La tuilerie Woestelandt, leader du bardage en terre cuite, a procédé
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La tuilerie Woestelandt, leader du bardage en terre cuite, a procédé
La logique floue... pour éviter la tuile! La tuilerie Woestelandt, leader du bardage en terre cuite, a procédé à l’automatisation des chambres de séchage de son usine de Nieurlet dans le Nord. Cette automatisation, confiée au lycée Blaise Pascal de Longuenesse, s’appuie sur un automate TSX Micro intégrant une régulation par logique floue. Elle a permis d’obtenir un gain de productivité de l’ordre de 30 %. “La fabrication des tuiles comporte deux étapes principales. La première concerne la préparation de la matière première et son pressage pour obtenir la forme de la tuile. La seconde englobe les phases de séchage et de cuisson. La durée de la première étape est réduite à son maximum grâce à l’automatisation des différentes opérations. Par contre, le temps de séchage de 72 heures de la seconde étape devait être réduit, sans altérer les caractéristiques mécaniques de la tuile, afin d’augmenter notre productivité. Nous avons confié cette étude au lycée Blaise Pascal de Longuenesse, dans le cadre d’un projet d’examen du brevet de technicien supérieur en mécanique et automatismes industriels”, précise Patrice Woestelandt, président directeur général des Céramiques Woestelandt, à Nieurlet dans le Nord. Woestelandt travaille l’argile depuis 1867 Située en plein pays de Flandres, la société Woestelandt travaille l’argile depuis 1867 pour produire les plus nobles matériaux du bâtiment : tuiles, bardages, carrelages, écrans anti-bruit, plaquettes de parement… Ces produits trouvent leur place dans les constructions traditionnelles comme dans les constructions modernes. Son expérience et le respect de la tradition alliés à la recherche de nouveaux produits permettent à Woestelandt d’être leader du bardage en terre cuite. Le dynamisme, la motivation et la disponibilité des équipes techniques et commerciales lui assurent un rayonnement aussi bien en France que dans les pays européens. La matière première, l’argile, est extraite de la carrière Woestelandt toute proche de l’usine. Après avoir été broyée et malaxée, elle entre dans une mouleuse, sorte d’extrudeuse qui délivre en continu une pâte. Celleci est alors découpée en galettes qui sont aussitôt pressées à l’aide de trois machines travaillant à la cadence de 60 tuiles par minute. Les tuiles sont déposées sur des claies et transférées dans des chambres de séchage où elles séjournent trois jours. Elles sont reprises et acheminées dans un four où elles subissent une cuisson à la température de près de 1000 °C pendant trois à quatre jours. C’est dans la phase de séchage qu’elles acquièrent leurs caractéristiques mécaniques et dans la phase de cuisson qu’elles prennent leur couleur. Les tuiles sont enfin triées, contrôlées et expédiées. La phase de séchage est très importante, car en entrant dans les chambres, les tuiles sont encore molles et doivent éviter toute déformation. Il est nécessaire de prévoir un fonctionnement selon trois phases : ventilation des produits sans apport calorifique pendant un certain temps dit “temps d’attente”, ventilation des produits avec apport calorifique variable jusqu’au séchage désiré en suivant des profils d’hygrométrie et de température et enfin, ventilation des produits avec apport calorifique constant pour conserver le produit en attente de cuisson. L’automatisation fait appel à la logique floue La tuilerie possède deux ensembles de neuf chambres de séchage. Chaque chambre contient 4 320 tuiles et est équipée de 5 ou 6 ventilateurs d’une puissance unitaire de 2,2 kW assurant une circulation d’air, d’une vantelle d’une puissance de 0,18 kW permettant l’admission d’air chaud, d’une sonde de température de 30 à + 130 °C et d’une sonde d’hygrométrie de 0 à 100 %. Chaque ensemble est géré par un automate programmable TSX Micro pilotant 128 E/S TOR et 24 entrées analogiques. L’automate communique, via une liaison Uni-Telway, avec un terminal de dialogue Magelis. Celui-ci permet d’afficher par chambre la température, l’hygrométrie, le temps de fonctionnement et la position de la vantelle, de modifier le temps d’attente, les profils de température et d’hygrométrie et d’initialiser un certain nombre de paramètres. “Le système à automatiser constitué par les chambres de séchage présente plusieurs variables d’entrée et de sortie et n’est pas linéaire. La logique floue est principalement utilisée pour gérer ce type de système. Ainsi, le logiciel de logique floue, PL7-FUZ, est intégré dans l’automate. Il permet de construire simplement des règles floues par modélisation du savoir-faire de l’opérateur afin de déterminer automatiquement les bonnes consignes pour optimiser le fonctionnement des chambres de séchage. Schneider Electric nous a fait partager son expérience dans le domaine avec l’aide de l’expert en régulation du centre technique d’automatisation de Lille et l’appui de l’agence commerciale de Calais” déclare Gilbert Lesage, professeur d’automatisme au lycée Blaise Pascal, pilotant le groupe d’étudiants chargés de l’étude et de la mise en œuvre de l’automatisation des chambres de séchage. Un asservissement de température et d’hygrométrie, effectué en logique floue, permet la gestion des vantelles dans la deuxième phase. Cet asservissement présentant une structure identique pour les neuf chambres, les informations d’entrées (température, hygrométrie et temps de fonctionnement) sont multiplexées. A la suite d’une demande d'asservissementd’une chambre, le temps de fonctionnement est déterminé ainsi que les valeurs de consignes de température et d'hygrométrie ; après mesure de la température et de l'hygrométrie dans la chambre considérée, le calcul des écarts de température et d'hygrométrie est effectué et entré dans le bloc FUZ intégré au logiciel PL7-FUZ. La valeur calculée par le bloc correspond à la variation souhaitée de débit d’air dans la vantelle. La position de cette dernière est obtenue par calcul en s’appuyant sur l’état des interrupteurs de fin de course d’ouverture et de fermeture et sur le temps d’ouverture et de fermeture. Le signal de variation de position est alors démultiplexé afin d'assurer le pilotage des neuf vantelles. Chaque chambre sollicite le bloc FUZ toutes les 23 minutes. Le programme de l’automate est structuré en une tâche maître pour le fonctionnement séquentiel des ventilateurs et en cinq sous-programmes pour la gestion des vantelles et la gestion du terminal de dialogue Magelis. Un gain de productivité de 30 % “L'installation, opérationnelle depuis le mois de mai 1999, nous donne entière satisfaction. Le temps de séchage que nous souhaitions réduire est en effet passé de 72 à 48 heures, nous assurant ainsi un gain de productivité de l’ordre de 30 %. De plus, nous avons supprimé les opérations manuelles de réglages et de vérifications tout en obtenant une meilleure régularité et répétabilité des cycles. Tout ceci nous garantit la fabrication de produits présentant une grande constance au niveau des performances et des caractéristiques apportant encore plus de sécurité pour l’utilisateur. Ce projet, mené avec succès, est le résultat d’une collaboration suivie avec le lycée Blaise Pascal de Longuenesse depuis maintenant huit années. L’automatisation des chambres de séchage réalisée en 1999 a été précédée les années passées par la mise en oeuvre d’automatismes d’empilement et de déplilement, de découpe et de préparation de mélanges. Une longue collaboration que nous poursuivrons dans toutes ces prochaines années”, conclut Patrice Woestelandt. Le lycée Blaise Pascal Le lycée scientifique et technologique Blaise Pascal, situé à Longuenesse près de Saint-Omer dans le Pas-de Calais accueille 1 300 élèves préparant les diplômes des baccalauréats S, STI et STL et des brevets de techniciens supérieurs CIRA, génie électrique, génie électronique et MAI. Le BTS MAI (brevet de technicien supérieur en mécanique et automatismes industriels) recrute essentiellement des étudiants bacheliers en génie mécanique ou génie électrique. Pendant la formation de deux ans, les étudiants effectuent deux stages en entreprise : le premier “Vie en entreprise” d’une durée de six semaines et le second “Exploitation de système” d’une durée de deux semaines. En seconde année, les étudiants réalisent des systèmes industriels ou des machines automatiques qui servent de support à l’épreuve de RTI (réalisation tests intégration). C’est dans ce cadre qu’un groupe de neuf élèves a réalisé et mis au point le fonctionnement des 18 chambres de séchage de tuiles des établissements Woestelandt à Nieurlet, à l’aide d’un automatisme intégrant une régulation par logique floue.