l`exposé du projet de thèse - crhael
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l`exposé du projet de thèse - crhael
Allocation doctorale Appel à candidature Projet de thèse : Les Carroll entre deux rives. Un itinéraire intellectuel Co-financement Communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO) Pôle métropolitain de la Côte d’Opale (PMCO) Tutelle scientifique : Université du Littoral-Côte d’Opale Date de remontée des candidatures : 17 mai 2016 Le sujet de recherche Le nom des Carroll appartient à la mémoire américaine. Ils participent activement au mouvement d’affirmation des colonies anglaises d’Amérique face à la métropole. Daniel Carroll joue un rôle de premier plan en signant la déclaration d’Indépendance des ÉtatsUnis le 4 juillet 1776. Si leur vie publique est bien connue avec leur retour en Amérique, il convient de s’interroger sur la place de leur formation lors de leur passage au collège anglais des jésuites de Saint-Omer dans leurs choix futurs. A-t-elle influé sur leurs choix futurs ? Ce travail doit permettre de questionner les origines culturelles de la révolution américaine et d’évaluer la pesée de la pensée des Lumières sur le monde américain. Daniel, John et Charles Carroll sont originaires d’Irlande. Leurs parents, catholiques, sont venus s’établir dans les colonies anglaises d’Amérique à la fin du XVIIe siècle pour fuir les persécutions religieuses. Daniel Carroll est né le 22 juillet 1730 à Upper Marlboro. Il vient en France où il est élève au collège jésuite de Saint-Omer de 1742 à 1748. John Carroll quitte plus tard l’Amérique pour Saint-Omer. Il entre dans la Compagnie de Jésus en 1753 et fait des études de théologie à Liège et y est ordonné prêtre en 1769. Il rentre au pays en 1774. Il est nommé évêque par le pape Pie VI le 6 novembre 1789 et devient le premier évêque catholique aux États-Unis. Il siège à Baltimore. Charles Carroll, est leur cousin. Il naît le 19 septembre 1737 à Annapolis (Maryland), il passe en Europe où est inscrit au Collège de Saint-Omer en France puis au Collège Louis-le-Grand en 1755. Il poursuit ses études en Europe et étudie le droit à Londres avant de retourner à Annapolis en 1765. Il soutient financièrement la Révolution. Charles Carroll retourne au Maryland en 1778. Il est élu au Sénat du Maryland en 1781. Le collège anglais des Jésuites de Saint-Omer accueille les jeunes garçons pour recevoir une éducation catholique alors que le catholicisme est proscrit en Angleterre, et que les écoles catholiques ont toutes fermées ou ont dû s’exiler. En 1762, lorsque les Jésuites sont expulsés de France, l'école quitte Saint-Omer pour Bruges, puis se fixe à Liège. L’intérêt scientifique Le destin extraordinaire des trois hommes. Plusieurs pistes peuvent être dégagées qui touchent à l’histoire locale (en France, à Saint-Omer, et aux États-Unis, dans le Maryland), aux échanges culturels entre les deux rives de l’Atlantique et aux motivations qui animent les migrants à partir au lointain. 1/ La vie des Carroll à Saint-Omer. Les archives du collège jésuite sont peu importantes à Saint-Omer. Il convient de revoir le parcours de formation dispensé par les jésuites dans leur établissement et quels furent les maîtres qu’ils rencontrèrent. Les archives de Saint Omer sont pauvres à ce sujet. La plupart des documents ont été transférés par la suite au collège de Stonyhurst en Angleterre. Un certain nombre de documents peuvent nous éclairer sur le collège jésuite de Saint Omer et nous renseigner sur la formation donnée comme par exemple la liste des livres de la bibliothèque et des cours dispensés. Les rapports entre le collège jésuite et le chapitre cathédral sont à regarder, ils figurent en particulier série G2 des Archives du chapitre de Saint Omer. Les archives de l’ordre jésuite à Rome (ARSI) doit permettre de voir les formateurs qui étaient sur place et qui ont su nouer des liens avec les jeunes Carroll. Les archive des jésuites de Vanves aussi. Il pourrait être intéressant aussi de regarder les moyens dont disposent les Carroll pour vivre et leurs liens avec l’extérieur. Les actes des notaires qui sont dans les archives communales de Saint-Omer. 2/ Quel souvenir ont-ils garde de leur passage en France et en particulier au collège ? Y ont-ils vu des vertus ? La correspondance des Carroll doit être particulièrement regardée. Une partie de celle-ci a été publiée. 3/ Et s’ils sont gardés des contacts avec leurs formateurs ou leurs camarades pour former une forme de groupe d’étudiants américains capables de porter les projets des nouvelles colonies indépendantes. Les raisons de leur itinéraire de formation, car ils ne sont pas seulement restés à Saint-Omer. La liste des élèves doit permettre de voir le contingent d’émigrés américains te de saisir els liens entre les catholiques anglais dans leur désir de s’affirmer aux colonies. Les liens ont-ils été gardés ? Les Carroll ne sont peut-être que la partie émergée de ces exilés catholiques en faveur de l’indépendance ou tout du moins critiques vis-à-vis de l’Angleterre. 4/ Le collège de Saint-Omer n’est qu’un moment de leur formation. Il conviendrait de regarder avec qui ils sont en relation durant leur scolarité. L’état de leur correspondance, leurs revenus, comment ils se tiennent informer de ce qui se passe aux Amériques et les contacts et complicités qu’ils ont pu noués avec leurs condisciples au collège puis ensuite. 5/ Il conviendrait de savoir en quoi la formation reçue durant leur long séjour en France, et en particulier au collège de Saint Omer, les a influencé dans leurs choix futurs et a pu décider de leur destin politique. Le programme et l’échéancier de travail Il faudra prévoir de nombreux déplacements pour explorer les fonds documentaires à Rome, notamment les archives générales des jésuites (ARSI) et aux États-Unis, notamment dans le Maryland. Une visite à Stonyhurst où se sont repliés les jésuites de Saint-Omer après de nombreuses péripéties s’impose car les archives y ont été transférées. Des séjours de quelques semaines doivent être envisagés. Les déplacements dans les fonds d’archives constitueront la première étape du travail de recherche. Il conviendra au bout d’un an de faire un premier bilan d’étape avec le directeur de thèse sur l’exploration des fonds. La deuxième année sera consacrée à une utilisation des fonds en France : Archives de Saint-Omer, Archives du Pas-de-Calais, Archives nationales, Archives des jésuites de France. La troisième année sera l’année de la synthèse du travail et de la rédaction de la thèse. L’état du sujet dans le laboratoire et l’équipe d’accueil Le projet s’inscrit dans les axes du laboratoire d’accueil HLLI UR 4030 sur l’interculturalité et les échanges intellectuels. Il participe pleinement de l’équipe de recherche CRHAEL (Centre de recherché en histoire atlantique et littorale) du laboratoire qui se consacre à l’histoire atlantique. Il bénéficie de l’appui de la CASO particulièrement impliquée dans les échanges avec les États-Unis. Le candidat devra disposer d’un master recherche en histoire ou en civilisation américaine ou anglo-saxonne. Il doit impérativement posséder la langue anglaise Un dossier de candidature est à constituer pour bénéficier du financement PMCO contact : Eric ROULET, professeur d’histoire moderne, ULCO [email protected]