EuropaCity, ou comment Auchan veut divertir le Grand Paris

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EuropaCity, ou comment Auchan veut divertir le Grand Paris
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est hors normes : plus de 3 milliards d’euros de
dépenses envisagées, 800 000 m2 de constructions
sur 80 hectares, 30 millions de visiteurs espérés
(le double de Disneyland Paris en 2013, pourtant
première destination touristique privée en Europe
aujourd’hui). Selon la maquette du futur site, conçue
par l’agence BIG – auteure du nouveau « campus »
de Google à Mountain View et d’une tour sur l’ancien
site du World Trade Center de New York –, il
ressemblerait à une soucoupe spatiale molle sortant
de terre, recouverte d’humus, de plantations et de
panneaux photovoltaïques.
Plus que les Center Parcs dont il semble s’inspirer,
les parcs à thèmes ou les galeries marchandes qui
essaiment autour de la capitale, EuropaCity affiche
une ambition anthropologique : donner corps à
« une nouvelle conception du temps libre » et
porter une « utopie urbaine ». Pas seulement un
alignement de boutiques, d’aires de jeux et de salles
de spectacles mais « la nouvelle destination de loisir
du Grand Paris », la volonté d’incarner la « société
du temps libre » et « l’économie expérientielle »,
selon son directeur, Christophe Dalstein. Car d’après
le groupe Auchan, « la dernière révolution de la
consommation est aussi celle du temps libre ».
Autrefois, les révolutionnaires voulaient prendre le
Palais d’Hiver. Aujourd’hui, les grands aménageurs
veulent construire un palais du divertissement au nom
de l’utopie des loisirs.
EuropaCity, ou comment Auchan veut
divertir le Grand Paris
PAR JADE LINDGAARD
ARTICLE PUBLIÉ LE DIMANCHE 3 AVRIL 2016
C’est l’un des plus gros projets d’aménagement en
Île-de France : un méga centre commercial et de
loisirs entre les aéroports de Roissy et du Bourget.
La construction d’un palais de la consommation et du
divertissement peut-elle sauver une banlieue pauvre du
chômage ? C’est ce que promet le groupe Auchan,
avec le soutien de l’État, malgré les engagements de la
COP21. Le débat public vient de débuter.
C’est une bataille de chiffres, de superficie aménagée,
de volume d’investissements, de création d’emplois.
Une course à la rentabilisation de l’hectare de terre sur
l’une des dernières vastes zones non construites de la
petite couronne.
C’est surtout la guerre de deux récits : la
construction d’un palais de la consommation et du
divertissement peut-elle sauver une banlieue pauvre
du chômage et du stigmate social ou va-t-elle
détruire le cadre de vie de ses riverains et aggraver
irréversiblement le dérèglement climatique ? C’est
ce conflit d’interprétations que doit éclairer le débat
public qui vient de s’ouvrir sur un giga projet,
à la notoriété modeste, sans doute plus pour très
longtemps : EuropaCity.
Pendant le débat public à Gonesse, le 17 mars 2016. ©Yann Guillotin
Vue aérienne d'EuropaCity, extraite du dossier du maître d'ouvrage.
Vue aérienne d'EuropaCity, extraite du dossier du maître d'ouvrage.
Dominique et Robin Plet, agriculteurs sur le triangle de Gonesse. ©Yann Guillotin
Selon ses promoteurs, EuropaCity devrait aussi
héberger un cirque, une halle culturelle, des magasins
collaboratifs, des hôtels, des espaces de coworking,
un fablab géant, du pair à pair, une recyclerie. Dans
Play, son magazine promotionnel, on peut lire des
interviews de Jean Blaise, le fondateur du Festival des
Allumés de Nantes et du Lieu unique à Nantes, de
Diana Filippova, l’une des coordinatrices de OuiShare,
de Stéphane Distinguin, membre du Conseil national
du numérique et ancien président de La Cantine, et
du designer Erwan Bouroullec. « On va fabriquer un
Dominique et Robin Plet, agriculteurs sur le triangle de Gonesse. ©Yann Guillotin
Dominique et Robin Plet, agriculteurs sur le triangle de Gonesse. ©Yann Guillotin
Le géant de la distribution Auchan veut ouvrir en
2024 un gigantesque centre commercial (230 000 m2)
doublé d’un parc d’attractions, d’une piscine sous
bulle et d’une station de ski sur neige artificielle
à l’est du Val-d’Oise, entre Gonesse, Roissy et
Aulnay-sous-Bois. Porté par Alliages et Territoires,
filiale d'Immochan, branche immobilière du géant de
la grande distribution, le projet « EuropaCity »
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laboratoire à partir duquel on retiendra et extraira
des formes, des codes, des valeurs qui vont ensuite
servir pour le commerce du XXIe siècle. Comme lieu
de laboratoire, c’est passionnant », y explique le
sociologue Jean Viard.
pas choisi de s’y installer. Au nord du triangle, un golf
est en construction sur 90 hectares, un centre d’affaires
est en projet (l’International trade center), une gare
du Grand Paris Express est prévue et une ZAC est en
cours d’aménagement.
Au total, l’espace promis à la culture ne représenterait
qu’un cinquième de tout ce qui est prévu pour
le commerce, mais selon David Leblon, directeur
du développement d’EuropaCity : « 50 000
m2 d’équipement culturel, c’est l’équivalent de
Beaubourg. Ce n’est pas du saupoudrage. » Si bien
que pour Jean-Pierre Blazy, maire PS de Gonesse,
grand soutien d’EuropaCity, « pour moi, le cœur, c’est
le projet culturel. Il peut faire du triangle de Gonesse,
considéré comme répulsif, un endroit où on va comme
on va au Grand Palais ». Le projet dépend de la mise
en place de la future ligne 17 du Grand Paris Express,
qui doit relier les villes de banlieue franciliennes. Pour
Auchan, EuropaCity n'est pas un lieu de villégiature,
c'est « un quartier » à vivre.
Sarcelles, Villiers-le-Bel, Le Blanc-Mesnil : les villes
environnantes sont pauvres et leurs habitants parmi les
plus démunis d’Île-de-France. À Gonesse, le taux de
chômage atteint 16,7 %, le taux de pauvreté 25 %,
selon l’Insee. 23 % des jeunes du Val-d’Oise entre 18
et 21 ans cherchent un travail. Dans ce contexte, la
promesse d’EuropaCity de créer 4 200 emplois pour sa
construction et 11 800 emplois en phase d’exploitation
résonne comme un coup de tonnerre.
« Un privé veut proposer trois milliards
d’euros et on refuserait ? »
Ce choc de cultures, de moyens et d’attentes s’est
manifesté lors de la première soirée du débat public
sur le méga projet d’Auchan, jeudi 17 mars à
Gonesse. À la tombée du jour, quelques dizaines
de personnes commencent à faire la queue devant
la salle de spectacles Jacques-Brel. Elles seront près
de 500 en tout à suivre la réunion. À l’entrée,
les vigiles cherchent des banderoles et des gaz
lacrymogènes dans les sacs. Le maître d’ouvrage
craint les perturbations d’opposants. C’est un tout
autre spectacle qui va se dérouler pendant près de
3 h 30. Après une première salve de critiques sur
les modalités du débat par plusieurs militants, les
habitants et élus locaux ont plébiscité EuropaCity.
Dominique et Robin Plet, agriculteurs sur le triangle de Gonesse. ©Yann Guillotin
Tiré entre les aéroports de Roissy et du Bourget, le
triangle de Gonesse, où veut se construire EuropaCity,
est un territoire particulier. Près de 700 hectares s’y
étendent, inconstructibles à cause du plan d’exposition
au bruit des deux aérogares. Dix-sept agriculteurs
y cultivent blé, maïs, colza et betteraves en régime
intensif. Axa possède une partie des parcelles. « Quand
le vent vient du sud, on sent le kérosène » des avions,
explique Dominique Plet, exploitant aujourd’hui à la
retraite.
Au loin, les plus hauts monuments de Paris se
dessinent sur la ligne d’horizon. EuropaCity en a
fait un argument publicitaire : le parc d’attractions
avec vue sur la tour Eiffel. Tout autour, des centres
commerciaux à la pelle : O’Parinor à Aulnay-sousBois, Aéroville (avec le multiplex EuropaCorp de
Luc Besson) entre Roissy et Tremblay, My Place à
Sarcelles. Et au sud, la friche industrielle de PSA :
c’est ce qu’il reste de l’usine d’Aulnay, fermée en
2013. Elle s’étend sur 180 hectares, plus du double de
ce que projette d’occuper EuropaCity, qui n’a pourtant
Pendant le débat public à Gonesse, le 17 mars 2016. ©Yann Guillotin
Christophe Dalstein, directeur d'EuropaCity,
pendant le débat public à Gonesse. ©Yann Guillotin
Signature de l'accord de partenariat entre Immochan et Daiwan Wanda, en présence
de Jean-François Carenco, préfet de la région Île-de-France. (©EuropaCity).
Signature de l'accord de partenariat entre Immochan et Daiwan Wanda, en présence
de Jean-François Carenco, préfet de la région Île-de-France. (©EuropaCity).
« On ne peut pas faire la fine bouche devant
un tel investissement », considère une conseillère
municipale. « C’est une chance extraordinaire »,
déclare le président de Roissy entreprises. Pour le
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président d’une amicale sarcelloise : « C’est un projet
grandiose. Ça va changer l’image de notre région. Ou
on avance, ou on dort. » Un étudiant : « C’est une
chance pour les jeunes, pour l’emploi et la formation
à l’emploi. Quand on veut emmener les enfants au
musée, il faut un car. Là, on aura un musée à côté de
chez nous. » Un lycéen, membre du conseil municipal
des jeunes, se moque de la moyenne d’âge supposée
des opposants qui ont pris la parole, la plupart aux
cheveux blancs, « pas concernés par ce projet car
c'est un projet d’avenir ». Un autre lycéen s’affirme
« totalement pour ce projet ». Une femme : « J’habite
à Gonesse, je travaille à Roissy. Gonesse doit vivre.
EuropaCity va apporter du travail. » Un homme, le
cou ceint d’une écharpe rouge : « C’est un projet
d’avenir, il faut donner de l’espérance, créer des
emplois. »
Gonesse, qui prend deux fois la parole contre « un
projet scandaleux d’un point de vue économique et
détestable d’un point de vue écologique ».
La séance ne peut avoir valeur de sondage. Impossible
de jauger la représentativité des intervenants. Plusieurs
jeunes orateurs saluent cordialement l’édile en fin
de réunion. Des habitants disent s’être déplacés à
l’invitation de la mairie. L’influence de la municipalité
est manifeste. Dans les rues de Gonesse, une affiche
annonçant le débat public proclame : « Ouverture du
débat public : pour construire ensemble EuropaCity.
» De quelque origine qu’ils soient, les habitants ont
exprimé l’envie de croire aux promesses d’Auchan, à
sa vision du développement et à la force de son argent.
En face, les écologistes ont beau dénoncer la
destruction de terres agricoles – parmi les plus fertiles
d’Île-de-France –, le bilan carbone catastrophique
d’EuropaCity et l’incertitude du nombre d’emplois
réellement créés, ils cassent l’ambiance avec leurs
chiffres froids et leur contre-expertise terre-à-terre.
Les dirigeants d’Auchan quittent la salle tout sourire.
Bernard Loup, du collectif pour le triangle de
Gonesse, opposé au projet, explique que « sur la place
publique, on ne se fait pas jeter par les habitants. On
n’est pas à contre-courant de la population mais elle
ne se mobilise pas ».
Le maire d’Arnouville, commune proche : « Un privé
veut proposer trois milliards d’euros et on refuserait ?
C’est un suicide collectif. S’il n’y avait pas eu le Stade
de France, il n’y aurait pas la Plaine Saint-Denis.
Ça va changer notre secteur. On ne dira plus : “l’est
du Val-d’Oise”, mais : “je vais à EuropaCity”. »
Il est très applaudi. Un élu de Gonesse ajoute :
« Il ne faut pas laisser passer cette chance.» Les
applaudissements redoublent. « Bravo ! » Un membre
du conseil citoyen de Sarcelles tempère l’ardeur qui
semble s’étendre dans la salle : « J’invite les élus à
arrêter les applications où on peut créer des villes en
deux jours… Si ça ouvre en 2024, et que les travaux
démarrent en 2018, faut commencer tout de suite les
formations de maçon et en langues étrangères. Quand
on sait le temps qu’il faut pour remplacer un prof de
français. Je suppose que tout le monde à Sarcelles et
à Gonesse est polyglotte. Mais est-ce que ce sont les
bonnes langues ? »
Parmi les élus, les voix critiques sont rares. Et forment
un ensemble pour le moins hétéroclite, du maire (LR)
d’Aulnay, Bruno Beschizza, au président du groupe
EELV à la région Île-de-France, Mounir Satouri, en
passant par le conseiller à la culture de Marine Le Pen,
Karim Ouchikh, ancien adjoint socialiste du maire de
Christophe Dalstein, directeur d'EuropaCity,
pendant le débat public à Gonesse. ©Yann Guillotin
Signature de l'accord de partenariat entre Immochan et Daiwan Wanda, en présence
de Jean-François Carenco, préfet de la région Île-de-France. (©EuropaCity).
Quinze réunions publiques sont prévues jusqu’à fin
juin. Le maître d'ouvrage doit annoncer sa décision
finale en novembre. Le débat public n’est pas
décisionnaire. La commission qui l’anime ne rendra
pas d’avis mais livrera un compte-rendu des opinions
exprimées. Ce processus obligatoire de démocratie
environnementale doit conduire le maître d’ouvrage à
justifier son projet et inciter les citoyens à l’interroger.
Mais les moyens ne pourraient pas être plus inégaux
entre d’un côté, le groupe Auchan (54 milliards
d’euros de chiffre d’affaires en 2015), ses lobbyistes
et ses obligés, allié au chinois Dalian Wanda, leader
mondial des exploitants de salles de cinéma, et de
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l’autre, les opposants qui n’ont pour eux que leur
expertise personnelle, leur temps libre et leur travail
bénévole. Le dossier du maître d'ouvrage distribué aux
participants du débat est imprimé sur un épais papier
glacé, et fourmille de visuels spectaculaires anticipant
le futur site.
Ce rapport de force inégal est accentué par le rôle
de la puissance publique, qui soutient ouvertement le
projet de centre commercial. Quand il était ministre
des affaires étrangères et du tourisme, Laurent Fabius
a défendu EuropaCity,« un projet majeur ». Jeudi
soir à Gonesse, tout le monde se connaît, tout le monde
se tutoie. Christian Leyrit, président de la commission
nationale du débat public, est l’ancien préfet du Vald’Oise. Son successeur, Yannick Blanc, est présent. Il
présente EuropaCity comme « un projet exceptionnel,
innovant et audacieux ». Et explique que « la décision
est prise d’urbaniser le triangle de Gonesse et de
densifier cette région. C’est une action volontaire de
l’État ». Pour le président du conseil départemental du
Val-d’Oise, Arnaud Bazin, « trois schémas directeurs
régionaux ont ouvert l’urbanisation du triangle de
Gonesse. C’est un coup parti ». Les corridors
aéroportuaires de Francfort, Kuala Lumpur, Denver…
sont tous urbanisés, explique-t-il. « Je sais bien
qu’en France, on ne peut rien faire comme tout le
monde, mais… » Premier vice-président de la région
Île-de-France, Jérôme Chartier annonce que « la
région ne reviendra pas sur la nature urbanisable
du triangle de Gonesse ». Pour Auchan, Christophe
Dalstein, le directeur d’EuropaCity, leur renvoie la
balle : « Nous ne serions pas venus si cette décision
d’urbaniser n’avait pas été prise. Il y a une chaîne de
responsabilités. Cette opération d’aménagement est
en cours, qu’EuropaCity se fasse ou pas. »
mangée par ça que par autre chose ». Et glisse en
passant : « Je croyais qu’il y avait trop d’agriculteurs,
on m’a dit, mais bon… » À ses yeux, l’enjeu c’est
« l’attractivité de la France au niveau international.
Ça fait des milliards d’investissement ». Il ajoute que
« c’est la société française qui est en cause dans ce
projet-là ». Une phrase qui rappelle celle d’André
Vallini, secrétaire d’État à la réforme territoriale :
« Pour que la France reste la France, nous devons
continuer à construire des aéroports, des barrages,
des autoroutes, des lignes de TGV, des équipements de
tourisme. »
Cet entremêlement d’intérêts privés et publics laisse
perplexe Dominique Plet, agriculteur sur le triangle de
Gonesse, désormais retraité. « Comment peut-on être
exproprié, pourquoi est-ce d’utilité publique alors que
ce sont des intérêts privés ? Pour des chemins de fer
ou une route, je comprends. Mais pour faire un cirque
et des boutiques, je ne comprends pas. » Il dit que
sa famille cultive ces terres depuis cinq générations.
« C’est un scandale de faire ça. Quand Citroën est
venu construire son usine, ils ont promis des milliers
d’emplois. Regardez, il ne reste plus rien. »
Son fils, Robin, 22 ans, aurait voulu reprendre la ferme
familiale. « Le problème, c’est qu’une entreprise doit
s’agrandir. Ça va remettre en cause nos activités. »
C’est le seul jeune agriculteur à travailler les parcelles.
Les autres approchent de la retraite et se motivent peu
contre le projet d’aménagement. « Les gens sont plutôt
contre, ils disent que c’est une connerie de faire ça,
mais ils s’en foutent. » Selon Dominique Plet : « Ici, la
terre est extraordinaire. Elle garde l’humidité. Quand
on fait du maïs, on n’a pas besoin d’arroser. Elle est
profonde, facile à travailler. Il n’y a pas de cailloux. »
Le schéma directeur régional demande de conserver
400 hectares de terres agricoles sur la zone. Mais
pour l’Autorité environnementale, la préservation
des espaces agricoles « n’est pas garantie », alors que
l’aménagement de la ZAC va détruire 210 hectares
« de sols de très grande valeur agronomique ».
Les experts s’inquiètent : EuropaCity « génère
des émissions nouvelles de gaz à effet de serre
particulièrement fortes, qui ne semblent pas a priori
cohérentes avec l’objectif national de leur réduction ».
Signature de l'accord de partenariat entre Immochan et Daiwan Wanda, en présence
de Jean-François Carenco, préfet de la région Île-de-France. (©EuropaCity).
Lors d’une autre réunion publique sur le Grand Paris,
le préfet de région, Jean-François Carenco, se lâche :
« Le soutien du gouvernement est fort à ce projet »
(voir ici à partir de 45'46, des opposants en ont
fait un montage). Il reconnaît que « ça mange de
la terre agricole, mais il vaut mieux qu’elle soit
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Ils doutent également des promesses d’Auchan
d’autoproduire son énergie à 100 % propre. Selon eux,
« les besoins en froid et en électricité ne pourront
être couverts qu’au mieux aux deux tiers par une
production renouvelable » sur le triangle de Gonesse.
Les Plet reçoivent sur leur champ jeudi après-midi,
quelques heures avant la séance du débat public. Leur
voix est couverte en partie par le bruit des voitures qui
foncent sur la quatre voies, en contrebas. Le regard du
père balaie les terres qui commencent à brunir dans
les prémices du crépuscule. « Vous auriez dû venir
hier. Il y avait des lièvres partout. Une cinquantaine
au moins. C’est la saison des amours. »
Boite noire
Les prochaines dates du débat public sur
EuropaCity sont à retrouver ici.
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