Le mariage et le divorce de demain
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Le mariage et le divorce de demain
.. HENRI COULON & RENÉ DE CHAVAGNES Le Mariage et Le Divorce de Demain PARIS ERNEST FLAMMARION, 26, RUE RACINE, ÉDITIWH. 26 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE JL\ HJAGE ET LE DIYOH.CE Il E D E 11A 11\ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia EN PRÉPARATION LA FAMILLE tlllnE COUIoI ET B. el. GRF.VIN, DE DE)L\Jl'\ IIIPRllllERIR DE LAGIoIY suce' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia i-:- .,.,' K HENRI COULON Il RENÉ DE CHAVAGNES --. I)E ])Ei\L\IX PARIS :ER~EST FLA?lDIARIO~, 26, D;~oits de traduction lt:.::JlJüytl, y flUt-: tDlT~Ull. RACINF.,:!G el de reproduction reserves pour compri~ la Su~d~ tlt la ~urvege. tous BANCO DE LA REPUBLlCA IlIUOTiCA LUIS-ANGEL ARANGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia A VAXT-PHOPOS C'est un devoir, nous semble-t-il, pour l'écrivain, J'indiquer, au seuil de chacun de ses ouvrages, de quelle substance cet ouvrage est l'ail, et cc qu'il prétend", Celui-ci, que certain::; plumilifs « entachés de liltl~ra· tut'e ", selon le mot de Nietzsdw, l'efuseront Je considérel' COlllme un « livre », n'a qu'une ambition: mais elle <3sténorme: c'rst (~elle d'étre ulil,; et d'une utilité du/'able el !/,'/l¡:¡'n.l,', La I¡hel'lé et l'équité \'raies, voilil, étayés SUI' un faisceau d'idées et de faits fort riche el fOl'l :mggestíf, les deux éléments essenlieb el assez nOU\'eanx de vie el Ii(, }.Il'o::;péritéqu'il apporte ail mariage cl au divorcc modernes, tant discutés, tant décril~s; l't IIU'il leul' (Ipporte par des solutions pI'atiqncs el U~gales, Il ne s'u¡.çil plus ici de filandreuses dissections psycholo¡{iques, ni d'anecdotes hien parisiennes enfilées selon les formules courantes, délayant et illuslranlles Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia VIll AVANT ·PHOPOS unes et les autres les considérations superficielles. paradoxales ou audacieuses, d'un seul écrivain, plus ou moins qualifié, - mais bien de l'opinion de toute \j le ëlile. El c'est de celte dernière opinion - inconle3tablement la plus valable - que le titre quelque pnu impératif de ce volume tire ea justification et son tlulori té. Quant à l'essai politiquo qui précède celte étude, on en saisira la liaison avec le sujet principal el peul-ètn lïmportance ... en le lisant. C'cst cc dont, ledeurs, nous vous prions. H. C., R. DE C. :\'o\'clUurc 1908. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE LE lHVORCE DE DE\L\lN CIIAPITHE ~i la 1 HépubJiqul! dlc-mènw, ([ui P"lIsl'nt t'lh: S:l'¡r,\ s;lit ~f! et)lllpl'cIldn~ I(! 1)f'j'X de .....llllnlJ11c'.s ('t .agÎSSI'llt. At.FttUl Ill': \'10;';'".. Le 11 janvier H1(\(;, devant l'assemhl(~e aceoutuml~e de ces sortes de cér¡~monies, I'Acadl~mie franl.:aise recevait M. f:tienne Lamy. El ~1. de Fl'eycinr.t, dlurgl~ d'uccuciUi,' le rl'cipicndaire, lui tenait cc lan~a~e : " \'o!'; d(~huls dans la vie publique furent prl'coc('S. Yous comptiez à pl~ínc vingt-cine¡ ans lorsque VI,S compatriotes, fiers de volr'e .jeune talent, YOUS el'l\'oyèrent en 1H71 sié~el' à l'Assemblée nationale, Vous apportiez avec vous l'ardeur, la confiance, la belle tém(~rité de YOlI'C ë\ge. ,"aIre IH'emie!' acte fut de pl'opaser une réforllle des sCI'vit:es publi('s ([ni devait. f'ntl'aÎrWl' la rl~duction dn nombre d(~s foncliOllr¡;¡ires. Itéduire le nombre des fonctionnaires, ah! monsieur, vous preniez Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2 LE MARIAGE ET LE OH'oRCE D.E DE!\lAI;,</. là un singulier chemin pour arrivÚ il. la popularité! Votre thèse, un instant, parut sur ie point de triompher, L'Assemblée s'étaitlaissée séduire. M, Thier-&,en la personne d'un de ses meilleurs lieutenants, st~tait laissé vaincre ... Mais ce ne fut qu'un succè:,; de tribune. Le ,,:- . nombre des fonctionnaires, vous le savez, n'a pas pré- '. cisément diminl1t~ depuis cette époque' .. ' u ¡\vec le méme courage et plus d,.) bonheur, vous avie/. entrepris de. rénover les procédés par trop traditionnels de l'administration de la marine. Vos collègues, aisérnentconvaincus, vous chargèrent du rapport. Avant de le rédiger, vous avez voulu - précaution louabl€: en contrÔler tous les éléments, une enquête dans les ports et les arsenaux fut jugée par vous nécessaire. La commission vous adjoignit deux: de ses qlcmbres, et vous voilà lancé, il. vingt-sept ans, mandant les amiraux à votre barre, les étonnan t par la précision de VOB questions et ramenantleur attention sur des faits qu'ils n'avaient pas suffisamment remarqués parce qu'ils les voyaient tous les jours et que rien n'émousse le regard comme l'habitude. La séparation de l'Assemblée nationale interrompit vos travaux. Vous lcs repreniez dans la Chambre de 1~7ti et enfin, en 1878, vous déposiez le fameux rapport sur le budget de la marine que vos successeurs invoquent encore; - ce qui protIve la justesse de vos idées et la difliculté des r~formes. « Quand on relit ce document à distance, on se rend compte de l'ell'et qu'il devait produire. Jamais l'administration de la marine n'avait été scrutée avec plus drfermeté et d'un œil plus sûr. Vous promenez le scalpel du chirurgien à travers œt organisme compliqué, VOtIS en montrez les parties malades; ici la pléthore, ailleurs l'anémie; là une circulation trop active, plus loin un commencement de paralysie. Examen courageux qui Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1.\ l'AILLlTi¡: DE LA ()f:~IAGtJGIE ET L'ÉLITE ., ,1 ('OI'l'cspondait à urI étaL d'esprit que vous définissiez d'ullll1(,t : " La Fmllce avait trouvé au fonù de ses dernicl',; (V~';(Is.tres la fOI'Ctlde se connallrtl, " Pül'llli les }loillts pl!'lthOl'iques, ,'ous signaliez en particulier' c('s ,',.sel'\'iccs ir¡'évl'reneieuse1l1ent appelé;; « parasites» pal'ce qu'ib \II' l:ontrib\1(~nt pas beaucoup il notre puissünee navale, el e(~s' \<' ellll'loi,; il tl'ITe " oÙ s'absorbait le IlltlilleJI' de no,; re:ssources et sc Jt~veloppajt indt'lIIwnL le }lcI'sonne!. Car, il l'inverse de la nature qui lT\~ll !"ortí;!nll puur la fonction, Il's atlministrati0ns tl'OP SOU\'L'llt tendent il lIiulLiplier les fonctious pour l'organe, afiu, ('01l1I1lll VUUS dilllS, de le juslititll', l'arùe",,\:,,; tout, VOlb ¡'éclaulÍez la dartt\ qui estoo besoin impériclI\ de votre (\,;¡H'iL;vous vouliez quP le budget fÙt k luiroil' tidele de,; faits et que le conlrl"le parkmen1airc plit liuremellt s'exercer dans une f)l~stion qlli u'i\vlil J'ailleurs ,¡'¡en il caeller: ('al' son 11011Il';lel(:est IlI'O\el'ltiale. L'e\iglll1c(~ n'dail pas noundk et la pr,'lteutittn e\cessive : près J'un demi-siècle avunt vou", le plu:; illustre de \'os prt'~déccsseursdans ¡'artde :;oo(.!\:r les budgets dl) la marine, M, Thiel'';, fai::;ait cntendre les mêmes dO!t;UUCIlSet adre:;sait les mêmes oLjurgations, Yous lHl pouvez dO[ll~ dl'e surprIS lJU'à votre tOlll', vous ayez laissé quelque uesoone il vos sueet;:;seu!'s .... , » Cette histoire e:;t suggestive, elle e:;t caractéristique, elle e::iLdiglW de ligurer avec honneur ('U marge de ¡'11istoire padementaire do ce Lemps, ù'en étre m(~llle la meilleure illustration, Lien que la plus pÙle peut-èt¡'I~ eLla plus mod,"rée, CeLLe histoire, eu nn mot, est repl'ésenLative Je toute uuc époque, de Lout ulll'égime, ou plut,"t ùe l'erreur fondamentale d'un régime. Elle Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia .~ LE MAillAGE ET LE D1vOnCE DE DEMAl:'l est un exemple singulièrement significatif d'impuis· sance politique, d'impuissance démagogique. On atteml aujourd'hui encore les réformes déclarÚes nécessaires par l'auteur de « Nos fausses Républiques. J) Aussi a-ton pu dire que la monarchie de Juillet avait été remplacée par la seconde Hépublique, l'Empire restauré, puis renversé à son tour, sans qu'un gouvernement eÙt été capable de réaliser des réformes demandées depuis 18301 Mais, ces faits, pour qui veut en voir et en étudier sérieusement les causes, n'ont rien de déeoncerLant. Ils ne sont que la conséquence logique d'un' mal qui n'a cessé d'aller croissant depuis un siècle ,et qui a atteint aujourd'hui son complet développement. Mal donl il n'est que temps d~ dénoncer toute l'étendue, toute la profondeur et qu'il faut allaquer comme un fléau mortel. La France est aux mains des démagogues. SOIlS leur loi exécrable autant qu'implacable, toute raison et toute justice sont méconnues, loute liberté est niée ou méprisée. La vie politique tout entière est corrompue, les pouvoirs sont confoqdus, les droits intervertis ou usurpés, les lois bouleversées, bàclées, maquillées, les appétits seuls élevés à la hauteur des lois. Rien de constant, rien de respectable, rien de grand, rien de fécond ne résiste à cette tourmente funeste qui n'a d'autre objet qu'elle-même, qui trouve dans sa propre stérili té et dans sa propre vulgarité ses principes de vie et dontle spectacle pour l'historien, pour le philosophe surtout, est un sujet de découragement et de désolation. Ce mal, au surplus, n'est pas nouveau. On peut dire, pensons-nous, qu'il est la tare inéluctable des démocraties prématurées ou vieillissantes. Platon n'en signa- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L:\ FAILLiTE ilE LA nl~!\{AGOr,IE ET L·(~L1TF. ;) laiL-il pas la tyrannie comme le produit dégl~néré du gouvernemenl parfail qu'il rêvait. Le tléau, formÓ dans l'oligarcl,ie, « pousse il l'esclawl.ge l'État démocralique Il. Et, par ce tléau, expliquait-il Ù sou ami maucon, « j'enl,'nds ceUc foule de gens oisifs el prodigues, dont les UliS, plus courageux, vonl il la lète, et les aulrcs, plus lâches, marchent à la suite. Nous ayons l'ompal"5 les P¡'Cllliers à des frelons armé" d'aiguillon, et les seconús à des frelons sans aiguillon, Ce;; deux l!sp\~tes l\ïlOmmes font, dan,; lout corps politique, les 1l1Ômc:;rava~es que le flegme el la hile dans le corps humain. , Le sage législateur, en hahile médecin de l'f.:lat, pr¡~ndra à leur égard les mêmes pr¡\culltions qu'un homme qui élève úes abeilles prend à l'é¡.çard des frelons. Son premier soin sera d'empêcher qu'ils ne s'introduisent dans la ruche: el si, malgré sa vigilance, ilS s'y saut glissl's, il les détruira au plus tÙt avec Jes alvl\oles (IU'ils ont infesl¡"s, » Cl~ sonl,~es frnlons qui, presque pxc:lusivcment, sont Ù Ja tète ,ks all'aires. " Ll's pins ard\lnls pal'lenlel agissent, les autrns bourdonnent aulollr de Iil.lrihune el ferment la bouche;', quiconr¡uc voudrait o\l\'rir un avis contraire ... (1) » Pl'i's d'un r1emi-si¡~cle aupil.ravant, Aristophane avait eu J,) courage de railler furieuseID('nt le d¡;mago¡:;ue athl)nien si redoulé, Cléon, dans plusieurs scènes de ses C/I1'l'I/IÙ,,¡,s, d'une tl·lle verve ,'engel'esse, d'une trueulenœ si puissanle que Shakespeare, plus tard, s'en inspira. C'est dans cette imp('rissable satire dont\ristophann du', jouer lui-m(·me le rMe principal, bnt la fl'ayenr de If) r.a nrpuMir¡lfe ou l'l:'lal-Liq'c VIII, l"tgP t~(l, ,- Al'ri'~""n maitrp, Aristote, <lans sri l'oli/ir/Ill'. refusa le nom lJe (\(,mllcratie à l'ochloaat¡', OU glluvernement de ln. pli'he « 'lui !lait en étouffant }" liberté, 'lui vit dans l'allardlÎe et '[ni \Il""l't ,'fi cnfantnnt nn tyr:m, » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia fi LE MARIAGE ET LE DIVOr,CE DE m,MAI\; Clpon était grande, même parmi les t'om\:~Jiells, qllt) Démosthène tra(,ait à un vendeur de boudins, choisi par lui pour libérer la République, ce programme poli. tique: « Il n'y a qu'à user de roueries, tout brouiller, ~ attirer le peuple par des caresses de cuisine et le duper. Vous avez, outre cela, d'autres excellentes qualités pour le peuple: la voix forte, l'éloquence impudente, le génie malin et la charlatanerie du marché. Croyez-moi, vous avez tout ce qu'il faut pour le gouvernement de la Hépublique ". L'espèce démagogique ainsi définie pullula dans les Assemblées de la Révolution; elle brilla sous les traits du Conventionnel montagnard Fouehé, de l'abbé Siéyès, du comédien Collot d'Berbois, du bourreau Carrier, du comte de Mirabeau lui-même, du terroriste dépravé et prévaricateur Burras, de l'impudent Danton, de l'immonde Marat, du cynique Père Duchêne '(Hébert), enfin du prodigieux sulpicien Talleyrand-Périgord. Mais Napoléon en étouffa le germe en mêmH temps que celui de la liberté. Ce n'est qu'en 1848 que ces politiciens éhontés et sans vergogne, ces irréductibles ennemis du peuple trouvèrent dans le suffrage universel un instrument meneilleux de duperie et de domination. La « romantique» Ré"olution de HH8 irrita profondément les plus grands penseurs. Henan s'écria: « Le déluge vient, calfeutrons l'arche sur toutes les jointures >l. Et Carlyle, le sociologue pUissant dont les efl'orts ont tant contribué à préparer la prospérité britannique contemporaine, dans un plan d'om'rage préparatoire il ses « Pamphlets du drrnier joltr ", déclara: « Le ùroit de vote pour tous est du délire. Seulle vote de l'intelligent est nécessaire. » El, prl~\'oyant jusqu'à quelles extrémités se porterait ecHe invasion démagogique monstrueuse, bien qu 'épuisé par le trayail, la Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia maladie el les chagrins domestiques, il entreprit de la eh¡ilier; il le fil avec un!' ardeur prodigieusc~, une virulence rl une amertume inouïes (1). « On aura dil beaucoup de ehoses, écrivit l'!'xcellrnt commenlateur de Cnrlyle .. \1. Edmond BarthèlrlllY, quand on aura r.llnst<lté qur cr qui frappe surtout Carlyle, dans la d¡;mo,:ratie l~ontel\1porain(', el ce ,[ui lui semhlait la l'aUSe dl~ hi"1l dl'''; maux et de bien dps faits rq1;rettables quïl constatait de son temps, c'l'st !'1¡{IIlS ,fil SPllli I/LI' 11(([ I isuu'. « La sentimentalité hUlllanitaire n'est que le produit tardif d'un monde finissant, riche et savant à rexei~s, accablÚ sou~. trop de f¡H;ons de s(~ntir. de connaîlre~ et de jouir, " Le sèlltimentalisme, pOUl' l'auteur du Cha/'tisl/u', n'est que « la vertu (\l;s imb('eiles, le zdl! des ineapables (~t roste~ntation des fripons. )) Son fam('ux /lolll/l/det SHi' k, ))i'islJl/s-mlJrfNl's est unl~ « magistrale analyse de notre phi\;tnthropic~ contemporaine - ;n(;puisable mi~re nourricièl'e de la ml'diocI'ite:" d(~l'incapaeitÚ et de la hassesse, qui n'a de duret(~ que quand il s'agit de l'intelli¡.((·nc'e et du ml'l'ile personnel n. Cadyle a¡;eahlt~ ù'il'Ollie el de sartasmes le La¡:=:sezfaire qui pst]" fl\~ultat ¡le er. s!'lltimelltalisme mor!,ide. Le Laisspz-raire, }llIlS Il' ~(~l'gent de ,,¡Ile, telle l'st la formule sociale de no,.; f!;ou"el'nements t¡miLles : « Fonclioo nl:~gati\'e qui peuL \,irn sllflire tant q\W tout va hien Ù !'inltirieu!' et il l'e,tél'ienr, tant f[llr, parmi l"inertie gl'n,\rale qui se COlllPOS(~de la satisfaction avcugIP dl', elasses riches et dl~ la résignation mueLLe I A l'al'[1<kl' "1I1'(ll'C I'''pini,)u tI{' La\1l:lI'tiul', Eu ""ptl'Il11)¡'l' !SíS, il sc {'(¡nli,," a un :lIui : « La Hl-¡Hlulique est tI:U1S les \'~gis. scrnent..; tll' ['('nfanl'l' [" pius l'erilleus", Serait-clle IÜ'" "":lnt terlllc·! Il '-[(:j)t!lIf/ ¡ff' 1l01(.li rie {fi rùrtilit~r f,t dl! /ri lt:,{/iltl/' ¡¡ /tÚS ('0/'001 .••.•}) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ¡.¡ LE MARIAGF. ET LE DIVORCE Ilr. DEMAI:-'- des classes pauvres, les rom'entions tiennent leur r(de sentimental, tant que, parmi la routine des diplolIllLies eL les sourires des chefs d'etat, les fictions internationales remplissent leur emplüi précaire; mais qIIJ, au premier péril venu du dedans ou mena.Çant du dehors, confesse sa sordide impuissance et sa mesquinel'je misérable. ,1 "Cesgouvernements, conrJutCarlyle, manquent ,('inldligence. Le talent spirituel embaI'qué là-dedan~;, la vertu, J'héroïsme, l'intelligen,~e, peu ienporte le ['lnl, n 'cst pas proportionné. » Aussi toutes les institutions politiques sc sont-,'lIcs trouvées faussées pal' cette incapacité intellcctuelle, La démagogie a fait des ChambI'es, a-t-on (,<Jscrvé ailleurs, « un entrepÔt public, un bazar ouvert à tous, oÙ, sous prétexte de travaux législatifs, toutes les chim·'rcs et tous les appétits en lutte dans le pays viennent chercher leur formule etleur ornement, ce dont ils s'a'l torisent et ce dont ils se parenl » « C'est dans les régions les moins nobles et en somme les moins qualifiées qu'il faut aller chercher les origines sociales de ces gouvernements, danE la masse des intérêts bas, dans la foule des talen ts qu ~Iconques, dans la multi tude de" faiseurs, d(~s hàbh~l 's, et des intrigants. L'éducation politique a perdu toute vigueur; elle n'est plus que la suite d'un systÓ(le d'éducation générale où tout est combiné pour meUre en valeur les aptitudes superficielles et pour faire réussir les médiocres. C'est l"\ducation 1'ltélol'icie¡ ·lt! caractérisée en ces termes: "Silence, dirait-on, signilie llnnihilation pour l'homme moderne (1).' Des mals, encore des mots, voilà ce que l'on demande. Parkz, (l, j'amphlets du Vernier jour: f.'loi!llellcepo{iticienllt'. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE DE LA DÉ~lAGO(;IF; ET L'(;LITE !l parli'z, parlez: Sï¡ se trouY(~ un talent, qu'il aille lout Pllli('l' Ù h langue et fasse de la mëlodie avec cet organp. Si vous avec quelque faculté, parlez-la, sinon c'est la mort, et il n'y a pas de faculté qui tienne! l) " C'est'tlOe habitude invét¡;rée en nous, confirm(~e par toules les sortes d'¡~ducation, de considÓr'er \,¡,~lorflwnte comme la manifestation par excellencp. du talent humain, Tous les programmes universitaire,; sonl fonJ('s Sllr cette considération, et la socid¡;, lorsr¡up nous y pnlrons, coulirme avec ses salons littéraires. ses romans il la modl" ses gazelles, son éloquence parlr.mentaire, la grande Ic(.'on que nous avons re0ue, D'antr() lec;on, en fait, nous n'en avons pas aujourd'hui. ¡;:tant donnée une ~{¡~n¡;rale insincérité d'esprit durant plusieurs gén¡~rations, vous trouverez cer·tainement le ParIeur installé à la plaee d'honneur, tandis que I'Agisseur (1 l'este obscu\' ". La formule de Heaumarehais, il peine modifi¡~e, est donc toujOlJl'sjuste, dC'plorab'ementju,;le, el trouve plus q ue jamai~ sa plei ne appli cat ion, ~Ié(li(l(;f(~ et }illrltlll [, l'homme HlTi"e il toul. Cest a!c,r,;, nOtls dit ~I. Eùmond Bal'llt¡"lemy, que, dans l'anxiété ¡l¡: ce spectacle, se pressent SalIS la plume de Cadyle t<lnt de dénonciations rr'(~missantes J/~ dogmesfantômes, de formules mortes et de (( toiles d'¡¡raign¡:e constitutionnelles ", tanl ¡J'apprécialions vigoureuses du f!1¡;rile et du démérite et que jaillit enliu rappel passionn('~ Ù ('('I.tc Yaleur', à cc Talent, Ù eelle Intelligence, qui, pour Carlyle, e:;lle grand fait réel, permaofmt, intr'ins¡"q\w, auquel il faut toujours co revenir apl'b toUtl'S Jes f;onfusion,,; et loutes les fictions. « La pleine marée des ll(·mocraties, avee ses facilités Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 10 LE ~ARIAGE ET tE DIVORCE DE DEMAI.\: et ses uniformité:>, s'étale sur un fonds de con 'poverses sociales, d'âpres et tumultueuses formalions his',wíques, dont, aujourd'hui, qu'il n'.\' a plus d'histoire en quelque sorte, dans ces sociétés contites eo leur honheU" humanitaire, - en leur malheur humanitaire, eussions-nous écrit ici, sans nous abandonner à la cruelle ir.mie de M. Harlhèlerriy -J'on il trop oublié les signitic.llifs et tragiques aspects. Elles sont toujours là cepertrlant, sous le large flux inconscient, ces assises lourmentées, où veille toujours la force inquiète et redoutable q Ji les fonda, « volcaniques récifs marins toujours prds à surKir il la surface unie, dans un horrible dNerleloent de lames, sous la poussée du flot de feu (1) ! )) Vingt ans plus tard, le 2.t mni 1Sfin, il la veille du plébiscitc, le grand homme d'Blal W aldeck- Housse1 u, qui n 'avait alors que vingt-trois ans, adressait à sa ml're ('ette profession de foi, singulièrement clairvoyante ·}t courageuse: « Les transports de la foule, les désirs, les vœux, ho, effOl·tg de ce que j'ai l'orgueil d'appeler le vulgaire, mIl sont totalement étrangers. Rien de tout cela ne ml. touche, parce que, pOl,lr moi, rien de tout cela n'est vé .. ritablement intelligent et qu'il n'en peu t rien sortir d'cf·· ficace .. J'ai le malheur de croire qu'en politique comme en tout autre chose, il n'y a d'issue qu 'avec l'intelligence et par la vérité absolue. Les faits, les év(~nemenls. lorsqu'ils ne sont pas produits par une yolonté conscienteet inteIlígente, sont pour moi comme non avenus. - Pendant deux siècles et toute une éternité, on ferait des élections comme celles-ci: on ne changerait rien aux (1) MNCW'(' de Fl'ance, (No 20!í, 1" jllnvÍ<'r 19Û{i.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia dr·,.;lin¡~e,;l'olili(IlIe.~ dn la Francc. Parmi les millions de t:i1oYt~nsqui Yont voter, yen a-t-il l'l'Ill qui s<tl'hent clai· rempn!, pour y ¡\!rc al'I'iYt~,;par le I'aisonncmcnt, le hut qu'il faut poul'suivrc et quel est le l'psultat qu'il faut aUeindrt~ '! .J'en dnutc. Demandez Ù cpu:\-ci pourquoi ils votent !JOur Bancel; ils rr~pondront: pal'cl' f!u'Olliviel' a trahi: - Ù. ceux-là, pourquoi ils yotellt pour Ho"¡lrfort; ils rr;pondront : pour protestr'l' contre le 2 j)(·I'l'mbre. Comhi(ln vous diront: " Je vntc pOl\l' tri (:andidat parcc qu'il eomprend (~tprut poursuÎHe mieux que tout antre le seul résultaI. qu'il faille I'echercher : le t1'iomphe de la vérité ct de la justice politique'! » ]\Jais qui dont', combien d'entre eux su\'(~nt ce qll'f~st cette vérité, ct ce qu'est cette justice, comme elle sC formule, quel est le gouVeJ'lH'I1'H'ntqui cslle plus proprp et Ir~seul propre Ù la faire triompher'! .le ne voudrais pas r('pondre qu'il y en ait cinquante. Si YOUSdern;llldez aux uns: Qu'est-cc que la I\r"Jluhliquc'! ils vous dit'olll: « C'est l'anarchie», les autres: « C'est le gouvrrnenH'lIl du pt'uplc ", les autres: « C'l'st la vengeance ", et le pins grand nombre: " C'est moi, c'est UIlC place pour moi, un minisU're ou un bureau de tabar. » « Je cl'oi,; sinei'l'emcnt quïlrw suffit pas de renvcrscr cr~qui est mauvai,; pour arrin'r au hien; il faut COIllIH'cndre cc qui est bien; il faut savoir enllllllenl ail cmpÔchcra le l'clour du mal. En d'autres tcrmes, je crois fi lie le salut n 'cst poinl dans la destl'udion d'un pou voir quelque cOl'I'ornpu flu'il soit, mais dans l'arnr'~lioralion, ùans l'instruction de ceux qui sont Ir's gouycrnÚ;; ". Lc soir du 2'1 mai, \\'aldcd,-Housscau écrivit à son J'rÜrc, el il exprima Ùpl'cment, fortl~ment, tout son mécon ten temcn I : Il Le pcuple n'cst pas plus capable qu'autrcfois ¡j'une politique de raison. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 12 u; MARIAGr. ET LF. DIVORCE DE ))E~IAI'l « La question qui se posait dait celle-ci: qu'est-ce que la démocratie'! Et l'événement a répondu: e'est l'eXa!7ération sans principes, l'emportement sans r.onnaissances acquises et l'ambition sans cOl/scimce. C'est Rochefort, UD pamphlétaire à qui son dévouement et son sacrifice ont rapporlé cent millo francs. C'est Raspail, un imbécile quand il était jeune, un mourant énergumène aujourd'hui, C'est tout ce qui a dé exill;. Aujourd'hui il suffit de s'être fait proscrire, d d'avoir été déposel' sur le rocher de Jersey le baiser que donne le Fellah à la poussit-re quand passe le grand vizir. \( Il Y a un homme qui a fait argent de tout, qui a spéculé sur ses sentiments et sur ceux des autres, pour qui les misères du peuple sont lIn fonds qui rapporte trois cent mille francs par an, pour qui l'exil, cette noble chose que tous respectaient ~ie~' et qu'ils déshonorent aujourd'hui, est une pose et une exploitation, el cet homme-là est devenu le grand maître et comme le Vieux de celte montagne qui serait la jeune démocratie, Il suffirait qu'il eÙt contresigné la profession de (ai d'un Hochefort, qui n'a pas même de conviction, pour qu'il soi t accepté el fêté! « Il y a lin homme qui se nomme .Jules Favrc, et cinquante pages entieHées vonl prévaloir contre seize années d'une vie de luttes donl on ne peut méconnaître ni le désintéressement, ni la portée, et parce que cc nain que la réclame el le prestige du lointain ont fait géant a reçu la bénédiction hypocrile d'UD nouveau grand-prêtre, c'est au Figaro qu'il faudra chercher des hom~esqui personnifienldignemenll'idée républicaine et les espérances de l'avenir! « .Je le déclare la main sur la conscience, si jamais j'ai le moyen de le faire utilement, j'aurai un plaisir incomparable à prendre ces deux ou trois crapauds dont on Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE DE LA DÉ)[AGOGIE ET L'fun; 1:J fait des fétiches et à leur fourrer le nez dans leur venin et dans Icurs sottises, Tu vois que je suis en colt~re, mais n'y a-t-il pas de quoi'? « ,Jules Favre ÜliminÜ, peu importe! Marie ml'connu, c'est dans l'ordre des l'hoses, Garnicr-Pagl's, l'apMre j usqu' à l'al.mégation de la seconde Hépubliquc, aban- . donné el trahi, toul cela spraillriste. Mais ce qui m'irrite, c'cst qne cc triomphe de J'absurde et cette vicloire de la nullill" nous rejettent il cinqnante uns en alTi0l'C ct que ces malheurcux Ill!; lJenlcllt ma f{,ipublique. )) Dans \lile brochure intitulée e,? (Izti Ille les lIi'puDU/II/CS, \Yaldeck-Housscilu qui considérait lu politique nOn cOIflme un « phénomène de parade ou de sentiment ", mais il l'égal d'une science, obsPl'Yait encore: La t'orme rí~publieai ne est le régime des pcnples faits, non celui dcs peuples cnfants <(u'il faut contcnil' et défendre. Le gouvel'Oenwnl de lous exige la capacité el la virilití~ de lous JJ. II Les hommes de UHH ignomient les conditiolls nécessaires de gouvel'Oement. Ils n'avaient su, selon la fOl'mult) de l\1. de Tocqueville, ni se sel'yir, ni sc passer du su/l'rag'e uniycrsel. lb en furenl, a-t-oll dit, les inévitabb; victimes \¡ans la suile. ~Iais nous le SOllllllCS encorl~ bi(~Il daYanta;;(~. :\OtlS le sommes de J'usage ní:faslc flll'en pllt faire la démagogie dans notl'e démocralie ¡1l(\lnql1(~e, Le bilan de la démagogie, ,\ l'heure acluell,~, t',;t un Lilan de mdait::; plus hunteux et plus navrants lcs uns que Ic,; autres, un bilan de faillite plus scandaleuse, plus formidable et plus gravement désorganisulI'ic,~ prul-dre qu'aucun aulre de lllÓll1ll espèce, Il n'cntl'e poinl tlans le plan de cc simple essai d'établir h! délail de celte faillite, Elle sc ré\'dc assez Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 14 LE MAillAGE ET LE DIVORCE DE DE~AI.'i dangereusement aujourd'hui dans le mépris des lois constitutionnelles et des lois organiques, ou dans une interpretation fallacieuse qui les dénature complètement et fait ùe la Constitution de 1875, constitution avorlée d'ailleurs ùans le plus essentiel et le moins démocratique de ses desseins - nous entendons le rétablissement au pouvoir d'un prince de la maison ,j'Orléans - une Constitution morte, laissant le champ libre aux entreprises démagogiques les plus audacieuses el les plus outrancières. Aussi bien, a pu écrire ~f. George Thiébaud (1), depuis que cette Constitution orl{~aniste nous régit, « aucun système rationnel el posilif de gouverne· ment, applicable à une démocratie républicaine, n'a été ni produit ni recherché. Le parti dit républicain et par surcroît démocrate n'a pas ressenti ni connu ce besoin! Il a trouvé toute faite une charte royaliste, conçue el combinée dans le salon des princes, l'apportÓe et volée par leursreprésentants à l'Assemblée Nationale, clle lui a suf/i! Elle lui a paru excellente, du moment que les princes c'était Lui et qu'il en pouvait acmeUl'er le seul bénéficiaire. Il s'est donc contenté de s'asseoir dedans, de s'y verrouiller, sous la protection du suffra~e restreint, contre les surprises de la démocratie el du huf[rage universel, et, comme cette constitution contient, malgré tout, des dispositions pré\'oyantes, dont il aurait pu éprouver quelques troubles, il s'est linalement arrangé pour que celles-ci fussent de nul elret, lenues pour inexistantes et non avenues'". Les pouvoirs exécutif et législatif sont liés de telle sorte l'un à l'autre qu'il leur est également impossible d'échapper à l'oppre;:;sion démagogique, Le pouvoir exëculif s'exerce dans la dépendance absolue du légis(l' l.a C/'i,e du l'u.rle;¡¡elllw'islIle, - ,La llevae Iteó(lollladaire, ;! llUÜ 1~08.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE ilE LA n~:lI(AGO(;¡t~ ET L'ÜITE1:; latif, lequel [~:;t lui-même l'esclave du suffrage universel, lequel à son tour est accapar(~ par les déma¡,;of!;ue::;.Yoilù le cerdo affreusoment \"Îticux, VOiHl l'abîme d'incohh'cnce ot d'aventures dans lequel nous nous d,~baltons depuis plus de lrente ans, l\os 1IIodernes Cléons étendent leUl's pron;dé:-; d'inquisition aux aet!'s du plu,; modestl! des Mectl'urs uus;;i bien qu';\ ceux du Con;(~il de::;Mini;;tres el du Pl'ésident di: la Hépublique. Ce co'w;cil fut-il compos¡':, to¡Üol'mémcnl au vwu de PHl\, \Jam, do;; plus remarquables dt':miul'gcs, que la foul,~ parlemcntaire, seulement capaLle d' u opposer de soLLes querelle;; », ne le laisserait pa::; « a~il' n. Qudle valeur peuvent conserver de::; pouvoirs aussi indi:isolublement enchaÎllíis, dont l'action csll'igoureusemenl tOndanll}(;e il ¡Ù~lre que llí"'~alive, deslrudive d Jlwnson¡.çère'! El même quelle si¡.;ni ¡j('ation, sinon t:elle du n('allt dans l'agitation la plus d('sol'dollnée el la plus folle! Quant aux <':locleurs, on sait ce qu'en ont fait les lois éll~dol'ales secondées par les padis politillUCS. EIle~ ont (!sc¡¡moté la moitié de leurs voix, moins uno. El les l)!'aleurs de carrefour, ces histrions juslemenl l1êlris pal' Carlyle, « dontla pensée même est un rnenSOllgl~» envel'S eux et envers nous, ces « sÎ1rs h(,ruuts de ¡'Uille » pour tous Cln!X qui les suivenl el qui savenl avec lew' sciencc d<luhi~rent sur l'ignorance ella crédulité des majorités et en firent, dans tou::; les sons, leul' all'¡¡i¡'e » ,1). Le sutrl'Uge universel, en l'ait, n'est donc pas le sutrr¡l,ge nnivel'sd. Etla représentation nationale, conséquemment, n'est pas la représenlation nalionale, 1( 1 En t:iKK, 1<1 CUlll' dp- Lls""liun l'ut 'l jU;l<:l' MIli ,\Irail'cs dedul'ales, En 1:IÚs, elle dnt en c,\pcdjel' ~,uuu, .','om; u'a vous püs ti" c'lllle electoral! de' [mudl':; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 16 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN « Un curieux diagramme introduit par M. Demolins dans soh ouvrage sur la SupérioriiP des Anvla-Saxuns, rapporte Elisée Reclus, montre combien la représentation dite « nationale» de la France correspond peu à la constitution méme de la société et quel « mensonge conventionnel D elle est en réalit(~. Les députés n'ayant pas appartenu dès leur naissance à la classe bourgeoise sont en intime minorité, une, deux dizaines, trois tout au plus. Les autres peuvent être r¡)partis en cinq rubriques, dont quatre s'équivalent à peu près par le nombre: les propriétaires fonciers, parmi lesquels les délégués de la petile propriété sont rares ou inexistants; les avocats; les autres membres des professions libérales (journalistes, médecins et professeurs); puis les fonctionnaires retraités ou démissionnaires (omciers des armées de terre et de mer, magistrats, diplomates), dans les rangs desquels on peut placer les notaires et les avoués ; enfin une cinquième catégorie, moins nombreuse, comprendrait les financiers, industriels et négociants» (1). Si la démagogie, par la corruption des institutions et des hommes, par la mise à l'écart des éléments les plus sains et les plus valables de la nation, est arrivée aujourd'hui à son maximum de pouvoir politique, elle a fait en même temps la preuve de sa eomplète débâcle, par un maximum d'incompétence législative, d'impuissance réformatrice et créatrice. 1'oute,3 ses prome,;ses, toutes ses billevesées, toutes ses niaises chimères, (i) L'lIollll11e et 1<1 Terre. ¡:Elat modeme, p. 201. Et nous ne disons rien de l'l boufl'onneri0 ÙU 1II0de Je volation u,ile à l:t Challlbr" et {lll Senat, qlli permit à un sénatelll' de l'ester sepl ans « ""ns mettre les pieds au Lllx"mb()ul'~ » d il certains dÚplIll's de \"IItp,r eontinuI'lIelllcnt pOUl' :!'. p01l1' 41 et mêUle pour ::;2 de leurs collègues. (tes L',?les pw'lementaÍl'es. - ~1. L\luis ~Iartin. le JOl/l'ual, \1 août 1908.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE DE LA OI::MAGOr.IE ET L'hITE 1ï toutes ;;;(~S revendications grotesque;:; (~t saugrenues, toute sa creuse et sinistre fa('onùe, toute son HI'rogance cf tout son cynisme, tout a mis(\rahlernr>nt (-choué. Mais son intolerable dictature n'en est point atteinte, ses appl,tits ('ef"Curants n'en sont guère contenus, ni son abjecte vulgaritl~ interdite, L(~ sOI:ialisme a fait faillite, C'cst lin de ses ap"tres, t!("eourag('" ~L Eugi~ne Fournièrc, qui l'avoue et (pli ('n confl'ss(: les fanles. cc Nous n'avons su, (~cl'ivil-il, diseiplillcl' ni noire pelbt'~e, ni notre l'Mee, Si, après trois Hévolutions qui eussent dli nous en éviter le pél'il, nous eourons à une catastrophe qni n'aura 'rien de révolutionnaire, sinon le déeor de violen('c, c'est il une fausse et étroite traùuction du marxisnw que nous le devons. Tl'aduire j\a¡-\ Marx par B¡an([ui, ramencr l'immense mouvement économique, politique, JIlor:lI, social dt~ l'llumanit(~ moderne aux lignes ll'op simples d'une lulte de elasses, simplifiée encore par lInc croissan te prdérence don nl~e aux moyens de violen('(~, voilÙ noire faule, Pourquoi l'avons-nous cOlllmise '1 P(l1'I'I~ (Jill? HallS Sf)/lIIIlf?S lous d(~s }.JOlilicicns, tOllS, y compris el surtout les anarehistes du syndiealismc, el que tous nous avons cru qlW la conquèle de I'Elal, pOUl' nous en emparer ou le détruire, suffirait il toul et IHlUS donnerait tout ". Les socialistes indépendanls « \'ogunnt, d{'semparl~s, de Briand il ,Jaul'ès, et leur nl~ant, dans le:; derniers Kl':lnds d(~bats politiques il (ité laml'ntabln ., (1::, Le radIcalisme ne vaut pas mieux, C'esl anssi un de ses membres, M. ClJarles Bos, ([ui le reconnaîl." La 1) ,. On (\i"tinguc unc !l.i d'csprit socialistc, !;I:ri\"il ~1. "auri,'!: Ajanl tl:ln:"\ la t;,'(lIull> lltJvue, ;J n~ sj.~nt~ qlle ."'io!l :1pplit-alillIl e:-it immédia!"men! reconnu,: iuqlJ>s;;iblP. C'c,t lIlIe jUU1('ut d" Baland, c'c,! un!: 1t"'OlllUti\'(' S:lI\S biellt~;;, UIl" ¡'\¡¡Illi'l'!: l'(>[ar:t- llallt dans le \'ide. II Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1H LE ~IAIlIAGE ET LE DI\'OnCE DE DE)lAIN faihlesse et l'impuissance du parti radical, Ócrivit celui-ci, malgré le chiffre énorme de ses membres, ne proviennent que de ces causes: absence de principes, mépris de la liberté, appétit des faveurs, docilité aux ordres du gouvernement, intéréts personnels préférés aux intérêts de l'Etat» (1). Et « la double faillite du parti socialiste et du parti radica!, conclut le vaillant directeur de la Revue sacialis!!?, nous mène à la r{'action ». 1\1.Fournière omet de nous dire quel genre de réaclion nous menace ... L'épée, pour le moment, du moins, n'est gu(:re probable ni possible. '1'lIais il est lIne arme pllIS redoutable encore dans les combats modernes et qui a gris l'hahitude de tous les triomphes: e'est l'argent! La démago~ie trouve en lui son maître d'hier, d'aujoUl'd'hui el de demain. Car il n~est point de tyran quin'ailson maître. Le fait, pour la démagogie, d'ètre constamment et entièrement aux ordres de la plouto('ratie ou de l'oligar. chie financière, comme on voudra, est, en m{'me temp;: que son châtiment, le signe le plus cerlain de sa servilité et de sa bassesse. C'est ce qui a fait dire à Anatole France que le Parlement n;est qu' « un faible renel de la richesse» et que « les ministl'es sont dans le~. mains des financiers. dans la proportion de lelIr lmis., sance». Ces financiers p-slinwlIl les démagogues il lem' juste valeur, à la valeur de leur influence sur les foules et lelO achètent au poids de cette influence. Ainsi (i) Gil Illas .,t2 octobre i90'). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE ilE LA J)~;~!AC;Or.Œ ET L'ÜTTE t!1 l'allianre des heaux parleurs et des gens r'iehes constitue toujours la majorité» (1), « ~ous ('Cf, deux puissanees \'énalrment alli{'rs, un mal non moins signífiratíf et qu'il rst d'ailleurs de leur inU'rÎ'1 <lr propager ind,'diniment, est il oDsprnr : ("est le fonctionnarisme, Endoetl'irlt;s par ICUJ's repr('srnlnnls írr('sponsables, ;j() 00 au moins des d()(:feurs, tous ceux qui font pal'ti¡! de;; rnajorit¡;s, sc' persuad('nt Yolonticr~; quc l'appol'l <le lcurs voix dans les urnrs {·lectoralc>.s I(:ur donnent 110 lilr¡\ sufíisant pour postuler des plus minimes aux plus hautes fondions de l'Etat. Chaque citoyen yeut en avoir son lambeau, et l'occupation ¡¡ri ncipale des ~ens qui out déjà 1(~lIl'fonction officielle est dl' classer, d'¡;tudiel' et d'apostiller les demandes dr, ('('I\X qui rérlalll(~nt ilussi leur plu('e. Le budget n'a-t-ill'as pay(; - d penl-{:l¡'.) paie-l-il (\11I:ore - un ín.;pecteul' des t'Ol'l>!Sde 1'î1(~d'Oue~~anl, laquelle conlien!. en lout ¡wil arbres, cinq dan~ ll~ jardin du enr(~ el troi", dans le cimdièl'(~! II Quant aux capacités, il n'en sunrait dre qUl'slion. ~e\'uit-il J(>c~nl d'c\igl'r (hm sOlls-agenl des qualités et unc compf'·tr'nl~e que J'on lie dl'mande point Ù un ministre: La crise du fonetionnal'isrne, c'cst-Ù-dire son extcnsilm illimil.t,c il ('.lllt el ,', IOIlS, pat' qnoi les df~ma¡.;0hUCS p(>uvcnl, pour quPlquc temps encore, contenir la furie de lu('I'¡~pareux di'cltainl'c, a tIRSeons("luenl'es non moins d("plorables, non moi ns dang'l'rellses que eelles du régime lill'llIe donl elle dc'~c(lUle: (:'('st I'acl:roissemenl ¡nsens¡; d'une dasse hybride de priviIt'gí~s et de pHI'asiles, de non-valeurs et de t'aiu(;ants, suspendus (f '1 Eli,,"e Heclus, I'Hommc ct ln Tcrl'e. J.'E/fI/ MOr/C)'llf, l', 21~, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :20 LE MARIAGE ET LE DlYORCE ilE IlDIAIN aux mamelles nourrieières de la République, indéf(~(:tiblement aux gages des pires gouvemements et qui, autour d'elle, laisse succomber avec un mépris féro':e, les initiatives, les énergies, le.;; valeurs, les volonl(~s créatrices, La pression exercée sur les go"uvernements par la multitude des solliciteurs est telle que « l'acquisition de colonies lointaines est due en trilS grande partie au souci de distribuer des fonctions )l, Sur 2f¡O.OOO Français qui résidaient en Alg(~rie, en umn, (1 comptait plus de 51.000 fonctionnaires, soit envil'on 1) cinquième des colons (1). « Ceci rappelle l'inscriptioll ajoutée sur une carte au nom de la « ville" d'Ouchouia, la colonie urbaine la plus mél'Ídionale de L\nHrique et du monde: « Soixante-dix-huit résidants, tau,; fonctionnaires» ! Or, ((non seulement le fonctionnarisme n'aide pas au travail économique de la société, mais ill ui est doublement nuisible, d'abord en gênant de toutes manière:; l'initiative individuelle et même en l'empêchant de naître, puis en retardant, en arrêtant, en immobilisant les travaux qui lui sont confiés »)" Si les complicatiom et l'inutilité de la plupart des tl'Uvaux adll1injslralif~ ont de quoi désoler les sociologues, la morgue et J'insolence extraordinaires des «préposés ») prètent abondamment à la verve des satiriques. Afessieurs les Rondsde-Cuir dont Courteline nous a tracé des portraits inoubliables, sont des êtres auxquels rien de stupide n'est étranger. "La morgue du « rond-de-cuir ») qui, protégé par un grillage, peut se permettre d'êlre grossier envers quiconque, l' « esprit " du magistrat s"excrçant aux dépens du prévenu qu'il va condamner, la brutalité de l'agent faisant la rane ou « passant Ù (1) Lnui" Vi~non, l.a Frallce en Alr/à;f'. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAIl.LITE DE LA Il(;MA¡;OGIE ET L'ELITE 21 tabac " les manifeslanllO, mille autres fa~'ons arrogantes de l'autorité, voilà Cl~ qui maintient l'animosiV' entre gouvemants et gOU\'f¡'nlis. Et il faut remarquer que ces faits d'occurrence joul'nalière ne s'übritent pas derrière la loi, mais d(~rri('re dfS d('c:rels, des circulaires ministérielles, ùes comIlwn laires, des règlements, des alTêttls prMecloraux, et autrcs " (11 dont Courteline a dit que la O¡;tiSl) " sc¡'ait sans limites si la h(;tise des hommes dwrgés de les appliquer ne les d(;passait de ccn t coudées »), Mai,¡ il faut faire gràœ à quelques catégories de fonctionnaires compétents dont nous n'a\'ons point à traite¡' ici; ct aussi à plusieurs autres dont la sagesse pallia les fautes d.'s politil'iens de la troi,;ième Hépuolique, (idee à eux, nous démontra l'an dernier Paul A.dam, « la nation put, sans trop de dNaillancl)s, 1'~VOIncl' treutt) ans, si piètl'es qu'eussent él.", sauf deux ou trois, ses meneurs successifs, oubli¡'s aujonrd'hui " (2). :\Olh n'ayons point dit encore, au cours de ce long lll'éambule, l'essentiel, l'C qui dépasse en gravité tous lcs elrets de l'oligarchie financi(~re et de ses a.:olytes, la dl'magogie etle fonctionnarisme. (luelle classe sociale était la moins capable de l'(~sis!.l'r aux entrain{~lllenls délllugogil¡ues, favorisé" par le systi:nw de « l'efrronLÚ " I;¡) Ledru-Hollin, si Cl~n'est la das,;!) oU\Tiá(', le facile et. malll'able prolétariat'! ,\ vce lui, ni pl:U ni prou d'csprit critique il !'cdoutel', !luI 1) E1i",,' Bedu>, C/,lal .l/ode!'l/l', :! l:,vn/Jit;oH de,..• · lUrlc/iol/flaires. l·} decclIlbl'c ·1~)Oï . l', 211¡, 21~ 1'1 :'1:1. (La ller~lLe Ilt'/J{¡oJJlud([il'f~, (:1) Pl'oudhon. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ':!~ LE ~(AH(AG¡'; ET LE IHVORCE Dl:; DEl\lAI:'l inflexible dialecticien à appréhender, les sophismes les plus grossiers etles plus vicieux assurps, au contraire, de réunir de fanatiques zélateurs, d<3grouper, sous leur mirage, des poings solides, des poings irréfutables, toute une armée de sectaires forcenés et inconscients, prête Ù couvrir de sa pitoyabre bonne foi, de sa crédulité obstinée, de son incompréhension décevante, les louches manœuvres de ses meneurs avinés el ricanants. - Ce prolétariat ouvrier ne constitue-t-il pas, d'ailleUl's, la majorité numérique indispensable, dans cha(}lw (~ireonscription électorale, ¡tU triomphe des péroreurs. Le plus rpauiable etle plus nombreux. On s'employa donc ¡'rle circonvenir, à rengluer, dans l'artifice le plus rudimentaire qui soit, le plus quelconque, le plus passe-partout, le moins gênant, de phrases, de formules et de clichés. Les procédés de Pantaléon Gamhade - pour ne pas nommer tiamhetta - en qui Villiers de l'Isle-Adam flagella la turbulence et le néant des parlementaires démagogues, ¡¡rent 110r(>s. Cc hé¡'os du Socle de la statue avait re(~uei1\i sur des houts de papier deux cent cinquante-sept mots de sept à huitsyliabes, choisis parmi coux qui « portèrent» dans ses discours. « Cc sont, par exemple: gO/lve;'/uJlI!(>nllll, f.Unsliluliunnel, l)(l/'lcmclltal'isrne, cOllcordataire, da1ls celte enceinir', etc ..• Il a mis ces bouts de papier dans un chapeau, et il lui suffit de les remuer ensuite, d'une main légère, pour donner des combinaisons de phra~es à perte de vue, et sans qu'il soit besoin (raucune idée :lUtre que celles que ces mots ont l'air de représenter par eux-mÚrnes (1\. II (1; \1. lIenri Chapoutol, Il. :Jt. Villiers de I'Ist.~-Ad(/m,l'/:'criv(lift elle l'hilosufJhe, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ;\us<;i, fort de tels succès, Pantaléon Gambade put-il éCl'il'e il ,;on pl~l'e, vieil ';pieier mé¡'idional : " l'lu::- on l'lllel d'idt~es, plus O\l s'émiette! ~loins ùonc on parait sél'ieux, puisqu'on ;:e livre dans ses ídl'es, ehaeun(~ d'elles semhlant donner nolre llI(~SUl'e ! « Done, jl1l1tuis d'id,;,~s ! ;\ chaquc douzaine (l'ann('~es ùc sllpr,"malie, j'e,;pl~r(~ bien pouvoir' dÓlil'r le pa)s d'cn ÙlTO\l\Tíl' ¡!tIC, mai" ce qui s'appell,~ tllle SI~I¡{':' dans LOlls les discours (]Ile J'aurai 1)['Ononcés ... « :\'a~anL pa,; le tl'mps dc discuLe¡' avec la lliai:;,eríe pubJi'[Iw, je suis \it'~Ll'¡'miné il èl\'l~ en parole,;, lOlljours el I¡ul/lld 1H1:lHe, dc son avi,;, comrn(~ lin nommé Lyt:uri-í\ll' m'en a donn(~ l'excmple, auLrl'fl'is ... On ne !Il'an:usc¡'a pas de llllllre répéLlI, cal' J'aurai I(~llll'ri le éllol'lne 1,~n'avoi¡' rien dit .. , ufill (1,: /II: ¡"IS ':{¡'': 11I1;]Ji'/ SI;. )l lll.t\rh:rü llont: an peuple en ce;:; Lerlllcs ,;Ùrs : {( Fl'l'¡'I.';, J(~ !loi ,lisaiL: .Y(lIlS vIJululls; yous diLes : J(~veux; j(: ,'ic\l"; voll:; di('(~ : Il faut ! ... Quoi '!.. , (Ju'esLce'I ... 1.1.111 raul-il'! ... Il fallL la Scienoe !, .. Il' l)['ogrès! la vie pOlll' tO\l:;! le 1i1,¡'I' ùl'lvcloppement. Ùl~ ('''aeun st:/on sC" apliLIIJC";, dan,.; Iii g¡'üllùe f¡¡¡niJle sociale! II füuL III IllIl/i,~,.e! oLc., etc .•. ¡. Et il ajoule : « Et c,~::; paroles, toules gonllées pour moi de puissance et ]"01', ,ie les arliculcrüi d'un Lon eL d'un organll qui finir'onL pal' faire croil'e à la Fl'au('e ('blouie que .loi 'I/W!:I,; ¡J(JlI/' les ([';Iil/i,., les III'/Iilie,., ,.¡ l'Il iWïl¡,/ICl' l,; S"'IS dI/liS le.~ '¡C/es dllldl!fs. Oubliant, dans son Lroubl(~, de Ill!: ÙelllanU(:r mes ddinitions et lI\es p,lpi¡~l'::;, elle ne VITra pins en lIloi que l'illL'I"llcw'IIU:IIIC, l'inventeur i'/I:sl";/'I;, le ChrisLuphe Colomb de ccs vocables vermoulus, dl'l\1ndés a vaul [P Délll¡;e, el donL la vO~\Ie est de re ~Ou¡'. » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~i LE MAHCAGE ET LE DIVOBCE DE DEMAIN Mais cela est peu encore pour l'engeance démagogique, Il ne lui suffit pas de plier sous son intolérable despotisme la nation tout entière, d'y arriver par ulle négation insolente autant que cynique de la liberté individuelle et de la justice, de créer et de mllltiplil~r indéfiniment pour le prolétariat ouvrier des privilèg'Js exorbitants, autant et plus, parfois, que ceux de l'a:lcien régime (1), de faire enfin de la démocratie, seIcll le mot de Byron, une aristocratie de voyous! IL lui faut aller plus loin I il lui faul, par mesure de prévoyanc(!, de conservation de ses pouvoirs, par peur du mépr::; public auquel elle est vouée, mépriser elle-même [J. première, mépriser ceux qui diseol quelque chose, ceu:{ qui expriment des idées! C'est là que nous voulions en venir, Et voici la question que nous voulions arriver à poser: Qui donc sauvel'a la France de la curée démagogique à laquelle ell 3 est en proie? Qui donc fera cesser le malaise intensa dont sou/l'rent la plupart des organismes économiquE'; de ce pays, et qui rend, ainsi qu'on J'a constaté récemment, la vie plus difficultueuse, plus pénible pour tou~, toujours « plus ehère", saBS compensations ni appoint; équivalents (2)? Qui donc apportera aux mœurs politiques un peu de probité, un pHUde sinc(\rit~, un pen de dévouement aux intérêts publics'? Qui donc redol¡nera confiance à l'opinion, depuis si longtemps lass~ des clabauderies électorales? Qui donc entreprendl'l avec méthode, avec cohérence, avec compétence, J'0l'· ganisation rationnelle et réellement libérale de n(l, (1) D'ms unc confércncc faitc. il ya quel'jues mois, il Chicng(, le profe;;seul' Barrett Wendell pllt soutenir 'lue de nos jOllrs le proletariat e,;t la classe privilégi.}e. (2; Lcs aliments indispensahles ont augmenté, depllis cinq am, dans la propilrlion stupéfitlnte de 25 pOlir 100 (Enl(uête de l'Ecla;,,, janvier 1908.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L,\ FAILLITE ilE LA DÉ)L\GOGIE i:j ET L'Ürn; institutions, la refonte de nOs Codes, dans un sens plus humain et plus équitable? Car tout est il reprendre, tout est il recommencer, depuis que le néfaste coup de force de Napoltion - de cet impérial for'han qui fut tout ce que des esprits sottement hypnolis¡;s ou césarieo:; \'OUdl'ool, sauf « UII génie intellectuel" (1) - brisa l'effort sublime des hommes de Hn, replongea la France duns l'état de servitude dont ces hITOS etleurs inspirateurs avuient tenté de I'afi'ranehir, \Jn ¡,>crivain fOl'I modéré, dont nous parlâmes au début de cet essai, ~1. Etienne Lamy, a porté sur l'aventurier de Brumaire le jugement le plus accablant peutdre, dans son impitoyable concision et dans sa ferme "implicit(~ : « Le système impúrial, en s'écroulant, a-t-il úcrit, n'a pas même laissé une fondation sur laqudle l'avenir puissc rien élcver j pas un de ses trÚr.es, pas une de ses limiles n'a duré, Et slll'luul, la [fralldl: l¡¡¡;fle l.'gw;e ¡Jo), le dix-/ntÍlil;me sÏt!cle au dix-llcuvihne a dl: ouóli¡je, {'avènelllp.lIl de la d.:moC!'ulie )'1!lldu ¡dlls lent et 1¡{us doulou/'p.u,r. « La stérilité de cette o~uvre évoque la vision de tous les pays ravagés, de tout le travail anéanti, de t(IUSles foyer" ddrllils, dl' tous les bonheurs perdus, de tous les intérêts publics ou privés qu'elle a écrasés, TOlls ¡;lèvenl contre clle une plainte tClTible, car ils avaient droit de n'élre sacrifiés qu'à un intl~rd plus dpVl~, et cet intérêt n 'apparail pas, Cet immense vide de bonheur, de rieiwsse el d'existence LI été fait pal' un seul hOlIlnll~, pOlir un scul homme, Alors apparaît l'impiétl' d'une telle ¡lIubilion envers la patrie, envers le ¡.;elll'e humain, ,\Iors apparait la lIlisère Je ce victorieux, incapable de faire durer son rêve plus lon~temps que les Ii Allalülc FI'aIlCl', Le Lys ,.ouye, p, :;0, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2H LE MARIAGE ET LE D1VOBr.E DE IlEMAI:'I humbles vies sacrifiées ti une chimère, et la conscience se soulève contre les vaincs conquêtes, quand, dans l'Europe sanglante, elle contemple derrière le mensonge des noms victorieux le;; charniers de la gloire(1). )) Et cependant, il s'est trouvé, il se trouve encore des écrivains pour cúlébrer le fétichismt~ napoléonien, pour proposer à notre admÎI'ation tous les faux gestes de cet inconscient cabotin, toute sa sanglante turpitude, son ivresse de tyran romain, qui subjuguèrent la France au point de lui faire renier ses véritables traditions, de la faire renoncer à l'accomplissement de sa noble destinée et de la laisser, au lendemain de rét~roulement de celte gloire de clinquant, d(\semparée, il la mel'ci de toutes les tourmentes et de toutes les aventures. :\ous n'avons pas seulement à r¡~constituer sur des bases autres que celles d'une centl'alisation policière oppressive, toute notre organisation administrative qlli procède encore entii~rement de la Constitution de l'an VIII et qui perpétue une sorte de « bonapartisme dÓmagogique D (2) où s'alimente frénétiquement le I}(~polismc. 1\ous avons encore à rc\ iser toutes nos lois et, en premier lieu, le Code civil dont :\apoléon, à '1) 1'.!moiJ/s des JOIll'S passés, A rappeler encore l'opinion que formulait Proudhon, apri,g avoir lu les Mémo¡"cs de Thibaudeau sur le Consulat: « Bonaparte apparait ruse, fourbe. menteur, sO\Jvpnt très petit: trelllLhnt comme une chouette en présence du Illoindre selllbJ:\Ilt d'opposition, .. Jos{'phine lui reproche d'être jaible et IJIlbillan/, 011,1'0111' mieux dire, indiscret. Le prenlÍer Consul bavarde, interrOlllpt, berne, eerase tout le monde; il:l. toujour,; r:Üson, et toujU\ll',; a.Yee les plus lll:l.u\'aises raisons. Amollrcux de la représentation. tIc la Ii vrec, du faste, de l'étiqudte, COIll/lIe une vieille comtes,;e; plein de mépris pour la Hevolution et l:t Lihel'tf\, de dedain pOUl' lt1 philo';0l'hi,' et le pcupk Charlatan accompli dalls toutes ,;es HclioIlS ... » (Carnel -IO, ~2 Illl\". IH:)~. 2 l'iel'l'e llaudill. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia U FAILLITE liE 1..\ Ilf;~IAGO(;IE ET L'J::L1T1; :!ï Sainte-Hélène, osa dire que rien ne retracerait, ce Code donL l'esprit, dans son ensemhle et dans son uniLé, n'est point nÙLf(~,ce Coùe qui est une négaLion de tant de justes droit,; indiYÍdllds, el, en parliculier, uue nL'galion absolue de lous k; dl'Oils féminins (1). ;\OIlS dl~\TOnS, après les pouvoirs j\;.J'cuLif eL lé"i;;latif, réorganiser le POUVOil'judiciaire dont les elTeurs, pour IWpas dire plus, ne sonL plus il complcr (:!). :\ous devrons -- el c'cst là l'o..'U\TCla plus essentielle, la plu:; COIII¡.!cxe, partant la plus négligée - d(,tcl' la France lrUne j~dueaLion naLionale, philosophiyue et scienLiliqll", capable de former fOI'I.('llleut ll~s espl'iLS eL de guider :;ÙI'emenL les ,·onscienees. \ous d':Vl'ons assurel' l.~s dl'oits du tl'avail intellectuel ct malt'l'iel, ks assurer pal' une législation nouvelle, puisque, aussi illconcc\'able quc œla puisse paraitre, C(~s,lroiLs ¡.;t~nél'aux des cr,"¡llc\ll's d, des producteurs, Ù l'heure aduelle, sont légalellleut méconnus. I'UUL' le.s ¡'édu"tcurs du Code ;\apo!t"fln, le travail lI'éLait l\u'ulljus '/ll11ius! Alls::ii n'y ¡¡¡'enL-ils allusion que dans l'article t ¡HO, ~l la section du loua~c des domestiques el. oU''l'i'~rs: .' On ne Iwut engagl~r ses sel'\'icc~ qu'il temps, ou pOUl' unc j'ntl'epl'ise ddel'll1int'p', EII dchors de cet artide et de nus ré¡'entes lois puvrières, plus ou moins mal fait"s, le travail n 'c;;L JIll'me pas rel,;onnu, dans le Code, tomllle 1111 mode d'a('quérir la propridé. La fraude, la r,onl'us:;iuu, lc vol, l'abus de confiancl', l) j; !Jan" la seancc dn COllscil dl,;[;.l ,lu .\ \'Cn,J"llIiail'C. an IX, k pt'l'111il'l' Consul dit J¡nl..;qlll~ltlcnl :« E~l-(c qUI' VlHI:-: llL' fl'l'ez p:IS 1'I'''oll'II/'I: "/,¡';'SIIII<'" 1'''1' la [CIlllll"'! Il f'wl 'pI't'ilc sadIe qu"'n '''rt:lIll tic I'L tulelle Il,, ,;a f:uuillL', l'Ill' l'a-sc Súth celle Ile son IU:ll'¡. » (~) y"il' la rdl)l'llle ]>ro(1os':'L' pal' I'Ull [le nOlh, ,l' Henri C"uIon, (l:tn- le .IulIl'twl dll f" St'ptl'llll<rc I~/ull.\(:o/l,.'Iillll'l le ¡UI'!} (.'OJllIIU~ jld'idicliulI llltir¡UP el en Louit,:) IIlulit~J'(,:J •. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia iH LE MARIAGE ET LE DIVOBCE OE llEMAIN quand ils sont bien pratiqués, voilà des modes que reconnaît le Code, mais non le travail! Or,]a création d'un code du travail, création qui d,~it étre dégagée de toute préoccupation politique, Ii lÏ réclame beaucoup d'expérience ouvrièl'e et patrona]e~t beaucoup d'esprit juridique, est, pour la vie écollt)mique de ce pays, une question des plus urgentes, une question vitale. l! en est bien d'autres encore qui appellent de sériel'ses et de complètes solutions: celle des syndicats doc t il convient, après en a"oir éloigné les anarchiste~;, d'étendre les pouvoirs et de fixer les responsabilités, (! fi vue d'obtenir une organisation réelle du travail et de l'industrie en France (i), celle des impùts dont le sy,tème injuste et absurde est à transformer entièremenl, celle de l'assistance, qui n'est ni ]a moins vaste, ni ¡ 1 plus aisée, et dont il faut avallttout (;carter les humiliants, les déprimants procédés philanthropiques d charitables, pour y substituer des mesures de dignit.;, de prévoyance et de féconde solidarité ... Or, nous ]e demandons encore, qui prendra souci dl~ toutes ces réformes, qui les réalisera? Nous avons vu de quoi les démll.gogues, dans ce sens, étaient incapables. Et il n'y a pas là-dessus à ergoter, ¡, équivoquer un seul instant. Hien de positif, rien dE valable n'a jamais été fait par eux, dans le domaine, fondamental du Droit. « Dans l',~xuhérance apparent o de certains programmes, écrivait Waldeck-Itousseau. (1 i « "i nous avions laissé les organisations ouvrii,res il leur t:"lche propre, si nous !te les avions pas annexèes pendant trenk ans il notre politique et il nos comites. "anarchisme ne s'y serait pas mis, et nous compterions \ln pe\l plu;.; de 000.000 ouvrier:; '~l)nfedèl'es au regal'Ll des 2.000.000 de s~'ndiLJUI;:; anglais et lie:; 1.800,000 syndi<lués allemands. »(:\1. Eugène Fournicre.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE ilE LA "ÜIAI;Ol;m ET L'I::I.ITI-: ::m dans son Testrtllll'IlL jwliLi(JllI' (\), c'est Ir défaut d'¡;ludes, (:'('51 la stàilitl~ qui se dissimule ... Ainsi s'explique un ;;ingulier phénomène dont JC rccomrnand(' J"ohs('rvat.ion aux statisticiens, il ;;¡l\'oir quc, dans res (ii", dernières nnnl;p~, qui ont. YU commencer on finir trois législatures, ['œuvre l'l;fol'matrice a d('cru il mesure que grossissait la phalange de ceux qui prétendent ttvoi¡' I(~ secrd Jes réformcs ... » La sl"paralion des r:glises et dn ]'J~tat, ('l'lt(' s(~paration qll'on a prÙnéc comme une l'dorme capitale, 0'(';;1,1'0 d(dinitive, ljue hieo peu de ehos(', et pas même lasépal'ation intégl'ale qu'oo nous avait pI'omise. L'instruction primaire obligatoire el gratuite Il'est. en réalit{~, ni oLligatoire ni eflkieote; pour la plnpart des enfants qui la re~oivcnt, elle n'est, suivaot le mot de Lu('i(~n Desea \"l~S, qu'une i¡.;nol·ance acq uisc (:!.), Quar:l ail\. lois dites oU\Tièl'C" \loi" sur lc repo,,¡ hehdomadaire, sur les assul'ances, etc.), incohérentes el inapplicables, elles n'ont réussi qu'à apporler un P(~II plus de troubll' duns la "ie économique, dl-,ià si bouleversée, II n'l'sI, pOlir 00\1" tit'el' de ce g.iehis, pour ('onjure¡' les (Tislls el la ruin'c ilu\.quelles nous sommes cl1tr~inl'S (:3;, pour ¡'établir SlIr des assises sain('s, justes el 1; !\lÜi¡, l' " SI,,':lI j,j~'l'on,djts [lol'lé, ,ur lcs lislcs de I~JOI), .¡ I.UI'1 nt' s:1\'aiellt ni llre ni l~cJ'in' el L:!~',l~a\,LjcIlL il peine lire. Et si l'on COlllIHtr,· I'C:-; t'hil\'l'e:-, aux l'l1i1rre_~ an\t~rinul's. !ln t'onsta.te en (IUlt'U l(lll' non :-:rulrlIlpnt le~ pI'ogrt':s ¡je lïnslrlll'lion <,o Francl' re,lent slati"un~'irc~, m~is même qu'ils st>mblenl <J.\(,il' l'ecuk, Cn p'lI'eill'~s\1l[¡lt, "l'l'i,,, \'in:l;t-cinq üns ù'instl'u('tiun obli~"toit'l,> est v,,,'it;bkllll,ul,kcou"Cl'taul.,, Le Telll}Js \~l juillet l~IUK, 1;;) En LK,:;, I"s ,!él'c[)St'S puhliqucs s·(.·"'\'"i'·nl 'L :! luilli'lrds \ln million,: en l'.IU', "Iles «tteignirent ;\ milli'U'1b ~IK~ millions. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :-llI LE MARIAGE ET f_E DrVORCE nE DE~fAr:v fOl'tes la vie sociale. qu'une minorité autorisée, celle de l'intelligence, celle de l'élite. L'Élite, de tout temps, a tout cré{\, Elle est la force ¡.çénératrice et salvatrice des nations. Elle en est. la conscience, elle en est l'esprit. Son domaine, dont tous les autres dépendent, est celui de la. pensée. Or, « tout se meut en vue de la pensée et tout est mù par la pensée, parce que tout est dans la pensée, et que la pensée est le tout, mais le tout dans sa forme parfaite el dans son unité absolue (1). » Wen de plus avéré, rien de plus certain, par const\qllent, que la puissance spiriluelle de l'Élite. Est-ce à dire que les pouvoirs politiques aienl reconnu, à quelque époque, celte indéniable et libre puissance et lui aient donné, dans rf:lat, la plaee à laquelle elle a droit, c'est écrire la premi¡~re. Nous savons bien que non et pourquoi lïnflUl:nce de l'f:lite, si elle ne fut pas toujours écartée, fut plutôt occulte et systématiquementrestreinte à certains objets, soit que celte l~:!ite dédaignàt de revendiquer des titres officiels, soit qu'on redoulÚt de lui en offrir, sail enfin qu'elle sc désintéressât elle-méme, par dt"goÎ1t des mœurs politiques régnantes, par dépit, parfois, d'être méconnue, des questions sociales. Ce que fut la vie des élites, nous n'avons point à le dir'e ici, il le ¡'edire plut6t, car maints écrivains s'y sont emploYl's avee beaucoup de véracité et de talent. Paul Adam loua. magnifiquement les Dix sous lesquels Venise prospéra cinq cenls ans. Cinq cents ans, à ,"enise, « contre toute la barbarie du monde, une élite confiante en ses ministres arrèta les efIorts des Barbares, organisa Je commerce el la banque des peuples ti; 1Ip-,(iel. Philosophie de I'Es],,'i!, t. 1, C•• \L, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE nE LA DhIAt:OGIE ET L'¡::UTF. at méditerranéens, puis, après la prise dl' Constantinople par lps Tures, assuma le le~s byzantin et df~meura la cité type de la eiYilisalion ocridentale, » Ce que nous tenons seulement à rappeler, r'csll'unanimi"ml~ des plus grands philosophes el sociolt)gucs il pl'éce,niscr rnv¡~nemenl de I'l~:lite au pouvoir, tomll1e Ilnc indispensable el fondamentale loi d'Etal, rationnelle et in\1exiblr. Platon cOllfiail Jo g()u\'('rnell1(~nl de SOli f:tal idéal il Ilnl~ IIrist()r:i'lIti,~ /()¡uNe SIi/' III jusIÚ',', c'est-il-dire aux 10 meilleurs rllstÓs toutc leur vic fidèles il la nia ,illl0 fondau\l:nlale : le devoil' est de fairc tout ce qU'ail jUgl~ le pllls avantageux à I'ftal. " Et il dl'~montrail. la }10s,.;ibiliVo de (~e gouvprnrmenl philosophique par de profondes f'onsidt"rations. Chaque eiloyen, disail-il, ne doil s'ullonner qu'Ù uoe fondion dans ¡'HJt, ;'l celle pOlll' lallllelle il est nl~, Le gon\'l~rncmcnt csl accl.'ssible il lOIlS, L\;ducalion « !"l'anllira ll's nalures hipO dOllf"P";,, il quelqllc classe que les enfanls nppartiellnclIt. et sera sV'rilr. sur les enfants mal nl'~s, de qnelqu(' pi're r¡UI~cr soit. )) Srlnn Ipul' aptitude ou leur inrapaeitl" l!l"llltlnt.l'él', les jl'UIH'S ~('ns Illontrront ou l!l':,ct'ndl'/Iol du premier nrdrr. au Sl'rnnl! et dn second au l'l'l~mil'r, AillSi, le,,; citoyens « vel'I'ont que l't'>ll'valion dans l'nn\¡'e \lolilic[llc d social bl au prix de lrur pro~rb physique, intdlrl'lue[ ctmoral. » Et l'(.:tal sera « aSSlll'l' d'0trl~ loujour,-; dMendu et gouy('rnl'~ avec zt-le l'l pal' les plus dignes. » I.e vt'orilable iM'al de la H(ovolulioll, scloll M. Aulard, qtW nous avous le,.; meilleures rai,.;ons ,Ir. croire, fut l'onformr Ill!' ,oie il el'ltl' conceplioo : til'rr du peuple ml'me, de s('leclion scientilil[lw, 1I11e(ll'islocrntie :,1). 1) La (,.1rk ,1','1,'deur. t'n 1,:1\1, ('l"i! "ilhi ¡¡¡"ll('c : « Je jure el je pr"Ill('!>; tl(, Il<>U"llIlll"I' (jUI' l'eu, qu,' j':Ulr"i l'hoisis "n lllon t'llll' et ('{¡n,ri,'nl'l' rollll1\l' les 1'1\l~ ,h~n,'s tll' ¡'t l'ontí:mc(' PH- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3i LE ~IARlAGE ET LE DIVORCE DE DEMAli\ Pour Carlyle, c'est la question des questions. « Que l'homme apte soit choisi, écrivait-il eu lHJO, dans quelque rang qu'il soit trouvé. Tout ce que la démocratie a jamais voulu réside là : l'acquisition d'une aristocratie de plus en plus vraie, ou encore d'un gouverneme¿t par les lVeilleurs. » « II est tragiquement évident pour moi, déclarait-il encore, que notre premier besoin, qui renferme tous nos besoins, est celui d'une nouvelle, réelle Aristocrati(~ de fait; au lieu de l'imaginaire, dMllnte aristocratie de titre, contre quoi l'anarchique monde se soulève de tous côtés. }) Fait assez piquant: plusieurs membres de celte aristocratie nobiliaire, consultés, à ce propos, lan dernier, répondirent dans un sens entièrement conforme aux vœux révolutionnaires. Le prince Aymon de Lucinge produisit celte définition: « L'aristocratie eiÜ et doit être la tête, l'édite d'un pays, dans le sens le plus large et le plus lilléral du mot. Se renouvelant sans cesse, elle reste forte et se modernise en même temps. » Le marquis de Dion s'exprima en termes identiques: « II faut prendre aristocratie dans le sens le plus large du mot, c'est-à·dire gouvernement des meilleurs, quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent. » Et le comte Jean de Castellane parla d'une « démocratie idéale élaborant librement ses élites. Encore faut-il, ajouta-t-il, que cette démocratie sache rester sourde aux sollicitations des esprits anarchiques qui font appel aux pires sentiments et aux haines de classes pour dominer un pays et brimer une moitié des citoyens avec l'autre moitié (1). ,¡ hli'lllC, S·1ns a "oir été ddcrmine Jlal' Jons, PI'OntCssc,;, soli kitalions ou menaces. » V. aussi la J)Ù-IIll'atiol1 des Droits. (AI't. (,. \ (1) Enfluétc JI, la. Vie heureuse (juillet 1\JÜi:. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tA VAlLLTTE HE LA DEMAGOGIE ET L'ÉI.lTE :~;~ C'est pourtant cc que fait aujourd'hui la démagogie; elle ne se contente pas de hrimel' les intellectuels, infOl'tun(~e minorité d'une minorité, numériquem'ml d(~sarml~e ; elle s'elforee encore de contrarier leur fonction et de discréditer leur valeur. Partout oÙ il.,' a profit, elle fait toul cc qu'il est en son pouvoir' d(~faire pour sc substituer il. eux. Dans vingt journaux, leur retirant, }l,H' son intl'usion, toute légilime prépondérance, elle ('onquiert, du mème coup, vingt \r'éleaux admil'ablelul'nl propiœs il l'abÚtissement des masses. ({ Les scipnces, les lettres et les arts disparaissent Ù pnu IlI'll'; ÙU journal. Les faits diycrs el la politiqup niaise des S('ct!!S j'encolllbrent seuls. "Ella mOl'alit.l\ rapidement décline (1). » Si les démagogues purent aussi aisément piétiner les droits des íntelleducls, t'est que ceux-ci ne constituent ni une classe ní un parti. Leur faiblesse est dans leur ùisper'sÎoJ], daus l'exilgl!ration orgueilleuse dr. leur individu,disme qui ne voulut point se rendre aux lJécessit(',~ bienfaisantes de l'association .et de la solidarité. L,lUI' premier devoir est de réagir contre cc défaut dallruisme dans la dMense de leurs intérNs moraux et matériels. (lue chacun d'eux renonce donc line bonne fois à loule naïve prétenlion il l'omnipotence et qu'il aille fraternellement à ses semblables pour les seconder et en ètre secondé. Ene entente « solide, d(dinitive, inl~branlable " est plus indispensable encore entre les ('léments intellectuels d'uD peuple qu'entre ses éJÚments ouvriers, puisque (~'esl de ['¡:lite intelh~ctuelle que viennent toute imlmlsion, tout accroissement, toute prospérité. AussitM crtte entente rl"alisée entre ses membrp.s, (1 Pnlll A.lnlll, '-rI Jloraie de la f'rllllce, préfn"e. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :l1 LE MABJAGE ET LE DIVORCE DE DEMAl'" l'élite, pour rpmplir tout son devoir social, devra en~agel', avec la démagogie, une lutte sans merci, et n~en point appréhender l'amertume ni la violence. Car il y va du salut du pays et plus encore de celui d'une des civilisations les plus précieuses el les plus fécondes du monde (J). " La Civilisation, écrimit Henan il. Berthelot, a Ót(\de !.out temps une œuvre aristocratique, maintpllue par un petit nombre; l'àme d'une nation est chose aristocratique aussi; celle ;¡me doit être guidée par un certain nombre de pasteurs officiels, formant la cOlltilluit{~ de la nation (2). " En prenant contact, par des actes, avec le peuple. I\Hite aura à dissiper les préjugés des foules à son égard, à ruiner le crédit et le faux prestige ùes déma· gogues, à les combattre ,'igoureusement SUI' tous le~; tCrl'ains et dans toutes leurs prérogatives lls\I['pées, il faire cnlin, devant le sufl'rage universel, la preuve d,' sa supériorité el de sa compétence ëducatl':ce et or~¡¡Jlisatrice. C'estlà le point dl'licat de la que'stion. Combien d'in·, tellectuels, mème tri~,; sincèrement désireux d'apportE j' une collaboration assidue il l'u'lIvre gouvernementalll et ll~gislative, hésiteront devant d'aussi rudes obligations, devant l'ingérence et le contrÙlc quelque peu humiliants de ce qu'on Il. puérilement llppelé la SOUVllraineté populaire (3) ..• ~1: :\uu;; ne s'turions omettre ÙC I'ilppeler ici rll'Uvre genéreu. e de \1 ,1. lzoulet, la Ut" moderne, dans llllluelle celui-ci pO"'l e lil't>lJiéllle (l'un juste é,/uilióre de l'Elite et de III Foule et s'<'I'\'O\'t:'l, e1l d'lolissant III I';gitilllilë du '{¡'oit de j' Uile il <liri.!!:cr a Cile, de nwntrcr à. la dt'nlOITutie la n>i¡, ùu sallll. ',:!¡ LeUre Ju;!(j \'éVl'ier 1Kïl. (:l) \lile si '1llelque sophiste il la Bourget lluUS opposait lu "épugnancc J'une élite prétentieuse (JOUi' le peu d'inlcllc¡;luulité IlëS Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Mais, oulrc que celle in~t:'ren('e et que (~e contrùle, en rt:alité, sont bien ficlifs --les Li{'mago¡.jues II' saYl'nl pertinemment, on ne \'oit }las bien le 1I1O)<'n d\ (~cha}lpl~r, sans lomber Linns ¡'¡ll'hill'aire, partanl dans lïnjusliee, Lem' principe, d'ailleurs, peul aisémPllt :-,e jnslífier, à conditioll ù'dre intcrpr(;lé ralionn(>llt~menl, {( La souycraineté populaire, a encore {;cril !tpn,H1, ¡Jaus lin COIlIl111'nlail'('il lin Oll\'l'agr d(~ (;:Il'lIier slIr la J/O)'I/le ,\wi({/", n'est au filllli (/lw cellt~ d{~ Li raison publiquc, Et la raison s'exprimc, lion pal' Il' suffrag'(~ ayeugle de la foule, IJlais pat' l'opinion raisouu{'e de la partie de la nation, sp('cial(~ment applil¡u(~B allx ("ludes administratives, el pur I(~ vœu des difl'l'l'cnles da:-;ses del'Ïtoyens. " Il ne samai! don\' Nre question de l('nir rigncul' ail sull'rûge uni,'ersel encore in\\duqlll' - eomml~ le fil Proudhon: l, - J'erreurs ùonlla démagogie d la ¡'("aclion sonl ;;l'ull's responsables; il faut lIue !'{;¡ilc IJ¡.S (1'1'vraux IlI'l'p[\l'I~ la raison popldairc il l'étude et ¡\ la discussion JI~S problèmes él'ollomiqncs, et quI' les lois Úlcdorales soient Illoditi\;es de tdle sOl'le r¡u\~ Ir;; vot,·s, cxpriJil('s pal' {'a[¡~gories de jlrl)rl'ssiollS pt ù'aptitlldl's, et appli,/III's il des ol>jl'ls nettement définis, jluissPlIt avoir lInc ,.;i¡..(llilicalioll et Ulll> vah~ul' (:!). Cc qu'il faut seulemcnt sllpprimer comn1l' lInc parfaite illCpli\~, 1:'c511c yole ùe lous sur tout, c\'st-¡\-dirl', IIIUl's i'"lit;'1I1t's, 11"'1< l'Ii !'epondl';"lI'; 'ltIl' ,'\'sl ¡,n"'i-('IIH'lll;, l'l,lit" 'l'Ill 1")\';""1 d,' J'1'nd,',· ['l''; lnllr,,,; l'Ill'; inll·lle,cluell.·..; "t noll,; I!li l'al'flt'lInitln..; ['d ;lIIln' l'!,('('''l'tc d,' ¡'autcl/!' d •. L',¡"e,,,',, tlt' la .'c;I'nce: « .\yant d,. l,r'lt'l;tlll{'l' qUI' JI' ~a!:l' d'lit ~I' t'l'nft'l'Ul!'!' lians la pen"H'l~ pure, il f-¡ut 1"trL' IlieH :-;Ú¡, qU'ldI a è¡i1¡;"'\' tl)lIte~ lt,~ Chal¡;'t'~ de fail't' putcud!'!' Ii! \"(¡lx de la l';lî~IlJ1. ») 1)« Lr ¡,,:tI/d,' n';, j'\lllais r"il I/Sa~l: jll,~i'ln(', lIII,ral, inkllldf'; la ";lIIlYl'l':lÎlll~te. Il; Cal'uel1 tl. Il u/t\'cudt\'t, I s:i:!.) ,gent, (2 \"o\ls u'ayons pllinl .:\ f'\'cllt'I'I'lrcr ici It~s luetllcul'l':-; l'l'f(JI'IIJ('''; . <"!c('lol'al('s. , (ln lr'jllH:ra ['('pcndant ,l'Ill' l'''l'l'clIl!t('e dc n:t iltI- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 36 I.E MARIAGE El' LE DIVORCE ])E DEMAIl'\ ('n fail, sur ¡'¡en, vole qui n'cxpI'illle pas autre chose que la salisfaclion niaise de l'électeur d'avoir reflété sou ignorance dans celle de son mandataire (i), Cette suppression-là démasquera complètement l'impéritie des démagogues et précipiLera leur déchéance. Que 1't~liLefasse, dans ce but, le premier geste libérateur, en allanL généreusement ail peuple qui ne sut pas encore aller à elle, Et qu'elle confonde, par ce geste courageux et désintéressé, ses détracteurs, Les plus fourbes d'entre eux pourraient encore objecter: " Soit, vous respectez les droits du peuple. Vous ne cherchez point il soustraire l'élite à ~on jugement. Seulement, comment recruterez-vous, t'omment sélecLionnerez-vous cette é>iite, 3utrement que d'unf, manière arbi traire? Nous aurions beau jeu, bonne; gens, pour vous répondre: Et les démagogues qui vous bernent, les avezJ) vra~c quelqnes opinions autorisées 'lue l'un de nou:; recueillit snI' '~elt,' 'Iuestion. !'.'ons n'avons pas davantage il préconiser Il fonnation d'une Cour suprême, analoglle à celle de< ~:t;Üs-Unh, puisque celte Cour, tant que nos lois COlnstitulionnelles ne ~el'or.t l'as révisées, serait sans objet. " La base nons man(lue. POLI' ceux qui aiment ln justice et qu'inquiétent ["" continuels abus de pou\'oir commi:; par le Parlement. ¡'l Cour supr"mc arnericaille apparaît ainsi comme un remede decbif et inapplicable. C'cst le supplice de Tantale ... » (André T,\I"([íeu, l.a vie (/1(.V mals-Unis. ) (1 Tu seras marin, dit le mandant a1l mandataire. - Je Si Iai mftrin, quoique notaire ou proressem', ou industriel. - Tu sel as militaire. - J'ai passe par le régiulPnt. - Tu seras financier. Yolontiers. - Economiste. - Qui ne J'est? - Ingénieur. -1 'ç.·;t facile . .-:. Ag¡'Onollle. - Tout de même. - Diplmnate. - 1'(,11''1uoi pa:;? - Péda~ogue. - Cela Y'l sans dire. - Juriste par;u¡'croit. - Autllnt qUi' toi-même. Je serai tout cela comme tu l'es toi-lll,·me. Je veux dire comme chacun de vous tous l'est luiHH·~lnc. Braves gens! Pauvres gens! Fournière, 1,(1 e/'Îsl' du :10 mai 190~,' (\1. Eugtme hel)(.Lollladail'c d/l l'a¡>[emC/llw·ísme. J "¡nte Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LA FAILLITE DE LA DÉMAGOGIE ET :37 L'ÉLITE vous choisis de votre main ou se sont-ils brutalement imposés à vous '! - S'il nous faut un despote, nous préférons Prospéro à Cléon ! Mais il n'y a arbitl'Uire que là oÜ un incapable s'empare de la place d'un homme intelligent. Les éléments d'appréciation, au SUj¡lt de ce dernier, nc peuvent faire défaut Etl'opinion publique « cultivée» ne ]leut h~si· ter il. Msignp.r sans ambages les plus qualifiés et les plus mél'iLanLs, ceux qui, sollicités de résoudre une quesLion re:isol,tissant il leur fonction, ne sc dérol)(~runt pas piteusement, comme ce député de la Somme, qui, eonsullt'~ en janvier dernier sur les l'dormes électorales, répondit: « .le dlisi/'c 1;/1'C mieux Gel/lii'!! avant d,: ¡J1'CI1Ùe une décision (1). » L'opinion eullivée, aujourd'hui, semble définitivement lasse des dl':magogucs, de leur déloyauté, de leur ignol'anl'e, de leur boufl'onneric, Dans certains 'd¡;partements, la proportion des abstentions au:>..élections s'élevr jusq u'àHl pour 101I. En 1U1I6, SUI' 11 ,:liO,:di électeurs inserits, il y eut ï,:2H!J.lili!1 non voLants (2;. Ce;; chillh~s peuvent donner il méditer aux h¿¡bleurs de cabarel::; sUI'leuI'lin prochaine. Que l'¡~re de l'élite a!'l'ive: lJu'elle nous élllve nu culle de la rai:;on (3), de la science (f, de la l¡bel'Lé, dl: la jus(1 :\1. \iou, dél'uV, ,le la SUlllllle \Le .l/nlin, :¡ j'lIlvier l'HIS·, 2) \1. A, Val'eUUt', dépllte, rappurteur dc la Clll1llllissi"n du slIl· fl'a;":t~ lloi\"orscl. :J « Il faut bien 'lue h ,lémueratic suit d',ill"rtl le ~"ll\'el'ne' mcnt de la raison, puisque le proh10lJ1c f"ut\(J.Iuenlal qo'cl'" nous I">s" ,', luule heure est de Illettre I 1")UlIlle eu dut de H' ,""UV"I'ner lui'lll"llll', ,el'lIl la llltJYl'nne tles fa,;ull0s eOlllllluo,·,· de r,¡j· SOOO(lIl~nt. » (Piseotlr; Je \1. CIl'llH'nCl"'u tI,'vanL l" 1lIOnUlJ1"nl "Ien) il);, 1ll'-'l1luil'e de :-;cl1eurcr-Kestner, 11,11 f':'\Ti"I' I:)IJS, (¡ • Lit sei,'])ee est la hienf,ilriee tIc l'lllllllaniU, ~ « Elit. r,;e);II11" aujuLIl'dllUi, á la I"is, la. direction matérieU •., la dil'cc',iou intellectuelle et la ,lirectiun mundc des sul'iél<'s, .(DisoO, • Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :m LE MAillAI;!:: ET I.B !ln'OIlCI:: DE ¡JE~IA¡N tice, de celte justice en dehors de laquelle, selon la parole de I\laeterlinck, « l'esprit el. le caractère de l'homme, tout son être moral en un mot, ne peuvent vivre ni agir". Et qu'elle répande, qu'clic vivifie parmi nous, le goÙt de la cullure, de la sUl'humanbante culture, en laquelle l'individu doit chercher ses plus hautes et ses plus profondes jouissances en ml~me temps que la réalisation intt\gl'ale de sa destinée . .Nous n'avons dit dans cet apel"-~uqU'line faible partie de ce qu'il y avait à dil'e sur ce vaste et capital sujet qui, d'ailleurs, n'est pas celui de ce livre. Nous n'avons voulu qu'établir dans ses grandes lignes la théorie dont proeéda notre Comité de J'Morme do mariage, dont il ne fut qu'une application. Si les .intérêts individuels et collectifs lésés n'attaquent point encore de front le monstre démagogique, ils réag-isscnt de millt, manières conh'e « les contrefa~'orls de la dt\mocratie » ; ils essaient de suppléer par des initiatives opportunes et multipliées à J'impropriété des démag-ogues c, aux tàches d'organisation (1) ». Des groupements t\conomiques intéressants, comme le Parlement commercial, le Comité rt'~publicain du travail, la Ft\ùéralion nationale des employés, la Fédération des commer~~ants-détaillants, toutes les variétés de Mutualit(,s, sc constituent et, soutenus par l'opinion, répondant utilement à d'impérieux besoins, atteignent rapidement il une vé¡'itable puissaRce avec laquelle. bon gré t'ours prononcé pal' :\1. Marcelin Bcrthel{,l, il ia Sor!JOnne, Je, ~¡ nOY'''llhre I!lOI, il- l'occasion de son eillllll;ltlknairl' sdenti1]((1](',) -.1. Eugène Fuurnière. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L\ I'AILlITE nE LA nhIAGOI;¡r: ET ,:f:r.l'n: ;H' mal grl:, l¡~ Parlement sc voit tenu ùe compte!', .'Iais l'action de ces assoeiations n 'cml,,'as;;!' que tI!'s i IJtC'I',\ts particuliu's l'l momentanés, "ul1(~ d'entre elles n'avait encore prÚll'ndu rail'e (PU\Te ICogí·dali"l', tlétermilH'r av!'c ilut<lrité, en l)uel'luP. matil~re, des droits pt des dC\'(lirs, les ('ormul(~I' Slll:I'În('tell1l'Dt el clnircment, COll1llle ils doi\'(~t1ll'C'ln) ,¡ul'idiqucllIent, Pl imposer tJ¡(·oriqu('menl, du moins se" ù(~císiolls au:>.:Chambres inl'Oll1(l(~t(~ntes, 'j'!'1s I'ur<'nl ccp!'I1\lall' II) \';¡racll~I'C et le hut du Comitl': ùe I'(':forlllc ùu IJwria,çl', ~ous (TÚmeS plus ur¡{(Onl d'élahore!' sur c{!t1e ({lw..;tion IllÙI'(!I1lCn( débattuc un projet (le loi d'apldieal iron imJlll:(liatl' 'llll~ de nous altardl'r ¡'¡ ¡a I'(!chcrche d'ulle Constitutiun nou\'ell(! qui, pOlir (otre Útablie d ado[llf:e, l!f'maodel'a tout le g¡;nie d!' fjuclq\ll's grands hüll1l1leS et taule la cOlnpf("hcllsi\'('éncr~ie du peuple, L'l'xp\:ri\~nc\~ que nous l'imcs, cornnw on ya I¡! yoir, sanctionna Il\'UreUSClllenL nos ¡Ù\',('s, \ous la !'/'/10Uye!ICl'ons SUl' d'autres questions aussi pl'l~SS<lntes, et Je:..; pl'ilH:ipcs l'onsLitulioouds s'en dÓHagl~r'()nt, il kw' heure, par sUl'croit.., Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia CHAPlTUE ~ÉCESSlTl~ ilE II LA Rl~~'ORME DU MARJAGI:; Essayoll." de réformer les mœurs par les lois. pu.f,que !lOUS,,·art·i~'(Ins pas à aclu.TJ/tr le) [oi,( á 110.') mœurs. Lo Code d'HamrnuJ'aùi, ;lppliqlJ~ il hl '0ciété chal«(éCDIW, il y a qUiltre mille ,lllS, " paraît humaiu tH regard de tjuctq'IUII/US de 'lOS l,."islatiolls modernes. /.a. femme hait /1111reJJltllt prntégÙ qu'dlt ne t'est encore Cft bu{{(couP de ¡;"ntrees) $011. illdt.;penda'tce Üad r;arantie ln flombrt de <:as n. « Avant tout, n'accusez pas les femmes d'être ee qu'elles sont; c'est nous qui les avons faites ainsi, tléfaisant l'ouvrage de la nature ell toute occasion. « La nature, qui pense à tou t, a fai t la vierge pour être amante; mais à son premier enfant ses ehev(ux tombent, son sein se déforme, son corps porte ulle cicatrice; la femme est faite pour litre mère. L'homme"'en éloignerait peut-ètre alors, dégoûté par la be~lUlé p€'rdue; mais son enfant s'attache fi. lui en pleun nl. Voilà la famille, laloi humain('; tout ce qui s'en éc¡rlc est monstrueux .•. « La civilisatieln fait le contraire de la nature. Dans nos villes et selon nos mœuI'S, la vierge, faite pOUl' courir au soleil, pour admirer les lutteurs nus, comme à Lacédémone, pour choisir, pour aimel', on l'cnrenne, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :->~;CESSITI~DE LA 1\1~~'OR~1E[lU MAIUAGJ,;H on la verrouille; cependan t elle cuche un roman sous SOIlcrncifix ; pâle et oisive, elle se corl'ompt devant SaIl miroir, elle flétrit dans le silence des nuits celte beauté qui l'étoull'e et qui a besoin ùe grand ail'. l'uis tout d'un coup on la tire (k lil, ne sachant rien, n'aimant rien, désirant tout; une vieille l'endot:trine, on lui chudlOte un mot obscÙne il l'oreille, et ail la jette dans le lit d'un inconnu qui la viole, Voilà le mariage, c'est-àdi¡'e la famille civilisée. "Ainsi s'exprimait déjà Musset, jl y a près d'un siècle. 11 serait puéril de se dissimuler que l'institution dn mariage traverse en ce moment une phase critique, \{oIJlüncÎl'rs et dramaLisLes proclament. àl'enYi sa faillite: c'est alll~r un peu loin. Enqudel' sur la faillite du mariage, d(~clarer celte faillite, c'est pose!' il faux le proiJlème redoutable de l'union cies sexes, Toute société normalement Ol'ganisée, en etrel, repose - c'est un truisme qu'il devient nécessaire de l'épéter - sur cette union, SUI' Ic mariage qui trou\'c son origine lWTllIlÏlle, en dépit des plus absurdes légendes, simplement (~t naturellement dans lïuslillcl de conservation el de reproduclion commun il toules les espèces. (1) Le priucipe du dl'Oit civil, qui étail le príncipll du droit écrIt el du dl'oil coutumier de l'anciennc France, réside dans la défense de la femme COllt¡'C clle-ml~me el contre le mari. Cc pI'incipc, qui a eu ou pu avoir de ll'l's grands a.vantages au trefois, perd beaucoup de sa valrul', aujourd'lllli, cn présence ùes mœurs nonvelles, de l'instruction et de l't~dllcation donnée:; il la femme el (lui l'onl fait sortir de son inf{~riorité, l'ont développée cérébralelllcnt, lui Ollt assuré non pas l'égaliV, ¡¡YCC (1 liuII Y. le ""pi,le tlll ,,{((riWI", t'\pusé ,le J'hisLuiru dUlll1J.l'i"fle, dans de :\1. Paul .\bn\lll. (pages 1:¡ il ;j:l. l'fL'U/II- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia t~ LE )IARIAGE ET LE DH'onCE DE DE~IAI:'\ le genre mélsculin, mais une \.~ajJacitédont il faut tenir compte. Comme le dit M. J.-,Joseph Renaud, auteur' fécond en la matière: Fait pour une autre époque, le mariage n'a pas évolué, tandis que nous nous transformions, et il ne SélUrait convenir à la nôtre. Une i¡¡'égalité monstruellse y règne en faveur de l'homme. Il n '0:;[ apparemment basé que sur l'amour. Il donnp, lien il des marchandages, à des calculs au moins grotesques et facilement infàrnes, Il ne se maintient que par l'inobservance continuelle dl' ses lois. \) Il ne faudrait cependant rien \,xagérer. La situatior, est moins mauvaise que sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, que pendant la Révolution) y compris ln Direetoire et mème le Consulat. N'oublions pas qu'à la fin du dix-hùitième siècle. Ull homme dont la parole avait line certaine portée, Hivarol, a pu dire et écrire que le mariage était unI: coutume us(\e qui ne tarderait pas à disparaître. Li, Hévolution .est venue, une réforme profonde dans ne:; lois civiles est intervenue et Je mariage existe toujourE ; il il cent ans de plus, grâce Ù la situation nouvelle qui lui fut créée pal' Je Code civil... Il y a cinquante ans, toutefois, on recommença 1 l'attaquer et ~chopenhauer enseigna à la trop vertueUi;e Allemagne : « La femme est un animal qu'il faut battI'e, bil:n nourrir et enfermer ..• « Les femmes devraient s 'occnper de leur intériem; on devrait les bien nourrir et les bien vêtir, mais rIe point les mêler à la société. Elles devraient aussi ~I)'e instruites de la religion, mais ignorer la poésie et la politique, ne lire que des livres de piété ou de cuisir'~. De la musique, du dessin, de la danse et aussi un T'Hl (1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia de labl)ura~e el d~ jardina~e de temps en temps. Je les vues en Epire trayailler il J'entretien des roules avec succès. POUl'quoi non? Ne fanent-elles 1m,;? ~e sonlelles pas Iaitíi~res '? " T¡¡ndi,; (!lH' J'homme domine direl'lemenl par son inlelli~(~fil~l~el par sa force, la femme a toujl)Urs rCl:Ours ¡\ des liloycns inuirects, nlin d(~eonqlH;I'ir l'homme. (( Cd intél'ét qu'elle PI'CUU aux choses exlérieu/'n,; n'est <JU'U1W feinle, un ddour de la coqucttc/'ie et de la sillgel'í(~, Chamfort a dil, uvec just()sse : a Elle,; sont faitl',"; pOlir commercer avec nolrc faiblessl', ayec notre folie, mais ilon an>e notrc raison, Il existl' enln) elles el ¡Poi hommes ues snnpatliies d'¡;pidermes dlrés pcu dl) s,\mpathie d'c,.,pl'il. d',lme et de cara(:!l"re, » a Elll~s sont le Se,tllS scr¡uiOi', c'est-il-dire le sexe second ùestiné Ù êlre tenu il I'(')cal't et a\l second plan. a Cpsl en que fircnl de tO\lS temps les nnciens elles peupl(~s orienlaux; mieux (IUC nous ils s() rl~Il(laient CO/llpl<:du r,''¡r,-s('eondaire qui ('onyient aux femmes, a La vieille ~nlanlcl'ie frane,:aise etla soltis() gnl'/nanoclm\tiennp nous ont conduits Ù la plus stllpide des v(nél'ation;;, Ou "Cil il \'ons-nolls l'dire; '! " Lps femmes sont devenues plus m'rogantes el plus impertinentes: elles font penser aux singes sacr~s de Bénal·i.'s <¡ui sc fToir.nt tout permis parce qu'ils ont cOlls(~ien(;e de leur dignilé sacro-saintc et de lell/' inviolab i1iV'. « En Oecident, cc ([lW nnus ¡¡ppelolls la drl1lu: se [¡'ouye dan;; nnc position eomplèlelllenl fausse, car la femme, le se,rus sl'I/lli()¡, des anciens, n'avait droit ni à la vénération ni aux hommages et (~tait tenue dans une position bien inf(!ricure ¡'¡ celle dc l'homllle. Supprimnl' la dame, remettre ee zél'o à sa place, serait une excel- ¡Ii Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 44 LE MARIAGE ET LE lllVOl\CE DE DEMAI;; lente réforme politique et sociale. La dame européenne est une sorte d'être anti-naturel; dans nos maisons, il ne devrait y avoir que des femmes d'intérieur el. des jeunes filles apprenant leurs fonctions defutures ménagères, que l'on formerait au travail et à la soumission, au lieu d'en faire des êtres pleins d'insolence. « Si les femmes de la classe inférieure sont plus à plaindre chez nous qu'en Urient, c'est parce que nous avons des dames. )) Nous supposons que Schopenhauer ou, du moins, ses disciples - s'il en conserve - n'oseraient pIns émettre aujourd'hui ces opinions, Quant à sa formule célèbre: . « La femme est un animal à clleveux longs et à idées courtes », elle n'est qu'une boutade sans conséquences. La situation nouvelle qui va être créée il la femme dans le mar'iage, l'obligera à uneéùucation plus sérieuse el plus complète, à une instruction supérieure. " A mesure, en effet. que, de par les mœurs régnantes, la femme est laissée plus libre ùe s'adonner à son naturel,à mesure ~ussi que, par lïnitiation à la haule culture, elle csl plus admise à dÓvelopper ses faculll~s propres longtemps engourdies, nous nous apercevons de plus en plus combien elle est !lUire el combien elle nous réserve de surprises el de révélations. Il y a là toute une llore psychique, aux trois quarts inconnue, Ilorc d'ombre pendant tant de siècles, un peu languissante encore et sans couleurs, mais qui ne demande qu'à se lever et à s'épanouie, pour peu qu'elle voie et aspire le soleil. Et c'est nous qui sommes destinés il. voir se ranimer et fleurir de toutes ses fleurs mystiques l'àme de la femme, ce véritable" jardin secret )). " Qui ne sent ce qu'apportera de nouvelles puissances Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia dans ¡'''!HOUI', la femme enfin rh'élén Ù nOl!S eL;'( dl(~même? En elfet, tant qu'elle n 'est pas née pleinemenL Ù la vic inU'rieul'e, il ne peut guêrc) a\'oil'cntre lllOmme etla femme qne lapossession physique sans rlipercussion lointaine dans les profondeurs de la spiritualit(~. Supposez-les tous deux au contraire l'gaIement quoique divprsenwnt dh'eloppés al! dn(lans : alors se consomme 1:1.communion des ('onseiences; alors sc multiplient, innomhl'ahlt'ment, Jans le j(~U des affinités secrí~lcs, les invi,;ibk~ ¡'CIH:ont¡'cs et les subtiles élections; alors, vraimenl, le l:ouple hUIllain f(~eonde par l'esprit la misère des heures et éternise la vir. Lrh'e en y faiiîanl sourdl'c lïntini l « SUl' la nature psychique de la femme, deux ,'onccptions principales ont ('OUI'S. Pour les nns, la fcmme COmp,ll'ÚC ¡\ l'homme apparaît identique en nature, mais illl'gale en degré; de sorte qu'elle ne serait qu'un homme aOl,)indri, POIU'ne pas employer telle expression dis{'ourlois\~ : un homme manqué, Pour d'autres, la femme apparaît identique en nature et égale en degré. l~gale ou inl;gale, mais toujours semblable, je ne saurais adopter al\eunc Je ('cs Jeux conceptions, Pour moi, hl femme est de nalure ditrérenle el méme inyurse, mais dl, vnlelll' équiYalt~nle. Inverse el équiyulente, telle est ma formule, telle cslla théorie que j'essayais dl>jà d'esquisser en :I.HHI, et qui Il 6tÚ largelllenttl'uit('e en ¡¡ma pal' M, Alfred Fouil\('e, " c.llllllle on le voit, dans celle conception, lu femme aeql\iel" lout à coup line valeur psychique incalculaule. El de ('nUe valour, e\le arrive lentement el pmfondément ;'t H~ r(~ndre compte. Cen esl donc fait dé~ormais de l'alternative insultante, « ménagí~re ou courtisane, » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia lfi LE MARIAGE ET LE nn'Olle!'; ilE nr.)IAlè'i L';lme féminine a conquis sa digniU; mentale ou morale, laquelle ne s,lUl'ait manquer de se tl'aduire tÙt 011 tard en accroissement de dignité légale, car le passage est irrésistible du psychique au juridique. Quand et comment? Dans quel sens et dans quelle mesure? Ce n'est pas à moi qu'il appartient de le décider. Il me suffit d'avoir propoBé le principe: un accroissement de conscience chez la femme ne peut pas ne pas déterminer un accroissement de dr'oit » (1). La femme a donc cessé 011 cessC' d'être inférieure à l'homme. Elle ne doit plus être pour lui l'inconsciente el frivole poupée, le « petit oiseau-chanteur» qu'il accueillit trop longtemps dans sa demeure; et, d'ail. leurs, elle ne l'est plus. Ibsen nous a fortement montré, sa transformation profonde dans deux de ses drames, "faÙon de Poupl!e et les Revenants, où, suivanlla juste observation de M. Edouard Rod, il a fait « le procès, non du mariage, mais de la façon dont le mariage est compris n. Dans Jlaison de Poupée, « on voit un mariage se dissoudre tout à coup, pll;rce que la femme s'aperçoit que son mari est une créature d'autre espèce qu'elle, qu'ill'a méconnue, (IU'il est incapable d'appr("cíer son ('(1~uret de lui faire dans son estime le ¡'ang auquel elle a droit: et elle le quitte, plutôt que d'ac(~epter, selon son expression, la vie commune avec un étranger. » Pourquoi donc le mariage traile-t-il encore cette femme évoluée en incapable! " La femme, dit Hugo, est civilement et moralement esclave », Cel âge, pour elle, est encore un âge de servitude. La per;;onnalité autonome n'est pas créée. « La subordination sociale de la femme, écrivait Stuart Mill, surgit commr un fait isolé, uu milieu des (l ,1 :II. Jean Izoule!, La jililtite dllllllFi!/!le, p. :\1 et slli\'. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :\~:C~~SSIT¡:; \lE LA RI~FOmIE Il\" ~IARL\r.E .\ï in:-iLiLulion;:;sociales Illo(!ornes: c't~st une lacune unique dans leur pl'ineipl) fondamenlal (liherl(" coneuncnce), c'esL k seul veslige d'un vieux monde inlellectuell'l moral, déll'llit pUI'touL, mais conservé en un soul poin!, celui qui, lll'écishncnt, présente l'intl~rêt le plus univl'rsei. Figurez-vous un dolmen gigantes'¡tIe ou un Lcmpl(~ dl' ,Jupiter olympien il la place qu'occupe SaínLI'aul, servanL au culLe quoLidien, tandis qu'autour de lui, Ill:' (;glises chr0liennes ne s'ouvrimient lIll'aux jours r(~ri,~,;.,) « Et ('otte se¡'viLudo passe inaper~:ue, pr(:eis,'~lllent parce r¡u'dln nst invél"rée, fondament;¡]e, « Parmi nous, sa sen'itude n'est quepolitique, civile, (~c(\nomiq UC, inLdkcLuellll, morale el se" uel\c; C(¡mbien d'esprits, Jusqu'à l'l':'; derniers temps, remarquaient cela: Les faits sociaux actuels d(~scen(.il~nt des faits socian\: <tnLl'rieurs: les idées couranles sonL li[~l':;aux l'aiL:; :;O,:illU"; les lois Ile font que sllnt:liolln(Jr les idées, sans !.Jue rien ait été jamais libremeut délibéré et ratiollndll'lll11ut oq,ç'lnisé. ,\illsi une tradilion, dont l'originl.' peut l~ll'e un llccidenJ, vil vient il dre ,:onsidi:I'l:ll comme une nalur[~ essentielle .. ll)ignoll~ ici qU() lï:dncation des f(~mllle:; él précisémcnt l'0llt" ob,;et de les furme\' ;1. eel llssujeltissl'n1ent. Enlin, Ile s¡(vunS-lIous pas, aI,ri~s Yau\'cnllrg-ucs, (llW la senitude ahaisse les ¡[lIIes.i i1squ'ù s'cn faire aimer ~ " (1 J. La f(~lllllle, disons-nous, n'a pas besoi n d dre prol¡"gt'e, si elle est telle que nous lit souhaitons et que nous vOl¡]ons la voir s'élcver. La felllme ('st apte " Ji\'igl'l' sa Yi", il adminisll'Cl' ses lll'opl'es atl'ail'cs, el 1l1l'me cell(:s ue safaJl)illl~; "'l'sl cc qU(~nous rrl~t(:ndons. l\lais il fauL reconnaÎlrc que la protet:lion (lui la couvrll Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~H LE MAIIIAGE ET LE mVORCE OF. DEMAIN rn('Or'c il. J'lieure actuelle constitue un important avantagc pour elle, \lne charge excessive pour le mari, responsable des fautes de sa femme « même à l'égard de celle-ci ", et quïl est nécessaire que cette protection disparaisse complètement si l'on veut que la puissance de lafemme soit augmentée. L'idée de la réforme du mariage est ancienne: on le devine ... (1) Dès 1¡RH, d'Antraigues écrivait: « Pour donner aux citoyens la plénitude de leur liberté, pour rendre celle liberté utile, il faut que les enfants puissent se marier à vingt ans ou à vingt-deux ans, sans la permission de leurs pères et sans que ceuxci puissent les priver de leur légitime et d'une pension alimentaire; mais après avoir cherché à éloigner le divorce, il faut que la loi l'établisse, quand ce cruel moyen de se séparer pourra être mis en usage ». Et Cailly, en 1íH!l, s'écriait, dans son recueil de « ~I'rier~et plaintes de femmes malmariées )) : " Quoi, le mariage est'une société légitime; et dans cette société, l'un est tout et l'autre n'est rien 1 Ils ne font qu'un; et une moitié de cette union commande, l'autre sert! L'une opprime, l'autre est opprimée et ne peut cesser de l'être ». Ce n'ôtaient encore là que de timides observations; l'idée mûrit (2); M. Viviani la dé"eloppa vigoureusement, en 11-199, à la Chambre, dans deux discours, et en ces termes : 1) y. Ics critiques formulées, dès Ic HI' sií'cle. pnr Hnhelnis ~lonl:tigne, ¡lUis au XY/Il', pal' Voltairc et Hou-;s"au, dans J'/:"volulion du Jnfl1'iu,'le (pages 6:' il 81). \:!) Happelons, seulement pour mémoire, la call1pap;ne c¡'¡èbl'c ,Il) ~1. A. "aquet, de 1816 (l1884. et Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia t\f:CESSITÉ DE LA RÉfOR,\1E Ill' MARIAGE 4\1 « Si la Société a la prétention de vouloir dMendre le mariage par la force brutale de la loi pénal(', pourquoi ne ra-telle pas su ùdenùre a\'ant, par la force morale de l'exemple? « C'est elle après tout, qui avait la garde de j'institution. C'est sa faute si, de chute en chute, l'institution est soml)l'ée, si l'union d'amour ct de volontés est devenue, cn Licn de:; cas, un contrat commer('ial. « De 'Iuel droit, cn effet, mcttrait-on nu r[lng des clause" esscntielles du rontrat la lidélité, s'il cst \'l'ai, \-illuf les exemples que donne le pcuple, que l'aristocr'alie et la bourgeoisic capi taliste on t fai t ùu Illaria~e un contrat brutal et précis commc rachat et la vente, oll, seulement par hypocrisie, on fait semhlant, dans les p;rimaces du Ilirl, ùe toucher le \'II'Ur, pour mieux louch'lr la dot. « Quelle peut ètr'e en fait et en théorie l'altitude, l'opinion du socialisme contemporain sur l'uuiou lihre el sur le mariuge ~ Personnellement, je m'incline respectueusement devanll'union libre, taules les fois quc, par sa persistance et par sa dur\'~e, elle n'a pus le curactere d'unc union occasionnelle, car alors 1}lIepeut égaler le mar·juge lui-même par sa moruliló ..... t< Puisqllc les I\poux qui so sont librement unis l\~ sont par lu purole donnée et non par' Ic lien légal. « Mais je m'empI'esse de proclamer - el c'est h le fond Ut) notr¡! pensée - que l'uníon libre, en général, pleine de séduction pOllr la femme, l'st, en IlIémt) temps, pleille ue pér'ils. Pal' l'union libre, la ftllllllle est livr('o Sans défense aux capriœs masculins. Par l'union libre, si la femme peut conquérir hÙtivement line pla('(~ i11l foycr, clIc n'y a jamais. sauf ù'llOnnl'ables exceptions, qu'uno place pré('uire el 1111mili(·e.Prl~c¡li!'(~, dans la jeunesse où clIc tient sa place de sa p¡;rissable Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 50 LE MAillAGE ET LE DrVORCE ilE llEMAl\ beaut(;, et humili(~è quand vient la disgl'àce de râ~e, cm' alol's, clic tient s~ place de la pas~ivit(; de 1'I101Ilme, ou, ce qui est pis, de sa pitié ~ « Nous aYons rêv6 pour la femme un autre avenir, un autre l'l'de, l\ous' voulons, en lui donnant l'égalité économique, cr.LLeégalité sans laqueHe les autres droits sont de ridícules chimères, lui permettrp (fêtre maîtresse d'elle-même, de développer librement sa personnalité, de l'(;gler librement sa vie, par l'accord du double vœu de son clJ'ur et de sa yolontè. « Et jusque-IÚ, jusqu'au jour cù eeLLe idée aUl'a triomphé, jusqu'au jour où, suiyanl la grnnde parole de Beaumarchais, la femme ne sera plus considérée comme « mineure pour ses biens et majeure pour ses fautes ", jusqu'aujpur où nous aurons fail cela, et sans qu'il yait la moindre contradiction entre nos efl'orts présents et notre idéal lointain, Hon seulement nous maintiendrons le mariage, mais nous le fortifierons, (~ar il est la ¡.;arantie suprême de la femme contre le caprit,c de l'homme, car, pour la femme et les enfant;;, il est la t:it~ldelle viyuntp- dans laquelle la mère doit s'enfermer. » On voit le chemin parcouru pendant ces trente dernières annl;es ; il est considérable, Nous voulons fortifier le mariage, et non le détruire, pal'~e que nous estimons, avec des écrivains féministes de grand bon sens, comme Mme Henri Schmahl, que le mariage est, pour la femme, une question capitale el qu'il importe par-dessus tout, [,our elle, de savaiI' s le mariage de l'avenir lui assurera, comme lípouse e" comme mère, lÏndépend¡wce etla dignité que sa personnalitl~ nouvelle exige et qu'elle ne trouve pas dan" le mariage actuel. A.insi que le dit Mme Schmahl clle-même : Il Il resll: Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia NÉCESS1T'É !JE l.A Hh"OHME ))Ii MARlAI;E ;;1 à corriger les lois el à le~ metlre en conformill" avec les mœurs el les besoins nouveaux, .. Cal' d(\ ¡':lvI'nir du m'll'iage dl~pentl le salul du t'oye\' el dl~ la r¡ullilk. )) « Quand la femme est riclw, obsenait 1I(1I1'Y 1-'011lllli(~r, elle se marie assez fat:i\(~rllenL el It' mari¡¡~t, ¡di assure son pxistlml'l~ mat('l'ielle, réSel'\ï' t'ailt· ¡HIUl' It,,; IJI'u';'1ues accidenls linanciers et pour les t'I!'"ndrelllt'nl,; si fl'érIllent:; en noire pays de grand luxc rl d¡~ 1'00'l.UIWS l'apitl"s, mais mal ;hsis¡~;;. ~rulrm('nt, le lllari¡¡;.:(~ d'argcnt, I't\gle prcsl{lw allsolue dcs h¡¡utes d¡¡sses el de la hourFcoi,;ie riche, porte l'Il lui. pal' son ori~ine lIlL'lIle, des g't'rlllps de de~lrurlion et de 1I1alhl'ul'. Les f(·mmes n'y trO\lvl'ld. trll!J ,;ouvenl Ilnp existrnt:(' toll~l';d.!(~ <Jllt~ par des l't~signntions lourdes Ù parler, ou P¡¡I' des t~ompromis blÜlllilbh·s el hUlIliliants. Quand .it~ songl\ il cette d{'linition qu'on a donnée du mariagp Ildinition il la(¡ualle sourit nol\'c cspI'it ga\llois), (¡u'il 1'';1. :c \lnc inslitution lJt~t:l.·ssail·r trmpt"l't"e pal' ]'adulti'l'l~ ", ,i(~pl'()uvr une tI'islps,;t~ iudi¡.;-nl·'('. Cal' le Illal'iahl', ¡¡iusi cntt'ullll, n'l'st qU\l\lC dOIlIPur il laquelle nulle rl'mme lit) St) ('(~,;ihll(,l'aiL SilnS l"inconscienle t'uI'l'uptioIl ail !10!h ont. fait desu'ndrc ]'alayjsulI~ pl Je milit,u. « L(~t;¡' de mariag(', qui reslc slljl{>¡'icul' ,;ol'ialenH'nl. n'est donc pas lO\ljOll!';; pour l,~s remnws !lB ,',lilt 111~Ul'eux. Eur-o\'c Ics filles 01' hourg-t'oisie, hit'Il den',cs Illais :;ans dot, ne p(~uYenl.elles pas loujou!'s y atteinlln'. 'Juant aux fi!les pauvres, lorslluïl leul' al'l'iYt~ dl' ::il' ma\'ier, elles sont, six ou sept fois sur dix, les "idimes de J'alcoolisme h!'andissaut dans la das,;c' oU\Tii-l'l', dans une efl'\'oyable propOl'liou. Oue :-.i elks veuleut gu.p;ner leur vie par le travail, en race de 'luelk~ dil'liculll~s ne se trouvent-elles pas '! (¡u fail grand bl'uit. Ùl~ quelqll('s t~entaines, de quelque;; millip\,s dl~ fml1lnes, si vous voulez, qui ont cOIHJ.uis le dI'oit dl' hagncI' leuI' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ;,2 LE MAI\IAGE ET LE DI\"OIlCE: DE DEMAl;'; vie dans des métiers, jadis réservés aux [hommes journalistes, téléphonistes, typographes, médecins, Mai¡:;l'ouvrière, qui représente l'immense majorilé des travailleuses féminines, voit chaque jour disparaître son labeur manuel devant les progrès dumachinisme, C'est une peau de chagrin qui se r(:trécit à chaque découverte de la science. « Le propre du monde féminin eontemporain, c'est l'hésitation et le regret. 11n'y a guère d'honnête femme qui ne trom'o, à quelque heure mélancolique de sa vie, qu'ellc a trop sacrifié aux idées acceptées par la société et qu'elle a. trop cher 'payé ce lJu'elle a eu de respectabilité. Et je erais aussi qu'il n'y a guère de femme libre et de courtisane qui, entre deux fêtes, ne pleure de ne pouvoir entrer dans Ile monde régulier, dont quelquesunes forcent les portes par des mariages, La vérité, c'est que les lois civiles et sociales, n'ayant plus une sanction religieuse suffisammentJorte, sont battues en bl'èchc de tOlItes~parts, » Irons-nous aussi· loin';qu'Auguste Slringdherg, le célèbre dramatistc du Nord, et dirons-nous avec lui: « Je suis pour la suppression absolue du mariage dans l'intérN de la femme et de l'espi)cc en général, car aucune loi extensive ne pourra jamais sauver une institution corrompue, basée sur l'hypocrisie et l'égoïsme. Maintenant, une réformeaussi importante demanderait une réforme de la Société et de l'éducation de chacun. Tant que le capital sera tout puissant, on n'élèvera que des petites bourgeoises insignifianll~s, pour le mariage, des ouvrières ou campagnardes abruties par le travail, pour la. prostitution, et, d'un autre côté, des hommes qui ne ch('~chent qu'une chose: exploiter les premières el joui!' des nutres 1 » l~videml1lent non. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia NÉCESSIT¡:; ilE LA ¡d;FO/,)IF; Dl' MAillAGE :¡;¡ « Lll mieux, seloll ~J. Jules Bois, serait de lravailler à la réfl)l'me du mariage, d'en faire une as;;ocialion sage, prud'~nle, jusle, loyale, oit la femme lrouverait enlin des droits égaux tteellx de l'homme, association donl l'adminislrateur et hl ehef ne serait pa~ ohli¡!;'ltoi. renwnt rJlOmme, par ce seul fait qu'il est homI1le! Il Malhcul'eusement les meilleures lois rl'~alise/'ont peu ùe progr'Î!s pour la transformation (\11 mariage, tant que ]a fl~mmc n'aura pas suffisamment développé sa consl'ien(~e. ,Je n'ai cessé (le le I'('~pélpr dans 1'/~'ce llIJU1'I!1lr. et dan,; de r(~cente" ~onfél·ences. Tant que les pré~ jugés r.!gneront sur ré(\¡l(~ation dèS jellnps filles, tant qu'unl' l'orle inslruction, secondée par II/lC éducation e1airvorantc, et par IInc certaine connaissance de la vie, /lC leur aura pas appris il se suflire il dles-mémes, s'ill/! faul, au ]ieu dp eonsid('rpr la chasse au mari conHIlI' ]cur IInir¡ue (~a/'l'i¡!rr., il y allra pr.u d(l llIaI'iages sorl.ahlr.s: les soufJ'rancl's etles plaintf'sne s'arrderont pas. La femme ne veut plus se stlumettre C0Il111Wautrefois; mai" est-clic clt'~jitprde pour rindépendaUt~e'? Celte crise intermédiaire qu'elle tl'ilverse est, je (~rois, ]a cause ]a plus clirecte de l'universel J1H~;'onlentemr.nt soulev,~ I'(fntre l'union ]Úgale. « La solution lente, certes, mais plus sÚre et plus pratiquc que tout autre, me paraît pouvoir se rÔsumer (~n deux points; l° Donner à]a femme, par des lois successives, des droits égaux il. ceux de l'homme clans If) mariage; la liberté de Kérer ses biens, sa conscien('e, sa personne et ses idées, le droit cle tutelle pour ses enfants, droit confil'll1l> par I'Üducation et la protertion meilleure qu'clle pourra leur apporter, du fait (IU'ellc aura pu par elle-même d(>velopper et amüliorer Sil propre personnaUté; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ¡il LE MAillAGE ET LE DIVORCE DI: DEMAIN i" ])onner ¡'l la jeune fille et il la femme toutes les possihilités <l'instruction, de métier et de travail, leur facilitel' l'accès il la vie extérieure, même à la vie publique, afin qu'elles deviennent autant que l'homme, dos unité" sociales utiles à leur.~ familles et il la ci tl'~(1 " » C'est. parce que nous concevons le mariage comme UIW mise en commun de deux bonnes volontés et de deux responsabililés libres, que nous réclamons énergiquemenl, pour la femme comme pOllr l'l:OlllIlle, cette égalité de droits et de devoirs qui, seule, peut assurer au mariage \lne valeur nouvelle et durable. Cf' n'est trop souvent aujourd'hui qu'une entente al'parente d'intérêts et de convenances, un désaccord r(~el et profonù de sentiments et ùe pensées. Que de mauvais mariages résullent de l't"ternel malentendu entro l'égoïsme invét(~ré de lïlOrnme, et la passivité plus ou moins inconsci(~nte de la femme! Il ne suffira pas, hélas! d'ell'acer de la loi quelqucs injustices, d'y insufllpl' un esprit d'équité: il faudra encore et surtout qu'une éùucation nouvelle et rationnelle éclaire et fortifie peu à peu l'Ùme féminine (2), sans omettre d'améliorer la nôtre, bien entendu. A l'homme ùe ùevenir plus désintéressé de la question d'uq~ent, d'avoir le courage dl) se marier jeune, (1 Î " IJuel excellent conseiller un honune ne trouverait-il pas ,Iarh sn f,'IIIIIl" ~i l'Ile savait l'l'm,cr! »- « La remllle b plus parralle, >il1i\'ant les i,li"" ùe I'édul'ation ¡edu...!le, LÜs,a, son partenaire i.'ok d'ms les dangers de la vie, et lJientÙt eourt rb'lue de l'ennuyer, » (Stendhal, /Je l'amou/', page ~II~,) (:!~" I':u' l'èdul':ttioIl aetneJlI' des jl'UIleS 1iJl6, 'lui est le fruit du hasal'à et <luplus sol orgueil, nous lais:oon, .,isi,,,,, chez l'lies Jes facullés les plus brillantes et les plus ril'/H's en bonlu:ur PIlUI' t'lIes-1I11~'Il11'~ et pOl1l' nous. (Stcndh; l, IJ¡' (fllJlOlll', p. Hiti.) \, T\Hlte:-: llí¡:-i ilh~t,S :-'\11' lES feIllffiCS l1tJllS Vil'UOI'Ill l'Il FraOct' du call~ch¡slJ1C de ll'()i~ s·ous ... )) l¡'Lem, Il. lVV.) 1) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :liF.r.ESS1Tl~ IlE LA H¡:;FOIDI~~ Ill: ~IAR[AGE :;:; selon son cœur, au lieu de chercher la bonne, la nwilleure atrai\'l~, qui n'est·;si souvent que la pil'e el 'lue la plus honteuse; à l'homme surtout de reconnaître dans ecUe ({u'il épouse, mif'ux qu'une /'O\llpagn[~ de plaisir,; el J'habituJe,;, de J¡"sirer en elle l'amie, l'as,;oei(~e sÙre etloyale, (:JI1C;\Il'icl' premi¡~l'e (lr~s enfants. C'est ce noble d/"sir que Lucien MïLlllfeld lit yaloir dans une /I'UV1'I~, au sujet Ile laqnellll ~1. Paul Adam 1;(,l'ivit r{~f:l'rnrnent : « .\u conr;:; J'un admirable livre, L\swci,!e, le ~rand l"l:rivi\in mOl'l ttlul. jeune, Lucien Mïill1'elJ, a d(;montr(~ qU('lI[~ puissilncp pouvail aClJul;rir dan~ le monde modcme un couple d"pollx laborieux, avides Je faire triolllphe!', aycc ses C'/¡;lnces paz,ticulières, ItlS idl'cs Jont il estl'expression hnmaine, Celle bihl!' du mariage e:itutile ;'! I¡l'l', Elle enseigne <lUXsentimentaux, incapables de vi\'l'I' lillres, solitaires et volnges, quelle sorte Je t¡(che ma¡!;i:itrale savent accomplir les maris el les femmes Jans \ln esprit de l, cr(,ation Il "" Quc l'homme apporLe Jonc fl cellll /I'U\'l'e d'ell'ol'l.s eflllllllllns eL J'intime solidaI'iL(', unI' conscirnl'e plus haule de Sl~:i dl'yoirs ,\ lui, Ù(~ ses Jroils Ü elk, Le maringe n'l'sI. si violemment. allaquÚ flue parce /[lle son imll1oralit.('~ Jonnll pl'Îse :1Il sarcnsme el au hl¡\me. Tout c(~ qui le moralisera lui donnera l'han(:[l de dUI'(;P el de f{)l'I:e; toul el' /lui le d(lconsidl;r(~ra, COll1llW le diw)!'Cc' ncluel, l't'l'a l[~ jl'l! de l'union, non pa,; lil,re, mni,.; l,I"'I't,til'!'. <>lIl'-r.i a déjà de nombreux pal'tisan:, qui, las d'alLend!'!.~ de:; lois la libéralion, J'ont. demandÜe il leur seIlle f:onSl'¡f'nee. <)uelqups-uns se silnl mont!'!.;::; di¡.;nes ùe l:etLe nb,.;olul~ lihert,'" pleine. lIwnL <;Ollscil'nl..; d,'''; !'esponsabilil¡"s graves qll'elle COll11) \1. 1',,"1 At!:llll, ¡,II .1fond,' ,l,' /'flJl/O,"', l" 12. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia poz'le, et mt~me ont su donner l'exemple ù'une moralité extrÔmement l~levée. Tel le grand r~lisée Reclus, adressant à ses filles et à ses gendres, le jour de leur mariage illégal, celte allocution 1Ij(~morllble : « Les enfants bien-aimés qui nous con\'oquent pour nous prenùre illémoin de leur union, se marient dans la plénitude de leur liberté; ils ne vil~nnent point demander hnotre parole une confirmation de celIe qu'ils ont prononcl~e dans le fond du cœur. Leur tière volonté suffit, mais il leur plaira certainement d'entendre la voix du père Ù l'entrée de celte vie nouvelle qui les attend. Il VOUS rendrez à ceux qui vous aiment celte justice que leur tendresse n'a point été tyrannique. Dans ce groupe de parents qui vous entourent, il en est qui eussent préféré voir votre mariage accompagné des cérémonies légales; peut-être même un certain serrement de ('<pur s'est·il mêl(~, chez quelques-uns d'entre eux, à la joie que causait votre union; mais lous VO\lS ont respectés, aucun n'a voulu vous obliger à suivre ses idées: au-dessus de la divergence des opinions s'est maintenue l'intégrité de votre droil.. L'épreuve n'a servi qu'à nous rapprocher les uns des autres et à nOlls faire aimer davantage. Les pères et mères ont senti dóubler leur tendresse, les fils el les filles ont senti croître leur dévouement. Restés libres, VO\lSn'en Mes devenus que plus aimants. ti Encore en ce jour, vous êtes vos propres maîtres. Nous n'avons point à vous demander de promesses et nous ne vous faisons point de recommandalions. Vous êtes responsables de vos acles. » Nous n'entendons point nier la force de tels senti- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :'iÉt;ESSlTé !JE LA RÉFOIlME DU MARIAGE ;) I nwuls d ùe lelles jd(;t~S; nOllS les cstimons sculcllwnl extrêmemenl exceptionnels. Bienheureuses les familles oÜ de telles eauses produisfmt de trIs cHels. Nos arri{~repctits-n,;veux en seront encore, h{Jas! à les compter. Le mal'ia~e Il"~al, '·ertes. n'a pas, ipso /¡¡rlli, le priviF!ge de l'amour profond et durable. Et il ne l'aura pas tant quo les {'poux ne sc seront pas transfol'lnés, selon le vœu de :\ora. il tel point que leur « union devienne un t'I'(I; maria¡;e. " Mais il offre des garanties, une manière de sL'clrit(: nl'ccssaire encore au plus grand nombre. :\OU5 p:~llsons d'ailleurs que cc mariage, amélioré par unc loi nouvelle etrL'cllement humaine, peut comporter la Iiber:{·la plus étendull, temp(~rêe seulement pal' les n(~cessit(;s úes justes relations sociales, En d'au\¡'es lel'mes, nous prétentions quI' la liberté v(~ritable, effectivc, peul, tout aussi aisément que la tyrannie, s·or~aniscr. L'antiquik a sllbi les lois de Dracon. Il n'c;;t pas impossible que nous connaissions un jour d(~,; lois ratiooudlrs, libérall~s, souples et équitables. Nolrf) conception modcl'lle du droit scmblerait dcvoir nous y conduil'c. :\Llis combien songent il la nécessi[{~ tle plus (ln plus pressante tir ces lois, depuis si lonteml's promisl's. Combien surtoutles préparent? Ainsi le mariage ne peut plus être « l'adultère l(~gal fond(: sur d'abjects intérêts », que tant d'écrivains et de sociologues s'achal'llèrent il tlétrir. « SnI' la ¡.çrandc roule de la vie, disent les ;\Iargllcritte, l'homme et la femme doivent marcher la main dans la main, coura~cusemenl, avec confiance el tendresse, s 'ópauIan t ci 'un (;gal dévouemen t. Sou hailan;.; qu'ils aillent, pderins il cheveux blancs, au tCI'mc du voyage, jusqu'aux eontr{'es rnyslél'ieuses d'oit l'on ne revient plus; mais si le malheur veut qu'ils cessent de s'aimer, dc sc comprendre, s'ils se trompent, s'ils se blessent, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia i>H LE MARIAGE ET LE DI\'ORCE DE DE)IAIX s'ils s'outragent, ne les condamnons pas il traîner comme des for(~ats le boulet de leur double haine. Brisons leurs fer". Leurs consciences, leurs cœurs, leurs chairs ne peuvent être asservis; la route est large; qu'elle soit libre! ,) « Le mariage est donc plus insupportablr. à la femme qu'à l'homme'? se demande M .Iacques Flaeh. Oui, le mariage, tel que nos mwurs et nos lois l'ont fait, une union où rarement la jeune fille est mise à méme de choisir, en pleine indépendance d'e:'prit et de eœur, où il n'existe pour les époux ni égalité de droits ni {~galité de devoirs, où la femme, au lieu de devenir l'égale de l'homme, devient son inférieure, souvent sa victime, où elle doit la fid{~lilé sans pouvoir l'e:<.iger en retour, où elle perd il la fois sa capacité juridique et la libre dispo?ition de son avoir, où le régime du droit communcelui auquel se trouvent soumis 200.000 ménages sur 2!-lO.OOO qui se forment bon an mal an en France - est le régime de la communauté qui mel jusqu'au gain de la femme il l'entière disposition du mari, si bien que la fenune, dans les milieux ouvriers, en est souvent réduite il demander à l'union libre la sécurilé que pour son avenir l'l celui de ses enfants le mariage légal ne lui donne pas. Voilà où, selon moi, la Róforme doit parler. C'est-il-dire qu'elle se lie étroitement Ù l'amélioration de la condition de la femme, à la refonte de nos lois, sur ce très grave sujet. CeHe amélIOration, ceUe réforme, j'estime' donc "- n'en déplaise à heaucoup de nos gracicuses féministes el de leur~ émules de l'antre monde (je parle du nouveau, croyez-le bien), - j'estime qu'clIe doit se fairc non pas aux d(\pens du mal'iage, mais à SOli avantage, el je eonclurai en disant que le v{~ritable intérêt de la société n'est pas dans l'avènement tif' l'uniou libre, mais au contraire ùans la reR(~n(~ratiOri Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ùu mariHgc, sa rég(\nl~ration lointaine par la poursuite (~n commun d'un iùéaluwilleur, sa ('(;¡.;énération imml~diatc pil!' plu;; de prudence avant, plus de constance aprils, el surlout par le l'eJèvemellt de la femme au niveau du l11¡lI,jdont die doit l'eù(~\'enir, comme dans nos chansons de geste, i'égale etl'usso¡;iée, pel' et COffipayne " La nllle plaisante, - elle n'esl pas déplad~e dans un sujet qu'ou a par (¡'op dl'all1atisé, - nous est fournic par ~1. E, LintillHl.c, dnn,; une Icttt'c adr(~ssée il M. ,1. ,Ioseph-Ilcnaud, cn réponse il I\:nqnéte de celni-ci sur la faillite du lIlaria¡..;e : (( Je ne vois, llil-il, (IU'Une moditicittion il apporler il la forme présente du mariage, et celte moditicalion, ¡;'est - et je n'ai pa,; (le fill(~ à marie!' -- c'est l'aLolilioll de la dot, ùe la ¡.;r'o,;se dot, si V(lUS voulez, Elle dl'~g-raùe J'épousenl' ù'ahord. Ellc dépra \'0 l' ("pouse SUl'tout. « l.a pl'ste du foyc!' moderne, c'c,.;t lï:pou-ie dot(;e, (:\;,;t J'II,C'''' dlllll/fI, Elll~ éLuit au,;"Î l:dlt: d(~l'antique, Planll: <'l 'l"rence l'avaient dit aVHIlL1I11ui.Ce n'l'n \':-it pas f!loil1:i vrai, » « La COîlllîlunaul.t':, a {~c!'it Emile Arallas, es! peutdl'C le pir\' I!'orn¡>e-l'ú'il qui existc dans nos lois ..• Cette ¡;urnmunaul": aLusive eL lllenSOIl1-í0r'~,oÙ souvent la feml\1(~ apporte tout ce qu'die possl'Je, tuut ce qui constitue Ic fonds commun, uÙ clIc IlC pent dispo,;er qn'ayec la permission du mari qu'('lle a enrielti, el dont elle Il(' sort q\lc dépouillée etl'uillée. » Il I!IW pandt pas, disuit, d'uutre part, l\L nibot il la ~f){:idc\ de ¡';gislation compü!·(',e de Paris, q \le les chau~elll'~IIts int¡'oduits en An¡,lelerre par les lois dl! 'lSill et Je IHH:2 coincident le moins du monde avec un alraiblissCllwnt de l'esprit de famille, el e'cstll1êllW IInc eha.':'>eeuricuse il remarquc!' que les puys qui professcnt Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia liO u; MARIAGE ET LE IHYOIlCE ilE IlEMAI:\' le plus gl'and rcsped pour le foyer domestiquc, ont dé les prcmiers à réaliser l'émancipation totale de ln femme dans les actes de la vie civile (1). » Toutes les manifestations législatives modernes tendent, avec une égale nettetf;, à assurer à la femme mariée une plus grande liherté dans le marillge et une s\\curité plus complète dans la déf.;nse de ses intérNs économiques. Ces manifestations sont les premiers symptômes d'une <\mancipation progressive de la femme mariée, à laquelle nous entendons contrihuer de tout notre pouvoir, par la proposition d'une ¡'éforme complète des régimes matrimoniaux encore en vigueur. Nous croyons que les solutions que nous présentons sont propres à amener quelques améliorations dans la vie conjugale et familiale de notre pays. Leur adoption, d'ailleurs, n'aura pOlir e(fet que de nouS faire rejoindre, un peu tardivement, maintes 1t'!gislaLions étrangères, dans une voie oit nOllS eÙmes jadis l'honneur de devancer tous les peuples ... Qu'on en juge plutôt. in I.a /<'¡¡WIC dCl!alll le l'ai'/emelll, I.ucien '-ullle, p. 2~~. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia CIL\PITIlE III L"~X<lln()ndes principales I(~gislalions européennes démonlre l'cxistcI}('C (:ertainc d'une proportionnalité pre,.;que muthl'matir¡ue entre les facilités aCI'ordées par la loi nux époux à I'¡~garll du divorce, d'unü part, et, d'autl'e part, la capacité ùe la femme mariée et J'importanœ des droits reconnus Ù U:pollse soit sur ses biens per:-.onnels, soit sur les économies rl'alisées penùant la dul"]c ùe l'assodation conjugah~ ',1), Le n')Uveau Code civil tll/ellt(wd concède ù la femme mariée une autonomie beaucoup plus acceutuée que le droi t fl,tm¡'ais, .\u mari allemand appal'lient : « La décision úans toutes les affaires intéressant la vic conjugale»: mais cette décision n'est pas obligatoire pour la femme, si elle constitue un abus des droits du ma¡'i : (Ir: plus, l't~p()nse a " le droit clIc devoir de diriger le ménage commun; ell(~ est obligl'c au travail dans la tenue du ménage et dans ],~s atraircs du mari, lorsquc ce lravail est d'usage Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MARIAGE BT LE llIVORCE nE DEMAIN d'ap['ès la situation (les l'POUX »; elle doit cncore, {(dans la sphère de sa maison, prendre soin des atraires du mari et de le repI'Ósenter: et les actes juridiques qu'elle 'fail dans cette sphère valent, comme s'ils étaient u\'l:oll1plis par le mari, à moins ql1'~ les circonstances n'indiquent le contraire; le mari peut restreindre la capacité de la femme quant à la gl~slion du ménuge, sauf appel au trihunal de tutelle (1). » La femme allemande, « pour disposer d'un bien appol'l(í Cil mariage, a hesoin de l'autorisation de son mari» (art. t:m:;); cependant, les articlesl WIi el suivants la dispensent de l'autorisation maritale dans un grand nombre d'hypothèses, autorisaLíoll (lui serait nécessaire il la femme fran~:aise, no'.amment : « pour accepter ou répudier une suecession ou Ull legs, pour renoncer à la réserve successorale ou pour la confection de l'inventaire d'une succession à elle dévolue, pour refuser unc offl'e de contrat ou une donation, ou pour faire un aete juridique à l'égard de son mari. » Enfin l'épouse aLlt'mande n'a besoin de nulle autorisation pOlir eXc¡'cpr une industrie ou un commerce. D'un alltre côté, lc Code civil allemand rejette comme régime de droit commun lIotre eommunauté légale et même la communauté rÔduite aux acquêts: le régime qu'il adopte est un mélange de la séparation de biens et du r(;gime de lion communauté, (lui laissc il la femme une grande liberté d'action (2). Le divorce par consentemcnt mutuel n'est pas admis dans le droit allemand, mais le divorce par la volontl'd'un seul et pour cause déterminée s'obtient bien plus (1) Code civil aUeman,l, (al'tides 1:;:';.;\ 13:i'i.lraduits de la (il'ass(~l'ie). (2) Stendhal e,til"ail 'lue l'Allemllgne est k pays plus ri!) mal'iagcs heureux. l'al' Haolll olÍ il yale Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MARIAGE ET LE Il¡VORCE A L'(:TIlANI;EH li:¡ fadlcmenl qu'en France; en dehors des cas d'adulli~re, d'attenlat à la vic, de démenc() incurable et d'abandon du domicile t'onjug'ul, un des époux peut, aux termes de l'article i3liH, « demander le divorce lorsque son conjoint, par la violation g'l'ave des devoir;; du mariage ou par sa conduite déshonorante pt immorale, a ('.aUSI·~un trouble si profond dans les relations eutre les <'pOIlX qlle la continuation du mariag'e ne selJlh'c plus possibleJ. )\ La r(:dadinn élastique de cetl(' f{)l'lllule·, qui se rapproche sensibll'~mt'nt du texte proposé par :\DI. :\1 argut'l'j tte, rlans leur projet sur l'é!aI'gisselllenl ùu divol'cc, permet ainsi au juge ù() prononcer Je ùivorl:c dans bien des cas oÙ il serail repoussl; par les lI'ibunaux fl'anl.'ais. La pro(~l:dure allemande du divorce esl du reste inlinimcnt plus ;;imple que celle mÚmc qui résulte en France de la loi du IH aVl'ilIHHli, Eu .\ 1l!J11'I1!1'l7J, la loi du IR août I HHi, en refondant le,; lois antl'~ricures, compli'le I'l'rnancipalion de la fcmme : L\nglaise mariée csl capable d'acqu(·rir, de ùl"lpnil' el d'ali(>nel' par testament ou aulrement tous ses hiens, meublcs el immeubles, comme si elle n'était pas marit',ù et sans l'intervention d'tll1 tuleur quelcon'lue. La même loi reconnait il la f(~lI\me le droit de COR:if:rVl'rCOIIlIl1(~ sa propriété sépal'¡:'c et d'en ùisposer Ù son ¡':'TÚ tous lcs biens, meubles el ill1l1lcubl('s qui lui appartiennenl ail jour de son mariage, ceux qu'clic <let¡ Uil'l't pendant. la durée d() l'association conju¡;alc, y cOlllpris tous gages ct salaires, les produits de son (~OIl1mc::ee 011 ur. son indusl.l'ie, et l'HU:'\:ljui lui adviennenl pal' succession, donalioll ou legs (1). Le rt'gimc légal l\', de la tl'a<llldil.lJ1 {'¡fli,'III/ioll ,l,' l'eU" COlllpIU(P, l(Ji rlans le llull,'lil< ti" III Suci,'/é l. Xl, l'. H:l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia li.1. LE 31AHIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN anglais est donc le régime de la séparation ùe biens; il e::;tappliqué sans restrictions. Le divorce, réglé en Angleterre par les actes du 2H üoût1S;J7 et du 2 août 1858, ne peut être prononcé que pour des causes déterminées : l'adultère de la femme ou du mari, la cruauté (c'est-à-dire les excÙs et sévices d'Une certaine gravité et même le refus de fournir à la femme les objets nécessaires il sonexistence) et l'abandon sans excuse pendant plus ùe deux ans. Mais une loi récente, en vigueur depuis le 1" janvier 189ü, organise une procédure rapide pour certaines situations spéciales ainsi déterminées: 10 Le mari a été condamné, pour sévices envers ~a femme, il une peine dépassant deux mois d'emprisonnement: 2,0 la femme a été abandonnée par son mari ; :~ola femme a quitté son mari il la suite d'excès /'éitérés ou de refus délibéré de pàurvoir il son entretien et à celui de ses enfants mineurs. D'ailleurs, une vive agitation se manifeste en Angleterre pour faire dispa/'aitre l'anomalie qui existe entre la capacité et la liberté de la femme mariée et la sévérité relative de la loi sur le divorœ. Le régime de dl'oit commun, en Autriche, est le régime dotal (1). L'usufruit de la dot appartient au mari; cependant, si cette dot consiste en argent liquide ou en choses fongibles, le mari en acquiert la propri(~té. Chacun des époux conse/'ve son droit de propriété antérieur au mariage et n'a aucun d·rait, soit slIr ce que l'autre acquiert, soit sllr ce qui advient à cclui-ci d'une maniÙre quelconque pendant la durée rle l'association conjll~ale. JI y a présomplion )(!gale 'lile la femme a (1 I;ode •.ivil aull'Îèhien de 1~11. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE :IIAIHAGE ET LE [)l\"Onn: (i5 A L'¡hRA:\GEII confié il son mari, comme;;' son représentant l'adminislration de scs biens propres: mais, l':'gal, à cet égard, le mari est considéré commc un mandataire ordinair(l, Aussi. le ["(;~ime ll\gal aul¡'ichien est-il lrès différent du ¡'('gime dotal fran(.~ais, sauf pour la portion ùu patrimoine de la fCll1me qui forme l'objet dunc de dot. !l'autre part, Il~sAUlI'icilicns non pell\'rnl ohlt'nil' le divorce pOIlI'(les motifs graves e'" les lt'ibullau~ sont autllris,',s ¡\ prol)oncer la ùissoluticn du mariag-c il la demande dps deux (~POUx « pour aversion invincibl(', )) constiluli(,n catholiquc,; La ¡Ir'{9ÎIIU,? droit fra/wais rl'ginw dl' la nou plus a C!lU sur sen(' le,; l'i~gles l'al' le et sIIr lc l("gnlt~: elle lI'a l'as modifié d,· l)olre COd¡l civil sur h~ !'autol'Îsalioll <:fllIlmIIU,llll,' ln l('xt(~ primilif I.it cne,)re, l'al' cOllséqupnt, divlll't'(', maniai l'l lit r()['rnUl(~r5 m:ll'italc Ir. t'I'¡~ill1(, pui,;,;ant~t~ lJ)i1"ilil]n Sl~ tl'lIll\'t'1l1 mall'Îl'II ¡UII'· monil~ an'l' la lui du di\·()['('P.. En out/'(~, I'p.xcdlclll{~ loi' du:1O a\Til lH!lIi pe¡'met aux h0Il1I11('S tlt' plus dt, \'ingt-d,un ans, df) sc marier « SI/liS lli'II/I' Il ¡j,',llilllli'I'" 1,· CUIIS"IIICII/,',,{ ,l,: {"I/I'S })Ill'(,llls ;, 1;' II Eu 1,'s}W:I'/l', ;'1 défaut de eontrat, les époux sont répulés l)l;Irié~ S,lUS le r,"gimc de la comlllunauté d'acquds :~" La feIllm(~ ('st souIllise de la fa/;on la plus droite Ù la puissau{'e marital!!. La loi espagnoll) ne (1) v. ~) Code }p;-; ])f/t'}(II/.'Hf" l'j,il du:H fllt juillet '·¡'(J.ffi/·' ISs~', .•• ·• l~HlX. p;tg:n ";,'1:;.) 1'''1' Le\"'. (St'pft'rllhrt"\ Ir;lIluit Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia lifi LE MAHlAGE ET LE DIVOncE prévoit pas le divorce, de corps • elle n'admet DE DEMAIN que la séparation ... Le Code civil italicn impose il. la femme l'autoritÚ maritale. Il ne détermine pas de régime légal; il s(~ borne à organiser le régime dotal et le régime de la communauté qui ne peuvent être que conventionnels. La doctrine et la jurisprudence admettent qu'à défale', de eontrat le& biens de la femme sont régis par ki principes de la paraphernalité. Les, deux conjoin', doivent contribuer aux charges du ménage, chacun (Il proportion de sa fortune. La séparation de corps c,t seule admise en Italie. Mais le Gouvernement italíen a pris l'initiative de l'introduction du divorce dans la législation et il paraît décidé à faire triompher procJwinement son projet. Le reglme de droit commun est, en i\'01'/:,?rjf?, le régime de la communauté de biens. Toutefois, ccl.le communauté diffère essentiellement ùe notre communauté légale : ellc sc compose de cc que les époux déclarent y apporter, et des produits de leur travail ou de leur industrie; elle est administrée par le m¡,ri, mais celui-ci ne peut, sans le consentement de sa femme, en aliéner plus du ùixième à titre gratuit, et le consentcment de sa femlllc lui est inùispens'blc pour donner, engager, aliéner ou louer des immeubles ruraux apportés pal' elle à la communauté; cJwque conjoint a, d'ailleurs, sauf clause contraire, l'adm; listration de ses biens propres (1), Les cau~es du di\<)rce (1) Loi du 19 juin 1888. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L~ MAHIAGE ET L~ (m'OHCE sont l'tldullère, l'abandon, les condamnations pénales; riser le divorce cn cns de t;poux, après une séparation reprès'~nlali(Jns faites par le autori Lés ci viles, A L'':;rIlANGEH li7 l'absence, l'impuissance et de plus, le roi peut autoconsentement mutuel des de Irais ans, préeédée de ministre du culte et par les ~\Ii\'anL le Cod(~ civil pOl'lU!lllis du 1,'r juilletIRfl7, la fClllmc esL sonmise il la puissanee maritale Ja plus l'igou!'eu~e, elle r('~r;ime matrimonialll'gal e~t cdui de la COI;l/nllnault'~ dc bi('ns du « mariage suivant la coutume dUl'oyaume ", c'est-Ù-dir{~ le !'égilllc de la eommunauV' de tous les hiens prÓsents et futnrs; sallf dans qud'Jlles t:as prévus pal' la loi, l'administration, taut de,; Liens de la cOlllmunaul(~ (lue des Liens propres Ù la femnw, apparti(~nt exclusivcment, au mari, Lc divOl'C'J n'existe pas cn Portugal; la s(;paration de corp" y c,;t seulc reconnue. Le r0f);irne lt"~al ('tnbli par Jp Code ci\'ill'USSC ('st celui de la ,,(~pa[,ilLionde biens ab,;olue. Les époux sont complètement ¡odl"pendants rlln de l'autr¡, ail point d(~ vue de J'administration ùe leur patrimoine personnel et chaeul1 d'cllx peut aliéner ou hypothéquer ses hicns comme bon lui semble, sans le consentement de l'autre. Cependant Cl) l,t~¡:{ill1ell"gal n'e,,!. g-u('r(' qu'uII r(-gimc lh('(ll'iIJlHl : ('11r('alité, dans la plllP,ll't d(',; l'as, le,.; ('poux jOllis,;cul ('Il Cl/llI1nUUùes bi(~ns appal'kuant à d¡;u;un d'eux, et ks ("Jnjoints se tr(luvl~nl ainsi soumis ¡\ défanl de (:onlral il Ilnc sorte de eommunaut(~ de l'nit. Entre personnes appartenant fi. la ¡'digion orthodoxe, le divorce peut ètre prononcé Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 6~ LE 10URIAGE ET LE DlVOHCE liE DE~[AL'i pour adult¡~re de l'un des conjoints, impuissance ou stérilité, dégradation civique ou absence; mais le divorce pal' consentement mutuel est interdit. En Roumanie, une loi toute récente vient de fixer. comme chez nous, lama.i~rité matrimoniale il vingt-etun ans pour les deux sexes et de suppr'imcr les actes respectue u x, La nouvelle l[jgislation du divorce prescrit qne lps Úpoux qui divorce¡'ont par consentclllent mutuel perdront chacun la moiti(, de leur f'Ol'tulle an IwoEt de lenr:; enfants; mais qu'ils en conserveront la jouissance jusqu'à la majorité de ces del'Oicrs, L'époux {'ontre lequelle divorce sera prononeé devI'a céder h ses enfants le tiers de son avoir cn nue-p¡'opriété, Le nouveau Code civil SllisSI? auloris(~ Ir' lllat'iuge h vingt ans pour l'homme et i\ dix-:JlIit ans pOUl' ]a femme, 11appl)l'le au droit commun lIue inn()\'alioll importante en l'l'quérant le consent(~m,~nt de la mère au mm'iage de son Iils ou de sa fille. La séparation de (~orps est reconnUt~ ('omme unr mesuro intrrm6dínire. Au bout de trois aus l'un des époux, même le coupable, pourra exiger ]a conn:l'"ion de eeUe st'\laration en divoree, si les callses du dÚsaceord subsistent encore. Quant au di\'orce, la Suisse est actllellement rn Europe le pays qui l'admet le plus largement (1). L'6pollx 10s\\ par el' divorce pourra l'xiger non seule· ment. des dommages-intéréts pOlir prÓjlldiec ll\at\'~ricl, (t) ~1. AlI'red ,',t1cn,.i, L'Application rl~ la l(Ji <il! 'Iit·o,·ce. p. :101. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE ~I.\RL\I;F, mais aussi unI) ET LE indemniU; DI\'ORCE A L'(:TRA:-lGEn sUPIMmentaÏ1'u (i!l pOUl' tort moral. Chaque époux reprend ,;cs biens qucl que soit son r(~ginw matrimonial. Eu prinÓpe, la felllme rCjll'enùra son nom d;~ famille. « La condilion liI)érall~ fail,~ ¡"¡ la femIlle suissfl dans le mari;q~f', d'a]'ri',; ¡,l rutul' COlI,' civil, dit (~nco['e :\1. Valen,;i, "PI'a dOllc l'Il harmonie avec la I,;gislation large du dirol'f:e. » Ln llli ,mf;dflisf~ reeonnall à la f(~nwlC mm'iée sa pleine capa •.il(·~ per,;onnellc, Elles cause,,; ùe llivurc,} admises pal' ('die Ini sont nomvreu,;(";. Enfill, pal' rordollU;lllCI~ ';llll\'eraine du;1 juillelHllIi, le priuce de JJIJIIIlCU a intl'oduitle divol'l:c dans les lois •.iviles de la P-I'iucipauté. « Le divorce, écrivait ùan,; son rapporl :\1. Houssel, cOllsdle¡' d'¡::tat - Porlalis l'indiquait au Tl'Íbunat 1',;1 ulle f'OlIs,;qllI'UC(~ du prillcipe ue la liherlé des cultes el de" ('ouScil!n('(!,;, (lUI' la I'l'incipauli'~ de Mon(1eo, de lo u'; les I~:lab de l'Europe, a dl~ la ])l'emière à prodallwr. » - Celte Pl'iu<;ipauté ya plus loin: die entend donnel' aux autre,; pays l'e:\.elllple des progrès kgi,;lalit',;, réalisés 7'I:ientili(llInmenL La Il;gislation, dit excellernmentIe rapporlcul' de la nouvelle loi, dans lous les pays (lui ont I'OllqJU awc la dil't'l:lion rcli¡.;-icuse, Il'e,;t plus guidc') par aucun principe redain; il est temps que l'esprit dil'edeur de la ~ciencl~ anime les institulion,; Pl prenne le gouvernement de la société humaine, » La nouvelle It¡gislation monl"gasllue « admet - avec l' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia iO LE ~IA (UAGE ET LE DIVORCE DE DEMA]" l'adulti~I'e de l'un ou l'autre époux, les excl~s, les sévices, les injures graves etla condamnation à une peine afflictive et infamante - des causes de divorce relevant d'un tout autre ordre : l'aliénation mentale, l'alcoolisme, )'{~pilepsie, la syphilis, ces efl'royahles lléaux de la famille et de la société )l. Celle innovation essentielle, proposée par le Comité de réforme du mariage dès 190G, a une importance considérable. Elle réalise bien « la plus hardie mesure de prophylaxie qu'on ait encore essayÜe pour améliorer l'espèce menacée dans ses sources ,). .. * Il n'est pas jusqu'à la prétendue barbarie musulmane qui ne nous donne des leçons de libéralisme. « La femme musulmane, une fois mariée, jouit d'une indépendance presque absolue, en matière économique. Elle peut possl~der elle-méme par héritage, par dot ou par tout autre moyen, et elle admini~tre librement tous ses biens personnels. C'est un bienfait diî fi la l)olygamie. On cont.:0it, en effet, que ùes régimes analo~nes à notre communauté, même r(~duite aux acquêts, sont impossibles dans un ménage qui, llígalement, peut être un ménage à deux, à trois ou m(~me quatre épouses légitimes et où il peut y avoir, outr(, les épouses légitimes, des concubines esclaves ell nombre illimité, mais dont les enfants sont, de droit, héritiers légitimes. Ainsi les droits économiques de la musulmane sont entiers (1). » (i) M. A. Th:tlalllas. Le Féminisme ¡;"", i" SPl'lclllhre i!lOG.) ... cO;lime ell Tw',/uie. (CA •... Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LEMAIlTAr.F.ETLEOIYORCEAL.ÉTI\¡\:-ir.ER 71 On peut donc conclure, avec le professeur Bridel, qu'aux points de vue numérique et du droit positif, la sÚparalíon de biens est le premier régime de l'Europe. Il ne cpsse pas de triompher à d'écrasantes majorit(\s, quand I~e !l'est pas à l'unanimité, à tous les congrès (i8f11, 1 !100, 1!JO:!). Ainsi. sauf quelques rares exceptions qu'expliquent facilement la persistance atavique de traditions nationales iJlYl~tél'ées ou l'opposition de la doctrine caUIOlique il l'institution du divorce, partout oil la loi consacre dL nouvelles exceptions à la règle de l'indissolubilité du mariage, clIc se trouve infailliblement amenée à angmentc!' la capacité de la femme mariée et il étendre radian de I'Üpouse dans la gestion des afl'aires du m(~na¡.;e, « Le fait, ùl~r.lare M. D{)pinay, parait démontré hislOl'iquernent et, pOUl' ainsi dire, géographiquemen', .':" » \ 1) /lceltl' 1//1 So Ir/l'iltI. fGIJ:L Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia CII.\PITHE LE l:O~IT(; llf. Rl~FORMC IV ne ~IAIIL\GE Sa constitution, Le Comité de réforme du maria~e fuL eon5Iitul'~ il. la suite d'une importante enquête, faiLe par l'un de nous (1; à {¡il /lias en 1nœ" sur un projeL de loi dÚ à l'initiali\'e du pl'ésident lIIagnaud, Celui·ri, s'inspirant de la pens(~e de M. Paul Hervieu, leq uel dans une proposition qui eut quelque retentissement demanda l'introduction du mot al/wu/' dans l'article 212 du Code civil « •.. poi. gIll',e d(~sable d'or jeté dans les yeux Je la justice en m,lOiÙrp d'ironie eL dl) défi » (~), .;Plui-ci, disons-nous assoria le moL (¿mOllI' ail maL )Jllu'ia:¡1' eL il en prolil<t pour donner à cc demier l'ampleur inh('rente il l'idél~ même Iluïl comporte et dégagée de toute question d'in· térêt. Estimant que le seul mariage qui commence el SI! fonde exclusivement sur l'amour est l'union « dite sottement libre ») que les législations antiques, plus posi. tives, plus réalistes que la nlltl'e, reconnaissaient « di· gnement», il voulait que ce « mariage ) fÙt constat: par l'oflîciel' de l'état civil et devint source de « droito familiaux », au moins au regard des ellfants. II voyail dans Celll~ rdol'me, unc réparation partidle de l'injm· lice cnmmi:>e cm'er::; certains ilres particulil'l'emer, .1 :\1. I\.,n(, de Cf¡a\'a~ne~. Iknl'Y ll.:ltaillc, (~:\l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia intél'essants, puisque, soumis aux obligations de tous sans en pOSfH\dc'r lons les droil::;, ils ne doivent leur situation sociale qn'à lcnr ¡'mcrgie, qu'à leur lravail, qu'Ù leur intelligence, Et il espérait que « la femme trouvel'ail dans la légale union libre, infiniment plus facile à oblenir que le mariage, line précieuse garantie d'avenir eontre les contiéquences de la séduction ctles ent¡'ainUllcuh de la passion n, \1) St.:lon lui, son projet devait Ji¡'(:ciser la législation actllüllemen t en yigueu¡' sur l'union libre, laquelle est reconnue et sanctionnée pal' lc ClIdp, en ce sens quo « la loi autorise la recherche de la. IlHl,lernit(\ naturelle », El, avec raid!) de M:ll. Bérl'nger et Itivet, il proposait d'élendrè ce principe il la recherche de la pal.prnit,'·, « Lf~jOlll',concluait-il. 011 ('('ci sera promulgué, l'union libre tiera enlin reconnue, l'our n'ètre pas insolents à l'éç;ard des humbles, YOUS devrez mÔme l'appele¡' mariage; et pour a\'fJi¡' line police sociaJe sérieuse, \'ous adnwllrez enfin que cetle union puisse s'~ ct1nstatcr au pr¡'mlable par simple proeèsverbal, sigol\ des int\\ressl:s sur le regislre de l'état civil et se ¡'Olllpre de la mème manière à la l'er¡uÜte Je tous deux ou !lt(;¡ne d'uu seul. Alors le Code portera non seulemeutle: lllol, mais la }Icllsée ÚI.' l'a I/lOlli', » L'occasion, aUcndu!) par nou;;, de S.1I:'II' Ù nouveau l'opinion de toutes ces queslions dans le Dut d'obteuir 1: Ikjh, I't'(,ud !:(I11, <Ians son 11"lil,; SUI' /,1/ .1/(sli('l', ,Ialls {,{ H,;t'ullllioll l'I d'III.' ['l"[jlis', "\";tit ¡,,'UPO';,' «d'illl!lo,,,1' all con('lI. !Jiu'tl ""I'Llln,'s IIldl,l:atiOlls», d'Ill' l'intl"l'd ,les J'cIJUIICS el el,'s euLlll(,; natlll'"I,;, " Tout "nrant 11<; en e()n<:ubin"~" "','rivail-il IJ<Jl'lel'ait d., droit le nlllll ,i<: s(lll P"l'C sui\'anL 'masillle : I.~ IHlll'/' csl '/I¡f'IH ('vllc'nIJi/¿tllllS detllOllsl¡'(ll. Le [H"rC \:ull\"uhin, lll~ 1Il1;l1W 'Pli' le p"l'e IIl<ll'i". serait, en outrc, te!lu de pounoi!' a la i'l subsi:;L:H1(c "t 'l, l','ducation de ~a progénitul'e, )¡ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 7i LE MARIAGE ET LE DIVOnCE DE IlE~IAl:'¡ enfin quelques résultats, auxquels les tentatives individuelle3 précédentes n'avaient pu a!Joulir, dait propice. l'ious ne la laissÙmes pas échapper. Nous ouvrîmes, auprès des écrivains et des soeiologues les plus qualifiés par lcurs œuvres elleurs tendances gén(;reuses et réformatrices, une ronsultalion qui aboutit,confl)rmément il nos prévisions et ¡\ nos désirs, en décemorc t90;;, !lIa formation d'un Comité, lequel prit le titre de Comitl~ de réforme du mariage. Pour celte nécessaire réforme, pour l'aml'lioration du sort des enfants naturels et des (jl1cs-m¡~rcs, (Iu'exigenl non seulement les principes de justice el de bonU:aux· quels la société moderne sembl(: enfin vouloir obéir mais qu'imposent encore tant de douleurs, tant de dé·· tresses jamais apaisées, l"abaisscmcnt de la natalité. l'inquiétante mortalité infantile, les juristes et les psy· chologues les plus éminentsse groupèrcn t spontan/~menL Ainsi ils aflir{l1èrent, en une magnifique manifestation, leur volonté formelle de s'intéresser directement, d: prendre part même à « l'organisation» sociale jusquelà incertaine et flottante, hasardeuse et il'rationnellt . de remplir enfin la véritable fonction qui incombe il l'élite el que nous nous sommes eflorcés de définir, au début de ce livre; la rechere.he etln réalisation de l'hm'monie sociale par les voies de la vérité, de la justice d de la liberté. Nous ne saurions trop les remercier ici d'un efIort ,i nouveau, si significatif, si fécond qui leur a permis de refondre, en vingt-deux séances, tenues hcbdomadaircment de janvier à juin HlOl;, tOlite une législation matr··moniale caduque et d'élnblir -- ce que le Parlement j IIsqu 'ici fut impuissant Ù Maborcr - lin premier projd de loi complet de quatre-vingt-trois articles donnallt plpinC' salisfaction il tous les esprits lihéraux, donnnlll Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE cOMr:·¡'·; DE Rí-;FOH~IE Dl: ni MAIHAt;¡': au Code cet as~cnlinH)nt moral sans leql1cllc~ règles de drr,íl ne ~auraient I;tre v(~l'iln.blemenl eflica('c~. " Ayunt de dOn\wr un apcr/:u úe qudqul',;·uue"i dcs plus impo¡'tantes ~éune('s du Comill:, uous 1'1'''yons \ltile dc pré~cnlf'l'les memJJl'cs dn Comité ou plult\L dl' rnppC'ler, pour chac\ln d'(·ux, lcs (l'U\TeS qui jll,;lilij'¡-cnt naIre UPPt': illpur compdeuce (1). (i M. Paul Adam. M. l'i1ul\dnm est \Ill manicut' d'i<l¡\es dain'oynnt et enthousiaste, ronscienricux et sind'¡'c d dont le g(~nic de ppr:masioll el de ('onqudc cst il'l','~sisti]¡¡o. Il s,;dllit le kdcllr allf'si 1'0mpl(,tl'mcn t que ri nlcrloclIlcUI' par la ricltt,s~C de scs illlag'('s, pal' la beaulé de St,s symboles, Pi\! l"iIlH,"niosil¡" de sr,,;;ral,;nnncmenls, pal'l;1 varil't(~ el l'¡'.!l~yatioll de ses }lrl:ol'eupal ions. tl '-;\'st dounl: aux letll'cs « avee une IclllJ ft'ént:sic de br'LlII!.I'"lInc ll'lle f(¡li(~ d'all¡'uisl11e, lIU lel oubli dc ses ín¡('l'ds, qu'il y nvail de qnoi stup01icl' et seanf¡uli~er, s'ib n'daicnl il. l'abri tlu l'ClllOl'ds, tous les Charn\¡alots (k la lilt,':ratlll'(~ illdllSll'iellt~! " l,.~ai,.;i l'ur C('Ue sorte de dl'~lil'cidl'olo¡;¡I[uC ([u\'PI'OUv~nt sculs k;; (,Ill;; dc la liLll'l'ulul'e <le puiSSitnCe el qui donnc la récllll1IH:II;;ndu gL'nie il l'CIlX qu'il nI: tuc pas, \Oll:'>avez \'oulu r(,lIdr(~ ,,¡;;iblt,;'t IraVt,l';; vingt volume;; lïdé,~ qui a s"lIlcnu COII1IlWuue colonne "el'll~bl'ull: toule l'al'lnalul'l> ÙU monde madcl'/H', cc leil-l11otívdc la >,'('Jl'mplion pal'l'¡¡llruisllw qui dc;:.silj(' son l,l'ait éblouisI I ~Il ¡'UlllfIlTndl':t tl'nu.'" l'\I'Ju;..;,i\'l"Il\l'nt. :tllX (}ll\Ï';I~èS :lÎ .•• ¡"'lllcnl dan..; \cs qUI"' Illlt1:-. l"a}lid(·~ IIC ll\Hl~ l'..;qlii ...~t t'Il :,U,\'l)ll:-i pa~ "onl ~ui\'l'e. Il <.':-:l ¡}':llltl'CS qui el :111ùí\'íll'l'l', il" nlls 1"lIlÍn('nh ,·"llah"l'a'rllr~ ('lln"'::t('r(~;-;;111lllaria:.!n rls[1C'cls,Ir in \ ie el ,J •. t'II')nTC 1\11"n"lI~ ¡wuns ('l'Il int"l'l'~"ant ~ (1(: sÎ:;:Il;drr, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia iti u: MAillAI;!:; F.T LE DT\'OHCF: [lE DEllL\J:\ sant à travers toute la symphonie de vos livres, \'ous avez rt~ussi, eommevous l'aviez lii~relnentpromis, à faire œuvre d'art Il en inscrivant un dogme dans un « symbole ". C'est en ces termes que Camilte MaucIair précisaavec force et lyrisme le sens profond et rigoureux df.! l'œuvre de M. Paul Adam (1). Et celui-ci, avec trop de modestie, lui répondit: « Le rOffill.neillr lèglw il. l'avenir une observation de son tempérament. C'est sa vie méme qu'il oITre au sociologue ainsi qu'un objet d'expériences subtiles. En cc sens, il collabore ti l'œu vre sociale, peutêtre efficaccmell t. » Sociologue, Paul Adam l'est lui-m{~me uutantque 1'0mallcier et autant qu'historien. N'a-t-il pas inscrit, dans quatre romans d'un intérd « romanesque » continu, la Fora, l'Enfant d'A usti?)'lit:, lrt Ruse, .ci Il Soleil de Juillet, la synthèse inlf!,r¡rale des idées Cil France, pendant les trente premi~res annl',f'S du dix-neuvième siècle (2). » Et sa collaboration il l'œuvre sodale et artistique est mnlaisée à analyser, h mnbrnsscr, tant elle est abondante et complexe. L'auteur du Serpent /loi¡' s'intéresse et sait vous intéresser il tout; rien d'humain, selon le mot de Terence, ne lui est étranger. Il estl'écrivain éclectique par excellence. II entend réagir contre la torpeur de ceux qui tournent le dos il la vie et à leur époque. Il aime l'action effective et s'y line avec ferveur; « Nos écrivains, déc1al'a~t-il, ne semblent pas assez se reudre compte d(~ ]'(~poque il laquelle ils vivent. Elle est cependant admirable. La venue de la science au dix-neuyiÔrnc sii~clc a apport'" une nou velle source d'émotion dan:; not¡'c vie. (1) Le III <ll'C~lllhl'l' 1~)OI;, il lïsSlll' du J'a.uqueL Jlar les amis et le,; ¡¡t1ll1íl'ilteur,; de p¡¡ul Adam. (~J Chu.rles-lIenry lIirsch, 1~03. l,ni l'lit orgllni,.:,·' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COmTl~: DE RÜOIDIE Dt: )IARU(;¡'; ¡¡ La :>cient:e elle:> lhéories libérales ont creus<Í enlre les temps modernes et les temps passés lin abîme aussi pro· fond qU(' celui qui séparc les temps chrétiens des temps pillen;; [l). » La \'il' actuelle est fprlile en sujets inédits, en tendane!'s )lflll\'cIles ~lont il convient de recherl'lwl' l'origine, de diriger', aulaut qu'il est possibh', l(~ sens. Paul Adam 1'(,ll1plitt()utt~S II~SIlllcstions qu'il lui erJO\'ient de trait.~l' de la lllmiiTc de ses pensl'~es qu'il exprime inU;gl';d'lll1f'nt, sans allénuatioll ni faiblesse, qlldllue paradoxales qll'elles pllissCllt parfois de\'oir paraitrc. Et il lt~s (,"[>l'iI110, 'luoiqu'en ùiscnl (:{~rtains C(~nSelll'S impuissants, dans un st~le « rollu,.;te ilt gracieux, incisif et musil:al, dired el ¡'affint·,. Ses lines contiennent la frcsr¡ue spacieuse ni¡ dans l'amplitude de la phrase, le rythme plein sllarmonise il l'ul(':e, Ils eharrjent des coull'urs, des sen~at.ions, lin trésor ùe pensées original(~,; d l'abondance du d¡':\'ersemenltonnnt.iel né romp!. jamais la s:;ntaxI: c]assill lle que pour apporter aux grammairiens el am, artistes k tribut ~.rurw conquêle opportnne (~:. ['¡Illl ,\dam combat nus tares, lias l'iLlienles. nos tradition~ [>l'sanle:" notre mortelle ruutíllll, « 1101,.,' vieil. lesse avec lInl: éllcl'gie bien am¡"l'it:aine : {( :'Ious S01\1II1CS des vieux ... s'(?cric-t-il il son rcloul' ù'Amériqll'~' Taille pellr fige notre sang ùans les veines. :\'ous mas'luons notre ,'ounrdise avec des mots humanitaires, paei tiques, " ,( :'ious dt~daihnolls la l'oree el 11IHI5 prêchons le S(~I'OllI'S aux faibles. Mais les Arméniens continuent d'¡'[rc mas':.llTl'slll \[m:':'; avoir montré la générosilt': des milliardaires )l )l ,..l 1 LI !ilh;,'r¡11U'(' d I:/¡;l('lc, \'t'lla,\', (J CJI"I'It'~·III'nl',\' {·fJolt'INP{)j'(ljJ/f~ de ~1\1. (icol'p:<'s I.e CarùlInncl \1. lIirsch, I!IU:I, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 7H LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE IlE~L\IN américains en faveur de tout ce qui est producti f, il ajoute: « En France, les riches ne se dépouillent guère qu'après leur mort et p¡'e;:que toujours en faveur des hÔpitaux ... Le rachitisme, la tuberculose, la scrofule allèchent toutes leurs sympathies. l{¡en pour les forces réelles de la nation, pour lc' pau \Te écrivain qui meurt de génie dans sa man;;ard~, rien pour l'inventeur méconnu qui vieillit sur 501\ Œuvre, dont la réalisation mulliplierait l'aise humaine, rien pour l'explorateur qui veut créer une ville dans le désert técond ... (1) » Dans un autre ouvrage, il critic\lw l'excès de sentimentalisme qui nous afl'aihlit, qui nous dl~tou¡'ne aussi bien de l'action productrice que de la pensée créatrice et dont « la grande endémie nationab : l'amour» est responsahie, .Mais il s'agit de l'amour, lei que nous l'enseignèrent trois siècles de litté¡'ature et de romances. « Classiques et romantiques, écrivains de l'école sensible, disriples de George Sand el de Lamartine, tous répétèrent à notrejeunesse que le but essentiel de l'el1'ort devait èlre l'asservissement d'une <Lilleà no,:; désir,; ùe prol)l'iété. Se promener ¡'l deux au clair de lune, par le clwmin du bois, en sc répétant des niaiseries banales el sempiternelles, se jurer des mensonges emphatiques el vains, se promettre l'un il l'autre des vies heureusement moins aliénables que le couple ne les rroit d'ordinaire, échanger des promesses fausses d des hypocrisies lyriques, se reprocher ensuite la fragilité de res supercheries, se l¡'ahir, se venger, sïnjurier, s'abandonner brutalement, parfoi,:; se haIr au poi nt d'employer le vitriol, le revol\'e!' et le couteau ¡ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia voilà ee qui consomme, h(~las! le meilleur de notre jeunesse fr;Ill~·aise. « Tout (~da pour di,;simulel', sous un wrbiage inutile, la ~'1line convoitise {lue l'on a simplement d,} s'unir pat'les corl's, au grè d'un appétit nature!, innocent. "Ce"t lin granù malheUt' latin (lue Il~s amants se refusent h raYl~u neL el candiùe de leul' goÙL pUUI' la volupté !lue, pOlit' la Call1al'aLlcrie jouellse de:>sexes, « J.1~S JI'asqlles de loute une abominable comédie, inspil'le pat' k:> divagations des anciennes littéraLures, alfubknllrop laidement nos beaux instinds » (1), CeLle comédie est aussi le résultat (.l'un dogme ùemeuré longtemps iJldiscuté, sui\'unllequel les lilles de la bourgeoisie furent persuad(ocs de ~ cOtH.:evoir la eommllnion charnelle comme une incongruité». " l'our avoir rendu la volupté honleuse, ignoble el cacllC.\¡':,la llIorale chrétienne condamnedes malheurenx à l'ignohle 1), l'lus ù'lliLerté dans l'amour, el cdui-ci repremll'a sa vraie fae~ de llllllii~re el de heaul(~ et relrou\era toute sa puissallce créalI'ice, au ,;ens le plus universel du mot. l'lus de franchise aussi, d~ tette « franchi:,;e nécessaire (lui reud lliOmn¡(~ pl'l'eil'ux aux homme.s El [¡OUS alll'ons ainsi le::>bases Yl'ritables, saines el justes du ¡f¡[lI'ia,,\~ de ueJJlaill {lU¡ !>ourm élre au,;,;i parfait, aussi hal'J)lOnicux dans l'an:ouplemenl joyeux des COI'pS'1ue dunsla pénétration admi¡'able des ÚlI1SCiCllees, .\ cau:;\' de raJIIOllr faux et niais pl'écl'~de1l1IlJelltdénon,~é, de cet amOllI' mortel qui ,l cslle gralld professeul <l'infamie ", il cause de lui, {(des IJOIllIIII\Spleins de ('oul'ag(~ et {i'ayellir ee:;sent l.JrUSljucIllenl de poul'suiyre les tins élevées de leurs espoirs. lis s'alangl1i,;:;cnt lo, ,1 l,a Mo/'ule de t'(I'd/JUr. p 6. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia HO LE MAI\IAGI, ET LE Dl\'ORC8 DE IlEMAI~ auprès d'une créature nigaude 0\1 féline, Ils se canten· tent de flasques embrassades, de caresses animales, de paroles imbéciles et de sobriquets enfantins, Ils attachent à leur essor le poids sinistre d'une maîtresse larmoyan te et incapable ... « C'est dans l'amour imbécile et quotidien (lue nos races latines dilapident le tI'ésor de leurs volontés. )) « Une mauvaise éducation passionnelle atrophia de celte sorte les <lmes, avilies ensuite par l'abêtissement d u sport sexuel, par les douleurs in utiles et bêtasses du sentiment, enfin par la défaite du m,Ue après la trahison de la femme. » Et Paul Adam donne aux jeunes gens cc conseil hellement audacieux ; « Soyez done des voluptueux savants et raffinés qui n'érigent point de temple aux servantes de leurs joies, qui ne s'endorment point à lenrs pieds oisifs, mais qui vculent, pourchaque instant de plaisir, une cOllvive nouvelle)) (1). « Eclair(~c par lu transformation dïlldialla en Emma Bovary et en l.a Parisiellll{?, souhaitons que notre jeunesse ne se laisse plus leurrer par les fa.usses amoureuses des salons, ni par les maiLresses scntimen tales. Tout 11 élt\ rl\vélé sur le mensonge actuel du cœur par les romanciers du dix-neuvième siècle» (':2). Quant aux sentimentaux incorrigibles, le mieux, pour eux, « est certainement de s'unÍl' à une jeune fille avenante et gracieuse, très instruite, élev~e duns un milieu sé"i)rc, capable des petites vaillances qu'impose un revenu modeste, mais apte, un jour, il triompher par toutes les élégances, si le sort se déclare. Peu importe qu'elle ait ou non la dot. Son <lvoir et sa droi(1) I.rt Morale d,' ['a¡¡¡()1l1', (2: I.a Morule de l'amuur, II. p, ¡:l. }l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ture permettront ecrtainemcn t d 'ae,! uérir ce qUI man· 1 \, ¡:aul('ur des rd/l'es d,! JJlllllisil' propose encore ce mag-nilique ¡([('al au m;ll'inge, « Composcr avec l'autre (~Isoi un ,,"cul car'aeli'l'e qui sï0u(¡u(~, s'instruit. Vouloil' devenir' il dl'ux une pprsonne dOUI~(' d'(~nergi(~ meil¡eul'l~. Souhailer' d'dl'e pour' l'aulre l"excm¡de du bien, lui sacl'ilier afin de lui i1ppl'endl'e lapossibilitÜ du sacrifiee. L'aimel' pOll/' la s(:iencp qu'il vous communique et pour celh~ qu'on implante en lui. Communiel' ensemble, non seulement pal' l'amour, cc qui est l'eu, mais par l'identité dt~ l'ell'ort, la m("rnc re(:herclw du nai. Scntir quP, si l'on mCUl't, on continuera de vine cn J'aull·e. Til'PI' dc l'amoul' une amili(', IInc estime, \lne seicllce, \ln d¡'~\'()\I('mcnt, \lne pens!"c, \lnc émotion sinci:l'e, Sc ùI'~pouiJl('1' pell à pcude l'alllourscntimental, p01l1' s(~ l'I:\dil' d'lInl' sagessc manifeste. Fonder ensem!!l!) une lI,'un'e utile aux homm('s; et la Cht"l'ir de tOllles SI)S forces et llli eOIl:-iacrel' toute la puissanco de deux ('(.eUI'S exaltl~"; IHU' l(lul' passion mentale: pllis, le joUI' oit ro'une atteint son Lut, procréer l'enfant qui la perpduera. Voilà cc que le mariage pOlit offrir de qlllT:l" gr'and» \~.' SlIr Il' d¡yor,:/' ,1. Paul .\dam ('Cl'it : " Le ,jOLlI' oÙ le mariage ne poul'l'a plu,.; gUI'I'e èlre sOUIH'Ollllé d'hypocrisip, ill'l"cllp6rel'a ses inlluenecs morales, Loin Ij'èlre conlrail'l', pal' cons('(luent, Ù l'iIInéliol'atil.lll d"s mœul':" le divorTe ne peut qUI~ le,; sel·vil· ... « En dd,¡u'l'assant le;,; ¡imes passionnées de I'hypoerisie, par I'applieation spolllanée du d¡"oree, la loi les conll'aind¡'ail au courage de leur opinion. Elle,.; conl./uel'- 1 /.(/ JJ(J",,/e \~) l,a .\lo,"(!tl' dt' f(li/wur, [l. J í. (/(~ (IlHlt)l(r, p. l," Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 82 LE )IAHlAGE ET LE DlYOnCr. Of. DE)IAl:'i raiellt ¡¡lors la no!Jlessp. de leul' franchise; ce qui es . . Lien la plus belle des morales» (1). Voici, enlin, l'opinion qu'émit, cn réponse à notr,~ enquête, M. Paul Adam et oÙ il définit avec nelleté et logique les responsabilités et les droits de la mère dan:~ la société libre de demain: « Mon ('her confrl~re, ,J'estime que, dans la soci{'té prochaine, la fell1m,' doit yiyre libre, indl\pendanle, ('gal!' dc r1lOmme Cil toutes dioses. Par consl\quent, il sied qu'elle affirm.' dès à prl\sent les responsabilités que la uatUl'e lui dl" cerna. Nul n'est socialement, c'est-il-dire relati,'emenl. libre que s'il se reconnaît l;lpte il. eette ¡ibel·té, sans re· courir à la compassiou des voisins, à leur donlination. Aussi, me semble-t-il que la ferIlll1e rendue mi~re n. doit s'cn prcnd¡'e qrÙ¡ Plle-rnl·m,.~ de l'aventure. Elle consenti. Les conséquences lui doivent incomber. « L'homme n'a rien à voir, une fois passé, dan;. l'aY(~njr d'un enfant dont, matériellement. et positive·· ment padan t, il sera toujours difficile d'¡"tablir l'auther ' t.ique ascendance. C'est dire que je trouve réactionnair,· et funeste toute tentative de la loi pOlir retirer il lie femme l'entière responsahilil(~ de ses aIllours et de sa maternité. Loin de l'élever on l'avilit. Il n'y a l'ien dl~ honteux. à engendrer, au contmire! Qui engendre Ill~ peul être considéré comme une victime, mais comnl<' une donatrice généreuse, honorable el louable; voir,· glorieuse. L'"f:tallui doit de la gratitude, non pas 1I1l" réparation. (l Bien à VallS. Q « PAFL (1:: ta MOl'ale de l'amolli', (:!) Gil fjll1.~, n septembre AIlAM " (~î. p. ;l,j,;. l~lO'j. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMITÉ DE llI:"ORME DI' MARIAGE H:¡ ~1. Paul Adam, (lui, par sa volonté, son sav'Jir et son talent, oecnpe l'une des pI'cmières placcs parmi ceux qni p"épareut un avenir meilleur, eut, comme WalùeckHousseau, cclte générosité supri~mc de desccndre dans rari~lJe pnlitique par altruisme. En lHH!I, il ballail au premier lour dc scrutin un ancien prt">fetdu JI) mai, ~agnait toutes les voix socialisles de è\ancy et de la banlieue, trois mille sul1'r'agcs, malh,~urcus('ment inft;rieurs Ù ceux des paysans qui élurent dépntl\ l(~ur principal courtier en grains ~ En 1\llHi, il ent encorc le coura~e - fort méritoire, en vl:ritÚ - de défendre dcvant les élcctcurs du Xl" arrondlsscment dc Pal'Ïs, nn programme indépcndant ct scientifi<luement économique. L'lin de nous (1) suivit celte dCl'ui0re carnpagne et eut l'occasion d'observcr lo tumulte sJ},!cial dcs r,;unions publiques et des llIanifcstalion,; dont « le pcrsonnel sc recrute presque entil~rcment parmi les souteneurs. "'ul, en cfl'et, ne les égale pOUl' acrJampr ou bien abrutir proprement l'orateur, ericl' « Vive teti » ou « \ïve Celil)) jusqu'à se "ompre I(l gosier, mOYI'IInanlunc piète de cent SOUS)) ('21. En dépit de I'hostililé stupide d systématique d,~;; uns pOllr « l'homme de leUres, pour Je journalisle aux mains hlanches ... n, de J'incomprl~hension désoJantc du plus grand !1omhrc,UIIlO sutl'l'nges furent obtenus en quin7.C jours. Commc nous revenions un soir d'une réunion parliculiÙremcnt violente et que nous déplorions le persistant/rion/jJ}¡" rlcs 11I,;dillCl'es, PUIlI Adam nOllS dit: 1) \1. H. ,1" C¡'a\':¡gn,'" :! /.(/ .lJor,,!r rI(' l'omuIf", l' ·1.ï,. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia « Le,; Minislres d()naicnt Nre choisis en dehors du Parleu1Pnt, dans l'élite de la nalion, - Cetle méthode ne I'er'ait point l'affaire des toutes puissantes m:¡joriV's, Commcntlcur l'criez-vous entendl'c raison "? - En fondant un groupe parlclllentail'e (lui défendrail celte !1lI"lllOde, - S\)l'ail-clle jamais (:0I11I11'iscpar le sull'ra¡.!;cuniversel"? \'y V('IT,lit-il pas unc re::;tridion ,\ sa souveraincté? \'(·st·cc pas lui d'abord qu'il fautl,\;rOl'lllCl"? )) !\lais allez donc préconiser la rl'¡'OI'me dl! su/I'l'age universel il unc assemblée de citoycns f¡'ançais qui, dans lc dél irc carudériSl il¡uC dcs Óleclions, 11lIrlent perpl)tuellcmenl.l'/l/ll'l'llIIlioJ/alr?, s'abreuvent dc mots ronflants \·t vides, - d'alcool aussi! - et qui ne savent quc sau¡..;]oLc['ct verser des pleurs de lJ11'lodrame Sl!r les malhcnr,; dl! pI'olétail'e décrits, d'(IUe voi, pâleuse, par un compagnon inconscient, ignorant ou roublard", M. Henry Bataille, Il a falll! lc succés (>datant, indi;;culablc dc .l1a1Í1I7Il pOUl' consacrer délinitivcm('nt lc talent de ~l. Ilenry llulaille, pur lcttré, écrivain d'unc ddicale,:;se exquise, poète el arliste d'une sensibilité aigui\ et très subtil psycliolll¡";uc, L'autcur du .lfast/Ile avait commis cdtc imp¡'UÙCllCe, cette inconvcnancesans nom de se tenir il l'écart d'un cel'tain groupe, accapareul' du « mal'ché lill(:'rai¡'c et ul'ti;;l.ique )), dl) ,( coul'Liez',; " - l'expri:ssion est dc lni - éll',Ulh!'!'S et fUllcsles Ù tout ar't. Li) rancllne dc ces indu"triels dut s'apaiser dC\'ünt l'u:u\'re nou\'clle, hardie, originale et l'orle qui llhligea, ;;elan l'avcu ml'me (:nlilJ/'i Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMITÉ DI, HÉFOIDlE Dl" MAHlA(~E H::; de M. Catulle Mendès, la « justi!:e il l'enthousiasme ,). « Il y a, écrivit le poète du IIr:rUl l'/I!/({~¡r:, du si douloureux voyage, I'hulTlanit(~ et lit \'l"¡'itl~ seull.'llH'nL en art. " Elles sc dt\(ngent, dnns une atmo,.;ph('rc de lumineuse et <-lémouvante beauté, de T/lH SIIi!!¡, de la J-"~ lll'euse, de ¡'EIII'hall/entent, de JJUiJ!!l/l C/)/i&l'i, ces dt'ames admirahles oille gt!nie dmmntique dressl), selon son propre rêve, « vaste eL sim ple ;'t la fois, si neè¡'e toujours, l(~ vrai s(~ul dJ'ame, Jv drame des consciences nt <\1.1dl~still, }) \lIllS .1/mllllll C/I/i/n'i, « sorte de f¡'e'"que gl'nl;l'ale de la femme ", Henry Bnltlillc montre justement ceci: « La femllle ob(:issant ;'t ÙI~S fonetions pnssionnl:'~s d pnssagill'es qui sont successivemcnt en l'Ile, .. Au contrail'e de l'homme, affirme-t-il, qui peut se d<~\'ou(>l'il unr, idée pa:-fait(,IlH'I1t en dl'hors de son destin ou de son bonheur personnel, Olt qui pellt rc,.¡trr tidèIP il line idt:e, il un iù'~allllèl1le apr¡~s son accornplis~(~mcnl, les femmes S('lll des /i,l/'liiíles IlllI/llellltll/l;I'S; elles Iwu\'cnl sc hauss(,r ,jusqu'à la pire abnl'galion, nwisellesll(~ sout jamais r¡lW des hèroïnes d'ocl:asion, aVh: la passion etle PU!' instinct pOUl' levier. Elks sont ]lOU"¡S<"I~"; plll' d(~s l'orces inV'l'icures, des d,"\'ollemeuh sans ¡¡mit!',.;, Inais ce sont HL des ml:talllorp!losc,; l('mp("'ail>(~S quel 1('111' inspire'nt ]('5 llI,\stl':ri!'ux des;;eins de la nature dont. l'Ile,.; soutles mcrveillcuscs sel'van(es, La ¡¡¡¡::,sion qui les a fait agir uue fois morLe ou simplcm(,nl détruite, cll(~s retomheut au dCgl'l: moyen du therrnum0tr!' dl~ la vic, avec parfois la plus aLsoltw con truùiction d'a tI ¡Lude. Elles allendnnL pntiernrnent de la vie UIH: autre, utilisation de llmr,; rOI'CCS .•• » Tel est le principe t:ssenticl llont il cunvil~nl de se p<:netret' avant d'abOl'der toute question relative aux l'apports des se,\es. « La femme, dit cneot'c le Jmron de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l:)li LE ~lARIAGE ET LE mvonCE nE DEMAIN ltyshe¡'gue, dans le quatrième acte de Maman Colib1'i, n'est pas un être indépendantetlibre comme nous, elle est asservie il des lois de nature qu'uucune civilisation n'a encore abolies et n'abolira jamai;;. Elle est une suècession de fonctions absolument contradictoires. » C'est il la conciliation de ces fonctions, ti leur enclwinement harmonieux tout au moins (lue la sodété doit travailler, si elle veut éviter « l'amns des drame,;, les instincts lûchés, les deuils, les dissentiments effrayants, les irréparables \"érités, » Et M. lIenry Bataille conclut par la voix de M, de Hysbergue, en pressentant « une plus mâle et plus júste sagesse qui diminuera d'autant la somme des douleurs courantes. » L'auteur si « ingénieux à se souV('nir, il sentil', ù souffrir» de la C/wmbT'e blanche nous entretint de celte amélioration indispensable des mœurs et des lois dans une leUre où il généralisa les questions que nous posions avec une ëloquence entraînante et convain- can te : (( C'est par des lois, par des loís seulemcnt que la société parviendra à modifier peu il peu les lois primitives qu'elle a promulguées et qu'elle sent, chaque jour, devenir plus insuffisantes - il supposer qu'elles n'aient pas été de tout temps par trop rudimentaires. Celle du mariage est du nombre. On l'a amendëe par le divorce; ce n'est qu'un premier pas; petit à petit des satellites de lois paraîtront, qui auront pOllr elfet d'atténuer les grands crimes de nature qui sont à la base du Code. Le projet du président Magnaud fait partic de ces satellites inévitables, Tôt ou tard l'hlllllHlIité en arrivem il une conception de l'union des êlres plus en rapport avec le respect de l'individualité cr, de la vic, qui est son but et son honneur. On s'étonne vraiment, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia à Y rt'dléehir quelqUt~ peu, 'lU'UIl rouage aussi arriéré que l(~ mariage, lPl qu'il fonctionne el malgré les si':~des (lui j'ont ÎIH;O!'pOl·•.• Ù nos mn'u!'s, n'ait pas été amélioré sensiblr.rn/;nt depuis que les lois semhlenl s'impr"'gucr de 'lu,'lque psy<:llnloKip, Ile t¡Ut'll}llC inquiélud,', YOil'(~ de C¡lIt'I'[lws \'('lIlO!'tl..;. La f;llll/~ 1'\1 rovil'nt ~ la (;.)uul'di;-;c el il 1;1 l'oulilH' dl~ la hOUI'g('oisjl~, qui ne q\W conlI"~ le trop de lib"'l'alisll1c aceOl'llé Ù (;('ll"~ iuslilution, et qui n 'u ll1l:me pas Sll utilise¡' le divorce. C(~pel1d;¡lll, (;onslalons que, depuis quelques anl.é,'o, k Illaria¡.;'~ subil une d,':pn"(;ialion morale illdl~nia}¡le : 011 dirait. qun 1'I1OIlllUü chcrl'lw oh.;,'u!','·J'I"dallll'¡'ail fi t'n d,jg,'lg"'!!' 1\:l'l'Cll!', lll('lll lw[tutl). ¡.'astre de l'union garde!' 110m' n'cn lilJ!'I~paraît Ù 'lue la 111O¡'izon, - mal dégrossi, el il faul a\'ouel' l!llt' la <!uo,:;lion Il'osl pas rninec - mui:; eutin il paruît, ¡\\'(:C d,:'j¡'\ dl'S J'l'gards humains. La Famille ::'e dégage '1',ls::,i de ses IiU1i les de cUlwcntion. Les 1I100UI'S s 'ama .. limide, qu'il souli'w ÙOUI.'lIt I,ks~es plu:, simulenl la accueillanles ... el gut:I'e, COllll11e ,jl~ ~;\ \¡llul'~('()isi(~ <'l y voit C(':<:ilt': Bref, lIn CXI'II~eJ' le lI1¡u'iap:,: leu!';; Ile fai. sat.isfait je le disais il l'illstant, que la masse 'lui y t¡'OIlYd la eon,;id(~ra- !lloyenIll~ d,~ ses ne s'elI r:ws! vieux lllonde, vieux d"ur! ... ~<:llopcnhauel' t.ion r~·likni Je pellpk pOIl!' pIn:; anlil[UI';; aI)(lIJar;l~s. l'Ii salisfunt. AlloDs aux réformondl'. now,l"t!ant et bouun de::; pllil<.t::iophcs les plus ";"IIS0s, sinon le seul et qu\' la ¡nade a tl'Op san'itié, je !ll sais ponrq uoi à ce ¡":;I'OS boul'Llon i\"fL' de :\ id'lsche - a dit nellCIllent: « II l';;l inulile d,~ disputer sur la ])tll,'"r;ami(>, plli-;'1u"~1l fait elle (!xisle P;ll't()Ut, ¡ll/f' s'iJ~Jil '/JI/' (le rl)l'.1iJ/I¡S/~I" 1l11'Y a pas (k \'("I'itablcs monoga1JlC:;: tou;; nous ViVOllS de et danfS la polygamie, Si \'Iwl1lmc va vcrs plusieurs femmes, ::mivanl son cœur d ses hesoins, il cst strictement.iustc qu'il soit libre; il Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia HS LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DE~I.\lN seraitjuste, en const;quencc, qu'il ;;;oit aussi oblig(~ de se cha¡'gcr de plusieurs femmes. Certes ce sel'a diminuer Jeurs rôles, à ces femmes, que de les ramener au rôle naturel de suhordonnées, mais enfin, on "crra disparaître de ce monde la damc, ce monsttunt de la civilisation européenne et de la bêtise ~ermano· cbrétienne, avec ses ridicules prétentions au Ikspect et à 1'1I0nneur! Plus de dames, - mais aussi, plus de ces pauvres et malheureuses femmes désemparées (lui l'emplissent maintenant l'Europe! " « Celle derÍliÙre phrase a trait au projet du président Magnaud - qui n'est qu'un point et viJ'gule de la loi future. Le point est beaucoup plus loin encore. « Pour ma part, je ne dis pas (lue je sois l'ennemi du maria¡.çc: on n'est l'ennemi que de ce que l'on combat, et je n'ai point de goût pour la propagande, On ne combat aussi que lorsqu'on peut proposer de substituer une forme à une autre forme: or, je rE'connais qu'en l'espèce, tout ce qu'on pourrait proposer en remplacement du mariage civil semble pluV.t \':Igue; il peine entrevoit-on quelque chose qui serait commc l'ell1>c~)i.çt¡,('ment respcctueu.l: d'un am01J)', De plus, il faut constater que le mariage, bon ou mauvais, es!. pOUl' la plupart des hommes une nécessité sociale - pOlll' tous ceux, en tout cas, et ils sont nomOl'eux que l'indépendance et la Jibre disposition d'eux-mêmns n'ont pas placés au-dessus de la société. Je me contente donc ùe ne pas l'aimer. Le peu que j'ai écrit jusqu 'id, clame en son fond, l'irresponsabilité et la libertlí de l'amour, et s'il vous intél'csse - personnellement, nc'n pas \'05 lecteurs - d'avoir de moi un avis d(~taillé sur le mariage, je vous renvoie justement en noyembre, il ma pièce du Vaudeville, la ¡Jfo1'che ¡"ltptia/e, ail vous trouverez sur ce chapitre, I}on mes idées elles-mèmes (je Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I,E CO~lIT{: ilE RÉI'OIDIE Ill; MAHlA(;C l'ln ne fais pas dl' théÜtre ¡'¡ th(~se) mais les fonLlements sur lesquelles elles s'étaYl'nt. « Croyez, mon cher confrèr(~, à mes sentiments les meilleurs, « IIE"ln BATAILLE)) (1), rit J/ai'tli" f\'lI})lir¡/e ,1 Quel titre ùoulour,:usement suggestif ~I, lIenry Bataille choisitlÜ, pOUl' mettre l~n ~<:i'ne « lïllélul'lablt~ tarc ') ùu mariage. « CeUr pii~ce, J¡"clara-I.-il, roule sur le don dl~ sui d(~ la jt~Unl~ !ill(~ el SUL'le ùrame illl,"rienr nanant d(~tanl ,L'L111ts pl'oyincialrs, mai::; belles el al'dente::;, qui sont les yiclillH~::; obscures de cetl!~ institution telle qu'elle fonctionnl~ ('II('I)!'¡~, ,le }luis enl'ore dire que la fatalité ÙI~ « J'jnh'ital,k alllClUI' "se j(~tle, dans la pii~('(~qui nous ol'cIII'e, SUL' lin l'lre Jdieal el. Illuehant el l'ahal. Le pau\'\',~ dl'C d'amouI' tlll'ud d'amour, » La marche nupliale, pOlll' hien des .i(~uncs tilles, esl une lllal"'he ail suicide: el nous ne croyons ]las trahir la pClbée de ~1. J:atailll', en Ji,;anl qu'il faut entendre e': dl'rnil~t, 1''I'llle plus lwut-drc dans SOli sens figurli qUI~ dan,; SOli "cns propre, Au suicid(', c'csl-Ù-dire il rall('.t1Jli:-'~('li)('nt de JeUI',";l',':\'es, de leur ¡dl"al, dc loule IClll' "il' :;l'lltimentale, dt"I:ue dans un preluiet' choix, Anéanlissl'I11l'nt que h~s mensonges pr¡'~alable,; dc l'¡~ducalion religieuse et tous les préjugés sociaux font croi¡'e irréparable. C'cst Ù ce spectael(~ poignallll't tragiquu q\W M. Henry Bataille nous fil assistel', Certains n'l'n YOUlllrenl pas comprendre toute lu hautaine 1'01'1,"(' ... ~ l. /;;¡ nias, '2~ sCI,lcmlll'l' I~IU:;. ',~) (Juanl il la remo'l' !!ur, qui triompha celle 'lOnee m'·BIC il III R, na¡"'tIll'e. ral'l'0rtons liddl'Olpnt l'explication ,¡u'en donna per,;unnelleIllcnl ~1. Ilat:tille, 1\Illn titrp, écri"il-il, «,I"it. <'Ire pris Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tlO LE MAIUAGE ET LE DI\'OHCI'; ilE DEMAI:'\ M, Jules Bois. Par ses éloquentes el courageuses confé!'<:\nces (i), par ses livres et notamment par l'tue nOlwr:lle, le premier en date des ouvrag-cs fralH;ais sur l't~rnancipation intellectuelle de la femme et sa mission de maternité d:IIH un sens eX:lc[ lOt dans le scns mélal')¡o('ir(l1C lc l'lus large, puisqu'il s'a!!it en l'('spèee d'un dr,' 'lui fut nu ~ur l:l l:II,le ¡l mo,Ii,I"s de,; p"intres comlll" dans la ,'ie, C'est 1(' 1111, nou puint obscènc ou di'dm. c'cstle uu ;:r:I\'e el S:ll'l'é, 1.1.' titI'" .'sl nll'mc triplcmt'nt md¡lpIJOrique, ear il faut CIICU'I' ajullt"r â l'in,'onseiellte ¡"'roine, 'lui tr,1\'ersc ma pièce, celle nudi[¡' primili,'e et originelle d'line (\lue l'id", sculemcnt de st'n inslilld. sans :lutre parllre '1"C cdle mystcrieusc et précaire hl'aule. « A c<'llé d'die, \'ous\'errel « les \'étus ", si l'un peut ainsi i'al'ler, Ics .'t.res "nrichis. nou seulement. de la fOI'ce soei:de, mais ,le t.oules lcs cristallisations ,,~cula(rcs d,~ I'ei'pl'it, de toutes les ressources assouplies de III conscience, a\'cc, dans J.:urs 111:1 ins, Ics armes habituclles qlli leur sont propres, p:tl'lllÏ ¡.osquelles le mal'iuge peul être considéré comllle la plm forte, C:),l'il est bien uli¡'~ d'ajonter 'Ille IlWS idecs sur cc chapitre ÚU luariage, avec ou sans .\ivoree"nc sontp:),s ,:elles úe 'Ion"icur Bourgct. )) ,:II. Il¡tlaille :t natnrell"luent placé le (kbat che/. l,..s arlisles 'lui « sont \'l'aiment des individnaliU:s Iibrcs par .I¡.flnition ¡', El il a fait eXl'l'illlH ,¡I'und'cux ces nohles idees: « Le ùevoir ,le I'artisle est dc I'"slituer â la vic t,)ute sa rl'alltrj, de l'l'jder le faux, le fadict" l'onvenliolls et pr¡"juges, pOUl' n'¡dlCI' 'ln';'t );\ "érité, c:),r ('Ile "."Ille cst l:t bas" de tout, la soul'ce de notrc in,;pira!ion comme dc noIre amour, Aiuu'r la fenuIle d., cette manii~l'e-Ià et respecter en t'Ile tout ce qui est vrai, mlÏf, lllstinclir et nu, c'est pein,lre cn':Ol'e lil un ¡lllmirable tableau. \' ous devon,; allcr il la femmc nature el ¡l l'amour lihre, non point dans le s"ns rc,,'u de ce mot, mais dans 1.: sens qui veut significl' amour libl're,lihérp. de tous les I'I'i:Jugcs, ùe toutcs les faihlesses d donwllltl'exemple à ceux qui u'eu onl pas les Illoyens Il'une joie indépendanle et robus!.e. " Et ,1. ilaUtill" cundut : "'1:1 pi;'ce punl'l'ait donc i:ll'e dcdÍl'e il la gl,)ire d"s instinctifs, de ccs étres qni délÜ,nnent dans les 1'1'0fondeurs illconscicntes de l'âme, la l'lus grarde Le:llllc dUlllonde moral. Ce sont eux la force J:¡ plus belle de 11l. vie, et l'exemple le plus per;,;uasif. » (Le JJati/l, :!1 fev!'Ïer 190~,) (l, A la llodiuière, en l~n\-lS\l5, ¡t\'e'~ M, Léol'o\ù Lacour. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE Cl)MITf; TlE II~;FOR~IE 1)(' )IARl.U; E \11 sociale, M, .Iules Bois a él!~ l'un d(~s principaux initiateurs ùu ¡.:;rnnù moun~m('nt de « consciel1('e )) féminine qui est aujolll'ù'}¡ui hien près d'alteind['c son enlier développement el qui contribuera pour ulIe grande part h l'heureusc lmnsfor1l1ution de la sol:iétl'~ contemporalllC, M. ,Iu',cs Bois ne ,;'est pa,; conlcnlÚ dl~ l'llI'1\îUJc'r la lhl"orie de ['hrHlI1eip"lion fémininp-, II l'a I'elll'l':senlée, l'c\.le ¡>¡llall,~ipation, dl'j,'¡ agissan te, ('omLaUallk, ellet:[ive, El I:'csl 1.11 Fr:II/11ltJ ¡WIlI;,'I,:, el Cl/'~ 1/(Jlll',:/le !)(JII/!?IU'. Dans le premier volume, par pdi l:-; r(;ci Is, ,)uh',; Buis 1l(,US lllolltl'e I'C\'l' nuuvelle se cOJllportallt souvent au rehotll,s dl) l'ancienne, l:a1' ("l'st k senliJllcn~ dl: son inkgl'il(; per,;onnelll~, ll~ scrupule de sa dignillí (lui la conduisent et la fm'[ilicnl., L'aulre volume, dans la préface duquel Mal'ccl J'n',vostr(:('Olloutlout Cl~ (lue les Vif~¡':ll's ("f'II'S uoi\'cnl à .Iulc,; Bab, est plus curieux en(:orlJ, Ce,;t \'ériL1ull~ment I'œuvrc d'un IH'éclIl'seur, Le litre n'est pas trop fOI'1. et c'est une justice il. I'eudrc il J'auteur du 1'1I;",H'i111 ú"s ,'fI/"'ss'.'s qui ('onnl1t lïn¡.\mlill1de dl''; pl'(~llli"~I'CS lull.es, qlle J(~ l'l"lllploy(~r. La 1I(J/iI,(>Il,. '!ltll {1.'1li' qu'il d(''Coll\'l'il el. an¡tlysa devient dl' moins en moills ['arc: le.; r¡iJ1!lOl'ls entre J'llOmme d la femme se modilient 1l1¡'~IlJlldans le ('oupIe, L\"pollx Ull ramant Il'a plu,; ¡l S(~Scl'¡té,; \Ine sode de r(~lIet amourcux ou conj\l¡.\al, unc p;ls,;i\'ilt~ qu'il moùèle, mai,; \Ille autre indiyidualilé, une aulre conscience avec laquelle il doit compl('!'. Ainsi, cel'laines joie:; intimcs du foyer antique di:-,paraissent. Mais ,Iultos Bois eroil ayl'C l'lli,;llll (1111~l'dU' J/o¡w,.fI'J dou!,:/[,' SI't'a J'"iglli!lOIl n(~ecs,;airl~ pOlll' l(~ ¡.;ralldissemeHt dl' J'homme moùerne et futur. Alin de s'adapter il cc:, conditions nouvelle::;, pOUl' l'dell il' une compagne qui ne sera plus une sujette, mais line rivale ou une Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia \l') LE }IARlA(;E ET LE n¡VOIlCE DE DEMAI:'\ alliée, selon surtout son altitude I~tson caractère illui. l'Adam nouveau sera réduit à développrr des qualités encore sommeillantes. à devenil' il la fois meilleur, plus beau et plus fort. Le surhomme jaillira de la douJenr nouvelle. L'auteur de la Douleu1' d'aimel' a pris soin de dénnir son « f(·minisme n, tel'me dangnreux, sur le sens et sur la portée duquel on a fort ergoté et que cel'taines femmes, plus 011 moins exall\'es, sc sont consa·· crées, se consacrent encore à ridiculiser uvec une rare application. « i\'otre féminisme, déclara Jlll(~s Bois. est oppo'ié il l'adulation de la femme, au cuite égoïste de ses faihlesses et de ses caprices. Notre f,jminisme veut être noble, désintéressé, virilcar, selon ce mot de Nietzsche que je prenais comme exergue pour mon roman « L'li'lemelle Poupée», « seulement celui qui est assez viril affranchira dans la femme la femme ... » Notre féminisme, c'est unl' collaboration masculine loyalement oll'erte à l'effort féminin vers J'indépendance et le bonheur. Il serait louable à ceux qui jusqu'ici abusèrent surtout des privilèges de la force, de lravailler il. lib(~rer leur vassale de J'ignorance, de J'inconscience, de la peur, de la frivolité qui sont :;es ennemis intéricurs et des lois partiales ou des préjll~{'s iniques qui socialcmell~ l'oppriment. Nous ne youlons que su liberté et son épanouissement lotal. Qu'elle choisisse enti n sa destinée et qu'elle prononce la formule de son être! Il Quuut il la mondaine, il la fcmme il la mode, à la « dame ,) que Schopenhauer accabla d'invectives et d'ironies, l'auleur des ¡Voces de ,'';a{/wn la désil:íne comme l'{uue même de J'antifémínisme .. Jules Bois puise ses principes de généro5i~é émancipatrice dAns les Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ceuvrc~s ùes plus illuslres défenseurs des vel'itahles ù,'oits de lafemme : V, lIugo, G, Sand, Stuart-Mill, Bebel, Villiers de l'Isle-Adam, A. Dum¡¡s IiIs, lb"en, Bjllrnstjernclljiirnston, .'tlm'iil Deraismes, Olivc Sehreiner, Saru.!l (jl'und, Tolstoï ùans son propre mysticisme (lui l'a l'ai l. « S'¡¡tt,ll:hrr aux nol.Jl{~s eauses féminisles » alors qu'elles ólaicnl enCOI'e " sons les voiles >l, (~t il se l'ose! l'dIe passionnante ([ueslion : « Le salut de notre humanité ::nasC'uline, si compI'Omis par nos vculer'jes, nos orhul~ils. nos soliludes intellectuelles, J'ail Ilotre COlllpagne fut jalousement et ahsuroement exclue, qui sait si nous ne le devrons pas il l'amour lihre el consC'ienl de la (¡rande Ami{~'! " L'drort quc Jules Bai:; a fuit (~I1faveur de celle libl~ration, le temps <[u'il y il consacrë, le lalent qu'il ya prodi¡..;ué, lant COIllllW (:erivnin (lue ('OlilIlle conféreneier, sout el ,'esteront ses plus Leaux tit['es de gloil'e : e·'~sl. llar eux qu'il juslitie le lIlieux cette helle devise du lllystique qu'il il fuite sienne « ~ïvJ'eJ c'est dUllllel', » .. Ù Voici 13. r("ponse notre cnl! uèle : que l'auteur du J/i1'Clcle 1IIOd,,¡'JIf' lit " Plaignez-moi! J(~ ne saisis pas très bien le projet de ioi du président ~Ia~naud, I.l'l du moins que je le Jlrl~ssells il tr[(vers les citations et les interprétation:; qU(~ j'cn ai lu, Je [rO\lye lju'il manque de netteté, de dadl\ J 'dlicacité pratique, et il me parait entach(', d'un sen tilllentalisme i nu tile, " Ce 'lue YOUS appelez fort jolimen t « \lne loi d'amoUl' )) [fi'apparait contraúictoire en soi, car la loi et surloutla l('galité n'ont rien il faire contre ni, hélas! Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~ll LE !tIAI:rAGE ET LE IJrrOnCE (lE !IEMAI;>; l'amour -l'amour toujours essentiellementlibre. ,"ous m 'objecterez l'intervention hardie ~t généreuse de M. Paul IIerviell au moment de la révision du Code. Mais c'est tout autre chose. Il est indi¡.;ne que le mot d'amour et que la chose - la dirine « chose )) prinf'ipalement - ne soient pas inclus dans l'org-anisation normale du mariage. Sans l"amour, le mariage n'est plus qu'une affaire, et l'acte d'union un rite d'esclavagt) féminin. Si l'amour a Je droit de dédaigner le Code, celui-ci ne saurait lui ¡'cndre le même (j¡',dain. « Cc n'csl pas tortes que je mécounaiss(~ Je scntill}('ut altruiste qui a inspirÓ sa loi au (~élèbrc IJl'(;si(ll~nl. Mais je suis de plus en plus porté ¡\ croire qne les intentions do pitié, les hantises de bonlé, quand elles s'évadent vers la chimère, sont les rrdoulables indices de la décadenc() des peuples. Ces velh'·ilés inutiles n'onl rien à faire avec la volonté v('ritable toujours féconde, Un exemple qui est d'ailleurs une critique il notre égard: Lí's « Lois ouvriè¡'es » (I'f)tnlitrs, assurances, responsabilités des palrons, elc.) onl étÚ adoptées depuis plus de dix uns par 1'.\lIcmagne autocratique, milital'isle el llielzschÓenne. C'lclsl maintenanl à pei np- <} II<' la France dÓmocratiqlw, nipublieuine, altruiste, pacifiste, etc., va comrnencp-r il s'occupcr des relrai tes ou Vl'ières, .. Méfions-nou;; donc du blufl' de la pilié! « Mais revenons au projet du bon et pitoyable Juge. L'union libre h~galjsée par un officier d'état civil, ce n'est plus J'union libre, c'est une sorte de mariage au rabais, à la grosse, humiliant pour la femme sur laquelle res le suspl'nduc la menace de la i";¡J1ldiatiulI, car on lél;'alisera moins l'union que le droit de Sl' séparer le plus facilement possible. pOUl' « Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia « Il est vI'ai que celle mesure permettrait dobttmir du p,'re pOlIr les (~ofaol;; quelques suhsidc~: mai,; voilh juSlf'IlH'nt 1(' poiot faible de la loi, L'homme au crClll' dll1', qui con,~cot il pI'oliler Ile la jcuoess(' rt de la beaut,~ d'l1ll(' " ('ompagn(~ >l, san,; lui dOOnf'I' c(~ t¡tl'C aux ypux dl' aœeptera-t-il tl'U5, de ,<.;el.'lisser lier par un contrat, si I'aihle soit-il, mai~ 'lui lui impo,;(' ùe,,; devoirs'? _" La femme qui exir;C'rait ('cIte mis¡"l':lh\(' ~aranlie, sc vl,rrait vite ahandono.\c ou cxcill~rait la méfiancl) d,) ,;on lrisle pal'lclIail'e, il qui surtl)ut pal' surprise el pal' supplicalion, elle ul1l'ait t(ml('~ !l'arrar!wr f!U('j({lWS hril,l's .1e c()nl:e~~ions. a (¿uel ¡ospritll\yal, qu('1 "O'UI' dl'oít ne r¡"puh'Il¡'I'ail il Cl~quarl Ircn~ag(,lI1cllt, il eettl~ lergi"crs.diou, Ù ce bail Îlls"lit("? C'esl lk l'animalil¡;' je IW dirai" pas « ré¡..;l,'~e n, luais e\.cuSI~(', :ii l'on vcu,t llétruire lk fond en ('oulhl,' l'illslitution du llIariuh'e, la rpllll'laCl'l' pal' le bail Ù tel'lne - ec qui d'ailleul's Ul(~ pumlt sans Lcaull'~ et sans idéaL apr'·;; lout il faut conwnir qU(' lï\llCil Il1nio,; l"loi¡.(n,"¡~,-POllrtluoi Ilr pHS "',,n rapporlCl' h l'excdlenl ll'ilyail qlll~ publia SIII' "C 1It'~n1l' M. Luci('o LI' Foyer 1'1 qui (he les mauitt\ lIlilis ,;l'Illide en •..·tl'C de moius condiliulS de (~l~l Cllfía¡';<'lll('Il! 11I'o\'isoire lk telll~ qlll' la fl'll1lIW lIC 11Uis;;l~l'II dl'e la dllpl~'! " ~a\'l'z-nl\J,~ dili¡\r? Ll'ballcht~ la patl'l'llill\ n, llui deillelll'era vahue, l'espoir "P de l'union dl~ la « fal.'(l1l libre <':0- ret:herclw tll' « C'est U1W I('nllalll'l' Ill'illll:OUP ll'op Ya¡..:ue, el lIll'me maladroile l'lllaïve, vers la I¡'~halisalil)n dl' la reChel'(:hl~ dc la patcl'llÎ tt',. " Là ¡'n¡'OI/' 110llS ,\\'011;; l\lt", dl~"allcl'" par d'uulrl's peuples, II1,dgTl' le Pl'l'SI"v0raot ell'ol'l du t'()/ISt:i[II'lli()1I1l1 ¡[,'s 1"'1I1I1U'S t'l Ùl' soo sC(;I'l!laire, l\hne Anil de SainkCroix. L';\lIl'111.'lgne pl 1',\nglclpl'I'c adl1ll'tll'nt la re- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia nô LE MAIIIAGE ET LE DIVO/lC¡'; DE ODIA!:'; cherche de la paternité qui, nonobstant ([uelqucs .¡bus el certaines tracasseries, est une loi de nécessité (~~de justice. « C'est il la recherche de la paternilÔ qu'il faut aboutir, et ici même. au (lil Rias, j'ai indiqué, au cours de mes articles sur le rôle sncirl.l de la liml)¡¡~ (1), quels projets de loi judicieux ont été déposés il la Chambre et comment le bon sens fran~:ais peut rendre prati'j Ile ulle réforme aussi ulile au relÙ,'ement de nos mœurs. « .J ('l,ES BOIS, » M.. Jules Bois lance une pierre, oh! Ulll~ toule petite pierre dans notre jardin ... l(;gislalif! C\~stle fait d'une méprise f¡îcheuse sur le sens d'ull mol. .. c( {Tne « )i d'amour », écrit-il, Ill'apparaît contradieloire (~llsoi.., » Nous brûlons du dési r dïnlcfI'(Jmp¡'e ici S'a démon·tralion el de lui poscr celte question: " Q(¡\'ntende:~vous donc par une /oi'! ;\;ous tCllons essenticllement 1. le savoir, d'autant plus que ..... tenez, qllelques lignl'; plus loin ..... vous reconnaisscz la nécessité de caer. . prendre l'amour dans le mariage légal. .. » En proposant l'él¡¡boration d'tme loi d'amour, nou, désirions que cette loi nouve//,? ('tit (lile d'amour, c'est-à-dire d'humanité et dc justice, l~t n01l C¡U'C!lll édictât des règles chimériques pOlir Hi cO)II,'f? l'amour, El nous nOlls hnsiolls implicitement, pOlir soutenir cette proposition, SlIr la conception model'ne du mot loi: « Règle prescrite exclllsiveml~nt à un Gtre moral, c.'est-;\·dirc intelligent, libre et cOllsidéré dans ses rapports avee d'autres ètres ", et SUI' ces deux principes ('noncés par I'¡¡ufeur du f)iscolo's slIr rlil'i~/illl' de l'ill<!galill.;, « principes dont l'un nous intéresse ardemment ; 1) Parus eu 190:l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO~IITÉ DE IIÉFOHMB ni Dl? }\AnIAGF. ;\ nofl'f' hicn-{.lrr, el il la eonservation d(' nOlls-rnèml's, etl'autre nous inspire une répu~nallcp. naturelle à voil' périr ou soufl'rir lout l~tre sensible, et prinf'ipnlernent nos H'rnblables, )' ~ous créions dunc celle cxprl'ssion " UlIl' {oi d'(I1Il'JUI' ", par opposition au pril1<'ipe des jUl'iseoní'ultf's l'omains qui « assujettissaient indilr{~l'(~mment l'homme el t.ous les aulres animaux h la J11hllC loi, cxpl'rssion des l'arrol'ts génl~raux (~tah]is par la naturn enr\',~ tous ll's (~tl'l'.-;anillll's pOlll' kUl' (~()mmlllle consl'r"alion. ') L;l contraùiclion. lïllo~i:ime, l'auom¡tlil' si¡';-lIah;s par l'auteur des l,silius dp. tlude existcIII dont: n:dlemenl, non p3S daus notre projet, mais hicn dans le Code civil 1'0I1IIliW-¡¡OI)()(,:Olli'?il, et c'est cl'lui-(~i qu'il faut raormcr, au sens militaire du IllOt,' cu l'cxduant de la vil' civile, en l'abandonnant au pass('·. M. Armand Charpentier. L'auteuI' de rkvlIJlUi{1' du {¡oll/¡r>ur fut appf'l{' au COlnit(~ de r("fol'n1l' du mal'¡a¡.;c pal' M. J. ,)oseph(trnaud, Cil fl"Hier 1 \HIG. C\~st Ull l'oll1anciel' dou [¡IÚ ù'un polémiste, m'delll dans la ùéfensl~ des idées et des causes auxquelles il valla une foi absoluc, parfois 1D¡\me cxtrÔl1Icment virulent. Comme tous les {~l:rivains ¡ibl'l'aux d dOIl(;s de quelque sup(~riorité iutelll?cludlll qui sc pn"sent¡'renl aux {'leetions lé~islali\'es, il échoua hl'illammf'nt il relies de l!IU(i; mais cet {,c!lee n'affaiblit nullement son zl'Jf' ni ses convictions pl'Ofondes l'Il la fjI'OU{I; da /)1'L'oi,', Puur ¡\1. ;\. Charpentier, ¡'¡mino futuI'e aura pour condition essentielle la malernil{' l¡hl'c, « L'honneur dl' la 7 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia !lH LE MARJA-GE ET LE DTVOIH:E DE DDIAl:'i f('mme, tel que n0\15 le concevons, se modiliera profonMment. Le mariage, basé sur l'harmonie des pensées, la communauté des intérêts vitaux el, l'amollr des enfants aUl'a une noblesse et une solidité qu'il n 'a jamais elles (i). )) M, Lucien Descaves. L'auteur audacieux de la Casel'lle, Ile SOIJS-o!fs, des le dramatiste novateur et talentueux des OiSl'llU;J' de Passafjl?, hl chroniqueur alllrte et judicieux, le défenseur généreux de tanl de .;auses justes et pitoyables qu'est M. Lucien Descaves, nou!; Úcrivit : H1Hlllur¡;s, 1" décembre I!)(l!j, " Monsieur et cher confrère, 11m'cst impossiblepour le momenl de répondre à votre enquête, mais.le vous envoie bien volontiers mail adl)()sion au Comité que vous avez fOl'Olé. « Votre sincèrement dévoué, « « Lt'î.IE:'i DEseA VES. » M. Descaves, malheureusement, se contenta de celle adhésion de principe¡ nous eûmes le regret de ne point le voir prendre part à nos travaux. M. Jean Finot, :\1, ,lean Final a "u faire de la Revue l'lin des organes les plus vivanls elles plus nourris d'idées d'aujourd'hui; il cut notamment la témérité particulièrement '.1) La Beauté <iu elevoi/', p. 24\). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Œ CO)lll'F: OE /l(:FO¡nn: IlU ')IA/lIAGE !H) rlan~rr(lllse pour lui de ('omhattre Ir,; préju~és I't les ~useeplibjli t(;S dl~ ses pl'opl'es ahon nés, en OllVl'ilnt, en iH!IK, Il's colonne,; de ('I'tte H"¡'II" hune call1pague dl\s l\Iargueril.lú la\'OI'aLle à l'Úlal'gissement du div()¡'(:c. L'écri\'ain n'cst pu,; moins intéressant (,hez M. Finol que le dire('teur. El c·p.sl un fait ([ui ;;ufm ¡'t le singulariser, parmi quelques autre,;, forhans millionnaires, qui conquirent ,'('l'laines feuilles au lll·jX dl' rOl' amass(; dans la yenle (k, sar',; de plâtre ou des IJoisse:tux do charbon et autre,; dnnrées, el qui dirigent ('cs ù¡"plorahles (1 Dilll'nales )), ces abrutissants et prétentieux: prospe('t.us. ¡\ la fa~'on de l>outiqlll'S d'épicel'ie, ¡l\'el' l'autoril(: etla e(~rtitude 1""I'asanlcs de gen;; dont la llullité est déllnitive, tIf\ gCll" pOlll' qui Stendhal est Ull nouveau I'(~dacleur, Maeterlin('k un jeune plumitif élran¡.;m· " En l!lln, M, Jean Finot fut un des prf'miel's. II) prnmiel' Iieul-l~trc, Ù pr,"coniser l'entente cOI'diale, dans un OU\TW{(~ : ¡"¡'(1I1('(lÍs ,,! .1 t/:¡lois oil, « :lpri?..; <¡twlqlJ('s d(\toUl'S at\r(~ilblt!s, il ('ol1l:lut avel: force iL b n,"cessitl:' d'un !'appl'oclli!mcut entre les dl\UX grands peuples aIliaw:<: qui, dans son ('"prit, doil prélude!' ¡\ la fondati,ln des f.:lals-lTnis d'Europe. I'ms il l;cl'ivit un,· /1/¡il'islJji/¡¡" dl) la /l)il:/Úi¡,: que ~1.(,uslavc I\ahn signala COlllme un " lllilllUd dl\ vie n. « lleprcnanl dans l:e li\Te un eerlaín nom!Jl'e d,) théories que la sci,)nce conlernpOl'ainc pUI'ait justifIe!', raulenr en düduit qllC le corps est immol'te!. La Vil) nr. disparait pas avec la mort, le trépas n'l~st qu'une lran"fol'lnation dr notre être, IIu'une ¡':tape dans ]'(:\'Olnlion de la matièl'C vivante,:'tl. Final {>tablit par des ll'·rnoig'nil.:,'('s nombl'r'ux et dignes tIr. foi qne si la maladie lill/l'aine' des soull'l'éll1ces parfoi;; terribles, la morl, ()l!e, n 'e::;t ni horrible ni douloureu"e. Le dédain du tr(ipas ('st un sÙr mc.yen de prolonger notre existence. D'ailleurs la dur¡lc Il, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 100 LE M.AllIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAI~ de la vie ne cesse d'augmenter et M. Finot prétend qn"il suffirait souventd'infiltrer aux hommes la convictÍ<.n qu'une vie ùe cent cinquante ans les attend pour qU'Ul grand nombre d'entre eux arrivassent à les conquérir.) Dans une œuvre capitale : Le Pr·t!juil': des rae!?:. œuvre qui provoqua une polémique retentissante entr(' le professeur Charles Richet et M. Finot, celui-cI « passe en revue tous les caractères qui ont Üté sucees· sivement indiqués comme différenciant les races. l' prouve d'abord combien est nrbitmire et subjective la prétention de caractériser les races humaines par un de ces Irai ts. Il se livre à une analyse appl'ofondi(~ de ees entit(\s qui s'appellent la race ar1jelllll? et la race latine. Il n'a pas la moindre peine :1 démontrer qu'elles sont purement chimériques. Ce qui ressort du travailde M, Finot d'une façon encore plus évidente que la suhjedivité de l'idée de la race; c'est l'erreur de la prt\tendue inégalité innée des races humaines (i). Il Aussi M. Jules Bois put-il déclarer en commentant cet ouvrage (/ que ~1. Jean Finot doit êtI'e chaleureusement félicité d'avoir le premier opposÚ des arguments et des faits il ces rêveries caduques auxqnelles il n'est plus permis désormais d'ajouter foi. Son livre, ajouta-t-il, n'est pas seulement une œuvre de hanle philosophie et d'érudition prodi~ieuse, c'esl une bonne action et un geste de courage» (2), (1) N"ovicow . • Beau livre, eCl'ivil encore M. Gabriel .\Ionud. II Il lllontré admirahlement surtout la vanité de tous les raisonnemcnts lJas"~s sur J'histoire d¡,s peuples cUI'up •.•ens. Les chapitres SUl' la f"illite de la psychologie des peuples, SUI' les Aryens, les Gaulois, lt's ';enuains, les l<'ran~'ais méritent d'étre lus et médités pal' tous les historiens ... » (Revue his/orÙ/lle, novembre 19,15.) (2': L<l l'hilosophie rie la longevite et lo l',·e.ill!jé cle.• I'nC"S Wllt aujourd'hui traduits dans presquc toutes les langues. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tE !\l. Jean ter'mes : « CO:\lITI~ ilE H1:;l"lJIO!f: ¡<inot a répondu Ill; M.\HIAGE à notre enquête 101 en ces Mousieur et cher confl'ère, « La civilisation et la monogamie sc trouvent en désacl:ol'll '~ompleL A mesure que rune progn'sse, l'au tr'c baisse, On a constaté un phénomène analogue chez lei' animaux eux-mêmes. Le canard sallvagl~ est toujours mouogame: line fois domestiqué, il dc\'icllt polygame. Les mariages des dl'cs humains l(~s plus affinc's par la civilisation, ceux des artistes, des hommes de I,ettres, nous étollnent toujours par leurs " exceutricités >l. lIue faut sc fiel' aux besoin,; naturels de l'hOrIlllle, comme le demandent certains de vos collaborateurs, il moins d(~vouloir tomber dans une sorte de pr'(omiscuitl'~ w·nérale. Il y a, d'autre part, Iïndividualitti humaine avec ses droits incontestables. Le devoil' .lu [,"gis!atelll' est d'harmoniser' les intérêt,; de la société avec les appêtits l(;r;ilill/l~s de l'individu, Envisageant la question Ù ce point de vue, on pOlll'l'<lit facilemcnt <1lI11',]iorcrles !l'ois (~lérnenLs fondamentaux ùe votre loi ù'amour. "1° En ce qui eonccl'l1C le di\'orce, celui pal'la volonlÜ des deux partics est loin de répondre aux asvimtions de l'homme moderne, Il est ùiftieile d'admettre qu'une épouse ùu un mari doivent rester éternellement I'ivés l'un ù l'autre, tant qu'il ne plaim pas à un des conjoints de briser les chaines, Dou(' le divorce par ln volonté d'ull seul'? Et pourquoi pas '! Il suffira seulement de limiter la volont(' individuelle et de la faire agir en BANCO DE LA REPl.,IBLlCA IlaUOT6C.A lUIs· ANGEL ARANGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 10'i LE MAillAGE ET LB DIVORCE DE DEMAI~ dehors de tout caprice momentané de la chair ou Ile nerfs. Lorsqu'un des conjoints manifestera sa volon',6 de divorcer d'une façon conséquente pendant troi3 ans en déposant la même demande tous les six moi~;, devant le président du tribunal de sa résidence, L divorce devra être de droit accordé. « 2" La mère d'un enfant naturel doil, quoi qu'on CIl di:-ic, trouver proleelion aupI'ès de l'J~lal. On doit lui aecol'der la recherdlC de la patel'nit(\. Toutes les déela· mations sur l'égalilé des deux sexes ne peuvent nou~ cadler ce fait que la femmc esl aduellemcut bien plus faible que l'homme. Laissons donc Ù l'avenir le soin de privel'la femme de la PI'otcction qui lui est encore nécessaire de nos jours. Quanl aux enfants naturels on ne fera jamais assez pour égalis(~r leurs droits avec ceux qui sont aeeordés aux enfants légitimes, « au Hosle la question des enfants adultérins; je vous seandaliserai en vous disant que je liendrais il leur a(~C01'del'les mêmes droits qu'aux autres enfants naturels, y compris les enfants légitime3 eux-mêmes. Qui de nous voudra soutenil' qu'ils savaient les conditions dans ltlsquelles ils sont venus au monde') Alors, le pOUl'quoi de leur punition et de leurs humiliations nous échappe. Et le repos sacré des familles'? On tonnait cette phrase qui cache beaucoup de vilenies el n'en empêche aucune. « Je n'insiste pas de erainte d'èll'e long. « Veuillez agréer, monsieur et cher confrère, avec mes vives félicitations pour votre initiativ'l, mes sentiments les plus distingués. « JEAN FINOT. )) L'auteuI' de la Science du BOIl.heur put se rendre compte, il. notre Comité, que nulle proposition, pourvu Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u; CUMIT~; ilE R~;FOHàlE qu'elle fût motivée par un principe IJl' MAHlAliL 10:\ équitable, -- ce qui était le eus puur toutes le,,; sienllcs - n'élait ùe nalUl'(l Ù nOlls scandalise¡', puisqlle, toul au ,:onll'aire, nuu,,; nous étion,,; groupés pour les slbI.:Ïle¡' el le::; ùdendre, M. Léopold Lacour, Ce ¡Ú'sl qu'en ll-l!l!i que M, l,(;opolù Lal'our trollva li¡ l'm'Olule délinitive (k :'00 féminisme, forlllule '1u'il jns(Tivil cn tl1le de son U?U\Te la plu,; J'cmarquable : /'11111/[(l/lisl/Il: i!l/';!Jj'((l, l'l donl il l:onla en ('(;s 1<:('ll1eS la découvc¡'u: : ,( Ayanl il parlc¡' (le la l'O-l'du";diun au COl/gri',; féministe inll'rnalional qui S(~ tinl il Paris Cil av¡'il dernier (Il'l%, .ie dis de mon " fémini:-ime )) : son vrai nom serail: II'UllIlllisl/w iIlU;fjl"¡{, l'our la premii:l'c foi,; j'elllployai,; ('t'\te formule devant un pnblic, .il' n'av¡·.is pa,.; cu la ('hance de la rencontrer l'n tI!'s ronlï·rCUI:<',", pourtaut l,ieu //lUllII¡lis/cs. rait,'s il la HOllinii're plus d'ullc ann/:(~ allp:!r<tyant ,janvier-mars tH!l:i). Elle ne 1O'~ yint 'lIW dl:s mois apl"\s ees di:-icollr,; prononcés. ,le sl~ntais k Jllilnque, :sur ma ùocll'inl', d'uni) l!(.finilion fld,;,//IuiI'. lllll'étail clail' que le nlll! ji;/ItÍllisl/tl',ll'ailleul's l~llUI\'Oqll(" ne rendait qu'unc pill'lie, la lllf,ins lH'I'sunnelle, de ma pensée, :\'~' a-t-il pas. nu sUI'plu,.;, <lin:rs félllinisll1t:s, dan,.; Il: H'ns meu1/.' où les Hc\'cndicall'iœs el Jeur:> alliés masculins prcnnent le term,-"! On a \'Il naître, voilà deux ans, un l,;mi¡¡iSllu; r!Lrr'linl. Il ~. avail lh'.ià el. de¡,uis longtemps un ¡ÓUillisll/l; ()IJ1(I'!J'~(li.' •• , un l,l/lÚllislllc sUf'ialis!e, (Juand, au d,"Jml de l'autolllne de lH~I:;,.l'eus la satisfaction \donl. je clJmllll'\l~ais :1 dé.~espÜrer) de tI'ouver et' (lue je c!w!'(:!w¡s, « il s'cu allait temps, » eOlTInw on disait jadis. Cal'. en d(c",mh¡'c, line Revue peu connue, mais que je recevais el lisais, la Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l(H LE ~IAHIAGE ET LE DI\iOHCE DE OEMAI¡'; /(evlleimmorlalisle, annonça.it son prochain avatar sous le nom: L'HumanÏl" inlégmle. » M. Lacour a développé, dans L'Humanisme inlégral, avec une hardiesse fort ehaleureuse, ses idées sur la. nécessiU' de l'~lfranchissement de la femme, sur le rÔle de celle-ci dans révolution sociale el mOI'ale. « Une de mes thèses, écrit-il, c'est que la f('mme alrranchie par elle-même, développée dans le slms de ses facultés naturelles, enfin l'ell'Olwées ou recli/Ùi,!s, sera l'artisan, plus que l'homme de la Cilé future .• Ie suis convaincu tI'Op raisonnablement que la I{évolution nouvelle, entreprise et pOllssée paI' le Masculin seul, comme fut celle d'il ya maintenant plus d'un siècle, ne réussirait, ¡JOur le mieux, qu'à fonder un ordr.} de barbarie nouveau dans plus de justice économique, UII profit du travailleur seulement. L'ouvrière l'esterait serve du mâle dans l'usine, à l'atelier comme au foyer. Surtollt. lil l{(~volution serait matérielle, non morale aussi, non intellectuelle, comme il faut qu'elle soil. « On ne changera pa:;; les idées tanl que la femme, el avec elle l'enfant, l'selnvcs du maître domestique (père, mari, amanl), n'auront pas, dl) ]elll' droit 111l1ll1lil/, reconnu, respectè, fait passer pOUl'jamais dans l'esprit et dans le Cll'lll' de l'homme, la nolion clail'c et IH'Ócíse de l'essentielle vérité morale: savoir qu'il n'y a pas de droit contre le droit, qu'il n'yen a d'aucune sorle pour personne contre qui que cc soit - la Justice dant uni~ versellc ou n'étant pas. " L'alfl'andIissement de la femme serait la première leçon nécessail'c pour élever l'intelligence, pour ennoblir toute l'àme ùe rouvrier, du paysan. Libérée, la rni~re líbèrerait l'cllfant, et ce serait ln seconde lc\:on, COlUpléawntaiI'e ùe l'autre, de verlu presque égale. La llévolution (ou l'évolution) morale sera l'œuvre, aux Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO~IITE ))¡,; lÜ;Fl)Il~1E Dl' 10:; MARIAGE troi" qua\'ts, du Féminisme. Pour la Hévolution économique, il y sera de moitié. La condition première d'unc Ilévolution totale, réellement humaine, ("e:;t la lilJ(~ration de l.1 FI~mme, » En JIlé'.rKede ce lin'c d'idées, " telle une sorle d'illustratiou donnée à ce li\Te », 1\1. Léopold Lacour il dudié le . , originc;; du féminisme contemporain daos un ouvl'a¡.\( tri~3 attrayant, intitulé : J'rlJis jÓItIl!l'S Jr' la /kL"lJlulilJl/, " C'cst dan" la llévolution fl'lUlf;aise, y dÚ1l1011 tl',~-t- i1, que se trouvent les "l'ri table:; ori ~i nes dUlTlou,emcnt f,':milliste al'luel; cal' si Jïu(:e {{uïl y a égalit,': intellel'lllelle eutl'e l'lJomml: el la femme esl bien ilntér'ieUl'e il la Il(:volutioll, si elle précéùa le Chl'istianisfl1<', e'('st selllellle1l1 du jour Olt flll'ent Jlroclamé" les Droits de I1lolllllle, du jour, ail moins Olt se leva SUI' le (Honde la gr'ande espéranee de l'élllancipntion de I'holl1me, qll'Ul1l: dur/l'ille parul el put pm'nitrc de I'érllan\:ipalioll parallèlc de la l'emlll(~, suiei" ¡l'lIiI l/lrJllVI~I/U'iI/I)I)({i'I:ssa!/u de ¡":illi,~L'I' celle /It¡;sr: iu/r;[!/'lIle. J) Lr's troi" ¡Imuneipalr'ic()", assez mél:onuucs, auxql(()lles l'auteUl' de j'U?PS L'r.r:U",~ consacl'U son étude, sout: Olympe de {;ollg'es, TiJél'lligne de :\11::ricoul,td BOSt: LacoJlJbe. « Ulympe de nougcs fut la Ill'cmièl'c, par'Lli les Ilt"ro'¡[l(~sde la f{¡;vollllion, il demandel' à celle-ci ¡1'étre logillue en [lI'oclamant le,.; droits de la femme et de la citoyenne, Elle tnl~'a lIue Ut:dUl'ntion dl' ces d¡'oits, Elle esl le gl'¡llld aieul féminin du Féminisme illtéKral. " lh(:l'Oignc de [\H:rieolll't, la jolie grisette, gl'ispc de patriotisme, 1'l'!>I'I;:;cntel'enthousiasme d'ulle partie de la France l'hníniuc pour la }{(wolulion, aux premil:res annt:c,¡ de celle-ci, petite madame Holand de la r'ue, du club et de J'émeute, « Minerve» bohème d'un mysticisme de la liberté dont madame Roland fut la Minerve Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia t06 LE illAIHAGE ET LE DIVORCE DE DDIA¡ri grande bourgeoise, Enfin Rose Lacombe, l'em'a9';~ Lacombe, la plus intéressante dé ces trois femmes, e~" supéricure aux deux autres eomme document révolutionnaire, avec le club tout féminin auquelle nom d.? cette Pyrénéenne est attaché, aycc le club des Jlepubli,. caines l'/!volutionnaÏ1'cs, dont ltobespierre eut peur. » Dans une série de conférences qu'il lit l'an dernier au G¡'and-Orient, M. Léopold LacoUl' défendit avec une éloquence soutenue, avec une méthode rigoureuse et une documentation très approfondie, la Hévolution franl,;uise contre ses détracteur:'> d'aujourd'hui, depuis Taine jusqu'à Bourget, Jules Lemaître, Charles Maurras et l'étonnante phalange dë Lictian ll'anraise. Il s'éleva avec force contre ceux qui veulent creuser un abîme entre l'ancien régime ët la France contemporaine. Il démontra que la llévolution avait seulement aidé la France " iL fonder l' ordre de choses vers lequel trop lentement, mais consciemment, elle se dirigeait (1). Michelet, Lamartine, Hugo, saluèrt~nt la Hévolution comme l'avènement d'une œuvre commencée et préparée par les siècles passés, Et Henan manifesta, dans son Avenir de la Science, une vive admiration pour l'émancipation nationale ¡'éalisée par la H.¿volution dans le seus de la Raison. « Ce qu'il importe de constater, disail-il, c'est cette incomparable audace, celte merveilleuse et hardie tentative de réfol'mer le monde conformément à la raison ... » Mais « le plus grand malheur do la Hévolutioll, observa M. Lacour, est d'avoir rendu Napoléon possible; et si l'on essayait de nous consoler en nous disant qu'après tout, sous une certaine optique, i'iapoléon, cc ¡) ,1 I'remiCl'e conference Ju. Hevolution politil/ue; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u; COMITÉ DE RÉFOHME '107 DL; MARIAGE futla Révolution il cheval, je répondrais que la part de vérité renfermée dans ce mot est précisément ce qui afl1ige le plus notre afilour de la ltéyolution; car elle n'est dev¡~nue ce cavalier, ce César, qu'au mépris de ses principe~ de justice, de liberté, d'humanité; et cc qu'elle a donc promené par l'Europe monarehique et féodale, I'fl'rayée, houleversée, ce n'est pas son ,[lile libéralricll, mais seulement le triomphe d'un al'l'iv': de son militarisme final (1). » \ous rl'¡:Ùmes de M. Lacour la lelll'c suivante; « Monsiem' et cher Confrl'l'c, ,le l'avoue iL ilia honte, j'ignore le !,rojet de loi ùu IJrl:sid¡mt Magnaud, « relatif, me dites-vous, Ù la régll« laris:ltion l(~gale de l'union lihre. " « Ct que je ¡;aiSOllCroissavoir, c'estque le Code eivíl est Ù refaire. Il cst il refaire dans l'inll':rd de la femme et dalls ¡'¡llui de J'cnf~\nl, et au,;si dalt,; lïnt(:l'd de la C0ll111lUnaU ti': sociale, \'. I.a famille repose encorc sur ll~príncipc d'mltol'ité: <lUIOl'it0maritale, autorité paternelle, C'est (!n cllnlmdiclíJll ¡¡WC nos iLll'cs Lie liLerl{~ el d'ég,dité. Le mUl'i él la femme, le pi!!'c el la mi~re lé~alc!l1c\ll éKaux à tous points de vue, et tou,; les enfants Jgaux d¡~val1t la loi, eux aussi, tous dant lIalu¡'e!s, je pense, et pal' suite légilimes: voilà ('C que je désÏ1'e d'ahord. <\ I'uis je dirai volontiers, avcc un sociologue des plus inslruits et ùes plu,; sages, Leloul'I)eau : " Si pell de familles peuvent on savent donne¡' il. ['enfant une saiuc edul!ation physique, morale el intellectuelle, que, dans « l, ~ll1alrièllw ICunfh'cnce (la ne\oluti"ll, la Patrie cl lïlu- IlLlllitÙ;. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia fOl'{ LE ~IAHIAGE ET LE DIvonCE DE DEMAIl'i ce domaine, de larges empiètements de l'État, petit (lU grand, sont probables et même désirables. » Il Et cependant, je ne suis pas étatiste. J'espère que celle intervention de l'État, désirable aujourd'hui, ne 1\\ sera pas toujours; autrement dit, que le milieu famili&. s'améliorera peu à peu, jusqu'à pouvoir suffire ... « LI\OI'OLO LACOl!H " (1'. M. Maurice Leblanc. Depuis qu'il il répliqué au célèbre policier anglais SI,lerlock Holmès en lançant son Arsène Lupin ... aux trousses des lecteurs, M. Maurice Leblanc a été sacré Conan Doyle français. Cette singulière mHamorphose ne saurait nous faire oublier l'écrivain séduisant. nerveux, lyrique même, de l' t.:1Il/wusiasme, des Heures de mysth'r!, de Voici des ailes! ... , de r;ucule-Ilouge 80 chev(l1I:¿' et de tant de contes spm'li(s « ornés d'amour, rougis de sang, dédiés à la nature, Ù la force et il la beauté physique. » Pour nous, M. MaUl'íce Leblanc est surtout le dramatiste émouvant de la PitÙ}. Le sujet de ce drame, écrivit M. Emile Faguet, « est un des plus beaux du monde. « C'est le sujet d'Anwureuse; c'est l'histoire de la femme insupportable par amour, et, du reste, par stupidité. « II est trÙs scientifiquement observé et démontré que l'amOllI', chez une femme du reste bête, devient une espèce de maladie, ayant pour caractère la monomanie absorbante; c'est unc espèce de /}oulimie senti,1) Gil Blas (26 décembre tuo;;;. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l.E r.rnIlT(: }lE Id:FOIUm Ill; MAillAGE 1I1q m(~ntal,\, L'homme doit appartenir tout entier à la femmc amoureuse et elle ne soufl'l'e ni qu'il ait une pensée ni qu'il ait une occupation C{ueleonque qui ne soit PDSelle-mt\me. » Une jalousie aussi insuppol'table devient nt\cessn.irernrnt de la méchancet(·, et du geme le plus atroce . .Jarques, le ht;ros de M, Leblanc, « n. précisl:ment (;P0113('~ line de ces boulimiques, comme le lIlari tLlnuJw'cuSi?, comme le mari de I'Hl/f'ail! Mallule. Et vou~ voyez d'ici la situation. liermaine ue lui pet'lIlet aucllu ami; les ¡¡mis distraient de la femme. " Et (¡ermaine cst jalouse de la petite Marianne, jeU\1\' cousine de Jacques, que Jal'ques et Germain!' onl. l'ecueillie parco que sa 111ère fait la fde, C'ost une (. )"ctte Mais comme elle esttrès hon petit ¡;art;on, .Jatqu\'s aime mieux causer avec elle qu'avec sa femme qui est toujours orageuse comme l'Adriatique et ombragé'llse comme la Forêt noire, « .Jacques est auteur dramatique; il a fait jadis une pii,ce qui, rcfuséc aux BoufTcs-du-Sud, il eu lin suceÙs t"normc Ù la Comédie-Franc;aisc. Germaine lui a intcrdit de travailler pOUl' le tlll"'Ùlre parce que tl'availler pour 10 tbl~;Ure, c'l'sttrawlÍller pour les aetrires Il! l'ntr!'r en l'elalions iwec ellcs. « .Jacques ayant ócrit subrepticement une Coméùie, Germaine l'a d(~nichée et l'a lue avec attention, à la suile de quoi clic l'a placée Slll' Iln Leau feu ùe bois qu'clic a at'li,'é ayec tous les souftles d'Éole qu'elle uvait SOIlS la main . .( Jarques, ret¡'Ollvanl un vieil ami à lui qui revient ùu Tonkin, (~lIetrouve tout de suite les t¡'ois ou quatre phrases cinglantes, nécessail'cs et fiuflisantcs pOllr interdire la maison il cc Tonkinois, )l, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia j 10 LE MARIAGE ET LE DIVOnr.F. DE nE~lAIN «,Jacques ronge son frein; il le ronge parce qu'il a pitié. Il est pitoyable en se rendant bien compte que toutes les faiblesses inspirées par la pitié auront pour elle! de rengréger la maladie mentale de Germaine et cela ne laisse pas de l'inquiéter. « Jusqu'où ira-t-il? 11 n'y a pas d'autres termes à celle situation que le complet abrutissement du mari et, du reste, la folie furieuse de la femme (1). )1 Voici la réponse que fit il notfe enquÙte M. Leblanc: ( Mon cher confrère, « J'estime que tout ce que l'on fera pour modifier le mariage dans un sens plus libéral, constituera un progrès sérieux et que nous devons tous, selon nos moyens, concourir il ce hut. ( D'ailleurs, qu 'on le veuille ou non, c'est précisément dans ce sens que les mœurs ont toujours évolu(\. Seulement, on s'en aper~~oit davantage aujourd'hui, car jamais il n'y eut d'époque qui se soit efforcée aussi ardemment de penser selon la vérité et d'agir selon la justice, jamais d'époque plus libre que celle où nous vivons. « Je parle du moins pour la France qui, depuis vingt ans, a gagné CIH:ore sur les autres nations en esprit el en générosité. Un président Magnaud ne pouvait s'affirmer rl ne pouvait êlre compris el soutenu qu'en France. « Je crois, d'autre part, qu'i! ne faut pas se faire d'illusion : le mariage libre légal porterait une atteintr (1 \1. Emile Fuguet (Journal des Dë6al.~, il IlHuHlOO¡. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u: r.O)lrr(: DF. nÜ'01DIE m(lrtl~llc au mariage Lraditionnd. projet du prt'~:;idellt ~lugnaud dl~JI1(:nL t 11 Dl' )L\J1L\(;F: Et C'I~st pourquoi le me séduit si profon- « ~IA{,HlCE LE\3LA:'iC, )) M. Sébastien- Oharles Leconte. « Cc quI' nous voulons simplement, r(~pondit l'au- teur de \'/;"~Jli'it r¡ni ¡)(ISSf? et de la Tel/llltioll d,' l'Iunnllu? à W,I. (i. Le Cardonnrl et Ch. Y ellay, c'est plus de .i ustice, plus de ¡'<lison et plus de silyoir. C'est que les hommes deviennent meilleurs, pal'c(~ qu'ils seront moins malheureux. Cet idéal n'est inf('rienr à nuenn nutre pt est digne de lr~ntel' les poèles, }wislfu'i/ n'l'si priS r hl": 1 ¡"Il. )) ;\1. Sd.lustien-Charles Leconle, qui fixe en des vcrs d'lnl? pUrl?tl'~ classique des pc usées tl'lnunanitl\ et ùe .iustice, est de ceux qui, selon ses propres d(~claratiol1s, « ont eomp¡'is qu'aujourd'hui la pOl'sie, enlin ntlranehie par le magnifique dIort des grands pOI~le;; du s~'mbolisme, de\'ait ue pas rr.ster en arri¿'rc du mouvement de::; id"'e;;, qu'en aucun Ùge de l'bUm¡luitt; il n'y eut plus d'nng-nissr., mais jamais aussi plus d'espoir 1), El il a précisl! ainsi la noble mission des poètes non\'Caux: « De son antique primauté la France vaincue n'a gardé qU(~ la n1('moi¡'e éblouie de sa gloire passl\e. !lIais elle demeure« ~otre France éternelle ", elle esL la forge de;; idée;;, l'atelier cyclop(~en de la Rh'oluti,)n mOOtliale. Que les poètr.s I(~ comprennent enfin, ella France pt ln It'''\'olulion auront des poètes dignes d'elll';; ~ » « Hien des [1r¡"occnpations dl? cc temps ne nOlls doit t>trr (otranger ... », dÓelare le poNe du,""(wy ¡{'l.INdus!', dans sa préface Ù cel ouvrage. Puis il exprime, comme Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 11 ~ LE ~IARIAGE ET LE DIVORCE DE DE~[AIX tous ceux qui ont quelquc profondeur df) Pf)IlSPC, son inquiétude de l'avenir: (( Que nous réserYe demain '! » Nos efforts n'aboutiront-ils qu'à une réadion barbare, qu'i\. une r(\volution féroce? La d{~mence humaine ménage-t-elle, én de soudains sursauts, un réveil formidahle à nos rêves? - Rappelons-nous qu'une grande civilisation a déjà succombé UDe fois, c(~lIe du monde antique. Qu'cn subsiste-t-il aujourd'hui? - Bien, sinon quelques chants de ses podes, quelques œtnT(~S de ses artistes, quelques travaux ùe ses penseurs. » Aussi M. S.-CIl. Leconte voudrait-il I'alJi,~[' ceux qui pensent comme lui, faire taire le bruil des vaines qlWl'elles, pour marcher (( vers la conquêtl) de l'avenir po;;sible, fraternellement. » M. S,-Ch. Leconte préside le Tribullal ci vil de Dt,!e avec un souci constant de l'équité, du respect. dû aux droits individuels, avec une méthode et une pe!'s~icacité très promptes à découvrir les mobiles psychologiques les plus secrets, avec une conscience scrupuleuse et avertie, - conscience qu'oll souhaiterait trouver chez lous les magistrals, comme la sÚre garante de la moralitÜ rationnelle et édifiante de leurs jugements. Quelques jours après la constitution du Comil(;' M. S.-Ch. Leconte nous adressa la lettre suivante: 21 dé~elllbl'e 100.,. "J 'ai l'honneur de vous envoyer mon adh{~sion sincère au Comité que vous avez formé pour la ré\'Îsion des dispositions de lois relatives au mariage, elc ... « .Jevous renvoie au double titre de ma~iSl.ral. el. d' ('rrivain. Les écrivains ignorenl généralement nt presque Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia pI'ofessionnellement le Code, et les juristes ignol'cnt souvent l'art d'éaire, pl'lifl~ssionnellement aussi. Leur eollahoralí,)!1 peul seule assurer quclt¡ue popularité il votre belle wu \T(~. « Yeuillez a¡.;réer l'assurance de IllCSsentiments atfc('tueux el dÚvoués. u S~:IJASTIEN·CllAHI.ES LEI:o:\n:, « 1'l'àid"1I1 dll 1','iólUlal civil de /I,;l" Jura:, » Ur, 1\1.:-.-CII. Leconte fut un de nos collaborateurs les plus préci,)ux el les plu,; assiùus, et llOUSuppréciànH:S égalenwnt sa ('ompélence jUI'idi(lue el :ion taienllitlt:rail't:. ,\u~,si pOllvait-il énollcer sa boutade comm,) une règle, pOllr ll1ieux souligne¡' l'exception llU'il y appol'tuit. Nous soul¡aitons qU'il son exemple celle heureuse , except:on se ll1ultildie ¡¡uUtnt purmi les (':criYüillS que panlli ]e:; j ul'istes. M. Lucien Le Foyer. 1\1. Lucil:il Le Foyer est un avoeut qui aime pDssionnt:mentla discussion, qui s'y complaît, qui s'y ingÚlie, ayet: unI: nlalignité toujours en éveil, il. s(~l'ier dûs cas, il. fllullipliür des ohjedions, àjustílier celles-ci avec UUl' miuutie el une auouúilu!:C d'ar!:)umenb incroyable, parfois iaitünte, à :;aisil' ¡(,'ec unejoie jamais dissilllulée les moinùres impel'feetions de toutes les propositions, de tous les \'wux, Je toutes les réforll1es ... Seulement, lorsque à son tour il en produit une, il l'étaye solidell1ent, il analyse toutes les hypothèses auxquelles elle peut donner lieu, il la tOUl'Oeetl'etollrne sous toutes ses faces, il en pI'évoit toutes les conséquences et même, comme nous le dit un jour, il. un autre ¡; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 114 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN propos, M. EJ. Haraucourt, (( les conséquences des conséquences ..• II Au~si attend-il l'adversaire de l,ed ferme. Il faut reconnaître qu'alors son assurance, ~on impel·tinence même, sont fondées, s'appuient surcne logique précise et formelle, qui n'est plus vaine ni stérile ... C'est dans ces conditions qu'il présenta, dans-cs brochures, les conséquences juridiques de la contami.c ation syphilitique, qu'il discuta de « la guerre et de la paix par des chiflres », qu'il s'affirma paciliste, qu'il étudiû. le minimum de salaire en Belgique, qu'il pa;'la de la tolérance dans les uni v('rsi tés populaires, qu'il élabora enlin, en partant de ce principe que les contrats de mariage doivent être temporaires, un projet de ,,)i auquel M. Jules Dois rendit un jllste hommage (1). M. Lucien Le Foyer est membril de la cinquième sou;;commission extra-parlcmentair{! de réforme du Colle civil, ùe celle extruOl'dinaire commission dont les quatr(vingls memures restèrent dispersés pendant plus d't, il an, et dont nul ne peut dire re que furenl, ce que SOllt les hypothétiques travaux ... Aussi M. Lucien Le Foy('~ qui connaît suffisamment le parlementarisme, trej> peut-être, fit-il décider que la commissiun accueillerai t les rapports écrits émanant de l'extérieur, de l'initiativt: privée (3). Quelques députés ont déjà pillé conscien·· cieusement les œuvres de celle-ci, de notre Comité eparticulier. On réserve probablement le démarqua~': complet pour le jour où cette Commission intro4vabL devra rendre des comptes, sur les instances de quelqUi! fâcheux ... ' de M. Julcti lJois, !J. \l:í. (2) On sait, cn elret, que les législateurs parlemcntaires peu· vent seuls proposer directement au,;. Cl1amIJl'cs des I"'ojets dt (i) Voir 1;1lettre loi. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CaMoJTF: ilE RÜ'OHM/': DU MAIlIAt;F; 1{,j M. Pierre Louys. PolI' la ¡.;râcc et l'intuition poétique;;, pur le eharm(~ ù·lInr. érudition l('gi~r'! et é"ocatriec, J'eeonsfitutire ave,: une :-ia\'antl~ ùdicate~se >l, par' sa fr.r'v<~ul', par >;011 amouI' enfin pOl\I' la Beauté antique. ]\f. Pierre Louys a t'ait re\'ine dan,; ,;on (PUnI', fresque nw¡..;niliquc et in<,:ol1lpal'aLle, ùans toutc ICl1\' "('rit",, Ir. mOlldo d l':.hne unti<lucs, Les 11I"rornes qu'i! a peintes, qu'il il th:I'~('S en Il'a,t,; ù<;tinilif,;, dans celte (, frcs(luC » IJwrveilleuse, sont toujour,; lJ\'l~'sentes Ù nos mémoi¡'e,; qu'clIcs ravissent d,' leur,; \¡~'ItlIlCS profanes, de ICIII'S h,\JlInes divins, l'n charme délicat, myst,"rieux el IroulJ!ant (:lI1ane de tOllles ce;; ,,¡;;ions : voici !lililis, qui chaille ddil'ieu;;elIIent " en unl~ trentaine d'élégies, rlli:;loire de slln amili(; a\'cc lIne jllllOC lilll~ llc son ;l~¡\ qui SI' lIoItl¡llait i\Ina,;idika. » \'ail:i Byhlis, donl ll~ ù<:S(;,;pojr' d'amOlli' flltt.dque Je coU\';;ùeseslal'Illc,,; inlari:-;sabl¡',; s'('k)'l1isa (~11fontainc, voici la pelite nymphr. U'da « qui vivait sU!' I,~s bord,; du t1euve Eurota:-; » l'l'lui l'Ill avc(: le Cy¡m'l, une si ('tl'an~e avcnture, -- Cnlli"[,',, l'il'OlliqUl' cLel'cheu,;e, [larlJli les ranlncmenls 1ll0del'Ill'S, d'Ulle \'oluI,té l'/,:,'lICIJ/(,I// nouveJll', CaJlist.'>, ;'1 Iaqllell(~ J'aUI(~UI' I'l"poud, navré el malin, ('11 lui a/l'ranI ... l!ni: ci¡.:ardle! \< ;\[ous arOIl;; commecJI'é par tOlll oul']il'l', Et Jluis, nous 1'(~inVelllons. C'est ce qu'ou apJlclk l'histoire dl: la civilisation moJl'rne. \'oici l'¡¡fin d sU!'I(Jut .\p}¡roùile, dontla grande ¡(llle, bl'ùlantc el \'Olllplueuse. palpite el lr'iomphe, il travcrs les siècles, étel'nc!lcmcu t. C'cst duns la préfacc d'i!phrodili: quc Pierrc Louy::; a dl:velopp(' la pensée directrice de sun œU\Tc. (l ») Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia liH LE MAIllAGE ET LE DlVORCI:: DL /)E~IAJ." lYabOl'd, il Y démasquc les hypocrites délradeurs de la morale antique: ({L'amoUl', avec toutes ses conséquences, dit-il, était pOlir les Grees le sentimentle plus vertucux ct le plus fécond en grandeurs. Ils n'y attachèrent jamais les idées d'impudicité et d'immodestic que la tradition isradite a importées parmi nous avec la doctrine chr(~tienne. « C'est donc par une supercherie consciente et volontaire que les éducateurs modernes, depuis la Itenaissanee jusqu'à I'heUl'e actuclle, ont représent('· let morale antique comme l'inspiratrice de leurs étroite,; vertus. Si cette morale fut grande,,;i elle 1l1(;rit\~,en elfet, d'dre prise pour modèle et d'être obéie, c'est précisément parce quc nullc n'a micux su distinguer le juste de l'injuste, selon un critérium de beauté, proclamer le droit qu'a tout homme dc rechercher le bonheur individuel dans les limites oil il est borné par le droit semblable d'autrui, et. dÓc!arer qu'il n'y a, sous le soleil, rien de plus sacré que l'amoul' physique, rien de plus beau que le corps Illlmain. «Telle étaitla morale du peuple qui a báti L\cro(Jole; et si j'ajoute qu'elle est restée celle de tous les gmnds esprits, je ne femi que constater la valeur d'un lieu comnllln, tant il est prouvé que les intelligences supérieures d'artistes, d'écrivains, d' hommes de guefl'e ou d'hommes d'l~tat, n'ont jamais tenu pour illicite sa majestueuse tolérance. » L'auteur des ..1vclltul'cs extraordinaires et si savoureuses du Hui Pauso/e, pousse cette observation jusqu'à ses plus extrêmes limites psychologiques et émet ce principe: « La sensualité est la condition rn~·stèrieuse, mais nécessaire et ITéatrice du développement intellectuel. Ceux qui n'ont pas senti jusqu'à leur limite, soit Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia pour Jrs aimer, soit pour If's mnlldirp, les exigenres de la chair, sont par Iii mt'me inrapaLks de enlllprend¡'() taule l'étcndllr dt's exi~ellr('s de I'pspI'il. j)p m(>nw r¡ue la 1)/';\111(\ de l'¡inw illumine tout un "isa~p, dl' IIlt'me la viriJil,; du rorps féconde seule le ('erY('nu. ,( Mieux ent'ore : il semblp qur le f{('ni(~ d(',- p('uplrs, comll,p cdui dl's individus, soit. d'(~t.rl~.a\'anl. fOIlI, sen511('1. Toulps ks "illes qui ont r,',~n{' sur le mondr, BnhyJonc, Ah'\undl'ie, ,\lht'nes, BOille, Y(misr, Paris, (1I11.I"t,\ par ruc loi ~{"nt\ra]¡o,d'alitant pllls lice!leicus,~s r¡u'pllps dai('llt plus pllissilntps, eomme si Icur dissolution ("lait nóres"ull'l' ;'1km :-l[JII~l1dellr, Lt's l'itl'S oÙ le lt"gislateur a prGl.endu implanter uní] yerlu nrtilieiclle, étroite pt imlll'OUlIcti"c, ~e sont \'lIes, ùès lc premier jOllr, COIl- ùnlllnl""s il ln mort totale. « Il ('U fut ainsi de Lacéd(\mone, 'lui. au milicu (lu plus pl'odigil'\l\ essor qui ail jamais ('dm',': Lime humaifl(>, entre C()('intllC (~t Alexandl'ie, cutre Syrn('usp et l\li'(~t, ne nous a laissÓ IIi un poète, ni un peint¡'c, ni un philosophe: ui un hist.orie\l, ni un sa\'ant, ¡'t peinc le renom populaire d'unc sorte de Bobillot qui se lit tuer HYPé: lrois cents hOmlllC:i dans \lU ¡J(',tilé (k monl.'lgncs, s:lns ml'me rt"ussir Ù vainer(', Et c'est pOil!' rela qu'apri's d.'ux milJ.. ¡mnl"es, mCSUl'<J.nt k nl~'ant de la \'Cl'tu spal'- tiate, nous pou\'ons, selon I'c\hortation de IlI'nan, "maudirelesol of¡ futcette maitressl'(l'el'l'eurssombrrs, d l'insulte!' parce qu'elle n'est plus ¡¡, Aussi l(~ poète d'As/m'I,; e:il-il trt'S peii:'\ímiste sur nos tI!'st ínt':es : « Verron:,;-nous jamais re\'eni¡' les jours d'Ephi'sc rt lIélas ! le mondc modern() succombe sous UII en\'ahissernent de laideur. Ll:s ei\'iI¡salions remontent ycrs le nord, enlI'eul, dans la Dl'ume, lians le fl'oid, dans ln Doue. Quelle nuit! un peuple vêtu JI: C~'rène? se drmande,t-il. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1tH LE ~IARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN de noir circule dans les rues infectes. A quoi pensel-il? ün ne sait plus, mais nos vingt-cinq ans frissonnent d'èlre exilés chez des vieillards. « Du moins, conclut-il, qu'il soit permis à ceux qui regretteront pour jamais de n'avoir pas connu cette jeunesse enivrÓe de la terre, que nous appelons la vie antique, quïlleur soit permis de revivre, par une illusion féconde, au temps oÙ la nudité llUmaine, la forme la plus parfaite que nous puissions connaître et mème coneevoir, puisque nous la croyons à l'image de Dieu, pouvait se dévoiler sous les traits d'une courtisane sacrée, devant les vingt mille pèlerins qlli couvrirent les plages d'Eleusis j où l'amour le plus Eeosuel, le divin amour d'oll nous sommes nés, était sans souillure, sans honte, sans péché; qu'illeur soit permis d'oublier dixhuit sí¡\cles barbares, hypocrites et laids, de remonter de la mare à la source, de revenir pieusement à la beauté originelle, de rebàtir le Grand Temple au son des llütes enchantées et de consacrer avec enthousiasme aux sanctuaires de la vraie foi leurs cœurs toujours entrainés par l'immortelle Aphrodite ». On comprend que M. Pierre - Louys ait préconisé ardemment la liberté pour l'amour el pour le mariage. En 1900, il proposa, dans un esprit de justice et de liberté feconde, l'adoption des mesures suivantes: 10 Combattre par l'enseignement moral l'opinion abominable qui represente la maternité comme pouvant être, dans une circonstance quelconque, une faute contre l'honneur, un Mat illégitime et infamant. 20 Garantir pendant le temps de la gross,~sse et trois mois apri~s l'accouchement les ouvrières et I,~sservantes Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tE COMIT~: J\F. Rf;I'ORMF. DU MARIA(;}': 1 Hl il gages contre tonte possibilité de renvoi, fi. moins de faits ù{:liduE'lIx 011 criminel,; dÚment constatés, :1" D,;el'¡iter que le ('crtilicat de honne ,'ie et mœurs dans le ~ens oÙ l'on pntend gÚnl"ralc~llwlll cette expression, ne pOllrl'a dre en aUl'un cas exig-0 ':1 r'''tt:' ~le l'extrait dll '~Il,;ier judiciairn qui 0st d¡\c1arè suflisan t. -i" CrÜt~r, sur !Otlt¡~Iï:LPndue du territoire, des nourr¡ceries d'enfants assistés oÜ l'on reeudllem jUSqll'Ù la deuxième ¡mUt"e tOllt enfant nOllveau-nÚ qui, par l'indigence de sa mère, sc tI'oll\'t~rait en dan¡..;el' dl' lllort. ;i" '\ccot'de¡' les uroib du mariage ,'1 tllul roupie qui exprimera lihr¡~ment la voloult'~ de s'unir de\'<lllt I'oflicier do l'dat civil, sans frais, sans ddai, sans pr'oduction d,~pi¡~c('s\ et sans aucune soumhsion au ('OIlsentement d'llnli('rs (l" Le pt'ochain roman de M. Pierre Louys, l'S'Viii;, sera uo Il(,u\'cau plaidoyer pour ln. J¡bcrt(" on plut(',t pour la {J'il II' hisl! de I'amoul'. L'nutl~ur de la Femmr el le ¡)(II/lill s'opposa formellemenl, au pr'ojd du prí~sident :\lagnaud, Et il nous donna de l;dle apposilion le~ raisons l'xccllenl('s (Ille voiei : « L'union libre l(\~ale » est une monstruosibS d(~l,l[)gage. Toute union libre qui de\'iendraitlégale cesserait d'être librr et perdrait ainsi le seul charme qu'elle puisse am'ir aux amants enllümis du mariage, (. M. Magnaud s'imagine qn'après le "ote êvrntucl de sa loi, les jeune,; lilles séduites soupireraient: « .le 1'1'1/./; !Jif'lI, 1I!rtisr¡uïllll'I'1I sliÍt dOIIIU; IIClf', )) fJudll~ singuJi(\rc snppositioll: Le,; jill(~,;s{·dui tes diront toujollt's: « JI' 1'1'11.1: bi'~II, milis que ]1/;¡'Suln¡r: III' I,; sac/u', » C'e::l exactement lc contraire. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 120 r.E MARIAGE ET lE llIVORCE DE DEMAI:l1 « A quelque classe qu'elles appartiennent, elles nt pratiquent jamais l'union libre dans leur propre quaI" tier. Elles émigrent de Grenelle à 'Iénilmontant comm\~ d'autres vont du Parc Monceau il Florence, et ne re·· noncent nullement au mariage futur, lequel ne sera possible que si leur premiÔre union est restée secrète. M. Magnaud croit qu'elles pensent à l'enfant? C'est justement ce qu'elles prévoient le moins. :\on mariées, elles escomptent leur stérilité volontaire, et, si elles SOllt naïves sur ce point, ce n'est pas leul' séducteur qui les d(~trompera. Quelle estla jeune fille qui, avant de c('der, exi~era de faire inscrire sur un registre officiel la trace IHcrnelle de sa faute, pour être agréable il un enfant dont elle ne veut pas être m(~['eet qui n'est même pas conçu? « Celle qui oserait prendre une pareille résolution, nous la connaissons bien; c'est la fille la plus pauvre, c'est celle qui ne peut plus acquitter les droits du mariage et qui prend l'union libre comme pis-aller : et c'est. encore la fille persl'cutée dans sa personne ou dans celle de son amant, la fille qui, de quinze ans à , ,,¡ngt-et-un ans pour elle, ou jUSI{U'Ùvingt-cinq ans pour lui, ne peut pas épouse¡' l'homme de son choix, sans le consentement des deux familles. Pour l'une et l'autre de ces m&lheureuses, nous pensons qu'il y a mieux il. faire que de créer un faux mariage louche, inférieur et méprisé. Accordez-leur le véritllble mariage : supprimez les frais, les délais, les oppositions, les obstacles de toute nature que la loí amoncelle comme par pla isir entre les fiancés. et que votre loi bátarde laisserait subsiste¡', Ainsi, vousaurez fait une œuvre bonne; mais celle que vous projetez est mauvaise, précisément parce qu'elle aurait pour effet de reculer encore la réforme capitale que le peuple attend et que vous lui refu5ez, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE r:OMITI:; IH: ¡lièFOHME DU ~lAH'Ar,E 12\ n'aillems, les objections se présentent en foule. Dans celte " lInion libre l(~gale ". puniricz-vous l'adultère? Sil est puni, l'union n'est plus lil)('(~ du tout. Et sïl est Impuni, comment impose¡'cz-vOus il un pè¡'c pulatif les enfants d'une fille qui a la permission ll~galc dc courhel' avec tout k monde? l'our donncr il ::;on p¡'ojet unc autorit('~ traditionllrll(', ;\I. \Iagnnud prétcnd que le concubinat allrait ('oté « rl'r:OJ1n\1 par toutes les II;gi~';[atiolJs antiql1c:'i, " Par .ar¡uellc~ ~1. l\Iat.;naud \'cut-il avoir J'obiigeance Je nous lc dire '! ¡::tait-ce cn Ühiopic ou chez le ¡'oi de Thulé',' Il est aujollrdïlui démontré que, ni en (irèœ, ni ¡"¡ Home. le concubinat n'entrainait (l'dfets civils. L'institution dll faux mnrii1p;e est m(oùil~vall', b~l,¡lllti ne et dm" ¡"lllle, L'homme qui J'a codifil':e, Cil :i:l:l, est le mÜmc (¡ui, quatre ans anparavant, en dispersaut Jes (;coles d',\thimes, avait an("anlí la Ill'ns¡':(~ l( l( il nI ir¡ 111:. PIEHHE I.Ol'YS, M. Maurice Maeterlinck, On pro<.liguc si aiS(':lD(:nt, si "ilem(mt les louant.;l's i1ujoul'dïllli, et pour <.les gr:ns si peu dignes, qu'on ("pr('lI\,p une gÔne tl'ès vive à USè¡'des mèmcs ternws pOUl' d:l,'Ob¡'er l'll'uvre J'un éc!'ivain allssi gr'and que Maeterlinck. Et cette ~ène est t(~lle que, voulant reùlJnner' à c,~,;tel'lnes une signification rare l't úleVl~(),on les emploie avec une maladresse, avcc IInr lourùcUl', avcc UI1ampbigoll!'isme fades et déce\'ants, :-:culs, les grands écrivains savent pade!' comme il convient dcs érri\'ains les plus admirables. Chacun sait Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 10)C) LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAI;II que nous dûmes à Octave Mirbeau de connaître Maeterlinck dès umo. Le premier, dans la presse française, l'auteur du Calvaire osa exprimer tout son enthousiasme pour le jeune poète. « La v('rilé, écri vit-il, est que personne n'a plus de clarlé dans le verbe que M. Maeterlinck. Pour le comprendre en l'intimité de sa pensÓe, et l'étrangeté de ses analogies, il faut, en quelque sorte, épouser ses ¡\tats d'ûme et se vivre en lui, comme lui-ml'me se vit dans les choses. « Ce n'est qu'une affaire d'intelligence, une affaire d'¡lme aussi, non pas m(>,med'âme sœur de la sil-\nne, mais d'âme qui a senti quelquefois comme la sienne. Alors, ce livre' (Serres chaudes) s'illumine et nous illumine de clartés éblouissantes. Et l'on n'est plus élonn~ que de ceci: c'est de n'avoir pas su soi-même, tant elles paraissent familières et simples, donner à ces pensées, à ces visions, à ces sensations, la formé inattendue et lumineuse et déliciense snprêmement qu 'clles revêtent, sans cesse, SOIlS la plume de ce sensitif vibrant qui est, cn même temps, un merveilleux el unique artiste ». El M. Mirbcau cita ces poèmes ml~lancoliques. intenses, poignants, qui s'intitulent: l' I/(¡pilat, Cloche il plongeur, Regards : o ces regards pauvres et las 1 et qui sont comme des litanies de la douleur humaine. « Connaissez-vous, même dans 1eRpoésies d'¡':dgar Poó si admirablement traduites par M. Stéphane Mallarmé, quelque chose d'aussi rare et d'aussi sublime'? Et tous ces regards qui désormais vous hantent, n'est-ce point, en raccourci, la plus complète, la plus multiple, la plus Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia inquiétante èvocation de l'infinie tristesse, de l'infinie pitié de la vie? (t) » Plus lard, en 1!I02, quclques jonrs avanlla p!'e!lli¡~rc représentation de cel incomparable ehef-d'¡cu\Tl\ : Péll,:os et J/,:/isande, au ddlUt de la scmaiuc oÙ nous eÚllH'S ( la joie lr¡~s douce et tri~s forle, non (l'aimer davanta;;,; ~Iactel'!ind" cc (lui est Íll1possible, mai" dt: l'admirer, dans l'enlllOU::iíasme de lous, !~l ù(~ l'acclamer SllUS la l¡'¡pk face de son d{~licieux el puissant gï~nie d(~ pode, de philosophe el de dramal.lIl·ge », Oclave ~Iirl'eau dil encore tout ce qu'il ressentil ({ de sensations llüuves r.t p¡'ofonùes d infininwnl pnr(~s, el naiment humail1f's, en (~(:outanl clIanle!' I:es pauvres pdi tf>S Ùmes, doulourellsr.s et charmantes, el qui, dans leur balbnlienH'nl, contiennenl tout le dlarme du r{:ve et 10Utl: la douleur de la vin. » <JudIe ¡'motion Ínl'onIllte el sup(~riel1re vous <':treinl il la lecture d'(!'u\Tes telles II'W le 1'1";X(/i' ¡{fJ,~ hlt1nhl,'s, S((!)e,';s,? i?l /)eslil/,,',!, le l'Pllllil,' CI/sene/i, oÙ Maell'l'lind, « d'une main ll'gère d care:isanlt:, mais d'un CIl:Ul"fel'llW, S'aYanl~e ¡\ Inn'cI',; les obscurités de la consc:ience humaine et fait la lumière ,lans les profondeurs dl! llnus-ml~mes ... », où il nous montre les r("alités, les mystères inquiétants el tous les phénomènes de noIre vic intérieure, où il nOlIS l'évide tout(~ la ¡.(l'andelIr et. toute la ddl'cssr. de ('elle vic, où pnlin il nons fait comprendre que le prohlÔmc humain (~,;l avant tout et par dessus tout un Ill'oLlèmc de (:onseienee. « rne seule cilo,.;e importe, dit Novalis, c'est la recherehe dl: Ilolr!: moi tran,.;!:cnd(mlal ». Le devoir J" clmqne hummo est de dÙcou\Tir et. de dl'veloppcl' en lui, lHll' un ef1'ort incessant de sc,.; fueultt!s, sa propI'(' I'SSp.nCl: spi(1 /,.> Fi'¡u,'o, ~í allÚt 1 KI/(). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l::H LI, )lAIlIAr.r. ET LE fllVOlleE Dr. flf.MAIN rituelle, sa propre dívinité, celle de son âmè, source de toute sagesse. « Au fond, Ócrit l'auteur des .1vt?ugles, nous ne vivons que d'¡jme à âme et nous sommes des dieux qui s'ignorent (1\ ». Et, plus loin, parlant de l'élévation naturelle de J'iÎme, il "joute: « N'est-ce pas dans l'amour que se trouvent les plus purs éléments dp beautè que nous puissions offrir à l'âme? ;2) » La suprématie de la pensée et de l'amour sera don(~ la loi prrmil're de la moralB naturelle et libre de demain, suivant laquelle ('hacun pourra connaîtrc et goûter le bonheur. « Aujourd'hui que la missioll de l'espèce se précise, notre devoir est d'éliminer tout cc qui n'est pas directement favorable au développement de la partie spirituelle de notre être ... II faudra bien que notre morale se conforme quelque jour il la mission prohable de l'rspèce et remplace la plupart des restrictions arbitraires et souvent ridic~ules dont elle est tissue, par ces restrictions logiques et indispensables. Car l'unique morale d'nn être ou d'une espèce est la subordination de sa manière de vivre h l'accomplissement de la mis"ion génél'Ule qui lui parait confiée (:1). » J'lIais de telles œuvres ¡;chappent ù. l'analyse; il faut les lire, les relire et les méditer longUl)menl. Ce sont drs recueils et comme des évangiles de vérit(;s humaincs l~nnoblissantes qu'il ne peut être vain de consulter aux heures d'angoisse. Ils offrent à tous l'idéal le plus vrai, le plus pur, le plus fécond qu'on puisse concevoir. Ici encore, pour ne pas affaiblir la pensée de Maeterlinck, il faut le citer: H 11) 1.-. 1'l'éso¡' de., llllmhlcs, l'- 13~). :,:!; l.!, 1',.';so/· <les 1//lml,les. l'. (:{) f.,· Templc enseveli, ;¡(I';. p. lH:1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia " Le royaume de l'amour ('sl avant tout III grand royaullle des certitudes, paree que c'est celui (Iii Jes Ùme,; (\Ilt le plus dl~ loi;;i¡'s, Ici, elle;; n'ont vraill¡cnt pas au',re dl0,;(J il faire ({¡Úl se reconnaître, il s'allmire¡' profondément el il s'interrogé¡', les larmes dans les yeux, ,~omm(J dejeunes s(~~urs qui SI) ¡'etrouvent, tandis que lts bras s'enl¡'elacent el que les lèvres s'ent¡'cIToisellt si loin d'dies .. , (1). " ¡;illltcur de .I/mt/Ia rtlll Il a, de ./o!/:r:l/e, de Lu P¡,illcesse ,I/,li,:illl!, que Léopold Latour considGra Justemcnt C011l111\' l,~plus Kl'alld auteur drall1atill'w du dix-ncuvii~lll<Jsiedl~ avec .\, de ~llJssd, pade ainsi de la destinl'~c de la fémme, dalls l'amour, dcstinêe ¡\ laquelle elle :le livre, aVI~C tant de simplicité et ù'abandon : (( Dès qu'clle aime, la ùel'l1ière des l1ll(~s pos"ède quel(lue chose que nous n'avons jamais, parce que, dans sa pcns\~e, l'amour est toujours êternel... « Un dinlit que son ilme est toujours à porlêe Je ,..;a main; die est pl'Gte, jour et nuit, il rl~pondre aux plus haules exigences ù'uue aull'e âme; el la I'aDI~ou de la plus pauvre ne se distingue pas de la rall~'ou des reines ... d) » Mais l'intelligence féminine lui parait moins remarquable; il la. jUKc ml~l11e avec UIH~ ('cl'lainc sêv('· riltÍ : ,( La femme, déclare-t-il, esl un él!'e d'urncmeut ct ù'imagination; elle n'a pas Cncore fait ce qu'clle doil fairc. ~Iaintenallt, elle va fai¡'e la toilette de son intelligence, comllle elle a fait jusqu'ici la toilette de son COI'I'S. ~on tOUl' est vcnu d'ornel' I~erlains aspects de la vic mentale, Seulemcnt, il fauùra que d'avord elle ait une vie mentale propre, ce qui u'est pas ellCOl'e le (1; Le [",;sUi' des lIamMcs, \~, l.,' J'n;su,' tics Hu ",Mes, p, ~I;, l'. ~1·~:1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 12G LE MARIAGE ET LE DIVOHCE DE nEMA IN <:as. Les femmes, depuis Mme de Staël, ont acquis des nerfs. Il ,,'agit maintenant d'acquél'Îr un cerveau (1). » ... C'est par la transcription de tout le chapitre úe La sincérité que nous voudrions terminer cette trop bl'ève analyse, tant cet admirable chapitre expose avec une clarté, une force el,une humanité men·eil1euses, l'idéal même, constamment, ardemment poursuivi, ell dépit des pil'CS désillusions, par tous les vrais amants, idéal que nous souhaitons voir devenir l:elui de tous les époux. « II n'y a, en amour, ditl'auleur de L'Intelli,gellce des' lleu/'s, de bonheur durable et complet que dans l'at:mosphère translucide de la sincérité parfaite. Jusqu'à cette sin¡;érité, l'amour n'est qu'une épreuve. On vit dans l'attente, et les baisers elles paroles ne sont que provisoires. Mais celle sincérité n'est praticable qu'entre consciences hautes el exercées. Encore ne suflit-il pas que les consciences soienl telles; il faut, en outre, pour que la sincérité devienne naturelle el nécessaire que ces consciences soient presque égales. de même étendue, de même qualitl~, el que l'amour qui les unit !:ioit profond. Aussi la vie de la plupart des hommes s'écoule-t-elle sans qu'ils rencontrent l'time avec qui ils auraient pu être sinet-res. « Mais il est impossible d'être sincÙrú avec autrui avant qu'on ait appris à l'être envers soi-même. Celle sincérílè n'es!. que la conscience el l'analyse, devenue presque instinctive, des mobiles de tous les mouve(f) ~l\1. G, Le Cantonnel porainc. l'. 2~~I, et Ch, Vellil,)', J,a lillÙalul'e contcm- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia lE COMITÉ DE Hf;FORME nu MAHIAGE 12ï ments de la vie, C'est l'expression de celle conscience que l'on peut mcUre ensuite sous les yeux de l'être allpr¡~s duquel on dlCrche le bonheur de la sincérité (1), » Mais il ne faut pal:; cl'OÍl'C que la sincÚrité, ainsi I>tendue, ait pour but la perfection morale, Elle mÙne dans des régions plus humaines et plus fécondl~s, La perfe(:tioll d'un t:Ul'aclère, telle qu'oll la comprend Ctll'ore ù'hahiludl', tend il I:;upprimcr toutes les passions, « C'l'st-Ù-dil'e tout c(~ qui constitue noll'c force vitale primitive, le fonù même de notre énergie d'existenee lj ue rien ne pcul remplacel', " Ce qui imp(!rte, c'est de connaître, dans leurs ddaib et ¡\lUl'::' seerets, les passions, les vices ou les défauts lJu'on possède: c'e;;t « d(~ lcs ,"oir a¡.;ir d'assez haut pOllr qu'on puisse les regarder sans crainte qu'ils ne nous lenVCl'sent ou l~chappent il. notre contrôle pour allcr nuire inconsiùérément il nous-mêmes ou Ù CI'UX qui n{)us entourent .. " LïlOmme, suffisamment SillCèl'C enver~ lui-ml~me, n'e:-;l point tenu de I'êtrc avet: tont le mondl~, S'il est incertain que la vérilé que vou:-; allez dire soit comprise, taisez-la. Quoiqu'en puissent dir() les l\1o!'ali"tcs absolus, di~s qu'on n'est plus cutre eonsGicncl~s é~ale,;, toute vl!rité, pOlir pl'odnit'e l'ell'et de la vérité, demande une mise au point. Le l'ègnc de J.t sinel~rilé ne COmll1Clll'C que IUl'sque cette misc au point n'est plus nécessaire, On entre alors dans la l',"giou Pl'¡vilégiée de la confiancc et ùe l'amour. C'esl une plage dl~licieuse oÙ l'on se retrouve IlUS, oÙ l'on se haignp ensemble aux rayons d'un soleil bienfaisant. .Iusqu'à cettc heul'c, on avait vécu SUI' ses gal'd('s eommc un coupable, On nc savaiI pas enl'Ol'e que Lout (1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1::8 Œ ~IAIHAG8 ET LE DI\'ORŒ ilE IlEMAIN homme a le droit d'être tel qu'il est; qu'il n'y a d,lUS son esprit et dans son cœur, pas plus que dans ,"on corps, nulle partie honteuse ... « On n'est plus seul dans le mystère de sa conscience; et les plus misérables secrets qu'on y découvre, loin d'attrister comme naguère, font aimer davanta,'e la douce et ferme lumière que ùeux mains unies y promiment. » 01', nous redoutons cette sincérité bienheureuse; « nous craignons longtemps que ceux qui nous aimen. ne nous aiment moins si nous leur révélons ce qu, nous osons à peine nous révéler iL nous-même. » S'il en est ainsi, « si celui qui reçoit l'aveu ne peul s'élever jusqu'à. nous aimer davantage pour cet aveu, il ya malentendu dans notre (lmour. Ce n'est pas celui qui fait l'aveu qui doit rougir; mais celui qui ne comprend pas encore que par le fait même que nous avons confessé un tort nous l'avons surmonté ». Et M. Maeterlinck conclut excellemment: ,( Ne craignons pas davantage que cette sincérité absolue, cette double vie transpar1mte de deux êtres qui s'aiment, détruise l'arrière-plan d'ombre et de mystère qui se trouve au fond de loute all'ectioll du. l'able, ni qu'elle tarisse le grand lac inconnu qui, DU sommet de tout amour, alimente le désir de se connaitre, désir qui n'est lui-même que la forme la plus passionnée du désir de s'aimer davantage, » Ce grand lac inconnu " n'ouvre sur l'amour ses sources salutaires qu'au moment de la sincérité; ear la vérité ùe deux ètres est incomparablement plus féconde, plus pl'ofonde et plus inépuisable que leur:> apparences, leurs réticences el leurs mensonges (1), » .\ ".' DUll'de Jl1rai", IJ, :142 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO)llT¡:: DE Hh'OR)lE M, le président Lm De ~IAHIAGE Magnaud, C'est l'ur la proposition de MM, Paul et Victor Margueritte que l'ancien président du Tribunal ù(, ChÙteauThieny fut prié d'adhérel' au Comité. A la suite de l'ouverture de notre ellqnde, dans (lil /J/I/,~, il nuus adressa, en ¡n¡mière de commcutaire et de d,'{ense do son pl'ujet de ¡(Ji: la lettre suiy¡mtc : " CII'dean-Thier!'I', « l~ juillel·t!IOi" Monsieur, « \' ous a vcz bicn voulu mo soumettre quelques observations au sujet ùe l'article publié r(;cenmll~nt dans le JOlll'IW[ et (lui demandait que l'union librc flit consacrée par la législation comme cr(~atrice de droits familiaux. l( Vous me demandez d'abord si je pense que mon projet puis:3e aboutir ultérieurement à la recherche de la patel'lli[¡", Ces deux ,¡uestions ont d(ls rappor'ts étroits, je l,~ reconnais; il l'st difllcile de toucher' à l'une salis prlrlel' de l'autre; luais elles restent tout de mémc bien dill'érenles, La recherche de la p,Üernil'~, dont il faut élcndl'e la possibilité légale, au muins dans ccrtains cas, resler'a lOUjOUl'S,pOUl' d'autres eas, une procédurc périlleusc; à moins <¡ue la plrysiologil~ fasse ùes prorrès teb, que l'on puisse, il l'inspection seule de l'enfant, déterminer le père, On n'en est pas eucore IiI. « La constalation de 1'1I11jr!1t !if)}'/! par l'oflícier de rl~lat tivil simplitiel'ait le problèmc, Elle attribuerait Ù l'enfant les mêmes présomptions de liliation que celles dont bénétiri(~ aujourd'hui, avee exeès, renfanL né dans le mariage. Parla facilité etla l'Upidité de sa conclu\) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 130 LE MAIUAGE El' LE DIVORC¡;; DE DEMAIN sion, eUe per'mettrait il la femme près de succomber, de mettre le soupirant au pied du mur. « Je veux bien, dirait-elle, mais qu'il m'en soit donné acte )1. L'accord ainsi constaté, aurait son titre, bien plus sûr que toute possession d'état, pour la démonstration de laquelle il faut nécessairement avoir recours il des t{~llloignages, mauvai,; moyen de preuves, surtout en ces sortes de malières, .( Un homme éminent que je regrette de ne pouvoir nommer, faisait en outre à mon système le reproche de tendre à l'institution d'uDe dualité de mariage, l'un supérieur, considéré (celui d'aujourd'hui), l'autre de moindre allure et de moindre moralité. « Ceci serait contraire il. nos tendances égalitaires et démocratitlues, Il ajoutait-il. Il me semble que cette objection ne porte pas, D'abord l'union libre ne serait jamais obligatoire et ne s'en serviraient que ceux Ijui le l)uudi'ai<:¡¡t, avec ses conséquences. Et quant à l'idée que le public s'en ferail, si elle était malveillante au débu!., elle s'atténuerait certainement à l'usage, N'avons-nous pas aujourdllUi uos pur'itains d'aristocratie, qui ne veulent voir de mar-iage respectable que là où le prêtre est passé, et qui aflichellt un mépris de snobs pOUl' le Buu-juge civil, le seul légal'! Pourtant, c~lui-ci ne s 'cu porte pus plus IlIal, et les gen::; les plus ûminents et le~; plus honorables, les plus sincères surtout, savent bien se contenter' de lui et négliger volontairement les bénédictions iuutiles des p¡'èlres. « Si ou m'objectait aussi que l'union libre, telle que je la conçois, serait vraiment trop fragile par la facilité donnée il. sa dissolution, je réjlondrais que ce n'est pas là un oilstacle sérieux et que le mar'iage::;o dissout très facilement par le divorce, sauf perle de temps et d'argent. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u: CO~lITE DE RÉFOIUlE Dr MARIAI;¡'; t:l1 « D'aillcllI's, quelles que soienlles législations, elles venonl :-e former et vine de bons el de mauvais ménages, Ce ne sont pas Icssanctiolls légales qui unissent les Úpom: ; c'est leur bonne volonté, ICUI' instinct, le sentiment du dcvoir ct J'all'eclion pour les enfants commun,;. « Je l'rnis que l'union libre ne l¡;semit nullemcnt ceux qui veulent, il tout prix, du mariag(~ aetuel, et ([ll'd'.c donncrait UlIC famille et des parent,; :1 Lien des déhi,,,,é,,, « \'euillez agl'l:m', 1ll0nSiCUI', l'assul'Unce de maconsid¡'~ralion la plus dislinguée, {( Prési den t MA{i;-;Al;ll. )) 011 vcnu plus loin quc Je présidenl ~Iagllaud renoll,.:a son projet pou!' se l'allie!' à celui de nolre Comité, ll¡'cnon,:a aussi il SOli" petit tribunal» et il son rt,le d(~ll1ilgisl¡'at ['~quilaùlc et miséricordieux, pour 1I1onler sUI'Ia sei:ue polilique oÙ les decteurs du r¡uatril~me al'rondisseluent de J'mis lui oll'1'ireut un aull'e r"'lc ... lJuclquc tcmps aprè,; son éle<:tion, il lit uu Comit(; les déchu'ations suivantes: « A mon grand rcgl'ct, je ne puis as,;isll.'¡' !'('gulíèremcnt à vos s¡'~atlccs, mais jc suis ll'ès minutieusement vos ùd¡als elles l'omptes rendus dc YOS tl'uvaux, Toul ce (lui tend il simplifier, il darifier le CoÙ(~,ll'Ouve ('n moi Ull appl'Obateur ['(:solu. Ce n'csl ù'aillcur~ qne pour mdtrll mes convidions, mes théol'ips en ¡,mtique, que j'ai ul:ceplé le mandat de député {¡ni me pel'n1Cltra de mllnif.-~ster, sinon dl: réalisc!' mes plans dc réformes. Cc u'(·sl l'lus aux juristes. i1UX CerYI'aUX imprégn¡':s de la leellOique ùes lois qu'il faut s'en rapporte¡' cxclusiVl'm(~nt pOUl' l'épuration dcs textes alourdis d'('mpI'unts fails aux eoùes cn honneur dans des sueiétés disparucs, Ù Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1::12 LE )fARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN c'est aux hommes libérés, conscients des nécessités, des aspirations nouvelles des sociétés modernes, aux hommes de bon sens en un mot, à transformer l'esprit et la lettre des Lois. » . MM. Paul et Victor Margueritte. InterI'ogés sur les tendances dominantes de la littérature contempOl"uine, MM. Paul et Victor Margucl'Ítte répondirent: « Nous croyons que le roman s'intl~ressera de plus en plus, non à la vic reslrdnle d'une minorité, gens du monde, gens de plaisir, mais i.t la vie collective, au grand mouvement sodal qui entraîne les idées il. cette heure (1). Il Ecartant donc ici les ouvrages romanesques el même historiques des Margueritte, nous nous bornerons il rappeler au lecleur la série des œuvre;; dans lesquelles ils exprimèrent le plus ncllement, le plus directemellt leurs préoccupations sociales: les Femmes Jlouvell(~s, oÙ ils {( s'étudièrent principalement à réclamer pour la jeunc fille le droit de choisir librement et après déliLération son époux)) ; le P1'isme, ce réquisitoire contre le mariage d'argent, oÜ ils s'essayèrent à noler « a\'c(: l'antique égoïsme masculin, et cet aveugle amour des mères qui est un des vices de notrc education familiale, et ce culte avilissant de l'argent, qui est une des tares de notre mariage contemporain 1); et toutes leurs études sur le droil, pour la femme mariée, de disposer de ses gains, sur la rechcrche de la paternité, sur la s{~paralion de biens, sUl'le divurce, au ~ujel duquel ils ,1) MM. G. Le Cardonncl et Ch. \'ellllY. /.(/ ¡,iItÙl!lul'e COil- temp0/,((ine. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~oulinl'cnt une polémique mémorable contre ~l. Paul Bourget, le cdèbre et redoutable IndissoluLle ... MM, Pnul et Victor Margucritte firent paraiLre dans un volume intit.ulé : (Jllel'lllf!S id,:es, toute lcur cam· paKne sur le diyorce (1). Le persé\'(;rant pt (;nel'gique pll"ort que les deux couragcux Úcri\"ains accomplirent pour oUYl'ir, scion lell!' pr'opre expression, la Bastille du Code, apparaît dan:-> cpt ouvrage, dans toute ~on ampleur. Pendant leurs dix ann{'es de lutte, ils aiguillonni'rent, ils stimuli~rent l'opinion, ils suseitèr(~nt, non de:->griefs personnels, mais des idées g(~n(;rales, ils exposè¡'ent de;; faits, ils en appelèrent « de tous <:es procl~s mal jugés, dn ('eUe basse et cruelle chicane des vuutOUI'''; et des hiboux du palais, au grand jOllr de la discllssion, à la (~onscíen('e de tout. citoyen libre)). Contre eux, de~ annthÙmcs fulminèrent. M. Paul de Ca~sagnae aflirm;l fi u'ils instauraien t pour rh umunit.é l'un ion du chieu el de la truie. Ils publiÙrenl alors I.rs /Jell,v ¡,ir.s. Puis il:; :-\'adr(~ss('l'eut de nonveau aux d(~put\"s (~), 1\1. (,nsta\'p llivet déposa sUl'le hll!'eau dr. la Chambre lenr pé~ition que toute la presse reproduisit. Avec la eollalllll'ation du procureur Bulol, ils (daLorl~rcnt en fin un pl'ojel de lui résoh'ant le divorce lJal' IlI'lii/T'es. La pÜlition fut enterl'l~e dans les cartons, La pl'OpOsitian de loi demeura lcllre morle .. , Inerlie déplorable contre laquelle prOlcstèrentjuslcment les Margueritte dans la lellre qu'ils nous adressèrent el que voici : « "'JUS applaudissons de gran!l CD'ur au genercux projet du pr(~sident Magnaud, Avec lui, nons croyons (1) Il, cOllllllcnci'l'cnt (~) lléj., ils avaient iJrc 1:)00, IInc J>l'cmi¡'l'c cctte campagnl' cn lS:/S dans la lipL'lte. publié, d •.trls lc F;yfll'O du 1" di,cClllLetlJ'e 01lVc"¡c aux sénal.'urs et t\cplltés. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1:n LE MARIAGE ET LE lJIVORCE DE DEMAI:l très désirable la légalisation facultative de l'union Iib'e, Elle garantirait la femme, puis l'enfant, pOUl' lequel la ¡'echerche de la paternité qui s'imposc serait à l'aveni¡' plus ais(~e, Mais pourquoi les Chamhres ne pensenl-elles pa:> à cet Úlar~issement du divorce, pm' consentement mutud et par la volonté d'un senl que, depuis si,E ans, nOll5 avons rédamé par tous les moyens dont dispose l'écrivain: al,tides, brochures, lettres ouvertes aux députC; el aux sénateurs, pétition el proposition de loi; par 11\ roman, dans les Deu,c vies, et cet hiver, par une piècl' de théÙlre, le Cœm' et la Loi, à l'Odéon? L(!gálison; l'union líb¡'e : ce sera juste, pratique, de tous point" excellent. (( Et parallèlement, ¡\ moins qu 'on ne désire voir Il! mariage mourir de sa belle mort, ou devenir, de plm. en plus, selon la forte expression du romancier anglai~ Hardy, « une assoeiation abjecte d'intérêts ", moralisons-le en le rendant plus facile il contracter et moins difficile à rompre, délivrons d'uu esclavage souvent odieux la femme, loujours, l'homme quclqucfoil"o, et l'enfant dans tous les cas. « Codifions sur la loi d'amour (Hcrviell) ou d'affection (H, Bataille), A côté de l'union libre leyalisée volontairement, le mariage libre, c( « PAUL et VICTOR \fARGt5ERlTTE. Il Les auteurs de Une lpúr¡ue motivèrent fortement leur proposition de loi, tendant à l'élargissement du divorce. « Quand il y a l'irréparable, écrivirent-ils, un fossé de haine et de bOllC, ¡\ quoi sert de s'y rouler sans fin? Quel bénélice en peuvent bien recueillir l'individu amoindri, la société ravalée'? Le mariage forc\i, la ehaÎne au bout de laquelle deux ennemis se débattent Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO:lllTf: DE RÜ·OR~IF. DI' MARIAGE 13;' est UIW C01H:eption fians f¡'~rté, il laqlldf¡~ les 1,,"'1/1;':"" suuiji"s, \lll idl:al infÓrieur ;" celui de J'ullion libre, " II n'y a pas d,~ mariage, dit la l'Ji, lorsqu'il n'y a point consentement, » Consentement ,iailli du cu'ur, renaissant de Jui-m<'IlIr. tous les j')l1r,; de la vir; manifestation ren()u"l~l\:l~, JH'I'manente de la yolonté d'Ótre unis, ,( ;\ous ellt('flllons déjÙ le:; ohjl:dions, ,l Toutes vil'lInont du pas~H;, du fond d'uu pass(: de et agonisent, L~ ell/ill/{s will s.l\wrstitiun r,'ligil'llse et de Toutes sont le,; voix, déguisée,-; 0PPI'I:s,;iulI llla,;ndine : l. II dogmatisme jUl'idir¡lH'. ou non, de la séculaire JI ." il enCOl'e les ohjl:dions de ,;elltiment " l'OUI' 1iJ)(':rer q nelllue,; malheul'eu,;es, : n 'allez- vous pas ouvrir la pOl'te toute grande il l'inconstanl:c des hommes'! Les femmes, q\lC vous pr\:lendez dl·fendre, n~ seront-elles pas YOS premières \'ictimrs'l :\'011:; répondrons: « ,'ll) devl'nl'z pas sOlldain plus r.\ministcs qur les f, Illllle,;! « :-:-ans doulp, il ya dcs résign":l'';, il y il df'''; salisrail(~s. Il y a relies qui, malhelll'l:uses, s'a<:cI'o(,hent cLlUtant plus aux Ll;néficcs sociaux d ;'t la considl"raLion hourgeoi:;e. 11 y a cdles qui s'accomlllodent dl! la lnl.\('aIH'e Ù!:S Il1wurs, cell(~;; dont.lc IlwI'i COU\'l'f: l'amant, pal'mi le souril'e cumplice des salon,;, "el\f!s qui, paisíhlrml!nt, aLt,'llrl1t il deux, il lrois, ¡'¡ (\l"llrp! Cdll:s-lil sc-nt les yerfueu,;es ennemies du di\'I)ITe. Celles-là ti,'lln"1l1 au I;i.:lle qui les ahandollllf', i, rildidi~I(' qui les t.¡')JIIjJC, il l'exploitcur qui I(~s ruioe. Toul plut,',t que de 1'('l\lll'tl'rl' ¡'¡ leUI'S pr\;rogali\cs, comme s'il y ;(vait qlldqur ficrt,; il ne ;-;e cramponner qU'il un h;\s orr:;ueil, Ù dc Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :t:U¡ LE MARIAGE ET LE DIVORCE l>E l>E:\IAIN l'égoïsme, à de la boue! Comme si, l'union disparue, le mariage avait encore une raison d'être 1 u Est-('e pour celles-là qu'il faut plaider? « l'íe sont-elles pas plus dignes d'intérêt, de compassion, ces milliers de femmes que le lien conjugal étrangle, celles qui, opprimées, asservies, :¡spirent à l'air libre, il la propreté morale, fallÚt-il la payer par l'amertume d'une vie solitaire? " ;'\ous sommes de ceux qui veulent pour notre compagne un peu moins de protectrice, d'insultante pilil', un peu plus d'impartiale égalité. « l'ious préférons la chaine qu'on brise il la chaîne qu'on rive. - Mais c'est la répudiation? murmure-t-on. - Oui, c'est la répudiation ?'éci¡J1·0'lue. Au reste, l'instabilité, toujours possible, et des deux parts, ne deviendra-t-elle pas, précisément, un ga¡.;e de stabilité '! Car le cœur humain est ainsi fait, que s'il se blase sur (;C qu'il a, illicnl à cc qu'il crainl de perdre. On mettra plus de prudence à se choisir, plus de soin il se garder. - Mais le capital organique de la femme? Yous allez l'abandonner, diminuée, llétrie? - Eh! eh! Qui parle ici? Ne serait-Cee pas le vieil homme aux ataviques instincts possessif;; qui voit dans la vierge UIle proie, dans la femme une p¡'opriété '1••• On ' épouse les veuves, n'épousera-t-on pas les divorcées? « Il est odieux, il est révoltant qu'à notre époque un être puisse encore s'imposer à un autre, et par bassesse d'âme, vengeance, cupidité, haine, le cloue à lui jusqu'à la mort (1). » Quant à la procédure actuelle du divorce, l~s Margu~rille en lirent une rude eritiquc : (1) J.',;[w'f/isse¡¡¡elll du diIJol'ce, (l. U. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u: CO~IlT~: DE RÉFORME DU MARIAGI:: i:li « La vieille machine judiciaire, aveC' ses rouages grin~ants e~ ses ressorts rouilhis, n'est plus en 11[\1'monie ;lver. nos hesoins, u On vouùrait du silen('e, on a le Palais bruyant, les potins c;lloll1nieux des couloirs, l'l~clat des plaidoiries, dans le mllrmure des salles d'audience: Indifférents, eurieux, amis sont IÚ, s'emplissentles oreilles, en ont ¡¡Il'in la hOl\l:he. Le compte rendu public des d('bals a bean èll'(' ;,ntcrdil : trop lard, le mal e,;t fait, l'écho retentir, il tel point qne des coups de revolver, lrop sou· venl, le pro!Ol1F;enl. (' On voudrait de ln propreté, on a de la boue. La Doue! Elle lache les assi¡.;nalions, les requêtes, les eilalions, les ordonnances, les exploits, les placds, les procès-verbaux d'l~nqut~les, les jugenwnls, les arrêls ; elle envahit les {,tudrs d'avoués, oÙ, du patron jusqu'au pdil der!:, chaeun plaisante lrs infamies lout au long articulées. Elle s'accumule dans lrs bureaux d'avocnts, dans les olïicines d'huissiers, dans les innombrahles grdfe,;;, (dIe s't:tulc et déborde sm la hart'e des tribunal!\ el des Cour,;; d'appel~ .. , « On \"l.ludrail de la rapidité, on u les lenteurs de la pl'oeéùur~, l'encombrement des rÔles, les remi..,es de Illois l'Il mois, avou¡':s, avocats se con('('l'tant pour le JCI1\"oi aux calendes ~I'('rl[lIes, si hien qlW ùes proci:s, qlli devraient être termint\s en quelques sernainl's, dUl'ent des années 1 « Et ce ralvllire, il faut encore payer pOlir le gravir, payer lri:s eher! Le mar'inge est gratuit, le divorce est Ol1(\reux, Trop (le gens vivent de ces tristesses el. de ces hontes. L'I;:tat lui-ml;me s'en cllI'iehit, comme si la soufl'l'anec pouvait ètre une source d'imp'Ît! ('1) " Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 13H LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN Las d'attendre, las de prêter confiance à un Pallement indifférent « pour tout cc qui n'est pas pl.lleforme électorale ", M. Victor Margueritte se présenta aux dernières élections sénatoriales. Le suffrage IllStreint, lui -même, IOfJigu~llIenl, le méconnut, bien qu'il fÙt de ces candidats qui, ainsi qne l'éCl'ivit .Iules B(.is, CI au rebours de tarit d'autres, réclamèrent les suffra¡:es ùu peuple, non pour prrmdre, mais pour donner. Il Cet échec normal est un succès, un exemple signi 1catif, tout au moins, pour la réforme du pouvoir légi,latif que nous préconisons. M. Octave Mirbeau. « Grand, de fortes épaules, une figure hâlée et comme fOllettée par une perpétuelle bourrasque, des sourcil;; broussailleux en apostrophe entre lesquels sc crew;) une profonde cicatrice en zigzag, des cheveux ~;abraIlt le front, des moustaches drues de grognard, un mentoll carré, tout le bas du visage agressif, fait pour happer 1(, morceau el. le retenir, d'épaisses narines palpitante!'. les yeux bleus très clairs, profonds, pensifs et tendres.: c'est Octave Mirbeau: une sorte de tourmente anar~ chiste à fond de bonté, la r(~\'olte du rê\'e contre la réa·· lité mauvaise (1). » La bonté d'Octave Mirbeau! Parfaitement. Mais i' faut la comprendre, la chercher au fond de ses impré. ,;ations, de ses satires et de ses pamphlets dont ils ne sont que la paradoxale expression. Toute son œuvre est \lne àpre et vigoureuse protestation de sa sensibilité ,1) ~1. Paul tiscll, La ¡kvue . \:; mal's 1<10,). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMITl:: nE ¡¡(FORME or ~IAHIAGE 13!1 fl'ois::;\',c,de sa tendresse m('connue, dl' son intelligence exaspérée, coutre la sotti,;e el la vanil(l ambiantes, l'ontre la fausslJlÙ, J'iniq\lill~, la tyrannie el la laideur rl'gnanles. Et Octave ~lirLeau pr'oleslc, de loute sa couragense sin'::('rilé, ¡n'ce une violence, parl'ois mÔmp avec une oulrance, qui, loujour,;, lui sonlnalurcllcs, ({Il fut loujours, dit ,1. HolH'rl (Il) 'lachi(~ls, d'instinct cl de naissance, I'homB1/' des idl;es exln;rnes. Pas \ln dn s(~s lin'l?" qui ne ~oit un liyre de révolte ou de haine. Mirbeau sc prl'sente il nOlls comme le briseur d'entraves par t:xcdknce. » 'lais croit-on 'lu'il brise, (IU'il dl'moUt pOUl-le plaisir de dénlOlir 0\1 de ({prendl'e IJ, selon la d(lVbe de l'A/i/II' Jules :¡•.. Ses cris de ré\'olte et de haine, remarquez-le, ne s'adressent qu'aux représr.ntants « des thl~ori('s caduques, qu'aux viei!les rcnOlllmt':es injustes, » cn un mot, qUil tous les J/llIwrÚs he¡'!/I!rs qui cOl'rompent l'rai'ondl':tnent l'organisml~ so¡;ial. AusHi Sl:S plainles sonl-e!ll:s a!l1(\res, angoissantes, sinon dG,.;esp(:rantes, lt Les uour¡:;-eois, (:el'it. _";,;III(~ticll 1/0ril dan,:; son journ:d, dëtt:"tent les ouvriers, les oU\'l'iers d(,testent les vagabonds: les vag¡lIJOnds cherchent plus vag,lbonds qu'cux pour avoir atlsHi quelqu'un à d(\testm', il mé'p¡·i,:;er. Chacun s'aeharne Ù rcndre plus irréparal)lr. l'cxclusi.vi;:;me homicid(~ des dasses, plus Útroit l'espace de bagne oil ils meuvenllellrs chaînl'S Úternelles .. , « Lcs malhcllI'eu\ ¡lllxquels vous \'oulez montrer I'in.iustit'll de lelll's misi'!'('s et leurs droits imprescrip!ibl(:s il la révolte, SI: I11t'dicnt, VO\l5taument le dos et VOl!S l,,'cnnenl pou\' un l:Lr(l dangereux ou pOUl'un fou. n y LI l:l une force d'inel'tie, forlilié(: par des siÙc}¡ls et des sii cles d'atavisme religieu;; et auto\'itait,(', illlpos¡.;ihle h vaincre, L'homme n'am'ait qu'à étendre les bras poU\' que ses chnines saulent; il n'aurait qu'à écarter les Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia H,(I L" MARIAGE ET LE Dn'oRCE DE nEMAl:'> genoux pour rompre son boulet; et ce geste líbÜralclur, il ne le fera pas. Il est amolli, émascult' par le mensonge des grands sentiments; il est retenu, dans son abjecl ion morale et dans sa soumission d'esclave, par le men· songe de la charité. Par elle, le gouvernant et le pr( tre perpétuent la misère au lieu de la soulager, démcl'alisent le cœur du misérable alllieu de l'élever. Let; im)écilcs, ils se croient liés à leurs souffrances par ce bien bit menteur, qui detous les crimessociaux cstle plus grL'ld et le plus monstrueux, le plus indéracinable aussi (1). I'ourtant, Mirbeau ne se laisse pas dominer par le sentiment de « l'inutile)l. Dans la vie, dans le rOmL'l, il poursuit son œuvre de haine, (mlendez par lil de pU! ification et d'édification. Car. comment purifier sar s hrÙler, comment édifier sans détruire? Il combat d·?s abus, il révèle des infamies, sans se soucier d,~s attaques yenimeuses; il fait connaltre et défend les rl\yolulionnaires, c'est-ii-dire les novateurs en littératurcl et en art: Jean Lombard, Il qui ne connut de la luttn que les angoisses et les heures de long découragement Il et « à l'œuvre grandiose et farouche duquel il rendit un suprême et magnifique hommage; Maeterlínek, Rodin, Claudel, Maillol, Claude Monet, Camille Pissarro, Cézanne, Renoir, Degas ... (2) LOl'squ'èclata, en février 190:;, le scandale provoqué par la publieation d'un livre hardi de M. Duruskam, Mœu?'s dp- magistrats, M. Mirbeau, consulté sur les meilleurs moyen:: de recruter les magistrats, exprima ce vœu: cc Refondre le Code civil dans un sens plus humain; en tout cas, le débarrasser de ses obscurités qui entretiennent l'esprit d'iniquité. )) l) ») (1) S¡;bas[ien lluch, p. 28~. !~) Voir ('nco!'c un vigoureux panégyrique I/úmmes du JOUI' (n° :n, :l odobre 1~IOS), de \lil'bcnu dans l.AS Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Intcrl'ogt~ p;lr nous, il répondit (1.) : « Je suis partisan de l'union libre, entièremenllibre. C'est la loi ùe la natme. Mais nous n'y arriverons que progressivement, par étapes. - Il s'agit de comprendre, comme vous l'avez dit, que la société entière ne doit tendre qu'h un seul but: l'illdivid,t li!Ji'f? f~l /tell/'fll.r. - C'est cela. Qunnt allx enfants, il serait juste dll leur assurel' à IUftS un état civil (\galcment honorable; il serait eneore lo~ique de leur faire porter le nom de lcur mère. D'ailleurs, le préjugé h l'égard des Iillesmères et des !lnfants naturels a bien diminué, .:'ious touchons la des questions (l'éducation fort complexes" . Questions essentielles et qui priment tout !•.. Mai:; qui s'en occupe, en France ? .. ¡'Iious mOUl'ons d(l notl'e littérature sentimentale et I·olllanesque. Les Amérieains, dont cel·tains d'entre nOus se mor¡uellt, se gardent bien de s'adonner à cette ¡ittl"rature facile. Ils ont d'autt'Cs eonœptions, ù'autres ambitions, plus neuves, plus grandes. Des liYres comme: /Je SaJl-Frl!lu:iscu au Callada, nous donnent ulle haute iù('~ede lel1I'~ mœurs, ùe leurs travaux gigantesf{ues et inspirent d'autres réflexions ([u\lla lecture des romans (le ~Ime Uyp .... « Si llOUS eontinnons de suivre la voie SUI' laquelle nous glissons aduellement, nous somurerons comme Athène,; ! « Le Parlement ('l'oit avoir accompli line granùe œuvre en faisantla séparation ùes Églises d'avec rf~tat. Quel changement importlllll nous a npporté celte séparation? » Le virulent autellr de [,'s .1/!,ail'es SUJlt /t:.~ a/I'aircs vint vers nous et affirma: (1) thl JIlas ; ILi od<>ul'c lUU:,;. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia H2 LE ~IAHIAGE ET LE mVOHCE liE DEMAt:'l « ·0/1 nc peut rien e,çpére/' de durable si VII lit met pas une ene/'yie el/orme ti /'éül)luliolll/p./' l'ellsci~IIWlllellt. On n'ose pas publier en France les statistique; des illellrés parce qu'elles indiquent une plus grande )1'0portion que dans les autres pays. Il y a, notamm. ~nt, plus de soldats illettrl\s en F¡'unce qu 'en Allemagne. Ou a cru fail'e un progrès chez nous en chargeant ridiculement les programmes universitaires. II faut d'abord mettre l'enfant en état de comprendre la vie. La hast de tout, dans un État, c'est l'inst['uction ùe I'cnfant. 'Ir, notre Hépuhlique ne fait rien pOUl' lui. Je connais des im;tituteurs, des universitaires très intelligents. Demú 1dent-ils des choses logiques? On les considère COIllwe des révolutionnaires! Notre enseignement public a changé d'étiquette, mais il est toujours clérical ... - Dans ces. conditions, tout est à créer, puisql. ~ l'État, par indifl'érence ou par incapacité, ne fait rier.. Dites donc aussi par cakul! s'écria Mirbeau. L'f:tat, mais c'est tout ce qu'il y a de plus imbu de préjugés de toutes natures. Nos gouvernants vivent encort avec cette idée qu'il faut abrutil' I(~peuple pour le dominer! Quelle étrange nation que la nation française! Le moindre incident se produit-il: il nOU:-iab;;orbe pour un instant - au détriment des événements les plus capitaux. Nous ne rêvons que de plaies et de bosses. Nous sommes un peuple guerrier. Voil¡'t notre unique qualité! Seulement nous dernandons à nourrir ces rêves guerriers ... derrière des bureaux de fonctionnaires 1 » A. ce moment, Octave Mirbeau, pri~ d'une pens(~e soudaine, se dirigea. vers une LibIiotll!~que, prit sur uu rayon deux minees volumes et nous les tendit: « Tenez, je veux vous faire conllaÎl.re une méthode de lecture qui a été inventée tout récemment par Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Mlle Janicot, la sO'lI!' du docteur Janicot. L'histoire de sa d('COUVI~I'tec~t tt'ès amusante: Cn JOUI', ;'\ SaintJ;:liClIlll>,clic assistail<\ une conférenee sur ,,~H¡¡ll1'~¡e()is ~rlllil/¿"lIl1l1e, faite P,l!' uu vieu\ comédien, Celui-ei, rn eommenlaut la scènp du maUre de philosophie, (~mit l'iM'e qu'on en pourrai! tirer un(~excellenlt: m,~lhoùe de lecture. :\llle ,lanicDt l'di ul cette ob::wnation, la médita. Elle ll'ouva alors cette m(·thode ¡¡dmirabl('. avec laquelle on l)l~ut [tl'pr,'uùrc ;'¡lire ,~n ({ualre mois aux enfants les plus ol¡t\l~, aussi !Jiel] qu'au" adultes, « L"rnploi en a él<" ordonn!: POlU'le''; soldats illellré,;; les résullats sont suq>l'(mants. La ml'·t1lOJI~ fait Hwrveille parmi les Brptons les plus arri¡':rés, les plus fruste~;. pal'mi ceu'\ ¡¡ui, arrivant à la caserne, ¡;taient incn.pables de dirl~ lcur' nom et qui ne savaient r(~, pond['(~, ln baissant oJ¡slí nément le,; yeux, 10r';(lu'On leUl' uetn,¡ rllbi tIa profc::;.,ion de leurs parent,;, que: " Tcrre.,. lene ... » « .'iotez (PHl celte rnéthode rationnelle, hasée ::;ur' J'artÎeulatioll) la décomposition et l'enroukment dl'S élémeuls du langage, l'n,;eígne simultalH':rrwnt la lecture, l'é(Titur\l, 1'01'lhographe et méme la diction. Certaines ,\col¡'s primail'(~S doivent l'appliquer' pt'ochainement, cplks du J1loim; oÜ l'inspecteur, auteur lui-méme d'uno.' nH;lhodl~... lit: s'y opposcra pas: )Iais OB peut l'sp¡'~l'l~rbeaucoup de l'instituteur qui, CD principe, est in(!t:·pendanl. Il faut lui donner conliance et le débarrass'!r' de la terreur de son inspecteur. " Cette m¡'~thod(', voyez-vous, e'e,;tle salul,! (, Fait l'uril~II'\:, MIl(~Janicot en a~'ant parlé il un pédag();:;Ill~atll{~ricai u, cel ui-ci trouva (ju' die était u lili~n.ble pour' l'il l,lIlgue : il la lr'ansl'0sa illIJIJétliatement. Il :;el'ail à souhaiter qUI: la }Jl'Opaganue de cette m¡':thode fût au moins ::;imullanée, en France et en Am~rique. Seu- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 144 LE MAillAGE ET LE DIVOIICE DE DE)(AI~ lement, étant donné que c'est une chose géniale, une des plus belles découvertes de ce temps ettrès simple, due à une pauvre fille sans défense, il faudra beaucoup de temps pour l'imposer chez nous; « Pensez donc, le jour où tous les Bretons sauraient lire." quel pas serai t fait! « On nous parle sans l'esse du moujik russe, incapable de comprendre et de faire une Hévolution ... Mais le moujik n'est pas plus arriéré que le Brelan! cc Si nous mellons tant de temps pour accomplir des réformes qui pourraien t être réalisées très rapidement, c'est que nous gaspillons la plus grande partie de nolre activité pour des clloses secondaires. A l'heure où nous sommes dans une situation si émouvante, si tragique, où le r()le de l'Europe tout p,ntièl'e est en jeu, où tous les regards se tournent avec anxiété vers l'Asie et l'Extrème,Orient, que faisons-nous ?,. Nous nous occupons des rapports d'Antoine avec la critique, des aventures de Gallay et d'autres incidents du méme intérêt ... » M. Charles Morice. M. Charles Mariee est un des très rares « critiques» de notre époque, critique d'art et critique lilléraire, qui méritent réellement ce titre par l'étendue de leur savaiI', la profondeur de leur jugement et la qualité de leur sensibilité. L'auteur de ce livre remarquable: La Littérature de tout Il l'heure est un excellent critique parce qu'il est un véritable poète. <J Puissamment construite, il écrit A. de Vigny, l'âme du poète relie el juge toute chose avec une large mémoire el un sens droit et pénétrant l). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l.E C;O~lITÉ DE /l~;FOHME nl" 14,i )IAIHAGE Ln {lrinlr'c des .v(¡[('¡'¡¡¡ll;.~ sug~éra à Charlrs :'lorice la tll,"ditution Irl pins nobk, ln plus touchante ella plus compli~t(~. " Par ee livre, ¡'~crivit M. (¡'.-Jean ,\ubry, 5\;elaire da\',intage la dif?;nité de pens(~e de Chades Morice, l'une des plus attachantes et des plus enthousiastes figures de la critique d'nrt de cc temps. Dans IOlls les mouvemfnts intellectUids auxquels depuis vingt ans il se méla, il affil'fna haut¡~ment, bravement, tOllte sa pensée, sans r¡'o[icence. Dans maintes revues il donna la mrsul'l!deson e:;:pritlucide, harmonieux el ennamm(·~. Olle ù'(l'lJYres pénetl'I;(~S, (I"C d'etrorls ac,'omplis, depnis lHhli, où il sc faisait l'aptill'e de l\;(:ol¡) symbolisle jnsqu'à ce jour oÙ ses articles du JI'TOU'I' ,le Fr'(m,:!; alte::itenl la constante probité, si rare il. Botl'e époque, dn critiqlw et de l'écrivain. l( ¡;historien le plus véridique de \'rrlaine, le conlident de tiallgnin, nous li\Te aujoUl'd'hui sa y('n(;ration pour Canièl'e en une suite de pages les plu::i valablement ('mues de lu c!'Îtique d'art aeluellc. Cal' l'artistc, non point seulement, ni le poète qlle fut Carl'ièt'e, mais ()ncore l(~philosopllc et JïlOmme social qu'il fut, devinrr.nt bientÔt. pour Charles Moriee, l'0'!lIÎt:wl(' objet d'une affection il laquelle répondaitla donce sympathie du peintre dont !'efl'ort s'unissait au sien pour celle noble entreprise des FNes /wlIlflilU'S (1). » On peut trouver dans le titre mÜllle ¡fUn'3 revue que ~1. Ch. l\1orice r('~digcaít scul. il y a quelques ann¡\es, l'A el ¡un lIulIwÙlC, l'explication de ses plus actuellcs pensées SUl' les sentiments de eoncordll, de réconfortante et feconde solidarité qui deVl'aient uni¡'les hommes ilu·de.;sus et en dépit des steriles qucI'cllcs d'opinions, « L'homme model'Oe, dit Charles ~Iori(:(', s'est el'ëé t J.e ....;f~f/(euJ' ~l:)jaO\"i(':l' 1!lU"7'. 10 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tMi LE MAIHAGE ET l.E nHnHCE nE DEMA!'" l'isolement dans la foule, Pour réagit, contre cet iS(llement funeste et égoïste, unisson,;-nous dans notre lllisère méme et dans notre courage, dans la cer \itude aussi de posséder de grandes richesses colll'ctives, les IÍliraclcs de la poésie, de l'urt, de la IOcience, et les prodiges de l'amour et de la han té, )) d il ajoute: « L'homme vrai, l'homme ,;onscicnt, prudellt et juste, large dans sa compréhension, l'homme amou·· rcux de l'bumanité et souci~ux de travailler pour Ull long avenir d'oÜ serait drlínitivelOcnt proscrite la violence, n'est pas né encore. L'àW~ moral de l'homme n'a pas dél'a;;sé l'ingrate, l'llljroïque et folle, la naïvc minorité. Ce dp.testable esprit de r(~aeliol\ Sans pitié est parmi les plus fécondes causes de notre drplol'able dispersion qui fait de nous d(l vieux ,)\lrants perdus dans la Huit. C'est lui qui entretient parmi nous les passions nt'lgatives; c'est lui (}:uinous a permis d'accepter comme des réalités humaines ou comme df-'s fatalit(ls et celte fausse d abstraite hiérarchie fictivement abolie par la HÚvolution, mais solidement réinstaurée par la bonrgcoisie, et ces tléullx inventés par des ambitions personnelles ou des avarice;; collectives: la gnerre, la tyrannie e¡~pitaliste ... » Or, il ne tiendrait qu'à nous, par un ellort que nQUS nous imposerions mutuellement, de nous grouper pour une action commune, pour une action humaine, ayant pour but de raire cesser, ou, tout au moins, d'atténuer nos dissentiments, d'éteindre nos oiseuses et vaines disputes qu'l'nrantent la. vanité ellïguownce. Avec un pru de volont{" \ln peu de lumière, un peu ùe bonté, écrivait simplement George Sand, le gell!'C humain se remettra.it. dans la route qui mène à la justice et au bonheur sur la ten'e )), La vie, dans la haine et dans le mépris, est odieuse; (e Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia possibililé hl'ureuse rl;side dans l'amour et dans l'indnlg'l'nce. {( La vi(~, ('cril (~neort~ le l'ode dl' .Yoa¡YU!/, (:'(~~iltoull'p qlli l'dit' Il' lien imn1t.'IISI' pt slriel Je l'atllOlIl'. La \ïe? C'l~sl j'art il qui h~ soin <1 ,:l(: cOlllJ1lis dl' tellir Iicn eL plaf'l~ de sa définitioll impossible, en rendanl sensible J'unilé dl' tous SI'''; (:¡t'ments, Et c'est le pode qui esl l'ol'llonnaleur des rl~tes, le 111a¡,rc des c01""!I1or,ies de la l'e1igi(!fi d(~ hl vie, )} Sil M, Ch~l'!('s ~lori('e, (llli él line connaissance Iri's approfondie dll droit et 1I11:'lllCdl' la jurisprudence, -' ilrt"di· gea p'~lIûant plusieur,.; années, avec beaw:oup de I:OIllpétenl'lL la cht'onif{lw judiciai¡'(: (¡-un gr,lIld jOllm;¡] Ilu maLin .- 1I0US aÙl'cssU, au snjPl de notl'(' enqude, lrs judieiellscs observatious suivalltcs : {(Avo·vous jamai:-; vu lOlIlbt~r }'{·tinc;elle de la foudre ou d'IllIl' ¡lllurndle dans un champ de bl(~s mûrs ou de J¡ruyi'l'(~s si'e)¡l~s'! LïlH:endie aus"ilùt (~('.latn, et d'ordinaire ~.~ pJ'0J>ilg(~ :1\'('(: une rapidilÜ tr.lJc lJll'i1 est bi(~n inulik ùe tente!' la Illltl~ eOlltrc J'invilwilllr. fléau, .Je ('['ois q!le si j:wlI1is, dans la majesllwuse grange JlI(~ine d'hcl'bt's a['iJes que nOlls nOIllIllOns le Cude, p,"ndrait J'amollI' ,la ehose, 011 rnt~IIlC Je mot seukllll'nt; il y serait allssill',L « eUIllllle est le feu parmi les bl'andt~S ", selon la Lelle expre,.;sion J'un auteur andell,-Cc n'¡~st pèls,je Ill(' ItÙte deledire,qu'en trüitalllninsí :\f 1I"rvieu Pl ~r. ;\lagoaud d'inœudiaircs, je l'!'dpllde les tlutnlgcl', « BI·marlllle1.-le : toules nos lui,,, 0111pour bul exclusif la :-;au\'llgardc de la P¡'op['idÚ, II s,~rail trop aíst'~ úe le M'montrer, et qui en duule'! On pOUl'!'ail m:~lllC) prétend!'" flue (~ett\' vue si rl"duite faiL l'unit.'· d dans un œrlaill sens, peut-dre pas lr(:,; humain, la lH~auté sin- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1--tH LE MARIAGE ET LE ¡¡¡VORCF. ilE DEMAI:'i gulière de notre léKislation romano-francaise. Mai " comment concilier les principes brefs et rudes du droi t ainsi compris avec les suggestions de la sensibilité, ql! I sont irréductibles au style de l'édit ou de l'ordonnanct, « Il faut choisir. « Je sais bien qu'à ce choix l'esprit moderne se refus: et que, profondément - et très heureusement! -atteint par la pensée de Rousseau, il voudrait être « humain », sans toutefois renonc'~r au bien-être maté· riel, à la certitude, dans la jouissance. C'est pourquoi IlOS lois rÜc(~nlcs sont si mal faites. Le Code ~apol(;on: dans son cn:5emble, est superbement impitoyable, massif, indivisible et puissant comme les monuments du plus grand instant de Rome. Il a échappé à Rousseau. H.ousseau nous a rejoints avant-hier, mais il nous tient et nous possède. Toutefois, nous lui obéissons mal en gátant le Code. Mieux vaudrait élever un autre édifice il eÙté, d'un autre style .. - » CHARLES MORICE. M. Marcel Pr~ost. Marcel Prévost est un romancier moralisle. « C'est-à· dire, explique M. André Maurel, quïltraite des mœurs, des règles qui dirigent l'activité libl'e de l'homme. D Il en traite mème en écrivain qui est resté homme de science, en professeur de pathologie interne, selon la juste expression de l'auteur de Poème d'amour. (( Les rapports entre l'homme et. la femme, le rôle social de la femme et son rôle intime, la répercussion dans le cœur de la femme de ses nécessités physiolo¡-{iques, et, par suite, l'inl1uence considÚl'able dans la vie de l'homme de ces dispositions, l'avenir que détient la Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMIT~: DE HI~FOI\ME Dl.: ~lARIAG¡:; 1í9 jeune fille et, par suite, si l'on veut le bien des générations futurH" de veilleI' il la formation de ce j(~une et frais cerveau, aussi hien qu'à l'épanouissement de ce ('orps, futur ¡.;;{~nél'atellrdes races de demain, Voilà, je crois bien, r¡'~surné(~ ('n ses id¡':cs diI'ectriees, toute l'O'uue de Marcel PrÚvost (1),'» Cette (['uYre, Marcel Prévost la con~ut trÙs tÙl. Il eut, dit son ami Camille Vergnin!' « sur nomhre d'Úl'!'Í\'ains, l'awmta~e de savoir de Lonnll l¡eure cc Cju'il voulait, et de le vouloir avec lIne f'erull'lÚ jamais démentie. II sentait en lui une force il'l'{:sistillJe qui lc~ poussait vers le uut nettement aperçu et il en lllarquuít les ¡':tapes. » Le .'i,/n'ilioll, C!lIIllr:!u'lIr:, JflUlr:1Ituisdlr: JIlUrre, ('(Jt(.il/(: ].(wm, I.c .lJollli¡¡ ¡J,: l\'a:;ro·etlt, Li: ..llllria!}/! d,~JIl[iel/lle et surtout Le .¡'udill secret, fUI'ent une longue, mais logiqlw préparation à son œuvre capítak, 1,l's Vierues ¡"urles, qui est quelque chose de plus qu'une contrepartie dp:,; IJell1i- Víer:J/~s, M,u,the annonce Frédl~rique et Léa. Elle s(~révolte contre le mariage qui l'a contrainte il « l'abdication de tuute pensée personnelle)) ; clic le rompt de sa seule volonté: « Séparation. divorce, rupture ;1yee la sanction de la loi, ou sans la loi, puisqu'on m'u mise à l'é(,art, dit-elle, je m\m vais, .. ,le travaillerai, je donnerai des le~,ons comme quand j'étai;; jeune fille. Je me chargerai t.oute scule d'¡'~lever Yvonrw, mais je ne subirai pas plus longtemps l'outrage de celle vie à deux oÙ l'un des deux trahit l'autre, » " Cette loi de dissimulation et de mensong(~, ('crit l'auteur de La L'(Jil/l'.sÚnl/ rl'llIl al/tallt, est nécessaire: elle prÓsidera aUll1ariage lantq lie celui-ci sera un acte social. OÙ il Y il rite pt cél'émonic, il y a apparat et leurre (-z). ;il Andl'':' \2. :\laul'f'1. I.e Jr¡nlin .'ec','el, p, Hi.), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1,iO LE MAHIAGE ET LE Im'ORCE liE DDIA1N « Les jeunes filles, ajoute-t-il, jouent là un aS:iez triste rôle de dupes. Le liancé dcs mal'iages de cony}nance, pOll1"VUd'au moins vingt ans d'expérience, perl~e aisément les trames innoeentes de la jeune fille ... c'e,t l'acheteur en éveil eontre les roueries du marchand. " Cette pitoyablc destinée de tant dejeunes filles émut profond¡'ment Marcel Prévost; il résolut de les aider', s'en allranchir, et ¡¡leur oO'rit, eo ~uise ùe bréviaire, les Lettl'es à François(~. En tMe de cet excellent trailé d't~ducation, il inscrivit cette déclaration: « La jeune Iille Illodeme pressent les destinées de son sexe. Au moment d't'llll'er dans le monde, elle entrevoit ce qui delOeUl'c confus même pour ses éducateurs : que l'instant historique est solennel. La jeune Française Sllt'tout, í~duquée d'après les méthodes qui ne soot pas sensiblement modifiées depuis plusieurs siècles, perçoit aussitÚtle désaccord cntre son í~ducatíon el sa fonction dans la vic. glcvée dans une pénomhre quelque peu claustrale, ses yeux, d'abord éblouis, soudain se dilatent. Le champ de son idéal s'agrandit; en méme temps, elle prend plus nettement conscieuec des nécessités pratiques, On dirait qu'une aube très pure l'inonde: J'horizon s'étend, et le;; plus proches objets précisent leurs contoUl'S, .. » Fran(;oise, aujourd'hui, est mari¡\'3. Et son oncle vient de lui adresser' une nouvelle série de lettres qUI, pOUf nOlls, offrent un intérêt particulier. C'est un recueil fort !iubstantiel et plein d'excellents conseils pratiques. Marcel Prévost y note, avec une aimable et judicieuse bonhomie, la répercussion de la coquetterie sur ces trois liens du mariage: l'intérêt, l'amour et J'habitude; il Y préconise la réforme du costume f(~minin, "dans le sens de la simplidté, mère de la \'í~rjlable élégance; il Y traite du choix et de l'arrangement de la demeul'e, de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1.1-: CO~llT~; ilE I\Ü'OR~IE Dl' MAillAGE 151 l'arL douhl(~ de ne pas vieillir et de vieillir, des relations et ùe (:(·lIes il évill'!', el dl' hien d'aut['e~ elwses non moins uliles. Mais il y dudie surtout. avel: toute son hahileté dc l'omancicr et taule sa c1ail'yC.y<tncc de psyeholo¡.;-uc, la (¡uestian capi tale, celle de l'amouI' dans le lllariu>-;c, aJ110ur qu'il eonsid¡~l'e comme « la dl' de la YlllIt(. cou.i ut('ale (1; ... " Aussi pari a¡.;-<.'· t-ill'upi nion de l'aulllcrvi,'u aU!'!'I's de qui il collabora aux travaux dc la COll1!l1is:-ii,¡n de la I'MorIllc du CUlle eÏvil que M. Vallt'. réuuit ¡,n I!HI't, el cOlllpll~-I-il I'UlIlfJllJ' parmi les ohlii~nlions 1,,~'('i!,ro\lu(,s dcs ('[lOI.IX, en même trul!'s <¡ lI'il raYl' l'{/f/l:is~II¡¡('f; du nOmbl'(~ des devoirs de l'épou:;c. Cm', dil-il, 1( il faut que lc mari choisisse eutrc l'amour et l'o!ll,iss¡iI1cc de sa femme \~L ,) L'auktll' de JJOl!s¡"Il1' iJt JJadallle J/%cll cherche à ¡¡xer ll's p!,pscrípliolb rs:-,entiellc5 J'une" bygiène mol'ale» dl' lamour dans le mari a ¡..;c. En Fl'aoce, " <.lt'puis ellvil'on uu siî'c!c, lrs gl'nél'alíon" Ù(~ feounes et les gélll'l'alions d'homlllcs ne Will lJll,~ f'O/l/'I)J'lf'IIiI¡'x ,;¡¡ La faute «n est aux IlIlI'lll'S el il l'éducation, Les [cmoles ouI Ulj(~ Sl"l'ieuse avancc lllorale ::íur l"Il1'S l'pUll", ('<':it donc Ù elles de willer SUI' ramOllI' conju¡..;al. " ¡<nll'dcuez l'aIllour du mari, lcm' dit MalTd Prévost, en vous efl'(lI'l:anl de I'e,;lcl' POllt' lui la plus plaisante et la plus sonhaitable des femmes. ~lais SlIl'tout, ne né¡..;ligc,z pa,; d'elltl'(:lenil' VU/I'I? lll'l)pn; ((/110111', flui, ln;, ne ¡}('prnd r¡IW de \'ous Cf; n. A un(~ f(~mmc qui i'ient son honhcul' conju¡..;al menacé, notre ('pistolai¡'e propose cette 1'1';.;le de l:onduilt, : « N(, .iamnis faire de Sl'¡'OC avant d't"I'í' sÙre: ne jamais accl'ptrr síleuciellse- il (·lJoisíl' )l. 1 .).I'ltl'f'_" (i FI'{//I('!li,e t~ l.etln's II. Fit/IP"lrl."I' :;I 1,1~1!,','." Ù ¡;f'r{¡i~,)J',,,f' ,.l' Letl,.e ..,· il FnlJlffJise p. :::1. p. '¡Il. /!u/,"Ù:P, fi. ~l:.!. ¡Iuu·jt!e. p. t 1;;. OUI/'u;/', ))/flri,;(', Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MAillAGE ET LE DIVOHCE !lE DEMAIN mentla certitude ... (1) J) Nous voiliL nu chapitre dólicL~ de l'infidélité. En celle matii~re, l'('pouse a à combattre: « avant, l'occasion; - après, l'inertie ou la vanité l~). ) Jl est j usle de dire que l'occasion, entendue dans son sens le plus frivole el le moins défendable, c'est la femme, toujours éprise d'idéale félicité, qui, le plu¡; souvent, la provoque, la femme à qui Prévost reproclH: d'avoir" dressé le piédestal oÙ s'érigent les statues de don ,luan, de Lovclace, de Valmont, dc M. de Camors (:l), » de tous ces vulgaires et détestables séducteur's, ses inavouables maltres, ses ennemis! Dans les circonstances qui exigent des explications complètes, les époux doivent faire preuve vis-il-vis l'un de l'autre de courage et d'une entil:re sincérité, Cependant, Marcel Prévost, prenant fait de l'état actuel des mœurs qui diffÓ¡'encient encore sensiblement l'infidélité de la femme de celle du mari, conseille à toute femme exclusivement l;prise d'un mari qui pent se passer d'elle, la résignation silencieuse. Voilà un silence bien humilinnt, bien chrétien, Il n'y a aucune raison sérieuse pour qne l'épouse se l'impose humblement, comme une esclave. Si sa conscience lui dit qu'elle peut, san~ déchoir, IIser d'indulgence et pardonner, cette conscience même, pour peu qu'elle soit ferme, comme elle doit le devenir, lui .ordonne de montrer qu'elle n 'e~t ni dupe ni ignorante de ces infidélités, et qu'elle les excuse de la même hauleur philosophique oÙ l'homme sait si bien se placer - et avec quelque intérêt en plus - pour s'absoudre lui-même. C'est parce que la femme accepte encore passivement, en apparence, du moins, les infidélités du mari que celui-ci s'y !il Lellt'es FI'w/coise In((/'Í!;,>, (2) 1.f'iI"r8 F¡'ullroise 1lIllt'i,'", (3) LeU/'es Françoise /l/W';';", p. 121l. p. 121. p. 1;!3. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LI:; CO)llT~; ilE HÉFOR~1E DG :IIAHIAGE 1:;3 laisse trop souvent entraîner et que, par une conséquence ~ingulière, son inlidélité, à elle est jugl;e avec plus ùe rigucur et d'intransigeance, Les infidMités de lïlOmulP el ùe la femme :;ont Úgalement, selon les cas, cxcusal>les ou répréhensibles, Que les époux s'en convainquent: Il'ur conscience et leur di~nité y gagueront; etle nomhre de ('GS infidélités diminuera, ])"ailleurs, Marcel Prévost a si bien compris la nécessité de rendre le devoir de fidélité I;~al pour la f(>mml~ el pour le mari, qu'appelé rel'cmmenl à résumel' ses idée,., SlJI' le mariage, il écri\'it ccci : « :;C'\'I!rité ('sale pOIll" la défaillance de l'(~pou~ et dll I"I;polIse ou indulgence égale, suivant les l'a,.,; mai,., ';Va1it,; \1), » Cne jeune femme, désireuse d'accroître sa valeur et son bonheUl', de faire prospél'er son intellectualité par relllreti(~n d'une culture gl;néralc, doit (>laborer un sérieux progl'amme de vic, raisonnabl(~, utile, proportionné Ù ses forces. « Faire, s'entenù conseiller Fran~'oiSt~,CIl (lue vous avez expérimenté que vous failes le mieux, ce qui VallS él valll dans le passé le meilleur équilil.¡¡'e physique et mental; agir ,.,ur les circonstances (~nVil'ollllantes pour les accorder le plus possihle avee \'OS goûts: \'oilà toute la pbilosojl\¡i(~ ùu bonheur, En d'autres termes, et sans cruinle d'elltassl~r les métaphores scientifiqnes, nous diron::; qu'il faul : premièrement, déterminer son meilleur « milieu de eulture » ; secondemcnt, s'ell'orcer ùe le l:Omposer et d'y vivre (i). » Enfin, ~Iarcel PrÚvost entend prévenir Fran,.'oise d'un (, dangel' enJémiquc dans notre pays : rext.:l~s de passion I IJIII' L'fllfl 1(' l/l/frior/e: ;;!' LeU/'cs il f1'tlJ1~'oisc Le IJill/'ip.e, Jult!'llul ;~~ ¡WU'; 1 :JU¡) • II. :2.0. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia fiH U~ MAillAGE ET LE IlIVOIlCE DE DEMAIN maternelle. Les rnèt'es françaises, dit-il, au vingtième siècle, ont voué au t'r'uit de leurs entraillc5 un amour presque maladif. A cet amour, elles se sont sacrifiées elles-mêmes; elles lui ont souvent sacrifié l'amour conjugal; et finalement elles lui ont ,,;aerifié les enfants eux-ml~mes. Car, pour que l'enfant venu fût plus heureux, elles ont renoncé aux maternités futures; et le bénéfkiaire de ce sacrifice, gardé, couvé par les parents avec une jalousie inquiète, s'est souvent étiolli dans une vic médiocre, le ressort dl' son activité personnelle étant brisé dès la jeunesse », Aussi Marcel Pr(~vost pose-t-il ces deux principes {,xcellents : (1 10 Une femme normale, à la fois épouse et ml~re, doit être plus épouse qU9 mère. « 2° Sacl'ifier l'époux à J'enfant, à quelque degré que ce soit, est un acte imprudent et immoral de la part de la mère. « La femme moderne Ile doit pas être condamnée exdusivernent à faire la e}¡aîne pour perpétuer l'espèce. Elle doit accepter~ chérir même le devoir d'être mère, parce que la malernité esl l'épanouissement de l'amour et le terme de l'évolulÏon féminine. Mais c'est un llrÚjugé de races rudimentaires ou de civilisations antif(~ministes que de finir le rôle de la femme au moment oÙ commence celui de la mèr'e. )) Pour conclure, Marcel p~(\vost engage Fran~:oise à réaliser sans tarder toutes ces réformes. " Vers l'affirmation et l'accroissement de la personne féminine, écrit-il, évolueront les mœurs elles lois du mariage, cela n'est pas douteux. Et, comme de coutume, ce sont les ffill'UI'S qui prt\céderont les lois. Car l'élaboration de5 lois est soumise il des lenteurs dont la vie impatiente ne s'accommode guère. C'est pourquoi je vous ai dil, chère Fran~:oise : « N'attendez pas la promulgation Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE cn MI TI:: ilE H~:FOID(E Il!.' 1:>:¡ MAHIAGE officielle d'un Code civil revisé pour réformer ml'me I(~mal'ia~(~ ùans VO/l'/! maria¡.)I~... » vous- « (luelliolllllw normal ne prdl~rerait pOlir cl11l1paglle une amie c(lnscicute, intelligente, cullivl:c, responsable, à IInc ,iolie pcrruche dont toutu la morale est limit("e aux \Jarreaux de sa cage? (1) » Comme une consér¡uenee logique de toutl~ sa carrière, p['l!vost voulut entrer au :-il:nal pour y faire luÚrir, selon la remar(llIe d':\ndré Maurel, les fruits des grainl:'; qu'il avait Sl'Il1(~es.Les électeurs, normalement, comme ils le firent ¡Hl[ll' Paul Adam, \ïclor l\Iarg'ueritle, Armand Chal'pentiel', l'écartl'!'enl. Il eÙt cependant [\ccompli au l'arleu1l:ul une besogne nt':cessaire. Espérons (p'un jour --- et sous un régim(~ polilique meilleur - ill',u'(·nmplira. « 1\os lois IH: pl'uvent que tirer uu l\l'ofit extrème dï:lre pas,;l"l''; au eri¡)lt~ de ces (~erveaux-h ... II eÙt ('lé prolit;lLle Ù nous tous qlll: des idl'cs de lal'¡.;e humanité, (les parok,; t':¡Jairées d'homme dont III llll~tie!' est de regarder la vie, rayonnassent el relentissent duus cette enceinte nil l'abstraction, trop souveut, dumine. « La place d(~s hommes de lettres, arrin's il. la pleine matul'il.(: de l(~lll' vie en lIlème temps llue de leur talent est !Ji(~n dans nos supr('müs consei Is. Le Parlemrn t n'ajoute rien ;'t leur gloire, ils lui apportent lcur renommée, leur expérience ct leur esprit (::!;. » M,ll'cd 1 1.I'lIITS ri Fl'un~:ui."'T IJlllri/;(', p. :.!~)H ;1 :H1::, ,~' ,,\1,111'1'\/;llIl"'1. \, ('1 1'¡"I'"Ih(' 'I"l' \1, \1. f'","\'u,[ fil à lIotrc ,'II'1Il¡"[C ¡j'Ill' L\p- penrliec. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 156 LE ~IAHIAGE ET LE D1VOHCE IlE DEMAIN M, Jules Renard. « L'auleur de Poil de Carotte el de l'Ecorni/lclll' est grand, solide, roux, flegmatique, concis; un front inquiétant et comme enceint; des yeux qui vrillenl. Il créa vraiment un « sourire nouveau ", le sourire pincé, mais pinel; jusqu'au sang. Il saisit les petils gest~s qui révèlent les grosses canailleries; et les pauvres alliLudes des Yices féroces; il guetLe les moindres grimaces du snobisme, avee I'àpreté d'un observateur suseeptible qui prendrail pour autant de reprodJes directs les manifestations des travers d'autrui. C'est ainsi qu'il veut qu'on le dise, « le bon écrivain par excellence (1). Il Mais il est convenu que M. Jules Benard est un humol'isle. Humoriste, si vous voulez, roais à la fa~~on de Courteline el de Trislan Bernard, c'esl-à-dire, le plus sou\'ent, très pénétrant philosophe, D'un humoriste, cerles, celte saillie de l'auleur de Cor¡uecigTues : « Pau\'re langue française. oÙ le mot IOItTllUí'e s'applique également au dnnière des femmes et à l'esprit des hommes! » et mêml~ celle-ci: « Malgré notre désir d'avoir des ailes, nous ne pourrons jamais voler. Heureusement: l'air serait 'vite irrespir'able " (~; ; mais, d'un philosophe plutôt amer, eetLe rél10xion, également de J. Benard: « C'est l'homme que je suis qui me rend misanthrope » ••• et bien d'autres. « Si les classiques sont ceux qui ont exprimé des vérités générales dans un langage parfait, Benard est, à coup sÚr, un classique. L'Entant, de Vallès, est un 1) :\1. Pierre Veher. X .. , (2) E l encore ccttc autre de l'1:'collli/lew'. rite: « Je tâche de connaître au sujet dc Mürgue- sa pensee d~ derrière les reins ... J Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LI: t:OMrT(; DI'; HÚ'OR~lE DU Hi7 NARIAI;¡; livre auquel on ne peut rester indi ¡férent, mais les obser"aUons y sont un peu dispersl>es : la forme, par cndl'oits, nl~chil. ,\ eÙtt\ de passages superbes, il y il des longueurs. Dans Puil d,! Cm'otte, il n'y a point de déchet". Et Hobert de Soma, trGs justement, il dit: « Il faut lire le li\Te pour se rendre compte que Poil d,~Caroltr! n'est pas le fr¡~I'e d'un des enfants eéli,hrcs de Dirlwns ni de I'Hl/j;lIIt de Julr~s ValJi~s. II ne soulIre pas d'un lllartyrn exeeptionnel; son existcnce est atfreusl', Cil restant eoutumièl'c, Les passants ne remarqucn f.l'¡tlUCil d, f.0YiWtla maison. ltiúll ne tl'anspire dl) l'intt',ric'llr; ils ne voient de temps il autre qu'une tète rous:-;e, bouffonne, et ils rient (1;' » .Jl11es Renard a peint, a\'cc sincérité et avec émotion, la nature etla vie rustique. Ses paysans sont classiques, « Dc la campagnc, il a tout vu, tout montI'tJ en des images si nettes, si sobres, qu'elles ont l'air de ne plus être d(lS irnag-es, qu'dies s'incorporent ;1 la réalit(, mî,me ... « Il n'ya rien dn pIns délicat, de plus mis au point que beaucoup de ses descriptions d'animaux (2). )) lJlII:I,liqlll's, les flOSI'S, lJislui1'l'!s ,\'allll'l'{{i's,le VljllP.l'01I dlll!s S.l ViUIlI!, la ¡,rlllle/'Ile soU/'de, les Philippe, Crilll'! ril! Vilh!!e, sonl d'exquis petits chefs-d'œuvre, finemenl et pati'~lllmenl :,iselés, où la merveillcuse qualítl\ du style s'allie toujours à la minuticuse exactilude el il la vive ol'ig-inalilt', de l'observation. Cha/llJe uDlH\e, de mai à oelobre, ,Iules H(~nard séjourne il. Chitry-les-Mines, pelite commune de la i'iiè\Te, (t) /.f/ l~) IJOl'S,Ù: I"'mi POjl1ilfli¡,c Ilachdin l't le L.'I,·i.'I'illP. ...• ·el/little·nlill. Ile ¡"/'allce, 1" janv¡"" .,.I1ucure 1~JUS,. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia lijH LE MARIAGE ET LE DIYORCE oÙ il Yécut ses années d'enfance DE DDIAIN el dont il fut (Hu mairt! (~n HIIl~, Au village, dans ee village qui, certes, est le plu:; sagement administré de France, l'auteur de PlaiÚr d,~ l'OIIt]l1'e est un homme politique, Il « gère les intérêts dl! sa petite (~ommune rurale comme (Ill oflicie, » Et même. « il donna très longtemps, chaqu(~ dimanche, à 1'1~'cI/(, de Clamer!!, sous le titre: ,llot d'i'Ci'it, une série dE réflexions sur des sujets de morale et de politique, il ln portèe des lecleurs ordinaires de ce journal. « Pour ses compatriotes, le maire de Chitry-les'line:,; est « monsieur .Jules» tout court. I]s l'aiment, pour la plupart, mais comme un être mystérieux, « Monsieur ,Jules Il est délégué cantonal, président d'honneur de sociétés. Et cet homme qui sait « presque se taire » il s'en vanta par écrit - pour un rien, quand on le sollicite, y va de sa petite conférence, Il croit que des pensées saines, e:>.primées en public, vont ainsi se loger dans les fronts bas, sous les cheveux en broussaille. Il ferait volontiers un sermon laïque, et je l'ai entendu, à une distributi)Il de prix qu ïl présidait, pl'ononcer un discours ému SUI' la llt\publique. cr Jules Henard silhouette ses compatriotes en ironiste, mais j(l vous assure qu'il l,)s aime, car ce prétendu misanthrope, cet homme en r(~alit(\ « peu commode» porte à l'humanité un amour presque ingénu, Il proclame volontiers quïl faut èl!'e han, la bonté n'a pas de plus sincère apologiste, A un ami qui lan(;ait un jour: « Vous, vous n'êtes pas nÔ bon, mais vous l'des d(:venu par un constant etl'ort. .Jules Benard, qui se sentait devint;, répliqua: -De ma vie, on ne m'a fail si beau compliment (1), » (1) Louis l'aillllrd. \fo'(/u/(Jsio, nO :¡:l, - 1" Ùc,:elIlùrp, 1:10,.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia En Ili\el', l't'cri"ain de Nos (1'Il/'rs (',¡¡mu'llI's r('siùe il Paris, dans la paisible l'lle du HodH'r. CcsllÙ <[ut' nous le renC(lnll'Úmes. Lorsque nous J'eÙmcs mis au COl1l'ant de notl'(' campagnc et de nos projels, il nous rl\pondit nelten1l'nt : (( .11' suis partisan de l'union cttiP la désunion ('nti¡~r('mellllibr(~s. Et je n'ai qu'un regret - (;tant heureux pal' fl'{:;,/l'{l. et pur quel hasard'? j'cn frémis! - C'(~st de JIl'Ùtrllll1arié, surtout religieusemcnt. Autour de moi, les h(~lh sont pcrsuadl;s que je suis hcul'l~uX parce que je suis mm'il;, (juc\le sottise! ~i .il! eroyais que le Pal'P I'Út. ca",SI'r mon mariage, je lui (·'crirais ... pour l'exemple! " M, ,Iutes B.cnard dit cela ù'nn ton lrÙs mOdl'l'l!, avce l'¡t:-,surance tl'anrluille ù'tll1 homme pl'orollll,'~ment cOllyaincu, Il ujouta : « ()uclle dlOse plus st.upide que t:et.t(~ eonsérration el celle e'lnsiùél'at.ion d('manù('~es (~t accorlh;cs .HI rnaria¡':'l~ ael uet? ()uoi ùe plus al'lifít'id? C'est. H\'et: de tdles formules, il"'!; d'aussi \'aines cl\l'l'~monics, qu'oo prétenJ lier d relp-nir Jes gens! Lai"srz-It>s ùont: s'ainwl' librer.wnl, s'('pollser pal' amour, cornille le l'l'nt la plupa!'t (les pa~'sans, \"l\~'ez nos liiln¡;és \'ilLlg('oi:: qui S'CUI" lJl'ilS~ellt I'ralH:hement en publi¡;, sans fausse honte; je Ile ('(lonais l'as ùe spcdacle plus beau, ni pins (':mollyan!. En ri~gle géo(~ral(', je lile rallie al! (ll'incipp- du pl'l"sill(~llt ~éré de Iti\'i~res, que Valls n~llP-Z ÙP-l1l'exposl~r : '( JI fanù¡'ilil entrer Jans le ll1[\ria;.:;p-aussi aisé!lwol qu'on en sort. » i'ious supposons, bilm l'ntendu, la r(>forme ùu diyor¡;e, ùemilll(\(le par les ~larg\1erilte, il.ccomplie. A propos, oÜ en soot-ils, les ~[arguerit.tc? - Leur pièce: L,: CrI'W' 1'1 IrL '-oi, el ¡I'Ul' livre: ()uel- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia HiO LE MARIAGE ET LE DIVOnr.E ilE DEMAI:\" 'lllr.S id,:r.s, ont produit une grande impression. Le di·· voree pur consentement d'un seul rencontre eepcndan , quelque résistance, parce qu'il côtoie de très près L répudiation. - Il faudrait pourtant l'admettre, pour certains cas. Quel supplice plus grand que celui de vivre auprè~; d'une femme qui n'a aucune place dans votre vie, dam; votre cœur, dans votre esprit, et qui ne veut pas divorcer ~ Je l'ai dit aux Margueritte: « Je vous donne ma parole que si je m'apercevais qu ïlme reste Ù vi vre line trentaine d'années peut·être, sous le même toit qu'une dame antipathique, fût-elle d'ailleurs pleine d'un tas de vertus, aucune loi ne m'empêcherait de filer demain matin. Le bout du monde n'est pas loin. Et je ne me considérerais nullement comme un malhonnête homme. Même si j'avais des enfants! Quel enfant, dès ràge de raison, ne vel'rait avec plaisir son père et sa mère se séparer, dût-il, presque orphelin, ne suivre ni l'un ni l'autre, plutÔt que d'assister toute sa jeunesse au spectacle stupéfiant d'un ménage d(. prisonniers ennemis? Le cas s'est Pl'oduit dans ma famille; les deux époux sont restés trente ans sans se dire un mot! Mon inter"ention a été inutile. « Les réformes à faire, continua J'auteur de Sourires pillCI:S, sont extr(\mement simples. C'est inouï que nous n'avancions pas plus vite. Au moment du muriage, par faiblesse, on fait des concessions: par exemple, on \'a se confesser. Or, bien des beaux-parents, si on insistait, se contenteraient du mm'jage civil. Ce qu'il faut, c'est crIÙ?l' des mœurs. Si j'étais libre, si j'en avais le pouvoir, voici ce que je dirais aux jeunes gens de mon village: « Unissez-vous librement, faites une simple déclaration il la mairie; et quand vous aurez des (~lIfallts, veucz les déclarer. C'esttout ce qu'on vous demande. »,J'ai voulu Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO~IITÉ IlE R¡::~'ORl\IE Hi1 DU MARIAGE tenter quelques réformes, comme maire. Tout de suite, on m 'ac¡:usa de briguer un siège de conseiller départemental, de déf,utl'. Je n'ai pas cI't/e //lodestie." Lorsque je marie mes paysans, je leur fai::> le discours le plus approprié, le plus CI ,Jules Renard)) possiLle; je les fais sourent pleurer. Moi-même, je revêts dignement mon écharpe, je fais hisser le drapeau à la mairie, Jt'Ssaye enfin de donner il. la cérémonic un cet'luin caractèrc de solennilé. Jc leur lis aussi le lexte de la I(Ji, auquel ils ne comprennent rien. (:a n'empêché pas quc lü SOil', ils sonl saoÙls! Que voulez-vous? JI faut donner à ces gens conscience de leurs devoirs, de leurs véritables devoirs individuels. Tout se réduit ici à une que~tion de morale, Soyons donc libres, sincères el naturels! Aimons, non pas avec honnêtelé - cc mol a aujourd'hui un ;;ens lrop sirupeux, trop bourgcoi5mais avec loyaulé. InLerdisons-nous autant que possible les infidélilés malpropres, les passades.,. - El la quesLion des filles-mères'! - Elle est également l'art simple. Il suffirait de si peu de chose pour obtenir une amélioration. Dans mon "illage -- je vous en reparle, parce qu'il esl pour moi un champ d'l~xpérjences (:onLinuelles - on me signale une fille donl le "entre grossit: CI Qu'allez-vous fail'e'! me demande-Loon 'l... - ~taís absolument rien. Tant mieux 5i celte fille est enceinte. ¡'\'est-ce pas son droit? Je "ais faire seulement tout mon possible pour qu'elle ne l.ue pas son enfant. .J'ai écrit récemment au procureur de la Hépuhlique en faveur d'une pau"re fille, qui avait commis un infanticide, faute de secours. Elle u'a été condamnée qu'à Lrois mois de prison; et mainLenant, elle vit lraqquille. Il faut donner confiau('e à Loules les mères, les 'encourager; les secours qu'on leul' accorde sont insuff¡~ants à la ('ampagne, .Je pense mème qu'on l) JI Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 162 LE MAillAGE ET LE DIVORCE DE DEMA1:'<1 devraitles rl\compenser, lenr dÚccrncr .. , que sais-je ..• une médaille de mérite, par exemple, surtout aux lillesmères; car, enlin, physiologiquement, ce sontles enfants de ces dernières, les enfants de l'amour qui sontles meilleurs. Les préjugés à l'égard de ces pauvres femmes sont incroyables .. l'ai entendu, à ce sujet, un motadmirable; une fille avait accouch{! sans sou/Trance : Il Bile a l'ait ~:a en deux coliques, dit-on; une hon nNe femme aurait crié toute la nuit. » « Il faut abaisser l'âge l(~gal du mariage, sans touterois tomber dans l'exagération, et supprimer le consentement des parents. Qu'est-ce que le mariage des enfants peut bien faire aux parents'! lis n'on t qu'une raison d'intervenir: c'est au sujet de~ biens pour la sauvegarde et l'accroissement desquels on sacrifie tant de bonheurs. Je laisse mes enfants entièrement lihres: ils sont très heureux; on ne leur cache rien. Ils connaissent le secret défendu de leur naissance; et, à la campagne, je lcul' montre comment les lapins vont an~e les lapines. lb lrouvent <;a tr(~s naturel. Vire que c'est sur une telle sottisc : le secl'cl de la procl'éation, qu'cst hasèe toute notre édueation. Elevez donc les gal'<;ons et les filles ensemble. C'est en leur cachantles choses les plus naturelles qu'on éveille l'Il eux Ilnc curiosité sournoise et Illabainc ... Il Pour améliorer le mariage, il suffirait de trois cents ménages donnant l'exemple La réforme s'uecomplimit ainsi cn fail, avanl de l'ètre en droit. D'aillcurs, au point ùe vue religieux, bcaucoup de cUl'és - ù la campagne, du moins - comprennent lrès bien la chose ell'enoneeraient tl'ès aisémen t il. leurs cérémonies. Certains me demandenl: « Croyez seulement qu'il y a un Dieu ... - Oh 1 mui, le\lr dis-je. vous ¡.javez, je n'y tiens pas. - Et laig8C1.-nou:; faire des sermons comme vous des discours. }) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO~IlT~; DE RÚ'ORME Dr MARIAr;E Encore line fois, je Ile tO!l\pr(~nds P;¡S que toutes réfu¡'mcé n'aboutissent pas plus rapidellleuL " 163 tes M, J. Joseph-Renaud. Toute l'originalité de ~I. ,1. .Ios<,ph-Henaud rl·'.;idl~ pOUl' nu,; \¡,)u!eval'llil'r's - dnns son monf)f:le d dans ~on t;})('"." ('n n:c!outt: follellll'nt tetlt: dc!'nière: aussi 1<,,, iJl~t's, k talent Je l'excellent t!'adul'll'ul' d'Ost:ar \\ildr., ,out-i/,;, de te filit, 1()IIl'~S univcr:"31Iell1t'nt par tes IIIi;¡,',!';t!¡l<'s fnn to¡;hes aux men t a i itt:s d':W'ûdécs, allx 11l"'UI'S singulières, lllaniarlues ri,licu!':s !'I dl':jdt":s, qui se passt'ut ctl'cpa,;scnt aVCI: de lJL:tils rir!'s et des gr,¡'IC0.Sd'¡'ysU'riques, de::; c1i<:lIl',s aussi simplets, aussi nilVl'anh que leu!'s l'l'l'SOnnes, "n ltarlll"nicu'( équilibre C(J.trl: Ir':-; faculté,.; l'hysitIU(~S et intc:llpc:luelles cOllstitue, l,our ces paU\TeS gens, uue allolllalic qu'ils OllSl'neut, inL"I'dib, l'l dont il,; sont illCilp;ll.Jlc~ de dÚcoll\Til' la lui iutél'ieurl'. '::eriy¡¡in très adiC, ,1. ,1. ./osrph-Henaud ¡'('p,lIld ses ¡dl'es si1llultanément ùans hl (JI'esse, dans Je l'oman, dans dps (;onférenl:es (>1.au tl1éÙl!'o, F("',minisle de la pl'cllli¡":c'() heure el de la bonne manièrp, I'auleul' du l.ïlll;/l/al/)U¡"I/IIIf: tlu .I/Uj'íu:¡e ,'onyertit bOll uOlltlJc'e de cOllfrl'C'['S qui, ù,'puis, s'illuslrí,,'cnt daiS k f.!;ellre, .. ( La fP.lllme, dit-il. doit. devenil' peu ,'( pen lihre, Cr:llc funeste protel'lillll lll:lsl,;uliIW l'ayilit d l](~ ¡IIi bisse IIi initiative, ni rl:sl'0nsabililé. LI liberlé re,~lillwl'a ;"r ¡'('selave bon pl'esti~e, lui ouvrira un champ J'action et de pen;;I:'c il11ml'n"I~. " Ih'''pousabl(', elle sera grave dan;; la J(,,'isioll. Comment eesserail-e\le d'l,tl'e celte enfant insiguifiante qui pullule dan::; la foule et qu'on relrollvc rn sl'rulant Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia j64 LE IIIAIlIAGE ET LE DIVOHCE DE DEMAIN même l'élile, si ellE' ne peut agir que par l'intermédiaire de l'homme, et si les conséquences de ses ades ne concernent que lui. L'êlre merveilleux qu'elle esl 'virtwl11ement, ne deviendra réel que par la liberté; l'éducation nouvelle, seule, serait inefficace, » Sur la famille, hl. J, Joseph-Henaud formula ces .iudicieuses f{'~nexions : « La famille s'appuie sur des raisons biologiques fondamenlales, Elle ne peuL pas plus disparaître que la procréation, que la vie même: elle ne peut que se modifier, que changer d'aspect « comme les platanes changent d'écorce », selon un mot de M, lzoulet dans un développement sur lil Heligion, Aujourd'hui, elle est faussée, viciée par le mariage, union d'intérêls el non d'amour, vrai syndicat « d'égo'¡sme ». Mais qu'à ce mariage, succt~de l'u nion supérieure que nous venons d'indiquer et la famille se transforme dans le sens le plus heureux. A une formule artificielle, vénale et d'csc\¡nage, succède une formule naturelle, libre; ce n'est lllus 1/11 syndical d·illlél'I:I.~. mais une Wl/ll/lll11lwll: d'aspirations qui lais~e place à toutesles nobles variélés d'amour uni ver:;el. )\ Le leeleur appreclera le libéralisme et la juslcsso des conceptions do l'auteur de ¡Yol¡'e-f)ame de Cytllt?l'e, dans l'élude suivante que celui-ci voulut bien rédiger à notre intention: Je pense le plu;:; grand bien du projet de mon illustre ami le président Magnaud. J'ai écrit, en faveur des idées dont il commencera la réalisation, trois livres; l'un porte co titre antilhétique : La Faillile duJ/ariage el l'Cllitlll (ulurc. Or, le projet Ma311aud scm un pre- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE comn: ilE H~;FOIŒE IlL' ~IAI¡¡AI;E Hi::> miel' pas légal vel's I'Pnion future qui, j'y insistt', n'est pas l'union liorc, .. L'lJnion lihre, si vantée parde nomlll'eux tIll~oriciens, est un contrat privé où la loi n'inten'ient ni pour l'enre:;istrer ni pour en faire respecter les clauses; les conjoints s'unissent et se quittent selon leurs consciences, Mais peut-on, si optimiste que ¡'on soit, complel' sur {(I'honnÙteté ') ou mème la simple" lucidité » des const:i~nces? .. ,\Iors, plus ne serait besoin dans les contrat,; commel'l:iaux, de notaires et de ju~es !... C'est supposer le I'etour de l'tige d'or! ... \otez (Ire, dans le temps présent, cette union mobile favorise encol'e, non l'êtl'e que le Code oarbare infériorise déjÜ tant, c'est-à-dire la femme, mais l'homme I'llúmme qui sait si bien suiYl'e son plaisir et sc dlirober ensuite aux responsabilités_ Ce que j'appelais I'UHio/! (uture n'est autre que l'l;nion libre devenue légale, c'est-il-dire non seulement dlclal'ée à un officier de l'état-civil - selon le lll'ojet !\Iagnaud - mais qui comporterait un cont.rat pour les personnes. Cc n'est pas une succursale du mariage, mais une nouvelle formule du mariage Au point de vue des biens, le mariage ac:luel revêt ù!'s formes très diverses; il s'adapte il toutes les volontés des contractants, mais ('eux-ci ne peuvent engager leurs personnes que suivant un seulmode, La société otrre il tous, si différents soient·ils, une mÜme institution, d'une l'uJimentllirc simplicité rigide, incapable de s'adapter à la complexité croissante des indiviùus et il leurs tempéraments diyers. Elle nr. leur pI'end pas « mesure )),elle leur impose la « confection )) du mariage, confection qui ne I'omporte mèmr. pas, comme il la Belle Jardinière, au moins trois modèles pour trois tailles, mais un seul! Aucune I'ctoudle n'est 1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia H}Îl LE ~IAIIIAt;E ET LE DIVORCE nE DEMAl" possible, sauf de tout déchÍl'er pUl' le tli\'Ol'ce! '" Que le client soil gigantesque, minuscule, fl'ileux, bossu, obèse, squelette, le même vêtement ùoit le parer, Et loi, religion, mœllrs sont là pour le contraindre L" Belle Jardinière'! que di"ions-nous: le drap pl'l'le, s'élargit, se contracte, il finit par aIle]', Qu'on s'imagine plutl)l lin cmpereul' ÙU moycn-ilgc \'olllant cuirassel' tous ses soldats, depuis le" Suisses géants jusqu'aux petits et sccs Ibères, avec le lIll'me modde d'armure!. .. Le mariage est cette armure-IiI! .. , Voi,:i deux i~lI'esde telllpi~ramenls, de ¡},':sirs. de faiblesses, lin forces, ù'éùucalions, d'alavisnws absolumcnt contraires; cc qui charme l'un, exaspilre l'autre; ce qui est bien fait pour l'un est pI'ison pour l'autre; médicalement comme psychiquement, il serait mortel de les traiter de même, Cependant, tous deux devront trouver leur félicité dans la mr~me institution massive, avid,', immuable, définitive! Quelle impossibilitl\!.., L' ¡'/liol/ {utW'I! sera aussi un contrallëgal enregistré, mais ail l'H11I1 I/lllllJUserll alltUlu' 1)(110111':, ail l'on pourra s'engager dans la mesure et scIon les conditions que l'on voudra; les !ianc{'s rétabliront eux-mêmes et à peu pl'ès comme aujourd'hui pour le contrat de maria~e relatif aux seuls biel/s. Elle pOl1l'ra présenter les combinaisons les plu;; diverses, se décl'l;ter plus stricte encore que l'union actuelle ou ne créer que des liens légers. Lï::tat n'interviendra que pour rejeter les COI1ventions qui pourraient présentel' un caractère soit ill/lll/llain ;dan;; le sens large du mot) ou qui inférioriseraient abusivement \ln de;; conjoints - et pOUl' les fail'e respecter, ainsi (lu'il faitl'cspecler uujoUl'd'hui les contrats pour le;; Liens .. , Ce mode d'union sel'a une demeure que ehaque couple sc construira. Ù sa. guise, au lieu d'en prendre une toute faite, dem,)ure modifiable Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia même et abandonnahle el qui jamais ne sera prison ..... On voil que collc lh(!orie n'admet pas la co-exi:;tenee de l'union ¡¡l!l'c et úu mariage. COllt.re le maria¡.çc aduel, les griefs :-iont nombreux, mais penvent se classer: 1" fait par uno anlro époqne, il n'a pa~ ¡;Yl)lné, tandis I¡UC tonles les autres institntions et !lons-rn(~rncs se Iran:;fol'lllaion 1, ponr la simpl¡~ raison qn'il est pllcore cO!lsid(;ré romme nn saer('mcnl; ~"une injustice 1l10llstrnense ~' I'('gne cn fav(!uI' de l'homllle; ;¡" Il n'est lfU'appa¡'omment basé snI' l'al/lOU!'; V il d()nn(~ lieu ¡\ d(~s calcu!';, il des marchandages iufÙmes, il ';JI' sc maintient que par l'inollscnanr(' eontinlldle dp ses lois; :i" il cst un, rlldimcntaiI'cmcnt simple, tandis que les individus sont ¡\ l'infini ditlérrnts les UliS des autres ct I:omple\cs; (i" le divorce est lino issue (~Iroit¡~ el intl'ouvah[p ... A la ¡oJ'lnule SllrannÚc du mariage ilclucl, il faul pl'Og¡'essiYl'n1t'nt faire suceéder une fonnule nellY(~, adaptée il nOllS, à notrc rie, il nos scntimenls. 2" En attendant el pour répondrc il yolre dCll\ième question, je pr(,nc la protedion absolue de tOlltc mi-re, qu'elle soit mariée 0\1 non, ct surtout :;i clle nI' l'est pas, La loi el Jes llllJ'UrS de France ne défendenl vraiment ni 1;1.jeun(' fille, ni la femme, ni la mi:('(~... Tonle mèl'(' doi t ne reuconlrer '1 u'aide el. rcspect. Et cl'la, non par pitié, mais par justice. JO L'introduction du mot « amour» dans le Codc a une portve considé¡'able. ~1. Paul I1crvieu fil Iü ll'U\'l'C dl~ rÓvolulion lIaiI'('! En effet, dllUX conceptions du maI'iage sont: 1" Ou hien il est. une association librement conscntie d hasl'c SUI' l'amour; 2" Ou hien il l'sI. lin devoir et doit se mainteni¡' par ('ollll'll'il1f" /llOi'I¡/" en dchol'S mÙw(l de ¡-amour, Lü prcm¡i-re, humaine, ratinnllrlIP, J'ut ('(.]Jl' d(' !llO/ill'; de la f{('\'o!llrioll ('( dl' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 16H LE MARIAGE ET LE DIYORCE DE DEMAIN l'ancien droit germaniqu'e. L'autre, issue des Pères de I'J~glise, essentiellement chrélienne, est celle du moyenâge et d'aujourd'hui. Rompre avec la première, c'est romprc, en ce point, avec l'f;glise. avec l'horreur de l'amour qui éclate dans l'esprit et la lettre du christianisme. Sainl Augustin disait: « Il t!st bail à l'homme de rie pa.ç toucher de femme; toutefois que chacun ait sa lemme et chacune son mari. » Les Pères de J'J~glise ne différenciaient pas L\mour et l'Impudicité ... De tous les motifs invocables pour légitimer une séparation, la plus grave est la disparition de l'amour réciproque sans lequel le mariage devienL une monstruosité. Lorsque des époux déclarent: « Nous ne nous aimon~, plus et souhaitent se séparer, la loi qui prétend les contraindre à resLer unis, est nettement immorale. VoHA, certes, une opinion qui risque de scanàaliser fortles bonnes familles où l'union de deux fortune> et de deux corps, sans union des cœurs, est le phéni>; souhaiLé. Les blanches jeunes filles qui épousent de cette façon se livrent à la prostitution, simplement; etles jeunes hommes qui épousent sans amour une dot méritent la « classique casquette à trois ponls. » Taule la morale de l'Amour chanle dans celle mélodieuse phrase de Thaïs: « L'Amou)' est ulle vertu Tare et j'ai péché, non ]J'Ir lui, mais con/re lui, mon père, car il défend 'lu'on se donne à qui ne vient pas en son llom. » l) .f. JOSEPu-RE!'iAUIl. MM. J.-H. Rosny. Après que les Hosny, outrés des excès du natll ,'al¡sme, se furent séparés de Zola en écrivant, avec I3,m- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE UI~I1Tl; Dl': I\ÉFOI\:IIE Dl' 1li!l MAillAGE netain, lIescaves, P. Marguerille et Gustave Guiches, leul" Malli(eslr des Cillr¡, ils émirent, touchant ¡'(lutI'C cltOse qui devait succéder au naturalisme, celle théorie dont procéda toute leur œuvre: (( L'autre chose, c'est une littt\rature plus complexe, plus haute ... C'est une marche vers l'élargissement de l'esprit humain, par la compréhension l'lus profonde, plus analytique et plu,; juste ùe l'univers tout entier et des plus humbles individus, acquise par la science et par la philosophie des temps modernes. La vérité n'est pas dans les extrêmes ... L'autre chose sera aussi une réaction contre le pessimisme qui résulte surtout de l'incompréhension des éléments constitutifs de son époque et de l'époque elle-ml~me ... L'antre chose, ce sera aussi une réaction contre la morale évangt\lique rapportle par les Slaves, contre le reniement de la civilisation et d u progrès au bénéfice des idées de renoncement. )) Celle théol'ic synthétise bien comme l'a écrit M. Georges Casella, les caractéristiques de l'œuvre des Rosny et ses tendances humanistes. Cette WU\'1'e ~ est social,~, puisqu'elle éludie el prévoit une é\'olution; sp.ip.IIli/i'luc, puisqu'elle vante le progrès et en étudie les causes; ¡m;¡lÍslo/'ir¡llC, puisqu'elle recherche les premiers éléments constitutifs de la Sociélé ; picturale et par conséquent JisycltOlog ¡r¡lle, puisqu'elle dépeindra la vie entière et jusqu'aux plu3 humbles individus; 0l)limisle, enfin, toujours, puisqu'elle empèchcra la résignation el proclamera la beauté des ell'orts patients qui ne Hum'aient êlre stériles» (1). Celte U'uvre considérable, si riche, si puissante, si 1 (1) Le" C.!lébl'ités d'auiu111',z'!lui Casella, p. 1~. : J.-II. lluSI/!/. par George, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia liO LE MAillAGE ET r.E DrVOIlCF. DE DEMArN variée, débordante de vie et même de lyrisme, écrite dans une langue souple, exacte, harmonieuse, color,'" , saisissante de vérité, s'impose dünc il l'admiration pri¡cipalement par l'unitÚ directrice de pensée qu'elle dénote, par la préoccupation constante qu'elle signifi~ de se¡'\'ir d'exemple et, pO\ll' ainsi dire, d'illustratioi} à une mOl'ale nou\'elle, plus équitable, nohlemellt humaine et scientifiquement lih,~rée, Nous ¡If! connai~,. sons pas encore nettement les lois de celto lIIoraln rationnelle, Mais·les Hosny, de toutleul' POU\'Oil', veu,· lent aider il les Útablir; et ils y tl',n'aillent avre d'autar plus d'énel'g'ie qu'il,; sont persuad(>s de J'inlll1l~nc(' sociale de l'artlittéraire. « Ce sujet, déclari~rent-ils dans la préface il ¡;¡II/P,:· 1'ieuse BOlttl!. (1), n'est point de ceux qui laissentl'Ùm' emprisonnée dans \ln rêve de heauté glaciale, dan' l'étroite tour d'ivoire des rhétol'il'Íens de J'Art pow l'Art. II est pour cela trop trempé dans la pauvr(~ humanité, trop palpitant du sanglot des />tres. « Eclair() d'un rayon de génie, il aurait pu trouhle)' pl'ofondÚment des âmes, agiter lIue (\Iite, et wllabol'el' à la (o1'lnation d'un (;tat 1)lOral. cc N'est-ce point, d'ailleurs, la forte aventure qui arriva dans tous les siècles à l'art littéraire, d'agir pubsamment et sûrement, plus proche la vil'! que de~ doctrines, sur la destinée humaine? Si du milieu naît le livre, qudle puérilitÚ de nier que le liYI'p, expression plus tangil,le des tendances, réagisse sur le milieu, comme si l'on niait que la loi physiquo ou la maehine, nées de la seience, à.leur tour aidt'nt il la genès() de la science future ... » Quelques années plus tard, à propos lies :1mes ¡Ici'dues (<¿), ils affirmèrent: « Les Allies }l':/'(1 lH!I\, :! lIS ~I~J. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE d/lI's i)1I /llUl'ltle ilE lU::FOH~IE !lU Iii ~IAKIAt:E sont point \eU\'I'C dc dilettanle. lío p,..;prit y e,;pl'it d'altruisme, de solidm'ilt'" ':1//' JlO/lS 'I'~ SOUfIJl~, l/'nvIJl!s t:o:IllT{; IllIi ¡{,!sitll';/'f]SSI'J' I/I)IIS SI? 11j"'luI Iir> IIf t"lsk ¡'h'fJluliuJI ¡,e. t< ;\t)u,; ,.;omIlles aux limite?s oil ln critique scieutifiqlle, Il~ pc;;,;imismc el l'il'Onie ont nc¡;ornpli km wU\'l'e. L'nnricllol' morale rrOUltl <1\'1'1' la IIIÚt;l[l]¡Y,;i¡¡ll<' el la J"'ligiou dnntl'lle sn réclamait, Elle n'a plus de l,a-.,''''' (l Elit, enf,?rme ll""'(':,isaircmenl ùes choses \'l'!n!;rubit''; (·t d!';; \'éril,'s pl'ofond!?s; notre ,'¡vilis ltinn n'aurait IIlI "i\'l'n s'il cu Nait autrcI1l"nl - ('al' la lI10rale 1',,1 la conditioll m'\mt~ dll ln vie socialf' !'t prt'sfl'w sa sy l)t)U Y m ¡". t< ~1<li:,i rf'S \'(·rit,··,; nous ks sl'lllons seulement; (lOtiS n 'cn avons aueu nr "'"lllaissrlllce, « Li, :-',·i<'tICI? Ill' ('Oll1ll1t?uce <{ue de s\ diriger. Les rl'?aclíùllllaires ('! Il?s pessimistes en fonl [,(~pl'o(;heallX sét\'<lul,;; :\1. Frant·t? dl"l:ochl~ les Irait:-; de l'ironie la plu;; IUllliu('use qui flll lkpuis Yoltair('. Ils onl bien raislIn, 1.1'" s<I\'<lllh SI! S(JIlI trop v<lntt\s de tC'OUW'l' la loi mOl'ak all Jal¡oratoire. :\Lti,; clic nous viendra, Le;; {lC';;simisles ,,¡('¡¡>nls el le;; aimables Úmulrs de :\1. France y ('onlribUC1'Olll, " Ils sont 1(';;bons deslrudeul'';. Ils /i"11 ,/,! l'e-'llll"";" cc.; csprits in\'illl'ihles (lui, s'('lrol'~';¡ut nux solutions, n"lIIt ;";lli'l'f~ III joisir ùe ¡,ire ni ùe s'in(ligner - pas plus ¡¡Ii'Ull chillli,.;I¡> df';; fllmis(niC's d(~ .;;cs I'OrnllC'S, " Ils fon 1 St' Iii ira \'I'C pl ilS de vi "aei ll~le l)I'soi n ùe \'oir dail' rI l'llrgenl'(' d'appel!'r il la :;I:iencc ll10ralr les intelligence,; rll!'s !;nrq.;ies. chnnSOll dl' l'oule et lit chansün (k bataillt-o, \( ~1C\is, d,lIl1f:! il ne fauùrait pas s'co I(:nil' illa t:hansan, Car il n'y a au /llIld rien (le risible ni de rn{'pri« C'esllit Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1i2 u; ~IARrAGE ET LE Dl"ORCE DE DEMAIN sable dans les êtres ni les objets. C'est chose de surface, comme le Bien et le Mal. « !\Iellons-nous du parti de ceux qui pensent que la science morale n'est pas constituée, mais doit se constituer. « Les autres sciences sont en bonne ·position. Elles ne reculeront plus et s'illellr re~le des progrès inlinis à accomplir, on voit bien qu'elles les accompliront avec une certitude et une vitesse qui étanéhcront l'ardeur humaine. Mais justement, le malaise moderne vient de la disproportion entre leur mnjestueux accroissement et l'évolution incertaine de la sociologie. Si elles ont suffi à renverser la sanction métaphysique, à nons défaire des axiome~ religieux, elles n'ont pointla puissance - au moins directement - de nous faire connaître les lois d'une morale précise. « Pour nos consciences, pleines des fantômes 'du Bien et du Mal, tout agitées de lïnfluence héréditaire des dogmes, de la morale mystique, l'attente est douloureuse. u On ne saurait faire assez diligence pOlir en sortir, on ne saurait trop exciter les esprits Ù refaire pour la science morale l'admirable travail qui s'est fait pour la physique, la chimie, la biologie. Le c1wmp est merveilleusement vaste, la matière scientifiquement nem"e. Depuis le mémorable essai de Comte, la philosophie a fait un effort considérable; il s'en faut que cet ell"ort réponde il. l'importance du problème. La philosophie conviera toutes les intelligences et les yolontés disponibles. Et la littérature n'y sera point en surcroît: peut-il être inefficace de dépeindre la Vil? momie'! " Les Rosny s'y ellorcèrent dans ces A me:: pCl'dlleS ou plutôt, comme ils le dirent, ils y furent contraints, pris par leur curiosité incessante, par leur goùt ardent pour Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia la morale quïls recherehenl naturellement comme élément ¡le beauté et de !/!!aulé ¡{¡'(olUltique. Ces .el mes }J(!rdu/!,,', c'est « l'attentat, la mort de Beyssières et le saeriliee de l\oland envisagés comme des actes aveu· ~les. Cc n'est pas la colère, mais la tristesse (lue ùoit excitc]' l'exagération de leurs actes. » Au rehours ùe taule une catégorie de romaneiers spécialisés dans la culture intensive de l'adultère, les Hosny s'occupèrent peu de ce sujet. Et, s'ils en traitèrent exccpliounellement ùans L'ilutrc FCl/l1ne, ce ne fut pas pour raconler, du double ménage que fait l'adultère, celui de la maîtresse, mais celui de la femme, Les Rosny pcnsèrent c( atteindre ainsi à une intensité ;qur, le récit de l'adultère même ne permet pas de concentrer sur la Famille Il (1). Quant au ménage de la maîtresse, les Hosny en étuùièrent la ... /!u}J/urc. " A lutter contre IlIl )luile (Jui, dès l'adolcscenCl:, a CIlIIVC/IU l/vec s(Ji-)J(I~lIw de toute Í¡'¡'C"'lJOII.w/Jilitl! el de tOllle iIlCtlIlSI(I1lCC se.LueUes, écri,'irent-i15, notre compagne ne dispose plus que ùe l'arsenal des faiLles: la ru,:.e, le mensonge clin. fraude. Les plus fières, les plus lo~ûles et les plus nobles sonl ùonc, pa¡' définition, vamcues. El les meilleurs parmi les hommes, à leur tOUI' sonl victimes, car on altend d'eux unc conduile incompatible uvec la faiblesse humaine, et ils sentent taule la misl~l'e de leul' insuffisance futaie (2), Il Dans un roman ultérieur, ils écrivirent en(;Üre : « L'idéal de la femme est dans la fidélité. Même oo' (Ij !:.llll,'e ~, /:"e Ft'IIt/IIC, I>l'cr;¡,~C (IK~:". pl'dacl' (IS'n,. HII1"l!I'~, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia lí4 LE MARIAGE ET J,E DIVORCE DE nEMAIN les perfides, même celles dont le~ sens parlent trop fréquemment, même celles qui ont vin~t fois trahi, conservent au fond d'elles le rêve des liaisons éterfi(~lIes, de même que les plus loyaux, les plus purs, les plus tendres des jeunes hommes ont en eux l'instinct SaUVa!{Hde la polygamie ... Tel'lui sera cependant fidèle, part dans la vic menteur: telle qui sera il l'excè;;; capricieuse et déloyale, débute avec une foi vive dans la durl'c (1).» Les crèMeurs de Vomi/'eh nous présenli>¡'ent maints t'ouples vainqueurs de ceUe primitive fatalitt\. " Marie Cl-erfault résistera au séduisant Vcrteil (Jour se donner il Farniès, dans une sorte de Ilemi-saeriliee qui se transformera en confiance et en douceur (2). « }~ve Bavière hésitera longuement devant d'autres partis avant de distinguer le véritahle amour d'Uélier (:!); Ilndomptée, cnlin, fuit le seul homme vers qui son in.'ilinct l'attirait, parce qn'JI refuse de lui donner la preuye d'un désir de fidélilt'~ : le mariage (4). Danid \'algrai\"e, près dl~ la mort, unira sa proprc femme it son ami IIugue"s, parce qu'il sait (lue cdui-ci est le seul être qui puisse donncl' à sa compagne un bonheur durable ('i). » f:voillLionnistes, les ItOSIlY, consl;r¡lIemmeut, sout opportunbtes, uans le sens le plus l'igüureux, le plus scientifique du mot, eL de la manière la plu:; p"op"e it favoriser sùrement, heureusement l'éyolutiolJ plutôl (1) ¡;/Iérifur¡1? (I!J02). I:!', LI! CllI'lIlin (3) Le Hila/Ùr¿[ ('l) L'[ndoíllj1l¿e \J) Daniel "'(/If/UltI' \1110L (1~8Î. Jt·Wí-;. )S!J I , Fal[/I'llive Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia qu'Ù la tl'(lublcr el il la conlrarier pal' de~ 1l\(~S\ll'e:; trop Îlllransi,jeanles 011 pr¡"llluturéc:::;, Et c'esl parc(' qu'ils sont opportunistes lbll~ cc ~;'¡~IlSet de cetle maIlii~re qu'il,.; ditl'¡'>rencicnl la Bontl\ impl;rícusc, conlinuelle el f(~condc, du sacrifiee, aussi eXI'l'ssif cI inutile p!lur l'individu I[lW }lour la SOÓéll;, « L';¡hrlf;gatioll, dit Daniel \'nlgrai\'c, est un enfantillage lIly,.;tiqul'. ",i k Lien était un s(1n'ilil;l', toute la lnOrak p(Tirait. » Le lIicu, selon l1lUnHliuc jl1sliee, c'est l'Allruisnw, consl;que!1CP logique et fortifiante de l'indiviJualislOe bien cOlllpris, « L'individualisme, discnt les anleuI',; ùn J1ill1l""U{, f(~¡'onde l'altruisme en mOI'ale, j'OmlllC le socialisme (~n sociologie, Il y a IIlbnc l""lldl'Hlion I',',,:ipl'Of[Ul' de run pal' l'autr!', (:ar cc n'est pas seulement J)fJlli' la pratique d,: l'alll'l1¡sflw, mai~ J'Ill' elk qne l'on pcut vOl,loil' fo!'titie!' son indiyidnalil(', " C,, ~olll \:I'S ,érilltl)ll~:-i el ~Oll\'Cllt si l'élliu)¡~s dc\'oil's de l'illùividu tItUlo>la vir. sociale {llll! les 1It)~ny (lul !kmonl!'!",,;, exalll"s el adnlil'aukll1elltlU¡" en lllmi,''!'e claU:-i 1111 de Icu!',; dCt'uiC'r:-i rOllllln:-i, si¡.;nilicaLinnwnt iulilul¡'~: .'''U,' I,: ti(¡'dl~l/il \ 1), I.l: l!,)clf>l1I' SlIinL-Clail', aH!l: un J¡':vouI'm(:nt (~xlt'ème, \lm: gl'náosité nalurdle el inla,-;:-able, y accomplit, san:::; f¡¡il.lil', ::u lutH'lle f¡k]¡(~, pris entre" dix t'lr"s (lui v¡\'l'nt dl' llli, ¡;f~/({f'1I1 l~lI \'¡\Te et qui, pOli!' soula"er 1l'1ll'S ;;ourfl',IIIl'I'S, eèl.pi¡,'(' leu!',; el'l'eur,;, payer h:ur:-i ÚIllI¡:s, ¡>,l'i:/':1I1 SOli elfort el s'indignent de Sol lenlcul' » (:!}, De:; dive!'s "'tres qui (:cument une sOI:iélt el enll'a~ vcnt l'efl'orl des éncl'g'ies hOIlI1I~les, uu }Jcut se demandu!', déclarent les Hosn,y) si les pil'es ne ~i{)nt pas ceux I( (l, 1~JU(;, ~J) SOl/S le IlL¡'(I~(w, l', (i, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Iïfi LE MARIAGE ET LE DI\'ORCE DE DEMAI:>; qui se lamentent, quémandent, veulent à toute force vivre de la pitié ou de la bénévolence du semblable. Ces gémissants carnassiers de l'altruisme réussissent à prélever des parts si nombreuses subsides, en pensions, en emplois fictifs, que toute la machine sociale en est ébranlée. Leur plus terrible clTet est l'usure des forces vives. C'est par myriades que les êtres généreux sont supplantés, exploités, abattus par les suppliants. A leur contact, à leurs sollicitations frénétiques, il l'infernal travail qu'ils dl\pcnsent pour ne rien faire, toute jusLíce s'énerve. Ceux qu'ils apitoient se meurent il les soutenir. Ceux que l'étalage de leur misère laisse indifférents seront limés par leur patience et, de guerre lasse, s'en débarrasseront en les recommandant aux puissants ou aux riches. Les innocents philanthropes verront leurs bonnes intentions paver l'enfer des secours mal donnés, des prix attribués aux plus vils, dci' établissements charitables grugés par une vermine impudente, A tous les deKrés de la hiérarchie humaine, au cabinet du ministre comme dansle ménage de l'ouvrier pauvre, celte vermine pullule, entrave l'équité, rend les devoirs vains et presque grotesques, fait mourir d'épuisement, de dégoût et de désespoir des légions dïlOmmes énergiques (t). Il Saint-Clair ne se laisse point sar.I'i/Ùw par cette vile .multitude; il n'accepte pas la douleur stérile, il se refuse à la subir telle quelle; il la hait vigoureusement, « ainsi d'ailleurs qu'elle l'exige elle-même. » Car, II aimer III dOl/lew', e 'est en (aire une i oie, et alors qu'cst-ce que la douleur? » Il s'elTorce de l'éviter, parce qu'« elle ne mène à rien de fort » ('Z). Il entend les conseils de son maître, le en (1 Souslr. /'al'deau, p. f~3• .~) 80/1.' le /¡I/'d(,"/I, p. :l~. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1.1:; CO:UlTl~ DE IlÉFOBME iï7 DU ~IARIA<;E viellx praticien Lan¡.;ucranx. « Si le devoir exiiitait, lui dit celui-ci, ce ne ~eruit jamais que de portl~r selon sa force. Comme le surmenage intellectuel, le ~urmenage alll'uiste porte à la pül'alysie génél'ale ou Ù uni) folie quch:onqlle. DeY¡lIlt l'immensc gouffre de l'!tumanité soufrrante, fI uel devoir de pi tiÚ serait asscz un devoir? Il faut m('nuge!' sa destinée, si on le peut, «[re lal'ge pour soi-m(~me, Le reste viendra ]lUI' suraoit. En sc né¡.;Jigeallt, en attentant à sa force, on perd en Lien futur cc <{u'on el gaspillé en bien présent. .. fI Allons ~ rctirez votre C!trist caché sous des J.lhrases positivistes. Donnez-\'uuS votre pa!'t d'abord, sans lésinel'ie; ensuite sculement. donnez aux autres. Et soyez SÚI' de ceci - jp rai <:onstat¡'~paI' unc observation hien suivic: n nc sort (lW:'U! flÍc/! 9':I/,:ml du sacrificc (1), ,) Saint-Clair lutte em:OI'Ccontre les primitifs f,}roces, les incollseicnts, les harbarcs, les créatures de proic, de lIailW et de mcurtrc qui font" bandt! il part dans la. société humaine pour y perpétucr la plus eJl'l'U)'ante, la. plus dÚ~espérûnte iniquité, L'amour upporte enfln Ù l'existence forcenée ue Saint-Cla.ïl' la joie et la [¡cauté « et aussi l'illusion de croitre n. Pit!' lui s'ac<:omplit la destinée incertaine, Saint-Clair aJors ee sut quc ce n'est pus lc bonheur qu'il avait dcmund,\ ¡lU passé ni <¡u'il dcmauduit au futur: il I"tail prê>t pOlir sa chul'¡.;e d'elrol'ts, pour' son faix de dé\'ouements, - il sut élu'il Il'échapperait Jlas aux rudes lendemains, aux tra\ll.ux: "uns répit, à la faiblesse des siens, iL la contl'ainle sociale, Ù toute:,>les inCCI'titudes el à tousles sou<:is, - lIlais il ((/(¡'(tlt eu SOli ,wlail'c, le seul qu'il c/il }lositivf?lI!1?1l11:rllllu, le selll deJllI {I(¡ll'ivution lui C/Îl dOl/Il': le dr.':IOÜI (l'WII? p,I:ÍslcIICI! (lV07'lr;r~» (2). 1> (\; ~o,'~s le {'Il"deIlU, :!\ ~(rUi if' !cu·dc({ut p, ::!1J. ~). ;)~S. I~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1iH tE ~IAHIAGE ET LE I\lVOliCE nE j)E~IAIN .. Lcs Hosny nous (\erivil'cnt : " 1\0115 venons hien tard r Tont a (;lt~dit et reùit. II gerait abusif d'appuy(~r sur la p,~dalp. Bornons-lJolls;¡ émettre quelqucs VŒUX: « JO Aucune entraVt~ ail mariage db; qlle nlOmmc et 1 femmc <luront atteint ICI'lr majOl'ilé. Ni autorisa.tion de· ascenda.nts ni paperasses. Hien ([u'un extra.it de l'ael' de naissanl'e. 1( ~" Le rl;,~íll1e malrimonial :Wl''''le r(;gimc de la s(·· paralíon de ¡lien;;. La femme el l'homme disposeron ehaclIn ùe leur,; bicn;; respeetifs el de leurs gains. cc 3" Facilitt's nouvclles appol'lÔ(~s;1\I divorl:e. POlir lps fille;;-mèl'e:'o, nous souhaitons que l'tlat, 0\; plulM la commune, intervienne plus efficaccment en IClIl' faveur. (( On pO\ll'l'uit établir un imp"t " de secours» sur les cMibalaires aisés. " En ¡'evandte, nous voyons de graves ineonn\nil>nls il admetll'e la recllCrehe de la patcl'nité. Les lilles honHèles, loyales et liè¡'í's sc refusel'ai,~nt à en tirer nn bÓnt;¡)ee: les autres déplllier;¡ienl, p'-lllr en prolill'r, uno industrie peu recommandablc. « .J , -II. !los:'1\". » M. Séré de Rivières. Ce fut au Palais, à l'issue d'une audienr.e, que nous reneoulrÙmes I'an(~ien président de la sixi\mw Chamhre, le « Bon .Iuge » pal'isien à qui revieut l'honneur d'avoil' inaugur(\ avcc le président Mugnaud, une jurispru- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE r.O~IIT(; nE 1l(:FOR~lF. ln: MARIAr.¡;; Ii'l <lence nou\'plle, vrainwnL humaine, bas('(' ~ur UI1(' inlcrprÍ'lalion équitable (Ir J'esprit des lois, dans Ir srns II' plus large, le plus ,',1('\";, le plus fuvol'able (>nlin aux oppl'im,',s, aux innombrablp.s victimi'S de J'l'~oïsmc et de la mis,"!'(', Db; qlle UOIlS I'r¡',nw5 mis ail courant de l'ohjet d(~ noIre visile, ~1. S,;!',', dp ¡{ivii'l'es éca!'ta, apri~s nOlls en avoir fait remarquer l'abonoance, dl) volumineux dossiers quïl examinait asee Hne résignation soudante; puis il s'appuya familil~rement slIr SOn bureau, croisa les j,uillws et répondit ¡\ nos questions, Il s'exprimait ave(' dOIl(cur, cherchant parfois srs expr(~ssii)ns, tout en cal"~ssant sa barbe d'lin geste nonchalant, a~rl'~mentant 51'S .iudi(~ieux propos ¡J'ohservations spit'ituelles, de ('ilations littér3ires, d'aperl:us philosophiqlll's qlli faisaient les déli('!'s ¡Je cet enll'ctien : nOllS nous croyioll!-', en Y{~ritl;, ellCz quelque rhtlteul' disert, disciple dl' Platon, eL noue; goÙtions profondé-m(!nL k ChUl'fil' rI'nne' telle l'cneonLre. La conwrsation s'engagea slIr la proposition dl' ~f. Paul lIenicu : « CI'1t(, proposition pst nne non\'ealll,; 11'¡lg (1I1i-il·ni/p., nous dit lo « Bon .I1l~1~)\, ,le ne s:lI~he ancllne cilsuisli'lnl', "¡ans allclIn temps, qui sc soit oppos,;e ,'t lïdt\c d'amollr, pas pins d'aillelll's qu'à l'union lilll'c, Si ma 1II1~mniJ'c ne Ille trompr l'ilS, il me semhlr bien qnp. saint '\llgllslill,I'Utl lks plllS cl'~lèbres I'Ùt'es de l'f:¡.;lisc, VI"I~ut à Carthage an't; son file; naturel, ¡,\ùL'odat, sans l(\In cl'h fûl. pOlir SI'S contemporains un sujet dr, s(~andaip-. El puis, je \,OIlS dirai qur jc n'aime pas bl'allr:nu{l ('e mol. rI'ul/ion lilm', Il faudI'<lit trouvc!' unI) autre I'xprcssion l'L'pondant il la lIlême idl"e, mais ne froissant au,~llne sllsl'cplibilitt;. - Le ,',ml /'<1/ rl' Iwi"ll proposé pm'le c!odf'lIr Toulollse '? Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1HO LE MAR[AGC. ET LE DIVOHCE ilE DEMAI:'\ - Pas précisément. Ces termes ont quelque chose de brutal qui enlève celle sentimentalité nécessaire en amour et ¡\ laquelle on tient par-dessus tout. Je préconiserais volontiers une convention matrimoniale unique. accessible il tous, exempte de toute entrave; je désirerais qu'elle pÚt s'établir sous quelque forme que ce soit et que la preuve pût en être rapportóe, soit par un acte sous seing privé, soit par témoins devant les tribunaux. Et, il défaut de convention, j'admettrais la sanction pécuniaire des obligations naturelles contractées envers la femme par la cohabitalion prolongée, dans les conditions de dignité analogues à celles du mariage. - Mais croyez-vous qu'un projet de cc genre puisse constituer une réparation sérieuse Cil faveur dlls enfants naturels .? - A mon avis, il y aurait lieu de compléter la loi de 1H!l6 en assimilant complètement les enfants naturels IlUX enfaols légitimes, en autorisantles grands-parents et méme les collatéraux à s'associer à la reconnaissance desdits enfants; il est pénible de constater combien, dans certains milicux, l'homme a peu conscience de seS devoirs. l'ious sommes assaillis par des demandes de divorce, le plus souvent introduites par d()s femmes. Acluellement~ nous n'avons aucun reCOurs contre le mari ou ramant qui refuse de verser une pension alimentaire, nécessaire pour élever ses enfants. Le séducteur disparaît deson atelier, de son usine: Serviteur l. .. OÜ il n'y Il rien, le roi perd ses droits. Cet Nat de choses est encore favorisé, surtout dans le département de la Seine, par la jurisprudence qui val·ie constamment et constitue un vél'ilable maquis dan:,; lequel les avocats seuls ont intérêt à se retrouver. Entre celle jurisprudence compliquée et l'homme fugitif, l'enfant n'est accueilli que par cc que j'ai appeIÚ... I'assis/Illlce péni- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMITi; DE RÚ'OR31E HH nu MARIAGE lentUllre. Aussi suis-je partisan de la reconnaissance forc<,e des enfants, au Illoyen de la recherche de la paternité qu'il faut autoriser par une loi nou\'ellc. - Quelles const'queuces sociales résulteront, Ù \'otrc avis, de ces diverses réformes du Code civil '! - La disparition de l'infanticide el la repopulation, qui inlt~ressent au plus haut degré la collet:livit(~. « La réalisalion de toutes ees réformes dépendra beaucoup de l'amélioration des mœurs. :\ous avous bien besoin de nouvelles lois, dans ce pays de misère, conclut \1. Séré de Hivière5, pour servir de soutènement à notre vieille société fran~~aise... » M. le président Dilte, auquel nous avions demandé üpinion sur le projet de loi du président Magnaud, nou!-- ¡¡vait répondu en ces termes: SOli " Paris, « le il' juillet ¡(JO:;, ~Ionsieul', « .le regretle bien vivemenl qU'iL raison des exíw'n('es de mon service, très lourd en cc moment, il me soit tout il fail impossible de vous envoyer le petit travail que vous \'Oulez bien me demandcr. Mais, si valls n'y voyez pas J'inconvúnients, je vais transmettre votre leUre et volre questionnaire il l'un de mes excellents colIi~gues qui a tout sp(~cialement étuùié les questions dont vous vous préol:cupez si justcment. Mon collè~ue sera tri:s heurellx, je u'cn doule pas, de trouver lInc si merveilleuse occasion d'cxposer et de défendre les idécs qui lui saut dlères, " Veuillez agrÚer ..• « IL DITTL ,l Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia J H2 LE MAillAGE El' LE DIVORCE Dr; DEMAIN Cc collÙgue était. .. M. Sér(; de Itivières lui-même qui, en guise de complément à la conversation que nous avions eue avec lui, nous adressa la lettre suivante: « I\lonsieur, « :Mon président et ami M. Dittc veut bien me passer le questionnaire que vous lui avez adressé pour avoir son sentiment sur l'union libre et sur le projet de loi ùe M. le pr(;sident 1Ilagnaud. « Déjà interrogé par vous, j'avais exprimé la pensée que cette question ne pouvait être ré:iolue que pUl' des solutions latérales. « L'union libre échappe non seulement à toute solennité, mais eneore à toute règle. Elle vit en marge de la société, et, si vous reculez cetLe marge, elle lt'unsporlera plus loin son camp de Bohème. Dans les milieux libertail'es, un geste paternel suffit iL la consacrer et l'amour fait le reste ... tant qu'il dlll'c. « L'union libre finit par le commun aecord ou par la volonté d'un seul. Dans le second cas, il se peut que le conjoint répudié soit irréprochable et qu'il éprouve un préjudice. « Il est alors obligé de recourir à la justice sociale, car, s'il se faisait justice à lui-même, il s'exposerait à des peines qui aggraveraient sa souffrance. « Est-il besoin d'une loi pour autoriser celte sanction '? Je ne le crois pas, « Les tribunaux peuvent connaître de ce~ quasi-contrats. L'immoralité n'est pas dans l'amour, mais dans les promesses violées, dans le men~oIlge el l'auandon. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia (1 SI'IIlS, lt~s enlants soulrrent sans rCl'oul'S - les ent'¡llltS a\'OUl''; luais Ilun I'C"OIl:IUci - nl's de l'es liaisons plus UI) moill,; ll1'ololl~éc,;, pt au,;si les enfauts m0COllllUS nt'S du '¡':¡';Il¡f/l:1lt1'1I1 des lilles minl~uI'I:S. a \)e\'alll. eux SI: dI'L'SS(', toujollI'''; infr¡lnebissable, l'ul'tide ;¡\O du Codc eiyil. Il I'audmitles as:;imiler aux l'lIfanh Ilalurt:ls autheutitl'll:"; qui, aujuul'dï1l1i, sont [¡éril.il'r;. C'('s!. ¡;elle loi (lui ::;'illljJO,;e, :\lai,.; j'en ,'ou- urais Ulle aulre pom' SilllplilieI' le m¡lI'ia"e lui'UH~UIl', l't jïmis tri:,; loin dans l'elle YUil~. 11 faudrait. enlrer dans 1(: lllal'ia¡.:e au"si ais(':menl f1u·on.cu Hl!'l. \"cuill(~/. ;If!;r,"e¡', mU¡b¡eUI', l'ex[JI'l',.;sion de me,.; seutiulCnts l,;,.; l'lu,.; di::;till¡.;ués, M. C.-M, Savarit. l'oi:ll', I'lIIl¡lIH:il'l', Cl'ILitjill', c!II'Olli'llll'U¡' politiquc el S¡;iClllilitIU(', ~\. C.-)(. Sa\'aril e,;t Ull(~ des personIlalités les plus complexcs du joul'Ualisluc eontemporalll, Il a publié en tH!II; de,.; J.d/I'/'s SIl/' ('¡{IICI//lUII 'lui l'meut I")I'L I'l'mm'qu,··(:s dans les milieux pédagogiques. Cne importanLe nouvelle de lui, intitulée l.1l {¡,:aa 1Jl((/'ir(~J'" ('~t line jll,.;te critiqlw des in¡;roy¡Il)les formaliLè; all:l:'1udles IWlI\'ellt {'Il¡;Ol'e dOllner lieu ('(,I'Lains mnl'ingls, ~()IIS le pselldouy IIlC de )lalll'ic(~ d',\\'I'ay. illit rl"t'cmment \lOlraitI'e ulle ¡¡istoi¡'(: du ¡;/¡evalil:I' de la Ual'!'!.: POIII' wOllll'';I', à l'aide dl) doeulIlellts autlJellliIIIW,;, ; 1 ~l. d'appel. ~,~I'(' d" Hi\'i0I'e~ est llujuul'<.lhui l:ulJ""illcl' il la Cùu!' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1H í LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN l'alroce crime judiciaire donl fut victime cel inforluné chevalier. Et illira de celle tragique histoire de vigoureuses let;0ns contre l'organisation judiciaire d'alors comme d'aujourd'hui. Mais son ouvrage capital, jusqu'à ce jour, est une PhilosojJ!tie du droit oÙ il faut voir l'œuvre d'un véritable juriste et d'un puissant penseur. Celle (J'uvre comprend notamment une exposition de la Philosojl!áe du dl'oit, de H(\gel, J'un des plus considérables ouvrages de la pens(~e moderne. Dans ses pr{~liminaires il sa Philosophie, M. C.-M. Savarit démontre le sens profond de l'œuvre r("volutionnaire allach(\e il la délivrance de la raison dans J'homme et il la réalisation de cette raison dans le monde. Et il lie à cette (J'uvre la révolution accomplie dans le domaine de J'esprit par les deux granùs maîtres de la pensée allemande: Shelling et surtout I1égeJ. « A J'extrémité de celle révolution spirituelle, observe-t-il, l'homme sc savaitlui-même dans l'idée, il savait que c\~lait par sa propre activité et pour sa propre Gn qu'il réalisait le monde, » M, Savarit étudie plus loin J'évolution du droit, depuis le d¡'oit divin sacerdotal jusqu'au droit purement humain dont la volonté libre esl le principe. Et il reconnait, avec I1égeJ, dans J'intelligence la notion de la volonté comme de la liberl.é, ce qui J'amène à rÓfuter les théories égalitaires, fÚcheusement reprises en 1fHR. L'in('galité, écrit-il, qui estla loi de la nature, est encore plus celle de l'esprit, particulièrement de la libert(j (et de la volonté, qui réalise celle-ci), dont on pourrait dire qu'elle est l'inégalité absolue. Les lois, égales pour Lous, sonl la sanclion sociale de celle inégalilt\ puisqu'elles prÙ,·oicnt les activités inégales que « Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia peuvent se ùonner les hommes et les peines inégales qu'clles comportcnt (1). II Et il aiùutt~ : " II faut dOllc revenir de l'abstraction à ln réalité. !'aisir la liberté en elle-même, c'est écrire dans rholl1l\1e, dans l'intelligence qui la détermine et la volonté qui la réalise. " Traitant du bonheur, M. Savnrit estime qu'il est un d(;sir gt"néral, « dont l'objet est déterminé par l'inte!lig-ence totale du sujet n. Et il en conclut judicieusement uvcc :';ietzsclle (2) : « Le bonheur est ainsi complètemcnt subjectif, puisque c'cst J'homme même qui détermine s,)n propre bonheur, qui juge et pratique ses désirs selon sa propre activité. Aussi est-cc une maxime contre laquelle on ne saurait trop s'élever que ce!le qui consiste à vouloir fairc le bonheur des uub·cs. Il faut laisser chacun, quand il est sorti de l'cnfance, faire son IJonheur soi·même (:l). » !\l. C.-M. Savarit a toules les qualités nécessaires au ll~~islateur: c'est pourquoi, sous l'actuel régime démagogique, il ne l'est pas ... Le docteur Toulouse. Médecin des Asiles dc la Scine, dirccteur du Laboratoire de psychologie il l'l~c()]c deR Ilautes-¡::tudes, le docteur Toulouse est encore un publiciste fort distingué dont les L'lude,l' sociales font autorit(L Dans un ouvragc réccnt, où son expérience professionnelle s'allie à se:; diverscs compétences, il a exposé les principcs d'une morale s(~xuelle rationnelle tout à fait remarquable. Ce 'l' CHU/'ope ~:!)AU/·ore. politique et liltét'aÙ'e, tollle Il, n' :1, ]l. G:;~. :1) !.'fll/·o]le politir/Ile elliIlÙai,.p, tome 11. n' 3, l'. ¡:5fl, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Hm u; ~IAI\IAGE ET LE DIVOIlCg [ol:; OEMAI~ Ji\'l'e, intiLulÓ: COllw¡clIllm'/Il,?}' lIll t'S/I1'il, est un guid,~ pratique, propre il diriger lu pe(':;OllnaliLé de chacun « dans I'adi vité la plu:> favorable il son bonheur et il Sé plus haute réussite morale» (1). Le docteur Toulouse estime <pICla plu part des reven· dications féminines sont justifiées: « La femme qui y a intél'Í!t, dit-il. peut prendre la liberté J'allure et úe parolr. de 1'J101lI1Ile, fumer all dehors, fl't;qu<~nter assídÙment les cafés eL les ¡'éunion:; publit¡ues. Ces actes ne constituent qlle le I'e\'èlelllent tres w\tèl'ieur J'un sexe. Elle peut ,'nt:Ol'L' se liucr au:..: occupations réservées jusqu'à C(~joli[' aux IIOIIlllles. « Il n'y a pas de raison J'}cisi'e pOUl' cwpèchcr la femme d'être médecin, avocat, ingénieur, el même d'accl\der aux fonctions politiques, Toules les incompatibilités mises en avant par leurs adversaires sont Lien peu solides. Michelet la transformant en IIll d('e piloyable que sa blessure mensuelle empêchait de prendre part à une activité ordonnée, raisonnait. en senlímental. Et comme la fOl'ce musculaire esl. d,~ moins en nwins nécessair{!, cette infirmil.{, ne parait pas un ohstacle bien grave, surtout si l'on songe que, JilllS cl'l'lains puys, c'e::,t la fl'mllle qui est pliée aux tl'uyaux les plus durs. Tout cela est, - comme je le répète souvent, -- alTaire d'éducation et de convention; eL j'ai Jt\montré que les femmes, dans révolution actul'lle, ne pouvaient pas même se croire à l'abri de certaines obligations militaires. t( Dans l'activité économique, les deux sexes se mêleront de plus en plus; et dans le jeu de la lihI'C COllcur'" rem'c, on sc rendm toujours compte de celui ljui est le (1) « :'Ibniîeste cuntrc une douzaille l'épanducs », <lit encore de ce line :\1. ú'cl1'eul" Ellli]" ~clli'ndeJllcnt Fuguet. .,La_Jieuue, :1" auùl1UU~,) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1)lus faible et l,~ 1lI0ius aple. La femme qui p;\lira en cerlains poinls se purk!'a d'elle-lI11~Ille aux endroits olt l'adiyité lui sel'a plus aisé(~ el plus fayol'able, " i\ous I~Ùm('S, ¡l\'ce le Ilodeur Toulouse, Slll' les Ilueslions matI'imollialcs qui nous occupl~nl, line I'OnH'rs:\lion ùans laquelle il nlJUS fi l parl ùe ses idée,; toucbanlu n nOllveau genre de nllltral. UPlwlé pal' lni CI)I/f,'((l d'IIIII'iI/. (( ;\Ion ;\Vis, nOlls dil·il, esl ([ue la l'dul'llIe l)l'Oposée pal' Jl~ I.l\'(:"idenl. ~[;l¡;naud est il¡[(~I'cs:;anle, gl:'nl~rcu:-;e et [ré,.; lilJ\'1'nle l'n sui; mais, si elle aboulissait, elle lai:;serai l sul,:-;i"tl'!' ent:ure les deu x t:a::;le:-; lIlalriuwnialrs l'or111L'I):;pitt' le:; dellx ,;urtcs d'uniuns : le « mariage légal " el l' « lInion liurc ll'gale »; la première deviendt-ait le mat'iage des l'it:[¡es ella :;e(;ullùe Il' Illal'iage des pauYI'Js, lltue pal'ail que l'on poulTail éta!Jlir une formule [llus simple ne comporlalll qu'ulle ::;eule forllle ùe mariage, ul't:cssiule Ù tous, -- El ('elle formule serait '! - Ll~ l~ontl'at d'union, -- <Ju'elll('nù(~z-\'Oll:-> l'al' contraI (l'uniun '! - J,~ veux ùil'e qu'entre l'union lé¡;alc trop stricte el l'ulli"lI libre lt'Op IÙc(¡e et sans ¡.çal'anlil', il y a plac!' pOUl' line convention plus simple el plus ju~lc, ùont Jes elilu"es Jluissent varil,r au gr'('~ ùcs parties, TO\ls les joUt·s dc.'! traités et des sot:iétés se eondueut eutl'e particuliers l,our llleltt'C en commun leur argent ou lel1\' activité en yue des Lénélices. Les :;tipulatiuw; yarient ,¡l'ce lcs a::;socll'S, Duns le contrat ù'union, leI qUl' .il' le cOIII:ois, il Cil !:icrait dc ml'mn. La kmmc n(~ ,.;e douncrait quand elle sc ùOllnerail - qu'cn posse.~sion d'lIlle con\'l~lIl.ion ¡":'gulière lui reconnai:;::;anl un dédit, l'Il (;as de r('siliuli<ln, et une aidl~ suffisant¡: pOUl' de\'et' Se::; eufant::;, Clw(;un y mentionnerait, (;OIllIllC ùans les autre:; associations, le:; stipulations en rapport aVH' sa valeur, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 188 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN ses d()sirs et ses besoins. Ainsi, dans une affaire industrielle, l'associé qui apporte l'idée ou le travail cherche à se faire réserver certaines garanties. A. lui de les demander et de n'accorder sa personne que lorsqu'il a son contrat. II est en cette matière des complaisants et des habiles. Mais tout cela est affaire privée il débattre entre associés. De même c'est il la femme il demander ce qu'illui faut; libre à elle d'être peu exigeante, librQ. aussi à elle de l'ètre beaucoup. Mais autant d'unions, autant de contrats possibles, - Mais un pareil contrat ne s'établirait qu'entre parties n'associant exclusivement que leurs intérêts? Il n'est, croyo~s-nous, en rapport ni avec nos mœurs ni avec nos sentiments. Pensez-vous que des amoureux, sur le point de s'unir, oseraient se proposer un tel contrat de commerce? - Oh! libre à eux de faire ce contrat aussi simple que possible et même de ne prendre aucune garantie. - Et ne croyez-vous pas que ce contrat ne serail profitable qu'à l'homme? Les parties contractantes présentent physiquement et intellectuellement tant de disproportions 1 - Pardon! Pardon I Dans l'évolution actuelle des mœurs, la femme s'émancipe de plus en plus; elle doit prendre, en conséquence, une part \jgale de liberté et de responsabilité. Vous voulez dire que le contractant le plus faible devrait être protégé et ne point être abandonné au caprice de l'autre, n'est-ce pas? - Sans doute! -- Là n'est pas la question. Et je m'explique. Transportez celle conception dans un autre conlrat et dites, par exemple, au palron d'une industrie: « VOIlS êles le plus fort dans l'association, et par cons(>quent, s'il arrive Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE comTÉ DE 1\(;I'OIl:ll:E DU ~IAH[AGE tH!.I qu'un de vos trayailleurs ne soit plus capable de continuer sa beso~ne, même pour des motifs où vous nc serez en ricn responsable, vous lui consenere/" ind('¡iniment, sa pltu:c dans yotl'c maison, car cela sera plus humain. » Le patron vous dira: " Certaincment, cette maniè¡'c d'agir serait louable, Mais cela esl, lm d¡'dlnilive, mon alraire, Que l'on m'astreigne à des obligations cn rapport ayec ma rcsponsabilité, cela est juste. Pour k restc, j'entcnds être maitre de mes sentiments de gÚnél'osité et je ne puis accepter d'être lié pour la yie en vers un de mes collaborateurs. » « Je sais parfaitement que l'analogie entl'e un contrat de trayai! etun contrat de mariage puraîtl'a lointaine à bien d~s gens qui n'ont pas l'habitude de considérer les faits - au moins par le raisonnement - en dehors des formes sentimentales habituelles. ~Iais celle analogie n'en est pas moins certaine. Et c'esllà ljuil faut voir l'origine du conflil acluel. Le mariage tend à enchaînel' les gens malgrl~ eux; et, la raison n'en app~u'aissllnt plus impérieuse, les individus fuient, naturellement, le mariag(~. II ne sed de rien de lcur dire qu'ils ont tort, uu lieu de rcdlerchel' un moyen propre à atl':~nuer les eflds ùe relle pralique en ce qu'ell(~ Il de contraire :lUX inlérèls aelueb de la société, l'n eommc['<:anl n'aurait pas plus de succès auprès des clients qui le d(!laissel'aient s'il se contentait de leur reprochel' leul' abandon. - Il ne s'¡¡¡;it pas, dOdeur, ùe lier Íllddlnimellt les g<~ns au !lom d'un sentiment qu'ils n'¡'!prouycntplus, mais simplement de Ics contraindre il des oLligations en rapport avec Il~urs responsabilités, obligations auxquelles I homme n'a que trop de tendances ;'.\sc soustrail'e. ~ous savons comuicn, dans certaius milieux, il 11 peu cO!lscience de ses devoirs; si l'on ne croit pas devoÏ\' protéger la femme en raison mème de son ins- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia IDO LE ~1,IRIAGr. ET LE 1lI\"()l\c¡,; DE nOLI!'l l¡ueL lIatUl'el ou à cause d par d(jpit peul-(~tre de lïnd,'~pendance q u'elle conq uiert, indl"pen dan re forc(~men t limitée et dont l'homme, fi un ceJ'tain point de yue, ser[l toujours le maître, qu'on défende tout au moins l'enfant, toujours irresponsable, qu'on le préserve le plus possihle du malheur. La soe¡(·t(·., il.ùt;faut ùu p\~l'e, a le deroir de l'élever. » Le docteur Toulouse parut perplexe, Au bout d'un instan t de silence, il nous r(~pondi t : « Evidemment, il y aurait lieu d'étudier l'utilité de quelqll(~s ri'gles ayant un inll;rÔt génél'al, en rapport avec le v(~['itable earactÓre du contr;il d'union. - Ces ['i~gles sont essentielles, aflirmons-nous. Elles sont plus impOl'tantes, pour la socidé, que la con\'('ntion maLI'imoniale elle-même. Convention ou contrat peu nous impOl'te le nom. Mais votre contrat d'union, comment le réaliserez-vous? - C'est aux particuliers il. le mettre on pI'atiquc, Cne solution nous sera fournie le jour oÙ Ull t'ontl'at de ee genre serasoumis aux tribunaux; ce jour-lil sc r(>soudl'u jl~galef11'~ntla question, Il est po;;sihle qu'un tel eontrat soit anllulé par lin tribunal. .Je ne k pens(~ c(~pelldant pas, puisque la loi du lrr juillet U10) sur les associations reconnait formelkmenl des associalions ayant un aulre of¡jPt qu'ull intérét matt;riel. Elle dit e'~ci : « L'association est la convention par laqudle deux ou plusieurs pl'rsonncs mettent en commun, d'unp. fa~'l)n pel'manente, leurs connaissanees ou leur activité dans un hut autre que de partager des bénéfICes. )) Si done le juge ne conteste pas le eontrat d'union, il n'y aum pas hesoin de faire de loi. - Tout dt;pendra donc des juges (lui, les premi0.l·s, auront Ù se prononcer sur ce sujet. Certains pourront donner Ù yotrn contrat une sanction J,"gale, s'il eontielll Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ll'~ r!:lIIS""; indi"p('nsabll's 1'110111'(':¡j'allll'PS d nald,'" aussi, n:JI' sull:-:istrra, donl non;; fI;ldi(¡n~ II' C'ontr.,lrronl. ('omml' lonl formant, ;'1 llli d'n n ¡on;; aYI'C ti' mal'iaf!,'(' ordi n;lire qui CIl n'r:,l oonl: qu'apri'!') un prl'\J1irr .iu~rmrnt que Il~('(,n ll'a l,l'II n i n n pOllnn, s'i 1 r,;t ;!l','1'fi t"'. pas,:r.r tino,:; Irs 1111.1'111';; d f'(' sub"lilllCl' - :\l,,;olnllll'ul, prll;\ IWII ail mariaf!,'1' ¡U'tUI'!. )) M, Octave Uzanne. 1"1I11'¡"I;t·nn di)'1' rpw M. ()CU1YI~Czannl' l'cul·,'lrl' 1'J¡0n1I\lL' ,"nn :-il'nl li\Tr, ne IlIi ,kp/;¡il'i¡il qu'il ")lll.'lll, qll'il fllrllll' pas, pui';l!l1r, il ('II J¡¡ Cl'Ur app[',"cinlioll, ,'si Ull ,(n'il l'nll'r [ou;; Ir,; IlU\Ta¡"::I';; aime an'll;.dénll'lll, la dl' \'I)lout,', hlail in\'i,,,'ibl\! I't I"l'~l Il, Slll' l'inrrlie Cl~lil'l'l" c'('s! "l'histoire d'nn ,"'1)11 I'sy,'l1olofiiqull dl' « \lnl~ vil'.- ll<"¡..::oÙl'III; SI'I11- A I¡"',se I,{ 11'1111111' \1). h fr:lllrn(~ fr:1oc:lise depui,; il' !lIIl,"('1l ¡if-i¡~jusr!U';'1 J'hr.llre pr('s!'nlll. Lt¡,ti\'nnll! aillsi '(Ill' \I¡sloir!' ~l, ¡;znnn(~ slll (lun 'IOIlS ¡'¡¡lloll;; Avnnl de (\('I'oi,' " dil'!' ,-III' l'ail" "lIir', la CllllllllClIl'('l', \In ('mira"" I'¡\I'("I~ Ik f10!1'(! gal'l~ (" a\l public: I'l I<H1SSI'S attrails, il cc l'slilllil Il' 111',dit, <t\'el' d U11l'\'ig'lleur' ¡'ar'I!S, en IIllr panl~ I¡aulainr, (i,;III"r,t1ilé ¡neonslalllp, ill:-;;\i~iss;t1)lc! Public ~... Voll;' ¡l'Il lan,l;ï}(',;, » Ill'I"srntl'I', l¡islllrill;':¡'¡¡l'!w m()rd;¡I1I,~ l'l d"!Sa\¡\lSI"I~(lui \':lut ú'drr " l'ul'lie: palTr ,"YI1II1I'''1' de ';I'S opus,'u\¡>" di,,!'!'s et qll'il l'elll"":;,~II\J>, sl'!on LIYl'1I mèmr de SOIl ¡lIll':llr, loirc l'sI dll l)loin,;, nlollslr.! ¡"no/'me qlli rilpl'l'l,"e, aff()\<'or, fri\'olr, ainsi a tanl r¡ur 1'\1- lt'criYail (l'orl'ilks el UI' ,"Inlll prin', des ~'cux! Pnblic 'lUI.' ¡'''I¡;lilli¡ !\r;\I,1I1a¡'el,ais d '[\Ii si irolliqu!'llIl'!1 fil qllC~Ch;\Il¡i'ol'l I I'l si \'('1'1('11\('11 t Sl' ¡J,'manda ùe Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1(12 LE MARIAGE ET LE DIVORCI, DE DEMAIN combien de sots peut bien se composer la totalité ... Pauvre Public, foule vague et flottante, océan d'incertitude humaine au gl'é duquel se confient tant de naïves espé/'ances, masse impersonnelle, à la fois benoile el tyrannique, innocente et féroce, composée de débonnaires et bourgeoises individualit[;s; le proverbe n'est poinl mensonger affirmant que celui qui le courlise ou le sert peut, certes, se vanter d'avoir un mauvais maître, )) Puis l'apostrophe reprend, plus violente encore: « Public inconscien t, toi qui fais les modes, les fortunes, les réputations, les gloires, aussi facilement que tu les subis, être hybride, en même temps m,lie et femelle, qui donnes et rc(:ois l'impulsion etdont la nalure de courtisane montre toutes les provocations et toutes les viles passivités; public, société anonyme, ridicule et lilche, qui, tour à tour, semblable au minotaure de Crète et aux moutons de Panurge, imposes les volontés farouches et meurtrières ou emboîtes le pas niaisement aux hist/'ions de la réclame qui te captivent; pitoyable puhlic, toujours dupeur ou dupé, en défiance de la supériorité qui passe, nalure de laquais devenu maître, tu donneras longtemps encore tète baiss(~e dans lous les pièges de la sottise, dans tO\lS les cloaques de la grossièreté, dans tous les bas-fonds de l'immondice, dans tous les faux lalents de la charlalanerie, tant que les pitres et les banquistes dÚpluieront sous ton mu(]e de bête délirante, les écarlales cOllleurs qui (;veillcnt la brule ou le elinquan t paillelé qui éblouit les alouettes. » Enfin, la péroraison, d'une émouvante sobriété, comme il convient: {( Public, divinité vulgaire et méprisable CI ui mels le masque de l' opinion, je jette ce nouveau livre il tOn amusement ou à Lon dédain; te sachant inconstant, je le brave, semblabl.e àces philoii0phes qui Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE l:O~llTf: 1J1~ ¡Ü:¡:olom nu )lAl\lAGE 193 ne sc soucient poinl de la ¡¡délité de leUl' maîtresse el penseut qae la conliance protège micux la féauté que l'incerl.iludc ou la jalousie ne la conservent .• le ne viens dont; pas, en Lonne foi, dans uue humble préfaœ, classique auteur Ù genoux, pour te demander grÚcc .. , .k ne rédame ni indulgence IIi pardon, ni celte ridicule lJiclHeillttnce llui e::il l'extréme-onctiOIl morale que tn distribuc,; aux faibles qui t'encensent. 11 plaît à ma :iiucéritl: de te prO"oquer, de donner des coups d'épt'!c dnn,; le vide de ta raison sociale: Sottise el O", de faire fLJu,f'inon Lalle dans ton espril de corps immatériel. de foueller rail' oÜ flottenl les fantasmagorique,; outrecuidances et de me rebellel' enfin eonLI'e ta. puissance, faux Dieu qui éc:lipses le Veau d'Or! - invisible moteur de la roue de la Fortune! » Le satil'ique a.yant ainsi parlé laisse place il l'historien el au dl!corateur, unis chez :\1. Octave L'zallne en la plu;; harmonieuse {'ollaboration, Le très Jin et très a.verti {¡ibliophile qu'cst M, l;zanne, illustre, en elfet, lU¡-I1l~IIlele tcxte de ses livres de gravures Gl}wo·dl,;c.ç d'uu seu~illlenttri;s artistique, « J'ai l'lon'" dit-il, il ce propos, de t;rouper en un mème puint l'a.rl de (;oncevoir, de traduire el d'imprimer l~ne pensée il diverse;; dates el dans certains milieux de nc.trc histoire l¡ttél'aire et morale; j'a.i l~galement apporté tous mes soins il l'illustration de chaque début ùe cl.apitre, espérant donner la sensation visuelle des f¡'onti"píces ue jadis, et faire il la fois l'éducation artisti(IUC, pltilologillue et physiologique de quelques le(;teurs qui aimeront à s'égarer dans ce pa.noruma descriptif de nos mœurs nationales. II \'oilà de bien Lonnes raisons pour fa.ire lire et vuir: SOli ,1It.;sse la Femme, ainsi que les autres ouvI'ages de M. Octave Czunnc, qui ne sont pas d'un intél'M Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia i9 i LE MARIAGE ET LE 1)[\'OlleE DE DEMAIN moindre: La Fí'nnçnisl' du SÙ!d,', lfi Mií'OÙ' du II/onde, les MWllí'S ser:rl!/es du X ITII/" sj ..;de, ll!s Ol'l/elll,'nts d/~ la (!?/I!me, le /la¡'oíssien dll cc/iIJ((/(Úre, /lJ'í¡:ú-/JI'I/I: dl! l'!l))w/li', olt:, M, t;znnne rl:pondit en ces tel'm,~s à notre enqnî:lt' « Le procès du mariage est vicllx comme le monde. Lcs pères de l'Église n'ont pas éV! les premiers à le condamncr; toute l'antiquité dressa ses épigramnll!S contre le conjungo, A notre époque, la loi du divOI'CI! ouvrit une Ll'èche énorme dans la Bastilh~ matrimoniale, « Il est certain que l'institution est gravement atteinte, De l'absolutisme elle s'achemine vel's l'anarchie, « De Bonald écrivait: « Le mariai)e est civil sous le rapport des int!;rêts ; il est religienx sous le rapPol't de" Illlles; il !lsL « animal» ou physique sous le l'apport dn COl'pS, )) L'union religieuse n'est plus qu'nlHl COI1\'eIHlIlCe; l'union hàtarde des int!;rêb prédolllinel'il tonjours; quant aux relations physiques on animal!!s, le Il'gislateur s'elrol'l;u jusqu'ici de les contrarier plutôt qu 'il ne favorisa lit loi naturelle de séleftion, .( Actuellement, le sacrement ùu mariage e:il fort ('Il baisse dans le monde .. , je di¡'ai même dnns ll~s dcux mondes. En Angleterre, une consultation faite, il y a quelques an nées, par le [JaU!! 7d"(Jí'lIph sur cetle qucstion : /s 111111')'Î I!¡e a (aitlll'(!? J.c IIIIU'W'J1! I!st-ílllílfi (nillilr:?) prouva que l'immense majorité des correspondants considérait l'union légitimement c.msacl'ée pm' les lois comme une banqlleronte lllorai" pour l'un des deux conjoinls nu moins, sinon pOUl' 1'1111 « I Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia et l'ault'l), eommp, lin licn Illessant ceux qu'il unit, ou comme une lolerie ail J'homme joue sa liberté t'l la remmc~ son bonheur, « .I'ignMe le pl'ojel de loi du Ill'l\siclrnl :\Iagnaudrclnlif il la r,:·gulal'i,.;alion dl~ l'union libre, Toutefois, en un pays eornme Ir. nÙlr!), essr~nlielll'menl ral'oral¡le au bon plaisir du J'hommu insoll"ipux lJ'oblenir la reehel'clJe de la palr'l'nill; pt d'nec'ol'der cflwlquu pl'Oll'clion ¡\ la fai1¡le';;;I' félllinÎlH); dan::i une sOI:il':lÚ ulll'a-l'r;ubte et galantl:, au ll:auvais sens du mul, donl les (:Ia:;,;rs dil'igl:anles IlC sont d("\'Ol!l;I'S qu'aux llIal'ellanùag'~s des dols, aux c'mY(~nall('C:i d,: fortune el L\11 lai:isel'-courro VCI'~,la plo,.;!i!utioll ÙC toutes le;; jolie,.; P,IUVI'C;;SCSsalis ¡'clu¡.:;c !¡onol'o'II¡!,' l'os,;i¡¡]e contre l'afllux dll yin:, j'e,;liJIll: (iUO lc''; ]1I11IVoil''';pulllil''; n'oui pllls la lIJ1tiUÙrl~auloril," JlOUI' (l";l'I' dt'-lill1ill~r les lJ0nn,'s 011 les mauvaise,.; 11111'111''; e', qlll) la scule rlJol'me logillll': dont il Jluissl) ,'.Irc ,\u('slilJU est cello de la, s¡'~paration ù¡':linili"e ùe la \I{ll'all~ l'l de l'!":[;ll )J, « T 1111ll: I"',;lo ne: peut ("ll'C)qu'IiYPo\'I'ile I'('pl;ill'age. L\~lli[;t.:c du Cütlc~c:iyil sell'onùrc, lai::islIlI,.;-le s'abÎmel' el. s'e:'l'l'iCI', JI esl tOlll oulil\[' fl rCI;onstl'llil'e. D'ici 1<'1, l[lIïl1l.IiJI'tenl les nnl'iag(:s ;'t la dal'r.mpl', !.os unions Jill!',;,;, l\'~ pie,b-de-nez aux sacrement,; r.iyib ou religi,'ux '? (II,il:lIn peul, salis se C0ll1pI'OI1l1'l1I'l', ligil' il sa gui:;L' ¡Jans ll~ bouillon dl~ cullul'o si COI'SI':ùe 110tl'n h'olulillu, Ou lll'ut ,,¡\Te le plus llOnndcment du mond\: il la foi~; 1111'S du mariage el clu ('dillal. Combif'n de hl'a\'(':i ol estimables personnes cn lémoignent t Honni soit qui llIal y voit! « (l, Gil nllls r1(; déccmbrc I!JO:;), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1 DG LE ~IAHIAG E ET LE DIYOIICE ilE IlULI IX Mme Avril de Sainte-Croix. Mme Avril de Sainte-Croix est une des personnalités les plus notoires et lcs plus sympathiques du féminisme. Elle a su conquérir, avec unc habileté toute diplomatique, dans les commissions masculines, une place importante et enviée; elle a fondé une OEuvi'e lihÙalrÎce admirable; cette œuvre es! consacré(~ au relèvement des Fantines ct des Maslowas qui sont la proie pito~'ablc de nos villcs tenLaculaires; die esL la représentante auLorisée et écoul('e d'un groupemeuL f('~minin considérable, le COI/seil Illltir¡}U¡[ dr?s FCIiIJIU'S /rfHlç({isr?,~ (i:l.OOO membres), (lui la délégua à la d(!rnière conférence de La Haye í,1). Mme AHil, ainsi qu'on l'appclle familièrement, séduit touL par!icuJi('remenl les esprits ... maE:culins par son bon sens, par sa mesure et son équi té dans l'exposé de ses revendications, dans leurpoursuite, - qualitl!s qui la difl'é¡'cncient profondément de lu majorité de ses sœms ... en féminisme, dontl'exaltation le plus souvent irrl·fléchie et « l'anti-masculinismc intransigeant sont plus puérils et plus ridicules cucore (lU'irritan ts. Dans une J>rdace à unc hisLoire du Fémin'ÎslIle que Mme :\ vril IiL paraître récemment, 1\1. \ïctor MargueritLe exprima son admiration pour la "uillante fondat¡'ice de J'(E'uvre lióÓ'lllrice, pour l'êtrc de charme et dc bouté qui, depuis toujours, met au service des opprimés son l·nergie souriante, l'apostolat dc son esprit droit, si ncL, de son tWU¡' chaleureux >l. 1) l' (1 ~[IllC A \Til <le ~ainlc· Croix cst ];1 scule ft'IllIllC '(IIi fut appeléc iL ["il't' I'al'tic dé la COIllIllission cxtra-parlcmcntairc dll rcgilllC dc:-; 1l1(L'UI'S. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I¡'."l'e dl~ ~llllC Anil, écrivil cneol'c l'auteUl' de 1/fi/I",'ILcs, li\Te nl;cessaírc, nous rÓvde le progrè~ ÙU ,;'jnlimenl de 1":r¡lliva!cilCl: PI/¡illillC, " Cc n'est pas seulenwnl un corps dc doell'ine, thi'll1e Ù rcvcnúi. cation,; l'0llr th,':oriciennes ínse:\U¡~es, C'(~iit UIl vivant enseml:ll~ olt les idl"es s'incarnellt en faits, 0([ les rÓvcs sont. cn I¡'<lin de devenir réalitt:s, Ces cxi:-íten<:cs de sacritices et de Inttes toml)('es l'une npri:s l'aut)'c sur la l'oule ol,s('urc, le.~ roil;¡ ra,;scll1blées eu éclat,ll1l faisceau, C~s ell'orl;; dispersés ,¡pparaisscllt d'ensemble, chaine sOl1ple d forte qui lie dcs milliers d'élr,~s, d'une ('omm,lIli()n ardente, dan,; letll' ,¡:;¡:ension \'crs rèf{uilé, » ~11l1'],\vril signale el d,':plore, dans cet olinagc, l'imprévo:;anee de la Uh'olnlion qui, (1 moins clairvoyante qne I'l::gli,.;c ", ne tcnt:1. point de donner satisfactionaux a~pir;dilJ:1,; de la femme, les d¡':daigna m0ml~ « el surtout, ran~e impardonnable, ne sut pas comprenùrc quel me['\'~illeu:\ appoint la femme conquise aux inslitutions nOlIy,)lIc;; pouvait ('lre pour elle n. I'llis elltJ propose aux fC'ministes fran':aiscs I'exemplc des femmcs américaines d')nl" Iïùt:al clair et précis, droits el dcvoil's ('gaux, l'lit toujours ù'llne logique inflexible)) et dontla fermeté évita Ù L\lnérique du .\ord « la hOllle de la réglementation de la proslitution ), (1), LI: Fr.mlll('S La sc('!'(lairc génél'nle du Conseil nntional nous lit l:()I}lIaître son opinion sur di\'cl'sCS questions familiales d'lns \Ille conveJ'sation nourrie de fails émouvants et repI'('iil'n lali f" de J'(!\'ollanls vices soeiall '\ : " LI''; l'éfol'n1!'s que nOlls réclamons, nons dit-elle, iIlI'~'l'e;;senl sUl'loul les gcns du peuple, I'Olll' cux, et'I'lains oustades sont infranchissables, Je COllnais ainsi ..1~ /'1' F¡i¡¡!Ínisll"', {J. ~1',:J', J IIU, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Hm LE MARIAGE ET LE DI\'ORCE flE DEMAIN une malheureuse femme mariép- dont l'histoire est navrante, Tandis qu'elle accouchait il ]'J,Úpílal d'lIll deuxième enfant, son se\~ond mari violait la lille q\1'e1It~ avait eue ¡J'ulle PI'cllliÔre uniOD, Elle demanda, pour divorcer, l'assistance judiciaire; plusiems magistral,; appuyi!rent sa requde, L'assistan(:;~ cependnn!. lui fut refus(;c, son infùme mari rayant ':~galell1ellt s(,Jlicilée eL .. ohlenllC, COIllme chef dc familte! I( L'nfI'aire fut plaiMe et un premier jugemcut confia, en raison de l'immoralité de ce chef de famille, les cnfants il la gnrde de la mÔrc, l(. pl're, au bout de quelques mois, vola Je ùerniC¡'-né que ceUe malheurClIse vcnait de sevrer et disparut. Aujourd'hui clIc est totalement vaincue, anéantie, n'ayant plus aucllnc ressource. Ellc reste sous la dépcndance de ce mari qui, d'un moment à l'autre, peut surgir elllH~nJt: ... la tUPI'! Il n'existc aucune loi préventive qui puisse la protégcr dans cette ell'royable situation. Le procureul' génél'al, auq \leI je m'adressai il :::ion sujet, Ille fi l celte r(lpOnSe cxtl'aol'dinaire : « Quand une tentalivc de meurtl'c alll'a eu lieu, vou~ viendrez me IrDUn!!'. )) « .Ie vous citerai enCOI'C le cas d'un jeune homlllc qui avait sMuit une petitc ouvrii're et l'avait I'endue enceinte. IlIH'omit le mariage; et sa milI'e ne lit pas d'objection, Seulement ce jeune homme travaillait dans une maison de commerce qui n'accorde que six jours et demi de congé par an à ses employés. Il dut faire des démarches suns nombre, les bureaux n'l-tant jamais ouverts à ses heures de liberté. Six mois se passáent, la jeune lille ar.;l:oucha. Deux mois après la naissance, jt~ proposai auje\lne honlfile de facilitel' son mm'iage; il me I'épondit (¡u'il ¡¡vait c!J¡¡nt;(! d'opinion. Il avait subi l'influence de sa ml~re qui préférait un mariage plus avantageux. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia « Eh ¡,ien, à mon J'cr\J~e J'Auteuil, une :¡uantité de Iillcs-Jl\i~l'es sout dans Il' 1111;IlIeca~, « Ces e\I'mplp,; moutrent qu'il faut non seulement ouvril' la porte Ju mariage, mais fuire il la femme une situatioll bl~alll'Oul' plus digne J'elle 'fiJe celle qu'elle a actuelleml~ut, ([u'il faut ouvrir également la portc ..... dll di H'!'CI', « Il y il acluellcnwnt une di1l'0renl'e profonde entrc la condition <le l'holllllle et •.elle de la femJlle, 01', il ne doit Y'avoi¡' I!U'Une morale et qU'Uil druit égal pour Jes det. \" sexcs. Taut ([ue ne sera pas admise cette eon~l~pliol1, l<t femJl1c, et tout particulièrement la fernnw J'épudiée, scra maintenue Jaus un l"tat dïnf\~J'iori té dans la société. « QlIiWt aux fille~-mi'l'e5, ou ne pourra jamab trop raire III ¡ptll' (a"euJ', C'est J'opinion de toutes les l'elll1l1(>:;([ui se sont oL:cupée,; de edle ùouloureuse r¡uestioll, Le Couseilnational des fl~mmes a voulu que le \1l'(~micl'projet de lui ùépo:;(: en son nom sur le bul'l'au de la Ch¡ulILre fùt relalif il l'aulorisation de la rÚI:herehe de la palernitl~. Ce pl'ujet (:taulil pour l'homme unc responsabilit¡': que celui-ci avait jl1squ 'ici ('ludée. Conlll,e mcsure deI'llière, il faudrait créer une caisse de matl:rnitl~ ouverte il toutes les mi~res, de manière à assurer des ressources poU[' tous les enfants JUSqU'il J'lige ,:icolairc, COlllllle en Suis,;e, C'(~st-à-dire jusqu';). trcize [Ill;, L'cnfant passerait ainsi successi\cment de la crèche à la maternelle, puis à l'éco¡'.:, C'e~;t il partir de L:l'ltc dernière l\uïl relombemit le plus lourdement à la charge (lc la mère, La eantine seolnire ne représl'ute, l'II efl'et, nullement, pour l'écolier, l~e que la crèche rl~pr0sentc jJOUI'le l¡ébé. 11serait donl: illotíique dc supprimer toutu indemnité au moment de l'entrée à l'école. t:ne femme sc tire encorc d'affaire: uvec dcs Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 200 LE MARIAGE P.T LE DIVORCE DE DEMAIN bébés, mais avec des enfants, c'est impossible, Or, il n'y a glÚ're que la MriÏSOH de /{r'lu(j'J tempol'ail'f! qui les accepte, C'est une exc\'plion, fi. cet égal'd, les œuvres de bienfaisance privée ne font pas plus que les œuvreS d'assistance puhlique. « Si la question, de six à treize ans, est d'un intérêl extrême, c'est Ù partir de treize ans qu'elle se pose dans toute sa gravité. C'est au moment où l'enfant quille l'école qu'il auraitle plus besoin J'ùlre surveillé etsoutenu; un apprentissage sérieu~ d\~\'rail le meUre il même de gagner sa vie. Or, à treize ans, le garl;on comme la fille, abandonnés par I'~tat, ne sont plus secourus par les œuvres de JJicnfnisancl) privée. 1\os écoles professionnelles qui, actuellement, sont surtout fréquentées par desenfants de la petite bourgeoisie, devraient être résenées aux enfants d'ouvriers et admettre un certain nomhre dïntern{~s pour les cas spl~ciaux (parents disparus ou indignes), L'augmentation incessante de l'cnfance crim inelle ou débauchée n'a pas d'autre raison que celle-ci: la lacune existant entre l'école et l'atelier. « Enfin, je souhaite vivement que l'on introduise dans nos écolr.s la co-éducation qui donne en Angleterre et surtout en Suisse des résultat:; merveilleux, Par elle, on arriverait à une harmonie dans le maria~e qui n'existe malheureusement pas aujourd'hui. » Mme Bertault-Seguin. Dès la constitution do notre Comité, ~(me Bet'laull. Seguin, femme de lettres fort distinguée, venue d'un pays - L\mérique - ail les formalill:s du mariage et Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia dll di"ol'('(~ sonl des plus siml'lifj(·(>s, nOlb o/lrit, avec toute la gl'Ùce (l'un grsle sillcl'rl~ rl spontané, sa c01laLorati'lII de félllini,;t(! d de puhliciste, En plu:; d'idl'~es pratiques, hardies el inp;énicuses, ll'oh,;enati,m,; juùicieu,;e; et originales, nous lui dÙmcs de voir propager nos intentions et commenler nos ¡'dormes dans la presse) ang'laise rt am('ri('üine, AVI'I~ ,;on opinion, ,\/lIle Tll~rtaull-:-;eguin nous aùms,;a, SUl' notre pl'ii·re et après une résistance qui honore extrl,Illcwent sa moùestie, ces trop brèves nlltes bio,graphiques: « En lH!l2, j'ai pris la réùaction en chrf d'un joul'I1al à :'ie\\·York, direction que j'ai gardée jusqu'en IHfl!l. Auparavant, j'avais composé un dictionnaire francoanglai", avec prononriation phon{'lique, II l'usage des Anglais et des Am('¡'icains. Puis, je lra{luisis et publiai il l'1ew- York les ClJnl!?s du lw/(li de Dauriet. Dès mon retour en France, j'écrivis quelques cllrouilluC5 pour Ft:I/IÍII'¡, puis je collahorai à une importante revue allll\' I'icainl', lO/l'H I1l1d COIlI1II'!I' Depuis plusieurs annl!eS, je sni" nb:,orh,',e (,olllpldcment par la rédaction en chef de 'J'llles, magazine am{\ricain qui reproduit les 1'0lIlans el nonvelles des principaux écrivains européens susceptibles d'intéresser le public mondain des Üats-t:nb. « ~Il:; idl;es, vous Ils connai,;scz, Faciliter le mariage dans loule la mesul'C du possible. Fai¡'c jouer à la femme lB vérilahle rÙle qui lui incombe, c'esl-tt-dire en faire l',"galc, la collalJorutrice, l'amie de l'homme; fail'r. 'Ille tous deux se ('omplèlenl intellcctudlemcnt el llloraluncnt el qlle de le nI' tout harmonieux résulte un élat de dIoses privées et sociales plus juste, plus homogène. Faire du wnriage une association de senti- BANCO DE LA REPUBLlCA , 1I1L10TECA LUIS· ANGE~ ARANOO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 202 LE MAillAGE ET LE IlIVOHCE [JE JlE~L\I;-'¡ menls, de principes, d'idl'es, de but, avec égalitè de droih pO\lr IïlOlllme et pour la femme, « Quant à la questiou du diyorce, autant de (,as diff{"renls, aulant de solulions difl'érentes: mais je juge que tOlItes les fois qu'il y aura des causes s{~riellses, et celles-ci sont plu;; noml)l'euses <'[uou ne le CI'oit, le divorce sera tout indiqué. Pourquoi Jai,;ser sous Je joug de lieus indissolubles deux ,:,tl'~Sse méprisant, se haïssant, même iudifl'l'rents l'uu Ù l'uutl'e seulpllll'I1t '! La chaîne est lourde déjil lorsqu'il y a l'afl'ectiou et l'l'stime, elle le devient trop <'[unnd il lI'ya plus par-. faite compaliuilité. L'existence d'un ou de plusieurs cnfau!s n'est guère \lne objection, il 1ll0U avis, Car, ne vaul-il pas ccnt fois mieux qu'il,; voient leurs parenls sl~l'arrs <¡ue de vine dans cct cnfer qu'cst un ménage dl'suni et d'apprendl'e ainsi les tl'is!esses de la yie à la source mème qui aurait dù Jeur eu enseignel' le,,; heaulés seulement'! ,l'estime au~~i qu'il faut laisser essayer de recommencer la vic ceux qui ont fait ou l'roienl a\'oir l'ait fausse route. Eux seu!:; en subiront les conséquences les plus grandes, s'ilg se trompent à nouveau, « C,-C, BEIITAULT-SEGCI:'i. » Mme Oddo-Deflou. !\lme Oddo-Dcnou fut une femme suL\'ersive dès le plus jeune Ùge. Si on lui eÚt demandé, alol's qu'elle était jeune fille, il quoi elle rèvaiL, (~lll~eÚt répondu: A la philosophi(~, il la ling-uistique, Ù la sociologie et au dl'oit: Et elk eÙl aisément pl'OU\'<"qu'ellt~ faisait mieux encore que d'y rèver. Sul'flsalll moLif d'etl'arement pour des jeunes filles fl'ançaises. Son pèl'c lui ayant enseigné Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia le,; J'l'l'mi,,!';.; (,[,"Incn!,; du latin, ellc sc jH'l'l'pelionna lan"lIi', apprit k grel: "ufi'~I',~ll)('nt se\ll(~ et ¡\l'quit. presque sans aÎÙ(l, les COllIWi";";¡UlCCS nl'~LC,;sail'cs {JOlll' se fHil'c l'('('c\,oi¡', ,'n Itl7(i, lJ¡\l')leli¡~l'C l~s-sci"nl'es, puis Lae)¡,'líi:!'e l'S-le! tres, L'opposi' ion et elI(~-IIl"'I1",I' Ù,w,.; celte les s de ses ins!uJI:' fe mlll!';.;, d'\ùérs imbus, pal'('nb, fort line i\l'l'il~l'l'e;;, et qui ':()lllld(~ ,!<:c!ll;ance \'(:lll\l(',,'hi:rent d,' continucr dau::; Ull(~ hll'ultt:- pO\lr y 1)1'(";,/uc t¡lírcs, s'ill";l:ril'e SUI' le r,.]" des ron;;id'~raí('nt se~ SI)\:,:0,.; lI11i\,I~rsi- .Ian,.; eL'lk \'oie d de COIHlllél'il' ,lc uouy,'aux ¡.;raùcs, ,\pri,':, Illl sl"jonl' ('U ,\n¡.::I¡o[(·l'l'c, elle I'(~\'illt ¿. l'ilJ'i,~, s'y Illal'lil, d, au !Jûut ÙI: I)('U de Iell1pS, !olulJa dan,; un(~ sode d" mal¡ulíc Je Iallf.;'lIl'lIl' qui pal'alys;) p,'udant des Hunl"'''; son al'li\'it,'" ,\ jWille 1:I)lllJl1Clll:ait-ell(.' ¡\ s(~ I'e)ucltrc qU'Ull )¡¡¡"al'llllli I'l:,\,("!a l'existl'llL'l', aln!':; t',lut" r,"(;I'ntL', Ji! ¡..J'llupe fl'Jllilli~ll~ /.'1 "';"{,,{u¡,,f' '/"S I"',II/U'S, que dil'i~l:ait la l'(':-;!'L~lll:t' ElI¡,;,"lIie l'otullié-l'¡erl'I:, Suns IWI'drc 1111jou!' ..tk S'Cil l'lit l¡l 11'()II\'el' pt l'L'sta, jusqu'i .. la Inorl dû colll, ap,',trc, sa cl)lhil)I)I'ull'Îl:e vL f'OIl anlll' • l,: r;/OUj'" /i'UII~"¡i,, ,rl.'lu'f,;.~ It!/Ili10111 "11 :ilnll'r,'s,;anl aux qUl'stiOll::i relati\'es au sort de la feullue, sc COIl:iacl'l.' spl·'cial"llwnt aux réfOl'lIIl's ù'ordrc juridique, Cc r;rollpc qui rait jil'ÛUVC d'unl~ g'l'an,le activité \'t a d'\¡¡'l ¡¡ri,. lJliliull''; iilili¡lti\'cs Oppul'.unl'S, il édité cn 1!)O;¡ la ll'aductiulJ dG la longuc pr('~lacl' de !'OllWilgl; dc J,-,!. J;¡¡¡;j¡of,'n : I.,~ IJ,'uil de {u ElI(~!'¡,n,ln,l.'1l ¡:-;!/H, íli,,(.o.5 (lui, '¡f(il~ IJ/"I'" Lilitaliou "011 a\"\~IlII' .\I:I.'C (UHI()I, I¡ui ('sI, " aVOl: uu" rcUlIlW, 1111 ¡.;¡q",~ Ü'c:'pllir réltapour »• IklLJU fél1lil'i,.;I(':i. Paris OU\Tagc {'((lIli'jlti/!:, du l'w;,,:¡'~de la a jlris notamment de Bruxelles Pill't il. dl' il ccux (HI!)I llUIIl!J!'L'II.\ d" Londrl's et d(~ lJel'lill ¡;()llgl'l:S ;IH!JV), de :IV(1) . ...:.... Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 20'1 LE )IAIlIAGE F.T LE m\'onCE DE DDIAI:'; Les rapports qu'elle il rédi~é;:; pour ces cong¡'ès, aiml que ses illlll'cs tranlUX fragmentaires, ont la plupart pour sujets des questions de droit, paI' exemple: l'inCll' pacÏl¡; l¡;gale de {a femme lllflrié:e, les óil?ils d¡~ la fmll1n.~ mari';e (réforme du ré¡.;ime matrimonial de dr'oit com·· mun), la ¡'I?clu:rche de la paternité, l'accession des (emme:: ri la [utelle, le divorce. En 1\1()(\, !\lmeOddo-Deflou a fait pnraitre un livre: 1,1' SeJ.'llalisme, qui est une critique plutÙt virulente de la prépondérance et de la mentalité du sexe fort, en un mot du lw/rinrcnt. S'il faulen croirela furie des atlnqucs de Mme Dellon, c'est dans tous les domaines, sciences, lillérature, arts, morale, philosophie, et non dans un, que noussommes exécrables, Nous aurions, entre autres méfaits désnstreux, dt\lourn{~ la grammaire de ses voies naturelles, imprimé au langage un raraelère faux ou incomplet; nous nous serions attribués, « par la force, le monopole de tous les travaux susceptibles de donner l'argent, les honneurs et le pouvoir », et nous n'aurions « réussi qu'à organiser, sous le nom pompeux ùe science, qu'une vaste mystilication dont on a vite fait justice, lorsque, la dépouillant de l'appareil hiéroglyphique qui voile mal son inanité, on envisage sa vraie slructure, sa consistance réellc l) fl). Voilù qui est bien joli. Mme Oddo-Detlou, heureusement, est une femme trop cultivée l,our se prendre au ton foudroyant de son proprepamphlet. L'anathème est sur nous. Mais on voit bien que Mme Del10u ne chevauche son destrier' de ~ucrre que pour nous épouvanter; pOUl' nous réduire à composition, elle se croit ohlig(;e aux plus folles outrances. Peut·être eût-il élé plus inté!.l' ],e ~ullalis¡¡¡e, p. ¡:;ô. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ressant el plus habile, - au lieu de nous lllontl't;r l{Ue la femme, tout l'OU1I1Wun hommc, étuit Je taille il faire le coup Je poing, litteraircment parlant, -- de Il1Gttl'e en valeur!.l capacité intellectuelle Je la femmc et J'élc\'er un Ifll)llum~nt iL la gloire dc son ceneau, san,; omdtl'e dl~ célél,rer les WLl\'I'e:; de ce cer\'eau dans le passé el {rCll l,<:rascr, fl'iI ya licu, rll~u\'r(~ ,;Jliritucl!l~ lIlu!'culinc .. , ~Inw (leLlo-Dellon publiera prochaillcmentullc séric d'étuùes de 1111l'UrSsllr l'amour etl'ullion libre, le~ Illn.l'ia!!;l', lc di\'orcl', l~t sous cc titre (lui, ¡'l lui :;cul, cst toule lIné I'é\'dntíon : F';¡llillish'¡'Ù:s. La table dcs chnpitr('s Jú <:c nou\'cl OU\Tilge est fort réJouissantc, Ou y lit, pal' c"'ClIllllc, ceci: ( Il. - I;amoul' dilllS la haute. « l'l'cm icI' solo : Elle, solo: Lui. « Dcuxil'me « Dno : Elle cllui. « IV, -- Les jlroùromes du llliu'j;Jge : an bal, au baiu, (( \1. -- Trüit(~ complet des ùC\'oir:i de l'épouse, il propel:'; dl~ lit l'cine Hortensc, pur un antiférniniC'tc plu~; noloi ['(~IIlIC notaLle. « VIII. Jalousic conjugale: oribine lIn e')rsel. l) ,"oi/¿¡ de Lien Lonnes ... l'élllillisterics! Quand elle n'cst pas la plus sUI'prenante d(~,; humoriste,;, ~llllc Odùo-l)dloll est une 1¡'0::;t'age el très eOIllpdec¡te rdonnat¡'ice, En juin ùcrnicr, clIc 1I pl'i:i, avee Mnlls V. \'inccu! et ~Ial'guel'ilc DlII'and, l'iuiliali\,c ù'or;.iiluiser un Congrès national de:; droit:; civils cl du sull'l.'ütíc des femmes: 1). 1 Y. ¡'(:'I''''''; '1\1e ~Illlr Où,lo-Denun !il f,]Ie-IIll'lùe ùe ce :;ri", Ù;¡II'; La L',úerl': tL'u¡JiJliull. (;\" :1, lllili-jllin 1~U8,) (.')11- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~Oti Llè MAHTA(;E ET LE llIYOHCE liE nEMA!:; Mme Hèra Mirtel. Par'mi les femmes auxquclles le fl~minisme doil heau. coup, il serait injuste d'omellr'~ Mme lIél'a Mirlc!. L'dru!'t pCl's,'vél'a!lt, I'œuyre- ùe ln fondalrice de 1'L'1Ii'?II!I' sOlltlllul connlls : e'es! la moindre des raisons que nous puissions donner, nllll;; qui savon;; combien eel dIor!, il de notilla'cuse;; heures, fut J¡Ór'o'jlluc etcoml,ien cette tCUYrc est intéressante, pour en parler, Son milieu, son enfance, son \'?ducation, rien ne semblail dl?voi¡' pl'l~pare¡' Mme Il,;r',è Mirtol il la carrièrc qu'eUe e01IJ1'üs"a et oÙ elle cul à soulenir' Il's plus rudes combals. A six ans, on l'enfermait nu couvpnt; et on l'y laissa s',,'xercer il ;:;es pr(?ll1i,~res rl'vollrs pendant neuf ans (1), Aprl's quoi, clIc put étudie¡', dans II ne ¡'l?b ti ve lilw¡'!l-., la pbilo:;nphie, l'exl"g'l?Se et la mllsi(jue, " Qual\([ je pense, a-t-elle ('(Til il cc propos, à toulc;; les portes sur la 11l1l1ii'rl'qui me furent ouvertes à la fois, je comprends mon ('!¡{ouisseml'nl. Le IH juillet lHH7, tlale fatidique, 1111 al'liefe tlu ('(!I''rr'sjiollrll/II! lni l'én:;[a le 1'¡"mínislIw ¿1I11Üicain, Cl' trait de Inmij'l'e la !H'(H'll'll profondplllent el lui inspim un r~s,(i Sl(,' III Illil:slioll /¡'I/li¡¡islr: qu'elJ,~ ('lIroya inconlilll'nl il :\\l:xandre Dumas fils, Elle élait dl! L~'on, et l'anll'ur de F1'Illlcilloll devait y passer, aux ycnx de la hOllr~e()isi,~ el plus ('ncor,~ qu'il Paris, pour un grand r(~v(llulionnaire, Elle a, depuis, heureusement rPllil~ (~(' p,\;J¡Ó do j.'unesse, Le c,,~IÙbre ,'cl'i,ain lui répondit paterncll'~lllent : « Petite HIle, venel Ill') voir, \'ous avel >j '1 \11ll" Ih-l':l Ve;}I,. lLlI'" (l'ontl:)'c. lin \lirk¡ :[ ('onk CIJlOllV:tUt k" 1"'I'lIeil so(drran¡'['; Je I"'ÙJlllS de la vic Ït,lilllk: :lIt cou- I-'(t'((o',' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia dll talent; mais il ne faut pas faUl'het' votre J)I':~en herhe. !lfÚrisSllz. )) Ln. ¡¡('li t e ti 11<: fi) Úri t da ns le tm vail et dans la rl'~IlI~xion. Et, ('omme pom la !-)ardel' d'une rencolllt'e n\l~C son dangercux et trop illllslrll cOl'respondant, le;; l il't'onslances\'appeli~rcnt çn Am0rif[lle, Elle y ¡¡OUI'';I;Îvil S(~s l''! lIùe,:, f¡"ministes ¡¡enllant huit ans, an COUl'S desque!::; elle 11'011",;'1le moyen de fonder une ¡'~C<'¡f~ dn IíIles l'our la eol(¡uie fl'an(:aisc ,"t :\Iexico. \u rd(¡Ill' de cd exil, elle pt'it conlact avec les g-rOU!Hl:-'f,~ministes fl'arwais l't, en a\Til 1U0:1, fonda rH'lle/llc. J.:l:nèentl) : f~'esl la ¡..;ranllc pensée de sa vic, pcnsl'e qu'elle ¡Jdenù avcc arJeur el (lu'l'lle sert ,'yec p¡¡ssion. Elie ,', dl~lilli l'enlellle sous celle clnire Pl juste formule inscrite ']0 tél<l Je sn revue: « Entento \'l'ul dire accord <!elI';'nc f,':rllinine eld('l',imemasl~tdÎu(' daDs Ll:;OC¡I~t0. II ¡',lUt que la femnw niL voix aux I;ow;(,ils de la nation; son illlluencL' doil dre Ll.VOlll':e,Ollverte et Hon o(:eulle. ,) El l:]le il 111~velol'Pé en ces termes son prog'l'amme: « LI's fl'lllm/'s, pell èl\'l:rlic'; el mal 0l'!ai¡'l'C; S'.II' lClIrs inll"rl"b y¡':ri lallles, sont encore I'démen t le plus l't~I'l'tletain: <llll!'io!líl'lic d,: leul' cauoSe. Lcs bnul¡'s a'J¡J¡,S, les fa¡:;lli,"~ !clll' sont oll\'('rles; mais les PI'¡"ju.;'és lClll' (~n fL'I',lIt'nl Lll~C¡'S, l:llf~ IIwtdnlill', une clIltUl'C Sl1ut"l'iellreS SI)lltilkllt int;()Jllp,dibl,~s u\'et: Ics devoirs dl la l'emrne, quc l'on a loujours coutume ù\:nvisager comme dlllllltlJk, tfc\oirs et pOllr l'nccomldi,;,;enL~lll desquels IIIH' <'l1l1urc, lInc mentalilé m¡"diolTc semblenl "lIftil'c. T;lnt I[lW je lrav¡ÙI de la femmc sel'il exploité et mal r,:,ll'il,u,\ laolljl1'il sera ll1at('l'iellellH:nt impossible de ,,;\TC ;lvet' le Illis,"['nlJle salaire allribl1l'; à la pluparl des l¡'avaux r,~millin~, tous ll~s ('¡forl,:, de lib¡~nl~ion sel'Onl vain:, rt stériles. C'c~ au nom ùe celle enuse nohlemenl Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~()8 LE MAHIAGE ET LE 11l\'OH,:E IlE IlEMAI:-i humaine et d'un droit sorial iU\'iolable que nous allon. inviter les femmes il devenir une fOl'ce intellcctuelle e', morale apte à s'imposer en face de,; lois qui nous an("an' tissent socialementell(~galemcnt. C'est pOUl' cette ŒU\Tl2 de dignité et d'éqllilt] que nousallons lutter par la persuasion et par l'entente, » Mme 1I(;ra ~Iirtel n'a point failli il celte belle ct corn, plexe Wehe. Et ellea tenté d'y intéressc!' passionnément les femmes en leur révélant la grandeur et méme la suprématie auxquelles sut s'ólever la femme ùans le passé, révélation bien propre à émcl'veiller les hommes, tout en lem donnant l!lll:l<!ue i;ujel Ü'!Jutnililé ... Hévélalion qui prétend il un caractère scienlifique et qui ne tendrait h rien moins, si elle l~lait pOllssée jusqu'à ses plus extr(~rnes conséquence,;, qu'à substituer, par un renversement imprévu, brutal et singulier, le règne féminin au règne masculin, une servitude ahsolue il une très relative et ùont il n'apparaît gui~re qu'elle réaliserait lïd{~al propo:;é par :\lme ll{;ra Mirlel ellemême. IlÙtons-nous de reconnaÎll'ü que h P:ll1':'gyriste du matriarcat n'est pai> inconséquente il (O point et qllC, si elle célèbre avel: une ferveur un peu excessive un culle naturel malheureusement perdu dans l.'.!nuit dos temps, ("est moins par désir de le rénovel' ùans ses rites par trop ùépounus de signification spirituelle, que dans le but d'entraiuer la feIllIDe moderne il une culture sérÍeus() et ùe lui f/lire entendre la néee.3silt; d'acquérir une pCI'sonmdité réfléchie, Point d'enlente, parlant point J'barmonie entre les sexes, sans un apport de pel'sonnalit{;" à peu pl'ès équivalentes. Or, celte harmonie, plus que toutl) autre, nous importe, Comme le dit très judil:ieusement Mme Héra !\lirte! : « clIc peut arcélérer l'essor des r.ace;; vers leur Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE comH: ilE :WD 1\1':1'01\)11:1)(; MAH1AGE deslin';lIpl'ricur. Et c'('sl au llom, ajoule-t-ellc, d'ull f"1l1ini',llle il la fois ",L:ielllili'!lI(~, l'conollli'/ue d iù{:al quP. nO,h tléll'irolls la baille el la tyrannie entr(: les faL:t('urs ('¡;~llIX de I'({rl' ilumain, pOli[' ll'lIte!' de substituer ¡'[ lelll':; n("{'a~[('''i ri,'alil{'s faites de tyrilnnil' el de mcnson~c~, l'lJnion eonscien((! et lo.,'ale, l"ac"ord de lcurs g{'nil!S diY(~r", l'amollI' Pll'cnlente, )) .\ussi :-'Ime 1I,~rn. ~Iirtel prolesl(~-l·c!ll~ ¡¡'CC for'c,! c:onlr(' la d"'Jllorabl(~ incrlie ('éminine fr¡¡nç¿¡ise r¡lIi r('[¡¡rdc lay,\nl:nll'nl de celle ('re {'{'conde ù'{'galilL-, eon"iCil'ntC'('t intelligenle. « Que dc fcrnrnp.s supéri('uremeul dOIl,:'es et ('n posscs,;ion dc I(~ur inù('pcnùant'e mat,;ridlr, écri\'ail'I:lle, il l'occ;lsion de I'olly,}rlu!'e du COU1'';de ~lllle Cmir. il la ~or]¡onn(', sc contentenl d'¡¡cqu,"ril' le ,-erni,; suffisant ~lll\ s(l('('0s d,~ salon, (!uanll clIcs pOlll'l'aielll s'orienter ¡lYee bnnltcul' \'l'I'S de,; situa(l 1) tious éIe"l'cs, " ~llIw IIt'm ~lirlclne nl'¡..;ligp. poinl la parok, comm() moyen de Pl'ofl;lgatí()n lk scs ¡d(les. Cest \ll1l~ grande conr'~l'r.n('ièf'{~ dev~\lÜ rt'~l('rnl'l. .. pu!Jlic: et c'l'sl IInc 1'(Hlr':'rcncii~re courageuse r¡ui afrronte volontiers le pél'il dr,; Y('I'itps dangcl'cuses il exprimer, l'udanlun soil' de ~Ial'ia Drrai';l11e,; ,1;. elle osa dénoncer, avec UIlI! nùmil'ab!,; vigucu!', le r(:gnc, .. du pt'(:lre, e\ploÏlelll' dn I'l'incil'" r,"minin. « La plus éll'lOentaire rxpél'icncc de la qllp',;tioll, dit-clIc, nou,; prouve qu';\ tous le,; IJllinl,; de YU(' l\~lilp. ft'lI1inill(~ estnn pouvoir du clel'g(\r¡ui (~Uabuse. A!Jus l¡,oS ¡:onfidcllces rCI:ues au tri!Junal de la I,,:'nilcnce, ahus dans l'enlretil'n d'un faux el anormal id(!al qui cnu,;isle ir soutnrllre la femme ;\ eelt,~ ('ou,i,'lion utl'olan:c que, suplTieure ù la foule, elle u'a pas sa place l' L" lU jan\'i,,¡' 1 1)" C'llllt'J'rnc,' rail" :'t h Illail'jc lPs alls!,i,',', ,Il' I'.\s"",';alitln polyt",'llIli'llll', /ll'nllol Stlll~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 210 LE MARIAGE' ET LE DIVORCE DE DE)IAIN dans le monde; que pourvue de passions trop vi res, elle s'y perdrait. « Je n'attaque pas ici, continua-t-e1k, l'individu irresponsable du mal qu'il sème, mais tout un torps, toute une formule de domination r"trograde qui a faussé les religions naturelles en excluant la femme du deoil divin. Et c'est contre ce corps social parasite du corps vivant et produeteur que je m'dl've en affirmant : « S'il est un mÙle auquella femme doitl~tre rebelle, c'cst au pI'être >l. Après avoir rrOUvt\ par l'exemple de "aria Deraismes, que la femme, en révú\ant \~llfill SI'S facult\\s, ne sera pas la rivale de l'homme, mais qu'elle :se er(:era une place bien il elle dan,; le plan ,'oeial, ~fme Iléra Mirtel conclut pnr une remarquable prort'~sion de foi d'ulle noble etlibre cnvo](~e : « Faites place, messieul's, à la femme qui vient fiáement vous dire: « Je Dl~ te jUl'e plus rob¡'~issance en compensation de laquelle je me cl'oY:lis en dl'oit de lo trahir, mais tout cc que je .iurel'ai lilll'\'llwnt, je le tienùrai, « Donne-moi l{~smoycnsd'ôtre lihre ,\ifl'nnchis-moi d\l silence, 1I Il (~r(;é('n moi un útre de myslél'e el d'Únigme auquel tu t<~ sens rivé comme un l-I.l'anger à \lne inconnue. A1!'ranchis-moi de l'ignorance, Elle cntretient en moi l'dl'e immoral el inconscient qui te ll'ompe, _ AlTranchis-moi de la par(~sse de rœuvre vaine, du salair(~ insuffisant. Ils ont suscité l'étre de proie ({ui te guette de son ombre et ravage mortelkmcnt ton cœur etla chnir, Ma voix doit s't\level' à cÔté de la tienne dans les I'éuniom; publiqlWS oÙ de gént"rcux e,poil';; s'agitent. Et tu connaîtras aloI'::;celle que je ~;uis, JibreJlwnt Vl'aie et en n n ¡,(,vélée. « Je dois partager les travaux qui t'absorbent, m'ap~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Lf: CO)IIT{; IlE H~:FOHMI-; Dl' )IAHIAGE :tH pJiquer aux scienees qui le passionnent. ('lle lumière es! en moi, elle doil.iaillir. L'dre I'l"pult) fra~ile il qui lu ue/llandilis tunl dc forces nt\galives d'(~nduranee el de passivil(\ tanl de g,"nie réparalcUl', en silence, des Ùt)saslr(~s aecul11ul()s par trs guerres el les d,"snrdres Pl'i\,(.s, cct dl'C l'l'pult; f¡'a¡.çik doil manifester sa forCl~ et ¡'associ"I' h la tiennf', n,"rolllant pal'foi,; les lradili~)t)nellcs Jlrl'lércnl't~s, ('Clll~ t'anime nOllvell,'l11cll! l'l'~\'t'dt;(~ 1(' heul'~e et te bll'ssc tl'une apparen<:e de rivalill'. \e te ]¡¡Üll )las d(~ la <:on¡];lmnf'r, ohscry¡~ et cOlllpare, EIII~ n'a plus le :;olll'irc l'l'signé, la foi a\'eugll~ d(~ ta mère, le front p(~nc!¡{~, le savoir limité de tes aïeules, mais la main qll'elle tl~ lend pst pIns librc et plus sÙre. Inutile dll t'avilir au r,',je de courtisau pOUl' la eonqut\rir, Au (lIIl"I'il adulateur qui ,'llcI'che il. surprenùre scs scns et SOn Ctl~nr, dIe préfi~l'a en toi le loyal (·ducalcul· dont elle ,jera an:;;;i Je lendl'(~ Inaltl'C, dans le généreux ¡'~<:!Jange tic YOSvukurs tiivcrsl's eulin appareillécs, Ail ! que son rl'¡.çue a.'('ivl~! Et Jluis:,iez·yous n(~ pas la méconnaître I "ous la I'l','oullaltrez ¡\ ces [¡'aits : Son sav()ir esl moins j1I'~danl 'Ille l'ignol'anl'C, sa vel'lll moins fl'i1¡,;'jle que I'illll'ansigl,lllcr, son orgueil moins aveuglément rcuelle (¡tw la n~lIllll'ie de la serve qui vous domiJle de son i1hjedion. » Deux Illois apl'i~,j la fondation tiu Comit() de Héformfl tiu ~Iariage, ~lll1e Ht~ra Miltel nous aùressa une longue lt'ltre, \'0I'ilablc expos('~ de sa th¡"orie &m'les origines uu mariage, 1I1l;orie d'une audacieuse originalité, mais à J¡!lIuclle nous Ile saurions entièrement souscrir(', :\ous n'avons point, d'ailleurs, il. la disculcI' ici. Voicil'esscntiel de cette théorie: Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 21i LE MARIAGE ET LE DIVORCE ilE IlEMAY:-; « Il n'est plus permis d'ignorer après les preuves irréfutables que Hachofen, Lubbock et Morgan en ont données, en documents multiples et d'authentieité incontestable, il n'est plus permis d'ignorer que le matriarcat, ou règne de ln m¡~re, fut au principe de;; temps la s~llrce de la civilisation humaine. Et le mariag(~, c'est-il-dire l'union garantie etassel'lnentée de la femme et de l'homme est d'institution féminine, tnnt à cnu~e de la date et des régions oÙ il prit naissnnce, qu'en rai· sou des sacrifices auxquels la femme dut se soumettre pour conqu(~ril' le droit de voir son union avee un se\ll garantie contre le désir brutal de tous (1). Sans faire de l'érudition facile, nous pouvons affirmer et d(~duire logiquement ceei : « Qui avait le plus d'int(~rd il mettre fin il la période de promiscuité primitive Qui assenissait la femme il tous les mâles de son clan, el au delÙ, s¡non la femme?» Elle fut la première, d'après \'arl'on, Hésiode, Polybe, Pline, Tacite et bien (l'autres, d'apri~s la fameuse tradition arabe J'apportée pnr Strabon qui nous la montre fatiguée JUSqU'il la mort par les excès du mille, elle fut la première il r(;clamel' l'abri ù"un seul contre tous. Et c'est par une série de sacrifices, dont certaines survivances persistent dans nos mœurs, survivances dont Irs pratiquants et pratiquantes ignorent l'origine et les causes lointaines, c'est par une série de sacrifices que la femme olJlint peu il peu Je dl'oit d-èlre à un seul et tenta d'imposer graduellement la réciprocité de fidl-lité à son unique époux. Il entmit dans le culte mèllle que J'on rendait à la maternité de considérer comme une ofl'cnsc aux ~l Lcs phI" ancicns contrah en pleine r":g,\ï'le IIw.ll'iarn!;', relroll\"(',,, ('cm"nt,'nt " n""c!Jol'i" Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE C¡l)ln~: DE 1l1:;¡'-OH.\IE UU )IAHU(;¡'; ::H3 divinitl;S fl'conde,; celte limitation du don de soi \1). " .\ussi voyons-nuus en principe, la fl'lllm(~ obligée de conspolir Ù être une fois }Ja¡' an Ù tous, pour ol,tenir de n'appartenir qu'à celui qu'elle a choi:·;j le reste de l'annt'c. I'uis ce sacrifice annuel ost remplacl) graduolJt.l1lent par un don de soi-mt~me à tous une soule fuis ayant le muriu¡oe el ain"i l'cxpiation précédait l'union et no l'a(:compagnait plus, Enfin Llspirante au lIlariu¡oe on arriye à pouvoir prior une autre femme de se P['osw tituor à tous à sa place, ['ne casto s¡l(':ciale e,;t ehargée alors d'exp!er pOlir les ln'ivilégiées qui n'oxpient plus. La plostilution est fondée, Et la casle ofi'erto aux désirs que le mille n'assouvit pas duns la monogamie subsiste enco['e, C'est une des lamentables survivances dunt je pUl'lais tout à rIwure. El. vous avoueroz que ll~ ri:gn¡~ de l'hOlllmo, sous lequelnou5 plions depuis tant de siècle,;, a llwintenu la p['ill1iti ye iniy,uité. Sans d.lul.e ce rl:vo s'ost illustré par des gestes assez nobles, tels la dénonc¡ati¡,n de la tyrannie de J'homme sur l'hommo, l'abolition de l'esclavage, la proclanmtion de la dig-nité et de l'inviolabilité de la pérsonne humaine, Cependant, entre toutes les baslilles renversées par le règne du pèt'e, il en I'cste une debout et bien close: celle que son instinct a drc:-;:-iée et séculairementreferm(:e sur les victimes de sa d'·'pra"alion. L'antique casle charg('e de l'expiation subsiste, je le ['("pèle, el plu~ ùarbares que l'antiquité, nos rnaitrcscontelllporains jeltentle mÚprissur lacaste d'hiérodulcs que la snge etmalriarcale Égyptc Ile considérait pas romme une institution délinitive, mais camIne une conecssion tempOI'aire aux inslinds graduellement disciplinés de l'homme. l'lIais le règne de la mère, si eS:3enliellemen t ci "ilisateur, fut aùoli. La mère, (1 \ !l'l\;hufcn. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 214 LE ~IAIIIAGE ET LE DIVOHCE DE IJEMAIN la femme, qui, r(jgnant, avaient r('ussi à imposer à l'homme un contrat d'union assurant la d(\c(mce des IllŒurs et la pureté des races (1:, la mère, la femme vont s'entasser comme vils troupeaux SCiUS la tente des patriarches, des p(~res, des époux, d,!s fil;:, jadis en tutelle eL deven us rois, )) l'OUI' l'originalitti de celle thèse. nOlls appcl;lmcs Mme H. Mirtel au'Comité; et elle suL y faire preuve d(~s qualit<js les plus séduisantes de conciliation en m(;nw temps que d'une compétence aussi aimable que précieuse sur maints sujets qui firent l'objet de nos discllssions. Mme J.-E. Schmahl. Mme J.-E. Schmahl débuta dans le féminisme aux côtés de Maria Deraismcs. Elle collabora activement il l'œuvre des Libérées dp. Saint-Lazare. Mais c'est en um:! qu'elle fonda la sociéLé à laquelle elle devaiL consacrer toute sa ténacité, tout son sens pratique, toutP. sa logique, tous ses efforts, Celle société avait nom: « l'Avant Courrière ", et se proposait deux buts extrèmement précis: obtenir pour la femme le droit de servir de témoin dans tous les aeLes oÙ lo témoignage de l'homme est prévu pat' la loi. et, pour la femme (1) Témoin, ccs fnl'mule, t1,~ cnntl':tt;: rc .1'011\"", J,lns tle Irt', authentiques papyl'lIs (~olés P,11' Hévilll)lIt ,fan" '<)/1 OllV/,;¡g" SIII' le IJl'oit égyptien, l'al' Patmct lIan:; COllditiVIIS j/ll'idÚ/lles rie 111 (elllm.e dans 1'/:"Y.1¡ptr. UnCieHlle, pal' Teillon ¡Ltn:--:O,'iyille du til(/I'il/fiee! de 1(1 II/mill,o, (l:\l' ~I;l"i'éro (1!(ll'!I"IlS l'ris.>,' : " .1" -ni;: il tOIl sen'jc." dit 1'1 fcmlllc, pel'sonue ne (lonl'I'~ Ill'''n ,;('arl>:l' )l, Plli, ces fOl'lllulcs "n m'\gc sous Bocchoris s., cOlllpli:lcnt 'Iuclques ~ieci"" pin:; tarll upl'è, lIa!'Ïus pal' ce lextl' : « ru IlC p('UITaS le Sl'l'vil' d'tmc allt¡'c cn dehol's dc !\loi. •• Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE C".\IITI~ DE n~;f'OIlME nu ~rAmAG~; ~l:> marit"e, le droit de toucher le produit de son travail et d'en disposer librement. CCe; deux réformes fUI'cnt r('~alisées, la premil~l'e, db 1H\lï, la seconùe, piU' ln loi du 1:: jllilld l!loï, doutuous pill'lons plus loin ~I l. ~Illle .I.-E, :'chlllilld il é(Tit une série d'opuscules sur III 1l1I!.'.,{ ;(!l1 d,· ¡,¿ F"ulllle (1 H!);¡, ¡,Iji','i'Jí'i{é d,' la F(,U/lII'~ p¡;);¡, l,' TOI!'ui! ,JH\J'f), le p,·,'ju~I'; d,'s .•... 'f'.'·e.1 ):-;:!:;, i l""lIi, ,[;1 ,li'(¡';II!j" {IH\I(;., {,'s ./el/I/I·s ,•••. ·"J'cfo/{es r (IH\''';, H SUI·lt~ proldl'l1le de l'éií'ulité de la feul/lle dans le lrayail, pl'üLll~lIW qui, selon sa just(~ (~x\,re",sion, est le Ilu~ud du fÜ'lIini,;me ". El elk I:ollal¡(we ,'[ J'importants or~l\nes francais, auglais, llml'ricains. ~a pensée, écri"it jJllle lleliou, jaillit avec force et pr,"cision, et néanmoins avec ampleur, Elle IH~se borne pas ¡\ émettre d'ingl:'nieux ¡¡pel'~:us: quand une fois elle a touclJl'~ 1111 sujet, ('Ile le crcuse jusquc dans~es fondement:;. ~on stylp., u'une vi¡.\ueur que nous ne (IUalifiel'On;; pas d\~ virile - n'onblions pas C[uP. c'e"t l'impétueux auleul' du S,'xlIfllislJll? qui !lade - (ear le Sl~~dlfort est loin d'I'1! <l,'oi!', eornme il le croit, le monopole) cs!. ehaud eL l~oIOl'~, sans tltr[~dation. » C( (f Voici les r(~ponses (IUC Mnw bien fa il'l~ il nO!.I'c enquê!.e : J.-E. ~dllnaj¡1 voulut « .Ie pense flue II' projet du président ~Ia¡.;n¡¡ild serait super'/Ju si unl! lé~islatul'e l;t:lail'l:(~ voulHil, selon le VIPII d'I;:mil,~ Accolas, introJuire la. .Iustice dans Il! mariage, » « .Je 'Toi" cel'tainement qu'il vaut mieux, en tout étut q (1, Y .. el cllJ.pitl'e Y. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 216 u; MAillAGE ET LE DIVonCE nE /lE MAl:\' de cau~e, pour les enfants llt"s hors mariage, eomme pour les autres, pouvoir' t'~taLlir leur liJiation. « Au point. de vue individucl. au poinl dr, vue social et· au point de vue putriotique, il est Lon que les citoyens soien t nés de pi~res el de mères connus. La promiscuité sexuelle, la clunùestinitt' de l'amour, l'incertitude de ta parenV~ sont nófnstes à lin peuple et capables de mener il sa ruine la nation la plus l:ÍviIis('e. « La nwilleure garantie pour une femme contre la séduction rl'~side avunltout en su propl'(> dignil<\ et dans son ind("p(~ndanee éeonomi(!ue : (~nsuile d;lI1;; la "csponsabiJit(~ directe de l'homme, dans les conséquences, [oules k~ 1'00/S1;'lllellces de l'acte scxlwl. « La redlerche de la paternité, loutes le,; fois que là mère y consent, et dans ce cas, l'obligalion du dc\'oir paternel, seraient des réparations sérieuses en faveur des enfants nès hors mariage. " Le projet úu présiúent MaKnaud a, il mon selJ~, l'incollvénil:nt d'61l'e une loi d'atcrmoiement. Le::; VlTitables l'(~rn\~desme pal'ais!'icnt {'[J'C' : « 1" La rccherche de la patel'llílt',; « ~o (lever à dix-huit ans l'âge de discernement pour la femme; « a.. Permettre à la femme elle- même de se porter partip- ci viiI' pour le dommage matériel il elle callsé; « ,lO La r("forme des lois du mariage, surtout au Jloint de vue de l'autorité maritale. ((.1.-E. SUL\IAlIL. » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Mme Séverine, Touk 1'(I'uv!'" ¡\ll Sévcrine, son (J'U\'l'I' dl' rUIU,lIH:ii'l'l', cún1Tl1é son ("tnTI) de publici~lc - I'Utll' l'l I'¡¡ult'c "'c t:lll1fUlldenl. ¡['a¡lIcul',; - s'inspirc ùe Cl:,; deux }lI'illCi]>l''; qu'cllr.-llli"I\I~ il fOl'Il1U¡I~';: l. Tout Ij(ll'tl~ est un !Jiellrilitcul', pui""lu'i! ai,hl il oublic!' ~ ~Iai;; plus ,'nene celui 'lui, s,tailiunt l'orgueil de se VOUC1'aux chilll:~l'l)~ SIl nenclw SUI' IÏlumanité ù'un geste f!'atel'lH']: » e~ : l. (Jui ,~lPPUI'l(~¡\ Iloln' I1l1>nde fadiee uu pr.u ùe l'("alitl:' rustique, IlllnnlJlil) plll' l'urt, UIl IWUlk \,("I'ité traduite a\'el' émotion, an:!: sillcéril(', avec fuu¡.çue 011 llll',ilneolic, suivau', le tClllpérUlIlcnt per::ionnel, (':-.1 (:Ulllll!e le ~al1lur¡Lain vuisin ll'une: bataillc. qui \'t'r:-:iel'ail ;'t !Joirc aux blessés, » SI"\'E'rine il rui~r, (Ians 11'IlSei~nl)llwnl I'l"volulionnaire du ¡';l'ilnÙ pamplJldaire ,Jules \'allt)s, la l'oree el la !:onYil'tioll n0¡;essail'('s ponr soulellir les rudes cOlllbats de la plum(' eL mt'llle dr. la l'lIe, 1'0111' J¡'ofcnd"(l I('s inuoIIJlJl'id,]cs yictillles (hl I'.\ulorill) el de L\I'¡';l'lll, pO\l1' pl'o:cslel' conll'(~ les pers(~(,lIlions dl''; ~Llldianls slnYr~, des ,\nnl"nicns, ùrs I{ussrs, coul,'(' les igllo/llilIies Je la jUl'iùietion ljui « Ll'oie: », 'lui Il ll10UÚ en un clin d'œil, san;; s"arl't'ler, ,l'lin mouvell1l'nl coulinu ('[ 1l10nUlOlle, J'hunneur, \';I\'l'nil' de,,; ¡¡aunes geIls, " ¡HlU1' fairc l'!ll,'ndre enlin, parmi l'injustice et le c¡'imc universels, la wanue voix Je la PiLi,;, rspoi¡' de Lous les J11is"'li\bl~~s, de la Pilié qu'elle d(linit aÙllli,'ablement ùau,.; se::. l'II~/¡;S 1I1 /s/ir/t(l'" : « EII!' ë¡¡'re el divinisc le 1'1l~Urdes hOIllll1('S, celte }li[i~ ~ainle qui cfl'uce le;; discorde.,> de la lrisLe llumauÏll), supprime SIl:; haines, aLsoul ses cl'¡mes, paye la l'an~on de Lcndres:-ie qui 1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 21H lE ~IAI\IAGE ET LE DIVOIlCE DE JJnlAL'i rachète les pires erreur~, les pires ini({uués, permet ,H monJe de sulJsister enCOI'e, Je n'()tre point émielté,: travel'S I'unive!'s, pal'le pied indigne du Destin, de n'élr' point broy\) par le tonnerre vengeur. « Elle console les agonisants, fl'rme leurs yeux d'unn furlin~ caresse, accourt à l'appel des blessés, Jes bercll dans ses bras comme (le;; enfants malades, panse dOlI-cement leufs plaies hideuses, fait (j'une de vie, enfin, oÙ Je f1(~auavait fait (I'U\Te de mon! Elle bIle lllal b(mi des heureux, l'éveil lancinant de leur conscience, le sens ùouloureux qui les rattache il la masse des misérables el des soufl'ranls". Il Pal' ses actes, aussi généreux, aussi francs, aussi courageux que ses pensées, par la tendance constante de sa vic vers la justice, vers la vérité, vers la Lu1J/Ù?re", Séverine m('rile de prendre place dans le groupe bienfaisant de ceux qui, ,sdon la paroll~ d'Elisée Bedus, " ont consacré leur exi~tence à diminucI'le poids des douleUl's imméritées qui ('~cras(~ntle monde. » Sur le mariage, Sh'crine a écrit, dans son livl'p : /;'1/ marche .. " ces lignes énergiques : « D'oÙ vient dOllc celte intervention de la loi; celle par'tialitl\ en faveuI' du fort contl'c le faible; cc vieux reste tle barbarie qui entache noll'c pselldo-civilisalion! ... « :.\C c\lerehcz point! II en est ,le cela comme de l'autoI'ilÔ paternelle, comme de la hlinignité des chÙtim¡~nls qui frappcnt les parenls boul'I'eaux ou les maris chnUl'ineul's, « C'csl le legs de la vieille législation romaine: le ponvoir ¡¡¡imil¡:, du cheC de famille SlIl' les "il'ns; l'enfant ]ll'''¡Jl'i';¡r! du père, la femmc ¡)I'''pri,'I,' dl) l'l)jlOUX. \'oilÜ le fiTand mot IJch¡\ : propriété! Car c'cst l'instinct de IJoSsession encore, qui sc retz'onve an fond ùes Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia crinw,; de r"yer. Il ;1:3,.;ur(~ - le,; ('oupalde,.; l\'spi'l'enl ùu moins, ell""\'i'f}('llwlIl, SOIl\,'I)!, leur donne rai,;on lïmpll'1il~ 011 la ¡JI'('::;([ue iJllpullit,', ,lu [,,!'l'ail, Ceux qui le commelleul, in\'cslis d'un(~ sol'l(~ de mandal }¡'~¡.)al, lr.ur sí'llIblr.-l-il, ne I'l':iSelllenllli les ap¡,r(;lIl'l1sions, Hi les 1'('IIl0rl!,.; d"" ,.;illl!,I!',.; mOI'II.]s. Il",lllcuup SOli', l;lonn¡"s de::; pOlll"suil('s; il" (TO~';1Ïl~l1t a"oil'le "dr,JiL ", ,-- <¡\le ce fruil de ]l,ur:, eulraille,; ]l~ur ajl¡ladl~ll¡lil C',mnlr. ]¡;;; pl'OdUl ,; dl~ [,'Ul' éfait. 1;', [tulllI-'lnc La sLagnation (:11;(1111', q\le "l'll(~ lilre 'Ille Illor!()~I' de;; luis ll'oulJk mlJ'ur,; d 1'1'IJ\'()qlll~- ll<'<[ui,;ilion (;()U"ll¡.;a[e ou I,~ h;1111I1~ J, lhngel"eUSI~IIl('1I1 les ind';liuinwnt -- [;t I"UilW d'llll ¡'ay,;, " ¡:ne Ealion a besoin du ,;abrl~ 1>11de l'idl"e, ',"lTi\,lil ,/IIIl's \"alli;s Jaus ll~ C¡·¡ ,I'i ¡"'Il},ll' du le,' lI()\"l'llll)\'e \,\H::' LïJ\~e, ils [a rU\lI\~nt dans Jes p,"riodl's Illllglll'S, bdes, IOIll'des, (lui J'emp;Ul'nl et la llll~nl. I\\,,,tl~ ll~ ~ahre, íjui coupera ln g<",rgc du ';llcia¡i";Ill!', lltai" qlli f'1I11';i1"I'il le parlemcllt! ;¡ El ~l',\'t'ri Ill' \', \ll\ll Il' II \ a, Jan ~ ses ,\"O{I'S rI' Il il " ¡",-,¡¡0"IlS!', ccs furle,; paroll's, ('n dt~t;laranl : " l'ellsez·-,\": ,]';li l'cll"r()i Jl) Cl':~ar el ll\(H'l'I'lIr de "l'ihi're : e'est l'un ou l'alllrl~ [UC rcci:lc l'horizon, .\ moill~ r¡lll~ ks (;ariJarl's n'arri\"lll. le,; Barbarl'~, crl'alt'urs dl: ci\'ili"aliollS nou\'clle;;, ,~:\lerl1liuateurs d'uu monùe pourri! 1(\I'''qu'el]I~ Sl, Ill'o]ong'; l) (( En principc, IlUlI::; dit l'an •.icuul: c'JllaJ¡¡)J'alrÎ<.'e dc Vallè,;, In¡"')1le nOll::; allillllcs la \'i~iler, je ~ni,; ¡¡\"ec \'()IIS pour la ,,{'I'ormc dl's lois du marillge, l"is don! ,Î;li ,"olt, lI1oi-m("mr. \l1l1' ,,¡ctillll', \Ille Il SI'1'\'e n. rai (:'1111111 ln maria;.;c salls di\'orce, A Ligc de ,;cil.e ;I!lS c~ demi, j'étais nWl'i{'l',., pOUl' tOlite la "ir.! Song-ez Ilont; : il <:l'tlf~ ('poqlle, c'dait cn -1Hï~, les époux qui Ile s';limaient Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:W LE ~IAHL\(;E ET LE IJlVOI\CL ilE DUIA1;'; plus n'avaiellt d'cspoir de délivrance que dans la mort. Aussi, j'approuve lt~s efrorts de tous ceux qui tentent de libérer le mariage. Tout ce qui tend à supprimer le mensonge et l'hypocrisie dans les rappol'ls sociaux est bon. Il n'y a ricn que je haïsse plus quc le mensonge. Tout ce qui contribuera à introduir'e l'amour, j'entends la passion entre les ètres, sera excellent. - Certains pl'étendent qu'en III1IIulIIisllill ainsi les lois, (ln provoqucra un déchainelucut ùe passions qui dégénl~rera rapidemcnt en une v{\ritable déuauche. - C'esl faux, Il se ITÓera une moralu sociale plus digne, plus propre, plus réelle que celle {lui règne aclucllemunt. Est-ce qu'il sera plus immoral de changer de femmes que de maîtresses, de maris ¡!lIC d'amants, de « challger » enlin que de « tromper»? «L'honucur est absolument le méme au musculin ¡lu'au félflillin, Je crois qu'il y a des hOll1l1Jesqui se I'espeetenl autant que des femmes. Et puis c'est une lelle erreur de placer l'honneur uniquement dans le sexe, ail l'oint de vile de l'amour .. Ie suis l'our la liberté absolue des deux sexes, vis,it-vis du mariage, Du moment oÙ l'amour n'est plus, q¡;e font ensemhle les conjoints (l),? Il vaut mieux un homme qui s'en va qU'lin homme qui reste contre son gr,í. Pas d'aumÙne en amour. Tout ou rien .. Je suis pour la théorie de la porte ollverte! « Ce qu'on l'edoute réellemcnt, croyez-moi, ce Il'est pas le déehaînement des sentiments, c'est lu C()nlll~i()1I des '1) A rapprodler de ces phrast's de Skn.tlIaI : « la lidelit.:- de~ fellllllcS dan.; Ic m:triage, lorsqu'il n'y a ¡Ji],; d'amou!', cst 1'1'0balllt'ment une chose rontrc naturc .•• (/'1' l'aIllUlll', page ~i):;. « Il n'ya qu'un ulOYl'n d'obtcnir l'lus <lc f¡delilli d •.,,, f"UIlIll'S dans le Iwu'j'tge : e'e,[ de donnc!' la lillcrté ,lIIX jeun,·, ¡¡II,,:; ('.! le lli\"ort'l' aux gens maries. Il (Idem, p. 20G,) :\I!tüns que l'.lllWll1' date de I~~~ ... Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia illl':¡',:{,~, La dot ~ (1\1(' UL'\"icndl'n );1 d,II, la ('!to,:;c la plu,; irlllIl()ndl~ dl' la s()('il'l," lllntl'~rn(~'! Cl'lk qlll',;liol¡ di' la dot (',;l (j'lin (,olllique "ini,;ll'o quant <II1Xl'OIlS""Jucn"I~';, lllais exll'<lol'llinnirn, (ln n(~snit!,n,; ce rp\ïl ~' a (I,~ courli"au(,\,l(' (\;\11'; l'(~ducalion (lelllelle di'S jeullo,;; lillps : Icurs lllan0¡..:-es dans l(~monde sont inl'ro~abll'';, I'eoscz"ous fil! on 11'111'eosei¡";lw ln. dignil{', la liel'l(;, <JII'OIl lc'ur dUlIlle ln notion de lellr \'alollr'? :\on, (,II ¡Pllr apprend ¡'\ f¡lirc « ¡l~ l'iche rn,n'ingü, » SL \'ou:\ ¡'<lisiez d'une de ces jrlllws lille,; ,"aIre maîtf'c,;~(). d'line f;u:olI 011 de J'aulr(~, \"OIlS ln 1'l',tl'ibueI'iez, Comme 011 \"c',l \'(lIlS la dOI1l/f!/' Cil lllilf'i<lgr, on vou;:; olrl'e une ¡';TOSS(l';l)II1111e! C'cst <Ill';si ¡¡de que la guerre: ¡fail\cuf's, lOllt se ticnl. ~"vcz-\'U\¡'; que, ,1.11\5 Je 1llonde mililaire, il ex\slaitdcs usuric\'s ([ni !H'ucuf'nient aux besogneux la dot rl"¡..;le¡)\elllilir;~; Il: ~'l"n('l'al Andl'(' iLtl'l'S bien t'ail de la snppl'illlL'l' \1,', :-:l\jl]ll'illleZ la dot: le mal'j n'aura plu,.; tic lllOtifs ùe 1'('s\l'r, J.1l dut ri I'I/I:¡'itll!)'? s/Jill {,'s t1'~ll" ¡;r,)',~ ".(lf~H ,';, Il ti llUl ,'i fl~/f' ! « y l) 1I'CIlJ'oj el ('am par tr., Ille d jtcs-\'ous, la lt"gi 1:rnn t ion (k tous les enfants dil...; nalurels >l, EI1 hien! ce sunl ks col![ll,;ranx qni s'opposcnt allX 1'('fOrllles favorables ¡lUX enflnh n"L\lI',~ls, ks eollall"\'aux <¡\Ii ¡:;uclll'nll'hérita~e, (lui gnettent J'al'¡.;ent, seli! Di,~u contro le(lUt'l il soiL ddclltln de hlasphémc\', (1 l'nules les enll'il\'l's \'icnllr.nt de li1, E, qne pI'OjllJsl'l'iez-YoIIs en fa\'cllr des filll'Smi'res 'f - ¡;i\\l1;"I1"nlation (les seco\ll':'> accord('s pUl' Jcs 1l111Ilicipalit(,,.;, Un dOlllllJ \'ingt-ciur¡ fraIlC;:; pal' 11'ili1e~lt'e Ù unc lilk-m,"rl~, {"('SI dél'islli\'e. Partant on Illl"prise )cs 1'(} f( (1 1.:1 CI1":l11,,',' !J('ke, en pl'l·~'illn. l"IHI' r';\Til'l' 1!llh, " ""te- h IIl1'IlW -IIi" k..; tlfïit·it..:l· ...• Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~~2 LE )IAHIAGE ET LE J)JYOHCE nE nEMAJ;'i filles-mères, on exploit(l leur situation, Dans les bureaux de nomrices, on donne un Liers de moins aux filles-mÙres qu'aux femmes mariées, sous prétexte que celles-là ont moins de besoins! .J'excuse les fille:; qui se fan t uyorter! )) EL I'anci(~nne ùirectrice du é>i du fI(nl}JII! eoncluL énergiquement: « Avant de s'occuper des enfanls qui yont venir, la loi deHait d'abOl'd s'intt;resSCI' à ceux qui sont là! » Ses travaux, (lue Ir. leeleur se rassure: nous /le transcrirons pas ici, in c.rlel/su, les eOll1ptcs renùus de nos séances. Com/lIC nous le disions au début de cc chapitre, nous ne youlons donner de quelques-unes de ces réunions et de l'intérèt des opinions et ùes arg'uIllents qui furent discu[(~s qu'tllle idée un peu suggcsti\"(), On trouycra, dans les chapitres suiyunts, uu exposé plus complet de nos rNol'mes, Quc si l'on nous (Iemande l'histoire du COJl1ilt;. nous l'(;pondrolls qu'ayant eu le l'arc bonheur d'aJ!Oulir, il n'en èut point. Car nous ne saurion~ faire dat des (IUeI(lues ddractcurs oblig('s que sa ycnue inopinée souleva dans la presse, dans la bon nt), dans la sainte presse, ni de ce1'laines abstentiolls de haute cOn\'e!lance, comme celle de 1\1. ArthuI' i\Ieyel' qui nous refusa son conconrs en disant: « Au (¡'lIIloi", !lOI1S ne pal'loll~ jamais du duel, des enfants nalme]!; et des rilles·mèl'es. » Ce (1ui til s'exclamer l,) Cri de I'm'is : (1 Les pr<'~jl1g('sde l\LArthur ~Ie'yer! J) Quant au « piHorl'sque », si pris,; ;lujol1l'd'hui, ;¡youonS qu'il fut par nOIIS un peu négligé. Nous ne Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ùisll'ibu;il1WS nul insigne, eL ne connûmes ks congl'ulu· l,Ilions ~anglolanll~s (LlllClIn hanqllcL :\ulI'C pl'enlit"r(, r,\union l'lit lieu il (,'il t/lus, les suivantes chez l'un ù,,~ nous! l} : elles n 'eurenL ù'aulre caracll~l'e (lUI' celui de.; assemb!t;,?s ail l'on 11'llvaille an;c foi. ~1. J, .I0';I'ph-Ucnaud en a Il~at:t\ el' pClillnhlpau : « Ve;, ({¡'cdi, Cill/! ¡¡CUI'l':>,('hez M" J1pl1ri Cl)ulnl1, Cne IOl1!-'uc table droile, il lapis "('rl, qu'on diraiL ,le haccaraL O\l de rou!eUp, s'cnt()ur(~ de ;:.;'('n,;a.'!'is, sans )';llcau Lu,- m,lins, mais lil"'I'c\lX ilutant que dcsjuucnrs. I)n s'l'/onlll' (lue nulle voix de c['oulJicr ne pSlllmodie, 'lu'cn IIIH: ('\l\'elln loul'noy,lOlu eL à Cilsrs noircs et l'OUg'~s nulle hilll) nc ,'i!'l~,ollc ~.. , Cr·st simplcnll~lIL, cn s,'.'ancl', lc rOlllit,: ¡WIll' 1'1 ¡"'I'0i'l/lI' dlllllll¡,ill!If!! ..• \'oici Il' ],r,:,"idcnt ~01"" Ik Bi,'ii'n','. I'nlIIOIl:-iiaslt· el l('(lace ; i\llllC ,\nil (le Saint(:-Cl'(Iix ; 1l1('S lroi", Ill'ilIanls ('[lIl1al'lHks d· ,'oIlJi!;il ["'111iuistr : 1.lll'il'n L(' hwrr, L'~()pold Lacour, ./u}('s !loi", ; \'oil'i \ïrlll!' ~\¡lr~uI·!'illl', le pr(~siùent 1.l'1:(,n(,·, I1111J!!lkrtault-~('iíllill, ,',],"¡';:llllr eL gl'aeicus(~; le puLli('islC ~avarit, le docklll' '] olllcu,se, Pierre LOllYS, Ilr>Ul: dl~ C\¡av;¡¡.;ne~. ,¡l'an Finol. et le p¡-('sidcnllln Comit!.., I1rnri Coulou, --l'l Vl.1il:iS!:\'crillc, lnujoJ!I',,, ('U "'11\/'1' l'OUI' le 1Jl'1el.lL> I!¡en, ~ével'ille ;\ la ]lilru!e IUJllinl'(ISI? ~ " Puis, p,lrIanL dll prOf!l';¡mlllC de n!)::; lr:1\':\Ux, ~1. J, ,Ios"l'h-I\pnaud njollll1it : " T:it:h',~ ('OIlSill("ra\'\(', lIll'me pOUl' ('PS lllagislrats et ces ("f'l'iY,'lillS donl le plus jl'une !je, ,Toi", bi"n qlle c'est moi) s'a¡'lllli¡o Hlf c!"UZ" ails d'('luc!ps, d(~ l'l',tlcxiull, ll'observ:lIj,\n, de IJI'opa¡.;n.nc!I', 1111"lllePI'U!' dc:; (l'llulle;; CO!l1l.1I~celLe lJ1p\'vr>illcuse ~';\','rill('.l'ylllollis';l' I]lli "ait el 1J!'~"()lt Lout, eOIl\l1lC ~ll1le ,\\Til cie ~ainle-CI'():.\ ,¡ui, (l,! ~[" lleol'i COIlI"n. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 'l:H LE M"RlAGE ET LE D"·OI1r.I; ilE IlnlAIN l'Il ses (I'II\TeS de réd~mplion féminine, acquit J'expérience qu'avait Dallte retoul' ùe r¡~nrer, comme Mme Bertault-Seguin, qui nous apporte d'Amérique, fl'aíebes et puissantes, des idérs, d(~s lois, des théories, des violcnces; comme Mme Jeanne :-:chmahl, cette grande féministe" (11. Les ~larg-lIeritte appr¡\cii~ren t en ces termes la composition du Comil¡\ : « Sans doute, ce Comité n'a pas pour lui la majesté d'une il1\'cstiture officielle et il n'a point {'onséct'ation J'Etat. Mais 1<\ sc hornc son inf¡;l'iorité, Et il a ('et [¡Vantagi) indiscutable d'étre un groupement spontané, \ln faisceau de bons vouloirs et d'aspirations générellses, Che/, lui, point de cote mal taillée, De hauts fonctionnait,cs de la magistrature 011 du barreau n'y figurent pas (bien que notoirement rétrogrades et reactionnaires) du fait seul de leudonetion, « Autre mérile: le ft'miniSffir- dans ce qu'il a de meilleur y e~f l'l'présenté, Di's femmes de \~œur et de m{orite y revendic¡ul'ntles droits dr- ces deux sacrifiés du Code: la ff'lllIllC, 1'('Bfant. Et les trois bons jllges que l'opinion ('Út vu avec plaisir sii'get'à la commission officielle, place Vendôme, peuvent faire entendre leur voix courageuse, « Le Comi/,i dl? ¡"fo¡'ml? du /Il(lI'Ùl~je a pour lui eette bonne fortune encore : illdépr-ndant d'idées, aucun pr6iu~t\ ¡J't\ducalion, de caste, de métier ne le paralyse. Ceux qui vipnnent il Si'S réunions napportcnt aucune prl~occupation dl! texte el de la lettre, Ils ne tminent p,h a\'ec eux le poids lourd de la pro('\"durc et de la jurisprudence, lis n'ont pas vieilli lhns l'atmosphère desséchante des salles d'audience, dans la poussièl'e et la cendre de;; bibliothèques. Ils viennent de la vic (r ':.lcjioll r'-'vricr 1911i,), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE comTl~ ilE R1~rOH~F. Ill: 2:W )IAHlA(~E vivanl(~, donl ils connaissent les wisi'res, le:=;injustices, les soufI'rances : ils appo['tcntl'esprit des mœurs qui vivifie la formule ard[aïque des lois. « Ils Ont pour eux celte fo['c{~: ils répondent à l'atlente du grand nombre. Ceux qui cspèrent peu ou point de la docte, de la grave assemblée juridique des q uatrevingts mcmbres; r.eux {lui savent que l'audacc d{~splus harllis y s(~ra {,tou{l!;e sous la pusillanimit(;, la routine dl' la majorité; ceux qui sont payés pour sr. Ill{>{]erde l'inertie parlelOelltaire d se renùent comple que les Chamhres n'agiront que sous Ullr. Pouss{;e tenace et ruissantl~ (l,; l'opinion, ccux-là - et ils sont I{:¡.;-ion d{:jà - '\(\ tournent vers le COInitl: ,le j'lIoi'lne dl( 11111'¡'¡'/Ue, nrs cc petit groupe révolutionnaire qui, sans s'allarde~ aux er['eu['s et aux iniquit(',s d'hier, marche hravement yers la vériL{' de demain (1). l) I.e Couilé, dans sa prcmi,'re séance, 3.)'anl décidé do s'occupel', en premier lieu, des facili\(',s (luïl conycnait d'apportm' au mariage, Mme Avril de ~ainle-Croix présenta, Sllr l:elle ['dorme, le rapport suivant dont les principe~. furent adoptés, à la seconde séance, le J janvier Hlm,. /I'/ll/Jorl rie J[1I11' Avril dl' .I.,·'lÍllle-Cl'oi:l' SIIl' I,'~/i/rililris ,i 0p/Jm'lei' IlU lIW)'ir¡fl", ,le mr;;'llis forl birn rendu compte, lors de n\Jll',e ))1'(.ddente ~;¡;allCr, dr. la presque térnérit(~ lJu'il y avait ¡Jr. ma part il al'eepter, mettant ma snulr. c'\I)(;['iencl' l~n faen dl' vos connaissanœs techniques, dn fairr. ln Il'ad J.e ./úl/I'/IIII;1:i fénierl!IOli). ,) 1" Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:W L~; MARIAGE ET LE 'DIVORCE DE DEMAPí vail que vous me demandiez sur les réformes urgentes, quant aux mesures qui précèdent Je mariage, l'union comme cerlains d'entre nous prMèrent lq nommer. Si malgré cela j'ai accepté cel honneur, cíest que je croi:i qu'il ei;t néces.saire qu'à côté de gens armés de loule la science juridique, la simple prati(Iue ail aussi sa place. Mc basant sur ce que je vous disais déjà jeuùi dernier et ce que je crois être l'opinion de quelques-un' ici, - ceux que leur profession met le plus souvent en contact avec les réa1it¡;s de la vie - j'ai voulu, dans le' propositions de réfol'mes que je vous soumellrai, lenil compte bien davantage des réformes urgentes, et faci, lement réalisables, que présent.er un ensemble de (;on, sidérations philosophiques sur l'institutionmême d mariage. Pardonnez-moi si je me sers encore du mot mariage au lieu de celui d'union qni a été choisi pour le rem·, placer, mais je crois que c'est bien plus dans les choseH que dans les mols que nous devons faire des réforme~" D'ailleurs, pour être compris de tous, il esl utile, in· dispensnhle même, que le mot mariilge suhsiste __ puisque c'est le mariage que nons voulons libérer dl':; serYi tudes anciennes. Il est bien entendu que dans les quelques proposi· tions que je vais vous faire, ce n'eslni le régime ma-· trimonialc'est-à-dire la vie dans le mariage, - ni hl divorce, c'est-à-dire l'évasion du mariagc, qui est Cil cause, mais simplement les modifications il :lpport(,~ aux formalités qui le précèdent. Excusez-moi, si, simple profane au point de vlIe Jll dl'oit, je ne vous présente pas toujours mes idées SOl" une forme lri~s juridique. Celu n'uura du l'este (IL ~ peu d'importance, puisque, ainsi que Buckle, le gran.l historien anglais, je crois que ce sont surtout k) o Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia dt'!l11oli,;srul's qui sont des r¡\[ormateurs - et que, pm' (,ollsé(jul'nt, cc sout surtout des supl'l'l'%ions (lue je vous PI'oposerai. Ceci dit, el saus youloir \'OUS I'lltretcnil' des fn'ojots de loi qui ont ét(, dt"!10s¡",; ¡'t la Chambrc ou au ~(~nat dl'puis yingt ans - y compris Il' dl'l'niel', "('lui de I'aobl; L('mil'!" - j'arrivcrai il Cf) qui estle hu, d,) notre l'L'un ion "'allj ollrtlïlu i, \'oiei donc I(,s l'dormes (JI! plutM ks aLro::;-ations (¡tll' jl~ prupose : Suppression ¡lllrl' et simple des artic:ks r,a, Ii l., fi;), (¡(i, li~', (i~, (j~¡ du Code dvil, ayant tl'nit aux pulilic[ltiOIlS, al'tichah(~ dau,; les mail'ies, oppositions, -- suppressions (¡u i (:omporteron t t"galellj('lIt cdles tll'S al'tidt's cOl'ollairc,; 1 ï~ :l 1ïU inclu,;jYClllelll. Il faudrait ("galcment que le "oUSl'lllellwnt pour le mari;,~() puisse (otre donn(! silI1plellj('nt ue\'illlt UII olïir.i,!l' ù'Ótat-citil, un notaire, ou ¡HU' Silllp](' klll'e, II faut ¡;ga!emcnl --- et iti j'ai en YUC la l"'g'l¡]ilJ'i';¡Ition ill c:t'll'clIlis, en \'IW (le l'a\'enir lk l't',poux SIlI'\'ivilUt 011 dl's ()Ilfauts --- r¡U(~ le mariage pllis~c ,"Lrc!l'dt"lm', hors a maison (~omlllune eL salls plluli('itl'" Il serail ('¡.;-alclllellt utile de supprimer dan,; les ades d(~ mnl'ia¡';-I) toute mentiofl qui n(~ s('r'a plu,; ¡¡/':;O]UIllI:fll lll','e"saiJ'l!, Ainsi '¡ue le proposait ~1. Till'hollriedl, je pen';l) qu'il est (!t',,,irable, pOllr faeiliter 1',)uLr(!e dans Il~ milriil¡!,'e, touL (,n ,~yitantla p'il,\gamie, 'Ille l'a(:tl' ùe naissant;(· porte lm marge la dalp dl¡ mariage, En outre, je ('!'Oi,; 'Ille Lon,; les ades, (~xLrails ù'adl's, de jugements de tonte llature nécessaires al! lllill'i¡lg(', dl)\TOnt ,"trI) rendns ou rele\'l~'s sans frai,;, ~;nr papicl' liore, Le~ articles qui représentent déjà pOUl' les gens Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2.2.H LE MARIAGE ET LE DlVOIlCE DE DDIAIN ay:mt des loisirs ou des notaires Ù leur disposition des fUl'lnalitÓs ennuyeuses, deviennent ,Je y,íl'itabll'.s obstacles pour l'ouvrier ou l'employé, ([ui, souvent, pour ne pas dire presque toujours, ne dispose d'aucun moment de liberté pendant la semaine, c'est-à-dire les jours oÙ les bureaux de l'administration sonl ouverts, Pour cc (lui pst des papiers nécessaires Ù sc procurer, il me semble que l'article iD pourrait étre a\'antageuscment remplacé par celui-ci: ., L'officier d'état-eivil se fera transmettre par voie administrative et sans frais, sur la demanùe de,.; futurs conjoints, l'acte de naissance de chacun d'cux. )} POUl' l'acte de notoriété,' qui demande la signature de sept tt~moins, il nous semble que la même réforme pourrait êl1'c faite que celle apportée à l'article iO par la loi du ti avriI18!:li. Une décision du juge de paix du lieu de naissance, du domicile ou de la résidence pourrait remplacer les précédentes dispositions. L'article t,H, âge de majorité, resterait intact. Mais dans l'article HJ, dispense pourra être accordée par lejuge de paix pour motifs graves, grossesse, incouduite des pal'ents. « Les enfants mineurs ", etc, conscl'v(i. Pour les enfants assistl's ou moralement abandonnés, le consentement pourra Nre donné, en dehors du juge de paix, par l'Assistance publique, la société ou l'œuvre qui est revêtue de la puissance paternelle. La femme ne perdra sa nationalit{ par le fait de son mariage que si elle déclare vouloir appartenir au même pays que son mari. Passl' Lige de vingt-et-un ans, tout individu pourra se marier sans le consentement de ses parents et Silns ees sommations respectueuses qui aggravent toujours la situation au lieu de l'améliorer. Voilà quelles sont, pour le moment, messieurs, les Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE LOmT~; DE RÉFORME De MARlAGL 229 raC'I'flleS que j'f'nvisage comme les plus urgentes, .Je sais bicu 'Iuïl y '~n a I~U dehors de cela et au-dessus de eelH qui 1111~'I'itent d'èlre soulevées, ~Iuis, je le répde, ce n'est (¡tIC Sl1l' les formalités qui précèdent l'union quej'ai voulu aujourd'hui lll'UrrdCI', J,~ pense que si nous obtenions ces réformes, qui ont rail' d'ètre bien rdrogl'ades, nous illll'ions beaucoup fuit; nOll"; aurions, en tout cas, éloigné de.3 abords du mal'iilg(~ dl's obstnrles insurmontables pOUl' d'aucuns, Du rl!sk, je crois (IU'il y ¡¡umit un grand danger, si nousd,'!sirons rl~ellell1ent aooutir il des réformes plutôt qu'donner Il! monde par nos audaces, il eflaroucher le pul¡lic - les femmes surtout. LOrSljUe nOlls leur parlerOfl3 de rt'd'ormer 1(, mat'juge, toutes nous éC(JUteront, pui~;que oeuucoup y voient la sauYl'garde de la famille; tundis que lorsque YOllspal'iel'E>Z d'union, elless'efrraiel'on:., disant, non sans quelque raison, que ju:;qu'iei la fl!rnme a pre,.;que toujours dl! la victime de I'nnioC/ liore. !Ju r('ste, cc n'est pas seulement pour Paris que nous youlons traYailler, Si, dans les grands centres, ces union:; sunt rl'l"qnentc:; - moins pourtant qu'on YOUdl'ait le prdendl'e - leur nomore devient tout il fait infime 10I'sl[u'il s'agit de la province, de la ca([[pa~ne, Cal' on nl' peut appeler une union la renconLre fortuite de deux dl;sirs au bord d'un champ ou dans une ¡;hambre dIII',te!. Fai:;ons donc que l'entrée dans le mariage soit rendue aussi facile et au:;si peu onéreuse que possible; nons aurons pal' cela aidé à l'accroisscment des unions fonMes SUI' l'amour, les seules vraiment di¡.;nes, Assainissons le mariage ensuite, en accordant aux deux époux memes droits, mémes devoirs, responsabilités égales, Nous l'aurons, par cela, rendu plus Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 230 LE ~AHIAGE ET LE DIVORCE DE IlEMAIN habitaule, moins immoral qu'il ne l'est actuellement. Et, (!nlin - cela est essentiel - élargissons-en la pOI'[() do sortie en facilitant le divorce - le divorce, qui deviendra la séparation digne de deux êtres com;cienls et nl' sel'a plus l'abominable comédie qu'il est actudlemenl. Cc faisant, on aul'U tellement agl'andi, assaini, aéré le mariage l{u'il ne restera plus des odieuses murailles qui l'entourent que juste ce qu'il faut, tant que le sentiment de la justice ne sera pas suffisamment développé au milieu de nous, pour protégcl' les faihles, c'est-àdire les enfants. Le 5 janvier t!IOli, également, donna lecture d'un projet de loi législation familiale. Ce projet, cieux, figure dans l'appendice de Des conditions requises M. Séré de Hivièrps embrassant toute la singlllii'remcnt audacet ouvrage. pour contracter mariage. Ces conditions furent discutées dans les troisième et quatrième réunions, tenues les 12 et 19 janvier lBOü. La question de la perte de la nationDlité, qu'entmÎne le mariage actuel pour la femme mariée à un étranger, donna lieu Ù cel échange d'observations: .Ii/lle Li v,.il de Saillte-C¡'oix. Pourquoi la femme perdrait-elle sa nationalilé '? Cette pr~scription est une trace du sel'vage romain qu'il faul supprimer. Salis y avoir consenti, la femme se trouvc soumise à des législations étrangères quelquefois moins libérales enCOI'C qnc les lois fran~:aises. Ainsi, supposcz le cas ù'un',~ Fran(:aisc épousant un llalien; l,) divol'cc lui sera in terdi t ! Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Mill" Sà'l])·ille. Ueor!l;e Sand a laissé ùeux pelilesfillcs. L'une d'elles a épousé un Italien ùont die ne peut i1ujolll'dïl\li sc séparel'. - Elle cas ùe la duchesse de lIaufrcmont qui, avant le \'otll de la loi du ùivorce, dut SIl fairl~ naturaliser ~axol1ne, pour pouvoir divorccr! J/·~>JI¡{I)¡1. Actuellement, il ya confusion enlre lcs adl!s Ile mariagll (:lranger,; el rran~·ais. JI, I.I/cie/l I.I! Fo!/e/'. - Mai,; nous ne dcyons prolégCI' 1/l1C la ft'll1rnl~ franl.'uise, Jl1ari('e en Fr¡lI]{'c, .II ..•.. :,;1',; de HivÏt;f'{:s. - 1'0Ul'lIUoi cela? ,j(; YOUÙl'uis que la Frauce fÙl, il cel ("gard, 1In ¡iru d'::Isile. Des formalités relatives au mariage, Le mainticn inùispensable de rl~IlI'cgisll'I'IlIellt des aeles d(~ mariage p«r les of[i<'iel''; de I'da[-(.:i,'il, pl'O\'oqua quelques objeelions. JI. :";,,,; ri" Nit'i';l'es, - La ri'gle I1rl\\\'clle ,loit 1;1\'1, h, malohlge lilJl'c, t'l l'ext'cplilll1, le 1ll<\l'iage ellrl';.:;isll'Ú ou nul[trit,. l'oint de cé\t:obrnlion, poinl lIt' CO!l::;t',I:J'alíon! Jlml' .<,;,;/'I'¡'itle. ConsidÚrons I'enregisll'cul' des mariaF:es un ,lisll'ilJUlenr aulolllali(lue ~ Oui, mais n'y mctlons pas. de ~1al!\'aiscs pièces, ,;nns quoi nous CO!UlIlcllriolls une cS"ro(l1ICl'ie, II sel'ait peu intéressanl de i'an¡riSCI' dcs ades i1l(~'gaux. .1/. eOlllme 1.llI·i"11 I.I! Frl/)CI'. - Lc mariage doit-il être cdébré puolí(IUemenl'! lelll' e,;tla l[ucSliün capitale qui ful posée al! d,~'IJlll de la cinquii,mc séance, le 21; jauvier J9{Jü. Le fuu¡.çucux 1)1'('sident Sér() de Hivièl'(~;; üll\Title dél'at L'U d(!dal'allt : ({ Je ne suis l'as l'ennemi de la o;~[('IJl'ation du mariage. Mais je la vcux libre, que son Cilrattèl't: soil fa- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:j~ LE MAHlAGE ET LE DI\'ORCE Il¡'; DEMAIN milial, à l'exemple d'Elisée Reelus, ou philosophique ou même religieux, Je veux que celle cdébration échappe à la rÚglementation de la loi. Pas d't)f(kian t lé~al! Le ¡Jl'àident Sébastien-Charles Leconle. - Il faut étab] ir une distinction entre la cérémonie célébrée à la mairie et l'acte de mariage enregistré par l'état-civil. J'ai vécu en Angleterre oil cet enregistrement n'existe pas, et j'ai pu me rendre compte des inconvénients de cette méthode. ñous devons demander la tmnscription des actes sous seing-privé, faits par les conjoints, sur les registres de l'état-civil. AI. C.-J/. "(ml/·it. - Evidemment. Sinon, la bigamie et la polygamie relleuriraien t. ¡JJ. Pie/Te Louys, très doucement. - La bigamie n 'est pas un crime. Le président 8él'é de Ilivih·es. - Ainsi vous vouloz soumettre Ù la publicité qui résulte nécessairement d'une transcription SUl' les registres de l'état-civil, des conll'als privés qui ne regardent que les individus. Jf. C.-.JJ. ,"¡ava¡'it. - Le mariage n'est pas un contrat d ord['e privé. Il donne à l'individu sa per50nna~ l¡té jurjJirl ue. C'est un contrat solennel. La société civile est intt\ress('e à son existence. JI' /{r:m'i COUIOll. - Je refuse de reconnaitre au contrat de mm'iuge une inlluence SlH' l'l~tat. Vous at~ tachez au mariage une idée politique qui ne lui convient pas. ñous voulons la liLerté individuelle la plus étendue, et nous considérons le mariage comme un contrat priYé ordinaire. Il ya vingt ans que je défends cette théorie. Le p/'ésident 8/;/'é dl' llívÙ)(f!S. - Actuellement, lorsqu'une jeune fille présente à un t,'ibunal un contrat pl'iYé authentique, le tribunal dt~clJ.re ce contrat immoral. Elargissons donc la morali té officielle 1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE c(l~l'r¡:; VE ¡¡Ù'OI01E DU MARIAGE ~3;j JI. C.-J/, SI/L'Ol'it. - Ne perdons pourtant pas rle vlle le Lul du 1I1ariu¡:e, qui e::;l de fuire dps enfants, auxquds no u::; JI~"()nS, cn premier lieu, assnrer nn l~lal civil. ilfe 1/1:111'; ('''l/lulI. Lc but du mariage, lei llue nOllS k cnnsidl"rons, est plulÚt que {uus lc::; enfant::; soir.nt ~l(>"l',s, Certe::;, lcs ade:i ùe l\\tal-civil ont uue ndeur 'lue !lons ')(~ nions pas; jc suis mème pal"tis;lIl dl) te que ,Îappdlcrai lin " casier civil». :'ious ne voulons pas supprimcr ln famille, mais J'l'tendre. Jc de!Ilande ,lU comité de volel' S\lr le principe suiv:.lI1t: L" iI~'lI'ill.rJ" est '!lI1 1:llll{l'Ill d'¡j)'({i'f) priel:, 'Lc 1;01lIité approuva celle dèlinilion, t'l, l'unaniOlit(;, moins ulle voix: cclle dc ~l. C,-~t. Savaril.) 1.1' /II',;sieloll S,:/',; el,: lIiei,:res. - Compldons celte dl'~[jnilion, en d(;darant ({UC le mariage csl fOl'rlll'~ par toul urIe d'nit I'I;sullenL l'identité des conlr¿~clanls et IcUl' il,t.)nlion ùe s'unil' pour la vic. JI. J. JUSC¡¡}I-1!ell1wú, - ,Je propose un amendement il cc nouvel article. Je désirerai~ que les conjoinLs, jusqU'à dix-huit el "ingt-el-un ans. fussnnt obliW'~,; de donlll'r denx fois leur conscntcmenl : la. pl'emii~re fois c:hacul1 ;;('p<lrérnenl, en la scule pré,;ence du maire, et la s,'c')ntle foi,; comme accoutuml~. Ainsi nou~ garantirions bcaucoup de jeuncs gens conlre lïnlluellce que le,; parents ('xer¡;cnt encore SllI' eux au moment dl1 mariage. ,11" flci//'i CUU!IIII, -Ceci e~t une moùification ;1 l'article ï~; du Code civil, qui a trait il la cdL'Lration même du mariage. Itéscl'vons cet amendemcnt. .1/. Pi,:i'/'c LOIl!ls. -," .Je pense qu'il serait bon de rcmplac('r, dans lc texte du président Séré de It¡v¡eres, le mol: ill/nt/ioll par celui, plus nct el plus affirmatif, de ev!o/II,:,' et de supprimer l'expression: ¡JOw' lu. vie, un peu ll',mé¡'aire . .1[. Poul .lial'Ullaille, - FOl'llwle d'aulant plus témé- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 231 LE MAillAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN rail'c qu'clIe constituerait un nouveau mQyen d'opposition au divorce, que la plupart de nos magistrats seraient t¡'OP heureux d'employer, Le lwésidellt Sér¿ de Rivicrcs. - Je l'avais adoptée dans lc but d'éviter le contrat temporaire, la « location de service » (3, Ii, H) dont notre collègue Lucien Le Foyer est pm·tisan. ,11< Hell1'i Coulol!. - Nous pourrions dire: ... et leur intention de fonder une famille. Mais c'est encore bien poncif, et assez présomptueux pour des conjoints de cinquante ou soixante ans! Arrêtons-nous donc au texte suivant: lor: maria!)e est un conlrat d'01'dre privé. Jl esl furmé ]Jill' lont acte ti où résultent l'identit,! des cOl/tractants et leur l:ololllé de .~'unÎ1'. (L'ensemble dé cet article fut adopté à l'unanimité,) foc président Sebastien-Chal'les Lecol/te. - Cependant, pour avoir des effets civils et une date certaine, ce contrat devra être transcrit sur les registres de l'élatcivil. Par cette simple transcription, nous concilierons l'indépendance des parties ct les nécessités dc l'état-ci vil. La discussion reprillc 2 février, eH ces termes: loe plÚidcnt 8Ó'é de Rívièl'¡:s.Nous avons déclaré, dans notre dernière réunion, que le mariage est un contl'at d'ordre privé. Là-desslls, on nous accuse dc favorisel' l'union libre, Je réponds à eette accusation par un mot: Le contrat est, en cffct, privé, mais la cohabitation est publique. Ce que nous voulons, c'cst un l:ontrat libre, qimplilié, d'un usage facilc pour lous ceux qui veulent fairc ICll!' devoir, lA ])1'f:siJent •.,'¡jbastien-Charles LeêVnte. - Nous sup- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE C())\ITI~ DE Rl~FOR)1E ne ~IAH(AGE ::!a;; primons la c{~rÓmonie ciyile, mais nons conscrvons tonles \t:s ¡prantics dn mariage. Nous nous préoccnpons sn<'loul de facilite!" le mariage aux indig(~nts. I.,~ }JlÓido¡1 S,:",: d,} Ilit'ih'es. Je dl'manL!c que l'ade sons seing-pt'iy{~ non lranscrit constilue une proml.~SSI~ de mariage, dontla ruplurc sans motif valable cntl'uÎnt}l'a des dommGg(~s el inlérèls au profil de la femme. 1,1: ¡'J',;s;d':'li :";"/J({s[ir:i1-Cluu!i:s J.eeol/le. - Il me SClllllle lln'îlesl i!lulile d'inst;I'l~¡' cettc disposition dans I'arlil:k (PIC nous aYOns \'otl\. La jurisp!'ndl'lIce eonsidt;rel'<l n{'ces."'i1il'cment cet acte comme la plus forte dl~s prl;sum ptions. J,f! JJi',:sidl'lll S,:¡,,: d,: Hivit"J'es. - Jc me mèlic de la jUl'isp¡'ndence, et j'ai peur qu'¡\ ces promesses ('erlains Ilwgistntls n'opposent eneore l'exception de l'ordre puLlic ou des bonnes mœurs que, du ¡'este, k Code s'absti,~nl de définit'. ¡\}. /(,'1/': de Cít(!f.'I/~JI/(:s, Cn de nos adhél'enls, :\1. FonlainL', l'é(lad.~ul' principal ¡\ lu I'r(~fecllll'e de la ~('iue, nOlls t'~crit Cl~f:j : 1.,1 nl:cc~sité d'exi;,-er la p¡'euve de l'authenticité de cet arle quelconquc, et sn. rédaction en des tlJrllleS au moins intelligibles sera une source de difticlllll~s de toutes nallll'CS, \uus avons déjà poussé jusqu'à l'extrt"me la manie de tout enregislre!', JUSqU'il l'cnregisll'(~mellt des enre¡.çistrernellts; Je gràce, arrêtons" nous à temps. Ce qu'il faul faire, c'est simplifier, écourter l'acte LIe mariage. Il est de (luarante-cill(]: ligue;:· l'Il France d de cinq lignes en Belgique, dans le I.U\l'lI1bollrn, ('1I Suis!'e et aillellrs. On pourrait I)l~utêtre demande¡' qlle racle de müriage l'Ùt sill1plrment la conslatation, par l'ofllcier de l'élat-civil, ùe la volonté de ,;'unir manife¿lée par l'honune el par la femme. '! Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:U:i LE MAIllAGE Er LE JHVORCE DE DEMAIN Le respect de la volonté d'autrui pourrai.t être introduit dans la législation et ne ferait qu'ajouter à la dignité du mariage civil )) Le JJI'ésident Sébastien-Charles L('Confe. - L'article 7ti du Code civil nous fournira la formule demandée de l'acte de mariage. Celui·ci ne contiendra que les mentions essentielles sur l'identité et le consentement des contJ"llctants. Nous pouvons reprendrc maintenant la question du domicile, que nous avions réservée la scmaine dernière. Ce contl'at de mariage devra-t-il être transcrit sur les registres de l'état-civil du domicile des deux. parties Oll seulement de l'une des parties? La transcription aux deux domiciles me parait être une nouvelle et inutile complication. Le préside'~t Sé1'é de Rivières. - Je désirerais que l'on substituÚt le mot ¡'àidence à celui de domicile. La définition juridique du domicile est exlrêmement restr¡etive. Si vous l'adoptez, vous empêcherez, par exemple, le mariage in e.drelllis el hien des régularisations; VOllS renurez la transcription impossible aux colonies. Enfin, vous conlraindrez bien souvent les parties à l'aveu de situations pénibles. Lr: JJI',;sident Sebastiell-Charles Leconfe. - Oui, mais le mot ,.esidellce cst dangereux au point de vue pratique. IJI, A 1'1Iland Charpentier. - On exigera loujours des pal'ties des preuves d'identité: carle d'électeur, acle de naissance, elc., etc. JI. C.-M. Saval'it. - Du moment oÙ l'identité est certaine, il n'y a pas de raison de repousser la substitution de la résidence au domicile. Lf? président Sébastien-Charles Leconte. - A condilion que la mention du mariage sur les actes de nais- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE C<)~I1n::DE RÉFORME Dt: MAnlAI~E ~:{ï ~anl'I.' dl.'"' partie;; continue à drc raite, ainsi que l'exige la loi (I,~ I Hm. On e'\arnina ensuiteJes cas d'oppositions llulllaria¡..;-l.': M. ,•.• ·':/msIÚ!ll-Chr¡¡·les l.ecul/lr? J'(~n demande la supprl'sslon. :11. lIe,,,: d,~ Clw('(U/Ilr?s. - ,I(~me rallie, au conti-aire, ¡) J'opinion du dol'leur Cazali~, de )(me ~l'vcrille, rn demandan t (lue le com ité retienne trois cas d'o)JJ>osition au l1lari¡\gí~ : ¡',lvarie, la tubel'clllo,;e et la fuli(~. C'est l'intl~rd d le devoir de la so(:iété de s'opposer au ma~ riag(~ de,; fous, des tuberculeux et des avaril~s. La santi\ est un bienfait primordial et inestimable dont nous IÙ\,"('n;; pas le ùroit ùe priver nos enfants. AI. (Je/w"! "~'lillle. - ~lais une loi qui interdiraitlc mal-iage aux syphilitiques et aux tuLereuleux serail un(~ loi de suspect;;. jlhll~Jlulall/t-S';gllil/. Elle entraînerait une r(':v('~lation publique de leU[' état, peu ú01icall' . .Il. C.-.JI. Sl/v(L/'i l. - Yoilà, préeiséll1ent, dl~s que;;tion~ d'ordre pI'iv(\ sor lesquelles on ne peul lt·'¡..çif(~rer. JI. /1 rll/lllld· Charpl?lllier. l'\ous ne pouvons pas inlerdire le marlilge aux phlisiqu('s et aux tuberculeux, puisque leurs maladies ne sonl pas ineurablc·s. Ji. Il(')¡,: d,: CllllV(/~Jnr?s. - Je demandll qu'un cel'tifieat dll santÓ soit exigé des conjoints allll10ment de l'enregislremen 1de lellr r.ontrat de mariage. 1\e poi n tex iger (~C r.t~l'lificat, c'est autoriser légalement la {~ontaminalion cttoulr,; s,~s con,;t'~l}uenl~csd'orel"" priV(~ <:lsocial. l,' })iÙitl,'n/ S,:/¡(/slicn-CI¡r¡J'il?s Laollle. Je suis OppOSl' au certil1cat médical, bien qu'il sail exeeIlent, je Il: reconnais, en th(~orie. D'abord, nous voulons éta- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:m LE MARIAGE ET LE IllVORCE DE DEMAIN blir un I'l\gime de liberté. Les deux ,~atégories (les avariés et les tuberculeux) que vous condamnez sont dignes d'int(·rÔl. Il est impossible de créer, dans la société, des classes d'individus qui :;eraient des parias - sans qu'il y eÙt de leur faute. Leurs enfants, d'ail· leurs, peuvent en valoir d'autres. Le Jll'ésidt'llt Sél'é de Rivi"l'es. - Il est, dans des corps malades, des cerveaux 'trÙs puissants. L'exemple de Pascal, atteint de neurasthénie traumatique, à la suite d'un accident de voiture, en est une illustre preuve. JI. Reni! de Chava.1Iles. - Mais la loi ne doit pas consacrer des exceptions morbides. I,e ¡m!sidellt Séúastien-Charles Leconte. - Un certifificat médical présente peu de garanties. Il pourra, peut-Ôtre, être obtenu de certains praticiens peu scrupuleux, même par des malades en pleine évolution. A la tyrannie des parents, il ne faut pas substituer une auto~ratie médi cale. « Si, cependant, vous étiez d'avis contraire, il faudrait que ce certificat ne pÙt être accord(\ que par trois médecins désignés spécialement pOlir cette fonction dans chaque chef-lieu, chargés d'une mission officiell,' de contrÔle, présentant, enfin, toutes garanties. !II. Octave Uzallne. - Un nouveau genre de rcvision! I,e }Jl'I:sidmt 8i!bastiell-Cltarle.~ l,ecfJlIte. - Ce serait, hélas! l'inquisition scientifique. Et ce serait bien compliqué et peu pratique. I.r! pi'ésident Sàé de Riviè1'es. - Bornons-nous, aujourd'hui, à retenir le cas de démence. « L'internement du futur époux, tOlltefois, ne saurait suffire, la loi de fH3H rendant cet internement trop aisé; l'opposant aura la charge de provoquer l'interdiction et d'y faire statuer dans le délui qui sera flxé par le jugement. » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~\Ir h's i!lstances Je l'un de nous (1), estimilut que la santl~ es'. la seule rÍt:hes::;e dont il ne puisse l~trè vain de ùem:\n,lcl' le partap;e uniyersel, on r,~yjnt. dans la s('ptièm,' rl~union, SUI·ln question du certificat d,~sant(\. Mab 'Irl1e Oddn-Deflou nous !'(~pondit : (( !lIais c'est une entra \"(~fI ue v(Jus vl)nlrz apporter au mariage, Les parlieuliel';; sont libres d'exige!' cette garantie si J,on leur semlJlc; mais on ne pellt la leur imposer. f.c lJi',:sidl~1l1 ;:),ihlls/il?ll-Cha¡'/eg !,C,:Oil/f', Dans Ull article fort sérieux, publié par la Ill!/)uc sl'iI?Jlti(il}ue, le doclcllI' Yalentino affirme que les (\poux avariés sont des épollx Je choix ... J.e (i',:sideilt J/ogllnud. - On peut dre aval'il' pendant UIH' période Je son existence, sans le savoir, C'est, du mc,ills, Ull jeune ml~de(:in très distiugu(\ qui me l'a aflirm!·~. LI' /it'hidc¡¡[ ~I;'I": de llivi':l'es. Je crois avoir trou\'!', une solution qui donnera satisfaction ;', la juste lhèse '{lw dúfenù notre ami de ChaYa!íne~. :\e retenons ancnn ca" d'oj!po~ition, Il1Ümc la dt\mence. Considérons que la maladie es!. assimilable il l'erreur sUl'la lll'rsonnp que pl'l·voil I'artide iHO du Code civil. Ainsi, nous discuterons, en même temps que le chapitre [\', quelles maladies : dl'mence, avarie, épikpsie, lulJel'l'\¡\nse, alcoo1isme el autres aussi essentielles, ppuvcnt légitimer la ùe1\1and(~en nullité ùe ma!'iage. (Le Comit(· adopta, ¡'tl'ununimill\ cetle solution). Al" /Jclli'i Couloll. - ;'\OllS ùevons t~ll('orc revenir, anjourd'hui, sur l'adoption d'une formule simplili¡'~c d'acl{~ l) (1, \1. H, de Cha\'!!¡;nes. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :! tu LE MARIAGE ET LE DlV()/lr.E /)[ nEMAIX dl> maria~c, formule flue nous fournira, ajns~ que, le déclarait, la semaine derni¿Te, le président Leconte, l'article ï6 du Code civil. M. New; de Chauagnes. - Je demande que cel acle contienne lrois menlions essentielles sur l'identité, le consenlement des contractants et le régime malrimoniaI adopté par eux. M. AnI/and Cltarpenlier. - Vous vOilIez que ('el ade soit un guide pratique du mariage. Le pl'Óident 8¡id de /liviáes. - Mais vous ne POU\'cz le rendre olJligatoire, sans quoi, vous détruisez notre conception nouvelle du mariage, que nons considérons tomme nn contrat libre et privé. ¡)f11l'~ Sr.ltmahl. Mais c'esl J'union libre que vous légalisez, avec une hâte peut-être excessive. Savez-vous qu'en Angleterre, les facilités apportées au mariag(~ n'ont pas amélioré le sort des femmes ni celui des enfants, que ces facilités ont été nuisibles aux Françaises? Ale /Iel/1'i Coulon. - Madame, en Angleterre, il y a deux modes de mariage. Or' nous n'cn voulons qu'un, nous n'en admettons qu'un, celui qui supprime les situations irrégulières! ¡,e fil'¡isident SI;)'/! de Rivières. - Ce que nous voulons, c'est élargir Je cercle des devoirs, faire tomber les (\goïstes dans le domaine de la responsabilit'{~. Le ¡Jrt!sident Alagnaud. - Notre projet de loi est tou t en faveur de la femme. " Plus nous facilitons le mariage, plus nOus pl'Otl" geons la femme, puisque nous lui donnons la possihilité de fa¡r'e enregistrer sans délai, dans le moment mÎ~me de la passion, son mariage. Par là, nous lui fournissons le moyen de réaliser immédiatement sa vo· 10uté. Et., de pl ilS, nous songeons il (:l'Î~er des droits Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE (f)~lITf: DE R¡::FOID1E Ill' tH )IAHIAGE familiaux pour tous les enfants, C'est dans cc demier but que .j'avais proposé la régularisation I¡"gal,' de l'union libre eOllsid(~rée comme un deuxième mOlle de m¡¡¡'i¡¡gr- l';g-itim,~. Ur, c'est (:e modl' que vous ;tdupte/' uniquement. Yoyez donc à quel point je suis ¡¡n~e vous: JIlllt ~GhillUl¡{. Yon:> avez autorisé lu jeun,~ fille il contrader mariage h parti!' de dix-huit ans, sans le COllSI:ntement des parents'! 'lais (:'est beau('oup trop [¡'JI. Le jl:une ;\g(: des mères iotlue d'une façon désastl'CUS2sur ¡'dat physiologique des enfants. ,1/ . .1 i ¡wllld C/uli'}Jelllici', II faut cependant, dès que le cu:U¡' parle, dès que les sens pnlpitellt, donner aux conjoints la faculté de sc marier. Pourquoi voulczvous aussi que l'enfaut soit la conséquence immédiate et obligatoíl'e du muriage? Les naissauces ne '¡erraientelll:s pas SI: produit'e seulement dans des (,(lllditions suffisèlutl's de Lonhcur? Mc l/('lIi'; COlllu/I. Jamais la question physiologique n'a ét~: ainsi discutée, rnèmc dans le dl'oill'omain, AI. 1.""/iULd Llll:UUt'. - i\ous pensons trop Ù la petiLe bourgeoisie. Les filles du peuple de dix-buit ans qui ont dps amants sonl extrèmernent nombreuses. AI" /lemi CUl/Lolt '1). - Quant à l'indieation dans l'acte dc mariag!', du régime adopté, j'estime qu'au point de vue de la sécurité des époux et des tiprs, il y a intérl:t à ce que cc rég-ime soit connu. ,J'adIlICLs, hic:n entendu, que les parLies puissent disposer de leurs biens, sous tuuLes les formes possibles d'actes I,e /'I'.'sid'~1I1 ••• ·:';/Jl/slicll-Chal'les L/'COllk. - Si, cepl'n1) Iblitiillle reunion. Hi Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 212 LE MARIAGE ET LE DIVORCE ilE DEMAI~ dant, nous ne conservons qu'un seul régime, celui de la séparation de biens, la mention devient inutile. Le pi'ésídent Sél'é de Rivières. - CeLLe mention, d'ailleurs,' est illusoire, quant aux effets vis-à-vis des tiers, puisque les actes de maria~e ne sont jamais communiqués, si ce n'est aux tribunaux de commerce. J1f" I/Wl'í COt/lon. - Il est inadmissible que les tiers ne puissent être rensei~n(~s. D'autre part, nous ne pouvons décidel' aujourd'hui quels régimes nous maintiendrons. La discussion serait prématUl'ée. Votons sur le principe suivant: On (¡noncera, dan:; racte de mariage, le régime matrimonial adopté par les époux. (Ce principe fut adopté par le Comité, sauf par le président Séré de Rivières.) ,ll" Henri Coulon. - II est nécessaire, maintenant que la première partie de notre projet de loi est à peu pr('s terminée, que nous revenions SUI' l'article t:;6 du Code eivil et que nous fassions nous-mêmes un article qui dMcnde notre projet de loi. DJ [/I'I!sidenl .')';/'/i de Riv¡'~i·es. - Je propose la sanetion de la responsabilité des fonctionnaires, bien que je n'i~nore pas que teLLe responEabilit{ soit un leurre sous la Hépublique comme sous l'Empire .. Mc !leI/ri Coulun. - Mellons que l'officier de l'état civil qui aura contrevenu aux r¡~gles posées dans notre projet de loi sel'a passible de dommages et intérds. Le ¡Jr/:sidelll Séóastien-Charles Lr;colîte. - Et s'il est insolvable? Je demande une peine plus ¡çrave, la eontrainte par corps, Me lIenri Coulon. - Mais il n'y a pas d'inùividu vél'itablement, complètement insolvable. L'article 1382 nous donne beaucoup de garanties. AI. Viftm' Marguaítte. - Ainsi, nous 1l0tLon::lentre l'amende etla pri!;ion, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMIT~: ilE ¡d:FOHME DL' )IARIAf;¡': 243 ¡JI. ()l'/llVP. U:;alln,:. - Le fonctionnnire coupable pourrait êtr(~ h[;lmé, el, il la suite de trois hlÙrnes, rl\\"O([I)(\. il!. S,:)',: d" Ifivihes. - C'est la peine civi/[ue : suspension de~ fonctions, suppression des lh'oits nectoraux, aYee appli('ution de l'artil'!() 41;;1 f'l de la loi de sursis, que nous devons adopter, Le pr('sidcnt Leconte rt"digea I'mtide .-.;uivant, qui fut voté ~l l'unanimité, moins une voix, ceUe de ~1. l'nul l\1ül'gueri Ltc : « Les olïi('i(TS de l'éLat civil ([ui aumieuf eonLrcwnu aux règes posL'es dalls les articles précéden ts I':¡unon t être frappés des peilll)s civiques Il!'l~\'ues pal' I'al'licle 4~ du COlk p{\llal, salis prt"'indice des ¡[oIlÚnagc" Pl intl~rêts dont ils s{)ront passibles à la rCl[Il{;te lIes pèlrLirs. II :II' I/"/lri L'UIl/UiI. - Illlons res le il discute¡' k ehapill'e des demandes e11 nullité de. mariage, Il I't"sulte d'une cOII\"cr:-'ation que quelques-uns d't'litre 1I0llS ont tenue avant séante, lllIC vou:; scriel. disposés à I'ail't: des maladi()s ¡[•.s (;as de di,'or(;e. Ain~i, IIOUS supprimerions ()ulii)l'cmentl(' (:\¡¡¡pit¡'e IV du Code civil. I.e lJ/":sid"1I1 .'1,:"t! d,~ Ili¡;i,~,."s. - J'avais demandÓ, la s{lmainc dC1'Ilière, que la I!1nl;1l1i0 ft'tt ilSsilllilabl(' ;\ l'e1'l'eu¡' SUI' la pcrsonne pré\'llI~ ¡;ar l'¡lrtid!)IHO du Cod!) civil. Bcau(;()up de cas ùiflicile" Ù faire admdtrc l'our obtenir le di\'orec, I'alcoulisme, pitr ex Cm pIe, pourraient l("gitimel' la demande en l1ullilt; d,) mal'iage. A l'artide IHO, j'ajouterais le paragraphe suirant : « Est i\ssimilée à rerreur sur la personne, l'errCIll' SUI' la santé de la persollne. Le mariage pourra ètl'() ;llla(lu(\ pal' celui qui aura épous() fi son insu un individu atteint de maladie eonstitutionnelle ùe llatu!'e Ù ('mill'l'lll'!' ou il vicier la génl',ration, et notamment d'impuissance. de démence, d'avarie, ù'épilepsie, de tuhe¡'('ulose ou ¡['al-o coolisme. "1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2·H L~ MARIAGE ET LE Dlnll\CE bE IJEMAIN Al" Henri Coulon. - Je crois qu'il est dangereux d'étendre ainsi les nullités du mariage. Les etlets de la nullité sont plus préjudiciables que ceux du divorce. Aje lJertault-Ség!tin. - Et, notamment, pour les en· fants qui en pâtissent. A/me Oddo-lJe/loll. - De plus, le projet de M. Séré de Rivières laisserait une latitude énorme et dangereuse ù la jurisprudence. Le jm;Údent S'!ré de Rivières. -- Hemarquez, cependant, que l'action en nullité n'est plus recevable au bout de six mois. ,Il. A ¡'/Jlal/(l Charpentier. - C'est lrop ou ll'op peu. Le président Séúastien-Charles Leconte. - Je l'am propose ce texte transactionnel, qui me paraît moim dangereux : « Est assimilé il. l'erreur sur la personn!', le cas ail i serait l'CI~O[HlU que l'un des conjoints était, au mamen! du mariage, en ¡\tat de démence, ou atteint de syphilif. eontagicuse, ou úe tuberculose également contagieuse ou d'épilepsie, el, dans ces demiers cas, a dissimulé Së situation de sanlé à l'autre conjoint. » Ou bien, supprimons toutes les nullités, el réservons· nous d'en faire, le cas échéant, des ,'auses de di·, vorce. Le président Sé/',: de Rivières, - Vous élargirez diffi·· cilemenl le divorce à ce point de vue. Et vous VOUi; heurterez pareillemen t aux difficultés medicales q u(~ vous redoutez. Ale Hel/I'i Cuulon, - C'est que vous considérez les lois du divorce telles qu'elles existent ,~tnon telles que nous les ferons. Le ]m'sident Séúastien-Charles l,eeOllle. - La nullitti est une affaire du moyen-àgc. M. Léu}Jold 1,ucuw·. - Qui :sent l'Église! Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia /,~ !!1'(:Sitll'lI/ :.•;,:/'1: d~ /(¡1!ii!j'e,~, Vous la I'epoussrz pnrce I}lWvous y voyez un pi¡~ge catholique! JI" l/1'IIi'i ('oulon, - La nullité n'est qu'une for01ul(' : Oll ne prul r01pt\('hrr par un mol un fait. I.~ !l}'Ilsid"ilf 5';':"'; d,' Rivi';"I'S. - AlOI'';;, maintenez lout au moins I'oppo;;ition, en l'as de ù(!mencc, t('lle quI' nons J'avions vol!;(~il y n quinze jours, " Le lomill' adopta celle solulion et termina ainsi la pl'emil'l'c pal'lic de ses lrdvaux, dite de cc J'entrc"e dans le mariage, " (Juelfjucs jours apl'!'os le votr de ce projr.t, nous rc'.'I'lmes, d'un cc vieux petit emplo)'¡\ de I'état-ci\'il ., I'inlt;r('ssant(~ leltrr. suivaule : cc ¡;arlid,' U de volr(~ projet dl' loi me parait mèeonnaill'e ll's vl'rilaLI!'s iott"rds d'une classe de la population appl~lée ¡'¡ devenir de plus en plus nombreuse, crlle des prol(\taires libre-penseurs qui ne frl'ollt appel ni ail milJisU~rc du prl>tre, ni à celui du nOlnir(' pour sceller Il'ur union, cc La plupart d~ ces bl'U\'cs gens sont incapahles de rédigcr I)UX-II1¡\mcs, avec rcxaditllde d(;sirallle, le contrat rri\'('~ visé pur "otrc artieIc !l. ()u bll'lI ils s'aùl'csset'ont à un intermè<liaiI'c qlli sc fera paycr', 011 bi\~1lil,; 1"Lablironl eUX-lI11\mesun document informc oÙ seront estl'Opi¡'!üs leur dénomination et ('¡dIe de Iellrs par¡'n ts el que la mairie ne pourra pns \'alablem(~n t trans('l'ir(~ , \( I'lIisquc celIc-ci doit intervenir pour authenliqurr le conlrat privl', ne serail-il pas pllls simple et pllls avantageux de donncl', à ceux qui le d(;sircnt, la f,wultÚ de faire directement cnre~istrer racle de lellr mariage sur les rr~i:'iirCs de Jï1at-('ivil, aussi Rommairemf'nl et Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2411 LE MAI\lAGE ET LE nH'ORCE DE Dl':MAIN aussi simplement que cela sc passe pour les naissances et les dúcès '! « Il suffira que les parties, entièrement maîtresses de Jeurs jou\' et heure, se présentent quand bon leur semblera, munies d'actes de naissance délivres gratuitement. Pour peu qu'on se décide à mettre en usage dans les villes populeuses des registres ad hoc, imprimés sllivant une formule concise, l'acte de mariage sera dressé séance tenante, valablement et correctement, en cinq minutes, n'ayant occasionn~ aux contractants qu'un unique et bref dérangement, alors que la procédure, en apparence simpliste, instituée par YOS articles ~~cliO coùterail, dans la pratique, aux pauvres gens il. qui je fais allusion, plus de démarches et d'argent, pour ,¡l'river à des actes dans lesquels foisonneraient les erreurs si préjudiciables au public toutes les fois qu'il y a il.justifier de son identité l'OUI' des questions de succession, de caisse d'épar~ne, de pensions, de posle, d'inscription sur les listes électorales el tant d'autres dont je vons fais grÚce. « Bien entendu, les personnes qui prN¡'reraient s'en tenir à votre système en auraient le droit. « Les futurs époux auraienC la faculté d'opter entr(: deux procédures déterminées, ru ne par vos articles H et 10 et l'autre par un article supplémentaire à trouvel' et dont voici l'économie: « Le contrat privé prt\vu par l'article H et la lranscril> tion ,'isée par l'artide 10 pourronl être remplacés, a, gr(j des contractants, par un acte dressé par la mail'Íl: sui\'ant une formule sommaire sur la production dn leurs actes de naissance, « CHÉHET » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE C{)MITI~ liE Hf:rOH~II::Dl" )I.\HIAI;E 24 ï Est-il besoin de dire (PW nous nous f'onformÙmes à ces justes i)bservat ions. 1\1. Pierre Lou)'s, rl'lpnu Ù cdte épo'_lue par les ('I;pNitions d':11J/lIu¡{il'~, à !'OlJl!ra-CumiIIUI\ nou:-; "'l'ri\'it I"gakl1leut: « ~i j'ayais élé prést~nt, j'alll'ais disl'uté (:I~l'tain('" dispositions des arLi"¡I~s l, J etl:1 dn projd puIJlit\ el' mal in. « A di:..:-huit aus, un jcUlw homllle peul. êtrc liecncil~ (~s,lcllre:i eti's-..;('itmec" d dc\'euil' éducatellr. Au lllí'nlt' Úge, il prut s'cngagel' dnns l'al'lnée ~ans le e(Jf¡senll~lIlent de ,;on p'\r(~ et den~nil' rapidement sous-ofliL'ier. Mil~ux cncore, h dix-sept an:o, il peut I"!re 1I0Illm:' aspirant, c'cst-il-dire officiel' de mal'ine ¡j'en (rIHI\'C plusieurs expmplt's dans la ùernii~re lisie nayale\. Dans un combat, I~Ucas de mort fIe se,; chefs, il l!l'end le commandemcnt pt peut envoyer à la mortlout un I;fj\lipage ou l'aire fusilll'r Ct'ux (lui ne se haltl'aieut point. Il semble qu'il y a là uue responsabili tl~ publique singulii'rel11enL pllls gl'a\'c qlle la I'csponsal¡i1itl: prin;e qui rt"sultcrait lk son f;tahli,;sell1cnl par mariagl'. " Sans 1ll1'me aecordpr Ù la jeunes~e aulant de ('onfiance qUI: la mariul' lui en ll;moigne, j'aurais demandé qu'onli:\;\t il di:\-hllit ans I'Ùge auquelun lils pl;Ut contrader 11Iéll'iagr "ans ln eonsenlement <le sa mi~re. " En (:'~ qui l~onc_nrne l'article I:l, je ne lll'l'xpliqlle pas pour'luoi on a distingué pal'mi toute" ks sl'ctions de la palhol(lgi(~ les maladies mentales l'OUI' l<>s laisscr soulllise,; il l'opposition, Cc sOlll jusleml~nt cnl¡'~s que j'aurais 1'~eartl~I~Sentre toutes, ear si llOU~ sa\'ol1s tr(:s Lien cc quc (:'est qu'un phlugmon ou qu'uno tllherclllose, nous ne savons pas du tout cc que (:'(',;t quc la dl~_ menen o II la manie. ;':ous ignorons j use¡ u '¡), l'esse nec même de la force nerveuse et il plus forte rai;;on la na- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 24R LE ~IAHIAGE ET LE DI\'ORCE DE DEMAI!\' turc de ses maladies. C'est le pôle inconnu, la terrl~ inexplorée de la médecine, et nulle part les erreurs d,' diagnostic ne sont plus faciles ni plus fréquentes.Il faul bien admettre qu'un fou qui trouve à se marier est UII homme dont la folie est au moins douteuse. L'article 13, s'il est adopté, aura pour conséquence les jugement~ les plus iniques. Qui veut noyer son chien l'accuse d,) la rage: qui voudra garder sa fille l'accusera de folie, et on entcndra développer de:; syllogismes comme ce· lui-ci: « Ma fille possède 500.000 francs. Elle épouse un jeune homme qui n'a pas le sou. Donc, elle est folle. l Et hien des tribunaux jugeront ([u'en elTet cette jeun,: fille est folle. « PIERRE Lo¡;ys. » L'application de l'articlf> 1:1 n'aura pas dc telles con· séquences, puisque l'opposant, comme nous l'avons vu. sera tenu de provoquer l'interdiction du futur époux. Des obligations qui naissent du mariage (1). Le ¡m:sidenl 8¡:baslien-Cha1'les Leconte. - Je propos? de remplacer le chapitre V du Code civil pnr les articlc' suivants: 1. Le mariage, au regard de la société, n'a d'autre fin que la fondation d'une famille, l'entretien et l'éducatioil des enfants. Il. Les deux époux ont des droits et des devoirs iden· tiques et ~gaux. Ill. Ils se doivent mutuellement fidélité, secour". assistance. IV. La nécessité de l'autorisation maritale est supo primée. , \, 1\" réunion, O mars i!J06. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO~IIT1~; DE RÉFOR)¡r; ()I' MARIAf;E 2i\l \" Les époux doivent nourrir, entretenir et élever leurs enfants, Les :\rtieles 20~;il :!ll du Coùe civil sont maintenus, Permettez-moi d'exposer mes motifs: Le mariage serait inutile si les enfants naissaient sans l'intervention de l'acte sexuel. Le mm'iagn n':wrnit aucune raison ù'totre si les (mrants, il l'llPurc de leur naissance, étaient tous neYt'~s et maj(~lIl";, Cl! (~tat de Sl~ cOlldllirc. Dans la situation actuelle de la France et de la société fl';¡,n~'aíse, le seul point important ('stla crise de la nalalil('~ [\¡;~raYl':c par la mortalilt', infantile, ell'('ducation SI upidc donn¡':e aux enfants qui naisspnt encore, aux pllls l'al'es survÍ\'ants, La France est mourante. C'est dont: au point de vue dl~ l'enfance et de l'éducation (¡., l'enfance qne nous sommes oblig(~s dc consi(\lor'CI'le m:lria¡'::l', AF I1"l/ri ('OU/UIl, Le mariage n'a pas pOUl' lin ('xclUSÍ\'I,' Ùï'!eYCl' J(~S enfants. Les époux s'associent, dans la S()('i01l~,J'abord p<llll' ('rl:'cr UIW forr'c, V" soli .r Ir. l))'f:.~id"l/t .'¡:f¡u8Ii"Il-Clwl'les,!.eclIlllr.. -- De toules fa~ons, il est inutile d'introduire l'U})IOU1' dans le marí[\~c Ip~;)l. Cccj est une affaire de mœnrs, cc n'c,:t pas une ajruil'l~ dl' h\¡;islation. Il faut f.wiliter le mariag-e, parce quc l'union liure est g(~lIl:'l'akmellt ioréconùe, et que ses produits sont souycnt inféricurs, Ù callse des muuvaises conditions de leur {,t!\I(:atÍon. Il l'nut donner aux deux épollx des droits égaux. Ils ont, eu ROll1n1l',d¡\jà les mêmes devoirs. En l'éalitl\ nous nc ferons que sanctionner cc qui existe déjà dans la pratiquc de la vie, Dans tou.; les ménages, ("cst le plus énergique, ¡:'est I,}mieux adapté aux circonstances de la vic qui com~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 250 LE MARIAGE ET LE DIVOHCE DE JJM1AIlX mande. Combien de femmes dirigenl, le ménage 1 com bien de femmes le font vivre 1 •. JI- Henri Coulon. - Je voterai vos articles 2, :l et il. l.:article 4 est inutile: la suppression de l'autorisation maritale résultera de nos votes ultél·ieur¡.;. Toutefois, je remplacerai, dans l'arlicle 3, le mot secours, qui a un sens charitable déplacé, par le mol (!id~. En outre, je demande le maintien de la pension alimentaire, dans tous les cas, à titre de garantie entre les memhres d'une même famille. C'est un lien, un témoignage de solidarité que nous deyons conserver. ¡}J. A rmand Charpentier. Encore faudrait-il savoir jusqu'où s'étendra la famille. Je limite¡'ai l'obligation de la pension alimentaire pour les ascendants à leurs descendants. M. Victor Afarguerilte. - En d'autres termes, à la fa·· mille directe. JI. Neill! de Chavl1gnes. - Les enfants ne devraient être tenus de faire une pension alimentaire à leurs pa· rents que lorsque ceux-ci auraient rempli vis-à-vih d'eux tous leurs devoirs, c'est-Ù-dire les auraient nour·· ris, entretenus et convenablement élevés . .fe vous soumets donc le texte suivant: « Les enfants doivent des aliments à leurs père t t mère et autres ascendants qui sont dans le besoir" lorsque ceux-ci ont rempli il leur égard les obligatior.s prescrites par l'article 20 ,) (ij. M. VicIo;' J/argllCl'itte. - Ceci me paraît assez jusle. Tant de gens abandonnent leurs enfants et se perm<.ttent ensuite de leur réclamer des subsides. Jle HCllri Couloll. - Les enfants doivent toujollrs soutenir leurs vieux parents. w 1) \'. notre projet d"¡oi, d(lns l'Appendice. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CO:\IITE DE R(:FOR)!E nr MARIAGE 2:il AI. UO}lnld Lac(Î1!1', Vous posez là un principe hirn dangel'eux . .I!. L/lÓc/I Le Fvye)'. - .le voudrais que l'obligation ùe nourrir les enran ts résull<it, non pas du mal'ia¡;e, mais du fail seul de la paternité. JI. UO}JUld l,ac01l1'. - Je suis tout il fait d'accOi'd avec M. ùe Chavagnrs, mais je pense qu'il serail hon dc remplaeer, dan::; ::;on article, la conjonction IOI'sr¡w: pal' la IOl:lItion " moins 'Ille, qui caraelél'ise mieux fe cas ù'exccption dans lequel nou::; rangeons les parents indigne,;. JI. 1 ï"IUI' Jlrn'!/uel'illr'. -- J'estime celle restriction indispensahle, Np /lr'Ill'¡ (,1/11011, - Mêmes indignes, les parents ont droit allx aliments! .1/. /1: /iI'hidf?lIt ."\';/J(lslien-(,'/wrles lA!<,olltr', Le texte ùe Chavagnes ouvre la porte à l'arhitrllirc des juges . .11.r"o/)old I.rtWllI'. - !\lais si vous ne faites pas la l'l'striction (IU'il nous propose, Ir:; jU3es, par at.lvisme, seronl IOlljo\ll'S l,'nlt'~s de (Ionnpr raison aux parents contre l,~,;enfants, M' I/"I/i'i ('''¡¡{U/l, ::.i la pension alimentaire n'cst pas foul'llie par la famille, elle devra l'être, par la soda!;. JI, Uo}¡¡¡ld 1_llcow', - Pr(~cis6ment; la société s'oc~ cupe aduellcrnent du sort des "ieillal'ds; ("(',;l bien le momenl d'¡¡lll'ger les charges familialrs. JI' III'lI/'i Coulon. - :\lais il y a Ir ca,:;des parents qui n'ont p" éll~\'er leurs cnfanls. JI. lJ'o}iIIld 1,lu:ow'. - .'ous pouvons « adoucir ", si vous le voulez, le tex te de 1\1. ùe Chavagnes, en spécifiant quu les parents ne pourrontl'éclamer une pen:sion alimcnlnil'e s'ils ont manqué manilestellle,1l el volulIlairement aux obligations prescrites par l'arlicle :W, BANCO DE LA REPUBLlCA IlIlIO TBCA lUIS· ANGEL ,,~NGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 252 LE MARIAr.E ET LE DIVORCE OE DEMAI'í • Le Comitt\ vola à l'unanimité, moins deux voix, celles de Mc Henri Coulon et de M. S .-Ch. Leconte, l'article suivant: .11'1.21. - Les enfants doiv~nt des aliments à lr:tIí'S p"l'e ct I/u'rc cl nntres rUI:cndants qui sont drms Ir:br:,win, rl muills '¡lU! rcu,r-ei aiclll manqué manifestement et VI)· lonlai/'Clllent au;r obligations prescrites par l'artide .'20. La pension alimentaire en faveur des beaux-pères et belles-mères, que prescrit l'article 206 du Code, rencontra peu de partisans. M. Lucicn Lc Foyer. - Voyez la situation d'un individu sc mariant deux ou trois fois et ayant, de cc fait, plusieurs beaux-pères et belles-mères h entretenir! ,1/. Sébastien·C harles Leconte. - Ce qui est fâcheu x, c'est que nous ne puissions légiférer sur les beaux-parents et leur interdi¡'e taule action sur les ménages, Sans les belles-m(~res, il y aurait P'3U de divorces. M" lJrll1'i Cl)uÚm. - Puisque vous avez créé une exception pour les parenls indignes, vous devez en étahlir une semblable pour les enfants ,!galement indignes; sinon, la réciprocité ne serait pas égale. AI. Fielo/' Margueritte. - Quelle que soit l'indignité des enfants, les parents en sonl toujours responsables. Mais les enfants ne sont pas tenus à la réciproeité. M" flen/'i Coulon. Hemarquez que, au sens juridique, le mol enfant ne comporle pas de limite d'âge. M. [ucicn ¡Je Foyer. - Il serait bon de limiter, pour les parents, l'obligation des aliments, à leurs ènfants majeurs ou ('mancipés, pour faire contraste avec l'article iO qui concerne les enfants mineurs. 11faudrait encore excepter lous les cas oil les enfa'! (~ refuseraient de travailler. ¡)J. ViclO/' .1fl1l',?llel';lte. Ces cas de misère volon· Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia tail'[~ ~()nt pr(~vu~ par sul'fil',l de ll1aintcnÏl'. l'article ::WH du Coue, qu'illlous Du second mariage (1). JI. 1.';"}Juld LUf'fll/i', 1\OI1S ne pouvon::;, pui::;quc nou~ accordons aux époux des uroits l'gaux, interuire Cxchhi\"emcnt il lu femule, comme le faitle Code ('ivil, d(' se l'l'marier, peudantles di, mois (lui ::;uiventla di~solutiofl (rUll premier mariage . .JI. O"¡I/VI~ C~IIIIII'~. Il ya cependant, Ù. cc point (k vue, cntre le,.; époux, une ditrérence d'ordre physiologique dont nou,; devons tenir comptp., JI" 1Ie1/I'i Cmt!o,l. - L'article ;H~ du Code civil J'l'~pond il bien des olJjnction::;, ('n spécifiant que le mari poul'l'a d¡\savouer l'enfant s'il prouve que, pendant le temps qui il couru depui::; le Iroi::; ('entième jusqu'uu cent qll;¡tre·vingtii~mr. jour avant la lIaissaflce de l'enfuut, il était, soit par cause d'éloignement, soit pal' l'ell'et d(' C¡UClqIW accident, dans l'impossibilité pbySiqUI~ de cohabiter uvec sa femme. I,e 1)i ,;.,idel/l S':/Jflslir:lI-f'lwl'lcs '-CUir/t". - ün évitera toutes le,> causes de con testatlons, en main tenant le délai (IC' di).; Illois, JI" 1I"I1I'i "'uuloll. - :.'Ious pouvons respectel' j'¡\galité Je,.; r!l'oits des époux, et maintenir nette la situation Je l'enrant, en disant : Les deux (~p(Jux ne IWuVI~nt contractcl' un nOllvcau milr'iuge qu'uprès dix Illois révolus, depuis la dissolution du mariage précCdcnL JI. fJcI'wl~ "~(l//JIe. Je fcrai observer au Comité qu'avant la dissolution du mariage les époux ont pli vivre séparé;;, IY. l~' l'nmiun, !ti lllal', l~IOti. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2:;4 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN M" IImn'i Coulon. - Dans le cas d'accord entre eux, le délai serait supprimé. M. C.-M. Savarit. - Et si l'un des conjoints est mort? JJe Henri Coulon. - Deux hypothilses peuvent seules se presenter. Dans le cas de divorce, il est indispen·. sable de maintenir un délai. Dans le cas de mort, il est tout au moins décent ùe simuler une certaine douleur ... Du reste, l'accord peut ètre testamentaire. La séparation de biens obligatoire (1). JI" /lei/ri Coulon. - La femme est apte tI administrer ses propre~ affaires, et même eelle~ de la communauté, c'est ce que nOlls prétendons. Les modifications des conventions matrimoniales qui rt\gissent le mariage pourront à elles seules le rendre ce qu'il a ¡~Ié et cc qu'il ùoit être. Il ne doit resler que ùeux r¡'gimes : le rl\gime de la séparation de hiens, comme régime de droit commun, et la eommunauté univer~elJe. JI. C.-J/. Savaríl. - NOUf; devrions scinder le régime de la séparation de biens en deux parlies. Dans beaucoup de cas où la femme, travaillant avec le mari, n'a pas de salaire propre, il sera très difficile de fixer la part de l:hacun . •U· 11m/ri Coulon. - Mais chacun contril.me aux charges du ménage suivant sa capacilé. En Angleterre, la séparation de biens est absolue, même pour les cul· tivateul's. JJ. C.-J!. Saval'il. - J'admets la séparation de bien!; tolale avant le mariage et la communauté d'acquèt~i pendant le mariage. M. L"opold Lacou/'. - Comme il n'y a pas d~ bien~ (1) 12', {:l' et H' réunions, mars 190/;. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE COMIT{; nE RJ~FOR~IE nt: MARlAf.E 2:;,; avant le mariage chez la plupart des époux, la I))'Opositiun ùe ~1. ~avarit esttdle que le régime réel de la pluP¡¡¡'t Je::; époux sel'ait CII('OI'ela eomrnullaut(\ CI) qui ne rnodilicrail en I'ien la loi actuelle, .I!. (:.-.I!. S'II:r!l'il. l'OUS pourrion~ trouver ulle fOl'lne nou\elle Je communauté où le mari serait simplement administrateur des biens. Cdte propusition dL'chain" une véritable tumpd(l. Fl'élllisi'el de joie et. .. d'donnement, ,', fl"lIlillbtes! Tous les reprb;entants du sexe répnté fort (dont !lIme Odùo-})cl1oll cOlllbat si Ùprewen t la prépondérnrl('e) protestèrent avec indignation contre celte nouvelle manii're de perpétuer la puissance l(\;ale du mÙle. Des exclamations sc croisèrent, dont il fut impossible de notel' les auteur,; ; « Cntelrégillle serait ulle nouvelle source de procès! - La femme, éternelle victime, ne pouI'l'ait sc raire rendre justice! ... J) I_,~ }}/'I;sidelll S,iúaslic¡¡-Chal'les Leeollle. - .Iamais la loi lI'est appliquée llans l'intérieur du Illtinage, Celui qui sera Ii' plus apte, administrera la comIDunauté. Chacun gardant ses biens et ses gai ns, le partage ne se fel'a qu"~n ('as de dissolutiun du marillge. MIIIC ,I-;';v'!l'ille. Peut-être pourrions-nous créer un régime provisoire restl'ietif pour les cinq prùmières années de mariage, les '\poux deyenant libres ensuite de choisir une nouvelle forme de répartition des biens. Au début du muria~e, la femme donne ses biens avec trop de facilik Au bout de cinq ans, elle saura mieux cc qu'elle fait: précaution d'autant plus utile que Llge du mari,.lgc est abaissé il dix-huit ans. M. C.-lJl. 8avm'il. - Nous pouvons dire (¡ue lorsque les époux se marieront ayant l'âge dtl majol'ité légale, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~'J/i LE ~IAllrA(;E ET LE DIVORCE DE l)E~IArN c'est-à-dire avant vingt-et-un ans, le régime obligatoire sera celui 'de la séparation de biens. 1111111: 8,;verine. - Il ne faut pas craindre de restreindre la liberté on matière d'argent. C'est une façon d'empêcher les gens de se ruiner. D'ailleurs, chacun pourra toujours échapper à cette restriction par des dons de la main ti la main. ¡lI" lIelll'i Coulon. - A mon avis, une semblable restriction doit avoir pour corollaire la liberté du choix des contrats pour tous ceux qui ont dépassé rà~e de ringt-el-ull illlS . .11.. \ ¡'IIl(llld Cltw'JH?l1tiel'. Les conjoints auronl-ils le Jl'oit Je changer leur contrat pc,ndant le mariage '? ,lI' IIc1lI'i Coulon. - Évidemment. Ce droit existe déjà dans le Code allemand. Le¡J,.ésident Séóastien-Charl"s J.l'collte. - Je demandE que la s(;paration de biens soit obligatoire dans tous ICE cas, Si \'OIlS la laissez facultatin:, ello paraîtra injurieuse aux époux; elle ne sera pas appliquée et l'on retombera dans la commllnaut(! réduite aux acquêts avec tous les avantages réservés au mari. JI. LI/cien Le Fuyel'. - J'estime que la séparation dlO biens peul êlre le rf~gime légal, mais no doit pas étre le régime unique et obligatoire. Notre projet de loi, libé· l'al en ce qui concerne les personnes, ne doit pas êtrE dra-conien pour les bicns. Nous devons tout d'aborè. adopter le prindpe de la liberté des contrats, puis élablir un régime transitoire, enfin préconiser de nou .. veaux régimcs libéraux. ¡l/me Sévaine (riant), - Cet homme parle bien, maÜ, c'est un Gir'ondin! LI? lJ1'f!sid'>lIj Sébas!ien-Cha1'les Lecon!l? - .le vom propose le texte suivant: Le régime légal obligatoire dl mariage est la séparalion de biens. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE CmllT(: Dr. RÉFORME nt; 2:iï MARIACE (cê texte n'obtint, tout d'abord, que trois suffrages: ceux du prb;idellt Leconte, de Mllw Sl\verine et de M. de Clwvagnes.\ Jfllw 11 ci'il rie ••.• ·aiJlle-CroÎ.t'. - .Je pense que nous devrions adopter le texte du Code civil allemand . .1/. I.Hcien f.r: Fayel'. - Le Code allemand s'est {~vidClIlment préocl~upl\ des droits des ticrs; une clause ilnalo¡:.ue dOIt être l:ontcnue dans notre article. Il csten('tll'll l\vidl'ul r¡ue) lorsqu'une madi [icaliou <:ontl'LlctueIle aura llcu, le,., 111\:lllCSformali ll's qui ont accOIllpagnê le lll'l:millr I'outmt dl'vront accompagne]' le second. JI. L'. ·.J/. Sllw,.il. - ASSUrl~lIlent,puisque k" I'ontrats non enregistrés ne sont pas opposables aux tiers. l'lais II' eIJapilI'c ¡";l-néral ùe:-;contrats, tel qu'il est dauli dans le Code, l'st parfaitl)ment applicahle aux contrats de Ill¡lria~e, J/. J.lici'-n Lr; Foye,.. - Il nous suffirait Je conserver l'article 13Hí, en le modifiant de la fa~:on suivante: « La loi. :-;ous les ré,;e~rves ci -dessus, ne I'l'gi t l'a:-;sol:iation conjugale, quant aux biens, qu'Ù d{:faut de conventions sIJl~ciales, que les vpoux peuvent faire comme ils le ju~unl il propos, pourvu qu'elles ne soient pas contraires au principe de l'égalité des dl'oits entre les époux. )) I.:(~llefoi:-;, nous étiuns en possession d'hne formule Ü pCIl pl'i:s d(Wniti\'e. Mais les avis furent l~ncore si parlahl':s qu'aucune majorité ne parvint il s'affirmcr dans l'un al! l'autre sens. ,\ cd instant, rl:ellement psyclLOlo¡¡;ique, l'II' Coulon entra en séance, s'informa etlll'il la parait : .Il" ¡hl/ri COU/UII. - Je n'admets pas la liberté des \:onven lions ('n mntiilre d(~con tl'Ut de mariage. ,Je pense que l'union moderne implique nécessairement deux formes de contrat.s ; la séparalion de biens avec la capacité civile f7 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2úH LE MAHIA(;E ET LE DIVORCE DE nEMA]:\" complète de la femme, telle qu'elle r(;sulte de la loi de t893, et la communauté qui deviendra universelle avec certains tempéraments donnant à la femme la véritable place qu'elle doit avoir dans le mariage, au point de vue des biem;, sous ce régime. Je supprime donc la communauté réduite aux acquêts, le régime bourgeois par excellenc(~, le plus dangereux et le plus inJuste; le régime sans communauté, fort peu mis Cil pratique, et d'ailleurs sans intérêt; et le rl'gime dotal qui, pm' l'inaliénabilité qui y est attachée, porte nlleinte Ù un principe fondanwntal de notrc Mat social, le principe de la libre circulation des biens. Cc son t les mœurs que nous vOlIlon~ réformer par la loi, et nous repoussons pour l'union des sexes ces calculs et ces marcha·ndages qui sont le résultat du régime actuel. Je ne puis donc approuver la liberté des contrats, il caUSI~des dangers qu'elle comporte. M. Lucir!/! re FOYf?r. - On peut faire cette objection pour toutes les libertés. Me Hel/ri Couloll. - Je renoncerais ml~me Ù la communaulé, pour ne conserver que la séparation de biens, à l'exemple du législateur anglais. Cdui-ci a procédé pour les inll'rds des femmes mariées avec une audace extraordinaire. En quell[ues ann(\es, l'épouse anglai~e a vu établir la séparalion absolue de ses intérêts pécuniaires, abroger toutes les conséquences de son incapaeité et proclamer son l'mancipation dMinitive. DClmis la loi du t"l' janvier 1883, le régimc de l¡¡ loi aI1glais(~ esL eelui de la sl\paration de biens, Rvee la complde eapacité ciyile de la femme. L'Angleterre ne s'en lrouye pas plus mal; voilà un exemple encoura.geant pOUf la réforme que nous sollicitons. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Mi/U' .1 uril dl] ,""uin/c-Ci'OÍT. Je d{~sirerais savoir :-;i, :-;')U5 le r0gimt: dl) la s('paratioll de hiells, la C0Il1Il111llautl' (I'acquùls SITa supprim0e. Si l'r."valuation du tra~ vaild(llncstique de b. femme n'est pa,; faite, (lue dltlyicndra :,on dl'OI't en l'as dl' dissolulion du IIwl'iage '! JI, I,tu'il'/I ,-" FIi!JCi', - Celte l)valual ion pOUl'raill~tre faile l'n prenant la moyenne ùes gaills d'une 1Il0uagi~re accoll[lli,;santle llll~!lle travail. 11/111'5 .Ic,'il Je Suill/l'-CI'vi.1:. Ce serait ravalel' la femt:}(~ au niveau d'une domc,;lique ou ù'uuc sa]¡¡ri(~e. J/III'~ :"¿ue)'inl?, - Ce trl\vaillll) hl femme puu1'l'ail dru cons:J0re COlilll1!: l'r.':quivl\lenl de la Tl1oilir." uu du tiers des ¡.:aills Jl¡ mari, J!"/<, ,lcl'il ele ."I(i/l/,:-Ci'uÎ.L La felllllle du peuple sel'a dl~ plus en plus mallleUr(~llSe si son mari a conscielH'c lfll'il la paye. 11 ~. a ()ll h'ance, d'après les statislicllIl'S du ministi'I'8 du CC>lllmert:\', {íO pUll!' tUD des femmes qui SUlIl uLli¡..;0es de sU)¡H'nil' Ù leurs ¡¡esuins. 01', celles lie ces femmes qui ¡ICeOlllpli"sClll daus leur ml'nage un elk['l permanent, cOllll'ioucnl ;'¡ la l)l'ospérité ùe la famille. 1/ y a licude I(~ul' en tenir compte en cas de liquidation des Lien~. JI. J. ]IJs"}JIt-/(I'illl1ld. j)'autnnt plus (IUl', Jans le peuple, hil~n souvent, la femme esl la cou~ciL'nce du lo¡.;is. Ji. ~ïcl'"' .1/1//':/III'/'iIl15. -Ct'pendant, lor;,qu'uno felHlIle esl dépensière, il serait inj uste d'obliger son mn['i ~t un pal'la¡.!;t~. lVII,,! •.1 c/'il dr: ,'·ailllc-Croi,~:. -. La femme P(~utl'lrc pare ilIl'JI¡ C n t Jr'·,,;("C l'al' son lIlari. ::;'ils ne s \'ulenùen l point, ils divurceront! A/. . hiera S,;/I(ISlir!l!-Cltai'les nlol's d'une amende I.econ/c. -- Le divorce sc dOllle l'lus ['i('be. pour le ('oujoint Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 260 LE ~IAHlAGE ET LE DIVORCE ilE DE~IArN !ri. C.-J!. Savaril. - Voici, je pense, un tex.te conciliateur : cc Dans le cas oÙ aucun élément ne permettra la liquidation des biens, celte liquidation se fera par le pal'lage (;gal des acquêts entre les époux ... » jJle Henri Coulon. - Des b('néfkes réalisés pendant le nwringe, et non des acquêts, et il moins qu'il n'y ait eu quelque stipulation contraire. (Le ComitÚ approuva à l'ullanimil'~ les al,ticles du chnpih'c n de son projel de loi.) JI. S,;bllslien-Charles lceollle. - Ainsi, IIOUS avons termin(~ l'examen des régimes matrimoniaux.. La discussion de toutle fatras du Code, y compris l'incompréhensible pz'éeiput convcntionnel, nous est épargnée! La suppression de tous les régimes autres que la séparation de biens, entraine, en efld, l'abrogation de cent quatre-vingt-quatorze articlcs du Code civil. Quel éclaircissement el quel allégement ~ On no verra plus soixanl¡J-huit procès en séparation de biens inscrits au l'Me d'un Iz'ibunal, pour un geul jour. Seuls, les notaires nous maudiront... Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia CIIAPlTlŒ LE MARIAGE ilE y IlE)IAI:'i cc Ugalernent, en l'an de ~r;îce HIOí et après la f;éparation de I'Églisr- et de J'f:tat, notre mal'iagn fl'¡¡nr-ais demeure anlTÓ à l'indissolubilité catholi([lle, Le di\"orcc Of!'l'!)le mÔme i~nominieux spectacle de Loueuse procédure, d'incroyahles délais ou la facilit(; comique ùaecards consentis, L'incohérence des tribunaux et des ('ours ri'¡z;ne aussi despotique, La récon('iliatio!1, ce pit'ge il loup, agrippe toujollr!> les imprudents, Les séparÓ;.; lh~ l:orps oppriment de leur intolt)ranc() j'eluï des ('onjoinls qui veut divorcer, Le mariage lég¡¡l resle tOUjOll~'; III hagne pos~ible, pour J'édiflante éducation des enfants, le bel exemple social, Ir- profit de J'espèce. u Précédant la loi tardigrade, les mleurs, elle,;, ont adouci la ùureté des liens officiels et ouvert les fenêtres il l'air, all soleil, il la vie. Aucune contrainte ni menace n'ont cmpêché quantité d'épouses malheureuses de sortir, ';11 faisant un pied de nez aux magistrat.s, de la cage oÙ on l¡,s bouclait. Ceux qui peuvent divorcel' divorcent : ceux qui ne le peuvent pas diyorccnt quand mème, en fait. Et voilh beau temps que les gendarmes Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2li:2 LE MAillAGE ET LE !JlVORCE DE DE~L\I;-; ne ramènent plus aulogis J'éponse qui refuse d'y vivre. Qu\!lle soitla conséquence d'une union malheureu5e et y romí'die, ou qu'elle procède <l'un principe et d'un plan de vic réIH'chi, l'union libre progl'esse et progres5cra chaque jour davantage, Déjà elle conslilllp. un dixième de:; unions. Elle nombre des cnCants naturels s'él(~vc [lVC'~ rapidité. Dans les grandes villes, il. Paris, nolamment, il repr(\sentc un tiers des naissances. I3eaueoup de femmes s'aprr~~oivent que l'union libre leur apporte l'amour, refusé si souvent par le mariage. Si elle ne les proll'ge qu'insuffisamment, par contre elle le:> opprimc beaucoup moins que l'union j¡"~ale, Ikmeurer liore, c'est Iluelque chose, (. Et bien plus vite encore court l'opinion. Elle él. pris, ces dernit'rs temps, un prodigirmx essor, Elle ae, célère les mœurs et harcèle les lois, Tous les ôlres consèienls, même ceux 1}1Iiont le moins soull'ert, se rendent compte que nous ne pourrons longtemps eocore vi\Te dans le men,.,()n~e de notre Code el de nos coutumes bourgeoises: on sent bien que l'institution du mariage ne peul se survivre qu'uu prix de modiflcations radicales. « Fait pour l'homme, notre mariage est, au milieu des idées modernes, Iluelque chose de vétuste et de discordant. Façade recrépie, grands mots, idéal menteur, sourire et grimace. » Ainsi s'exprime M, Paul Margueritte, et son prs;;imisme n'a rien d'exagéré (1). Chez les peuples dits civilisés, le mariage esl devenu une teUe criante monslruositt! pour certains, qU(~ ll~s au(eur~ dramatiques ont pu se ~am·ser il. qui mieux mieux de ('.eUe union parfois si baroque du pl'l' (~ldu Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1.1.: )IAIIIAGF. DE DEMAI!'i moulin, du bœuf el du cheval, dl) la gran¡;r et du ccllicl', de la jeunpsse et du magot. Pourquoi les (J'UVI'(~:-;de tous les ~rands romancier~ et d!'s plus c(;\(~hrcs auteurs comiques, depllis Aristophan" jllsqu'il nos JOUl'S, sont-elles des peintures de mo'uI'''; 011 ll~ maringp apparail SOIIS SOli vl':li jnur, aYI'I' ]0S CI'illlf'i' qui t'l"su\l¡~rent de \'escllwage qu'il fut? I'a:'re que, clwz les nations ci\'ilis('p:-:, on Il ou]¡lili l('s sl'ules lois qui o.oivenl prl~sidel' an Jl1aI'iage, c'est-h(lire I'atliran('e, le dl;sir ('Omrnlln, la ('onnais'ianec mutuelk et l'entente sans Pl'I!Ssion. pOUl' s'altal'!¡l'l' ;l de;.; con"id01'aliolls dl! rlll'lllnr, dl' milil!u, dl' (:ast(' ml'me. II ~;('mbll', HlljOlll'll'hui C'lIc:orc, <lue le ..• l'lIrallls ;-;oicnt avanL Lout, 1l1,"mc~au-delà de la ll1ujOl'itl", la PI'Olll'ic"t<\ aÙS(¡lIW dc's parents, Cc'st un non-sens humain el une abel'l'ation qui lroll\ent leur explil'ation nUnc, les idé,!s reli;.?;i,;usps et dans les vrstiges du droit romain. Dalls ces mariages. la nature, ()sl-il bl'soin d,~ le dirc, (~st sU:l'i(il',C et nombl'e d'entre cux ùemeurent sl,'Tilc>", dOllc' rlln('sll's pOUl' la socic',té. Lp mariag(~ Ù I'l'ssai, leI (jIJl' le pl'illir¡uell!, lps hahitants-de Cc)"'au, \C?" Ethiopien:; (l, C'l \es ;\/illp:¡H'il(~s, pst Il Le Illa!';;I,;.!l: ¡J{.~ f:lIljllpiell~ (·:--1, en \la¡:--;, ¡'Il. I',dl, un. nc s'l'n :-,i'l'l pt't"l}l1e indi:.;soltlld,~. l) ..tIlS l:l fll';lliqlil.', priIlI'ipL'. Il.'l";, (1 lingue ..• Le JillUX, k Yl'ai 1l1:ll'ia.!..{l' ;t !OtIS re .• c·;tral.'lèl'l'''; \',d"n[;'I'j"t. \'''L1S aIl,,/. Il'lJll\'VI' Jt, 1""'" dc 1" j"IIIlI' fill(', "Ott:, l:l lni tl~·HI;ln~k/. {'Il lll:\\·i:q ....:\·, Oll hi! \d1\\' l\l'U\ nulail't':-; Otll'e 'lui ll'lll' C,'I'I'c ....l'uud, fHll't·;... dt' )(>, ••• 1{11('•.IÎlllls d'ar~t'llt, un iIl\ ill' :-,,('''; :¡uIÍs ;t rl·:-.ltl,n~l', lin Ill' \:1 Iii ;'\ 1\'!;"H";l' Ili ;1 1:1 11Jail'i{'. (~·I'SI....• "lilc·lJlcrtL Jlll''';l[llt~ L,. \ j(~illl's~(' a¡lprudlc IllH~ L,=-, t'illIU\. 1';q)PHl'k d'llll '¡"'l'k SllJl.~L' 11 il C()~ltl':¡{'lel' l",rllll'Ur'l [l'l- 1'1111 " l',il ~kTl(:I¡J¡ 1\t'~(',::,:\VI'\' "'fi' :lll" 'Ille ;1 \'I;('U re l'OIl 0:\11" lllnpél'a~l'iLe lllal'j:I.~ft' Cf \'I"lf, Ilc sc l'l'" ¡d:tit, <[IlC c"ndili"Tl'; Ta'llll\l ;'1 1;1 t.'llIllrlllulillll sc I'Clll;ll'ivl', sans .\ honnI' l'epIHl~t'r: llui 011 Ih' I':;t Yi,'ill,l' ('n"l'mille. 1'''0 ¡Jc-ir" cml' )1, ë<: lllUIIl<:ll-l'" \'in,~t:I¡IlC il n'u brist' ll'anl'hnstjf~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2fH LE MARIAGE ET LE DlvOHCE nE DE~AIN un exemple particulièrement probant d'union, en principe non définitive, mais le devenant le plus souvent, gráce aux efforts communs des conjoints vcrs la perfection. L'habitude de la prévenance, de la courtoisie, de la déférence, vis-à-vis l'un de l'autre, les I\motions partagées, les concessions réciproques et surtout la vie vécue en commun, dans le labeur comme dans le loisir, lient pell à peu deux êtres qlli n'étaient pas cel'taius de se convenir et scellent plus fortement leur mariage que tous les sacremen ts laïques et religieux. neuons-nous admettre un jour le mariage sous celte forme, avec, pour sauvegarde de la famille et de la société, un entérinement de la cohabitation et une simple constatation de la naissance des enfants '? C'est ce que semble préconiset, et avec plus d'audace encore, M. Léon Blum, dans sou livre sur ... , nOlls allions dire contre le mariage. Ce line, trÙs finement écrit, oÙ s'exprime, tantùt avec ironie, tantôt avec émotion, toujours aVllC sincérité, une pensée très pénétrante, très subtile, ce livrc, disons-nous, est un ouvragc bien singulier et où l'on retrouvc difficilement le critique séduisant et averti de En lisant et de A u tlu;¡jtl'e. On l'y retroll ve cependant, dans ce qui fait, pour M. Jules Renard, les délices de ses critiques : dans ses excp.s. Voilà bien le procédé essentiel de 1\1. Léon Blum. En littérature, c'est exquis. En morale, en psychologie, c'est tout autre chose. L'auteur des Nouvelles Conversati(ln.~ de Gœthe avec Eckerllwnn demande « en toute candeur» s'il ne vaudrait pas mieux que, meme pour les femmes, les exiavee elle 'lu'à un ,ige qui I;lait. 'lullnd il cuL reconnu qu'elle dait tique. » des deux c<Hés, canuuique. d pOUl' lui ¡j'un hon conseil puli- , Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MAHlAGE DE DEMAI~ 2(;5 ~enr('s de l'instinct, les épanchements de la jeunesse, sc ùonuass 3ut cours IlYt\ntle mariage, c'e:;t-1t-dirc à une époque oÙ ils sont" sans dommage >l, à son sentiment. « 'lu'u",mt le mariage, écrit-il, la femmr ùépense donc toutl~r qu'il y a d'ardent dans son instinet, tout ce qu'il y il de mohile dans son ('aprice; <¡u'dle (-puise, pnr un nombr,) indl·terminé d'aventures, et peul-èlre par une seule - I:ar j'ai r(~ser\'é pour plus de clarll'\ les cas aIL l'ínslind polygamique peut Re satisfaire par lin m(-me amour - <]u'clk use sou inquí<·tude sentimentale, son exp,':rienee avide et toujours en quètc, qu'elle consnme cc moment ùe la vie oÙ la vie parailln plus pr("cieuse el la plus eourte, oÙ toute heme qui n'est pas donnée il. des sensations puissantes pilrail une heure <luti(:ipée par la mort, oÙ J'imagination ajoute t<lut de f('I'I'e il. l'élan des sens, oÙ l'ol'{.;ueil donne tant de prix aux I){fres du CWUI', » Puis vi<:ndront l'¿Îge, la falil-\'u(~ et l'ennui, le malaise et II) MgoÙt. Ce sera le moment p01l1' la femme, délivrée ,Ill « sa ~ourll1e » el « rassasiée de passion», parvenue enlin <Á la maturilé matrimoniale - ù'Úpouser (1) .•. Yoilit sa tl1l~se, voilù son système, sommaiJ'mnrnl expos<':, milis ennn lri:s exactement el dans ses lermes propres, On peut le eondamner, et ("csl ec (llW beauI'OUp onf. fait, ¡J'un trait, sans même le discnler; l'abondance el le poids des objections qu'il provoqlIll semblenl d<lyoir dispenser de les prodiglwr. ~ous nons y emploierons pourtanl, moins pour le sysli,ll1c qne pour 51'S « ennsid(,rants ., lesquels sont exacts, judicieux, ex\¡'Ùm(,ment r0tlécl1is el dignes, par conséqucnt, <le la plus vive altention. l Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ::!Iiü LE MAillAGE ET LE D!V(lRCE DE UEJ,lAI~ ;\1. [,('on Blum, d'abord, a raison de signale!' comme la plus grave et la plus fI'équeute de toutes les désharmonics, dans le mariage, ,( la désharmonie physiqJe, r'cst-à-dire la mauvaise adaptation des corps, le Q1[Uvais améullgcment du plaisir» (1), Et l'histoire du singe de Cassan, de ce singe que Balzac dans sa j'l. /ÚI)/o:lie du Jlal'ia!l'~ I~onsidéra Cümme le « symbole <1;\S maris », est toujours ulile il. rapporter, Les jcunl~s hommes sont malaùroits, brutaux; les jeunes lill"s sont i¡.;norantes el ù'autant plus difficiles à ... aborde'. Il y a là un défaut d'éducation rÙcheux qll'aggravcd cncore lo::; exigen(:es de quelques hommes égoïste,. C'est, en cfTet, (1 auprès de simples proslilu(~es que \3. plupart de nos jeunes gens aUI'ont pris leurs le~~oIls d'amour. C'est d'elles qu'ils se seront instruits 1 l'œuvre la plus difficile peul-IHrl) que puisse assumE: ~ un homme: prend¡'e une viel'gc, l'accoutumel' à Ull acte dontles plus averties ne soup/;'onnent pas encart: toute la singularité, eveiller dans des sens neufs toute, leurs ressourccs endormies, til'CI' de la pudeur une vo· lupt(~ nouvclle ',-2;. » 'l'l'OP de maris sont <lnpii·tl'CS initiateurs. Aussi les séùucteurs professionnels su\'cnt-il:; fOl't bien « que les jeunes mariées sont pour eux la proie la plus facile ». Etmème, ajoute spirituellemen ~L Blum, « ils savcnt que la fidélité de la femme, pour précaire et fragile qU'aIl la supposc, u'cst qU'lin attachcment physique, qu'elle suitla naissance du plaisir, mais nc la ùevance pas. Ils savent qu'une fcmmo est :-ans defense quand elle s'est habituée aux réalit(is de l'amour, sans s\ plaire encore, quand la pudeur particulière (lui naît de la volupté ne s'est pas encore subs(1) /iU ;\/a";"(I'" (2: Dit ,l/(/I'íWle, 1'.\:1. l'. 'iL Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia u: M.\HL\I;¡': OE IIDIAIN titnl:'e ¡'t la pudcur PI·rdtH, de lïnnocence et q\le, n'ayant plu,.; son honnelll' dl' vie!'ge, eUe att8nd encorc son llillllle\ll' d'ilmntll'(,llS(~ (1). " VoilÙ it) I't"l'il fort c1airl~lllent l'xposé au mat·¡ sans t'xp('ri,'n':(~, .\ lui ,rassurer ,.;on r('l)Qs d son plaisir par la ('ollqu"tc~ rol III'tllellse tle ,--afemIDe. (¿II'il :-;el'('rsuaùe birn de l'importanee capitale dl' celtc '·lItrcp.'i:w el qu'il y al'l',)rk 10th ";l~;;ell'ort,.;, tout"s ._(_'s !'(,;;";OUI·C(~"; d'ingt\niosir(', de tl'll,h'e ha¡'ilctl~, de souple,.;,.;e, de p(~r,.;l'i('èlcit(\ d,~ '¡¡'.\¡('atl' P(·I,,.;l·~"érancl'. LI' lIoll1llrc de,. ~:.;anarelles ('n dilllillllcl'a ¡j'autant! L'hollHJlf' lui-ll1èml~ e,.;t rl'l~(I11eIl1IlWnt relJllté pal' la lJa,.;se s(~n";l1alil"~, par la V\l]¡.;;u'ill~ de l'ertaiucs femmes. " Le sYSll'lllc aduel illtertlit ,1l1X filles d',lI:'lu¡"rÍl', avant le Illal'iage, un,' l'xpérieIH'c mL~1l1CthC'oriqllc dl~ l'amou!', El. (.l'autre part, par un l'n'et dt~l()lImé, il l~mpl"dle la plUPill't des hommes dl' se prOCtIl'('!' dans (les ('ondition,,; (:onvellah¡'~s edlc cxpI"I'iclIce (1\I'il faut bien pourlanc qu'un dll'; dcux époux po;;",'de ':!,:. » ,\ou,.; i>ol¡jwili~rjon,; ml'ml) flue tous d('nx la POs,;(~.• dassent. I\s y pa\'vil~Il(lrollt, r¡'~pond i,,;i .\1. L(;,m Blum, au l/out Je di:.., dl' quinze, de vingt annl'~ps (L1VI~ntur(',;, M. Blum, qui enlr~n(l ètrc un (\ pen:icur Inoral ", s'l'st-il ,ll'fltandé cc ([ue puulTaient êtrc, ÙitO"; I\H:1t p!'¡"¡;enl de no" mU'UI'S, Cl~,;aV('lllur,·,.;, ces (\ liai,.;olls pulygamit¡u 'S s('cl'dl'S ). pl;\(','·p,; en dcho!'s (le loute ol,ligalion, ,.;cit. It;¡.;alc, soit (;(,ollomique, soit mondain!.' l:l, '? El quel ¡.;ellrfl ù,· l'¡lrl('lIilirc,.; - qui. s'ils n'élail~nl (1(\jÙ professionnels, le deviendraient, - pour!'ail'nL y l'cnI:Olllrl'l' cx<'lusiv('nwlIl e,~ux (l'Ii, na'iV('lllcnL li\T('- <." .:!' IJu .l/al'¡(I:/(', JJiI. .l/urilf!Jl', JIII/"IU!/l', /)u p. -;::. p. ~~. p. ~;:S. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2.6H LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN raient? Ces mœurs nouvelles ne rejetteraient-elles pa~ inévitablement « les jeunes gens, du plaisir vénal, au\ louches contacts, aux habitudes vicieuses, à l'ignob1'passivit() que ce mode de plaisir comporte» (f) el auxquels, précisément, on se proposait de les arracher? M. Léon Blum, passant cette fois toute mesure, déclare compter sur les jeunes filles pour faire aboutir III mouvement qu'il préconise. Quelles jeunes filles oseront se jeter de l'excès d'austérité, Ollon les retient encore, dans un excès de libertinage dont leur intuition naturelle, leur pudeur, leur prudence, leur feront pres·· sentir tous les dangers? Evidemment, toutes aspirent [., la liberté; mais la liberté sans garanties, que !\l. L Blum leur propose, ne tarderait pas à dégénérer en ur, dévergondage effréné et d'autant plus révoltant qu'elle,. en seraient les plus sÚres victimes, elles et leurs en~ Cants. Il serait trop aisé, vraiment, de s'affranchir de toute responsabilité, pendant dix ou quinze ans, sous prétexte de sérieuse préparation au mariage, On voit trop le trouble, l'effronterie et le c) nisme qu'une telle licence apporterait dans les mceurs, pour qu'il soit néces~;aire d'insister. Souillées dans leur sensibilité, dans leur chair et dans leur conscience par la bestialité déchaînée de certains màles, nos jeunes femmes ne tarderaient pas à s'insurger, à déclarer nous ne savons quelle grève vengeresse des amantes et des mères - dont, d'ailleurs, on nous a déjà menacés - à nous faire payer chèrement enfin les crimes de quelques-uns. C'est un terrible danger auquel il faut sérieusement songer, et qu'à persister dans notre iniquité. dans notre insolente suprématie, vis-à(1) Da Mllrill.'!e, l'. HS. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE )IAI1TAGE DE DEMAJ:l1 vis de la (, plus faiblc », nous accumulons contrc nous des rt'~;;(!rves d'amertume et de haiue dont le ddlOrdemenl, lJuèlque jour, pourrait }¡Í('n nous frapper et nOus contraindl'c il. n:csul'er notre proprc ignominie! Que nous voilà loin du but harmonicux poursui\'i pal' ~1. Léon Blum! Et quc bannie soit sa réforme si elle doit aboutir au camp ùe nos viragos, de nos mnazones insexu¡)'~s et décervell~es! Il e"t indt'!níable que les jeunes filles ont bc;;oiu d'aimer pour rt'!v[Jcr, mbnc Ù clics-mêmes, « la réalit{! de leur raraclè['c pl~rsonncl », Or, l'obligation eruellc oit on les Illet il ¡;haquc moment de leur vie de « renoncer Ù l'aIllOllr qui lente ou au maria¡.ie, les entrainl' presque fatalell1l'ut à ('pou::;el' le premier homIlle qui les désire (i) ", Et rien ne devient plus douloureux pour certaines quc « . (~ don de soi», parce qu 'il est « t'(~lard¡)jllsqu 'au moment oit il peut devenir un cas de eon:oicience, " Les parents, bien enlendu, sont dans une large meSUN responsables de cet ('lat présent. « Il y a de rexei:ô et souvent de l'aLsUt'dilé dans leur tendressc jalouse et passionnée ;'2), » « Et cependant, il est vrai quc pour les filles le temps (1) Il rt"lIltc d'''nl' r('t'cnle l'n'luête intcrnatíollid,' 'lIlV {'I (hw>,/! -- cela ]st lllcl'oyable, tuais cependant d'unc '1uthentidt" rigoul'cuse -- rs¡ Il' IIll'illell(' dl's <l[jeuls J/UllJ'inlOlliau~'. Elle a fait î ln:tl'lagc:-; Slll' 100, t'.n. Alll'tlla~np.: H:; :-;\11' 'luO en Sui ..,se; B3 POIU' 100 "n France ct dllns les colonies; 80 I'n '\lllcrilju(, ; 7U en \iri'",]: ¡:\ en I\elgi'lue; 11 en Autriche; 10 pn Italie; ü!l en E:i11:1¡.:-n,':\;;; en Anglderl'e, en Hollande et en 1\11lgarie; ,jO Cil Hus,il': ;;:¡ l'Il llongl'ie; ;¡;l ,'Il Dllnelnark et en ScrllÎe: ;;\ en Suede: ¡iU en E;..ryptt:; ·lS en Turquie; ·'tU dans Je ~IoIltcnl'g-ru, l'l ;W en 1 ~()r\"l·gl~. 1.11 \'aISl', cnfin, est, de toutes plus <tU IUill'ingc ~•.• » (~' Du MaJ'iw¡e, p, l:jO. les danses, celle « <[ni l'urie le Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 270 LE )IAI1I,\I;1': ET LE DI\'ORCE BE BE~IAI:-; habituel du mm'jage se recule de plus en plus. L'intervalle s'cst donc progressivement accru, et tend à s'accroître encore, enl1'e le moment où elles sont prd(~s à J'amour et le moment où le mariage les donne à lin homme. Le stage imposé à la virginit¡; s'l'tend aujourcl']JUi sur une période presque aussi longue que celle qui restera départie à la plupart des femmes pour aimer. » Les ellet::; de cette attente prolon~ée sont évidemment déplorables. « Les HlIes qui súuJl'ril'ont le plus nc sel'onl pas les plus perverties, mais les plus saines, <14 contraire, celles chel qui la fonetion sl~xuelle n'cst pas dévoyée et rl~clallle son usage nature!.,) « Quelle étrange barbarie, s'écl'ie l'auteur de ees justes observations, d'interdire à ramoul' une vierge jetée dans le monde et à qui tout parle d'amour (1)! » Voici maintenant quelques arguments scientiliques : Le professeur Mctclwilwlf' cc considère l'état de virginité comme éminemment nocif il l'espèce. 11 y voit la SUUI'ce d'une sorte d'intoxication permancn te, et la melllbrane bymen lui paraît constituer, tout comme l'appendice, un de ces organes désal1'ect(~s qui nc sub::listent plus que pOUl' notre mal. Si je rai bien compri-s, il voudrait 'lu'on débarrass¡Ît au plutôt les /illes de ceUe doison fàcheuse, fût-ce autrement que par l'opération naturelle et dans le seul inté"ût de leur hygiène et lie leur santé. Il est bien certain qu'à mesure que s'accroit pour les femmes ce stage de la Yirginit(\ pr(\alable, on voiL se lllUlli pli el' chez elles les ,~as de déséquilibre organique, de neurasthénie, de consomption. f¿ueIque chose paraitaujourd'hui rompu dans.1'équilibre ùu eorps féminin, et c'est une exception digne d'être nott;e (1 IJII .lh'l';'iI!", p. ~:O. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE ,\IAHLII;!; ilE nDIAI:-I 271 qu'unc I't)fI1J1lC parfailcuH'ul saine, el don! le sysll~m(~ nUI'\'CUX fonctiol1lw nO['lilalcmenl, sans exaspéralion ou sans aleuie ). » (juaul aux dislradions que savent s\ll:conler les demj·vier~cs, el que M. Marcel PI'¡':voSt a dénüuc'~es, elles « 11(' ~,onl ~ul:re faile's pOUl' réparer l\;quiliure nerveux, IlOur 1l1Oi.lt'-rel' le truuble de l'imagination ou dcs sellS liil)11 n'est pi!'.: ;'( ('el l:'gard (lue Jes s¡J.tisl'a('liuus inCtllilpldes ou ddoul'nl~es ". ~1. Blum voudrait sauvcr' Je,.; .Il'uue,.; filles JI) ccs conlacL:; 011<:1I,;ants. Il Je \"t~UX, dil-il, ljll'l'11es ci'dcnt franchelllcnt ,"¡l'iustiud, qu Id>., aillent au bout delcurs Jésir:;, qU'llles se donul:nL l[;".lld il leur eu vient l'envie; mais je hais qu\dJes ~;e Jdaillcnl el sc JI':Litcnt, et quc le calcul ou la ('raint,~ leur ticune lieu Je cllllSLdé. Entre ces lH'a' t.i1Iue,; ¡Il,':n;¡~ilrcs, 11l'og¡'es::;Ïves, dontln litnite c~! fixée d'avance pal la prUdl)llCC, lion pal' la l,udclII', el le don cOlllianL 'Inc jïma¡.;inl), je vois toute la dilláencc du vice d d.' la wluptl' \;¿), » « Le J.':sír répríml'~ peut provoqucr des allenations plus ,;ill~ulii:rl's el plus complexes. Le:; jeulle;; filles qu'une f,IUs:::e t':cluc¡¡tiou [>ou~:;e à la yie l'cligit:u:;e, cdlcs qu'un illlpdueux ue"oiu Je dévoucmcnt culmlue à dl:S sacrilice~ démesuré:;, (,î::il~" qui conl'onLkl1t, (;lJITlnH: Doro/by Ikuoh, dalls jliJJl':lIlllt'CIt, de (jcot'ge Eliot, l'mlmil'al iOll ou la soumi:;::iiuu spiri tuelle il"ec !',lIJwur, souL les -.-ictimcs d'un daL de surexcitatiou imagiuative oilje voi.; l'exIll'es~iol1 Jélout'uve de I'éllloi :;e;..uel )l, Chez ell!':;, la :;cn:;ualilé dévoyée :;e tI'LIIlSI'Ut'JlIe 1)11uue arJeul' ièéak. « Vaus le dlOix d'uu IlW)", lïd'~alisllle seul mainli,~n- 1) Ou -'J(p·ú;!!,"', i:2) Vu JIarÎu!le, p. :!i:L p. ~jH. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2ï2 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DE~IAI:-; dm fermement ses exigences. Est-il nÓl'essaire d'ajoutr~ que l'instinct prendra sa revanche et qu'on demandera à l'amant, avant peu d'années, cc qu'on avait jugé superflu de trouver chez l'époux (1). » « C'est une des superstitions de l'esprit humain, disait Voltaire, d'avoir imaginé que la virginité pouvait ètr'~ une vertu ». C'est pourtant celle absurde continenc,: qU'aIl exalte encore dans la campagne et dans les faubourgs. " En province, c'est-il-dire parmi trente-cin'] millions ùe Français sur trente-huit, toute fille qui devient amante" fait line faute» ; le tcrme est signifl· catif. l.es commères ne la reçoivent plus. On la fuil Parfois on l'insulte. Si elle est domestiq ue, on la chassl'. Si elle est institutrice, on la dl"nonce; car lafornicatioll est un péchl\ mortel, même chez les anticléricaux (2). " Selon le paradoxal réformateurdu mariage qu'e!;. M. Léon Blum, la première obéissance ;\ J'i nstínct devrai l précl:der la formation de cette mOl'alité factice. la vil'ginité, rejetée gaiement etde bonne heure, n'exercl~rait plus celte singulière contrainte faite, à la fois, d'l pudeur, de dignité et d'une sorte d'elTroi » M. Blum d nous, en tombons d'accord, mais pour nous ::;Óparl.r aussit6t, avec - nous en convenons volontiers - ur 3 égale intransigeance. Pour lui, le mariage devrait clan la vie passionnelle; pour nous, il doit l'inaugurer. Et nous nous excusons de nous approprier ainsi, pour Cl netteté de la discussion, une th¡iorie, une vérité aus; i naturelle, aussi évidente, aussi lumineuse par cll:même et qui eut l'honneur d'êtI'e illustrée de maints piquants exemples par ..• Molière. « Si la plus granda des folies est celle de sc marier, je ne vois rien de plus e( (l. :!S.ï. Louj"s, AI'chipeZ, (J I Du Jf¡uiflf/e, (2) Pierre [l. !\S. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MAHI.'.GE , 2i:3 DE DEMAIN milI h I)t'OpoS que de ln faire, ('etlp. folie, dans la saison Olt nous d,~vons Nre le plus sage. )) C'<,sl. 1<,hon sens ljui s'expI'ime là par la voix du seigneur C;ÚI'onimo. \ous somIues tout à fait confus de le rappeler Ù un esprit aussi fin que 1\1. Léon Blum. Le Parlement lui-mt~me, ainsi que nous le verrons plus loin, a déjà compris les raisons puissantes, conformes au sen's logique et formel de la vie, qui commandent d'autoriser, de favoriser le mariag'~ di,s Lige de l'amour, .. « L'¡i::;-e de l'amouI'! S'écI'ie :\1. Léon Blum, follement amusé, comme il convient à un maître des requêtes au Con~,eiI d Üat, par la paU\'I'etl~ de notre preuve .. , parlem(,nt3i¡'e; mais attendez donc l'Ùge de raison! Cessez, en fin, de vous fOlll'voyer! Le mal,jage n 'est pas faiL .. el~ puis, tenez: lisez mon livre! )) ~ous avons repris pieusement la bible matrimoniale que nous tc,ndait M. Léon Blum, et nous nous somme:-\ e/l'orcés à nouveau d'en découvrir les véritl's, Or, voyez cc qu'il advient de ]a plus essentielle: « Il faut que la franc\¡Ù:,e commence t!'lL pour être utile, pc,ur rester possible (1), Il Il s'agiL, vien entendu, de la complète franchise, de la f('anchise intl~gra]e, si l'on peut dire, qui ne se bome pas aux illoIs, Car, a.joute justement M, Blum, " ]e courage de tout dire n'est rien sans le eourage de toul. accOlllplir. La franc\¡ ise partielle ou tardi ve est plus p{~ril]euse que ]e mensonge même (2). » Voilà 'lui est indiscutable. Eh bien: ~1. Léou Blum a inscrit hl. condamnation de son système dans son propre texte, dans ces quelques lignes, Qllcll(~ franchise s(~rait jl(lssible aux époux, (~puisé5 d'avcntures, <{u'il 1) /)u l;!; /)u .l/lLl'i"!/!,, }l. 1 jj. ,lIu,iI/Y". p, !\J:l. Hl Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 274 LE MAI\1A(;g ET LE DIVORCE DE IInl.\I:'o1 r.ous propose, et quelles raisons ces époux, même d(~sil'eux d'une absolue sincérit(~, ne croiraient-ils pas avoir de se ménager? ... Enl1'e eux subsisterait, plus ou moins éelairci, le mystère du passé, et à l'àge pr<\cisément où 1'011 commcnce il. vivre, en grande partie, sur le passé. Cette « seule réalité humaine» (il leur échapperait donc. Ils seraient Sans passions, sans forles ambitions, sans espoirs ni désirs. en un mol, lassés de tout. Que J¡;Uf I'cstel'ait-il de positif, d'actif, il mettre en commun? nlt serail m(~me le prl;l(~xte de leur union, devant un lel néant? M. Léon Blum, cependant, s'accorde il conclure, uvec line héroïne de Tolstoï, kalill : Il Le bonheul' dan,; le mariage, c'est l'époux, les enfants, le foyer, le tra· vail (:2'. » Nans ne nous attacherons pas plus longtemps il. rMuLeI' M, Léon Blum par lui-même. Dans ses contradiclions, nous trouvons simplement la preuve de son cntilTc Lunne foi, l! esL il remarquer, loutefoh;, (lu'lm sc marianl jeunes, les époux s'aborùeronL le plus souvenl av,~c un( égale inexpé['ience, :\ous voici, SUI' un poinl, ùe ravi~, de M. Blum, qui écrivit: « L'hurmonil~ physillue [Hl s'établit dans le mariage qu'à inexpt~rience égale Olt qU'll connaissance commune, » Mais .. , les enfants! Que deyiennent-ils dans 1;1 société de M, Blum '! Il Y a là de sérieuses diflicuItI\s économiques, Elle;, n'embarrassent pas un seul instant notre sinKulicl' rdol'lnalcul', non plus que I,~s questions légales, tout i. (1) ~1. .\. France, (:2) Du .Illll'illfl"" J.c 1.!1' l'UII[II', p. :2::2. p. 30~1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I.E )IARIAf.F. DE DE~IAI\ fail secondaires, ¡\ son avis, et aux(!udles il ne saurait :;'attar(kr au-ùel¡\ du n(~cessairl', Cnlcmps \,¡(,llllra, ùit-il, oÜlous les enfallls qui naÎll'ont scronl assur('~s ù'~ \'i\Te, oil la snr:i(~l(' s!.'ra en Jl1l'sure ÙI~ remplir ('e de\'oir alinwnlaire qui prime et doil cn tous cas supplÚcr cl'lui dcs parpnts ,) :" Hien, "~ViÙ¡!nHnClIl, ne sCl'a plus simpl(l, lorsqlle les h"gislatCl\l'~. elles (~(:onoll1istcs, pa!'lIli lesqucls !II. Blum n'enI(~nd roi n I ,'.ln,' cOlllpl,~: I'allro!! 1 d,.~lI1onIl','" .. El puis, qUI: diabll:, il faul dr'c de SOli temps el ('omprendre i'[ demi·mol, " Sans doule, on il r!cs eufant::; quand on ('II yellt, mais (m a-l-Oll quand on rJl'l~fáe n'en pa,; avoir' ou '1uaud il serail (lanhl~reux (lu'On cn l'ill? !~)" La tOUl'IIUl'l' est. bahiln aut;lnl que Jll'udente, Elle arr"~lle la eerliludl', une ('erlitude qUI~ i\l. Blum, Cil ¡]';I'il de sa Lonlll' volonlé, ne peut donnCJ· ... AU:isi y ,"chappe-I-il ¡:n prolc"tanl cOlltre l'bypocrisil' l'elative ¡'l « certaines calé¡.;ories ù'acles donl pllrsonne ne veu l ,;upporler (lU'on parle, mai;; IIue toul.le JJlOnde prali'lIIC, C¡:s acks, a.ioulc-t-il, pal'i¡jtl'Onl ¡¡¡¡lureIs, quand l' I¡¡}hilude en sera, 11011 pas plus l'l"l'andun, mais plu:; libl'l:lIleul I'ro¡;]alU(~(!, quand on rll' considÚrrra plus e gl!nl'l~ dl: 1'I'(;('ilulions que j'l'nll'IHls vi~er comme uuc~orle de sel'l'd hOllt(~ll.\, mais corilllle l'exercict' du droit l(! plus ]("¡.;-ilinw, Di:,; qUI~ nous eu avons le pouvoir, nousa\'ol)-; Il: dl'oil de transfOI'Jil('r hpl'ocréalion l'II un acte l'l>ll(,dli el voIonlain', el il esl prodigieux que des (Tl'atUI'Cs peusanl\~s a¡t'nl pu, pendant tanl d,~ ::;iè¡;]e,;, linl' il l'accolllplis:ielllCnl ù'un illslincl l'al'te le plus ~ra\'¡' qu'il lem' soit donné d'accomplir ,:.l), ' TI J'II J!I/ril/!!/', :!) Jill .l/.t"Ùl:/f', (:~ - /)f' JfflJ'¡fl.'l(', p. :;l~ p. ;:l~. p. :: Li, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2iB LE MARIAf;E ET LE DIVORCE DE llE:lIAI\ « Il n'est pas plus difficile ni plus choquant d'apprendre à ne pas avoir d'enfants que d'apprendre à les faire. » Il ne nous appartient pas de dire si cette affirmation est plut6t le résultat des désirs de M. Blum que de l'actuelle réalité scienti fique? Cette réserve faite, nous ne saurions omettre de signaler les excellentes observations de l'auteur du Ma¡'inge sur les maternités précoces qu'il faut, autant qu'il est possihle, éviter parce qu'elles ruinentle honheur conjugal. « Concevoir avant d'avoil' joui de l'amour, ne recueillir du mariage, au lieu des joies attendues, <¡ue les dégoûl.s de la grossesse elles souffrances de l'enfantement, voir se déformer un corps qui n'a pas encore servi, ètre mère, en un mot, quand on n'a pas encore tout à fait ceSSt~d'être vierge, quelle monstl'ueuse anomalie, et il faut toute la docilité des femmes pour que la colère ou'la haine ne s'ajoute pas il leur désenchantement. » Nous touchons ici à l'un des vices les plus graves de la famille actuelle. « L'absurdité des mariaf4"es réduit trop de femmes à n'aimer passionn(iment que leurs enfants, Toutes <:elles qui n'ont pas aimé leur mari, toutes celles qui n'ont pas cu le courage ou la chance de tromper leur mari pour un amant aimé, oÙ voulezvous que passe et se réfugie l'instinct passionné qui était en elles? Elles transporteront SUl' l'enfant cette force d'amour sans emploi, et elles n'en sauraient faire un plus mauvaisusage. Elles adol'eront l'enfant comme elles auraient voulu pouvoir adore)' un homme; elles chercheront, dans cettlJ exaltation qui paraît sans risque, à la fois une consolation et une revanche; elles set.onl des mères amOUl'enses, Mais ce n'est pas ainsi qu'il faut aimer ses enfants .. « Quand on place dans un enfant tout son reste de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE ~IAIIIAGE ilE DEMAI:'i ':!.Ï7 bonlleur, comment garder le courage d'un renoncement, d'unf~ sépal'alion '! On fera donc peser ~ur lui Ill. plus redoulable de,.; tyrannies, la tyrannie de la tendre,.;;;e; on enchaînera sa libel'té pal' sa reconnaissance, pur sa p¡ti(; .. , Cette h¡,.;toire est de tou,.; les jOlll'S, mai~ ce n-est pas ainsi qu'on fait les hommes. « Le l'eport d'une passion dl;voyée rend impropre à l'efl'ort réOéchi de l'éducation les épou~es privées d'amouI' (1). " !lIen de plus vrai, rien de plus ju,.;te, ril~n de plus CO\1I'ammcnt nanant, hélas! (ln l'oit par l'impol'tance des ('itation,.; que nous ycnons lk fail'e et pal' le soin que nous ayons apporté il ks analyser fidèlement, l'intl;rèt qlW nous attachon,.; à rouYl'age (le ~1. Blum. C'ost écrire que nous regretIClns yi\'C'ment I'arhitraire d'un système qui a port¡\ et continuera de portor le plus grand tOrt il une (t'uvre pal' lunt de points remarquable, L'errcur capitale de 1\1.Blum - qu'il no u,.;permette d'expl'illlcr sinci~t'(~lllent toute notre pens(~c - a ét¡j de traire qu'en dehors de sa :u(·t!1ode k mariage (:tait irrdormable, d'afl1l'IlIer « fi ue le mariage correspond il la fonction" par lui délnie, " ou qu'il est dépourvu de taule valeur et de lout sens (~ », de faire enfin une rè¡.;le absolue de la sl;paratioll du mariage d'avee l'amollI'. Nous savons bien <{11'i1 a pris soin d'apporter il cettl) règle des exceptions; mais ce n'en est pas nlOins une loi qu'il a prétendn fixer pour la majorité. Loi insensée. loi inapplicable! Lié par I'¡"troitesse extrême ùe son système, M. Blulll s'est tI'Ouvé tenu de ('onsidérer le mariage S(JlIS sa forme la plus traditionnelle el ùe supposer (1) J),t Mariaye, (;!) Da JI/triage, l', :\:!X, p, :::l:L Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 27H LE )IAHIAGE ET LE DIVOIlCE DE IlE;lIAI:"I immuahle celle l'orme, tout extérieure. C'est exactement le contraire qui est conforme à la logique des choses. C'est l'institution elle-même qui a besoin d'être « accommodée à ses lins », >.'omme toutes les institutions humaines; c'est le mariage qui doit être profondément modifi(~, dans son prindpe, dans son essence, assoupli, libéré, rendu compréhrllsihle et habitable pour tous. M, L. Blum en défend l'entrée à tous les amants; mais il ne prend nul souci d'al·l'er la ùemeure, de l'améliorer, d'en rail'e unc maison du bonheur, Tout son effort échoue au pieù de la prison lamentable que nous connaissons, ~a réforme n'est pas celle dl( ma.riage, puisqu'il y traite de tout, hul's du mariage. Il y a méprise pour lui-même et pour le lecteur .. M, Léon Blum reconnaît, après ¡:ela, qu'on peut arriver aux mêmes fins que les sienne;; « par un usage Judirieux des mœurs et des institutions actuelles. " ~Iais il souli!\'e l'objection d\m homme aimé d'une vierge et qni serait parYenu lui-m{~me il l'àge rnatl'Ímoniai, fixé dans sa théorie. Eh bien! l'on Ile pent vraiment rail'e r¡~po~er tout un système sur une telle hypothi~se tirée eHe-même de ce système. Ou la vierge en quesl ion renonce!'a à cet homme, ou elle se donnera à lui avec ou sans le concours des formalités légales. Celle exception ne fail que confirmer une règle qui n'est pas celle de M, Léon Blum. Mme Ellen Key, le célÙbre romancicl' scandinave, dans un livrerécent : De l'1t1ll0tO' et dUlllal'iar¡e, défendit une thi~se plus conforme à la vél'ité; « (,lIc ,cntend I'onder le mariage sur t'amour, et, par mariage, elle entend Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE )IAHIAGE D~: IlE)IAI1\ loule union libremenl consenlie el pesée avee rl'dlexion, qu'clic ait une forme I'eligieuse, civile 0\1 ne rel¡~ye que dll choix des inlél'ps:;L's, sans participation de la familtll 011 dl: la sorirté, L'amour sellI, dit-elle, ùOllne au rnari¡)~e, Icmpél'é pal' le divorce de ('or¡"'l'nteIIlenl mutlld ou d'unirlue voionté, sa noLles-;e l'I sa raison d'úll'c, \'n dOIl dl, soi, librement consenti, esl stml ]e \Tai don; la nolion des deyoics et des tlruits conjugaux ,1 cl':¡k la plac(l Ù ('dt(~ gran(\¡> pensée que la (¡'¡{,:Iil,: Il"~ J)I'1l11 [,'I'j1lI":'?, 'l1l'il 1'I/IIIIIl 1,,,,/lJ/(';i'i,' ci ¡¡(¡/lGI;'''' 1'¡/I/llU'~ J (¡Ill', " Le doelelll' "or<'l, dans sa iI/'Ji'alc SI',('/ll'l/,', Jit, lui ausSI: « L'id,'~a¡ de J'd)¡j(llle sexuelle est ,lssurl'went une union 1ll\)nO¡pIlll' gratilil'c de quelllues tmfants, reposanl :iur, un amour d Ulle fidélité d\ll'aliles des deux. cM\',s, JitUS Jaquelle J'!lOwme est il peu prl's de six il douze ¡\IlS plus Úgé que l,l felllIIle, d oil tous deux sonL sains ld. I'ühu,;[¡os, L,l dlO:;e lI'esL pitS aussi r3l'e que l'at'lil'lll('Ll uo,.; pes,;illlistes modernes; l'Ile n'('~1 pourtant l'as exlrl'lll~ll1l'nt fl'l:'C[ul'nte, CepcDdant, pOUl' (lue cclt\' union soiL lout ,\ fait CI' qu'elle doil elpeul \~Ll'(), elle \1'Jit ('ll'l' c0lul'lèlcment libre, c'esl-Ù-di['c ¡lue les dC\lx ';POtIX doivenll'tre aosolumeut égau\ ell droitsel (I\le l(~ mal'ia!,e ue duil ¡\tre lié par al1t'Une cünlraiute lé¡.;nle exl(;l'icUl'c, aulre (lue les ùeYllir.'; des pal'ellts eny!;r,; 1(',.; enfants (IU'ib engendrent. ]Jaus cel ord['e d'idée.;, la s"l'arntioll des Oil'US, et l'eslimation exnde el ju,;te de tout travail accompli par la femme aussi bien tj\le p<t[' I'IIOmmc sont absolunlent nl:ces~;aircs. cc 1.1,'5 ,;onlr,ils yolon lairl's de mariu¡..çe dui vent être pnr'ticulièl'ement I'el:ommandús; car la ùécÍ"ioll mutuelle volontaire de rt.:<.;ter fidèle l'lin Ù J'nuIre et ùe fonder un foyer solide pour les enfanls engendré,; ('slla Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2HO LE )IARIAGE ·E.T LE DIVORCE DE DE:IIA1:'\ forme la plus belle, la plus vraie etla plus naturelle de toute union sexuelle. Pourtant, on ne peut jamais pré~ voir tout ce qui arrivera plus tard et il faut veiller à ce que le divorce puisse s'accomplir facilement dès que la vie commune n'est plus supportable ni utile. Pour le divorce, la volonté d'un seul ou des deux époux doit pouvoir. décider. Le premier cas est triste. mais moins déplorable que le maintien forcé d'une union que l'un des conjoints ne peut plus supporter, « L'État et la loi ne devraient pouvoir exiger que l'acl:omplissement des d~voirs des parents envel's lcUl's enfants. « En allant vers l'individualisme de plus en plus accentué, on peut croire que l'avenir nous réserve, la femme ayant p~u à peu conquis des droits égaux il ceux de l'homme, une très grande latitude dans les unions. c( Alors, adieu pr(~occupations de fortune, de situations, d'intérêts d'aucune sorte. On se mariera parce qu'on s'aimera. Le choix et la connaissance, n 'obéissant plus à des mobiles dïntt'~rôts, seront plus libres et plus faciles, el l'on verra moins d'unions précaires et vite conclues, de peur que l'affaire ne craque, oÙ l'on épouse au hasard des demi·fous ou des né\To:,c;s, des avariés mal guéris ou des tuberculeux infructueux. « Le consentement des parents sera de moins en moins exigé et les familles se formeront plus rapidement. Elles se déferont plus vite aussi, le divorce par incompatibilité d'humeur ou par consentement mutuel apportantla possibilité de ne pas enfermer éternellement des c~pouxqui ne s'entendent plus dans un ménage deven'u un enfer. » Que devra être, dans ces conditions, demain '? le mariage de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2H1 Il faut, selon les excellentes propositions de Mme Anil de Sainte-Croix (1) : Que l'entrée dans le mariage soit rendue aussi fadle el aussi peu onéreuse qne possible; on aur,l ainsi aidÜ à l'accroisst'menl des unions fondées sur l'amour, les seules \Tiliment dignes, Ensuite, il faut assainir le mariage, en accordant aux époux ml~mes dl'oils, mt~mes devoil's, responsahililés t'gales, Ün ['amu pnr cda rendu plus habitable, moins immoral qu'il ne l'est aelue\lement. Et enfin - t:ela eeit essentiel -- il faut en élargi¡' la porte de sorlie en facilitant le divol't:e, le divorce qui dcviendra la s('paration digne de lieux êtres conscients et Ile sera pius l'abominable comédie tlu'il est a\·tuclle~ men l. Ce fuis'Inl.. on aura tellement il¡.çrandi, assaini, at'rú le mariag:e, qu'illle restera plus des odieuses lllurailles qui l'entoUl'eul que juste ce qu'il faut, taot que le sentimen t de la j llstice ne sera pas suffisamlUen t dé\'dopp(~ parmi nous pOUl' p¡'otéger It'S faibles, c'est-il-dire l(·s cnrnnt::;_ 1\OUS"oulons !'cnùrc le mariage si désirahle et si fadIe ù'ae(';~s (lue per::;onne fie puisse avoir line raison l'llíSUl/ll(¡/)/e de ne pas sc marier. Le mariage, tel qu'il a fonctionné jusqu'à nos jours, fut ù'essence purcment religieuse. Les l'apports des sexes, si Je'di¡-als, si troublants dans la réalité, ont Hé réglés d'une ra~on péremptoire dans deux mauvais petits vers (~ que l'on enseigne tOlljours ail caléeltismc : l:l.I·u\T(~ de chail' nt~ t1¡"sil'eras Ou'en maria~e seulemcn l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2H'2 LE MARIAGE ET LE DIVORCE liE DEMAIN ,Cest ainsi que !'É¡.disc a résolu, pour l'éternité, la grande énigme amoureuse qui tourmente depuis des siècles le cœut' humain! ... Quelle naïveté et quelle puérilité !." Le premier remède que l'on ait pu apporter à celte situation a été de donner aux couples malheureux la faculté de se disjoindre par le divor'~e, POUt' avoir fait ré, tablir en France le divorce, M. Na'Iuet a mérité la gratitude de ses contemporains, ;¡Iais, tel qu'il a ét!; voté, tel qu'il est pratiqué actuel, lement, le divorce est loin, bien loin d't~tre le remède idéal. C'est une toule pelite porte ouverte sur le mariage, si étroite el si basse que bien peu encore peuvent, passer. i\ous nous proposons de l'élargir et de l'élever Le mariage, à nos yeux, n'a rien de sacré ni d'étel' nel. C'est un simple contrat légal - guère plu,; impor tant que le contrat qui lie deu), commerçants - e vertu duquel un homme et une femme s'associent. La grande erreur des religions est d'avoir voulu imposer ;¡ cette association un caracti're d'(~lernit(;. Elle est ,~t elle ne peut Nre que provisoir(~, comme toute c}¡o~,J humaine, Mais, si le mariage n'est pas sacre, l'enfant né de l'union de deux êtres l'est, quels que soienl ces êtl'e~;. Ce pelit être inconscient a droit à taule la bonté .le l'humanité et à toule sajustice .. rusqu'h ce jour, on s'ut trop préoccupé des parents et trop pell des enfants. Nol.s voulons lenter de rétablir enlre eux quelque équilibr.). Pour cela, nous donnons à l'enfant toutes les g.lrantics possibles et nous facilitons aux conjoints h~'Jr évasion du mariage, II imporle vraimenl peu qu', 11 homme se marie dix fois, si tel (·st son bon plaisir: l'l~;;sentie[ e:ót que ses enfants n'aient pas ;\ soull'l'ir de :ct élat de choses. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE Mi\IHAGE I.f !lEMAl'i Voici, du reste, ce que nous proposons comme modifications au mariage actuel : L,~consentenwnt des p¡~I'C et mère ne sCl'ait l'lus exigible (lue JUSqu'il ¡'úgr. Jl~ ùix-huit ans P'IUI' la Jille et dl vingt-et-un iUlS POli!' le fils, Pa~st' ce terme, toule líbel'té st'rail ¡tl:corù(c Ù Jajcuness(' ()t ;" I'amout', Plus d'ad(',; resiH'elueu'(, par cOlls~ql!('nt: "il!' ils ne ::ionl qu'une dr'Ti'sion, né st:rv(~n! qu'à Jl:tr'uil'c le t'esIH:c1.dt''; enl':lllls, ,', provoquer le courroux des pat'cnts; ib dal'gi,;sent, sans profit pOUl' les lins ni pout' les aulrl'';, ic 1'0"SI\ dt~ Jllt;Sententc, SUPI'I'l'ssioll ;tthsi, par contr'c-coup. des paperasses de toules naln!'cs cxig~cs pat' hlS mait'i<,s, des innombrables tracassl:l'ies administmti\'cs, qui faisaient éerire il Pit'l'r'll LOIIYs : « La fOl'tcr'csse dll !llariage est une phtl:c l¡ll'il fallt ClllpOl'ler contrc tous, .\\';lnl d'(.blcnil' la pt'l'mission ù'dl'c utile'" son pa~ 5, eu foudant une famille de plus, il faut satisfaire \lU Code ,;urunnl', nn fis(: allx ('clItI.JOur.hl:';, uuc fallJilll~ '~¡!;Oisl(', avan: ou haineuse, nue hiérarellil~ (k supl\ricIII's traeassier's ou malyeillanls ;1). n Don!', UllC l:nJ!lomic illappt'{~,:ial'¡c de temps, de cour'ses vailles, de démardws t:l d'argent. Enfin, le mariage ceci cst esseuliel el constilue une rÚvolulion y('rituLle (!ans nos coUtUIllCS et lias convenlions S¡¡I'¡.lIln{~es, - le mariage ees,.;erait ù'l:Irc un contl'a! d'ol'.lrt) public. Il jlcr'drait sou ('arac[ÙI'(~ dû sal~r'('mcnt laïque, célébré solennr.llcl1lent ùevant le maire, teillt de son éeha!'pe; et, ¡'l l'eJa, comme le remarquait justement lIelll''y ~Iaret, il nr. perdrait pas ¡!;!'allll'dltlSl:, il ¡..;a¡':;lIcr'alt ¡¡¡uV.t eu discrdioll d eu di~nité, .m 1 AI'('Jd¡",I, p. 1;:,. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 284 LE MAHIAGE ET LE IJlVORCE DE OEMAIN Les cérémonies nuptiales actuelles, en dret, procèdent encore des cérémonies antiques, oÙ la jeune fille, de l'esclavage paternel, passait Ù J'esclavage marital. Sa virginité en faisait le prix et acquittait la rançon ùu marché. Combien d'âmes délicates préférl>raienl que ce j our ne servît pas h une exhibition de bêtes curieuses, n 'évoquât pas à l'esprit de tOllS des ima~es d'un déshabillé f¡icheux et des plaisanteries d'un goût plus ou moins gl'Ossier. On se marie, mais on se marie pour soi; est-ce un motif pOUl' s'offrir en spectacle aux badauds excité:; ! Donc, selon le vœu de notre Comité, plus de cl!léhl'ation officielle, plus d'estrade à lamairie, plus de lecture ânonnée du Code, plus « d'allocution peu écoutée et mal sentie d'un bonhomme en. écharpe ) (1). Le mariage ne doit plus être qu'un contmt d'ordre prin:, formé par tout acte d'oÙ résultent l'identité ùes contra~lants et leur volonté de s'unir, Pour avoir des ell'ets civils et une date certaine, œ contrat devra simplemenf être transcrit sur les registres de l'état'tivil. L'acte de mariage ainsi allégé des publications inu· tiles, d'un dossier fastidieux et encombrant, compor .. lerait seulement: Les prénoms, noms, professions, Ùges, lieux de nai~sance et de résidence des époux. Le consentement des père el mère, ou du tuteur, lorsque la fille aurait moins dE' dix·huit ans et le lils moins de vingt-et-un 3ns. Enfin, le consentement des époux, Une pareille rédaction, im}1t,sée au Code restaur.\ et rajeuni, donnerait au mariage sa véritable significa' .. on 1) ~L\1. Donnay scènc IV, p. et Dcsca\'cs, Oiseaux de l'llssuye, actf III, un. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MARL\GE DE nEMAI:'I 2H:J laïque, sa di~nité humaine. En le facilitant, elle I'Margirait an prolit des iUV'I'ds légitimes de la femme et de l'enfant. sacrilil~,; par l'union libre. Le mar·jage ainsi compris serait le plus simple, le plus naturel, le plus noble des contrats d'ordre prin). Aujllul'd'ltui, la femme fran~.aise qUI l~pnuse un étranger perd sa nationalitl'~ et, par suite, la pt'otedion de no, lois: clic tombe arbitrairement sous le joug de la lt'gislation (ln vigueur dans le pa)'s de son mari, quelqlll' arri(;rl,e, quelque cruelle que snit c(llle législation. ;\'ou,; demandons flu'elle ne puisse perùre sa n(\tionalilt'~, par le fait de son mariage, que si elle ùérlare vouloir appartenir au ml\ll1e pays quc son mari. « Li, triste odyssée d'une jeune Fran~aise maril,e il un Chinois - odyssée bien connue de tous les Européens ~l Pékin el rapportl'e par M. H. GCl'Yais-Colll'tellemont, nous {'lclaire, à cc propos, SUI'la position des f(·mmes d'Occident fourvoYl,cs dans les gynéc¡',es d·.\si{!... Lorsque ¡'¡;POllX, jeune mandarin, fut rappell~ à Pékin, « les complitations matérielIes ci les pires torturcs morales» commenc\,renl pOUl' sa. jeune femme. " Introduitl, dans la famille de son mari, elle perdit une à line toules ses libert¡;s, dIe tomba sous la domination de sa helle-mère à laquell(', ainsi qu'il est ù'usage dans toute famille, en Chine, elle ùevait le re::;pect et l'obéissance absolue. Lit mall'nneJoignait il la mér.banceté légendaire de,; beIlebmi!l'es chinoises, la haine instinctive que lui inspirait cette blanche - scntiment partagl~ pal' tous II,S élément~. féminins de la maison: SWLJl'S, belles-.'i<curs, tantl!S, cousines et parentes pauvres qui form:Tcnt une ligue ,;onlre la malheureuse" fille des diaLll's ù'Occi- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2Hli LE MARIAGE ET LE DI\'OHCE !JE DE:dAI:'\ dent L'époux, rapidement repris par l'invincible indolen.ee asiatique, ne réagit que faiblement: puis vint il trouver tout naturel qu'on obligeât sa femme à vivre tout il l'ail à la chinoise, c'est-il-dire en recluse. Et même, impressionné paI' la réprolHltion dont il sc sentait l'objet du fait de son mariage avec une Euro~ p,;enne, il épousa une jeune Chinoise qui devint offIciellement sa seule lég-itime épouse, sa « premi¡~re femme .'>. La Fran~'aise fut rell'guf~e au rang- de (~oncubille, dut obéissance à la nouvelle venue et son enfant Ile lui appartint plus. Il deYinl l'enfant úe la premii)l'e f8mrne » qui est considérée, dans la famille chinoise, comme la seule « mère de tous les enfan ts nés au ch8f de la famille, La douleur aigui~ que ressentit la pauvre femme dans son cœur de ml're fut atroce. (idee à des prodi!)cs d'ingéniosité, clle pUl'Vint à faire jeter lInc letll'e il la poste française, Mais sa ml~re se heurta il un obstacle qui semblait insurmontable. Comment réclamer la protcdion fl'an<;aise, puisqlw la nationalité était Pl'rdue pal'le fait du mariage? « Enfin, il la "uite de laborieuses démarc'hes de notre ministre Cil Chine, le mandarin eon.sentit il laisser partir son épouse blanche. Celle-ci s'embarqua an,c sa JJlère pour la France; pal' suhterfuge, elle put même eriHnener son enfant. II De tcls exemples sont éminemmeflt signil1catifs etles lois qui ne s'opposent pas, par des mesures préventives, ¡\ de telles c.ruautés, sont des lois caduques, dont nulle routine ne saurait empêcher l'abrogalion. )l. I( )l Mais il Y ü loin des vœux que nou~ venons de pr(;scntcr aux résultats légaux obtenus, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MAl\IAGE Of. iHï llnlAI'i D"'SOI'ffinis (t~, et nous pouvons bien 11\ dire, nprt·s lp rapporteur tlu Sénat, ~1. CalalllKlIe (:!", grÙt:e \ln pen ¡\ nos ell'oris. le m;u'iane ne ":cl'a plus pr,'~c,'~dl: ,[ue ,rune publi,'alion au Ji(~u tle dcn", el il (loul'l'a dl'l, CI:Ic',Jll'(: déslc ùi'iit'm[~ jour sui,'alll l,('lui dl~ cell,~ (luJdiralion, faite dan;; la commune oÙ l'nn dl''; "'P'lll'i lIura son domi,'ill~ ou sa r,',,;iùclll'e, Les enfanb ¡îgés ùe Yingl-cl-un an,; r,',\'ol\1s Sl'ront encor('.lcnqs j IJs1In'i1II'cn tc ans ùe jnslitil'[' du eonsenlcmcnl ùe leul's pè¡'c d lIlèrc. Si cCllx-ci k rcrlL';l~nl, J'in1,'TCS';" lenl' fera Ill/liner l'union projetC',: el pouITa se marier t~'l~nte jonrs apl't's juslili,'aliülI ¡Je' r.etlr noliliralion. 'ln\hellrclIsemcnl, ci par la f;ll1lc Ju ;;'l'nal, unc ('1\11\plicalioll l,ien innlile c,.:l apporll~e lIa!' l'clle lIouvdlc loi ¡, l'article \:d du Coùe civil, que la Chambrc avait abrog,'" a S'il," a di,;scnlÍmcnl enlI'C des par,~nls tli\'or'~l;s 011 sl'~par¡"s de corps, disuil cet al'liek, le ['()nsenleult'ul ùe cpjui ù,~s l>pOllX au }.Irol;t (\urIue! le tli\'()l'L:e ou la sl~pa.ralion :\\11'<\ dl') prOIlOIl"l" ('t qui il la gal'de ùe l'l'ufant, suffira " C'd,'i¡ slIrtisanl, cn ell'ct. La COIl¡¡lli,;~i()n du Sl:na.l, il la suite de lfllld'IUC;; ,'['iliques talillollnes, fit ajouler ceci: « Faule de r,'unir ces deu" conditions, l'clui de,o.; ¡¡¡'re 1'\, J11¡~rr qui consentira au lIlaringt' }l'llll'\'n dlel' l'nuIre dc\'n.ntle lribunal ùe pl'l~lllièl'e in:-lanc.e sil"gcant en e!i;unhI'c du conseil; lc tribunal cnlllllt',lcnl scra celui du dOlllieile de la pl'r"onne l¡ni il la g[lrù,! de ren~ fant; il stalucra en audience puulilj,ue el en dernier ressort. ' ,1 l.IIi Illlll\'"II1, dll :!l juin Ill0', On 11'1111\,(,1';1 l'Appendice, :!' y, 'OH I"'l'l",d dll :!:I d,"'Clllhl't' l:lIl", ccl.l' I"i ,hn' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia iHH LE ~IAHlAGE ET LE mVORCE DE DE~IAIN te ('omité de réforme du mariage évite, dans son projet, ces distinctions fastidieuses, en reconnaissant une valeur égale aux consentements du père, de la mère et du tuteur, D'ailleurs, nulle opposition ne sauruil plus entraver le mariagc au delà d'un mois. Alors, Ù quoi bon pousser lIla discordc le;; paz'cnts et faire intervenir le tribunal? N'est-ce pas là line méchante et vainc mesure qui ridiculisera l'autorité parentalc et le pouvoir judiciaire plutÙt qu'elle ne les consolidera? La notification du projet de mariage aux parents récalcitrants sera faite il. la requMe de l'int(,ressb par lin notaire instrumentant suns le contours du deuxième notaire ni des témoins qu'exigeait l'article 1:;1. du Code. Qu'cst-il besoin de notaire dans celte notification aussi plaisante qu'injurieuse, toujours superfétatoire? On voit hien que certains vieux sénateurs d'un autre âge ont tenu làà corser la paperasserie, sc sont fait unejoie Illali~ne de rétablir quelques-unes des saltes enlravcs su pprilll(,es par les arlicles pr(·cédents. La sim pie notification en la forme ordinaire des actes administratifs, d'abord approuvée en première délibl)ration, parul insuffisante à ces incorrigibles Dandins, il ces peu vénérables ancêtres. « Le notaire instrumentel'a. monsieur mon fils, el nous verrons bien si vous épouserez celle gueuse ¡ » - Comme cela sent furieusement son père Poirier! En cas d'absence el surtout en cas de morl des parenls, le maquis pI'océdurier ne perdra rien de son horreur (t). '.I! !Jeux fulur; conjoints de moins de :10 ans qui aUl'ont ¡J('l'c1u leUJ's parenls devronl encore réunir dix-l,eur papiers dans je cas le plus simple : deux acte, de nai,Sltn,:e dalanl de lllOins ,le tl'Ois mois, ,leux certificals de résidence. plusieurs certi lica b ¡le . non-opposition dans les mairies oÙ les publif'llions onl été failes, un linel militaire, qualre actes de decès des parents, huit Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MARIAGE 2Sfl DE DEMAIN Quant à la cél(;bration publique devant l'officier de l'état-civil, elle est maintenue religieusement, c'est le cas de le dire. On ne renoncera pas de si tM à cell(l lamentable cérémonie, il. cette consécration grossière et si pénible des engagements les plus intimes et les plus délieats ... On voit qu'il y a beaucoup à reprendre dans cette nouvelle loi et qu'elle ne nous donne qu'une satisfaction fort incomplète (f). Selon les propres déclarations de :\1. Catalogne, elle ne constitue qu'une étape appréciable dans la réforme du mariage, qu'une étape bien timide, bien craintive, bien timorée. On ne peut s'emp(lcher de déplorer la néfaste obstination de quelques vieillards hors la vie, qui fit cette première réforme si chétive, qui retarde ainsi indéfiniment la libération totale du mariage, qui oppose enfin aux simplifications les plus naturelles et les plus justifiées un entNement ine¡lIali fiable ... « Calmez-vous, nous répond-on; il n'y a pas lieu de tant protester. L'abaissement de la rn:ljorÎtt\ matrimoniale il vingt-et-un ans est une réforme essentielle qui se sllrlil il elle-même et qui n'ira pas salis danger. Combien de jeunes gens, plus ri"hes d'illusions que d'expérience, vont faire des folies! -- Votre pusillanimité, répli,!uons-nolls, est Lien attendrissante; mais elle nous navre. Faut-il vous rappeIrr que celle audacieuse réforme, qui va, suivant vous, répandre l'abomination de toutes les désolations adcs de McÚs (l('~ ;.:rands-parcnls. Coût tolal : "O francs au moills. ~1.Jacfjucs Bertillun ,le Journal, Iii aITil I!IO~). (Ii Cependant, ,lepuis Cju'l'lle est lJl'ontt¡);:nl;l', l" nomb!'" dcs mariages, !'icn fjl111 Pat·is. s'cst uceru du cillrjllir;¡¡iP, de sa, !lIEur. « Ct'tte aug¡llcntation considérablc s'cst prodnite prc"lue tout cntii'!'" dan~ lcs nrron<lisselllcnts pauvres dc Pari,. » ~l. JaCl!UCS llcrt:llon .le J01(/'I!((I, Ir. avril I!jO~.) i'J Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 290 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE !lEMAI:'l et de tous les dévergondages dans nos familles, est appliquée depuis de longues années en Allemagne, en Russie, en Angleterre, en Belgique, au Portugal, au Danemarck, dans le Luxembourg, où l'on peut, dès l'âge de vingt-et-un ans, contracter mariage sans aucun consentement des ascendants. En Serbie et en Suisse, le dit consentement n'est pas obligatoire après dix-huit et vingt ans. En l~cosse et dans la majeure partie des États-Onis, nul consentement familial n'est requis. Or, aucun de ces pays n'est encore en proie il l'anarchie. Mais il n'y a pas tel qu'un Fran<;ais pour s'effaroucher d'une IIlesure de vraie liherté! Il nous faudra faire évidemment notre l;ducation de eette liberté et des responsabilités qu'elle comporte. C'est là un ordre de choses tout à fait ralionnel. On ne peul vivre il l'état de société, nous le répétons, que libres el responsables. Les difficultés que rencontreront les jeunes époux imprudents ne sez·,)nt-elles pas toujours prérél'ables il la perle prématurée de leur sincérité, de leurs espérances, de leur enthl)usiasnl(~, gÙchés, souillés dans de l:Ylliques aventures, ruinés par un précoce scepticisme'? Pierre Louys, rapportant ce mot d'un père: « One femme en vaut bien une autre )), S'écl'ie : (l Ah! Vous croyez cela, vieillards! Le jour oÜ vous brisez la vie de votre enran t, vous croyez qu 'il sc guérira, qu'il pardonnera, qu'il oubliera el qlle vous réussirez plus tard à jeter dans son lil une dinde grasse ave(: un porlefeuille d'actions! Combien en pOllrrais-je ciler qui sont morts sans avoir voulu se consoler ainsi 1 )) (i) « Nul, pas même l'Étal, pas mêmü un père, n'a le droit de séparer deux êtres jeunes et sains, lorsqu'ils ont exprimé leur volonté de s'unir. )) (1) Al'chipel, p, 11t;, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE MARIAGE DE DEMAIN 2M Cne autre loi, promulguée le 1:1 juillet1907 et relative au li{jf'(' salaire de la femme llwriée et à la cuntributiult (/".~ ,'/J()l!,J: au.]; c!/(!I':jes du lIléll11:¡e, mé¡'itc quelque alleution, bieu qu'insuffisante, confuse et bm'oque, comme la plupart des lois parlementaires de confection plus ou 1I1oins récente (i). Peu de proposi lions furent aussi ballottées, remaniées, ajournées, triturées de toutes les fa,:ons <lue celle-ci, Elle fut faIlleuse romme l'un des types lps plus sugge::.til's et les plus malmenés des tergiversations, des atel'll1oiemenl", Je l'incllrie parlementaires. Elle restera eOlllme un exemple curieux de cc que deviennent, daus les mains de législateurs aussi rélrogrades qu'iuCllll1pèll'nls, les ¡'dormes les plus simples et les plus é\luitables. Dès IH\I1., M. Uoirund présen tait, sur cc sujct, un texte ,l,;SCZ sommaire (lui rut vuté pal' la Chamb¡'c en iH~HL 'l'l'ansmis au Luxembourg, ce texte disparut, ::iuivant l'aveu même de M. GOUl'ju, des ordrcs du jour, et ne fu~ jamais rapporté. « Cependant, ajoutait l'honorable sénateUl' dans sun cxpusé de 1 VOU, nou~ croyons avoir entendu dire que la eOlllmissiun qui en a.vait Óté autrduis sabie aurait repris depuis peu l'duùe du Jossier. ,) '...!uepensez-vous ùc celte reprise discrète d'un ùossiel', lllllri par dix ans de summeil tuut au plus '! Qu'en tel'IllCS délicals ccs choses·là sont dites 1 Quelle réforme, quelle libémlion cependant eùt pu paraître plus urg'cnle, d'une nécessité plus impérieuse, ù un Parlemcntrépublicain, animé dc quelque humanité (1) Y. égolemenl eelte nouvelle loi ¡Jan:; l'Appendice. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2H2 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAI'" et de quelque logique? Quel droit plus légitime, plus indiscutable pour la femme, que celui de recevoir le produit de son travail personnel, d'en user librement, sans contl'ainte, ni contrôle, de le protéger contre les entreprises d'un mari paresseux ou dépensier'! L'activité et la valeur économiques de la femme, sans cesse croissantes, ne fortifient-elles pas chaque jour davantage son droit fi celle propriété? .( Il faut compter, il. l'heure actuelle, dil M. Gourju, plus de deux millions de femmes mariées qui travaillent et gagnent un saluire. Dans l'inl{Tèl de la femme, du ménage, des enfants surtont, an nom des grands principes de justice et d'égalit{~. il f¡¡ul protéger les salaires de la femme mariée, il faut proclamer le li[¡re salaire de la lemme mariée. » Il faut le proclamer", après l'Angleterre, les ÉtatsUnis (ifl9ô), la ltussie, l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne (H)()O), la Suisse, le Danemark (18HO;, la l'iorvège (lR99\, la Suède (lH9H), la Belgiquc (l!IOO), la Roumanie, la Serbie, ln (fI'Ùce, pnisque, de plus en plus, la France prend posilion dans la voie des réformes ... « il l'arrièregarde des legislations européenne,; • el même améri· caines ! 111.Gourju reconnait que le droit ùe la fcmme sur ses salaires e;;,[ un échec au prineipl' général si longtemp~; intangil..,le de l'incapacité de la femme mariée )), principe auquel il préfère, d'ailleurs, apporter ... des exceptions plutÙt que de pénibles arguments de défense. Que ne \'a-[ on jusqu'au boul de hl réforme? QU(: n'abolit-on, comme nous le proposons, cpt odieux principe romain? L"!tlalilé civile des de u:!: se.t'es cUlIslitue Uil jJl'il/(:i¡)c /'ondlllHcllllll d'J droil ?nad!')')/c, Le conlras.~ entre l'incapacité de la femme mari(:e ella capacité de la femmc libre forme l'un des traits les plus caractéri,;(1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE )IARIAGE DE DEMAIN ':wa tiques de notrr l(\;..(islalion ; c'esl un de ces cas remarquables d'application de l'id(~e dominante dont. les rédacteurs du Code civil ont tiré l'or¡.çílnisntion du maria~e et de la famille. L'esprit qui a pr(~'sid(~ il la r('~ùaction des lois du Consulat et del'Empire n'était plus l'esprit de liberté qui avait animé d'une ardeur si généreuse les premit~res années de la Hévolution. On eÚt évilé, en s'inspirant de ces simples donn¡\es, les complications, les restrictions et toutes les atténuations injustes et ridicules, encore incluses dans la nouvelle loi. Cette loi donne iL la femme mariée, sous quelque régime que ce soit, " la libre administration des produits de son travail personnel et des économies cn provenant. Elle peut en faire emploi en acquisitions de valeurs mobilièt'es ou immobilières. Elle peut, sans l'autorisation de s,)n mari, aliéner, il titre onéreux, les biens acquis n. Cette capacité ne lui sera cependant accordée que si clic exerce personnellement une profession distincte de celle (le son mari; mais clic lui sera refusl'e pour l'administration des gains résullant du travail commun avec son mari; ce qui revient, en termes clairs, il apporter une double entrave, infranehissaLle, sinon une intel'diction, à l'association légale la plus natut'clle, la plus dl~sirable mème, celle de deux époux, L'r.rtic:le 2 pl'évoil, avec une sollicitude tOllchante, le cas oÙ la femme abuserait des pouvoirs - inouïs, en vérit'3, -- qui lui auront été conférés, et se livrerait, à l'exemple de quelques maris, à des imprudentes ou à des ùissipations, Le mari pourra, dans ce cas, lui faire retirl~l' ces pouvoirs. ~Iais l'article ne dit point comment la femme pourra s'opposer il une mauvaise gestion de son (~poux et maître. Il serait intéressant de combler Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 294 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN. cette lacune. On arriverait ainsi à faire planer Sur toute III vie conjugale d'époux incapables les sanct.ions maladroites Oll bouffonnes des tribunaux. Donnez donc à ces époux, une bonne fois, comme nous ne nous lasserons pas de le réclamer, des r-esponsabilités et des droits idelltiques et égaux. Et finissez-en ainsi avec toutes ces insolubles chicanes. La. femme pourra aussi esten en justice sans autorisation, dans toute51e5 contestations relatives aux droits qui lui seront reconnus par la. nouvelle loi. En ce' qui concerne la contribution des époux aux charges du ménage, « faute par l'un des époux de subvenir spontanément, dans la mesure de ses facultés, aux dites charges, l'autre époux pourra ohtenir du juge eh¡ paix du domicile du mari l'autOl'isation de saisir, ar!léter et de toucher, des salaires ou du produit du travail de son conjoint, une part en proportion de ses besoins. )} Notre comité a fixé cette pal't contributive à la moitié au maximum des revenus ou des ¡.(ains de la femme; c'est à la fois plus prudent et plus équitable. Ajoutons enfin que les dispositions de cetlp- dernière k>i pourront être invoquées méme par les femmes mariées av¡mt sa promulgation. Mince compensation à treize années d'attente I La plaie des \Jnions françaises, pOUl' reprendre les idées générales de ce chapitre, c'est la dot. Pas de mariage sans dot, dans la bourgeoisie du moins. C'est rUlle des plus graves erreurs de l'ancien 'fiers-f:lut. « Les relations 5exuelles vénales, ditle docteur Forel, comme les mariages d'argent, le cOlll:ubinat payé et la prostitution sont immorales, parce qu'elles sont le pro- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE ~IARIAGE DE DEMAIN duit de l'exploitation, de l'appétit sexuel de rárgent, parce qu'elles eonduisent à la corruplion des individus el qu'elles excluent l'amour. « L'argenl corrompl en somme toule nolre cullure, en f¡¡dlHant l'exploilation de l'homme par lïlOmme, dans lous les domaines. C'est là l'ennemi principal do la morale sexuelle. " Dl~plus, la dot, il faut bien s'en rendre compte, csl un vérital)l~ leurre. Dans un grand nombre de cas, elk n'existe que sur le f'onlrat de mariage et sa réalisalion ne sc produit. jamais, Si elle sc produit, cette réalisation miraculeustl csl pré('éMe, accompagnée el suivie des prétenlions et de;; exigences de celui qui a apporl( la (lot il son conjoint et qui pense pouvoir tirer de ce rait une superiorilé Ù son (~gard. On ne peul imaginc!' le nombre de ménages qui ont perdu leur tranquillil( il cause de III dot. Paul Adam, abordant ce délí(~al problllml\ s'exprimait en ces termes: « Le {enace espoir de s'allier il une personne riche détournl~ les jeunes gens des fian~~ailles prématur6es. Ils ont tort. La pluparl des dots bourgeoises ne dépassent gui're 100.000 frunes, ('e qui rapporte :l.OOO francs de rente annuelle, Au prix de la vic actuelle, cette somme n'est pas suflisunte pom' payer l'ennui de cohabiter avec: ulle ('réatllt'e sans eharme, ou de caractÙre inégal, ou trop jeune pour l'homme qui crut devoiI' attendre l(~s avanlages p{:<"lllliaires de l'¡'¡ge mûr, afin de justifier la re'1uète d'une dot équivalente. Une enfanl, curieuse de toute la vie, s'accommode mal d'un ('sprit s6rieux, d(~jà blasé sur les plaisirs et désireux de repos. L'incompatibilité des humeurs apparaît rromptement, puis les aventures f¡(cheuses (1). » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 296 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DE~IAIN Il eût pu ajouter que, plus la dot est élevée, plus l'exigence de la. femme est grande et que, dans la plupart des cas, c'estla grosse dot qui oblige le ménage à un train de vie rapidement ruineux. Les femmes qui apportent trois cent mille francs de dot et même cinq cent mille dépensent toujours le revenu de cet apport et même au-delà. Il ne peut en être autrement: elles ont été élevées dans un luxe et des habitudes de dépense qui ne seront jamais satisfaits pur les revenus de leur dot. Aussi combien_ serail-il plus sage el plus désirable, à notre avis, de ne considérer la dot que comme un accessoire souvent nuisible et de se préoccuper de toutes autres questions lorsqu'on veut convoler en justes noces. D'ailleurs, nous comptons sur l'obligation du régime de la séparation de biens, dont nous allons parler, pour éloigner les coureurs de dot et pour rassurer les jeunes gens sérieux qui n'épousent pas pour faire une fin, c'est-à·dire un mariage d'argent! Pour répondre à su. véritable destination, un coùe civil devrait présenter une suite d'institutions juri·· diques, toutes logiquement déduites les unes des autres et appuyées toutes sur les mêmes principes essentiels. Une l¡'gislation composée de dispositions incompatibleo ou reposant sur des bases opposées, ou mème seule·· ment différentes de nature, manque de la cohésioll nécessaire pour constituer une œuvre durable et pour donner satisfaction aux aspirations d'une grande nation. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d'autres, le Code civil français estloin d'atteindre à la perfectioll. L'égalité civile des deux sexes, disions-nous plus Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE :lIAIIIAGE DI, DEMAI:'i haut, constitue un principe fondamental de droit mdeme. Le Code civil attribue en effet à l'homme et à la femme les mêmes facultés héréditaires; pour mieux garantir les droits de la femme, il abolit l'usage des renonciations aux SUcc(~ssions futures et les substitutions destinées à faire revivre entre les enfants les dislinctions d'àge ou de sexe admises par l'ancien régime; eIllln, il reconnaît à l'homme el à la femme une égale capacité de contracte!'. Mais l't'galilli civile cesse dans les rapports conjugaux; en s'engageant dans le., liens du mariage, la femme aliène une partie de ses d!'oiLs et sc soumet il une v('ritable incapacitl\ temporaire, incapacité qui disparaît du reste avec la raison qui lui a donné naissance. Une nouvellr, conception du droit, basée sur une admiration r,xcr,ssive du droit romain, et provoquée par de,; lendances politiques alar,; nettement aecusl"es, a introduit dans la loi civile le principe ¡}'autorilÚ el l'a pou:,sé jusqu'à ses conséquences les plus extrêmes. Le Code civil soumet donc la femme il la puissance maritale, ùontla jurisprudence a fait depuis une vérilable tntelle .i), et il fait du mari, non seulement le chef, mais encore en quelque sorte le maîlre absolu de la communauté, proclamée rt'~gimc de droit commun. Le premier p.·ojet de Code civil, rédigé par Cambacérès à la demande de la Convention, ne parlait pas de la puissance maritale et reconnaissait par suite à la femme mariée la capacité intégrale de contracter sans l'au Lorisalion de sail mari ou de justice. Il admettait, il est vrai, la communauté comme régime légal; mais il ajoutait: « Les époux ont ou exercent un droit l(~gal pour l'administration de leurs (i) Gi,}e, Conditio/! ete lu lemme. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 2DS LE MARIAGE ET LE DIVORCI: DE DEMAIN biens. Tout acte empor.tant. -vente, er¡gagement, obligation ou hypothèque sur les biens de l'un ou de l'autre, n'est valable s'il est consenti par l'un ou pal' l'autre des époux. » {(Les actes ayant pour objet de conserver les droits communs ou individuels des époux peuvent être faits séparément par chacun d'cux. » D'autre part, l'article 2 du titre II du même projet consacrait le principe de la dissolution du mariage « par la volonté persévérante de l'un des époux », et l'article '2 du tilre VI autorisait le divorce par consentement mulud. D'ailIeurs, la loi du 20 septembre t ï92, alors en vigueur, appliquant déjà l'idée d'égalilé auxrelations entre conjoints, déclaraillogiquement les époux égaux dans la faculté du divorce, et permettait à chacun d'eux de réclamer la dissolulion du mariage en al)¡;guant l'incompatibilité d'humeur. Or, l'attitude des rédacteurs du Code civil à l'égard du divorce devait naturellement être toute différente de celle des membres de l'Assemblée législative et de la Convention. S'ils n'osèrent pas aller jusqu'à proclamer l'indissolubilité du mariage, ils entourèrent le divorce de restrictioQs nombreuses destinées à Cil rendre l'usage fort c1irllcile; !lon seulement ils réduisirent le nombre des causes pour lesquelles il restail désormais possible d'y recourir, mais surtout ils en compliquèrent à l'envi la procédure, en imaginant des formalités si Dombl'cl,lses que souvent elles constituaient l'équivalent d'une fin de non-recevoir (l). Au point de vue historique, par conséquent, il une loi favorable au divorce correspond rationnellement (l. Jtt'pinit.\', 1I1'/'1I~ ,III .\'()f(¡i'ial, l')n~. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE ~IAIlIAGE DE DEMAIN 2nu une légi,;;lation octroyant illa femme unr, capacité compide et lui attribuant une initiative semblable à celle du mari dans la gestion de leurs int(~r(~ts respectifs. Si le projet de CamhaC(\r(>5 se raUadlC à la communauté et ne se prononcr, pas en faveur de la séparation de bien~, qu'il aurait dù logiquement allopter comme régime de droit. commun, elle ou tout au moins ses causes, c'est qUl-) le principe de la séparation dlJ biens n'dait pas alors nettement compris, et que le,;; traditi()n~ nationales l;taient encore assez fortement enl'acin(;es dans l'esprit, mèmr, des Conventionnels les plus avancés, pour faire à leurs yeux du maintillll de la communautl~ eoutumii're, une obligation l,"gislalive inC'· vHable. Au l'ontraire, dès que la loi restreint la faculté du divorce, comme l'a fait le Code civil, elle aboutit fatalement à lïn'-'apacitl'~ complète de la femme et à la subordination exclusive de l'épouse au mari, non seulement pour l'administration et l'ali(~nation des bicn,; communs, mais aussi pour l'administration dl" S('S biens propres, Cest fIlI'l~n elret toules ces idées Mcoulent les unes des autres: si le principe de l'égalitl; des sexes et le principe de la libprté indiyiduelle sont sinci,rement rpconnlls comme la def de yoÙte du droit matrimonial et fami.ial, ib enlraînent comme const\quences, à la fois la suppression de la puissance maritale et l'étublissennnt du r(~gime l(~gal de la séparation de biens Oll de tt·ut autre r('gime analogue; la lc\gislal.ion basée, au contraire, sur Je principe général d'aulorilt\, conduit infuillilJlcment ti. l'illcapaciV~ de la femme et il la mainmis!' du mari il la foi.., sur le patrimoine commun et sur la fortune per:-;onnelle de l'épollse. L'éyolution des mu'tlrs introduit successivement le Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 300 LE :IIARIAGE ET LE IlIVORCE DE DE:IIAI:oi divorce dans les pays les plus réfl'aetaires à l'idée de la rupture du lien conjugal par la volontlj des époux ou de l'un d'eux; mais la praLique du divorce ne tarde pas elle-même à transformer les mceurs. La multiplication des cas de dissolution du mariage est, en effet, il faut bien le reconnaître, une perpétuelle menace pour la sécurité de l'avenir de la femme. Lajeune fille, au moment de la célébration de son union, doit savoir que, même si elle n'a rien à se reprocher, elle pourra devenir la victime, comme le mari, du reste, de circonstances rendant inévitable le divorce: elle ne doit pas ignorer que le mariage ne présente plus pour elle une garantie de durée. La prudence la plus élémentaire lui fait donc un devoir de ne rien négliger pour se rendre compte des exigences de la vie, de manière à se trouver en mesure, si les circonstances l'y obligent plus tard, de diriger sagement sa fortune el celle de ses enfants et de pOUl'voir à l'entretien de ~a famille. Un véritable apprentissage pralique lui est nécessaire: l'extension de sa capacité juridique et de son autonomie à l'égard du mari lui en tient lieu ou le eomplHe. Celle idée, jointe au développement progressif et salutaire de l'indépendance de la femme à l'égard de l'llOmnHl dans la société moderne et à une généralisation, parfois excessive et erronée, du principe de l'égalité des sexes, justifie cette sorte de parallélisme fatal en tre l'accroissement des droits de la femme mariée et l'élargissement du divorce. ..,. l,es dt?uX époux ont ries droits et des devoirs Ùj(WX; Ir? ¡'éfjime {t;t¡rtl obli,r¡atoil'e du mariage est la sépal'ation de biens. femme llla/'Ù;e a le plein eracice de sa capacite âvile. '-a Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE :\IAJl1AGE DE JO! DEMAI:-'- Voilà l'essentiel de nos vœux. N'ous ne saurions les développer plus éloquemment que ne le lirent deux de nos plus dévoués collaborateurs, les ~I(trgueritte, Leurs conclusions sont les nôtres; cédons-leur, avec reconnaissance, la plume, il. la fin de G(: chnpitre . •• En donnant il l'homme et i:tla femme des droits et des devoirs identiques et égaux, on ne fera que cimenter et qu'ennoblir l'union, Une odieuse inégalité disparaîtra, que seules des loi~ vétustes perpétuent, pour l'amoindrissement de la nution. L'homme n'y perdra que de révoltants privilèges. La femme y gagnera chnquc jour en dignité, en sécurité, en saine et ferme éduCltioo personnelle, La famille, étayée sur des bases nouvelles, devenue plus individualiste, verra S'élargir l\~champ de son adivité, augmllnter sa force. De quelle aide puissante pourra. être dorénavant la compagne et la mère cxcr~:ant au g['andjour celte influence naguère réduite à s'essayer timidement dans l'ombre 1 Quels nvènements de virillravail, de gaie initiative, les généralions nées de celte famille nouvelle apporteront à la nation, hicr amoindrie, agranJie demain! II Associée à l'effort quotidien, prenant sa part offidelle de direction, de responsabilité, tout en continuantà aS5umer sa lourde, sa magnifique Wehe physique et morale, c'est ainsi qu'une autre t\'e se dessinera, plus sédui;;o.nte encore, par('e que plus intelligente el meilleure. Au scntiment úe son infériorité, \'ous aurez substitué la conscience de son équivalence. Dans l'ennemie sournoise, fa~onnée par des siècles d'oppression, s'éveillera lihre la tondre el forte amie. Nul danger dans cette liberté. La f,(rande loi est là pour la tempéret', l'instinct suprême: perpétuité de l'espèce, élan souverain de la ,'ie ! B~NCO DE L,tl, REPUBLlCA UOISCA LUIS. ANGEL ARANGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3U2 LE MARIAGE ET tE DIVORCE DE DEMAIS {( Que voyions-nous dans le mariage uctuel, l'ancieL mariage? La femme, citoyenne pourvue detous SE;; droits tant qu'clIc est jeune ou vieilIe fille, les' perdait jusqu'au dernier du jour oÙ elle passait sous l'autoríl,~ maritale. Majeure, elle devenait, ùu simple uui prononcé il la mairie, eût-elle quarante ans, fût-elle troi~ fois veuve, une mineure en rigoureuse tutelle, Elle Ci:J pouvait, elle ne peut ni citer en justice, ni douner, !i recevoir, ni ali{~nel', ni acquérir ... Quanù le,; cautraIs de mariage n'avaient pas pris de mesure,; restridive,., sauvegarùant bien faiblement ses biens, elle était la victime de cc d(~plorable régime légal dc lacomfilunaulé qui, sous prétexte d'entente et d'union, est le pire dl:s tl'OlIlpe-l"tcil, la rapine érigée en règle. La diversi ,é des autres r{~gimes de biens, loiu de remédier à cel..e plaie de l'argent, la compliquait, l'irritait encore. Résultat, la femme épousl,e le plus ::;ûUVCllt1~3t gardée, hélas 1 pour de viles rai"ons. Toute une cornl?tion des mœurs, due à ces facilités de la con\"oitise et de l'égoïsme, La dot viciant, de son appàt, le pl'inchc même de l'union, « Avec les réformes proposé·!s, toule celle iusan Il; et cette sauie tombent. Un vigoureux coup de be ai chasse du Code, au litre du contI'ul de mariage el. des droils respectifs des époux ", plus de deux celLts m'lides qui étalaient oÙ ils u'uvüicllt que faire ln ignoble marchandage. 1( Avec la séparation de bien:>, seul régime légal lu femme cesse d'être - qu'y perdra la morale? - cdte proie dotée, cette « affaire » qu'auI yeux de I¡mt d'hommes elle représenlait. .\vec la capacité ci\'ile, elle redevient, mariée, ce qu'elle était la veille, ('e qll'il faut. qu'elle soit pour que la ju:;tice soit: un être cc IScien t et libre. 1( 1( Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LI> ~IARIAGE DE DEMAIN 30a Et que la susceptibilité masculine se rassure ~ Car on ne nwnquel'a point de se dil'u ; {(C'eslla lin du rn<lriage. l'lus de communauté, plus d'union! cc L'éviùence crie que la communauté, dans cc qu'elle a d'équilahle el de doux, subsistera toujours, en fuit. Duns le~, ménages unis, naiment unis - les seuls qui soient intéressants -l'humme ùemeurera le conscillcl" le guide. On continuera il meUre en commun l'argcnt, la confknee et l'ufl'edioll. Dans les ménages désunis, eh bien! lïntll~pcndance de celle qui, longtemps I~ncore, demcurerilla l'lus faible, scra du moins présCl'vl;C. {(Le I'Ú~imc de la cOlllmuuauté de biens - voire de la (:orlJmul1~uté réùuiLe i.lU'" acquéts, soluLion L,Harde OÍ! :;'esl al'l'Née la cOIll/llis:;ion officielle de réforme du Codo chil - ont l'ailleu!' Lemps et lcurs preuvcs. Systèmes u'.li:;ibles dontlcs inconvÚnients sont élablis el dont les LlVilntages se chiffrcnt par ùe l'injustice el de la douleur. cc Mill" rui:; plus ('lluiLublo, plus simple, plus clair uslte l'éoilllC de b. sépal't\lion dp, Licll~ .. \u ~1J1'plu,;, deux ('l'nls mlllions d'holllmc:;, en Europe, l'ont-ils adopté. {(Un saiL que la jurispruùence interdittoutc asso¡;Ï¡¡lion ciyile et commcrciale entre époux; la Loi ùl;sormais les ,:lulori.scrait, achevant de faire de noLre COII!panlle, UU.llStoute lu fOI'ce ùu tcnue, l'({ssuri¿e. " c( Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ClIAPITRE VI LE DIVORCE DE DEMAIN Le dlVOrC(} mariólp;e. 1)8t n(~en même Lemps quo l, VOL T AIRB. Le divorce rend le mariage plus digne, plus fécond, plus souple, plus conforme aux mouvements des sociétés nouvelles et aux besoins de t'esprit moderne. Moins tyrannique, moins daqllemuré, le mariage d(vient non seulement plus moral par l'équitable r('parlition des droits et des devoirs entre les époox, mais phs abordable, plus attrayant, plus compréhensible. Ceux qui ne -voulaient plus y entrer, parce qu'ils le considtiraient comme une prison éternr-lle, y trouvent mainl+ nant une issue, par où échapper il l'incompréhension, à lu discorde et au malheur. Quoi qu'en dise M. Paul Bourget, on n'échappera (lIS au dilemme posé avec raison par M. A. ~aquet. Ou celte espèce de papillonne qui pousse les hommes et les femmes à se prendre et à se quitter - malgré les lois qui le leur défendent - est le résultat fatal et saDS inconvénient des erreurs impossihles il éviter dans le Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE IHI'ORCE nI:: ()E~IAIS mariage; et alors. pourquoi donner des inconvénients gravc~ il ce qui !l'cn aurait pas sans les entravcs qu'on y apportc? Ou bien cette papillonne est un mal auquel il est urgent de remédiel', Et alors, il est D(;c.essaire de le laisscr sc développer librement; car, c'est seulement lorsqu'aIl en connailra l'étenduc qu'oll comprendra la néeess,I.;Í d'y porter remède et qu'ou trouvera dans J'opinion publique, agissant sur I'llOmmc comme elle agit de nos jours SUI' la femme, le scull'cmède possible et effica('e, Le mariage, même imlissoluble, n'est pas un lien pour ceux qui veulent le rompre et dont les mœurs sont dépravée:;, La libertl~ absolue n'est pas un obstade à la fiddité et à la constance; bien plus, il notre avis, la libertç est une cause de constance; grÙc() Ù ellc, les époux sont obligés de veiller sur leur conduite, et la crainte de l'abandon incite à une foule d(~ l'on,'cssions et de prévenances réciproqucs, susceptibles de l'établir l'entent.J daus les münages les plus troublés. Il ne faut d'ailleurs pas attacher il la loi une puissance qu'elle n'a pas. Ce qui oblige les époux il vivre ensemble, ce ne sont pas les principes écr'its dans le Code; c'est lcul' amour r(;ciproque ou, touL au moins, ce sont l'cslime et l'amitié, nées de la cohabitation, laquelle fait apparaître les défauts, aussi clairement que les qualités; cc sontlcs diflicultés de la vie matérielle, l¡l situation occupée dans la sociét('~, el aussi et par-dessus toull'u11lour ]Jour les cnfants cn faveur de qui on e3t disposé il faire les plus granùs sacrifiees. Par le divorce, aucun de ces élémenls si puissants à perpduer la vic conjugale ne disparaît; bien au contraire, illes consolide, illes fortifie, « Les raisons de ne pas s'cnlendre en vivant ensemble ilo Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 306 LE MARIAGE ET LE nIVOR<::E ilE DEMAI:>I et du fail qlle l'on vil en~emhle B(JUlles mêmes pour Lous les ménages, ainsi que l'a fOI'l bien montré M. Léon Blum. Quant aux accommodements par quoi on tente de faire durer ceux-ci, ils n'assurent point le bonheur. Il Est'(~e un ménage heureux que celui oÙ l'un dispose, 0\1 l'autre sert? Commcnt trouver dan;; cet état sans dignité la satisfaction du cœur? On se lasse d'être obéi plus vite encore que d'obéir. Le d¡;goÎlt d'un ùes deux époux répond à l'anéantissemenlmoral de l'autre ... « El pourtant, ajoute logiquement M, Blum, sauf le cas d'une rupture prompte, vous Il 'avez g'uère le choix qu'entre cel asservissement oÙ le mariage sc dégrade, et ces conventions résignées où il dépéri t (1). u Ici encore, souvenez-volls que l'instinct est vivace, et que les traités conclus de la meillcure foi du mOllde restent à sa merci, Au premier soulÏle d'aroour qui passera sur la femme, loutel> los ressources de sensualitl~ et d'énergie qu'ellc a dù l?'interdirc de déployer dans la vic conjugale s'en échapperollt pour chercher ailleurs leur emploi. La vie conjugale lie sera plus que ce qu'elle esl en réalité dans presque tous les mal'iages, un semblant, une formalilé S<105 importance, ('Ollvrant le néant d'existences assoupies, ou dërohant le seel'cl de vics dont le sens et le bonheur ne sont plus Iii ,i). 1 Ledivorce est une institution I:Onrorme aux principe;; de la libertó individuelle, qui devraient former la Las(~ de notre droit public, qui sont censés le faire et sur lesquels nous ne saurionsjamais trop insister, estimanl qu'ils sont nécessaires à la vic de la sociétÚ moderne L'indissolubilité du mariage I~st la négation de Ii liberté individuelle; elle constitue un de ccs contraI:; l) (1) Les douloureuses ré\'élations (le \1"'" All'ing, d'llJsen, en sont un inoubli:dltc exelnple. l'l) Du Mari/zge, l'. 136, dans les Uev'- lla¡¡{", Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Le IllrOI\CE nE DEMAIN ;1O¡ personnels, aujourd'hui heureusement disparus, qUI permetlaien t l'esclavage et les vœux éternels. On ne pourrait maintenir relte indissolubilité, tellement elle semble exorbitante et conlraire aux principes fondaml~nlaux de nos civilisations modernes, que si un inlérêt socinl sUJll~ricur Ôtait en jeu, JI n'en est rien. La famille, et, par suite, l'ordre social, trouvent au contl'ail'e, dans sa suppression, des garanties qui leur manquaient. POUl' nous en convainl're, nOllS n'avons qu'à nous rappdu¡' que le divorce, après avoir existé durant de longul'~; années cn France, y est r\"tahli depnis vinp;tcinq ans, sans quc ni la famille ni l'ordre social en parniSS'~llt soufl'¡'il', El SI nous jetons nn regard autour de nous, nous nous al'(~rce\'ons que tons les pa.ys oille divorce a droit de cité - et ce sonll!';; plus nomhreux - présentent, au point de vue social et au point de vue familial, les symptlJlUeS les plus rassurants, Le di \'orce n'a donc poinl pour efl'et de délI'uire la famille: ('clIc-ci, bipl1 au ('ontrnil'c, l'i>t abs(,lument inll'~rl'';S{':Pil sa pl'l~scllce dans nos lois, TOIIS \ps ~rid~ [lcellmull"s contre Je divorce, le sonl Úgalcment eontrr la s('parntion de corps. Pour d¡'e logique, il faudrait donc proscrire l'un et l'aul1'e moyen Je dissoudre le mariage, C'estla tlièse de l'absolu, Elle il été soulenue brillamment par des moralistes, pal' des philosopllPs, lels que Prondhon; mais jamais personne n'a song(~ ù. l'appliquer dans aucune législation; rr~p;li."e ellc-même, le vérilable champion dl~l'indíssolubilitl" a toujours admis a.u moins la s(;parntion (k corps et un r¡;gime extrèlllemcnl large de causes de nllllitG du mal'jage. La question ne peul donc se poser sur te terrain, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 308 LE MAillAGE ET LE DIVOHCE DF.: DEMAI!'! et l'on revient fatalement à la proposition suivante: Quel est le régime préférahle, du divorce ou de la séparation de corps? Nous rèJlondons, sans hé~itation, le divorce. La séparation de corps a tous les inconvénients du divorce, sans en avoir les avantages; et, de plus, elle a des inconvénients que le divorce n'a pas, Void comment s'exprimait M, de ~Iarcère, un modàé s'il en fut, dans son rapport sur le rétablissement du divorce: « La séparation de corps, c'estle d(\règlement de la vie, ou le célihat forcé, c'est-il-dire un état contraire soit aux lois sociales, soit il h nature humaine. Que si, céùant il des impulsions presque irrésistibles, leS époux créent chacun de leur cfJlé des liaisons non reconnues par les lois et condamnées par les mœurs, quelles sourCt'S de douleurs secrètes'? Que s'ils demeurent dans l'isolement, quel désert pour eux que la vie, quelle séchcl'esse pour des cœurs obligés de refouler les sentiments etles besoins les plus impérieux; quelle situation péniLle, pour la femme surtout, qui souffre égaIement et de la malignité publique et de la compassion qu'on ne lui épargne guère. Il La liberté même que la loi oflre aux époux séparé~, de corps est trompeuse. Ces époux se surveillent, Sí: poursuivent de leur haine. Ni dignité, ni sécurité pOUl' l'un et pour l'autre, La loi prélend les maint(~nir dan:; un étal honorable et la société les repousse. Le divorce, lui, les repla.ce dans un état acceptable. puisque la loi consacre les liens nouveaux qu'ils pour· ront former, Il substitue la réalit0 au mensonge et, cr. l'endanlles époux à eux-mêmes, illcur permet de rega· gner la considération du monde par l'usage qu'ils Ceron t de leur liberté reconquise. La séparation, au contrairf~, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE nrvORr.E DE DEMAIN ao!) les maintient dans l'impossibilité d'une réhabilitation ou dans l'inexorable situation d'un malheur immérité et sans fin. « Le divorce, a dit madame de Stai-l, laisse la possibilité de trouver le bonheur dans le devoir. » Les ]('gislateurs laïques, quand ils donnent pour raison de l'indissolubilité du mariage l'intérêt des enfants, savent parfaitement que telle raison n'est pas de logique lég-ale, puisque, dans aucun cas, la loi n'a preventivement souci de ceux qu'ils invoquent. Le divorce n'a apporté aucun trouble dans les m(\nages ouvriers. Bien avant la loi de 1884, et sans jamais sc préoccuper de la législation existan te, l'homme et la femme sc quittaient quand ils étaient las l'un de l'autre et allaient contracter de nouvelles unions, nécessairement irrégulières, sans aucun souci du sort légal de leurs enfants nés ou à naître. Le divorce n'a aucune influence sur le peuple, parce qu'il n'a, cOlllme le mariage, hélas! d'intérêt que pour ceux qui possèdent et qui, de ce fait, ont des droits à régler. Dans la classe ouvrière, le sort des enfants était malheureu\ autl'rfois comme il l'est aujourd'hui. Ceux pourtant donlles parents, gl'âce à la loi sur le divorce, se remarient légalement, sont plus heureux que dans les unions libres qui suivnient les séparations de fait du temps passé, Chez les paysans, on divorce peu, on se sépare peu. On préf¡~re continuer à vivre ensemble, en se détestant, pour le plus grand malheur des enfants auxquels on donne un funeste exemple, Et l'on agit ainsi pour ne pas partagel' le peu de biens qu'on a et dans I'espoil' cupide de conserver line grosse part, en survivant à son conjoi nt. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :W.i LE MARIAte ET LE DiVORCE DE DEMAI:'; Dans la classe bourgeoise où le divorce a une Impor. tance directement proportionnée aux intérêts d'argent à dÜbattre, on se séparait de corp¡; autrefois. On ne vivait pas plus chastement pour cela après la séparation, et l'enfant assis au foyer illégitime ne pouvait guère recevoir un bon exemple, Nous savons que quelques exceptions confirmèrent cette règle, Aujourd'hui, on divorce; la situation ùe l'enfant es': sensiblement la même qu'au temps de la séparatioll de eorps, si les époux divorcés entendent sc mal con,· duire. Mais elle devient meilleure si ces époux consti'tuent une nouvelle famille, sérieuse et honnête, a fóyer de laquelle l'enfant sera mieux que ne pouvai " l'être le plus favorisé des enfants, dans le concubi·, náge qui résultait presque fatalement de la séparatlol¡ de corps. Mais, nous dira-t-on, des enfants naîtront de ceS non· velles unions. Et la jalousie sévira au sein de ces nouvelles familles contre les enfants du premier lit. Faible objection qui ne suppolte pas l'examen, Le concubinage d'êtres jeunes peuL dl'e aussi fécond que le mariage le plus légitime, Le sacrement ne rend pas prolifique, Aùjourd'hui, la possibilité'des mariagl:s légitimes permet de sauvegardel' les droits de chacun. Autrefois, le concubinage produisait une famille illégitime, slins droits en apparence, mais plus dangereuse et plus armée, malgré la loi, - ce que ne nieront pas ceux qui connaissent le cœur humain, si libre, si indi~dpliné, el parfois si violent qu'aueun frein ne peul le retenir. Les enfants illégitimes en lutte avecles enfallts l>3gitimes, des conflits d'aflections, des conflits d'in',érêts, voilà ce que provoquait l"ancien régime de la séparation de corps, Que l'on juge maintenant si o: us avons raison da dire qu'au point de vue des enfants, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE DIVORCE DE DEMAIN 3H est souverainement injuste en accusanlle divorce d'avoir créé une siluation dangel'eu5c. Le 50l't des <'nrants, en cas de divorce, est forl approchant de leur so!'t dans le cas d'un second mariage après lu mort d'un des époux; et alors, cOlIlmo le dit l\'aqueL: " Ou les secondes noces sonl un mal aL:;olu pour les enfants, et non content de pl'oc!amer l'iudissoluLilitl\ 11umariage, le législateur aurait dÙ - comme le conseille le fondaleur du positivisme, Auguste Comte - décfl\lc¡' le veunge perpéluel : ('e décret, qui aurait imposé la solitude et la cJlasteté aux veufs, n'aurait certtlÍnemenl pas été vexatoire à un plus lIaut degré que celui qui les impose aux séparés de corps, et les enfants de ces ùerniers ne sonl pas moins intéressanls (Ille ceux de,~ lll'emíers. « Uu Lien ll's secoudes noces nous présentent plus d'anllltahes que ù'inconvénients; c'cst l'opinion du législateur qui le,;; a permises en cas de dissolution du mariage par la mort, el alors pourquoi ne pas l'econnaître qu,~ les 1I1émes avantages peuvent se présenter lorsqu'il ~'agiL d'époux dont la Lrulalitt~, la violenee Oll silllplementl'incolllpatiLilité de caractt~res onl rendu la vie commune impo,;sible. « II n'y il pas de moyen terme; si la loi yeul èlre logique, elle doit proclame¡' la I(;gilimité du Jivorœ ou décréler le veuvngc perpétuel )) (j . 00 ,1; ~l. ~a'ltlet. ,'n exposant les idées directrices de son tiernier : l'c/'s {Tlliol, Ii!,}'!', '. rependu pérclIlploireuwnl ¡¡, I"Jhjec1.1011 tj¡',',e d,~ " 1'intl'ollnction anprès de,; enf,mts, par UII m'triage snbser[uunt, d'un beau-père ou d'une belle-mi-re, )) " COlllmurt se l'ail-il, alor", a-t-il demandé, 'lue de tous tr:lllpS, dll'/. Inns lPs peuples t:idlb,;" les ll:cri,lalions aienl uulol'i'e les ~crolldL's HUI ç"; t'Jl cas de \ ell \'~l~C '! " Il ya l" ¡¡rIe l'l,ntradidi'lll iJ"kniable; el dIe ",I d"liItant plus frapp!ll:tu 'lue ¡" nOllllll'c des "poux (lni divorcent ,'haqne année cst dc heaucoup infLorienr à celui des veufs ('Il t'cre dl' sc liHu Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 312 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN Entln, ainsi que le fait judicieusement observer M. Léon Richer, on ne tient ordinairement compte, lorsqu'on raisonne de l'intérêt des enfants, que de eeux qui étaient nés au moment de la séparation; et nullement des enfants il naître. L'indissolubilité du mariage et le régime de la séparation de corps sacrifient absolument ces malheureux enfants; c'est donc la société qui, si le divorce n'existait pas, créerait au nom de ses prétendus principe:" moraux, toute une catégorie de bâtards maltraités par la loi, puisque ces enfants, nés après la séparation dl~ eorps, ne pourraient être qu'adultérins. Voilà. vraiment la morale publique et l'intérêt d/, toule une catégorie d'enfants singulièrement protégés ') Reste l'argument tiré du domaine de la·religion. Celui-lù, à proprement parler, n'exisle pas. Le diremaric\' ll. Et. I'0nr hien établir ecHe l:ontradirtion, il Il oppem les ,tntisti'lues des veufs il cclles des divorcés (statistic¡ut" de 1!104 . II en résullc que le nombre (les veufs c,;t quintuple J" celui des divorci's. ¡Je plus. les dcux einquit'mes efi\'iron dl ; époux divorcés sont slins enfants, trlndis que un cinquième seulement des veufs sont dans ce cas. " CI' n'est donc pa, i03.!13S veufs qu'il faut eompnrer il 2l.10ll divorces, !l0UI' C01lnaître le rapport entre les cpoux aptes il se remarier et pourv1I"; d'enfllnts provenant (Ill veuvage ou du divorce, c'est S:J.i50 d,"s premiers à i3.0ij(¡ des seconds. « Ainsi. 'Ille six veufs, pourvllS d'enfants, se reconstituent un foyer, nos philosophes chrétiens et n(·s professeurs cie vertus ( vi'lues n'y aper\:oivent aucun mal. :'.lais qu'un septième - '¡fi divorcé, celui-ci - en fasse autant, ils riéclarent la societé (n danger ». A l'argument tiré du prétendll intéJ'(,t des femmes, 111. Naqll~t répond également par des chilfres. Depuis 1884, ce sont toujollrs les femmes qui ont tenu le record des ruptures conjugal'l' « Contre 4 hommes demandant le divorce, il y 11 cu : en 181~, ¡¡ femmes; en \890,1; ,en \!lOOet en ,t!JO·i, 5 D. Et la divorcée f se remllrie avec une telle facilité, l{ue sa nuplialité pour un 'Ige donné est supérieure Ù cclle ,ies j.'>.mes filles et ùes veuye, ». f.c .fou,.""l, H juin lHUH.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE \ll\'ORCE DE IlDIAIN 313 vorce n'est pas obligatoire, et les catholiques sont libres de n'en pas user. De plus, ce n'est pas le divorce que l' Eglise catholique moderne interdit en France, c'est le I'emariage qui, selon elle, constitue un adul· tère. L'Eglise actuelle n'a d'ailleurs pas à se préoccuper d'un contrat civil qu'elle ne reconnait pas. Le mariage civil n'cst rien pour elle. Les époux nc sont véritablement unis que par le sacrement qu'elle leur administre. Or, il n'y a pas de trihunaux civils qui pui~scnt détruire ce que I'Egli5e a fait dans cet ordre d'idées. Enfin, la séparation de corps étant maintenue et possédant, depuis la loi de iR!-:l:!, tous les avantages qui peuvent résulter du divorce, sauf la faculté de contracter une nouvelle union, la conscience des catholiques doit être rassurée; etleur liberté est complète. Mais il n'est pas sans intérêt, pensons-nous, d'examinCI', ;.\11 point de vue historique et canonique, l'opinion de l'Eglise catholique sur celle question; elle est en contradiction absolue avec les principes de la pri· mitive Eglise chrétienne qui, plus fidèle à la parole Je Jésus-Christ, l'avait appréciée d'une façon toute dill";· rente. Jamais la religion chrétienne ne fut mieux obéie, plus respl'clée, qu'à ses origines: la longue suite des martyrs en est une preuve certaine. Ur, le divorce a été pratiqué par les premiers chrétiens. Ri(~n ne fut mieux constaté que son existence dans l'Empirc d'Orient, depuis le règne de Constantin qui, le premier, embrassa la foi chrétienne au quatrième siècle; etl'usage en était également rrpandu, à la même époque, dans l'Empire d'Occident et en Gaule. Jusqu'au milil'u du siècle suivant, le conscÍltement Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 314 LE ~IAIlIAGE ET LE DIVORC)~ DE DE~AIN mutuel sans même la bénédiction du prêtre suff1sai; pour former un mariage. Il n'cn fallait pas davantagf' pour le dissoudre. Pour s'assurer que la suppression du divorce parmi les chréticns est l'œuvre de la politique ct de l'ambition dcs papes, il suffit de considércr la conduite de eeuxci, à difI'!\rentes époques, à l'égard des princes mêmes qui en fîrent usage. Il serait assez difficile de concilier leurs opinions. On les voit applaudir à unc suite considérable de p¡'inccs qui promulguèrent unc infinité de lois favorables au divorce et contraindre d'autres souverains à abroger ees mêmes lois. Ils canonisent Charlemagne et cxcommunient Lothaire, oubliant que plusieurs saints du Nouveau Testament avaient dh,àrcé, .. La religion catholique adopta le divorce jusqu'au dixième siècle; l'Eglise Grecque lc maintint plus tard, ct même le très catholique royaume de Pologne, jusqu'à sa disparition. Théodose Il et Valentinien III, touehés du sort des enfants qui restaient après le di\'or(~e et souvent sans subsistance, sans cbercher à donner plus de consistance à un engagement qu'ils supposaient form(~ par des personnes raisonnables, Voulul'ent qu'à l'avcnir, le mal'ia~e ne pût être rompu sani formalités. Ils exigèrent la constatation du divorce par un aete solennel. Mais le mariage lui-même - ceci est plus surprenant et digne d'être mis en évidence - ne dcvint un sacrement que sous l'empereur Léon VI qui astreignit, à la demande des papes, les époux à recevoir la bénédiction ecclésiastique, dès le début de son règne, en HH6. La l)l'emière de ces deux réfol'lllCs, l)galement capitales pour l'J~glise, fut reprise par l'¡~mpereur Justinien, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE Im'oRCE DE DEMAl~ :U.;; dix-huilit'me empereur chrétien. Si le divorce avait été condamn(; par l'Eglise chrétienne, c'était, il fallt l'avouer, line occasion uniquc de le fuit'e disparaitt'e de la législation impérialc. (}1' - oh! surprise, - nous voyons cet empereur Justinicn codilîcl' les règles du divorce Cil même temps que celles du maria~e. Justinicn admellait la volonté mutuclle commc {~fJ.uivalunl :;eule Ù tous le:; gl'iefs, et, conforlJl¿uwut à la raison, opérait lc divorce d'unc union à laquelle les parties rcnon,:;\ient d'un commun [\l:cord, Il dail humain de sccout'ir ccux quc des raisons sccrNes désunissaienl el qui, pal' resped d'eux-mêmes ou pal' cnÚnte du scntillwnt pulllic, prd\'~raicnt demeurcr Ics viclimes d'till chagrin d{~voranl quc d'cn diyulgucr les f~ause,;, La voie du diyol'ce par le consentement mutuùlleut' était ouyerte; clic s'accordc d'autant Hlicux ¡¡.Yccla saine mOl'alité, qu'en bt'isant 1111 joug devenu insllpportable, elle éYite les haines (lui éclatent loujout''; il la suitc ùes l'eproche::; fails cu public el elle conSCrve à l'Etat des membres qui pcuvent cncor •.' lui êtrc utill's. Le SUl:(;C:iseurde J llsti nícn, ,(ustín Il, dans une l"ovelle placée parmí celles dc son prédécesseur, voulail également que le con::;entell1cnt des dCllx époux fitt un motif suffisant pour dissoudre le maria~c, inùépcndamm\~nl de toutc ault'c raison Il ful conduil iL prolllulguer celle loi par lc spectacle des lllaux soun'crts par dcs époux oblig()s de vivre cn inlimilé, quoique divisés par un Ùt:'goùt ou unc haine insurmontable. \( Car, disait-il. si I'nn'e(~tion mutucllc fail le mariage, il esl juste que l'opposition des c,)¡'ûctères en OplTi\ la dissolution, pourvu que cctte conll'uriétu soil suff1:;amment prouv('c dans I'acle de divorce. Le ::;oin pris pendant les dix premiers sièclcs de la l) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :JHi LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DE)IAIN chrétienté de formuler une foule de lois tendant à réprimer les abus du divorce, sans qu'aucune essayât de le détruire, et le soin même que prenaient de sages législateurs de COnser\'cr au divorce son intégrité, sont une preuve bien victorieuse de sa légalité, Charlemagne, que l'histoire compte au nombre des grands hommes el la religion au nombre des saints, eut cinq femmes: Himiltrude, qui ne fut que concubine; la fille de Didier qu'il répudia aprÜs une année de mariage; Hildegarde, Faslrade et Lintgarde. « Aprl~s ceHe princesse, Charlemagne eut plusieurs concubines et quelques enfants naturels dont on ne sait pas bien le nombre)} (1). Si la loi de l'indissolubilité avait existé il cette époque, l'Eglise aurait-elle canonisé un souverain qui, plusieurs fois, y aurait contrevenu? Un des Capitulaires de saint Ch¡¡rlemagne porte que: « Selon le précepte de Dieu, un mariage légitime ne pourra étre séparé, excepté pOUl' cause d'adultère, si ce n 'est du consentement des parties, et cela pour le service de Dieu ». Ce Capitulaire reconnaît donc deux caf de divorce; le rappel qui y est fait du service de Diel ne peut signifier, comme on l'a prétendu, l'obligalior. d'enlrer dans un monastère. Le moine Marculphe nous a conservé dans son re·· cueil de Formules, datant de 6ï2, le modèle des lettres qu'échangeaient les époux qui voulaient se séparer 0\1 divorcer : « Attendu, disaient ces lettres, que de:; causes certaines et prouvées donnent lieu au divorcl~ enlre Je mari et la femme, et que ee n'est plus la charit,· chrétienne, mais la discorde qui règne entre les deu:, époux, ils ont CI'U devoir se séparer. A ces causes, il" (11 ~1. Buchez, Encyclopédie du XIX' si.'cle. Vol. !I, p. 18H. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE DH'OReE DE !lEMA!;'; 31ï sont convenus par les présentes IcUres, que chacun d'eux pourrait à sa volonté passer soit dans un monastère,' soit dans les liens d'un nouveau mariage». Il ne s'agissait donc pas seulement d'un privilllge de,; rois, mais d'un usage général, pratiqué avec l'assentiment du clergé, et qui, même, dégénérait souvent en licence. Ce fut. plus tard, un manque extrême d'haLileté, de la part de l'Eglise, que de tenter de réprimer l'aLus du divorce par l'excès directement opposé. La puissance des papes augmentait rapidement. Tous, animés d'un même esprit, cherchaient à conquérir moins des terres et des sujets, que des institutions; d le mariage, qu'ils avaient dabord négligé, devint un de leurs plus riches apanages. Par une usurpalion prudente et lente, par des menées s01JI'des el détournées, ils élevèrent progressivement le pouvoir spirituel au-dessus du temporel, ils se rendirent seuls mailres des conditions et formalités du mariage et seuls juges des cas de dispense et de cassation. Pour altriLuer a II pou voir ecclésiastiq ue cette nou\'e!le autorité, il fallait SOllsll'aire le divol'ce au pouvoir civil. On jugea plus avantageux de le supprimer .•• La chose était assez malaisée. On ne pouvait, pour les hesoins de cette cause, invoquer les préc(~ples un Christ, puisqu'il n'en écrivit poinl. « Inutile de faire obsencr combien l'idée d'un livre religieux, renfermant un code et des articles de foi, était éloignée de la pensée de ,).\sus » (t). Quant à l'hisloil'e de la femme adultère, elle ne )) llenan, lï~ d~ N,us, p. l,ti; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3tH LE ~IARrAGE ET LE DI\'ORCE DE nlD1AIN prouve qu'en faveur de l'infinie sagesse de celui qU(~ Renan glorifia, comme cc le fondateqr des droits d~ k conscience libre (1). Un jour, on crul l'embarrasser en Ini présentanl; une femme adultère et en lui demandanl comment i¡ fal!ailla traiter, On sail l'admirable réponse de Jésus. La line raillerie de l'homme du monde, tempérée pal une honlé diÚne, ne pouvait s'exprimer en un tl'ait plus exquis. !lIais l'esprit qui s'allie à la granùeur morale est celui que Jes sols pardonnent le moins. En prononçant ce mot d'un goùt si jusle et si pur: « QUi' celui d'entre vous qui est sans pédlé lui jetle la première pierre 1» Jésus perça au C(l'ur J'hypocrisie, et du m¡':me coup signa son arrêt de mOl't " (2). Les conciles entreprirent donc de légif{;rer. Le concile d'Arles, tenu en 31i et composé de 600 (;vèques, n'osa pas d(~cider de' la question. Il se borna il conseiller aux époux de ne pas se remarier du vivant l'un de l'autre; c'était un premier pas vers le syslème souhaité des papes. Cependant, les pères de l'Eglise se sl~pari~rent sur celle question; au quatrième sièr.le, saint Amhroise et saint Epíphane se Mclarèrent pour le divorce; sainl Augustin, dont on connait la jeunesse dissipée, pencha pour l'opinion contraire; mais il avoua que les avis Maient parlagés et l'Ecriture sainle un peu obscure à cet égard. Sans prohiber ouverlrmént le divorce, les papes y substituèrent la cassation, substitution qui ne gênait. en rien les rois, puisque, quand UII hymen leur déplaisait, il Jeur étai t indifférent de le faire dissoudrc par un l) (c (1:1 Renan, (2¡ Henan, l/e de .JësllS, p. 2[f;. de Jéslls, p. lU:., l"je Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE IlTVORCE fiE flDIAIN divor~e plultlt que par une déclaration ùe nullité, pourvu qu 'i Lfùt ùissous .. , C'est ainsi que Louis-le-Gros se sépnra de Ludane de Rochefort; Louis-Le·,leunr, d'EU'onore d'Aquitai ne (11 ,;2 : et Ph il ippe-Auguste, ti 'Ingel hurgo. 11 suflisait de trouver 011de supposer un degré r¡1Il'lennque de parenté. Ce"t ainsi cnlin qu'Henri LVlit anIlul~r son mariage, d'avl'j' \largllp.rite ne Y"lois. Ponrquoi ces monarqu('s lI'o~aient-ils (lire leurs vrais motifs, alors que PCl'soLlle ne IllS ig-[Jorait? Pourquoi recourir il un subterfug-(J indi~ne de la morale r.t de la reli¡.;ion, il des menson¡.j('s publies qui souillaient également h boudl(J des rois el ror'eille dps chefs de la chr(·tientt:'? Les cll'els du divor(:e rt de la cassation sont kg m('mps; les moyens spul.., diffh·pntj l'un esl direct el. fran(~; l'autre est ohlique et mensonger, et c'est ce dernier qu'on préf(¡rait: Sans doute; c'est le seul qui donnait il Home une jurididion el des (\pices. Les dt:'cisions des conciles qui interdisaient le divorce ont insensiblement prévalu sur celles qui le pcrmetlait~nt. On cumple au nomhre des canons des r.onciles de -;n, les cOlIstitutions <tUribUl"es anx aptllres el. dues, en réali t(" il IcuJ's sur.cesseurs; clics s'opposa ien t au divorce non motiyé; mais elles l'autorisaient el mt'me le prescrivaient dans le cas de culpabililtj de ln femme (1). Le concile d'Ehil'e, en :ll:l, ()xeommnninit. Ir:=; femmes qui, ayünt quitl(~ ¡RUI'S maris, sans sujet, en ('pousaienl '1; II n'e,t ¡:n, l"'rmi, de n'l1Yoycl' une f"IIII1!" n"ll ,.,oupable: mai, c"n'CITCr <,,,lit> ,!lIi " "iule la I,,¡ ,le la n,II"rl', ,"",¡ ,'¡"leI' 1" IlIi ,,"¡-mi'nl>.'. Hell';¡ndwz J'l'lte "P"""l' t1P. "'>Ire r]¡.1il', ,'.11' cC 1I'\"t l'II"; ;duj'''; un "itle ,\Illls¡lln nux ]J'tr"lcs dl' 1.'\ Bible, IIHli" un cnnclIli, COIIsliluliun 1I},os{oli'jlle. Ilcellei¡ ,les (:')[1"ilc8, de I.ahbé, t, I. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 320 LE ~IAHIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN d·autres. Il leur permettait donc implicitement le remariage en cas de ruplure justifiée d'une première union (1.). Celui d'Arles, en 31.4, conseillait seulement aux époux dontles femmes avaienl été adultères de ne pas se remarier, quoique les lois le leur permissent (2). Celui de Néo-Césarée, en 314, ordonnait au clerc dont la femme avait commis un adullère de la répudier (3). Les conciles de Gangres (4), en :.líO, de Miseli.'vc (1)), en 402, ùe Carthage, en 407 et d'Angers lU), en 4H:I, condamnèrent le divorce (7). Ceux de Vannes (8), en 4fj1), d'A,~de (\-1), en ilO6, de Tolède (10), en 681, l'auiorisl~rent. Vn autre concile de Tolède, en GH3, déposa l'évêque de cetle ville qui s'était opposéau divorce du roi Egicaj un canon exprès formula des vœux pour la prospérité de ce prince. Le pape saint Grc\goire Il, en í20, dans une épilre mise par l'Église parmi ses canons, permit au mari, dontla femme était hor's d'état de satisfaire au devoir conjugal, de se remarier (H). Le synoùe de Soissons, en ï4:j, autorisa les époux à quilter leurs femmes adultères (12). (1) /Iislù;"e des Conciies, par lIerlllnnl, Lolhh,;, t. 1. p !jj1. \2; 1I~1'1ll., ibitl., p. il, LaL., t. 1. (3, Herm., ibid., p. 83, Lab., ibill. (4j Hcrlll , ¡bid., p. i3~, Lab., t. II. l¡¡' Lab., i/,id. ,ti) Herm .. ibirl., p. 261, Luu., t. Ill. (i) Herm., ibid., (J. 211, Lab., ibid. (8) IIt·rlll., l. A, p. 2ô'i. Lab., t. III. ,\1, Herm., il¡ici., p. 318. Lab., t. IV. (10) Hel'lll , ibid., p. 45\. Lab., t. \'1. (11) Herl/l., ibid., p.411. (U, IIcl'lll., ibid., p. 492. Lab., t. \,1. l. II, l'. 1;0. l\ecueil <le Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE DIVOHCL DL IlDIAI:'I Suivant le concile de Verberies, tenu en j:)~, le mari pouvait quitter sa femme si elle avait conspiré contre sa vie, et en prendre une autre (1); et la femme ùont le mari avait commis un adultère pouvait prendre un autre ,\poux (2). Le concile de Compiègne, en 7:->6, autorisa h~ mari d'une l'\prellse et la femme d'un lépreux à former de nouveaux liens (:1). Le concile ùe Rome, en 8':W, permit l(~divorce pour cause d'adultère (!~);cette autorisation l'ut renouvelée, dans une lettre, par le pape Nicolas lar, surnommé le Grand. (~·n8:;9 (:». C'est ce m(ime pontife qui s'opposa ensuite, en RflO, aux désil's de Lothaire; on vit trois conciles approuver le divorce de ce prince, et un quatrième le condamnerU). Les trois conciles de Bourges, en 10:11(i), de Reims, en 10'1'1 H), et de Houen, en 1072 (U), prohibèrent le di YOI'Ce, mais celui de Dalmatie, en 1HJ9, ex igea qu'il ne fÎlt prononcé que par un jugement de l'I~glise (10). Enfin, Alexandl'e Ill, consultt\ par des prélats Îran~~ais, l'épondil que: (¡ Quoique l'f:glise romaine ne fût pas ùans l'usage de dissoudre les mariages légitimes, si la coutume de l' /lCI·Ill., ¡bici., p. ~'/lel'lll, t. II. p. (3; IICl'lIl., ¡¡,id., p. (í", I/CI"1Il., t. III, p. ('i; I/CI'Ill., ibid., p. ;;00. Lab., ibicl. :.;(13. 010. Lau., l. \'1. p. lG:í!). ·\U. LaI •. , t, VII. 9>' (lí) l.'oncilc ,rAix-la-Chapclle, HeCllcil de Labbé,l. VIII. Second Concile ,fan, la JllÙllle ville, illiri. Concile de ~Iclz, Hcclleil de Labbé. t. VIII. Concile dl' I10IlJC, ¡Md. ·7 lIerlll., ¡bid., p. 177. Lah" i{JiIl. ',H Ilnlll, il)Íd., p. l~ü. Lab., ihitl. :J, 11<-1'111., ¡¡';.l .. p. Jllli. I.ab., ibid. (iU; HUllI., t. Ill, \l. ~H:j. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :l~:! LE ~(ARJAGE ET I.F. DI\'ORCE nE IlEMAI:'\ les dissoudre existait en Francr, elle pountit y être tolérée (i), » !tien n'était donc moins formel ,iusqu'alors quc la jurisprudence ecc\{~siastique sur l'indissolubilité du maria~e. L'usa~e du divorce se p(~rdait dans rf:~lisc latine, tandis llu'il Ôtait conservé ¡tans toute l'f:glise grecque. Le concile de Florence. assembl(; en U::W, pour l'extinction du s(~hisll1e qui divisail les deux Églises, décida que la diversité de.; ol,inions sur h'5 objets de discipline n'était pas un obstacle àla r(~union, et que les Grees pouvaient conserver le diyoI'cl' ;~1. Cn concile g(~néral en eût-iltoléré le maintien dans une si grande partie de la chréticntÓ, s'il aV<lit ('1(' c:onlrairc aux rÙgles des Évangiles, lesquelles d'ailleurs « cment d'abord un caractère tout priv¡í el. une autorit{: bien moindre que la tradition» FI) '! Cependant, ce même concile consu,'ra, dans J']~:glise latine, l'indissolubilitÚ du mariage; mais, comllle celle consécration était en même temps cd!e dUlllallteur d'un nomhre inlini de mariages, il permit aux {~poux la sêparation de lit et de tablp, llIeSUJ'Cau~si immorale (Iuïmpolitique. Rome continuait à étendre son pouvoir, 101'SI{Ue Luther parut, en 15tï. Il profita des abus de la puissance temporelle des papes pour attaquer leur puissance spirituelle; il eut l'adresse de IOder ;1 un grand nombre d'erreurs sur ia foi, dit un auteur anonynw du siÜc!e dernier, quclqucs vl~rités ~ur les mœurs: la religion ne (1) Licel romana ecclcsia non "onsl1evit proplcr malclkh lcgitimi conjl1nctos rlivid¡,rc, si lamen com,l1dudo gcncralis :,!rlllican", ecclcsi," l13bct lit cjlls1110ndi matrimonil1'" dissol\"all1!', 110S lIai ient.el' tnlcl'alJi IllllS. ~) L',bh.-" LXIII, I/is/ni,'" du ~('¡'iÇiil" tirs li,',','s, par ~laiI11- }¡Q111'!!. ':\,'I\cnan, l"ie de Jésus, p. 1jl;, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE [)InlTICE DE ))DIA y;,; :l~:l regrpUcI'ail pas aujouI'crlllli ses innovations, si laraison n'avait Cil ;" Sil fc"Jicil,'r (}p qu¡.}qlles rdo!'mes uliles. Du nombre de ('PS d,'mii'I'es futlt: !',"lahliss('l1l'lnt du di\'OI'(,Cl, Le di\"1rct~ flll. rncol'e la ('ause du s('his!lh' d(~1',\n;;lcl.er!'I~,III'u!'i \111 quitl:ll1l, ;Ir!"'s vin~t. ;lnS dl' mariage, lIllC prill(,I',~sC VI'!'IUVlh", l:athrl'ine lL\l'a¡!;on, l'our épousel' A!llll' ,Ic, BIlII'yn, S:I lT1;Jitl'C'SSC', IW dl'vait pas inspil'('I' il ,.;oul'C'uplC'¡",;JII('Ollr (lïntc"l'('l. Crpc'ndanl. la Caus(' <{n'il d('d'l'ndaiL ("l<Iit !['op hC'lll~pal' dlC'-m"'llIc, pOlll' 'l'l'il pÚl h¡j lIuil'l' P,l!' :,il condllilp J'CI',.;nnn.'III': I'l lc-s:\n:.!;hi" 1I'(,lI";S(~Il' .i;"lIai,~ h\'nl'i";I" II's alllOUl'S('I'\lI'II('s d'lin IllOllilr'(Ur (1¡;ball('J¡(',si e1ll's 11('1"111' avaient 1)('1'mb dl~!'(~':onqu(~rir Il'''; (II'oits de la naturp (~t(le la rai- son. Pou!' al'l'("lp!, le ('ou!'s de [aut de rprles diverses, ],¡::~lis,' ol'gallisa J¡, ('1l1I('ill' g(~nl''1'ald,) Trenlr, qlli dura dix-l,"il ;111.';, dl) I;i\;i ,'¡ J:;lj:l. 1'1fui SU(;('I'SSiWlIlLUIlll't"sid¡~l'al' lroi,.; ponlil',-',,;. Le ~:!íllilld J:J(i::, Ir>,;(·'.lllllllis"airp,.: nnll1ll1¡"Sp01l1'la r("da(:lillll ,I'è": ,:anon,; "'Ill' I!' lI1arin;;(~\,r."st~nl('renl, (~nt['c allt!'I''';, ¡.' e,lIlOn slli"allt : ({ ~i qudqll'nn dit qlw le JiL'n dll maria;.;' 1"'llt ('[l'.' !'lllIlPIl pOUl' l'anse d'b0['t"si!', d" cohabitation 1';11'[1('11';(' 011d'ail';L'llI'C alrl~(:I¡"!'dl'. I'Il1Wdes parties, qu'il soit alln!\¡"'IlW,» Les 1I1:'II1C';con1l1lissairL's u'ayairnt pas crll düvoir Ihe!' dll IJlOt ana!\¡('lI1c dans lin autrc canon I'l'lntif ;III divol'.'" pour (';¡W;(~ J';¡dIlIU'!'I'; mai" cellx qlli (',taient l'ill'li":nlls de lïndi,;slllnbilit(, dll rnariagL', 11I,"mcd,tns 1'(, "ilS,PI'O[IO:""I'L'nt la r,"d;¡dion SUiVatlt<: : ({ ,,¡ quelqll'lIn (lit qlle lc li(>1\dll mariage pelll '''!I''~rompu pour cans!' d'adult(,l'l', 'lu 'il soit anatll(\II1l'. » L'ass'~Illhlé() fut :-iul'p!'isc de yoi!' condamner le di\'ol't:e admis par le cutlr Justinien: quclqncs prélats YOII- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 321 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN lurent, par resp(~ct pour l'opinion de saint Ambroi~e el de quelques pères de l'Église grecque, faire suppI'ilIlC.' l'anathème, D'autres observèrent que les Grecs pratiquaient le divorce, sans qu'ils eussent jamais été coodamnés ni blâmés par aucun concile, et qu'il {allait éviter de leur callser le moindre préjudice, On modifin donc le canon, et l'anathème fllt seulement pl'ononcè contre celui qui prétendr.ail « qlle l'Église se trompe. quand elle enseigne que l'adultère ne dissout point le mariage ». On voit que les sentiments des pères du concilE étaient partagés, et que le canon, rédig(~ d'une manière prudente, incertaine et enveloppée, s'il dit que l'opinion de l'indissolubilité n'est pas une erreur, ne dit pas que l'opinion de la dissolubilité en soit une (i). Ainsi, l'indissolubilité du mariage n'est pas un article de foi, même en Italie. Elle l'est bien moins encore en France, où le concile de Trente n'a jamais été reconnu, oÙ les parlements ont longtemps défendu aux avocats d'en citer les décrets, oÙ la Sorbonne et l'Université ne permirent jamais d'enseigner conform(~rnellt Ù ses canons. Nous avons cité fidèlement les d'~cisions des conciles et des papes; sur 32 canons qui traitent du divorce, 13 seulement lui sont opposés, et i {}lui sont favorables. Devant cette variété de sentiments des pères d\~ l'Église, des papes, des conciles, qui pourrai t ne l'as embrasser l'opinion qui, à arguments égaux, est p;¡r elle-même la meilleure? Combien doivent {,tre surpri,;, qui ont cru jusqu'à présent que la religion s'était de tous temps opposée au divorce! Il est inutile de rappeler ici le:; noms de tous les (1) .voles sllr le Concile de TI'ente, illlpr. "n l~lI, p. :¡:iK. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE IHVOHCE fiE nEMAI" chrétiens des deux sexes qui (lnt étÓ l'anoni<;t~~,aprÜs avoir fait uSll~e du divorce (1 l. Ces prenves, en rendant plus vives les contradictions où sont tumbés les papes il cet (~gard, n'ajouteraient rien an triumphe de Dotre cause. Ainsi, sommes-nous fondés à estimer que roLjection tirée du droil canonique contre le divorl'e ne peut plus 0lre soutenue, et que les \Tais éléments de disl'ussion sont cellX lIant nou,; DOUSsommes déjà occupés, el qui ont traít à lïnll'~rêt des mll'urs en général, à rintl~rêt de la femme, à I'int(;rèt des enfants. Le divorce dt\finitivelllent étaLli parmi nous exige, au point de vue législatif, de profondes modilications. La jlI'emiÙre r(>f'orme qui s'impose, celle sur laquelle doivent portél' Lous nos elrorts actuch c'est le rétahli:'isemen!. du di\'oree pal' consenlement 1Il1lturl, entr)llrl~ de toutes IfS garanties légales qll'il comporte. En demandant Cl~rl~taLlisserncnt, nous n'entenùons pas dérendrll une IlJi qui permelle allX époux de ne voir dans le rnariag'~ qu'une union passagère, qu'un lien h\gitime ai:'ié à rompre, pui,; ;'1 renouet', à tout instant. Ce que nous voulons simplcment, c'est qne la dignité, la liberté, la consl:ienee, la valeut' Illorale, sOl'iale et effeclive ùllla personne hnmaine, soielll cOllsaerée,; et rcspcc~(~es dans l'cnga~ement du marianl', COlllllle dans tous 1(~5 autres engagements; c'cst qUI' la loi tienne compte dans ce contrat de eel'lainr.s (~\·cnlualilt··s prl!judiciahles il rune dcs deux parties eontl'aclanles, quelqucfoi,; aux deux, comme cIle le fait dans tou,; lc~autrcs contrats; c'cst quc, dans cc cOlllmerce supérieur des (1) cr. I'Jlisloil'e e.:clésillsIÙ¡ue ella Vie cies .'aill/s. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ::l2H LE ~IARIAGE ET LE D1VOI\LE DE DE~(Ali'I àmes et des corps, des intelligences et des sentiments, dont nous admirons la noblesse, chaque fois qu'elle Se-' manifeste, il y ait au moins les mérnes garanlies (lue dans le plus vulgaiz'e commerce matériel. Pour s'opposer au divorce par consentement mutuel, il ne suffit pas dl! pZ't;lexter de la nature parliculière dn contrat de mariage; il faut encore indiquer en quoi Uni! telle particularité peut faire ob:;tacie il une telle modilitation, La législation fran~'aise, p<~ndant vingt-trois ans et sept Illois, sou:; la Hévolulion el ";OIlS le 11I'ellliez'Empire, admitle divoree par consenlemenllllulu('], De lH:H il 1H:¡:i, lorsque des proposilions de lois sur le divorce furent présentées il la Chambre des DépuU~,.;et prises par elle en considération, la questioll du main tien du divorre par consentement mutu~l ne fut U1i',ow pas discutée, tant ce mainti8n semblail alors juste et naturel. II en fut ùe m(~llIe, en 1H'tH, lorsque M, A. Cz'émicux demanda le rétablissement pur et simple du titrt~ \l du Code ci vil. Le mariage est lIll ('ontrat personnel au premil~r chef, l.Jarce que les obligations « corporelles" qu'il entraine engagent, non seulement la personnp physique, mais la persan ne morale, et deviennent, 101'squ'elles cessent d'étre volontaiz'clllent consentie,.;, les plus monstrueuses el les plus tyranniqucs. Le mariage est un vl'ritable contraI d'association, et il doil se /,('!soudre comme les contz'ab de celte espèce peuvent ::ie résoudre dans Ic droit frazll'ai,;. Le;; lnt("I,,'>I';desadversaires du divor("(~qui sont Ilat.urdlenll'ntles adyersairc,.; du divorc'~ P;l!' COllsClIlelllellt mutuel, se relOUl'lIent conlre eux: Jt.s inlért~ls de la famille, dt~ la liberté de conscielll"~ des dissidcnt,;, et Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE l>l\'U/lCE DE llUIAl;'; :¡:2ï des c3.lhuliques eux-mème~, plaident en [anUI' du divorce pal' consentement mutuel. Hie:! des personnes (lui acceptcmicnt le divorce par consentemcnt mutlwl sans discussion, si elles savaicnl en q \loi il consiste, l(~ rcpous:;cnl égalemenl sans disclIssi(ln, parc(l 4u'elle:; attriLuent à ses promotc\lrs dcs projels qu'ils n'ont pas, parce qu'elJes s'imaginent que le divorœ par ellllscnteJ11cnt mutuel SI'l'a quelquc peu al\alíl~lle il l'uniun libn', qu'il donnl~\'a aux époux la faeullt·: d,~ sc quill(~l' sans motifs, ct qu'cII(:s voienl dans n~tt(~ facilité de l'u[>ture des liens conju¡';élux un éléIl1I'llt de dissolution de la famillc. Parler dl) lu sorte, c'esl sc faire une l~tr¡1I1~Cidée de la nal.urc humaine, et c'cst en même temps se faire II¡W singulière illusion SUI' la puissance de eoercition du mal'l(lt:e. Le mariuge n'cst poinl une loi coercitive. Lorsqu'un épou'. veut abandonlll:l' son eOllj1liut, si d'aillnurs ecluici ,\' cOILsent. il n'y a pus de puissance soeial(l qui l'en puiss:: ernpÙchel'. :\ous SOIll1l1l:S, par consl".qucnt, autorisb; il Lli¡'c fI ue si lïIllllwnse Illajorité ùes époux UClllCUl'Cnt (mis, c'cst pour des motif,; lout autres que ceux qui l'l~sultent ùes dispositions de la loi. Ils deIllcUl'cntunis, nous le répétons, parce I[Ue l'habitude, ralllitit'~, il ddaut Je passion, qu'ils éprouvelltl'un pou\' raul\'(~, leur ('U fonl ulle uéœssill'; ils demeu\'ent unis parce qu'il:; out pour leurs enfants une afleetion des l'lus YÍ\'cs, et que celte affection est pour eux un lien IH'uncoup plus solide que tous ceux que l'on peut trouver dan,; tpl ou tel [l.1'ticle du Code; ils demeurent unis, paree qu'ils ont l'un yis-Ù-\'is de \'¡lUtr,~ dl's obli~aLiun::i PITuniail'cs qui rendent les sl~par¡Jions tr(\s coÙteuses. Mais ce ue sont jamais les difficultés légales qui ll~;:'embarrassent. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :liH LE MAillAGE ET LE DIVOIlr.E DE DEMAIN Le jour où le mariage ne subsisle plus que par l'effet des textes qui s'opposent à sa rupture effective, on peut dire qu'il est bien près d'être rompu. Il y a lieu de se demander, dès lors, si la liberté introduite dans la famille ne serait pas là un gage d'ordre au lieu d'étre un élément dedissolution (1). En matière de divorce, les mœurs sont plus puissantes que la loi. Le législateur ne doit pas essayer de parler atteinle il ce que l'expérience de tous les temps a démontré ètre immuable: sinon, il risque de tuer le sentiment du respect de la légalité dans la population, en faisant des lois inévitablement appelées à être violées. Si donc le divorce par consentement mutuel n'a pu être empêché, il vaut mieux le reconnaître dans le Code quede se donner la vaine satisfaction de le proscrj¡'e en principe, alors.qu'on ne peutIe proscrire enréalité. Nous n'avons pas à examiner si la société trouve plus d'avantage à ce qu'il se produise des divorces ou à ce qu'il ne s'en produise pas, mais à savoir si clle est intéressée Ù cc que les divorces 's'efl'ectucnt avec ou sans le concours de la loi. Il nous paraît difficile de soutenir qu'il y ait avantage pour la société à ce que la loi soit transgressée. En ce qui concerne les enfanls, il n'ya rien de plus à dire contre le divorce par consentement mutuel que contre la séparation de corps etle divorce pour causes déterminées. Bien plus, le droit de garde el de visite, les questions d'éducation et d'enlretien, seront nécessairement mieux r~glés par les parents décidéS au divorce l'un et l'autre que par les magistrats, qui ont en celte matière un (1) Nnr¡uet, Du Divorce, p. 49. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE DrVOnCE nE IlEMAI:>I 32\l pouvoi¡' discr{~tionnaire absolu dont la pratique de chaque jour nous montre lp danger. Sans renseignements suffisant;; ni certains, ils disposent du sort de malheureux enfants, en se fixant uniquement sur le mirage de leurs jugements, rendus dans les conditions de probabilités les plus superficielles. C'est ainsi qu'ils confient, avec un automatisme de plus en plus inquiétant, il l'époux déclaré par eux innoeent, des enfants qui, {¡ien souvent, trouveraient des garanties beaucoup plus gr:lOdes à tous égards, près de l'époux considéré par eux comme coupable. Dans l'intérèt pécuniaire des enfants, le divorce par consentement mutuel est aussi nécessaire. En efl'et, le consentement mutuel suppose nécessairement le désir ou le besoin réciproque de divorce¡'; or, qu'arriverait-il, sí cc moyen était retiré aux époux? Il leur resterait d'autres voies, notamment celle des mauvais traitcments : ils remploieraient d'un commun accord; ils sc distribucraient les rôles, l'un attaquerait, l'autre ne se défenùrait point ou se défenùrait faiblement et le divorce serait le résultat cherchl: de celle collision grote,;que, Le divorce par consentement mutuel permet, au contraire, aux (ipoux de poser préalablement leurs conditions et de s'entendre sur ce qui doit êt¡'e fait pour les enfants; ils en décideront excellemmcnt, connaissant mieux lcurs ressources el leur situatioll que les tribunaux ({ui sont souvent trompés el toujours ignoranL<; du '·Úritable élat des choses. Le divorce par consentemcnt mutuel est aussi plus avanta¡jcux. pO\11' les enfants que le divorce pour causes détermin(~es, au point de vue de leur intérétmornl. L'int,jrèl moral! Quel intérêt plus pressant peuventils avoir que celui de sauver d'un éclat fâchcux le nom qu'ils doivent porter dans le monde'! S'il importe Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 330 LE MAillAGE ET LI, DIVORCE DE DE~IAIN de jeter lin voile oflideux sU\' de gl'aves (;carts qui nn permettent plus Ù des époux de vivre enscmble, n'estce pas SUl'tOUtdans le cas où ces {;pom; ont des enfants? ;\'est-ce pas dans ce cas qu'une rupture scandaleuse est la plus funeste '! Il est ellf:Ore de l'intérêt des enfants de ne pas voir des éll'Ungers prendre place dans la famille, de n'être pas scandaljs{~s par la divi:;ion qui ri~gne daus la maison de leul' pèrn el úe leur Ill'~l'e ; et il ralll. se souvenir que, sans le divorce par consenlcmrnt Inutuel, beau¡:ou]l ù'¡;poux malheureux n'oseraient demander la dissolulion du mlll'iag(~. Hien dOUL:, dans J'ordl'e moml, ne s'oppose à celle réforme. (lu nOll5 dil': " L(~poux qui a dOllllé lieu ¡'l des pltJinles, ne cOllsentira jamais ail divorce: jamai,;, l'al' exemple, le consentement ne sera donné pal' le 1II111'i qui aura maltraité son épollse, n'I'Ùt-il d'autre motif pOlir le 1'<I'lbl'r que l'intérêt de ne p;IS rc:o;titue¡' la dot: cc molif portait ilull'cfoi:; les maris il COIllLattl'e les ùemandes cn sl;pal'alion de corps, » Pour bien sai:;ir la réponse <lui a (~t(:faite il celle objeclion, il est nécessaire dc distingue!': Ou l'époux dcmandeur veut couvrir, par le cansen tempnt, UIIC ¡:ause déterminée de divorce; ou il le demande pour un motif que la loi n'a pas mis au noml.)I'c ùes causes Jélermin4c,;. Dans le premier cas, si l'autre cunjoint refus{~, il reste au demandeur la ressource de le p')ursuivre, Son m¡¡lhcm n'est donc pas sans rcmÙùe. Dans le se<:ond cas, il n'y aura pas, il la vérité, dc divol'l'e ... par consentement llIuttd, Mais il SCI'a loisiLle au I'c(!uéranl de faire prono'lc(~I' le divorce pOUl' iUL:ompatibilitó d'humeur ou dc caractère. C'est une Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE 1)\\'01\<:1'; nr lIDIAI:'; :1:11 latitule nUlIyclle quïllrOuYCru dans lIotre projet de loi, 011 a .lit eucot'e : « I'cut-Ofl ,,'ahurcl' Jl~ 1,,- siu('("ritÚ du COII:'ieutclllClllIllUlud? L'('j1ou'\ qui :it~ \'erra llll'nad' pat' St,n conjoinl, cunsl~tllil'a-l-i\ librement'! El peul-on reJ2;arder comme \lUl' ca\lSt~ l('¡..;ililllt, tlL> Llt\'orce UII COlhl~IlII'lllt'lll alT¡lI~\¡I" p:,r la \¡olcn('!) '? " Celic dilïit.:ull," 1I\~st pas <lu:;,;i ;:;Úricus!) llu'dl'l pcut Il~ P¡lI¡IÍIIl' an pr"llJi,T al"'l"\. J)'a,JlJl'll, "Il Ile t.:,:II,:"il pa,; POIIl"IU'Ji lï')l{ju>; loul'1l11'1I1( s'uI,illi¡lIn'rilil il YUlduit, JCllWnt'l'l' aH!!: SOli tYl'(\I1: Ils yiult~rlt'l's (III'on (~'\el'ce CotJtl'(~ ¡ni cl qlli lui pl't"sa¡,,;cul IIIl a\'l'nit, 1ll¡¡JIIJ!tll'e'ux, nc peu\'eul (lue lui t'"il'G d(:,;ir(;1' de Sl~ d,'¡..;a~,'l'. -- El si ,;cs l't'llll.:ipes lui d()llll(~nl de la l'('pll(.;IWIlt:L' pOlIt' Il' diY(lI'l'l', '? :-:'ïl ('Il 1',-1 ain,,;, il y a UII alltrl~ llioYt~11 : Jc,; lllall\ais pron'"It'..; dont ou ¡¡ lI,",'~l'n\,~rs lui I'autoriscnt ',demandet';:;a ~";)lariltjull d,' ('orp", ~Iais ,;UPPU,;OIl,; 'Ille dl~S tllOlifs qll Oll Ill~ pui,;,;,: P"'ll(~11'('1' III Jdt'I'lIlilll'rd ¡'( l'l~;:;tCI'dans l'UUiOll C(III.illgall~; Jan" lette /J~ p(¡L1li'~(~, le~ "iolences Illl:IIJl',; ne le fUl'ceI'nlJl pa,; il let j'(IIllIII'I~. Le ¡';l'aud illcuuÚ'nient du di\'ol'cl~ pOUl' cause,; Jt':tCl'IlIinée~, c't~"t lïul!"I""iIJilité de l'Obtl'uil', \';IUll' ll.; POll'"'IiI' adulini":I'!'t, J",; l'i'l~UH'S jUl'iJiqu'",; ("e"t, par suite, 1"'Xl'\ll,;ioll tic C¡IS oil il c,;L ll(~cl'ssairl" l,l',l,:e au divorce pal' conSl~lIklllCllt ullllucl, I,~di"urce Ii'csl pas rCI1f'~l'lIll' daus le pelil lllllfliJl'(: dl.: causes ùèLel'IlIiu{;{'s qUI! la l"i daiJlit ; il a ¡iclI loutc>; le,; fois 'Ille Je,; l':p"U\, l,al' dl's t'~Jl1'l'U\'l'S ,;p,''('i;'',~s l'l d'llne "III,,"t' sldïi,"i1llte. PI'llll\l:nl [ll"l't'rllptoil'l'IIWrd que la \'Ïl.: COllllIIUllC Ictil' est J"\'CllI!l' in:-ill[lpurtalde. C'est Jalls lïul":l'd supÓ'ielll' Jes famille;:; que le 1("gi,.;lateur de 1HU:; ;.t\'ait rang(~ le cOllscn\cIllenlllluluel Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 332 u; MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN des époux au nombre des causes de divorce, C'est dans le même intérêt que la commission parlementaire dont M. Léon Renault était le rapporteur, avait persévéré dans celte voie. « Si le législateur de 1803 admetlc divorce par consentement mutuel, disait M. Léon Renault ..• c'est parce qu'il reconnaît que parmi les causes justificatives du divorce, il en est de si graves et de nature à entraîner pour l'époux défendeur (M. Léon HenauH ¿¡urait pu ajouter: et pour les enfants) de si funeste::; conséquences, que son conjoint, victime d'attental odieux, peut, à raison de l'élévation et de la daicalesse de sa conscience, préférer les tourmen ts les plus cruels etla mort même à l'éclat et à la manifestation publique de ses légitimes griefs. » Supposons qu'un époux attente à la vie de son conjoint et que celui-ci puisse fournir la preuve de celte criminelle tentative. L'époux innocent consentira-t-il il révélez' publiquement eelte cause pour obtenir la rupture de son mariage? Li\Tera-t-il ainsi l'époux coupable il la justice, an risque de souiller sa famille tout entière par la condamnation infamante qui le frappera? Tout honnête homme, toute honnête femme reculerait épouvanté à ridée de se lib{~rer par de pareils moyens. Et cependant, il eÙt été inadmissible que l'ópoux innocent fût placé dans cette cruelle alternative: ou demeurer à jamais attaché à ce qui a uttent\) à sa vie, ou compromettre gravement sa f¡¡mille. La loi ne pouvait pas ne pas se préoecuper des cas de cet ordre; et c'est pour cela que le divorce par consentement mutuel avait été admis. L'objet direct du divorce est de remédier aux malheurs domestiques des époux. Or, on sail que ces mal- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE lllVORr.E DE :1:1:1 DEMAl:'l heurs tiennent le plus souvent, non il de;.; fnils précis qu'on puis:'ie articuler et prouver, mais à une snite de procédés déplaisants: de contrari(\tés irI'itantes, de traitements ho~tiles, d'oppositions de goÚts et d'humeur, il des passions inconciliables, Vivez qUfdqucs jours dans une In[lison qne la dis('Ol"de tourmente et que la hainé habit(~; VOllS y vencz ou un (;POUX hypocrite qui comble sa c01l1jJarçnc d't;¡.;ards SO\lSles Y\~\IX des Nrangers: et q\li lui distille le liel de la jalou,;ie, en particulier, de cette jalousie dont l'aliment propre « est b conscience d'une dil1Úence de caractères ou d'une disproportion d'états J) (1), ou \lnc épouse ¡¡rtifieieuse q\li masque ses vices sous le voile de la dét'cnce publique: souvcnt ml'llle sous cC'lui d'une filus:ie tl'ndre . :;se, el qui déchire d'autant plus le cœur d'un JI1al'j e:itimablc qu'die sait lui MCI' le droit de se plaindre, La contestation la plus O\ltr;l~f'an\C, la plus vive q\lcr\'líl' n'attrnd, pour recornuIenl'cr, que le momcnt oit 1(',.;/(;1I10iIlSS\'I'ont ("carIé;;. Le;; enfants seuls, c'est-à·dirc ceux-lit llIL'JIl(~ qu'il :-eeait le plus important d'('loignrl' de ces scènes d'amel'tume eL de douleur, SOup(.~onnellt et Ilienl"t connaissent ces discol'des si funestes il IcuI' (~ducation et il lcurs HIIl'urs'! Oit Cst le fail qu'un mari, qu'une femme puisse poser, puis prouver' ; oÙ est celui qu'on puisse juger? R\~duire à (les faits précis les causes de la sépar,Üion et du diyorre, c'e,;t doue, le plu;; suuvent, ne rien faire: (:'est proposer un relnède qui ne poulTa guérir les IIlalheul',; les plus fréquent,;, le,; plu,; l'l'uds, les plus intolt"rables (':L Or, comllle (l1lne s'arrête, dans le systi~me dcs causes indMerrninl:'es, qu'à la volonté, soit d'un scul des (1) :11. J,·,.m BlUIll, /)11 .1/''''¡({(/I', (:l) llbs'.:natill¡h de 1" CUUl' ùe Cassation divorce I"H cun:;cntelllcol1l1utuel. SUI' le principe du Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :l:l~ LE MARlAGF. ET LE m"OReE DE nF.)IAl:-l époux, soil des deux, el qu'on donne;\ cette yolonl(~ la sandion qu'elle réclame sans juger des mOlif" qui la déterminent, le divorce peut êlre demandÚ méme pOUl' des canses que la loi n'a pas IH·(~vues. Le di,'orce par consentcmrnl mutllcll('Yi~ II'S obsta('les qui pem'ent rendre le divorce impossihle, en fait, hien qll';lutorisahle, rn droit. Enfin, les pl'ocès en di"ol'cr ou rn sl'pnrntion de corps portant encore, pal' un sot pl·éju¡.çé, quelque !)J'éjudie!! h la famille, si l'époux demanJclll' - mal~r<\ le" sacriliccs que efl choix lui impose - a aSS0Z (l'abnl!¡.;alion pOlir ne rcrouril' qu'un cons('ntem!!nt mutuPl, les int(;rds de tous seront le plus efficacement sauvr¡.çnrdés. Le mariage est un contrat per;;onnel. La (:onsl'qllcllcc de sa nature particulière est donc qu'il doit pouvoir sc r¿soudre non seulement par consentement mutuel, nOIl seulement pour des causes d,'~lerminées, mais pm' la \'olont<; pl','sistante d'un seu) dl'S conjoints. C'esllit C!~ 'lue la loi du::¿O septembre li!l~aynit con"'acl'\~ par ~on ;tl'lide :1. f( L'un des époux peut faire prononcer 1(' di,'ol'ce SUI' la simple al\(~gation d'incompatihilitl- d'humeur ou de ('(U'acli~re. )) C'est l'~nlement Iii ce que reconn<1it - moins explicitement, il est vrai - la loi prn.,sienne en ndm(~ttanl an nombre des callses du divOl'CC « l'aversion profonde el invincihle de l'un des époux pOlIr l'autre>, " C'est liL enlin ce qui pOllssnit l'\apoléon 1"' dont, en cette cireonslance, l'opinion nr, préyallll pas ail Consei d'Etat, ¡'t demander le maintien ùans le Code ùe J'article :l de la loi de 1í~J::2. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE DI\'ORr.E DE IlE'IA1'i CCLe ll~gislatrur ne peu 1. I.arcl(~l' plus longl('1l1 ps il inscrirC' dans la loi rln divorce CI! molif de rin('ompatibilitt; ¡J'IIII!fli'ur qu'on a hontc~ de nomm!'!', mais qui, par de "dains arlilil:'~s, ('sI. c¡uolidirnlH'ffi('ltl, clissimu!\\ c1alls loutes les S('lll('nc'('s d!'s ma~istl'als \1' , » L'irJ(~olOp(ltihilit¡'! d'hl1ll1eur est bil'n, (~Il L'fret, Ir motif c~;l('h,:'die plus fr"'cllwnt clu IlivorC"C': aussi, n'I\(;sil;it1lf's-ll'lllS p,'!s Ù l'inslT:l'r C"om1l1r unc C;lllS(' fl'l'lllcll •. clans 1\oln' tlou\'!'!ll' joi, A lïll'url' aClul'Il!', loul lui srrl. d,~ mas'llle, (J(I'C'St-t'C', en ('[l'rI, dalls la plupart c]l's cas, qll'UIl •. ,njnl'(! ;;I'n\'(', sinon un[~ simrlc~ (,olls,'~quC'nc'e de l'illc:clIl1l'alil,ilil,'·, Les s,'~\'icrs n'ont pas Ill' SI'II~ si J'on s'1'1l1!'lItl Pl si l'on s'aime, I.'adujli~r(! sc pardonne, allssi !lil'lI l'infiddílé dr lïI0Il111W que celle de ln fClIllllC : s,~ule J'mcompatibilit<; d'll\lIl1rul' rsl ir¡'éparablc, i1'l'c;lll"'dial¡le: on I,rut mt'ulP dir!' qu'elle est. la callse 1'1'('mi,'I'l' dl' 1.0\1;;le,.; div(lrl'C's, :-:'a l'l,:[)nn<lissatlc:(~ ¡,"¡.\al(: 'llpprinH' Ul! j!l;nihk mcnSlll'':;'', ])1' plu,.:, Ù l'arbitraire ílll1ll01'nll'l (k,:ollc<'l'lallt du jll¡.\(·, elle :;ubslil\11' lc~j'lU r"'¡c;ulicl' dl! la loi, Enfin, (,ll,~ permpl d'<ll~qlll'!ril' la c(,I'ti[lld,~ que le diYllI'('C n'rst P,IS cl[~u¡¡¡nc](',pOIlI' d('s f:nnlr,¡ridé,; Pil;;sag("r(";, mai,; bien parce qlle Ir,.; c¡u'ad,'!'('s incc,mpa[¡ble,; d,'" deux ¡"l,o\lx \le peuvent sc \,pnCfJutrrr sans SI' hless(·r. 1;(' di\'lll'ce exiger'nit, à nOll'p avi;;, dpIIX ans dc d¡',I<lis, i1\'ee d,>;; déclm'ation,,,¡ r0itér{'cs ùc six ,\iu,.:i ';('rait aprli(IUI~ ll~ principe dc la p"I'~onue humaine qui ne se vend, ne se I."'de Ù !Jrr'p';luit,\ dans un pa~'s !le!,; sont abolis. On ¡)(' v('!'l'a plus le martyrr J'une mois en six mois, l'inalií'n;¡hilit,', de !li ne S'<ll'\II·te, ni oil les "(I'ux {:frrfemllw exploiU'(\ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 330 LE MARIAGE ET I.E IlIVORCE DE IlEMAIN trahie, opprimée de toutes les manièl'es, battue parfois, enchaînée au misérable qui la garde comme le bOUl', reau sa prisonnière et jouit de sa torture, On ne verr;. plus, pareillement, un galant homme, lié au nom, ae souvenir, aux fautes d'une gueuse. Les fers du bago.? tomberont. 1I0rs la geôle, les « rcscapp{~s )) du mariage vers la liberté, vers la vie 1 s'écrient Paul et VictOi' Margueritte. On ne verra plus cette monslruosWí qui a survécu ii, l'abolition de la loi interdisant il l'époux adllltèrl d'épouser son complice: des époux }{'gitimes maintenus dans l'impossibilité de reconnaître des enfants adultérins, leurs enfants, les enfants de leur chair et de leur cœur, de leur soutfranCI~ el de leur amourI Adultérins, les malheureux petits t On les flétrit de ce terme stupide, eux irresponsables, avant la vie. Et plus tard, alors que leurs parents sont rentrés dans la légalité, sont mariés fort bourgeoisement, ils expient, sans raison particulière ni générale, pri vée ni sociale, bêtement, iniquement. Ah! non. On ne verra plus cette insanité barbare. L'incompatibilité d'humeur! La divergence de tous les goûts, le chao de toutes les idées, le ronf1it des caractères, l'opposition des volontés, l'aigreur, l'âpreté, le dépit, l'hostilité sournoise, les rancunes sourdes, les éclats brusques et virulents, les scimes qui ne durent pas une heure, ni un jour, mais toute la vie, qui, toujours, reprennent apri!s de courts répits, le duel acharné de deux êtres qui ne se comprennent pas! Que ceux qui 'en ont sou/J'ert, qui en souffrent, à chaque minute d'une existence damnée, disent s'il est un pire supplice, une cause plus juste, plus impérieuse de divorce? Celle cause absorbe toutes les autres, les façons différentes de comprendre la religion, la morale, l'éduca- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE III VOIlf:E !lE DDIA!:'i :¡:¡7 Lion des enfants, les règles de l'existence que chacun, plus ou moins, s'impose; elle suppose les rf'pulsions de l'esprit, l'éloignement physifJUC, les froissements continuels qui deviennent si énervunts Ù la longue, qui sont intolérables comme frottement d'(\pine::; ou l'usure vive d'une plaie, Aussi 1\1,Léon H.kher a-t-il complètement raison de dire: « I,(~De"oir veut qu'un h011lme, qu'une femme, à qui répugnent les obligations conjugales, ne l'este pas soumis honteusement aux servitudes (cc Ile sont plus que des servitudes) qu'impose J'orl:Óment la cohabitation, « Et je parle, en m'exprimant ainsi, non seulement au nom du devoil', mais encore au nom du devoir reli- un gieux, ,1'ajout!' que je parle au nom de la pudeur, Pus plus, entendez-vous bien, que vous n'Mes tenu, par b')Jlt.'~de Clt'ur, d'épouser lïlOll1me ou la femme qui vous aime, mais que vous n 'uimez pas, je ne vous regarùe comme ooligt',s de l'ester la femme ou le Dlal'¡ de l'être que vous avez: cessé d'aimer, que vous haÏ::;sez peut-dre. « L'alllour seul enl':','e aux relations sexuelles le cara{~tère de brutalité et de déoü.uchc, les moralise et 111spu· rifie. {( Di·s qu'un 110rnme se donne il. une femme, ou une fenl1ne Ù un homllle sans amour, avec un sentiment de répulsion, quand Lien même fe serait p,u' d(',vouement, il y a prostitution, dégl'adation. » Et il ajoute: « Si les obligations de la parenté sont g¡'andes, ce que je ne nie pas, vous lI'avez il. ,"ous préoccuper que d'une chasü : la manière dont je le::; remplirai, PUU/'/'IL queje Ile d¡'serle ¡)(lS la triche qui m'incolllf¡(·, f¡. d,'oil que « « Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3:38 LE MARlAliE ET LE DIVORCE DE DEMA11< je p¡¡sÛde el '/U,; vuus Ile pouvez /lU! t:Ontestl~I' de disposer de me:> 11!T¡!Clio¡¡s, de ma ]J(TS01/lIe, reste entier. Illle (!lut pas, SOltS }J'I'de,¡;{e-¡Ju droit de l'f:ntal/t, alll/uler le IÜuit du PI:'}'C, rouler aux pieds celui de [olilère, l/IL droit l?1t I~'alll li)/ I/ulre. Et si l'cl/(allt est 'Jm'lwti, la suci,j(¡; n'a riel/ à del/LUllder d,' ji/us. » .Justes paroles, excl3llents principes qui mél'ilenL ù'être obêis. On divOIT,) trop, préll'ndenl, SUI' le vu d'inexactes statistiques, les adversait'es ùu di,'orce .. \ celle objection nolre nouwlle loi r('~pond... - Comment cela '? En supprimant la clause élastique de la loi actuelle excès, s(~vices, injures gr'uves, ce lot hOlllron et triste d'interprétaLions baroques, urhitraires, discordantes, où le juge patuuge; boue suns nom des plaidoiries, incohét'en ce de la jurisprudence: \'('ril l': à Lyon, f:rreur à Bordeaux, le même llloti f de ùivorce accepté ici, repouss(~ là, sans autre cause que la fantaisie du tribunal ou de la cour :1). l', \UI1'; ('n d"nnel'ons sCI11elllent d!!u~ "~clllI'¡e' Cne f •.'lllIlIC avait ubtelltl~ a raison des ~l·,..il·l':-;: Ih~:..;on liwl'i. lt~ ,[iYOITe " 'un profit. :'liais le jngelnent a,.."it dl' I'l'nlli¡ p'lr (k!':tul. t'" 'lui l'el'lIut ;tU Illal'i. inlerné dan:; ulIe ln"i,un de s"nte, ,It: (l'''l'[iel' d'0I'I'0siliuJI le dit jUb('lllent. Elluellli Iln Ji"ol''''', il ne youlad, Ù :lllnll1 pri.\". ln;;-:cl' h".; licu...; tic son Ill:\riugc. Le lriIJllnal, pli 'LI,)I'lt 1\10,.;. lni ,[uulIa ",tt,,¡;«:tioll, en pl'dend""l 'lu',.>n Illl \Iullv"il lui im[lIlter le gl'iel' lil'l' d".; violc:n"l" 'lU'" ;ll'.lit (~.xl·l't:ees :-;(1)).:;tli~l'l:l'llelJ.lent. Aiu;-;i, il y;" )¡(,ll dl' di;-;till.~Llt·l' l'ntt'e le uHlri qlli, "lin ,j','sprit, J.¡"t sa (l'nllll!! et (" ulari 'lui, Il "yant pas son lihre arbitre, Sl' liHe à de" ;I.-le;:; de Yi"lene •.. Dan" le prclIIier ca~, il Y a uw!if :\ divorce, mai, il JI'Y en l, p~IS dans Il' secoull! L'anlre cxelnp]e n'cst. ",\' Ul<>ins 1','nlrr,'lwL l.'n :'IL 1\ •.. 'lui ()Yilill~puusé ;'1 Paris une :dklU;¡UI;l' el ,Iv¡dl t'tl; ,-ivre- ;ttl Da.rit:mark, vit pronuncl'r ""ulr" lui le ,Ji l'uree t1;¡U~ ,'" [l"Ys avec J,,'rmission il !:t fe\lluw seule tic Se I'I'u13ri,'1', l'e '1u'dle lit trois lllOis a¡ll'¿>s. :'lIais cela était nul <lU re ~Il/'(J de la loi rl'an~aise. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE 11\vollCE Les sel des cuuses d(;lermi DE DE)IAI\ lll;es (lui, l'l'con nues fóndées, rendront le divol'ce obli~aLfJire, seront: 10 L'ud Illli~I'e j :!v La comlaffinulion ~l une peine afflictive el infa· ffiUIlLl~; ;1" La ';ondamnaLion il une peine ¡;orr"clionnelle pour vol, escI")querie, ablls ,Ic conliance; ¡, ¡;;thalldon vulunlail'c Ju domicile (;olljugal¡,eudanl u':U'I.,lll~; ;j" L',diéllaLion TlH'nlale de I'lln des ';puux, ayunL enlraill"~ suu inlernellleut el "un inlel'dictiuu; Ii" L'j, I'o¡.;'nerie illv¡'ot';rée, les malaùies vénéricnnes oraYCS, Lp,; t¡'ois pl'(~llliL'I'('S cuuses s'expliquent d'eIlesIllêm~s, pui';(fll'dles upportl:nt uvec elles la l'Uine du foyer, la ù,;collsiu,"r"Lion momie el la r('pulsion récipl'olllle. La qn;ILrii'Tlll' c,;L UIW pl'l'u\'c purliculii'l'ellwnL significalive dïncolllpali/¡ililé d'humcurs ou de célI'acl0res,., Le.; deux dl~l'Ili0rl~S ne se justilienl pas Inoins, lJUisqU'('III'S 'on,;t:llll;nl ue::; l't~rlllenls de u(:¡.;énél'cscence et de d""lruclion pOlll' la falllill(1 el pOlir la I'ace. Il faut ellleudrÍ', Ù ce sujet, le doclelll' Toulouse. ~(LI lin \'i,.;(~e, (~eli\'iL-il il propos ùe la l'''~,:enLe 01'ùonnalll'e ([IIi institue ll~ di\'orce ùans la principaulé de ~lon;¡,'n, (;,;1 lu 111l;';l1I'(~de prolection de la famille, 1.0¡''';/¡11e la maladie ¡j'lIl1 eonjoint esl de naLurc ('OIl1l1w;a folie - ¡\ éb!'anler la sl:clIl'iLÚ du foycr 011 eomme l'alcoolisme - ~l ruiner la santé des auLrcs ~1. 1\... ,lc/lland" :'t nll"; tl'illlll1allX de !'l'OnOnCCI' ";lIn divlIl'¡:P. " \''''', lu "('p"lldit Je tl'ilwnnl, t:'gnlclll"nl pn aolÎt drrnicr; "litre r"UIIII!' a di, d" ¡">!lne foi en eplllls:mt 11(1 autl"~ que vous, L':lutl' •..•e:-l hÎ,'n sol! luat'Î. IHaÏ..:: '"<rllS al.ls~î. Ht, ... ;tc¡·Je. JJ n'v H P:l"; llll.ti: :.l di\un:C'! Il (1)~~i,iUIl cunfirlllcc plll' la ,;. ,'Ii;lIubrc"ûe la Cûur ti appeL) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :110 LE M.\RIAGE ET LE DIVORCE fiE DE)lAIN et il favoriser la naissance d'êtI'es mal formés, l'autre conjoint peut demander le divorce, et celaest équitable et sage, « 11 est en effet déconcertant pour l'esprit moderne que le droit de vie - dans une société où chacun est solidaire de l'imprévoyance et de la malfaisance d'autrui, - soit, abandonné sans limite, sans contrôle,_sans sanction aux,plus ignorants, aux plus imprudents, aux pires immoraux, <" L'aliénation mentale empêche l'union mo.ale des époux et par là rend sans objet leur mariage ... « Il est Lon de rappeler que l'aliénation mentale a.été inscrile dans la loi du divorce, en Prusse et en Suisse. Le danger de l'hérédité ne suflirait pas, pour l'épilepsie, à justifier le divorce. Pour l'alcoolisme, il est l'lus marqué. Le docteur Legrain a noté, chez 50S individus ~us d'alcooliques, outre une p~oportion élevée d'individus atteints d'infirmilés et de troubles menlaux el une mortinatalité fréquente, 52 fois l'épilepsie. Ainsi, pour faire un épileptique, il est plus sÚr de boire que d'être atteint soi-même de celte névrose. En outre, l'alcoolisme chronique est une cause de délire, d'actes impulsifs et criminels, et la volonté j:me un grand rûle dans la production de cet état. " « Il n'est donc pas de maladies qui juslifient mieux une instance en divorce. » Il semble même au docteur Toulouse que l'on acceptera prochainement toule maladie comme cause de divorce, à charge par le demandeur de prouver qu'elle compromet gravement le but moral et physique de l'union: « De deux choses l'une: ou le conjoint sain a l'esprit de dévouement - et ce n'est pas sa faculté J'abandon qui lui fera déserter le foyer d'un 1',pOUX che'ri, - ou il Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia LE III \"0110; lJJ; IlEMA 1:-; :nt n'éprouvera ni amour, ni pitié, - et alors pourquoi riv(~r il SOli malheureux compa~non ce mauvais inlirmiel' qui ne fait son devoir que par la coercition de la loi (1)? J i'iO\lS supprimons ainsi la séparation ùe rorps dont nous avons fait précéùl'mment le procès . .\ujourd·hui, le divorce est devenu la régIe pour les époux dbmnis, et la s(!paration de corps n'apparaît plus que comme une exception que quelques femmes vindicatives ou esclaves de leur confesseUl' persistent à rt"c1amer pour maintenir leur conjoint dans des liens insupportables. Le devoir du législateur de mettre un terme il un pareil aous est d'autant plus impérieux que le divorce ne p(mt hlesspr aucun sentiment religieux. II n'annule, en elret, que le mariage civil; et celui des époux qui continue à croil'e Ù l'indissoluLilité de son mariage I'eligicux reste libre de ne pas se remarier. I'ourquoi contraindre pendant trois ans un mal mal'ié il se pri vc/' du plaisir naturel et légi time de fonder un nouveau foyel'? Il serail temps de faire disparaître de nos Codes ce vestige de la subordination de la. loi civile à la loi religieuse. Puibqu'on ne légifère plus au nom de Dieu, ni au nom du I'ape, la loi laïque ne peut plus interdire ni même retarder pour qui que cc soit, les joies de la famille légale. La séparation de corps ne correspond it aucun intérêt social; elle représen te, au contraire, un anachronisme (1 Le VivoJ'('c de J'l/i,~on, Le Jow'nul (:J janv. l:JO~), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 34::! I.E MAHlAGE ET LE nIVORCE DE nr,)IAI:\' juridique, et elle engendre d~s situations fausses et de~ nais5anc~ illégitimes. IndÚpendamment des considérations morales, Iii logiqne politique impose l'abolition de la séparation de corps, pui5f(ne le Gouvernement et le Parlement ont le même programme dr laïcisation de toutes les institutions publiques. 1\ou5 ne prétendons point que ces rúformes satisfas· sent entiÙrement la morale rationnelle. La f<l,nteen c,.;t au Droit, dans lequel nous fûmes tenus de nons Cllrí~rmer. Du moins, nous sommes-nons cíforc\'s ùe nous rapprocher du bul ¡'¡ atteindre, but que le Jodeul' h1l'd précisa fortement en ces lel'mes : « Les limites du Droit et de l'Ethique ne sont pas ndtement tranchées. La sphère dn Droit cst seulement plus restreinte: il ne peut pas exiger ni condamner tau t ce que la morale peut atteindre, Les lois et leur eOI1trainte sont un mal nécessaire; ce sont ùe \'él'itaùles bl~quilles pour le sentimenl social dMeclucux de l'homme, Elles ùoivent Ure limitées à un minimlllll indispensable. Les devoil's élhiques sociaux ne pourront, au contraire, jamais être assel. fortement éduqués, ni assez Imulelllent développés. « Une humanité idéale et sélectionnél! de l'avenir devrait graduellement en venir à relflplacer le DI'oit pal' un sentimen t du devoir instinctif et parfaitement éduqué. » Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia C11.\PITBE ':J n rr:J'I:BE F:T U:S CIIDlr" j'AS";IO:'\'ôEL..; illl\ l/"0 \'11 J'OIl ;l pOIS (t.. 01'11:1 Ct'ilHl'g pa~~ionl1Pls. (l'II\: dt' ('{~ mot v¡m'cut. (les écans d(~ };¡ hainf'. Lïtldulg-cllr'c p(l:fr ('('9 ('",mes I,st odicllsf>. Elle sig-uifie (lue nous n'nU"dlOn.'" point ;'1 h vic huuwino 1(~ prix qUi' sorinlnl11{ ut dit' Y:1I1t. r.,~ djyor¡'0 c:\istani (1) FranC0 d0plliS yingl-I:inq ans d la nl','(>""il('~ bipnl'ai..;ant.p de son l',ile ,~t:lIItaujouI'd'hui gl;n(~l'a:emrnt adrni..;¡', il rnn\'ient dl' P()\II'Slli\T'~ l'rtpplidll prilwipe qu'il c,)Oli"nt d dr faic'e enfin dísparailre du Cod,' les arl.idl's qui sont l'II contl'adidio!l fOI'!U0]J" :1\"('(' sa nalnl'p mt'me. :\ou" youlons parkl' d0s ;ll'lides ¡,('Iat.ir";;l racllllli'I'I', n['tidl.'s ({Ill) les 1(~gisl:LCllJ'S d,~ 17!11), Jo~i'IuCS ;IY0,' 1('\11'''; prilll:ipl's cation enlih'c ('omm,~ 1)('. 1r sont. pas 1'~UI'''; ù(~plorabl('s Sllr'~I'SSeul's, :tvait'nl abro.,,(;,;, l'n LIll'me temp.'; 'l'/ils ,·>tahlissaient. le di "MI' ~, Chacun (.••." sandions du Cn¡J'l pl'~n;¡l, qu'on en J1)oins illv()(luer, lant Icur ridicule de plus pn pllls il l'(;g-al de Il'ur sllJpi¡J(~ fTuant('. connaît ose dl' main,; appnraît Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3.B LE MARIAGE ET LE DIVORCE \lE DEMAIN Suivant elles, « la femme convaincue d'adultère subira la peine de l'emprisonnement pendant trois mois au moins et deux ans au plus. Le mari restera le maître d'arrêter l'effet de cette condamnation, en consentant à reprendre sa femme. Le « complice" de la femme adultt~re sera puni d'emprisonnement pendant le même espace de temps, et, en outre, d'une amende de cent francs il deux mille francs. » Quant au « mari qui aura entretenu une concubine dans la maison conjugale et qui aura été convaincu sur la plainte de la femme', il sera puni d'une amende de cent à deux mille francs. En revanche, « le meurtre commis par L'époux sur son épouse ainsi que sur le « complice )l, à l'instant oÙ illes surprend en l1ag¡'ünt délit dans la maison conjugale, est excusable. » Ainsi, l'homme seul a, implicitement. le droit de tuer et de noyer, dans le sang des deux « complices ", son déshonneur. La loi, intéressée à la bonne exécution de cette œuvre de bourreau, le protège, la loi - admirable euphémisme - l'excuse 1 Que VOllS semble-t-il de la 1I101'alité de cette légale folie rouge? Les lt\gislateurs de iRlH, cependant, avaient d{~cidé que l'adultère des époux serait égaIement trai té en matière de divorce. Le Parlement, depuis, n'eut point le loisir d'achever cette réforme. Ni le bruit ni le scandale des exécutions ~aritales ne parvinrent à le tirer de ses préoccupations, à jixer, un instant, son attention, exclusivement concentrée sur de plus dignes, sur de plus graves sujets ... )l La loi civile s'est substituée en France, quant au mariage, il. la loi religieuse. Elle seule sanctionne défi- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia niti\'enwnt J'union conjugale; l'Ile en ri~gle l(~s conditions dans un contrat synallagmatique. Ce contrat civil, semLlable à tous les contrats, prévoit, autant flU'il est possible, toutes les situations qui peuvent se produire. Il prévoit notamment l'inexécution des con\'ention~ par rune ou l'autre des parties, el il en fixe les conséqucnce~, tnnt au point de vue des époux et des enfants qU',l cl'bi des intél'èts. Il décide que celui qui en amène la résiliation par sa faute est tenu de réparer le ÙOIllmage ('ans(~, soit pnr le paiement d'une pen~ion alimentaire qni peut être du tiers du reveuu de l't',poux coupalJ!r, soit par la perte des avnntages matrimoniaux qui peut être, selon les conùitions sociales, une perte consiùt',rable, Ce mariage civil se suffit i11ui-mème; il n'y est point parl(· de rt"pression Pl'nale. dont il n'a d'ailleurs nul hcsoin, La sociélt'" toutefois, semble rl'l'onnait!'!' lies d!'oils autres que les siens, supérieurs aux siens, drs ùl'oits de natme, ou, si vous préfl"rez, des forces le plus souvent incoercibles; surprise des sens, tourments de l'inconnu, orages physiolo¡{iques, InngucuI's nllrvellses, caprices même, simples caprices, au sens chal'lnant du mot. Et clic ne se dissimule pas les ordinaires d(;goùts de l'union forcée, qu'il,; aient suiyi ks premiers temps dl! lllul'ia¡:;e 'lU qu'ils soient n('s chez la femme 011 clll'z lïlomlllc la nuiL même de lelll's noces, ou encore que les ann(les IllS aient amenés lentement, puis augmentés sans cesse. Elle sai t toutes les raisons qui excusent le mépris de la foi jurée, poussent aux révoltE';:; irréparable:" ou rendent irrésistibles les tentations. Coups de tête, ùéfaillances, vengeances s('crètes, rien ne J'étonne, el bien qu'elle représente une convention rigide, clic s'accommode à merveille du souple Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :Hf¡ I,E ~IAHIA(iE ET LE DIVORCE: liE DEMAI:-¡ train de ce monde et des victoires fatales et innombrables de I'JnslÏncl sur la Loi. n faut que le mari ou que la femme qui ont été trompés la somment d'agir. Mais pourquoi consent-elle alors à sortir de son inaction'? Pourquoi va-t-elle f)(,f,rir comme une voleuse la femme prise entre mille, entrf' cent mille, et qui, très iniquement, paiera pour toutes'? Pourquoi eondamnc-t-elle, comme lIll voleur. le « complice n, pI'is, lui aussi, entre cent mille autres, et chargf\ pour tous du rMc de victime, d(~ houe hnissaire? Et pourquoi ('ondamne-t-on encore pÓeuniairement - l'adultère du mari ('ommis dans ta maison conjugale ne pouvant î~tre puni de prison, - cet homme et cette femme, qui ont fait ee qu'ils ont YU faire autour d'eux tant de fois sans répression '? Parce que la société cst tomhl'e celle fois sur un homme ou sur une femme qui voulaient une vengeance et qui, ayant entre les mains un(~ manière bien simple d'cn finir, Je di\'orce, out voulu poursui\"rt~ en police correctionnelle Je père ou la mi're de leurs cnfants, quitte ensuite, leur vengeance satisfaite, il rppou:-;spr ln rupture du lien conjugal. Est-ce pOUl' eeJa ([ue les lois pénales ont ('té (~dictées et la salisfaction de l'es vengeances isolées peut-elle justifier Je maintien dans nos codes des arlicles punissanll'adllHî!re? Si ce n'(~sl pas une vengeance, c'('s! lin pr'oc,;d¡': ulilis¡j par le poursuivant pOlir J¡Útel' la solutiun de sa demande en di vorce. et éviter d(~~ frais .i udiciaires : jolie hesog-n" impos{'e il la SO(:il:!é et à ,ns ma¡.çistrais, Eh hien: en dehors de ccs d(~ux hypolhi:ses, le procl:dfj ou la vengeance, il n'yen a pas d'autre, et rOll aurait par suite bien de la peine il n{IIISpersuadcl' que Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia les articles que nous abl'oge,)U;; sont. n(~ccssaires mainlf,nir rint(~gl'il,'· etle respect de la famille, pour ~l. I'aul Aùam, I:l'penù¡llIl, eSlim,· l'es p,':nalil,'·,; insurfisantrs, A l'abu,; qu'dies fayorisenl, pOlll' qud'luesUlb, il r(~plit{uc p;t!' un abus pour 1" g,'~u('l'alil('~ ; et il prl~ccnis[~ cel abus comme la sanclion n('c,~ssairf~ de r,\llulli~I'p, r¡ui, Ù sr;; Yi'UX, « psl cssellli(~II('fn(~nt I(~ melhOn~f' ", de tous les adulli'res r¡u'i1 condamne ,l\'e(~ un(~ 'xlraordinail'c yiolen,'c rigoristr, :lVCf: 1111f'sainle hOl'l'rur de la pn,;;;ion el des" honteux allachernents de la chail' el du lIlonùe, .. )) L(~ virulent aul.(~lIl' dl~ la ,1romll' dl' l':ll/lIJ/Il' prt'·tend qlW la justice, « au licu de IH' recherchet' 11':;adulti'rcs que :-'U1' la re(lut~11' de,; maris, dcvrLlil., sponlan(':mf>llt, m!'llrl' allx trolls;;es Ùf>Samours illi,'ilcs ses limii'rs dl' poLct', faire c!lllstall't' le,; lla¡.\'rant,; dnih ("_jl['ononccr, d'orlie,', I('s divorces l'~¡.\'a\ellwlll const""\1li/,,; h Cf>';~or[¡'s de pJ'O(~i's-verhaux l>, M, Elllile F;¡gu¡·t. qlli d¡;plore pt cont!amn" le;; Il1I~fails de l'a<lultèl'(', tout autant qu" 1\1,Pa111 ,\da111, Ill"sil,' rOlll'lanl il If>sui\Tl' .I\1SII\1c-I;\, El ill)ltsl~r\'(~ lri's finemrllt : " \'"ni,' dil'l~ il \1n Itlal'¡ complaisant: l( \',)lre fClIIllW vous trompe; cela vous e"l :'gal on vous (',,1 prolitnltl,'; dans h~s dplIx cas \'fIUS <l t>!l':-' uu ,'ibin !l101bi('Ul' f>l n011" 1;1Cnlrl'Olb ; r,'llwr" l'it~:r.-I'OllS,J¡> "'~ r¡1If> nous ne YOU" ('oll'rollS pas \'ous" mL'lIw ", il 1,\ \'i¡':Il,~ur, ,j';\(,l'crterais l:da, l'Ihis ),l'nir dil'Ü à quelqu'un qui nI' sait J'icn : « \'OllS êles c" que « I~ lllaJ'is sont qud'IU(~/'oi,; et nO\1'; traduisons votre " épou;;e en plJliel' c(l['rer.tíonn..]l" ", c'est bien dlHicat et aussi c'cst bien cl'ue!. O¡', ('omme il est a,;sez difficile de savoir, le plus sOUYl'nl, si un lIlari ('st complaisant Il Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :HH 1.1-: MARIAGE ET LE DH'flBCE ilE DE~IAl:'i ou s'il esl avcugle, c'est, daus ["US {¡:s (:as que la mesure conseillée par M. Paul Adam serait terriblement délicate .. Je demanderais à M. Paul Adam de creuser son idée, de l'approfondir, de l'analyser et de présenter là-dessus un projet de loi en forme. )J Nous entendons bien la véritable pensée de M. Paul Adam, sa pensée profonde que rejoint la nôtre. Comme nous, le magistral historio~raphe d'un ¡Mal il. travers les liges a foi dans la possibilité du règne de la sincérité, de I'ah"olue franchise, parmi les homme", griwc au'quel pourrait s'anéantir le séculaire « mensonge vital » et se réaliser le merveilleux paradis de Swedenborg (1). L'adultère dissimulé, secret, dans un tel âge de pureté spirituelle et sentimentale, de j ustiee universelle el ù'universelle liberté, serait inexcusable, abominable. Et nulle objection ne saurait plus ùtre faite à la nécessité de u la rupture préalable et franche au grand jour )), pour les époux d(~sunis. Mais est-ce donc le meilleur moyen de préparer cette ère idéale que de menacer, que de condamner les amaIlts retenus encore par mille traditions, par maints scrupules héréditaires, que de les contraindre il une fl'anchise immédiate, brutale, fertile en conséquences tragiques, que de leur refuser le temps de dénouer des liens que la pitié, parfois, leur rend encore respectables! Ce ne sont rien moins que des exécutions que demande M. Paul Adam. Elles n'apporteraient qu'une franchise contrainte, désastreuse, qu'une pauvre justice momentanée, le plus souvent fatale et qu'on ne tarderait pas il :,1) « JI fuut que l'atmosphère spirituelle se transforme Ii tcl point autour de nous qu'clic linisse par ressembler il l'atmosphère des beólux pays <lu sit'c1e d'or' de S\\'ctlcnl>or~ "ti rail' ne pel'fiwUa iI l"lS au mensonge de sort il' de III bouche, » ~Iuetrrlinck, I,e Tnisol' des Ilumbles, p, 2i:l. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'ADCLTÈHI:; ET LES CRDlES PASSII)"i"iEL~ ;¡¡!} ùélester. Il faut d'avorù y préparer les générations par la réforme des lois, ùcs mœurs et surlout de l'c·ducation (1" C'cst il celte dcrnit'l'C il réaliser Jafrand\isc uniyel'sclle de l'amour. Car jamais la franchise ne naquit de l'oppression. Elle ne peul résulter que de la justice et de la liberté quc no u:; demandons. En ces mat¡i~res, laconscienl'e seule ùoit faire loi. L'intet"'Clllion de la socidé ne peut êlre nlOlivl'~e que pal' un dommage il elle caus',~~. Ce ll'(~sl Ims le ca:;, qnoi <¡n'cu éCI'j"e M, I'aul AÙ'l111, ;'\ tdie \Ireuvp, <¡Ul~les \'l~dat:lelll'5 dn Code euxmêmes l'efusèt'l~lll de donner au millisti:re public le ùroit ùe ¡::'iillll1i5Cer dans la pOUl'suite cnr;ag('~e par le mari. La famille lI'est plus la cellule immuaLle: el fel'lnée des temps lwimilifs. « ;\ous ne sommes pllls au temp5 oÎl la descendance d'un homme s'ubritait toul cntière SIlUS Jes peaux de Louc de la tente, assemùl(~(~ aulourdu fo,' '¿l', prol('gée pal' 60n chef, son maill'l~, son père (2). " Et le mainlien de:; « Jignl'(~s ", inùelllnes de sang « étran~er ", importe moins il la société que la lransmission héréditaire d'un esp¡'it élcvé el (.l'une conscicnce noblc. COlllvien de « lignées ", d'aillcu¡'s, qu'un san¡.; dit éll'UD6cl' a ¡'eviviliécs el non corrompues; ~1. {'au} Adam (1) C'l'tail aussi l':wi,; de Stendhal. 11 ,;vllluÚLJ.il 'Ille /.:S jennes fíl1e~ fus,;enL mises ~L llli'lllC de cvllmÚLl'e les j,culles I1llll1111('S, dans ,les soir,'",s sl,,;cÍlLks. el, pal' snill', d,' faire lln chuiJ' libre, 1l1lÙ'ctllt'lltr(·~IlÜcbÎt~tl'prlluvl~, d'/l!llf/({¡,i.« tJllt'llpll .. =~jellIlcs fdkg, ajlllllaIL-il. iLuriLienL des 'LlllQIIl','; JllaIIICUl'eUSl'S, IlIiLl:; Je IWIllhrc tirs 111;.u'lSlI'UIJ'IH: ..~ pl (lc:-, lll:tllvab I1H':nngl~s dilllÎlluer:Ill ¡tans lll1l'- illllllense propol'liull, AlOI''; il ,;l'I';lil lllOin,; ,1I'SI11'O" .ll' d\l'l'c!.er iL puni!' Jïllliddili, ¡¡al' la /tullte: h loi ¡\,1"1I1 aux ¡cunc,; feJlllne,; : « Yous ''''el. elwisi \'vlre lll;lri ; ,u)','].,luÎ fidèle, » ,\Iurs j'adlllettl'ais h l'''ul''llile et h l'UnÍllOlI l'dl' ¡es Lri\'un;LUx ,le ec qUt~ l\~:-l Anglais appellent {:FiNli/lal COIIl.'c¡'srdiull, l'. :!l.L, .J .-J. BO\l:-,:-,e-;\\l a.vilit COJlI"ll un il. ce ~\1Jet, Sa L,.I/,'" " ,11. ,r,tl~,''¡it'ri, Ùl'ssl'in (Pelito; Il {lJe l'.lulOul', analugHl:. \'011' ",J¡ef~-d'll'u\'r"; l'. ;!:l~.) V; M, (>j.'IT" LOll''', ,Irt'hi}i..l, p, l~~. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia a:;o LE MAIllAGE ET LE lllVOIICE DE DE)IAI:'I <lot-il don" oublit\ J'exemple famcux, l'apporté par Plutarque, de l'austère Lacédémone, où les épollx qui craignaient de ne pouvoir donner de beaux enfants ti la patrie, choisissaient eux-mêmes un beau compatriote et l'olfraient comme amant à leur femme. Déclarr.r que l'atavisme paternel est généralement noble, tandis que l'atavisme de l'amant est menleur (?), est pu(~ril et bien peu scientilh/ue. La nature se soul~ie bien de celte arelmïque distinction entre le ma!'i el l'alliant. Les espi!ces, les races se mêlent selon ses desseins Inj'stérieux. Hormis les unions de dégénérés, toutes les unions « électives» sont excellentes. Et la science, en même temps que l'amou!', y souscrivent. La femme, évidemment, doit accepter les l'ansé· quences de sa passion. C'est pourquoi nOlls la voulol/s rendre il la fois libre et responsable. ~[ais, pour quelle raison:M. Paul Adam affirme-t-il, avec une durcté vraiment pt\niole, que presque toutes « préfèrent les détours iufect::; de la ruse. )) ;\'est-il pas plus juste de dire qu'elles y sont (luelqucfois contraintes par les npcessités économiques et surtout par ICllr admiraulc dévouement maternel. C'est pour eons(~¡'ver et sauve· ~arder leurs enfants qu'clIt~S subissent encore la violcnce et la eruauté de certains hommes. JI y a quclque inconséquence il le leur reprocher. ¡\in,.;;i I'adullè¡'e ne doit plus èlre un délit, plus Oll moi ns sévl~rerncn t et toujours aousi ..•. emen t rt'prim(', mais !ln motif péremptoire de divorce ofl'ert illa loyauté des époux, A eux de décider ou non de la ¡'uptllre de",¡nt leur conscience, a ..•. ant d'en appeler aux trihunaux. La loi, (lui est l'expression de la justice, " laquelle n'a point il prend!'(' parti n, np doit pas !lCIIJVOil'1(~lIrimposer ce diYOl'ce. On /l'admell¡'aít pas llLe loi ([ui ol}ligerail ¡lU mariage; 011 Il 'en peut admc ',Lre da\'ant'1!)e Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L',I,nu Thn: ET LE-: t:HIMES l' ASS¡O;,/:>iELS :351 une qui oli.i~e au ùivorce. C'est u\'ant tout, dans l'un camille dans l'autre ras, une allaire de libre volont(;, Toujour:-, est-il (pie la théorie de M. Paul .\dam jure 5in¡:;ulièl"~nellt avec toutt~ son tl!U\Te ct IIlt~me avec toute,; le,; autre;;. pal'til~,; Ùt~ sa JJo¡'(de J" l'.\'1I01!1'. A ùëfaut de jusliticatilJll, lWUS ne [H!ll\·ons y ln,uver ù'explicali,)ns qu'en dehol's de celte "'U\'l'e. jl. Faguet estime <[U'l Ct~ volullle « e,;l dl'~,;i",n(: au lOlll l'relllier rallg, et I.I"U1l' av(~(: ([upl'lue indi,;cr0lioIl 1'0111'un de;; pl'i\ lk \(!l'tu d,Iut dispu"e L\cade'mie f1'lllI,:aise, » Ce sl:l';lÏl, ;¡ lI'Jll'll a\i5, trop ou ll'UP peu. M. I'aul,\dam bilr(~l'a cll'tainenwul, un jour, ce fÙeheux dmpilrc eon,.:u dans une nuit de mauvais souge", Lrs ljuo;!ques moi,; lk prison, les <[uelques l'enlailles de francs ll";¡mende l'rononc('s, qu'il s'agi:3::ie du mari ou de la lelll!lW, "out odieux ou ridicules. \·oyou~, ,1(Jnt~ 111aintenalll si IIOU'; lrOll\'lJllS, dan,; le lexte Illt'llle ,les ¡ll'tide,; du COlk ill~n;d, qui ue (Ol'J'es110lllleul ¡Jus il nos 11l1l'1Il'~, le;; r,lÍsulIs (lui peuycnt dé('iJl'l' lk ;1~\Il l11ainliell. La :-;(),'i,"L.·' ,'()nsidèr(~ si llien Ll(lulti~r(~ COl\1I1H: un dt"lit pl'i\é <¡u'(dle ill'('Ullnc,', Ù la 1.)I't:'l'o~aliYl' la plu" iUlpUl'lanll'. la 1'111';rCIIIJulabl,,, llui lui (~,;t I't's('1'\·(·~'; l'our Lou.:' le,; ;lUtl'I'S cl'iuw" el d,·,lit,;. Flle a, en l't'alitl~, ilbdi'lu{, son .h'oit d(~ pO\lI',;uitl' (~lItre lcs l\1aius d'un particulier, puisque lui ,;eullwutre'l'l,lll1l~r uue r¡'~pre,;sion. C'e,;l il b~,olument anorlllal et eou lraire au x }lri uci \lI'S de la loi p(",1aI(~ lels que 1I0U" le;; cnlllprelIOlls (~U :-;('I),"l'al ; de plus, ce pouvoir l',orbilanl el absolu. est dOIlIH; eel'lajncmell~ ¡\II plu,; IJlau\'ai,; ju¡.;e, il eelui qui ne peul l'ollsiùéJ'eJ' ks L1Ïls ¡(vce le calme el la tranquillité né- BANCO DE L IlauOTI5CA A REPU811CA LUIS - ANGEL ARÂNGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :¡;;3 LE MAHIAGE ET LE DIVORCE DE nE~[AIl\' cessaires au justicier, il. celui qui en soufI're et qui devient ainsi juge et partie pour son propre cas. A un second point de vue, on a créÚ un délit. relatif; dans le même cas, un mari poursuivra, un autre ne poursuivra pas: c'est là une véritable perturbation, ~n véritable énervement de la répression. l'lous savons bien que le mari dénonciateurne peut exercer aucune action-et que c'est à la société seule, représentée par le ministère public, qu'il appartient le eondamner. Mais c'est une sublllitéjuridiquc; le III ri est il ce point rnaitrc de l'action qu'il peut J'arrête, il toutes les phases de la procédure et même, pouv,"ir unique, suspendre les effets d'une condamnation PI,)noncée et faire cesser l'auto¡'ité de la chose jugée (n pardonnant. ' Pour comprendre davantage encore l'immoralité d'un· tel système, il faut savoir que le mari, même bénélciaire de l'adultère de sa femme peut néanmoins faire condamner le « complice» par lui exploité. Le pire e=t que celle immoralité esl légale E:l qu'il en rejaillit une certaine honte sur la j uslice el pur suite sur la sociét:. Autre singularité: Si la femme a commis un adullére, elle pourra étn poursuivie; mais si celte femme a elle-même un mad qui la trompe en entretenant une concubine au domi· cile conjugal, ce double adultère désarme instanLan('·· mentIe l(~gislateur; la société se décla¡'e satisfaite dl: régale culpabilité des époux 1 Quant aux enfants, ilne peut rien yavoir de plus pL niLle pour eux et de plus regrettable que la comparu· lion de leurs parents en police correctionnelle; le scandale qui éclate dans ces circonstances, ne peut qUt~ rejaillir sur leurs fronts innocents. La loi, Loujour:; aussi étrange momlisalrice, condamne, dans l'inl¡)rÓt Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'AOrLTf:RE ET LES CRBŒS I'ASSIlINNtLS ;)1);1 de l'enfant, le père ou la mèl'e coupable, mais les absout tous dellx lorsqu'ils se sont mutuellement trabis, toujours dans l'intérêt de l'enfant! Que penser d'une telle loi? On sait que, grâ\:e aux circonstances atténuantes toujOlll'S admises, la peillc prononcée contre la femme adultère l,eut être réduite à moins de six .Jours de prison et rnl:me simplement il une amende dontle ruinimum est de 16 fl'Uncs, AujoUl'd'llUi, ln tendance générale de:; lribunaux. est de n'appliquer qu'une anlende, le délit d'adultère ayant perdu à leurs yeux toute gravité, ce qui est assez logique. L'adultère, nous le répétons, est la violation d'un simple c(,ntrat civil, violation qui doit avoir' pOUl' sanclion la pronnnciation uu divorce et de toutes sc" conséljuences, C'est, d'aillellr's, ce que semblaient avoir compris les léh"islateurs de lH1H Cil abrogcantlcs articles uu Coue ciyil qui J'éSel'vaient aux triLunallx le droit de pronon¡;er ulle peine l'antre l'épouse adullÙl'e cn même temps que la séparation de corps ou le dirorce, touJOUI';;, il (;::;t\'l'ai, sous réserve du droitlllissé au mari d'arrête¡' refI'et de la condamnation, à la condition qu'il consellte il reprendre sa femme. Abrogcr ces artieles, c'était laisi:'er entendre que rOll ferait l¡ientÙt dispamitrc ceux ùu Code pénal. Le Sénat, malheureuscmcnt, s'y oppu:ôa. Celle l'l:formc, prÙpos(;e par J'un de nous (1), \'n lHn:l, futl'eprise '.ln 1891 par M, Viviani. L'auteur de l'J/ùJJlnLt;Femll/p., interviewé à ce sujet, répondit en démOlltranl la nécessité de rester dans la logique dl!s choses. « Ou vous d\iclarez le mar'iagc indissoluble, (lil-il, et alol's vous frapI-H~l.lout acte y contrevenant de certaines {Jj ~l' Henri Coulon. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 351 LE MARIAGE ET LE nIVOI:CE !JE BEMAIN peines, ou vous le réduisez il l'éttÜ de simple contrat .!t alors vous devez placer les parties contractantes da' s les conùitions qui régissent les engagements mutueh:. Or donc, que fait la loi du divorce, sinon de placer Ig mari el la femme dans ces conditions? Un des del'; contractants perd « pat' le fait d'adultère », le droit Cl continuer il jouir du contrat. le contrat est rompu. C'est tout simple, Que viennent faire ici les peines COI' rectionnelles'! » gn l!l01, 1\1, \"all(':, alOI':; ministre de la ,justice, dl' clam il la tribune du Sénal que ces pénalités devaienl être supprimées, l'adultère Ile devant plus èlre consi· déré comme un délit. El l'article 2!ll; du Code civil, interdisant il « l'époux coupable » de « se marie;avec son complice H, ce méme jour, fut abrogé, Excel, lènle mesure qui « aide/'a les sincérit(·s volontaires (1). H Mais les J¡>gislateurs populaires, par UnE incolls(:quenee qui leur est habituelle, ouLli0rent le complément aussi logique qu'indispensable de cette réforme, à savoir l'abl'Ogalion des articles du Code pénal corre::;pondants. Il en résulte qll'aujourdÏlUi encore les (( compliccs " d'adulli:re peuvent s'épouser, Ù moins quc le mari délaissé nc les ait, selon son bon plaisir, tués ou obligés à retarder l<.lurunion, en les faisanl emprisonner. Et nous présumons, sans grande témérité, quc no,; pal'lemenLaires lai::iseronllargementle temps aux ,;pécialistes d(l la scène de tirer quelques drames el quelques yaudevilles de celle exceptionnelle, de cdLe riche situation. L'adultère du mari ne peut dre puni que ùans un cas absolumenl particulier, celui de l'entretien d'une concubine au domicile conjugal. Enh'dicu et non simple ',') ~l. l'alll Adalll, I.a ,\Junde d" l'aOlo/Ii", p il.), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia iutl'odud.ion, dont: installation ]lOrs de h, absolution permanente, Ù dem(~ure; rOlnplMe. Lïnjuslil:c de celte Il1l'Sllre est llagrante; elle est le Ipgs d'lin loiutain ¡¡aoisé. Dans lcs lois anti(lUC~, Il' :,10t adllltÜt~ u'a jamais flu'une signifit:ation, l'adllltt're de la f'elllll1 et k, 1','~pJ'(::isious l'r.lig-i(:uses, lc:s l'rescl'íp. lions, Jc~;condamn,ttiuns jlldjc:iail'l's n'ont jamnis qu'un ohjet, le c!¡Ùtirncnt de la ft:mn¡r,. " POlir dlc, au moyen f); ¡\g-c, I'i:mpl'isolIn(:ml'nt elle esl. surprise éll~rnel dans lin L'OuI'cnt, et si en pleine fante, permission pOUl' l'l:jlllUX ('~'aller chercher :iOIl (ils et se fail'e i\s~istel' par lui dans II: meurtre dl' sa m¡~t'C(l}. )) (Junnt à l'adulti'rc du mari, Ù peine l'sl-il nOllllJ1l:, 1 tH'Ore moins puni. !lien de pllIS simple: l'adulti.'I'() UlI m,u'i, clid et seigneul', n'(:tail qu'ullc faute vis-it-vis de lui-m,"mc, tout ail J>I\I~vi,,·Ù-vis Ùll p,'rc uu IIIl ¡Hari dl~ ~a complice ; ¡nais qUHnt il sa femme, il ue many,uHil pas fI co y,uï! lui devait, pui"<1u'il tH.: lui del'aill'iell. ,\in,;i (IUl' le disait Hoederer, dans la ùiscussion du Code, un estimait qu'il ~erait contraire au:\ bonnes llllf'tlfS d'aulj)['iser un,: fcmnw ;\ sc plaindrc que son mari la nt:¡.)li¡.>e et que se,; ue suins SOltt I'lni:mllle inscrivant pOUt' \Jne eoucubinc. proposition que eoHe de ,:(~Slé~isbteLlrs dans une loi du el de la fomme p.n lllalii~l'e (l't'il ,;-a!)it de loi jll':n<llu, contrai!',:. Le.; Cf,usÎ'qllenœs dil'OITü l'égalité qui, dl) 1Ï1Omme (i'adulli'rc, ùél'p.ndcrd, 101'';une diOiposilion absolument de l'adullè¡'e, nous dil-on, ne sont pas les mêmcs pOUl' l'J¡omme et pour' la fl'mme : dan" un eas, le mari peut sill1plemenlavoirdes enCanls adultérins, mais il pr'ut les dt'SaVoLler; dan,; laulre ('as, un, mari peut downil' le pi're ùes enfanl:; adult~L'ins de sa Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Jal; L~ MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN fèmme. Or, ce n'est et ce ne serajamais une disposition pénale qui pourra empêcher la femme o'introdúire des bàlards dans le maria~e. 11 vaut donc mieux dans l'intérêt de tous rétablit· l'égalité entre rtlOmme et la femme en matiÙre d'adultère, au point de vue pénal comme au point de vue civil. On peut le faire en faisant disparaître toutes les dispositi.)ns pÚnll1es, si l'on admet not['e théorie sur le mariage, considéré comme un contrat civil se suffisant à lui-mhne, Et maintenant, qu'est'~e qu'un crime dit passionnel '? r(~polld plaisamment M, Paul Adam: CI C'e~t la devise du romantisme ", dont nous héritéimes, comme nos lois de la cruauté et de l'iniquité romaines, « Aujourd'hui le m(~canicien qui tue la brunisseuse, ruc Botzaris, nI' cède ;\ la sauvage¡'ie 1Il{:diévale que ~r<Îcc aux dl'amcs de Théodore Barrière, d'Alexandre Dum:ls, de d'Enner.\·, \:'1 il I'¡nlluentc de la littérature hugolicnne. Il se \'oit ainsi pareil avx per,;onnagcs de lhéàlrc. Ignorant les poètes, il rechcrche la cél('~hrité de l'adeur par les moyens qui la procurent aux lueurs de la I'ampo, « Avant le romantisme, l'amour l'tait une chose joyeuse et libertinc. La théorie de la nature prêchée par Housseau, Bernal'ùin de Saint-Pierre, Haynal, les encyclopédistes, avait prescrit aux amants Je libre choix. Mais, les invitant à la volupté, elle nc lC1Ir prêchait ni l'hypocrí,.ie, ni la farouche possession qui s'arfir'me le fer au poing. Maris et amants usaient de tolérance. LeuI's amies les quittaient sans qu'ils résülw'senl de les mctt¡'c incoutinent il 11101'1.Ils respectaient le li¡)le « ¡}lysl(;¡"~ ,.¡ S(lll,? !l, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'AOtLTÈRE al'hitre bras ET LES CIlDlES de la 11I'lle volage qui se PASSIO:\':'iFLS plaisait rn :~~ï d'autre,; 'l. Cdtc « eXf[uise complaisance» réKna:1u temps de la Ill'volution, ùu llil'celoÎr'e, Le crime passionnel était rare, " \\'ertiler n'n pas conquis la France avec les alliés Je IHU et dl' lH10. Inutilement, I'AdollJ/u: de Uenjamin Constant plc((rniche .. , l' Après Watcrloo, les Allemands Occup(~nt la France jusqu'en IHUi. La Cour les fde, Ils ont ramcné le roi. LCIH' ¡\me est initit:e pm' les fashionubles. ¡raillellr's (¡'dhe el ~cliiller posse'dent l'essentiel pour persuaùer lt: !-;(',nie, lIugo s'inspil'{l úe \\ïelaud ct d'Cillant!. J1 leur elllpt'UIIte la ballnde, L'appareil afl'rellx Úll lIlo~l'n ¡¡gc ressurgi'" Voici vcnues toutes lesfian(:éesdr: la ~Iorl. Du rornulltis\J1e allemand nait le romantisme frnn~'ais qui s'adjoill', le sens de la cruauté maure, italienne c:t e::ipa¡.;nole. Quand ¡\lexandr<, Dumas fils écrira sa I)!'oc"urt~ J'I/e-fll, sans duute ne saura-t-il plllsguj·[·c les origines de son aphorisme brutal. Pas plus qur. ne Je s,wen! lcs lIlcurtriers de nos boulc\'al'ds et de nos 11t',tds g,ll'nis fI), » On \ln saurait rien reprendre ft cette ingénieuse intcr·pr,'·tation Jilt()raire, Le crime dit passionnel, c'cstle crime: t~e la jalousie et de la hainl:, sentiments que le romantisme "0 eGlI1plu! stupidclllent il l·é¡(~br'3r. « La jalousie, dit encore excellemment aux femmes l'auteur de la l'm'CI', ('st le mauvais désir' de l'homme qui veut posséder' votre csprit, ainsi que Je bélail du IJUtin. Elle estla simple sur'\'Ïvunee du mou\'cment sauvage qui portait l'ancNrc il (jtrangler, cn la fécondant, la femelle sur'pr'be au détour de la rocbe. On ne sait quelle aberration sentimentale consacre cette rage d'assassinat passionnel. l> (l :\1. I'anl Adam. ¡/{ ,l/ol'l/le de l'.II/JOIlI', p, ~1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ;~1>~ LE MAH1AGE ET LE mVORCE ilE DEMA!:\ Et ceux qui tuent ne peu\"ent prl'~lendre il moth'lr leur crime par l'amour; cal' ils ¡¡'aillll/ient }iluso « Voilà. qui est immuable JJ, au <lire fortement Óta\è d'une femme de leUres de tall'nt vraiment oriKinll', AUI'el. « Que le monsieur qui tue ne se croie plus héro" dit-ellc, et le fait-divers lIeuril'a dïlUmanité au liE I d'exhaler la défroque romantique. L'homme moderl],~ qui s'écoute et n'écoute que lui saiL que nul amour, m~me exaspéré) n'a conseillé le (('ime et n'y conduil. sait que pI'ès de la vengeance, à l'approche de la ehaí¡ (elle toujours innocente) les bras men<.lt;ants se d(icris· pcnt et sonl envahb par l'impuisHlnCe de lluil'C. 11 l'au· lirait, quand l1iOmme se grise des exploits d'autre:; assassins" d'amour ». qu'il entende ce ai avcrtí;;seuJ' de la conscience ravahie : « Tu le déclasses, Il n'y a plu" un homme, vivant au milieu dl) la sociéll~ pensante, qu: admette un seul cas l'on puisse tuer l'ètl'e que I'Ull aime; oÜ on le puisse avant d'êlrü déchu par un vice attei~nant le libre arbitre, paI' un vice étranger il. l'amour, par un vice anti-soeial. « L'amour I'Ùt-il passion cons(lille la sUl'humaine faiblesse, Il ne peut que la patience et le respect de la vie ehèl'e, L'amour ne peut que les larmp-s ou l'amour. « Il ne sut jamais que sc donner tort. « Que les juges le disent et qu'ils modi'l'('nl leur cl(\menee, en lisant de meilleurs auleurs, i"ious ne pouvons payer toujours le faux lyrism.~ de jadis. Ceux qui tuent, fussent-ils amants, hommes ou femmes, sont aSflassins sans udjeçtifs et je voudrais dire sans sexe. Ils devaient en avoir la tarc au pouce, au front 011 dans la peau, l]s pouyaient yioler le I'(·sped. dll sourn~ humain et se salir les mains un sang d',~la faiLlessc, Ils ne savaient se venger autl'ement; ils Il,a\'aient pas J'es- oÙ ¡) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia pl'it, p":" ¡J'J scnsualit,;, L,'urs mains ne tremblaient pas devant I'ilícon~,:ience adorable de la clwir, ùüvant le pli terdi,', d'une jeune bouche: ils n'étaient pas amants; qu'on les dl¡îtie; \'oilà le crime (1). \) Or, les ju¡;es qui ne c(:ssenl de protesler, aycc une ohstination r\~\'{'latric() de la plus indiciule tr:rrenr, contre la suppre:-:sioll de ch¡llier :-;ionnds les (TilneS comme de vi')]cllcc les a\'eu~I,: de la peint: de mort, hien loin qualili¡;S de pasdangereuses manifestations fanssemcnt plus et de sauvagerie, Cil acquittent unanimement, ahsurdernent les auteurs que pare il leurs ~'pux nous ne savons qucll() iglloble allr,"ole. Le jury dl: la Spin!:, hier encore, acquiLlilil un mtlri eoupabl<: d'avoit, tUl: J'amanl de sa femmc dans des circonstanccs pill'liculi''I'emt'ut oùieuses, « Ce mal'i, 1'3ppartl: lIlI clll'lHli'lIl1'ur ""!', {rl's aYI,!,ti dl' :-;01\sort, mais voulait cOUl'ir aucun risquH commc « ju."ticier 'l, avai': jugé bon de se raire entOlll'Cl' d'a,,"l:s;;c1\r,;; ceuxqui Iii: ci, gr<Îce Ù l<~Ul' l]oI'1hre, s'{'taient a;;":llJ'(";; tir la per- sonnc de ramant l~ll'avaient olrcrt, aillsi solidement maiutenu el r('dllil il l'impnissance, aux coups de revol\'t'l' ùu m'll'i outragé, C\\tail hien une eXI;cution, dans tou~e la forcc du tel'llle, puisque le bourreau opérait en pleinú sécurité, avec raide de gendarmes volonlair-t·:,; (:¡\, " 1; Am'cl : «II n'y a pa" ,k ('rinH'" ¡,,¡,;,jnnnrl,;». I.p ,'elll/'W' \Ili fl'" iL'I' 1!llIj:. \:!I \1. 1',\\Il 1;'\\1I"t, I,e tlroi! (lU. "¿eu!'!,.,,, I.a Lil¡prlé S janViCI' '5) l!ll~ . AlItl'j~ t:Xt'nll.}1] La C"m' de :-;:ill\"a.~rrjc Ill:1.dtalc : ,ras"i,,:- dr n':1I1'e, ¡" 1, j:U\\iCI' l!IO:i. :""I"ittailun jOlll'nalit>1' :)el~U~t~dt' deux :)..¡ ...;a:-.:.sjnal~. ¡fuue tel1latj\ï~ lra~;--:.as:--in'Il ..t t¡" hlc,sures volomlaírc<, I.r, \"jclilllr~ chient "1 frlllllle el I"\lll;¡nl de celle-l'J, 11n nOllllllU Frl'cy, 'lui la p'Hl",ait ,l l'inconduite, « Oscar BunnUlIVrie¡', I':U;CllSC, ;C rendit, le.:2 oct"hre I~Oj, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 360 LE MAIUAGE ET LE DI,ronCE DE DF.)IAlS Dumas !ils lui-même protesta il maintes rcpt'ises contre la tolérance ùu Code pén¿tl en celte matière, tolérance que le néfaste sentimentalisme des jurys transforma en un véritable et constant encouragement au meurtre, " Cette loi, déclara-t-il en lH!14, que je trouvais h'iste et misérable, an temps oÙ le divorce n'existait pas, je la trouve bien plus anormale maintenant que le divorce est rétabli. Comment se peut-il que, dans l'adultère, le meurtre reste excusable au point de vue de la loi, alors que cette même loi Il supprimé l'indissolubilité du mariage, » Et il s'effor~a de justifier le dénouement tant incriminé de son drame, !trmé ,le 50n fusil, vers s"pt heures du soir, à Ja maison de Ilére)', Celui-ci s'y trouvuit avec sa maitrcsse, ainsi 'lu'un autre galant ,le la dame, le nomll1è Yvon Lu IllJison était close, " Il invectivit d provo'IlFl Férey, PUi5, p"rsonne ne lui ayant répondu, i!Jan,:a des pierres sur les fcnétres et, grilce aux ell'orts qu'il fit sllr l'un dcs contre,-ent.;, réussità l'oulTir; alors, il tran,rs les vitres 'lui "olèrent en éclats, il til'a plusi~urs coups de feu lÍ. l'intél'Íem' ,lc la pi'-",c OÍ! sc trouv:\ient la fcmme [¡onnouniel' et ses comp:lgnons, rn de ces coups atteignit Yvon, qui fut lég,'rement hless,', il lit t"tc, éteignit)a lampe et occf\sionna rie nomhrel1~ 11t~g,\ls. « Bonnouvrier (pli voulait une ven~e,tnce pIns complde, rljchilla Sil femme, Fére,;' sc décida alors il oU\'I'ir; ruais, il peine se ]wés!'nta-t-i1 SUI' le seuil de la porte qu'il lut atteint en pleine poitrine pal' un coup (Ic fusil qni lit bitlle et le foudroya. La femme Il"nnouníel' ayant voulu sortir il son tOUl', fut atteinte pal' dcux ('oups de fen, I'nn IlU hl'us gauche, l'autre ¡\ la p:¡rlie droite de I'ahdomcn, Elle laissa tomber son enfant 'lu'ellc portai t dans scs hr'ls et s'cnfuit sons un hangar sitné il environ 200 Ill"tres du IiI'U du !'I'ÍOle, oÙ elle rendit le dernicr soupil' '{uelqucs heures pIns ta!',!. sans avoir re':n le moindre soin, Yvon, prudemmoot, était resté dans la maison Férey, Bonnouvríer ramassa son cnfant 'lui gisait blessé sur le sol et le transporta chez lui. q Puis ilrdoum1l. sur la !'oute et se mit il guette!' Yvon. "ais ("est su!' un passant qu'il tira: un hOIlI¡mger 'lu'il prit pour le ga\cmt dont il vonlait tirer vengeance. II le blessll I!'ri'·veIllcnl. « ¡;(/ln'l (l'ac'lllille¡;¡enl a flI'OI'0'lllé des applaudissements dans l'rwdiloil'e.' Il (J,e Droit, "'·21, 2'; janvier 1nOX,) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'ADI;¡:rf:n¡.; ET LES cRIME:; I'ASSIONNI':r.S :~(il la Femme de ClrlUd,:, en disant: « :\on seulement je pl:1ef~1'1. fl'mrnc dan;; dp;; ('ír¡'onstao('PR lont il fai t particulières, mais je la place sous le régime d'une loi "qui S'('8t interdille droit de délier» et qui sc dt~da['e impuissante à remédier à cet élat de choses. Il est donc dair' que le jour où la loi pourra y remédier en Il déliant ", le conseil devra lÎl.re lenu comme nul. Eh bien! ee jour est venu, est venu depuis lon¡;temps déjÙ, puisque nous avons le divorce depuis dix ans. » Les tr.rmes mêmes de 1'article :ii4, communément (ll'lri du nom d'article « l'Ouge n, prêtent à llnl~ particulière J'(~probation. Ils se ressentent des condition:; qUelqUl~ peu arbitraires dans lesquellcs ils furcnt votes, en mÔme temps qu'étaient établies les pénalilts conlre l'adlllti~re, nun prévues par la loi du ~5 septembre" í!lL Les dèbats du Conseil d'I::tat, qui sc tJ'ouvent relat{~s dans les proeÙs-verbaux des seanccs du .•i; oovembre lhOH et du 7 février uno, étaient diriges - (~tc'est tout dire - par S. A. S. le prince arclti-chancelier de l'Empire. Ce~ proci~s-verhaux font foi de l'irritante pur'tialitt\ ùes !f·~gi"lateur;;... imp(\riaux, pOUl' la femme el de leur constante préoccupation de protéger exclusivement le mari, « blessé, selon les termes savoureux de M. 1\'lonseignat, ùans son amour-propre, dans sa }J /'opl'i,;[,; et son amour. )) On ~. relève c(~pendant cette observation du comte Htlgnullù : « Il serait scaodaleux qU'un mari fit condamner sa femme comme intidèle et que, néanmoins, il ne youlÚl pas rompre avec elle »; Ù quoi le comte Tr'cilhard, fidde aux principes du Code Napoléon, se I¡¡Ua de répliquer : « Il faut laisser libre le mari qui veuL faire chCÜier sa femme, sans divorcer ni se séparer. )) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :lG2 LE MARIAGE ET LE llIVOHCE DE DE:IlAI:>I Singulière 1ibert{~, inspirée plutôt des lois bar¡'arl~, de l'ancienne Itome, de Lycurgue et de Bolei;las, du coutumes efl'royables des Saxons, des Péruviens et do la plupart des peuples orientaux, que des usages de l'ancienne France et surtout de la Gaule où les eoupables n 'étaicn t tenus qu 'à des réparations pécuniaires. La vérIté est que l'artiele « rOlJge Jl ólpporte, selon l'apprériation de Bedel, line exception terrible il ce pri ncipe que nul ne doit se venger lui-mème. Et dans quel cas apporte-t-il cette exception '! Dans celui de meurl¡'f! commis par l'épOll.l' ....• « Le mari seul a ce privilège. Chez les Homains, la loi Julia donnait au père le droit de tuer sa fille et le complice surpris en flagrant délit dans sa maison ou celle du mari, l'0urvu que sa fille flit sous sa puissance et que l'un des deux coupables ne fÙt point épargm:. Le mari ne pouvait tUl'r que son riw¡J; encore fallait-il que celui-ci fùt Ilélri Mjà par un jugement ou qu'il appartint à une classe méprisée. -- Pour meurtre do la femme, l'époux ol¡tenait gràce. » Sur son épouse ainsi que .~U? le c01l!¡>li('!? Ii l' instant oÙ illes surprend ..•.. « Si pourtant un des coupables s'l:chappe et que le mari entrainé par un premier mouvement le poursuive quelque temps, l'atteigne et le frappe mortellement, il est excusable : Incontinenti videbitul' orcidissl1. » .En flagrant ti,;lit ..... Mais, pnr exception à I'artir:le -H du Code d'instruction criminelle, on ne devrait pas réputer ici flagrant délit le cas Ol! Ics prévenus seraient poursuivis par la clameur publi(!ue; elle peut ètre men~ongère et s'MI'e pronont:ée témérairement. A Atht~nes, le mari pouvait luer ~on rival ::iurpris Èv ep'Yl», comme Jisaient les lois «( Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'ADl'LTf:RE ET LES r.RnIFS PASSIO'óNELS :H¡:l de Draeon et de Solon, Mais il n'avait f!\W le droit de réclamel' une l'éparation pl:'cuniairc, si la femme avait succomlH~ sous la force, On redolltai t plus ln séduction que la brutalitl~ )l. Ce mcurtre cst r:r;rllsaóle. « L'cffet de l'"xclIse n'est pas ici dll soustraire le m(~\ll'tril'l' il touk pl'ine, mais de ne le rendre passible que d'lInt~ l:onda!llnatioll simpll'ly!ent correctionnelle, suivant I'ar:iclc :l~ti du Coùc pénal. Ainsi, Ù la diflérenl'û du droit rOll1ain, le mari !l'a pas chez nous le droit dll tuet'; il en l'l'suIte que la femme et lû complice ont C'}lItl'C",es attaque,; le droit de légitime dl'Jense " ')), ,\i!lsi l:et article est dangereux en lui-ml'nw par le droit, ([u'il sl:mble donner et qu'il ne donne pas, Il n't:,st pas inulile de rappeler, en ('ire!, a\'c(: M. l'alll liuulot, qtll; l'exl;US¡; 10galll ne fut cré,';e lllle \,our aS,;l!r('r une répre5,;ion. On ¡;raignait « qu','! défaut dl~cette disposilion, en un temp,.; oÙ les (:il'(~onstance,; att.inuanles n'exi,;tai,'nt l'th 'ellu,sne dall'nt que de IHfîJ:, le jury, devaot I'l'1l0I'Illit(; de la peine, l(~:; travau:( forc,',,;, ne fÙt ¡mwn,'; il lonjours prononcer l'acquittl:ll1"nL » Ur, III jury, daos sa hâte, dans son délire d'acquitlement aulomatique, nie non seulement ces intentions, mais encorc la lettre même de la loi, en n'c~\i¡;eant pins les conditions spédales que nous venons d'éllumél'cr ,!l qui rcstrtdgrwnt furflleltrrnen lIe droítl,;gal, si non moral, à l'implinit.;. Cel al'lide, ¡'ltons égarù,;, est donc un leurre. On ne voit pa;; bien, ù';wlrc part, [>rJurquoi, s'il de";rit subsister, on ,Úlcl:ortlerait pas il la femme, sans les ml'mes restridions, rcxellSl~ ¡('gale. Hien ne peut justilier la diITl:renl:e adnelle de Iraitement; il n'y a aucnn inl('rl\t !-'ol.'ÏlIl supérieur pOlir J'un pllls qlle pour l'autre sexe, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :l6,~ LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE nE~IAr", L 'Angleterre a toujours vécu sous l'empire de la législation que nous voudrions voir introduire en France; il faut reconnaitre que l'adultère n'y esl ni plus ni moins fréquent que chez nous, bien qu'il n'y tombe que sous le coup des censures et pénali tés ecclésiastiques, ]11'0 solute anirnœ el 1'cformaliolle rnOl'um, Il constitue un simple délit civil. Le mal'Í qui demande le divorce pour cause d'adultère de sa femme doit, à moins de raisons particulières agréées par la Cour, poursuivre en même temps le complice; et la Cour peut, soit condamner ce complice à uneréparation pécuniaire plus ou moins considé¡'able, saille renvoyer des fins de la plainte; le mari n'est pas admis il réclamer du complice des dommages.intérêls par une action séparée, une fois l'action pénale « abolie ». Nous refusons, dans tous les cas, Ù un mari le droit exorbitant de condamner sa femme el son semblable à mort; pOlir nous, comme pour beau(~oup, la vic humaine est inviolable; nous sommes opposés il. la peine de mort, même pour les pires gredins. Par suite, il nous est impossible d'admettre qu'un individu se fasse prétendûmenl justicc lui-méme par k meurtre, alors (lue le principc qui domine la loi est qu'on ne so fait justicc soi-même dans aucun cas (1). (1) « Dnn~ une conscience qu'une saine et vivante lumière a suff]sll.Inmcnt pÚnl'trée, dit Maeterlinck, on ne rencontre plus dL' préjugés qui exigent des larmes, ou d'injustice 'lui veuille le malheur, Il n'y règne plus de dieux qui ordonnent des supplices, ni d'alllour qui demünde des cadavres. lO (Le Double Jardi/l, p,12\,) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia .\P})EN})I(~E M, Paul Bourget et le mariage indissoluble il I.'aut<,ur ,le Cn dicolTc ,'"t, croyon,,-nous, le dernier tl{~rl'nst)ur, en Fr<lI)c'~, ti,: !'indí;;soluhilit,: tlnlllariage, Crtle rnólnvaise cause a le pitl'\lX avocat 'lu'dle mérite, I'rohablel1l1nt las d'ètre battu, le pUlllTe honllne erut <lc\'oir réermm,'nt qnilll'l' la trihune du romalll'icl' l'our cell(~s pius f'f~'eDtissantes du théÙtrc el de la pre:;se. Ce dernier avatar, vrJil1Jent, vant 'lu'on s'y anNe. Ot' dU!le, ~1. l'anl lIoulf!el, s()llicil,~ l'ur le pins h1'U~'ant joul'lIal du matin, prit sa bonne ¡¡IUllle d'¡[cadélllil'ien et ""'I'i\'íl, "!lIre ,111(1'('5SIlIC!llldll':; niaiscl'i('s, ('<,ci: La 1'05s¡I>ilité ,le rompre !l~li,~n du mariage il üussit,;l Jiminu,', le s"ns de l'acccptation ;.'i) uans ulle [¡1l1li><l'honllnes et ,le f,:mllles qui ¡[\'lÍenl contl'ilcl,', ,les UIJiOll"; tll<"diucrement LeUt'eu",-s, mais supportahles, Ces Itolllme,.; pt l:es reOlme~ lI"ml plus voulu les ~uj>pol'll'l'. Il;; en sonl sorlis pOUl' ,,'cnga;ZH d;tn~ ,le llouvcl!l's unio!}s 'Pli n'dilietlt l'as SUI":,'¡enrcs aux }'l'cmiiTf'S 'Ipt'cn sa\'cz-\'oUS, nllJllsict1l' lIollrgel'l) el oÙ ils ont été plus mallll'\ll'l~uX pilr cctle Jél'cption '.inIl ,IÎ p!lluphlct 'lue nUU" pllbli,\nw" "n partie>, linns III ,ln (~ fénier l~JO~, ne fait point corps Q\"pc nol¡'c u\l\'l'il¡.:e, :\"'anmoins, nuus ;I\'ons cru puu\'oir le l'eprouuirc i,'i, }lOUI' k <Iiv''l'li';'''ln,'n( <lulcdl'nr. ¡'elite Cc petil J(ë}'ub!"//lI' Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :W6 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE IlEllAIN venlt;e pal' vans, monsieur RO\lt'get~) -- a main,; qu'il,. n'aienl essay,: nn(~ troisième expt;rience "(plu,.; malheul'(,use encor" que la st'conde, n'est-cc pas, monsil'ul' Boul'gd o?; La s/llillít,'· (k Ct' raisonnement serait ¡'·hranlt'·c par le I'lllS I"'g"r c(Jlnrnentaire. :llieux vaut sc tairt' d admire!', '1;lis voici quelque chose de plu,.; fort: " Si la France ¡~st, de fait, rOlllaíne, il t'st absul'úe dl' ll'~ pas la tl'ai(,('l' rOlllllle telle". u A UIlI, r;ll:e d" tl'aditions !'/lmaillc,:, dlJnll'JnS de;; l/li,; de type r"nLliJl, il llluins qu'il ne S'lit hie)) d¡"lHontl'é ¡¡\le (','s ¡IIi.,; salit in,:ompatil'¡es «\'t'C U'YulUlioll lllot fort 1l1;¡J cumpris, t'lIlre I'al'enthl~sc,,;, pilr la lIIa/orito" d,' t:t:ux 'lui 1'i1l'p1itluent il b sociologie, Qui dit ,"voh,lioll, dit l' han¡.;emenl pOUl' dul'I'l', c'est-à-dirc ptlllJ' nnintellil' rf'rlaill'~s fonetiolls ',sselllielles, ll,s¡¡ul'iles lle doivent ¡"i1~ Chilll!!el', :-;in"lI 1'(o[1'l' l1I"u!'l'ait. Il Pli l'l~sulte (¡UC la ¡oi d\;vùlution n'est 'Iu'une drs fOl'lIles de la loi de l'OIl~liIW'(', IllIlli¡lell..;emenl;¡flil'llIl"e, el:S tellll's dl'J'llier:;, l'al' le Ljologi~tl' I)uinton. Dans l'esl'¡"ce, la I"i traJiti"llllelle <lc rilldissoluLilitè du ntal'iaqe se tI'OU\'C être la loi ÙCpl'''gl'l\s. Enl'ic" ,\III"sl'lli, le c\;!t~ure I'sychiÜtre italíell, per:;ûl\lIag\' ¡WU ~\l~pec\. de d,''/'icalislTle, d;¡l\s s;, vigoureuse hl'ochlll'f~ l'cr la pU/CI/ÚC'! ,';:ul tli/'u/'ziú :i;,"lJes, fl'atelli Cal'Íni;, l'a démontré, II !;'I~~tfondÚ, l'OUI' clln¡j'i1ltl'e l'intr"duction du divorce (lallS la l,'·gislutilln d,' SOli pa.)s, Sl\l' IlIW stutisti'IUC lJíe' ~aisi~"ante . .Ie l't'grette d,· n'elJ ar"il' pas noté les chilrr"s. ¡nais \'IIUS les retrouv~l'ieï. j"(l'ilement. Morselli il dOlle dahli 'j1lP, Jans les pay.~ oit k divol'ce existe, le nOlllbre (Ie~ crilllinels, des fous el des suicidÚs est Pl'op"l'tionnellt,rneut d('cu¡d,;, chez le,; dire.r,· •.·s, l'al' l'apport. au l'este de la population. De ¡Í<-ux l'h/Jse.~ t'ulle, en conclut-il: (( Ou le t1i"orce l'st, fiOUl' ceux qui J'ou[ pl'ali'lu"', un élt"ment pn,hahlt: dl' lualll\:uJ' t:l de d(~(:h¡"ance, ItLl bien ils Ile ]¡; pratiqueut 'JlI" parce 'juïls sltut, pOlIr la plupart, tles pr('Jisl'0"Í'~ il cette déch¡"lulle, Dan" le l'rl'lui,'!' cas, la loi esl mauvais,.'. Dans l., secoud CilS, ]('~ifÍ'rcr pour ùes geus Jlmt le plus graull nomLre est d'ulw qualit(, humaine inférieure, ce n'est pas progresser, c'est l";gl'l:ssel' .. , )1 Ah! lIlonsieur Bourget, qui nous uwntl'era mieux 'lue YOu:; combieu de sottises ()II peut amilS";I'r en qudi¡ues lignesl COlllllle ,,¡ V\lIlS aviez craint, ceHe fois, de U'1'1l l'oint Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia .\1. I',H'L ROrHn¡,:r ET LE MARIAGE I\'PlSSOLl,'BJ.E :Wí .lire p"l'sonnellement assez, vous fites appi;\ \'nus, :II. !lOlll':!t:t! vous, UlI lIatinlla\i,,,tp~ VOIlS, UII Illonarchiste inlt"g-l':d! - :1 1'0tr;l1l:.:'~r! YUlh iU\""1u:\tl's ks nilllineb;, \ •.~s fn'ls, I•• s sllirid;'s (,'I"lIil1l"¡Jilps~ :l1;¡i,,, il Y a \OIl:.:lel11i'S 'lile rli¡>z nOIlS, :II. (lilrklteilll, uu sOI'ir)ln~lI" qlli \O\lS 1'\'Ssell1b¡'~ 1','IllIIIp UII 1"1';'1',', usait t'ait l'!lIir ;'¡ "I~S lllalll"III'''UX ks IU"'pos ¡lill'ü'JlIP'; d ""l1lradidoil'l's 'lui t'ûnH'!;;iÏ¡'1I1. EIlllIiez :II. 1),lIkheilll, 1111111sieuI' lIllur:.,:et; \,"u, y (roll\,pl't'Z, ail s,'ns I,~ I'\IIS 1'1'''1'1'<: qui soiL plls:iii,¡l', ,les "\ltl"l'S all".!dl1tes, '. Les relut',ll's, ]'0\11' \'''IlS el ]¡(JIll' \1. :llm,;"lli, k <,;,I,"bl'l' 1i''IIl'f:'" ¡(:lii"II, ""Iii ,ll~ I'l11wsl(ts ill\'<:lIlitlus cr,:,:p,; ttlllt (',xl,r;'.; l' ItI\' 111,'1' l·" 11(:tI:llles; l~t C,'IIX 'lui ,tll Ibellt SOllt d'iIJ1III"II,lt:s .I,',<""U,"I"',, 'lui appd\t~ut 1;1 111"1'1 :\ ;.:rand,s cris. ¡;I':;('" I'u'h snit 1'('11dll,: : \'lillS soull'niez 11:I;.!u"re d,'s 11t111SL'llS IIl1lillsn·'juui:-; ..... ilnb! '\Iais, 'JÜ \'tlUS ,~tes [¡~ plus \"':IU. ¡;'e,t '¡tlall,l \,,)US l'al'I,'z dit l,il,I,,¡:islt' (Jllinloll. 1.:'1, "U v0rik, l'UliS "ks illC"llll';¡r:¡\d,'. \'"1" ("ll1n:lis"inlls tll\i:\ \'ulnt 1Il1"l'ris tI(~ lÏli~l"il''' ,le ¡:rall"(', d,~ 1:1 gr:¡III1II"ire (l: I't dll ~'~ns COllllllUl1. I¡alls UII d,,' V'JS 1'((1'1 t~~ (j(l\'l'.:.i~e~, SO¡<¡[)/ùfJ/c el ¡¡If,:t'!L(UI"C:, IIl'IlSillll .,('·L'~t 1111" l:I':UII d" J,al'll'l', lif: \'''Ih rl'''I'llI'z l''''' ¡¡"liS 1I¡"lItl'l'l' la I'aillil,t' ,lo- h 11I•.'t1loti,~ ~eit'ntifi,¡tll:, "UI1S :ll'iez r"rt ..iairl'lIll'lIl ,'-[:l\d¡, "1\ 11I"!Ilt' 1>-1II1's lllle I'(llre i;.!ll"r"lll'l~ 1'1',.,1">\1<1" d·Ari";lott.-, la I',liliil,' d" H,tr,' r:¡¡~(}ll. \1:lis ""liS \'tlici rel"'II11 ¡Jaus ,le Illt'illelll'cs \'<ti,'s, D,"jil, y"US ,'n 0It~,., :\ 1..!lIil¡j"n. 11,"\;":, '111" \'ullS Il: ""nll;lis",~z Inal! El e"IU¡II" il est J;i(]It'IIX '11!l:I':',YI'1I111r';, l,lUI' rois de I'ltts, to!lrl!!:;'l \'t)ln' nillrlls¡On: (..!II"I':i'_'I,-\t1II'; ,[Ullt; 1 •• :,..,il1 .le 1'''111'1'''1' :Il. C.,!uint"lI d:l1ls celle nll';li •.t' t I.c,; loi" dl' t:(lllslanel' I'''ysiu\'';.;i<¡tw, l"'IIIl-¡] y,¡IIS Ir' dirc, l"lS;"~ raI' llli " s,'I<t1l ,Il'" I,('illeipes d"IIL 011 11" 1'(:111 "II"UI'I~ 1II"'IiI','(' LI ]'''1'1;''', 'llli <,_t II<'.ut,0Ir" illilllil,"t'. ,',~s ["is, ["in de ,,'¡i •. s "I'I'''~''r à l'id,',,, '¡"""uluti"ll, t"'lIlil'IlIt'llt ('I'lt(: id,"', :1lI ""utr:li¡", d LI_Sl<I"'lll, "II ¡<Ii r"UI'IlIS";¡1l1 la sall'\;"I""¡¡"LlIIIl"'11 ,ulle(:";lilJt:1S Lit'llle 11lI',,':¡uis:II,:.I:',yoIllliulI c"L Ilui\"'l's,'lI,' d la ¡;ttllstil¡ll'" :llIS"i esl IIl1il'l:r,(:lll', ua"" (1: Vot.re dernier lll:olugisllll'. ¡,ulIlQJlci'11lf·/lIp.nl, hari,n¡(', ,liredl'¡I1".Ü ùÜi\'e dll pdil-IIl:I!TI', :,i, c~l un pur h:ll'\t)II~, nullS Ül""'S o:--:uns diJ'e ... Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :'HlH LE MAillAGE ET LE DIVORCE DE [)E~ATN La constance est le pivot du maTIf"ge, elle en e~t la ri1i~"II". « Elle e~t le régulatem de I'(~volution; mais il n 'est si bon régulatvur qui ne se trouve cutminé, parfois, pal' les mouvements de sa madlin'~. Il est possihle que la c'onslance elle-même soit emport(~e l'al' ulle loí dï:volution l,lus f!énél'ale que cdle c~ontre la(¡uelle elll' lulle dircrlemcut. Ce systi~me a pl'oùablernent, lui au~~i, c,¡mUle le sol('il, Sil constellation d'Hercule. « La Cc.tl1stall('e est. 1,\ rais'm de I'évolutioll pt l't"\'olution est la condition de la constance (1 :'. » Plus nnïfqu'ullejeune fille qui sel'ait san~ t'lchl', vuu~ donnâtes encore t{:te haiss¡;e dans le panneim que vous tendait perfidement M. (;ustave T,:ry : " Le vice de la loi actuelle SUI' le divorce ne ti¡mt-il pas il nn défaut .l'adaptation, parce que nol1'e socit':t,~ est romaine, l'ar la loi et pa/' la {oi? " vous d'~llIanda-t-il. Alors, ~Ùr de \'OUS, sans h0silatioll aucune, tel, il Delphes, ia pythie, vous rendiles cel ora.:le : " CC'lIllllent, muusieur, si la France est romaine 't « :\Iais pal'faitl'HIt:nt, die est rUlllailw .. » Pal' (¡uoi I'cst-elle~ Pal' les lois de .lustinien dont s'in~pil'a Je droit couturllier de J'ancirnne France, pal' :;es autels ou pal' les coups de hoUe ùe :\apol'~Qn '1 :lIais est-ce ¡¡'¡ tout,: ln. Fl'ance traditiollndle'! Est-(,p Iii. surtout la rraie Franc'" tl'adili'Jl1nelle'! La v';¡'itabJe tradition frall';ais¡~, ct'/I,~ qllt' vous feignez puérilemenr de méconnaitl'e, n'est-ellr pas l'InUIt dans la lutte constante pour la concluète des justes lihertps. 1'0nlmun,des, puis nationales, dans nlw P(~lï)":luelJe rt"roJte contre la lyrannit~ religieuse l)t monnrcllique, coutre tous les genres d'oppression el dl) servitude (2:. Vous avt~z pr(~dit, sous-l1laitrt~ BOllrgd (slllls-maill'(', il cause de Taine, VOllSnotls COIllI"'('lle/,l, le trioll1j.!,e de ];¡ France tmditionnellc sur la France révo!utiunnain', \'0115 ave1. cu raison pal' exceplion et ,allS le saroir, car vons n'êtes pas nlOins fort que :\1. Jourdain; c'est la tl'adition ,'1) \1. Rémy de Gourmont, ¡¡Ile I,oi de cOIIs/allce ill/pllee/uelle. :2) Dès le lI1u,ycn-:h,:e, le ¡.clIple réagissait contre la tyrannie des st:igneurs. dans ses assemulées, sortes de conseils municipaux. les yérlÙau.( de paroisses, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia M. J'An But;l\(;ET ET LE ~IAnrAr.E J:'<D1SS0IXIII.E ;¡(¡H 1""1,>1¡lionnain', c'est la France líht"l'atl'ic,~ qui triolllphi'l'a. VoiJ;tllolre' grande loi d,' conslan",~ sociale, 'lui est la. raison d" noln' ,"yolutioll. ,le notre inceSsullt" J',~¡¡clion conlre tO\1S I;;s r,"¡,dllles d" rl';.;ression, CeU" loi ',le constauc(" il !a'IuclIe vous n'a\'ez n;1I droil d" rair,-' a;'[lt:l, nous l'ohs,'rvolls encore cn ctlllsid,"rall', la nalure humain,· COlllllle illllllU<lhl'I en Si,:; illt"it;t!des 1ll,"l;lI11orplH>ses. El n'HIS nI' 1)I)SOIl:; pas 1:'1 un vaill llaréldoxe, Lu I,sychulogie, l'Il lurluelle IOUS "ers;\tI'S si J,'ul'llcllwnt, nO\1S IIH>lllre I"s variations d.'s caracli,loIó<s, leur llIobilité, leur évolutiun, ,'illcertitude des senlilllcnls, Je IlJi"Callisllll' sin¡.:ulier, ,:t;lllplex" d d,;cullcNtallt de la H'IISibilill" pt les raisons du C(PUl' que ht raison, souvent, ne connaît p<1s. Aussi !'ill(,olllpatilJiliV' est-elle ,;videntn l'lItrc le ¡lliJlcil,e dn l'illllnual-,ilit,',. el la r,"alit¡~ Jt~ 11011'l~nature. Cett,-' (":idcnc(> Illèrnl' Ile ;;aurail YOllS Irouhkr. Vou:; t~lcs llu'-'¡'l':tnJal)¡'~, vou,; ,;les Il Illp(~lIétr<1hlc, v"us dt'S lïndissolubIe, VOll, 1~lt'Sle \ase ('los t~l('rllel, Elle royaume dus Cj"I1X vous appivticnt. :lIais, an raíl, "il di'Lh!f'.:tlï'Z-V<'llIS {Ill n!JSCI'\'I'I' la lIalllre hUlllaitw'! \"us lI·aiIUI'f. l'as Il's l'au\T('s. ,1. ,\lirhC'all 111.>I1S il Cl\l1jjt'~ !J,'IllII' f"IlII11e d" ch;ullhl'e IJlli s',"I;lil ('nJ¡;¡rdi,' ;'l vous pos,'r lIrl<' '1l1<'SII"1I '1lli la t,,"rllleJlI;¡il, an slI.jd d'nlll' d,! S,'S i1I11i(~" aV'lit n~I;1I d,~ VOIIS cell(' '¡t"dili,,:ul'IISU rt'p'JllS" : « Je IW n, l\CCIl[H: I';¡S dl' Cl'S ;lIlIt'S·!;'t ... Ce sont (k 11'01' l'dites Ùllle, ... Ct' Il'' sonl IJJ\"IIIl~pas dl';; ÚIIII'S .. Ell,:,; ne sont l'ilS dl! !'<'Ssl\rl Jt' Ill" I'sycll<,lo~i,',,, " Elll' (ïlJlll'ril'luC, dans "otre milí":l, " Illl lln !'l\1I1111l'n¡'n il t,tI·" une ;lIllC OU';'J pal'lir de cenllllille fran!'s d,' I'Clltl'S (1), " ' \ous ponlili<'z ,Iollc 1'0111'unI' lI1inoríV' de I'rÍ\'i¡,"gil~s r"rlIlt'll1t'nt résllllls Ù IlJul cOlls,'n'cl' ct. prin"il';t1t'IllCIII, la d'JI 'Ille la sollicilude dilin,' Il'ur olll'iL ('11 p;\tur,', I.'indissulu¡'ilik, l'DIll' l'lIX, "'" \ln I'l'itl\'í¡,,' "i[;il. Ils \'UIIS bl;IlÎsscnl.. Ils font mienx, il~ l'l'US acliNt·nl. l'l rt:'I'<1ndf'nt l'US "Il\Tag"s. Entre llons, ib \'OllS d"i\,ltlll!,i"ll ('elle ¡Jtlfil(~sse. ¡,,,;; felllll\t:s - tuuj"urs ,'elks <¡Iii sont des ;'IIl"S, ¡,i,'n (~nlendu ..- font 1';1'''' Ellt's "ons lisent. \..lne "t!lill'Z-VOUs, \'"tl"~ llldho,le hOIll"")IHtlli'll.l" ¡"S allu¡'~. rus p"illllll"S ,tu 1',~cI\t;, l"in el" les en dd'Jnrllf'I', Ir..; 1'ilvisselll.. ¡':¡l(~s s'y cUlllplaii"lIl. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 370 LE r.lAIHAG~: ET LE DIVORCE Elle:; n'l~n sl'nLent le IJOilll prudigieux, LI nWllOlunic OEM.\IN liE fa~liclil!use, ¡-arlilkp, ElI.~;; adorent ,;n vous .- ce llIot d'Émile Au¡.;iel' e~l cru, milis d,'dinilir " k "1)(;11011 triste ll:. " II n'y a ril:ll il faire il cdll. EL puis. il y a la raison '1111: "Ous Ill: ditps pa:;, Vous ¡\les " indissoluble" l'arec 'lUt' l'il1't.lissolubilit{, du m:ll'iag" n:pusanl, le plus suuy,ml, SIIl' un IIlClbon¡.;", eelu des tianr;ailles oÙ l'on se t)'ompe le plu:; eOlllpli:lenwnt ¡,,;;sil,lp SUl' Sil P''l'SOIlI\l' el sur SI'S bíc:ns, cOlldnit u,··c,::-s"ir.ment il un antre llIenSúIlW~, :'1 cdui d" l'adnlt;'I'''; Pl 'lile, de )'idiclllP CI: lllel1songc-L'I, saus p;¡r!.'r dl: bien rl'autres, Y,,\1:i ay·,z Sans r"duIti')'e, la lIla.i,'un· pal'lie dl' \'fJlre ,,·nIT'! ... ¡i!\'l~ le camp, puur parll!l' dignenH.·nl. Et ¡¡y"C clIc, v •.•lre ílllluol'taliU:. VOUS lie l"IUY"Z pas aduleltn: •.,-la, VOUS Ill' POl1V('Z snppOl'll~1' cc cuup, Il'op I'llcl<: pr,ur vus vi,~ux j(I111'S, Et \'OUS VOIIS ("'Tjez : ({ :-'au\'ons, -all·"OIIS l'adnItiT¡d ,e Vt:C\1, CÜIllIII" 1l00b COIllI'l't'llûlb -;a: \lais IVullf'I., ¡¡""'iIez-le d.nc' Ail 5ul'jllus, ceux il 'lui la vie '·olll;nUII.~ 1'~1 den'llnt' into' }t'l'able, qU'l'sI-et: flní' \'01lS "11 fa',!,·" '! \'"us kul' dil,'S Il S •.nltlr"z, l'our la l''',missiou d" y()~ p.·· •. h,··s, 1'('UI' 1"':\1'1111'1 .. qu'iI"ulII'iclIt dl' d'JllIl"!' il \'oscllfanl:i. "l'II I'x<:lllltll' d,· di·Sl~lIlil1lI'n! Jll'l'l'é!ud, Ik hain,', ti,· !,,"!e:, sort,·s d,~ viklli," ~ )Iais \'(I\1S II's d("goÙlcI'f'Z. J'al' íl\ilnCI', du lllal'!a~p, C!~l"i ellf;lIlls-L'I' \'ous l,·s 1·'li:I.•~r'·z ,Jal)'; ks l'undili,tlls k~ !Jllls llt;plol'al¡l,'s, \'OIlS .'Il f,'n'z d,· l"·tits anan'his:"s, ('''lU Il! vot!'è l.ucíl'lI ¡Jal'ras 'j1w I,~ [)\¡}tlil', i\ v'"lrl~ ~l'illlde.;l.n ,'.- faction, a('clama si vigoul'l'uSI'UIPl.1. l\,"lI"'chiss<:z .Ione Ul-Ill'sSJls,~OJs-ll1,lllrl' IlI¡Jlr;:d.I ..:'1 ",IU' ùra n:ieJlx l'OUI' YOU;; 1J1W dl: failT du ¡lll'idr,· (:2 ". Ciu', s":l'i,~us",u"IJI, tjn'esl-l"~ OUI' \'"Ire l'oUlan, qu'('·;t·('(' 'I"!' V'otl'l' c"Ill,'·di" -Ill' /'11 '.'¡I'O";' ;- Il<: l'ilV't'U 1ll'\lue df: ~l. d,~ Mun, c'est le d':'v¡:J"l'lJt'I,wltl d'U.l'· i,J,':e ¡¡'. \1. d,·j:"nald. l'un de \'05 jnelraLlûs gl'ands-lu,tiIU::;, all<Jud vous "IJ1J'1'I111 lt,·s. COlllme \'OUSS;!Vt·z, r¡uclrjuo:!s I'dil!'~ d,liS"" \,,,ici •.•·Ile d,··lt: « Le .¡¡\'ol'ce suppose dlts individUS, d, Ir' lllariage Llil, r1u'y en il plus! Et Clïlttl duo in carl/(' Will ¡:l.:." P':lIt,d\'t~n .•.· ail-il pas nécessaire d'emplo~'''l' II) lltin, ¡"'UI' ':X¡>I'illH'1' Hl!" (1) :'IL Oda\'l: :'Ilil'heau, J.1t li:'il./c"8, p, :\:1:" !) 'I(~lne apl'¡~:-' l'Emi.f)f'(;, croy(:z-nlJu:-;, sltrtonl. apl'l~:-) ri ,:1) L,'uis1alioll P"illlitivv, liH¡o II, ch. \l. lelle ¡n'!II'{;, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia incldie. lli.'r-il'J¡· au,l¡¡"jl'l1x, Yt'l\lS¡Illado,",'s d" 1I0!l'; Ltil"~ l'llllo"el' I"s en,'Ub d,~ 'Mn' <:I;IIl. L" v"'ril"~ csl. 'Iup ¡,·s (v·r,·os(,!ll'.' d,' Jïudi""luuiljl,; dit 111'll'ia:.:(' ';;I''I'ili''lIl l'ill,Ii\'idll, '·U n<usall\. d,' le lil,,''I'el' d!l Illa!\J'~IlI'c"n.il\~,tI. /I,··li!J"'I'PIIH'lIl,,··I'··~'"illl,I{·l\I, YO!lS,'·t'l'j,II,·,; : .,1.:\ ,.•··I'it,··,.• \. que k,;soi,d¡,alll d "I\'II~"lIl':; d,' I'ludi,idu SIIllts"s l,irl'sL~"~ll'u<:k!ll'.'. l'IlS 1" f';t'Jlíli,' (',1 j'"l'l", "\·,,t,;'¡·dil'" ¡,]IIS !'h'lilllll(, pt la rt>Inllll tlllL ('11 ('}¡.'/l'illl Illl \1')11 !1("1'\~ el \Ill\~ Illlllfl(' Il/l"rt', I'IIIS, ;'y,·nl "l," ('U'·llI,'IIII'S d,~ j¡"!lS ,"/,'1!l:<, ils ont l'II dl' !JllllS,·"i'.utl,. l', I'llh ailS'" la 111'1i""ll¡¡hond,' ('Il illdividualil"·s d" "'[..'11'. C"'Sl Iii ,1,"li"itÎOlt IIIÙIlII' d['s l'aC,"S f"l'les. Si, ail '·'¡!lII.lÍl'·, I'e\' \J'"1l111e l'i. e,~\l" r"IUtlll~ lI!ll \·•. ·/·u dan' d,' 1l1'!l\,;tlS('S1"I!ldiliOllS ralllilia}es, il y il Ill';UII'Oltp dl' chal,",." 1"'111''III<~ [..s "llf"lIls jsslIs d'cux slIi,',,1. ,J,'s il!llividll~ ti, '1II'di",'I"" 'I!l;i1il,', IIIOl'a!e I'l ]Jal' suite tI"s 1'l,:llwnh iui'<"ri"lIr" ¡J" I;~~",·i"·l,'·. l." !,"c:i"'¡'llcul' ~('i(,lIlili'IIII'. "II ]>1""i',·nc" dlll\!' fl¡'~eJ'\';ili"" au~.,i illdisl'n[alde, peul-il ¡"~sil('l"! CI' "u'il ,·IIi'I'('Ii,'. e,· "'''111. '.k" luis I'!";disl"", cUlIf"IIIl'" aux. ,'''lldi[h II'" 1[1"1"':q,,''I'i'''Ii'e l!li ,1,"III"lltn' ,"0[1'"k 1,11lS pl'Ou;!ldClllt'ul ;'i1iu\':--,. (:'t'~l dU\II" ~(~ CIJUrOI'IIII'J'h la J/fll/(¡'c sUl'irtle 'J'"' de ¡,"~¡!"'l'<'/' .I·¡¡I"m\ Pli \'1l(' J" la {'¡ullill,· !:" " )I;ti" \·"il:. qlli 1l·""\.l'lilS .III l"lll s"l'iJbli'IIIC, sUlIs-mail!'" I;"\II'~' 1 .. ~'Il¡"III"lil, """lll"1l1. ne, \UIlS ,~I"s·'·"us P;ISapej',:n '111('la .i"'¡""'" ,te> "" d"l'lIil'l' l'ilisIlllll"IIl"lIt Cll.!I!;;¡IIIl;lil (II ull' \" t l',' : II,'.ur j,. '? L'l'''¡ I,',,"tlï'l"l' "Il' II,' dt' Lt r¡Jlliillc 'Ill" L[" jll'I'lIll'ltl'e;'t l'lIOIIII!.': 1::1;'1 J¡, f"JIIIII" 'Illi vj",'nt d;lns dl' lllillll'ai . ,es "unLli· lillns f'¡dlll j,tI"s, ('·","·~·djl''' "IIi 11r.s"'lI"'Il,l('llt l'as, L[" SI' st''1'a/TI'1'0111' r"nlln 1IIICra'tlill,' IIIl'illl'ul'c, "aj'¡¡ld,. d,' l'l'l)dlli\'<2d,·,; indil'idll;tli','·s d" ,al'·ur. :'i"'xl~"'I"'IlS }'a~ llllll,:r"i~ Ic ¡"'UI·"it· dl' j;, ral11il],·,!ans la r"I'IlIalilill d(' 1'illdi\,¡,JII. 1.'1ralllill" "llllll'il>\I" ,'¡ "I'l[(' fOl'luél[¡IIII, "III: ," S;lltl'ljt \' ~1I1'1i1'''. Ellc oll'n: un "'I'I'ain d" ''I','¡s,'111"(', t'.i,'·lIlillls ,¡" l'I"'l'al"llion, ,lï·LlI'lJI,tli"rl. C'est la \','\"lll," in,¡i"jclncll" 'lui. scuk, lèslCill';¡ld., Llo:1""1''''1' ¡acons('¡'.'II"t· (·t} 't,·s¡,ri¡ d,· c:llill'Ull :ll"ur 1'olllJ,Jdd"'\"'¡"!';'''IIIt''nt, d,' ks }'''1'11II',\ I"ur ,<I11S IlIlnl dl'grl", t'IIIillll't:n d,'·~a;.:'·1' 1,.· '"'·'lli,'. e,· s"lll L\, SOU"lllilill'" l:u\\l'gl:l, r!t·s \'t"rilt'·s IlIill'" fui, ","IIII'lln;"s. S,lul)'l'I'! 'Iuc' lWUSIIJnsislíullS pas.. ,>., Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia II L'impuissance parlementaire ~\), 1. - I/OI/l/llI'S }Jalit ¡r¡ues . .Je nl~ nil' 1'.1,-; rl~lal d" crise 1nor,11" 'Ille frilWI'S" en c(' llIoment le I';¡rl,'menl. Encore faut il SI' ¡.:ardl'l' d(~ l','x;¡~él'el' et d'i/ltriJ,ul'l' ses causes an l'ar!('IIH'nl tunl seuL.\ \Tai dírl\ l'dl" ni~e ('sI. dans le pay~, Pour nl"Il"r la halaille ""nlre }¡o l'I,"ri'~albllle, Oll l'il SUrçhil\lP'I~. CllllllIll~ un (,rganíslll" iilta'llll" diills ks sllnrt'l'S ,l,~ vil', i] a I""il:.'i av('c 1i,',vl'l'. El ilujnnr.}llUi (lue la IlItte s'achi'v,' pal' j,"limillation du lili/l, il alTil'" il nu dal lie ci/low I't dl' l'l'(lOS 'lui fail un r.ünll'aslt' illlpressionnant a\'(~(' l'i/gilation éllli.t"ri"url'. Les (jueslitllls ,¡ni vous oCp.npcnl sont bCi/uCllu!' 11Ioins simples: IInpslions liscalcs, r¡u(~stions (~t:OIl()lllitllll''', IJUCSli(loS dl' I'viili'lue exl('l'ieul'C. II n'y' a I'ipn là 'lui doi\'p IlOUS : 1; En'llll'le Pllbliee pal' ~1. Bcni, tic Cltalagne,;. d,ms l.a ¡¡evIle ,11II'; "\Till:)O~. Le rpICsti{)nnairp proposé d'Jit le suivanl : 1. - l.ïlllp!lissrtuce du l'a1'lelllrnt il rrmp,lir \·"IaJ.lt~lIlent :,;nu r"le ll"~islatir, n'cot-clic pas.:l I'ntre avis, le r,Jitd'un \'ice constilutionnel, n""cssitant unc ¡'¿forme électo,'ale ill1pl)l'tanle? II. - (}lIclles ll1udilicalions uP!'o, teriez-vous, en cunse'luen,;c. au l'c('.rulpll1Clll, illorgal1is,.tlinll pt ail' I'OI!\'oirs des Challlbres'? Ill. - ¡:"tlllleZ-\'OIlS '[II'il y aillicu dc f:tvori,.;er la creatiun ,J¡, ligu!'s ci dl' eOlllit,;s pxtl'a-I"lrl.'nl!'ntair·'s, suscepliLles d'agir sllr l'opiniun, I't. par suite, tl'inl1uencel' Ics Chall1hl'CS rn \'Ile des l',"' ffll'IlI"S nl~.··(>$~;1 i re ~ "? Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3ï3 p:\s~íllnll"'r, r.e n,~ ~(¡nt plu~ uos uerfs '¡ni :"1I11!l,'n .lcu, ce sout nlls 1'.~f1pxiuns, noln~ I'éltil:nce, noll'e sagard/", ,\ut:\ul il y l'ut dans nus Inttl:s de c(Jli~l'e d,"chalnée, ilulant il (,lut dl: sanl!-froid dans cc laheur difllcile, El c'est ce 1',1III1e 'lui d'~COll\';'e mil'llx la r(~alitl~ de la I'ie [larlculClllaire, Aujourd'hui on ({l'mande au Parlement un travail appli']ul', On l(~ voit ahsorh:' pal' la heso¡.;nc l"lectoralc, Les COllrses dans les llIinistèn·", h's r'~(Jol1sl:s aux nernandes innoll\Lrahks d,~ la clicnli'le, les 1'C),I'a;.;csfr,"'luellts, pre''lue incI'ssauls JHIlIr le pllls ~l'alJ..l n'iull)re, ,¡ans ICIII' cil'ClJ!Jsrril,tioll 1e\L1'1'1I1"\'eIlL la lihel'V' de tcmps et d'esprit dont ils out besuin. VoiJ;'l le lIlal. Qlltd cslle l'eult"dc '! /le l'em;~tle absolu, il n'y cn a pas. II fandm tO¡joul's roulpt.·¡, ¡n'cc les exigences ,le la d"'Hlocl'ati!', Elles ne (eJ'(lnt IjIlC grandir, lIIais il serait cependanL possihle d'atl.;nlll!I' dans line lal'ge IlleSlll'(, la sel'liludl~ dl' /'t',lu, Le scrutin de liste avpc la r<'pr{'scntation propurtionul'll,' Ille semble 1.: SI~1I1moyen po,=,s¡¡dc. Le sl'l'uliu dt~ lisLe lucLtrait la \'ale~ll' intpJlecluelle de I'lIOlllUW au-dessus d,' S,l valeur de cOlllplaisance, La I'crrt"senLatiou Jll'tljJ,)rlítlllllelle corrigm';¡il ]¡, tyrannie du l10111Il1'(~, Enfin, ilu-dpssus de lont. cela, il raut r1aCl'r I.•..cnvrc d'éllucatiou l' diti/jlw du pays. Il est l/IIIP'~ ,]u'il d/lnne Juoíus llïmporlauet: il. 1,1d(\cla¡Ilation qu'au trilvail, aux flll'lllul,'s lJll'aUx d,"bats cOI1C1'ets, "ux id(~I'S nl'J)1)ll~IlSCS qu'aux iUlt"I't\tS Ilalionaux, tluclljues vllyagl's ('n Auglelel'l'e nous serllut salulaires. ,\llons-)'! ],ollrgeois el ouvriers, en car¡l\·all(~S. Allulls-y cornllJl~ il J'école, l'n:'IHE Ih:/Jltlc.:, 1111111:>;, Auciell lIIi"islrL. Aux Ir/lis lJue;:tillns Ilue La 11CL'IIC wc l'aiL l'lwnucur de me poser, perllJettcz-moi de l't"l'oudl'!~ tr~s Dri'\l'elll"nl, puisqu'aussi !>ieu voilà quinze ails que j'y ai 1'l"I'I'UÙll par avaur.: daus la Hevllc tic" [)r'/(,); ,llO/Irles. 1" lIui: il Il'Y a l'as de doul(~ 'lue l~e qUI' I'IIUS al'l'''¡''7, " lïllllJ\lÎ~sanl'" du I';ll'il'ull~ut " l:sL I,~fait d'uu l'ce 1'\lUStiLutiollnel » eL 'IU'UU0. " rdorlul~ ('Ieclorak imp IrLlIlL,,» est n,"cessai re ; 'j Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :Jï;. LE MAl\lA¡;E ET LE Il\YûhCE DE ))E~IAI;\j :!' Il faUtlrait ù'alJonlréduil't' l,) Ilolllhrü des membrés J"s deux Chambres; faire Jans ll~ S,:llat UIlÜ part i la repr,;sc taliun des" forces socialr.s " - j'ai dit ailleurs cornmellt on y ]lI>lIrrait pourvoir; faire I~lil:e la Chamhre Jes d';PIItt~S au sCl'utin dl! list.! avec rcpl'éseulatioll proporlinllnell,', ahr(,gpr la dUI'ée dcs sessiom;, alin de I'el'mt'\lrc aux d('put"s et ::iénatellr,; Ile nl' pas vine cxclusin,ulCul Je la 1'0lilÍllu,' ; linliter il la fuis l'omnipotence du Parl •.'ment pal' line COlll' supl't\mc illlil,~e Je cdle des Etats-l'nis, et son "Iuni-incompétence Cil assoeinnt le Conseil d'Etal ¡'¡ I'éli¡bol'aliou d, ; luis: :1" C,'rlaiuement : il ya li"1l ,It.' pl'ovoqucl' nl1 !Il0nvelIle¡,; d'opiniolI n,ussi fort qUIt pO::isihll!, cal' dll'; rl"['urlllPS de CI' gcnrt), s'opériult SUI' le Pal'lemeut, IlC s'ol"''Iel'ollt jamais ,II' lïntl;rienr du Parlcmenl, san,; une !'O\lss,',e ail \lne pressio du dehors. - Au surplus, lllesalllis et llwi, nous y travail, Ions. }>"ur terminer, laissez-Ilwi aj"nlcl' que, le IllaI Yil bien audelit de ce qu'on croit g"n<',ral"lIlfnt. Il ~;a¡.;it, ni plus ni moins, dl' la crise tle rE/at modernc, crisl' prh'llc di's ¡ullg' temps 1':11' I('s meillenrs rsprits, ilJlnOllt,(,C 1',11' lïntuitioL d'un Carlyle, I'llnlil'tllÚe pal' l'obs\~l'\'alion t1'un SUlllner ~[aîne, ùiagnostiqu,~" et dpcrite l'al' d'autres, IJe tl"::s hilllt;, probli'l11es Illllitiqnes ['or(eron t bicnt,it et de l'lus cn l'lu; ¡'atlcntion dL's peuples : cOlllpalibilit\~ du r<',;:ime l,arll'men, taire avec le suffrage univcrsel, Je Iii loi du nOlllbre avec Ip,s conditions du !,l'o!!!'i,s 011 silu!,II,mcul de rOI',!rl', ,le la d{'J)wcratir. avec la discipline militairc, ill'PC la lil.>t,rlt'" avel~ la scicnl:e ... elc .. , clc ... Ce u'est !")i¡1l ilujounl']¡ui le 11101l1tt11t ù'cn ,l¡seuler; VOllS ne nv le ùemilndez l'ilS, el \'ous me le dernanderirz que je vou.; del!l¡ultlcrais, lIl"i, ¡'l ,',tudicI' d il. r,;jl,~chir encore. :l-Iais vous ferez hi"il .11' Ics agitl'r, (lloul le IIWIlt!C kluit l,jen Il'y peus!!!', ilvanl, que cr. soit cux qui ntlus agitent (s'ils n'out déjit eonllnencé), CI.\HLES Ih::xo¡;;-r. /J,}¡mtJ de la ."Jeine. VOUS voulez Lien, mon cher confrère, me àemantl,'r mou opinion sur la \( fétillile parlementaire ", Faillite pal'lemcntail'~, voilà \lU bien ~l'OS mol. \lui dit Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia r:DII'nS"A~I:E :Jï:; PAIU.r.MF.~TAIHE [aillit., dit cessali"n de pairl11f'nls, ùdtes (~ll sou/l'rance, PI'OItI"''''''S Irahies .. It_, v(,is ¡'¡"Il dcs ,l<',l'uV·s. Olt 1I1('IIt•. des s,'·nal'·llr,; •. ¡ui {"'Ill 1',l1H[""I'(lIlle il It~!l¡-s,·n~a;;t'IIl,·uL'. ~I;¡is ,!Il'il faill" ,illl'ihIH'¡' au r'-'gilJle 1',lrll'll1ellt'lil'e la 1I"pOnS,I¡,ilitt; ,l,' C'" d,"faiJI'l1\1"'s iIldiyidlll'!i<-s ou ¡-,,¡I"dives, ,,",sl cr 'lui :l·cst. ,\ 1lll'S ~'l'lIX. IIi d'-·lll"lllr,-., Hi i'-,,,sild,, il d"'llllJllIr"c. [1 y a, par 1,1falll,' d,·s J¡',IIIIlll'S. par la 1">["1',i<-- IHauvaises h.i1.;I".} •.·s, 1"11'l'a¡'sl'nl'(~ d" 11I('lhl/dcd d,~ ,Iis('i¡dille !llora!!', 111\1:''I'i,;" 1':1I'¡'~II,,~nt:til'l', ,!lIi .1\11,', il \'l'ai dir", .\l'i'ltil"Il~!""i[h 1'1 ,¡IIi !l'a 1"'l1t-,'II'" J"'S "II("'I',~ all"i'll "'II ¡.dl'l/;l.y.-'J"', ,\\ai-. d,· la II1alóldr,-sse d,''; 1ll"":_'lllicit'"S, Il'' "I/Il,IIt'>[I" l'as 11'('1'l'il" it !'illlj>erfi:l'lil'll .Ill 11t"·"'lIlisIlIf'. Les (',ll'S"S d,~ ""11" (,I'i-" SI/ltl !lllllti¡,l •.s. l." IJ.lY" Il'' 1J's dislin~~c(~ 11,"~; t'rH'urt' 11t\lt(I~; lll~\i:-., daus tC¡{h )1';-; p;ll'IÎs }ltdífi'llll", "" "J"""\',(("llI'S ótll"ulif" COlllllIPn'-¡'IIi:1 l," d"·m,~I•.,I'. I;ull(' ,J,,, 1,I\lSi11iI'tll'lanll', li"llt "11~,\'sli'II\t· ,',¡,,{'[til'itl, Le muill" 'J\I'"u I,"is,,' ,J,'II,;¡II<I.·I':' ,Je, \'P!II',··,,'nlallls. (""~I llt~ \'CI",,""PI,l •.{' licl,'·l"1i1i'111I;l uali',lt <Jlli k\l{' d,'·}.'-:!Ill:. P'JlIl'Ull !t'II'1". "" S,,,{\·,,\'''iu,·l ..·. ,\ l'l""ln, 1'1',"sl'\ll", I:{ C1'alll¡'l'I~ ll't'~L l'il:' ~t>ltlf'IIH'llt, ~;-;il't' ail "':\'lïllillll11ill'dllillill, k· luil"uir ],,;,,: dl/ltI 1 "rhit l'I",[",(la, 1':11,· .'stIJll .i" III' s,is quoi, où ~e \'1'1I:'[.-1l1tl'tll' '''\I\''IIII,'s 10¡1!l1I,"St\I'óllllli,]IHS d •. '1lwl'111"s{'tlIIIÎI,:S l'I-,,,'ill"'''\I:\. inl"l'l'"S",S elll('(~ l,: I'C¡¡P},- el s',,.; ,',lu~. LI' ,'" ¡¡Lill d.. li-II' II<: 'iul1il'ilil p"s ,'[ Iii"',, cr !t,s t!1:1'1I[.'.'"d,·, sl'l'vit\l.!'·' 111l·:'¡t:S.OU il ¡'¡"Il '\l, il !'I'XI""li"\lCi,', qu'il ,'·t"it, Illi ól\lssi, f'"I.-"·' póll' J,..; int,"n"ls l'al'lil'ltli"J's et l'al' ¡"S Jl\"rl'h:luda~"s ,"It,do\'ólllx. Ci' n•. SI'I';1 ri,'n L,il'" 'lUI' dc r"l[ll'h""r [lU SlTltlill l'al' l'autl'c, si I'Oll II'~ protlt,; Ih" dl~ j',)(",,,,,ioll 1",111'\,1l[1I1,reI,'s li.'us '1l1i "U:llil""l tl'oí' dl'ûit,·In"llè le, d"'l'lIl,"s ;'IIX ,'íl't'UI1"'1il'ti"lIs adlll·II,·,,; si l'ull Il'~ d{-lrllit I';IS 11\10'·lil'l""I"Jtllla¡¡,.,: fatale Clll!',' II' nlllld,l't: des al')'tJlll\i:-'St·llll~lIl...; l'l ('{·lui t!t'S ~i;',~'l;:-;parlt'llll'll(íti["('~; si l\¡n lU' ~lll'll\'illl" l'a ...• , ,'nJin, It~s ,'llllPS ¡J,. d¡'~du sysli'll1t: majoritain.' t\t l,;s 111atl'li;!l\Drtllílf,:r,;-; lle:-; st~('(lnds L<)ltr~. (.!u'un .',t;¡]'¡¡~SI~dllnc, l'Il IlIi'lIle tclnl's, le ~nlllill .le li~k I't la ]'('l'l'-'o;cnlaliûn l'I'Op"rtilllll\'-'!I.'; <IU'II(I 1',"duisl: Ii: Illlm{¡re des d"jJul,"s; 111\alll'a enfin d,·., Ci';lllll",·s 'llli sei,,"l \'l'aiment 1'il\la~1' I't lllJIl pas, COlllllll' il JII:lll aiTi,!'!', 1;1'\11·jratUf" de la nali"ll. :lIais Slll'pllsnns a¡",ntnl<li •.s "I'S l""f,,rml's ,'l,','lurales, dont .i" nt~ m';rllnnais p~lS,1I,',la.s!la ¡Jiliicullé. Combiell Je vices Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :nü LE MARIAGE ET LE VlI'OBCE ilE J)E~IAl:\' !'neore l'esteront à corriger dans les mœurs parlementair,'s pt glluvel'llementales! On a tl'ansformp le mandat politique en \lile profession hr¡:wrr\(~nt appointée, on a im~gin{' la c!'t"alion rie retraites pOUl' les s"'nateurs et les dr'put"s, l.a vie publiquc, au lieu rr,:tre la clJOse dc tous, tend ainsi Ù J.~venir le mOllopole de qu.d'lues-uns, Si l'on n'y pren.1 garde. un divorce se pl',"parcra peu ¡'l peu cntrc le pays et le;; 1:1'<llI1br(,5, Il I'aut al'1\lcher la llOlitique ¡lUX pol¡tll'Îr'!)s: car, s'ils l'accapareut, ils líllirout pal' d(,goùt0r un jour lol Fnl11cI~ des lil>crU,s parlementaires et pal' rt'\cilJc.r Cil elle Ics instincts césaricns, J'ai entendu d'exc-,ll>'uts rt"pllldieaill ..•, frapp"s des progl"'s du mal, .sr>utl'uir qu'il l'onvir~ndl'ait d'intr'rdire, a[lri,s un el~l'tain temps, la r"(,1i:;ihilil" d,'s sénalellrs d des M'put,'s, ~alls aller jllS'jIlC'!,'t, on [ltlUlTail, tout au Ifloin~, enlever aux sessions parlemeutaires CI' cal'acli,re dl' lJt'nnancnce qui fait, d(~J'ext'rcie,· du mandai, le plus a~sujellissant des rndierg, I.a Cham:'l'l~ cruirait i1I'Oil'perdu sa jl'lll'n,',c, si elle lI'avait pas si,',!!," plusieurs hellres, dans Ll chal"lIt' d dans J¡~ bruit, pOllr (,hhort'l' line loi <JUI·kOlliJlle. COlllllle' si clalls 1'l)l'(.1re politique, :'Ol'ia¡ ou JillanCter, il ~' al'ilit matil,¡'(' h ¡r'gislalion cOlllinu" d comme si l'évohtlion d'un peuple exigNtit tOllS les jours UI\(! I'('glt~mentoltion n"ul'l'l1c ! Cdle pr'rl'é·tuellt, préscllct, et n'tk l'i1ille agitalion du pouvoir lr~(!islalir trouhlent prorolllj,"ln'~nt ¡',I pplil'ation du régime pilrleIllentaire, Elles ont pOlI!' ill""'ital>l,~ r')ns("ju'~n(''' d'annihiler le pouI'oir exét:lllif et d" ulirwr tl.lUle auto!'iV, ~OUVl'l'!Wlllen tal." ,~n" plus "Il plus, les dé'pull',s s',ll'l'of!enl h, droit Je COIllmander ¡¡llX i1dlllinistraliolls, .le plaur leurs favoris d leurs parents, de peupler les bureaux dl~ leurs cr,\tlures, Ile plus "II plus Jes ministres prennent l'habitude '¡'r'.xilll1iner les questiolls du seul point de vue qu'il~ pré"ullH,nt d.ûvoir plaire il ¡t'ur majorité, Les meilleurs, llilrcelt"'s pal' les mOIlIhres d\! Parlement, s'inf.;"nient il éviter ¡es afl'air'!'.s, Chacun d'eux st' I'enrel'lne dans SOli d¡"partemcnl minislt''l'il'l ill'PC le désir de, SI' lII'·na¡.;,·'r !.¡uelques suc""s d,· t."iiJlIU", ,l,' ¡':<l¡.!Ill'r, au iJé'soin 1"11' tics concessions Licht'use,;, ln; sympathies de St,S suhürdonnt"s, d'l"chapper ilussi Icn¡.¡l,'mps rj1Wpos' sil,l!'. allx dil'lirult,:s d d" les lIIcll,'(' !'.n I',~s('rve pOUl' son Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'll\IP¡;rSSANCE ;¡ï¡ PAIlLEME<'iTAIH8 f'ucct'SSCU!'. L'iJpt' <le ;.!"u\"t'rnelllenl, qui iml'li'll1f~ l'cspl'it dl' sllliùi¡l'it", le St'ns de la tradition, II) coura;.!e ,11~S¡'csponsitl,ilit,··s, <l'usemcit inscusihll'llll'ut et il faut que ~1. Auga;.!u('nl', d •.·ji¡ r''''''[1U du sll('ialisllIl'. l't'vienne ellquite de :I\¡[(la~ascill', I'0nr que lloUS I)l1tendilllls pl'onOnC'~I' I)ll Fr¡¡nce k Iuol ,l'auloriU', Iucoh{'rl'uc,' et anarchie, lout ('da ne datc pas J'hicr, Je mí' pl:,is llll'n1<' il reronn¡¡ill'l' qun j" lnillis!i,!,í' al'fur! il fail, "II mainles circonstances, re qni (-[¡¡il hUlI,aincllIcnt pDssil>lc pou!' d,"uo[1",CI' le mal el pOUL' !'enrayr!', :llirux quc tout :tlllrr, :II. Clclllcnceau en il sondé la llrol'ondellr et cOll'l,,'is la g1'avitt'~. Il r.sl ll'mps qnc loutes ]¡~s ¡'onnf's \'olonlt"ssc gruupenl [luur c~sayer de le ¡.m"'l'il', H.\ DIO:\D SèHaleur, 1'01:\1":,\1\1::, ancie" 'uc'nislre. rai pu¡'li'" en IH~!lnnc ttu,lc snI' le rdahlissemenl du scrutin de listl', je u'ai fH)int rhan~'" ¡l'avis : c"~st le seul scrulin politi'lne, lc seul sCl'Iltin ljui puissc donner un'~ ass,'ll1t.I,"c puliti'luc, jJ<'nt'~nds IIJJ'~ ;¡SS('Illl.'¡,~(~ (lui suhordOline tonjours d n~solurncnt les inkn'ts particuliers il Iïnl>'rd :.:,"n{,raI. I.c sy,ti'IllC Illajorilairc ne donnc l'as la rer¡¡,,"sentation ('¡¡ade d,~ la \'olll[1l,', nationale. Il faut compl:,ter le scrutin dl' listc par la l'l~pl'l~sentation proj>orliol111fdle. L(,s llIa.iorit,~s s(, '~rlJienlloujuur", il quelque opinion qu'elles appartienlIl'nt, {'ll~rnell,~s, La rOllc tournc ccp,·ndanl. POUl' Illoi, j'~ Il'ni j>"inll'ha¡'itude d'attendrc ù'clrc OPJ1rilll:~ r<JUI'l't~el;¡lllf~r l'" 'lui Ille paritilla jm;licl~. I\pyr.nons anx principes et organisuns les partis políli<JlIl's ;\ lil IllUd,~ angl¡¡ise, JOSgl'll RF:¡:\,\CII, jJépule. I.(~remi'dr. ail Illal qni vous 1\J',"occupe est dans nne am(\liorntion dcs mll'urs politiqncs du pays, dil'licile il l"'alisf'r. nli,is tn',:; Il"','cssail'l: etl,eitueuup plus inlj>orl¡¡nll~ (lue lont k j'este. ALI;:-',I.''''IlE HIIlIlT, de l'Ar:adémie. franfaise, Depute. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3iH LE ;IlARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAI!\' E~I.-e(l que \'OUS n'exag{,rcz l'as uu p"u '! L'impnissance dn Pa¡'lement, ditcs"\'(Jus'! lli;lb¡c! On peul sc dirc ¡;¡'S chnses-lit h soi-mt~mc, mais", ils ne sont pas polis (lu tnut dans cel endroit-ri, dit llri,l'oison, royons, sous Waldl'.:k-Housseau, HlllS COlllb(s, U'(lll\ï'Z-VOus que le Parlenll~lll S" m"ntri.lit si ineapahl,~ de" 1'I'l1lplir valablement son ¡',îl¡! l,"gislatif»'~ ~lais nous ave>!); Ii' bonheur aujonrd'hui d'avoir il la t¡~[¡, du goun'¡'llerr.ent ~1. Clemenceau, Tout se pi.li¡~, Qualld le goU\'Crllement sait Cf' qu'il v"ut, le m('canisme parlementaire ne fonctionne pas si Plal. O(f'¡"'Z-VIlIJS, an contraire, le luxe u'un chd fantaisisle; HJt!S oMi('nur,!? .les gentil/f:s ..;escomme l'afTairl~ des refrait¡,~ oU\Tii'rf's, " .\Icssi¡'urs, dit au Sh1ut le :\Iinisti·r •., \'"ici UI) projd qui s'appli,-[uf'ra p:lrfaitelllent. If su/'lit qu., n:lal-'impns,' un" d¡;¡wns(~ annuell" de (leux cent stlixante millions. Cda suffit, mais c'esl indispensable, Bonc nons vous dl'l11;J1ldons de vote!' le projet l,n limitant la ù':'pense anlluelle ;'1 cent millions, " L(~ S¡'~nat r"'ponù : " Il Y a dans vo,¡'e !'a¡"ollnement quelque dlose que je ne saisis pas Ir¡'.s hien ~ " Stupf'ur g"'lll:rale. Tout s';¡rrNe aussitÙt et on fait le rond, cornnw dan~ la l'Il" anlour du chl'val abattu, pour <:Ilerchel' la cause de I'nccid'·IIt. Cet .~xellll'¡" ¡"claire admirablement le n1f.tif principal de I'jl1lpUiSsallc,~ parlementaire, Les deux rninistÚres W;ddeck et Comhes ¡¡vaillnt une autre méthode. Ils ne la cachaienl pas. Ce n'l'sI pas un secret. Ils ne posaielllpas POlll'I',;nergie ni pOUl' I'¡¡utoril';, p;lr ils IHaíent énelgiques et possédaient de l'autorité, Ils aflirlllaiellllri's haut 'qu'ulw fois d'accord al'ec la majorit.~ parlemelllaire, ils l'ntendaiult l'associer il I'œuvr¡~. Leul' conception, paradllxale si vous vou¡',z, (;'étaít que ['e:,,;cutif a l'OUI' fonclion d'exé¡;ull'r ks v"¡,,nt,;s dl¡ j)urlr>menl. Ain~i I,~ Parlcment se senlait r¡'.~ponsa¡,lt' devantles ('¡e,'· teurs de la Lonnc marche des afJ'aires, Combes ne se g¡lnait pas pOUl' le lni rapIH'le¡' du haut de la tribulIe, il l'o¡;rasion. Ce 'lui va\llm¡'~\Ix cnco!'e, la llla¡ol'it,; n"l'ublicaim' p!'enait con>,CÎenl'" de sa rC~l'0nsahilité \'is-it-vis d'c,le-m¡lme, I'! aussi prenait plaisir, uonnant l'illlpubioli, il voir la Udl" avanCel' chaque jour. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'nlPV¡SSA:\CE I'AI\LEME~T AlIŒ I)U il ch;ln~'-' tuut cel~, l." chefllu "ahiud J'nit anjol\l',lïnti parad,~ ,\'allll'riV', ,1"'ller~i,', dïllitiatil'e, ~lais la h,'sogne ulile a "/"'s'-,\'ellx-j" '¡irl~ par 1;\ quïl n'y a rien il f'han!.!el' dan,; nos lllb ,-'l<'dlr;¡lr-s~ l'as ,lu tOIlt. ,l'y v'lis dl~ grands I'in~"d ponr y l"'lu,"di,·I', j,; IIlC suisiuscrit ¡lU group{~ lle la 1'1'!,r(';;entalion prop"l'li'),lllI'lle. \'uns IIIC disl',~nsl~re/_ Ile vous 011 '¡'-~IJlonlrt'r les a\"a(ll:t#!P~. IJul) y',IIS dil'ait ;dors Ch¡lI'lcs IIcllllist'! (:ne 'I\]c,'d"l" l:n ,\ 111I'1l"',n! }1<J,ll' 1:" Ill'opOS, B"Il'lisl, "Il ,U'I,"galion, I'r"'s'~II\<:r sa prot,";:('e, .:0111' CI]"I'¡,';; illi I'l'ul'0l'li'\I]u,'II/" " ,lc II' d'lllandl'l'nis l'as .il' Il" s;lis l'as ep qll(~ ,",,~l! y 1:1J11l¡1l " h"II1'l,S je jalll'li, J1';]i f\ll I'i,'n I·~sa~·l~,.il~ doi:; dil'l:! II('ndanl ¡"S I'¡u'an",'s, Telll'z, dl'u)[ .¡atn;lÎ~ t'I\lll'\~: 'Tai, ne· mais Clelllcnl:e:tU, 1I1il:UX, ri[ll/ste ,\011, [I"'U',"'I' l'a la llepl'i"s"lll¡tlion Ill" fl"uuel' 1,,',.,I',,';;,,{'ur ~ 'lais la .'r¡li!', les el1ill'n's! ~i je ¡-om- l'dl' ;;('III;lill"'! vou!Cf.-YO]IS \"1\\lS S"('('l IIlnl] "ni, :lll la!d"¡lU !loi,', Ù 1'1"'11.1.-, j" 'n'lI'cltc! \'OllS 1'''1'1'1, d'ici laId,' lIe I;I~noist, ravi dl' 1'".'casiond'rnS,'i:,;III'l'. Il I'r"n)!'t le s"''J'd. " \I"i, dil Cl'·IIl'.'llrl~au,j'~ 1lI"'lI liel,,' ~ 1.(' SCi'\'I'l! ,\llolIS dOlle! JI' \lC sais pa", je le clis, et.ie d d('lIlall,I,' Y"Il.' lI'l'Il:] li\l'OIl IWilSI~1. m'al'l'rellll"! lii"ll [1lH' lO dcpuis ¡"\lS I.'illllllilllj'arlel'! :"'¡Illin ,l" Ihte ('xe(' 11,'n l,~, \!d¡'" ,j', '.iells une l'" f,,¡'nl!' ;'1 d VI'U" rf' lemps-Ut, I'r0l'0l'lioDlli'lk, dire ;', 111011 ;lvis l¡'s aul.lï'S. 1•. relllHlvellemt'nl ll~ r"llouv •.•llellll'llt jamais Benoisl , 'lue l'lus ('¡~ voiL'1 un., l'l,forme II est n','sl l'as suflisant. illlpol'lanlc l~n I:clle IllaW're que t('llks C'c,t partiel, parliel, VOll,S ovlc\I('z t1IW cnlltímP.thoùc suide, UIICtr;I,lition, '('¡\lit qu'il u'tlxisll) l'as, vous ¡¡VCZ des Ch¡UnVrl's 'lui sc s\ll.'c;'d,~nl. ,J¡¡i,s la 1:1I;u)]l>l'c ,11'S ùé[lUl'~s \I'('xisli~ l'as c;ornm(~ 01';';111•• V¡V¡tllt. ('¡ti' clIc Dl' ùure pas, A\'I'l; nuit.' "k (r;I\';¡il, llll" ,\\ IIt,;EL Sr ..\lIl,\T. JJ¿pute. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3HO LE MARIAGF: ET LE Dl\'ORCE DE nE~IAI~ pli<¡tw votre prl~mière question, Certes le parlemen(ari~r,le français I'st une machine aux rouages compliqués, aux fre i,tements nombreux, à la marche nt"cessairement lenle. C,!pendant, l'œuvre accomplie depuis-tl'en k ans sous ce régirr '! est consi<lórable et ft!conde, nous l'oublions trop. Le mot d' « impuissance» me paraît donc excessif. Je suis néanmoins persuad,\, comme vous-mÙme, l¡Ue de, modifications importantes s'imposent, lion POlll' rdormel l'essence même du r('gime, mais pOllr en faciliter le fone· lÍonnemenL Je voudrais voir le nombre des députés sensibl'!ll1ent l'l',· ùuit. 1\'o.us sommes beaucoup trop nombreux aux s(,ance~ de la Chambre et le sérieux des discussions en soufTre fré· 'lucrnmenl. Les séances du matin - qui soult'vent si sourent les critiques de la Presse pal' leur etTecti f rrstreillt de mrmbres - sontcrllesoÜ l'on fait l'arrois le plus de besogne . .Ie crois qn'il serait possible de r.;aliser cdte réformé en 1l1t1me temps qu'on étabJimit le scrutin de liste, et c'est Iii. une seconde modification qui me parail désirahle. Il faut soustraire aulant que possible Je dépulé à Ja pression individuelle de l'(~lecteur,le rendre moills dépendant des bom mes et plus lidèle au programme ,¡¡t'aux int,;rèts personnels de ses comlllettants . ./e suis ainsi amen.~ tant naturellement il votre troisième 'Iucstion. I.a ha~e naturelle et nt\cessairc du pal'lementarismf! est l'opiuion. Pour donner naissance il un ¡;arlement organiquc, en quelqlle sorte, il faut que le suffrage universel ait luiml~me un •.' organisafion qui lui perrnclte dB dégager ses volontés et ses tendances. Je trouve .lollc d.isimble la cl'éation de ces ligues. ùe ces comiU's extra-;)arlementaires ùont vous parl •.,z, Le tl'avail des Clwmbr.!s nc peut qu'en recf~\'()íl' line utile impulsioll. En résum(', je (Tois à des réforll\(~S indispensables dans l'organisatiou de ¡¡otre régÍllle électoral et pademcntail"~' mais je me rduse il désespérer de Cl~r('gime, qu'i! "st d'usage .le criti(¡lH'l', mais qu'il serait impossible de remplaccl' ~a¡¡s lombcr soit dans l'anarchie soil. dans le (',"S;lrbllJ" . .li"u:s SIE\;¡.'HlEU, Dèpu.tc, ancien ministre. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'UII'\:ISS,\;liCE II. - Philnsuphes PAllLE~lE:-;TAlI\E et sociolugues. Le .ion!' Oil .Je ,pns l'humanité opprimée l'al' lt!s mœUrs, les lois, les p,ur<Jirs polili'luCS ou relibicux, ,j'üi Je ,lroit ùe Illl' rérollet' (,.Jutre !P.s mO'Ill'S, les lois, les pouroil's dont elle a ,\ se plaindro', Ell a,¡;issanl ainsi, je Ile rl"'l'oge prts il la tradition, lJlais je 1<1.continue d(~ IIlun mieux en essayanl de pJ'(~udl'e ¡da,:(' parmi ceux (lui ont r("\'l'~ d'instl'ldl'c les i1ummes, cie ks ¡'t'ndr" J\1l'ilkurs ('t pal' cuns(!l/uenl l'lus Ilf'UI'('IlX ! ~lais C3 l'Ille, .il! ne l'nis le ('eulplir seul. il me Cl1lt (~ll'l' enlonr(', souleuu, cncourag(', il faut que C('UX ¡lui S<1.I·(~ul1'." <¡ll" j(~ IW :;;1;5 p<1.SaJ'Jln~nncnt eux aussi [lUX ;I\ltres cc qu'il faut qu'ils ~qc,henl; aussi. suis-je amené il fail'c appel ;1 \lne (,lile il ¡¡¡(!lH·lle la France cunliera son sarl; el il y a ur~(~l1c(~ ill'drt. ,I(~pal'lag'~ donc cOIllpl:'lel1lent l'opinion ùe Paul -',Llln et 1,1 \',/ln' TOllII's les 'IU(~sti"ns "or:ialcs ont r"t,~ (["battues (Iepuis I~~!). l'Il s;lil donc [,ien oÜalle!'. 011 fail,ioll(~t'an ParkIllpnl 1111('0'.1" !1('allcoul' I'·o{' illlportant, IHllll' ¡r~'1uel iln'a l'as "'l(~ o!'~;.Tlisl". f.'~S Ckun)¡!'",.; sii'gent presque ('n p",rmalll'nct', C'cstllU ,,1111;:; la(ollslilllli"n ùitl)u'ellcs ùuil'f'nl t'>lre r'~lInil~5 1lt'lIdanl cinl) mois cltaqlw anll,',e; c'esl hi,,1I sufti~ant, pour indiqll<:l' ¡'olienlalion politique du Con\'erncmenl ùans kr¡lll~l "Ile,; onl conliancr! et aU'lIlC'! il fanl rendrc ,on enti¡,l'c líl,'~rll" d'aclion cI d" I'('rrutemenl. La \',~fo!'me ('dl'dOralc n'a, ,'l Ill!) n a I'is, allcu Ile i!fl portance ; 5~'S ti! IllC ':'~IISi la irc, sC\'lIlin d" listc, sl'¡'ulin ,l'u'rrondisscltll'nt, j'(~pr"'st'ntation p\")["lI'lil/nnl~lle, tous sont aussi mauvais ct nl~ ch,lIlg¡:rair:\11 ¡'n rien 1(> 111;11dont nOlls sllull'rons; l',: qll'il f;.tul transforme', (,'est la f¡¡~oll JonI la nation esl gouvel'l1(e. II f;lIlt raire pas-;el' au secnn,lplan la tjueslion pl/Jilir¡1li' l)lIi Jl't IIU'II\1" illlp0I'[;lncc tl'i's r¡:l,tli,'p. pOlir ,c ~rouper ~lIr 1(' tcr:'ain "'COIIO/lli'llll! ('n YUC dt'S l',";dis"tioIlS "ociales les plus COIll¡di,t,'s pl S;IIJ~se i'l'étlc':lIi'cl'le moins du llltJl1lk Jes opillions p,¡lili'lll"S t'll'tdigiellses de I'hacllo. C'e,t [,'l ce que Il' pal'klllt'lllarislllp. ur:lnel ne l'l'ut pas fair •., car il srnl tl"'.5 ¡'i(~n ,¡lIïl y perrll';liltoul son pOlll'oir. A llll~ul"_~ l'l't':sellt,~, lïllI¡JUi5~ance Ù\l l'al'lelllel,l Ù relllplir Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :3H'l l,l': ~IAHIAr.E ET T.E !ln'onCE ilE IlDL\!\ son l'Ml', légi"latif p;of d/~montl'{oc et résulte incolltrslahl¡· menl de "a d,"fectueuse organisation. Du I'cs[¡, les d';putés ( , lr.s s,':nateurs ne représentent pas le pays, mais tics colerie; d'int/~r¡\[s et <.l'app,~tits jamais satisfaits (/ui sc sont ernp,ll'{\e7 du mouvement dérnocratil/ue, Ilrike il l'augmpnl;¡tion fOl'lnidable des fonctionnaires; loin tic songer aux inf,;!'(lts du pays, ces représentants ne veulent gard('1' hl pouvoir qUI' pour l'ulíli,,'~r en faw,ul' de leurs inU'r/lls personnds, ¡:histoire nous appl'"n(1 'lue ]ps Assell1ld,\es uOlubr,;u,ses, fusseut-ellps ,:ompos{,es dïntelli¡,:\'nCls su p,"rÎ"ul"·;O, onttoujours dé impuissantes il créer. Que dir" aujolll'dïlUi dans c" sens, lorsqu¡: l'on examin() la conl['osilion du Parlemt'nl'~ Les M'putt:s clIcs s(\nateurs ne sont l'lus ,¡ue ks COllllllissionnairesde lt:Ul'S électeurs, d leur ;o,~ule et Ilni'lU(' pr{"'ccuputiO!1 pst. la r6,"lediou. Absor!Jr,s par I'"urs 'Juerellps de "roupes et ICllrs compHilions autour des portf'!'t'uille:; minist"'!'Îels, ils ne se préoCcllpent pas d!'s (!ues!i(tlls <.lïlltt~}'(~t ,,:'n6ral ;et, d'uill'lurs, le VOUlllSSllllt-il;,.l'orgaIJisation mèm,· d,:s Challlhres les mettrait dans I'imp"ssihilit(, ¡J'ahoutir. I.e plus press(, snmit, SUI' ce l'oint, de sUI'prinll'r tOutl'S /,'s for1Il,llit,;s inlltik,~, suppression qui nf' ¡Jel'll1dlrail plus all~ ¡¡.('orllws I,:s plllS ()ssentÍt:¡¡es, C0!111nela l'dora!!' dll COlle tI'instruclioll t'l'iminelk et celle ete la modification de la condition [,"gale tic la femme, tle s'ell,lol'lnit' I¡(,ndanl plus de viugt aus tlalls les eal'lulls. Il lalldrait aussi dilllillul'l' 1" nombre d,~s ,;Jus, pour J'eu,!t'() leur Jll,uyoir pllls ..rtirac", laisser le ;.!ollvernement gouVet'llel' et Ile ¡Jolln/'!' a\lK Chambl'(~s 'lue le dl'oit de l'ontl'ôle; {l/HIl' cela, il ¡II: faudrait pas qu" Je pouvoil' ex,',cutif fût l'o\¡Jig/' des ll1undatairrs ¡]() la natioll, ('omnle ill'est anjl)ul'd'hui, siluatiou f¡ui paralys/: les pouvoirs et les initiati\','s. Il faudrait. .. mais je Ile \"~llX pas !UH laisser enll'aÎnel' et forulult't' !ll/·n PJ'l.Jf(I';¡!llIIW('fll1ll'Id Je I'Num!"s; ce serail. IroJ! long, POUl' trt'ltlÎlI"r, ,ie Cl'ois que les 11l('illeul'C',s ¡'{'[flnn"s, celles Jont lit l't"USSil'l imp0l'le le plus il lu g¡',lllJl'ul' UU puys, Ile I'()uvent que gagner il l'tl'e 11l,,"pilr(.t'S, ,U'fentlues, soulenues pal' J/'s Comites extl'a-pul'lelll enU, il'es compo,s,'~s de ('omp('lencps inuiscutaldes, lJui prt"se'ltel"4ut, pilr sllitr., tout.:;; les g<lranties qu'on Ilt: peut Jelll:lndel' au l'l't'sound pUl'kmentüire, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ~,tnS voul",,' d"'l'r"<.:i('l' uutr.; lll.:SUr" l'ulilíl" <{ue poul'l';til av"ir lell,! <Ill tf:llI~ j't"fOI'III" ('lecturale, je cruis qu'il s"l'ait \'ain '\",'11 alknJre lllll'<'1I1i"lc eflicill'e il notl'" slt;l'ilitt; ¡';gisl¡¡liv,', l.•..\liai, ;\ IllUIl s"ns, est !Jo'aucollp plus 1'1'01'01111. 11 li"nl ~\";¡1I1 10l~1 au ¡l,"sa\'roi ,1¡IIlS ¡(''lu,:l se Ir,)u\',:nl le; cOllsci('n,,'s d ,\ ['exli'l'nlt' confusi"ll Iles i.!t',,,s, Les '."Of!ccl'ti-JIl~ les ¡.lllS di\'('r~('s, l,'s l'lus I:"nl\'adicloil't's ~e heurtenl dans l,'s eSl'l'ils el ";',' liellnenl 11Illt.ncllcll",nl "n ,c"IH·\'. C"III111t'1I1 !l",S !"',~i"Jat'~u\',.; Ile sel,¡j"II[-¡),., }I'IS i\lll'ui~";;IIl[s 'lu:lu,II,' ¡"lYS ('st ,'1 en point. incertain ~ur fI' qu'il duit \'011- loi \' ! Ce don[ il llll' I'a\"\\[ "IIl"ll! ,¡\"i" )"',.;,,ill. "'I'St d'ilpp",'nd •.• ,', s': \'(:,'01luaÎ!I'(; 1'1111''' }e,.; lcnúa1lces "ppos,',,;s (lui l" ,.;olli,'i!(,lll d h ,,,il' lin l"'u cLtir cn l1li-lllt\¡¡¡e, O\' c\',.;1 1111¡,,"sulla: 'Ill!' 1'1111ne SilUl'ait obt/'ni]' l'al' 111\silllj1!P ¡¡('tilk!', "ul1~lil"litlnl\l'I, si }¡al,il(:lIwnl I;"lllbill'" qu'il !,lIis~" t"ll't' • .Je IW I'liis l":l'"ndn' <[ll'~ fl11el'lUes Illol,.; il V¡)S 'llll'~!ioll~. '1l1i s"l'''nt 1'"l:':II,·,,!!'))1 ,'xallliu,'."s d:tn~ 1'1111d,: J11"~ 1'(''','II'lin" "1I\T;I~I''', ,.;\11' l" !'/'I)U""" r!¿lIlul:rilti'jlll: L'Il /.'I'alllT, J" Illll, ',\"\I~ ;(I'UIIS l,,'s/lin d'))Il" 1',"I'UI'lIlI' "'¡"cl, r,tll', lIlais il ,,~l d"lll"\I.\ <{II(' lloS d,"I,ul"'s \'l',\,i1!t'llt rCI1\""~"1' un iu"d" ,[· •..!t·C.NII :tll'IIl,,1 ils dlli,,'n( l,'ul's ,sii'""s, II (',;1 dU\I(ellx ¡lll",j '111'\s veuilll'lll l',"dllin: klll' I'¡o!'l"; 1l'III1I,n, {'[}" l'aIllell"l' ,'¡ "I'!lIi dt's s,"nalt'ul's, ;2' l." U¡¡III¡Ul'I' denail l'f:sul!el' d'llll ¡¡JOd.· (le v"latiull !,1'''I'0rti('jIlJl"II,', "ll, dl, I']IIS, lIll lil'l¡dl'aÎl "uIII!,I" d" ;..:1·01l¡"'llll'lItS aull'l:s 'lu" les l'l'lil"~ li¡'C'"I-;I'I'il'liuflS "'llllllllllla!<os 11\1 d''1'arlcllI,'nl<lI,'" l." ~"'lIal, ¡¡\I li"ll d','tr,' un" dUll),lll('1' d,' !il CllaI111,,,,,, d,'n,lil ,'II" I;l l'\'I'I'¡;S"III;t/ilJll d"s ;":l'alld~ "n,al"'s illl,']}¡'rlll"J" 1-[ Ill,t/o"l'i,·j.; d,' la lIalilll1. :¡" Ii l' Illt CII""U!';I;":'·1' ttlulps les ¡¡s,o •.ialitll\S d ll;":lI':s qui Il\'u\'el\l a:!i" SUI' ¡,." "'I'l'ils Cil l'al'Clll' ,I'UII I',"gilll" d •. ,jusli,'(', el,/<: \Tai,' li}."rl,'·. rUI'\li,.;saul "OllLlllt d'opilliqll I'"ut s"1l1 l'oITl'!' ¡""; l'1'I'l',',scutilnls du pCUI>!":1 ";!~l'\'il' les \,l,¡jS illU'l"\b du l)t'UI"'·. ALll<u¡ Jb:mbre h)\ll.l.I::¡';, clc t 11l~tit/lt. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ¡¡¡He LE MARIAGE ET LE DI\'ûRCE DE OEMAIN PartisaIl dlI sc.!'utio ,"I,~ listr a'"ec l'('pl""51~nlatiillJ {l1'''\I"rtionnrlle, je ne cruis pas cependant 'Ille cdte l'Morille ÔlectOl'ale suflise à gU1'l'il' la démocratie de ces trois maux: le favoritisme el la politique de clicntt'de, l'incompétrnce gén':~rale des élus, I'ab;;encc de mdhode dans le travail législatif. Ces maux, d'où viennent-ils't De ce que notre moteur politique en ,~st encore aux J'ormes ;;imples, rudimentaires, unitaires, llni'"et'selles du temps oÙ le souventin n'accomplissait qu'un~ fonction primaire .Ir d<"frnse de lUlIS el .le chacun par la pulice, le ll'ihuIlal et I'arllll"e. et'laille 1'<lIl temps où l'enseignemeIlt élait laissé aux prètres, l'assistanc.; aux moines et l'hy¡.;iène aux animaux errants, Vu'on lui compare le nôtre, où la société s'organis,~ de plus cil plus selon la loi de divisiun du travail, el uÙ tant Je tÙt:!ws nouvelles incomlJ/'.llt ¡\ l'Elat de pal' le \'ouloir et surtout les hesoins du souverain collectif. et l'on s'alH'rCt~\l';l Clue noIre dt~llIocr;ttíe est eucore it naître ,.•'~ritahlerncul. 'íous avons deux Chambres (lui se douhknt sans grande nt'cessité, et (Iontla similitude dans la foncliun flppal'ailra lllípux à J11(~Sllrl~que le sentiment d:'llIo(;l'atiqu(' Cl'uîtr:t dalls le pays" l)ellX ChalllLI'I~s sont honnes qlland il )' il lit I'II11l'Onn,· et la 1I<\ldesse ,j'un c(,II", la hOllrgeoisie et Ir peuplt, .le LIllll'e, Elles valent "'galcnlrnl, lorsque J'unc d'd¡ps a pOIl\'IJir cie r¡"parl·r les faules que COlnlDet l'autre pal' entr;1Ínempnt démagogique ou panique I'¡',aclionnail'c, ce 'lui ('st 1')111. lin au fOlld. ~Iais, en lUatii~l'(~ l('gislatin~ pure, qllilllll rlles s'opposent, nolamJllcnt les lltilr,'s, ce n'est pas 'lu,~ l'une soit plus comp(,tent(' et l'aull'e moins; elles 1'('PI'l~'s'~nlent simplement des moments différents de l't~\'(>lution natiullille, 'faut <¡ue l'iw;litution d':lllOcrati'lu,~ l~l"¡jt c(Jnt,~stéc, e!les olJt ,~u ainsi lellr raison d'dl'e, Aujourd'hui elles sc W\IJI~nt, d ces deux moiliés de PI~nMope laiss,'nlllll(; loi alllmdlle de tous vingt. ails SUI' le lll,:lil'l', Pourquoi 1H! pas di\ i~t~1' leuI' t[,ilxail el J>Il11I"luoine pas faire de l"une J'elles la r,,pr('sl,ntatiou, {'luc par les associations et les ('(¡rp' tecltni(/lll's, de toutes lr's t:.at'~gories Je l'acti\'Ïi'; nal.ionale'~ Iln;lI1t aux liguC's et comÍt,;,; <:xlril-pill'!l'lllelll;lires, dont la (¡(('he est Je cr"~('r des courallts d'opinion el .le peser sni' I(;s Chamhres, la nwilleul'e preuve de leur utilitl' esl dans Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'IMPurSSA~CF: 3H¡i P AIlLEME:'>IT AIllE ce ~iln[l!e fail : I,'s on\Ti"l's ont ('11la jnrilliction pl'udïlOmmale hien longtemps avant les ernploy,~s, Pourljt\Oi'! Parce qU(~ceux-f.Í ne ~ont syndirjlH's qne depuis p(~n. ,\ppclons,lone ¡'¡ l'association tons !('s in,lividns, plaçons l'associiltion ('nlrc l'indi\'idu qui n'esl pas asspz el l'Etat qui ('st trop, installons-la dans I'Elat n1t1Ille, et plus libre sera lïnJi\"Í'!u en mèmc temps que l'Etat plus utile il tous. Eccba; For·!l:\l~:RF., OireNtftt' de la fi lleYCit: Son'alfl'o'le J. lo Jf) ,;U·S kllcm,'nt pilrlisan ,It~ la r{>forme ,"Ieclora]e, qll'apn'.s t-lrc 1111,~ soutenir, en P~\Hl, la repl'l'·sentation propOI,tionneJl,· en Belgique, ,j'ai fondl: CIl 1900 lil Li!Jue de la 1'<'Jid,'Cllfr/fion ]l1'oporti'iIllle/leiJ. Paris. LïM'e a fait ùu chemÍn ,l"pnis cette date. 20 ai L;t Hp.prl'srnlation propol'tionnelle; bl Ponr le moment, ril~t1. La COllstitntion est bonne; mais il fallt I'ollloir et savoir s'cn scr':i r. 3" I:n ¡NUVernemrnt librc cst un gou\'l'l'Ilement des opinioll~. Le~ li.!l((~Sctlcs ,'olllil,;s sont inùispclISHhl"s I'ùur,li~cuter el pl'opil¡:er les qucstions dont le Parlement ,luit enl'cgistrol' Irs snldillns 1'1'('l'ar",es au dchors. Yn:s I;vy'rl', ancien miIlÙ.tre. Le vicp. ,Ic noll'c pal'lemental'isme r"sÍ,le, cc lUe semble, Jans l'ol'¡mnisation ,le ('(lile tks dp.ux Chamhres qlli a J(l pouvoir, la Chamul'e des t!t'·pul,',s. Cn M'puU', ,·'est 1'0111,l'lin arrondissenî<'nt, el ill'st cens'" rr:pr(·scntel' la nation. \.lui ne l'oit qu,' 1ll,11lleIf) d,"pal'lf'nwnt serait une cil'mnscril'tiontl'op petill', d <¡ur, s'il se poul'ait, une ¿'Iection national" Je\Tait Nre fait,· par I:t nation en hloc'! Faut,~ de mieux, il sr,rail sage de faire ,le nos d"partemcnts ,[nuw ou quinw gl'OUpVS n:gillnnllx. "out chacnn Mirnit, an scrutin d" liste, quelques dizaines di. 1¡'~pUt,~s, II faut qU'line circonscriplion aitlJe(lIIcollP ,/,Cl,'ct'JlIl'S et beaucoup d'élus; ainsi les contacts indi"iduels 5,·\'(.nt S,lnS importance; ainsi Pierri, sera non r•.. In de l'alll, mais I'{>lu d'une idé". Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :¡tlH LE 1\I.\RIAGE ET LE IIlI'OHE ilE Dr':~L\I1i \' ous devinez ((ll(~ .i" suis pOUl' la repl','senlation proportiollnelle. Cal', impli'luant la s,)lídarit'" dc tOllS h's ,',Indidats de même opinion, elle ohligp l'deeteul' ,'¡ pens,'r à l'ill.'c d'ahord. Equilahle en soi, la représentatioll proportiollní·lIc est aussi lIlomlisantc. Elle r('lld inulile la dill'alllatioll poliliqut', Tandis que le sysli'lIll~ aduel eons(·ill,~ au candillat d'"stoml,cl' ses opinions, e1k lui iip¡H'Clld (¡ ¡,our dpnller ,lu relie r. Elle f~st un stimulant dl' la \'je polili(j11<'; dh,' "'l(,int l'ru à Iwul'lIsag¡' dt' l'abstentioll; ell" 11I'J\U'IU'· la 1'1'01';1;':'1 ud,' e partis, ¡:'cst-i\-dirc la propag,lIlde dïd,'es. V"us d"IJlilndez s'il faul ral'ol'ist l' la ('l''''alipll d,'s J.ÎUlI·' pl Cumik, extl'a-p¡¡r1l'lllenl;I¡I'(',~, llui. sau,_ ,\plIl,'; Pl', l'i,.1 ni' susdlcl'a mi.·ux les ass,wiatipns, I"s hll)nl"'III"llls, ['agilali,.>n pal' la p!UllIC pt par lit pal'o¡", 'lue la lkIJl,;'('lIlaliu' }l/'(I/;orlioilllc/lC. ~nlpa\'ti ne pOlll'J'a j'lm;¡is l'I's[,>, ni inacti,' plJu\' la propagande, ni roulilJil'1' ¡Hdll' le pr"!-!\'¡lInnJ(~, La llc¡mjsentatiol! }il'OportiOilnclle I,,'nl ('.1\'(' ol'galli"l;p ¡;e\on IIIl syst¡~m" silJ]pll~ Pl dair, p')UI'\'ll (lu'on I'PIFllII'e ;, !'id,',(' "¡¡¡lit' lJue le nombre des d:'pnV's t!lJit tu,,, Jixe, 'lu'on ¡.. fusse val'iél' SI'¡'lIl le 1l0mDI'I' des votants, l'II sil\ge de dt"put"l'l'lll'¡"sel1terail, pal' ,'x,'mll"', :!:;.llOO\otcs \'illablr._. L,-' l'I'Cl'ul<,mcnt Je la Cham!·r,· I'~! inf,'ricnl' Ù ce qu'i! t!';\l'ftit ,'.IJ'l·, piU'e(" (¡n'il y a trop de tI·'.pnt'-'s, puree '1IW des h(llllmeS d" "aknr reculrnt tlevantlt:s di'penses, II':; r;iliglles el les humiliations tll' la l'andidalul'I', parec 'pl'cnfin, ill'sl l'lus ¡l\<lllta~r.ux d','ntl'l'I' au Shul. Il es! ais"~, Ri on ¡.. \,'ttl., '\',' r,',.Inire le nombro dl's d,"pul,'s (,'est (~e que sup1"'sC mpn "hilll'\) dl' :!:i,OIlOvoix pal' sii'g,'¡, tIc l.·ul' donner lInc indemnit,', l'lus fOl't(, qu'aux s,;nalelll',-;, d';\¡'ro[-:I'I' 1,'s lois pui'ril('s sur le cUlIlul 'lllanl ¡'( rl'lldl'l' lil Cillldi.l;lturl· lI" .•ins rf'blllilllte, cc sera IÙ ('lIcore ftn ,¡il'ni'ait .le la l'cpr,',· sClltation pl'oporlionnelle. cal' la can.Jidallll'e dl's pel'sonllt's sera rel11plat'l·(' pal' la c,lIl1lidature .I,'s partis. L, 1'I'I'I',"St'lIl¡¡lion PI'0I'0l'tipnnd¡" fcra II'ailll'lll'S al'l'ircl' "Il \("le .le listl~ \,·s pel'SOnllilliV's ll'lill'tlUilulcs, pt j'llnai.; UIl pill'li lW sl'ril ¡[t"¡:;ll'ilt':, ('Oll'llll" il ilni\c aujourd'hui. :-¡plrc C"Il~lilulion, nos his il\lssi, l,eUI't'ni. "I)lIll"ll'l<>r hil'l\ tI,.·s ,lIl\,"li(¡I';¡tion,;, I'l il sel'itit ais,', ;\ chacul\ dl) I'OUS ,'n\'f'yer L't·,\essus d,'s volum(,s de 1.(·,U\x [""les. Je nw CI)Il- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia l',\RT.E~rJ-:XrAlIl¡'; l.'ml'lïSS,\\n: ten l.", ,J'ill-"ir Ce,;t IIldiqll'" la r,'./'Ol'lllt' '11Ii d'lilp,I""l'I' l''''lai'¡i';~''lIIl'lIl .1" lil n'I'I'ë"elllatiülI ilree bas" lelTilol'ial" all"~¡ !,Irf!;" 'In'il sc ]JolllT,¡. LOcls .11c.l1I{;re il!! pay~ ,'o¡)/Ialle,' 1'0111'I'l'ntll": rlli,; 'lll'IIIl" 1,,'.r.JI'I1I1' dli":Il"t~, t1,'!"r1j'i1! d,·" l','I"ll'lIW "fi,· l'illl"I)/"e ('II EII •• il d" ;-;1h ll~,s I'ilrli" Sl'l';¡ t't' s,:ri,'¡¡,;,', "III l'I'('II111111 d" 1I·..·ll·l· 1IIi·III l',", IIIJ1} ''''III1'III''lIlp,ll' p;\!" ltll!~ C(l[llJlli~ dl''' lj\ll~ ..,,¡jllll (l,· I:t dUlIl ['·I'I','·"id,·1I1 le ral'i'0I'I"lIl' ,\1. n, F/alltlill. ",;1 1" di"'III"I' ..t iL 1'01,'1'LI I"j, \'''11' et If'I';', '11l"¡ ,,',,:.:;[ d,' la 1"'i,}"'·,;,·,,la!.i,,!) dl' parli selll" EII,·" ,',¡" 1"\1"-'- est prëci","JII"I¡I d,· (',,':I!' "Olllll1i,;sílln, (;"I1()i"t uJ:I¡IIlil," fcq'1Ill'. 1l1;¡i~ }"'I'I"'l'l 11'\ ;1 Idu,; ('u:"ud,'Z b sl'rail oil lUII, I'l'I'J)lir'l' •.)".'1. lI,i1I" pl'i\I"(~:--;1 CI',li'!'" II E("I.,;, "'Llldl;'" L" C!¡;lllll,,"'. ,·lIe l'''l'li, :-;'(J\·jl-·tl',:o; ~l. ne JU}lllld" la Cllilllll>\'l' (';,,'¡{e ¡'¡al']1II'III(,I'. ':<'>lIl Il, ,l,· l'ilS 1111"loi j11''''. .i" ,LiIlS l,' Parll'lIl1'lll, "·"sl. LI Il1o,lilil,llioll ,'sL ur",'u(,·: '¡'¡lllll"" ses ¡llallll::,''', !',t VET, CI1,lIl1l1J'('';,sp"'l¡alell!l:lllll,' (·,,1 :'a' il •• il I IIl"l', d¡':-j III de t'II/.~li(llt. le·,. ,¡,-o pu Cl'lli' el d,·, d"!lx la pr"mii'I"'. propürl.illlllll,II,·, dellx LlI¡UII[¡J'(" ('cll(~ Illil.inl'iLt', l'l '1,,',,11,· u'a j,oillL /'l'lIl'lll'lilll1l1,'!I,', 1"~"'lI'" dr'l;¡1l1. ('dl •. l"'" ~r.l'l'Ille n0 .1" Clllli'"1'~" '\'"1'; S(~S l,' iul"'l'l'.ls l"II'S . .\" ITOLE !,FUII\,- liE \11.1",1', ,l/flni,/",: rOll'; II ·¡,•.•·Z f¡¡il I'holllH'lI1' 1"II!''' 1l11lI"I)";" "IIlId()~"I' 1" 1'l'l1dl'" l,Jus ,'l'Ii,'¡¡,',· d'lIlll' III,III,i,l'I' d,· IIIllS d';¡('Cdl'd aYI'I' ,1'i¡;I1"!',~ ¡JJ,,,llIllIl.'lIt 1'''['''!1I,. J"ltll' )" j1l""'!II'!'1' 11';"d'rl 1,"~i~Ltlir, ¡¡ill"¡ Clllllpli'll', "1 la FI',III"I', l,''; jllll"¡rl¡¡ul,'" ;111"11.1 illlj,¡¡ti!'1l11111'1Il.. \"'1'1111'I"/lilll¡ ¡Jolll l'/Iutit/r!. de 1II(~('o1).';nll,·1' SIlI' les lII(·jl- 1 1111' ,1l:li""I' " ["II"; 1'¡¡lltd",l'lI'¡U,; l',"I'III'II1"'; 'III'"!!,, ;¡lI¡'ll11t'I\II'nl "\ d,; d .IiI'<' lri,,; 1l1'ltl'l1l!'lll YOllS SIlI' '/IIl·lh',; "'Ill. ('{):' I,·s Ir: rr.'LIJ',J f"!';¡i('lIl 'III" j" n!',;lIis firl:llli:-isf·~. illl/Il,rlalll<'s 1','fol'llIl's ';1I111l'l'il','1 1¡¡II,:,:lIil' l,' I'ays, ,\ "Il .i1l:':"1' pill' ,;,·S ,l"l'lIi,'I''' 1,I'ndllils,i,. Il" \II:S ¡'II''IIIII'nll'l1t '1ll'il y ¡¡il 1111¡llt"'l'd l1atilll1iil. ni 1l1l~1l1(,1111ÎIII."·l'd Ijlll'¡"OIIl!II,,'l ¡'I la mil<' dlllllh'l' ldlls ,le l'apidil," el plu,; de r'-'ClJllw¡'; '1Íut, I';bi,;/ati\(~. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3H8 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN Je suis convaincu que les trois quarts des lois qne fait ., Parlement, jettent heaucoup plus lle trouble dans la sociél.~ et lui causent bien plus d'embarra~ qu'elles rll, lui appoJ'tent de moyens de réaliser un progri~s quelconque. Franchement, quand on jette on ,;oup d'œil sur la natuI ,; et la qualitÚ des produits législatifs depuis moins ole di:: ans: lois sur les congrégations, sur la s{:paration dh Eglises et de l'Etat, sur le repos hebdomadaire, la loi è¡za!i:ment que l'on pré,pare conc.ernant l'impôt sur le revenu, 1\ faut avoir un optimisme à la I'angl,)ss pour l~tre saisi d'er;·· thousiasme et pour presser les Chambres de continuer, 1 d'adiver cette besogne. Touks ces lois sont en grande partie innpplicabl,:s et in" coh{~rentes; il fallt y revenir h c.baqlle instant potll'les lll' difier, les ro:dresser, les interpI',:ter, Cn ounier quelconque, qui ferait de la besogne de el: genre, serait, an bout de trl's peu d,~ lelI1ps, abandonllt! dl: su clientèle. Malheureusement il n'y il aucun moyen pUUl' II, pa~~. d'expl'imer son jugem('nt SUI' tous ,:es prl)(luils \{~gislalit\ Aux ¡',lecLions, il \"Ilte, surtout dans les campagnes, par ole:; raisllJls I't1\'I'Il1'~nf.administratives, :--i le I'Crl'¡'Cndlllll, ,'lllTllll,' je le d(,¡¡wnde depuis vingt, ans dans Illon line sur l'Etc. moderne, existait en France,j'ai la certitude que loutes ('E~; lois auraient dt\ rt~pûusst~es pilr lil consulLalion populair( la seule mHhodc qu'ait le peuple ,1(' se prononcer l¡ùremer. et efficacement sur le mt'ri,te et l'opporlunitt', des lois. \lien luin dUllc ùe vouloir \¡àler le tl'availlégislatif, .il consid('rerais, 'tuant il. moi, comme un grand bienfait de l,. l'etarùer, ' Je \'Oudrais que jamais on ne pÙt dÔclarer l'urgence SUI une loi fllndamentale, que les trois lectures fussent de rigueUl', Je désirerais que le Conseil d'Etat fût consult(; S\ll la fl':daction des amendements ad(,I'V's et introduits sail pal' les commissions l,"gislatives, soi t au ('llurs des séance, Enfin, je tiens absolument au rc{crcnrlum, <¡ui seul poun I un pelllimitl'r les désaslrellx (;Il'eh de la jlrésompli'>ll el de lïgnorance du législateur. On fait trop de lois et l'on d,',core ùu nom de réforme>, nomhrc de bouleversements irréll¡',chis. Ce n'est pas par les lois, ni par les Parlcm,mls, ni pal' le- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia t'IMPUISSANCE PARLEMENTAIRE gllllV\'l'llellll'llls que les l;i)\'i,:l"'s progressellt; c'est l'al' les ,lI"cUU\"~t'tes S<;iclltili(IIl"S, p:ll' !l'sappli"alit1Ils inllustridlcs, Jel;lju('jlcs l'xigent les nll"s dies ant!'ps l'initiative inlli\'iduelle, l'a.s,-ociali,\n liu!'t' et la fOl'1llatioll inë,~ssantc ùes c¡¡pitaux. ,"oilil environ l!'(~lll,' ans '{ll'Un d(~s pr'~mi(:rs pcnseur::; ùu clix-llCU\'i"llle s;ède ~;'est ,"len', "ontre " 1;1granlle superstition poliliqll" ) ; il est d"'[llor¡¡¡,lt~ qu'elle r'\f;ut' plus que jamais; la ,.t',volnliol1 'lui la Jt~lruir¡¡il reudrait \lU ill1lJ1ense service ill'humauit,',. P"\:L Lr:l\lIr-Ilr:,\I'I.IEI', .\:embn~ de tllistitut. Sans Nno, tant s'cn faut, un adlJliraleur passi()lIl1t'~de noIre systi~mc j,"gislatil, .i': n'¡¡JllIels pas lïlllpuissal1et' absolue du Parlcllwnt il remplir son l,Ole .le faisl~ur de ¡oi" .le J¡, cruis iucapable d'up':rpr il coups de décrets la I'l~Vollllion >:;(,riult'; ¡¡¡;Iis je crui,.; quïl I'"ut opt"r"r tIes \'l"!Ol'lll",' 1I11~1lJe 1'1'0ronùe,.;, puisqu'il a d{',i;\ 1>11voler: I'illslrllclioll primaire oblif/flloire et !fI'ataile, de i'J~ylise et de l'l'lat, la loi ,'lO' les -'!Ilu/il:ats, !tI ''','lltlration etc. C'est llIèllll~ celle cruyance qui I\l'~ pel'luet (k ré¡lllDdre aux qu,'stions que \'OIlS !o'aùress,'z sur les l!I0Y"¡¡"; de rendre l'¡¡divil,: pal'lenH'ntaire l'lus ¡,apille d plus rrcontle. ï,e (l"i llW sl'1l1J.¡h~.!t'~,;irable puur atteindrc ,'c but '! Avant tout, une n:formtl ,',Iectol'ule susceplible tic relldrc plus t'xade, plllS loyale, plu>:; COllrUrlll'~ il1a jusli,'" l'ex¡,ression ,k la \'olollt,~ nalion¡¡lc; une reJlr~;;,.'ntaljon IJI'ol"ll'tiunnl'lIe (lui el\ljll:ch., ¡'('tuull'l'ment des minorit('s; une ('g;;lis;tlion aussi parfaite que possible d!'s circonscriptions, lle lilt;on (Jue tel '}('pill'tcnwnt ou td quartiel' ,le grandI' ville n'ait l'il"; ulle l'art disproportionn(oc au 1I01I1I,re ,ll' ses habitants, l'ui;;, ::;i l'un lIIainti •.nt dl>llx CI¡¡lmUl"',;, CI>qui l'lut ln'oir son uliliU', 'lue l'tme \~malle d'un sl'lïllill particulier. par exemple qu'elle soit la l'el'rt"selltation ùes inl"l,,"ts divis,~s "n gl'oupes, non plus t,:rritol'iaux, mais I'rofessionneb; 'lue, ,1" plus, •..1Ia('ul1e, en dehol''; d,~ cc qui dl~\T;l P"SSl'I' l'al' l'uue et l'al' ¡"lUl!'I', ait s:¡ "t)lllpét"nce lletlt'\II\'nt tl,"lillil~. Ensuit(;, '1IW, dalls le fOllctiunncment uu 1lll''''anislIlc parlementaire, il n'y ait plus pressioll perpétuelle de l'"xécutif sur le j,"gisl'ltiL que, par cxelllp¡", tnut pro.iet de loi M'pos(~ Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :mo LE MARIAGE ET LE IJlIORCE OB DE)IAIN pa!' les ministres passe aux !liai liS d'lIIIC Commission "0111 -il dericlldra la chose, comnw ,;ela :'iC pratique !ln Suisse si bien ,pw ll~ministère n'ait I'I1lS, l'OUI' chaque I'l'ojrt dat. )l'Ú pal' lui, il pose!' la question Je contiance et à f¡IUSSer ¡¡in:;! le vote dt' ta Chamhre ('''nsult!~e. Qu'cn revanche le législatif n'exerce phlS Je pression Id'pétuelle sur I'<'x(~clltif en intel'v(~[Jant sans Cl'ssc Jans I';dminisllïition, en délibérant sllr d,~s c1IOS!'S tl'int('!'èl ¡<l<d, en jd¡lnt il bas un ministÜI'c lout entier pour la faule ,1 \11\ seulministre ou d'un suhall!'!'llc, A l'CS modificatiolls inlhicures il l'ollví"ntll'ait d'••n iljuu"r J'aut!'es, (ll/aut pOlU' tJ'~jcl de 1'Cl/lcll/'(~ Jial' dCfi/''';,'_ 'Ill,r 111(/:'1-' des citoyells, la puissancc qu'ils r!<:/¡'!Juent ,i ICll1'-' /,c/,r«c¡¡ta/l(s. roid qllP)¡lues-unes Ile celles 'IU)je ~<ll1haikrais : 1" lIecrécr line pr,'~se vJ'i1imcllt ind"'1,,'ndallk, 'lui e scrait plus sOlllllisc aux caprices d'un baill,'UI' de funds <lll aux brusques changt'lllents tl'orit:ltalion d. <le p(~rs"nnd amen(,s par uu dt~plac"luPlIl de la lIlaj<ll'it," parllli l"s po.-Sl'SSClIrs d'actions. P,'ul-ètrc faudrait-il '11H~il: (';I!,ital J'Ul! journal fl'¡t fOI'trI,; ,I'actious I1tlIllÍnati\'cs lpli nt' l'"u!,l'a¡clIl ,~tre c(,dées, Iransf,',I'\:ps à d'aulrl's salis l,' ellll~I'IlI,~meut dt:; autl't's soeidail'l's. On aurait chanee d,' l't'lIdre ainsi ;\ L prcsse l'autorité 'lll'elle a pel'ùl¡r~. Cilr, s'il est Hai qu'Id/; c~t Cl) (.tat tic mieux I't'lllplir tIU'autrcfoj,; sa [tJudioll d'ínforlllatrícc, il n'est pas moins \Tai tJu'elle rCIll[dit triaI SOIl autre fonction d'¡IVI'l'lisseuse d,~s 1")lIvoirs publics el d'(',lu ' catl'ire polili,¡tle de la natioll. ~o COllstitllrT - pour mencr à ¡'i'~ll chaque l'dorme miS( ill'orl!n' dn jOlIr -- II11C Ii[llll? lJ/'ol'isoire el s!n;ciole, qui ('cntl'alist'I'ait les l'[Jort,; d,. tous l!'s citoyt'us d';sirclIx d~ la faire aboutir. Cela, S'lUS pr(',judicr des glands partis, dont les vastes l'rogramnles SOIlt. utiles POI\;' t.racer unI' direction gélll:~ra¡c, mais (;pal'pill,'ut les fur('I's lit; leurs l1i!'mLrcs s\lr lrop de dcsider¡lla h la foi,s. :¡o Enfin b¡ss!'!' la f;tCltltl~ ou imposn l'obligatioll, suivant les cas et suivant une prtlCt;Jurl) soÍ¡:ncus",nt'llt l'(;¡.;ke, ti,.' SOllll1t'!tl'(' au peul'le, T'Il!' voie dc /'C!,C¡:tillill!íl, le~ lois l('s 1'1\1-; illlpo!'taules; el r!,('ollll;¡ílrt~ il Uit ¡Hlmb¡", ddcl'Illiué d,' ~it¡JY('IlS le droil d!~ !'(~digl'r Ull<' ]l1't>I)I¡:,iti<lnd,. loi, l¡\li devrait ,~ll'e soumise telle (IUclle aU volt) Je la ¡¡¡¡(ion, (Iimil dï¡litialil',', Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia \. DII'I:¡S:iA:-iCE l'ARLEME:\TAlHE \")\1'; trouverez ces ¡,!t"f'SdÚ"¡uppt'~,·s ùalls le llcrnil'l' \'0Inml' <J1lI~ ,j'ai l'u¡'lit~ œlll' ann(~e a\'(~" ù,~ j"U1w~ a\\lis SIl\lS l"~ lil)'l' ,l,> : l.,' Sociali.'1lw ,i {''''/IUC, Il ,'sl po,sil,l,' <[Ul' lllut CCI,¡¡\Il [,nissl: Sf' I',d!'!' salls h (;OIlHll,,,tillll ,rlllW CIl\1slil\1allt" . .Il' II'y ,'ois 1"1S,j'iIl"llnl'énient, l"llll'\'1I ,[u\'lk sllit ('(~n 1I1l/1I1'I'I'ns,'Pl IlIlilJII<'II":ilt CO/l,iitWli/k, II u':( ,j,llll'lis ("l,'~d,',,'jcl(' '¡tIC la Cllllstillltilln Sl:llIi-lIlO\1,lrc[¡i,pw oÙ L\SS"lllhl,',,~·,l,' I~Î 1 a \'oul\1 "\\lpriS"llllcr la I••.. l'uldi,pe. d('yt'ilit reslcr ,"I"l'lll'llcllwnt illlmllahl,~. (;~,1I,,';1<"; Hrx.\H/i, J't-u(c.(çcur au, (.'fJi¡¡·A"· de Il\. - ¡,,.alll'C. f:'CI';VII;IIS. l" .J" n·,is slll'lllllt <[Ul'iïl\11,nissallf'C,III l'arl"IIII'lilli"'llt;'1 sa IlIau\',,j:-,, ""1I11'",ilioll et 'Ille, 1,,\1'CO\1·,,"'IUt'nl,"'l'si 11l"ill" 1<1 "IlIl,lillllioll <[\Ji,"II\1;I\1\'¡lÍ~'~<[ueI,·s ('II"'lelll'~ qui IIlilll<JlI"lllo;l dïllt,'lli:!"IIC" d JI' s"llliln¡'nls ,"Il'\"~s, :!" C''l,,'¡:dalll, .i,' l'l'ois <JlI" si la l"'I'I',"sl'lI\at¡<>1ldt~';Illilll)l'il('s ,"I¡¡ t .'r::;¡nis('(' ,.¡ si l¡'~ ,j"'I'IlV's ('tai"ul lr'lis roi" Illl¡ins uuu¡].I[·l:II~pt ks ,,'uat('1I1'sdril" rois moins, lIll ¡¡lirait It)l:illt~1I1'"("'SlIl!U,', ,lo, l'l'oi,; aussi 'lu,' Ir. I'n:,id,'nl d" la 1\('l'u1<liq1lf'd,'nail 11,1'1' I'llIs '1u'il Il(~l'ail, ,',I¡¡,,[ dl/ul"" qu'il n't'1l 1\S" all"\lUf'llll'lIl, de,,; droits ¡'t)nsid,'raJ,les '!II" la C"llslilll.i,)Jl lui cour¡,I'f!, ::n (lui. tr¡'s "'1I1.'I'l!i,!uPl1Itml, 1':1111.1': l;'e F,I(;I'1':1' t'.1 tcttlt"mic .1,. fUlll(¡¡;'SI:.. ruc SP1\I"1'1"~II("'ul'alill!1 chez Ir ..• ¡¡I'IPlJl'.' ,les sulrr<1g('~ uni\"'I's('! UII J'l'sll',.i"t : [il"'I' l'l111,',' qu'ils J)(~lJ\'eul. ,lu run. Jid,'/l. I ne .;rule 1'1,,"OC['IlI'¡¡lion ,·!tl'Z le call1lid'll : se rail'c (' I i l'" ou )'t',,', 1 ¡l'l', l"" Hi"u :,ll'e~ "\ ,I'aul,llll I'llls \1l1!1"I,lld,'ssonl "Hf'l'lillns ;1["'11" ,·•.·.éd,·. LU"s II" 1'1I11I, ¡Ill l'l'sI", <[Ill: L\ ('1I"Ii'·ln!'r. ~:l ""'.,\ Ill' I';¡ít : dalls 'Tl "llli,'/I"IIlt;lll d"s ""'I,,'líi, I'''l'li,'uli,'l'~, l,' ¡',Iill <if' ,',"I','llil' ~C lll¡¡U;.:" l'II Ill'r\,,', I.;¡ "U1'l',('d\1 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 392 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN budget suppltie à tout et suffit il tous, Tyranni(~ gloutonlle ùe l'électeur, docilité de l'Plu, ou vice-versa, 011 ne sort ras de ce cel'cle vicieux, de cet étroit horizon, L'électelll' fail il loi et l'élu ne fait pas de lois. Ou, pour mieux dire, le plllS souvent, il n'en fait que d'occasion, bilclées, incomplète,. On vit au joUi' le jour. on végHe. Le remède '! Ah ! le remt~de!, .. l'OUI' mon humble part, je n'en vois pas, sinon dansce lointain palliatif de tous l,~s maux, l'éducation, une ::aine et virile l~ducation, qui nOIlS éloignera petit il petit - est-ce possible'! - de notre amour invétéré du fonctionnarismc, de h vie casanière et saIL, risques, de cette rouline de menus mensonges et de mi, nuscules intét'Ns avec laquelle nous nous cachons, à nom,mêmes, la simplicité, l'énergie, la d l'oiture de J'cxistt~nce, Peut-Hre en regardant moins terre à tern~, saul'ons-nous distinguer un jour le Hai du faux, le bon d le mau\.li, berger'! lIIoinsde représentants et mienx dlOisis, el lIéliV\'''~' du harílssant, de l'aveuglant sow:i 'lui, actuellement, ledisperse et les déprime, telle semb;c étl'C, théoriquement, la solut.ion, Mais en fait 'f 'foutes les dernières lois votées pÚ le Parlement fran.;ai> témoigncnt d'une prépamtion insuflisante, d'une ignorance profonde, eL du souci de plaire il l'decteur par dc bas moyens. Je ne vois pas 1,1possibilit.:, d'empêchel' tout cela avec I'éleclion au suffrage univcrse],jUSqlÙlU moment du moins oÙ l'éducation de I't~Iectcur sera achevée. Jus'lu'à cet achèvement, il me semble qu'on alténucl'ail l'impéritie Itigislative des Chambres en faisant préparer les lois pal' un conseil non élu: pal' exemple le Conseil d'Etat. IIL',nef.!. PI\I'\'O;;r. VoLre question ne laisse pas de nous embarrassel'. JI y a èvidemmellt des cas où l'impuissance parlementaire est manifeste. Cela se voit particulièrement dans ks circo!lstancr.s oÙ lit l¡¡,pl'll' individuelle est en jeu el aussi dans la pcrsistamc extraordinaire de vieiJles forlllalil,;:; vaille,,; et a~açalltes. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'JMPlJISSA~CE PARLEMENTAlIlE lluanl ¡lUX.grall<lcs l'd'ormes pulitiqUl~s et sociales, ,ïestime (IU'dl.>s doivent i':tre r(:alis(,es uniqllement pill' la vulonk du corps ('(edural, j'entcnJs' ceUes qui /'elt'¡:clIl du poul'oil' l.i!Ji.,latif'. ;'I(ollSS')lIlrneS alTiv,',s ;'\ line {~jloque oÍ.! il serait utile tlul: l'initiative inJi\'Ítluell.~ el J'action Jes groulles \'t"allsassen t des ¡'Monnes prali11lles, illdl'p¡:ndantes ue ('¡Iclion politique et Je la l¡\lelle ou du bon vouloir gouvernemental. :\/, Alla/ole France, , ('II11llnistre que .il' vOIlS demanderai la perlllissioll d" ne l'as nommer, Ille dit l'au kur Jes (Jpillion" dc JI, .ldrÚ/IIC Coi'jllard, Pl avec lelluPi .ir: m'pntretcnais 1 (':Cl'mlllcllt de la situatiun que vous d':'plol'cz, me \'t"pnntlit : « I)UI: voult;z-vous Ilue nous fassions '! l.e Illiuistl\¡'{' tics Financ'3;< est dans le:; granùes sociétés de t:l'l'dit, le minist,"re de la (;uerl'c e,st dans les Commissions, celul de l'Instrudion puLli'lne est nnslitut, celui Jc la JlarilW ail Creusot, et ainsi .le suite, " t< Lrs ministrcs lI'ayant aUI'unl' action, ll~ Parleme!lt ne peut tlolln'~r d'impulsion, Il en ;¡ toujou!'s ¡'l'" aillsi. (lu ne m'objectera l'exemple ni tl'August,:, ni tic Tihi~n:, L'iutelligence lit: Tibi,:'c (:lail remarquaLle, plus encore 'Ille Ill: le pensait TcH:ite, Il n'''lI a pas moins (,U~ \'aincu, aussi vaincu que Il: Sénat 1Il,:me, La l'Íchesse, C,IllIllIe lonjou!'s, l'il cm· purll~". Ce sont les financiers ,[ui gouvernent Cil Ü'III!lS .Ie paix, et les militail'l~s en temps Je guelTe, Lc Parlemcnt !l'est, si ¡'on peut tliI'(~, qu'un fi.líble rellel tic Iii richc:,:;e. El les !llinistres sont ,Iuns les mains des nnancicrs, dans la projJürlion de leuI' Jluissunt:{~. - :\Iais, c'pst 1;\ un "'l¡tl d',l\'enlure ljui appelle l'aventure, t< .le Ill' k nie pas, ,Ir: Ile l'l'ois pas, cepeudant, il.la I'0ssíbilit,; tI'une l'l"al'liou Illonarchiste, 1.1'5 id/'!'s I',"publicaiues ollt t!'op pl'ofonuL:ment pé\lGll't~ [Jallni nons. La question cUIl!stitutionnelle qui vous [JI'(:ouupe esl singulíèrelllellll'lus complexe en F1'ilnce qu'il l'étranger, el nularnlllPlIt qu'cil Angll'leITl' .. , IndivitluclIemenl, d 1"lur le lllomenl, je uc a Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 3H4 LE MARIAGE ET LE DT\'OHCE DE DEMJIl:'< vois l'as ce 'lu'on pounait faire, L(~s réformes (~lccl(¡rale:; 'Iu'on a propos(~es sont jnsignil1anl(~s. La re¡m'·sentatiol. pr0l'0rtionllt'!Ie elle-mûme n'apporterüil aucuue amélioralion s,'rittusc. - Le v,"ritable obstacle aux I'Morlllc;; ralionnelles, ,Iemandai-jt'\, n'esl-il pas le sulfrage univprsel '! Oh! je lI'adrnellr;lÏ jamais tlu'on louc.he au sufTl'age unj\'crsel! J(, rnconnais lou(efois (IUll ÚI)UIll' des n'sullals fort 1l1(,Jiocres, ' - 1'01'1 logil¡1ws, l'l'plí<¡U,lÏ-jl', puis'luïb ('manenl des majorilf:s populaires, ltllcore íncap; ..bles .le Jiscl!l'Iler le mÓríle el L:t cOlllpdellCI', nÚcessaints pOllrt,lnt ill! ¡'-'!-!islal'~ur. La souvcrail'el'" du peuple l'sl donc UlI 11~lllTe, I'uis'ju'elle J'arme d'un poul'oir qu'il ('sl illll'uis~allt, lui ou ses représenlanls fonn,',s ;'1 son imagc, ;'¡ bien eXl'l'c"r. « COlllmenl voulez-vous rcm,',dier ,'¡ cdlt~ ¡llllllltalie '! Ille (1'~II1¡IIII]a,h sou tou!', M, Frallce. -- Pal' U/I" I'l~'forlllc du pou,oir lt'gisialif, sui\'anlla'ludl,' r,e pouvoirsemilconlié il.UlJ'~,~lile J'en'\ll~e pa!' \'(lit' de sÜ!e';lion sCioOutili'luf', dans toul,;,; If'S classt's, selon lï/l,"al de III I\l~volulillll, il une \1.l'istoi:l'otic low/de, c,.nform,;lllcnl ¡tU 1'!l'U tI.) Plalull, Sil/' la Justice. " C'pst un s\'sti~m" rationuel. :'tlais je 11','n l'ois ('oint d'exÍ),'/,iel1t:e d,m"s le passé, El,.h !I1o;¡ ~'ens, ':est un t1,"sa(l VilJ1tílgl'e .. - os,'!'ai-je arguer d,~ la premiè!'e i11'plir,alion 'lue .j'en ai l'aile, en foudanl le Comit,'· pou!' la J'('¡'orme ,lu lwu'Íage'! Ce Comilí, a (la[)l,ré un projd de loi salisfaisanl el [orlll(,(:e5sairc sur une malière donl le Padernt nI ne s'étail "l1i,re Sotl (' i(·~• • J',lpproul'e el,til'remt'lll votrc initiatiVe (,Il celtt) afTair,~. !lIais, t"onVl'llt!z qu'il dait ais,~ de J',"uni!'· des cOllll'élenct's sur le mariage. El puis, uulle passion Ile ,ous di\'Ís¡lÍt. l'as mê/lJe la !'f'ligillu." _. J'ai eOlll'![WnC'"l'il!' le mariage, pl'l',,:isément pour "'I'iter Il' plus (le dif!inrllt's ¡ll>~sil'¡e. II "itl. •.~lt',\Ti,inlt'llllllaladn.lil dt' l'air" ¡"chouc!' lI1t1nl'riucipc su!' uut: !,',l't1I'JlICr{'ll\.ll<'~,' COlll¡tl"X", « )1 l'aul.lllil~t1" t'n ,,¡l'et, l'l'lllnH,nC('1' 1·~5I't"l'onll"s pill' le~ plns l'aci¡"s. ¡;el'(~ullaul, ,oll'l' sy,;(i'ln(~ ¡¡o¡lj,r('tendrc ;\ J'l'soudrc If's pl'o¡'¡¡"nws sociaux les plus al'llus, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I.'DIPl'I~~Ar-;I;E l'AHLE~IE:'iTAIHE II Y I'r,"ten(!. i'i"us travaillon~, llles ami~ d moi, il la ('ou~tiluli"n ,LlIltres "(lmil<"~~, el, en pl'emi"l' lieu, (I'uu c"luik P"IU' la I"'gi~hli"n du trav;¡jl. Cl'lk ""gislatiou qui n','xi,;te l'as ell,'()l'e en Fl'auce, au,;si illv!'ai,.;elublald,' 'lu" cda pni,;st~ par;lilt',', ,'sL illdi~pellsablc;'¡ lit vi,) I",:,-,n"lIIi,[ue, Ù sa pros péri l,'" " Eh bien! \'(lllS \'''IIS hcurl,'r!:z ;'¡ ulle gl'allde dirti"ltll<;, Les "1l\'ri,l's u,' \'I'nlellL l'as de c"utruL de travail, UulI p[us '111" I,~,; ¡<atrlllls, (['aillt'llrs, - l," o\l\Ti,'rs soc.ialislrs, du, IIl1Jill~, parer <[u!', s" c()nsid,"ranL eOlllm" des l't"\oluli"unaitTS, ils 1I"'IIl"II.\cni r,',,,udre le ('''Iillil .\11 l'ilpi1al d du Iralitil"u,' j,al' UlIl' r(,\'"luti'>Il. C'e,t 1'(' !c"lIllit 'lile VllllS rl'll'"u\'('r,'/. I,ari'>lll. l'ali')III, vous trouve!'ez 11111'tll;lj"ritt'· dé['¡~lld'l'l1 l,' "'IJ.iL¡J el Illl" lllill"I'¡V' d"lIlalld;Jtlll¡1I1,' II()Uyelle "l'!~;llli.;al¡'lll, \'"In' al'isl'leJ'atil' d,' It;gi-l"s s'~ra donc, e!le aus:,i. ~IIX gages d,'s lillilnci,'l's, - :lIais l'Il!' rdllserail plutÙt dl' 1,"gif¡',J'(,l', si on ""lllaillui illlP"S!'I' ('('Ite ,,'rvilud,', a':"l'l't,;1' dt's ,1';III'I!.:"gnt';, II [;111drait '1llt~ r"i'illi"lI ""IIJ¡<l'it 'Iut' ,'('lI,' arist"''l'ali,' s,'ul,' t',;t I'apable de d"I"l' 1;1 Fl'allœ d'un" "!'gaIlbaliulI r;lli"nIlt'!I(', ,"quita!,I,' <'l j't"CI¡"III"lIl libl't~, /'0111' ('r. '1l1i ,'st d,' nos "'illlil"", 1"111'"ill'lI'li,I't, ,'¡ïit:i'~lIx ¡l'ur "S'llr,' lïnd"'1I"lldillll"" nit'll 'III" nos l,rllp"I,-ilillll" ¡,"¡.:i_J'lIiv",; "'¡"Ill adr,"s,',l's allx COlllll1i-,jllIlS l'arll'IIII'lItilires ,Iollt I'Ollt sl'l¡J('1lI1'1I1 p"l'ti(~, S"!1.I11la justt' n'llIar,!u •. .le :II, ";dpllal'd I'!dl!'tan, l,''; d,"PIII,"s Il's pllls inlri,,;ulls, II"IIS Il,' nOlls illusillllnons l,as 'Ill' IClIl' sort ilIllIl('diat. .\"IIS \'''UIOll~ SillIpl"IIl"lIt dl.lllll"1' d"" illdicaliolls ¡dill's IJnllr Ln','nir, ",rell s¡lisis I,iell ¡'lItililt:, l't'l'rit, apri~s Ull ill,t;ml .le n". 1\¡~xi(Jn, 1',;1I1ill"1I1 0cri"ilill. rn cUlllit,', dl' C,' g"IIl,' trpll\'''l\lit pellt-,~lrl~ 11111'solution a.'ccptil¡>le Ù lil '1IH',-linll "l' !'illll"ll SUt' l" )'1'1"'1111.C"l'tains corps ~avallls sont 1111eXl'lllpl,' dl' la pussi Iii IiV, ,It'" ~l'Ollpt'lIll'n ts quI' vous pl'C'cunisl'z. :\lais il nous Lludl'ilil d,'s p"ssil>iliV,s extl't\mel!ll'nl pl'or:lirs, ;';ous SOlllllll'S d"lIs UII,: I'¡',ri"l'" (le Conslilllantl', ,'l IIOIIS ayons "il'll le s"lllilltl'nl tl',"lrl' dans celll' p"'l'i"d,~, .. TOIl(t'~ ('cs '1l1l'slillllS d"llIatllll'lll d,'s t',',II,'xilllls ;,U:'('1l1dl,'s I'Ul'illi'lIIl1'",-IIIUIII'IIll'lIllil"'I',tr,'"" :-i 11I1IS""liS "II I'n'tll'Z ;1\1 sllllrilgt~ IIni\'cl','>'1. \nllS I'rol""j'lt'J'I'I, d,' ,-il ]Ji1rl un" 1""I'lllll~ viul'~lItl', \'''il;'¡ la silualioll, ,l,' la ,juge, .l" \'OUS l,' rl'p,'tl', plllll' l,' 1ll01l1l'nt, du IIlnillS, in,o]lIld(', " \< Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :ltl6 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE lJE)IAIN Ainsi conclut III. Anatole France. Et nul, parmi ceux qui l'écoutaient ce malin-là, ne le contredit (1). Quelques joul's apri~s la puhlicati')ll (k cette enquête, plusieurs groupes parlementaires dénoncèrent furieusement notre partialité flagrante et ne lIlanquèren t pas de qualifier 'nos intentions de ... réaetionnaires. ~Iéprisabl('s contempteurs d'un r'~gill1e i ncolllparable, nous avions omis sciemment d'en iuterroger les plus redoutables défenseurs. Disons donc, l'OUI' notre justificatioll, les noms de ceux de ces champions qui, malgré nos ohjul'gatiollS pressantl~s et répd(~es, (1) Au moment oÙ nous terminons la correction ~es épreuves de ce livre, parait en librail'ie l'histoire de J'Ile des Pillgouins. Puisse celle histoire, où s'cxerce' avec la finesse et la justesse que l'on sait, l'ironie la plus savoureuse et, souvent, la plus mordante, réaliser, selon le vœu diserHement exprime, par son auteur, après la métanlOrphose des Pingouins, celle des Français en hommes .., plus réllechis et plus sages, Anatole France caractérise en ces termes la démocratie ... pingouine: « La démocratie ping-ouine ne se gouvernuit point pur elle-méme; elle obéissait il Ulle oliga¡'chie ¡illl1llciáe qui faisait j'opinion par les journaux, et tenait dans lia main lcs députés, tcs ministres pt le président. Ellc ordonn'J.it sou\'erainement des finauces de la république et dirigeait la politique extericure du pays" (p, 17.,) Quant au gou\'ernement, « en tl'Ois l11otS,il ne sa\'aitl'ien, ne voulait rien, ne pouvait rien _ (p. 22'.), L'auteur de SllI' la pieNe blanche satirise encore, avec une verve merveilleuse, les guerres industrielles, et surtout les financiers qni, toujours chez les Pingouins, " devenaient par leur insolence et leur cupidité le tléau du pay" qu'ils dépouillaient et avilissaient et le scandale d'un régime (IU'ils ne songcaient ni à détruire ni à conserver, assurés qu'ils éhient d'opérer sans entraves sous tous les gouvernements _ (p, 1S2). La ¡u,tice sociale, dans de telles conditions, «. c'est la défense des riche;;ses » (p :¡081. Le culte d" la richesse, (( regiulC f"nd,~ 8111' cc qu'il y a de plus fort dans la natul'e humaine, l'orgueil et la Ctlpidite ., (p. ::\lS\ impose comllle 4 fin unique de l'existence" .,1). f,UI), aboutit à un état de ChOS06monstrueux, à l'anéantissement de toute culture intellectuelle et de tout art, il une sorte d'apogée de « l'industrie Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia L'IMP¡'¡SSANr.E PARLEMENTAIRE ;¡9¡ s',tl .•,;lillrl~nt, sous divers pl,,;textcs, de nOlIS 1'/'pOIlÙI'I' ~DI. Combes, lI •.•uvier • .laul'i"s, P. Deschanel (1), t;, Hanotaux, t;. Houand, F, Charn1l's, jlillerand, F. Buisson, (;. I."y"u,'s, Ilelcassé. ~(essimy, Stceg, Vall,", lJn s,,\11 prit - verual"mcnt - la ù"feusr .Ir l'actuel fonclionncrn,~nt du sull'rage uni\'l'rsel d ùe SI'S rl"suliab, :'\ious avons nl>mm,~ :\1. Camille ['c¡!Ptan .. , " Le sullragl' univcrsr.!, nous (lit-il, a toujours enyoy,', ¡lIa Chambrr des ,1';]luV's \'l',rolïllateurs. - P,¡rhlcu' lp.s caudi,lats (pli "Il PI'oll1l'tlni"I1t Il' plus! " Cc sont cl'rtaius politici,ms et partil'ulii'I"'lucnt c,oux 'jui fUI'ent apl'cll;s ;Il't'xécutif (lui le tru1I1pi.rcnt. .. - .'iDUS vuil;¡ tl'accord. ,( ... en faisant ¡'ctou\' Ù la boul'geoisie, par vanité, pOUl' l" plaisil' d'ttre compliment,"s pal' le TCII/Jl." jlais tous c('ux-lil tOll1u"r('(],. et furent tot.1lel/lClltahantlonll('s. \'oyez (;alllhl'tta, Hoche, Yves Guyot. Cc sera I,~sort ur. CIl'meuœall, l'uc fois tomul\ il n'('xistl'ril l'lus, .. Clelllcucean, .. Ulll' l,elle 01'ganisa.lion dont il ne l'l,st" ]las !{ranu'l'host'", - Cumment t'xpliqllt'z-vous son rl:I'i¡'('l/1l:11t si lIlatlenuu! " l'ill' la. ]leu\' du I'olllbismc d de sa poplllarit,'" :'\iolls avions I.'O(III1ICnC'; ;\ glluvl'rnt.'r pour l,> 1"'lIl'le, Il il 1'11[11\1 trouY!'r autr,~ chose. Et pllis, il est u!'venu si sl:r.pti'lue ... )1 SIII' la <[lIl'stion ,les deux Chilll1lll'l.'s, l'ancien rnillistn' dt, la ~Ia'ine SI' montra cncore plus catl'gori'lllc: " Le S(,uat, nOllS lalll:a-t-il, n'a qu','¡ se tellir trallijuill,>. S'il nous ¡'t"sist", llOUS provuqucrons la \'1'l"ision cOllslitutiollll!'lIe ct nous le supprimerons! Il est illutíl". Vous coninf:',me, do luxe hideux n, nu ri.gne » (p. ::~!l,. AllIl's interviennent les anarchistes : les atteutat~ ,e IlIultiplielll; des ('nvahis,;eurs barbares, enlin, achelenl l'",uvre tic dc,trltcliun, Puis, des l'DnrIu(.rants, à lenr tour, rewnst¡'uisent et s'enrJ rhis,ent déllll'Slln;IiICIlI .•• En Ifaulres pagl.'s, Anatole Fr:mee rapporte des prupos délicieu"¡'~lllent usés, é('han~ês dans le salt)n de llHHj;ulle Clarence, snI' l'all1l<Ur el eertainl's ;¡bSUrllites inherentes au mariage ainsi IIu 'à I",'duca tion des li Iles. (i. ~L De,chanel nous lit s(ln,il' 'luïl al,tit "-'prim,) son opinion sur h rdorllle dedorale ,lans la préface Ile "JIl line: ¡'olili'/Ile illlërielll'e el él,'allgè,'e. menrtrirre, d'une «( Ile \n. sJl(>l'nlati(¡n InideuI' iUlllJCn ..;e I.'t rûguli¡-'I'c Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :.l!IR LE ~IARlAGE ET LE m\'OncE DE nEMAI;'; naissez les résultat,; du pl(!biscite qlW ral'enne a ol'ganis,', dalls sa circonsaiption ; 1;;,000 francs ponl' les dépuU's, !l,OOO pOUl' les sénateurs. Et même rien dn tant, a·t-on r('pondu, C'est le bon mO)'í'lI de forcer le Sénat à voter nos rUol'mes ; il n'y a 'Jll'it lni parler révision. ,) A d'antres aussi, !II. Pelletan, il faullra parler révision .. , (1) ;1) Complétons cette série d'opinions p~r celle 'lile ,'jent ,l'exprimer !Il. Jules d'Auriac, dans une (!Iud" intitlllée : Lill l)llss~ '1 ¿'AvenÍ/', e!ltUbliée plU' le journal J,! .~ih,I~, !II. d'AlII'iac ," monll'e avec netteté la " persis!llncl! singlllil'l'e de la f('od~lité ,lans la société du vinf(lii'llIe siè,'J" o', f"llùalité '111i n'l'st ¡Jl'l'S "ni de se ùéll'llir", ni ,r,~ll'e ddt'lIile» p, ~,:n, Elle "ltfJil'l!lC, edil' pcndslance, daIls la « !llam-lIlise de III v¡"ille nohl"sse slIr la lerre ». lllain-ntÏ se qui, ¡[¡¡IlS \t'lit 1'''lIest ,le la I'mIlc", l'al' eH'll1ple, f:lit le d"Uelain lIl:titrc des e¡cdiol},; ù:lns Sil COIllIllllll¡' el /lll:fIlc' ,lans son C'1mon. EJle s'aflirllll' CIIcore dans If ];¡ forcc 'lIlC l'cspl'it r..Iig¡,·lIx consene au milicu de nUlh ", furce tcIle que lc clJrislilmisme v¡\Ta, IIU muin, cumme <,,\Ille extt'rieur. « talll qU'ail lie lui <'II ,lIli'll J,a.; sul,s/i11/" ¡¡II 'W/re » (l" 1 U:i .. Ulc S'aJïiI'lIlC enfin d:lllS la survivance de la conslillltioil f"oùal" ,le la !Jl'('priek. qui Hlélintienl fort desu\':1.nt:lgcIIsc la situation du paYS/.tn, dlIn, la cùntinllik depujs J'ancien regime de I'el'j. tabl,'s dynaslies tl1ul'geoises, d sUl'lout dans 1'/,,;n;di/,: ries ¡,JII<:liolls. pl'indpalclllcnl des fonctions poli',iqucs «,Il l'St, "n France. cnl'iron cinq cent mille familles dont les cnf~n\,; SOIlI ainsi places ,ravan"!', peu ou prou, il condition de satisfaire ;, quelqucs eXlllllcns fuciles " (p. 13~'.:, C'est ,;Ul' quoi sc funde :\1. d'Aurin!: pOlir fJl','sagel' le 1'"lc de 1:1 hOlll'~('(d~ii~ dans la [o\(I(~i(·tê de l'avt'nir. La J)ùllrgl~oj~iCt t~crit-jJ. Il continuera dl' dil'ig,'r la France conllllC ,!Ile le f;lit depuis X!I, de !tail' "'S da,,"'s plus affine,'s qU'CIll'. de Illeprisel' cclles qui nc lc sont pas assez, ,\ux uns conIlU'! aux alllres elle l'efusc!'1I t¡.ule part aux alIai<,cs, ct le rl-'gilll(', plIl'" dll tHm Illentl'lll' de d'~lIlocratic. I'cstera ce qu'il e,t depuis ccnt ~ns el ,;III'toU! del'uj, bill, le gOlll'e"llI'lIH'nt "'unc cl:tgse, lIlle oligard¡¡l' )) (l" ln:;). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia III Quelques \lollsie\1\' ~11I ['ulli r.1 ch,'\' "ollfl"''¡'l', ¡,jl'lI v'¡ldu E1\ lll" qu.dil'" ,lin', ¡'Il\1illll .\iIISi, d" " ]¡,"'¡ullil1l' ", .ï;'1'1'l'''IlV':, ",'lu. ya salis ('Il lila 1Jllalil." de 1"'11\111" III,ll'i,"p, .i" 1I1;lriac:", 1I'"ill('nl'~, ,\u c"nll.til'l', I'"Ul' 'lu'un "0I1,"UI"'lIt,1I1 c"n¡"'nls, 'lui Ill' l'al' C'll'" llasl"" nElis all'sj j': I"IS vrailll,'ul ~"III[¡I,~ - croi" s;lIll' '1IIl'l'pI"s allal1'['.I11 ""1\11""', O\llll"iIlS 'lU\II\I'. 1"11' UII l';lI'k l,rllloll:.!'" liaisun rX""II!j'lll' Iit.-, ["1 LI ItUIIIIIIC S,'l'il 1"'li¡ic\ll'~, ('"t-i1 "'>II/' ~;¡ IlIi'L". a",:I,':'! \,:\1" lin l'al' s",ill' 111'\11:(. \':,1.-,'" ,p,'"" '1"" I",UI' "1"""1', d 1;1l'ak',1 '1\1i Jl'a~'\lnl" l'al"lll"ls 1111I"'l't' d,' l'l','ItI'I·,·III' 11" de\'aill'as --- sur ,,'alll';lis 1,', ¡"j ",t <Ill h ftll'(~nt loi du .,,,"S <111111111'. !l,,' I'al'ait ""S V:lllt ¡'III- dc,'oil'" ';"'Jl pa~",'l', ,1';IVilil' 11;11111'", l,' ¡wlil I"!ll''' ,1i~l,ari\i,,,,,,t 1) (:r.~ lettres nulls CI1'lIl¡"'Lc"11' le pl'lljct 'le \li"IlX all,'cliull l'" '1IIill"I,;'1 1'"111'[IIIIS \.'s "llh\1lls l\., I"'I""! l'l'è~;idenl 'IC ",,\IL nl¡\"~ Illl-u" :1\1[''-'" ;Ltt¡·('~."j(·'('ti 1l.1'I'i\l'lÏ<'nL;1 \'o:,e/, 1'\IlII\L ¡,'S ani- ind¡"lll'lIs<lI>l,', ""l1l1ail. un" d" P;IS lill\'l'lIl"nl I"'\'l', """".'."lil'1: ,.¡¡" it,'" ('1 1':i1I'" 11I1>1I1I'l1lal1""', dIIIC'¡,!", 'Taie, En ('cc"s. il ,'sl"l'l'l"illl'IUI'lIllll""f"'I,,t1d,) t"l'Ill1' 'Ill" d,' I"Ulllilllllll';" 1"'l'l'duit,', \11\,' IIlliull t,I'Llnl. ;\ il "/'!ll'/'UX, non s,~u¡':",('uld'lIl1 d'lln d'Il11 "t<I~1' I'lns ('ollln', "1' ""lIrlut sail illu': IIlutu,'I, 1111'111/' .lin' IIn(' "llilliullll'rxrllll !tos d"\1); s,' rUII'Id,'-[l'lll. ll1ill'iag" J'aud,.,it'luïll'1':SIl\I;',l,¡'os"rais )'0\1'1' '1\1f'stl'lIl11ail'" ¡ilm:; ~ul1\'l'nlll' P;IS Llllll"', ,Jp m'llou"I"'1' d ¡;1 1',~dl<'l·,'III' dl' '" ]l;ll"I'1\il"" 111lilirl' ;;uulll'1\'; "l·, )n", 1.11 J1II\H), .\110.1.111: \'"\1,, al"'z lottres Ü .¡;llll;lis I'ot'loasil'tn Ile : " l.· nlltl'p. ;\lagnaw1. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia .iOO LI': MARIAGE ET LE DIVORCE ilE DDIAIS laureau d son veau, JI' coq el ses pOllssill", l., bOllc et son chevreau t Il C\,st par la gestation, )Jar l'accouchement, pal' l'allaitement, par toutes les caresses, les soins, les sacrifices que ¡'enfant appartient à sa mère, et, quand la femme saura se sullire, au lieu de rechercher la paternité, elle revendi· quera, au contraire, pour elle seule, le droit de sa matcrnité. !liais mÔme alors, l'enfant resterait, hélas! encore la victime; car, dépourvu du nom de son l'ère, on le traiterait de « biltard )l. i\fais, pourquoi donc le nom d'un homme est-il plus honorable que celui d'une femme? Et pourquoi, en sc mariant, l'épouse pI'end-elle donc toujoUl'S II' nom de SOli mari, au lieu que celui-ci adop!.e le nom Je sa fCIllIIW·! Voici line loi il voter et que, très respectueusement, .if~ propose au pr{~sidellt ~Iagnaud, Que tous les hommes en se mariant prennent le nom de leur femme, De cette façon, l'enfant s'appellerait toujours du nom de sa m¡~re. II n'y aurait plus de distinction entre ceux qui ont un pÙre et ceux qui n'en ont pas j il n'y aurait plus d'enfants naturels, Enfants naturels! Sainte ironie! '..)uoi de plus b,'au, de plus nobl(', ciPo pIns charmant que ce terlUe dont on llétrit les pdils '! t..!llant h moi, ne pouvant plus l'el!f-venÍl', héhls! une enfan!. naturdl!:', je ne me souhaite qu'une chose: c'est d'êtrc et de rl'sll'l' unQ. femme naturelle I MYRL\~I H.\llll y (1), .. * . ~ HA Y.\I0:"D rOI:'<CARf: Excusez·moi, mon chel' confrf.re, je ne connais pas tr."s bien le projet de loi de M.le pn:sident \Iagnaurl. Dans ¡l'f¡uel de ses jugements ra-t-il dt~posé'!' Les députés s'arrogent, il est vrai, si souvent le droit dc l'eviser les Mcisions df~justice qu'il est p"rmis il un juge de réclamer, en l'l'tour, pour ses collègucs et pOUl' lui, le h{,néfice de l'initiative parlementaire. (1) (;il Blas (20 septemhre 1!l05). Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia QUELQUES 401 LETTIIES Mais il) suis, L/uant il moi, tri,'s vieux jeu. C(lmme avocat, je nc Jell1<lIl,le ;\ la magi,"ll'atur,~ 'lue des arrêts, d, t"i1llll1C sénateur, j'aimerais assez L/ue les Chambres lisscut de Lonnes lois. Je me ,;uisdouf: Lorné, jllst¡lI'ici, h t:lUJil'I' la proposition de mes colli~gllt;s Bérenger et Gustave Rivet SLlr la J'(:clll'rche de la pateruilt" et je IUC snis, l¡epuis lOllgtelUl'S lVià,tléclal'é partisan Je lem idée, Lorsque :\1. le ]ll'èdJent :\lagnallJ sera J¡',ciJémellt ¡¡',gis¡aleuI', -- ce I¡Hi, jc pensc, IW saurait tarllcl'. - j'examin"l'ai Sil loi d';llllollr èlvec lïnt,"l'êt (ILl(~l!l'inspirent toutes les manif,~st¡¡ ti,ms de son adi vi t(~ ; mais, ,l'al'l'<"s le pl' Llque j c connais Je celte « rÚfurme ", je crois bien que je Ile ¡,l vütel'ai pas. Je De eOl1lprcn,lr,lÍs gu"~re. en eITet, (Ille la société moJern'~ cm ['l'lill t<ll il u Jrlli tlOmain la ti uali V' tles unions lé!)ales et l¡u'on institni1t, Ù d,té des" JUStl:S nO('I~'; ", une ~nl't!; de mal'iag(~ h la détrelll]lt'. comme k "t'oll<~ubillal '1 latin, J'ai déjJ. "U quelque cllOse d'analob'ue 0.11 projetl!.; .\1. le prt'~si<lent ,\Iagllaucl dans 1<:s novelll'H 1~ et -;1- de Justinicn. Je ne I'l'ois pas n,"t'csHairc J'aller chercher k progrès aussi luin. B'~revel., nwn rhcr ¡,ourn\n', l'aSSUl'illl':" Je lOes IIIcijleui", síOuliluenh. H, P,)IXC,\lIÉ (1).' ... )1. J.\c<!rb FL,\GII (:!' :\\nnHieul', E(t'UHt'Z-IllOi d'avoir tard,; ;l YOUS I't;ponlll't'. J'ai t':lé, ce mois-ci, fOI't ab,;orh(: pal' le Colli.gc de Fr;lnce. Vu moment 'Ille l'ellqut1te qll(~ \'ulIS al'cz oUl't'l'lr nr porle l'as SUI' UII I'l'ojt:! j,¡,:n délini et UIT",!,'" je nc ¡lUi::; flue ml' r,'~f';l'cr il l'opinion Ilu" j'ai t;mise, il y a 'lueL¡ues unn,;es, Slll' fC sujet, qllallll une cllqut'le ;¡nulogue fut entreprise pal' ~1. Jflsel'h,lIenauJ. :\Ion sentiment, au l'und, n'a pus \'arit'~; je k pn',ciscrai sculelll('nt SUI' ,ll~ux points: '.0 J'estimé (IUl' la recherche dl. la Jlaternjtt'~ - dont j'ai l' (Jil IIllls ,~(; dcc.elllbrc j~IO¡i.', M. PuinC<:lri. (¡;-ait t1'abord 'l,IIICI'" au Comil," il titre de melIlure actif; mili:; s{'s nomb'>"uses ()Cl:t1!\lllions rayant eltlp~dlé t1'assisler lLU~ séan¡:"s, il dut, à nlltr~gr:111drcgret, dunner sa délllission. (:! l'rofés.¡ellf de Icgisl:Ltioll lJOlllpar'-,e lIll r:"lli'~I' d" France. BANCO DE LA REP\J~UC" •• 1I0t&C.A l UIS _ AI'lGEl ARANGO Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ,\02 LE ~IARtAGE ET LE DIVORCE DE DDIAIN toujours admis le principe - devrai" surlout ètre f.md,"c SUI' la possession ,l'(;tat, et j'admet; mis un,~ p/'ésomption lf!¡alc, non pas a.ussi absolue peut-':'lrc que celle qui M'coule ,lcs ,iustf'S noc(~s, mais s'en l'approchant, en I'aveur des enfants nés d'unions irr{'guliÚres durab'es, dontles parents, en d'aulres termes, vivf'ntllwl'it(tlcllicil,~, 2° .Jf' r,r(Jis que, pour cOl'I'iger UTI vic·, radica] du lUiU'iage dans lcs dassf's populaircs, il serait essentiel ,[" supprimer soutr('l:illl'~ matrillloniallcllal d de l'"rnwlln' aux époux d'adopter, par unt' d,¡claration devanl r..flid<:r ,le l'(,till-civil, l'un des typcs d,',lInis pal' le 1'¡gis!¡l!"U¡' - types nit une J'evision du Co,h' civil ,Ievraitl'éaliser amsi coml'li·tell1ent que possibll' la parité de ,lr(lit des ,¡poux. :'il le ¡[;;e, ni m'~lllt' h,s oftieiers minislt"l'Íeb (gran,l obstilCle toujours il prévllil' !), n'y pc!'drairnt ricn, !Jui::;que, aujourd'hui, I'lll~ ,les ,Ieux tiers des !lla!'i;¡¡.;e~ ~t~ font sans contraI, et '[lit) I"s sf'ub úroits OOl:!'eux et lucratifs pro\'ienIj(~nt de::; lih;ralil<;;; (;ntre époux ou pou!' ca.u~e dl; mariage'. Cela ne conceflJe que les gens riches qui continueront il raire des contrats lIolal'i,',s. Croyez, je vous prie, mOllsieur, h 1ll'.,S seutimenls bien distingués, ~l"n chp!, conf'¡'è!',', l'ne union libre soumise il 11('5 loi!'> 1I'(:,t pIns \lne union lihre, Ce tlui fait la Sp~dlllitt, et, selon certainl', la lwl,lesse de J'union Ii!>r,', c'cst pl'écisfÍl1lent que l'engagenJ('nt est pris, de l'un ¡\ l'autnl des conjoints, (levuntlellJ SCille ronsCiCIl\:e. lli~s 'Ille "OllS réglemcntez cet engagem,mt d (IU'Une contrainle J' inlt'nient pour le présent ou l'av"nil', en n't'st plus l'union lib\'t~ IIlIe vuus lIloúiliez, mais bicn le lll;lriage. D'ailleul''';, vuus conna.issez mon opinion SUI' l'union lihre: elle se fait t"u.iours auX dépens ÙC la pla, (aiÓ/e, - dr la femme. ,k Ill' vois (lone nul inconv,'nient Ù la rilpprllcher du mariagp légal. ,1) Gil lilas \~ti <lél~elllbre IDO:;), (2) I;;¡ IIll/s ~::Ijdécembre 1\W:;), Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia IV Projet de loi du Comité, CHAI'ITIlE I'llEMIEJ\ Du mariage. - Des conditions requises pour contracter mariage . .\IIII!''-': l'IU·IIIEK.- L'Ii"lIlm'~ alallt dix-liuitól\1s révolus, Li r"lllm'~ :lV'lllt quin;(1' ,IIlS I'l'~\','¡us, [JI' 1't.'UVl'llt l'lIlltt'actcr mariage. X';'lIll/lllins. ¡l,'st perrllis:lll ju::e d,~l'"ix du tlolllil'ill\ ,!lo l"~II()IlX.'lui pOUl' ~r('S~l':-:.";D J'I~cla1l\cunl~ di~pens'~,l',".~e,ie ¡':\n:'mler • .\1:1. :2. La fCIlIllW \11;l'l'l'dm :;a nóltln\1alit:, l'''\' ¡., rail d,' SlI', m'll'i'lg" l">1tlracV~cu Franc", Oll d'~V'lllt I(~s alllorít,;s rr;lIJ,·,í,,·s il ¡'0[rallg.,¡', <[UI'~i ,'JJeJ¡':c1a\'l~ I'"ulolr all 1l1l"1J1l~ Alli. q\lP ~llll }l;l~'~ II /l'y ¡ll'a~ ti" 1l\'I\'Îa~c ¡,¡r'tlll'i! :\. CllIl~I~Jll-ellH~nl "l'parlt;lIil' Illari. n'y il. pas de . .\111'.l·. -- Oll n" 1,P.llt t:lIl¡[\'ó\"(,,[' Illl """'Dlld mariagl: al.IllL LI di~SlIltltillll tlll premip.r. .',1\1', :i, L,' lils 'Illi n'a l'as all<'int Li;.:" l~e villgt-d-un 'ln" 'll"'Ollll'lis, la filt.>. 'll1i Il'a pits ¡¡lt,·illL l',ig'~ de tlix-huit ail" :l<,t:utl'l'¡i~¡ n'~ l'l'llV"llt ('ontt"ll'tl'r m'u·jag'l sans le con'"'ntt'll,,,nt tic ("Ill' 1""1'"tlll ,ll.' ¡"llr llli'l'e 011 d'l kul' tuteur, sant' l~n C~lS {le :.,:ro...;,sps:--:e, En ,'as d,' divor,'!', 'l'If' du CI.lOS"IlICIlII'IlL ,lo: \"1'. IL lill!'l' II l.;ll' ¡"-; "lIranh ¡¡·'lU!")!1\.,'l jllgdl's '~l'''llX '11Ii ell aura. cell\i le, .\111. ~,-- En líg'lll' dírl'l'tl', II.' l11:tl'i;l(!e t'sI pruhibé l'lItrc Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 404 LE MARIAGE ET LE DIVOIlCE tnus les a:;ccnùauts et descendants degré. ART. 8. - En ligne collatérale, entre le frt're et la sœur. DE nEMAIN et les alliés le mariage au même est prohiué CIlAPITHE Il Des formalités relatives au maríage. ART. (J. - Le mariage est un engagement qui est formé pal' tout acte d'où résullel!t l'identite de,; contractants et leur volont¡, de s·unir. ART. 10. -- Cet acte doit ,'tre transcrit gratuitement SUI' les registres de l','tat-civil de la résidence de l'une des parties. l'ne formule facultative d'engagement illli'rilll(; doit ,}tr(~ remise gratuitement dans toutes les mairies, il toutes les personnes en faisant la demande, AlI'f. 11. Le mariage contracté ell pays étranger eotn) Français et entre }irançais et drangers sera valable, s'il a dl; cíMlul'é dans les formes usitées dans le ¡¡;IYS et que le Fr,l[\l:ais n'ait point contrevenu aux dispositions contenlles dans les ul'tides pr{,cédents. AllT. 12, - Dans les trois Illois aprt:s le relour du Français SUI' le tcrl'il(lil'e de la Ilépublique, l'acte de mariage contractt' en pa~'s étranf(er sera transcrit SUI' les rl'gistres de l'élal-cidl dtl sa résidence, ARl'. 1:1. - Le droit de forme¡' opposition à la transcription de l'acle de müriage sur les registres de I'dat-civil appartient ,lllx' plus proches parents ou, il Icur (.!t'faut, au tuteUl' du mineu\' ou u.u procureur de la IV·publique. Cettl'l opposition \)l' pourra avoir lieu qu'cn ca;dc J('l11ence du futur époux: elle ne sera jamais reçue ¡¡U il lu. charge pur l'opposant de provoquel' l'interdiclioll et d'y faire statuer du.ns le délai qui sera fixé pal' le jugement.. AIIT. 1ft. L'ol1icier d'état-civil sc fera tmnsmctlrc par voie alllllinislrativl~ et sans frais, sur la demande des futurs conjoinb, ['ade Je naissance de chacun d'(,ux, ARl.I:>. -' Le consentemcntdu P(\I'C ou .le la Ill'~re ou du tuteu\' contienJm les prénoms, nom, prufession et résidence de celui qui aura concouru il J'acte. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1'1l0,lET OE LOI Ile CI))lITI~; -10:; Ali)'. (c., -- On éIlOIl(:()!'a dans l'acte de lIlal'ia~": t" i<~s pn;nolfls, 1I('IIIS, l'l'ofl'ssjons, ¡Ige, lieux de O:\iSSílnCe et l'ési~ dence des ('poux; :!o Le COIlSf'ntrment dlls Pt'l'l: Ilt l1I<\!'eou luteul', IOl'sque la Jill!' él llloins de ¡[ix-huit ans et le fils moins ur- vingt-etun ans; ;¡o Le cons¡:nll'ment des époux. 11 seUl fait mention du ma1'i;lgr: en mélrgr: lie I'acle de nais:-anec drs ;'jloux • .-\1("1'.17. - Les oflicir:rs de I',',tut· civil Cjui auraient contrcvenu iUlX I'<"gles pos,"cs duns les articles I'récI'dents POUl'l'ont ,~lre frap1'('s des peines civiques prénl¡~S pal' l'article ·k! dll Code p,"nal, sans pn"jndicl' des dommages et intér,~ts dont ils s"rout passiLks il la n:,¡u(~le des parties. ClIAPITll1:: III Des obligations qui naissent du mariage, ,\111'. IR. - Les drllX l'pOUX ont dNI droils et Iles devoirs ("gaux. ,\IIT.l(J. Ils SI) doivent rtluluellelnent fhI0IiU" aide el assi~ta\lcc. A,;)' :!O, - Lr.s I"punx contractl:nt l)ns(~llIh[••, pal' le sl'nl fait du mariage, I'ohli",ation d(~ nourrit', entrctr.nir I't (~le\'er leurs pnfan ts, AilT, :U. - 1.':5 cnf¡trlts doivent ,lcs aliments il Icurs phI: et Ill",re d autres ¡¡s<:enLlants qui sont dans le besoin il moins <lue ceux-ci airnt rnanqu,', manil'estement et valontail'l'meut aux ol,]if!alious prescrites pal' l'article 20. ]'l" leul' eût':, les pl're el 1O,"re ou autres as'~elJdants doin;Lt,les uliments h leurs enfants majeurs ou (~rnancipés 'lui SOllt dans le h,'soin, sauf en r:us ,l'indignit(, (lcs l'urants . •\BT. :!2. I.I:S aliments ue sont accord(~s qur dans lu proportion t!('s besoins de ,:l'!ui 'lui I¡,s l'l'clame et de 1<1 for[UlH: tI<' c('lni 'lui ks dllil. \1iT. :z:¡ l.orsllue celui 'lui fc)ur¡lit /lll c,dui 'lui I'el~oil ,lt:s alim.cnts est replacé dans un ,"lat tel 'IUll l'un ne puisse l'lus en donner ou que J'aUlt'l, !l'en ait plus ¡.esoin, e!l tout 0\\ partie, la décIHlrg(~ ou rÚduclion I'cut en ¡'ll'l' demandée, ABl'. 2L - ~i la personne qdi ,Ioít fournir des aliments Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia .~OI1 LE MARIAGE ET LE J)\\,OnCE ilE IlE)1 AI~ jllslitit· 'lll\\!lll ne pcut pa~'l\, la lwnsLoll ,diuw\ltairp, I" tribunal pourra, en f'Onn,iÍssance de canse, nr,lonne¡' <¡U't'!Jfl recelTa dans sa ù(,¡neul't', lJ.u"~Il,~nourrit'a d enll'l~tí(,ll,lra celui an!ju('l ell,' dCHa 1J¡~Saliments. A[IT. 2:;, - Le tl'ihunal prunnnc"l'il ('g:tl\~ml'nt si le p"re oula mi'rc qui offrira de ¡'('cevoi¡', nonrdr et ,~nll'et"lIil' ,lans sa '¡l'men!'e, l'enfant ilqni il dlwl'a tl,·s ,llimcnts, dllHil ,lans ce cas {>tl'l~d¡spells'~ de payer la pellsioll alimentaire. CIIAPITIlE IV De la dissolution du mariage. Ar\T. 21;, L,' mariage sc dissout époux ou pal' lE' di\'orce. par la lllort ùe l'un ,les >- Cil AI'ITRE V Du second mariage, AIlT, 2";, - Ll's ,\poux nE' p{'uvent ('onl racler llll nOUVe,Ul m,triage qu'a!,r'·s dix mois rh'olus, dl'pui;; la dissolutio\l du mariaf!t; }ll'éCI',dent, saut' s'il y a accorrl entre eux. CIlAPITHE VI Du régime matrimonial. AllT. '2~, - Le r,',gime ¡,"gai obligatoire lu mariage esL la séparation tle hiens. Anl', '2\1 - Chacnn tles '~I'OHX contrihue aux chargl's (lu mal'inue, suivant ll's convt~ntion,; contl~nues en leu¡' contrat, et s'il ~I'Y il pas de c'.lntraL ou si, dans le conteat, il n'y il pas .le convention SUl' ce point, la femme conll'Ï bue il ces chilrgesjus'lu'à f'onC\11'rt)f)ce tic la moili,'· .le ses ¡'{'venus ou de ses gains, ART. :lO, - I.a f'emmp m:ll'i.Se il le plein l~x"rdce de sa c.apaeit,'· cirile, AllT, :!I. -- !.t)l'StjllC I'Hn d0S t'poux il laissé la jouissance <10 SI'S hi!'l!.'; Ù 1',IUll"', ef'llli-ci lI'l,st tenll. soit SHI' la delllanrll' '1He son conjoint pOHlTilít lui fair", soil ;\ la dissolu- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 1'1I0,IET DE LOI Dl' CO~IIT1: ti"n ,lu l'lari;,,,,,', '11l';'t\;¡ rel'r"'~l'lllali"1l ll,,~ fl'lli(~ rxi~la\\I~, d il Il'esl poi'll lOlllptabll' dt) l'eux 'lui aUl'ollt l'l"· I'I'(}~Olllll11'·~ ,iu;''1lt'alol'~ . .\Hl', :l~, -- L,,~ ,lEux ('lInjninls HIlt.' ~()l'il',t,', ci\'ilt' olt I'c\tv"nL CUl'llle\' f'nlil' ('UX ('II¡llllll>I'¡':alr. AllI'. :l.l, -- lIal).o;II~t'as "il ;¡u<'llll,',I"'Ill,'nl u,' Ill'l'I)Il'ltl';¡ la I¡,¡\\i'\atilln '\IS bi\'lls ~l1i"lIll. 1';,rlil'I" ~s 1'\ oÍ! il I\'Y al1ra P;I' ('11.\,' ,lillltla!;lIl\ "'!I\II';I;''I', I'dll' li'lui.lali')1l s" 1'1'1';\ l'al' le pada"" "'",al 1'111,.·I"s "'1"'1\'\ .Ie,; ¡""II,"lices 1',',;t1is,'·s111'11da 1\ 1 le 11/;/ ri,/¡':"'. CIIAI'ITHE \"11 Des causes de divorce, ,\1<" :li, -- Ix" ;ll'li"I," Il,¡' ;', :\I~ ,111 1:,,,1,· "~il I ",nl abl"':';I". 'lIIl1,',,,;t1"III"'ll al'I"'~,',s l,"; al'lirlrs :\:\1',;\ :U~Iel. :\~ i du LIl.l,' 1""l1al. ,\I\r. :¡:" l.,' '\i,'(,r,"';1 11'1\ILlr l,· "on"<:nll'1TI('nllllut\t,,1 des I',I'"U x, .\1\1'. :\,;. 1.'1111drs "'l'"UX 1"'l\l fai"t) prllllol'C!'1' le di.l'"r"I', P,'1l1'in"lIlllJ,alil,ilil," d'lll1ll\"ur 0'\ d,' ";¡I'adi'rr, Sl1r t11H~ tl,"t.'lar;tlittll 1'I',il,',],!"t' dl,' •... îx. lllllj..; l'Il ~ix 11Ini:-:. )I1.~lldilllt drux an". ,\1\1, :1~, - L"" "au"I'S 'lU', 1'1'1\\','nl in\,0'lu('r I"s "'poux d,.'I\\anll"urs d'lui, )'l'I'lIl1llUI'S fOlld,"I',", I'('n.\"nl '" Ili','n'''' II}.I i!.!;llr ,i!",· ;'(1)1 t : l" 1.';\'\,1111'("'; :!" 1.;\ ,"'n.\alllnalilln ;\ ¡¡,]" ""illl' afllidi,',· Pl infam<'\nte; :1" La" '1I.t:llllll;ili"lI ;\ 11111' ]<,'in,' 1"'J'J'l'ditlllllellc f)(,ur f'SCl'11l111t· -¡'>' abll~ dp ¡'/Il1li;¡IlI'('; ,í0 L';¡I';lIl'~,')1I "''¡''IILôli''1 ¡[I) ,l"mieil,' (·l)Jl,illgall'l'n.lant ,.,1, ¡J"UX ;111:-- ; !iu L',t!i,"llali"Jl IlIeJl!;t!" ",'l'ulI .t",,, 1~i'''llX, a~'anl cnlraint', Still inlo-l'l1"III"IIL l'\ '''II Inl"I',li\'lilJlI : Ii" I.ï\ïn~lll'l'je ill\·I·'t(·r(.'.Il~:-; lllaladi{l~ \,f"n,'~l'il'll11f'S gl':t\'0S. 1:11.\ I'ITHE l'Ill De la procédure de divorce par consentement ,\K'I'. :!K, -- L,; ,lil'r,rcl: p,:tll,~trc mutuel. ~l<lll1ispal' con~,·ntp.ll1l'nl Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 40S LE MARIAGE ET LE mVORf:E DE DEMAl~ mutuel dr.s '~ponx IOr~t!llC le mari a \'ingt-cinq ans an llloillS et la femnw au moins vingt-et-un ans. AlIT. 39. - Le consentement mutuel ne sera admis qu']près deux ans de mariage. AI\T. ,íO. - Lr.s époux qui voudront divorcer par cónselltement mutuel, devront, au préalable. faire inventaire ..~t estimation de Ir.urs biens, meubles et imllleublr.s, et régl(,(' leurs droits respectifs sur lesquels ils seront libres de transiger. An1'. 4L - Ils denont constate l' pat' écrit, en mên>~ temps: 1 A qui les enfants de leur union seront conli,~s, soit pr.ndant le temps d"~preuve, soit apl'(.s le divorce prononc(;; 2° Qur.llr. somme le mari dr.vra payer il s:). fr.mllle pendard le mt~mr. temps, si "Ile n'a pas de revenus suffisants pou suhvenir à ses, hesoins. AnI'. 42. - Les ,~poux dl~ci,¡'-'s ¡'¡ divorcer par consente, ment rnutur.1 se prl~sr.nteront ensemble et r.n pel'sonn,· devant le Président du trihunal de leur arrondissement ('. lui feront la d'~claration de Icnr volonté. AlIT, -'.:1.- Le jnge I.~nr donnera lecture du titre du Cod,. qui I'i~f!le les" Effets du divorce" et leur d(~ve!oPl'el'a toute;; les consl"(lur.nces l('gales de leurs d,·~marchr.s, AnI'. 4\.. - Si les t~pC'ux persistr.nt dnn;; lem résolution. illeul' sera donné acte, par le juge, de ce qu'ils demandent le divol'cr. et ':i consentent mutuedlement. Ils sernntlenus ;( cet instant dr. produire la convention préVlH' pal' I'arti"¡e -'.t et le jUfw en ordonnera le dt~pôt au gl'effe ain~i que ùe leul acte de mariage, et des actes dr. nais~ance et <J" d(~cès <Ir, "nfant;; n(~s cie leul' union. ART.t;;. - Le juge fel'a irnrn¡',diatr.ment <Jl'esscr pal' SOli greflier lin procè~-verbal délaill!; de Lout ce qui aura l',t,~dit et fait. Ce proci~s·verhal et Ii's (Iit·ees ci -dl'SSUS indi(IU,~e" serontllt"pllS(~SaugrefTe du Trihunal. ART. 46. - Cette déclaration sera renlluvl'lée trois foidans I'annl~e, de trois en trois mois, nans la prerni¡,rc qUillzaine, des quatrième, sepW'll1e et dixj¡~me mois, Chacune d,· oes drrlarations sera constat~r. par le .illgr. clans un (Iro(,èsverbal M,posé au greffe. ART. l.í. - - Jlans la quin7.airw th jour ai! SlOl'arévohll\ !'annre à comptcr de la prcmiÙrc d("claratiolJ, lo,s í'PllUX so, 0 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia PRO.lET DE LOI D1~ roMIT\~: Im'~l:lIlel'onl ensf·mble ù,,,'unl le président du Tribunal. I.t~ jll¡';l\ "t· r"l'a I'pllleltre pal' Il' !"J'clli.~r les prOCt's'VC¡'\!:IUX '~l les pii·ces annexl'es. Lt.~s¡,poux re'luércroIll alol's ,lu magistrat, chacun s{'pnrémellt, \'¡llhnission ,lu di\,OI'('(', .\1\1', -t~, -- 1I1f'llr sem. J."lln{· acte de ¡,'\\r ["l"quhitinn par \1' juge, I.c ¡..(rellil'l' .lu tribunal dl'csseJ'l. U1\ dernicr proci'sverbal qui ~(>rasign{' pal' "'s parties, par le .iu~e ptll' grellier. Anl'. VI. - Le juge m!'tt¡'u d.c suite, au bas d,~ ('C [lr()cèsverllDl, un(~ 'lrdonnance portant qn!', Jans les trùis jours, il sem l'al' Ini réf,"I'I" du tnut au Trihunal en J:l. Chambre ,lu Conseil, SUI' h~~ conr.]usinns pal' l"crit ,lu pro\.:urt'\1\, de la B,"puhliquc, auquel ks pii'!:!'s seront, il cct cl1'e\., communiqu{~,'s par le greffier, ART líO, .. - SI l(~ procurcur lIe ln. B"~publiqu,' trOl\\t: .IaIlS lps pi¡~('es 1<1l'rpu\'c que les deux ('poux .-.taient :'¡gt'-s, le mari dp ,'ingt-rinq an", la f"IIlIIIP ,Il' vinp;t-et-\III tlnS; qu'ils ont fait ]elll' I'rcmip-re t!('"laralion: IP¡':'1 c('tlp ,"p0'lnl' ils .~t:l.ient m,ui¡'-,s depuis d.,ux ans: 'lue le \.:llllspntCl11ent mullir.[ il ,~té l'xprim.' quatre fois dans le cOllrs de 1'<lull,',p ,lans les conditions pl'p.;critps par lit lni, il dOllllera ses conclllsi.-,ns cn c'~s termes: La loi permc\.; dans lc cas "¡¡ntmire, SI'S condllsions s(,l'oul en ces termes: La loi empe'dlc, ARL :; 1. -Le Tribullnl. SUI' le rd¡'-'r!', nI' pourra fair" ,l'aulres \('rilkati"ns que rdl,'s indiqu¡'''~s par l'urtide prt'~cédent. Si lc;; parties ont s:\(isfait aux conrlilions il1lpos(~es l'ur la loi, le Tribunal a.dmettra le divorce el Pli ordonnera la transcripli,m suries registr!'s de 11~tat-cÍ\'il, en lIHl.rg'~de \',\t'te de Iflariag:e, et œ dans le d(~lai <!'tm Illois :'1la ,ldigence du grcm!'r du Trihunal. !lans le cas I'tlntrail'(" le Tribunal d.'c\arel'a qu'il n'ya p:\S lieu ,l'admettre le divorce d donnera Ir. 1Ii1,tif d(~ Si\ décision, ART, :;2. -!.'appel ,1\1 jugl'Ill!'lll qui aUl'ait 11('clalt' IW pas y a-:c'¡r licu il atlmpttl'c lc di\'Orce ne S"l'a r,·rc,·abl" qu'autant qu'il sera. interjeté pal' les deux parties, el néanmoins pal' actes st"parl's, dans les dix jours au plus t,it, pt au plus tal'tl dans les vingt-trois j(lur5 d(~ la dat., du jugeIllent dl' première instance, AH'r, :;:\. _. Les adcs d'appel seront r,"ciprllqucmcnt si!,nit¡'~s tant il l'autrc "'poux 4\1'au ProclIl'l!ur de la. Bt'publique, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ·HO LE MARIAGE l':T U: DIV()I\CE IJE DE~fAI:'l .\HL ,,4, Ilans Irs dix jlJurs, à compter .ùe la signilit-ation qui lui aura (tt"~faite du s\~cond acte d'ap!lPl, le 1'1'0curcur de la I\t\Pllulíque fera passer ail Procureur t;{'!, irai l'exl,,"dition du jugement <'l des pièces SUI' le:;quelles í. est in(enrnu, Le Procurcnr (;énéral donnera ses conclusÍ'lns pal' (~crit t!;lUS les ,\il'. jonrs qui ~uivrollt la rt~ception d(~s l'í('~ces et dans I('s t,;rmes indiqu'·s pal' I'al,tide 50. Le Président ou un des conseillers compnsalltla Charr.ll'c du Conseil (le la Collr d'appel rct'a un rapport ¡'¡ la CoU! cn Chambre (ln Conseil, et il sera statué dans les dix joUl's qui suivront la remise ùes conclusions du pl'(¡curC'U1', ClIAI'ITIlE IX De la procédure de divorce pour incompatibilité d'humoil' ou de caractère, Alrr, ;¡û, - Le divorce pour incompatibilité d'humeur .:u d(~ eararti're Il(! sera admis qu'apr,\s deux ans de maríag(·. A1l'r. 'ii. -- l:rpollx qui veut formel' une demande ,.Ie divorce pOUl' incompatibilité d'humeur ou de caraclr'~r(' 1\\";' scnte, en personlP', sa rcguí\te au Pr,'sirlent dn Tribunal (, \ au jugP. qui en fait l'onction, En cas d'emp.;chemcnt dÙnwnt conslatt" le magistrat 1·' transporte assisté de son greff1er au domicil~ ,le J'époux Sl . sa ({emande. AI\'I', ;í!:!. - Le juge, apl'(\8 avoir clltrndu le demandeur (', lui avoir fait les ohservations qu'il croit convenab¡m, Ot',lonne au has de la !'('quèl" qne le; I'al'ti,~s comparaîtront devant ¡ni iln jouI' et ¿ll'heur,' 'Iuïl indi'Jllr et commet un hnissier pOUl' notí!lel' Ira citations, AnT. ,il). - Le juge ,Ioit l'al' ot'donnancr permettant dl, citer, antOl'iScl'I'0poux delll;lnùeut' ;\ l'l~síùel' s{;pal'l'~llwnt, s la demande Ini Cil est rai te .. ART. GO. - La relju{'le et I'orùonnance sont signi(\(:es en tNe de la citation donnée Ù I'I~pOUXdMcndcllt' tl'ois jours au moins avant le JoU[' fixé ponr la comparution outre les délais de distance, le tout Ù peine de nullit(~. Cette ritation C:it délivrée par huissier eommis el sous pli ferm(~. AllI'. û1. -- Au jour indiqUt~ le juge entend les parties en Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I'HI)JET nE LO! Ill.' CO~llTJ.: \Il pl.l'~l)Ule; si J'un,; ,rl'll,'s s" Ir'HI ,'e dan,; \'IIIIi",s ..•¡lo¡¡il(' d •• se r'.'lldl'" au!)!'"..;duju;.;<o,,'" 1l1il"i..• lr;¡[ ,I"t"I'IlIiIl" le li,'1l1l1\ "er;\ I."ut."c h cuu,ilialilln ou '¡II111l1'""Ill\lli,;sillu 1"1111' l'lll<'Il.lre'I" d"l\.n'¡eul', 1'\Ii,; leiug'" ,IIIIIII,'\'a 1,'dlU'" du lilre du I""¡'~ 'lui r'·!.. d., les l< 1'\1',,[,.; du ,li\'"r"I' " d '¡I~\"'\"'Pjl"I\\ toUtl''; ks I'('\)S,"'II\"\\<"''' ¡'·:.;:aks'llli l'II r"..;ul\"1I1. Eu "ao.;'\I~ nll1\-I'II11,.iJialillll lIU ,k ,1,:1',11\1, il r.'I1,1 IlIU' lIr(!o:lJIU;IlI,'e 'lui "IIII"lal •• h 1lIlll"'IInl'íii;lli"ll IIU l,· ,k'fillll ('[ <¡ri in\il', 1"..•I',PIIIIX;', SI~I'I'pr"s"I\I('1' '¡,','alll IlIi six IIlllis ¿[1'1"i's, ;\':el: CUlllllli",jlln II'Ull huis"il'1" pUll/' l,'''' il,'\, ,'¡ "t'tI,· \)llu\,.lk dal" . .\11, Ii:!, 1.11 .iu;:c slatue pal' cell,) 1I1"]IlIlII:lIIC,'SUI' la ~i11"(k l'l'uvislJir'l ..J,·sellfa1\(';, "Ill' Iii l'elllise ,I,'s (oIfd" pel'S(/lllll-!...•('[ s'il \' :1 lil'U sur li\ d"lllallde I['atilllellls, Cdl,' 1I\',lllntlall"" Cs( ,'Xl','utllire l'al' 1"'<lI'i,sinll : cIl" "st SII,e""ptiblc "apill'l d0.\lSl,'s d'"'I:lÏ, th,',s par I'arlid" ~\J\I du CIl,l., ,1" I'r,,,,,.·,IIII"I'. ;\\\1". li:l. - ,\11¡'IIU( .1" six mIlis (([ Slll' ,.j\;lli"ll par "huissj,'r cOlTlmis, I,'s )1i11'li,'sSI' I'rl"sl'1lI1'r"'ll d"\OllIll" .ill~e. :-,i Il' ,¡,'kn,ll'lll' 11" ,.ulllllilraíl l'as, d,"CIIII S<'l\¡ dUlIlI'" (II\1lre l,Ii. [lllis It, .ill~'· lix,'r;1 UI\l' II"U"..!!" "IIIl!p;¡rll\í"lI ;'¡ ,i\ lII<1is SUI'UI'I' 1I1lult,lk cit;¡ti"\I \1"1'1111 lillÍ"i"r I',IIIIIIUi" ,\\\1. (jí,. -- Ll 1Ii1'Illl' P\',,,"'dlll''' SI'J';(SliÏII<I d,' six 1\\ois ('II si~ lllilis I,,-,ur les ilull'/''' I"I'I"')""S, Chanu!" ,l/'s 'l'Fllre I,'il~ltil'll~l,l Clllll{l;tl'lltill});:; '::;I'lïl {'Otlsti\t !1,ïl'lL· .ill~l~ ¡\ans un l'I,'),:i""'¡'l'I,al .\,',!",,,,, ;1\1;1n'¡1'/,. ,\1<1,Ii,., ,\I,r"s h ,1"l'lli,"rc "1J1l1l':lrulioll, lt~ ,iu:':I~rellV"\T;1 I"s \I;.lI'li,'", ,j,,"';lIll ¡,~ (rihun,L! 'lui .11'\"1',\prl\\lIJ\I'· •..• 1' le d,l'oree ¡,[n"dl'ra la 'Iuesli<lll dl'S ••l¡\";l\lls 1,1'¡"s ;¡\illlPnh s'il y ;1 li,'u. ,\IlI, 'dj . ..:... L,' ll'illlmaI I'cll,lr;¡ 1111 .iu,C!;"lIl,'ntnOIl 1T1Olir¡" "¡¡ilS la qUillï,;lilll, dl( 1'I'I}\'"i P,II' [" ,i1l;':1';e" .iu:.!elll('lll n., l'''l'a pas sust'I'J'lilde ,\'apll<'¡, S;\<l1'"III' Lt q!ll"lilJlI ,l,'s '~\I1'111[,; I'l tl••s ¡tlillll'llh, cll';¡!>!'..! n" S"l'a pas ~11SIH:lIsil';111 l'0i1\( ,l,' vu" d•. lit lralls':l'il'ti"1\ ,Iu di"Jt·':/·. AI\J'. (,7. 1,';II'Pl'l ,lu jugt~IIlP1\l('1\ ,." qui COnC,'I'IH~ la 'l1ll.'S(illll Iles /'lll"allls I'l (¡.,,~;tlilll<.lllh "<.Il'il,;1I;.!'~(',¡lIlllle l,'" appel;; ol'dinnil"l'S. ,\HT. 1;:-\,·· ~i [ï'[lIlUX ,-,,)llll'" k'IU,'1 ¡" Ili\,.I\'I:n ('sl (l,'n¡;lll,l\~ y a"'lui"Sl:': ail 1',>!I)"S Iles fIJI'IIl,dit,',s ,·i·d"''''SII~, III dl'lll;l11de renlrcra (!ans k C;IS illsl;lnce,~ par I'ons"I\(',,'IIII'lIt IIlulnd l:{' J"" Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia '112 u: MAIlIAGf. ET 1.E ))IVOnC¡;; liE OF:MAT:'; et les M'};lÏs "'coulés dUI'¡tnt la prellli;~!'e instance seront I',"put,:s \.llables. Néanmoins les questions relatives aux: enfants et aux I,iens qui n 'auront pas été r.:gh1es comme en matière de (livol'ce par consentement mutuel, resteront soumises ilia juridiction des tribunaux civils eomme il il été dit ci-de8slls. CIJAPITRE De la procédure X de divorce pour causes déterminées. AUT. 69. La proc.~dure de divorce pr."vue l'al' Irs art. !jí 1160 indusivcment est applicable au divorce pour caUses détermin{·ps. Ar\T. íO, - Au joUI' indiqué, le juge entend Jes pal'lics l'Il pl'rsonne; si l'une (l'elles se trouve dans l'im possibilitÚ de sc rendre aup!'.'." du juge, ce magistrat détermine le licu où sem tentée la conciliation; ou donne (~ommission rogatoire pour entendre le dMendeur. F.n cas df) non-conciliation, le juge demande aux parties assistées de leurs conseils, avocats 011 ayoués, si elles le désirent, lem's explications, leurs raisons'de demander 1(, divorce. Le ¡<reffier dresse J,. leurs dpclm'ations et de leurs ayeux un proci~s-verhal qui scra joint à l'ordonnance qui constate la non-conciliation; le jug(' autorise ensuite le demandeur il as,;ignrr devant Je tribun,tJ; si le Mfendeur fait défaut, la proct'dure sera 111 m~me. Le juge statue par son ordonnance SUI' la garde provisoire des enfants, sur 111 remise des effets personnels en cas de cuntestation et sur la demande d'aliments. Cette ordonnance est exécutoire par provision et n'cst pas susceptible d'appel; mais dès que le tl'Îbunal est saisi, les m.~sul'CS provisoires ordonntjes par le juge peuvent .~tre modifires ou complétées pal' jugement du trihunal si la demande lui en est f¡¡ite. L'.~poux demandeur en di\'orce dt>Ha user d., la permission de cite.¡' qui lui a ét,~ accord,\e par l'ordonn¡¡nce du prpsidl~nt dans un délai de vingt jours 11 partir de cette 'or(!onnunce. Faut" par r.~poux demandeur d'avoir us" de celte permission dans leùit d{~lai, Jes mesures provisoires ordonn';es à son pr,)fit cesseront de plein droit. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia "IIOJE1' !JB Lot ilL: co~llTl:: 413 AllI'. .1. -- La cau~e e~t instruite et jugt~e dans la forme <>rùinaire, le minislère public entendll. Les demandes reconventionnelles en diyurce peuvent I:tre intruduites en tout état ùe cause situf devant la Cnur ,le cassation par un silllple ,lcte tic cllnelusions, Les trihunaux peuvent comme en tout,~ matièrc ordunner lc huis clos. La rel'rodudion des Mbab par la loie ùe la lwesse est iute\'(litl~ SllUS Il"ine de ramende de !DO il 2.000 francs, t',dictl'c par l'article :J!) Je la loi Lill :JO juillet !i'lRl. ,:2, -- Tuns les 1!lIHles de preures sont ullmis en malièl'tl de dil'lt)'ce; lurs,!u'il y a liell il CTIl\u¡,te, elle c-t faite confol'lnl'menl. aux dbposilious ùes articles 252 el sui\llllts du Co,l" de l'ruc"tlure cil'ile, Les parents, il ¡'excepliun des descendants naturels ou 11'gilillles, el les d')lIl'~Slilllles des é¡JOux pCllvt,nl ¡'tre enlenùus CO!lIIl1t' t,;nldns Àllr. ,3, ,- L'al'lion eu divorce s'étei!lt pal' la reprÏbe de la vit, cOllllltUn,', mais elle lwul loujours être r"ouI'erlc pOUl' les eallse, anciennes, L'üction en divorce s'éleint également l'al' lt' ,1,',c['s de l'un des "poux SUI'\'enu al'ilnt 'lue le ju¡;elllent soit devenu d"linitif l'al' la trauscriptiun . .\H'I, .4. I.e jugement ou l'arrêt qui prononce k ùi\'oree par ddaut esl "ignifi,', l'al' huissiel' commis, L'dpposilion esl rece\'able dans le Illois (le la signification, si ellt' ¡¡ éll' l'aile il personne, el, Jans Ic cas conllaire, dans les heit mois 'lui suill'olllla signílic:.tlitlll faite il donlicill~ uu a'.I l'artluet. AllI'. ¡5, - L'appel est ¡'cCemldc ]Jour les jugements Colltradictoires dans les d,"lais fix,',s l'al' JI'S artidt,,, 1>:1 et s[¡¡rallts du Code de pro':t;durc civile, ~'jl s'agit ,\'un jugemenl pal' ùéfaut, lc ùélai ne commencera à courir tlU'à partir du jour où l'opposition n'est plus re<:e\'ablr. Eu cas ù'a¡JpeI, la cause s'instruit il l'audience ordinaire el comme atraire urgente, Le délai [Juur se pouno;r cn cassalion courl du jour de la siguificaLion il p;u'ti.·, l'our les aITl'ts ctJnln\tlidoires, et pour les ant'ts l'al' ddaul du jour oÙ l'oPl'osiliun n'est plus l'ecc\'abll', Le pO\ll'\'tli est suspensif, .\Ul', 'jl" -, Extrait du jll"'~lllcnt ou de l'and 'lui pl'O..\1\1". Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 414 LE MARlAliE ET LE DIvonCE nE llEMAt:,; nonce le divol'ce est ¡nsér,; dans l'un ùes jOlll'llilUX qlli sc l'ubli\'nt dans le lieu oÎl si,':ge le t('iuunal, ou, s'il n'y 'n a pas, dans l'un de ceux qui purabsent dans le dépal'lN ,ent. AIr!'. Ti, - La lranscription est faile à la ùiligenct, de l'une ou de l'autre partie. - ,\ cet ell'et, l'nne ou l'autre partie po('tel'il il la connaissance de l'ofliciPl' de l'état" ~i\'il compétenlle ,jugement ou arrêt¡JI'onon,:ant le <lilorce. CeUe transcriptiun est l'aile sans frais par les soir.; de l'ofliciel' Ile l'dat-civil, le cin(jllÎ'''nw juur alm"s qu'il il cu connaissance du jugement OU ,le I'arn"l, noll COlllpri- les jouI's féri{,s, sous les peine,; éùich~es pal' rarliel\' :;0 du (ode civil. Ll~ jugemcnt, dÚllIent transe,'it, remontt', quant il ses effets entre les épùux, au ,jOUl' lk la .telllanll\', CllAl'lTRE Xl Des effets du divorce. ,'AI\1'.¡Il, - Après le ùiv"rce ]1'11'cons'>ntenlcnl nlllltwl, !:JUlll'incullllHl.liLilité ù'humeur ( u de COll',lclo':r\',ou du diI'urcr. pour causes d,;tel'lnin(~es, les "'poux Il\' jJ"Ul'l' )nt contradel' un nnuv,'uu mal'Íiq,c 'lllc dix lll"is ap!''''s ¡,I lranseription dll di\'orce SUI' les registres .le r,"lat-civil, SéIU! s'il y il accor,1 "nLr(~ ellx. AlI'l', in. - I.es "POIlX ¡l"l'dront l,al' le dil',"'œ, s"us quelque forme qu'il ait él(; ,lcmanù", les avanla¡.:es (¡Il'ils s'daient consentis penùant le l1lal'i;¡g(~. AII1'. ~O, - Des dommages-inll,rèts s,'ront ;lCC<ll'lI(~·à eelui des ';poux qui (~ta¡'lira qu'uu Il\'\;.iudic(~ lllal,:'riel J\li a éU) cal1sé du fait de son divorce. Le chiffrr. de ces d()lllrnages.inl:~1't~ts ne pourra, en aUI ,m cas, excéder le quart de la fortuue de U[Joux qni y s' l'a condamné. L'époux contre ll'quel 1<: divorce aUJ';1 él,; l'rllnonc," 1'''111' C:\Uses d';¡erminècs n'aura j,lmais dloit ,'l (les dOIlllllagt sint')rèts, AnT, Hl. - Les cnl'ants sel'<lut coufi,"s ;\ la llI;'rc, il moil1s '¡ue le tribunal n 'ordoune PIlU!' leur plus ¡o;nulti avanta¡;'c 'Ille tllUS ou (IUel'llles-uns d'('lIt1'l~ t:ux seront cunti.,s L IX soins soit du p;,re, soitll'UIW ljer~e (l"I'S"lllle. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia COMITÉ .u:; 'lne ~oit la lwrsolllle à lU'Jl\elle le,; I'BOJET Aln. :,2. - (luclle !lE LOI !Je ".\lrant:-; ~(:rulll conlí,',s, les p,\l'f\ el 111,'.re rO\lH\I'\'erollt 1'\.',;[l(\div"'Il('IlL ¡.. droiL ,le sundlll\1' Il'ul' (\lItl'eLien et lC\ll' "',IUC;ltioll eL SCl'ollL tenus Ll'y c(ll1lril,uel' ¡\ Jll'lIl'l'l'lillll lie leul''; r"fuIV·". AUT. Xl. - - L,''; ilrlides liJ ;', ,~ el t:Jti, ;'( t:j:-;:! du CULle ,'ivil sent abr ..•::,',,;, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia v , Projet de loi de M, Séré de Rivières. ARTICLE I'HElI/EII. - Tous les enfants nés hOl'S mariage peuvent êtl'e reconnus, quand c'est IcUJ' intérêt, par leurs père et mère. Ils serou! pourvus, dans l'année de kur naissance, d'un tuteur spécial pal' le juge de paix du canton. Ce tuteur ponrra s'opposer à la reconnaissance ùans l'in· térêt de l'enfant. Le p¡~re ou la mi~re qui aura rcconnn le premier son enfant pourra également s'opposer il la reconnaissance de l'autre .• Lb tríblln,lllx seront juges de ces oppositions. Ces causes seront ù'èbattues en chambre du conseil avec le bénéfice de l'assistance judiciaire. AuT. 2. - I.a reconnaissance pourra êlre faite par acte sous scing-priv¡;, et résulter llotarnl11ent de l'aveu de pat"ruité contenu dans les IcUres ou autres papiersde famille. AIIT. a, I.es extraits des actes de naissance dé!ivr,;s aux tiers et aux auturités militaires 01\ civiles ne de~'fOllt contenir que ks nom et prénoms ùe J'enfant, la date et le lieu de sa naissance, sans aucune mentiun de Iilíalion légitime ou autre. AIlT. ~. - A d(,Caut ùe reconnaissance spontanée, la recherche de la ¡;atemité est permise à tous les enfants nés hors maria¡;e. Cette rcclter,'he pourra {~tre poursuivie l'al' la m¡~I'e ou, Ù son défaut, pal' le tuteur spt~cial. institué .m I'ill'tide premicr, ou l'al' l'enCant lili-même, quand il ;;em maj"ur. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I'IW,IET DE LOI DE ~l. SÉRÉ DE 417 RIVIÈRES Le:; tribunaux se llécideront pal' présomptions !i1'.î\"~S, précises et cl)n(;ordantcs, qui :;eront ,'nonc{~es daIls le jugement. et'S caus'~s seront d!'b¡Ütues en chambre du l'onseil a\"t~c le bt'n¡;tke de l'assistance judiciaire. Aul'. :i, -.- l'al' Il' fait d(~la rccoIlnaissance spl)nla!J(~e ou judiciairl', les enfants !JOIS mariage auront mêllle vocation que It's antres ;'¡ l'h{'r.~tlitt, de leurs auteurs et tic leurs frères ou S'l'urs légitimcs ou autl'(~S, En cas Ile reconnaissance jurliciairt', il seril pOllrnl l'al' le jugcluenl i. lil ¡..:al'Je aiusi 'Iu'aux frais d'entretien d d'f~ducation 'III" de\l"a I'ayel' le pi~l't~, s'il ne s'en:.!a;:e il rf~cevoir l'enfant ;\ 0011 domicile . .\IUIH', - Il est ('ontl'aire à la justi(;e et il la 10,:.!i'luC 'lue ce soit l'eurant nu la c(Jllectivitl~ qui supJlorlt'lIt la charge des naissancr:, irn"gulii:res, alors que Ct'lIX qlli s'cn l't'wlent coul'aldes IIl~SOlIt pas 1ll1'llle autorist'~s ¡'¡n~flürer leur falll(~ en la rCI'.U:1UilLs"ant. AUT. (;, Le maria¡;e est un contrat d'alllollr ct de lUUtuelk assi~;lal1l;I', Il est 1'1)1'I1l1~ l'al' tout acte d'où r<~sullent l'iJcntitt~ des (;011traclants d ¡,'ur intention ,le S'IlUil' pOIlI' la vie, Ces adl's peuvent ,~tl'l~passés SUI' [l;lpier libre et UOiYI'llt C'l.re 1'111"'gistn;" hratllitl~uII'Il1. Le Illal'iage est forInt" sans 1'1IIdic:¡t¡OIlS d S;IUS('onsenteI/H?lIl des [>al'cnt;;, 'il/cllld le" I'ulul''' sout ;Îgl"S ,.ln l'lus de viu¡..:l-el-un an-. AllT. -;, Le uJ;¡riag" se l'l'~sout pal' 1<, di\'llrc,~ qualltl cell" 1l1[llllre '~Sl.iUgl;l~ill,;\'italde pal' les tribul/aux ou quanJ elle ,~st <'''!lyelHW ellll'" 1,,5 parties. Le di\'olO:0 "5t un COlllrat 'lui a pOlll' objet d,~ liquid!'r lu. sociétt\ "f)!ju¡.:ale (~n lais<ant subsister les obligations indissolubll's 'Pli l'n dt\l'el1dt'II1. Ces obli;.:alif)us ont l'OUI' cause LI garlle, l't',ducation et la nourritllrl' ,I"s enl'ants issus du mariage, Ces l'h¡u';.;"" .loiv!'ut (,Ire I'f"gl',es par lm IIClc ex,c':lItoire elI'I"'alaLI,:, ,'11,,,ilJt~Je nul¡ill~ du contrat d(~ di\'nrf~I', L"s ,'pe,u\ di\()l'e,',s qui se d"rolll~rolll allX :,¡¡isil:s pI'atj'IIlt',cs el, ex,~"ution dUtlit acte pOlllTOnt être i'olll'sni\is et l'rapp":s d,:s d'~clt'~;¡nces c¡villues énonCt:'es "n l'al'ti"¡" í:! du Code p"n;d. Lcs l'j>lllIX ill,ligents pourront s'alTrandlir de ees obliga- - .)~ { Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 418 LE ){ARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAl:'< tion" temporairement ou jusqu'¡'¡ la majorité de leurs 'nfants, (~Il se substituant au préalable "'oit nn parent, :nit une personne ou une institution charitahle, soi t enfin \'.!.ssistance publique, comme il estdit en la loi du f 9 avril tSH8. Toutefois ils renonceront ainsi à profiter du travail de leurs enfants pendant tont le temps que ces enfan ts re8tel'ont à la charge d'autl'ui. Le divorce résulte de plcin droit de la rupture de la cotabitation pendant trois ans. L'époux qui aura ainsi méconnu ll's de\'oll's du maria;e ne pourra contl'acter une nouvclle union qu'après av(.ir assur{! la subsistance de J'époux inju;;ternent d(qaiss(~, ~'íl est dans la gène, et, dans tous les cas, les aliments des (1fants issus du mariage rompu. Ccs pensions alimentaircs devronlllètre garanties par !~s mêmes moyens d'exécution et sous les mèmes sanctions que dans le cas du divorce pal' consentement mut uel. L'adultère n'est pas un délit, mai" seulement une can.'ie péremptoire de divorce qui peul èll'l~ dablie par toutes.:'ls présomptions et constatée pal' tOutES les voies civiles. Les articlr" 336, 337, 338, 339, 3\.0 du Code pt;nal sont abrog"s, Dans l'intt:rèt des enfants conçus hors rnal'iage pen dant l'instance de divorce, les effets du jugement ou de rand définitif remonteront au jour de j'orùonnance qu i a fait cesser la. cohabitation, Les enfants conçus depuis celte date peuvent (~tre léetimés par le mariage subséquent, autorisè depuis J'abr)gation de l'article 298 du Code civil. MOTIFSPOt.:RL'AlIROGATlO:'< lIU \lÚ,Il' o'"nULTh\E. Quoi .le plus injuste que les distinctions du Code pt~nal entre l'infidélité de la femme, qui est punissable en tout lieu, et nOl seulement d'une amende, m'lis encore d'un emprisonnement qui peut aller jusqu'à deux ans, et l'adultèl'e de J'homme, qui échappe à toute répression, il moins qu'il ne soit commis cyniquement au domicile conjugal, et qui, mème dans ce cas, u'est réprimé que pal' une amende 't Quoi de plus suranné que celle procédure qui confèr.~ au mari une sorte de magistratUl'e, en lui permettant C'l suspendre il son gré les poursuites contre la femme '? Quoi de plus scandaleux que ces audiences cOl'l'ectior- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia I'HO,IET DE Lor DE M. SÉRÉ DE RrvIl~REs 4tH ndJes jusqu'où la vengeance du mari peut traîner la femme - la 1O,\re - alors qu'il pourrait did'~I' I'tlI'donnance de non-lieu aussitôt après le constat d';¡dulti>re, 'lui suflit pour obtenir le divorce de plana'! AR'l'.8. - Les beaux-frères et bell,~s-sceurs, l'oncle et la niilce, la tante et le neveu pourront contrad'~l' mariage, sans autorisation préalable du pr('siúen t de la Hl·publique. AIIT. \1. - A défaut úe contrat, le réginw I'~gal llu mariage sera la séparation de Liens, telle 'Iu'elle est l'(;gl,··e par les articles 1¡i3li et suivants du Code civil. Les époux devront contribuer, chacun ùans la llll'"urc de ses rC'/CllUS, .le ses gains Ol! b,"nélices, <lUX charg"s communes du mariage, ART. lO, La rupture sans llIotifs valables d'ulw pl'O· messe de mariage entminera des dommages-iutérêts au prolit de la f'lmme, La promesse de mariage peut être établie par tous les moyens de preuve ou pal' simple présomption résultant d'une coh:tbitation prolongée. ART, 11. Les articles U31 et U33 du :Codc civil ne sont pas opposaLles aux obligations résultant de l'amour ou de la Hliation naturclle . .\111'. 12. - Les formes ancicnnes du mariage rcstent faeult¡Üi ves. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia Nouvelles lois officielles. a) 1.01 modifiant plusieurs di.'position; legales 1'elatives au ma¡'iage, AHTICLE /'RF.lIlF.R. L'article 63 JuCode civil est moditi{~ de la manii~re suivante: " Avant la célébration du mariage, l'officier de Htat civil fera une publication par voie d'afficlw appOst~e à la porte Je la maison commune. Cette publicati.)U énoncera les prén"ms, noms, professions, domicile, et résidence des futurs é!Jolux, leur qualité de majeur ou de mineur, et les prénoms, noms, professions et domicile de leurs phes et miTes. Elle énoncera, en outI'e, les jour, lieu et heure oÙ elle a (,té faite. Elle sera transcrite sur un seul regio;tre coU, et paraphé comme il est dit à l'article Iii du Codt~ civil et tlt~posP, à la fin de chaque année, au grelre du tribunal de l'arrondissement. )) , ART 2, -- L'article 64 du Code civil est modifi(· de la manit'ore suivante: " L'afticlw J>r(~vue en l'article précé.lent restera appos{·e à la porte Je la maison communalt~ pendant dix jours, lesquels devront comprendre deux (limanches. Le mariage ne pourra être cél('l)\'é avant le dixième jour depuis et: non COllll'ri" celui Je la ¡Juhlication. » ART. :l. L'article fi;; Ju Code civil est moùifié ùe la mÚni.~re suil'ante : Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ;>iOt:\'ELL¡';S LOIS OVnCIELL¡';S 42L ., ~i le mariage n'a pas ,:t,~ c,·'\,.',!.r,',dan~ l'ann,'"" Ù c'lInpt"I' dl' l'"xpiratioll llu d,',lai lie la I'ubli,;atiun. il ne puurr" plus l'tre c<':lébl'''' 'Iu'aprl;s une nOli\,'II,· puldi,;;,ti"lI t'aite llall~ la forme ci-ùe~slls, ART. 4" -- L'arlicle 7í- Ju Co,I,· civil esl renq.dac", l'ar l"~ sui\'ant : « Le mariage sera cél,~J.¡ré Jans la CUlIllllune uÙ l'un des Jeux ...·poux allra son dumicile ou sa r,'·si,l,·nc,. l:lahlie l'ar lin Illois au m"ins d'hahilation cunlinue ,'t la date ll,' la pnhlication j'I'l',vue l'al' J¡¡ lui, ,\HJ', :i, -- l:artld,' 71¡ du Cod •. r.Ï\'il e~l 1II0dili,', de la 111, ••.. uièrl) suiyantc ; " (Jn "noncera Jans raele de mariage: " 10 l.es prénoms, nOIllS, pI'llfessions, ;1:;es, li'"lIX lie !laissa nce el dumiciles des '~poux ; " 2° S'ils sunt Inajt'ul's uu Illineurs; " ,:0 LI's 1'l't"nUlns, noms, professiulls eL ,Iollliciles des l'l·res el mères; "l° L(, consentement des pi'res d mi,r,)s, aÙ:uls el aíeules. d c<:lui (lu conseil Je famill", Jans l,,~ "as "il ils ~"n t requis; ,,:ioLanolificalion pre5critepar l'article l:il, s'il en ad'" l'ail , " Ii" Les oppositions, s'il y en a eu; leul' mainlev('e, ou la m,:ntion qu'il n'y a point cu d'opposition; " ~o La déclaration Jes con lraclants de sc l'renllre pour ,"pOIlX, et l,~ pr()lI()nc'~ Je leur union par ¡'oftici':r public; " 8° l.es pl,,',nollls, 1101115,¡)g.:s, professiuns et d')!I1kiles ,les l{,moins et I"ul' l.!t',c!aralion s'ils sont I'arents ou alliés ,les parties, de '1uel c,H,; el il quel degré; « \Jo LI d{,claratiun faite sllr l'interpellation pre'seL'it" par l'artlcl,~ pr'~cédent, IIU'il a dé ou lju'il n'a l'as ,'·t,~ t'ait de ':,ùntl'Ht d., mariage, el, autanl 'lue possible, la dal •• du cuntrat, s'il existe, ainsi llue les nom c·1. lieu ,le r,"sid"lIce du notair •. 'lui l'aura rel;u; le tou t il J.!eillp.contre l'llffkier de I',~lat-civil de Lllnende Iix"·e par l'article :;u, " Dans le cas Oil lél d,~elaration aurélit l',l{, llmisp. nu ~"I'ilit erron"(~, la rectification de l'acte, en cc (¡ui tnuche l'ol1li~sion 0\1 r"ITeUI', puurra ètre demandt~e par Ie procureur tic la République, sans préjuJice du (Iroit ,les parties int{·ress'~es, conformément il l'article !J!J, )l 11 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 422 LE MARlAGr, ET LE DIYORCE DE DE~IATN « II sera fait mention de III célébration du mariage en marge de l'acte de naissance des époux. » AUT. Û. ¡:article H8 du Code civil est modifié de la manière suivante: « Le fils et la fille qui n'ont pas atteint l'fige de vingt-et-un ans accomplis ne peuvent contracter mariage sans le consentement de leurs père et mère; en cas de dissentiment, le C'onsentement du pbre suffit. )) ART. Î. '- l.'article 151 du Code civil est remplacé par le suivant: ({ Les enfanls ayant atteint l'fige de vingt-et-un ans révolus et jusqu';\ ¡';¡ge de trente ans révolus, sont tenus de justifier du consentement de leurs père et mhe. " A dMaut de ce consentement, l'intéressé fera notifier dans les formes prévues en l'article 154, J'union projetr:e à ses pÙre et mère 0\1 à celui des deux dont le consentement n'est pas obtenu. " Trente jours francs éCO\llés après ju"lification de cette modification, il sera passé ontre à la ct"léhration du mariage. » ART. R. L'article 152 du Code civil est modifié de la manière suivante: lo S'il y a dissentiment entre les parents divorcés ou séparés de corps, le consentement de celui des deux époux au profit duquel le divorce ou la st':parali('n aura été prononcé et qui a la garde de l'enfant suftira. « Faute de réunir ces d()lIx conditions, celui des père el mère qui consentira au mariage pourra citer l'autre devant le tribunal de premii:re instance siégeant en chambre du conseil: le tribunal compétent sera celui du domicile de la personne qui a la garde de l'cnfant; il stal.uera en audience ptlbliquc et en dernier ressort. )) ART. 9. L'artirle 1'iI. du Cod() civil esl. remplacé par le suivant: « La notitication prescrite par l'article 151 sera faite à la requête de l'inU;¡'essl' pal' un notaire instrumentant sans le concours d'ull deuxième nol<'l.ire ni de ((\moins. (( Cet acte, visé {JoU!'timbre et enregistré gratis, énoncera les prt"noms, noms, professions, domicdes el résidences des futurs époux, de l()urs pères el mères, ainsi que le lieu où sera ('(oIHlI't'~le maria!"e. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :'lOU'ELLES LOIS OFFICIELLES 423 " 11 l:ontieudril ¡¡u~~i' déclaration que celte notillcation leur est I'aite en \"lie d'ohtenir leul' consentenwnt et qU'il dMaut il sera pass," outre ;\ la c{'l{'bration du ma,riag" à l'expi"ation du d{'lai ,l,: trente jours fral1(',s. " AlIT, lO, - L'articl,' 1~i:jdu Code civil est ll10ùitlé d,) la mUllii'l'e suivante: « En CGSd'"bsen(',' des père et Jltt~re auxqueIs rú! dû Nre faite la notilícGtion pl'l'vue Ù ¡'article ¡:il, il sel'ill'as~'" I"utl'e il la c(,¡(lbration du mariage en l'el'n"scntGnt le jugement qui aUl1lit él(' rendu l'our déclarer ('absencl', 0\1, it Jdaut de ce jugement, celui 'lui aurait ordonn(\ l'enLJul:te, ou, s'il n'y il poillt ellL'ore e\1 tic jugement, un acte tle notllrit;tl~ tlélivré par ¡.. .luge dl' paix du lipu où les père elmère ont eu leur dernit'l' rlomicile COUIlU. Cet acte contientira la déclaration de (1Ilatl'l' té\lloin~ apl'e!{.s d'df1ce l'al' 1•. .Îugl) de paix. « Il n'est pas n,lcl'ssaire de pruduil'l' les ades .le '¡"ci:s des pères et mi'l'es de~ futurs rnaritl~ lorsqne J¡.~ aicuJs ou aïeult,s, pour la Lrallche il laquelle ils appartiellnent, attestent ce tI/'l'i's; d. dans ce cas, il doit dre fait mention de leur attestation SUl' l'acte cie:mariage, A clMaut tle celte attt'station, il sera I'rocéd{, ;\ la Ctl\rLratinll du lnariagc ,I,·s majeurs, SUI' le:lII's déclaration et serm"llt 'lue l,~ l¡l'u d1l déeès et celui d1l tIPrnicr domicile úe leurs ilocendanl- leur sont incunnus, " ,\11'1. 1 t. L'adj,:I.: 1:;(j du Code civil est 1l1,¡dilil" de la manière ~lli\allt'" : " Lb ofliL'i,"rs de l'dat-civil qui aurair'llt proc,',\lé à la céU,Lr;¡tioll dl's lII;lria;.:es contractíos l'al' des ¡ils 1)11 filles n'a,yant pas atteint!';);;" dIO\'l1lgt-et-un ans urcomplis sans que le consentement des pères et 1lI,~res, celui d,~s aiellIs ,~t aïeules l't cdui du ('()lIsl'il de famille, dalls le l'US oÙ il pst rerluts, soit "'lIonl:t', dans l'acte ùu mariü¡;c, seront, i\ la tliligelll", des parties illt';I'e:~s¡;es ou du procureur de la Bt'puLliqt:e l'l'ès le Iriltul/il1 civil de première installce Je l'al'rondisscl/Icllt oÙ J" llJaI'ía;," aura (Ité crJ{'bré, condamnés à ranwnd" p"rtl'e en l'artide 1()~ dn Code civil, AH\" 1:2. - L'article 1:ï; du Code civil cst 1I1uJili,', de la lnani"'I't' sui\'ante : « L'offit:i,'r tie l'('tat-civil qui n'aura l'as exig(' la j1ls1i1ication tle la lIotilication prescrite l'al' ¡'al'ticl!' I:il sera condaIllní' :1 Lllll/:ndl' pl'évue en l'article précédent.. " f( Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 424 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAI:X AuTo l:l. - L'article 158 ùu Code civil est modifié de la manière sui vanle : « Les dispositions contenues aux articles P S et ,¡,t0 et les dispositions des ar'ticles 151, Hí2, 153.1:>4 et 155 sont applicables aux enfants naturels légalement reconnus. ), AuT. H. -- L'article 15~) du Code civil est modifié de la manière suivante: . « L'enfant naturel qui n'a point étt~ ¡'cconnu et celuiqui, aprl~s ravoir été, a per(lu ses père et mèrf ou dont lef: père et mère ne peuvent manifester leur volontt~, ne pourra, avant l'ilge de vingt-et-un ans rél'olus, ,;e marier qu'après avoir obtenu le consentement du conseil de famille. » AuT. IJ. - L'article 165 du Code civil ,~st I"'ml'¡acl~ par le suivant: « Le mal'Ïage sera célébré publiquement devant I'oflicier de J'(~tat-civil de la commune où l'un des époux· aura son domicile ou sa résidence à la date de la publication prévue par l'article ü3, et, en cas ùe dispense de publication, à la date de la dispense prévue à l'article lü\' ci-apri's. AUT. 1ü, L'article lü6 du Code cil'iI:~sl remplacé par le suivant: " La publication ordonnée par l'article 63 sera faite à la municipalité du lieu uÙ chacune des parties contractantes aura son domicile ou sa résidence. " AHI', Ji. ~ L'article 167 du Code civil "st n'mplacé pal' le suivant: " Si le domicile actuel ou la résidence actnelle n'ont pas été d'ulle durée continuc dc six mois, la puhlication sera faite en outre au lieu du dernier domicile, et, ;\ défaut du domicile, au lieu de la del'lliere résidence; si cette résidence n'a pas une durée continue de six mois, la publication sera faite également au lieu de la naissance. ART. 18. - L'article 168 du Code civil est modifié ainsi qu'il suit: « Si les parties contractantes, ou l'une d'elles, sont, relativement au mariage, sous la puissance d'autrui, la publication sera eneore faite à la municipalité du domicile de ceux sous la puissance desquels elles se trouvent. ART. 1~l. - Le paragraphe terde l'articll~ liO du Code civil est lllodilié ainsi qu'il suit: « Le mariage contracté en pa~'s (~tranger entre Fmnçais l> )l )l Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia :;O\j\'ELLES LOIS OFFICIELLES et entl'c Fran,:ais et Hrangrr sera valable, s'il a (,lt~ cél/~bré Jans les formes usitées Jans le pays, pounu qu'il ait ét~ ;ll'l~c(~Jé Ju la puhlication prescrite pill' l'article (tI, au titre des" Actes de l't'·tat civil ", et 'lue le Français n 'ait l'oint ,~onlrevenu aux tlispositiuns contenues al! chapitre pr{>- céden t. " ART. 21). -- L';lrtide I ï:J du Code ci \'il (,st mr,Jilié de la manière sui\,tnte : « Le p,\re, f't, ;\ d,'faut du l't,l'l', la m;'l'e, les aïeuls et aieules, peuvellt formel' opposition au mariage dl, leu)'s enfants et d(,scenJants, encore qU(, ceux-ci aïellt vill¡;t-et-un ans accomplis, » AH,\" 21. -- L'article 1\12 du Codr) civil est modifi,', ùe la manibre su.ivante : " Si le mariage n'a poillt (>tÚprécédé ùe la puhlication rcquise ou s'il n'a pa,,; ét(~ obtenu ùe,,; dispenses ¡H~l'misl's par la loi ou si les intf,)'valles prescrits entre les publications et céldmÜions n'ont point éL,' observés, le procureu!' tle la République 1"'1'<, pJ'ononce!' contre l'officiel' public une amende qui ne pourra exc("ler trois cents fr<lnc~ i,:WO fr,) et contre le~ parties contmclantes, ou ceux sous la puissance dr.squr.lle" elles ont ;t¡;i, \lnc alllen,l(' pn,pOl'lillnnée illeur fortune, " ART. 22 - r;article IOH du Code ,~ivil ('st rell1pl,ic,'~ par le suivant: " Le prOCllrl'Ul' de la Hépublique, Jans I'arrondis~ement duquel S!l'a e<',],"}¡rÚ le m;ll'iage, pP.ut dispenser, poUl' des causes gl'ilves, de la publication et de tout d,;¡ui. )) AlIr.2:1. -- La préseut" loi est applic.able ,'L r.\.lg,~rie, ainsi qu'aux colonies de la t;ua!lcloupe, de la :\Ial'tinique et de la Réunion, La pl'és"nte lui, ,I/di],,'r;'c pt adoptée par 1" Sh1at et pal' la Chat1lbr(~ ,les d':'putés, sera exécutée comme loi de l'Etat. Fait il Paris, le 2t juin UlOi. A. Par 1" président lit: la Hépublique FALLIillF.S. : Le !lal'(le des Scealu', ministre de la Justice, En, GcyoT-DF.ss.\IG:-i¡i:. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 426 LE MARIAGE ET LE DIVORCE DE DEMAIN b) LOI relative au libre salaire de la femme mariée et à la contribution des époux (lUX charges du mé¡¡aae. ARTICLE I'REMIER. SOUS tous les régimes, et il peine de nullité de toute clause contraire portée au contrat de [lariage, la femme a, sur les produits de son travail persolll el et les économies en provenant, les mêmes droits d'administration que l'article 1.1-49 du Code civil donne il la femllle séparée de biens. Elle peut en faire emploi en acquisitíons de valeurs moLÏlières ou immobilières. Elle peut, sans l'autorisation de son mari, aliéner, à tllJ'e onéreux, les biens ainsi acquis. La validitl\ des actes faits par la femme sera subordonn( e à la seule justification faite par un .lete de 1I0toriÔté, ou plI' tout autre moyen mentionné dans la convention, qu'elle exerce personnellement une profession distincte de celle ti ~ son mari; la responsabilité des tíers avec lesquels elle 'l traité en leur fournissant celte justification n' est pô:; engagée. Les dispositions qui précèdent ne sont pas applicable!, aux gains résultant du travail commun des deux époux. ART. 2. --- En cas d'abus par la femme des pouvoirs qui lui sont conférés, dans l'intérêt du ménage, pur rartid~ précédent, notamment en cas de dissipation, dïmprudenct! ou de mauvaise gestion, le mari pO~lna en faire prononce)' le retrait, soit en tout, soit en partie, par le tribunal civil du domicile des époux, statuant en chambre du Conseil, en présence de la femme. ou elle dûment appelée, le ministère public entendu. En cas d'urgence, le président de ce tribunal peut, par ordonnanee de référé, lui donner l'autorisation lie s'opposer aux actes que la femme sc propose d(~passer avec nn tiers. ART. :~. - Lesùiens réservés à l'administration de la femme pounont i'tre saisis pur ses créanciers, Ils pourront I'ètl'c aussi pal' les cl'éanciers du mari qui ont contracté avec lui dans J'intérètdu ménage, alors que d'après le régimc adopté, ils auraient dû, antf~rieurement à. la présente loi, se trouver entre les mains du mari, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia i'\OUVELLES LOIS OFFICIELLES 427 La preuve ,:¡ue la dette a été contractée par le mari dans I'iutér!\t du m('nage incomhe au crÚancier. Le mari n'est re~ponsable ni SUI' les biens ordinaires de la communaut,:" ni sur les siens, drs delles et obligations (;ontractt"es autl"ement que dans l'intérèt du ménage par la femme, même lor~qu 'elle a agi .¡ans la limite des droits que lui confère l',ll,tide J .'r, mais sans autorisation maritale, ART. 4, - En cas de contrsta tion, la femme pourra, tant vis·;'t·yis de S,)I\ mari que vis-'t-vis des tiers, établir par toutes preuves dl> droit, IIlI'me par !t"moins, mais Qon pal' la como mune l'eno\llm,;e, la consistance et la provenance des biens r{.sen-,Is. ART, ~. -- S'il ya communauté 011 socid(, d'acquêl<;, les biens ['ésrnés entrer'onl <lans le partage du fonds commun. Si la femme renonce il. la comnlllniluté, elle les gardera francs et quittes de toutes dettes autres que celles dont elles (>taient antl~ril'urement le gage, en vertu de l'article :1 d~ la présente lu, Cette facult{, appartiendra à ses l\l"ritiel's en ligne directe. Sous tous les l'('gilnt's qui ne comportent ni communauté ni sod"t,' cl'UCi"]ur'ts, ces biens sont propres il la femm e, AnT, 6. '-. La femm(' pourra ester en justice sans autorisation, dans toules les colllestations relatives aux droits qui lui sont r(~connl1S pal' 1" pr,"sente loi. Al\'l', Î ,- Faute l'al' l'Un des époux de subvenir spontanéml'nt, dans la lllCSUl'Cde ses faCilités, aux charges du ménage, l'autre 1''l)ÛUX pourra obtenir du juge de paix du ,lomicile du mari J'autorisation de saisir-arr{,ter et tle toucher des salaires on du proùuit du travail de son conjoint une part en proportion dl' .Sf'S heslIins. ART. 8. -- Le mari et la femme serout app.>J{,s devant le juge de paix pal' un simple avertissement du !-;l'eftler, en la forme d'une lettre missive l'ccOllll1land{'e il la ]>ost>~,indiquant la anIme de la demande. Ils devl'ont comparaître en pcrsoune, sanf k'l CilS ,I'em¡l(~chemellt ahsolu d rlÙment justili{', ART. 9, - La signification du jugement l"I~ndu en confor· mité de l'aniclc Î qui l'r{~chle, faite au conjuint et ,lUX tiers débiteurs il la r(~l]Ul;te (k I'('poux qlli en bén,"licie, lui vaut attrihllti:m ,le~ SOI1l\11l'Sdont la saisie a Né autorb(~e, salis autre proct\!ul'e, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 428 LE )fARIAGE ET LE DIVORCE OE OEMAl:'< ART. 10. - Les jugements rendus en vertu .les articles 2 et ï de la présente loi seront exécutés par provision, nOT.,)bstant opposition ou appel et sans caution. lb pourront, m,lme lorsqu'ils seront devenusdéfinitifs, être inodiliés, si la sii.uation respective le justifie .. ART. i t. Les di~positiollS de la présente loi pour.·ont être invoqu(~es même par les femmes mariées avant sa .Jromulgation. (Loi du 13 juillet c) 1907.) morlifian t le point de ¡[épa.rt dl! délai de di,e mois impose à la rent/ne divorcée al'ant de se remarier. LOI ARTICLE 1'1I1DlIF.R. L'article 2% du Code civil ,~st re",}placé par la disposition suivante: « La femme divorcb~ pourra se I'elnari!'!' aussitôt après la transcription du jugement ou de j'al'ft~t ayant prononcé le . divorce, si toutefois il s'est (~coulé t,rois crnts jours aprl'se premier jugement préparatoire, interIoeutoire ou au fond, rendu dans la cause. Allf. 2. L'article 2!)'j du Code civil est remplacé par I.r disposition ci-après: ,( Lorsque le jugement de séparation ùe coq,,; aura é:':~ converti en jugement de divorce, eonfol'm(~ment il l'a)'· ticle :HO du Code civil, la femme ùi\'orct"c pourra contritett' . un nouveau mariage aussitÔt après la transcription de IL décision ùe conversion. » II (Loi du 13 juilletI90i.) d) LOI relative il la conversion de la séparation de corps en divorce. AnTlCLE PRElIIER. Le premiùr paragr'aphe de j'article 3iO du Code civil est ainsi rédigé: « Lorsquù la séparation de corps aura dur" trois ans, le jugement sera de droit converti en jugement de divorce sur la demande formée par l'un des époux. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia ['iOCVELLES LOIS OFFICIELLES ({ Le~ dépens relatifs à cp.tte demande seront mis pour le tout il b (~harge de celui des époux, même demand,mr, contre lequel Lt ~éparation de corps a été prononcée, et pour moitié Ii la chal'gf~ de chacun ùes époux, si la séparation a été pronoll'~{e contre eux à leurs tods réciproques. ({ Les dispositions du jugement de "él'aratioll de corps accordant une pension alimentaire;'¡ l'{~poux qui a obtenu la séparation !:ouservent en tous cas leur effet. " ART. 2. -- Lt l'résentn loi est applicable à l'Algérie et aux colonirs de la f;nadeloupn, de la ?llartinique et de la I\t'union. (Loi ùu ti juin t908.) Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia TABLE A \".\)!T-PHOPOS DES MATIÈRES VIll ••••• CI1APJTR~ La f[\illi Ie de lu démagogie J>HE~IIER et l'élite .. CIlAPlTHE !\éces~itÚ de la I'Hol'lne du muriage CtlAPLTHE Le maril.'.ge et le divorce Le Comité <l,. rHorme 1I .. Ul 61 à l'étranger. CIlAPlTRF. du mariage Sa constitution ... MM. ¡>::ml.\dum •• lIenry Bataille. Jules Bois .•. Armand Charpentier. I.ucien Desea ves .• J ea.n Finol. ... I.(.opold Lacour .. )hurice Leblanc .. Sebastien-Charles Leconte. Lucicn Le Foyer .• I'ierre LouS's ...•.. )laurice )lœterlinck .. :\Iagoaud ...••.• Paul et Victor Margueritte. Octa ve :\lirbcau Charlcs Morice. ;\liœcel Prévost. Jules Ren'lrd .. J. J oseph-Henaud . J.-Il. Husny ••.. 1 IV 72 72 75 84 90 97 98 98 103 108 111 H3 H5 121 !.29 132 138 lit!! F!8 156 163 168 Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia 432 TABLE DES MATltRES Séré de Rivières .• '.. C.-~L Savarit .... Le docteur Toulouse •• Octave Uzanne ..... Mm" Avril de Sainte-Croix. Bertault-Séguin . Oddo·Denou . lIéra I\Iirtel . J. Schmahl. . S,;verine. Ses travaux .••. 1.18 183 185 19! ;100 200 202 206 2f1t 21i ~2~ CHAPITRE Y Le mariage de demain. 261 ÇHAPIT/lIl VI Le divorce de demain .. 301¡ cnAPITRE \"Ir L'adultère et les crimes passionnels. 343 APPENDICE 1. II. III. IV. V. VI. I\I Paul Bourget et le mariage indissoluble. Lïmpuissance parlementaire .. ; . '. Quelques lettres· ...•...•.. : Projet ,le loi du Comité •..•... Projet de loi de M. Séréde Rivièl'l:s . Nouvelles lois officielles •...... a) Loi modifiant plusieurs dispositions légales rclatives au mariage •••••..••..•.•• bj Loi relative au libre salaire de la femme mariée et à la contribution des époux aux _charges du mén~e .....•.............• el Loi modifiant le point de départ du délai de dix mois imposé à la femme divorcée avant de se remarier •••....•....•..•.• dl Loi relative il. la conversion de la séparation de corps en divorce ..•.......•.•• ' t;~lJLH COLIN .•..T CIII B. OREVJN, - IMJ>lUMI.H\lI'. OE 36:; 3i2 3119 {,03 "iE 1¡2( 42(; 42(j 1¡2:; {.2; ~.. \O;';Y ~:H;CCI. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia