Zoom sur - Golf de Chiberta
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Zoom sur - Golf de Chiberta
Zoom sur L’HÔTEL DE CHIBERTA Au Pays basque, entre Biarritz et Bayonne sur les plages d’Anglet, le golf de Chiberta retrouve une jeunesse sans renier l’esprit de famille qui l’habite depuis 85 ans. Même l’hôtel 4 étoiles adjacent, petit bijou architectural des années 20, géré par le groupe HMC (aussi à Pléneuf, Pont-Aven, Megève, etc.), bénéficie cette année d’une rénovation réussie qui en fait le lieu idéal de séjour pour le golfeur de passage. Charme et élégance autour d’un patio andalou et d’une grande piscine où les belles à l’abri des balles papotent. T ous les joueurs de golf qui reviennent d’un séjour au Pays basque classeront le parcours emblématique de Chiberta parmi leurs préférés. Un vrai parcours à l’ancienne au moins pour une raison, comme le souligne le pro Jean Lamaison : « On croit avoir fait le plus dur en ayant facilement atteint le green, alors que tout commence ! » Encore que les greens, on ne les atteint pas si facilement tant le vent et la pluie peuvent perturber la concentration, le jugement et le jeu. Pluie qui n’affecte d’aucune manière un terrain essentiellement sableux : « On y joue toute l’année en sandales », aime répéter Jean Garaïalde. NOUVELLE DONNE : redonner le lustre d'antan Se battre contre les éléments naturels tout en évitant d’être perturbé par eux, voilà le défi qui vous attend à Chiberta entre bord de mer et forêt de pins. Mais voilà, le succès de fréquentation conjugué aux assauts des rafales salées ont poussé les responsables du club à se lancer dans une opération nécessaire : repenser le parcours. Gilbert Badets, président, et Dominique Duret-Ferrari, trésorier, expliquent : « L’objectif était clair : redonner le lustre d’antan à notre golf en s’adaptant aux exigences de nos membres et des milliers de touristes de passage. Cela conduit aussi bien à repenser la répartition des arroseurs de surface qu’à planter des arbres ou à remettre en jeu certains bunkers. » Bien entendu, l’ombre de Tom Simpson plane toujours sur Chiberta, et son fantôme empêche toute attitude outrancière. Mais, comme le souligne la directrice du golf, 106 Estelle Nocera : « L’environnement n’est plus aujourd’hui ce qu’il était en 1927 : par exemple, déforestation et urbanisation ont bouleversé le paysage. La mer a avancé. Sans parler des dégâts causés par la guerre et la présence de l’armée allemande qui avait parsemé le paysage de blockhaus. Certains bien solides sont encore soit visibles soit à peine enterrés. » LES TROUS DE BORD DE MER Alors que faire ? Réponse de l’architecte choisi, Stuart Hallett : « D’abord avoir une approche globale du projet qui immanquablement s’étalera sur plusieurs années. Ensuite rester dans l’esprit du créateur en faisant évoluer le parcours pour qu’il réponde au cahier des charges d’un golf moderne. Car aucun golfeur n’accepterait de faire machine arrière et de retrouver un terrain ancien qui, dans son aspect technique, n’intègre pas les attentes d’aujourd’hui. J’aime ce type de projet car j’ai le plus profond des respects pour nos maîtres en architecture comme Colt, Simpson, McKenzie mais, en même temps, je suis lucide et réaliste. Les temps changent. Mon credo ? Je suis un puriste et pas un extrémiste. » Chiberta a aussi replanté une centaine de pins maritimes ainsi que de nombreux végétaux comme les tamaris et les cyprès. Et voilà comment à Chiberta quatre trous viennent de retrouver toute leur beauté, annonciatrice d’un bain de jouvence total. Il s’agit des trous de bord de mer 11, 12, 13 et 14. Le 11, l’un des plus beaux du parcours, n’a pas une longueur exceptionnelle – 362 mètres – mais ce trou typiquement écossais possède deux magnifiques bunkers qui attendent sagement les drives et qui empêchent souvent d’être en 2 sur le green. Le 12, par 5 de 465 mètres, pouvait être considéré comme un tour de repos… juste que Stuart Hallet replace un bunker de parcours et repositionne les départs. Le 13 est typiquement un par 3 « ½ » qui a été rallongé de 30 mètres et dont la pente du green ramène impitoyablement les balles vers le bunker. Quant au 14 qui inaugure les finishing holes, par 3 de 171 mètres avec un green bien surélevé, il est défendu par quatre bunkers dont un nouveau qui retrouve son emplacement d’antan (repéré sur une photo aérienne de 1930 !). « Le mot restauration est dangereux, précise Stuart Hallett. Ne pas oublier d’ailleurs que nos maîtres n’hésitaient pas eux-mêmes à défaire des parcours quand il le fallait, comme Colt… à Biarritz. » Et Patxi Ithurry, le jeune et talentueux green-keeper, d’ajouter : « La modernité est aussi un apport technologique qui dans un golf concerne aussi bien l’accueil libéré par les réservations en ligne que l’arrosage ou l’irrigation maîtrisés. Ce dernier aspect conditionne d’abord les travaux. Ensuite viennent naturellement les techniques écossaises pour la réalisation des bunkers, les sols amendés et le choix des graminées. Choix délicat quand on sait que le sud-ouest de la France est le royaume des mauvaises herbes. Un rouleau à greens a été acheté et les tontes de fairways ont été repensées « dans un esprit anglais ». Le charme britannique des links est donc omniprésent à Chiberta, plus beau que jamais. À découvrir et jouer sans attendre.