Le 17 octobre 1915 : dans un port du détroit
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Le 17 octobre 1915 : dans un port du détroit
Pas-de-Calais le Département Les Archives du Pas-de-Calais (Pas-de-Calais le Département) - Archives > Activités culturelles > Chroniques de la Grande Guerre > À l'écoute des témoins > 1915 > Le 17 octobre 1915 : dans un port du détroit - Le 17 février 2017 - 09h50 Les informations contenues dans cette page ne sont valables avec certitude que jusqu'à cette date et heure. Le 17 octobre 1915 : dans un port du détroit Le 17 octobre 2015 ( http://www.archivespasdecalais.fr/var/satellites/storage/images/mediatheque/archives/images/chroniques-de-la-guerre/a-l-ecoute-des-temoins/15-10-17_docquoy/810729-1-fre-FR/15-10) Bien que d’intérêt purement local, Dans un port du Détroit, publié par l’auteur dramatique et romancier Georges Docquois, attire l’attention bienveillante de quelques journaux parisiens. Cet ouvrage est en fait un recueil de notes et d’impressions quotidiennes prises par l’écrivain à Boulogne-sur-Mer durant les premiers mois de la guerre, une sorte de chronique locale vivante et émouvante sur l’atmosphère et le comportement de la population boulonnaise depuis l’assassinat de l’archiduc en juillet jusqu’aux batailles de l’Yser. L’article de la France du Nord retranscrit deux critiques chaleureuses, l’une rédigée le 3 octobre par Joseph Lefebvre Saint-Ogan, journaliste au Cri de Paris, et l’autre par le directeur de La Vie parisienne, Charles Saglio, publiée dans son édition du 9 octobre 1915. () Georges Docquois, poète, acteur et journaliste Homme de lettres auteur de plusieurs volumes sur la Grande Guerre, journaliste, acteur et auteur dramatique, Georges Louis Edmond Docquois est né le 21 juin 1863 à Boulogne-sur-Mer. Fils de Georgina Hélène Fanny Cody et d'Antoine Docquois, professeur de musique, organiste et maître de chapelle, il fait ses études au collège de Boulogne avant d’embrasser une carrière de comédien en province, carrière qu’il quitte bientôt pour se consacrer au journalisme. Après dix ans d’activité en province, il s’établit à Paris à partir de 1890 : il est pendant trois ans le secrétaire de Fernand Xau, fondateur du périodique Le Journal. Ce dernier lui confie une rubrique d'informations littéraires dès 1892 ; Georges Docquois collabore ensuite au Journal amusant et au Sourire, auquel il offre plus de deux cents contes en vers. En 1895, alors qu’il jouit déjà d’une certaine notoriété, il rejoint Maurice Ropiquet et le compositeur Georges Charton au "Tréteau de Tabarin", un cabaret de chansonniers installé dans l’ancien hôtel particulier de l’amiral Duperré, au 58 de la rue Pigalle à Montmartre. La salle, dont le décor de Marcel Jambon faisait croire que l'on se trouvait sur le Pont-Neuf, peut accueillir 150 personnes et la scène quatre artistes. Les chansonniers de Montmartre passent en première partie, la seconde étant consacrée à une revue jouée par des comédiens. Le 13 décembre 1923, Georges Docquois fonde l'Association littéraire et artistique de la jeunesse et l'Académie de l'humour français ; il est fait chevalier de la Légion d'honneur en qualité d'homme de lettres par décret du 21 février 1925, sur rapport du ministre de l'Instruction 1/4 Pas-de-Calais le Département publique. Il meurt le 12 mars 1927 à Orgeval, dans les Yvelines. () Une oeuvre abondante Parmi ses nombreuses publications depuis 1883, figurent Le congrès des poètes (1894) ; Bêtes et gens de lettres (1895) ; L'armoire aux bonshommes (1900) ; Les minutes libertines (1904) ; Les péchés capiteux (1906) ; Le plaisir des nuits et des jours (1907) ; Le petit dieu tout nu (1908) ; La petite flûte, odelettes parisiennes (1909) ; Ce qui plaît aux dames (1914) ; La chair innocente (1917) ; Nos émotions pendant la Guerre (1917) ; Le poème sans nom (1919). Au théâtre, il a fait représenter Mélie, d'après une nouvelle de Jean Reibrach (au Théâtre libre, 1892) ; La demande, avec Jules Renard (à l’Odéon, 1895) ; Le Pont aux ânes, farce en vers (à l’Odéon, 1897) ; Leur régime (au Grand-Guignol, 1897) ; Madame Bigarot n'y tient pas, avec Félix Cresson (à l’Athénée, 1899) ; Le peigne, avec Paul Acker (aux Folies-Dramatiques, 1901) ; La petite maison, avec Alexandre Bisson et une musique de William Chaumet (à l’Opéra-Comique, 1903) ; Le renoncement, en vers (à la Comédie-Française, 1903) ; Rue Saint-Thomas du Louvre, en vers (à la Comédie-Française, 1905) ; La consigne, avec Oscar Méténier (aux Mathurins, 1905) ; Après l'Opéra, avec Jean Reibrach (au Grand-Guignol, 1906) ; enfin, La rôtisserie de la reine Pédauque, livret d’après Anatole France (1920). () Dans un port du Détroit Bien que d’intérêt purement boulonnais, le livre de notre concitoyen Georges Docquois que notre rédacteur en chef présentait à nos lecteurs en son leader du 23 septembre dernier attire l’attention plus que bienveillante des journaux de Paris les plus parisiennants. Les deux extraits suivants en témoignent, entr’autres, non moins favorables : De M. (Monsieur) Saint-Ogan, dans le Cri de Paris (3 octobre) : "Les recueils de notes quotidiennes prises pendant la grande guerre formeront un cycle dans la littérature nationale ; ils conserveront par mille petits traits relevés dans tous les milieux, la physionomie de la société française sous le coup des événements actuels. Le livre de M. (Monsieur) Georges Docquois : Dans un port du Détroit nous fait passer par toutes les alternatives des impressions qui ont agité les habitants de Boulogne-sur-Mer, la ville natale de l’auteur, depuis l’assassinat de l’archiduc héritier d’Autriche jusqu’après les batailles de l’Yser. Les représentants de chaque classe y paraissent tour à tour : négociants, industriels, fonctionnaires, petits bourgeois, matelots et matelotes, commentant à leurs façons les nouvelles vraies ou fausses qui se répandent dans la foule ou bien le débarquement et le défilé des Highlanders. Combien ils sont pittoresques, ces dialogues de matelotes sténographiés aux abords de la halle aux poissons : "Quoi qu’i dit, c’ti lale ?" mais il faut être de l’Artois ou tout au moins de la Picardie pour en bien sentir la saveur. M. (Monsieur) Georges Docquois a laissé courir sa plume avec un charmant abandon d’intimité qui donne à son lecteur le sentiment d’une causerie entre amis ; ce qui ne l’a pas empêché de mettre dans son livre ses qualités de poète et d’écrivain ; la finesse de l’observation, la grâce et l’esprit du détail, le relief de l’expression, le mot évocateur qui a lui seul fait revivre toute la scène". 2/4 Pas-de-Calais le Département De M. (Monsieur) Ch. Saglio, directeur de La Vie Parisienne (9 octobre) : "Un autre recueil de notes et d’impressions, excellent aussi, et où il y a autant de cœur que d’esprit, et un talent littéraire qui ne sent point du tout le gendelettre : c’est le journal du poète Georges Docquois de juillet à novembre 1914 Dans un port du détroit. Ce port est Boulogne, la ville natale de l’auteur, et le livre est une chronique toute locale, vivante, émouvante, amusante ; chronique de guerre, qui emprunte son décor à la vieille et charmante ville, qui fut la patrie de Godefroy de Bouillon et du corsaire Bucaille, mais qu’élargit sans cesse l’imagination d’un conteur plein de souvenirs et qui ne note jamais rien que de typique. Il serait à souhaiter que beaucoup d’écrivains de talent rédigeassent avec la même sincérité et le même goût leur "journal de guerre", mais le don d’observer et de raconter est rare, et c’est ce qui fait le prix du livre de M. Georges Docquois". Nous sommes heureux de constater le succès d’un ouvrage qui on l’a dit très justement restera comme un des plus curieux document de notre histoire locale. () La France du Nord, dimanche 17 octobre 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PE 16/93. 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