les vêtements de protection
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les vêtements de protection
Dossier LES VÊTEMENTS DE PROTECTION Sur les sites industriels, les équipes de maintenance font face aux mêmes risques que les salariés. Tenues de protection obligatoires. arrêter ce type de machines, compte tenu de leur vitesse de rotation et des disques employés. La seule exception, c’est la tronçonneuse à bois, parce qu’elle comporte une chaîne avec des dents et tourne moins vite que les autres appareils. Le vêtement de protection est ici constitué de f ibres que la tronçonneuse arrache lorsqu’elle commence à l’attaquer. Ces fibres viennent bourrer le moteur, qui finit par s’arrêter avant que la lame n’ait atteint la peau (vêtements de protection pour utilisateurs de scies à chaîne tenues à la main : EN 381-1 à 11). Ces vêtements posent-ils des problèmes, tels que leur encombrement ou leur poids ? Jean-François Lollier : Non, plus aujourd’hui. Ils sont devenus d’un port courant. Il n’y a presque plus de différence entre une parka, utilisée pour se prémunir du froid, et un vêtement de protection antistatique ou anti-feu. Vous avez la même aisance. La seule contrainte, c’est le respect des normes et des règles d’entretien, afin d’en préserver les carac- Sioen Industries Quels sont les différents vêtements de protection utilisés en maintenance ? Jean-François Lollier(1) : Les trois types de produits que nous fabriquons le plus, ce sont les vêtements antistatiques (qui empêchent l’apparition d’étincelles et donc préviennent le risque d’explosion), les vêtements anti-brûlure et anti-feu, et les vêtements de protection chimique. Le principe de protection repose sur le traitement des tissus. Il est possible d’ajouter des fibres particulières à l’intérieur ou d’appliquer un revêtement extérieur. Tout cela est bien normalisé. Pour le feu, on peut utiliser, entre autres, des fibres aramides ou para-aramides (le Kevlar® en est une forme, de même que le Kermel®, ndlr). Pour le chimique, on applique plutôt des traitements de surface. Après, chaque industriel a ses secrets et diverses solutions existent sur le marché. Par contre, en ce qui concerne le risque de coupure par outil tranchant, par exemple avec une meuleuse ou une disqueuse, il n’existe aujourd’hui aucune protection, ni aucune norme. On n’a pas encore trouvé de solution pour pouvoir On travaille beaucoup sur la polyvalence : la personne soumise aux risques explosifs va forcément être soumise au risque d’incendie. téristiques spécifiques. Il ne faut pas les laver n’importe comment, par exemple. Quelle est la durée de vie d’un vêtement de protection ? Jean-François Lollier : En fonctionnement normal, s’il n’y a pas d’agression particulière, il peut tenir deux ou trois ans sans problème. Maintenant, s’il subit une dégradation, c’est un vêtement quasiment perdu, surtout s’il s’agit d’une protection contre les risques chimiques. Comment adaptez-vous vos produits aux besoins de la maintenance ? Jean-François Lollier : Tous les industriels qui sont concernés par ce type de vêtements ont des bureaux d’études assez importants et mènent des recherches (le laboratoire de Sioen, basé en Belgique, compte 40 personnes). Aujourd’hui, on essaie surtout de combiner les différentes exigences de protection. On travaille beaucoup sur la polyvalence. La personne soumise au risque explosif va forcément être soumise au risque d’incendie, par exemple. (1) Jean-François Lollier, directeur général de Sioen France. PRODUCTION MAINTENANCE ➤ DÉCEMBRE 2005 ➤ PA G E 5 0 Dossier On adjoint aussi, de plus en plus, la haute visibilité aux vêtements existants, parce que quelqu’un qui fait de la protection chimique, antistatique ou feu peut également être amené à rencontrer un chariot élévateur, un camion, etc. Par contre, le problème qui subsiste dans notre profession, c’est celui des interfaces. Vous avez des fabricants de vêtements, de chaussures, de gants, de casques, voire de masques, mais il n’y a rien qui prévoit l’interface entre ces différents éléments. Ce sont des choses qui doivent encore évoluer pour assurer une plus grande performance. Quelle part la maintenance représentet-elle dans votre activité ? Jean-François Lollier : À l’échelle mondiale, Sioen possède deux grandes activités : les tissus enduits et les vêtements professionnels et militaires. Dans ce deuxième domaine, Sioen France est la Le Synamap propose des tableaux “Qui fait quoi” sur son site internet en page “Protection(s)” : www.synamap.fr/protection.htm. Pour chaque famille d’EPI, dont les vêtements de protection, ces tableaux permettent de trouver rapidement les fournisseurs d’EPI spécifiques. plus grosse filiale, avec un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros, dont 8 millions pour les vêtements de protection à destination du secteur de la maintenance, soit 40 % de l’activité. Et le marché va encore augmenter dans les années à venir. Les normes et les directives évoluent. On veut de plus en plus protéger l’homme au travail, ce qui paraît évident. On veut aussi protéger l’outil de travail : si vous avez un risque d’explosion et que vous détruisez vos équipements, c’est aussi un problème. Même le bleu de travail traditionnel est en pleine évolution et commence à être anti-feu ou antistatique. Propos recueillis par Christophe Plotard Sioen Industries Sioen Industries Sioen Industries Vêtements de protection chimique. Vêtements anti-feu, anti-chimiques et antistatiques. PRODUCTION MAINTENANCE ➤ DÉCEMBRE 2005 ➤ PA G E 5 1