2014

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2014
PETIT MEMENTO DU CAFE LITTERAIRE
FEVRIER 2014
Thème choisi la session précédente :
Toni Morrison
Toni Morrison, de son vrai nom Chloe
Anthony Wofford, née le 18 février 1931 à
Lorain (Ohio, États-Unis), est une
romancière, professeur de littérature et
éditrice américaine, lauréate du Prix
Pulitzer en 1988, et du prix Nobel de
littérature en 1993. Elle est à ce jour la
huitième femme, la première Noire et le
seul auteur afro-américain à avoir reçu
cette distinction.
C’est le roman Beloved, dont l'édition
française remonte à 1989, qui a fait connaître
Toni Morrison en France. Mais sa notoriété
américaine était venue dix ans plus tôt, coup
sur coup, en l'espace de deux romans : Sula
(1973) et Song of Solomon (1977).
Née dans une famille ouvrière de quatre
enfants, Toni Morrison s'intéresse très tôt à la
littérature et se passionne en particulier pour
les œuvres de Jane Austen et de Léon Tolstoï.
Elle s'inscrit à l'Université Howard en 1949
pour étudier la littérature et soutient une thèse sur le thème du suicide chez William Faulkner
et Virginia Woolf en 1953 à l'Université Cornell. Après son diplôme, elle entame une carrière
de professeur à l'Université de Texas Southern, avant de retourner à Howard, alors
« réservée » aux Noirs.
En 1958, elle épouse Howard Morrison, avec qui elle a deux enfants. Après son divorce en
1964, elle s'installe à Syracuse puis à New York et travaille comme éditrice chez Random
House. Chargée du secteur de la littérature noire, elle contribue à sa promotion, en éditant
notamment les autobiographies de Mohamed Ali et d'Angela Davis et une anthologie
d'écrivains noirs, The Black Book, en 1973. Parallèlement, elle enseigne l'anglais à
l'Université d'État de New York, avant d'obtenir un poste de professeur de littérature à
l'Université de Princeton où elle reste en activité jusqu'en 2006. Elle vit actuellement à
Princeton1.
Elle écrit son premier roman, The Bluest Eye, à l'âge de 39 ans. Elle obtient le prix Pulitzer
pour Beloved en 1988 et reçoit le prix Nobel de littérature le 7 octobre2 1993 pour l'ensemble
de son œuvre. L'Académie suédoise récompense ainsi celle « qui, dans ses romans, marqués
par une force visionnaire et une grande puissance poétique, ressuscite un aspect essentiel de la
réalité américaine. »3. En 2005, elle est nommée Docteur honoris causa en Arts et Littérature
de l'Université d'Oxford. En 2006, le jury du supplément littéraire du New York Times
consacre Beloved « meilleur roman de ces 25 dernières années ». Depuis 2002, elle s'investit
également dans la littérature pour enfants avec son fils Slade Morrison. Elle a récemment
obtenu un poste à la direction du magazine The Nation.
Ses quatre romans incontournables :
Beloved, prix Pulitzer 1988
A la fin du XIXe siècle, Seth égorge par amour sa petite fille pour qu'elle ne devienne pas une
esclave. Elle est hantée par ce meurtre jusqu'au jour où une mystérieuse adolescente, Beloved
- elle a une profonde cicatrice sur la gorge -, croise son chemin. On ne sait si elle est la
réincarnation du bébé sacrifié ou le symbole d'une possible rédemption, afin d'exorciser le
passé... Tout l'art de Toni Morrison est dans cette ouverture symbolique, comme dans presque
tous ses romans. Avec une écriture formidablement "jazzée", parce que la musique est aussi
une des clés de l'oeuvre du Prix Nobel, dont les mots envoûtés et envoûtants flamboient
comme des soleils noirs.
Un don
Nous sommes à la fin du XVIIe siècle, lorsque les communautés indiennes furent décimées
par les épidémies et les conquêtes. C'est dans ce monde chamboulé que débarque un couple
d'Européens qui dirigeront une ferme isolée à grands renforts de domestiques. Parmi eux,
Lina, la servante indienne qui veille sur la jeune Florens, inconsolable depuis qu'elle a été
arrachée à sa mère... A ces deux voix de femmes blessées, la romancière ajoute celle d'une
esclave rescapée d'un naufrage - la petite Sorrow -, tout en jetant un long travelling sur une
époque enchaînée à ses superstitions. Dans ce récit polyphonique où se mêlent enquête
ethnographique et épopée historique, Toni Morrison analyse remarquablement les premières
tensions raciales en Amérique. Et signe une parabole qui raconte la naissance traumatique de
son pays.
Paradis
Nous sommes au fin fond de l'Oklahoma, "en plein milieu de nulle part", dans la petite ville
de Ruby, un eldorado fondé en 1950 par des Noirs, afin d'oublier les crachats des Blancs, le
mépris et la haine. Mais les murailles de cette Babel idyllique finiront par s'écrouler. Parce
que les mâles imposent leur loi d'airain. Parce que le puritanisme fait rage. Parce qu'on se met
à regarder d'un sale oeil les métis qui n'ont pas la peau assez noire... Et puis, il y a ces étranges
malédictions qui planent sur la ville : cinq "sorcières" un peu délurées mais inoffensives, qui
squattent un ancien couvent, à 25 kilomètres de Ruby... Tableau d'un éden transformé en
enfer, satire des utopies faussement rédemptrices, terrible réquisitoire contre l'intégrisme
racial, ce roman est un feu d'artifice de magie et de violence.
Home
Une fulgurante novela où se confesse Frank Money, un Noir traumatisé par les violences dont
il a été le témoin pendant la guerre de Corée. Sa seule devise, c'est de "rester envie" et,
lorsque sa soeur Cee l'appelle au secours, il la rejoint à Atlanta en traversant une Amérique
férocement ségrégationniste. Ensemble, ils retrouveront le village de leur enfance, un village
où ils ont passablement souffert, et leur pèlerinage ressemble à la fois à un règlement de
comptes et à un exorcisme. Un récit où Toni Morrison explore la violence sous toutes ses
formes - politiques, raciales, familiales - dans l'Amérique des années 1950.
Ce qu’il ressort de nos discussions :
Ses romans, portant essentiellement sur la condition des noirs aux Etats-Unis, ne sont pas
d’un abord facile. Toni Morrison enrichit son récit de nombreuses images ou métaphores. La
forme de ses récits épouse étroitement le fond comme Jazz qui se lit comme une partition. Si
la polyphonie souvent présente rend le texte plus vivant, le lecteur peut être désarçonné par
l’absence de transition entre les points de vue. Lire un roman de T. Morrison revient alors à
suivre une conversation entre plusieurs protagonistes qui auraient la même voix. Cela requiert
tout d’abord une grande attention avant que l’ « oreille » ne s’habitue et que les différentes
inflexions viennent baliser d’elles-mêmes le chemin que l’auteur désire nous faire emprunter.
Autre ouvrage abordé : Love .
Lors de notre échange sur Home, un titre de Billie Holiday a été évoqué : il s’agit de
« Strange fruit »
Chanson composée en 1946 par Abel Meeropol afin de dénoncer les Necktie Party
( pendaison) qui avait lieu dans le Sud des Etats Unis et auxquels les blancs assistaient
habillés sur leur 31. Cette chanson fut offerte à Billie Holiday au cours de sa carrière, et
rencontra un immense succès lors de sa sortie.
Autres livres lus et conseillés par nos lecteurs :
-
Régine Joséphine : Coton blues (album jeunesse)
Gilles Rapaport : Champion (album jeunesse)
Valérie Mrejen : Forêt noire
Joyce Carol Oates : Zarbie les yeux verts
Izzeldin Abuelaish : Je ne haïrai point, un médecin de Gaza sur les chemins de la paix
Maryse Vaillant : Voir les lilas refleurir
Romain Puertolas : Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea
Emile Zola : Thérèse Raquin
JK Rowling : Harry Potter
Mathias Malzieu : La mécanique du cœur
Kathryn Stockett : La couleur des sentiments
…
Notre prochain rendez-vous aura lieu
à la Bibliothèque municipale de Sarrebourg
le vendredi 28 mars à 20h
Le thème choisi pour la première partie de soirée est
Le roman historique
(il n’est toujours pas nécessaire d’avoir lu des ouvrages sur le thème
pour participer à la soirée )

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