génie civil

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génie civil
LE MAGAZINE
J U I N 2 0 1 2 | N°2
N° SPÉCIAL
GÉNIE CIVIL
DOSSIER
Le BTP au carrefour
des innovations
INTERVIEW
Entretien avec Xavier
Huillard, PDG de Vinci
INTERNATIONAL
ECCE, fédération
européenne de génie civil
ACTUALITÉ
La Grande-Bretagne crée
un " Nobel des ingénieurs "
ANNE DUTHILLEUL
Major de Polytechnique en
1972, année de l’ouverture
de l’X aux femmes
JUIN 2012
N°2
SOMMAIRE
ACTUALITES / AGENDA
La Grande-Bretagne crée un
« Nobel des ingénieurs »
LA VIE DE LA FÉDÉRATION
L’actualité d’IESF et de ses comités
L’INTERVIEW
Xavier Huillard, PDG de Vinci
DOSSIER
Le BTP, un secteur au carrefour des innovations
TRAJECTOIRES
Dominique Regallet
Directeur technique du projet EPR de Flamanville
06
30
08
32
14
34
18
36
24
38
Anne Duthilleul
Chargée de mission interministérielle sur les grands projets
miniers d'Outre-Mer
ZOOM ASSOCIATION
TECHNIQUE
40
28
42
L’AFGC,
association de promotion du génie civil
ASSOCIATIONS DE DIPLÔMÉS
AITPE, Association des Ingénieurs des Travaux Publics de l’Etat
SID-ETP, Société des Ingénieurs Diplômés de
l’Ecole spéciale des Travaux Publics, du bâtiment et de l’industrie
PAROLES D'EXPERT
L’ingénieur et la prévention des risques
sismiques, par Philippe Bisch
IESF EN RÉGION
L’URIS Midi-Pyrénées
FORMATIONS POST-DIPLÔME
A l’ESC Toulouse, les ingénieurs
acquièrent une double compétence
PROMOTION DU MÉTIER
IESF, partenaire de la Semaine de l’Industrie
TECHNOSCOPIE
Avec la 4G, SFR veut garder une longueur d’avance
INTERNATIONAL
ECCE, l’organe fédérateur européen
des ingénieurs en génie civil
LE MAGAZINE
J U I N 2 0 1 2 | N°2
N° SPÉCIAL
GÉNIE CIVIL
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DOSSIER
Le BTP au carrefour
des innovations
INTERVIEW
Entretien avec Xavier
Huillard, PDG de Vinci
INTERNATIONAL
ECCE, fédération
européenne de génie civil
ACTUALITÉ
La Grande-Bretagne crée
un " Nobel des ingénieurs "
ANNE DUTHILLEUL
Major de Polytechnique en
1972, année de l’ouverture
de l’X aux femmes
03
JUIN 2012
- Crédits photos : RFF/Philippe Giraud/Lionel Charrier/William Daniels
> ENTRETIEN
> I N N O VAT I O N
> SERVICE
www.rff.fr/emploi
Chaque jour, Réseau Ferré de France entretient, modernise et développe un réseau de 30 000 kms de
lignes. Pour ses collaborateurs, ce sont autant d’opportunités pour exprimer leurs talents. Aménagement,
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ÉDITORIAL
Julien Roitman
Président du Conseil National
des Ingénieurs et des Scientifiques de France
Enfin sur le radar !
I
I
l y a quelques jours Sir Peter Ricketts, ambassadeur du RoyaumeUni, réunissait à Paris des représentants
de la communauté industrielle pour leur
annoncer la création du Queen Elizabeth
Prize for Engineering. Ouvert à tous les
pays et doté d’un million de livres sterling, ce prix a pour vocation de reconnaître un travail d’ingénieur qui a engendré des progrès remarquables changeant
le monde et profitant à l'humanité. Enfin un vrai « Prix Nobel » de l’ingénierie, mettant en lumière notre profession
et célébrant l’excellence des meilleurs
d’entre nous !
De son côté, le nouveau ministre du
Redressement productif (de l’industrie) Arnaud Montebourg énonçait dès
sa première déclaration relevée par de
nombreux medias, une profession de
foi propre à s’attirer notre sympathie
et celle des entreprises : « Le producteur,
l'entrepreneur, le chef d'entreprise, le créateur,
l'ingénieur, le travailleur sont ceux qui assurent la prospérité d'un pays. Et sans eux, il est
impossible d'imaginer un avenir. Un pays qui
ne produit plus est dans la main des pays qui
produisent ».
avons assorties de 40 propositions pour
réindustrialiser la France ! Comme chacun aura pu le constater, dans le feu de
la campagne présidentielle et sans doute
un peu grâce à notre action, les candidats ont tous évoqué avec constance
l’entreprise, l’industrie et les ingénieurs
comme autant de clés pour redresser le
pays et son économie. Du coup il est
redevenu politiquement correct d’en
parler, et même dans les dîners en ville
il n’est plus incongru d’évoquer ces sujets…
On peut toutefois regretter qu’à ce jour
aucun ingénieur ou scientifique ne figure encore au sein du gouvernement
français, mais notre voix semble avoir
été entendue : pas de croissance sans industrie, pas d’industrie sans ingénieurs.
Il faudra bien sûr rester vigilants et nous
assurer que les actes suivent bien les paroles. Mais déjà nous apparaissons sur
le radar politique, économique et social
du pays, ce qui nous laisse espérer pouvoir un jour être réellement associés à sa
gouvernance et à ses décisions.
Quel plaisir que d’entendre réaffirmer
ainsi au plus haut niveau de l’Etat des
convictions que nous avons défendues
dans le Livre Blanc des Ingénieurs et
des Scientifiques de France et que nous
05
JUIN 2012
On peut
regretter
qu’à ce jour,
aucun ingénieur
ou scientifique
ne figure encore
au sein du
gouvernement
français
Agenda
22 juin
ACTUALITÉS
AGENDA
Evènement
La Grande-Bretagne
lance un « nobel des
ingénieurs »
David Cameron, le premier ministre
britannique, lors de la présentation officielle du prix le 28 février 2012
En février dernier, la Grande-Bretagne annonçait la
création d’un véritable « nobel des ingénieurs » : the
Queen Elizabeth Prize for Engineering. Doté d’une
récompense d’1 million de livres sterling, ce prix sera remis
par la reine Elisabeth II tous les deux ans.
Qui sont, parmi nos ingénieurs, les
équivalents contemporains de Gustave
Eiffel ou de Marc-Isambard Brunel ?
Difficile d’y répondre sans avoir pour
cela identifié de manière impartiale
parmi les ingénieurs du monde entier,
ceux dont les innovations constituent
une rupture technologique indiscutable.
C’est tout l’objet du Queen Elizabeth
Prize for Engineering. Ce prix lancé par la
Grande-Bretagne reflète un souci commun qui s’est fait jour dans les milieux
des affaires, des sciences et des technologies et de la politique, celui de mettre
mieux en valeur l’engineering mondial
au moyen d’une initiative sans précédent. C’est en effet la plus importante
et la plus prestigieuse des distinctions
jamais créée pour honorer les réalisa-
tions récentes des professionnels de
l’ingénierie.
Le Queen Elizabeth Prize for Engineering répond à trois principaux objectifs :
› Découvrir et célébrer les ingénieurs
dont les innovations ont eu un impact
majeur sur notre quotidien
› Promouvoir le métier d’ingénieur auprès du grand public
› Donner aux nouvelles générations
d’ingénieurs le goût du challenge.
Le jury de la première édition de ce prix
a été dévoilé en février dernier lors de
la présentation officielle. Il est composé
de 15 chercheurs de renommée internationale*. Le premier lauréat (il peut y en
avoir jusqu’à trois) sera connu en mars
2013. C’est la reine Elisabeth II en per-
Enquête « Ingénieurs 2012 »
Pour la première fois à l’occasion de
son colloque annuel, IESF dévoilera
à la presse les résultats de sa 23e
enquête annuelle sur les ingénieurs.
Cette présentation sera assurée par
Gérard Duwat, président de l’Observatoire des Ingénieurs (IESF).
Horaire et lieu : de 9h30 à 10h30,
Palais d’Iéna - 75016 Paris
Septembre 2012
Sortie de l’annuaire 2012/2013
La nouvelle édition de l’annuaire des
IESF est en cours de réactualisation.
Cet ouvrage de près de 230 pages
réunit toutes les informations utiles
sur IESF ainsi que sur les quelque
175 associations qu’il fédère.
22 & 23 sept. 2012
Assisses de la SNIPF à Lille
Les 60e assisses de la SNIPF
(Société Nationale des Ingénieurs
Professionnels de France) auront
lieu à Lille. Organisées sous le haut
patronage d’IESF, elles auront pour
thème : « L’Ingénieur professionnel,
la valorisation et le partage de ses
compétences pour les générations
à venir ».
Pour plus d’information :
www.snipf.org
sonne qui, au printemps 2013, remettra
ce prix doté d’une récompense d’1 million de livres sterling, soit un peu plus
d’1,2 million d’euros.
*Pour obtenir des informations
supplémentaires sur le Queen Elizabeth
Prize for Engineering, soumettre un dossier
ou connaître la liste des membres du jury de la
première édition, consulter le site :
www.qeprize.org
22 juin 2012 / Colloque annuel d'IESF
Ingénieurs et scientifiques, artisans du futur
Le colloque annuel « ingénieurs et scientifiques, artisans
du futur » organisé par IESF avec le BNEI (Bureau National des Etudiants Ingénieurs) aura lieu le vendredi 22
juin au Conseil Economique Social et Environnemental
(Palais d’Iéna). Il s’adresse principalement aux ingénieurs
et scientifiques en début de carrière ou en année de di-
plôme. Il sera articulé autour de 2 tables rondes qui auront pour thèmes : « Ingénieurs et scientifiques : des acteurs engagés » et « Ingénieurs et scientifiques à la barre ».
Veuillez trouver ci-contre le programme de cette journée ainsi que le
nom des intervenants (inscriptions : www.cnisf.org)
06
JUIN 2012
INGÉNIEURS ET SCIENTIFIQUES
9(1'5(',-8,1'(+­+$8&(6(
Sous le Haut Patronage et en présence de Jean-Paul DELEVOYE
Président du Conseil économique social et environnemental
Quelle voix les ingénieurs et les scientifiques doivent-ils apporter dans les débats de société ?
Avec quelles exigences ? Dans quel cadre doivent-ils se positionner et agir ? Quels impacts ont leurs
valeurs et leur éthique dans l’interaction entre technique, économie, société et environnement ?
A travers deux tables rondes, les intervenants illustreront, par leur expérience, comment et pourquoi ils se sont
engagés, et quelle place tient l’éthique dans leur appréhension des responsabilités
et de la prise modérée de risques, caractéristiques de l’exercice du métier d’ingénieur
et inhérentes à sa formation.
« INGÉNIEURS ET SCIENTIFIQUES :
DES ACTEURS ENGAGES »
Fabienne KELLER
Sénatrice du Bas-Rhin
François GOULARD
Député,
Président du CG du Morbihan
Ancien Ministre
Roland VARDANEGA
Président
Société des Ingénieurs
Arts et Métiers
Pierre COUVEINHES
CGIET-MEIE
Rédacteur en Chef
Annales des Mines
Nicolas MOVIO
BNEI
Associatif humanitaire
CLÔTURE DU COLLOQUE
« INGÉNIEURS ET SCIENTIFIQUES À LA BARRE »
Jacques LEWINER
Directeur scientifique honoraire
ESPCI ParisTech
Claudie HAIGNERE
Présidente
UNIVERSCIENCES
Ancien Ministre
Jean-François MINSTER
Directeur scientifique
TOTAL
Jean Yves ROSSI
Président fondateur de
CANTON-Consulting
Ambroise FAVRIE
Président du BNEI
Anne LAUVERGEON
Inscription obligatoire en ligne : www.cnisf.org
PARTENAIRES
LA VIE DE LA
FÉDÉRATION
› RUE 2012
IESF à la rencontre des jeunes diplômés
IESF ouvre son
répertoire aux
masters et docteurs
scientifiques
C’est lors des RUE 2012 et d’une table
ronde sur le thème des « docteurs, mal
aimés des entreprises françaises ? »
que Julien Roitman a annoncé
l’ouverture du répertoire des IESF
dès la rentrée 2012 à deux nouvelles
catégories de diplômés : les masters et
docteurs scientifiques.
En 20 ans, le répertoire d’IESF
est devenu un outil d’échange
incontournable entre les ingénieurs
diplômés, les ingénieurs en activité et
le monde économique. C’est également
une base de données très appréciée
des DRH des entreprises et des
cabinets de recrutement.
Toujours attachés à la promotion
des métiers et des formations scientifiques et techniques, 10 membres
d’IESF se sont relayés sur le stand
de la fédération pour apporter leurs
conseils aux visiteurs de RUE 2012
dans le cadre de leur projet professionnel. La grande majorité était
constituée de docteurs, dont beaucoup ont une expérience de l’entreprise souvent limitée à des stages en
laboratoire. La compréhension des
attentes de l’entreprise reste une lacune fréquente. Rares sont ceux en
effet à avoir constitué une liste d’entreprises, partenaires ou non de leur
propre laboratoire ou du secteur disciplinaire, susceptibles d’être intéressées par leur profil. Parmi ces diplômés, nombreux ont suivi des études
en biologie, discipline qui forme
Xavier Curtat / Grou
pe AEF
Partenaire officiel de la 5e édition des Rencontres Universités
Entreprises organisées les 15 et 16 mars derniers, IESF a marqué
son engagement en faveur des échanges entre l’université et les
entreprises et de l’accès à l’emploi des diplômés.
beaucoup de docteurs mais dont les
débouchés professionnels sont actuellement limités.
Ces échanges ont été l’occasion de
rappeler l'intérêt de développer une
double compétence, d'avoir une différenciation de profil attractive pour
l’entreprise, et de travailler sur l’expression de ses compétences acquises
dans le travail de chercheur, bien audelà de la seule expertise disciplinaire.
Le rôle et la mission des écoles doctorales sont apparus une fois de plus
comme essentiels pour l’employabilité future des doctorants et l’abolition de clichés parfois simplistes sur
l’entreprise.
Marie-Christine Creton,
Présidente du comité Relation
avec l'Université
› Formation
L’AJE et IESF signent une convention de partenariat
De g. à d. : Isabelle Avenas-Payan, vice-présidente d’IESF
et présidente de PMIS national, Yvon Gattaz,
président-fondateur de l’AJE, Julien Roitman, président d’IESF
Jeudi 15 mars 2012, Yvon Gattaz, président-fondateur de l’Association
Jeunesse et Entreprises (AJE), et Julien Roitman, président d’IESF, ont
signé une convention de partenariat à l’occasion d’une réunion des clubs
AJE régionaux. « L'une des raisons principales à l'origine de l'accord entre AJE
et IESF que nous signons aujourd'hui vient du fait que des collaborations concrètes
sont déjà établies sur le terrain avec les clubs AJE. En effet, la vocation d'AJE étant
de rapprocher les entreprises des jeunes, nous avons un domaine où nous pouvons travailler ensemble : la formation aux métiers d'ingénieurs et scientifiques », a souligné
Julien Roitman. « Une synergie est à créer entre nos deux entités pour agir dans les
établissements d'enseignement et auprès des jeunes », a ajouté Sabine de Beaulieu,
déléguée générale d’AJE. Il y a urgence. En effet, il a 15 ans, 60 % de
jeunes se dirigeaient vers des carrières scientifiques. Aujourd'hui, on en
trouve seulement 35 % en terminale S.
08
JUIN 2012
LA VIE DE LA
FÉDÉRATION
Le chiffre :
45 000
C’est le nombre d’ingénieurs ayant répondu à
l’enquête annuelle 2012 d’IESF
› Enquête
annuelle 2012*
Un outil précieux
pour la profession
L’enquête annuelle réalisée par IESF
est un évènement attendu dont les
résultats sont largement utilisés par
les médias. Elle vise à donner aux
ingénieurs français des informations
sur la situation de leur groupe professionnel. Ils y répondent massivement (40 à 50 000) donnant une
valeur de référence aux résultats qui
sont publiés avant l’été. Les sujets
étudiés concernent d’abord la situation professionnelle. L’accès à l’emploi des plus jeunes, les données sur
le recrutement, les rémunérations
mais aussi la satisfaction et les attentes des ingénieurs dans l’exercice
de leurs activités sont régulièrement
proposés. Des sujets spécifiques, dictés par l’actualité, sont proposés et
renouvelés chaque année. En 2012,
trois nouveaux thèmes sont ainsi apparus portant sur l’analyse de la situation économique et de ses effets,
l’apport de l’apprentissage à la formation des ingénieurs, ou encore les
questions d'éthique. Si les ingénieurs,
les écoles et les associations sont les
premiers intéressés par cette enquête,
les entreprises y trouvent de p
plus en
plus d’informations utiles à leur po-litique de ressources humaines
nes et laa
presse y puise les données les pluss
fiables sur le monde des ingénieurs.
génieurss.
Enfin, cette étude est remisee désor-rs diplô-mais aux nouveaux ingénieurs
més, leur offrant ainsi un état dess
é, de laa
lieux dans toute sa diversité,
profession qu’ils embrassent..
› Billet d’humeur
Oscillations et
services compris
Confortablement installé dans
votre rocking-chair, vous oscillez
à la fréquence de vos pensées, lisant avec attention le magazine
d'IESF. Soudain votre mouvement
s'arrête : un caillou s'est glissé sous
le berceau caréné de votre fauteuil.
Votre journal tombe sur le sol !
Vous tentez de vous relever, vous
titubez, vous retombez dans le
temps présent. Un escadron de
bénévoles agite alors votre assise à
cadre mobile. Le Conseil des IESF
est votre seule planche de salut :
comment puis-je rendre service ?
Vous devinez la suite : trop timide
pour jouer un rôle politique dans
la cité ? Investissez-vous dans
PMIS, allez témoigner dans les
collèges et les lycées. Expliquez-y
les moments d’inertie, suscitez des
vocations. Épuisé d'avoir animé
votre association d'anciens élèves ?
Pratiquez l’ouverture, accueillez
les scientifiques. N'ayez pas peur,
ils sont dompteurs du pourquoi et
alliés du temps long.
Lionel de la Sayette
(SUP’AERO 79) Vice-président d'IESF
Soucieux de vous investir sur des
problèmes de société ? Rejoignez
un comité d'experts et organisez
un symposium avec des orateurs
internationaux.
Sur ces entrefaites, le fauteuil reprend son mouvement de balancier. Votre nouvelle implication a
sublimé le caillou !
Que ce bref billet interpelle chacun pour qu’il contribue à la nouvelle dynamique des IESF : amplifions notre engagement dans nos
associations, nos régions et notre
fédération. Soyons les ambassadeurs actifs de notre merveilleux
métier.
En bref ...
12e Prix Chéreau-Lavet : inscriptions
jusqu’à fin juin 2012
Vous êtes ingénieur français et votre invention a
commercialisée ? Vous n’avez plus que deux
été co
semaines pour présenter votre candidature au Prix de
sema
l'Inventeur-ingénieur - Prix Chéreau-Lavet. Pour cela,
l'Inve
rendez-vous sur le site :
rende
www.mariuslavet.org/Inscription/Inscription
www
Votre candidature enregistrée, vous recevrez un
courriel précisant le contenu du dossier à constituer.
courr
votre candidature semble conforme aux attentes du
Si vot
Prix, vous serez contacté pour compléter votre dossier.
Gérard Duwat, président de
eurs
l'Observatoire des Ingénieurs
* L'enquête sera mise en ligne fin juin sur le site d'IESF
09
JUIN 2012
LA VIE DE LA
FÉDÉRATION
› Comité Eau
Après Istanbul en 2009,
ce fut au tour de Marseille
d’accueillir du 12 au 17 mars
2012, la 6e édition du Forum
Mondial de l’Eau. Présents
sur l’Espace France, des La production
membres du comité Eau et d'énergie, grande
utilisatrice
de l’URIS Provence sont allés
à la rencontre d’industriels Le cas d’EDF est particulier : l’eau utipour les interroger sur leur lisée est soit force motrice, soit liquide
de refroidissement pour les centrales
politique de gestion de l’eau. thermiques et les 58 centrales nuUn Forum Mondial de l’Eau ne se
résume pas à une seule semaine de
débats, de rencontres et d’échanges.
Celle-ci concrétise trois années d’un
travail collectif à l’échelle de la planète, à partager dans un foisonnement
de rendez-vous.
Présents sur le stand inter-associatif de l’Espace France organisé par
l’ASTEE (Association Scientifique et
Technique pour l’Eau et l’Environnement), des membres du comité Eau et
de l’URIS Provence ont entrepris une
enquête sur les industriels et la gestion de l’eau. Les premiers résultats*
confirment que les industriels recherchent par tous les moyens à diminuer
leur consommation d’eau, et à traiter
leurs rejets.
cléaires en activité. Deux types de systèmes de refroidissement sont utilisés
(hors du réacteur) : le circuit ouvert qui
permet une restitution intégrale de
l’eau prélevée dans le milieu naturel et
le circuit fermé, caractérisé par la présence d’aéro-réfrigérants qui génèrent
de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.
Les prélèvements d’eau pour le parc
nucléaire sont de 18 milliards de m3/
an, soit 75 % des prélèvements de l’industrie en France. La majeure partie
en est rapidement restituée au milieu
environnant, ce qui a un impact non
négligeable sur les écosystèmes fluviaux. Le réchauffement du Rhône
sur les quarante dernières années est
d’environ 2°C, dont un tiers serait imputable aux centrales nucléaires.
La conduite des centrales nucléaires
prend en compte les autres besoins en
eau, dont ceux des centrales hydroé-
Copyright photo : © 6th Water World Forum / Christophe Taamourte
6ème Forum Mondial
de l’Eau : IESF mène
l’enquête auprès
d’industriels
lectriques et thermiques. Des modèles
contribuent à optimiser les arbitrages
pour concilier ces différents usages de
l’eau ; c’est un élément essentiel du savoir-faire de l’exploitant (stratégie de
passage de l’été, soutien des étiages,
modélisation des températures, scénario de stress hydrique, localisation de
la demande en France et dans les pays
voisins).
Dans l’agroalimentaire, l’enquête a
porté sur la société Bonny (60 personnes, 10 M€ de CA), une PME de
traitement de viande destinée à élaborer des produits semi-finis à haute
valeur ajoutée pour le marché de la
restauration, un institut de malteriebrasserie et un centre technique pour
la conservation des produits agricoles.
D’importants résultats ont été atteints.
La qualité de l’eau est primordiale
dans certains secteurs, en particulier l’alimentaire, et fait l’objet de recherches approfondies. Le traitement
des effluents est également suivi avec
grande attention, à la fois pour des raisons sanitaires et écologiques.
Jean-Louis Oliver,
Président du comité Eau
* Un compte rendu plus complet du 6e Forum Mondial de l'Eau est disponible sur le site d'IESF : www.cnisf.org/ (onglet "Comités", rubrique "Comités sectoriels", puis "Eau" et "Activités")
10
JUIN 2012
LA VIE DE LA
FÉDÉRATION
› Comité Numérique et Réseaux Sociaux
Les communautés IESF tissent leurs réseaux
Les réseaux sociaux
professionnels et associatifs
sont en plein développement.
Aujourd’hui, 2 millions de
Français sont connectés à
Linkedln et 4,5 millions à
Viadeo. Créé il y a moins de
2 ans, le comité Numérique
et Réseaux Sociaux veille aux
bonnes pratiques en matière
d'animation de communautés
associatives.
Les réseaux sociaux ont envahi le paysage des relations interpersonnelles,
d’abord et avant tout avec le très
médiatique Facebook qui compte aujourd’hui dans le monde plus de 900
millions d’“amis”. Dans le monde
professionnel en revanche, la saga des
réseaux sociaux est plus récente, mais
non moins impressionnante :
› Le leader mondial, Linkedln, vient
de rentrer en Bourse avec succès. Il
revendique plus de 100 millions de
membres dont 2 millions en France.
› Le challenger français, Viadeo, regroupe 33 millions de membres dont
4,5 millions en France. Il vient de
faire une levée de fonds de plus de
20 millions d'euros pour soutenir son
développement.
Vers une diversification
des usages
L’usage de ces réseaux s’est fortement diversifié : recrutement, cooptation, échanges et forums techniques
et professionnels, formation/information...
Dans un premier temps, les réseaux
professionnels ont facilité une génération spontanée de communautés
d’ingénieurs, en dehors des associations traditionnelles qui ont adopté
pendant un certain temps une attitude méfiante, voire frileuse à leur
égard. Les plus grosses associations
(X, Arts et Métiers...) ont généré dans
les années 2005 des réseaux privatifs
qui, le plus souvent, se sont développés en périphérie de leur “maison
mère” voire en opposition. Or actuellement, on assiste dans ces associations à une nette reprise en main de
ces initiatives.
La très grande majorité des associations a évolué à partir des années
2008/2009 de la passivité à la réactivité (voire la proactivité) en tentant,
le plus souvent avec succès, de fédérer les communautés “officieuses”
existantes. Le comité Numérique et
Réseaux Sociaux, constitué à l'initiative du président Roitman, s'est
donné pour mission d'identifier et
diffuser les bonnes pratiques techniques et d'usage en matière d'animation de communautés associatives.
Ses travaux ont donné lieu à deux
conférences* : l'une "classique" en
juin 2011 et l'autre en WebTV en décembre 2011.
Récemment une nouvelle priorité
a été fixée : développer et animer
les communautés IESF, notamment sur le réseau Viadeo (près de
15 000 membres à ce jour).
Jean-François Perret
Président du comité Numérique
et Réseaux Sociaux
* L'intégralité des débats est disponible sur le site d'IESF : www.cnisf.org/ (onglet "Comités", rubrique "Comités sectoriels", puis "Réseaux Sociaux" et "Activités")
11
JUIN 2012
LA VIE DE LA
FÉDÉRATION
› Comité Formation et Cursus
L’ingénieur formé par l’apprentissage : un OVNI ?
Le 22 mars dernier dans le cadre de la Semaine de l’Industrie, un séminaire consacré à l’ingénieur
formé par apprentissage a été organisé par le comité Formation d’IESF. Aperçu des discussions.
En liaison étroite avec ses partenaires
traditionnels, CGE(1) et CTI(2), le comité Formation a réuni le 22 mars
2012 l’ensemble des acteurs de la formation, écoles et entreprises, autour
des apprentis ingénieurs représentés
par le BNEI(3). Ce séminaire labellisé
« Semaine de l’Industrie » a eu lieu
dans les locaux de l’ISEP(4).
L’objectif, défini par le comité Formation à la suite de nombreuses auditions, était de lancer un dialogue
ouvert entre représentants du monde
académique (enseignants, étudiants) et
représentants du monde professionnel
sur la pédagogie de l’alternance et son
appréciation par les apprentis d’une
part, par l’entreprise d’autre part.
L’apprentissage, un
sésame pour l’emploi
Les élèves qui choisissent ce type de
formation sont souvent attirés par sa
composante « ascenseur social » ; ils
présentent majoritairement un profil tourné vers le concret et ils ont la
volonté de s’intégrer dans l’entreprise
pour y exercer rapidement des responsabilités sous l’autorité d’un « maître
d’apprentissage ».
L'alternance répond à ces exigences
avec cependant un certain nombre de
difficultés dont la moindre n’est pas
le partage du temps entre présence
à l’école et présence dans l’entreprise qui, selon l’implantation géogra-
*www.cnisf.org/ (onglet "Comités", rubrique "Comités sectoriels", puis "Formation" et "Activités")
12
JUIN 2012
phique de l’école, peut obliger l’étudiant à des déplacements fréquents
et coûteux. Le rythme de l’alternance,
variable selon les écoles, a aussi été
discuté ainsi que la nécessaire coopération entre « maître d’apprentissage »
et « tuteur pédagogique », laquelle ne
va pas nécessairement de soi compte
tenu de l’arrière-plan culturel des
uns et des autres. Enfin, l’ouverture
internationale et l’apprentissage de
l’anglais, sur lesquels la CTI insiste en
imposant un stage de 3 mois à l’étranger et qui répondent à une demande
de l’entreprise, se révèlent parfois difficiles à mettre en œuvre.
Les représentants des entreprises ont
tous exposé que les ingénieurs formés
sous statut d’apprenti n’ont pas de
problème d’emploi, ni d’adaptation au
milieu professionnel après l’obtention
de leur diplôme. Le recul manque encore pour évaluer le déroulement de
leur carrière après 5 ou 10 ans d’expérience. Le souhait a été formulé que
les écoles, et les associations d’anciens
élèves, lancent des enquêtes spécifiques complémentaires, par exemple,
de l’enquête annuelle d' IESF.
Le programme du séminaire et une
synthèse des exposés seront prochainement consultables sur le site d' IESF*.
Nicole Bécarud
Présidente du comité Formation
et Cursus
(1) CGE : Conférence des Grandes Ecoles
(2) CTI : Commission des Titres d’Ingénieur
(3) BNEI : Bureau National des Elèves Ingénieurs
(4) ISEP : Institut Supérieur d’Electronique de Paris
INTERVIEW
Xavier
Huillard
Xavier Huillard
PDG du groupe VINCI
VINCI cultive l’esprit
d’entreprendre
Biographie
Xavier HUILLARD est président-directeur général de VINCI depuis le 6 mai 2010. Diplômé de
l’École Polytechnique et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, il a fait l’essentiel de sa
carrière dans les métiers de la construction en France et à l’étranger. Il a rejoint le groupe VINCI en
1996. Président de VINCI Construction de 2000 à 2002, puis directeur général délégué de VINCI et
président-directeur général de VINCI Energies de 2002 à 2005, il devient administrateur-directeur
général du groupe en 2006.
14
JUIN 2012
A
INTERVIEW
A
lors que la crise continue d’affecter l’emploi
industriel, le groupe VINCI arbore une belle santé.
Son carnet de commandes a atteint un niveau
historique et ses perspectives d’embauche pour l’année
2012 restent inchangées avec le recrutement programmé
de 20 000 personnes en emploi durable. Explications avec
Thierry Huillard, PDG du groupe.
On dit du BTP qu’il est le
baromètre de l’activité économique.
Or, malgré la crise, VINCI a réalisé
en 2011 un chiffre d’affaires de 37
milliards d’euros. Les raisons de
cette bonne santé ?
2011 aura été un excellent exercice pour
VINCI ! Cette bonne performance est
la conséquence directe d’un positionnement très clair et surtout très constant
qui intègre nos métiers de concessionnaires d’infrastructures et nos métiers
du contracting. C’est aussi le résultat
d’une organisation très décentralisée
donc très responsabilisante qui permet
de libérer l’énergie entrepreneuriale de
nos collaborateurs. En 2011, la combinaison d’une bonne croissance interne,
avec l’effet année pleine des acquisitions
réalisées en 2010 - Cegelec et Faceo
dans l’énergie, et Tarmac dans les travaux routiers - a permis une croissance
à deux chiffres de notre activité. Notre
structure financière a également continué à se renforcer. Notre endettement
net a reculé d’un demi-milliard d’euros.
Enfin, l’année a été exceptionnelle en
termes de prises de commandes. Notre
carnet de commandes à fin 2011 atteint
ainsi le niveau historique de 30,6 milliards d’euros.
2012 s’annonce-t-elle aussi
prometteuse ?
Nous sommes confiants mais prudents
en raison de la conjoncture. Heureusement le profil d’exécution de notre carnet de commandes nous permet d’anticiper les éventuels gestes d’adaptation
nécessaires. Cela étant dit, l’année démarre bien dans nos activités de contracting. Nous avons récemment concrétisé
d’importants projets d’infrastructures
comme le Crossrail au Royaume-Uni,
la I-95 aux Etats-Unis ou le chantier
de dragage Western Basin en Australie.
Dans tous les cas, nous protégerons nos
marges opérationnelles qui sont parmi
les meilleures de notre profession. C’est
la seule manière de conserver les leviers
dont nous avons besoin pour continuer
à développer notre modèle avec une accélération à l’international.
Notre
organisation très
décentralisée
permet de
libérer l’énergie
entrepreneuriale
de nos
collaborateurs
VINCI via QDVC
(détenue à 51% par
Qatari Diar et 49 %
par VINCI Construction
Grands Projets)
construit le premier
système de transport
ferroviaire du Qatar
dans la ville nouvelle
de Lusail (250 000
hab.), située au Nord
de Doha.
Avec la LGV Tours-Bordeaux, VINCI a décroché le plus gros
contrat d’infrastructure européen. Pouvez-vous nous en dire plus sur
ce projet ?
La ligne mettra Bordeaux à 2h05 de Paris en 2017. C’est une belle illustration de tous nos savoir-faire, une formidable opportunité de faire travailler
ensemble tous nos métiers. C’est aussi le projet de tous les superlatifs : ce
projet représente un investissement total de 7,8 milliards d’euros courants,
et constitue le plus important partenariat public-privé (PPP) jamais signé
dans le domaine ferroviaire en Europe et l’un des plus importants projets d’infrastructure lancés dans le monde au cours de la dernière décennie.
Cette ligne totalise 340 km et traverse 117 communes, 6 départements et 3
régions ; elle nécessite la construction d’environ 400 ouvrages d’art, la création de 4 500 emplois dont 1 300 créations nettes…
15
JUIN 2012
INTERVIEW
Quelle est votre politique de
recrutement pour les 2 à 3
prochaines années ?
Nous sommes dans des métiers à
haute intensité managériale. Nos performances sont directement la conséquence d’une politique constante et
puissante de développement de la richesse humaine du groupe. En 2011,
nous avons embauché plus de 20 000
personnes en emploi durable dont près
de la moitié en France avec une priorité
sur les jeunes. Nos perspectives sont
du même ordre pour cette année. Ces
chiffres pourraient baisser dans certains
pays dans le court terme mais nous
continuerons à embaucher beaucoup de
jeunes car nous croyons fondamentalement que nos métiers resteront porteurs
en tendance lourde.
La force de notre
modèle tient à la
responsabilisation
de chacun, à la
mise en réseau
de toutes les
compétences
et toutes les
énergies.
Quel poids représente
l’international dans l’activité du
groupe ?
Notre force est aujourd’hui la diversité
de nos métiers, de nos implantations
géographiques et de nos clients. Nous
avons depuis quelques années élargi
notre horizon international, avec près de
14 milliards d’euros de chiffre d’affaires
réalisés hors de France, à la fois dans
les concessions et dans le contracting,
et nous continuons, en nous appuyant
sur les têtes de pont que sont nos filiales
spécialisées : Freyssinet, Soletanche,
DEME, Entrepose mais aussi Cegelec.
Nous nous intéressons à de nouveaux
projets de concessions à l’international,
comme nous l’avons fait hier en Russie
et demain en Inde. Nous accélérons
notre internationalisation mais en nous
souvenant que dans nos métiers risqués,
le succès est l’addition d’un excellent
savoir-faire et d’une connaissance profonde des pays et des cultures.
16
JUIN 2012
Quels sont les grands défis de
VINCI pour les deux prochaines
décennies ?
Le premier est de continuer à grandir
sans grossir. La force de notre modèle
tient à la responsabilisation de chacun,
à la mise en réseau de toutes les compétences et toutes les énergies. Cette
grande autonomie laissée à l’esprit
d’entreprendre, à l’ancrage dans les
territoires et à l’intelligence du terrain
nous devons la cultiver. Notre deuxième
grand défi est de donner raison à notre
ambition qui est d’être le meilleur partenaire de nos clients et de toutes les
parties prenantes, au service de la réussite de leurs projets. Sur la plupart des
marchés du groupe, la demande évolue
vers des projets de plus en plus importants, globaux et complexes. La capacité
de VINCI à mobiliser et coordonner
tous les savoir-faire et les ressources de
production requis par de tels projets est
un avantage concurrentiel déterminant.
Au-delà de la compétence technique
et managériale, les qualités de transparence, d’écoute et de dialogue sont de
plus en plus importantes pour réussir les
projets qui nous sont confiés.
DOSSIER
Les bâtisseurs
du cadre de vie
L
'ingénierie du BTP n’a jamais autant évolué que ces trente dernières
années. La conception assistée par ordinateur, l’émergence de matériaux
de plus en plus innovants et la sophistication des équipements et des
machines
ma
ont révolutionné la façon de concevoir et bâtir les ouvrages et les
infrastructures
inf
rroutières.
Jean Berthier
Jean-François Coste
Par le nombre de ses entreprises et de
ses salariés, le BTP est l’un des premiers
secteurs économiques français. En
2010, les Travaux Publics représentaient
un chiffre d’affaires de 39 Mds € en
France métropolitaine et 23 Mds € sur
les marchés extérieurs, 8 033 entreprises
et 266 000 salariés (source FNTP). La
même année, le secteur du Bâtiment dégageait 123 Mds € de chiffres d’affaires
dont 7 réalisés à l’extérieur (63% en
Europe). Il emploie à lui seul 1,2 million de salariés, travaillant dans 349 000
entreprises, dont 327 000 de moins de
10 personnes (estimations FFB). Particulièrement atomisé, le secteur du BTP
se caractérise néanmoins par l'existence de quatre grands majors : VINCI,
Bouygues, tous deux leaders mondiaux,
Eiffage et Spie Batignolles.
Pascal Lemoine
Bureaux d’études, vers
un regroupement des
compétences
Bernard Raspaud
Avant toute réalisation, il y a la phase de
conception. C’est l’affaire des bureaux
d’études qui assurent pour tout projet
les fonctions techniques, administratives
18
JUIN 2012
et réglementaires. « Autrefois, les bureaux
d’études étaient intégrés aux entreprises de
BTP. Ils ont maintenant pris leur liberté,
ont grossi et se sont structurés », souligne
Jean Berthier, (X54 - Ponts 59), administrateur d’IESF et ancien directeur
des Routes. Aujourd’hui, ces bureaux
indépendants (Egis, Setec, Artelia,
Ingérop, etc.) cohabitent avec les grands
acteurs publics : GDF Suez, SNCF,
RATP et EDF. L’autre tendance, plus
récente, est le regroupement des compétences. Pour Pascal Lemoine (Arts et
Métiers 74), directeur technique et de
la recherche à la FNTP, « cela leur permet
d’élargir leur champ d’expertise grâce à l’élaboration de modèles de simulation intégrant
différents domaines : économiques, environnementaux et sociétaux ». Une concentration
des savoir-faire qui devrait s’accentuer.
« L’avenir est aux bureaux d’études tous
corps d’état », prédit Gilles Charbonnel,
président de la Chambre de l’Ingénierie
et du Conseil de France - Construction, dans une interview du Moniteur
en mars dernier. Les regroupements
ne sont pas forcément franco-français.
« C’est le cas d’Arcadis ESG, né de l’intégration du bureau d'études français EEG Simec-
Les sites à consulter
Viaduc de Millau, Tour First à la Défense, réseau ferroviaire… les ingénieurs du
génie civil œuvrent au quotidien à l’amélioration de notre cadre de vie.
sol au sein du groupe néerlandais Arcadis. Il y
a également de plus en plus de bureaux d’études
étrangers qui créent des filiales en France,
c’est le cas notamment du britannique Ove
Arup & Partners et de l’américain Bechtel »,
note Jean-François Coste (X 57-Ponts
62), président du comité Génie civil et
Bâtiment d'’IESF.
Pour pénétrer le marché international,
les bureaux d’études ont recours à des
outils innovants : modélisation informatique de plus en plus pointue, moyens
d'essais lourds (manège de fatigue des
chaussées, dalle d'essai de structures,
soufflerie climatique).
Des chantiers
toujours plus complexes
et audacieux
Grâce aux avancées technologiques, les
méthodes de construction ont gagné
en audace. C’est le cas notamment de la
technique des ponts à haubans, rendue
possible grâce à la modélisation informatique. « En 1860, des ingénieurs avaient tenté
de construire des ponts haubanés. En vain, tous
se sont écroulés. Sans l’évolution technologique,
les ponts de Normandie, de Rion Antirion
(Grèce) et le viaduc de Millau n’auraient jamais
vu le jour », note Jean-François Coste. Les
techniques de construction se sont également complexifiées. Il faut construire
mieux, plus vite, au meilleur coût tout en
tenant compte de nouvelles contraintes,
telle que l’urbanisation croissante qui
rend la gestion des chantiers plus difficile, ou des problématiques environnementales. « Aujourd’hui, plus aucune goutte
de pluie ne tombe sur une autoroute sans être
traitée par un système d’assainissement », note
Bernard Raspaud (Formation universitaire et CHEBAP 65), représentant de
la FNTP dans les instances professionnelles européennes. Une dimension durable que les entreprises du secteur ont
19
JUIN 2012
Illustration : Mandy Vuvan
DOSSIER
La Fédération Nationale des Travaux Publics :
www.fntp.fr
La Fédération Française du Bâtiment : www.ffbatiment.fr
L’Institut français des sciences et technologies des
transports, de l'aménagement et des réseaux :
www.ifsttar.fr
Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment :
www.cstb.fr
L'Institut pour la Recherche appliquée et
l'Expérimentation en Génie Civil : www.irex.asso.fr
SYNTEC-Ingénierie : www.syntec.fr
“
En 2010, les
Travaux Publics
représentaient un
chiffre d’affaires
de 39 Mds €
en France
métropolitaine
et 23 Mds €
sur les marchés
extérieurs
Un savoir-faire
qui s’exporte
(copyright : Vinci - Freyssinet)
DOSSIER
Les entreprises de travaux publics françaises
réalisent 37 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger
(23 Mds € en 2010). Parmi les grands ouvrages
réalisés ces dernières années dans le monde par
ces groupes, on peut citer : le métro du Caire, la
Mosquée Hassan II à Casablanca, l’enceinte de
confinement de Tchernobyl (en cours) ou encore
le pont haubané de Rion-Antirion en Grèce. Une
exportation des savoir-faire qui prend aussi la
forme de partage de connaissances comme c’est
le cas avec le transfert de la technologie EPR en
Chine et en Finlande. « Si le savoir-faire français
s’exporte, c’est également dû à l’excellente
réputation de nos formations en Génie civil et
Bâtiment. En France, les ingénieurs reçoivent
une formation plus généraliste et plus longue
qu’ailleurs. Il faut en effet avoir Bac+5 minimum
pour avoir le titre d’ingénieur, souvent complété
par une formation spécialisée et éventuellement un
doctorat », analyse Jean-François Coste.
“
Tout projet de
construction
implique une
gestion des
transports,
de l’énergie,
des pollutions
sonores,
visuelles et du
traitement de
l’eau
Le pont de Russky Island à Vladivostok, plus grand pont haubané du monde inauguré fin juin 2012
dû intégrer. Tout projet de construction
implique désormais une gestion des
transports, de l’énergie, des pollutions
sonores et visuelles ou encore du traitement de l’eau.
La réglementation s’est également durcie en faveur de meilleures conditions
de travail et d’une sécurisation accrue
des chantiers. « La sécurité et la santé des
personnels sont une des préoccupations majeures
des entreprises de BTP. Pour cela, un coordonnateur extérieur indépendant veille à l'application du plan de prévention et de sécurité établi
par l'entreprise », souligne Jean-François
Coste.
Pour minimiser au maximum l’impact
à la fois environnemental et financier
des travaux de construction et de démantèlement, on prolonge la durée de
vie des bâtiments et des infrastructures.
« Le viaduc de Millau et le tunnel sous la
Manche, notamment, ont été construits pour
une exploitation de plus de 120 ans. Cela si-
20
JUIN 2012
gnifie qu’avec une maintenance suffisante, ils
pourront fonctionner en mode d'exploitation totale pendant plus d’un siècle », précise JeanFrançois Coste. C’est également le cas
des centrales nucléaires. Autrefois, on
les concevait pour 30 ans, aujourd’hui
l’EPR de Flamanville est prévu pour
fonctionner au moins 60 ans.
Mais la longévité d’un ouvrage ou d’une
infrastructure ne dépend pas seulement de la solidité et de la qualité de sa
construction. L’usage que l’on en fait
est primordial. Toute la difficulté aujourd’hui est d’en anticiper l’évolution.
« Si le Forum des Halles à Paris a dû être
démoli, c’est parce que ses structures n’étaient
plus adaptées aux nouveaux modes de vie »,
souligne Bernard Raspaud. Les problématiques de construction ont changé.
« Nous sommes dans une approche globale et
durable associant mixité des usages, territorialité et interconnexion des réseaux », affirme
Pascal Lemoine.
DOSSIER
L’innovation à
dimension durable
Dans le BTP, les réglementations successives en matière de développement
durable (plan Bâtiment Grenelle,
norme HQE, RTE 2012, plan de prévention et de gestion des déchets…)
ont favorisé l’innovation à tous les
niveaux, à commencer par l’amélioration des performances des matériaux.
« Dans le béton, on a vu l’apparition du
béton "vert", consommant moins d’énergie
lors de sa fabrication, mais également du
béton autoplaçant, se mettant en place sans
vibration (minimisation du bruit) et dont
l’hyperfluidité permet d’avoir des constructions plus complexes », développe Bernard Raspaud. Du côté des aciers, la
sidérurgie a fait d’énormes progrès,
produisant des matériaux de plus
en plus performants : aciers plus résistants, capables pour les ponts de
couvrir des portées plus grandes ou
de supporter des charges plus importantes. « On a adapté le matériau à sa mise
en œuvre et à son usage », souligne JeanFrançois Coste. L’un des meilleurs
exemples est l’acier HLE (Haute Limite Elastique), aux nombreux atouts
(résistance, déformabilité et soudabilité), qui a permis d’ouvrir le champ
des applications, notamment dans les
secteurs du transport et du levage.
On fait également de plus en plus de
matériaux composites - bois et acier,
béton et acier, géotextiles - alliant
des performances parfois contradictoires comme la résistance et l’élasticité, utilisés pour les ouvrages neufs
mais également pour renforcer et
maintenir en exploitation les ouvrages
anciens. « Les matériaux de revêtements
routiers ont également connu leur révolution
verte avec l’apparition de chaussées urbaines
drainantes, des enrobés tièdes ou phoniques »,
Le risque
zéro, rêve
inaccessible ?
L'ingénieur de génie civil doit
construire des ouvrages qui
répondent aux besoins de qualité
de service et de sécurité, de façon
durable. Les structures qu'il conçoit
en s'appuyant sur les retours
d'expérience et les normes telles
que les Eurocodes, doivent être
adaptées au contexte local, pour
assurer avec les coefficients de
sécurité requis, le fonctionnement
de l'ouvrage dans les cas les plus
défavorables. Pour dimensionner
les ouvrages, il tient compte de
la variabilité des caractéristiques
des matériaux utilisés et des
combinaisons des différentes
sollicitations, y compris celles dues
aux aléas tels que : séismes, vent,
incendie ou encore choc de bateaux
(pour les ponts). Il s'attache à
minimiser les risques résultant des
incertitudes et aléas à des niveaux
de probabilité très faibles, de
l'ordre de 1.10-5, sans pour autant
pouvoir prétendre au risque zéro,
inaccessible comme pour toute
réalisation humaine.
Jean-François Coste
Vues du projet final et des maquettes numériques du Sports hub de Singapour,
chantier de Bouygues Contruction dont l'achèvement est prévu pour avril 2014.
Ce complexe sportif comprend notamment un stade de 55 000 places.
21
JUIN 2012
DOSSIER
“
L’un des gros
enjeux des
ingénieurs est
d’accompagner
sur le terrain la
mise en œuvre
des évolutions
technologiques
précise par ailleurs Jean Berthier.
L’innovation s’est également faite sur le
terrain des procédés et des méthodes de
construction. « Aujourd’hui, on raisonne
davantage en termes de cycle de vie des infrastructures et de leurs constituants. On met en
place des méthodes plus globales intégrant les
dimensions de rénovation et de recyclage », souligne Jean-François Coste. « C’est le cas
des matériaux bitumineux, confirme Jean
Berthier. Au lieu d’enlever le matériau sur
les chaussées noires, on broie puis mélange la
couche d’enrobés avec du bitume pour en faire
une chaussée neuve ». La terre-armée utilisée pour les murs de soutènement et
les culées de pont repose également sur
cette technique de réutilisation des matériaux en place.
La branche équipement a également
connu des innovations spectaculaires.
On construit des tunneliers de plus en
plus performants, dont la puissance
(jusqu’à 10 mégawatts) équivaut à celle
des premières centrales nucléaires. Pour
Pascal Lemoine, la plus grande avancée
s’est faite au niveau des NTIC (laser,
GPS, translateur, capteur, maquette nu-
22
JUIN 2012
mérique, comptage intelligent). « Grâce
à la modélisation numérique, on peut suivre
l’ensemble du processus de construction, ausculter et surveiller l’évolution des ouvrages. Une
meilleure connaissance du comportement des
structures, là est l’avenir du génie civil ».
Mais toutes ces innovations ne valent rien si elles ne sont pas assimilées.
L’un des gros enjeux des ingénieurs est
d’accompagner sur le terrain la mise en
œuvre de ces évolutions technologiques.
La dimension sociétale d’un chantier
et son organisation sont primordiales.
« La construction d’un ouvrage est d’abord
une aventure humaine. Cela ne se fait pas sans
la création d’une équipe, la volonté commune
d’aboutir et l’acceptation d’une certaine forme
de risque», conclut Bernard Raspaud.
 Céline Jacquot, rédactrice en
chef déléguée
Jean Berthier, Jean-François Coste, Pascal
Lemoine et Bernard Raspaud, les intervenants de ce dossier, sont tous membres du comité Génie civil et Bâtiment d’IESF.
LA REGIE CONFIANCE
« Plus de 30 ans d’expérience en partenariat
avec l’industrie et les Associations d’Ingénieurs »
Comme eux, faites-nous confiance !
Pour tout renseignement :
Isabelle de la Redonda - Tél. : 01 53 36 20 42
Fax : 01 57 67 50 47 - Email : [email protected]
TRAJECTOIRE
Bâtir, un acte
concret et stimulant
D
D
irecteur
cteur tec
technique du projet EPR à Flamanville pour
te
groupement
le groupem
upem Bouygues, Dominique Regallet a
travaillé pendant 20 ans dans l’ingénierie
d’abordd tra
de conception avant
avan de s’intéresser à la coordination
technique
q de ggrands chantiers. Retour sur le parcours d’un
homme fier de particip
pparticiper,
par p avec ses équipes, au mieux vivre de
ses contemporains.
Dominique Regallet
Directeur technique du projet EPR à Flamanville pour le groupement Bouygues
Bio Express
1982 : Diplômé ENSAIS (INSA
Strasbourg)
1986 : Ingénieur principal
Bouygues TP (pont de l’Ile de Ré,
tunnel de la Galaure, A 14…)
1992 : Ingénieur études Razel
Technique & Méthodes (pont de
l’Iroise…)
2001 : Chef de service études
Bouygues TP sur le projet
Dublin Port Tunnel
2003 : Responsable études
des ouvrages d’art du projet
d’autoroute A28 (Rouen-Alençon)
2004 : Directeur technique
du projet Laser Mégajoule à
Bordeaux
Depuis 2007 : Directeur
technique du projet EPR de
Flamanville
Quels sont les projets qui vous ont
le plus marqué pendant vos 20 années en ingénierie d’études ?
Le pont de l’Ile de Ré fut mon premier
grand projet au sein du bureau d’études
de Bouygues Travaux Publics, alors que
je n’avais que trois ans d’ancienneté.
J’étais chargé des études du tablier, au
sein d’une équipe études constituée
d’une vingtaine de personnes. Le pont
de l’Ile de Ré est un ouvrage remarquable à plus d’un titre. Déjà, c’est un
pont en mer, ce qui implique des enjeux techniques importants comme les
fondations sous-marines. C’est également avec ses 3 kilomètres, le deuxième
ouvrage le plus long réalisé en France
après le pont de Saint Nazaire. L’autre
projet marquant est le pont de l’Iroise
à Brest : premier ouvrage d’envergure
décroché par Razel en 1991. Outre un
défi de diversification pour Razel qui
était une entreprise de terrassement, le
pont sur l’Iroise représentait également
un défi technique avec ses 800 mètres de
24
JUIN 2012
long et sa travée centrale de 400 mètres
haubanée : record français pour un tablier béton (le pont de Normandie et le
viaduc de Millau ayant des tabliers métalliques).
En 2001, vous retournez chez
Bouygues TP mais à la direction
technique de chantier. Qu’est-ce qui
a motivé ce changement dans votre
carrière ?
Cela faisait vingt ans que je me passionnais pour les calculs de structures. J’ai
collaboré à des projets divers : ponts,
tunnels, projets linéaires d’autoroutes.
Je souhaitais découvrir une autre facette
du métier d’ingénieur de génie civil, en
travaillant à la direction technique d’un
chantier. Mon premier projet fut irlandais
avec le Dublin Port Tunnel. Je suivais une
équipe design écossaise en charge des
études de la partie tranchée couverte de
ce projet de section d’autoroute. Au-delà
des aspects techniques, je devais gérer les
problématiques culturelles entre des in-
TRAJECTOIRE
tervenants irlandais, anglais, écossais
et français. En effet, les anglo-saxons
ont une approche beaucoup plus
contractuelle et sectorisée de l’ingénierie, alors qu’en France, nous avons
une vision plus globale des projets.
En 2003, on vous nomme chef
de services études sur le projet
de l’autoroute A 28. Quelle était
votre mission ?
C’était le plus gros projet linéaire de
concession décroché par Bouygues,
avec 125 kilomètres d’autoroute
entre Rouen et Alençon. J’avais en
charge toute la partie ouvrages d’art,
soit deux grands viaducs mixtes
(dont l’un de 1km) et une centaine
d’ouvrages d’art courants. Outre
la mise au point de leur conception, une des principales difficultés
était de coordonner les six bureaux
d’études en charge des études d’exécution, avec un planning très serré et
une pression constante des équipes
travaux.
Vous êtes actuellement directeur
technique sur le projet de la centrale nucléaire EPR de Flamanville. Quelles sont les contraintes
auxquelles vous devez faire face ?
Avant de démarrer ce projet début
2007, j’avais en charge la direction
technique du projet Laser Mégajoule, un centre de simulation d’essai
nucléaire du CEA près de Bordeaux.
A ce titre, une de mes principales
missions était d’assurer la production des notes de calcul, des plans de
coffrage et de ferraillage en temps
et en heure pour le chantier. C’était
également un nouveau type de projet
avec une structure relevant autant du
bâtiment que des travaux publics, et
qui a servi de tremplin pour l’EPR
de Flamanville. Bien que le nucléaire
militaire soit déjà très règlementé,
nous avons franchi un autre palier
Dominique Regallet et son équipe devant le chantier de l’EPR de Flamanville
avec le monde du nucléaire civil,
en termes d’exigences, de spécifications et de traçabilité. Les taux de
ferraillage sont extrêmement élevés
avec en moyenne 300 kg/m3 d’acier
dans le béton, et des zones dépassant 400 kg/m3, soit 2 à 3 fois les
ratios des réacteurs de la génération
précédente. L’expertise technique
du chantier n’est pas le seul aspect
de ma fonction. Un directeur technique doit également posséder des
qualités d’organisation et de coordination entre les équipes : études,
méthodes, travaux et ferraillage, ainsi
qu’avec le client EDF. Je manageais
en direct une équipe d’une quinzaine
de personnes : 8 ingénieurs, chacun
responsable d’une zone spécifique, 2
projeteurs et 4 documentalistes et, de
manière indirecte, 200 personnes du
GIE Flamanville Etudes localisées
dans 5 différents pays, en charge des
7 500 plans de ferraillage. Depuis le
démarrage du chantier de l’EPR,
nous avons saisi plus de 100 000
documents. Enfin j’ai également un
important rôle de formateur, notamment vis-à-vis de mon équipe qui est
plutôt jeune.
Quels conseils donneriez-vous à
un jeune désirant devenir ingénieur en génie civil ?
Tout d’abord, il faut aimer travailler
25
JUIN 2012
en équipe avec la notion de projet à
accomplir. Ensuite, il faut être capable de s’adapter, car un chantier
est un projet qui évolue en permanence avec des nombreux aléas. Il
est conseillé de démarrer en bureau
d’études afin d’acquérir un bagage
technique avant d’aller sur le terrain.
Les métiers du génie civil demandent une grande disponibilité, mais
en contrepartie ils offrent la satisfaction de construire quelque chose
de concret, et de participer au mieux
vivre de vos contemporains.
 Propos recueillis par
Mathilde Loiseau
Etre ingénieur en
génie civil, c'est
aimer travailler
en équipe avec la
notion de projet à
accomplir
TRAJECTOIRE
Anne Duthilleul
Ingénieur du Corps des Mines
Copyright : CRE
« J’ai toujours eu
la passion de
l’intérêt général »
I
l y a 40 ans, Polytechnique ouvrait son concours d’entrée aux femmes. Anne
Chopinet, ingénieur du Corps des Mines, fut une des premières jeunes filles à y
Ch
être admise. Major de promotion, elle a porté le drapeau lors du défilé du 14 juillet
êt
197
1973. Aujourd'hui
A
chargée de mission interministérielle sur les grands projets miniers
d'O
d'Outre
d'Outre-Mer, elle revient sur son parcours.
Bio Express
1972 : École Polytechnique
1975 : Ingénieur au corps des
mines
1978 : Conseiller technique au
ministère de l’Industrie, puis au
ministère du Budget en 1982
1988 : Secrétaire général du
CNES
1992 : Chargée du plan
stratégique chez Alstom
1995 : Conseiller technique à la
présidence de la République
2000 : Présidente de l’ERAP,
administrateur d’AREVA NC et
membre du CES de 2004 à 2010
2010 : Commissaire à la CRE
Depuis 2003 : Chargée de
mission interministérielle sur les
grands projets miniers d'OutreMer (Nouvelle-Calédonie et
Guyane)
Quel était votre état d’esprit lors du
défilé du 14 juillet 1973 au moment
de porter l’étendard de l’École
Polytechnique ?
J’avais 19 ans et je portais les couleurs
de l’école et sa devise : Pour la Patrie,
les Sciences et la Gloire. C’était un immense honneur, mais aussi un défi. Aucune femme avant moi n’avait porté ce
drapeau. J’ai dû prouver que j’en étais
capable.
C’est grâce à Michel Debré, alors ministre de la Défense nationale, que les
jeunes filles ont pu accéder à l'École
Polytechnique. Il était très attaché à la
promotion des femmes. Il a dû batailler
ferme. Ce n’était pas acquis d’avance.
On était à une période de transition
avec d’un côté le modèle familial du baby-boom et de l’autre le désir grandissant des femmes pour plus d’autonomie
professionnelle.
Qu’est-ce qui a guidé vos choix de
carrière ?
J’avais un attachement particulier pour
la filière industrielle, dû notamment à
mon père, lui-même ingénieur. J’avais
26
JUIN 2012
aussi le souci de l’intérêt général. C’est
pourquoi en sortant de l’X, je me suis
orientée vers le Corps des Mines, car je
voulais me rapprocher du secteur de la
production tout en travaillant au service
de la collectivité.
Vous avez été conseiller technique
au sein de plusieurs ministères.
Quelles ont été vos missions ?
En 1978, j’ai été nommée chef du bureau mines-uranium au service des
matières premières et du sous-sol du
ministère de l'Industrie. Un premier
poste qui associait l’intérêt collectif et
les compétences techniques. Ensuite,
je fus chef de bureau Recherche, Commerce extérieur, Aéronautique civile à la
direction du Budget. C’était très formateur car il fallait avoir une connaissance
approfondie des secteurs pour être
en mesure d’affecter les ressources de
l’Etat aux domaines les plus prometteurs. En 1986, j’ai rejoint le cabinet du
Budget, en tant que conseiller technique
chargée de l’agriculture, de l’industrie et
de l’artisanat. Mon rôle était d’orienter
l’affectation des ressources budgétaires
TRAJECTOIRE
En quoi votre formation
d’ingénieur vous a-t-elle
été utile ?
Ces missions nécessitaient d’avoir
une vision claire de l’ensemble des
politiques économiques pour établir des passerelles entre les secteurs
concernés. Cela suppose d’avoir une
compréhension technique des sujets,
une rigueur de raisonnement et de la
méthode, qualités propres aux ingénieurs. C’est d’ailleurs toute la force
de nos écoles : permettre aux futurs
ingénieurs de répondre de façon inventive aux problèmes rencontrés,
quelle que soit leur nature.
Au début des années 90, vous
rejoignez le groupe Alstom.
Quelles étaient alors vos
ambitions ?
Auparavant, j’ai été pendant trois ans
secrétaire général du Centre National d’Etudes Spatiales couvrant les
services financiers, juridiques et de
ressources humaines. J’ai choisi d’aller chez Alstom pour être au cœur
de l’activité industrielle. J’étais chargée du plan stratégique à la division
Transports. Et je reste convaincue
que, même dans le privé, on peut être
au service de la collectivité. Avant
d’être une source de profits, une entreprise industrielle est d’abord une
Copyright : CRE
selon une approche à la fois politique
et sectorielle. Cela impliquait la mise
en place d’actions cohérentes tenant
compte des spécificités de chacun
des secteurs. Enfin, entre 1995 et
2000, j’ai travaillé comme conseiller
technique chargée des affaires économiques sectorielles auprès du président Chirac. Une fois de plus, j’avais
en portefeuille des secteurs productifs variés - Industrie, Agriculture,
Equipement-Transports, Environnement, PME-Commerce-Artisanat
- que j’ai pu aborder avec une vision
transversale.
micro-société. J’ai toujours en tête
cette phrase d’un industriel jurassien
qui disait : « J’ai 800 personnes dans mon
entreprise. Si je veux réduire les coûts sans
sacrifier l’emploi, je n’ai qu’une solution :
prendre des contrats et produire plus ».
Durant ma formation, on parlait déjà
beaucoup de l’humanisation de l’appareil productif et j’avais visité la société Leroy-Sommer. Elle était alors
dirigée par Georges Chavannes, ardent défenseur avec son concept des
« usines à la campagne » de l’entreprise à taille humaine, seule à pouvoir
concilier travail, rentabilité, respect de
l’individu. Je partage cette idée. Il faut
impliquer les personnes, rendre les
salariés acteurs du succès de l’entreprise. Chez Alstom, on avait d’ailleurs
créé avec d’autres femmes formant
un réseau à l’international un groupe
de réflexion sur la qualité du travail, la
vie en entreprise.
En 1985, vous avez pris part
à la création des bourses de la
vocation scientifique et
technique des femmes.
Quel en était l’objectif ?
Ces bourses à vocation sociale avaient
été créées sous François Mitterrand
par Yvette Roudy, alors ministre
27
JUIN 2012
des Droits de la femme. L’idée était
de favoriser l’accès des jeunes filles
d’origines modestes aux études scientifiques. Une centaine de bourses était
délivrée chaque année sur tout le territoire. Si ces bourses avaient pour
objectif d’ouvrir les femmes aux carrières scientifiques, elles permettaient
également d’aller chercher les compétences au niveau national.
Quel est votre point de vue
sur l’évolution de la place des
femmes dans les entreprises ?
Tout est question d’équilibre et de
complémentarité entre hommes et
femmes, comme dans la vie. Les
différences sont enrichissantes. Sur
l’évolution économique des femmes
néanmoins, il y a un constat que j’ai
pu faire : dans l’administration, être
une femme ne m’a jamais posé de
problème. L’égalité est de mise. Dans
le privé et en particulier l’industrie,
c’est différent. Le nombre de femmes
n’a pas encore atteint la masse critique. Le jour où il y aura autant de
femmes que d’hommes à des postesclés, on ne se posera plus la question.
 Propos recueillis
par Mathilde Loiseau
ZOOM ASSOCIATION
TECHNIQUE
Jean-Marc Tanis
Président
L’AFGC :
L
L
Notre mission,
promouvoir le génie civil
’Associat Française de Génie Civil a pour objectif de promouvoir les
’Association
structures et les matériaux pour la conception et la réalisation d’ouvrages de
structure
génie civ
civil en France et à l’étranger. Focus.
L’AFGC en
bref…
Président : Jean-Marc Tanis
Secrétaire Générale :
Jocelyne Jacob
Président du comité des
Affaires Générales :
Bruno Godart
Président du comité Scientifique et Technique : Thierry Kretz
Date de fondation : 1998
Nombre de membres :
1200 + 100 entreprises et bureaux
d’études
Domaine d’application :
le génie civil
Site web : www.afgc.asso.fr
Contact : [email protected]
Tél.: 01 44 58 24 70
Issue en 1998 de la fusion entre l’Association Française pour la Construction
(AFPC) créée en 1934 et de l’Association Française de Recherches et d’Essais
sur les Matériaux et les Constructions
(AFREM) fondée en 1948, l’AFGC
compte aujourd’hui 1200 membres et
une centaine d’entreprises et de bureaux
d’études. Elle organise chaque année
une trentaine de manifestations techniques et scientifiques et touche ainsi
entre 3 000 et 5 000 personnes œuvrant
dans le domaine du génie civil.
Un lieu d'échanges pour
les acteurs du génie civil
L'AFGC est un lieu privilégié de rencontres et d’échanges entre tous les
acteurs du génie civil (ingénieurs ou
techniciens, architectes, enseignants
ou étudiants), qu'ils soient donneurs
d'ordre, concepteurs, réalisateurs ou
chercheurs. Elle a pour objectif de rapprocher le monde des matériaux de celui
des structures et le monde de l’enseignement et de la recherche de celui de la
conception et de la réalisation. Sa voca-
28
JUIN 2012
tion est également de valoriser l’image
du génie civil auprès des jeunes et de leur
faciliter l’intégration dans le monde du
travail.
Ses actions s’exercent essentiellement
par l’organisation de débats, colloques,
séminaires, conférences, congrès ou expositions, par la participation à des manifestations de même nature organisées
par d’autres groupements scientifiques
ou techniques et par la diffusion de publications écrites, audiovisuelles ou sur
réseau. L’AFGC anime également des
groupes de travail et organise des visites
de chantiers tout au long de l’année. Sont
ainsi prévues à l’automne la visite en
septembre du stade Jean Bouin à Paris
et celle, en octobre, du plus grand pont
levant d’Europe à Bordeaux.
« L’AFGC a une structure décentralisée qui lui
permet de rester proche de ses adhérents, qu’ils
soient de Marseille, Lille ou même d’outre-mer »,
souligne Jean-Marc Tanis, le président.
Ainsi, sept délégations régionales sont en
charge de l’organisation des manifestations en région : Rhône-Alpes, Sud-Ouest,
Méditerranée, Grand Ouest, Grand
Est, Nord Picardie et Océan Indien.
ZOOM ASSOCIATION
TECHNIQUE
« L’AFGC se veut également le relais en
France des grandes associations internationales de génie civil », poursuit JeanMarc Tanis. L’association est ainsi
en contact permanent avec l’IABSE
(International Association for Bridge
and Structural Engineering), la RILEM (Réunion Internationale des
Laboratoires et Experts des Matériaux, systèmes de construction et
ouvrages), la FIB (Fédération Internationale du Béton) ou encore l’ACI
(American Concrete Institute). A ce
titre, l'AFGC constitue un lien entre
le génie civil français et la communauté scientifique internationale. Elle
permet aussi aux ingénieurs et chercheurs français travaillant à l’étranger de conserver le contact avec les
techniques françaises et elle a pour
ambition de promouvoir l’ingénierie
française à l’international.
Un organe de réflexion
scientifique et
technique tourné
vers l’avenir
L’association s’est également fixée
pour objectif d’organiser la réflexion
et de faire émerger les idées et les solutions innovantes de demain.
Grâce à son comité Scientifique et
Technique divisé en 4 collèges (Enseignement & Recherche – Industrie
des matériaux – Entreprises & Bureaux d’études – Maîtrise d’œuvre &
Maîtrise d’ouvrage), l’AFGC apporte
aussi son concours à l’orientation
de la recherche et à l’élaboration de
programmes d’enseignement et de
formation. Elle travaille ainsi en lien
étroit avec l’Association Universitaire
de Génie Civil.
Les membres du comité Scientifique
et Technique planchent sur des sujets aussi variés que : les aciers HLE
(Haute Limite Elastique), la durabilité
des ouvrages en béton précontraint,
Lors d’une conférence de l’AFGC à
l’Agence de l’Aménagement de la Vallée
du Bouregreg au Maroc - Copyright
M.Duviard - Egis
la protection des ouvrages contre les
chutes de rochers, les structures en
bois, le renforcement et confinement
des poteaux au moyen de matériaux
composites ou encore les risques en
génie civil. Ces réflexions donnent
lieu à de nombreuses publications.
Parmi les productions en cours de finalisation, on peut citer trois guides :
un guide sur les aciers HLE, un guide
consacré à la conception et à la réalisation d’ouvrages en bois et enfin
un guide de recommandations pour
les Bétons Fibrés Ultra-performants
(BFUP), document de référence au
niveau mondial.
« A une époque où tout s'apprécie en termes
de rentabilité et d'économie, il est devenu primordial de s'accorder du temps pour réfléchir
à l’évolution des sciences et des techniques,
afin de faire germer les innovations et les solutions de demain. C’est tout l’objet de nos
travaux », insiste Jean-Marc Tanis.
29
JUIN 2012
Prix AFGC :
le génie civil à
l’honneur
Chaque année, l’AFGC remet deux prix :
› Le prix Albert Caquot qui
récompense un ingénieur français ou
étranger pour l’ensemble de sa carrière,
ses travaux scientifiques et techniques,
projets et réalisation mais aussi pour
ses qualités et son rayonnement dans
le monde de la Construction. C’est le
professeur suisse Manfred Hirt qui
a reçu le prix en 2012. Spécialiste
de la construction métallique et plus
spécifiquement des problèmes de
fatigue, il avait assumé la présidence de
l’AIPC/IABSE de 2004 à 2007.
› Le prix AFGC récompense quant
à lui des ingénieurs, chercheurs,
universitaires ou personnalités
compétentes qui se sont distingués par
la réalisation d’un travail remarquable
dans le domaine scientifique, technique
ou opérationnel. Trois lauréats ont été
récompensés en 2012 : M. Duviard
(Egis JMI), M. Hajar (EIFFAGE)
et M. Roussel (IFSTTAR).
ASSOCIATION
DE DIPLÔMÉS
L’Association des ITPE
F
F
ondée en 1963, l'Association des Ingénieurs des
Travaux Publics de l'Etat est aujourd’hui le cœur
d’un réseau constitué de 600 étudiants et de 8 670
ingénieurs civils ou fonctionnaires dont 6 400 sont en activité.
Patrice Coindet
Président
L’AITPE en bref
Président : Patrice Coindet (promotion
1983), directeur de l'Environnement à la
Ville de Grenoble
Date de fondation : 1963
Nombre de diplômés : 8 668
Site web : www.aitpe.fr
Contact : Gilbert Nicolle, directeur, aitpe@
entpe.fr
“
L'AITPE, c'est 8 670
ingénieurs civils ou
fonctionnaires
L’AITPE fédère les anciens élèves de
l’Ecole Nationale des Travaux Publics
de l’Etat (ENTPE). Ils interviennent
dans tous les domaines de l’aménagement durable du territoire (infrastructures, génie-civil, transports, environnement…), dans les services du
ministère du développement durable
mais également dans les collectivités
territoriales, les établissements publics,
et le secteur privé.
Pour valoriser l’ENTPE et son diplôme, l’AITPE a développé différents
produits et services, parmi lesquels
des publications (annuaire papier et
en ligne des ITPE, lettre électronique
mensuelle, revue « TPéchanges ») et
un service emploi comprenant notamment une aide personnalisée en développement et suivi de carrière, la publication d’un guide de l’emploi et la mise
en ligne d’offres d’emploi. L’AITPE
organise par ailleurs de nombreuses
manifestations : débats, colloques,
tables rondes, à Paris et dans les clubs
régionaux.
Visite de chantiers par
les clubs régionaux
Les clubs régionaux réunissent une à
deux fois par an les ingénieurs TPE à
l'occasion de visites de chantiers. En
juin 2011, les membres du club PACA
ont ainsi pu découvrir les aménagements du projet Euroméditerranée à
Marseille. Ils ont recueilli des informations sur les choix d’aménagement de
la maîtrise d’ouvrage (Etablissement
public d'aménagement Euroméditerranée) et la méthode de creusement
des darses ainsi que sur les contraintes
et techniques de chacun des projets, à
savoir, le Musée des Civilisations de
l’Europe et de la Méditerranée sous
maîtrise d’ouvrage du ministère de la
Culture ; le Centre régional de la Méditerranée, pôle de multi-activités sous
maîtrise d’ouvrage de la région PACA,
et un parking privé de 700 places. Cha-
30
JUIN 2012
Les ITPE devant l'un des chantiers d'Euroméditerranée
cun des sujets a été présenté par un
ITPE directeur de service ou de projet.
Favoriser les échanges
en faveur de l’emploi
Afin d’élargir et renforcer l’ancrage de
l’école dans les milieux professionnels,
l’ENTPE et l’AITPE ont entrepris
une démarche de rencontre d'alumni managers. La dernière journée
d’échanges a été organisée le 8 février
2012 au Palais du Luxembourg, sous
la présidence d’Alain Anziani, sénateur
de la Gironde, et en présence de Christian Leyrit, vice-président du Conseil
général de l’écologie et du développement durable. Une trentaine d’ITPE
occupant des postes à responsabilités
dans le secteur privé, les collectivités et
les services de l’Etat, ont participé aux
échanges sur les évolutions et les objectifs de développement de l’école en
lien avec les besoins des employeurs.
à Marseille
ASSOCIATION
DE DIPLÔMÉS
ns
Visite du chantier du centre hospitalier d’Amie
L
L’Association SID-ETP
Comme toutes les associations du
même type, la SID-ETP a pour but
l’entraide et la solidarité entre les
membres, la vie du réseau professionnel, ainsi que la promotion, en
France et à l’étranger, du diplôme et
de l’école qui le délivre. L’évolution
des mentalités, le manque d’intérêt
des plus jeunes pour la vie associative
et une baisse du nombre des cotisants l’ont conduit à se rénover.
a créé une nouvelle dynamique. Par
exemple, grâce aux relations suivies
depuis mi-2009 entre la SID-ETP
et le Bureau en France de la RICS
(Royal Institution of Chartered Surveyors), les cours dispensés à l’ESTP
ont été accrédités par cette organisation mondiale en mars 2012, et les ingénieurs ETP sont les seuls en France
à bénéficier de cette mesure.
Impliquer les plus
jeunes
Encourager
les échanges
professionnels
La première action fut d’associer les
élèves-ingénieurs à la vie de l’association. Des soirées d’intégration sont
organisées pour permettre aux jeunes
de rencontrer des anciens et d’être informés sur les évènements organisés
par SID-ETP : visites, conférences,
sorties culturelles. Ces élèves-ingénieurs ont leur bureau, le BLOC, et
leur président siège au Conseil d’administration de l’association. Bien
entendu, la SID-ETP continue à soutenir financièrement les associations
sportives ou culturelles des élèves,
donne des bourses à ceux qui en ont
besoin, et participe pour moitié aux
frais de la cérémonie de remise des
diplômes, créée à sa demande il y a
une douzaine d’années. Enfin, des
rencontres régionales sont organisées par certains groupements, pour
mettre les nouveaux élèves en relation avec les anciens de leur province
d’origine. Ce souffle de renouveau
En second lieu, la SID-ETP a augmenté le nombre de ses activités (visites
de chantiers, conférences, rencontres
culturelles), avec un objectif : favoriser les échanges professionnels. Des
speed-meetings ont vu le jour : ces rencontres entre de jeunes ingénieurs sortis de l’école depuis deux ou trois ans
et les élèves de l’ESTP permettent à ces
derniers de faire leur choix de première
orientation professionnelle. Des groupements nouveaux ont également été
créés, comme ETP au féminin, ou le
groupement Management et relations
sociales. D’autres ont évolué, comme
celui traitant du développement durable. L’action particulièrement dynamique du président Jean de Rodellec
du Porzic a permis de relancer le Club
des dirigeants qui désormais réunit une
centaine de membres occupant des
postes à hautes responsabilités dans
diverses entreprises.
31
JUIN 2012
Jean de Rodellec du Porzic
Président
L
a Société des
Ingénieurs
Diplômés de
l’École spéciale des
Travaux Publics, du
bâtiment et de l’industrie
(SID-ETP) s’est engagée
depuis quatre ans dans
une vaste politique de
modernisation pour
offrir des services plus
adaptés aux besoins
actuels et valoriser la
nouvelle Maison des
Ingénieurs ETP.
Le SID ETP
en bref
Président : Jean de Rodellec du Porzic
Date de fondation : 1923 (reconnue
d’utilité publique le 16 novembre 1950)
Nombre de diplômés : environ
29 000, dont 20 000 en activité
Principaux partenariats : G16+ (Club
carrières Grandes Écoles)
Site web : www.sidetp.org/
Contact : Jean Rouffignac,
Délégué général, 01 43 54 97 57
PAROLE D'EXPERT
Par Philippe Bisch (ENPC 71),
président de l'Association Française du Génie Parasismique (AFPS)
L'ingénieur et la prévention
des risques
sismiques
Les missions
de l’AFPS
L'Association Française du
Génie Parasismique (AFPS)
a été créée il y a bientôt
trente ans à l’instigation de
l’Académie des Sciences
pour favoriser les échanges
d’information et de recherches
théoriques ou expérimentales
intéressant les disciplines
du Génie Parasismique. Elle
rassemble des ingénieurs,
des sismologues, des
scientifiques, des architectes
et des sociologues qui, à
travers leurs spécialités très
diverses, constituent le socle de
connaissances pluridisciplinaire
du génie parasismique. Entre
autres actions d’intérêt général
soutenues par l’Etat, l’association
établit un retour d’expérience
à travers des missions postsismiques et édite des guides à
usage des professionnels.
Pour plus d’informations :
www.afps-seisme.org
Haïti (janvier 2010, magnitude 7,0),
Tōhoku (Japon, mars 2011, magnitude
9,0), deux séismes qui ont marqué nos
esprits et ébranlé le monde médiatique,
après celui de Banda Ache (2004) dont
l’histoire se souviendra par l’étendue des
dévastations dues au séisme et au tsunami qu’il a engendré. Et pourtant, il n’y a
rien de semblable entre ces événements
sismiques, ni dans leurs conséquences.
Il faut ajouter le séisme du Maule (Chili,
février 2010, magnitude 8,8), qui n’a pas
défrayé la chronique, malgré sa ressemblance avec celui du Japon. En effet, il
s’agit de deux événements de forte magnitude, dont le foyer est dans une zone
de subduction en mer ; dans les deux
cas, c’est le tsunami consécutif au séisme
qui a provoqué le plus grand nombre
de morts, mais pas les effets directs du
séisme.
Au contraire, le séisme d’Haïti, qui a libéré considérablement moins d’énergie
32
JUIN 2012
que celui du Chili, a été beaucoup plus
destructeur. Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas le séisme qui tue,
c’est la construction. Bonne conception
et bonne réalisation sont les deux ingrédients de la construction parasismique.
L’ingénieur concepteur de structure a
donc un rôle essentiel dans la prévention
des séismes.
L’application des normes,
un impératif
Le génie parasismique est né il y a environ un siècle. Il a pris naissance après
les séismes de San Francisco (1906) et de
Messine (1908) et s’est développé avec
une meilleure connaissance du mouvement sismique, notamment grâce à
PAROLE D'EXPERT
La France,
également
exposée
Trois séismes proches de nous
(Abruzzes 2009, Lorca 2011
et Émilie-Romagne 2012) ont
récemment rappelé que notre pays
n’est pas à l’abri des séismes.
Proches géographiquement,
mais aussi parce que des centres
historiques ressemblant aux nôtres
ont été partiellement détruits.
D’ailleurs, périodiquement, un
séisme vient frapper la métropole,
comme à Lambesc en 1909
(magnitude 6,2), où il a fait 46
morts. Mais c’est aux Antilles
que l’aléa est le plus fort, dans un
contexte sismique ressemblant à
celui d’Haïti : Pointe-à-Pitre a été
quasiment détruite en 1843. Aussi
notre pays s’est-il doté dès 1987
d’une législation rendant obligatoire
la protection parasismique.
Aujourd’hui, la réglementation
impose un zonage sismique
comprenant 5 zones (les Antilles
constituent la zone 5) et l’Eurocode
8 comme norme de conception.
Pour plus d’informations :
www.planseisme.fr
l’instrumentation. L’importance de la
dissipation d’énergie et de la ductilité
des matériaux dans le bon comportement des constructions est progressivement devenue une évidence. Ces
deux notions sont à la base de l’analyse sismique pratiquée par les ingénieurs ; elle a pour base théorique la
dynamique des structures.
Les normes actuelles sont très performantes. Après le séisme de Kobé,
il a été montré (par l'Architectural Institute of Japan ) que les constructions
conformes aux normes japonaises les
plus récentes n’avaient subi que des
dommages mineurs. Aujourd’hui,
c’est l’Eurocode 8, constitué en fait
de six normes couvrant l’ensemble
des types de constructions (bâtiments, ponts, tours, tuyauteries,
géotechnique, etc.), qui constitue le
référentiel normatif. Il s’intègre dans
l’ensemble des Eurocodes et permet
d’utiliser tous les matériaux normalisés. Il n’y a donc pas de fatalité : la
bonne application des normes traduisant les connaissances acquises,
associée à une bonne exécution,
conduit à des structures aptes à résister au séisme, avec une fiabilité
suffisante pour accepter des sollicitations sismiques supérieures à celles
prévues au dimensionnement.
C’est ce qu’ont montré les séismes du
Chili et du Japon, où les normes sont
appliquées depuis longtemps. Il n’en
reste pas moins que le tsunami, effet
indirect du séisme, a été dévastateur
dans les deux cas et constitue donc
un nouveau défi pour les ingénieurs.
33
JUIN 2012
Ce n’est pas le
séisme qui tue, c’est
la construction
IESF
EN RÉGION
L’URIS Midi-Pyrénées
fait rimer connaissance avec égalité
des chances
Les missions
des URIS
Les URIS (Unions
Régionales des Ingénieurs
et des Scientifiques) sont
des entités juridiques
indépendantes ayant signé
une convention avec IESF.
Leur vocation est de le représenter dans leur région.
Promotion et défense des
intérêts des ingénieurs et
scientifiques, développement des formations, veille
scientifique et technique,
telles sont leurs missions
principales. Les URIS sont
composées de groupes
régionaux d'associations
d'anciens élèves d'écoles
d'ingénieurs mais
également de membres
individuels (ingénieurs et
scientifiques).
C
C
onseil, promotion des métiers d’ingénieurs et
de scientifiques, formation continue… l’Union
Régionale des Ingénieurs et des Scientifiques
de Midi-Pyrénées est sur tous les fronts. Focus sur une
union qui a fait de la diversité sociale l’un de ses chevaux
de bataille.
L’Union Régionale des Ingénieurs et
des Scientifiques de Midi-Pyrénées
(URISMIP) fédère et représente auprès
des pouvoirs publics et des organismes
officiels l’ensemble de la communauté
des ingénieurs et des scientifiques en
Midi-Pyrénées. L’Union dispose notamment d’un siège au Conseil Économique, Social & Environnemental
Régional (CESER). « Notre représentant,
Pierre Molette, est le président de la commission recherche, innovation, transfert et énergie », précise Paul Leparoux, le président
de l’URISMIP. L’Union est également
représentée au sein du Conseil de Dé-
34
JUIN 2012
veloppement de l'Agglomération de
Toulouse (CDAT) et de la Chambre
Régionale de Commerce et d'Industrie
(CRCI) de Midi-Pyrénées. « Nous sommes
au cœur d’un territoire économique dynamique, qui se caractérise principalement par 3
pôles de compétitivité : « Aerospace Valley »
(aéronautique, espace, systèmes embarqués),
« Cancer-biosanté » et « AGRIMIP » (agriculture et agroalimentaire), souligne Paul Leparoux. Nous disposons également d’un formidable vivier de compétences. Pôle universitaire
de renommée mondiale, Toulouse et sa région
comptent des écoles d’ingénieurs et des universités
couvrant l’ensemble des champs disciplinaires ».
IESF
EN REGION
Valérie Ozier (Supélec 89), ingénieur bénévole au sein de
l’URISMIP, lors d’une conférence sur le métier d’ingénieur
pendant la dernière édition du salon de l’enseignement
supérieur INFOSUP en novembre 2011
Véhiculer les savoirs
« L’une de nos missions est de contribuer au
rayonnement de la région Midi-Pyrénées grâce
à l’apport de nos compétences scientifiques et
techniques », poursuit le président. Pour
cela, l’Union organise de nombreuses
manifestations : colloques (actes consultables sur le site de l’URISMIP), séminaires, tables rondes et conférences.
Parmi celles-ci, les Mardis d’Assézat,
organisés en coopération avec l'Académie des Sciences Inscriptions et Belles
Lettres de Toulouse, ont lieu un mardi
par mois. Les thématiques développées
lors de ces conférences touchent des
domaines aussi variés que la médecine,
'la construction du vivant, le système vasculaire'
(janvier 2012), les questions sociétales,
'mondialisation et responsabilité sociétale'
(mars 2012) ou encore l’économie, 'l’aéroport Toulouse Blagnac, un développement au
service du territoire'.
« Nous sommes également présents sur le terrain de la formation continue, grâce au partenariat que nous avons mis en place avec l’Institut
National Polytechnique de Toulouse (INPT)
pour l’organisation de stages préparatoires à
l’expertise judiciaire », souligne par ailleurs
Paul Leparoux.
Favoriser l’accès au
métier d’ingénieur
Organe de promotion de l’enseignement scientifique et technique, l’URISMIP participe régulièrement à des sessions de présentation et de promotion
des métiers de l’ingénieur et du scientifique dans les collèges et lycées de l’Académie de Toulouse. Favorable à l’égalité
des chances, l’union apporte également
son soutien au projet VIASUP, labellisé
« cordées de la réussite »*. « L’objectif de
ce dispositif est d’accroître la diversité sociale
dans les formations d’accès aux métiers d’in-
génieur, notamment en facilitant cet accès aux
bacheliers issus des filières technologiques, ou
venant de milieux modestes », précise Paul
Leparoux. Ce parcours de formation
« flexi-sécurisé » se fait en trois ans.
La 1e année, les bacheliers sélectionnés
sont accueillis dans une CPES (Classe
préparatoire à l’Enseignement Supérieur). Ils reçoivent un enseignement
complémentaire en sciences de l’ingénieur (maths, physique, chimie...) et des
cours de soutien en sciences humaines.
Ils acquièrent également des méthodes
de travail, d’organisation, ainsi qu’une
ouverture à la vie professionnelle grâce
au concours de tuteurs, membres de
l’URISMIP (élèves ingénieurs bac+4 ou
5, cadres ingénieurs en activité). Ceux-ci
les aident à construire un projet personnel et les préparent à intégrer les filières
de préparation aux Grandes Ecoles.
« Nous encourageons vivement nos membres à
s’impliquer auprès des jeunes. Le partage des
savoirs est essentiel dans notre métier », insiste
Paul Leparoux, rappelant la devise de
l’URISMIP : « Par la Technique et la Science
pour ta profession dans l’honneur », parfaitement illustrée par les travaux de deux
éminents scientifiques occitans, Pierre
de Fermat et Pierre-Paul de Riquet.
Fiche d’identité
de l’URISMIP
Créée en 1943, dénommée
successivement Union des
Ingénieurs de la Région
Toulousaine, puis Union des
Groupements d’Ingénieurs de la
Région Midi-Pyrénées, l’union
devient l’URISMIP en 1992.
Président : Paul Leparoux
Partenariats : avec le Rectorat
et le Conseil régional pour la
promotion des métiers et des
formations d'ingénieur et de
scientifique, le Pôle de Recherche
et d’Enseignement Supérieur
(PRES) pour le projet VIASUP,
l’Institut National Polytechnique de
Toulouse (INPT) pour la formation
aux expertises judiciaires.
Tél. : 05 61 62 46 28
Mail : [email protected]
Site : www.urismip.com
 Céline Jacquot, rédactrice en
chef déléguée
* Partenariats mis en place entre un ou plusieurs établissements d’enseignement supérieur d’une part, et des lycées à classes préparatoires, des lycées et des collèges d’autre part,
dont l’objectif est de promouvoir l’égalité des chances à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
35
JUIN 2012
FORMATIONS POST-DIPLÔME
Sylviane Fontana
Directrice Formation continue
Jacques Tournut
Directeur des Mastères et MBA
La double compétence
« Ingénieur-manager»,
un must pour les recruteurs
P
P
rofes
rofessionnels
ofes
aguerris ou
ague
débutants,
déb
débu
ils
i sont près d’une
centaine
c
d’ingénieurs
d’in
à suivre
su chaque
chaq
année les formations
en management
dispensées par le
Groupe ESC Toulouse.
Avec un objectif :
acquérir une double
compétence, très
prisée par les
recruteurs. Le point
avec Sylviane Fontana,
directrice Formation
continue et Jacques
Tournut, directeur des
Mastères et MBA.
Quels sont, parmi les mastères
dispensés par Toulouse Business
School, ceux s’adressant plus
particulièrement aux ingénieurs ?
Jacques Tournut : Dans la liste des mastères spécialisés proposés par Toulouse
Business School, 3 programmes attirent
particulièrement les ingénieurs : le mastère Ingénierie et modèle de la finance,
le mastère Marketing Management &
Communication, s’adressant à de futurs
chefs de produit ou chargés d’affaires,
et le mastère Management créatif en innovation et entrepreneuriat. Ce dernier
permet aux ingénieurs (85% des effectifs) d’acquérir une double compétence,
de s’orienter vers des postes de chef de
projet ou d’ingénieurs d’affaires, ou de
créer leur entreprise.
Quel est le profil des ingénieurs
inscrits en MBA ?
Sylviane Fontana : S’agissant des
MBA, le Groupe ESC Toulouse propose
trois cursus adaptés aux besoins des ingénieurs : une formation généraliste,
l’Executive MBA, et deux formations
sectorielles : le Management consulting
36
JUIN 2012
MBA et l’Aerospace MBA. La plupart
des ingénieurs participant à ces cursus
ont entre 35 et 45 ans et une quinzaine
d’années d’expérience. Ce sont des professionnels aguerris désirant donner
une nouvelle dynamique à leur parcours
professionnel. L’Executive MBA (50%
d’ingénieurs) leur permet d’acquérir
des compétences managériales aussi
bien dans la gestion d’équipe que dans
l’organisation des différents services
d’une entreprise (RH, finance, logistique…). Pour les ingénieurs souhaitant
se convertir dans le consulting, le Management consulting MBA est un tremplin
idéal.
JT : Lancée en 1999 en partenariat
avec le Gifas (1), l’Aerospace MBA est
une formation plus ciblée, qui permet
chaque année à une quarantaine de
professionnels, dont 2/3 d’ingénieurs,
d’acquérir une compétence managériale
dans le secteur aéronautique et spatial.
Vos programmes ont-ils évolué ces
dernières années ?
JT : Oui, et c’est une nécessité. Chaque
formation de Toulouse Business School
FORMATIONS
POST-DIPLÔME
a d’ailleurs un conseil d’orientation
composé de professionnels et d’enseignants qui veillent à l’adéquation
du programme avec les besoins du
marché du travail. De nouvelles thématiques sont ainsi apparues ces dernières années. C’est le cas des TIC
et du concept de développement
durable, ou encore du management
de la sécurité et de la sûreté, devenu
une des composantes essentielles du
programme de l’Aerospace MBA. La
crise a également changé la donne.
Aujourd’hui, les dirigeants ne peuvent
plus faire de prévisions à 5 ou 10 ans,
ils doivent s’adapter en permanence.
Toulouse Business School a d’ailleurs
choisi comme mission de former des
pilotes du changement ayant une vision à 360° de l’entreprise, flexibles,
réactifs, innovants.
SF : C’est d’ailleurs tout le propos du
Leadership de crise, nouveau module
enseigné dans le cadre de nos MBA.
Comment rester au top ? Quelle politique de ressources humaines adopter pour faire adhérer les équipes au
changement ? Comment associer
management et dimension humaine ?
Autant de questions auxquelles nous
répondons par l’acquisition de pratiques managériales innovantes, porteuses de solutions créatives.
Quel type d’accompagnement
professionnel proposez-vous ?
SF : Les participants aux MBA sont
tous en activité. C’est un pré-requis.
Si ce n’est pas le cas, ils doivent trouver un stage afin de pouvoir mettre
en pratique les enseignements du
MBA. Nous assurons en permanence
le lien entre l’entreprise et l’école. Le
tuteur ou le hiérarchique est invité à la
soutenance, soutenance dont le sujet
est lié à une problématique de l’entreprise.
JT : Le Groupe ESC Toulouse est
également en contact permanent avec
les acteurs économiques de la région
Midi-Pyrénées et son réseau d’anciens. De nombreux professionnels
interviennent dans nos formations
(MBA, mastères), notamment à travers nos études de cas. Ces échanges
peuvent également prendre la forme
de partenariats. C’est le cas de ceux
engagés avec Airbus et ATR (Air
Transport Régional), partenaires de
l’Aerospace MBA.
En quoi vos formations sont-elles
ouvertes à l’international ?
SF : La dimension internationale fait
partie intégrante de nos formations,
que ce soit en termes de contenu
ou d’origine de nos effectifs. Ainsi,
85% des participants de l’Aerospace
MBA sont étrangers. Quel que soit
le MBA, des sessions d’immersion à
l’étranger sont organisées : les participants de l’Executive MBA partent 15
jours sur notre campus de Barcelone
pour y suivre le cursus « International business ». Ceux du Management
consulting MBA suivent 4 sessions à
l’international afin de découvrir les
métiers du conseil dans des pays particulièrement innovants sur ce secteur,
Bangalore et Montréal, deux places
reconnues pour leur expertise en matière de nouvelles technologies et de
conseil. Ils vont aussi à Casablanca
au Maroc pour découvrir ce marché
à fort potentiel de développement,
notamment en matière de conseil
en management. Enfin, le « tour du
monde » se termine à Bruxelles, où
ils découvrent les institutions et les
réglementations européennes.
JT : L’Aerospace MBA ne déroge
pas à la règle et propose également
une session de trois semaines à Montréal, capitale mondiale de l’aviation.
(1) Groupement de sociétés spécialisées dans le secteur de l’industrie aéronautique, spatiale et militaire
37
JUIN 2012
Pour en
savoir plus :
Sur les mastères spécialisés :
www.esc-toulouse.fr/fr/formations/
masteres-specialises/accueil
Sur les MBA : www.esc-toulouse.fr/fr/
formations/mba/accueil
A noter : tous les MBA de l’ESC
Toulouse sont accrédités AMBA.
Contact : 05.61.29.46.30
Email : [email protected]
L’occasion pour eux de comprendre
les spécificités des modèles aéronautiques anglo-saxons et les approcher
de manière concrète en visitant tous
les « majors » présents sur la zone :
Bombardier, Pratt-Whitney (fabricants de moteurs), CAE (simulateurs
de vol) ou encore IATA.
 Propos recueillis
par Céline Jacquot
“
Le Groupe ESC
Toulouse forme
des pilotes du
changement ayant
une vision à 360 °
de l’entreprise,
flexibles, réactifs,
innovants
PROMOTION
DU MÉTIER
P
IESF, partenaire de la
Semaine de l’Industrie
P
ourr sa première participation à la Semaine de l’Industrie en mars dernier,
IESF
SF a souhaité s’engager pleinement, comme partenaire, afin de valoriser les
nombreux métiers scientifiques et techniques du secteur. Les interventions
nombr
nombre
d’IESF
d’IE ont toutes
toute été labellisées par le ministère de l’Industrie.
Lors de la signature de la convention entre
l’URIS Picardie et le rectorat d’Amiens
avec de g. à d. : Ludovic Legris (rectorat
d’Amiens), Nadia Castain (préfecture de
Picardie), Suzanne Mathieu (Femmes
Ingénieurs), Jean-Philippe Cambressy
(AJE Club Oise) et Michel Coureau (URIS
Picardie).
Mobilisons-nous !
Que vous soyez ingénieur,
scientifique, actif ou retraité, n’hésitez
pas à rejoindre l’équipe de bénévoles
du programme PMIS.
Pour en savoir plus : rendez-vous
sur www.cnisf.org, onglet
« Promotion Métiers Ingénieurs et
Scientifiques », rubrique « Futurs
Intervenants »
Contact : Isabelle AVENAS-PAYAN,
présidente du comité PMIS National,
[email protected]
Si vous habitez en région
Île-de-France, vous pouvez aussi
nous contacter à l'adresse suivante :
[email protected]
La plupart des interventions organisées dans le cadre de la Semaine
de l’Industrie ont eu lieu dans des
collèges et lycées. « Les élèves ont pu
recueillir de précieuses informations sur les
nombreux métiers du secteur de l’industrie
et les filières qui y mènent grâce aux témoignages d’ingénieurs, issus de domaines aussi
variés que l’optique, l’imagerie médicale,
l’énergie, la motorisation aéronautique ou
la combustion des carburants », précise
Isabelle Avenas-Payan, présidente du
comité PMIS national.
Ces initiatives, orchestrées par le comité PMIS en lien avec les URIS,
furent nationales. On peut citer par
exemple celle de l’URIS Picardie qui,
associée à Femmes Ingénieurs, a permis l’organisation de rencontres avec
des classes de 3e et leurs professeurs
principaux. Une thématique, l’ingénierie au féminin, qui était également
au programme des interventions de
l’URIS Alsace. En Savoie, des binômes composés d’élèves de Polytech
et d’ingénieurs en activité sont intervenus dans des classes pour témoigner de leur expérience.
Des conférences sur tout le
territoire
Des conférences et tables rondes ont
également eu lieu. En Alsace, l’URIS
et le SAIO (Service Académique d’Information et d’Orientation) ont organisé un forum dans le cadre de l’égalité des chances sur le sujet « les métiers
d’ingénieur : au féminin comme au mascu-
38
JUIN 2012
lin ». Six ingénieurs d’horizons différents se sont adressés à une centaine
de jeunes lors de cet événement soutenu par le Conseil Régional d’Alsace
et la CCI de Région Alsace. L’URIS
Île-de-France et Femmes Ingénieurs
ont organisé une table ronde au lycée Condorcet de Montreuil avec au
programme un rappel historique de
la présence des femmes dans les domaines industriels et des témoignages
d’étudiants du supérieur ainsi que
d’ingénieurs en poste. A Paris, s’est
tenu un séminaire sur « l’ingénieur formé
par apprentissage » devant un public
averti d’enseignants et de conseillers
en orientation. L’URIS Nord-Pasde-Calais s’est quant à elle associée à
l’AFDET (Association Française pour
le Développement de l’Enseignement
Technique), rassemblant des enseignants du secondaire, des conseillers
en orientation et des professionnels
du recrutement autour des problématiques de formation. Une rencontre
qui fut suivie de la visite d’une entreprise industrielle.
Ce ne sont là que quelques exemples.
Au total, IESF a organisé une vingtaine d’événements sur toute la
France. L’occasion pour chacun de
découvrir les richesses industrielles de
sa région.
« Rendez-vous est pris pour 2013 ! De
nouvelles idées d’événements sont en train
de germer pour encore mieux faire connaître
toute la diversité de nos métiers », conclut
Isabelle Avenas-Payan.
4 questions à...
PROMOTION
DU MÉTIER
..Etienne Dessus de Cérou
Président du comité PMIS Ile-de-France
Selon vous, à quoi est dû le
déficit d’image de la profession
d’ingénieur ?
Les bases scientifiques formées essentiellement à partir du 17e siècle ont
conduit à des développements techniques très visibles entre le 19e, siècle
de la naissance du métier d'ingénieur
et le 20e, siècle de son apogée. Ils ont
établi sa notoriété lors d'inventions
révolutionnaires : électricité, moteur, moyens de transports et infrastructures afférentes, chimie, etc. Les
chantiers existent toujours, mais ils
sont moins spectaculaires et ils font
en conséquence moins rêver. Les innombrables ouvertures données par
un diplôme d'ingénieur ont migré,
pour partie, d'un monde matériel visible vers de l’immatériel moins tangible, donc moins attractif à priori.
Est-ce la seule raison ?
Non. La désindustrialisation de notre
pays est aussi pour beaucoup dans
cette désaffection du métier. On est
passé d’un modèle industriel basé
sur la trilogie recherche-productionfabrication où l’ingénieur avait toute
sa place à un schéma économique
libéro-financier mu par une logique
de rentabilité et non de créativité. Il
y a aussi cette idée (fausse) que l’accès aux écoles d’ingénieurs est encore
réservé à une élite et aux garçons plutôt qu’aux filles. Heureusement les
choses bougent et c’est d’ailleurs tout
le travail des associations, notamment
de Femmes Ingénieurs, premier partenaire d’IESF dans ce programme,
et des URIS que de montrer que ces
métiers sont accessibles à tous. Enfin,
il y a eu une fuite des ingénieurs vers
les métiers de la finance et du commerce, perçus, parfois à tort, comme
plus lucratifs.
Lors des interventions PMIS,
quels sont les messages que vous
adressez aux jeunes ?
Notre objectif est de combattre les
idées reçues. Ainsi chacune de nos
présentations commence par une
définition du métier d’ingénieur.
Que fait-il ? Dans quels domaines
d’activité évolue-t-il ? Ensuite, on
fait un point sur les formations, les
voies d'accès et les qualités attendues. On met également l’accent sur
les perspectives d’emploi, l’attractivité des salaires, le côté passionnant
du travail de terrain et la possibilité
pour les jeunes issus de milieux défavorisés d’obtenir des bourses.
Quelle est votre feuille de route
pour l’année à venir ?
Nous allons continuer nos interventions. Sur la période 2011-2012, plus
de 20 000 élèves en France ont pu recevoir les témoignages de bénévoles
PMIS. D’autres axes vont être développés. A commencer par les partenariats avec de grands évènements nationaux, comme celui que nous avons
engagé avec la Semaine de l’Industrie.
Nous souhaitons aussi poursuivre
ou établir des ponts avec d’autres
associations aux activités complémentaires, telles que l’AFDET (Association Française pour le Développement de l’Enseignement Technique),
l’AJE (Association Jeunesse Entreprise), IPE (Ingénieur pour l’Ecole),
etc., dans la mesure de nos moyens.
Enfin, nous souhaitons élargir les
profils de nos bénévoles (seniors/
actifs, hommes/femmes) et créer des
binômes senior/jeune.
 Propos recueillis par Céline Jacquot
Rédactrice en chef déléguée
39
JUIN 2012
“
On est passé
d’un modèle
industriel basé
sur la trilogie
rechercheproductionfabrication à
un schéma
économique
libéro-financier
TECHNOSCOPIE
Annie Rozoy
Responsable produits à la direction du marketing réseaux
La 4G de SFR,
L
le futur à vive allure
L
e ma
marché de la téléphonie mobile vit une petite révolution. Le design toujours
plus m
minimaliste des appareils et l’évolution des usages appellent de nouvelles
technologies. Chez SFR le futur est en marche. Son nom ? La 4G, une technologie
techn
d’avant-garde avec laquelle l’opérateur entend bien garder une longueur d’avance. Le
point avec Annie
Ann Rozoy, responsable produits à la direction du marketing réseaux.
“
« SFR affiche sa
volonté profonde
d’investir sur
le long terme
pour bâtir les
infrastructures
très haut débit de
demain »
Pierre-Alain Allemand, directeur
général Réseaux chez SFR.
En quoi la 4G représente-elle une
rupture technologique ?
La 4G, c’est l’abréviation de la 4e génération. C’est une nouvelle technologie
destinée à la téléphonie mobile qui s’appuie sur la norme LTE ou Long Term
Evolution. Elle permet des débits beaucoup plus rapides que la technologie
3G (déjà développée sur le marché et à
laquelle 98 % de la population française
ont déjà accès), soit un débit en fonction
des fréquences pouvant aller jusqu’à 150
mégabits par seconde (contre 42 Mb/s
pour la 3G). La LTE améliore également le temps de latence, c’est-à-dire le
temps de réaction du réseau pour récupérer une information. C’est ce que les
joueurs en ligne, dans leur jargon, appellent le « ping ».
On parle de rupture technologique, car
l’arrivée de la 4G va s’accompagner du
redéploiement total du réseau, d’un bout
à l’autre de la chaîne. Cela signifie l’appa-
40
JUIN 2012
rition de nouveaux terminaux (mobiles,
smartphones, tablettes), de nouvelles
antennes, d’un réseau de transmission
haute capacité ainsi que de nouveaux
équipements dans notre cœur de réseau.
Cela permettra de gagner en efficacité
au niveau de l’utilisation du spectre radio. En parallèle, la 3G continuera à être
déployée à travers l’augmentation de la
couverture du territoire et de celle des
débits. Avec la 4G, on ne substitue pas
une technologie par une autre, on les fait
coexister. De même que l’on s’appuiera
sur le maillage et les infrastructures existants pour déployer les nouveaux équipements qui seront nécessaires.
Quels ont été les investissements
nécessaires à son développement ?
Il aura fallu plus d’une dizaine d’années
aux consortiums internationaux pour
mettre au point la technologie et les
normes 4G.
Crédit photo : Lolita Bourdet
TECHNOSCOPIE
Où en êtes-vous dans le déploiement du réseau 4G ?
SFR investit en permanence dans
l’évolution de ses réseaux, soit 1,6
milliard d’euros par an ces dernières
années, dont la moitié consacrée à
son réseau mobile. Dès l’attribution
des licences en 2011, nous avons
commencé à travailler au déploiement du réseau 4G, ville par ville.
Lyon devrait être la première agglomération à être équipée, avec une
ouverture commerciale prévue pour
début 2013. D’autres villes suivront
tout au long de l’année 2013.
Déploiement de la fibre (nécessaire au
raccordement des sites 4G) par SFR
Afin de pouvoir exploiter le spectre
radio nécessaire au déploiement de
cette technologie, l’ARCEP* a accordé pour un montant total d’1,2
milliard d’euros à SFR plusieurs lots
dans les deux bandes de fréquences
2,6 GHz et 800 MHz. L’opérateur dispose ainsi de « fréquences
en or », les seules à pouvoir garantir une couverture nationale en 4G.
Ces nouvelles bandes de fréquence
vont nous permettre d’être capables
d’assurer la croissance du trafic
data pour tous les usages (smartphone, vidéo, internet mobile, etc.)
et pour les dix prochaines années.
Aujourd’hui, environ 2 000 ingénieurs
et techniciens SFR, sur un total de 10
000 salariés, travaillent sur les technologies mobiles. Parmi les ingénieurs,
on a des profils variés de type chef
de projet coordination, ingénieur radio, ingénieur IP (protocole Internet,
transmission), mais également ingénieur IT (technologie de l’information) travaillant sur les plateformes
de service dans le cœur de réseau et
les problématiques de smartgrids (réseaux intelligents).
L’idée est que le déploiement se fasse
de manière progressive et équilibré
afin de pouvoir couvrir 99,6 % de la
population métropolitaine d’ici 2027.
Pour cela, SFR comme tous les autres
opérateurs, a des engagements de
couverture minimale de déploiement
à respecter : ainsi d’ici 2024, 90 % de
la population de chacun des départements français devront être couverts. Les zones rurales ne sont pas
oubliées, avec un objectif de 40 % de
la population couverts en 2017, et 90
% en 2022.
Quels sont les enjeux du développement de la 4G pour le groupe
SFR ?
Ce qui détermine la fidélité d’un client
chez un opérateur, c’est sa capacité à
innover et le service proposé. Chez
SFR, nous investissons continuellement pour être en mesure de répondre à l’explosion des usages data
et à la demande croissante des clients
pour un confort accru de l’utilisation
de leurs appareils de téléphonie. C’est
tout l’enjeu du développement de la
4G : anticiper cette croissance des
usages et des besoins des utilisateurs.
*Autorité de Régulation des Communications
Electroniques et des Postes
 Propos recueillis par Céline Jacquot
Rédactrice en chef déléguée
41
JUIN 2012
SFR en bref
SFR est le 2e opérateur de
télécommunications en France avec
plus de 12 milliards d’euros de
chiffre d’affaires réalisés en 2011.
Opérateur global, SFR répond
aux besoins de ses clients grand
public, professionnels, entreprises
et opérateurs, que ce soit pour des
services mobile, fixe, Internet ou de
télévision. Doté du réseau le plus
complet, SFR a les moyens de ses
ambitions : être un acteur ouvert
et responsable dont la mission est
d’accompagner chaque personne et
chaque entreprise pour leur apporter
le meilleur du monde numérique.
Fin mars 2012, SFR comptait près
de 21 millions de clients mobiles,
dont plus de 16 millions d’abonnés,
et près de 5 millions de foyers
abonnés à l’Internet haut débit. SFR
est une société détenue à 100% par
le Groupe Vivendi et compte près de
10 000 collaborateurs.
Pour plus d’informations sur le
groupe : www.sfr.com
INTERNATIONAL
A
European Council of
Civil Engineers
ECCE en bref
A
Date de création : 1985
Nombre de membres : 25 pays membres
représentant environ 250 000 ingénieurs en
génie civil
Président : Gorazd Humar (Slovénie)
Site Internet : www.ecceengineers.eu
La Commission Européenne a édicté
des directives encadrant le marché
de la construction et a suscité avec
le Comité Européen de Normalisation (CEN) le développement d'une
normalisation propre à ce domaine.
En même temps, elle a lancé des programmes de recherche et innovation
tels que le 7ème PCRD pour inciter
les ingénieurs et chercheurs à coopérer entre pays membres. Dans ce
contexte, les ingénieurs en génie civil
ont éprouvé le besoin de se rassembler et de faire entendre leur voix.
Ainsi est né en 1985, ECCE qui regroupe les ingénieurs en génie civil
des 23 pays de l'Europe plus la Turquie et la Géorgie. La France est représentée par IESF (Brice Delaporte).
Pour une ingénierie
européenne normée et homogène
ECCE a pour objectif de promouvoir
au niveau de l'Union européenne les
normes techniques et éthiques les plus
élevées, d'être une source d'avis impartiaux, de conseiller les gouvernements
et les institutions professionnelles, de
réaliser la compatibilité mutuelle entre
les différentes règles contrôlant la profession. Ses activités s'exercent dans
le cadre de cinq comités : Education
and training, Professional Recognition and Mobility, Environment and
Sustainability, Knowledge and Technology, Development and Business
Environment, auxquels s'ajoute une
"Task force" dédiée au patrimoine du
génie civil en Europe. ECCE se situe
au cœur d'un réseau d'organismes européens concernés par le génie civil et
la construction avec qui il coopère :
Crédit photo : Thierry Duvivier
u cœur d'un réseau d'organismes dédiés à la
construction, ECCE (European Council of Civil
Engineers) relie les ingénieurs en génie civil à
travers l'Europe.
Le pont de Rion Antirion, en Grèce, un
pont à haubans de 2 883 mètres de long
bien adapté au contexte sismique et aux
mouvements tectoniques locaux
› ECCREDI
(http://www.eccredi.org),
European Council for Construction
Research, Development and Innovation a été créé à Bruxelles en décembre 1995 et regroupe les organisations des acteurs de la construction
: entreprises, ingénierie, consultants,
architectes et concepteurs, producteurs de matériaux et produits
de constructions, organismes de
contrôle, constructeurs de logements
sociaux et organismes de recherche.
ECCREDI a pour objectif de contribuer à la compétitivité, la qualité, la
sécurité et les performances environnementales du secteur de la construction et du développement durable du
cadre de vie construit. ECCE est représenté au sein d'ECCREDI depuis
2004 par le délégué d'IESF.
42
JUIN 2012
› ECTP (http://www.ectp.org/),
European Construction Technology
Platform regroupe les représentants de nombreuses industries de
la construction et de l'ingénierie et
est membre associé d'ECCE. ECTP
a pour objectif de promouvoir le
secteur de la construction à un niveau supérieur de performance et de
compétitivité, en analysant les enjeux
majeurs auxquels le secteur doit faire
face en termes de développement durable et technologique, recherche et
stratégie d'innovation.
› ECF (http://www.ecf.be),
European Construction Forum rassemble ECCE, FIEC (European
Construction Industry Federation),
EFCA (European Federation of Engineering Consultancy Associations),
ACE (Architects' Council of Europe)
et divers fournisseurs de matériaux
(ciments, béton, revêtement routier,
etc.). ECF assure le lobbying du secteur de la construction à Bruxelles. Il
est très impliqué dans l'application
de la Directive cadre sur l'efficacité
énergétique Energy Efficiency Framework Directive (EU 22 juin 2011).
ECCE est aussi associé à d'autres organismes européens tels que la FEANI
(Fédération Européenne des Associations Nationales des Ingénieurs) et les
ECEC (European Council of Engineers Chambers). Au niveau mondial,
ECCE a soutenu activement la création
du World Council of Civil Engineers
(WCCE) et coopère avec l'ASCE (American Society of civil engineers, USA.
 Jean-François Coste, président
du comité Génie civil et Bâtiment
Stratégie de
développement
Développement de
stratégies
INGÉNIEURS H/F
Débutants et expérimentés
Leader international dans l’industrie du pétrole, du gaz naturel et de la chimie, Total recherche
des talents dans près de 500 métiers dont :
• Ingénieurs Géosciences
• Ingénieurs Forage Puits
• Ingénieurs R&D
• Ingénieurs Installations
• Ingénieurs Maintenance
• Ingénieurs Informatique...
Pétrolières
et HSEQ
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- Crédits photos : Total/Corbis
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ESPACE OCÉAN
Stand B9
Saint Denis de la Réunion, 17.000 m².
Ouverture en 2018.
LE MILLENAIRE
Aubervilliers, 56.000 m².
Ouvert en 2011.
ODYSSEUM
Montpellier, 45.000 m². Ouvert en 2009.
MARQUES AVENUE
Colmar, 18.000 m². Ouverture en 2014.
BLEU CAPELETTE
Marseille, 42.500 m². Ouverture en 2015.
Contacts
Commercialisation
• Manuela Dekovic • Tél. 01 41 57 75 76
Développement
• Amaury de Wazières • Tél. 01 41 57 75 40

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