un nouveau procédé de valorisation des déchets de plâtre en

UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE
VALORISATION DES DÉCHETS
DE PLÂTRE EN MÉLANGE
La société Nantet Locabennes est impliquée dans la collecte
sélective du plâtre depuis 2004 sur les chantiers de construction
et de déconstruction, ainsi que sur les déchetteries des collectivités
locales, avec l’usine PLACOPLATRE de Chambéry (73).
Les déchets de plâtre se présentent sous forme de chutes, de débris
de carreaux ou de plaques de plâtre cartonnées, associées ou non à
un complexe isolant type polystyrène ou laines minérales.
Jusqu’à présent, seules les chutes cartonnées et exemptes de
tout corps étranger pouvaient être recyclées par les fabricants de
plaques de plâtre. Quant aux autres débris (complexes d’isolation,
débris en mélange avec d’autres matériaux tels le plastique, le bois,
la ferraille), ils étaient enfouis dans des installations de stockage
de déchets non dangereux (ISDND).
Plusieurs facteurs déterminants ont conduit la société à développer
une solution innovante pour le recyclage de l’ensemble des déchets
de plaques de plâtre, y compris les complexes d’isolation :
- l’admission de déchets à base de plâtre dans les installations de
stockage de déchets inertes (ISDI) est interdite,
- les déchets à base de plâtre doivent être stockés dans des alvéoles
spécifiques dans les ISDND (installations de stockage de déchets
non dangereux). Or, le nombre d’ISDND en France, dotées d’une
telle alvéole, est très faible,
- la directive cadre des déchets de 2008 impose un taux de
recyclage des déchets de construction et de démolition de 70% à
l’horizon 2020,
- enfin, le tonnage de déchets de plâtre est voué à augmenter
de manière significative dans les prochaines années du fait de la
rénovation de l’habitat (nouvelles réglementations thermiques).
Le cahier des charges initial était de développer une technologie
permettant la valorisation des déchets de plâtre, tout en répondant
à deux objectifs principaux :
- augmenter le spectre des entrants afin de permettre la valorisation
des fractions les plus difficiles dont les complexes de doublages,
- augmenter la qualité des « recyclats » de gypse produits afin qu’ils
puissent trouver des débouchés dans la plupart des applications
connues.
D’autre part, chaque tonne de déchet de plâtre traitée permet une
économie corrélative de ressources naturelles de gypse, minerai
classé en tant que ressource stratégique nationale.
La performance du procédé est notamment la capacité de
séparation du gypse de tous les autres constituants des déchets de
plâtre : bois, ferraille, céramique, plastique, laine de roche, laine de
verre, polystyrène et ultimes.
Deux années de recherche auront été nécessaires pour aboutir à la
mise au point d’un procédé répondant aux attentes et donner lieu
à l’obtention d’un brevet.
Un prototype industriel a été mis en place sur le centre de Francin
afin de mettre en oeuvre les premiers essais de broyage et de
recyclage nécessaires pour affiner les différents paramètres de la
machine avant industrialisation.
Le procédé de recyclage des déchets de plâtre aura une capacité
de 40 000 t/an et une production de 10 à 25 t/h.
Les taux de valorisation obtenus selon les 3 catégories de déchets
entrants seront les suivants :
LES TAUX DE VALORISATION
Gypse
Indésirables
Papier
Complexes isolants
En %
100
94%
80%
80
77%
60
40
20
14%
5%
0
4% 2%
1%
DPSC
(déchets de plâtre
sans complexes)
DPAI
(déchets de plâtre
avec isolants)
4%
8%
11%
DPEM
(déchets de plâtre
en mélange)
Source : Nantet
En France, le gisement de déchets de plâtre est estimé entre 350
et 400 000 t/an.
En Savoie, en 2010, 1 291 tonnes de déchets de plâtre ont été
collectés en déchetteries.
Depuis 2007, les tonnages collectés sont les suivants :
Année
Tonnages
2007
1 234
2008
1 394
2009
1 297
2010
1 291
Source : EPCI/DEP
En Région Rhône-Alpes, 6 722 tonnes ont été collectées en 2010
dans 98 déchetteries (Source : SINDRA).
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Observatoire savoyard de l’environnement n°18