Nouvelle méthode diagnostique pour la maladie de Parkinson

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Nouvelle méthode diagnostique pour la maladie de Parkinson
Pulsations l Avril 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l
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RADIOGRAPHIE
ECHOS-SCOOPS
Nouvelle méthode diagnostique
pour la maladie de Parkinson
Hypnose
en thérapie
Les HUG sont un centre d’expertise pour cette maladie évolutive et neurodégénérative. Le point
sur les traitements et la recherche avec le Dr Pierre Burkhard.
Tremblements, rigidité,
lenteur des mouvements,
incapacité à réaliser certains gestes, troubles de la
marche, perte d’équilibre:
tels sont les principaux
symptômes de la maladie
de Parkinson. A partir de
60 ans, cette maladie évolutive touche jusqu’à 1 à
3% de la population. Elle
est la plus fréquente des
maladies neurodégénératives après la maladie
d’Alzheimer. "Il ne s’agit
pas d’une démence. Un certain degré d’affaiblissement intellectuel n’apparaît qu’après de longues
années de maladie", précise le Dr Pierre Burkhard,
médecin adjoint au service de neurologie et responsable de la consultation
des maladies extrapyramidales qui offre une expertise pour les parkinsoniens.
De nombreux symptômes non moteurs accompagnent souvent la
maladie, comme par
exemple la dépression. Si
la cause est encore inconnue, les mécanismes physiopathologiques sont
mieux compris. La détérioration motrice progres-
sive résulte d’une perte
neuronale intéressant sélectivement une petite
structure, le locus niger,
qui est connecté aux
noyaux gris centraux. "Les
neurones du locus niger
produisent la dopamine,
un neurotransmetteur
jouant un rôle important
de modulation de la motricité. La mort de ces neurones entraînent donc
principalement des troubles du mouvement volontaire", explique le Dr Burkhard.
Examen scintigraphique par SPECT du système dopaminergique nigro-strié (DaTSCAN™) chez 3 sujets.
Un sujet sain (à gauche), un patient présentant une maladie de Parkinson depuis une année (au centre)
et un patient souffrant d’une maladie de Parkinson depuis plus de vingt ans (à droite). On observe une
perte progressive et asymétrique de la densité des projections dopaminergiques vers le striatum.
Scintigraphie cérébrale
Le diagnostic est posé sur
la base d’un examen neurologique. Depuis octobre
2003, les HUG disposent en
complément d’une nouvelle méthode diagnostique. Il
s'agit d'une scintigraphie
cérébrale ("photographie"
du fonctionnement cérébral à un moment donné),
appelée tomographie
d'émission monophotonique, plus connue sous le
nom de SPECT (en anglais:
single photon emission
computed tomography).
Elle est réalisée en médecine nucléaire. "Cet examen permet de voir la den-
alors parfois possible de
recourir à la neurochirurgie où de grands progrès
ont été réalisés ces dernières années.
sité et la distribution des
neurones dopaminergiques
se projetant dans les noyaux
gris centraux. C’est la première fois que l’on dispose
d’un examen de ce type en
pratique quotidienne", note
le Dr Burkhard.
A ce jour, il n’existe aucun traitement capable de
guérir la maladie, ni même
d’en stopper l’évolution. En
revanche, on dispose
maintenant de nombreux
médicaments très efficaces
agissant sur les symptômes. Toutefois, au fil du
temps, l’efficacité des médicaments diminue. Il est
Traitements
neuroprotecteurs
La technique actuellement utilisée, appelée intervention stéréotaxique
fonctionnelle, consiste à
implanter bilatéralement
des électrodes dans le
noyau sous-thalamique et
à les relier à un stimulateur implanté sous la clavicule. La stimulation de
cette structure entraîne
une régression des symptômes, mais ne contrecarre pas l’évolution de la maladie. Cette intervention
est pratiquée au CHUV
(Centre hospitalier universitaire vaudois) dans le
cadre du programme romand de neurochirurgie
stéréotaxique fonctionnelle pour les mouvements
anormaux.
La recherche progresse.
Des traitements dits de
neuroprotection qui tentent de diminuer la progression de la maladie,
sont en cours d’étude, notamment aux HUG. Un
réel espoir!
Paola Mori
La rééducation : une aide
pour les malades parkinsoniens
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J. Gregorio
Le service de rééducation et le service de neurologie des HUG ont développé
un programme multidisciplinaire de rééducation en groupe.
Les patients pratiquent de manière ludique des exercices orientés vers les activités de la vie quotidienne
comme franchir des obstacles.
La rééducation joue un
rôle important dans la prise en charge globale du patient parkinsonien. Le service de neurologie et le
service de rééducation des
HUG ont développé un
programme multidisciplinaire de rééducation en
groupe. La participation se
fait sur prescription médicale. Le programme comprend douze séances hebdomadaires d’une heure.
Le groupe est animé par
Emmanuel Guyen, physiothérapeute, et Krystyna
Wacker, ergothérapeute.
Les patients pratiquent
de manière ludique et ré-
créative des exercices
orientés vers les activités
de la vie quotidienne: se lever, se coucher, s’habiller,
se déshabiller, ramasser un
objet au sol, franchir des
obstacles comme un trottoir ou des escaliers. Une
séance est consacrée à une
discussion en table ronde
sous la supervision de Miguel Samaniego, psychologue. Y participent les patients, leurs proches et les
soignants (psychologue, ergothérapeute, physiothérapeute, logopédiste et neurologue).
"Les parkinsoniens ont
parfois honte de leurs déficiences, ils se renferment
sur eux-mêmes et n’ont plus
de vie sociale. Etre en groupe leur permet de voir qu’ils
ne sont pas les seuls dans ce
cas et à passer la barrière
de la désocialisation", note
Dominique Monnin, physiothérapeute-chef. Le programme a fait l’objet d’une
évaluation. Les résultats
montrent qu’il apporte une
amélioration importante de
la fonction motrice, en tout
cas dans les douze mois suivant la prise en charge
groupale.
P.M.
Organisé par l’Institut
d’études du couple et de
la famille de Genève, un
séminaire consacré à
L’utilisation de l’hypnose
en thérapie de couple et
de famille avec Camillo
Loriedo, psychiatre, thérapeute familial et hypnothérapeute, aura lieu
les jeudi 1er et vendredi
2 avril, de 9h à 17h, à
la salle de conférences
du Service de protection
de la jeunesse, rue AdrienLachenal 8. Renseignements, Maryse Meier,
tél. 022 735 72 54 ou
www.iecf.ch.
Intérêt clinique
de l’hynose
L’intérêt clinique de l’hypnose au XXIe siècle est
un séminaire consacré
à l’approche scientifique
de l’hypnose clinique et
à l’auto-hypnose avec
la participation d’André
Weitzenhoffer, docteur
en psychologie, et de
Michel Kérouac, président de l’Institut Milton
H. Erickson du Québec.
Il a lieu les 15 et 16 mai,
de 9h à 17h30, à la
Maison de Vessy, rte de
Veyrier 85. Renseignements, Jean-Platon Johannides, tél. 022 349 72 91.