Kim Jong Un : la vengeance de Saddam et Kadhafi

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Kim Jong Un : la vengeance de Saddam et Kadhafi
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Kim Jong Un : la vengeance de Saddam et Kadhafi
Date : 8 février 2016
Jean Bonnevey, journaliste ♦
Et si la deuxième armée du monde était celle de Corée du nord. La paix du monde est menacée
certes par Daesh, mais également par la Corée du nord.
Il s’agit d’un pays dirigé par un tyran absolument imprévisible. Cet homme dirige un état coupé
du reste du monde qui est une puissance nucléaire indiscutable et qui se considère comme
toujours en guerre avec les Usa. Kim Jong Un est une menace pour la Corée du sud, ramollie
par un mode de vie occidentalisé, et pour le Japon stupidement désarmé. Certes il y a la Chine
mais elle laissera faire au début si le pire devait arriver. Le pire ne dépend que d’un homme et
de sa conception de ce qui le menace. Une chose doit être comprise, si ce dictateur se sent
menacé il n hésitera pas à déchaîner la guerre nucléaire.
Pourquoi peut-on en être sûr ?
Aussi fou soit-il, le dirigeant coréen a tiré une leçon du passé. Il sait que, si son pays est envahi
et vaincu, il connaîtra le sort de Saddam Hussein et de Kadhafi. C’est la mise à mort indigne
par les démocraties ou leurs laquais de ces deux chefs d' état qui rendent aujourd’hui Kim Jong
Un absolument terrifiant. «Le sort de Saddam Hussein en Irak et celui de Mouammar Kadhafi
en Libye montrent ce qui arrive lorsque des pays renoncent à leurs ambitions nucléaires», a
déclaré la Corée du Nord, justifiant ainsi son programme nucléaire
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«La situation internationale actuelle ressemble à "la loi de la jungle" dans laquelle seuls les plus
forts survivent», poursuit le commentaire de KCNA ( Agence centrale de presse nordcoréenne). «Le régime de Saddam Hussein en Irak et celui de Mouammar Kadhafi n'ont pas pu
échapper au destin de la destruction après avoir été privés des bases de leur développement
nucléaire et avoir abandonné leurs programmes nucléaires avec leur propre accord», rappelle
le texte.
Demander à Pyongyang de renoncer à ses armes nucléaires, comme le font de nouveau l'ONU
et les grandes puissances occidentales après le nouvel essai nord-coréen, est aussi vain que
«souhaiter de voir le ciel tomber», ajoute l'agence officielle qui déclare que le pays tout entier
est fier de «sa bombe H, instrument de justice».
La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir réussi à placer en orbite un satellite grâce à un tir
de fusée largement condamné comme un test de missile balistique déguisé, servant à la mise
au point d'armements capables de frapper le territoire américain. Ce tir, qui viole plusieurs
résolutions des Nations unies, a suscité un tollé international immédiat alors que le Conseil de
sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence à New York. Il sonne en tout cas comme un
nouveau défi pour la communauté internationale qui peine déjà à sanctionner Pyongyang après
son quatrième essai nucléaire du 6 janvier.
Le fait que le dernier étage de la fusée équipée d'un satellite soit parvenu à atteindre son orbite,
n'a pas pu être confirmée. Mais un responsable américain de la défense a déclaré qu'un engin
semblait "avoir gagné l'espace". Une présentatrice de la télévision officielle nord-coréenne a
expliqué que ce tir, ordonné personnellement par le dirigeant Kim Jong-Un, avait permis "de
placer avec succès notre satellite d'observation de la Terre Kwangmyong 4 (...) en orbite".
La vraie menace est là… et c’est la politique occidentale contre les régimes arabes autoritaires
qui radicalise un danger nucléaire.
Illustration : futur vol spatial ou test de missile balistique ?
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