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Hamadoun Tandina
Avec Ali Farka Touré
1)
Tombouctou
2)
La sécheresse
3)
Le sorcier Sénoufo
4)
Le portrait peuhl
5)
Mopti jeunesse
6)
Mariam de Goundam
7)
Index de l’an 2000
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1 / 26
Tombouctou : Au bout du monde, entre le fleuve et le désert, Tombouctou, ou
l’aboutissement d’un rêve, accueille ses visiteurs venant des quatre coins de la terre.
TOMBOUCTOU, LA MYSTERIEUSE
A un pas et demi du fleuve,
A zéro mètre du désert,
Sous le vaste ciel saharien,
Un paysage à bord du chagrin
Laissant voir des dunes de sable
S’étendant à perte de vue :
Tombouctou !
Avez-vous déjà visité
Tombouctou la ville mystérieuse ?
Cité célèbre du savoir,
Sœur de Djenné,
Depuis Koroyomé,
Kabara ou son aéroport,
Jusqu'aux bancs des sables,
Battants du Sahara,
Repoussant le fleuve Niger
Vers la cité des Askias.
Tombouctou !
C'est là que René Caillé,
Abdallah,
Explorateur français,
Au petit matin du vingt Avril
Mil huit cent vingt-huit,
Dans la grande mosquée
De Djingarey-ber,
Les bras ballants, la tête basse,
A perdu son bâton de pèlerin
Pour se confondre joyeusement
A la fervente population
De la grande famille de Bouctou.
Tombouctou !
Du fort Cheik Sidi El Békaye,
Le camp militaire,
Au cimetière Sidi Mahmoud,
Au bout de la cité,
Partout dans le silence
Des profondeurs terrestres,
Reposent en paix,
Trois cent trente trois saints,
Savants choyés d'Allah,
Porte-drapeau de l'Islam,
Gardiens de la ville
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Qui vit tant de tombes.
« Sadatta » !
Dans le coquillage béni
De ta couche de sable,
Tes maisons en banco,
Joliment revêtues de calcaire,
S'élèvent dans le ciel saharien,
Dominant le cours mystérieux
De tes ruelles tortueuses
Vers les places de réjouissance :
Fatouma Raffa à la Habbouza !
Et le soleil se lève sur la mystérieuse,
Tombouctou,
Tombouctou la ville mystérieuse.
"Héri", l'outre d'eau douce
sur le Bellah aux larges épaules,
"Kara konno", le pain chaud
à la ceinture du marché,
"Lindjé koy", le portefaix
entre les véhicules de transport,
"Houndé bakoy", le lait frais,
"Djéna-Djéna",le lait caillé,
"Kossam",
pour calmer les enfants
et nourrir gracieusement
La Nana Fatouma de Sanaïdi,
A l'étage enfermée.
"Djingarey fitila boulanga",
le karité d'éclairage de la mosquée,
"Kankani", la pastèque périodique,
"Addafouga" des chevaux talentueux,
"L'Azalaï" des chameaux inexorables,
Le "dodo" des nuits blanches
Du mois de Carême,
La danse du Challo au clair de lune.
Tombouctou !
Et le soleil se lève encore
Sur la mystérieuse,
Tombouctou,
Tombouctou la ville mystérieuse.
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Dans le salon d'honneur
Des élus de l'Islam,
Sur le tapis sacré
Des serviteurs d'Allah,
Saluons les fidèles Imams
Qui ont piétiné ici-bas
Les loisirs de la vie,
Pour le salut de l'au-delà.
Djingarey-ber appelle
Alpha Sane Chérif,
Gorko Maoundo Ben Alpha Ber,
Hamadoun Oumar Ben Alpha Saïd,
Alpha Sane Ben Mohamed El Sayouti,
Mohamoud Ben El Moctar,
Baba Alpha Sane,
Alpha Hoummal Ben Alpha Sane.
Sidi Yahiya appelle
Sallah Ben Mohamed,
Sarmoye Wangara,
Bagno Wangara,
Baba Wangara,
Baba Alpha Oumar,
Sidi Mahamoud Wangara,
Ahmed Bagno Wangara.
C’est ainsi que Sankoré
Appelle Alkadi Ayba,
Mohamed Ben Alkadi Ayba,
Ammi Ben Alkadi Ayba,
Saïfou Ben Alkadi Ayba,
Sidi Ben Mohamed Abacar,
Alhaguib Ben Saïfou,
Alpha Saloum Ben Alliman Baber.
Tombouctou appelle
Le Grand Nord,
Les honorables fils de l'Azawad
Qui ont humblement gravé
Le nom d'Allah
Sur les vagues de sable du désert.
Cheih Sidi Ahmed Ag Adda,
"Koutb " Azawad, l'étoile du nord,
"Sbah" Azawad, le lion du désert,
"Boumahaya", la biche monocorne
de la protection et de la prospérité,
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Cheih Sidi Ahmed Ag Adda,
De Chérif Abdoul Zambar, Haïdara !
Tombouctou appelle Alpha Sane,
Alpha Sane Ahamadou Sane Chérif,
Seigneur bienvenu dans la mystérieuse.
Tombouctou appelle Ben Baba,
Ben Baba Ousmane Sambadio,
Pilote du vaisseau de l'abondance.
Djingarey-ber appelle Saray kayna,
Saray Kayna appelle Badjindé,
Badjindé appelle les Oulad Nassar,
Les Oulad Nassar de la famille royale,
Les descendants des pachas :
El Mansour et Bahadou. TANDINA !
Carrefour lumineux des civilisations,
Vestibule universel du Coran sacré,
Berceau des mille bornes
De la bienséance. Tombouctou !
Ouvre largement les portes
De tes nombreuses écoles.
Des milliers et des milliers d'étudiants,
Venant de par le monde,
Désirent percer les nuages sombres
De ton mystère.
El Farouk,
Le cavalier des nuits étoilées
Qui galope, galope, galope…
L'hospitalité singulière de Bouctou
Au pagne de cuir,
Le sabre provocateur du Targui,
Petit-fils de Chaïboun,
La corde de l'Arabe
Sur le pas de l'esclavage,
"Biti batouma" le duel argileux
de l'enfance,
Sabou Galanga de sababou bangou,
A l'heure du concert crépusculaire
des muezzins de Djingarey-ber.
Allah Akbar ! Dieu est grand !
C'est le mystère des mystères,
Tout est mystérieux.
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La sécheresse : Le désert a englouti mon village avec son marigot, ses arbustes épineux et ses
pâturages verdoyants. A la vitesse du vent, les greniers se sont vidés et l’espoir s’est envolé.
LA SECHERESSE
Dans tes tristes greniers de la disette,
Au maudit foyer de la dèche noire,
Sous le poids infernal de l'angoisse,
J'ai perdu la mémoire du village.
Mon Dieu!
Combien de familles éplorées
Au son du tambour de la carence ?
Tambour sauvage de la débandade
Au talon de la Race humaine.
De la frondaison de l'arbre céleste
Tombe un ouragan de feu,
Avec son cortège de misère
Qui voit naître partout des sinistrés.
O désert de feu couvert de désespoir !
O vacarme concert d'enfants affamés !
O lamentations des êtres de la terre !
Populations désolées !
Dans de nouveaux parcours
Entre terre et ciel, plaines et montagnes,
L'homme a perdu les traces de la vie.
La faim gronde dans les cœurs assoiffés.
Entre le reste d’un troupeau,
Le berger somnole, songe et soupire.
Les plantes sauvages ou domestiques
Vivent et meurent selon les saisons.
Une mère de famille, au fond de sa case,
S'écroule lentement à même le sol,
Pressant la dernière goutte de lait
Dans la gorge enflammée du nourrisson.
Sous le timbre Nixon-Pompidou,
En soixante-treize,
Le mil rouge a battu ses ailes.
Et dans un atterrissage forcé à Gao,
Les bordures de la piste ont saigné.
Peuple victime de la sécheresse !
Pour la première fois, la terre a menti.
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Le sorcier senoufo : Quand on rêve d’un grand parcours, il faut avoir un bon coursier. La
peur gronde en chacun de nous. Le sorcier fait parler la poussière qu’il dégage en marchant
dans les broussailles.
LE SORCIER SENOUFO
Pour une pincée de tabac chique,
Une goutte de cendre potasse,
Pilée, mêlée d'un bout du bâton
Dans le creux plissé de la main,
Posée sur la langue enrouillée,
Jetée dans un coin de la bouche,
Le vieux Zanga, sorcier senoufo
M'a indiqué le carrefour
Des sept chemins maudits
Où jamais ne passe le soleil.
Ha ! Diama ! Peuple d'Afrique noire !
Conservateur des linges fétiches.
Sous le petit pont de kôtôrôni,
A Sikasso,
J'ai vu un homme noir, géant,
Portant à sa nuque
Une large barbe crinière.
Sa femme, maigre, tige de sorgho,
Portant au dos un enfant baobab.
J'ai peur,
J'ai très peur,
J'ai peur de la peur,
J'ai peur d'avoir peur.
J'ai peur
J'ai très peur,
J'ai peur de la peur,
J'ai peur d'avoir peur.
J'ai peur
Des sept chemins maudits
C'est l'ombre de la solitude,
Sous le poids de la déception,
Dans le portefeuille de la pauvreté,
Entre les cornes de l'ignorance,
Sur le chemin maudit de la prison,
Où les racines de la maladie
Appellent l'ange de la mort.
J’ai peur,
J’ai très peur,
J’ai peur de la peur,
J’ai peur d’avoir peur.
Hey !
J'ai peur
De tout ce qui fait peur..
J'ai peur de l'ombre
De la solitude, j'ai peur…
J'ai peur de la rigueur
De l'aventure, j'ai peur…
J'ai peur
Des mauvaises langues.
J'ai peur
J'ai très peur,
J'ai peur de la peur,
J'ai peur d'avoir peur.
J'ai peur de l'enfant,
J'ai peur de la femme,
J'ai peur du pouvoir,
J’ai peur de l’argent.
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Le portrait peulh : Derrière la vache se dresse une silhouette aux pas sûrs et certains : celle
du berger. La gourde à la taille, le bâton sur l’épaule, il marche lentement dans les brousses
lointaines.
LE PORTRAIT PEULH
Conducteur de troupeau,
Droit, svelte, élancé,
Tel un Don Quichotte
Sur sa fière monture.
On le dit orgueilleux,
Et même fanfaron,
Dédaigneux et hautain
Pour tout ce qui n'est pas Lui.
Mais il se sent noble,
Raffiné, policé
Et délié d'esprit.
Maîtresse ? Prison ? Non !
Passion qui pousse au loin !
Tiré par le destin
D'une route sans borne,
"Poullo" chevauche un pur sang
Dont la crinière folle
Ondulant dans le vent
Lui susurre tout bas :
Si tu t'arrêtes Peulh,
Ce n'est que pour mourir.
Poullo !
Or, ce fils de la terre
A l'échine courbée
Accuse le pasteur
Qui jamais ne s'incline.
Bel esclave musclé !
Pur athlète d'airain !
Ton rôle est de suer
Pour féconder la glèbe.
Quant à ce fils du vent,
Le Peulh,
Sa maison, un chapeau,
Son outil, un bâton,
Toujours seul, mais libre
Et loin des lois humaines.
Il va sans se presser
Parmi les larges plaines.
L'ermite silencieux
Rêve d'amour, d'honneur.
Il voudrait que son nom
Coure de bouche en bouche
Et qu'il soit dit et redit
Comme un écho sans fin.
Il voudrait que son cœur
Soit malade à mourir
Pour cette femme idole,
Aimée comme un bijou.
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Mopti-jeunesse : Je vous invite à découvrir avec moi la beauté de la savane entre les hautes
herbes, le fleuve, la falaise et les vastes plaines sablonneuses.
MOPTI JEUNESSE
Unies à l'unanimité des sentiments
Et dans l'harmonie des cœurs,
Les populations de jeunesse
De tous les horizons de Mopti
Se partagent dans la joie,
Sous le brillant soleil africain,
Le vaste champ des courses,
Les palmiers de Taïkiri,
A la ceinture des vertes rizières
S'étendant à perte de vue. Mopti !
C'est là que s'embrassent
Le Niger et le Bani poissonneux,
Amis des pêcheurs Bozos. Mopti !
La constance harmonieuse
De ton paysage boisé
Est le refrain
De ta vibrante jeunesse. Mopti !
De tes portes largement ouvertes
En ton sein hospitalier,
Tu as prêté place
Aux différentes sections
De ta vaste étendue. Mopti !
Dans tes "bourgoutières"
Dormant dans la zone d'inondation,
Ténenkou du Massina
S'émerveille
Au son de la guitare "mabo",
Du violon et de la flûte "rimaïbée",
Aux longs beuglements
De tes troupeaux paisibles.
Là, le "Bagnarou" ronronne
Fredonnant la joie de vivre
Que le ciel lui a prodigué.
Ténenkou, Ténenkou des "Arbè"!
Ténenkou,
Ténenkou de Boro Haman Sallah !
Parle-moi,
Parle-moi d'Oumarouwel Samba Dondo.
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Que ton griot me raconte la légende
De Boubou Ardo Gallo de Néné
Ou de Silamaka Hammadi de Kékéi,
Je l'écouterai,
Ténenkou, Ténenkou du Massina !
Mopti la Venise du Mali,
Mopti, Mopti de Djenné !
Dans sa lélende de Pama Djénépo,
Djenné continue sa renommée,
Grâce, une vielle mosquée célèbre,
Symbole du génie africain.
Djenné, Djenné de Nana Wangara,
Le puits ancestral où, chaque année,
A la première journée de Maouloud,
Ta fervente population puise joyeuse,
L'eau sacrée,
A la mémoire d'un passé lointain.
Djenné, Djenné de "Djabbal",
Le tamarinier célèbre,
A l'ombre duquel,
Le pieux et illustre Sékou Amadou
Prêchait hautement le nom de Dieu.
Enfermée de mystère
Dans sa couche orientale,
Surplombée de montagnes,
Au réveil Bandiagara se mire
Au clair ruisseau du Yamé.
Bandiagara,
Bandiagara des tam-tams
Et calebasses magiques.
Bandiagara,
Bandiagara de Guimini
De Téréli et de Tombori.
Bandiagara,
Bandiagara d'Ibi
A la montée pénible
Où seules accèdent
Les tenues adaptées
7 / 26
Du "Gadama"
Et du "Noumountourou".
Dans ton relief cahoteux,
Sangha,
Perché au faîte de la montagne
Dominant sa galerie d'attraction,
Symbolise l'étrangeté.
Et derrière tes falaises,
Séno Bankass,
La vaste plaine sablonneuse
Des traditionnelles luttes
Corps à corps. Bankass !
Bankass de Boulel
Et Boundou Héirou !
Ta brousse, couverte de bétail
Et brodée de raisins sauvages,
C'est la richesse et la magnificence.
Ta jeunesse florissante jubile
A l'appel du "Barpô" dogon.
Et à la frontière Burkina Faso,
Koro prospère grâce
Ses greniers remplis de vivres.
Koro,
Koro de la mare de Toroli,
Carrefour de l'espérance,
Ta jeunesse laborieuse,
Le soir au clair de lune,
Chante la terre, sa promesse.
Mopti la Venise du Mali,
Mopti, Mopti de Douentza !
A Yenno, dans la vallée de Boni,
Yérodio Mamoudou N'Douldi
Boulcassoum,
Le cavalier sans frontière,
A marqué le véto
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De son passé glorieux.
Douentza,
Douentza de la montagne de Walo,
Douentza,
Douentza du "Dégal" Douma,
Douentza,
Douentza de la montagne d'Hombori.
Douentza,
Douentza de la main de Fatima,
Douentza,
Douentza de Séoundé,
De Mayel et de Gorel.
Douentza,
Douentza Noukkôobè !
Mopti la Venise du Mali,
Mopti, Mopti de Youwarou.
Poursuivant le cours généreux
Du Djoliba,
Là-bas, là-bas sur le flanc gauche
Du lac Débo,
Youwarou chante,
Chante sa prospérité.
Mopti, la Venise du Mali,
Mopti, Mopti jeunesse.
Par ta lutte engagée,
Tu marches fière et droite,
Car tu as juré de construire le Mali
Par le Peuple et pour le Peuple.
Les générations futures
Par ton travail
Te rendront vibrant hommage.
Jeunesse,
Jeunesse pleine de promesses,
Jeunesse,
Jeunesse de Mopti,
Je ne t'oublierai jamais.
8 / 26
Mariam de Goundam : Une porte est ouverte ; une autre est fermée. Un jour vient de
s’éteindre ; un autre commence. C’est la grande roue de la vie qui tourne. A chacun son
destin.
MARIAM DE GOUNDAM
Mariam de Goundam
Nest pas une goutte
de larme occasionnelle.
C’est un fleuve
De pleurs perpétuels.
C’est une chanson,
Une chanson vieille
Comme le monde.
Message maudit
Du sans fil maudit
Au maudit soin
D’un facteur maudit
En un jour maudit
M’a fondu le cœur,
Mariam n’est plus…
O papier de malheur
Mauvais messager !
Froissé de chagrin
Dans mes mains tremblantes,
Tu m’as fait couler
De folles larmes sanglantes
A la source profonde
Désormais ma vie
N’est plus qu’un souvenir.
Je suis perdu à jamais,
Par le malheur d’avoir aimé.
Seul ce soir, derrière le village,
Au pied de la colline Fati,
Loin de retrouver ma raison,
Mon cœur est un volcan.
Librement vers sa fin,
Le soleil nage solitaire
Dans l'immense toile céleste,
L'ombre découle du feuillage
Et lentement efface la lumière.
Le corbeau contourne la colline
Et lance son appel funèbre,
L'écho transperce mon cœur
Et parcourt la plaine,
Ecoutez donc, Mariam n'est plus.
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Ecoutez cet oiseau
Qui chante « Aï boné,
Aï boné yo yo »
La chanson du désespoir.
Ecoutez ce vent aride
Qui siffle et passe.
De ses ailes violentes
Me couvre de poussière.
Enfin, écoutez mon cœur battant
Comme un tam-tam aux alarmes.
La tempête se déchaîne
Et déferle ses voiles;
Elle souffle avec rage,
Gronde et m'engloutit.
Je suis perdu à jamais
Par le malheur d'avoir aimé.
O bénin rocher
De mes joies naguère,
Trempé d’amertume
Et de tristesse !
O verte campagne
Qui m’altère !
Câline brise
Qui m’enflamme !
Objets de l’abandon
Indifférents à ma douleur.
Hier seulement,
Au bord du Tassakan,
Sur le sable mouvant,
Témoin de mes caprices,
Beau lieu de plaisance
Que le chagrin n'a pu voir,
Nous étions deux :
Elle me berçait
D'amour et d'espoir.
Et maintenant, tout est fini !
Mariam O Mariam !
Mariam de Goundam,
Mariam du Tassakan,
Mariam du Télé,
9 / 26
Mariam du Horo,
Mariam du Fati,
Mariam O Mariam,
Mariam de Goundam.
Lorsque ton heure a sonné,
Tous mes plaisirs sont morts.
Sous mes yeux tout s'efface
Et ne me laisse que souvenirs.
Tu m'a quitté sans adieux
Dans la plus belle de mes années
Pour l'obscurité.
Que je suis malheureux !
Tu as assombri
Les projets de ma vie,
Tué ma joie de vivre,
Mon cœur plein d'envie.
Et par ton sommeil éternel,
Tu me rends ivre
Et m'abandonnes seul
Au chemin de l'oubli.
Ma douleur est grande,
Grande comme le monde.
O douleur profonde,
Ma douleur sauvage !
Toi qui écumes de rage.
De ton venin mortel,
Tu m'as fondu le cœur,
De ton venin mortel
Tu m'imbibes de pleurs.
Ma douleur est grande,
Grande comme le monde.
O Mariam ma chère disparue !
Tu as suivi le vent
Des nuits noires.
Tu as suivi le torrent
Des forêts obscures.
Tu as suivi les tourbillons
Du désert.
Tu as suivi les éclats
Du tonnerre.
Tu es dans le silence
De la nuit profonde.
Ma douleur est grande,
Grande comme le monde.
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La calebasse se brise,
Le lait se verse.
La laitière pleure
Et pleure sans cesse.
D'une peste meurent
Les êtres de la brousse.
Le chasseur brave les bois
Et ne rencontre putois.
Il brave tout
Et ne trouve sa pitance.
Loin de mère poule
S'égare petit poussin.
L'épervier plane
Et suspend son vol.
La poule glousse
Et glousse sans cesse.
Et moi,
Laissez-moi pleurer,
Pleurer et fondre en larmes.
En vain j'ai lancé mon appel,
Hélas ! Mariam n'est plus.
Mariam O Mariam,
Mariam de Goundam !
Mariam du Tassakan,
Mariam du Télé,
Mariam du Horo,
Mariam du Fati,
Mariam O Mariam,
Mariam de Goundam !
Sur mon chemin
Que n'ai-je rencontré ?
Le chameau
M'a prêté ses pattes.
J'ai marché, marché,
Marché sous un ciel ouvert.
J'ai vu le lion dans son baril.
J'ai vu le tigre dans son repaire.
Sur mon chemin
Que n'ai-je rencontré ?
Le vautour
M'a prêté ses ailes.
J'ai volé, volé,
Volé dans l'espace immense.
J'ai vu l'aigle dans son aire.
J'ai vu la cigogne dans son périple.
10 / 26
Sur mon chemin
Que n'ai-je rencontré ?
J'ai rencontré tout,
Sauf l'ange de la mort.
Un poisson m'a prêté ses nageoires.
J'ai nagé, nagé,
Nagé dans les profondeurs.
J'ai vu le fleuve dans sa source.
J'ai vu le congre sous roche.
Ma flamme d'amour s'est éteinte,
Eteinte pour toujours,
L'obscurité m'engloutit
Et me cache les beaux jours.
Enfin, las d'écrire
Et ne sachant que faire,
Je m'éteins dans mon exil,
Au cœur du désespoir.
Sur mon chemin
Que n'ai-je rencontré ?
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11 / 26
Index de l’an 2000 : Index de l’an 2000 est le contenu d’un mouchoir de poche dans la
frondaison d’un arbre qui marche .C’est la chanson de tout un monde qui s’attache
fermement aux valeurs de la Race humaine.
INDEX DE L'AN 2000
De quelle source
Jaillira la lumière ?
Quel navire
Nous apportera le bonheur ?
Devant les feux de la nature
Face à la terreur du destin,
L'homme s'affole et pousse un cri,
Hélas ! L'espoir s'est envolé.
Le souffle de Satan
S'est rendu absolu
Dans la course tragique
Au talon du bonheur.
La terre à bout de force
Tremble de tout son corps.
L'air s'agite et se plaint
A l'instance suprême,
Le tam-tam du diable résonne
Au carrefour des sept chemins.
L'obscurité couvre la terre,
Balaie les étoiles du ciel,
Brise les pattes du soleil
Et freine la marche du temps.
A force de tisser la vie,
L'homme se confie aux ténèbres.
La drogue !
Danger sans frontière,
La trouille de la Race humaine,
Pire que la bombe chimique,
Bête noire des continents.
Produit maudit,
Du laboratoire maudit,
Aux maudits soins
Des trafiquants maudits,
Les enfants maudits de tous temps,
Les esclaves maudits du siècle,
Les oiseaux maudits de l'espace,
Les congres maudits des rochers,
Les vagabonds de grands chemins,
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Les déchets de l'humanité,
Venus au monde par erreur
Pour ternir les fleurs de l'amour.
Dans la vie des peuples et des rois
Que de cache-cache stériles !
Le choix du Petit-fils d'Adam
Porte sur sa propre personne.
On a beau aimer son prochain,
La balance reste infaillible.
Le Noir crie sa couleur d'ébène,
Le Blanc sourit, s'en moque et passe.
La folie de l'humanité
A poussé des cornes sauvages
Au carrefour
Des sept chemins maudits.
Des nuages de poussière planent
Sur l'immense désert de feu.
Un paysage au bord du chagrin
Pleure sous le soleil d'Afrique.
La sécheresse bat des ailes
Vers des horizons éloignés.
Les mouvements éclairs du siècle
Dépassent de loin nos espoirs.
Le bâton de la convoitise
Conduit la caravane humaine.
Le navire de la délinquance
Voyage à travers le monde.
Le chômage aux tristes couleurs
Ronge les jeunes diplômés.
Le brigandage à main armée
Pilonne les supermarchés.
Le vagissement du bébé
Trouble l'ambiance familiale.
Le petit coin de l'orphelin
Manque de tout sauf de soupir.
Le bagout de la médisance
Détruit les liens de l'amitié.
Le poids de la dette africaine
Pèse lourd sur le continent.
Le soleil des fausses promesses
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Brille de toute sa splendeur.
Le périmètre de la fraude
Ouvre largement ses frontières.
La guerre brandit son francisque
Et martèle des peuples frères.
La soif du sang de leurs semblables
Fouette l'orgueil des charognards.
Le sida chante sa chanson
Au sein de la basse-cour
Que l'ombre de la mort
Soumet au purgatoire.
Une femme fait sa toilette
Et porte ses bijoux d'argile.
L'insomnie crache son venin
Dans les yeux des braves mamans,
Le berceau se remplit de larmes
Au pied du cercueil de l'enfance.
L'Apartheid lance son cri d'espoir
Partout sur les hautes tribunes.
Les masses de déchets toxiques
Dérangent les super-puissances.
La rigueur de la pauvreté
Ecrase les pays du Sahel.
Le terrorisme croque-mitaine
Dévore les vaisseaux de l'air.
Les crachats de feu de la terre
Se multiplient de jour en jour.
Les inondations débordantes
Emportent tout sur leur passage.
La baisse du niveau scolaire
Bâillonne les parents d'élèves.
La criminalité absurde
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Verse le sang des innocents.
L'insécurité qui s'instaure
Dégage une odeur policière.
L'abandon du sol des ancêtres
Passe partout pour une mode.
L'isolement du troisième âge
Inquiète le soleil levant.
L'élan de la prostitution
Redouble de foi et d'ardeur.
La surface de l'adultère
Est aussi lisse qu'un miroir.
Et les piles de biens mal acquis
Sont à la poursuite du vent.
Je fais appel aux Amériques,
Appel à l'Union Soviétique,
Je fais appel au Vatican
Appel à sa Sainteté
Le Pape Jean Paul II,
Je fais appel à la Kaaba,
Appel aux Imams
De la Mecque et de Médine,
Je fais appel aux gurus de l'Inde,
Appel aux Lamas du Tibet.
Je fais appel
A l'eau, au feu, à l'air
Qui parcourent la terre.
Je fais appel
A toutes les forces universelles,
Pour parfumer le chemin,
Le chemin du bien être
De la RACE HUMAINE.
13 / 26
Hamadoun Tandina
Avec Amadou Bagayoko
1)
Ali
2)
Le Mali
3)
Chacou
4)
Tabalé
5)
L’Afrique en marche
6)
L’épopée mandingue
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14 / 26
Ali :Amadou, Amadou Bagayoko, sur les bancs de la grande école de la nature, nous nous
sommes rencontrés toi et moi : tu soignais les cordes de ta guitare, j’écoutais la voix de mon
cœur. Amadou, Amadou Bagayoko, partout partout, partout sur ton chemin, tu as semé le
rythme et la cadence, ponctués par ton sourire merveilleux.
Ali Farka Touré
Avez-vous déjà rencontré Ali,
Ali Farka Touré de Niafunké,
Etoile de la Boucle du Niger,
Monocorde incassable du Mali
Touré Ali Farka Boureima
Que la terre vient d’avaler.
Sous le vestibule de Bilangala Baliyandou,
Tu as tendu l’oreille à l’écoute des anciens.
Au soleil tu as cuisiné les langues du Sahel
Pour les faire voyager à travers le monde.
Et dans la poussière des vents de sable,
Tu as forgé ton bâton de Pèlerin.
Au carrefour des sept chemins,
Dans les entrailles de la nuit profonde,
Au milieu des tourbillons, des orages et des tempêtes,
Tu as reçu le trophée de Hawwa Gafouré Gagna.
La Reine incontestée et incontestable des Djinns
De la forêt, de la savane et du désert.
Sur chacune des cordes de ta guitare,
Tu as laissé ton empreinte indélébile.
Et dans la calebasse de ton violon,
Tu as caché le mystère de ta vie.
Enfant prodige des champs et des rizières,
Tu as lutté contre les fléaux de la nature.
Les nuages s’effacent et l’herbe jaunit ;
Les regards se croisent sur le fleuve assoupi ;
Le vide se creuse dans l’ombre du passé ;
Le silence engloutit les murmures de la nuit ;
L’oubli bouche les portes de l’horizon ;
Et l’Homme perd la mémoire du temps.
Touré ! Nous ne t’oublierons jamais :
Et jamais nous ne cesserons de parler de toi.
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Le Mali :Et maintenant, partons au pays du grand soleil où les hommes, les femmes et
enfants, le soir au clair de lune, battent des mains, chantent et dansent au son du tam-tam.
SI LE MALI M'ETAIT CONTE
ET SI L’AFRIQUE M’ETAIT CONTEE…
Loin de la mer et de la neige,
A la ceinture de l'Algérie,
C'est le Mali de la forêt,
De la savane et du désert.
Dans la gaieté et dans la joie,
Plusieurs ethnies ont vu le jour,
Sur l'étendue du territoire :
Le Bamana ou le Dioula,
Le Malinké ou le Marka,
Le Soninké, le Sarakolé,
Le Kassonké de Kayes Kasso,
Le Foulfouldé ou le Poular,
Le Senoufo ou le Mianka,
Le Tamenchèck ou le Bellah,
C'est le Bobo, c'est le Sonraï,
C'est le Bozo, c'est le Dogon,
C'est le Mali, l'Afrique en marche,
Soudan français, quel beau pays !
C'est le pays du grand soleil,
De la chaleur et des mirages;
C'est le pays des vents de sable,
Des dromadaires ou des chameaux,
C'est le pays des sols mouvants,
Des puits profonds et des oasis;
C'est le pays du balafon,
De la kora et du tam-tam…
Après la plaine du Télemsi,
Voici l'Adrar des Iforas.
Entre Anafiss et Aguelhok,
A la faveur des vents de sable,
La Markouba incontournable
A dérouté plus d'un Bédouin.
De Djiddara à Kabara,
Bourem - Bamba et Téméra,
L'hippopotame, le piroguier,
Le crocodile et le pêcheur,
Le capitaine dans le Niger,
Quel bon poisson ! Bon appétit !
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Pour mon repas de tous les jours,
Le riz, le mil, le haricot,
C'est le maïs ou le sorgho.
Pour mon repas des jours de fête,
La pomme de terre ou la patate,
Couscous de blé, quel bon repas !
De Tombouctou au lac Débo,
Diré, Tonka et Niafunké,
Des marécages, des plaines sauvages,
Des "bourgoutières" et des rizières,
Des champs de mil et de sorgho.
Petit Bozo, enfant de l'eau,
De bon matin, filet en main,
Se laisse aller au gré du vent,
Dans sa pirogue-embarcation.
De Nampala à Markala,
De Sévaré à Sébougou,
De Koutiala à Sikasso,
De Loulouni à Bougouni,
De Béléko à Bamako,
De Kangaba à Kayes-Kasso,
Kati, Kita , Bafoulabé,
Kolokani, Koulikoro,
Des baobabs, des balanzas,
Des karités, des kapokiers,
De l'arachide et du coton.
Dans les écoles de mon pays,
Ils sont nombreux les tout petits,
Assis par terre sous un hangar,
Pour la lecture et l'écriture.
Pour le serpent, je joue la flûte,
Pour l'éléphant, je joue le temps,
Et pour le lion, c'est le regard.
C'est le Mali, l'Afrique en marche,
Soudan français, quel beau pays !
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C'est le pays des éléphants,
Des phacochères et des panthères,
Des écureuils et des serpents,
Des léopards et des chacals.
Il y a des biches, des autruches,
Il y a des lions,
C'est le pays des charognards,
Des éperviers et des vautours,
Des pélicans et des cigognes,
Des tourterelles et des pigeons.
Le cousinage est sans façon,
C'est le regard, c'est le sourire,
Chaleur humaine qui se dégage,
C'est les odeurs et les couleurs,
C'est la pitié, la tolérance,
La main tendu à son prochain,
Fraternité un peu partout,
C'est la famille au grand complet.
Papa est là, maman aussi,
Mon frère est là, ma sœur aussi,
C'est mon cousin, c'est ma cousine.
Papy est là, mamie aussi,
Tonton est là, Tantie aussi,
C'est mon neveu et c'est ma nièce.
Bonjour voisin, bonjour voisine !
Comment ça va ? et la santé,
Et les parents, et les enfants,
Et le boulot,
As-tu dormi la nuit dernière,
Ca va, ça va, ça va !
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La concession est bien remplie
Et tout le monde, son petit coin,
Repas commun de tous les jours,
Dans le respect du droit d'aînesse.
Lalla Aïcha est née là-bas,
Dans le désert de Tombouctou,
Sous le soleil du Sahara.
Fatoumata est née là-bas,
Dans la savane de Bamako,
Au bord du fleuve, le Djoliba
Salimata est née là-bas,
Dans la forêt de Sikasso,
Kénédougou de la verdure.
Petit enfant,
Tout les matins à ton réveil,
Bonjour papa, bonjour maman,
Tu prends ton sac, tu vas en classe,
Bonjour monsieur, bonjour madame,
Et n'oublie pas tes camarades,
Je suis content, content pour toi,
Petit enfant.
Petit enfant,
Tous les matins à ton réveil,
Bonjour papa, bonjour maman,
Tu prends ton sac, tu vas en classe,
Bonjour monsieur, bonjour madame,
Et n'oublie pas tes camarades,
Je suis content, content pour toi,
Petit enfant.
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Chacou :L’enfance d’ici et de là-bas n’ont certainement ni la même couleur, ni la même
odeur, mais l’enfance est égale à l’innocence, la plus belle période de la vie.
CHACOU
Dites-moi ce qu'il faut faire.
Dites-moi ce qu'il faut faire
Pour calmer mon enfant.
C'est un petit garçon,
il vient d'avoir dix mois.
Il est bien dans sa peau.
Sa mère l'appelle Chacou,
Moi je l'appelle Solo
qui veut dire Souleymane.
Il va un peu partout,
Il touche aussi à tout,
Il met tout dans sa bouche.
La terre et le papier,
les jouets et les doudous.
Il fait tomber les livres,
les chaises, les couverts.
Il casse les pots de fleurs,
les verres, les lampes.
Quand on le met en parc
il se met en colère.
Les voisins se demandent
Si les parents sont là ,
Pour calmer leur enfant.
Dites-moi ce qu'il faut faire
Pour nourrir mon enfant.
Le soir à vingt et une heures,
Après ses petits pots
et ses médicaments,
Je le mets dans son lit ;
comme moi il fait ses nuits.
Le matin à huit heures,
Il prend son biberon;
je l'habille comme il faut.
Dans son sac à langer,
Son carnet de santé,
Son doudou préféré
et son petit bonnet.
Quand il voit sa nourrice,
Il oublie ses parents.
Le soir à dix huit heures,
Quand je vais le chercher
Il saute dans mes bras
comme un petit crapaud.
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C'est marrant les enfants
quand ils sont tout petits.
Dites-moi ce qu'il faut faire
Pour soigner mon enfant.
Depuis son premier cri,
Il est nourri d'amour
et couvert de tendresse.
Je lui fait tous les soins
pour résister à tout.
Je comprends son langage
et sais lire dans ses yeux.
S'il doit se reposer;
si je dois le changer.
Quand l'enfant crie sans cesse,
Ne vous affolez pas.
Il ne pleure pas pour rien
ce petit bout de chou.
C'est l'une des solutions
des quatre opérations :
Addition pipi caca,
Soustraction repos complet,
Plusieurs fois le plat du jour,
Division la maladie.
Dites-moi ce qu'il faut faire
Dites-moi ce qu’il faut faire.
Pour sauver mon enfant
Des misères de la terre
et de la tentation.
Les riches sont toujours riches.
Les pauvres, toujours pauvres.
Pour s'estimer heureux
et combler l'espérance,
Il faut savoir donner
et pouvoir récolter;
Partager le soleil,
La lune et les étoiles.
Accomplir le devoir
En gérant bien le temps.
Accepter le voisin
malgré la différence;
Et faire le tour du monde
Pour braver l'ignorance.
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Cultiver l'amitié
sans couleur, sans odeur.
Aimer les animaux,
la nature et les plantes.
Dites-moi ce qu’il faut faire.
A travers mon enfant,
je me vois tout petit
Au pays du soleil
où tout est différent.
Le jour de ma naissance,
Le défilé des femmes;
Le bouillon ou le lait.
Le jour de mon baptême,
Le défilé des hommes;
Le mouton, la kola.
Sous mes yeux, les couleurs;
Sous mon nez, les odeurs;
Sur mon front, les caresses;
J'ai tété jour et nuit
Sous le chant des oiseaux,
Le concert des crapauds.
Dans le dos de ma mère
J'ai appris à danser.
Dans les bras de mon père,
J'ai brisé mon angoisse.
Au bord de la rivière,
J'ai tapé sur le sol
Le tam-tam de ma vie.
Pour tous les habitants
De mon petit village
Au bord du Djoliba,
L'enfant est un trésor.
La nuit autour du feu,
J'ai écouté grand'mère
Qui raconte, qui raconte
Qui raconte et qui chante.
J'ai traversé tout nu
Les bois de mon enfance.
J'ai grimpé dans les arbres;
J'ai joué dans la poussière;
J'ai couru comme un fou
Derrière le temps qui passe :
Mon cerceau, ma voiture;
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Mon ballon en chiffon…
Au pays du soleil
C'est l'enfant du village.
Les mamans sont partout,
les papas sont partout.
Chacun fait de son mieux
pour aider les enfants.
Le soir au clair de lune,
Partout dans les villages,
Les garçons et les filles
Se laissent aller bon vent.
Les tout petits fabriquent
Leurs jouets de tous les jours,
Avec du fil de fer,
Avec des brins de paille,
Des morceaux de carton,
du bois ou de l'argile.
Sur les bancs de l'école,
Je me suis régalé
Des parfums de la terre.
L'ardoise et le crayon
m'ont permis l'ouverture
D'un nouvel horizon.
Des petits camarades
ont fait des kilomètres,
Du village à l'école,
de l'école au village.
Le midi sous les arbres,
Il faut calmer la faim
qui brûle les intestins.
Le soir après l'école,
Pour traverser la brousse,
Il faut se regrouper
pour mieux se protéger.
Au pays du soleil,
Il fait beau quand il pleut
Comme un petit oiseau,
La vie sort de son nid.
Les tambours du partage
Résonnent un peu partout,
Dans l'harmonie des cœurs.
Oh ! qu'il fait bon de vivre,
Au pays du grand soleil.
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Tabalé :Tabalé n’est pas un tam-tam de réjouissance, mais plutôt un tam-tam de
concertation. C’est le tam-tam de l’appel à la prise de conscience de toutes les couches de la
société.
TABALE
Ancêtre du tam-tam des forces occultes,
J'ai un jour croisé ton regard de feu,
Derrière les murailles de l'oubli,
Dans les recoins du foyer de la mort.
Tam-tam du partage de tous les temps,
Ecoute les tristes voix du soleil levant !
Santé pour tous les enfants de la terre,
Malheur à toutes les armes de guerre.
Grand père de la flûte des nuits noires,
Plus d'herbe qui pousse dans les prairies,
Plus de porte qui s'ouvre à l'horizon,
Les poussins ont aperçu l'épervier.
La plume s'est noyée dans l'encrier,
Le livre a pris feu sans pouvoir crier.
L'ignorance perd les traces du savoir
En voulant tout apprendre dans le noir.
Père de la guitare des grands jours,
Quel nuage d'espoir s'est dissipé
Quel chemin doit-on enfin emprunter
A un pas et demi de l'an deux mille ?
Ne connaissant aucune saison morte,
La charité frappe de porte en porte.
Le pauvre mendiant mesure ses pas
Et très poliment expose son cas
Fils du violon de la vie éternelle,
Tu compteras les étoiles du ciel
Et tu verras les pattes du soleil
A travers les rideaux du paradis.
Au pied des murs, et sous les petits ponts,
La rue crache son monde vagabond.
Ici-bas, c'est la potasse et le miel.
Les sans-abri composent avec le ciel.
Petit-fils de la Kora des sans voix,
Je veux partager l'élan de ton cœur.
Je veux partager aussi tes murmures
Et t'emprunter une goutte de larme.
L'angle du vrai visage de la vie
S'ouvre selon le degré de l'envie.
On ne connaît la valeur d'un organe
Que lorsqu'il est totalement en panne.
Arrière petit-fils du balafon,
Ecoute plutôt la voix de ton maître.
Chaque morceau de terre a son histoire,
Et dans la vie, à chacun son destin.
Tam-tam du partage de tous les temps,
Ecoute les tristes voix du soleil levant
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L’Afrique en marche :L’Afrique en marche est l’histoire de tout un peuple. C’est l’histoire
du joug colonial qui se perd dans la mémoire du temps. C’est la marche continue des peuples
opprimés.
L'AFRIQUE EN MARCHE
Mes chers amis, je vais vous dire
En quelques mots, comment je vois
La situation des Africains
Au rendez-vous de l'an deux mille.
L'année derrière à Bamako,
J'ai rencontré sur mon chemin,
Un historien Sénégalais
Qui m'a donné à réfléchir.
C'est à Gorée, au Sénégal,
Que le destin s'est accompli.
De la forêt à la savane
Et le désert, le Sahara,
En traversant les océans,
Que d'intérêts pour composer
Les sociétés et définir
Les continents.
Tout au début des audacieux
Se sont jetés devant la scène
Pour découvrir les coins de terre
Les plus cachés de la planète.
Faut-il citer Réné Caillé,
Explorateur bien déguisé
Sous le manteau du serviteur
De la mosquée Djingarey-ber.
Tous les matins et tous les soirs,
Le chapelet, le grand boubou
Et le turban, "Allah Akbar!"
Le compte est bon !
Que de comptoirs se sont dressés
Le long des côtes.
C'est le bonbon et le miroir,
C'est le fusil et la cartouche,
Les vêtement de couleurs vives
Pour un esclave.
En mil huit cent quatre vingt dix
Des soldats blancs ont traversé
Les océans pour s'imposer
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Aux Africains.
Des tirailleurs sénégalais
Se sont mêlé aux coups de feu
Pour capturer des Soudanais
Et pourquoi pas des voltaïques,
Des Ivoiriens, des Nigériens.
Et bien voilà, voilà pourquoi
Le grand empire
du Bleu-Blanc-Rouge
S'est étalé de la forêt,
A la savane et le désert
Jusqu'à la mer.
C'est le soleil des Gouverneurs
De l'A.O.F , de l'A.E.F.
C'est le soleil des commandants,
Des interprètes, des gardes de cercle.
Il faut frapper et ligoter,
Et chicoter récalcitrant,
Dans les marchés, dans les bureaux,
Devant les femmes et les enfants.
Bientôt la guerre,
Les Africains mobilisés
seront au front
Pour libérer drapeau français.
Plusieurs soldats cheveux crépus
Sont déclarés des combattants
Incomparables.
Des médaillons et des galons
Sur la poitrine, sur les épaules
En attendant le temps qui passe.
Une autre guerre a éclaté.
Les Africains, mobilisés
Plus que jamais, se sont battus
Les armes au poing pour libérer
La deuxième fois drapeau français.
Bientôt les Noirs pourront choisir
Leurs responsables auprès des Blancs
Qui les gouvernent au fil du temps.
Référendum du Général a demandé
Aux Africains de définir
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Leur position envers la France.
Si oui ou non indépendance
Est de raison, chacun pour soi
Et Dieu pour tous.
C’est la Guinée, Sékou Touré
Qui a déclaré à haute voix :
Non ! non ! non !
« Nous préférons la liberté
dans la pauvreté
à l’opulence dans l’esclavage. »
Mes chers amis, nous sommes déjà
Au rendez-vous de l'an deux mille.
Pour commencer, il faut briser
La calebasse des mains tendues,
Par le travail bien accompli
De tous les jours.
Il faut gagner les grands combats
Contre les cas de malaria,
De choléra et de sida.
Il faut changer mentalité,
Mentalité du Président.
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Il faut changer mentalité,
Mentalité des députés.
Il faut changer mentalité,
Mentalité des gouvernants,
Des commerçants, des paysans,
Des étudiants,
Des assistants, des coopérants
Des artisans et des mendiants.
Il faut changer mentalité,
Mentalité des gouverneurs,
Des directeurs, des inspecteurs,
Des ingénieurs, des conducteurs,
Des éleveurs et des pêcheurs.
Il faut changer mentalité,
Mentalité des boulangers,
Des écoliers, des infirmiers
des policiers et des gendarmes
En vérité, il faut changer
Mentalité pour mériter
La liberté au rendez-vous
De l'an deux mille.
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L’épopée mandingue : L’épopée mandingue est l’histoire de l’enfant lion dont les exploits
fabuleux font vibrer les cordes de la kora le soir au clair de lune dans les entrailles de la nuit
profonde.
L’EPOPEE MANDINGUE
Une corne de buffle, une barre de fer, des feuilles de baobab, un ergot de coq, voilà tout ce
qu'il faut pour vous relater l'histoire de l'empire du Mali. Après l'éclatement de l'empire de
Ghana, le plus grand ensemble noir du 11è siècle, des royaumes s’étaient formés tant bien que
mal au sein même de l'Afrique occidentale : le royaume du Sosso, le royaume du Mandé et le
royaume du Galam. Vite, le roi sosso, Soumangourou Kanté, se fit valoir de par la puissance
de son armée. IL étala son pouvoir sur toute l’étendue du territoire.
(Togna ! Sosso dani Thémoko, le pouvoir ne se transmet pas aux lâches, aux incapables. Ha !
grand Roi ! Tu ne tiens le trône de personne. Tu le dois à ton propre mérite; à la force de ton
bras; à l'ardeur de ton âme guerrière. Oui Mansa, La souris ne powurra-t-elle jamais se
mesurer au chat. Mansa ! Toi qui a la bénédiction des Dieux de la forêt et du génie des eaux.
Toi qui pour être né de la plus digne femme du Sosso, a reçu de l'éléphant le secret de sa
force et de sa puissance. Kanté !)
Voilà comment les griots chantaient les louanges du roi sorcierr Soumangourou Kanté. En
effet, Soumangourou pouvait se transformer, entre autre, en essaim d’abeilles pour semer la
panique au rang de l’ennemi. Quand il dormait, les hommes, les arbres et les animaux se
taisaient. Et quand il élevait un peu la voix, les enfants qui n'étaient pas encore nés
tremblaient de frayeur dans le ventre de leur mère. Quant aux rois voisins, ils étaient tous
soumis à sa volonté.
A Niani, dans la capitale du Mandé, les charlatans avaient prédit l'arrivée d'un chasseur de
buffle accompagné d'une jeune femme très laide. Le Roi devait épouser cette femme qui
mettrait au monde un enfant dont la puissance allait égaler sinon surpasser celle du Roi
sorcier Soumangourou Kanté.
Le roi du Mandé Naré Makan Keïta et la reine Sassouma Berthé s'entendaient à merveille. Ils
avaient mis au monde leurs premiers enfants dont Dakaran Touma qui se tenait déjà aux côtés
de son père. Tous les matins, les regards scrutaient l'horizon. Dans l’une des poches de la
savane herbeuse, un buffle d'une cruauté incommensurable terrorisait les populations
laborieuses. Le Chef de la vallée promit une forte récompense au chasseur qui viendrait à bout
de l'animal féroce. Ainsi, le vainqueur choisit-il, au cours d'une grande fête organisée en son
honneur, la plus vilaine fille de la contrée. Il traversa plaines et montagnes et arriva dans la
capitale du Mandé.
Ce matin-là, l'horizon finit par cracher l'espoir de tout un peuple et les habitants de Niani
virent sortirent des arbres le chasseur en compagnie de la femme promise. Sogolon Koutouba
Konté, la princesse des profondeurs de la brousse et de la forêt, avait une bosse et un visage
affreux. Elle devint, comme les esprits l'avaient prévu, la deuxième épouse du Roi mandé..
Cette même année, Sogolon, tomba enceinte et mit au monde un enfant : un garçon têtard,
gourmand et perclus par-dessus tout.
Soundiata, Kaladiata, Maridiata, c'est le nom de l'enfant lion dont les exploits fabuleux font
vibrer les cordes de la Kora, le soir au clair de lune, dans les entrailles de la nuit profonde.
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Un jour, Sogolon alla trouver Sassouma Berthé , sa coépouse, et lui demanda des feuilles de
baobab pour la sauce. - Va dire à ton fils paralytique d’apprendre à grimper dans les arbres
pour te procurer des feuilles de baobab, répondit Sassouma Berthé.
Meurtrie dans sa chair et dans son âme, Sogolon fondit en larmes. Elle retourna chez elle et
trouva son fils handicapé entre les marmites et les calebasses en quête de nourriture. - Honte à
toi enfant de case, s’écria la mère désespérée. Parce que tu as l’âge de grimper dans les arbres,
plus personne ne me donne des feuilles de baobab.
Maa ! de quoi me parles-tu ? Je ne comprends pas. Je ne suis pas responsable de mon
handicap. Maa calme-toi et sèche tes larmes. Maa, ça suffit ! J’en ai assez, assez des
moqueries et des insultes. Maa, fais-moi appeler Balla Fasséké le griot. Aujourd'hui, je vais
pouvoir me tenir debout . Maa aujourd’hui, je vais marcher.. Balla, cria Soundiata, va dire au
forgeron du village de m’envoyer la barre de fer qui m’est destinée. Aujourd’hui,.Je vais
marcher… Le forgeron remit à Balla Fasséké un morceau de bois que Soundiata brisa d’un
tour de bras en voulant se tenir debout. Balla, hurla Soundiata, va dire au forgeron du village
de m’envoyer la barre de fer que son père lui a confiée, aujourd’hui, je vais marcher…
Le forgeron donna enfin la barre de fer qui prit la forme d’un arc sous le poids de béton de
l’enfant lion. Debout, tout tremblant, le corps couvert de sueur, Soundiata tenta un premier
pas. La mère qui n’en croyait pas ses yeux cria en chantant : « Ay bo , ay bo moussolou ay bo,
Soundiata tamana ; Méga mousso ni souba moussolou ay bo Sogolon Diata tamana . Ay bo ay
bo moussolou ay bo Soundiata tamana Fantan mosso ni fama moussolou ay bo Sogolon Diata
tamana ! Taman Diata, Taman Diata i tama, Taman Diata, Taman Diata i Taman…»
Soundiata laissa tomber la barre de fer et marcha comme vous et moi.
Eléphants, Panthères, tigres, léopards
Cachez-vous. Le lion a marché. Simbo !
Place ! Faites de la place au soleil levant.
Place ! Faites de la place à l’enfant prodige.
Place ! Faites de la place à Sogolon Diata.
Au carrefour des sept chemins, l’homme ne voit que les yeux fermés ; ne parle que pour ne
rien dire et n’entend que la voix du silence.
Soundiata sortit du village, déracina un baobab qu'il vint déposer délicatement devant la case
de sa mère.
Maa ! dit-il d'un ton ironique, désormais, bon nombre des femmes du village viendront
chercher des feuilles de baobab devant ta porte. Et la chasse aux gros gibiers commença.
Des années passèrent nombreuses et rapides.
A la mort du Roi Naré Magan Keïta, son fils aîné Dakaran Touma s'empara du pouvoir sans
même consulter son frère Soundiata qu'il qualifiait de fanfaron. La Reine mère Sassouma
Berthé creusa davantage le fossé entre les deux frères. Soundiata finit par s'exiler.
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Plusieurs jeunes gens, porteurs d'armes du Mandé, rejoignirent Soundiata par groupes de
vingt, de cinquante, de cent…Alors Soundiata forma une puissante armée et déclara la guerre
au roi sorcier Soumangourou Kanté, la terreur de la région.
La plus jeune femme de Soumangourou, une demi-sœur de Soundiata, profita de l’euphorie
d’une soirée bien arrosée pour extorquer à son mari le secret de sa force et de sa puissance. En
effet, pour anéantir les pouvoirs du roi sorcier Soumangourou Kanté, il suffisait de le toucher
avec un ergot de coq blanc planté au bout d’une flèche. Cette même nuit, Nana Triban
enfourcha le plus grand coursier de l’écurie royale pour rejoindre son frère Soundiata.
Et ce fut le lendemain, la grande bataille de Kirina ; Koulikoro mil deux cent trente cinq : des
morceaux de personne dans une mare de sang.
A la vue de l'ergot de coq, Soumangourou perdit tout espoir. Il s'effondra sur son cheval et
disparut comme par enchantement. Personne ne saura vous dire où repose le corps. du roi
sorcier Soumangourou Kanté. Et le temps s’arrêta en voyant les armes tomber de part et
d’autre pour fêter les retrouvailles.
Peuple du Mandé mon peuple, dit Soundiata vainqueur, tu as suffisamment payé de ton sang
le prix de ta liberté. Oui, nous avons labouré sans pouvoir semer ; nous avons semé sans
pouvoir sarcler, nous avons sarclé sans pouvoir récolter ; nous avons récolté sans pouvoir
consommer. Maintenant tout est fini ! Les tracasseries et les humiliations appartiennent au
passé. Les enfants peuvent librement s’amuser dans les mares. Les paysans, les éleveurs, les
artisans, les pêcheurs, les commerçants, les ouvriers, chacun peut désormais vaquer à ses
occupations. Ensemble fêtons chaleureusement notre dignité retrouvée. Unissons-nous à
jamais pour bâtir un monde meilleur et sauvegarder la terre des ancêtres.
Et voilà, mes chers amis, comment naquit l’un des plus grands empires de l'Ouest africain,
l'EMPIRE DU MALI.
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Textes introduisant les poèmes
Tombouctou : Au bout du monde, entre le fleuve et le désert, Tombouctou, ou
l’aboutissement d’un rêve, accueille ses visiteurs venant des quatre coins de la terre.
La sécheresse : Le désert a englouti mon village avec son marigot, ses arbustes épineux et ses
pâturages verdoyants. A la vitesse du vent, les greniers se sont vidés et l’espoir s’est envolé.
Le sorcier senoufo : Quand on rêve d’un grand parcours, il faut avoir un bon coursier. La
peur gronde en chacun de nous. Le sorcier fait parler la poussière qu’il dégage en marchant
dans les broussailles.
Le portrait peulh : Derrière la vache se dresse une silhouette aux pas sûrs et certains : celle
du berger. La gourde à la taille, le bâton sur l’épaule, il marche lentement dans les brousses
lointaines.
Mopti-jeunesse : Je vous invite à découvrir avec moi la beauté de la savane entre les hautes
herbes, le fleuve, la falaise et les vastes plaines sablonneuses.
Mariam de Goundam : Une porte est ouverte ; une autre est fermée. Un jour vient de
s’éteindre ; un autre commence. C’est la grande roue de la vie qui tourne. A chacun son
destin.
Index de l’an 2000 : Index de l’an 2000 est le contenu d’un mouchoir de poche dans la
frondaison d’un arbre qui marche .C’est la chanson de tout un monde qui s’attache fermement
aux valeurs de la Race humaine.
Ali Farka Touré :Amadou, Amadou Bagayogo, sur les bancs de la grande école de la nature,
nous nous sommes rencontrés toi et moi : tu soignais les cordes de ta guitare, j’écoutais la
voix de mon cœur. Amadou, Amadou Bagayogo, partout, partout sur ton chemin, tu as semé
le rythme et la cadence, ponctués par ton sourire merveilleux.
Le Mali :Et maintenant, partons au pays du grand soleil où les hommes, les femmes et
enfants, le soir au clair de lune, battent des mains, chantent et dansent au son du tam-tam.
Chacou :L’enfance d’ici et de là-bas n’ont certainement ni la même couleur, ni la même
odeur, mais l’enfance est égale à l’innocence, la plus belle période de la vie.
Tabalé :Tabalé n’est pas un tam-tam de réjouissance, mais plutôt un tam-tam de
concertation. C’est le tam-tam de l’appel à la prise de conscience de toutes les couches de la
société.
L’Afrique en marche :L’Afrique en marche est l’histoire de tout un peuple. C’est l’histoire
du joug colonial qui se perd dans la mémoire du temps. C’est la marche continue des peuples
opprimés.
L’épopée mandingue : L’épopée mandingue est l’histoire de l’enfant lion dont les exploits
fabuleux font vibrer les cordes de la kora le soir au clair de lune dans les entrailles de la nuit
profonde.
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