Une famille d`originales…

Transcription

Une famille d`originales…
Une famille d’originales…
D
es Orchidées près de chez vous !
Orchidées…Pour la plupart d’entre-nous, ce mot renvoie immédiatement
à ces fleurs exotiques bizarres, souvent grandes et toujours spectaculaires,
exposées sur les étals de nos fleuristes.
Et pourtant, la famille des Orchidées (Orchidaceae pour les puristes),
n’est pas spécifiquement exotique. La France en compte environ 150
espèces ! Trente-huit sont (ou étaient…) présentes en Sarthe.
Plus petites et plus discrètes que leurs cousines des pays lointains, nos
Orchidées indigènes n’en ont pas moins des fleurs aussi originales et
esthétiques pour peu qu’on prenne la peine de les regarder de près.
U
ne fleur bien compliquée
Tout comme celle du Lis, la fleur d’une Orchidée comprend deux cercles
de trois pièces (3 sépales pour le calice et 3 pétales pour la corolle), mais
celles-ci sont disposées de façon très dissymétrique.
Les 3 sépales et 2 des pétales sont fréquemment ramenés l’un vers
l’autre pour constituer une sorte de casque, tandis que le 3ème pétale
est pendant, d’où son nom de labelle (= lèvre).
C’est essentiellement à ce labelle, généralement plus grand que les
autres pièces et de forme souvent bizarre, que la fleur des Orchidées
doit toute son originalité et son esthétisme.
Sa partie mâle est réduite à une seule étamine, très modifiée et à peine
visible, tandis que son pistil, situé sous elle, lui sert de pédoncule !
S
ans l’aide d’un champignon,
point de germination !
Extrêmement nombreuses, mais minuscules, les graines produites
dans ce dernier ne germent pas dans n’importe quelles conditions :
elles demandent la présence d’un champignon microscopique
(«Rhizoctonia») avec lequel elles s’associent et qui lui apporte les
éléments nécessaires au démarrage de la jeune plante (symbiose).
Chez beaucoup d’espèces, ce champignon reste présent dans les
racines de la plante adulte pendant toute sa vie et est indispensable
à son bon développement (mycorrhize).
La fleur des Orchidées
Les différentes parties de la fleur
étamine
sépale
ovaire
pétale
labelle
ovaire
éperon
pétale
sépale
étamine
labelle
Des plantes de plus
en plus menacées !
D
es plantes qui ne tolèrent pas les milieux fertiles
Les Orchidées de nos régions poussent surtout dans deux grands types de milieux :
1 Les prairies (et pelouses) maigres sur sol sec à aride plus ou moins calcaire
(y compris sable calcaire).
2 Les prairies humides à marécageuses, souvent sur sol plus ou moins tourbeux.
Dans les deux cas, il s’agit de milieux pauvres en éléments nutritifs.
La plupart des Orchidées sont en effet des plantes frugales qui fuient les sols riches.
U
ne transformation ou une destruction
de leurs habitats par nos pratiques agricoles
Au cours des 40 dernières années, l’évolution de l’agriculture a considérablement
modifié l’espace rural, entraînant la régression des milieux favorables aux Orchidées
et la raréfaction de nombreuses espèces :
- Remplacement de nombreuses prairies naturelles par des cultures,
notamment de céréales.
- Enrichissement excessif des sols par apports fréquents d’engrais minéraux,
azotés ou phosphorés.
- Drainages massifs et généralisés des prairies humides ou marécageuses.
D
- A l’inverse, abandon puis enfrichement des parcelles trop sèches,
surtout sur sable et sur calcaire.
es refuges bien incertains
Les abords routiers constituent pour diverses Orchidées des milieux refuges.
Mais le broyage ras de ceux-ci à une période où beaucoup sont encore en floraison
les empêchent de produire des graines, et le fait de laisser sur place les broyats
perturbe leur milieu.
Une gestion raisonnée des bords de routes doit absolument être mise en œuvre
pour enrayer la raréfaction de ces fleurons de nos campagnes.