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1 SAVA Ier — ARCHEVEQUE DE SERBIE (1219-1234) Troisième fils du grand joupan de Serbie, Stefan Nemanja (1166/7-1196), Rastko, né vers 1175, quitte la région de Hum vers 1191 pour se rendre au Mont Athos afin de se faire moine. Le jeune prince avait, selon ses biographes, quitté la principauté de Hum qui lui avait été confiée par son père pour suivre un moine athonite qui était venu en Serbie faire la quête pour son monastère. Le prince Rastko s’était installé dans un premier temps au monastère russe, ou il avait fait ses premièrs pas dans la vie monastique, avant de se rendre dans le grand monastère athonite de Vatopédi ou il avait prononcé ses vœux sous le nom de Sava1. Avec son père, le moine Siméon2, qui l’avait rejoint le 2 nov. 1197 à Vatopédi, il fonde le monastère serbe du Mont Athos, Chilandar, en 1198. A l’occasion de la translation des reliques de son père, mort à Chilandar le 13 février 1200; il rentre en Serbie en 1207. Son frère, le grand joupan de Serbie, Stefan Nemanjiç est sacré roi en 1217 avec une couronne envoyée par le pape Honorius III. Deux ans plus tard (1219), Sava se rend à Nicée, afin d’être consacré premier Archevêque de Serbie par le patriarche œcuménique Manuel Sarentenos, avec l’approbation de l’empereur Théodore Ier Lascaris. Sava se consacre désormais à l’organisation de la jeune Eglise autocéphale et déploie une importante activité évangélisatrice et législative. Lors de l’Assemblé (Sbor) de Serbie en 1200 à §iéa, siège de l’archevêché, il procéde à l’ordination des évêques dont les douze évêchés se repartisent sur le royaume de Serbie. En 1229-1230, l’archevêque Sava entreprend un premier pèlerinage en Terre Sainte et dans le Proche-Orient. Avant son deuxième voyage en Palestine (1234-1235), il abdique en transmettant sa chaire à son disciple Arsène Ier. Sur le chemin de retour, alors que via Nicée il s’était rendu en Bulgarie en accomplissant semble-t-il une importante mission diplomatique dans le but de reconnaissance de l’autocéphalie de l’Eglise de Bulgarie, il meurt le 14 janvier 1335 à Tarnovo, capitale du deuxième royaume bulgare. Ensevelies dans l’église des 40 Martyrs de Tarnovo, ses reliques furent transférées en 1237 en Serbie par les soins du roi Vladislav (1234-1243), pour reposer désormais dans l’église du monastère de Mileèeva, fondation pieuse de son neveu, Vladislav le deuxième fils de Stefan Nemanjiç dit Prvovenéani (le Premier Couronné). L’organisation de l’Eglise de Serbie et de la vie monastique exigeait un important travail de rédaction, de compilation et de traduction. L’œuvre de Sava dans ce domaine est d’une importance majeure puisqu’elle marque les débuts de l’activité législatrice et littéraire à la base de la civilisation serbe du Moyen Age. 1 D. OBOLENSKY, « Sava of Serbia », in Id., Six Byzantine Portraits, Oxford 1988, p. 115-172 ; B. I. BOJOVIÇ, L’idéologie monarchique dans les hagio-biographies dynastiques du Moyen-Age serbe, 2 4 8 “Orientalia Christiana Analecta”, Rome 1995, p. 46-59, 71-76, 156-159, 311-345 ; G. PODSKALSKY, Theologichte Literatur des Mittelalters in Bulgarien und Serbien 865-1459, C. H. Beck’sche Verlagsbushhandlung, Munich 2000, p. 115-120. 2 Le grand joupan de Serbie, Stefan Nemanja (1165/6-1196) avait abdiqué en mars 1196 en faveur de son deuxième fils Stefan, gendre de l’empereur byzantin Alexis III Ange (1195-1203), pour se faire moine sous le nom de Siméon dans sa fondation pieuse, le monastère de Studenica. 2 Les chartes de fondation de Chilandar (1198 et 1199-1200), avec notamment leurs préambules à la fois littéraires et idéologiques, sont attribuées à Sava par bien des spécialistes, même si la première fut signée par son père et écrite en son nom. Ce texte marque, en tout état de cause, le début d’une longue série de préambules diplomatiques qui forment un genre à part entière de la littérature médiévale en Serbie. Mss. : L’original était conservé jusqu’en 1896 dans les Archives de Chilandar, offert au roi Alexandre Obrenoviç, conservé depuis dans la Bibliothèque Nationale de Belgrade, il fut perdu lors de l’évacuation de la Bibliothèque nationale à l’occasion de l’invasion allemande et autrichienne en 1915. Facs. : D. AVRAMOVIÇ, Sveta Gora sa strane vere, hudoàestva i povesnice, Belgrade 1848. Edd. : B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, Vizantiîskiî Vremennik 19 (1915), p. 371-375 ; Sveti Sava, Spisi sv. Save, Zbornik IJKSN XVII (édition des textes avec étude d’introduction de V. ÇOROVIÇ), Belgrade-Sremski Karlovci 1928, p. 1-4 ; Dj. TRIFUNOVIÇ, Vesna BELOGRLIÇ, Irena BRAJOVIÇ, “Hilandarska osnivaéka povelja Svetoga Simeona i Svetoga Save” [La charte de fondation de Chilandar de Saint Siméon et de Saint Sava], in Osam vekova Studenice, Belgrade 1986, p. 51-66. A. SOLOVJEV, “Hilandarska povelja velikog ùupana Stefana (Prvovenéanog) iz god. 12001202”, Prilozi KJIF V (1925), p. 62-89 (fac-similé). Comm. : F. BAR£EIÇ, “Hronoloèki problemi oko godine Nemanjine smrti”, Hilandarski zbornik 2 (1971), p. 31-40, 48-49 ; Radmila MARINKOVIÇ, “Poéeci formiranja srpske biografske knjiùevnosti. Povelje o osnivanju manastira Hilandara” [Les débuts de la formation de la littérature biographique serbe. Les chartes de fondation du monastère de Chilandar], Prilozi KJIF 39/1-2 (1973), p. 319 ; Id., « La littérature serbe vers l’année 1200 », in Studenica i vizantijska umetnost oko 1200 godine, Belgrade 1988, p. 73-87. Transl. : (serbice) Sveti Sava, Sabrani spisi (trad. serbe, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ), Belgrade 1986, p. 31-33. Le Typikon de Karyès L’œuvre législatrice de Sava commence notamment avec la rédaction du Typikon de Karyès. C’est un remaniement de la Règle anachorétique de Saint Sabbas de Jérusalem, adapté à la vie des moines de l’ermitage fondé par Sava Nemanjiç à Karyes. C’est dans cet ermitage, fondé en 1199, avec sa chapelle dédiée à Saint Sabbas de Jérusalem, que Sava a passé des années en réclusion, dans la prière et dans le recueillement selon la règle établie à cet effet. Ce n’est vraisemblablement pas Sava qui a fait la traduction slave du texte grec, même si l’on admetait encore récemment qu’il s’agissait là du seul autographe qui nous soit parvenu de son rédacteur. L’attribution de ce typikon se fonde sur le choix des chapitres, ainsi que dans le remaniement et introduction de nouveaux chapitres à l’intention des deux ou trois moines qui devaient y élire résidence. La règle de vie austère imposait un jeûne sévère et la lecture de l’intégrité du Psautier une fois toutes les 24 heures. 3 Facs. : Le typikon de Karyès de Saint Sava, Editions phototypiques 8, Belgrade 1985 (avec facsimilé, édition du texte, traduction serbe, étude (serbe et français), de D. BOGDANOVIÇ). Publié sous forme de rouleau, 6 feuillets de 33cm sur 92cm. Fac-similé, 1/1 (18cm sur 79cm) f° 1 ; éd. f° 2 ; trad. serbe, f° 3 ; étude, en serbe, f° 4 ; étude, en français, f° 5. Mss. : Le plus ancien manuscrit de ce Typikon est daté des années vingt ou trente du XIIIe siècle, ce qui signifie qu’il avait été copié du vivant de son auteur. Cette copie est faite sur parchemin, sous forme de rouleau. Le manuscrit est doté d’un sceau en cire situé en bas du parchemin, comprenant quatre signatures de Sava, disposées en forme de croix. Au XIXe siècle il était accroché à un mur de l’ermitage de Karyès, aujourd’hui il fait partie des Archives de Chilandar, conservé sous la cote AS 132/134. On connaît quatre autres copies du Typikon de Karyès. L’un d’eux est gravé dans la pierre de l’ermitage au-dessus de la porte d’entrée. Deux autres sont conservés dans les Archives de Chilandar, dont celui qui est daté du XVIe siècle porte la cote AS 135/13, alors que celui de 1825 fait partie du fonds des manuscrits N° 710. Le dernier, daté de 1620-1630, est conservé dans les Archives de l’Académie Serbe des Sciences et des Arts, N° 51. Edd. : Dj. DANIÅIÇ, « Tipik sv. Save za Orahovicu », Knjiàevnik 3 (1868), p. 139-142 ; N. DUÅIÇ, « Tipik sv. Save srpskoga na mramorskom nadvratku u njegovoj tipikarnici u Karejama od 1199 g. », Starine hilandarske, II, Glasnik Srpskog uéenog druètva, LVI, Belgrade 1884, p. 32-51 ; Id., Knjiàevni radovi, IV, Belgrade 1895, p. 46-54 ; Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. V. Çoroviç), Belgrade-Sr.Karlovci 1928, p. 5-13 ; Le typikon de Karyès de Saint Sava, Editions phototypiques 8, Belgrade 1985 (avec édition du texte, introduction de D. BOGDANOVIÇ, et traduction française) ; Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction, T. JOVANOVIÇ, Srpska knjiàevna Zadruga, série XCI, livre 602, Beograd 1998, p. 3-12. Comm. : V. GRIGOROVITCH, Oéerk puteèestvija po evropeiskoi Turcii, Odessa 1844, p. 26-27 (première description) ; F. GRANIÇ, « Crkvenopravne odredbe Karejskog i Hilandarskog Tipika sv. Save o keliotima u vezi s analognim odredbama grékih manastirskih tipika », Prilozi KJIF 16/2 (1936), p. 189-198. Transl. : (serbice) Sveti Sava, Stefan Prvovenéani, Spisi Svetoga Save i Stevana Prvovenéanoga, trad. L. MIRKOVIÇ, Belgrade 1939, p. 29-34 ; Sveti Sava, Sabrani spisi (trad. serbe, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ), Belgrade 1986, p. 35-40. Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 3-12. Transl. : (fr.) Le typikon de Karyès de Saint Sava, Editions phototypiques 8, Belgrade 1985 (éd., introd. D. BOGDANOVIÇ, et traduction française). 4 Le Typikon de Chilandar Daté de la deuxième moitié de 1199, le Typikon de Chilandar est le deuxième ouvrage législateur de Sava. Cette règle de vie monastique est une adaptation du Typikon du monastère d’Evergètis, dédié à la Théotokos d’Evergétis, situé dans les environs de Constantinople. C’est dans ce couvent que Sava résidait lors de ses voyages à Constantinople. Le remaniement du Typikon grec s’applique notamment aux pratiques liturgiques, l’alimentation au cours du jeûne et en période sans jeûne, l’admission des nouvelles recrues, des soins prodigués dans l’hôpital du monastère, de l’élection de l’higoumène, de l’ecclésiarque et de l’intendant, de l’inhumation des moines, sur le comportement quotidien, puis sur le rythme de vie monastique annuel, mensuel et hebdomadaire. D’une manière générale, il en ressort une atténuation plus ou moins nuancée par rapport à la sévère règle observée dans le monastère constantinopolitain. La première note hagiographique sur Saint Siméon fut écrite par Sava en 1200 aussitôt après la mort de son père. Elle fait partie du Typikon de Chilandar. Cf. Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. V. Çoroviç), Belgrade-Sr.Karlovci 1928, p. 26-29. Mss. : Le plus ancien manuscrit du Typikon de Chilandar, conservé sous une forme incomplète dans les Archives du monastère cod. AS 156, est daté du début du XIIIe siècle. La copie faite par le moine Miha au cours du troisième quart du XIVe siècle, est conservée dans la Bibliothèque universitaire d’Odessa sous le sigle 1/97 (536). La copie faite entre 1370 et 1375 par le moine Marko, est conservée dans la Bibliothèque nationale de Serbie à Belgrade, N° 17. Une copie incomplète, datée des années quatre-vingt - quatre-vingt-dix du XIVe siècle se trouve dans l’Académie des Sciences de Roumanie à Bucarest, Ms. sl. 134. Une copie du XVIIe siècle a été perdue au cours de la IIe guerre mondiale alors qu’elle se trouvait dans le monastère de Zavala en Herzégovine. Trois copies les plus récentes sont conservées dans les Archives de Chilandar : celle de 1788 (N° 563), de la deuxième décennie du XIXe siècle (N° 716), et enfin une copie de 1877 (N° 746). Edd. : Une première édition du Typikon de Chilandar, faite d’après le ms. de 1788 a été publiée par Janko £afarik. Le plus ancien ms. fut publié par l’archimandrite Léonide (Kavelin), édition revue et amélioré par l’évêque Dimitrije Pavloviç. L’édition critique des textes de Saint Sava, publié par Vladimir Çoroviç en 1928, comprend le Typikon de Chilandar. Le travail d’édition d’après le ms. (CHIL. AS 156) daté du début du XIIIe siècle, resté inachevé après la mort de Dimitrije Bogdanoviç, a été complété par Ljiljana Juhas (D. BOGDANOVIÇ, Hilandarski Tipik. Rukopis Hil. AS 156, Belgrade 1995, p. 3-51). J. £AFARIK, « Tipik sv. Save, prvog arhiepiskopa i prosvetitelja srpskog, za manastir Hilendar u sv. Gori atonskoj », Glasnik SUD 3 t. XX (1866), p. 159-213 ; LEONID (KAVELIN), « Tipik ili ustav carski srpske Lavre Hilandar u sv. Gori », Glasnik SUD 24 (1868), p. 171-230 ; DIMITRIJE (PAVLOVIÇ), « Tipik Hilandarski », Spomenik SKA 31 (1898), p. 37-69 (+ 5tb.) ; Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. V. Çoroviç), Belgrade-Sr.Karlovci 1928, p. 14-150 ; T. JOVANOVIÇ, « Hilandarski tipik prema prepisu taha monaha Marka », Hilandarski zbornik 10 (1998), p. 246-276. Comm. : V. JAGIÇ, “Tipik hilendarski i njegov gréki izvor”, Spomenik XXXIV (1898), p. 1-66 ; F. GRANIÇ, « Crkvenopravne odredbe Hilandarskog Tipika sv. Save o nastojatelju i ostalim manastirskim funkcionerima », Bogoslovlje 10 (1935), p. 171-188 ; Id., “Crkveno pravne odredbe Hilandarskog tipika sv. Save”, in Svetosavski zbornik 1 (1936), p. 65-128; Id., « Odredbe Hilandarskog Tipika sv. Save o karitativnoj delatnosti u vezi s analognim odredbama 5 ranijih i protovremenskih tipika grékih autonomnih manastirsa», Glas SKA 179 (1939), p. 165176 ; Mirjana §IVOJINOVIÇ, « Hilandarski i Evergetidski tipik. Podudarnosti i razlike », ZRVI 33 (1994), p. 85-102. Transl. : (serbice) « Hilandarski tipik » trad. L. MIRKOVIÇ, Godiènjica Nikole Åupiça, XLIV, Belgrade 1935, p. 168-218; Hilandarski tipik, Traduction serbe avec introduction D. BOGDANOVIÇ, in Sveti Sava, Sabrani spisi, Belgrade 1986, p. 41-86 ; Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 14-127. Le Typikon de Studenica C’est lors de son retour en Serbie en 1207, que Sava promulgua le Typikon de Studenica qui est une adaptation du Typikon de Chilandar. Les différences que l’on constate entre la nouvelle règle de vie monastique et le Typikon de Chilandar ne sont pas de nature à modifier sensiblement la vie des caloyers. C’est le statut de Studenica au sein de l’Eglise locale qui est en revanche de nature inédite et de portée ecclésiastique fort significative. En attribuant à l’higoumène de Studenica le rang le plus élevé d’”archimandrite parmi tous les higoumènes” (dans le chapitre XIII consacré à l’élection de l’higoumène), Sava qui était alors vraisemblablement le seul archimandrite en Serbie, montre bien son intention de prendre la direction de l’Eglise locale. Le fait que la présence du souverain de Serbie était requise lors de cette élection révèle bien toute la portée de ses visées sur un plan institutionnel et ecclésiastique. L’organisation hiérarchisée des communautés monastiques représentait une étape significative vers la structuration future de l’Eglise locale sur le plan diocésain. Le Typikon de Studenica a été publié d’après le ms. de Prague (daté de 1619) par Constantin Jireéek. L’édition de Çoroviç concerne seulement les parties non contenues, ou modifiées, par rapport au Typikon de Chilandar. Une édition photo-typique est suivie d’une édition de texte de 1619, avec une traduction serbe. Mss. : Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice (1619), Collection de Schafarik du Musée National de Prague, cod. IX H 8 (£ 10). Facs. : Sveti Sava, Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice (postface de Nadeàda Sindik, p. 401-418), Belgrade 1992, édition phototypique. Edd. : K. JIREÅEK, « Tipik sv. Save za manastir Studenicu », Glasnik SUD 40 (1874), p. 138-181 ; Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. crit. V. Çoroviç), Belgrade-Sr.Karlovci 1928, p. 14-150 ; Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice (éd. et trad. T. JOVANOVIÇ, p. 401-418), Belgrade 1994, p. 35-129. Comm. : J. VA£ICA, J. VAJS, Soupis staroslovanskych rukopisu Narodniho musea v Praze, Prague 1957, p. 305-309 ; Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice, postface de Nadeàda Sindik, Belgrade 1992, p. 401-418. 6 Transl. : (serbice) Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice [Le Typikon de Studenica. Le Tsarostavnik du monastère de Studenica] postface de Nadeàda Sindik, p. 401-418, Belgrade 1992, édition phototypique ; Sveti Sava, Sabrani spisi (extraits, trad. serbe, annotation, D. BOGDANOVIÇ), Belgrade 1986, p. 87-94; Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice (éd. et trad. T. JOVANOVIÇ, p. 401-418), Belgrade 1994, p. 35-129 ; Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction (extraits), T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 130-145. La Vita de Siméon-Nemanja La Vie de Saint Siméon Nemanja fut incluse dans le Typikon de Studenica. C’est une biographie du fondateur de ce monastère (1186) écrite (entre 1200 et 1209) par son fils, Sava. Cette première Vie du fondateur de la dynastie némanide contient des informations importantes sur la carrière politique du grand joupan de Serbie (1165/6-1196), mais la majeure partie est consacrée à sa vie de moine (1196-1199) — fondation de Studenica (1186), de Chilandar au Mont-Athos (1198), puis le récit de sa mort en odeur de sainteté en 1199. Mss. : On ne possède plus aujourd’hui qu’un seul manuscrit du Typikon de Studenica faisant partie du Starostavnik de Studenica, daté de 1619, conservé dans la Collection de Schafarik du Musée National de Prague, cod. IX H 8 (£af. 10). Une copie partielle de 1760, comprenant seulement les chapitres 4, 5 et 6, ainsi que la Vie de Siméon-Nemanja était en possession de M. S. Milojeviç, avant d’être perdue. Edd. : La Vie de Siméon-Nemanja a été publiée pour sa part une première fois en 1851, avant d’être rééditée en 1928, en dehors des éditions de l’ensemble du Typikon de Studenica. P. J. SCHAFARIK, in Pamatky drevniho pisemnictvi Jihoslovanuv, Prague 1851 ; Id., « §ivot Sv.Symeona od Sv. Savy », in Pamatky drevniho pisemnictvi Jihoslovanuv, Prague 1873, p. 115. Sveti Sava, Spisi sv. Save, édition de texte avec introduction de V. ÇOROVIÇ, BelgradeSremski Karlovci, in Zbornik IJKSN XVII (1928), p. 151-175 ; Studeniéki tipik. Carostavnik manastira Studenice (éd. et trad. T. JOVANOVIÇ, p. 401-418), Belgrade 1994, p. 151-193. Comm. : Radmila Marinkoviç, “Istorija nastanka §ivota gospodina Simeona od Svetoga Save”, in Sava Nemanjiç - Sveti Sava, Belgrade 1979, p. 201-213 ; I. DUJÅEV, “La littérature des Slaves méridionaux au XIIIe siècle”, in Id., Medievo bizantino-slavo, vol. III, Rome, 1971, p. 232-234, 240-241. Transl. : (serbice) Les traductions en serbe moderne, du texte de la Vie de Siméon-Nemanja ont été publiée à plusieurs reprises. Sveti Sava, Stefan Prvovenéani, Spisi Svetoga Save i Stevana Prvovenéanoga [Textes de Saint Sava et de Stefan Prvovenéani], trad. L. MIRKOVIÇ, Belgrade 1939, p. 109-135 ; Sveti Sava, Sabrani spisi [Textes réunis], trad. serbe revue, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ, Belgrade1986, p. 95-119 ; Sveti Sava, Sabrana dela (Œuvres réunis), traduction, introduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 148-191 ; Ljiljana JUHAS-GEORGIEVSKA, Sava, sveti, Sabrana dela (Œuvres réunis), Biblioteka Antologija srpske knjiàevnosti, vol. n° 1, Beograd 2000, Narodna knjiga - Alfa, p. 163-187. 7 Transl. : (allm.) St. HAFNER, Serbisches Mittelalter. Altserbische Herrscher-biographien, Bd. I: Stefan Nemanja nach den Viten des hl. Sava und Stefan des Erstgekrönten, Graz-Vienne-Cologne 1962, p. 35-66. Transl. : (angl.) M. MATEJIÇ, Biography of S. Sava, Columbus-Ohio, 1976, p. 91-194 ; T. BUTLER, Monumenta serbocroatica. A bilingual Anthology of Serbian and Croatian texts from the 12th to the 19th century, Michigan Slavic Publications, 1980, p. 39-50 (extraits) ; M. KANTOR, Medieval Slavic Lives of Saints and Princes, Ann Arbor, Michigan, 1983, p. 255-304. L’office de Saint Siméon-Nemanja La date de composition de ce texte liturgique reste inconnue. Selon Domentijan3, le premier biographe de Sava, cet office fut rédigé à l’occasion du premier anniversaire du trepas de Siméon, en 1201. Cette affirmation est confirmée par Teodosije4, l’auteur de la deuxième Vie de Saint Sava. Si tel était le cas, il s’agirait là vraisemblablement d’une version réduite des canons et des stichères, accompagnée peut-être seulement de quelques éléments des vêpres. La version intégrale aurait pu être composée à l’occasion de la translation à Studenica en 1207. L’allusion à Studenica dans l’office semble conforter cette hypothèse. Mss. : La copie la plus ancienne de l’acolouthie de Saint Siméon par Sava est datée du milieu du XIIIe siècle. Cette copie fait partie d’un Ménée, conservé dans les Archives SANU, N° 361. Une copie datée de 1607-1608 est conservée dans la Bibliothèque Nationale "Clément et Méthode" de Sofia, N° 141, une autre dans le Musée Centrale d’Histoire et d’Archéologie de Sofia, N° 89, est datée du XVIIe siècle. Edd. : Une première édition de ce texte, faite d’après le ms. du XIIIe siècle, avait été faite en 1871 dans de mauvaises conditions. M. S. MILOJEVIÇ, « Pravilo sv. Simeonu srpskom », Glasnik SUD 32 (1871), p. 149-163. En reprenant cette édition et en publiant une édition critique, Vladimir Çoroviç n’avait pu faire beaucoup mieux, car il n’avait pu avoir accès au ms. du XIIIe siècle. Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. crit. V. Çoroviç), Belgrade-Sr.Karlovci 1928, p. 176-186 ; D. BOGDANOVIÇ, Dj. TRIFUNOVIÇ, Srbljak I, Belgrade 1970, p. 8-31 (avec trad. Serbe). Comm. : D. KOSTIÇ, « Uéeèçe sv. Save u kanonizaciji sv. Simeona », in Svetosavski zbornik I, Belgrade 1936, p. 129-209 ; Dj. Sp. Radojiéiç, « Jedna pozajmica u najstarijoj srpskoj crkvenoj pesmi (u Savinoj sluàbi Simeonu Nemanji) », Slovo 6-8 (1957), p. 231-235 ; Id., « Iz Savinih pesama posveçenih Simeonu Nemanji », Letopis Matice srpske 386 (1960), p. 382-385 ; Dj. TRIFUNOVIÇ, O Srbljaku, Belgrade 1970, p. 271-273. Transl. : (serbice) La première traduction serbe, préparée par Lazar Mirkoviç, est reprise par Dimitrije DOMENTIJAN, §ivot sv. Simeuna i sv. Save [Vie de St. Sava et de St. Siméon], éd. Dj. DANIÅIÇ, Belgrade 1865. 4 TEODOSIJE HILANDARAC, §ivot Svetoga Save - napisao Domentijan [Vie de Saint Sava par Domentijan] éd. Dj. DANIÅIÇ [attribution érronée], Belgrade 1860; réimpression, Belgrade 1973 (préfacée par Dj. TRIFUNOVIÇ). 3 8 Bogdanoviç, à qui l’on doit aussi une traduction intégrale revue et corrigée. Sveti Sava, Sabrani spisi (trad. serbe revue, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ), Belgrade1986, p. 121-134. Une nouvelle édition intégrale, avec traduction serbe, a été faite récemment par Tomislav Jovanoviç. Sveti Sava, Sabrana dela (Œuvres réunis), traduction, introduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 193-221. Ljiljana JUHAS-GEORGIEVSKA, Sava, sveti, Sabrana dela (Œuvres réunis), Biblioteka Antologija srpske knjiàevnosti, vol. n° 1, Beograd 2000, p. 191-204. M. MATEJIÇ, D. MILIVOJEVIÇ, An Anthology of Medieval Serbian Literature in English, Columbus-Ohio 1978, p. 45sq. ; M. MATEJIÇ, Biography of S. Sava, Columbus-Ohio, 1976, p. 95-101. Texte épistolaire Une lettre à Spiridon l’higoumène de Studenica, écrite par Sava au cours de son pèlerinage en Terre Sainte, probablement celui de 1234, est un des rares textes épistolaires de cette époque, ainsi que le premier du genre dans la littérature serbe. Mss. : Le seul ms connu de cette lettre faisait partie de l’Otaénik (Patéreikon) de Velika Remeta, ayant été daté du XVe siècle, ce recueil est actuellement perdu. Edd. : L’édition de Djura Daniéiç a sauvegardé ce texte bref d’une perte irrémédiable. Dj. DANIÅIÇ, « Poslanica sv. Save arhiepiskopa srpskog iz Jerusalima u Studenicu igumanu Spiridonu », Starine 4 (1872), p. 230-231. De même que pour les autres textes de Sava, ce dernier fut réédité par Çoroviç, Sveti Sava, Spisi sv. Save, éd. V. ÇOROVIÇ, p. 187-189. Comm. : S. MANDIÇ, « Vreme pisanja poslanice arhiepiskopa Save studeniékom igumanu Spiridonu », Bogoslovlje 31 (1987), p. 55-64. Transl. : (serbice) Traduit par Mirkoviç, puis retraduit par Bogdanoviç. Sveti Sava, Stefan Prvovenéani, Spisi Svetoga Save i Stevana Prvovenéanoga [Textes de Saint Sava et de Stefan Prvovenéani], trad. L. MIRKOVIÇ, Belgrade 1939, p. 149-151. Sveti Sava, Sabrani spisi [Textes réunis], trad. serbe revue, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ, Belgrade1986, p. 135-138. Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 223-229. Sava est d’autre part à l’origine de traductions de textes byzantins indispensables pour l’organisation de l’Eglise et pour son activité pastorale5. 5 Le Synodikon de l’Eglise de Constantinople, traduit, soit au début du XIIIe siècle, soit, plus probablement pour le Concile serbe de 1221, cf. V. MO£IN, “Serbskaja redakcija Sinodika v nedeli pravoslavija” (La rédaction serbe du Synodique du Dimancehe de l’orthodoxie), Vizantijskij vremennik, 16 (1959), p. 369, 392-393 ; 9 Les spécialistes sont partagés sur l’attribution à Sava de la Règle d’observance du Psautier. Les études de Çoroviç (Sveti Sava, Spisi sv. Save, Belgrade-Sremski Karlovci 1928, p. XLXLIV), ainsi que récemment de Bonjo St. Angelov (Iz starata b’lgarska, ruska i sr’bska literatura, III, Sofia 1978, p. 38-60), montrent de manière convainquente que ce texte pourrait, selon toute vraisemblance, être attribué à Sava. Ce qui est conforté notamment par les concordances que ce texte présente avec le chapitre d’introduction du Typikon de Chilandar dont l’attribution à Sava est admise. Mss. : On connaît quatre copies de la rédaction serbe et plusieurs de facture russe de ce texte. Le plus ancien étant le ms serbe du XVIe siècle, faisant partie du Psautier de Chilandar daté du début du XVIe siècle, N° 112 ; un autre est daté de 1620-1630 (SANU 51), celui du troisième quart du XVIe siècle (Bibliothèque Nationale de Belgrade, N° 34), un autre, daté du XVIe siècle (Musée historique de Croatie à Zagreb, N° 34) ; celui, daté de 1620-1630 (Archives SANU, N° 51). Edd. : La première édition de ce texte fut préparée par Niçifor Duéiç, d’après la copie de 1620/30. N. DUÅIÇ, « Skaz hoteètomou dràati psaltir », Glasnik SUD 56 (1884), p. 53-55. L’édition de Çoroviç a bénéficié des comparaisons avec certains ms russes. Sveti Sava, Spisi Sv. Save (éd. crit. V. Çoroviç), p. 199-202. Une édition partielle avec la description du ms est due à Lj. £tavljanin-Djordjeviç, M. GROZDANOVIÇ-PAJIÇ, L. CERNIÇ, Opis çirilskih rukopisa Narodne biblioteke Srbije, t. II, Belgrade 1986, p. 66, d’après la copie datée du IIIe quart du XVIe siècle. Comm. : T. JOVANOVIÇ, “«Ukaz za dràanje Psaltira» Svetoga Save u Hilandarskim prepisima” (Directive d’observance du Psautier de St. Sava dans les ms de Chilandar), in Hilandar u osam vekova srpske knjiàevnosti (Chilandar et huit siècles de littérature serbe), Belgrade 1999, p. 103120. Transl. : (serbice) La traduction serbe de Mirkoviç a été reprise et corrigée par Bogdanoviç. Sveti Sava, Stefan Prvovenéani, Spisi Svetoga Save i Stevana Prvovenéanoga [Textes de Saint Sava et de Stefan Prvovenéani], trad. L. MIRKOVIÇ, Belgrade 1939, p. 153-157. Sveti Sava, Sabrani spisi [Textes réunis], trad. serbe revue, annotation et introd., D. BOGDANOVIÇ, Belgrade1986, p. 139-143. Sveti Sava, Sabrana dela, édition et traduction, T. JOVANOVIÇ, Beograd 1998, p. 231-239. Le Nomocanon de Sava Ier L’ouvrage maître de toute l’œuvre législatrice de Sava est le code de droit canon et public, Zakonopravilo ou Korméija, une compilation du Nomocanon du droit romano-byzantin. La traduction slavo-serbe de ce code législatif fut organisée par Sava en 1220 en vue de l’organisation de la jeune autocéphalie ecclésiastique serbe. Compilation remaniée d’un protographe byzantin inconnu à ce jour, ce code de Droit canon a joué un rôle de tout premier ordre dans la vie de l’Eglise et de l’Etat serbes jusqu’à la fin du Moyen Age. A. SOLOVJEV, “Svedoéanstva pravoslavnih izvora o bogumilstvu na Balkanu” (Témoignage des sources orthodoxes sur le bogomilisme dans les Balkans), Godiènjak IDBH, V (1953), p. 55-56. 10 Edition: M. M. PETROVIÇ, Zakonopravilo ili Nomokanon Svetoga Save, Ilovaéki prepis, 1262. godina (éd. phototypique), Gornji Milanovac 1991, p. 1-401. Comm.: V. JAGIÇ, « Sitna gradja za crkveno pravo », Starine JAZU, VI, Zagreb 1874, p. 112-151. A. SOLOVJEV, « Svetosavski Nomokanon i njegovi novi prepisi », Bratstvo 26/41 (1932), , p. 21-43. N. MILA£, « Fotijev Nomokanon u Srpskoj Crkvi », Arhiv za pravne i druètvene nauke I, Belgrade 1906, p. 579-582. V. ÇOROVIÇ, “Svetosavski Nomokanon i njegovi novi prepisi” (Le Nomokanon de St. Sava et ses copies nouvellement découvertes), Bratstvo, 26 (1932), p. 21-43. V. MO£IN, “Krméija iloviéka. Raèka redakcija 1262. god.”, Çirilski rukopisi Jugoslavenske Akademije, I dio, opis rukopisa, Zagreb 1955. S. TROICKI, “Ko je preveo Krméiju sa tumaéenjima”, 96 Glas CXCIII, Belgrade 1949, p. 119-142. S. TROICKI, “Kako treba izdati Svetosavsku Krméiju (Nomokanon sa tumaéenjima)”, Spomenik Srpske Akademije Nauka CII, Belgrade 1952, p. 1-114. S. TROICKI, “Crkveno politiéka ideologija Svetosavske krméije i Vlastareve sintagme”, Glas Srpske Akademije Nauka i Umetnosti 212, Belgrade 1953, p. 155-206. S. TROICKI, “Da li je slovenski Nomokanon sa tumaéenjima postojao pre sv. Save ? »”, Slovo 4-5, (1955), p. 111-122. S. TROICKI, “Hilandarski nomokanoni”, Hilandarski zbornik 1 (1966), p. 51-81. I. §U§EK, Korméaja kniga. Studies on the Chief Code of Russian Canon Law, Orientalia Christiana Analecta 163. Pontificio Instituto Orientale, Roma 1964, 30-38, 82-85. D. BOGDANOVIÇ, Krméija Svetoga Save, in Sava Nemanjiç - Sveti Sava, Belgrade 1979, p. 91-99. M. M. PETROVIÇ, O Zakonopravilu ili Nomokanonu Svetoga Save, Belgrade 1990, 170 p. D. KALEZIÇ, « O moguçnosti da je sv. Sava pisao Nomokanunac », Zbornik radova sa III medjunarodne hilandarske konferencije, Belgrade 1995, p. 159-166. Transl. : (Serbice): V. M. PETROVIÇ, Ljubica £TAVLJANIN-DJORDJEVIÇ, Zakonopravilo Svetoga Save 1 (Le Code /Nomocanon/ de Saint Sava), Belgrade-Kraljevo 2003, XXXV, 782 pp. Bosko BOJOVIC Professeur des Universités Directeur de recherches INSTITUT DES ETUDES BALKANIQUES ACADEMIE SERBE DES SCIENCES ET DES ARTS Professeur Associé ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES 11