Dionysos, le coeur entre rock et roman

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Dionysos, le coeur entre rock et roman
 Article du mardi 27 novembre 2007
Dionysos, le coeur entre rock et roman
«La Mécanique du coeur»: c'est le titre du roman de Mathias Malzieu et du
disque de Dionysos, qui sortent en même temps. Un livre et des chansons
animés par le même souffle créatif
>> Écrire un livre, enregistrer un disque,
est-ce qu'il y a des points communs entre
ces deux activités ?
Mathias Malzieu : L'une et l'autre
s'irriguent. Chaque activité aide l'autre. Mais
il y a peu d'analogie à trouver entre ces
deux créations.
Les points communs, ils se situent au niveau
du désir, de l'exigence, et dans le délire de
raconter une histoire. Dans la façon de
fonctionner de Dionysos, il y a toujours eu le
désir de raconter une histoire, même si on
reste un groupe de rock.
Les autres disques n'étaient pas
accompagnés d'un livre, mais ils racontaient
tous une histoire.
Photo J. Philippon
>> Est-ce que le livre
et le disque ont leur propre existence ?
Absolument, c'était un point de départ. Je ne voulais pas de gadgetisation, que le
livre soit prétexte au disque, ou l'inverse. Le disque permet surtout de donner vie
aux personnages du livre. Ces personnages ont une fonction narrative dans le
roman, mais tous ont un rapport à la mécanique du coeur. Et il fallait que ce soit
identique sur disque, même s'il y a des différences, entre le cd et le roman.
>> C'est quand même une histoire qui a affecté la musique de Dionysos
Complètement. Mais c'était déjà valable pour les albums précédents. Il y a toujours
eu un fantasme de cinéma et de B.O. dans ce que l'on compose. Sur le dernier, il y
avait les premières correspondances avec ce que j'écris dans mes livres. Sur ce
disque-là, on est allé au bout de cette logique.
>> Comment sont les chansons quand vous les amenez au groupe ?
Elles arrivent sous la forme d'un texte et d'une mélodie, composée au ukulélé ou à la
guitare acoustique. Ensuite, on arrange ensemble. Et c'est un moment où je me
laisse surprendre par leur travail. J'adore ça. Si ça s'appelle encore Dionysos, c'est
qu'il y a encore un vrai travail de groupe, même si je revendique mon statut de
locomotive
>> Les titres en anglais sonnent très différents
C'est comme si on disait que les titres avec le ukulélé sonnent différemment des
titres avec des guitares électriques.
Pour moi, l'anglais ou le français sont des couleurs, ou des matières. Le français c'est
du bois, plutôt rigide, et l'anglais c'est de l'argile, plutôt fluide.
Ce n'est pas le même travail, et forcément, le résultat est différent.
>> Sur scène, comment allez-vous jouer ce disque ?
En deux temps. D'abord il y aura une tournée de Dionysos en mars, où l'on jouera
les chansons de ce disque (1), et des autres. Puis on jouera « La Mécanique du coeur
» in extenso, avec tous les invités, en juin aux Folies Bergères à Paris.
>> Comment avez-vous choisi ces invités ?
J'ai fait un casting, comme le ferait un réalisateur. J'ai cherché qui pourrait incarner
mes personnages. Des chanteurs, comme Arthur H ou Olivia Ruiz, ou des comédiens
comme Jean Rochefort ou Rossy de Palma. Mais tout le monde était logé à la même
enseigne
Propos recueillis par
Thierry Meissirel
> (1) Le 6 mars au Palladium de Genève, le 28 mars au Zénith de Clermont-Ferrand,
le 24 avril au Zénith de Dijon, le 21 mai au Summum à Grenoble, les 22 et 23 mai
au Transbordeur à Lyon.
Locations Le Progrès.
Giant Jack
Le lutin valentinois a combiné deux de ses innombrables talents, en publiant d'un
seul coup un roman sous son nom et son illustration sonore sous la forme du sixième
album de Dionysos.
Ni opéra rock, ni comédie musicale, ce roman en musique est un double plaisir. On
peut apprécier le roman sans forcément écouter le disque et rester fan des chansons
de Dionysos sans pour autant lire la « Mécanique du coeur » en version romanesque.
Mais ce serait dommage.
Olivia Ruiz, Jean Rochefort, Arthur H, etc.
Le roman raconte l'enfance de Giant Jack, le héros récurrent et gémellaire de
Mathias Malzieu. Né « le jour le plus froid du monde », Giant Jack a le coeur gelé et
une sorcière remplace cet organe glacé par une horloge à la mécanique secrète. Une
histoire située dans
l'Écosse du XIXe qui évoque aussi bien Robert Stevenson que le cinéaste Tim Burton.
Les moments phares du roman ont leur version musicale. Avec la participation de
Olivia Ruiz, Jean Rochefort, Arthur H, Emily Loizeau ou Éric Cantona, Dionysos offre
une vie musicale aux personnages du roman, entre rock et chanson, folk et pop,
l'horizon musical du combo de Valence étant aussi spectral que l'imagination de son
chanteur.
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