2015.02.22 1er dimanche de carême - Saint Jean

Transcription

2015.02.22 1er dimanche de carême - Saint Jean
Homélie pour le 1er dimanche de carême – année B
Depuis mercredi dernier, nous sommes en carême : c’est une période de 40 jours
qui nous appelle à nous tourner résolument vers le Christ Jésus qui a donné sa vie
par amour et que Dieu le Père a ressuscité. Le Carême nous prépare à Pâques
Nous tourner vers le Christ Jésus, c’est écouter sa parole et la méditer, c’est
contempler sa relation et à Dieu son Père et aux hommes, c’est communier à lui,
par la prière, les sacrements, et toute notre vie.
Nous tourner vers le Christ, c’est vivre en vérité notre condition de baptisés… ou de
candidats au baptême : je pense aux enfants, aux jeunes et aux adultes qui, depuis
des mois, cheminent vers le baptême. Ce dimanche précisément, notre évêque va
appeler 55 jeunes et adultes de notre diocèse au baptême : c’est ‘l’appel décisif’
célébré en l’église de Guémené-Penfao.
Depuis notre baptême, que beaucoup parmi nous n’ont pas choisi, mais que nous
avons tous été amenés un jour à prendre en compte personnellement – et que les
plus jeunes d’entre nous prendront un jour en compte personnellement -… depuis
notre baptême, nous sommes unis au Christ, enfants de Dieu comme et avec lui.
Le temps de carême nous appelle à nous en souvenir et à renouveler si besoin notre
fidélité au Seigneur Jésus. Ainsi nous préparerons notre profession de foi de Pâques.
Dans la seconde lecture de ce jour, l’apôtre Pierre nous a dit que le baptême est «
l’engagement envers Dieu d’une conscience droite ». La méditation de la Parole de
Dieu nous aide et nous aidera à vivre fidèlement cet engagement.
Premier mot à retenir : Baptême.
L’évangile du premier dimanche de carême est toujours celui de la tentation de
Jésus au désert. Les évangiles de Matthieu et de Luc décrivent trois tentations ;
l’évangile de Marc, que nous lisons cette année, dit seulement : « Jésus venait
d’être baptisé (par Jean Baptiste). Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert,
il resta 40 jours, tenté par Satan ». Marc n’en dit pas davantage, précisant
seulement que Jésus « vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient ».
On peut s’étonner que, sitôt son baptême où Jean-Baptiste l’a clairement désigné à
ses propres disciples comme le Messie attendu par tous, Jésus se retire, si
longtemps, loin de tous, et surtout pas pour se reposer : il va en effet affronter Satan
qui, comme toujours, cherche à briser toute fidélité… Jésus devra annoncer : « les
temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et
croyez à l’évangile ». Satan le diviseur va tenter Jésus de vivre cette mission en
visant d’abord son propre intérêt, une réussite facile, et non l’intérêt de la mission de
salut des hommes pour laquelle il est venu. Dans tout l’évangile de Marc, on
retrouvera cette même tentation sous diverses formes.
Dans le désert, Jésus prie son Père, et lui reste fidèle.
Ne nous étonnons pas que la même tentation puisse nous atteindre : par désir de
me rapprocher du Seigneur Jésus, j’ai pris une ou plusieurs résolutions de carême,
sous forme de prière, de jeûne, de partage… résolution de lire attentivement la lettre
pastorale de notre évêque, de lire et de partager sur le texte proposé sur le synode
sur la famille, etc. Je serai certainement tenté de repousser et de repousser encore
… forcément pour de ‘bonnes’ raisons ; c’est là que se situe la tentation.
Jésus a pris le temps de se retirer pour prier et trouver dans sa rencontre avec Dieu
la force de rester fidèle… ;
il nous ouvre ainsi un chemin de fidélité : prendre un temps de « désert », c’est-àdire de coupure avec nos nombreuses activités, pour nous rendre disponibles à
Dieu et le laisser faire son action de salut en nous. Dans son message pour ce
carême, le pape François écrit : « le chrétien est celui qui permet à Dieu de le revêtir
de sa bonté et de sa miséricorde, de le revêtir du Christ, pour devenir, comme lui,
serviteur de Dieu et des hommes. » (n° 1) Faut-il encore que nous nous rendions
disponibles !
– Après le mot « baptême », je vous propose de mémoriser le mot « désert ».
La Parole de Dieu nous propose un troisième mot, dans la première lecture, tirée du
livre de la Genèse. Dieu y parle à Noé et à ses fils, qu’il a sauvés du déluge, et
emploie le mot « alliance », 5 fois dans cette petite page ; je cite : « Moi, j’établis
mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres
vivants qui sont avec vous… Oui, j’établis mon alliance avec vous. ». Cette alliance,
Dieu l’a renouvelée en nous donnant son Fils Jésus ; à chaque eucharistie, lors de
la consécration, nous le rappelons : « ceci est la coupe de mon sang, le sang de
l’alliance nouvelle et éternelle ». Vivons ce carême en accueillant cette alliance que
Dieu vit depuis toujours avec nous. Peut-être l’alliance que portent ceux qui sont
mariés ou consacrés à Dieu peut-elle rappeler aussi cette alliance fondamentale
que Dieu a voulu vivre avec les hommes ? Comme des gens mariés ne décident
rien d’important sans en avoir parlé à leur conjoint, ainsi en soit-il entre chacun(e)
de nous et le Seigneur Jésus. « Tenez ferme » (Jc 5,8), dit le pape François à
chacun de nous dans son message de carême.
Baptême, désert, alliance : trois mots, trois réalités pour guider notre carême et
nous permettre d’accueillir « la joie du salut que Dieu nous offre ».
Prenons un nouveau couplet du chant d’entrée, qui a été oublié sur notre feuille.
Nous reprendrons la première phrase après l’animatrice et pourrons écouter la
seconde.
Voici cette 1ère phrase :
ce n’est pas seulement de pain que nous devons vivre.
Père Gaby Allain

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