Le Magnolia Le Magnolia
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Le Magnolia Le Magnolia
● P r o f e s s e u r I s a b e l l e Fo u r a s t é - F a c u l t é d e s S c i e n c e s P h a r m a c e u t i q u e s d e T o u l o u s e Étude Étude botanique Le Magnolia Magnoliaceae ▲ Fondation d’Entreprise pour la Protection et la Bonne Utilisation du Patrimoine Végétal Magnolia grandiflora L. Magnoliaceae sommaire 4 Introduction 5 Description générale de la plante Dénomination scientifique Synonymes Dénominations communes Habitat Description de l’espèce Magnolia grandiflora L. 1 0 Mode de production 1 4 Description de la partie utilisée 1 5 Références bibliographiques Introduction LA PETITE HISTOIRE C e bel arbre majestueux est originaire de Louisiane. Le premier exemplaire fut introduit en France en 1711 par René Darquistade, armateur et négociant, féru de botanique, qui ramena sur le « Saint Michel » un certain nombre de végétaux nouveaux en provenance d’Amérique. Ceux-ci furent plantés en vue de leur acclimatation dans sa propriété, la Maillardière, près de Nantes. Parmi eux, un arbuste EN 1753, LINNÉ ATTRIBUA À LA PLANTE LE NOM DE MAGNOLIA, POUR RENDRE HOMMAGE À PIERRE MAGNOL, MÉDECIN ET BOTANISTE DE MONTPELLIER. identifié alors sous le nom de « Laurier tulipier » est installé dans l’orangerie du Château. Il y végète pendant 20 ans avant que, condamné à être détruit, il ne soit sauvé par l’épouse du jardinier qui le replante en pleine terre. Là, l’arbre prospère et enfin fleurit. Ses immenses fleurs blanches délicatement parfumées en font sa célébrité. Cependant, il faut attendre 1764 pour identifier l’arbre, Magnolia grandiflora de Linné, par François Bonamy, Directeur du Jardin des Plantes de Nantes. Rapidement, l’on tenta d’en obtenir la multiplication. La reproduction par graines fut un échec et pendant de nombreuses années la propagation de cet arbre unique se fit par marcottage. Un second exemplaire fut ramené par l’Amiral Barin de la Galissonnière, entre 1741 et 1749. Ce militaire, Gouverneur de Louisiane, introduisit de nombreuses espèces dans le cadre de ses fonctions et créa un arboretum dans sa propriété du Pallet, également dans la région nantaise. Plus vigoureux, ce Magnolia connut une réputation supérieure à l’espèce type. Multiplié depuis cette époque, il constitue, actuellement, l’un des cultivars le plus fréquemment rencontré sous le nom de « Magnolia grandiflora galissonniensis ». Depuis ces premières introductions, de nombreuses espèces de Magnolia ont été introduites en France et en Europe. On compte actuellement plus d’une centaine d’espèces, de variétés et de cultivar regroupée à Nantes et reconnue Collection Nationale de Référence. 4 Description générale de la plante DÉNOMINATION SCIENTIFIQUE Règne : Sous-règne : Plantae Tracheobionta Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Sous-classe : Magnoliidae Ordre : Magnoliales Famille : Genre : Espèce : Magnoliaceae Magnolia Magnolia grandiflora L. Le Magnolia à grandes fleurs ou Magnolier à grandes fleurs, a été nommé Magnolia grandiflora par Linné et introduit, pour la première fois, dans le « Species plantarum » en 1753. 5 Description générale de la plante [suite] SYNONYMES Les synonymes sont nombreux. Souvent, les auteurs ont cru voir dans la forme des feuilles des espèces différentes. Parmi les plus courants citons : Magnolia angustifolia Millais Magnolia ferruginea W. Watson Magnolia foetida Sarg. Magnolia elliptica Link Magnolia longifolia Sweet Magnolia obovata Ait. Ex Link Magnolia gloriosa Millais Magnolia rotundifolia Millais Magnolia lanceolata Link. Magnolia tomentosa Ser. DÉNOMINATIONS COMMUNES En français : Laurier-tulipier, Magnolia à grandes fleurs, Magnolia d’été, Magnolier à grandes fleurs, Magnolia de Louisiane. En anglais : Big-laurel, Bull-bay, Evergreen magnolia, Large-flower magnolia, Southern magnolia. 6 HABITAT Arbre d’Amérique du Nord, il croît spontanément dans le Sud-Est des États-Unis, de la Caroline du Nord à la Floride et au Texas. Il apprécie les sols bien drainés et la proximité d’eau courante. Le Magnolia à grandes fleurs est peu exigeant, cependant il préfère les sols sableux, frais, à pH neutre ou légèrement acide. Largement répandu à travers le monde, le Magnolia à grandes fleurs se rencontre dans la plupart des régions tempérées et tropicales. Il est planté comme arbre d’ornement, généralement isolé, dans les parcs, les jardins et comme arbre d’alignement sur les voies urbaines. En France, il est rustique jusqu’en Ile de France. Plus au Nord, il souffre du froid, pousse moins bien © Photo Laboratoires Pierre Fabre et fleurit peu. 7 Description générale de la plante [suite] DESCRIPTION DE L’ESPÈCE Magnolia grandiflora L. C’est un grand et bel arbre, à port pyramidal, d’une hauteur allant jusqu’à 30 m à l’état naturel, mais le plus souvent ne dépassant pas 25 m en culture. Son feuillage est persistant. Les feuilles coriaces, simples, entières sont obovales à elliptiques, à bord lisse, longues d’environ 15cm, glabres et vert brillant sur la face supérieure, tomenteuses et roux ferrugineux à la face inférieure. La floraison apparaît sur les pieds adultes, assez tardivement, à partir de 25 ans et dure tout l’été (de Juin à Septembre Octobre pour la France). Les fleurs solitaires, actinomorphes, d’environ 20 cm de diamètre, sont très odorantes. Le réceptacle floral ou thalamus est fortement allongé et forme un cône au centre de la fleur. Le périanthe est composé de 9 à 12 tépales concaves très épais, d’un blanc pur, disposés sur 3 cercles et qui entourent de très © Photo Laboratoires Pierre Fabre nombreuses étamines jaune d’or. 8 Le fruit compact est typiquement formé par la réunion des follicules. Les graines sont lenticulaires, elliptiques, obovales, rouge vif et pendent, à maturité, par leur funicule à l’extérieur © Photo E. Stanislas et I. Fourasté des follicules ouverts. Magnolia grandiflora L. Fruit avec graines 9 Mode de production La cire, provenant de la cuticule* qui recouvre la face supérieure des feuilles, est la partie utilisée. Elle est obtenue par immersion des feuilles dans un solvant organique de type chloroforme. Après solubilisation de la cire, la solution organique est recueillie et le solvant évaporée. Le résidu constitue la cire brute. Elle subit alors, selon les besoins, une purification par solution et précipitation successives dans divers solvants. * La cuticule recouvre les épidermes des faces supérieure et inférieure. Elle est particulièrement visible en section transversale de la feuille (voir photos) 10 © Photo I. Fourasté Magnolia grandiflora L. Feuille montrant la face supérieure glabre et cuticularisée et la face inférieure tomenteuse 11 Mode de production [suite] Cuticule Épiderme Hypoderme Cellule à huile essentielle Nervure secondaire Mésophylle Épiderme inférieur cuticularisé © Photo I. Fourasté Poils tecteurs Magnolia grandiflora L. Section transversale du limbe de la feuille 12 Cuticule © Photo I. Fourasté Épiderme Magnolia grandiflora L. Section transversale de la nervure de la feuille (détail) 13 Description de la partie utilisée MORPHOLOGIE La cire de feuille de Magnolia est un produit orangé à brun ayant la consistance du miel. Son odeur est aromatique. Elle est très soluble dans les solvants organiques peu polaires, peu soluble dans l’alcool et complètement insoluble dans l’eau. 14 Références bibliographiques 1. BACH D. (1947). Organisation générale et reproduction des plantes vasculaires, Tome II. 2. BARANOVA M. (1972). Anatomy of the leaf epidermis in the Magnoliaceae and some related families, International Association for Plant Taxonomy (IAPT), Vol. 21 (4), 447-469. 3. GRISVARD P. ; CHAUDIN V. et coll. (1964). Le Bon Jardinier, Ed. La Maison Rustique (Paris), 1964, 1335-1336. 4. HARDIN J.W. and JONES K.A. (1989). Atlas of foliar surface features in woody plants, x. Magnoliaceae of the United States, Bulletin of Torrey Botanical Club, Vol. 116 (2), 164-173. 5. KAPIL R.N., BHANDARI N.N. (1964). Morphology and embryology of Magnolia Dill. ex Linn., Vol. 30, B, n°5 et 6, p.245-262. 6. MATSUDA S. (1893). On the Anatomy of Magnoliaceae, The Journal of the College of Science, Imperial University (Japan) 6(2) pp.115-149 7. POSTEK M.T. (1981). The occurrence of Silica in the leaves of Magnolia grandiflora L., Botanical Gazette, Vol. 142 (1), 124-134. 8. WALTON T.J. (1990). Waxes, cutin and suberin. In Methods in Plant Biochemistry (Eds J.L.Harwood & J. Boyer) Vol. 4 pp.106-158. Academic Press London. www.eFloras.org www.tropicos.org www.itis.gov Étude botanique « Le Magnolia » Professeur Isabelle Fourasté Faculté des Sciences Pharmaceutiques de Toulouse Septembre 2010 - Réalisation et impression : Art & Caractère Lavaur 15 468634 - 09-2010 - Art & Caractère ▲ Fondation d’Entreprise pour la Protection et la Bonne Utilisation du Patrimoine Végétal 15, Rue Théron-Périé - 81106 CASTRES CEDEX