se trouve dans l'im possibilitÚ de
sc rendre aup!'.'." du juge, ce magistrat
détermine
le licu
où sem tentée la conciliation;
ou donne (~ommission rogatoire pour entendre
le dMendeur. F.n cas df) non-conciliation, le juge demande aux parties assistées de leurs conseils,
avocats 011 ayoués, si elles le désirent,
lem's explications,
leurs raisons'de
demander 1(, divorce. Le ¡<reffier dresse J,.
leurs dpclm'ations et de leurs ayeux un proci~s-verhal qui
scra joint à l'ordonnance
qui constate la non-conciliation;
le jug(' autorise ensuite le demandeur
il as,;ignrr devant Je
tribun,tJ; si le Mfendeur
fait défaut, la proct'dure sera 111
m~me.
Le juge statue par son ordonnance
SUI' la garde
provisoire des enfants,
sur 111 remise des effets personnels en
cas de cuntestation
et sur la demande d'aliments.
Cette ordonnance est exécutoire par provision et n'cst pas susceptible d'appel; mais dès que le tl'Îbunal est saisi, les m.~sul'CS
provisoires ordonntjes
par le juge peuvent .~tre modifires
ou complétées pal' jugement du trihunal si la demande lui
en est f¡¡ite. L'.~poux demandeur
en di\'orce dt>Ha user d.,
la permission
de cite.¡' qui lui a ét,~ accord,\e par l'ordonn¡¡nce du prpsidl~nt dans un délai de vingt jours 11 partir de
cette 'or(!onnunce.
Faut" par r.~poux demandeur
d'avoir us" de celte permission dans leùit d{~lai, Jes mesures provisoires ordonn';es
à son pr,)fit cesseront de plein droit.
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"IIOJE1'
!JB
Lot ilL: co~llTl::
413
AllI'. .1. -- La cau~e e~t instruite et jugt~e dans la forme
<>rùinaire, le minislère
public entendll.
Les demandes reconventionnelles
en diyurce peuvent I:tre intruduites
en
tout état ùe cause situf devant la Cnur ,le cassation par un
silllple ,lcte tic cllnelusions,
Les trihunaux peuvent comme en tout,~ matièrc ordunner
lc huis clos. La rel'rodudion
des Mbab par la loie ùe la
lwesse est iute\'(litl~ SllUS Il"ine de ramende
de !DO il
2.000 francs, t',dictl'c par l'article :J!) Je la loi Lill :JO juillet
!i'lRl.
,:2, -- Tuns les 1!lIHles de preures
sont ullmis en
malièl'tl de dil'lt)'ce; lurs,!u'il y a liell il CTIl\u¡,te, elle c-t
faite confol'lnl'menl. aux dbposilious
ùes articles 252 el sui\llllts du Co,l" de l'ruc"tlure cil'ile,
Les parents, il ¡'excepliun des descendants
naturels ou 11'gilillles, el les d')lIl'~Slilllles des é¡JOux pCllvt,nl ¡'tre enlenùus
CO!lIIl1t' t,;nldns
Àllr. ,3, ,- L'al'lion eu divorce s'étei!lt pal' la reprÏbe de
la vit, cOllllltUn,', mais elle lwul loujours être r"ouI'erlc
pOUl' les eallse, anciennes,
L'üction en divorce s'éleint
également l'al' lt' ,1,',c['s de l'un des "poux SUI'\'enu al'ilnt
'lue le ju¡;elllent soit devenu d"linitif l'al' la trauscriptiun .
.\H'I, .4. I.e jugement ou l'arrêt
qui prononce k ùi\'oree par ddaut esl "ignifi,', l'al' huissiel' commis,
L'dpposilion esl rece\'able dans le Illois (le la signification, si ellt' ¡¡ éll' l'aile il personne, el, Jans Ic cas conllaire,
dans les heit mois 'lui suill'olllla
signílic:.tlitlll faite il donlicill~ uu a'.I l'artluet.
AllI'. ¡5, - L'appel est ¡'cCemldc ]Jour les jugements Colltradictoires
dans les d,"lais fix,',s l'al' JI'S artidt,,, 1>:1 et
s[¡¡rallts du Code de pro':t;durc civile,
~'jl s'agit ,\'un jugemenl
pal' ùéfaut, lc ùélai ne commencera à courir tlU'à partir du jour où l'opposition n'est plus
re<:e\'ablr.
Eu cas ù'a¡JpeI, la cause s'instruit il l'audience ordinaire
el comme atraire urgente,
Le délai [Juur se pouno;r cn cassalion courl du jour de
la siguificaLion il p;u'ti.·, l'our les aITl'ts ctJnln\tlidoires,
et
pour les ant'ts l'al' ddaul du jour oÙ l'oPl'osiliun n'est plus
l'ecc\'abll', Le pO\ll'\'tli est suspensif,
.\Ul', 'jl"
-, Extrait
du jll"'~lllcnt ou de l'and
'lui pl'O..\1\1".
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414
LE
MARlAliE
ET
LE
DIvonCE
nE
llEMAt:,;
nonce le divol'ce est ¡nsér,; dans l'un ùes jOlll'llilUX qlli sc
l'ubli\'nt
dans le lieu oÎl si,':ge le t('iuunal, ou, s'il n'y 'n a
pas, dans l'un de ceux qui purabsent
dans le dépal'lN ,ent.
AIr!'. Ti, - La lranscription
est faile à la ùiligenct, de
l'une ou de l'autre partie. - ,\ cet ell'et, l'nne ou l'autre
partie po('tel'il il la connaissance
de l'ofliciPl' de l'état" ~i\'il
compétenlle
,jugement ou arrêt¡JI'onon,:ant
le <lilorce.
CeUe transcriptiun
est l'aile sans frais par les soir.; de
l'ofliciel' Ile l'dat-civil,
le cin(jllÎ'''nw juur alm"s qu'il il cu
connaissance
du jugement
OU
,le I'arn"l, noll COlllpri- les
jouI's féri{,s, sous les peine,; éùich~es pal' rarliel\' :;0 du (ode
civil.
Ll~ jugemcnt,
dÚllIent transe,'it,
remontt',
quant il ses
effets entre les épùux, au ,jOUl' lk la .telllanll\',
CllAl'lTRE
Xl
Des effets du divorce.
,'AI\1'.¡Il, - Après le ùiv"rce ]1'11'cons'>ntenlcnl
nlllltwl,
!:JUlll'incullllHl.liLilité ù'humeur
( u de COll',lclo':r\',ou du diI'urcr. pour causes d,;tel'lnin(~es,
les "'poux Il\' jJ"Ul'l' )nt
contradel' un nnuv,'uu mal'Íiq,c 'lllc dix lll"is ap!''''s ¡,I lranseription dll di\'orce SUI' les registres .le r,"lat-civil, SéIU! s'il
y il accor,1 "nLr(~ ellx.
AlI'l', in. - I.es "POIlX ¡l"l'dront l,al' le dil',"'œ,
s"us
quelque forme qu'il ait él(; ,lcmanù", les avanla¡.:es (¡Il'ils
s'daient
consentis penùant le l1lal'i;¡g(~.
AII1'. ~O, - Des dommages-inll,rèts
s,'ront ;lCC<ll'lI(~·à
eelui des ';poux qui (~ta¡'lira qu'uu Il\'\;.iudic(~ lllal,:'riel J\li a
éU) cal1sé du fait de son divorce.
Le chiffrr. de ces d()lllrnages.inl:~1't~ts ne pourra, en aUI ,m
cas, excéder le quart de la fortuue de U[Joux qni y s' l'a
condamné.
L'époux contre ll'quel 1<: divorce aUJ';1 él,; l'rllnonc," 1'''111'
C:\Uses d';¡erminècs
n'aura j,lmais dloit ,'l (les dOIlllllagt sint')rèts,
AnT, Hl. - Les cnl'ants sel'<lut coufi,"s ;\ la llI;'rc, il moil1s
'¡ue le tribunal n 'ordoune
PIlU!' leur plus ¡o;nulti avanta¡;'c
'Ille tllUS ou (IUel'llles-uns
d'('lIt1'l~ t:ux seront cunti.,s L IX
soins soit du p;,re, soitll'UIW ljer~e (l"I'S"lllle.
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COMITÉ
.u:;
'lne ~oit la lwrsolllle
à lU'Jl\elle le,;
I'BOJET
Aln. :,2. -
(luclle
!lE LOI
!Je
".\lrant:-; ~(:rulll conlí,',s,
les p,\l'f\ el 111,'.re rO\lH\I'\'erollt
1'\.',;[l(\div"'Il('IlL
¡.. droiL ,le sundlll\1'
Il'ul' (\lItl'eLien
et lC\ll'
"',IUC;ltioll
eL SCl'ollL tenus
Ll'y c(ll1lril,uel' ¡\ Jll'lIl'l'l'lillll
lie
leul''; r"fuIV·".
AUT. Xl. - - L,''; ilrlides
liJ ;', ,~ el t:Jti, ;'( t:j:-;:! du CULle
,'ivil sent abr ..•::,',,;,
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v
,
Projet de loi de M, Séré de Rivières.
ARTICLE I'HElI/EII. - Tous
les enfants
nés hOl'S mariage
peuvent êtl'e reconnus, quand c'est IcUJ' intérêt, par leurs
père et mère.
Ils serou! pourvus, dans l'année de kur naissance, d'un
tuteur spécial pal' le juge de paix du canton.
Ce tuteur ponrra s'opposer à la reconnaissance
ùans l'in·
térêt de l'enfant.
Le p¡~re ou la mi~re qui aura rcconnn
le premier son enfant pourra également
s'opposer
il la reconnaissance
de
l'autre .•
Lb tríblln,lllx seront juges de ces oppositions.
Ces causes seront ù'èbattues en chambre du conseil avec
le bénéfice de l'assistance judiciaire.
AuT. 2. - I.a reconnaissance
pourra êlre faite par acte
sous scing-priv¡;, et résulter
llotarnl11ent de l'aveu de pat"ruité contenu dans les IcUres ou autres papiersde famille.
AIIT. a, I.es extraits des actes de naissance
dé!ivr,;s
aux tiers et aux auturités
militaires
01\ civiles ne de~'fOllt
contenir que ks nom et prénoms ùe J'enfant, la date et le
lieu de sa naissance, sans aucune mentiun de Iilíalion légitime ou autre.
AIlT. ~. - A d(,Caut ùe reconnaissance
spontanée,
la recherche de la ¡;atemité est permise à tous les enfants nés
hors maria¡;e.
Cette rcclter,'he pourra {~tre poursuivie
l'al' la m¡~I'e ou,
Ù son défaut, pal' le tuteur spt~cial. institué
.m I'ill'tide premicr, ou l'al' l'enCant lili-même, quand il ;;em maj"ur.
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I'IW,IET
DE
LOI
DE
~l.
SÉRÉ
DE
417
RIVIÈRES
Le:; tribunaux
se llécideront
pal' présomptions
!i1'.î\"~S,
précises et cl)n(;ordantcs, qui :;eront ,'nonc{~es daIls le jugement.
et'S caus'~s seront d!'b¡Ütues en chambre du l'onseil a\"t~c
le bt'n¡;tke de l'assistance judiciaire.
Aul'. :i, -.- l'al' Il' fait d(~la rccoIlnaissance
spl)nla!J(~e ou
judiciairl',
les enfants !JOIS mariage auront mêllle vocation
que It's antres ;'¡ l'h{'r.~tlitt, de leurs auteurs
et tic leurs
frères ou S'l'urs légitimcs ou autl'(~S,
En cas Ile reconnaissance
jurliciairt', il seril pOllrnl l'al' le
jugcluenl
i. lil ¡..:al'Je aiusi 'Iu'aux frais d'entretien
d d'f~ducation 'III" de\l"a I'ayel' le pi~l't~, s'il ne s'en:.!a;:e il rf~cevoir
l'enfant ;\ 0011 domicile .
.\IUIH', - Il est ('ontl'aire à la justi(;e et il la 10,:.!i'luC 'lue
ce soit l'eurant nu la c(Jllectivitl~ qui supJlorlt'lIt la charge
des naissancr:, irn"gulii:res, alors que Ct'lIX qlli s'cn l't'wlent
coul'aldes IIl~SOlIt pas 1ll1'llle autorist'~s ¡'¡n~flürer leur falll(~
en la rCI'.U:1UilLs"ant.
AUT. (;, Le maria¡;e est un contrat d'alllollr ct de lUUtuelk assi~;lal1l;I',
Il est 1'1)1'I1l1~
l'al' tout acte d'où r<~sullent l'iJcntitt~ des (;011traclants
d ¡,'ur intention ,le S'IlUil' pOIlI' la vie, Ces adl's
peuvent ,~tl'l~passés SUI' [l;lpier libre et UOiYI'llt C'l.re 1'111"'gistn;" hratllitl~uII'Il1. Le Illal'iage est forInt" sans 1'1IIdic:¡t¡OIlS d S;IUS('onsenteI/H?lIl des [>al'cnt;;, 'il/cllld le" I'ulul'''
sout ;Îgl"S ,.ln l'lus de viu¡..:l-el-un an-.
AllT.
-;, Le uJ;¡riag" se l'l'~sout pal' 1<, di\'llrc,~ qualltl
cell" 1l1[llllre '~Sl.iUgl;l~ill,;\'italde pal' les tribul/aux ou quanJ
elle ,~st <'''!lyelHW ellll'" 1,,5 parties.
Le di\'olO:0 "5t un COlllrat 'lui a pOlll' objet d,~ liquid!'r lu.
sociétt\ "f)!ju¡.:ale (~n lais<ant subsister les obligations indissolubll's 'Pli l'n dt\l'el1dt'II1.
Ces obli;.:alif)us ont l'OUI' cause LI garlle, l't',ducation et la
nourritllrl'
,I"s enl'ants issus du mariage,
Ces l'h¡u';.;"" .loiv!'ut (,Ire I'f"gl',es par lm IIClc ex,c':lItoire
elI'I"'alaLI,:,
,'11,,,ilJt~Je nul¡ill~ du contrat d(~ di\'nrf~I',
L"s ,'pe,u\ di\()l'e,',s qui se d"rolll~rolll allX :,¡¡isil:s pI'atj'IIlt',cs el, ex,~"ution dUtlit acte pOlllTOnt être i'olll'sni\is et
l'rapp":s d,:s d'~clt'~;¡nces c¡villues énonCt:'es "n l'al'ti"¡" í:! du
Code p"n;d.
Lcs l'j>lllIX ill,ligents pourront s'alTrandlir
de ees obliga-
-
.)~
{
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418
LE
){ARIAGE
ET
LE
DIVORCE
DE
DEMAl:'<
tion" temporairement
ou jusqu'¡'¡ la majorité de leurs 'nfants, (~Il se substituant
au préalable "'oit nn parent, :nit
une personne ou une institution
charitahle,
soi t enfin \'.!.ssistance publique, comme il estdit en la loi du f 9 avril tSH8.
Toutefois ils renonceront
ainsi à profiter du travail de
leurs enfants pendant tont le temps que ces enfan ts re8tel'ont à la charge d'autl'ui.
Le divorce résulte de plcin droit de la rupture de la cotabitation pendant trois ans.
L'époux qui aura ainsi méconnu ll's de\'oll's du maria;e
ne pourra contl'acter
une nouvclle union qu'après
av(.ir
assur{! la subsistance
de J'époux inju;;ternent
d(qaiss(~, ~'íl
est dans la gène, et, dans tous les cas, les aliments des (1fants issus du mariage rompu.
Ccs pensions alimentaircs
devronlllètre
garanties
par !~s
mêmes moyens d'exécution et sous les mèmes sanctions
que dans le cas du divorce pal' consentement
mut uel.
L'adultère n'est pas un délit, mai" seulement
une can.'ie
péremptoire
de divorce qui peul èll'l~ dablie par toutes.:'ls
présomptions
et constatée pal' tOutES les voies civiles.
Les articlr" 336, 337, 338, 339, 3\.0 du Code pt;nal sont
abrog"s,
Dans l'intt:rèt des enfants conçus hors rnal'iage pen dant
l'instance de divorce, les effets du jugement
ou de rand
définitif remonteront
au jour de j'orùonnance
qu i a fait
cesser la. cohabitation,
Les enfants conçus depuis celte date peuvent (~tre léetimés par le mariage subséquent,
autorisè depuis J'abr)gation de l'article 298 du Code civil.
MOTIFSPOt.:RL'AlIROGATlO:'<
lIU \lÚ,Il' o'"nULTh\E.
Quoi .le
plus injuste que les distinctions
du Code pt~nal entre l'infidélité de la femme, qui est punissable
en tout lieu, et nOl
seulement d'une amende, m'lis encore d'un emprisonnement qui peut aller jusqu'à deux ans, et l'adultèl'e
de
J'homme, qui échappe à toute répression, il moins qu'il ne
soit commis cyniquement
au domicile conjugal,
et qui,
mème dans ce cas, u'est réprimé que pal' une amende 't
Quoi de plus suranné
que celle procédure qui confèr.~
au mari une sorte de magistratUl'e, en lui permettant
C'l
suspendre il son gré les poursuites contre la femme '?
Quoi de plus scandaleux
que ces audiences
cOl'l'ectior-
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I'HO,IET DE Lor DE M. SÉRÉ DE RrvIl~REs
4tH
ndJes jusqu'où la vengeance du mari peut traîner la femme
- la 1O,\re - alors qu'il pourrait
did'~I' I'tlI'donnance
de
non-lieu aussitôt après le constat d';¡dulti>re, 'lui suflit pour
obtenir le divorce de plana'!
AR'l'.8. - Les beaux-frères
et bell,~s-sceurs, l'oncle et la
niilce, la tante et le neveu pourront
contrad'~l' mariage,
sans autorisation
préalable du pr('siúen t de la Hl·publique.
AIIT. \1. - A défaut úe contrat,
le réginw I'~gal llu mariage
sera la séparation de Liens, telle 'Iu'elle est l'(;gl,··e par les
articles 1¡i3li et suivants du Code civil.
Les époux devront contribuer,
chacun ùans la llll'"urc de
ses rC'/CllUS, .le ses gains Ol! b,"nélices, <lUX charg"s communes du mariage,
ART. lO, La rupture
sans llIotifs valables d'ulw pl'O·
messe de mariage entminera
des dommages-iutérêts
au
prolit de la f'lmme,
La promesse
de mariage peut être établie par tous les
moyens de preuve ou pal' simple présomption
résultant
d'une coh:tbitation prolongée.
ART, 11. Les articles U31 et U33 du :Codc civil ne
sont pas opposaLles aux obligations résultant de l'amour ou
de la Hliation naturclle .
.\111'.
12. - Les formes ancicnnes
du mariage rcstent
faeult¡Üi ves.
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Nouvelles lois officielles.
a)
1.01
modifiant plusieurs di.'position; legales 1'elatives
au ma¡'iage,
AHTICLE /'RF.lIlF.R. L'article 63 JuCode civil est moditi{~
de la manii~re suivante:
" Avant la célébration
du mariage, l'officier de Htat civil
fera une publication
par voie d'afficlw appOst~e à la porte
Je la maison commune. Cette publicati.)U énoncera les prén"ms, noms, professions,
domicile, et résidence des futurs
é!Jolux, leur qualité de majeur ou de mineur, et les prénoms,
noms, professions et domicile de leurs phes et miTes. Elle
énoncera, en outI'e, les jour, lieu et heure oÙ elle a (,té faite.
Elle sera transcrite
sur un seul regio;tre coU, et paraphé
comme il est dit à l'article Iii du Codt~ civil et tlt~posP, à la
fin de chaque
année, au grelre du tribunal
de l'arrondissement.
))
,
ART 2, -- L'article
64 du Code civil est modifi(· de la manit'ore suivante:
" L'afticlw J>r(~vue en l'article précé.lent restera appos{·e
à la porte Je la maison communalt~ pendant dix jours, lesquels devront comprendre
deux (limanches. Le mariage ne
pourra être cél('l)\'é avant le dixième jour depuis et: non
COllll'ri" celui Je la ¡Juhlication. »
ART. :l. L'article fi;; Ju Code civil est moùifié ùe la mÚni.~re suil'ante :
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;>iOt:\'ELL¡';S LOIS OVnCIELL¡';S
42L
., ~i le mariage n'a pas ,:t,~ c,·'\,.',!.r,',dan~ l'ann,'"" Ù c'lInpt"I'
dl' l'"xpiratioll
llu d,',lai lie la I'ubli,;atiun. il ne puurr" plus
l'tre c<':lébl'''' 'Iu'aprl;s une nOli\,'II,· puldi,;;,ti"lI t'aite llall~ la
forme ci-ùe~slls,
ART. 4" -- L'arlicle 7í- Ju Co,I,· civil esl renq.dac", l'ar l"~
sui\'ant :
« Le mariage sera cél,~J.¡ré Jans
la CUlIllllune uÙ l'un des
Jeux ...·poux allra son dumicile ou sa r,'·si,l,·nc,. l:lahlie l'ar
lin Illois au m"ins d'hahilation
cunlinue ,'t la date ll,' la pnhlication j'I'l',vue l'al' J¡¡ lui,
,\HJ', :i, -- l:artld,'
71¡ du Cod •. r.Ï\'il e~l 1II0dili,', de la 111,
••..
uièrl) suiyantc ;
" (Jn "noncera Jans raele de mariage:
" 10 l.es prénoms, nOIllS, pI'llfessions, ;1:;es, li'"lIX lie !laissa nce el dumiciles des '~poux ;
" 2° S'ils sunt Inajt'ul's uu Illineurs;
" ,:0 LI's 1'l't"nUlns, noms, professiulls eL ,Iollliciles des l'l·res
el mères;
"l° L(, consentement
des pi'res d mi,r,)s, aÙ:uls el aíeules.
d c<:lui (lu conseil Je famill", Jans l,,~ "as "il ils ~"n t
requis;
,,:ioLanolificalion
pre5critepar
l'article l:il, s'il en ad'"
l'ail ,
" Ii" Les oppositions,
s'il y en a eu; leul' mainlev('e, ou la
m,:ntion qu'il n'y a point cu d'opposition;
"
~o
La déclaration
Jes con lraclants de sc l'renllre pour
,"pOIlX, et l,~ pr()lI()nc'~ Je leur union par ¡'oftici':r public;
" 8° l.es pl,,',nollls, 1101115,¡)g.:s, professiuns et d')!I1kiles
,les l{,moins et I"ul' l.!t',c!aralion s'ils sont I'arents ou alliés
,les parties, de '1uel c,H,; el il quel degré;
« \Jo LI d{,claratiun
faite sllr l'interpellation
pre'seL'it" par
l'artlcl,~ pr'~cédent, IIU'il a dé ou lju'il n'a l'as ,'·t,~ t'ait de
':,ùntl'Ht d., mariage, el, autanl 'lue possible,
la dal •• du
cuntrat, s'il existe, ainsi llue les nom c·1. lieu ,le r,"sid"lIce
du notair •. 'lui l'aura rel;u; le tou t il J.!eillp.contre l'llffkier
de I',~lat-civil de Lllnende Iix"·e par l'article :;u,
" Dans le cas Oil lél d,~elaration aurélit l',l{, llmisp. nu ~"I'ilit
erron"(~, la rectification
de l'acte, en cc (¡ui tnuche l'ol1li~sion 0\1 r"ITeUI', puurra ètre demandt~e par Ie procureur
tic la République, sans préjuJice
du (Iroit ,les parties int{·ress'~es, conformément
il l'article !J!J,
)l
11
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422
LE MARlAGr,
ET LE DIYORCE
DE DE~IATN
« II sera fait mention de III célébration
du mariage en
marge de l'acte de naissance des époux. »
AUT. Û. ¡:article H8 du Code civil est modifié de la manière suivante:
« Le fils et la fille qui n'ont pas atteint l'fige de vingt-et-un
ans accomplis
ne peuvent
contracter
mariage
sans le
consentement
de leurs père et mère; en cas de dissentiment, le C'onsentement du pbre suffit. ))
ART. Î. '- l.'article
151 du Code civil est remplacé par le
suivant:
({ Les enfanls ayant atteint l'fige de vingt-et-un
ans révolus
et jusqu';\ ¡';¡ge de trente ans révolus, sont tenus de justifier
du consentement
de leurs père et mhe.
" A dMaut de ce consentement,
l'intéressé
fera notifier
dans les formes prévues en l'article 154, J'union projetr:e à
ses pÙre et mère 0\1 à celui des deux dont le consentement
n'est pas obtenu.
" Trente jours francs éCO\llés après ju"lification
de cette
modification,
il sera passé ontre à la ct"léhration du mariage. »
ART. R. L'article 152 du Code civil est modifié de la manière suivante:
lo S'il y a dissentiment
entre les parents
divorcés ou
séparés de corps, le consentement
de celui des deux époux
au profit duquel le divorce ou la st':parali('n aura été prononcé et qui a la garde de l'enfant suftira.
« Faute de réunir ces d()lIx conditions,
celui des père el
mère qui consentira
au mariage pourra citer l'autre devant
le tribunal
de premii:re instance
siégeant en chambre du
conseil:
le tribunal compétent sera celui du domicile de la
personne qui a la garde de l'cnfant; il stal.uera en audience
ptlbliquc et en dernier ressort. ))
ART. 9. L'artirle 1'iI. du Cod() civil esl. remplacé par le
suivant:
« La notitication
prescrite par l'article 151 sera faite à la
requête de l'inU;¡'essl' pal' un notaire instrumentant
sans le
concours d'ull deuxième nol<'l.ire ni de ((\moins.
(( Cet acte, visé {JoU!'timbre et enregistré gratis, énoncera
les prt"noms, noms, professions,
domicdes el résidences
des futurs époux, de l()urs pères el mères, ainsi que le lieu
où sera ('(oIHlI't'~le maria!"e.
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:'lOU'ELLES
LOIS OFFICIELLES
423
" 11 l:ontieudril ¡¡u~~i' déclaration
que celte notillcation
leur est I'aite en \"lie d'ohtenir
leul' consentenwnt
et qU'il
dMaut il sera pass," outre ;\ la c{'l{'bration du ma,riag" à
l'expi"ation
du d{'lai ,l,: trente jours fral1(',s. "
AlIT, lO, - L'articl,' 1~i:jdu Code civil est ll10ùitlé d,) la
mUllii'l'e suivante:
« En CGSd'"bsen(','
des père et Jltt~re auxqueIs rú! dû Nre
faite la notilícGtion pl'l'vue Ù ¡'article ¡:il, il sel'ill'as~'" I"utl'e
il la c(,¡(lbration du mariage en l'el'n"scntGnt
le jugement
qui aUl1lit él(' rendu l'our déclarer ('absencl', 0\1, it Jdaut de
ce jugement,
celui 'lui aurait ordonn(\ l'enLJul:te, ou, s'il n'y
il poillt ellL'ore e\1 tic jugement, un acte tle notllrit;tl~ tlélivré
par ¡.. .luge dl' paix du lipu où les père elmère
ont eu leur
dernit'l' rlomicile COUIlU. Cet acte contientira
la déclaration
de (1Ilatl'l' té\lloin~ apl'e!{.s d'df1ce l'al' 1•. .Îugl) de paix.
« Il n'est
pas n,lcl'ssaire de pruduil'l' les ades .le '¡"ci:s
des pères et mi'l'es de~ futurs rnaritl~ lorsqne J¡.~ aicuJs ou
aïeult,s, pour la Lrallche il laquelle
ils appartiellnent,
attestent ce tI/'l'i's; d. dans ce cas, il doit dre fait mention
de leur attestation SUl' l'acte cie:mariage,
A clMaut tle celte attt'station,
il sera I'rocéd{, ;\ la Ctl\rLratinll du lnariagc ,I,·s majeurs,
SUI' le:lII's déclaration
et
serm"llt 'lue l,~ l¡l'u d1l déeès et celui d1l tIPrnicr domicile úe
leurs ilocendanl- leur sont incunnus, "
,\11'1.
1 t.
L'adj,:I.: 1:;(j du Code civil est 1l1,¡dilil" de la
manière ~lli\allt'" :
" Lb ofliL'i,"rs de l'dat-civil
qui aurair'llt
proc,',\lé à la
céU,Lr;¡tioll dl's lII;lria;.:es contractíos l'al' des ¡ils 1)11 filles
n'a,yant pas atteint!';);;"
dIO\'l1lgt-et-un ans urcomplis sans
que le consentement
des pères et 1lI,~res, celui d,~s aiellIs ,~t
aïeules l't cdui du ('()lIsl'il de famille, dalls le l'US oÙ il pst
rerluts, soit "'lIonl:t', dans l'acte ùu mariü¡;c, seront, i\ la tliligelll", des parties illt';I'e:~s¡;es ou du procureur
de la Bt'puLliqt:e l'l'ès le Iriltul/il1 civil de première installce Je l'al'rondisscl/Icllt
oÙ J" llJaI'ía;," aura (Ité crJ{'bré, condamnés à
ranwnd"
p"rtl'e en l'artide
1()~ dn Code civil,
AH\" 1:2. - L'article 1:ï; du Code civil cst 1I1uJili,', de la
lnani"'I't' sui\'ante :
« L'offit:i,'r tie l'('tat-civil
qui n'aura l'as exig(' la j1ls1i1ication tle la lIotilication
prescrite
l'al' ¡'al'ticl!' I:il sera
condaIllní' :1 Lllll/:ndl' pl'évue en l'article précédent.. "
f(
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424
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAI:X
AuTo l:l. - L'article 158 ùu Code civil est modifié de la
manière sui vanle :
« Les dispositions
contenues aux articles P S et ,¡,t0 et les
dispositions des ar'ticles 151, Hí2, 153.1:>4 et 155 sont applicables aux enfants naturels légalement reconnus.
),
AuT. H. -- L'article 15~) du Code civil est modifié de la
manière suivante:
.
« L'enfant
naturel qui n'a point étt~ ¡'cconnu et celuiqui,
aprl~s ravoir été, a per(lu ses père et mèrf ou dont lef: père
et mère ne peuvent manifester
leur volontt~, ne pourra,
avant l'ilge de vingt-et-un ans rél'olus,
,;e marier qu'après
avoir obtenu le consentement
du conseil de famille. »
AuT. IJ. - L'article 165 du Code civil ,~st I"'ml'¡acl~ par le
suivant:
« Le mal'Ïage sera célébré
publiquement
devant I'oflicier
de J'(~tat-civil de la commune
où l'un des époux· aura son
domicile ou sa résidence à la date de la publication prévue
par l'article ü3, et, en cas ùe dispense de publication,
à la
date de la dispense prévue à l'article lü\' ci-apri's.
AUT. 1ü, L'article lü6 du Code cil'iI:~sl remplacé par le
suivant:
" La publication ordonnée par l'article 63 sera faite à la
municipalité
du lieu uÙ chacune des parties contractantes
aura son domicile ou sa résidence.
"
AHI', Ji. ~ L'article
167 du Code civil "st n'mplacé pal' le
suivant:
" Si le domicile actuel ou la résidence actnelle n'ont pas
été d'ulle durée continuc dc six mois, la puhlication
sera
faite en outre au lieu du dernier domicile, et, ;\ défaut du
domicile, au lieu de la del'lliere résidence; si cette résidence
n'a pas une durée continue de six mois, la publication sera
faite également au lieu de la naissance.
ART.
18. - L'article 168 du Code civil est modifié ainsi
qu'il suit:
« Si les parties contractantes,
ou l'une d'elles, sont, relativement au mariage, sous la puissance d'autrui, la publication sera eneore faite à la municipalité
du domicile de ceux
sous la puissance desquels elles se trouvent.
ART. 1~l. - Le paragraphe
terde l'articll~ liO du Code civil
est lllodilié ainsi qu'il suit:
« Le mariage
contracté en pa~'s (~tranger entre Fmnçais
l>
)l
)l
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:;O\j\'ELLES
LOIS OFFICIELLES
et entl'c Fran,:ais et Hrangrr sera valable, s'il a (,lt~ cél/~bré
Jans les formes usitées Jans le pays, pounu qu'il ait ét~
;ll'l~c(~Jé Ju la puhlication
prescrite pill' l'article (tI, au titre
des" Actes de l't'·tat civil ", et 'lue le Français n 'ait l'oint
,~onlrevenu aux tlispositiuns
contenues
al! chapitre
pr{>-
céden t. "
ART. 21). -- L';lrtide I ï:J du Code ci \'il (,st mr,Jilié de la
manière sui\,tnte :
« Le p,\re, f't, ;\ d,'faut
du l't,l'l', la m;'l'e, les aïeuls et
aieules, peuvellt formel' opposition au mariage dl, leu)'s enfants et d(,scenJants,
encore qU(, ceux-ci aïellt vill¡;t-et-un
ans accomplis,
»
AH,\" 21. -- L'article 1\12 du Codr) civil est modifi,', ùe la
manibre su.ivante :
" Si le mariage n'a poillt (>tÚprécédé ùe la puhlication rcquise ou s'il n'a pa,,; ét(~ obtenu ùe,,; dispenses ¡H~l'misl's par
la loi ou si les intf,)'valles prescrits entre les publications
et céldmÜions
n'ont point éL,' observés, le procureu!' tle la
République
1"'1'<, pJ'ononce!' contre l'officiel'
public une
amende qui ne pourra exc("ler trois cents fr<lnc~ i,:WO fr,) et
contre le~ parties contmclantes,
ou ceux sous la puissance
dr.squr.lle" elles ont ;t¡;i, \lnc alllen,l(' pn,pOl'lillnnée illeur
fortune,
"
ART. 22 - r;article IOH du Code ,~ivil ('st rell1pl,ic,'~ par le
suivant:
" Le prOCllrl'Ul' de la Hépublique, Jans I'arrondis~ement
duquel S!l'a e<',],"}¡rÚ le m;ll'iage, pP.ut dispenser,
poUl' des
causes gl'ilves, de la publication
et de tout d,;¡ui. ))
AlIr.2:1. -- La préseut" loi est applic.able ,'L r.\.lg,~rie, ainsi
qu'aux colonies de la t;ua!lcloupe, de la :\Ial'tinique et de la
Réunion,
La pl'és"nte lui, ,I/di],,'r;'c pt adoptée par 1" Sh1at et pal' la
Chat1lbr(~ ,les d':'putés, sera exécutée comme loi de l'Etat.
Fait il Paris, le 2t juin
UlOi.
A.
Par 1" président
lit: la Hépublique
FALLIillF.S.
:
Le !lal'(le des Scealu', ministre de la Justice,
En, GcyoT-DF.ss.\IG:-i¡i:.
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426
LE MARIAGE
ET LE DIVORCE
DE DEMAIN
b) LOI relative au libre salaire de la femme mariée
et à la contribution des époux (lUX charges du mé¡¡aae.
ARTICLE I'REMIER. SOUS tous les régimes,
et il peine de
nullité de toute clause contraire portée au contrat de [lariage, la femme a, sur les produits de son travail persolll el
et les économies en provenant, les mêmes droits d'administration que l'article 1.1-49 du Code civil donne il la femllle
séparée de biens.
Elle peut en faire emploi en acquisitíons
de valeurs moLÏlières ou immobilières.
Elle peut, sans l'autorisation
de son mari, aliéner, à tllJ'e
onéreux, les biens ainsi acquis.
La validitl\ des actes faits par la femme sera subordonn( e
à la seule justification faite par un .lete de 1I0toriÔté, ou plI'
tout autre moyen mentionné
dans la convention,
qu'elle
exerce personnellement
une profession distincte de celle ti ~
son mari; la responsabilité
des tíers avec lesquels elle 'l
traité
en leur fournissant
celte justification
n' est pô:;
engagée.
Les dispositions
qui précèdent
ne sont pas applicable!,
aux gains résultant du travail commun des deux époux.
ART. 2. --- En cas d'abus par la femme des pouvoirs qui
lui sont conférés,
dans l'intérêt
du ménage, pur rartid~
précédent,
notamment
en cas de dissipation,
dïmprudenct!
ou de mauvaise gestion, le mari pO~lna en faire prononce)'
le retrait, soit en tout, soit en partie, par le tribunal civil
du domicile des époux, statuant en chambre du Conseil, en
présence de la femme. ou elle dûment appelée, le ministère
public entendu.
En cas d'urgence,
le président
de ce tribunal peut, par
ordonnanee
de référé, lui donner l'autorisation
lie s'opposer
aux actes que la femme sc propose d(~passer avec nn tiers.
ART. :~. - Lesùiens
réservés à l'administration
de la femme
pounont
i'tre saisis pur ses créanciers,
Ils pourront I'ètl'c aussi pal' les cl'éanciers du mari qui
ont contracté avec lui dans J'intérètdu
ménage, alors que
d'après le régimc adopté, ils auraient dû, antf~rieurement
à.
la présente loi, se trouver entre les mains du mari,
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i'\OUVELLES
LOIS
OFFICIELLES
427
La preuve ,:¡ue la dette a été contractée par le mari dans
I'iutér!\t du m('nage incomhe au crÚancier.
Le mari n'est re~ponsable ni SUI' les biens ordinaires de la
communaut,:"
ni sur les siens, drs delles et obligations (;ontractt"es autl"ement que dans l'intérèt du ménage par la
femme, même lor~qu 'elle a agi .¡ans la limite des droits que
lui confère l',ll,tide J .'r, mais sans autorisation
maritale,
ART. 4, - En cas de contrsta tion, la femme pourra, tant
vis·;'t·yis de S,)I\ mari que vis-'t-vis des tiers, établir par toutes
preuves dl> droit, IIlI'me par !t"moins, mais Qon pal' la como
mune l'eno\llm,;e,
la consistance
et la provenance
des
biens r{.sen-,Is.
ART, ~. -- S'il ya communauté
011 socid(,
d'acquêl<;, les
biens ['ésrnés entrer'onl <lans le partage du fonds commun.
Si la femme renonce il. la comnlllniluté,
elle les gardera
francs et quittes de toutes dettes autres que celles dont elles
(>taient antl~ril'urement
le gage, en vertu de l'article :1 d~ la
présente lu,
Cette facult{, appartiendra
à ses l\l"ritiel's en ligne directe.
Sous tous les l'('gilnt's qui ne comportent
ni communauté
ni sod"t,' cl'UCi"]ur'ts, ces biens sont propres il la femm e,
AnT, 6. '-. La femm(' pourra ester en justice sans autorisation, dans toules les colllestations
relatives aux droits qui
lui sont r(~connl1S pal' 1" pr,"sente loi.
Al\'l', Î ,- Faute l'al' l'Un des époux de subvenir spontanéml'nt, dans la lllCSUl'Cde ses faCilités, aux charges du ménage, l'autre 1''l)ÛUX pourra obtenir du juge de paix du ,lomicile du mari J'autorisation
de saisir-arr{,ter et tle toucher des
salaires on du proùuit du travail de son conjoint une part en
proportion dl' .Sf'S heslIins.
ART. 8. -- Le mari et la femme serout app.>J{,s devant le
juge de paix pal' un simple avertissement
du !-;l'eftler, en la
forme d'une lettre missive l'ccOllll1land{'e il la ]>ost>~,indiquant la anIme de la demande.
Ils devl'ont comparaître
en pcrsoune, sanf k'l CilS ,I'em¡l(~chemellt ahsolu d rlÙment justili{',
ART. 9, - La signification
du jugement l"I~ndu en confor·
mité de l'aniclc Î qui l'r{~chle, faite au conjuint et ,lUX tiers
débiteurs il la r(~l]Ul;te (k I'('poux qlli en bén,"licie, lui vaut
attrihllti:m ,le~ SOI1l\11l'Sdont la saisie a Né autorb(~e, salis
autre proct\!ul'e,
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428
LE )fARIAGE
ET LE DIVORCE
OE OEMAl:'<
ART. 10. - Les jugements
rendus en vertu .les articles 2
et ï de la présente loi seront exécutés par provision, nOT.,)bstant opposition ou appel et sans caution. lb pourront, m,lme
lorsqu'ils seront devenusdéfinitifs, être inodiliés, si la sii.uation respective le justifie ..
ART. i t. Les di~positiollS de la présente loi pour.·ont
être invoqu(~es même par les femmes mariées avant sa .Jromulgation.
(Loi du 13 juillet
c)
1907.)
morlifian t le point de ¡[épa.rt dl! délai de di,e mois
impose à la rent/ne divorcée al'ant de se remarier.
LOI
ARTICLE 1'1I1DlIF.R. L'article 2% du Code civil ,~st re",}placé par la disposition suivante:
« La femme divorcb~ pourra se I'elnari!'!' aussitôt après la
transcription du jugement ou de j'al'ft~t ayant prononcé le
. divorce, si toutefois il s'est (~coulé t,rois crnts jours aprl'se
premier jugement préparatoire, interIoeutoire ou au fond,
rendu dans la cause.
Allf. 2. L'article 2!)'j du Code civil est remplacé par I.r
disposition ci-après:
,( Lorsque le jugement de séparation ùe coq,,; aura é:':~
converti en jugement de divorce, eonfol'm(~ment il l'a)'·
ticle :HO du Code civil, la femme ùi\'orct"c pourra contritett' .
un nouveau mariage aussitÔt après la transcription de IL
décision ùe conversion. »
II
(Loi du 13 juilletI90i.)
d)
LOI
relative il la conversion de la séparation
de corps en divorce.
AnTlCLE PRElIIER. Le premiùr paragr'aphe de j'article 3iO
du Code civil est ainsi rédigé:
« Lorsquù la séparation de corps aura dur" trois ans, le
jugement sera de droit converti en jugement de divorce sur
la demande formée par l'un des époux.
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['iOCVELLES
LOIS
OFFICIELLES
({ Le~ dépens relatifs à cp.tte demande seront mis pour le
tout il b (~harge de celui des époux, même demand,mr,
contre lequel Lt ~éparation de corps a été prononcée, et pour
moitié Ii la chal'gf~ de chacun ùes époux, si la séparation a
été pronoll'~{e contre eux à leurs tods réciproques.
({ Les dispositions
du jugement
de "él'aratioll de corps
accordant une pension
alimentaire;'¡
l'{~poux qui a obtenu
la séparation !:ouservent en tous cas leur effet. "
ART. 2. -- Lt l'résentn loi est applicable à l'Algérie et aux
colonirs de la f;nadeloupn,
de la ?llartinique et de la I\t'union.
(Loi ùu ti juin
t908.)
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TABLE
A \".\)!T-PHOPOS
DES MATIÈRES
VIll
•••••
CI1APJTR~
La f[\illi Ie de lu démagogie
J>HE~IIER
et l'élite ..
CIlAPlTHE
!\éces~itÚ
de la I'Hol'lne
du muriage
CtlAPLTHE
Le maril.'.ge et le divorce
Le Comité
<l,. rHorme
1I
..
Ul
61
à l'étranger.
CIlAPlTRF.
du mariage
Sa constitution
...
MM. ¡>::ml.\dum ••
lIenry Bataille.
Jules Bois .•.
Armand Charpentier.
I.ucien Desea ves .•
J ea.n Finol. ...
I.(.opold Lacour ..
)hurice
Leblanc ..
Sebastien-Charles
Leconte.
Lucicn Le Foyer .•
I'ierre LouS's ...•..
)laurice )lœterlinck
..
:\Iagoaud
...••.•
Paul et Victor Margueritte.
Octa ve :\lirbcau
Charlcs Morice.
;\liœcel Prévost.
Jules Ren'lrd ..
J. J oseph-Henaud
.
J.-Il.
Husny ••..
1
IV
72
72
75
84
90
97
98
98
103
108
111
H3
H5
121
!.29
132
138
lit!!
F!8
156
163
168
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432
TABLE DES MATltRES
Séré de Rivières .• '..
C.-~L Savarit ....
Le docteur Toulouse ••
Octave Uzanne .....
Mm" Avril de Sainte-Croix.
Bertault-Séguin .
Oddo·Denou .
lIéra I\Iirtel .
J. Schmahl. .
S,;verine.
Ses travaux .••.
1.18
183
185
19!
;100
200
202
206
2f1t
21i
~2~
CHAPITRE
Y
Le mariage de demain.
261
ÇHAPIT/lIl
VI
Le divorce de demain ..
301¡
cnAPITRE
\"Ir
L'adultère et les crimes passionnels.
343
APPENDICE
1.
II.
III.
IV.
V.
VI.
I\I Paul Bourget et le mariage indissoluble.
Lïmpuissance parlementaire .. ; . '.
Quelques lettres· ...•...•..
:
Projet ,le loi du Comité •..•...
Projet de loi de M. Séréde Rivièl'l:s .
Nouvelles lois officielles •......
a) Loi modifiant plusieurs dispositions légales rclatives au mariage •••••..••..•.••
bj Loi relative au libre salaire de la femme mariée
et à la contribution des époux aux _charges du
mén~e .....•.............•
el Loi modifiant le point de départ du délai de dix
mois imposé à la femme divorcée avant de se
remarier •••....•....•..•.•
dl Loi relative il. la conversion de la séparation de
corps en divorce ..•.......•.••
'
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COLIN
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CIII
B.
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