Chronique Faustine B
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Chronique Faustine B
Chronique de Mlle Faustine Bolleart sur Europe 1 dans l’émission de M.Jean-Marc Morandini du 19.04.2005. Faustine Bolleart : Je vais vous parler d’une école d’animateur TV mais d’abord, je vous situe la scène,alors on est à Paris […] Pendant que les parisiens jouissent du repos dominical, une quinzaine de disciple de Jean Pierre Foucault partagent Mac Do, pizza et rêve de gloire dans le sous sol sombre d’un immeuble d’Issy les Moulineaux. Et là, vous vous demandez : « Mais qui sont ces visages pâles qui ont choisi de se cloîtrer le weekend pour apprendre à déglutir correctement ». Et bien ce sont les étudiants d’Accès Studio, la nouvelle école d’animateur télé. Alors, pour être honnête, avant d’y aller, je m’imaginais déjà flinguant la ( ?) du pauvre, me moquant du clone de Montiel sans les U.V et dénonçant les patrons avides de pognons, qui vendent du rêve à des gamins qui ont échoué 10 fois au casting « Nouvelle Star ». Ma langue était joyeusement affûtée mais au final, j’en suis surtout sorti très mal à l’aise. Sarah, Jérôme, Alexandre et les autres déboursent tout de même 6000 Euros pour 4 jours de formation par mois censé les transformer en Delarue. Jean Marc Morandini : 6000 Euros par an ? F.B : oui par an, enfin sur 8 mois, pour 8 mois mais ça fait 2 week-ends par mois. Entre 25 et 30 ans, les couvertures de Télé 7 Jours plein les mirettes, les élèves répètent leur chroniques santé ou people dans un décor dérisoire, jusque là rien de plus dangereux qu’un week-end de bizutage en fac de com. Mais attention : les étudiants ne sont pas des journalistes ou des animateurs radio qui veulent se tester à l’exercice de l’antenne. Non les élèves d’Accès Studio n’ont rien à avoir avec le milieu, ils sont psy, assistant culturel ou bossent dans un supermarché la semaine pour payer la fameuse école. Alors si je suivais cette formation comme on va à un cours d’informatique ou de théâtre, il n’y aurait pas de mal à se faire plaisir. Le hic, c’est ce sentiment d’avoir atterri dans la queue d’un casting Star-Ac’ avec des personnalités attachantes et non dénuées de talents qui y croient à mort, mais qui n’ont autant de chance de percer à la télé que moi de présenter un jour le JT de TF1. Et c’est là le danger : Jérôme par exemple, ancien acteur de la comédie Française, père de 2 enfants, a tout plaqué, il a monté un dossier pour obtenir une aide de l’état, tout ça dans l’unique but de, je cite : « tenter ma chance à la télé ». Tout comme Alexandre, futur ( ?), passionné de série, contraint de bosser dix fois plus dans une grande surface la semaine pour pouvoir se libérer les week-ends. Pas ou peu de contact, ni de casting en vue, excepté celui proposé par Gérard Louvain, partenaire de l’école pour une seule opération au mois de Mai. A la clé : et bien un passage devant Gérard Louvain. J.M.M : et y a rien derrière, à priori ? F.B : oui, ils leur offrent une année gratuite dans l’école d’animateur, donc y a même pas à la clé une chronique sur une chaîne quelconque. Sinon, y a des cours de coatching, de marketing et de Programmation Neurologique Linguistique, ne me demandez pas ce que c’est parce que ce n’est pas le but. Il y a également des cours de sophrologie qui sont sûrement très enrichissants mais le tout ressemble plus à une thérapie de groupe : Mars et Vénus du style « comment apprendre à s’aimer » plutôt qu’à un ticket d’entrée dans le PAF. Les promesses d’un succès sont particulièrement limitées puisqu’en 3 ans d’existence, l’école n’a réussi qu’à placer que 5 candidats dont une au Keno sur France 3 et l’autre chroniqueuse sur Direct 8. Ce qu’on aimerait savoir c’est dans quel état se trouvent les 50 ex-futurs stars. J.M.M : Merci Faustine, là c’était une vraie enquête journalistique. F.B : ça peut m’arriver, hein. J.M.M : vous pouvez, elle peut le faire ! F.B : Ca vous a même pas fait rire J.M.M : non mais c’est intéressant.