le stress de l`hippocampe

Transcription

le stress de l`hippocampe
COLLEGES EN TOURNEE
Une initiative du Département de l’Hérault
DOSSIER PEDAGOGIQUE
LE STRESS DE L’HIPPOCAMPE
Une création de la compagnie Les Nuits Claires
Domaine d’O / Contacts Service Educatif
Marion Blanchaud , enseignante missionnée Théâtre et Patrimoine
[email protected]
Jessica Ramassamy, enseignante missionnée Spectacle Vivant
[email protected]
Valérie Picq, responsable des relations publiques
[email protected] 06 74 63 44 32 / 04 67 67 31 22
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DOSSIER PEDAGOGIQUE LE STRESS DE L’HIPPOCAMPE
Ce dossier pédagogique est décliné en deux parties complémentaires.
La première partie est une est une approche non exhaustive du spectacle. Les pistes proposées
permettent à l’enseignant de construire des séquences qui lui soient personnelles ou d’apporter
quelques informations supplémentaires dans le cadre de recherches (TPE, exposés…)
La seconde partie met en lumière le lien entre spectacle vivant et site patrimonial : le domaine d’O offre
au spectateur-visiteur un parcours singulier qui le conduit de l’ancienne métairie du XVIIe siècle au lieu
artistique dédié au spectacle vivant du XXIe siècle. Le bâtiment et les jardins, conçus par Charles-Gabriel
Le Blanc à partir de 1722, reflètent sa volonté de transformer et d’aménager un site agricole en lieu de
divertissement ; cette « folie » matérialise à la fois la richesse du propriétaire, son appartenance aux
usages d’une classe bourgeoise, et son inscription dans la modernité du XVIIIe siècle.
Il nous semble enrichissant pour les élèves de « faire parler » le lieu d’accueil autant que les artistes, de
présenter l’écrin au sein duquel le spectacle se livre, pour tâcher de les sensibiliser à la nécessité de
l’espace théâtral comme lieu privilégié et partagé, lieu de divertissement décliné au passé, au présent
et au futur qui accueille les patrimoines que constituent les textes, les musiques, les arts graphiques et
visuels…
Le domaine d’O représente plus qu’un lieu de spectacle vivant : son parc et ses jardins appartiennent au
domaine public, et leur libre accès s’inscrit dans la politique culturelle de l’équipe du Domaine d’O, dont
une des missions est de valoriser ce patrimoine architectural et naturel d’exception
I / LE SPECTACLE : LE STRESS DE L’HIPPOCAMPE
Durée 45’ - A partir de 12 ans
Compagnie Les Nuits Claires
Dramaturgie, collaboration à l’écriture et mise en scène Félicie Artaud et Aurélie Namur
Texte et interprétation Yannick Guégan
Avec dans le rôle de Mme Dupuis (en alternance) Félicie Artaud et Aurélie Namur
Création sonore et accompagnement technique Antoine Blanquart
Costumes et accessoires Catherine Sardi
Administration de production Elisa Cornillac
Attachée de production & développement Maïa Jannel
Représentations dans les collèges du 1er au 15 décembre
Ambrussum et Frédéric Mistral à Lunel, Petite Camargue à Lansargues, Pierre Mendès-France à Jacou,
Alain Savary à St Mathieu de Tréviers, Marie-Curie à Pignan, Roger Contrepas à Marsillargues, Etang de
l’Or à Mauguio, Frédéric Mistral à Pérols
Représentations publiques dans les communes (entrée libre) :
Marsillargues / La Scala : vendredi 11 décembre à 19h
Cournonterral / Salle du Peuple : samedi 12 décembre à 20h30
Claret / Maison des Associations : vendredi 18 décembre à 19h
Représentations publiques au domaine d’O - Théâtre d’O / Entrée sud
Mardi 29 mars et jeudi 30 mars à 20h
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GENESE
Une des particularités du travail de la compagnie Les Nuits Claires est l’émergence de créations
originales, grâce à une synergie entre l’écriture (préalable au plateau même si elle se réajuste en
fonction) et la mise en scène.
Cette singularité permet dans le cadre scolaire, un travail pédagogique complet, où le théâtre peut être
abordé sous ses différentes facettes : écriture, dramaturgie, interprétation.
L'une des dimensions du spectacle est que le théâtre surgit « par surprise » puisque les élèves pensent
assister à une intervention de Yaël parlant de sa vocation, dans le cadre d'un dispositif que nous avons
inventé et nommé : « C'est mon métier ».
Cette « mystification » théâtrale demandera la complicité des enseignants et des partenaires, afin que
les élèves s'attendent à rencontrer un véritable mnémoniste. Précisons cependant que si cela ne peut
être possible, le spectacle reste néanmoins pertinent.
Nous entrons dans le monde de la fable : le héros, Yaël Plouarmel, est doublement fictif. Il se présente
comme spécialiste de la mémoire (mnémoniste), mais va raconter sa propre histoire, inspirée de celle
de l’auteur, Yannick GUEGAN. A mi-chemin entre conférence et confession, le comédien fait entrer le
public dans le monde bien réel du décrochage scolaire. Il interroge le système éducatif et ses acteurs
(enseignants, élèves, parents …) par le biais de ses propres souvenirs de cancre. Ainsi, les frontières
entre réel et fiction disparaissent, d’autant que le cadre de l’action est une salle de classe. Qui est YaëlYannick ? un spécialiste de la mémoire, un auteur de théâtre, un comédien, un ancien « mauvais »
élève, comme en atteste le bulletin scolaire affiché sur les documents de communication ?
Humour, poésie et auto-dérision ponctuent le texte et la gestuelle, entraînant le spectateur vers
d’autres univers : la passion du théâtre et le métier de mnémoniste.
NOTE D’INTENTON DE YANNICK GUEGAN
« Dans Le stress de l'hippocampe, je m’inspire de ma propre histoire.
Dès le collège, je me suis vu entravé dans mon parcours scolaire par des oublis récurrents et une
incapacité à retenir les matières enseignées. En tant que comédien, la hantise du trou de mémoire m’a
poursuivi longtemps, à tel point qu'elle a influencé mes choix, puisque j’ai décidé d'abord d'aller vers un
théâtre gestuel plutôt qu'un théâtre de texte, renonçant ainsi à l’un de mes rêves. Longtemps, j’ai vécu
ces empêchements comme une vraie entrave dans ma vie et considère que j’ai fait certains choix par
défaut.
Comme une réponse à ce « handicap », je vais ensuite m'intéresser de près aux phénomènes de
mémorisation. Là, je découvre un monde passionnant : celui des neurosciences, des mécanismes du
cerveau, des processus de mémoires à court et long terme. Surtout je comprends quelques vérités : le
manque de mémoire n'est pas une donnée objective, un bagage génétique donné à la naissance, mais il
est conditionné. Le stress, l'inattention, le manque de confiance, altèrent les processus de
mémorisation.
De plus, les capacités mémorielles ne sont pas figées, la mémoire se développe et s'entraîne. Ces
vérités qui paraissent simples, sont pour moi libératrices.
Je comprends que je n’ai pas une mémoire défaillante, mais que j’ai avant tout manqué de confiance,
en moi et en mon fameux hippocampe.
De cette révélation naît une nouvelle confiance mais aussi le désir de faire un spectacle à mi-chemin
entre la confession intime et la fiction, le théâtre et les sciences neurologiques pour partager en
filigrane une partie de mon histoire. » (dossier de presse, Cie Les Nuits Claires)
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BIOGRAPHIE DE YANNICK GUEGAN
Formé a l’INSAS (Institut National Supérieur des Arts et Spectacles) à Bruxelles et à l'Ecole Philippe
Gaullier, dans les champs du théâtre classique et contemporain et du théâtre masqué et clownesque.
Travaillant régulièrement au sein de la compagnie itinérante marocaine Les Nouveaux Disparus, il se
produit aussi bien sous chapiteau, au cœur des cités, que dans des festivals internationaux de théâtre
visuel (Cos mime festival de Reus, Espagne).
En 2005, il fonde sa propre compagnie, Les Daltoniens, au sein de laquelle il est metteur en scène.
Ses spectacles mêlent le human beatbox (percussions vocales) et le théâtre visuel :
www.daltoniens.eu
Il se perfectionne auprès d’Erhard Stiefel, maître artisan en masque qui travaille essentiellement pour
Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil.
En 2011, il joue dans On se suivra de près (le messager). S’ensuivent sa participation à Dribble, et à la
lecture du Grand jour. Il jouera également dans le prochain projet jeune public de la compagnie (la
danse des souliers rouges, titre provisoire).
EXTRAITS DU TEXTE
A votre âge, j’avais un secret bien gardé. Ce secret, c’est que je n’avais aucune mémoire. J’étais
persuadé d’être sous-équipé, d’être né avec un petit poids à la place du cerveau. Mais il fallait bien que
je me débrouille. Alors je passais des heures à faire des résumés assez balaises, retranscris en pattes de
mouche sur de minuscules papiers : les copions.
Et voici mon premier copion. En vérité, j’avais complètement perdu confiance en moi, perdu confiance
en mon hippocampe.
(Sur l’écran de télévision : coupe latérale du cerveau et de l'hippocampe.)
C’est lui, c’est mon hippocampe. Vous avez à peu près le même vous aussi. C'est la porte d'entrée de
notre mémoire. L’hippocampe est logé ici, (il désigne l’endroit du crâne, sur lui même ou sur un élève)
dans le cerveau, dont la forme ressemble à un hippocampe, surnommé le « cheval des mers » (il imite
le hennissement du cheval). D’où son nom. C'est par l’hippocampe que passent toutes les informations
qui seront ensuite analysées, encodées, et stockées.
Une fois les informations classées par le cerveau, celui-ci imprime des chemins pour les retrouver plus
facilement. De plus, il crée des connexions entre ces informations et d’autres déjà classées auparavant.
Tous ces chemins forment le tissu de la mémoire.
Pour ma part, j’avais plutôt l’impression d’avoir hérité d’un cheval de seconde catégorie, qui, loin des
héroïques tournois, était plutôt destiné à faire tranquillement la planche en mer méditerranée. Plus
tard, j’apprendrai que nous sommes tous équipés de manière égale face à la mémoire et que c’est
ailleurs que se creusent nos capacités de mémorisation.
Mais en attendant, il fallait faire face à l’ennemi. J’appris donc à tricher.
Mon principe était simple, c’était quitte ou double. Dès la distribution des copies, je sortais les
antisèches, que je plaçais sous ma feuille et que je remontais au niveau de ma trousse.
Le chef de l’armée adverse, même depuis son château fort, ne voyait que mon visage plongé dans
d’intenses réflexions, (il pose sa main sur son front) sans percevoir ma prothèse mnésique en pattes de
fourmi.
AVANT LE SPECTACLE (pour les collèges inscrits au dispositif COLT)
Une proposition d’intervention conçue par la Compagnie Les Nuits Claires, une suggestion de
préparation au spectacle pour les enseignants :
Atelier d’écriture (2 heures/ classe entière) animé par l’auteure Sarah Fourage : Un atelier d'écriture
un peu... particulier !
En classe entière, en temps scolaire et dans l’établissement. Une intervenante se présente comme
écrivain, Clara Nésy, venue parler de son métier et de sa pratique dans le cadre d’un dispositif éducatif
fictif « C'est mon métier », qu’elle présente comme réel.
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Cette femme écrivain parlera de son travail, fera partager aux élèves sa passion de l'écriture, avouera un
secret d’enfance. Les bribes de sa vie ainsi livrées seront chaque fois prétexte à introduire les différentes
exercices d'écriture qu'elle souhaite dispenser aux collégiens. Enfin, elle avouera aimer le théâtre car
c’est ce qui lui a permis de s’en sortir. Elle aimerait donc voir les élèves s’emparer aussi de cet outil…
Cette fiction permettra de donner à l’atelier une fantaisie, un décalage, en reproduisant un dispositif
similaire à celui du spectacle (personnage qui vient parler de lui et de son métier) et en préservant le
mystère de celui-ci (on n'y annoncera jamais que les élèves vont voir un spectacle même si on y parle
constamment de théâtre). Cependant cette fiction est livrée, de manière légère, sans insister, l’essentiel
étant de faire entrer les élèves en pays d’écriture, peu à peu et pas à pas.
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Objectif : faire partager aux élèves la passion de l'écriture, créer une connivence avec les élèves
et les inciter à monter sur les planches (Cf le trajet exemplaire de Yaël).
Préparation en classe : le texte du spectacle fait référence au héros littéraire : Don Quichotte de
Cervantes.
Objectif : faire découvrir aux élèves cette figure littéraire sans faire référence au spectacle, afin
de garder la surprise.
Information avant le spectacle : présenter la pièce aux élèves comme s’il s’agissait d’une
rencontre réelle avec un vrai mnémoniste, venu leur parler de son métier dans le cadre d’un
dispositif intitulé « C’est mon métier » (sans divulguer qu’il s’agit d’un spectacle de théâtre).
Déroulé de l'atelier d'écriture : du théâtre à l'intime
L’enseignant prévoit une ramette de papier.
Prévoir que les tables seront déplacées de manière à ce que les élèves puissent tavrailler en petits
groupes.
Ecriture (collective) du dialogue à la situation par groupe de 2 à 4 élèves
Lecture à tour de rôle
PISTES DE REFLEXION (propositions non exhaustives)
1. Philosophie : le double, l’éducation, l’illusion, le mensonge, le réel/la fiction, le rôle de l’art,
le jugement, la certitude, la psychanalyse.
2. Lettres : le récit mémoriel ; le journal intime ; le rapport réel/fiction ; la mise en abyme ; la
question du destinataire ; le comique ; la métaphore filée de l’hippocampe ; le personnage
de Belzébuth ; la définition du narrateur-conteur ; l’oralité ; la digression ; les niveaux de
langue (orale – scientifique – poétique) ; la progression d’un récit ; la fable ; le lyrisme.
3. Sciences : les neurosciences, la psychiatrie.
4. Thématiques transversales :
Le décrochage/la réussite scolaire
Les moyens d’apprendre
5. Références bibliographiques
Comment je suis devenu mnémoniste. Vincent de Lourmel Ed. Les-secrets.com
Votre mémoire. Sous la direction du Dr Bernard Croisile, Ed. Larousse
Améliorez votre mémoire. K.Kolb, F.Miltner, Ed. Vigot
Les cancres n’existent pas. Anny Cordié, Ed. du seuil
Les troubles d’apprentissage : comprendre et intervenir. Denise Destrempes-Marquez, Louise Lafleur,
Ed. Hôpital St Justine
Aventures au cœur de la mémoire. Joshua Foer, Ed. Robert Laffont
Réveillez votre mémoire. Ed. Livre de poche
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APRES LE SPECTACLE / SUJETS DE REFLEXION
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Le lieu de la représentation : pourquoi avoir choisi la salle de classe comme scène théâtrale ?
quelles sont les contraintes ? en quoi ce choix permet-il de créer une relation intime entre le
comédien et son public ?
La frontière entre réel et fiction.
Comment est créée l’illusion ?
La mise en abyme : comment expliquer les différentes strates du spectacle ?
L’art comme révélateur
Le jeu de l’acteur : maladresse et gêne feintes ou réelles ? l’expression d’une passion
La mise en scène : comment dire/jouer le texte ? l’interaction avec le public
Pourquoi avoir recours à un écran de TV (« effet de réel3, cf. Roland Barthes)
Quel(s) passage(s) vous ont marqué/e ? Décrivez et expliquez votre choix.
POUR ALLER PLUS LOIN
Mnémonique (adj.) : du grec ancien μνημονικός, mnêmonikós (« qui a une bonne mémoire, qui
concerne la mémoire »).
- Ensemble des procédés qui facilitent les opérations de la mémoire. (méthode mnémonique,
procédés mnémoniques)
- Un de ces procédés utilisés pour retrouver une information de mémoire de mémoire
- Terme constitué de quelques lettres (toujours transcrit en lettres capitales) faisant usage de
code désignant un titre financier coté sur un marché réglementé
(source Wikipedia)
Dossier sur la mémoire : http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitivesneurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/memoire
II / LE PA TRIMOIN E : LE PARC DU DOMA IN E D'O
A LA RECHERCHE DU ....
... XVIIIEME SIECLE
Photo Dominique Binet
Photo Luc Jennepin
Photo Marie Caroline Lucat
Plusieurs noms pour un site
1722 : Monsieur Charles-Gabriel Le Blanc, parisien d'origine et contrôleur général des gabelles* en
Languedoc, acquiert la métairie* du XVIIe s de la famille Saporta, sur le site appelé Puech Villa. Il s’agit
d’un ensemble de mas et des terres dépendantes - dont une oliveraie -, que Le Blanc va transformer en
château ; on appelle couramment « folie» ce type de belle maison de campagne. Le château de Puech
Villa, d‘une architecture sobre, est entouré de terres cultivées irriguées par deux sources, deux puits et
le ruisseau des Molières, collecteur d’eaux pluviales.
*Gabelle : impôt sur le sel
*Métairie : domaine agricole géré par un métayer ; les propriétaires délèguent au métayer l’exploitation et
l’entretien du domaine, à charge pour eux d’en tirer des bénéfices.
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Dans la première partie du XVIIIe s., Le Blanc procède à de grands travaux, qui concernent tant les
bâtiments que les terres environnantes, plantées principalement de vignes.
La circulation de l'eau, essentielle aux cultures comme au jardin d''agrément, est au centre des
premières préoccupations du nouveau maître des lieux, qui fait édifier un vaste réseau de canalisations
et un grand bassin de rétention. Le projet est d'aménager un parc et un jardin d’agrément selon la mode
de l'époque : arbres fruitiers, bosquets, bassins et fontaines, statues et bancs...
Le nom actuel Domaine d’O reflète l’importance revêtue par la présence de l’eau ; en effet, lorsque
l’intendant Guignard de Saint-Priest acquiert le domaine en 1762, il fait aménager une prise d’eau sur
l’aqueduc - conduisant l’eau au Peyrou - qui traverse sa propriété. Le domaine de Puech Villa devient le
Château d’Eau. Au XIXe s., la graphie fait apparaître l’appellation château d’O (faute d’orthographe ou
premier texto ?), ou château d’Ô.
A l’origine, la folie de Puech Villa
La métairie est en partie démolie et reconstruite selon la mode de l’époque, et ses accès réaménagés
(pont, chemins, portail). Pour Claude-Gabriel Le Blanc, il s’agit d’afficher son train de vie luxueux,
comme les autres riches Montpelliérains.
Le bâtiment lui-même est modifié au fil des ans : façade, fronton, fenêtres à l’italienne, toitures,
rénovations intérieures, communs….
Simultanément, un premier réseau hydraulique est construit depuis la source de l’Euze et le ruisseau
des Molières, dont les eaux sont réunies dans un réservoir recouvert. L’eau est ensuite distribuée par
des canalisations en poterie ou en plomb, et arrive dans un bassin situé devant la métairie. Une fontaine
couverte est bâtie pour fermer le jardin.
Charles-Gabriel Le Blanc fait alors planter
l’oliveraie, le verger (abricotiers, poiriers,
pêchers, pommiers), le potager (asperges,
fraisiers, groseilliers) et le jardin d‘agrément
(buis).
Devant le bâtiment principal deux grands axes
Nord-Sud et Ouest-Est se croisent. Ces deux
allées perpendiculaires permettent l'accès au
domaine et se ramifient en de nombreuses
allées plus modestes, qui quadrillent l'espace
aménagé.
1735 : Claude-Gabriel Le Blanc acquiert la propriété des Jésuites, au
sud, qu'il transforme en chais. C'est l'emplacement actuel du Théâtre
d'Ô. L’achèvement de la restauration du château et l’extension du
domaine lui permettent de réaménager le jardin et le parc : nouveau
parterre face au château, plates-bandes et broderie de buis, bassin en
pierre et deux fontaines à cascades, bosquets de mûriers et de noyers,
cabinets de verdure avec bancs, allée de grenadiers, bassin décoré
d’une coquille de marbre, grille encadrée par deux piliers surmontés
de lions. Dans sa partie nord, le parc abrite des marronniers alternant
avec des buis, des peupliers et se clôt par une haie de cyprès ; au sud,
lauriers-tins et lauriers-cerise, carrés de luzerne, marronniers et buis.
Des platanes ont remplacé les mûriers au XIXe s.
Les essences actuelles ne correspondent pas nécessairement aux
plantations d’origine, remplacées par des pins, des micocouliers et des
troènes ; les cyprès et les platanes ne sont pas non plus les arbres
plantés par Claude-Gabriel Le Blanc.
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LE JEU DE PISTE
1/ Sur l'ensemble du domaine : distinguez les jardins d'agrément, les bâtiments, les plantations et le
parc (cf. plan). Repérez-vous par rapport aux axes Nord-Sud et Est-Ouest.
2/ Dans la partie sud du parc, retrouvez :
- Sur l'axe Sud-Nord :
• "l'allée de sortie en droite ligne de la façade du château", avec deux piliers surmontés de lions en
pierre. Ils marquent l'entrée du Domaine d'Ô côté ville ;
• les fontaines, le bassin décoré d'une coquille ;
• les "broderies" de buis ; les plates-bandes garnies de plantes décoratives ;
• le puits ;
• les marches de pierre qui conduisent à une allée plantée ;
• les bosquets, qui forment des cabinets de verdure avec des bancs, de part et d'autre de l'axe SudNord ;
• les statues dédiées à la musique : le faune Syrinx (la flûte), la joueuse de tambourin, la Muse,
Bacchus ;
• le grand bassin ; le grand banc ;
• le mur d'enceinte qui clôture le parc et les jardins.
- Sur l'axe Est-Ouest :
• le petit pont qui enjambe le ruisseau des Molières, une des ressources en eau du Domaine ; les
statues des Sphinges ;
• les allées transversales ;
• les oliveraies ;
• le mur d'enceinte qui clôture le parc et les jardins.
Photo Luc Jennepin
Photo Jean de Pena
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