En reconversion, elles sont treize à la Table de Cana

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En reconversion, elles sont treize à la Table de Cana
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■ Montpellier
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Midi Libre midilibre.fr
MARDI 25 OCTOBRE 2016
En reconversion, elles sont
treize à la Table de Cana
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Cuisine ❘ “Des étoiles et des femmes” forme à la restauration.
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■ Les candidates ont fait part de leur motivation, lundi, devant les partenaires et acteurs du projet, à la Table de Cana.
T
reize à table ! Ce n’est pas un pied
de nez à la superstition mais une
chance. Une autre chance que
des femmes en reconversion professionnelle, de quartiers prioritaires
ou pas, vont aller chercher durant neuf
mois, dans la restauration. Ce projet
baptisé “Des étoiles et des femmes”,
porté par la Table de Cana, s’inspire de
l’action “Femmes en avenir” initiée durant cinq ans par Alain Ducasse, à Paris. « L’action s’est essoufflée par manque de financement et c’est à ce moment-là que la Table de Cana, à Marseille, l’a rencontré et lui a demandé de
parrainer une action similaire en Paca », explique Gilles Solis, gérant de la
Table de Cana à Montpellier, restaurateur, traiteur, déjà porté dans la mission d’insertion.
Marseille vient de terminer sa première
session avec 100 % de réussite au diplôme. Onze femmes sur douze ont eu leur
CAP cuisine, la douzième est en cours
de validation et neuf ont été embauchées, les autres étant en accompagnement de création d’entreprise.
Alors qu’une seconde promotion démarre, « nous lançons la nôtre, reprend
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Gilles Solis. L’objectif est d’étendre ce
dispositif sur la dizaine de Tables de
Cana en France. » En s’appuyant sur
différents partenaires et savoir-faire (lire ci-dessous).
« Notre premier critère
est la motivation »
Gilles Solis, gérant
En amont, elles ont été une trentaine à
venir découvrir l’action, dix-huit ont
candidaté et bénéficié d’un premier accompagnement, treize retenues. Le premier critère étant celui de la motivation. « Une femme ou un homme qui se
présente en formation de cuisine, même en reconversion, doit avoir un minimum de connaissances, de niveau,
sinon, ça ne passe pas. Il y a déjà une
sélection sur CV. Pour “Des étoiles et
des femmes”, on a rencontré des candidates, on a eu de nombreux entretiens,
des séances de coaching, des échanges
avec les restaurateurs, dont un job-dating pour qu’ils apprennent à se
connaître. Tout cela nous a assurés de
leur motivation », insiste Gilles Solis.
«La préparation, en amont, nous a per-
RICHARD DE HULLESSEN
mis d’évoquer différentes questions
comme celle des enfants, de la mobilité... », ajoute la coordinatrice Emmanuelle. « À nous d’y répondre », comme
autant de chances à mettre du côté des
candidates.
Lundi, lors du lancement officiel, elles
ont pu se présenter et expliquer leur
projet. Sandra, Nadia, Rachida, Paola
qui compte ouvrir un établissement
avec son compagnon, cuisinier de métier. « Cette opération nous donne une
chance de plus avec ces grands chefs
gastronomiques. » Séverine, contactée
par Pôle emploi : « Tout le monde n’a
pas la chance de réparer les erreurs du
passé... Je sais celle que j’ai de pouvoir
enfin faire quelque chose qui me
plaît. » Honorine, d’origine malgache :
« J’espère améliorer mes compétences
auprès des chefs et pourquoi pas, plus
tard, fonder une association afin d’apprendre aux enfants à bien se nourrir,
manger les produits de saison... » Toutes sont motivées, portées par un rêve.
NATHALIE HARDOUIN
[email protected]
◗ www.table-cana.com ; facebook.com/
desetoilesetdesfemmes.montpellier.
LE PROJET
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Les chefs Parrains
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Treize candidates pour
treize restaurateurs, tous
gastronomiques, « afin de
respecter le cahier des
charges d’Alain Ducasse ».
Cabiron, Disini, la Diligence,
la Réserve Rimbaud,
le Castel Ronceray,
le domaine de Soriech,
le Mazerand, Mercure
Antigone, Mercure Comédie,
Mercure Grande-Motte,
Pullman, Terminal 1,
Vichy spa Juvignac.
Les candidates ont commencé
à l’Infa (Institut national de
formation et d’application)
depuis deux semaines et vont
débuter, ce mardi (certaines
hier), le premier des quatre
stages de trois à quatre
semaines en continu, chez le
même restaurateur. « Le but
étant que la personne monte
en compétence et aussi se
fasse embaucher », précise
Emmanuelle. Pour un vrai rôle
de parrain, de coaching.
Des acteurs
Et des femmes
Piloté par la Table de Cana
et son gérant Gilles Solis,
au côté de la coordinatrice
Emmanuelle Simon (photo),
l’atout de ce projet est de
s’appuyer sur différentes
structures et des savoir-faire.
On retrouve ainsi l’Infa en tant
qu’organisme de formation ;
GESS groupement,
premier réseau d’entreprises
au service de l’insertion,
sur l’accompagnement
socioprofessionnel ; Face
Hérault qui s’est occupé de la
phase coaching, recrutement ;
la chambre régionale de l’ESS
et, comme financeurs du
projet, l’État avec la Direccte,
la fondation Carrefour,
Proéquip et PromoCash...