Netscapa Adorabilis (1)
Transcription
Netscapa Adorabilis (1)
Netscapa Adorabilis (1) Netscapa Adorabilis Famille : Editeur de logiciel de navigation, site portail Sous-famille : logiciel PC, portail généraliste URL : http://www.netscape.com Marc Andressen et Jim Barksdale sont deux figures emblématiques d’Internet car ils ont transformé un logiciel de navigation en modèle pour toute une génération de netentrepreneurs. Lorsqu’il rejoint l’équipe qui a créé Mosaic, un freeware (logiciel gratuit) qui permettait de surfer sur le web en 1994, Marc Andressen ne se doutait pas qu’il mènerait une fronde contre Bill Gates et Microsoft quelques années plus tard. Et pourtant, en développant un navigateur commercial Netscape Navigator et en le distribuant plus rapidement qu’aucun logiciel auparavant grâce à une habile politique commerciale (le téléchargement est libre et son utilisation est gratuite pour les universitaires mais aucun contrôle n’est effectué chez les autres utilisateurs), il a utilisé un des effets leviers de l’économie digitale : le coup marginal de la diffusion de l’information et des logiciels. Il réussit en moins d’un an à imposer son navigateur sur l’écrasante majorité des ordinateurs connectés. Navigator devient un standard de facto. Pourtant, très vite, l’entreprise réalise qu’elle ne peut espérer fonder son développement sur les ventes de son navigateur. Elle comprend qu’il est préférable de l’utiliser comme vitrine pour vendre d’autres produits ; et bientôt, les produits se multiplient : serveurs web, serveurs mail, serveurs de commerce électronique, produits pour intranets, sécurisation des réseaux... génèrent une part de plus en plus importante des revenus. 1/2 Netscapa Adorabilis (1) Le succès fulgurant de l’entreprise provoque une des premières poussées de fièvre Internet sur le NASDAQ en 1995. D’aucuns se prennent même à imaginer que la start-up qui a pris une telle avance sur son principal concurrent Microsoft, qui s’obstine alors à soutenir MSN, son réseau privé, pourrait rejoindre le cercle très fermé des 2 ou 3 entreprises qui contrôlent l’industrie de l’informatique. Mais le formidable retour de Microsoft oblige la société à modifier sa stratégie. La guerre des browsers est lancée. Et Netscape a, en face de lui, l’homme le plus riche du monde. Les parts de marchés s’effritent peu à peu et contraignent Netscape à rendre son browser gratuit début 1998, à ouvrir le code source et à autoriser les clones de son navigateur afin qu’il reste le standard du marché. Malgré tout, les projections prouvent que Navigator va perdre son leadership dans le domaine des browsers. Netscape réalise alors qu’il doit tirer sur un autre de ses leviers : le trafic phénoménal qu’enregistre son site web (plusieurs millions de visiteurs chaque jour). Et il va alors valoriser son site en entrant dans le sillage de Yahoo! Netscape.com, vitrine commerciale de Netscape, va devoir se transformer en Netscape, site portail offrant le même type de service que les Yahoo!, Excite ou Hotbot : services de recherche, services d’information, espaces de discussion et commerce électronique. Mais la situation de Netscape est différente des trois derniers acteurs cités car il contrôle le logiciel de navigation. Il peut donc décider quelle page d’accueil ou quels bookmarks s’installent par défaut et même court-circuiter les outils de recherche traditionnels en intégrant des fonctions de recherche dans son navigateur (comme le smart browsing qui permet de lancer une recherche sans avoir à se connecter à un moteur de recherche). On peut aussi imaginer qu’un menu shopping sera intégré directement dans le navigateur et permettra de rechercher, à l’aide d’un agent intelligent, des produits sur les sites référencés par Netscape. Netscape s’est donc transformé en entreprise hybride à mi-chemin entre l’édition de logiciel, l’édition de contenu et l’animation de communauté. Ce qui pourrait être perçu comme un éparpillement, est en réalité un gage pour réussir dans le monde du commerce électronique qui impose de maîtriser ces trois dimensions. 2/2