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leguideculturelle Il y a peu, Laurent Lafitte était un comique parmi tant d’autres, que tout le monde prenait, à tort, pour le fils de Michel Leeb. Dans moins de deux semaines, une fois que la foule se sera précipitée, à juste titre, pour voir « Les Petits Mouchoirs »*, de Guillaume Canet, personne ne l’oubliera plus. Dans ce film – dont il partage l’affiche avec Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Marion Cotillard, François Cluzet, Benoît Magimel… toute la fine fleur du cinéma français –, il est hilarant. Mais aussi touchant, dans son rôle de faux loser de l’amour qui saoule ses petits camarades avec sa love story en berne. Un rôle qui ne lui était absolument pas destiné puisque l’auteur l’avait écrit pour lui-même. « Je connais Guillaume depuis le Cours Florent. J’avais fait deux apparitions dans ses précédents films. Puis, il a aimé mon spectacle au Casino de Paris. Comme quoi se balader sur scène avec des plumes roses sur la tête, cela peut vous faire aller très loin ! » Pour jouer Antoine, Laurent Lafitte n’a pas vraiment puisé dans son itinéraire personnel. « Moi, quand j’ai un problème d’ordre sentimental, je n’emmerde pas les gens avec mes histoires. Et, si jamais la femme de ma vie m’échappe, je n’hésite pas. Je fonce ! » A l’image d’une des scènes Laurent Lafitte passe avec un égal bonheur du oneles plus délirantes du film, où Anman-show au cinéma. Dans « Les Petits Mouchoirs », toine, lors d’une énième conversation de Guillaume Canet, il est irrésistiblement drôle et avec son ex, arrive en hors-bord sur une jetée. « J’ai pris des risques fous tendre en amoureux loser. Rencontre. pour ce tournage. J’ai même fait le boulot de ma doublure, c’est mon côté Jean-Paul Belmondo. » Laurent Lafitte est un homme à tout faire. Découvert par Dominique Farrugia, il a rodé son one-man-show durant deux ans. Il y endossait plusieurs costumes, plus délirants les uns que les autres. Il faut le voir mimer une scène de double fist-fucking dans une boîte à partouzes puis, déguisé façon Line Renaud, se lancer dans une revue qui nous propulse sur la scène du Crazy Horse. Car Laurent Lafitte aime la scène. Qui le lui rend bien. Derrière cette carcasse de grand dadais lippu se cache un type raffiné qui, chaque soir au Théâtre de Paris, dans « Rendez-vous »**, aux côtés de Kad Merad, emballe les dames. « J’adore les comédies musicales. J’aurais aimé vivre dans les années 30. Je raffole des orchestres, des bijoux de cheveux, des cravates. Je suis consterné par la médiocrité ambiante. Chaque soir, je tombe sur “Secret Story”. Cela ne m’aide pas à m’endormir. Je dois recourir à l’Euphytose ! » D’autres angoisses peutêtre. La réforme des retraites ? « Même pas. De toute façon, nous, les acteurs, on touchera peanuts. Il faudra jouer jusqu’au bout ! Mais je n’ai pas de gros besoins. J’ai juste un gros budget Stan Smith ! Que je ne porte qu’avec des chaussettes rouges. Mon petit côté François Fillon… » NATHALIE DUPUIS C’EST LA RÉVÉLATION DE L’ANNÉE CHAPEAU Photo Patrick Messina. Grooming Angloma. Réalisation Lara Linski. (Veste Hermès et chemise Mango.) LAFITTE! * Sortie le 20 octobre. ** Jusqu’au 15 janvier 2011. Renseignements au 01 48 74 25 37. 48 ELLE.8 OCTOBRE 2010