Sous-louer: en quoi cela consiste-t-il ?
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Sous-louer: en quoi cela consiste-t-il ?
Sous-louer: en quoi cela consiste-t-il ? «Le locataire demeure entièrement responsable des obligations contenues dans son contrat de bail». Qu’est-ce-que la sous-location ? Il convient tout d’abord de distinguer la sous-location de la restitution anticipée ou du transfert de bail. Dans ces deux derniers cas, le bail est repris par une tierce personne et il ne subsiste alors plus aucun rapport entre le locataire et le bailleur. Par contre, dans le cas de la sous-location, ce rapport demeure. Ensuite, le fait d’héberger un parent ou un conjoint sous son toit «gratuitement» n’est pas assimilé à une sous-location, car il n’y a pas versement d’un loyer. Enfin, il faut encore distinguer la sous-location de la collocation, qui consiste à louer à plusieurs personnes un appartement. Est-ce autorisé et que prévoit la loi ? Oui, le fait de sous-louer la chose louée est parfaitement légal et les dispositions prévues à cet égard se trouvent dans l’article 262 du Code des Obligations (CO). En principe, le bailleur ne peut pas refuser une demande de sous-location faite en bonne et due forme, sauf dans les cas de figure expressément mentionnés, soit: si le locataire refuse de communiquer au bailleur les conditions de la sous-location, si celles-ci sont abusives ou si la sous-location présente des «inconvénients majeurs». Reste bien évidemment à définir la notion «d’inconvénients majeurs»... A noter que dans le canton de Vaud, les dispositions du CO sont complétées par celles des Règles et Usage locatifs du canton de Vaud (RULV), qui permettent notamment d’exiger de connaître la durée d’une sous-location et qui préviennent également la sous-location «en cascade». Concrètement, que demandez-vous en tant que bailleur ? Nous demandons au locataire de nous informer à quelles conditions il prévoit de sous-louer. Il faut en particulier prêter attention aux délais du bail et au montant du loyer: pour des raisons évidentes, on ne peut en effet sous-louer au-delà du terme du bail de location et on ne peut non plus sous-louer à des conditions abusives, en fixant un montant de «sous-loyer» disproportionné par rapport au loyer, que ce soit pour une sous-location partielle ou totale de l’objet. Le non respect de ces règles peut motiver un refus de la part du bailleur. Nous exigeons également de connaître les coordonnées exactes du sous-locataire, afin de pouvoir joindre la personne occupant l’appartement en cas de nécessité. Quelles sont les formalités à effectuer ? Nous remettons au locataire un document établi par notre régie, qui contient un rappel des principales règles de la sous-location. Ce document, cosigné par les locataire et sous-locataire, mentionne également le prix du «sous-loyer»: autant la régie que le sous-locataire sont ainsi informés du montant du loyer, ce qui constitue une garantie contre d’éventuels abus. M. Christian Scheurer, directeur adjoint et Mme Nadine Perrier, responsable du service location chez MK Gestion, Lausanne De quoi répond un locataire qui sous-loue son logement ? On touche là un point essentiel malheureusement trop souvent ignoré par les locataires qui souhaitent sous-louer tout ou partie de leur appartement. En tant que locataire, vous restez entièrement responsable des obligations contenues dans votre bail de location, notamment en ce qui concerne le paiement du loyer et les éventuels dégâts qui pourraient être occasionnés à l’objet sous-loué. Lors des états des lieux de sortie, nous avons fréquemment des personnes qui nous déclarent qu’elles ne sont pas les auteurs de telle ou telle déprédation, que c’est le copain à qui elles souslouaient qui a déterioré ceci ou cela. Il faut bien comprendre que pour nous, bailleur principal, cet argument est irrecevable: le contrat de bail nous lie uniquement avec le locataire. Celui-ci doit alors «se retourner» contre son souslocataire pour le remboursement des dégâts, mais il est vrai qu’il dispose de peu de moyens juridiques pour le faire... La sous-location fonctionne essentiellement sur une relation de confiance entre locataire et sous-locataire. Il appartient ensuite au locataire d’établir avec son sous-locataire un contrat, qui peut consister en une simple lettre. L’importance d’un tel document est trop souvent sousestimée: c’est pourtant celui-ci qui permet au locataire de se prémunir un minimum contre les «abus» de son sous-locataire... 13