Elevage laitier - Se ménager 5 à 9 mois sans vêlage
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Elevage laitier - Se ménager 5 à 9 mois sans vêlage
Alimentation conduite ELEVAGE LAITIER Se ménager 5 à 9 mois sans vêlage Organiser une période sans vêlage permet d’alléger le travail d’astreinte à certaines périodes, avec de bons résultats économiques. Cette pratique est possible dans tous les systèmes, dès lors que la conduite de la reproduction est clairement définie et organisée comme le démontre une étude auprès de 16 exploitations bretonnes. Etude conduite dans le cadre du Projet Redastreinte financée par a répartition des vêlages influence le temps de travail et l’organisation des tâches : traite, surveillance des vaches, soins aux veaux, voire alimentation du troupeau. Réserver une période sans vêlage est une solution pour : - se libérer d’une partie de l’astreinte à une période de l’année pour prendre du temps libre ou être disponible pour d’autres travaux - simplifier et optimiser la conduite du troupeau : les tâches de surveillance sont regroupées à certaines périodes de l’année ; les besoins des animaux étant plus homogènes, il peut être plus facile de les caler sur les disponibilités fourragères, d’opter pour une alimentation collective, ou encore de pratiquer la monotraite en début ou fin de lactation. 16 éleveurs bretons ayant pour objectif de regrouper les vêlages ont été suivis par le Pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne de 2005 à 2008. L’organisation des vêlages sélectionne rapidement les vaches ayant le meilleur potentiel de fertilité 10 Graphique 1 : Profils de répartition des vêlages observés dans le réseau et comparaison avec la moyenne bretonne 5 mois sans vêlage (n=6) Groupés sur 3 mois au Printemps (n=2) De 4 à 5 mois de vêlages à partir de la fin d'été (n=6) moyenne bretonne Groupés sur 3 mois en Automne (n=1) % de vêlages 60 50 40 30 20 10 0 Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Les vêlages sont plus fréquents au printemps ou en été-automne potentiel de fertilité plus faible, la race Prim’Holstein est fortement représentée (11 élevages sur 16). Les systèmes de production sont Il n’y a pas une, mais des façons variés et économes : 24 % de d’envisager le regroumaïs en moyenne dans pement des vêlages. la SFP, moins de 1 000 9 éleveurs ont choisi kg de concentrés/VL/ Programmer la une période de vêlaan. Le niveau de proreproduction ges courte (3-5 mois) : duction est inférieur à à partir de la fin de la moyenne bretonne. l’été-automne (7 élevaLes vêlages groupés de ges) pour mieux gérer printemps ne concerle pâturage ou pour prendre des nent que les 2 exploitations en vacances, ou au printemps (2 système tout herbe. éleveurs). Les 7 autres éleveurs recherchent plutôt une période Bien dans leur travail sans vêlage d’au moins 5 mois. Ils tolèrent une période de vêlaet efficaces ges plus longue que le groupe Pour les élevages dont les vêlages précédent. Leur objectif est d’alsont groupés sur une période léger le travail d’astreinte quand courte, les temps de travaux d’asdes associés sont en vacances treinte enregistrés par les éleveurs ou de se libérer du temps pour sont inférieurs à ceux du réseau les travaux des champs et donc ETRE. Ceci est peut être à relier mieux répartir le travail en cours avec une meilleure efficacité des de campagne (graphique 1). tâches. C’est un peu moins vrai Les élevages étudiés présentent dans les élevages où les vêlages une diversité en terme de surfasont groupés sur une période ce, taille de troupeau, ou de main plus longue (tableau 1). d’œuvre disponible. Malgré son Répartition des vêlages : pas de profils-types FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32 Guylaine Trou – Chambres d’agriculture de Bretagne [email protected] Tableau 1 : Temps de travail d’astreinte en fonction de la répartition des vêlages et comparaison avec le réseau ETRE (heures/semaine/exploitation) Répartition des vêlages Vêlages groupés Vêlages sur 5 mois sans sur 3 à 5 mois 3 mois au Min-max en fin d’été vêlages printemps (15 élevages) automne (7 élevages) (2 élevages) (6 élevages) Janvier 47 31 7,5 3 à 68 Mars 47 30 67 21 à 78 Juillet 28 14 29,5 10 à 49 Octobre 45 30 25,5 11 à 56 Moyenne 42 26 32 Moyenne réseau ETRE (¼ inf – ¼ sup) (70 élevages) ZOOM Le regroupement des vêlages 47 (31 à 69) 35 (25 à 48) 41 Plus les vêlages sont groupés, plus les éleveurs gagnent du temps. Dans tous les cas, ils gagnent plus de temps en juillet comparativement aux éleveurs du réseau Etre. Sur les 16 exploitations étudiées, 19 personnes travaillant sur l’atelier lait ont répondu à des questionnaires sur leur vision de leur travail et sa pénibilité : 18 éleveurs considèrent que les tâches pénibles sont exceptionnelles ; 14 ont du temps pour les autres activités de l’exploitation, 15 parviennent à dégager du temps libre dans la semaine ; 14 vivent bien les périodes de pointe et tous les considèrent comme maîtrisées. 7 éleveurs perçoivent les soins et les vêlages, comme des tâches pénibles (soit 35 % contre 18 % des 60 élevages du réseau ETRE). 1 éleveur sur 3 cite le travail lié à l’alimentation des veaux comme pénible (16 % dans le réseau ETRE) . Cependant ces tâches sont limitées à une période de l’année. En juillet, en vêlage d’étéautomne il n’y a pas de veau en phase d’allaitement. En revanche, tous les éleveurs ont un intervalle vêlage-insémination fécondante inférieur à la moyenne bretonne (de moins de 120 jours), ce qui permet un intervalle moyen entre vêlages de 13 mois. Ceci est obtenu grâce une mise à la reproduction plus rapide après vêlage (77 j en moyenne) et peu de vaches à plus de 3 inséminations. La réussite en première insémination est un peu supérieure à la moyenne, mais ce n’est pas le cas dans tous les élevages. 14 éleveurs sur 16 interviennent sur les vaches non vues en chaleurs. 6 éleveurs ont Maîtrise du taux de réforme Le pourcentage de vaches fécondées est variable selon les éleveurs et les années (tableau 2). En moyenne, il est proche de la moyenne bretonne (81 %). Tableau 2 : Performances de reproduction et taux de réforme en fonction de la répartition des vêlages Groupés sur 3 mois au printemps (2 élevages) Groupés sur 3 à 5 mois (6 élevages) 5 mois sans vêlages (6 élevages) Moyenne du réseau (Min à Max) (14 élevages) Moyenne Bretagne % vaches fécondées 3 92 82 77 82 (61 à 93) 81 1 Intervalle vêlage – Insémination fécondante (j) 88 94 101 95 (85 à 115) 121 1 Intervalle vêlage – IA1 (j) 77 77 77 77 (70 à 87) 85 66 52 40 51 (33 à 70) 43 8 12 14 13 (7 à 25) 26 % réformes/nombre de vaches présentes 21 33 37 32 (16 à 47) 32 1 % de réformes pour causes de reproduction/nombre de vaches réformées 51 66 43 55 (17 à 80) 38 ² (moyenne 2004/2005 et 2006/2007) 3 Réussite en IA1 (%) % de vaches à 3IA et plus 3 (1) Source : Contrôles Laitiers de Bretagne - (2) Source : réseau ETRE (3) sur l’ensemble des vaches mises à la reproduction Les performances de reproduction sont maîtrisées en moyenne avec des résultats inégaux selon les élevages. FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32 SUR 11 Alimentation conduite Alimentation simple et économe pour les vêlages d’été-automne Un sujet abordé lors de la journée Redastreinte du 26 février (voir p 14) Voir aussi Cap Elevage n° 7 septembre 2006 « Regrouper les vêlages plus facile qu’il n’y paraît « et n° 16 été 2008 Présentation du Réseau vêlages groupés » Au pâturage, les vaches ne reçoivent aucun concentré. Seuls 3 élevages apportent un fourrage complémentaire (maïs ou foin). La durée de pâturage seule est importante (130 j) par rapport à la moyenne bretonne. En hiver, 9 éleveurs distribuent une ration à base d’ensilage de maïs complétée par un peu de foin, de la luzerne ou des betteraves. Dans les 3 autres élevages, la ration est composée d‘ensilage de maïs et près de 50 % d’ensilage d’herbe. 1 élevage pratique le pâturage hivernal. La complémentation se compose de 2,4 kg de correcteur azoté en moyenne et 1 à 1,5 kg de concentré de production. un taureau. La synchronisation des chaleurs est peu pratiquée (1 élevage la pratique sur les vaches et génisses, 2 élevages sur génisses uniquement). 10 éleveurs réalisent des diagnostics de gestation. Plus les vêlages sont regroupés, plus l’intervalle vêlage-insémination fécondante est court. Cet intervalle est plus facile à maîtriser avec les races normandes ou croisées, toutefois certains élevages en Prim’Holstein obtiennent des intervalles insémination-fécondante de moins de 100 jours. Le taux de réforme moyen dans Tableau 3 : Résultats économiques 2005 à 2007 Moyenne du réseau Moyenne CER France Bretagne Résultat courant (%) 25 19 EBE (%) 41 36 Charges opérationnelles (%) 28 33 Charges de structure (%) 46 47 Coût alimentaire VL (`/1 000l) 52 66 le réseau est le même que la moyenne bretonne (32 %). 16 % des vaches sont à leur 5ème veau ou plus. 5 élevages ont des taux de réforme inférieurs à 30 %. La reproduction est la cause de la moitié des vaches réformées en moyenne dans le réseau ; cette cause est un peu moins majoritaire dans les élevages ayant des vêlages sur une période un peu plus longue. Pour les 9 élevages qui ne ferment jamais la salle de traite, 7 % des vaches (Prim’Holstein) non fécondées, sont ré-inséminées sur la période de reproduction suivante. Pour ces vaches, les intervalles entre vêlages dépassent 17 mois. De bons résultats économiques Les résultats économiques varient selon les exploitations, mais en moyenne, ils sont supérieurs à la moyenne bretonne (tableau 3), ceci grâce à une bonne maîtrise des charges opérationnelles. Il n’y a pas de différence selon l’intensité du groupage ou la saison retenue. Pourquoi pas vous ? En Bretagne, les vaches vêlent le plus souvent toute l’année. Pourtant le suivi de ces 16 exploitations a permis de montrer qu’il 16 exploitations suivies en Bretagne Le suivi d’un réseau d’élevages regroupant les vêlages a permis de compléter dans des systèmes et des contextes variés, l’essai de Trévarez réalisé entre 2002 et 2005. L’objectif était d’étudier pourquoi et comment des éleveurs mettent en place cette conduite de troupeau, et à quel prix. Ce suivi s’est déroulé pendant 3 ans de 2005 à 2008. Les exploitations suivies sont réparties sur l’ensemble de la Bretagne dans les différentes zones pédoclimatiques. Ils regroupent leurs vêlages depuis au moins 4 ans. Les structures sont de dimension variée (tableau 4) comprenant des exploitations unipersonnelles, tenues par un couple ou des Gaec. 10 exploitations ont une autre production : porcs, volailles, atelier viande bovine ou légumes. La surface en cultures de vente est très variable (0 à 159 ha). La race laitière dominante est la Prim’Holstein (11 exploitations). 3 exploitations sont en race Normande, 2 exploitations en race croisée. Les éleveurs ont enregistré leur temps de travail d’astreinte pendant une semaine à quatre périodes de l’année : juillet, octobre, janvier et mars. Tableau 4 : Caractéristiques des 16 exploitations suivies Moyenne Plage de variation 1,7 1à5 Quota (l) 315 000 171 000 à 700 000 SAU (ha) 71 36 à 217 Main d’œuvre (UTH) Durée de fermeture du silo (j) Lait (kg/VL) Les chaleurs s’expriment bien en vêlages groupés 12 Concentrés (kg/VL) FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32 132 0 à 208 6 952 3 640 (Jersiaises) à 8 880 600 80 à 1080 était possible de s’organiser pour éviter les vêlages et donc l’allaitement des veaux pendant une période plus ou moins longue. Le regroupement des vêlages est possible dans beaucoup d’exploitations et dans tous les systèmes. Il permet de réduire le travail d’astreinte, et de s’en libérer à certaines périodes. Ses modalités de mise en œuvre (saison, durée) sont variables et résultent d’un compromis entre les objectifs de l’éleveur, les contraintes de l’exploitation et la réussite de la reproduction. La Prim’Holstein semble aujourd’hui handicapée par sa fertilité, mais l’organisation des vêlages est toutefois possible en étant vigilant sur la sélection des animaux. Le groupage des vêlages peut avoir un impact positif sur la reproduction en concentrant l’observation des chaleurs sur une période réduite. La maîtrise de la reproduction peut toutefois être difficile avec un niveau de production laitière élevé. En cas de reproduction moyenne, les solutions d’ajustement partiels existent (réforme, gestion de la durée de lactation…). Dans tous les cas, il convient de respecter rigoureusement un calendrier de mise à la reproduction (repérage des chaleurs, début et fin des inséminations, réforme ou décalage des vaches non pleines dans la période souhaitée). Il est également important d’intervenir rapidement sur les vaches non vues en chaleur pour qu’elles soient fécondées au bon moment Les vêlages de printemps plus rares Sur les 16 éleveurs suivis, 2 élevages font vêler leurs animaux au printemps (février - mars- avril). Dans ce cas, les vêlages sont très groupés avec un système tout herbe. Les besoins des animaux sont calés avec la pousse de l’herbe. Du foin ou de l’ensilage mi-fané, est distribué l’hiver. Il n’y a pas de concentré au pâturage. Ces 2 éleveurs pratiquent le croisement de races laitières. Le niveau de production par vache est inférieur à 5 000 kg/VL. Les bâtiments sont réduits au minimum. Marylise Le Guénic – Chambres d’agriculture de Bretagne [email protected] ZOOM SUR Le regroupement des vêlages Merci aux éleveurs qui ont accepté de participer à l’étude et à Nicolas Gaudillière, pour le dépouillement des données réalisé dans le cadre de son mémoire de fin d’études à Agrocampus Ouest. Santé du troupeau JOINT A VOTRE CAP ELEVAGE «Analyser la situation mammitesleucocytes de son élevage» Le bilan mammites et les historiques leucocytes-mammites disponibles à tout moment à partir du logiciel des Contrôles Laitiers sont des mines d’information pour comprendre et piloter la situation du troupeau. A deux conditions : que les mammites soient enregistrées et que l’on dispose d’un mode d’emploi. e document, joint à ce numéro, permet de diagnostiquer votre troupeau et de vous guider vers des solutions adaptées. Pour plus d’un producteur sur trois, il y a gros à gagner : pénalités, lait non valorisé, réformes anticipées entament le revenu. Il faut d’abord répondre à la question du type de bactéries prédominant. infectées et peu de mammites cliniques sur des vaches saines, les réservoirs prédominants sont les quartiers infectés de la mamelle. La peau des trayons peut aussi être un réservoir de ce type de microbes. coup de mammites cliniques sur des vaches saines, le réservoir est l’environnement et en particulier la litière. quent de rencontrer des situations où les deux réservoirs sont en cause, et il faut alors bien faire la part de chacun pour ne pas céder au découragement et mettre en place les mesures adéquates Faire le point avec le conseiller du Contrôle Laitier à l‘aide des documents dont il dispose et de la grille d’analyse ci-jointe est la première étape de la maîtrise ! Les questions abordées - Quelles sont les sources de bactéries ? - Quand et comment se font les contaminations ? La prévention est-elle efficace ? - Quand et comment sont éliminées les infections ? Les traitements sont-ils efficaces ? La politique de réforme est-elle adaptée ? FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32 13