Thématique : Arts, créations, cultures

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Thématique : Arts, créations, cultures
 Chapitre n° …… Thématique : Arts, créations, cultures Problématique : Comment le conflit nord‐irlandais est‐il évoqué par les artistes ? Œuvre de référence : Interprète : Domaine : Epoque : Zombie The Cranberries musique pour petite formation les temps modernes (depuis 1950) 1. Le conflit nord‐irlandais (de la fin des années 1960 à la fin des années 1990) I. Contexte historique et géographique large
De la fin des années 1960 jusqu’à la fin des années 1990 (voire 2007 selon les interprétations), le conflit nord‐irlandais (« the Troubles ») a opposé les deux communautés du territoire en Irlande du Nord (Ulster). D'un côté, les minoritaires « nationalistes » (ou « Républicains »), presque tous catholiques, motivés par un désir d'égalité des droits et d'union avec la République d'Irlande (sud du pays) opposés aux majoritaires « unionistes » ou « loyalistes », presque tous protestants descendants des colons anglais installés au XVIIe siècle, partisans du maintien de l’Ulster dans le Royaume‐Uni. Des troubles publics à la fin des années 1960 se sont mués à l'orée des années 1970 en une campagne militaire contre l'état britannique en Irlande du Nord. L'actrice principale était l'IRA qui a lutté contre le RUC (l'ex‐
force de police en Irlande du Nord au recrutement essentiellement protestant et unioniste). Mais, dans cette guerre sont aussi intervenus des paramilitaires unionistes (notamment l’Ulster Volunteer Force), l'armée britannique et d'autres paramilitaires nationalistes (comme l’IRA « provisoire »). Est‐ce une guerre de religions ? Non, plutôt un affrontement dans lequel la religion sert de marqueur d'identité. Depuis le berceau, chaque individu vit séparé de l'autre communauté qu'il apprend consciencieusement à haïr. Des murs séparent les quartiers de chaque communauté, les quartiers mixtes étant plutôt rares. En 1998 un accord conclu entre les principaux partis politiques apporte une « fin » au conflit, et en 2007 une assemblée s'est tenue. Le 1er août 2007, les opérations militaires britanniques en Irlande du Nord prennent officiellement fin après trente‐huit ans de présence. La reconnaissance par le gouvernement britannique pour la première fois de la « dimension irlandaise » amène l’IRA à déposer les armes en échange d’un pouvoir politique et du retrait d’une partie des troupes anglaises. Le conflit a laissé une trace psychologique très profonde dans la vie culturelle et politique en Irlande‐du‐Nord. Les divisions entre les deux communautés sont encore très présentes. II. L’IRA (Irish Republican Army) L'Armée républicaine irlandaise (IRA en anglais : Irish Republican Army) est le nom porté, depuis 1919, par plusieurs organisations paramilitaires nationalistes luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande du Nord et qui ont pour but de réaliser l'union et l'indépendance de cette dernière. L'IRA se constitua au cours de la guerre d'indépendance en 1919‐1922, durant laquelle elle mena des combats de guérilla. Un désaccord en 1969 quant à l'utilisation de tactiques terroristes provoqua la scission de l'IRA en deux organisations distinctes : une organisation radicale, l'IRA « provisoire », qui organisa des assassinats et autres actes terroriste; et l'organisation principale, l'IRA « officielle », qui recherchait des solutions pacifiques. Une nouvelle génération est à l'origine de ce tournant que l'on constate dans l'IRA comme dans sa "vitrine politique", le Sinn Fein. Ils ont pour objectif la réunification avec le Sud et sont prêts à tout pour y arriver. Le 31 août 1994, après vingt‐cinq ans de lutte et de longues négociations, l'IRA annonça un cessez‐le‐feu sans condition, promettant d'interrompre les opérations militaires et d'engager des négociations de paix. 2. Percussions corporelles 3. Projet musical et œuvre au programme : le clip de Zombie de The Cranberries (1994) Chanson du groupe de rock irlandais The Cranberries, extrait de l'album No Need to Argue (1994), contenant 13 titres, écrite et composée par Dolores O’Riordan. Présentation du groupe : The Cranberries est un groupe de rock irlandais, populaire dans les années 1990. Bien que le groupe ne se soit pas officiellement séparé, ses membres ont annoncé en 2003 qu'ils allaient se concentrer quelque temps uniquement sur leurs carrières solos. Après plus de six ans d'absence, le groupe revient sur le devant de la scène fin 2009 avec une tournée américaine et européenne qui se prolonge jusqu'à l'automne 2010. Le groupe a vendu plus de 38 millions de disques à travers le monde. Dolores O’Riordan : si le groupe commence à acquérir une certaine audience dans tout le Royaume‐Uni au début des années 1990, c’est surtout la personnalité de Dolores O’Riordan qui fait parler des Cranberries. Cette dernière ne dissimule nullement ses opinions politiques et religieuses en interview. Catholique traditionnaliste, franchement hostile à l’avortement et montrant une certaine sympathie à l’égard de l’IRA (le mouvement n’a pas encore déposé les armes à l’époque), celle‐ci choque par sa personnalité militante, par ailleurs hostile à l’occupation du Nord de l’Irlande par les troupes britanniques. L'événement déclencheur : Le 20 mars 1993, l'IRA « provisoire » fait exploser deux bombes dans un centre commercial à Warrington en Angleterre. Les explosions blessent 96 personnes et tuent deux enfants : Johnathan Ball (3 ans), tué immédiatement, et Tim Parry (12 ans), décédé cinq jours plus tard à l'hôpital. Leur décès provoque une vague de réprobation envers l'IRA. Naissance d'un titre : alors qu'ils sont en tournée en Angleterre, The Cranberries apprennent l'événement. Dès lors, la chanteuse du groupe, Dolores O'Riordan, prend la plume et va écrire Zombie : "Encore une tête qui pend/Un enfant est évacué lentement" Si le morceau ne sort qu'un an plus tard, en 1994, après que l'IRA ait signé le premier véritable cessez‐le‐feu auquel on pouvait croire depuis le début du conflit (il y en a eu quelques‐uns sans "succès" avant), Zombie va connaître un immense succès et l'album No Need To Argue s'écoulera à plus de 15 millions d'exemplaires. Une chanson engagée (contre les violences du conflit): Le texte fait référence au drame de Warrington et plus largement au conflit nord‐irlandais (voire tous les conflits) en dénonçant les horreurs qu’il engendre. C’est un appel à la paix. En témoigne le refrain : « What's in your head, Zombie... » (Qu'y a‐t‐il dans votre tête ? Mort‐vivant...). Les personnes visées ici étant les fabricants d'armes, mais aussi ceux qui s'en servent : « They are fighting » (Ils se battent) « With their tanks, and their bombs » (Avec leurs tanks, et leurs bombes) « And their bombs, and their guns » (Et leurs bombes, et leurs fusils). Le mot « zombie » peut aussi s'appliquer aux personnes qui ont vécus comme des zombies, dans la peur (attentats, bombes...), et qui ne vivaient donc plus comme des gens "normaux". Il peut aussi s’appliquer au manque de réaction de la population contre ce conflit. Pour finir, la chanson fait la morale à tous ces gens qui font la guerre comme pour leur dire qu'ils se souviendront à vie de tous les morts qu'ils auront engendré : « in your head they are dyin' » (Dans votre tête ils meurent). ème
La chanson évoque au début du 2 couplet un rappel concernant l’insurrection de Pâques en 1916 (« it’s the same old theme since nineteen sixteen »). Déjà à l’époque une partie de la population irlandaise souhaitait faire partie de la République irlandaise (qui fut déclarée indépendante en 1922) ou du moins devenir indépendante de la Grande Bretagne. L’idée n’est donc pas nouvelle, et les violences à répétition non plus … Eléments musicaux : •
La formation instrumentale est la suivante : une voix d’alto (celle de Dolores O’Riordan) qui est doublée sur de courts passages à partir du 2ème couplet ; une batterie, une basse électrique et deux guitares électriques. •
Particularité : la chanson comporte un riff (avec beaucoup de distorsion, effet de guitare électrique), sorte de thème court répété X fois. •
Le genre musical : non caractéristique du reste de l’album, il s'apparente davantage aux sous‐genres en vogue du début à la moitié des années 1990, entre le grunge et le rock alternatif. •
La forme : il s’agit de la forme rondo (couplet / refrain) •
La structure de la chanson : introduction instrumentale / couplet 1 / refrain / couplet 2 / refrain / conclusion instrumentale •
Le tempo : il est moderato (environ 82 BPM) Les nuances : elles évoluent entre mp (couplets) et f (intro, refrains…). •
On peut également parler d’un solo de guitare électrique effectué par la chanteuse après le 2ème refrain. Dans le clip, réalisé par Samuel Beyer (auteur de clips des Cranberries, des Strokes, de Green Day), on note une alternance de 2 types de couleurs : • Des scènes en noir et blanc : avec un côté réaliste, comme un reportage de guerrre. ‐ Dans les rues d’une ville en ruine, sans doute dévastée par la guerre, les images nous montrent des enfants jouant à la guerre et des soldats armés qui semblent engagés dans un réel conflit. Le jeu des enfants sera rejoint par la triste réalité de la guerre : la mort de l’un deux. Le clip s’ouvre et s’achève sur le visage d’un enfant d’abord vivant puis mort. ‐ Le groupe de rock jouant sans artifices, de façon réelle. (On voit plusieurs fois des gros plans sur le visage et les expressions de la chanteuse.) • Des scènes en couleurs (or et rouge principalement): avec un côté plus symbolique, ici la représentation des martyrs. ‐ On voit des fresques murales (des murals) à la gloire de l’IRA inscriptions de noms dont celui de Bobby Sands, qui fait partie des 10 personnes décédées lors d’une grève de la faim dans une prison en Irlande car réclamant le statut de prisonnier politique. Ils furent considérés comme des « martyrs républicains ». ‐ Des enfants armés d’arcs et de flèches encerclant la chanteuse dos à une croix devant des arbres rouges, tous couverts d’or. Cette scène fait référence au martyr de Saint Sébastien (un capitaine dans l’armée romaine accusé de trahison car chrétien), martyr souvent représenté dans les arts, attaché à un poteau et le corps transpercé de flèches. 4. Autres exemples d’évocation du conflit par les artistes •
Les murals : ces peintures murales d’Irlande du Nord constituent le phénomène le plus étendu de « propagande murale » dans le monde. Origines des peintures murales : La première fresque loyaliste a été peinte à Belfast autour de 1908. Si du côté loyaliste, l’apparition de murals s’est faite dans un contexte commémoratif, du côté républicain, les premières fresques apparaissent dans un contexte de lutte et de censure. À partir de la fin des années 1970, au moment de la lutte des prisonniers pour un statut politique, les républicains ont commencé à peindre des slogans sur les murs comme moyen de soutien et de propagande. Comme ici à gauche, mural dans lequel on évoque le bloody Sunday. Paroles COUPLET 1 Another head hangs lowly, child is slowly taken And the violence caused such silence Who are we mistaken ? But you see it's not me, It's not my family In your head, in your head, They are fighting With their tanks, and their bombs And their bombs, and their guns In your head, in your head they are crying REFRAIN In your head, in your head, Zombie X3 What’s in your head, in your head ? Zombie X3 COUPLET 2 Another mother's breaking Heart is taking over When the violence causes silence We must be mistaken. It's the same old theme since nineteen sixteen In your head, in your head they're still fighting With their tanks, and their bombs And their bombs, and their guns In your head, in your head they are dying REFRAIN •
Traduction COUPLET 1 Une autre tête pend modestement Un enfant est évacué lentement Et la violence a entraîné un tel silence Pour qui paye‐t‐on ce prix ? Mais tu vois que ce n'est pas moi, Que ce n'est pas ma famille Dans ta tête, dans ta tête Ils se battent Avec leurs tanks, et leurs bombes Et leurs bombes, et leurs fusils Dans ta tête, dans ta tête ils pleurent REFRAIN Dans ta tête, dans ta tête, Mort‐vivant X3 Qu'y a‐t‐il dans ta tête, dans ta tête ? Mort‐vivant X3 COUPLET 2 A nouveau le coeur brisé d'une mère se ravive Quand la violence entraîne le silence Nous devons faire erreur C'est le même vieux thème depuis 1916 Dans ta tête, dans ta tête ils se battent encore Avec leurs tanks, et leurs bombes Et leurs bombes, et leurs fusils Dans ta tête, dans ta tête ils meurent REFRAIN Un autre exemple avec la chanson Sunday, bloody Sunday du groupe U2 (1983), extrait de l’album War Contexte historique : le dimanche 30 Janvier 1972, Derry, Irlande du Nord. Le mouvement des droits civiques dirigé par Ivan Cooper, le député protestant local, est sur le point de défiler pacifiquement dans le but de revendiquer l’égalité des droits entre catholiques et protestants et protester contre les emprisonnements sans procès que multiplie le pouvoir britannique. La manifestation se transforme en bain de sang : l’armée britannique tire sur la foule (diverses versions, soldat croyant voir une arme, jets de pierres etc..). Bilan : 14 morts et de nombreux blessés. C’est un tournant dans l’histoire des troubles de l’Irlande du Nord. De nombreux jeunes rejoignent l’IRA et le conflit se transforme en guerre civile. Le groupe : En 1983, le groupe de rock irlandais U2 s’inspira du titre de la chanson de John Lennon écrite juste après les évènements pour évoquer ce dimanche sanglant en composant la chanson Sunday bloody Sunday, extrait de leur album WAR. Ce titre est sans conteste l’un des plus célèbres du groupe, non seulement d’un point de vue musical grâce à son orchestration (on pensera notamment à la batterie très sèche aux allures de marche militaire), mais aussi et surtout grâce à son engagement politique. C’est une chanson qui revendique la paix. Elle sort à un moment où le conflit semble sans issue. Pour aller plus loin sur cette chanson : http://lhistgeobox.blogspot.fr/2009/08/178‐u2‐sunday‐bloody‐sunday.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Bloody_Sunday_%281972%29 5. Le vidéo‐clip : définition et historique • Qu’est‐ce qu’un clip ? Le clip ou vidéo‐clip (en anglais : music video) est une œuvre audiovisuelle. L’origine du mot « clip » vient de l’anglais dans le sens de « extrait ». Généralement de courte durée, le clip est réalisé dans le but de faire la promotion d'une chanson, ou plus généralement d’un artiste (ou d'un groupe). Le clip participe en grande partie à la construction de l’image de l’artiste. • Historique : L’histoire du clip remonte au début du cinéma. 9 Dès 1894, on trouve les « illustrated songs » qui sont des performances musicales accompagnées de projections d'images fixes sur plaques de verre. 9 1940, USA : Apparition des « soundies » sortes de juke‐boxs qui diffusaient des chansons avec un petit film de 3 minutes en noir et blanc par un système de lentilles et de miroirs. On appelle également soundies ces petits films. (exemple vu en classe : Fats Waller "ain't misbehavin"). 9 1964, France : Apparition du « scopitone » (du grec scopein ‐ regarder ‐ et tonos ‐ tonalité), juke‐box avec écran (équivalent français du soundie) diffusant des films en couleur. (exemple vu en classe : Jacques Brel, Rosa). 9 1966/1967, premiers films promotionnels avec les Beatles ("Paperback Writer", "Rain", "Penny Lane" et "Strawberry fields forever". ). 9 1975 : "Bohemian Rhapsody" de Queen qui est souvent considéré comme le premier clip (pour des histoires de formats vidéos). 9 1979 : "The day my baby gave me a surprise" de Devo est le premier clip incluant des animations virtuelles. 9 1981 : MTV (Music TeleVision), la 1ère musicale chaine musicale en continu est lancée. Le 1er clip qui l'inaugure est "Video killed the radio star" des Buggles. 9 1984 :"Triller" de Michael Jackson, change à jamais le concept du clip : 14 minutes construites comme un film. Dès lors, une véritable construction scénaristique se met en place. L'image ne sert plus de faire‐valoir à la musique. Les deux éléments se servent mutuellement. Article intéressant : http://www.scaraba.net/creanum/2010/115‐le‐clip‐video ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐ • Historique : L’histoire du clip remonte au début du cinéma. 9 Dès 1894, on trouve les « illustrated songs » qui sont des performances musicales accompagnées de projections d'images fixes sur plaques de verre. 9 1940, USA : Apparition des « soundies » sortes de juke‐boxs qui diffusaient des chansons avec un petit film de 3 minutes en noir et blanc par un système de lentilles et de miroirs. On appelle également soundies ces petits films. (Spike Jones "clink! clink! another drink", Fats Waller "ain't misbehavin"). 9 1964, France : Apparition du « scopitone » (du grec scopein ‐ regarder ‐ et tonos ‐ tonalité), juke‐box avec écran (équivalent français du soundie) diffusant des films en couleur. (Jacques Brel, Rosa (A‐112), par exemple). 9 1966/1967, premiers films promotionnels avec les Beatles ("Paperback Writer", "Rain", "Penny Lane" et "Strawberry fields forever". ). 9 1975 : "Bohemian Rhapsody" de Queen est considéré comme la première vidéo musicale. 9 1979 : "The day my baby gave me a surprise" de Devo est le premier clip incluant des animations virtuelles. 9 1981 : MTV (Music TeleVision), la 1ère musicale chaine musicale en continu est lancée. Le 1er clip qui l'inaugure est "Video killed the radio star" des Buggles. 9 1984 :"Triller" de Michael Jackson, change à jamais le concept du clip : 14 minutes construites comme un film. Dès lors, une véritable construction scénaristique se met en place. L'image ne sert plus de faire‐valoir à la musique. Les deux éléments se servent mutuellement. Article intéressant : http://www.scaraba.net/creanum/2010/115‐le‐clip‐video