Les ingénieurs des ponts : l`histoire de la famille Arnodin

Transcription

Les ingénieurs des ponts : l`histoire de la famille Arnodin
Les ingénieurs des ponts : l'histoire de la famille Arnodin Leinekugel Le Cocq
de1872 à 20021
Editions de la Vie du Rail (2010)
Cet ouvrage de 368 pages, remarquablement illustré, décrit 130 ans de la vie et des actions
des membres de cette famille qui s’est illustrée dans les projets et la construction de très
nombreux ouvrages d’art, en particuliers les ponts transbordeurs construits en Europe à la fin
du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.
On y trouve la présentation de Ferdinand Arnodin et de ses successeurs familiaux
Leinekugel Le Cocq, et 9 chapitres dévolus soit à une période particulière de cette histoire,
soit à des ouvrages particulièrement marquants.
La dynastie
Ferdinand Arnodin (1845- 1924) entre dans la profession du génie civil par un emploi dans la
Compagnie Seguin2, établissement majeur dans la construction des ponts suspendus au
19éme siècle. Sa formation se déroule aux cours de construction métallique du Conservatoire
National des Arts et Métiers. Il est nommé inspecteur des ouvrages de cette Compagnie, puis
il fonde sa propre usine à Châteauneuf sur Loire.
Gaston Leinekugel Le Cocq, né en 1867, est Polytechnicien et ingénieur hydrographe de la
Marine. Il est gendre de Ferdinand Arnodin et devient Directeur des Etablissements Arnodin. Il
développera particulièrement les ponts suspendus type Gisclard et Pigeaud.
Xavier Leinekugel Le Cocq, fils de Gaston, devient Directeur de cette société. Il contribue à
la construction de très nombreux ouvrages dans une quinzaine de pays dans le monde.
Didier Leinekugel Le Cocq est fils de Xavier. Il devient PDG de la société en 1991. Il est l’auteur
de ce livre.
En 2002, la société passe sous le contrôle de l’Entreprise Baudin, de Châteauneuf sur Loire.
1.
De la Compagnie Seguin à l’usine de Châteauneuf sur Loire
Ferdinand Arnodin a 27 ans lorsqu’il crée sa propre entreprise de construction métallique à
Châteauneuf sur Loire en 1872. Son innovation majeure porte sur les câbles métalliques à
torsion alternative utilisés pour la première fois au pont suspendu de Saint-Ilpize sur l’Allier. Le
livre présente les nombreux ponts suspendus construits de 1872 à 1892 : La Caille, TonnayCharente, Beaucaire, etc.
Il prend en 1887 le brevet des ponts transbordeurs, « voie ferrée à rails supérieurs ».
L’œuvre majeure de cette période est le premier pont transbordeur construit (de 1888 à
1893) à Portugalete/Bilbao. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2006, il est toujours
en service.
1
L’auteur de ce Livre est Didier Leinekugel Le Cocq (1942‐ 2009) ancien PDG de la société de constructions métalliques Arnodin. Il était l’arrière petit‐fils de Ferdinand Arnodin. 2
Marc Seguin (1786‐1874) a été à l’origine de la construction d’un nombre considérable de ponts suspendus, grâce à l’innovation que constitue le câble à faisceaux de fils de fer. CNISF. Comité génie civil. Georges Pilot. Janvier 2011
2.
L’essor des ponts suspendus et des ponts transbordeurs (1893-1902)
Cette période voit le développement des ponts transbordeurs. Après le pont de Bilbao, sont
lancés les ponts transbordeurs de Bizerte (1898), démonté et reconstruit à l’arsenal de Brest
où il sera détruit, de Rouen (1899), détruit lors de la débâcle de 1940, de
Rochefort/Le Martrou (1900) toujours en service, de Newport au pays de Galles (1902), le plus
long au monde, toujours en service.
Le livre présente les nombreuses réalisations de ponts suspendus, dont le pont de
Lézardrieux.
3.
Le pont transbordeur de Nantes (1903-1958)
Ouvrage remarquable, à contrepoids et articulations, plus haut et plus long que celui de
Bilbao. Abandonné pour cause de déficit en 1956 et détruit en 1958.
4.
Le pont transbordeur de Marseille (1903-1944)
Ouvrage emblématique du Vieux Port, il connait des difficultés dès 1919. Il est détruit par les
Allemands en 1944.
5.
Le pont transbordeur de Bordeaux (1910-1942)
Il s’agissait du projet le plus ambitieux : ses pylônes étaient réalisés en 1914. Il est resté là
jusqu’en 1942 lorsque le métal a été récupéré par les occupants.
6.
Les défis techniques (1903-1913)
Divers projets innovants sont mis au point avec comme évènement marquant la rencontre
du Commandant Gisclard, Officier du génie. Il en résulte le « pont suspendu rigide » dont
l’entreprise Arnodin acquiert la licence exclusive.
Parmi les nombreux ouvrages réalisés et décrits, une attention particulière est portée sur les
ponts Gisclard de Lacassagne (Pyrénées Orientales) et de Lapleau (Corrèze).
7.
A la conquête de nouveaux territoires (1914-1930)
Ferdinand Arnodin décède en 1924. Sous la direction de Gaston Leinekugel Le Cocq,
l’entreprise prend de nouveaux brevets et construit de nombreux ouvrages en France et à
l’étranger, dont des ponts Gisclard (Vitry par exemple).
De nouveaux types de câbles sont développés et utilisés dans des ponts, en même temps
qu’une nouvelle activité se développe avec des hangars militaires.
8.
Les années noires (1931-1948)
Cette période est marquée par des accidents d’ouvrages dus à des causes externes.
Xavier Leinekugel Le Cocq prend la direction de l’entreprise en 1945 mais décède dans un
accident d’avion en 1948.
De nombreux ouvrages sont réalisés, notamment à l’étranger. Par exemple, 393 ponts sont
construits ou restaurés de 1900 à 1958.
9.
L’époque moderne (1950-2002)
Didier Leinekugel Le Cocq intègre l’entreprise, qui construit des ouvrages classiques et
nouveaux : pont à poutres Warren de Balbigny, intégration de l’aluminium, etc. Dans cette
période, de nombreux ouvrages sont « revalorisés ».
CNISF. Comité génie civil. Georges Pilot. Janvier 2011