TD : Sémiologie unguéale et brûlure
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TD : Sémiologie unguéale et brûlure
UE 11 – Dermatologie Date : 05/02/2016 Promo : P2 Plage horaire : 8h30-10h Enseignant : Juliette Ronéistes : AKBARALY Mourtaza SOUPIN-COULIN Quentin TD : Sémiologie unguéale et brûlure A. Anatomie de l’ongle : B. Hippocratisme digital : C. Trachyonychie D. Koïlonychie E. Tâche saumonée + onycholyse F. Pachyonychie G. Onychomadèse H. Ligne de Beau I. Psoriasis J. Onychotillomanie : K. Leuconychie L. Xanthonychie M. Mélanonychie N. Mélanonychie totale O. Brûlure du premier degré P. Brûlure du second degré Q. Brûlure du second degré profonde R. La règle des 9 de Wallace. S. Zona ophtalmique T. Syndrome de Lyell. U. Impétigo bulleux. V. Pemphigoide bulleuse. W. Vitiligo. X. Melasma. Y. Mélanome. Le but de cet ED est de vous aider dans la description de la sémiologie dermatologique et à avoir les bons termes pour décrire les lésions. La dermatologie est essentiellement clinique à la différence d’autres spécialités où on peut avoir des examens complémentaires. En dermatologie, il faut vraiment se baser sur la description des lésions, c’est la base du diagnostic. Anatomie de l’ongle : L’ongle comprend la tablette unguéale, ce qu’on appelle généralement l’ongle. La tablette unguéale repose sur le lit unguéal (lit de l’ongle). La matrice unguéale c’est les cellules qui vont former la tablette unguéale. On a la matrice proximale qui va plutôt former la partie superficielle de l’ongle et la matrice distale qui va plutôt former le tiers inférieur de la tablette unguéale. L’hyponychium c’est la partie qui va fixer le rebord distal de l’ongle sur la tablette unguéale. On a la lunule c’est la partie blanche de l’ongle, on a aussi le cuticule, les bourrelets latéraux. Hippocratisme digital : C’est la déformation des doigts en baguette de tambour, on a un élargissement de la partie distale du doigt, et en particulier de l’ongle, avec une déformation convexe vers le haut en verre de montre : hippocratisme digital. On le retrouve dans de nombreuses pathologies : pulmonaires et insuffisance hépatique. Trachyonychie On dit que les ongles sont grésés, ils sont striés en longueur comme si on les avait frotté avec du papier de verre. C’est la trachyonychie. On la retrouve dans plusieurs pathologies notamment dans le psoriasis unguéal et le lichen unguéal. Koïlonychie On a une tablette unguéale concave vers le haut, formé en arc, c’est la koïlonychie (à droite) rencontrée dans plusieurs pathologies notamment dans le psoriasis unguéal. Sur l’ongle du majeur (à gauche), on a des dépressions ponctuées en dé à coudre. On rencontre très fréquemment ces anomalies dans le psoriasis. Les lésions : en sémiologie dermato, les lésions élémentaires peuvent être : Planes : macules En relief : < 0,5 cm les papules > 1 cm : les nodules à contenu liquidien : - les vésicules (< 0,5 cm) - les bulles (de grande taille, contenu liquidien translucide) - les pustules (à l’intérieur c’est du pus, crémeux) Tâche saumonée + onycholyse : Ici on a une lésion qui est plane, donc une macule, et en plus elle est rosée donc on va dire qu’elle est érythémateuse sous-unguéale. On va parler de tâche saumonée sous-unguéale. La partie distale de l’ongle est plus blanche parce que la tablette unguéale s’est décollée du lit de l’ongle, c’est l’onycholyse. On retrouve ça dans le psoriasis. Pachyonychie Ici on a destruction complète de la tablette unguéale, c’est une pachyonychie. On a une hyperkératose sous la tablette unguéale, entre le lit de l’ongle et la tablette on a une grosse épaisseur. On le retrouve dans le psoriasis unguéal ou dans les onychomycoses. Onychomadèse La tablette unguéale s’est détachée, le lit de l’ongle est visible, c’est l’onychomadèse. C’est le détachement de la partie proximale de l’ongle. L’onychomadèse chez l’enfant généralement apparaît dans la suite d’une pathologie virale qu’on appelle le syndrome pied-main-bouche, c’est une infection virale liée au coxsackie virus (A16 ou A6) qui va se manifester, chez un enfant, par une fièvre très forte les 3 premiers jours et l’apparition de vésicules autour de la bouche, sur les paumes et les plantes des pieds, des vésicules grisâtres. C’est plutôt une infection bénigne de l’enfant. Dans les suites de l’infection, quelques semaines plus tard, on peut avoir de l’onychomadèse. Jusqu’à très récemment, l’onychomadèse n’avait été rapportée qu’avec le syndrome pied-main-bouche mais là en décembre, il y a eu une description dans la littérature d’onychomadèse post-varicelle. Ligne de Beau C’est une ligne transversale sur la tablette unguéale, c’est une ligne de beau. On la retrouve par exemple suite à une infection, traumatisme. Psoriasis : On a ici une onycholyse distale donc la tablette se détache du lit unguéal et une macule érythémateuse (tâche saumonée sous-unguéale) : on est donc en présence de psoriasis unguéal. Onychotillomanie : C’est plein de lignes tortueuses sur l’ensemble de la tablette unguéale. C’est une anomalie qui arrive quand on gratte un ongle avec l’autre ongle et à force de faire ça on vient abîmer la tablette unguéale. Leuconychie On a des macules blanches unguéales, c’est la leuconychie. Xanthonychie C’est la coloration jaune de l’ongle. Si ça touche plusieurs ongles, on appelle ça le syndrome des ongles jaunes. Mélanonychie C’est une bande unguéale pigmentée de couleur marron voire noire. La mélanonychie c’est soit une hyperpigmentation des cellules de la matrice, c’est-à-dire une concentration importante de mélanine dans les cellules matricielles, soit c’est un véritable naevus donc la une prolifération importante de mélanocytes dans la matrice. Il faut biopser la lésion sous la peau, car la lésion est matricielle, ça ne sert à rien de biopser sur la tablette unguéale. Ici c’est une mélanonychie fine homogène. Quand on voit une mélanonychie, il faut avoir peur du mélanome. Mélanonychie totale Ici on a une mélanonychie unguéale polychromatique, on a différentes couleurs. Elle est hétérogène. Brûlure du premier degré C’est une lésion érythémateuse plutôt bien limitée (c-à-d que si tout le monde prend un crayon pour la délimiter on fait tous le même tracé). Elle est homogène. C’est une macule car pas de relief. Ce n’est pas une allergie car dans l’eczéma de contact, les lésions élémentaires sont les vésicules. Ce n’est pas une urticaire non plus car l’urticaire est une lésion avec œdème. C’est une brûlure thermique, on a une lésion maculeuse érythémateuse homogène bien limitée douloureuse. La brûlure, le plus souvent, est due à des causes thermiques et on peut le classer en 3 types : - les brûlures du premier degré - les brûlures du second degré : superficielles ou profondes - les brûlures du troisième degré Cette distinction entre les degrés est importante parce que la cicatrisation entre les brûlures ne sera pas la même. Sur un troisième degré, on aura plus de cicatrisation spontanée. Le degré détermine la profondeur de la brûlure qu’on détermine sur le plan clinique. Quand on a un érythème simple sans vésicules ou bulles, ça traduit une brûlure du premier degré, c’est la destruction de l’épiderme uniquement. On a donc encore des cellules basales pour régénérer l’épiderme. Traitement : crème hydratante (Biafine) puis protection contre le soleil. Brûlure du second degré C’est une lésion maculeuse érythémateuse sur le pouce et la base du pouce et qui est centrée par une bulle contenant un liquide citrin. C’est une bulle tendue. C’est une brûlure de second degré a priori superficielle. L’importance de la profondeur se voit sur la base de la lésion bulleuse, si elle est rose alors on est sur un second degré superficiel. Si la base est blanc, on a une destruction profonde jusqu’aux vaisseaux dermiques et la cicatrisation est difficile. Brûlure du second degré profonde Ici c’était une grande bulle plutôt flasque et tout le toit de la bulle est parti et sur le côté il y a encore des replis du toit de la bulle. C’est une érosion post-bulleuse. La couleur est plutôt blanche, donc il y a une atteinte dermique profonde. Il y aura des problèmes de cicatrisation et donc il est possible d’avoir besoin de greffe de peau. La règle des 9 de Wallace. La règle des 9 de Wallace, donne une évaluation en pourcentage de l’étendue d’une brûlure. Pour rappel, une brûlure est considérée comme grave lorsqu’elle occupe au moins 10% de la surface corporelle de l’individu. En ce qui concerne la règle des 9 de Wallace pour l’adulte : - la tête et le cou représentent 9% - la face antérieure du tronc 18% - la face postérieure du tronc 18% - une jambe 18% - un bras 9% c’est à dire 4,5 face ant et 4,5 post - un périnée 1% Pour la règle de Wallace pour un enfant, c’est plus difficile de la retenir car dépendant des âges, il suffit de regarder sur internet. Sur des zones plus localisées, on utilise la paume de main du patient et chaque paume de main est égale à 1%. Il est important de déterminer l’étendue d’une brûlure, afin de savoir si le placement du patient en réa est nécessaire pour compenser ses pertes hydroélectrolytiques. Il existe aussi un risque infectieux, la peau étant une barrière contre tout un ensemble de germes. Zona ophtalmique. C’est un enfant présentant une macule érythémateuse. Il y a aussi des lésions secondaires à des vésicules: des croûtes. Du point de vue de la topographie de la lésion, elle est bien délimitée, sur un hémi-front, suit le trajet d’un nerf : un métamère, en l’occurrence ici le trijumeau. Pour rappel, ce nerf ce divise en trois branches. La branche V1 qui va venir innerver la région fronto-palpébrale supérieur et l’œil. La V2 qui innerve la paupière inf et toute la joue. La V3 qui innerve la lèvre et la région mandibulaire. Là c’est donc un zona, dit ophtalmique, et touche la branche V1 du trijumeau. Le zona c’est le virus VZV. Lors du premier contact, la primo-infection, avec le VZV il y a d’abord une atteinte de la sphère ORL, puis le virus dissémine dans le sang, et on a donc une diffusion du virus dans la totalité du corps donnant ainsi des vésicules : c’est la varicelle. Une fois, la varicelle passée, le virus reste dans le corps, et se loge dans un ganglion à l’état de latence. En cas d’immunodépression, de fatigue etc… on a une diminution de l’immunité qui jusqu’à présent empêcher au virus de se multiplier, et donc le virus se remet à se multiplier pour donner un zona. Souvent le zona survient chez les sujets âgés. Pour le zona ophtalmique, l’urgence c’est de demander une consultation ophtalmo, pour vérifier l’absence d’ulcération au niveau de la cornée (kératite herpétique) car il y a un risque de perdre la vue. C’est un des seuls zonas que l’on traite chez l’enfant à cause de ce risque. Chez l’adulte on traite un zona, pour prévenir les douleurs post-zostériennes si le patient se présente au maximum 3 jours après le début du zona. N’ayant pas l’image du td, je mets une image d’un zona ophtalmique touchant le V1 chez l’adulte. La première localisation du zona c’est le zona hémi-thoracique. Pour rappel le zona est toujours unilatéral. Passons maintenant aux bulles. Dans la description des lésions bulleuses, la première chose à dire c’est le caractère tendue ou flasque de la bulle. C’est ce qui est important ; ensuite il faut préciser la couleur de la bulle : clair, citrin ou encore hémorragique. Et ensuite la base ; est ce qu’elle est érythémateuse, blanche… Si l’on a une prédominance des lésions bulleuses tendues, c’est que le clivage il se fait au niveau de la jonction épidermique et que l’on est donc un décollement complet de l’épiderme. Sinon le toit il est trop fin et à tendance à s’arracher. Bulle tendue= acantholyse au niveau de la jonction dermo-épidermique. Cela peut survenir à la suite d’une brûlure, avec un processus nécrosant, un gros œdème inflammatoire qui vient décoller l’épiderme. Peut survenir aussi à cause d’une maladie autoimmune avec des anticorps dirigés contre les hémidesmosomes c’est la pemphigoide bulleuse. Ça peut aussi être à cause d’une maladie héréditaire (protéines absentes, présentes en trop faible quantité ou défectueuses) = epidermolyse bulleuses héréditaires. Si les bulles sont plutôt flasques, elles donc fragiles. Elles sont appelées intra-épidermiques ne concernant qu’une partie de l’épiderme. On aura à cause du toit tellement fin, une érosion post-bulleuse. Ce sont des acantolyses intra-épidermiques qui peuvent se traduire par le signe de Nicholski qui est un signe de gravité, correspondant au détachement du toit épidermique très fin. Ce signe se voit dans différentes dermatoses mais surtout les dermatoses à la suite de toxidermie, dont le syndrome de Lyell avec une forte mortalité 25%, décollement de toute la peau comme une grande brûlure. On peut aussi retrouver un Nicholski dans des maladies auto-immunes, avec des anticorps dirigés contre les desmosomes protéines de liaison entre les kératinocytes. Une infection peut aussi être à l’origine de ce type de décollement, c’est le staphylocoque doré qui vient produire une toxine exfoliante qui vient cliver les jonctions entre les desmosomes, c’est l’impétigo bulleux (très fréquent chez les enfants en l’absence d’antécédent, prise de médicaments). Ici, en même temps que le diagnostic, on identifie le germe responsable et on choisit donc en conséquence les bons antibiotiques, c’est à dire à large spectre. Syndrome de Lyell. Impétigo bulleux. Ici, on ne voit que des lésions secondaires résultant de la rupture des vésicules. Ici, on a des érosions, que l’on peut qualifier de superficielles, avec un fond rouge, bien vascularisé, peau péri-lésionnelle est saine. NOTE : une bulle flasque se traduit par des plis, des stries, et elle est fragile. Là on a un pemphigus, avec des anticorps dirigés contre les desmosomes. À partir du moment où l’on a une atteinte des muqueuses, on peut éliminer l’impétigo bulleux. Bulle tendue, clivage dermo-épidermique sur le talon. On pense en premier lieu à une ampoule, une phlyctène due à un frottement avec une chaussure par exemple. Mais attention, si chez un enfant, il a ce genre de lésion régulièrement, depuis tout petit, ce sera alors une épidermolyse bulleuse héréditaire avec une anomalie des protéines de la jonction dermo-épidermique. Pemphigoide bulleuse. On retrouve une bulle tendue citrin, avec un clivage profond dermoépidermique. Normalement on doit mieux voir une base érythémateuse. On peut voir des croûtes, car ces bulles sont extrêmement prurigineuses. C’est une maladie acquise. Survient beaucoup chez les sujets âgés. C’est une macule pigmentée, due à un excès de mélanine et non de mélanocytes. Vitiligo. Ici, on a des lésions maculeuses achromiques. C’est acquis et se nomme le vitiligo. Production d’anticorps contre ses propres mélanocytes, donc plus de fabrication de mélanine. Melasma. C’est une maladie très fréquente à la Réunion, C’est le melasma ou masque de grossesse qui n’est spécifique à la femme mais survient surtout chez les femmes, pendant la grossesse ou en post-partum. Avec toujours la même localisation : la glabelle, le dos du nez, le respect de la paupière inférieure, les joues et la lèvre supérieure. On a une production exagérée de mélanine le plus souvent au niveau de la couche basale donc épidermique peut ainsi être traité si ça persiste. Parfois c’est intradermique, on ne peut plus la traitée. Mélanome. Devant ce type de lésion on regarde les aspects ABCDE. A pour asymétrie, on trace une croix et on regarde si les parties sont superposables ou non. B pour bords irréguliers si la lésion n’est pas bien limitée, de forme irrégulière. C pour la couleur. Si c’est polychrome c’est en faveur d’un mélanome. D pour diamètre. Sup à 6mm. E pour évolutivité.