Les infections nosocomiales - Agir ensemble pour

Transcription

Les infections nosocomiales - Agir ensemble pour
Les infections nosocomiales - Agir ensemble
pour des milieux cliniques sains et sécuritaires
La gestion des risques 1re partie
Margot Phaneuf, inf., Ph. D.
Chantal Gadbois, inf., M. SC. Inf., MAP
Infiressources, mai 2009, revisé janvier 2010
Les problèmes de santé provenant des risques hospitaliers font en sorte que nous aurions paraît-il,
plus de risques de contracter une infection à l’hôpital que d’être victime d’un accident
d’automobile. Ces termes peuvent sembler très forts, mais il s’avère que, depuis plusieurs années
déjà, les infections nosocomiales font, dans nos hôpitaux, de grands ravages dont on parle encore
assez peu en comparaison avec les souffrances et les décès qu’elles causent. 1
La constatation qui précède remonte à 2004 et on pourrait penser que
les choses se sont beaucoup améliorées depuis, surtout qu’en ce
moment, il n’est pas vraiment question d’épidémie inquiétante. Mais
en dépit de la Loi 113, sanctionnée le 19 décembre 2002, laquelle
venait modifier la Loi sur les services de santé et les services sociaux
concernant la prestation sécuritaire de services de santé et de
services sociaux, au Québec 2 l'incidence des infections nosocomiales
se situe encore à 11 % des patients hospitalisés alors que dans
plusieurs pays européens elle n’est que de 5 % à 7 % des
hospitalisations, voire inférieurs à 5 % dans plusieurs pays. 3
« Au lieu se s’ingénier
à tuer les microbes
dans les plaies, ne
serait-il pas plus
raisonnable de ne pas
les introduire? »
Louis Pasteur, tiré
de : ADVIN.org
Il est surprenant de constater qu’à l’ère des soins hautement sophistiqués que nous connaissons,
on ait chaque année à déplorer qu’entre 9,8 et 11 % des malades soient victimes d'une infection
contractée lors des soins dans les hôpitaux du Québec. Et, plus troublant encore, le taux de
mortalité se situerait entre 3000 et 4500 chaque année. Sur une échelle un peu plus large, soit
entre « le mois d’août 2004 et le mois d’août 2007, on a relevé 14,841 patients victimes d'une
infection nosocomiale au C. difficile dans seulement 94 hôpitaux de soins aigus du Québec. Le
nombre exact des décès n'est pas connu, le système actuel de surveillance de cette infection ne
permettant pas de les comptabiliser. » 4
Le Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) fournit cependant quelques
précisions. « À partir de données d’études américaines, il y aurait acquisition d’une infection
nosocomiale dans près de 10 % des admissions dans les hôpitaux de soins de courte durée. Si l’on
ajoute les chirurgies d’un jour aux admissions, il y aurait, au Québec, un nombre annuel
. Enjeux Radio-Canada. Les hôpitaux qui tuent :
http://www.radio-canada.ca/actualite/enjeux/reportages/2004/040120/hopitaux.shtml
2
. Projet de loi no 113 (2002, chapitre 71) Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux
concernant la prestation sécuritaire de services de santé et de services sociaux
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=5&file=2002C71F.PDF
3
. Les infections nosocomiales au Canada et au Québec. Association de défense des victimes d’infections
nosocomiales. 3 janvier 2009 : http://www.advin.org/component/content/article/142-les-infections-nosocomiales-aucanada-et-au-quebec.html
4
. Agence de Santé publique du Canada. Vol. 31, 2005. Surveillance du Staphylococcus aureus résistant à la
méthicilline dans les hôpitaux canadiens - Bilan du Programme canadien de surveillance des infections
nosocomiales. http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/05vol31/rm3103a-fra.php
1
1
d’infections nosocomiales de 80 000 à 90 000, avec un taux de mortalité probable attribuable à ces
infections se situant entre 1 et 10 %, selon le type d’infection. C’est donc un phénomène important ». 5
La gestion des risques, de la prévention à l’action
La prise de conscience de cette vulnérabilité a conduit à l’application d’un concept du monde de
l’assurance, celui de « gestion des risques ». Dans le milieu de la santé, il prend le sens
d’approche préventive faisant appel à un éventail de moyens pour réduire ou éliminer les risques
que se produise une situation susceptible de causer des dommages et en limiter les effets
lorsqu’ils se réalisent. Gérer les risques dans un établissement de soins est une tâche complexe qui
demande d’abord d’être au courant des directives ministérielles en matière de prévention (Loi
113, rapport Francoeur, etc.). Mais elle exige aussi une bonne connaissance du milieu, c’est-àdire des lieux, des personnels et de leurs habitudes de travail, des clientèles, du matériel et des
vulnérabilités particulières afin d’identifier les risques possibles.
1-
La gestion des risques : définitions
. Le terme risque signifie danger plus ou moins
prévisible. Il recouvre la probabilité qu’un événement
causant des dommages puisse se produire.
. Le terme gestion des risques vient du monde de
l’assurance.
C’est une ap proche préventive qui fait appel à un grand
éventail de moyens pour réduire ou éliminer les risques
qu’un e situation causant des dommages se produise et
en limiter les effets lorsqu’ils se réalisent.
Michel le Di onne. L a qualité li eu de con verge nce. 31 mai 2002 . La sécurité d u
patient une q uestion d e qualité :
http://www.fep.umo ntreal.ca/ha ndicap/documentati on/dionne112003 AHQ.ppt#270,
20,Gestion des risques
suivi de l’application de ces directives
et à des rappels en fonction des
besoins, évaluer les résultats obtenus
et apporter les correctifs nécessaires.
Pourtant, ce programme de gestion ne
serait pas complet si on omettait de
parler des malades, des familles ayant
subi les difficultés d’une infection ou
d’un accident évitable ainsi que des
tentatives nécessaires pour en réduire
les conséquences ou amenuiser les
pertes encourues.
2-
Cette gestion suppose aussi de
multiples
connaissances
en
médecine, en bactériologie, en
pharmacologie, en épidémiologie,
etc., ce qui suppose l’intervention
de plusieurs personnes qualifiées
travaillant en synergie. Au-delà
de cela, gérer les risques dans le
monde de la santé signifie aussi
planifier
les
mesures
d’intervention, les faire connaître
aux intervenants, aux malades et
à leurs visiteurs, prévoir de la
formation sur mesure pour les
différents personnels selon leur
type d’occupation, procéder au
La gestion des risques
Gérer les risques signifie :
. Identifier les risques possibles dans un
établissement de santé.
. Prévenir la réalisation des risques prévus.
. Tenir compte de l’impact de leur réalisation sur
les malade, sur les familles et sur le personnel
soignant touché par la situation.
. Réduire les conséquences ou les pertes en cas de
réalisation des risques.
Adapté de: Michelle Dionne. La qualité lieu de convergence. 31 mai 2002. La sécurité du
patient une question de qualité :
http://www.fep.umontreal.ca/handicap/documentation/dionne112003AHQ.ppt#270,
20,Gestion des risques
5
. Rapport du comité d’examen sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales. D'abord, ne pas
nuire… Les infections nosocomiales au Québec, un problème majeur de santé, une priorité. p. 8 :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2005/05-209-01web.pdf
2
La multiplicité des risques
Les chiffres présentés ci-haut peuvent sembler étonnants, mais ils ne concernent que les
problèmes d’infections, alors qu’il existe dans nos hôpitaux de nombreux autres risques
susceptibles d’affecter les malades et de chagriner leur famille. En tête de liste avec les infections
se trouvent les accidents reliés à des chutes ou à des contentions. Il y a aussi les réactions
idiosyncrasiques aux médicaments, les complications transfusionnelles, les erreurs
médicamenteuses, les omissions de traitement ou de médicaments ou encore les risques liés aux
erreurs de stérilisation, au mauvais
fonctionnement
de
l’équipement
3 - Infection nosocomiale
technique, radiologique, électrique ou
Définition
Définition
électronique, au bris de la chaîne du froid
Infection : pénétration dans
dans un organisme
dans les cuisines, qui représentent tous
d'un
d'un agent étranger (bactérie,
(bactérie, virus,
des risques qu’il faut aussi prendre en
champignon, parasite)
parasite) capable
capable de s'y
compte. S’ajoutent de plus les risques qui
multiplier et
et d'y induire
induire des lésions
menacent l’environnement et qui sont
pathologiques.
inhérents à la gestion des déchets
médicaux.
Aussi la gestion des risques doit-elle
Nosocomiale
Nosocomiale : vient du grec « nosos
nosos »
s’inscrire dans une démarche globale de
maladie et
et secondairement
secondairement de
« nosokomeone »,
sécurité de l’ensemble des services
», qui signifie hôpital
hôpital et
et
qualifie ce qui se contracte dans
ce
milieu.
hospitaliers.
dans
Les infections nosocomiales, définition
Nous savons qu’une infection est la
pénétration dans l’organisme d'un
agent étranger, que ce soit une
bactérie, un virus, un champignon ou
un parasite capable de s'y multiplier
et d'y induire une pathologie.
Lorsqu’il s’agit d’un parasite, on
parle
aussi
d’infestation :
la
pénétration et la fixation dans
l’organisme d’un parasite non
microbien.
4 - Une infection est dite nosocomiale :
 si elle était absente àà l'admission
 si sa
sa déclaration
déclaration se fait
fait plus de
de 48 heures après
après
l'admission.
l'admission.
 si sa
sa déclaration arrive
arrive après
après un
un délai supérieur à
la période d'incubation, lorsque celle-ci est connue.
 Pour les infections de plaie
plaie opératoire,
opératoire, on accepte
comme nosocomiales, les infections survenues
survenues dans
les
les 30 jours suivant l'intervention.
 S'il y aa mise en place d'une
d'une prothèse
prothèse ou
ou d'un
implant, dans l'année qui
suit
l'intervention
.
qui suit
Le terme nosocomial, vient du grec
« nosos » signifiant maladie et
secondairement de « nosokomeone »
qui signifie hôpital; il qualifie ce qui
se rapporte à ce milieu, ce qui se contracte lors d’un séjour hospitalier. Cette définition surprend
lorsqu’on pense que les patients viennent à l’hôpital pour se faire soigner et non pour devenir
plus malades. De manière générale, ces infections acquises peuvent être endogènes, c’est-à-dire
issues d’une cause interne, par exemple lorsque le malade est contaminé par ses propres germes.
Elles peuvent aussi être exogènes, si elles sont transmises d'un malade à l'autre, disséminées par
le personnel ou encore si les agents pathogènes sont présents dans l'environnement hospitalier. 6
6
. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des
infections nosocomiales : http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/nosoco/nosoco3-1-2.html
3
Pour être reconnue comme étant de nature nosocomiale, une infection doit répondre à certains
critères :

Elle doit avoir été absente à l’admission du patient à l’hôpital.

Sa déclaration doit se produire après plus de 48 heures de l’arrivée en milieu hospitalier
ou encore se déclarer après un délai supérieur à la période d'incubation de cette infection,
lorsque celle-ci est connue.

Pour les infections de plaie opératoire, sont reconnues nosocomiales les infections
survenues dans les 30 jours suivant l'intervention.

S'il y a mise en place d'une prothèse ou d'un implant, une infection peut être reconnue
nosocomiale quand elle survient dans l'année qui suit l'intervention.

Ces infections peuvent être secondaires ou non à un traitement invasif. 7
Les principales infections nosocomiales et leurs effets
Les maladies nosocomiales sont fréquentes et causées par différents agents pathogènes. Leurs
ravages sont importants et causent de nombreux décès. « Au Québec, » dit madame Lise-Andrée
Galarneau, présidente du Comité de surveillance de la résistance bactérienne du Québec, « le
nombre des mortalités qui leur sont attribuables vient tout de suite après les infarctus, les
maladies vasculaires et les cancers, sauf que ces infections sont contractées à l'hôpital, que les
patients meurent à l'hôpital, et c'est comme si c'était naturel ». Elle ajoute que ce phénomène
inquiétant fait très peu parler de lui. « Nous, on l'appelle l'épidémie silencieuse. Il y en a
beaucoup, mais on en parle peu parce que ses ravages sont peu médiatisés, peu publicisés, au
même titre que peuvent l'être les accidents de la route.» 8 . 9
Selon le Comité d’examen sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales, les
infections hospitalières « les plus fréquentes sont les infections urinaires, dont la majorité est liée
à l’utilisation de cathéters urinaires. Elles prolongent de 4 à 16 jours la durée de séjour en milieu
hospitalier. Les pneumonies dues à l’immobilisation prolongée ou à la ventilation mécanique
peuvent être associées à un taux de mortalité de 7%. Les infections des sites chirurgicaux, les
bactériémies nosocomiales primaires, principalement celles causées par l’installation d’un
cathéter, et la diarrhée associée au Clostridium difficile ont aussi une incidence sur la mortalité, la
morbidité et la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes. Elles ont aussi un impact sur la
durée de séjour et, par conséquent, sur l’accessibilité des soins et des services pour les autres
malades. Parmi les autres infections nosocomiales, il y a les infections de la peau et des tissus
mous, les gastro-entérites virales, l’influenza et les autres virus respiratoires ainsi que les
infections du nez, des yeux, de la gorge et des oreilles ». 10
7
. Idem. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. 100 recommandations pour la surveillance et la
prévention des infections nosocomiales.
8
. Lise Galarneau, présidente du Comité de surveillance de la résistance bactérienne du Québec : http://www.radiocanada.ca/actualite/enjeux/reportages/2004/040120/hopitaux.shtml
9
. Web explorateur MedEcho : outil informatisé qui permet l'interrogation de la banque de données sur les
hospitalisations dans les hôpitaux du Québec
10
. Rapport du Comité d’examen sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales, 2005, p.21 :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2005/05-209-01web.pdf
4
Le Clostridium difficile
Le problème qui a alarmé la population est celui du C. difficile. En effet, entre 2003 et 2004, le
nombre de cas recensés dans nos hôpitaux a crû de manière alarmante, affectant particulièrement
certaines régions et certains hôpitaux. Selon une information du Réseau de l’Information de
Radio-Canada (RDI) du 21 octobre 2004, « le Clostridium difficile se serait répandu en
Montérégie, à Montréal et aussi dans d’autres régions du Québec, de telle sorte que, depuis 2003,
7000 personnes en ont été infectées, c’est-à-dire quatre fois plus que les années précédentes et
seulement dans huit hôpitaux de Montréal, 600 personnes en sont décédées ». 11 Depuis, le
Clostridium difficile est surveillé de près et les cas d'infection sont moins nombreux. Les choses
se sont améliorées, il est vrai, mais les infections par le C. difficile demeurent toujours très
inquiétantes.
Bactérie ancienne, mais nouvelle virulence
Le
Clostridium
difficile est un bacille
à
Gram
positif,
anaérobie,
sporulé,
25
connu depuis 1935 et
Surveillance
MedEcho
appelé « difficile » en
6184 cas
20
raison de la difficulté
7020 cas
60 %
des
chercheurs
à
15
l’isoler et non pas à
3909 cas
cause
des
10
Moyenne : 3294 cas/an
inconvénients dont il
est la source. Il
5
constitue la première
D: 190 (3%) D: 85 (2 %)
C: 267 (5%) C: 144 (4%)
cause de diarrhées
0
infectieuses
périodes administratives
nosocomiales
chez
Source: INSPQ, Système de surveillance provincial , Rodica Gilca.adaptation par BSV MSSS nov 2006
l’adulte.
La
progression du C.
difficile
dans
l’organisme est souvent induite par la prise d’antibiotiques. En effet, l’altération de la flore
intestinale constitue une étape essentielle à la croissance de cette bactérie : un traitement
d’antibiothérapie réduit le nombre des bactéries normales de l'intestin et favorise ainsi la
multiplication du bacille qui sécrète une toxine responsable de la diarrhée. La croissance
du bacille est aussi favorisée par l’usage d’inhibiteurs de la pompe à protons dont l'action est de
réduire l’acidité gastrique et cette hypo acidité peut avoir comme résultat une défense amoindrie
contre les infections intestinales. 12 La contamination par le Clostridium difficile se fait par voie
féco-orale et sa transmission de personne à personne s’effectue directement par les mains
(manuportage) ou encore à partir d’un environnement contaminé. 13
Tx DACD hospitalisés/1000 admissions
5 - Incidence des nouveaux cas par 1000 admissions
MedÉcho et surveillance provinciale
2000-2001
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
11
. C. difficile : Québec confirme le sérieux du problème. Découverte, RDI, 21 octobre, 2004.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Santeeducation/nouvelles/200410/20/001-cdifficile-mercredi.shtml
12
. T, Vallot et N. Mathieu. Action des inhibiteurs de la pompe à protons sur la sécrétion gastrique acide :
mécanismes, effets des traitements au long cours : http://www.em-consulte.com/article/66584
13
. L’infection nosocomiale : Prévalence 2001, incidence et signalement des infections nosocomiales
Définition et circonstances de survenue : http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/nosoco/1infec.htm
5
Depuis 2003, une souche de C. difficile particulièrement virulente et résistante aux antibiotiques
est responsable d’infections nosocomiales très sévères et épidémiques, susceptibles de causer des
lésions graves et même la mort, car en cas de complications, le taux de décès peut atteindre de
35 à 50 % des cas. 14 . 15
Il faut préciser que cette
épidémie touche un grand
nombre de pays dans le monde;
L’éclosion d'une infection nosocomiale est d’abord favorisée
par
ailleurs,
un
certain
par l’état du malade. Elle dépend :
pourcentage de la population,
soit environ 5 %, peut être
 de son âge et de sa pathologie : sont particulièrement à
porteur de cette bactérie dans
risque les personnes âgées, les immunodéprimés, les
l'intestin sans avoir de problème
nouveau-nés, en particulier les prématurés, les
de santé et ne requérir aucun
polytraumatisés et les grands brûlés ;
 de certains traitements :
traitement. 16 Des spores de
. les antibiotiques qui déséquilibrent la flore
Clostridium
difficile
se
intestinale et occasionnent la résistance des bactéries,
retrouvent aussi dans le
. les traitements immunosuppresseurs ;
sol, dans les eaux des rivières,
 la réalisation d'actes invasifs nécessaires au traitement :
des piscines ou des lacs, dans la
sondage urinaire, pose d’un cathéter, ventilation
terre, dans des selles d'animaux,
artificielle et intervention chirurgicale.
sur des légumes, dans des
Source:
Source: http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/nosoco/1infec.htm
viandes crues et dans les
maisons.[…] Il est présent dans les selles de plus de 50 % des enfants âgés de moins de 2 ans et
chez 5 % des adultes en bonne santé. Il cause rarement des symptômes d'infection chez les
personnes en bonne santé à cause de l'activité des autres bactéries normalement présentes dans
l'intestin qui en empêche la
prolifération. 17
6 - DES FACTEURS FAVORISANTS
7 - Comparaison des cas de C. difficile pour 2004-03 et 2005-06
Le C. difficile peut survivre
dans
l'environnement,
particulièrement dans le milieu
hospitalier,
sur
diverses
surfaces : chasse d'eau, robinets,
poignées de porte, ridelles du
lit, sièges de toilette, bassins de
lit, thermomètres, brassards
compressifs
de
sphygmomanomètre,
diaphragmes de stéthoscopes,
otoscopes, etc. Le risque de
contagion s’accroît s’il y a
partage de la toilette. Certains
services sont plus touchés,
Variable
An 1
An 2
22 août 2004 - 20 a oût 200 5
21 a oût 200 5 - 1 9 août 2 006
3660
2266
- 38 %
Décès cause
principale
134 (4 %)
56 (2 %)
- 58 %
Décès cause
contributive
177 (5 %)
79 (3 %)
- 55 %
33 (1 %)
23 (1 %)
- 30 %
243 (7 %)
135 (6 %)
- 44 %
89 (2 %)
47 (2 %)
- 47 %
Cas
Colectomie
Réadmission
Adm. USI
Évolution
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/download.php?f=a83
5ef6abeef61ead23373491db7210c#299,18
Programme de caractérisation des souches de C. difficile.
14
. Infections digestives liées à Clostridium difficile de type 027, France, janvier à novembre 2006 :
http://www.invs.sante.fr/presse/2006/le_point_sur/clostridium_difficile_071106/index.html.
15
. Dr Alain Poirier (2006). Situation au Québec en regard du C. difficile. Les faits :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/download.php?f=a835ef6abeef61ead23373491db7210c
16
. Qu’est-ce que le Clostridium difficile
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/index.php?cdifficile
17
. http://www.santepub-mtl.qc.ca/Mi/public/cdifficile/prevention.html
6
notamment les soins intensifs, l’hématologie et la gériatrie, de même que la médecine et la
chirurgie. Des complications sérieuses peuvent en découler particulièrement chez les malades
dont le système immunitaire est affaibli, chez les enfants et ceux qui subissent une
chimiothérapie, une antibiothérapie ou une greffe, ainsi que chez les personnes âgées.
« Les infections à C. difficile peuvent causer une gamme étendue de symptômes allant d'une
diarrhée légère à une diarrhée grave avec de la fièvre, des douleurs abdominales et un
ballonnement. Et, plus rarement, du sang dans les selles et une inflammation importante du
colon. » 18 Les complications les plus sérieuses sont le choc septique, la défaillance rénale et le
mégacôlon toxique, c’est-à-dire une dilatation massive du colon qui peut entraîner une
perforation et le décès. 19 Selon des estimations effectuées en 1994, environ 2% des patients
atteints de colite à C. difficile mourront des complications qui y sont reliées. 20
L’infection à l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV)
L’ERV est une bactérie de type entérocoque, c’est-à-dire qui vit habituellement dans l’intestin
humain. En règle générale, les entérocoques ne causent pas d’infections chez les personnes bien
portantes, mais il arrive qu’ils causent des infections urinaires, des infections de plaies et parfois,
des infections du sang qui constituent des infections nosocomiales, lorsque contractées lors d’un
séjour en milieu hospitalier. Les ERV présentent la caractéristique d’avoir développé une
résistance à plusieurs antibiotiques,
dont la vancomycine. Ils ne causent
pas plus d’infections que les autres
Traitement aux
Traitement aux
entérocoques, mais ils limitent les
inhibiteurs de la
antibiotiques
pompe à protons
choix
de
traitement
par
antibiothérapie et peuvent nécessiter
Destruction de la
8 - Contamination
Diminution de
flore normale de
l’acidité normale
endogène
une hospitalisation et un traitement
l’intestin
de l’estomac
21 22
ou
exogène
au
plus difficile et plus long. . . Cette
C. difficile
résistance a des conséquences non
négligeables, mesurées par une plus
prolifération
Abolition de
Abolition de
grande probabilité de rechute des
la barrière
la barrière
protectrice
protectrice
infections, une augmentation de la
Toxines
gastrique
intestinale
durée de séjour et des coûts
d’hospitalisation, et une létalité plus
importante. La mortalité attribuable à
l’RV se situe entre 17 et 30 % selon
les études. 23
. Clostridium difficile - Prévenir les maladies infectieuses :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/download.php?f=a835ef6abeef61ead23373491db7210c
19
. Idem
18
20
. Prendergast TM, Marini CP, D’Angelo AJ, Sher ME, Cohen JR. Surgical patients with pseudomembranous colitis: factors
affecting prognosis. Surgery 1994;116:768-74. Dans David Pinard, révisé par : Dr Natalie Rivest, microbiologiste
Traitement de la diarrhée associée au Clostridium difficile :
http://www.cssslaval.qc.ca/volumes- df/Pdf_14septembre/Volume7_Numero2_Clostridium_difficile.pdf
21
. Agence de développement des réseaux locaux de santé et de services sociaux. Que sont les entérocoques.
http://www.d4m.com/axion/rssss/web/document/ERV_RI_RA.pdf
22
. Santé et services sociaux Québec. Qu’est-ce que les ERV ? :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/index.php?aid=17
23
. Institut de veille sanitaire. Entérocoques résistant à la vancomycine en France, état des lieux en 2005. Note de
synthèse :
7
La transmission de l’ERV
Cette bactérie se transmet généralement d’une personne à l’autre par contact direct avec les
selles, l’urine ou le sang d’une personne porteuse, par les mains infectées du personnel soignant.
La contamination se fait lors des soins ou en touchant à certains objets contaminés de
l’environnement, notamment les toilettes, les poignées de porte, les commutateurs, les ridelles du
lit, les stéthoscopes, les otoscopes, etc. La meilleure protection s’avère le lavage des mains par le
personnel soignant et par le patient. Les ERV ne se transmettent pas dans l’air par la toux ou par
les éternuements, mais comme ils peuvent survivre jusqu’à 7 jours dans l’environnement, les
surfaces touchées fréquemment deviennent une source majeure de transmission de l’infection. 24
Ses manifestations
Bien que l’entérocoque soit une bactérie intestinale, l’infection due à l’ERV peut envahir une
autre partie du corps et se multiplier dans les tissus. Selon la région infectée, la personne peut
présenter divers signes et symptômes, tels que la fièvre, l’inflammation, la rougeur et l’infection
de plaies, l’infection urinaire et la pneumonie. Un séjour prolongé à l’hôpital constitue un risque
majeur de contamination éventuelle, mais les dangers d’infection touchent surtout les personnes
dont le système immunitaire est affaibli, celles qui sont gravement malades, celles qui souffrent
de problèmes médicaux sérieux comme le diabète et particulièrement les malades présentant une
plaie chirurgicale, ceux qui ont subi un traitement prolongé aux antibiotiques, ceux qui sont
dialysés, ou qui sont porteurs d’un appareil médical entraînant un bris cutané, par exemple, un
cathéter central, une trachéotomie, etc. 25
Le SARM et le SARO des infections à surveiller
Ces maladies sont causées par les staphylocoques, des bactéries qui vivent dans l'environnement
extérieur. Elles sont dites commensales, c’est-à-dire qu’on les trouve habituellement chez
l’homme où plusieurs espèces colonisent la peau et certaines muqueuses, particulièrement les
narines, sans causer d’infections sérieuses chez les individus en bonne santé. Le staphylocoque
doré ou Staphylococcus Aureus est sa forme la plus dangereuse; elle est responsable de
nombreuses infections, surtout par sa souche résistante aux antibiotiques Staphylococcus Aureus
Résistant à la Méthicillin (SARM) qui, en ce moment, cause de plus en plus d'infections
hospitalières. Il existe aussi une autre souche le SARO, Staphylococus Aureus résistant à
l’Oxacilline qui fait des ravages. Bien qu’elles ne causent pas plus d’infections que les autres
staphylocoques, ces souches limitent le choix du traitement d’antibiothérapie. 26
« Les répercussions de cette infection sur la clientèle hospitalisée sont considérables. Le
traitement des patients infectés par le SARM s’avère complexe en raison du choix thérapeutique
limité, alors que la prévention et le contrôle de la transmission de la bactérie en milieu de soins
exigent des mesures très strictes, telles que : l’identification des patients porteurs de la bactérie
dès l’admission ou en cours d’hospitalisation, la disposition de chambres privées ou le
regroupement des porteurs et le port de gants et de blouses par les soignants. Le traitement est
http://www.invs.sante.fr/display/edito_.asp?doc=presse%2F2005%2Fle_point_sur%2Fenterocoques_vancomycine_0
50705%2Findex.html
24
. Santé et services sociaux Québec. Qu’est-ce que les ERV ? :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/nosocomiales/index.php?aid=17.
. Richard Garceau. Acquisitions, précaution et conduite pour le médecin de première ligne. PowerPoint :
http://www.amlfc.org/Pages/Colloque_Caraquet/conferences_2008/PPP%20-%20Richard%20Garceau%20%20Bact%E9ries%20multir%E9sistantes.pdf
26
8
onéreux et entraîne une augmentation notable de la durée de séjour. » 27 Un des problèmes
présentés par le staphylocoque est sa grande plasticité qui est associée à la constante évolution de
ses caractéristiques épidémiologiques. Au cours de ses 30 dernières années d’évolution, il a
développé plusieurs attributs : de résistant à la vancomycine il est devenu depuis les années 2000,
multirésistant aux pénicillines, aux céphalosporines, etc.28 .
Chez les malades hospitalisés, contaminés par le SARM, « tous les organes et tissus peuvent être
touchés. Les infections les plus graves sont les infections du sang (bactériémies) chez les patients
porteurs d’un cathéter veineux central, les pneumonies sous ventilation assistée, les infections du
site opératoire et les infections des os et des articulations. Ces dernières (ostéomyélites) sont
particulièrement difficiles à soigner et très souvent récidivantes.» 29 . Illustration 30
De plus, de maladie nosocomiale, le SARM a
évolué pour se répandre dans la communauté
sous la forme de SARM-C. Dans ce milieu, il
constitue l’infection cutanée la plus fréquente,
« sous la forme de simples boutons ou de
furoncles. Le SARM-C est souvent
diagnostiqué, au début, de façon erronée
comme une simple piqûre d'insecte. Il s'agit d'une rougeur, avec gonflement, douleur, puis
écoulement de pus. [...] Si les lésions cutanées ne sont pas soignées rapidement, l'infection peut
s'étendre aux tissus mous : abcès, cellulites, myosites (infections des muscles). Elle peut aussi
s'étendre aux autres tissus et organes. Certaines souches de SARM-C produisent des toxines très
virulentes appelées PVL (Panton Valentine Leucocydine). Elles détruisent les leucocytes
(globules blancs) et provoquent des chocs toxiques et/ou des destructions de tissus, en particulier
des poumons, qui sont mortelles dans 50 % des cas, en quelques jours. » 31
Comment se transmet le SARM?
En milieu hospitalier, le SARM comme beaucoup d’agents pathogènes se transmet
principalement d’un patient porteur à un autre. Il est manuporté, c’est-à-dire, principalement
transmis par les mains contaminées du personnel soignant et c’est pourquoi la meilleure
protection est le lavage des mains des intervenants de la santé. Il faut aussi préciser que le SARM
peut se trouver dans le sang des malades infectés et il faut, dans ces cas, porter des gants, un
masque et une blouse s’il y a risque de contact avec des liquides organiques. Il peut aussi
demeurer dans les narines ou dans une plaie pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. 32
27
. Santé et services sociaux Québec. Les infections nosocomiales. P. 11
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2006/06-209-01.pdf
28
. M.-E. Reverdy, H. Meugnier, M Bes, T Ferry, F. Forey, G. Lina, F. Vandenesch, J. Étienne. Épidémiologie des
SARM en France http://www.invs.sante.fr/publications/2005/snmi/pdf/sarm.pdf
29
. Association de défense des victimes d’infection nosocomiales. Qu’est-ce que le SARM ?
http://www.advin.org/component/content/article/45-documentation-specialisee/151-quest-ce-que-le-sarm-.html
30
. Illustration : Pour s’y retrouver parmi les C. difficile, SARM et ERV
http://www.santemontreal.qc.ca/pdf/direction_reseau/DirectionReseaux-v3no20-2007-06-14.pdf
31
. Association de défense des victimes d’infection nosocomiales. Qu’est-ce que le SARM ?
http://www.advin.org/component/content/article/45-documentation-specialisee/151-quest-ce-que-le-sarm-.html
32
. Pole Santé Sécurité Soins du médiateur de la République. Comment prévenir la transmission des SARM à
l’hôpital ? : http://www.securitesoins.fr/bacteries/les-staphylocoques/comment-prevenir-la-transmission-dessarm_fr_03_03_06.html
9
Que le staphylocoque soit résistant ou non aux antibiotiques, il est très répandu, car jusqu'à 50 %
des personnes en bonne santé sont colonisées par cette bactérie que l'on retrouve au niveau des
fosses nasales et de la gorge, souvent au niveau du périnée et en faible quantité dans le tube
digestif. Les porteurs sains du SARM disséminent la bactérie sur leurs vêtements et dans
l’environnement hospitalier et communautaire. Ils sont ainsi des foyers de contamination et
peuvent être à l'origine d'infections nosocomiales. En 2005-2006, 61% des patients de l'Hôpital
Le Gardeur dans la banlieue de Montréal étaient colonisés par le SARM à leur admission. 33 À
l’intérieur du milieu hospitalier, la dissémination se fait surtout par le personnel soignant qui se
contamine au contact des patients colonisés ou infectés et répand la bactérie dans tout
l’établissement. Après un seul contact avec le patient et/ou son environnement, plus de 60 % des
mains et des vêtements du personnel sont contaminés par le SARM. 34 N’est-ce pas inquiétant?
Entérobactérie productrice d’une bêta-lactamase
L’enzyme BSLE ou bêta-lactamase à spectre étendu qui a développé une forte résistance aux
antibiotiques provient des bactéries opportunistes, Escherichia coli (E. coli) et Klebsiella
pneumoniae, qui s’avèrent le plus souvent sans dangers graves pour les personnes en santé, mais
peuvent générer des problèmes sérieux à celles dont le système immunitaire est affaibli. D’autres
entérobactéries peuvent aussi produire des BSLE, ce sont principalement les Salmonelles, le
Proteus mirabilis et le Pseudomonas aeruginosa. 35 La bactérie E. coli se trouve normalement
dans les excréments des humains et des animaux à sang chaud et fait partie du groupe de
bactéries dites « coliformes » qui peuvent causer divers types d’infections intestinales. 36
Il y a plusieurs formes de bactéries E. coli; les plus connues sont celles qui infectent l’eau ou
causent les intoxications alimentaires et celles qui infectent la vessie. Ces dernières sont la
plupart du temps endogènes, c’est-à-dire provenant de la personne elle-même ou de l’insertion
d’un cathéter contaminé. Les bactéries E. coli peuvent devenir résistantes et difficiles à traiter
surtout lorsqu’elles sont à l’origine d’une septicémie, de l’infection d’une plaie ou d’une
méningite. L’E. coli peut vivre plusieurs jours sur des surfaces telles que les ridelles du lit, les
bassins de lit, les sièges de toilette, etc., ce qui exige une hygiène stricte du milieu.
Un autre indésirable. l’Acinetobacter Baumannii
L’Acinetobacter Baumannii, un coccobacille, est un agent pathogène opportuniste ayant pour
principaux habitats, le sol, les eaux, les végétaux, la peau saine de l'homme et des animaux. Des
souches de l’Acinetobacter sont fréquemment isolées des eaux usées et des boues des stations
d'épuration. « Chez l'homme, les Acinetobacter font partie de la flore cutanée normale et ils sont
fréquemment retrouvés dans les zones humides (aines, creux axillaires, espaces interdigitaux) et
dans la bouche, la gorge, la trachée, le nez, la conjonctive, l'urètre, le rectum. Il en existe
plusieurs souches. » 37
. Association de défense des victimes d’infections nosocomiales. Qu’est-ce que le SARM ?
http://www.advin.org/component/content/article/45-documentation-specialisee/151-quest-ce-que-le-sarm-.html
34
. idem
35
. Centers for disease control and prevention. Laboratory Detection of Extended-Spectrum β-Lactamases (ESBLs)
http://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/ar_lab_esbl.html#9
36
. Medic Family health Guide : http://www.medic8.com/healthguide/articles/esbl.html
37
. J.P. Euzéby : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire. Acinetobacter. Mise à jour le 21 janvier 2009 :
http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/aa/acinetobacter.html.
33
10
Ce coccobacille est occasionnellement responsable d’infections nosocomiales sporadiques ou à
caractère épidémique. Les infections le plus souvent rencontrées sont les infections pulmonaires
en particulier chez les patients intubés et ventilés en réanimation (avec une létalité globale
associée, variant de 40 à 70%), les septicémies, les infections de plaies et les infections du tractus
urinaire. La transmission s’effectue le plus souvent de façon manuportée par l’intermédiaire du
personnel soignant ou par aérosolisation à partir de matériel contaminé (ex. : humidificateur,
matériel de ventilation). 38
« Cette bactérie est fréquemment retrouvée dans les services hospitaliers, dans des milieux
humides ou aqueux (lavabos, savons, eau distillée, eau des systèmes d’humidification) et elle est
également capable de résister à certains désinfectants à base d’ammonium quaternaire et de
proliférer dans des flacons de désinfectant. Une autre particularité propre à cette bactérie est sa
faculté à survivre de façon prolongée (> 8 j.) dans un environnement sec (sols, surfaces, linge,
matériel de literie). À la différence d’autres espèces d’Acinetobacter qui sont des colonisants
habituels de la peau, A. baumannii est rarement isolé au niveau cutané, mais il est parfois
retrouvé à l’état asymptomatique au niveau oropharyngé ou rectal chez des patients
hospitalisés. » 39
« Les infections à A. baumannii touchent surtout les patients âgés et immunodéprimés, en
particulier ceux qui séjournent de façon prolongée dans des unités de réanimation. Parmi les
facteurs de risque, on retrouve habituellement l’exposition à des procédures invasives de longue
durée (intubation et ventilation assistée), les interventions chirurgicales et une antibiothérapie
préalable […] Une autre souche, l’Acinetobacter ursingii a pour origine des patients hospitalisés
atteints de maladies graves comme la septicémie. Dans certains cas, on croit à la possibilité que
ces souches aient la capacité
à diffuser au sein d'un
9 - Facteurs de risque des maladies nosocomiales
service hospitalier. 40 . 41
• La désuétude de l’infrastructure hospitalière.
• Le nombre insuffisant de chambres privées pour les
personnes infectées.
• Le manque d’installations sanitaires (toilettes partagées).
• Le manque de ressources humaines en soins infirmiers.
• L’insuffisance de l’entretien sanitaire.
• Le manque de matériel dédié aux patient : thermomètres,
tensiomètres, otoscopes, etc.
• L’utilisation de certaines classes d’antibiotiques.
• La réutilisation du matériel jetable.
• La prise en charge de malades plus atteints et plus âgés.
• L’utilisation de techniques de complexité croissante.
• L’implantation de prothèses.
• Les greffes d’organes et l’utilisation des
immunosuppresseurs.
• Les développements dans le domaine de la chimiothérapie.
• La résistance accrue aux antibiotiques. 34
« Les Acinetobacters sont
responsables
d'infections
nosocomiales
notamment
chez des patients affaiblis
(traumatismes
multiples,
cancer, immunodépression).
Il sont aussi responsables de
septicémies, de méningites,
d’endocardites,
de
suppuration
(abcès
du
cerveau, abcès du poumon,
abcès de la thyroïde,
surinfections des plaies
d’origine traumatique ou
chirurgicale, lésions purulentes de l’œil...), de pneumopathies, d’infections urinaires.» 42
. Hans H. Siegrist. Acinetobacter : infections nosocomiales, épidémiologie et résistance aux antibiotiques :
http://www.chuv.ch/swiss-noso/f71a3.htm
39
. Acinetobacter : http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/aa/acinetobacter.html
40
. Dominique Blanc. Bases théoriques d’hygiène hospitalière : http://www.hpci.ch/files/formation/hh_basestheoriques.pdf
41
. Acinetobacter. http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/aa/acinetobacter.html
42
. Acinetobacter. http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/aa/acinetobacter.html
38
11
« Les Acinetobacter sont responsables d'environ 10 % des infections nosocomiales et leur grande
résistance aux antibiotiques rend le traitement des malades extrêmement difficile.
On les retrouve chez le personnel soignant; ils sont aussi présents dans les milieux extérieur et
intérieur tels que les systèmes de ventilation, les siphons de lavabo, la robinetterie, les matelas,
les linges humides, le matériel présent dans les chambres des malades et le matériel médical.
Leur survie sur du matériel inerte ou dans des poussières contaminées peut être supérieure à 8
jours. L’utilisation des techniques de réanimation et d'exploration invasives (intubation, pose de
sonde, pose de cathéters) en favorise la dissémination.» 43 .
Comment expliquer cette augmentation des maladies nosocomiales?
La hausse du nombre de maladies hospitalières depuis les années 2000 étonne et plusieurs
hypothèses ont été proposées pour l’expliquer. On invoque la désuétude de l’infrastructure
hospitalière, le nombre insuffisant de chambres privées pour les patients infectés, le manque
d’installations sanitaires, le manque de ressources humaines en soins infirmiers et en entretien
sanitaire, le matériel à l’usage de tous, la réutilisation du matériel à usage unique, l’utilisation de
certaines classes d’antibiotiques, etc. Mais l’état du malade en
constitue le principal risque : son âge, son état physique, le
traumatisme
ou
la
maladie
dont
il
souffre,
l’immunosuppression, la greffe d’organes et les traitements aux
antibiotiques sont les plus souvent impliqués. Photo. 44
Ces facteurs de risque, bien que très importants, sont pour une
bonne part contrôlables et même évitables; c’est ce que
montrent les tableaux 9 et 10. Tout ce qui touche à l’hygiène prend à ce titre une importance
capitale : les agents pathogènes à la source des infections nosocomiales quoique différents dans
leur essence, sont semblables quant aux moyens de leur prévention, ce qui veut dire qu’à peu près
les mêmes mesures destinées à les combattre peuvent s’avérer efficaces.
Les moyens de lutte contre les infections nosocomiales
Tableau 10
Les infections nosocomiales se transmettent de
diverses manières, mais comme l’écrivit
l’humoriste Philippe Geluck, « la prévention se
transmet par la bouche, les yeux et les oreilles »,
c’est-à-dire par l’information et l’éducation de la
population et des intervenants de la santé. C’est en
effet la propagation des renseignements
concernant l’hygiène des lieux, des personnes et
du matériel hospitalier qui conduira au contrôle de
ce fléau. 45 . 46
43
. Idem
. Équipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière et de Prévention des Infections Nosocomiales. Centre hospitalier
Saint-Jean. Ici on a toujours une bonne raison d’avoir les mains saines : http://www.santesports.gouv.fr/IMG//pdf/10raisons_SHA_H_SAINT_JEAN.pdf
45
. Tableau 10. Dominique Blanc. Bases théoriques d’hygiène hospitalière :
http://www.hpci.ch/files/formation/hh_bases-theoriques.pdf
46
. illustration. les actualités du droit : http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2009/01/04/hopitauxdeux-accidents-graves-par-jour.html
44
12
Les maladies à déclaration obligatoire (MADO)
Parmi les moyens mis de l’avant pour prévenir les infections nosocomiales, la déclaration
obligatoire de certaines maladies rend les intervenants de la santé plus vigilants. Cette mesure de
santé publique (MADO) est apparue afin de faire connaître l’éclosion de certaines infections,
d’en étudier la source et d’en contenir la dissémination. La loi sur la santé publique (L.R.Q.
chapitre S 22) 47 et ses règlements d’application a pour objet la protection de la population, la
prévention des maladies, la vigilance quant à leur éclosion et la surveillance de la situation. Sont
reconnues maladies à déclaration obligatoire tous les problèmes de santé « susceptibles de causer
une épidémie si rien n'est fait pour les contrer ». Est incluse dans cette liste toute infection qui
 est reconnue comme une menace importante pour la santé;
 nécessite une vigilance des autorités de santé publique ou la tenue d'une enquête
épidémiologique;
 est évitable par l'intervention des autorités de santé publique ou d'autres
autorités ».
« Par le Règlement ministériel d’application de la Loi sur la santé publique, est émise une liste
des intoxications, des infections et des maladies qui doivent être déclarées aux autorités de santé
publique ainsi que les renseignements qui doivent être fournis lors de cette déclaration. » 48 Parmi
ces maladies à déclaration obligatoire se retrouvent quelques maladies nosocomiales dont les
infections relatives à l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV) au staphylococcus aureus
résistant à la méthicilline (SARM). 49
L’application des règles élémentaires de l’hygiène
On doit constamment rappeler l'importance de l'hygiène des mains
« Ça fait déjà 160 ans
des malades et du personnel. Les patients peuvent même demander
qu’on sait que se laver
aux intervenants de se laver les mains avant de les toucher, car cette
les mains avant de
mesure demeure l’élément principal de la prévention. Le lavage peut
toucher un patient,
se faire soit avec de l'eau et du savon, soit avec une solution hydropeut lui sauver la
alcoolique contenant au moins 60 % d'alcool. Le personnel doit
vie. » Rester en vie.
offrir au malade les fournitures nécessaires avant de manger, après
http://www.resterenvie
avoir utilisé les toilettes, après s’être mouché, avoir toussé ou avoir
.com/blogue/?p=237
éternué et évidemment, lorsque ses mains sont sales. Les mêmes
règles s’appliquent aux intervenants, mais s’ajoute la nécessité d’un
lavage rigoureux après une contamination accidentelle avec du sang ou d’autres liquides
biologiques ou après avoir touché tout objet pouvant être contaminé. Pour être efficaces, les
solutions utilisées doivent être à la bonne concentration; il n’est pas inutile de le mentionner, car
par souci d’économie, la tentation pourrait être grande de diminuer la quantité de la substance
agissante. La figure ci-jointe montre les recommandations du Québec pour le lavage des mains
et le tableau 11 qui suit, indique les diverses caractéristiques des différentes solutions utilisables.
. Santé et services sociaux Québec. Maladies à déclaration obligatoire (MADO) :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.php
48
. Idem Santé et services sociaux Québec. Maladies à déclaration obligatoire (MADO) :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.php
49
. Lucie Bédard et Jérome Latreille. Les MADO. Détecter, agir et prévenir. Perspective infirmière. Mars/avril 2009.
47
13
Le personnel doit voir à
l’hygiène générale du
malade, voir à nettoyer
et à désinfecter chaque
lésion cutanée et la
couvrir d’un pansement.
Il est aussi important de
signaler au médecin
toute plaie d'apparence
suspecte. L’hygiène des
lieux est d’importance
primordiale. En effet,
on sait que les bactéries
pouvant être la cause de
maladies nosocomiales
peuvent se déposer sur
différentes
surfaces,
notamment les ridelles,
les poignées de porte,
les commutateurs, les
brassards, les otoscopes,
les thermomètres, les
tensiomètres, les sièges
de toilette, les jaquettes
d’hôpital, les vêtements
du personnel, etc.) et
peuvent y demeurer un
temps variable selon les diverses souches sans rien perdre de leur dangerosité.
11 - Spectre et caractéristiques des agents antiseptiques pour l'hygiène des mains
Groupe
Bactéries Bactéries Mycobactéries Champignons Virus
à Gram
à Gram
positif
négatif
Alcools
+++
+++
+++
+++
+++
Chlorhexidine
(2% and 4%
aqueuse)
+++
++
+
+
+++
Rapidité
d'action
Commentaires
Immédiate
Activité optimale
aux
concentrations
de 60-90 %.
Aucune activité
résiduelle.
Intermédiaire Activité
résiduelle.
Réaction
allergique rare.
Composés
iodés
+++
+++
+++
++
+++
Intermédiaire Induit des
brûlures
cutanées.
Trop irritant
pour être utilisé
14
pour l'hygiène
manuelle.
Iodophores
+++
+++
+
++
++
Intermédiaire Moins irritant
que les
composés
iodés.
Tolérance
variable.
Dérivés
phénolés
+++
+
+
+
+
Intermédiaire Activité
neutralisée par
les surfactants
non ioniques
Triclosan
+++
++
+
-
+++
+
++
-
-
+
Ammoniums
quaternaires
Intermédiaire Acceptabilité
variable.
Utilisé
uniquement en
combinaison
avec un dérivé
alcoolique.
Impact sur
l'environnement.
Activité : (+++) excellente; (++) bonne, mais n'inclut pas la totalité du spectre microbien; (+) suffisante; (-) absence
d'activité ou activité insuffisante. 50
- Facteurs de risque et raisons principales de mauvais
observance de l'hygiène des mains
On doit disposer des pansements et du
matériel souillés dans un sac de plastique
fermé ou dans un contenant spécial. Certains
agents pathogènes vivent dans les lieux
humides, tels que les baignoires, les douches,
les éviers, etc. Aussi, une hygiène rigoureuse
des lieux est-elle une condition absolue de
prévention. 51
D’autres mesures nécessaires
Plusieurs autres précautions relatives à la
prévention viennent s’ajouter aux mesures
d’hygiène de base. D’abord, tout symptôme
suspect doit être rapidement rapporté afin que
le dépistage se fasse promptement; c’est le
meilleur moyen d’éviter une contamination
plus étendue. L’isolement du malade
contaminé ou le regroupement de plusieurs
Paramètre
Raison
rapportée
F acteur de
risque
documenté
Paramètres liés aux soignants
"N'y pense pas ; oublie "
oui
oui
Interférence dans la relatio n
soignant-soigné
oui
non
Besoins des patients
considérés comm e
prioritaires
oui
non
Croyance que le port d e
gants dispense de l'hygiène
des mains
oui
oui
Manque d'évidence
scientifique de l'imp act de
l'h ygiène sur les taux
d'infections
oui
oui
Scepticism e par rapport à
l'efficacité
oui
oui
Absence de modèle /
exem ple d 'un su périeur
oui
oui
Peau abîmée / L ésions
cutanées
oui
oui
. Traduit et adapté à partir de la référence : Lancet Infectious Diseases, 2001 April : 9-20.
http://www.chuv.ch/swiss-noso/f84a1.htm
51
. Idem
50
15
malades dans un même secteur s’impose d’emblée, de même que dans certains cas, le port des
gants et de la blouse (pour le SARM, l’Influenza, etc.) pour le personnel et pour les visiteurs.
L’ajout d’une carte bien en vue à la porte de la chambre du malade doit aussi indiquer le risque
de contamination pour le personnel et les proches du malade, de même que les mesures à prendre.
Dans le cas d’une contamination avérée, ce qui entre dans la chambre ne doit pas être réutilisé
sans lavage ou désinfection. La civière, le fauteuil roulant, la chaise d’aisance doivent être
désinfectés et les substances telles que
lotions, crèmes ou le matériel à l’usage
de tous, doivent être évités. Le
stockage de lingerie ou d’instruments
dans la chambre doit demeurer minimal
et il faut entretenir régulièrement le
chariot de rangement du matériel de
soins. Le brassard du tensiomètre
devrait être vaporisé entre deux
malades 52 ; le désinfectant pour les
mains et les serviettes jetables doivent
demeurer à portée de main pour le
malade, le personnel et les visiteurs.
La traçabilité de l’infection
Dans un système de prévention, l’identification des risques et de leurs sources est essentielle. Un
système de traçabilité de l’entretien doit être mis en place afin, de comprendre ce qui s’est passé
en cas de contamination et d’inciter le personnel à une plus grande fidélité aux consignes. Parler
de traçabilité évoque aussi l’imputabilité et la responsabilité des intervenants. Lorsque la santé et
la vie même sont en jeu, ces concepts revêtent toute leur importance. Un système visant à retracer
les événements et qui en était alors responsable devient donc essentiel. Il consiste en une feuille à
cocher indiquant la date, l’heure et la signature de la personne responsable de l’entretien des
lieux, de la désinfection ou de la stérilisation du matériel. Elle doit être mise dans la chambre,
dans les toilettes, sur le chariot du matériel de soins, etc. Photo 53 La partie du dossier contenant
les ordonnances, rapports, plan thérapeutique infirmier, notes d’observation, etc. doit demeurer
au poste de soins et la partie servant aux informations quotidiennes, température, tension
artérielle, etc. doit être consignée dans la chambre. 54
Une technologie innovante : des vêtements antimicrobiens
Aux mesures de base de prévention de l’infection s’ajoutent maintenant des vêtements ayant subi
un traitement pour les rendre antimicrobiens. Ils couvrent un large éventail d’agents pathogènes,
qu’il s’agisse de bactéries, de virus ou de fongus et s’attaquent même au H5N1. La substance
agissante qui les rend performants est un biocide appliqué de manière permanente et résistant au
lavage du tissu. Elle a été homologuée par la DGPSA, c’est-à-dire par la Direction générale des
. S. Bordes-Couecou et M. Prévost. Gestion d’une épidémie d’acinetobacter Baumannii résistant à l’Imiprmen :
http://www.cclin-sudouest.com/diaporamas/reso_ihaq_220606/sbc_mp_gest_acineto.ppt
53
. Anne-Marie Bourgault, André Larose et François Lamothe. Séminaire franco-québécois sur les infections à
Clostridium difficile :
http://www.invs.sante.fr/publications/2008/actes_seminaire_infections_clostridium/2_lutte/s2_1130_bourgault.pdf
54
. Gouvernement du Québec. Projet de loi 113.
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=5&file=2002C71F.PDF
52
16
produits de santé et des aliments du Canada. Et, « Selon le Dr Jean Barbeau, microbiologiste à
l'Université de Montréal, les tests effectués sur ces uniformes ont démontré que le tissu est en
mesure d'empêcher la croissance des micro-organismes. » 55 . 56
Il explique que « La question de la contamination des uniformes de travail est un sujet qui fait
figure d’enfant pauvre dans un programme de contrôle de l’infection. La littérature scientifique
elle-même s’avère une source d’information décevante. Et pourtant. Il est bien documenté que le
personnel infirmier transporte quotidiennement sur leur uniforme une grande variété de
microorganismes pathogènes, et que ceux-ci, voyageant au rythme des déplacements, peuvent
contaminer les chambres des patients ou une salle opératoire. Comme les textiles ne possèdent
pas les propriétés naturellement antibactériennes de la peau, la survie de plusieurs germes est plus
longue sur les uniformes de travail, suffisamment longue pour qu’ils puissent, à la faveur d’un
bref contact avec les mains, se déposer aux endroits les moins souhaitables. » […] « Nos propres
tests ont démontré hors de tout doute, que lorsqu’une lourde charge bactérienne (Staphylococcus
aureus, Pseudomonas aeruginosa) est vaporisée, le textile élimine la presque totalité des
contaminants en moins de 30 minutes. » 57
Les uniformes ainsi traités ont été développés dans les laboratoires Stedfast de Granby. Cette
intéressante technologie est entièrement produite au Québec par une firme de Saint-Jean-surRichelieu, Protec-Style. 58 Ils sont de plus d’un style intéressant, dessiné par un couturier
renommé du Québec, Jean Claude Poitras. Ils sont maintenant à la portée de tous ceux qui en ont
besoin pour mieux gérer les risques de contamination.
Ils ne sont pas uniquement destinés aux infirmières puisque le registre offert couvre également
des sarraus et des chaussettes avec la même technologie et devraient intéresser tous les corps
professionnels venant en contact avec les malades. À ce moment où les maladies nosocomiales
dues au C difficile et à l’ERV, font encore des ravages, au moment où l’Organisation mondiale
de la santé hausse son niveau d’alerte pour la grippe A, la contamination par les uniformes du
personnel soignant devrait devenir une préoccupation majeure.
L’infectiovigilance
La prévention des maladies infectieuses doit être une préoccupation première des centres
hospitaliers, mais elle doit aussi constituer un objectif primordial de l’infirmière puisqu’une
partie importante des précautions préconisées se situe au niveau de l’équipe de soins. Ces
mesures doivent aussi faire partie d’un plan global à l’échelle du centre et s’inscrire dans une
politique plus large de suivi de nature provinciale. 59
. Stéphanie Tremblay. De nouveaux uniformes à l'épreuve des bactéries. Radio-Canada, 14 mai 2009 :
http://www.radio-canada.ca/regions/estrie/2009/05/14/003-uniformes-bacteries_n.shtml#
56
. Le Docteur Jean Barbeau est professeur à la faculté de médecine et de médecine dentaire de l’Université de
Montréal, où il enseigne l’immunologie et le microbiologie. Il est aussi Directeur du laboratoire de recherche sur le
contrôle de l’infection.
57
.Jean Barbeau, Ph.D. Les uniformes et la question de la contamination microbienne. L’explorateur, octobre 2008
(Mensuel de l’OHDQ), p. 49 : http://www.protec-style.com/assets/pdfs/article_explorateur1.pdf
58
. Protec-Style : www.protec-style.com
59
. Institut Curie. La gestion des risques. La coordination des
vigilances :http://www.curie.fr/hopital/presentation/organisation/gest_risq.cfm/lang/_fr.htm
55
17
La loi 113 et le Rapport Francoeur
C’est ce que recommande la Loi 113 sur la prestation des soins sécuritaires dans les
établissements du réseau de la santé et des services
sociaux du Québec. En 2002, elle est venue étayer la
13 - Différentes formes de
gestion des risques hospitaliers en lui donnant une
60
vigilance
base légale. Cette loi faisait suite au Rapport
Francoeur (2001) dont les recommandations y ont été
• Infectiovigilance
entérinées. 61 Les détails de la loi rejoignent d’ailleurs
le concept de qualité des soins devenu un leitmotiv
• Hémovigilance
des établissements du Québec. Parmi les mesures
• Matériovigilance
touchant les infections nosocomiales, on trouve
• Radioprotection
l’obligation de créer localement un comité de gestion
• Réactovigilance
des risques chargé d’assurer la sécurité des usagers,
• Biovigilance
de réduire l'incidence des problèmes liés à la
prestation des soins que ce soit les infections ou les
• Pharmacovigilance
accidents, d’en étudier les causes et de fournir un plan
• Sécurité anesthésique
d’intervention approprié.
• Sécurité des fluides
Le Comité Francoeur, qui a inspiré la Loi 113, avait
déjà constaté qu’en milieu hospitalier environ 15 %
des accidents (infectieux et autres) pouvaient être
14 -
Institut Curie. La gestion des risques. La coordination des
vigilances
:http://www.curie.fr/hopital/presentation/organisation/gest_risq.
cfm/lang/_fr.htm
La Loi 113 crée pour les centres
l’obligation :
 d’assurer aux usagers la prestation sécuritaire de services de
santé et de services sociaux ;
 de leur conférer le droit d’être informés, le plus tôt possible,
de tout accident survenu lors des soins, d’en contrer les
conséquences et d’en prévenir la récurrence ;
 de surveiller, d’analyser et de déclarer les accidents et les
incidents ;
 de prévoir des mesures de soutien et de prévention adaptées ;
 de créer un comité de gestion des risques et d’évaluation de la
qualité des soins ;
 de constituer un registre local pour identifier et analyser les
risques ;
 d’obtenir l’agrément de l’hôpital ;
 de participer à la mise en place d’un registre provincial des
incidents et des accidents pour des fins de statistiques et pour
permettre une action à l’échelle du Québec.
attribués à une responsabilité
individuelle et que 85 %
était relié au système, c’està-dire à l’organisation, aux
divers
processus,
aux
politiques, aux procédures,
etc., ce qui justifie une
attention particulière au
système à l’intérieur duquel
nous œuvrons. 62
Le Plan d’action sur le
contrôle et la prévention
des
infections
nosocomiales 2006-2009
Dans la foulée de la Loi 113,
en 2006, le ministère a
publié un Plan d’action prévoyant la mise en place d’un comité provincial tenant registre des
60
. Projet de loi no 113 (2002, chapitre 71) Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux concernant la prestation sécuritaire de services de
santé et de services sociaux :
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=5&file=2002C71F.PDF
61
. Rapport du Comité ministériel. 2001. La gestion des risques une priorité pour le réseau
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2000/00-915.pdf
62
. Idem Rapport du Comité ministériel. 2001. La gestion des risques une priorité pour le réseau
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2000/00-915.pdf
18
infections et des risques pour la santé afin de permettre un portrait global de la situation sur une
plus large échelle. Ce plan d’action fournit aux responsables de la mise en place des programmes
locaux un ensemble de connaissances, d’orientations et d’outils sur lequel ils peuvent
s’appuyer. 63 Ses lignes directrices visent à protéger les patients contre les infections ou les
germes multirésistants durant un épisode de soins, de même que le personnel, les visiteurs, les
bénévoles et les aidants naturels quant à ce même risque. Le contenu du plan d’action provincial
couvre les six volets suivants :
• surveillance des infections nosocomiales et vigie à l’égard de problèmes infectieux émergents;
• politiques, procédures et mesures de soutien;
• éducation et formation;
• évaluation;
• communication et information;
• gestion des éclosions.
En plus de l’assurance de fournir divers moyens de soutien aux principaux acteurs, le Plan
d’action instaure la nécessité d’un suivi et d’une évaluation des coûts-bénéfices de la prévention
et du contrôle des maladies nosocomiales et de la mise en place d’un système d’évaluation. Une
mesure particulière porte sur la divulgation au
client de tout accident (il faut entendre ici Les infections nosocomiales sont des
accident infectieux) survenu au cours de la accidents, au sens de la loi, dont au
prestation de services qu’il a reçus et qui est moins le tiers serait évitable. Comité
susceptible d’entraîner des conséquences sur d’examen sur la prévention et le contrôle des
son état de santé ou son bien-être, ainsi qu’à la infections nosocomiales, 2005. D’abord, ne pas
mise en place des mesures nécessaires pour nuire…http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat
/f/documentation/2005/05-209-01web.pdf
prévenir de tels problèmes à l’avenir. 64
On y trouve aussi des recommandations à l’effet que le personnel doit disposer d’un équipement
adéquat et de suffisamment de formation pour que la prévention et la désinfection soient
effectuées selon les standards; on recommande aussi qu’un nombre déterminé d’infirmières
chargées de la prévention soit alloué dans chaque centre de santé. Cependant, le Protecteur du
citoyen fait observer que : « Bien qu’en 2006-2007, les infections nosocomiales aient proliféré et
atteint un niveau inquiétant dans certains établissements […], on constate que le ratio
d’infirmières en prévention des infections pour le nombre de lits n’est pas respecté dans certains
établissements. En principe, il devrait y avoir une telle infirmière pour 100 lits en soins
ultraspécialisés, une infirmière pour 133 lits en soins généraux et spécialisés et une infirmière
pour 250 lits en soins d’hébergement. » Le protecteur du citoyen insiste notamment pour que les
règles entourant le lavage des mains soient respectées et que les consignes soient réitérées
régulièrement aux membres du personnel. 65
Santé et services sociaux Québec. Les infections nosocomiales. Plan d’action sur la prévention et le contrôle des
infections nosocomiales 2006-2009 p.20 et 48 :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2006/06-209-01.pdf.
64
. Idem Les infections nosocomiales. Plan d’action sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales
2006-2009 : http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2006/06-209-01.pdf
65
. La gestion des risques et les infections nosocomiales : de nouvelles balises pour la gestion des risques.
http://www.protecteurducitoyen.qc.ca/fr/publications/rap_annuel/rapp2007/pdf/RA_0607_33.pdf
63
19
Le rôle primordial des infirmières
Bien que toutes les infections nosocomiales ne soient pas évitables, un programme de prévention
et de contrôle peut parvenir à diminuer l’incidence de ces infections s’il est bien structuré,
concerté, mis en œuvre selon des priorités clairement définies et adapté aux réalités actuelles et
émergentes. Un tel programme nécessite en outre la collaboration de tous les niveaux. 66 Ainsi,
dans les établissements, la prévention de ces infections demande-t-elle une bonne collaboration
impliquant le corps médical, le médecin responsable du comité de prévention et l’infirmière qui
agit comme agent de prévention des infections nosocomiales. Cette dernière peut jouer un rôle clé
par le suivi qu’elle exerce dans toutes les unités de soins, par les recommandations qu’elle fait
appliquer et par l’éducation du personnel dont elle a la responsabilité.
En 2008, l’Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec faisait connaître une prise de position à
cet effet. On peut y lire en page 4 : « L’OIIQ considère que la prévention et le contrôle des
infections constituent l’une des responsabilités de l’infirmière, peu importe sa fonction ou son
milieu de pratique, et que cette responsabilité doit se traduire dans toutes les facettes de sa
pratique et dans chacun de ses gestes. De plus, les infirmières gestionnaires et les infirmières
15 - Application de mesures fondées sur des
données probantes
L’infirmière :
¦ respecte les protocoles établis pour le
lavage des mains ;
¦ fonde sa démarche infirmière sur les
recherches et les principes actuels en
matière de prévention des infections ;
¦ connaît son statut d’immunisation et
prend les mesures appropriées afin de
protéger les clients ;
¦ connaît le statut d’immunisation des
clients et prend les mesures appropriées
visant à assurer :
leur protection, la sienne et celle
d’autres personnes (information,
aiguillage, isolement, etc.) ;
¦ prend les mesures nécessaires pour éviter
de transmettre l’infection à ses clients
ou à ses collègues ;
¦ consulte son médecin traitant, si elle
est atteinte d’une maladie possiblement
transmissible, afin d’établir le risque de
transmission de cette maladie à ses clients
ou à ses collègues ;
¦ consulte les ressources appropriées
(spécialistes de la lutte anti-infectieuse
et recherches, par ex.) afin de maintenir
sa compétence en matière de prévention
des infections ;
¦ intervient lorsqu’une collègue est atteinte
d’une maladie transmissible ;
¦ revendique un milieu de travail et de
l’équipement qui ne favorisent pas la
transmission des maladies ;
¦ favorise l’adoption et le respect de
politiques sur la prévention des
infections pertinentes à son milieu de
travail.
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. La prévention des infections
http://www.cno.org/docs/prac/51002_infection.pdf
membres de l’équipe de PCI (Prévention, Contrôle des Infections) doivent tout mettre en œuvre
afin que leur établissement puisse assurer la prestation sécuritaire de services de santé et de
services sociaux aux clients. Les professeures en sciences infirmières, les enseignantes en soins
. Flash Vigie, novembre 2006. Spécial Clostridium difficile :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2006/06-271-02W-vol1_no8.pdf
66
20
infirmiers et les monitrices de stage, quant à elles, doivent préparer les futures infirmières à jouer
pleinement leur rôle en matière de PCI. » 67
L’implication des infirmières dans l’élaboration des Plans directeurs cliniques et
immobiliers (PDCI)
Comme nous l’avons vu, les modes de fonctionnent du personnel et les caractéristiques de
l’environnement physique au sein duquel les soins sont offerts dans les différents milieux
cliniques influent sur le risque possible d’infections nosocomiales. À l’heure actuelle, au Québec,
plusieurs établissements de santé et de services sociaux doivent se doter d’un Plan directeur
clinique et immobilier (PDCI) afin d’établir le plan des priorités organisationnelles sur un horizon
de 10 ans. Ce plan constitue la base de référence pour soutenir la rationalisation des choix quant
aux solutions immobilières les plus appropriées pour répondre aux besoins des malades.
Pour les infirmières et les gestionnaires de soins, la réalisation d’un tel projet, porteur pour le
devenir des soins de santé, s’avère une très belle opportunité de mettre en valeur les éléments
favorisant une gestion responsable en promouvant un aménagement physique des unités de soins
qui limite au maximum les risques d’infections nosocomiales. Toute infirmière qui connaît les
risques a donc le devoir d’influencer les choix organisationnels de son établissement en matière
d’environnement physique lors d’une telle démarche organisationnelle.
La prévention personnelle
La prévention des
16 - Les difficultés à prévoir pour une véritable
infections
est
efficacité de la prévention
importante pour le
malade, mais elle l’est
aussi
pour
les
• Les attitudes et les habitudes dépassées sur le plan de la
prévention qui risquent de perdurer.
infirmières,
car
• L’architecture ancienne de nombreux hôpitaux :
nombreuses
sont
– les chambres partagées ;
celles
qui
se
– les installations sanitaires à l’usage de plusieurs malades
contaminent
au
(toilettes, lavabos, baignoires).
contact des personnes
•
La
pénurie
d’infirmières.
infectées.
Dans
• Le personnel d’entretien insuffisant et peu formé à la
certains cas graves, il
prévention.
en va de leur carrière,
•
Les
délais pour obtenir les ressources appropriées.
voire même de leur
• Le manque d’information des personnels sur les dangers des
vie; aussi, le lavage
infections pour eux et pour les malades.
des mains sert-il
•
L’insuffisance
de l’importance accordée à l’évaluation des
autant
à
la
modes de prévention dans les établissement de soins.
préservation
des
infections pour les
malades que pour leur propre santé. Une réflexion s’impose à ce sujet puisque la surcharge de
travail, les besoins pressants des malades et l’habitude du risque rendent certaines plus téméraires
que d’autres. Il nous faut réaliser le devoir éthique que nous avons, envers nous-mêmes et envers
la clientèle, d’observer les mesures de prévention.
67
. OIIQ. Protéger la population par la prévention et le contrôle des infections. Une contribution essentielle de
l’infirmière. Prise de position sur le rôle et les responsabilités de l’infirmière en matière de prévention et de contrôle
des infections. 2008, p. 4.
http://www.oiiq.org/uploads/publications/autres_publications/237_prevention.pdf
21
L’Ordre des Infirmières et Infirmiers de l’Ontario nous offre des pistes à ce sujet que présentent
les tableaux 15 et 16. Ils nous montrent que la prévention des maladies nosocomiales comprend
17 - Application du jugement professionnel : l’infirmière choisit les
mesures de prévention adaptées à chaque situation
L’infirmière :
■ évalue si, dans une situation donnée,
elle a été infectée ou pourrait l’être ;
■ emploie les mesures de prévention
indiquées lorsqu’il y a risque de
contact entre des microorganismes et
sa peau, ses muqueuses ou ses
vêtements ;
■ modifie ses activités professionnelles,
si elle a contracté une maladie
infectieuse, pour éviter de la
transmettre à ses clients ou à ses
collègues ;


choisit, de concert avec l’équipe
soignante, l’organisme, le
fabricant et les directives
gouvernementales sur
l’équipement de protection
individuelle qui est le mieux
adapté au milieu de travail;
revendique des changements
lorsque l’organisme, le fabricant
et les directives gouvernementales
ne répondent pas aux critères sur
la prévention des infections.
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. La prévention des infections
http://www.cno.org/docs/prac/51002_infection.pdf
des mesures personnelles afin que l’infirmière se protège et ce faisant, protège aussi les malades.
Ils font aussi voir qu’il ne faut pas fermer les yeux sur les accidents possibles et savoir comment
se comporter si un doute se présentait ou si une contamination survenait.
Conclusion
En matière d’infection en milieu hospitalier, le risque zéro n’existe malheureusement pas et
lorsque le problème apparaît, nous sommes confrontés à l’obligation d’en diminuer la probabilité
et en même temps d’en réduire les conséquences possibles. Toutefois, il demeurera toujours un
risque de contamination et en dépit d’importantes mesures de correction, des infections
résiduelles se présenteront encore et c’est pourquoi la réduction des infections nosocomiales
demeure un élément fondamental de la sécurité des soins. La recherche et les statistiques de
fonctionnement en milieu hospitalier montrent que certaines mesures simples comme le lavage
des mains avant d’effectuer un soin ou le port de gants pour réaliser un geste invasif ont prouvé
leur efficacité. En s’unissant pour la prévention des infections nosocomiales, les infirmières en
exercice constituent une véritable force de frappe pour contrer, au quotidien, les risques prévalant
au sein des différents milieux cliniques.
22
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